Spécial enseignant
LA MUSEOGRAPHIE LA GALERIE DE PORTRAITS: Cette première salle présente la période de 1870 à 1939. Les 3 murs sont couverts par 148 portraits, prolongés par un effet de miroirs vers le haut où la série semble se poursuivre, formant une multitude qui se fond dans la pénombre. Ces personnages réels, inconnus, sont les acteurs, les témoins, les victimes aussi de l’histoire tourmentée de l’Alsace Moselle durant la période 1870-1945. La partie basse est occupée par une cimaise lumineuse sur laquelle sont exposés plus de 300 documents : • sur le mur de gauche en entrant : la réunion à la France des territoires de l’Est, la guerre de 1870-1871, le traité de Francfort, le Reichsland, et son évolution jusqu’en 1914, • sur le mur du fond face à l’entrée : la Première Guerre mondiale, • sur le mur de droite : le traité de Versailles et le retour à la France, l’entre-deux-guerres, le malaise alsacien, la montée des périls.
LE DÉCLENCHEMENT DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE : SAS Sur le mur face à vous, un portrait d’Hitler; des hauts - parleurs diffusent un montage des principaux extraits du discours annonçant l’invasion de la Pologne le 1.09.1939. L’espace montre la violence du dictateur.
L’ÉVACUATION : Dans la salle d’attente de la gare d’une commune de la région évacuée, on attend un train pour partir vers l’Ouest. L’ambiance nocturne souligne l’atmosphère trouble et tendue. Des affiches sont placardées aux murs de la salle (ordre d’évacuation, information sur la défense passive).Un montage audiovisuel (AV) présente les difficultés d’organisation de l’évacuation, des images de différentes familles et de Strasbourg vidée de ses habitants. Puis on accède au quai de la gare. Là, un panneau interactif permettra de découvrir les correspondances entre communes d’origine des évacués et lieux de destination. On accède enfin à trois des compartiments d’un train. Un montage AV relate le sort des évacués une fois arrivés dans leurs communes d’accueil. Enfin on entre dans un wagon de fret, dans lequel on peut voir l’entassement hétéroclite des bagages des évacués.
LA DRÔLE DE GUERRE ET L‘EFFONDREMENT DE MAI - JUIN 1940 On découvre là un espace sombre et un ascenseur (on peut également utiliser un escalier). Durant environ 1mn 3O, on attend dans un espace réduit à l’atmosphère sombre. Une bande sonore rend compte de l’état d’esprit des appelés (résignation). La descente elle-même dure environ 30 secondes.
A la sortie de l’ascenseur on découvre la reconstitution d’un fort de la Ligne Maginot, avec ses décors à la fois oppressants et grandioses : voûtes de béton, câblages apparents. Un montage vidéo présente la construction de la Ligne
Maginot. Les visiteurs se rendent alors dans la salle de rassemblement du fort. Une bande sonore recrée l’ambiance particulière de ces volumes de béton. Une vidéo présente la vie des équipages des ouvrages et celle des troupes d’intervalles. Au mur, des documents relatent la vie en Alsace Moselle pendant ces mois de « Drôle de Guerre ». Un dortoir donne sur la salle de rassemblement du fort : on entend une conversation entre des soldats concernant l’attaque allemande du 10 mai 1940. Enfin au fond, une vidéo projection raconte les combats de juin en Alsace - Moselle.
L’ARMISTICE ET LE RETOUR DES EVACUES SAS : La demande d’armistice est relatée par la répétition d’extraits du discours du 17 juin. L’ambiguïté de la situation de l’Alsace et de la Moselle est présentée à l’aide de 2 cartes ; celles – ci montrent l’annexion de fait, sous une forme qui évite la reconstitution de l’ancien Reichsland. La protestation de Vichy est affichée à côté des cartes. Une vidéo - projection est consacrée au retour des évacués.
LA GERMANISATION DE L’ALSACE MOSELLE : LE COULOIR COURBE ET LA COUR: Un long couloir courbe va en se rétrécissant à la fois en largeur et en hauteur ; l’objectif est de créer une impression d’oppression, métaphore de la germanisation brutale à laquelle la région est très vite soumise et symbolisée par le passage du drapeau français à celui de l’Allemagne nazie, rouge à croix gammée. Sur le mur de gauche, des plaques en français de noms de rues etc… brutalement remplacées par les plaques en allemand. L’affiche « hinaus mit dem welchen Plunder » est répétée de façon obsessionnelle sur le mur de droite; il s’agit de montrer ensuite, à l’aide des documents : le bannissement du français, l’utilisation de la monnaie et des timbres allemands, la germanisation des noms, la disparition des symboles français. Des failles dans le mur permettent de remettre dans le contexte (défilés nazis…) On arrive alors dans une cour dominée par une façade de bâtiments construite à partir des éléments de l’architecture germanique monumentale, mais dramatisée dans le style de l’expressionnisme allemand, avec des portraits de Wagner et Bürckel. Une VP traite de certains aspects de l’annexion : expulsions, arrivée d’Allemands. Sur la droite, sur un écran géant est projeté un montage du « Triomphe de la volonté » de Léni Riefensthal.
LA NAZIFICATION OU LA MISE AU PAS : LE COULOIR ADMINISTRATIF. 4 bureaux présentent l’univers des hauts fonctionnaires. - L’appareil : dans ce premier bureau, on fait connaissance avec les organes du pouvoir politique et judiciaire, ainsi qu’avec l’appareil répressif. - Dans une ambiance colorée, le bureau suivant expose les multiples organisations de masse qui embrigadent la population par sexe, âge et profession. - Dans une ambiance scolaire, d’autres aspects de la nazification sont ensuite montrés : enseignement, université, culture et les associations. - Les Églises : là on présente la mise au pas dans le domaine religieux (nouveaux prélats, suppression des ordres, de la presse religieuse). Le vestibule donne ensuite sur un couloir kafkaien, avec des ruptures de pentes, des portes de guingois. Un montage AV sur la vie quotidienne de la population (restriction, rationnement, marché noir, interdiction d’écouter des radios étrangères. Informations concernant : - les lois de Nuremberg (en A-M : Ahnenpass) - la militarisation du monde du travail.
L’INCORPORATION DE FORCE : COULOIR DE CASERNE et CONSEIL DE REVISION : Dans le bureau du RAD, on découvre des documents illustrant le caractère paramilitaire de ce service ; comme le RAD était obligatoire, on est obligé de passer par ce bureau. Sur le dernier mur, l’appel à s’engager dans la Wehrmacht et les Waffen SS. Au fond du couloir, l’incorporation de force. Les visiteurs passent alors devant la reconstitution d’un conseil de révision ; une VP présente alors les Malgré-Nous. (+ jeunes de Ballersdorf, incidents lors de l’enrôlement…) au mur, des documents complètent l’information.
RALLIEMENTS, RESISTANCE ET REPRESSION : Les visiteurs arrivent alors dans l’univers des camps : une façade de baraquement, un mirador, des barbelés, dans une ambiance nocturne. Des documents sous le mirador présentent le fort de Queuleu, le camp de Schirmeck, du Struthof... De la cour, en passant sous le mirador, on pénètre dans un couloir noir et blanc. D’un côté, des documents traitent des ralliements (présentation « institutionnelle » : cadres, collage soigné), de l’autre des différentes formes de résistance, ainsi que de leur répression. (collage « sauvage », légendes dans le style des graffiti)
LES PASSEURS, LA RESISTANCE HORS D’ALSACE, LA GUERRE S’engageant sur une passerelle en surplomb, on pénètre dans la forêt. 1ère partie : les filières d’évasion, les passeurs, les maquis-refuge. Puis la passerelle zigzague dans un vaste espace dévolu à la guerre, le sol évoque un champ de bataille. La période 1942-43 à 44-45 est traitée là. Vous pourrez y voir 4 vidéo projection et une série de documents sur des lutrins traitant de : 2ème partie : combats des Alsaciens Mosellans de la diaspora, (évacués de 1939, expulsés, réfractaires, anti-nazis) • la diaspora, base de la résistance Vichy et la diaspora • les Alsaciens Mosellans en Suisse, à Londres et à Alger, • les maquis, • les Alsaciens Mosellans dans les maquis. 3ème partie : la passerelle fait alors un nouveau coude : résistance des incorporés de force : manifestations symboliques, refus de prêter serment, répression. Ensuite la déportation : déportation politique et raciale : • Struthof • Ravensbrück Enfin : • la guerre totale après Stalingrad : restrictions, collectes de dons, propagande. On montre aussi comme la population souffre après les bombardements • les derniers temps de l’occupation nazie : construction d’ouvrages antichars, Volkssturm, Elsässische Freiheitsfront
LES LIBERATIONS: LES RUINES. La passerelle aboutit à une maison en ruines, ceci pour montrer l’extrême dureté des combats de l’hiver 1944-1945. 3 lutrins et un montage AV : • l’offensive alliée de novembre qui aboutit aux libérations de Metz et Strasbourg par la 2ème DB, ainsi que Mulhouse par de Lattre de Tassigny. Les Américains libèrent la vallée de la Bruche, puis une partie de l’alsace du nord ; • les contre offensives allemandes • l’achèvement de la Libération Après la maison en ruine, une palissade est recouverte d’affiches de la Libération.
LENDEMAINS DE COMBATS : Sur la passerelle, 2 lutrins et un diaporama évoquent Tambov, le camp russe où de nombreux incorporés de force ont trouvé la mort. On y évoque aussi le sort des 1500 libérés en juillet 1944 par le Général Petit. La 2ème partie du parcours est consacrée à l’attente des retours et la recherche des disparus (sur 130 000 incorporés de force, 20 000 morts au combat, 90 000 rentrés, 20 000 disparus ou morts en captivité)
Retour des survivants, déportation raciale et politique, recherche des disparus. Des centaines d’avis de recherche recouvrent les murs…
L’ÉPURATION ET LES PROCES : La passerelle débouche sur l’évocation de la justice avec les colonnes et la barre d’un tribunal. Des documents relatifs à l’épuration. Puis un film consacré au procès de Bordeaux, les comptes-rendus de procès, la campagne de protestation après le verdict, l’amnistie et l’indignation suscitée par l’amnistie dans le sudouest. Dans le tribunal lui-même, les visiteurs se tiennent sur un balcon qui surplombe la fosse ; des miroirs brisés. Tout dans cette installation est déstabilisant. Ce film relate l’histoire et se termine par l’inauguration du musée mémorial d’Oradour-sur-Glane, en présence de tous les élus alsaciens.
LA RÉCONCILIATION FRANCO ALLEMANDE: On débouche sur un espace blanc immaculée tranchant avec le reste de la muséographie sombre. On y traite de la réconciliation franco-allemande. Des dizaines de caissons lumineux montrent les images de cette réconciliation et les voix de ceux qui l’ont faite rythment votre passage… Enfin inscrites dans le sol les dates de la construction européenne vous ramènent vers la lumière jusqu’au belvédère.