L'hinterland des Alpes-Maritimes

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L’HINTERLAND DES ALPES-MARITIMES Quelles sont les limites de l’hinterland ?

Coline MASSON - Nicolas ROSOLI La Fabrique du Territoire - Sous la direction de Laurent Hodebert et Isaline Maire École Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille Mémoire de séminaire 2020 - 2021


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LE TERRITOIRE DE L’HINTERLAND SOMMAIRE INTRODUCTION

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Caractéristiques du département

A) Premières interprétations de l’hinterland 1. L’Hinterland, territoire situé à 1h du littoral 2. Les voies historiques : Réseaux Tram et Ferroviaire des Alpes-Maritimes en 1950

I. LES LIMITES DE L’HINTERLAND…

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Définir l’hinterland et ses limites par sa morphologie

Où commence et où fini l’hinterland ? Quelles sont les composantes de l’hinterland sur ce territoire ?

A) … Par les composantes géomorphologiques du territoire

B) ... Par l’altitude et les réseaux

SYNTHÈSE Les limites morphologiques de l’hinterland

II. USAGES ET PRATIQUES DU TERRITOIRE

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Définir l’hinterland et ses limites par ses usages

Quelles sont les limites de l’hinterland en fonction de ses formes et usages ?

A) Le territoire actif de l’hinterland B) Toponymie des communes et lieux-dits des Alpes-Maritimes

SYNTHÈSE Usages et pratiques de l’hinterland

III. MISE EN VALEUR DU TERRITOIRE PAR SES USAGES

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Quels sont les facteurs qui donnent de la valeur au territoire de l’hinterland ?

A) La pratique du territoire 1. Transhumance 2. Itinéraires culturels 3. Sports et loisirs de nature

SYNTHÈSE Une pratique ancrée dans les composantes naturelles du territoire

B) Échantillonages 1. Croisements d’itinéraires 2. Systèmes linéaires d’itinéraires

IV. ANNEXES

A) Bibliographie B) Fiches de lecture C) Tryptique fiches de lecture D) Tryptique thématique E) Cahier de cartes

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Coline MASSON


La Tour-sur-Tinée

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© Robert Palomba Photographe


INTRODUCTION

Ce travail s’intéresse à la définition du territoire de l’hinterland des Alpes-Maritimes par ses composantes géomorphologiques et par les usages et pratiques qui lui sont associés. Bien qu’abstraction de la réalité, la représentation cartographique nous sert de support pour retranscrire et illustrer les informations interprétées lors de nos analyses. Chaque document produit est ainsi un témoignage personnel et une prise de position dans la recherche d’une définition. Il fait ressortir la connaissance du territoire pour l’analyser, la superposer à d’autres données puis la faire parler. Par ces multiples interprétations, les composantes et usages se définissent et l’hinterland se dévoile comme un territoire reconnu et engagé. Localisé à l’extrême Sud-Est de la France, entre les Alpes et la Mer Méditerranée, le département des Alpes-Maritimes, à la frontière de l’Italie, occupe une position excentrée par rapport à la capitale qui lui a valu pendant de nombreuses années d’être isolé du reste du pays. Appartenant à la région PACA (3ème région de France après l’Ile-deFrance et la région Rhône-Alpes), les Alpes-Maritimes représentent 22% de la population régionale et Nice se classe 5ème ville de France avec 343 000 habitants. Territoire essentiellement montagneux, la variété des reliefs avec ses nombreuses vallées qui découpent les montagnes et ses cours d’eau qui naissent dans la haute montagne et les Préalpes génèrent d’importantes différences climatiques avec un courant frais dans les vallées et des montagnes enneigées en hiver. Longtemps, la vie économique des Alpes-Maritimes fut essentiellement centrée sur la vie rurale (agriculture méditerranéenne traditionnelle pratiquée surtout par les habitants des villages des autres vallées et des plateaux inférieurs qui vivaient repliés sous forme de communautés villageoises pour se protéger des invasions et incursions barbaresques). L’afflux touristique s’amplifiera vraiment à partir de 1860 avec l’arrivée du chemin de fer desservant la bande côtière. Il faudra attendre les années 1930 pour que prédomine la saison estivale. Actuellement, le tourisme représente le moteur de l’activité économique du Haut-Pays, mais il souffre d’une répartition géographique très inégale.

A) PREMIÈRES INTERPRÉTATIONS DE L’HINTERLAND

Dans sa définition, l’Hinterland est une zone qui s’étend à l’intérieur des terres, à l’arrière d’une côte ou d’un littoral. Il représente la majeure partie du territoire des AlpesMaritimes mais reste un espace mystérieux/discret, entre polarité attractive du littoral et des stations d’hiver dans lequel il apparait important de faire ressortir ses caractéristiques et potentialités d’aménagement. Dans son approche territoriale, l’arrière-pays s’étend différemment en fonction de l’échelle à laquelle il est étudié. Dans un premier temps, nous nous sommes intéressés à caractériser ce qu’était l’hinterland dans sa forme et sa fonction ; en définissant ses limites, sa géographie, sa morphologie et les usages et pratiques du territoire. 5


Source : Institut Géographique National : Géoportail

6 Carte 1 : Les isochrones des Alpes-Maritimes


1. L’HINTERLAND, TERRITOIRE SITUÉ À 1H DU LITTORAL (ISOCHRONE)

La carte ci-contre (carte 1) représente les isochrones des Alpes-Maritimes. Au plus le parcours est estompé, au plus le temps de trajet est long, et ceci à partir de l’aéroport de Nice Côte d’Azur, haut pôle d’attractivité du littoral maralpin. Il est courant de rencontrer la notion du temps pour définir l’hinterland. Cette carte présente ainsi à quelle distance il est possible de se rendre à la suite d’un trajet d’une heure en voiture depuis l’Aéroport de Nice Côte-d’Azur, pôle central du littoral actif du département maralpin. Notons que lors de la création des départements, après la révolution de 1789, la notion de temps pour délimiter un territoire était d’ores et déjà une norme puisque il était alors nécessaire de pouvoir traverser un département en une journée de cheval.

2. LES VOIES HISTORIQUES : RÉSEAUX DE TRAMWAY ET RÉSEAUX FERROVIAIRE DES ALPES-MARITIMES EN 1950

D’un point de vue historique, il est intéressant d’observer comment le réseau viaire des Alpes-Maritimes s’est développé. La carte ci-contre (carte 2) représente l’état du réseau ferroviaire et du réseau de tramway métropolitain niçois en 1950. Dès l’or, les lignes de ce dernier s’enfonçaient dans les vallées caractérisant alors ce qui peut-être de l’ordre du « littoral » et donc qui n’est pas de « l’hinterland ». Ce réseaux de tramway aujourd’hui détruit à cependant laisser des traces dans le paysage maralpin, avec notamment des viaducs et des tunnels qui font encore aujourd’hui sa renommée. Les réseaux concordent alors avec les limites topographiques établies comprises entre 500 et 1500 mètres.

Carte 2 : Les voies historiques des Alpes-Maritimes en 1950

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Source : Observatoire Régional de l’eau et des milieux aquatiques en PACA

8 Carte 3 : La géomorphologie des bassins versants qui structurent le territoire


I. LES LIMITES DE L’HINTERLAND... OÙ COMMENCE ET OÙ FINI L’HINTERLAND ? QUELLES SONT LES COMPOSANTES DE L’HINTERLAND SUR CE TERRITOIRE ?

L’origine du mot limite vient du latin limes, limitis qui désignait un « chemin, sentier bordant un domaine »1. En géographie, la limite est une construction territoriale de démarcation entre unités géographiques de tous types, quelles soient réelles (limite spatiale de l’exercice d’une souveraineté), symboliques (identité, appartenance à une communauté politique inscrite dans un territoire) ou imaginaires (rapport à soi et à l’autre). Un territoire peut se définir par ses limites matérielles (barrières, entité hydrographique, contraintes morphologiques...) ou immatérielles (frontière entre Etats, climat, appartenance, accessibilité...). Pour penser la limite d’un territoire, il faut entrer dans la nécessité de penser les contraintes et tout ce qui va modifier et enclencher le passage d’un espace à un autre. Par ces questions d’indéterminations réelles et subjectives, l’usage de la notion de territoire s’accompagne d’un « flou conceptuel majeur »2. Il comporte une dimension inconnue et invite à l’exploration et l’interprétation personnelle de chacun.

A) ... PAR LES COMPOSANTES GÉOMORPHOLOGIQUES DU TERRITOIRE

Le territoire des Alpes-Maritimes est, comme son nom l’indique un territoire marqué par de hauts sommets alpins côtoyant la mer Méditerranée. Ainsi, le nom du département laisse songer, un court instant, aux vallées qui constituent alors ce territoire. Elles sont au cœur du département, autant pour l’aspect géomorphologique que pour a pratique. La majorité de la population de l’hinterland peuple ainsi les différentes vallées, telle la vallée de la Tinée, de la Roya, de la Vésubie, et bien-sûr du Var. La carte ci-contre (carte 3) nous montre ainsi, aux travers des différents bassins versants et sous-bassins versant, le découpage des ces différentes vallées qui constituent le territoire des Alpes-Maritimes, et en particulier l’hinterland. Les fleuves et les rivières qui parcourent ce département forment ainsi la structure des Alpes-Maritimes. En effet, ils assurent une relation naturelle et constante entre le littoral et l’arrière-pays. 1 2

Alain REY, «Limite», in « Dictionnaire culturel en langue française », éditions Le Robert, Paris 2005Ibid. Yvon PESQUEUX, La notion de territoire, in « Colloque Propedia - Observatoire économique des banlieues», Paris, 2009, p.3.

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Source : DREAL PACA

10 Carte 4 : Le socle végétal comme limite de l’hinterland


1. LE SOCLE VÉGÉTAL COMME LIMITE DE L’HINTERLAND

Parmi les éléments constitutifs majeurs des limites géomorphologiques de l’hinterland des Alpes-Maritimes, l’étude de la végétation et de ces caractéristiques forme une approche intéressante. La carte ci-contre (carte 4) représente la différence de hauteur de la végétation présente sur le territoire des Alpes-Maritimes. Il y a ici une mise en évidence du rôle fondamental que joue l’altimétrie dans le but de caractériser l’hinterland de ce département. D’une part, les arbres de haute futaie, majoritairement présents dans les vallées et sur les pentes convenablement exposées, d’autre part, les arbres de basse futaie, présents essentiellement à haute altitude. La frontière ainsi obtenue nous informe alors des potentielles limites septentrionales de l’Hinterland. De plus, on peut aussi comprendre le lien existant entre les grandes entités végétales et les fleuves et rivières qui composent ce territoire.

2. TYPOLOGIES DES FORETS MARALPINES

Les limites de répartition des forêts de feuillus, essentiellement constituées de chênes verts, et de forêts de conifères suivent des courbes proches des limites topographiques, esquissant ainsi une frontière climatique entre les paysages méditerranéens et ceux du registre montagnard. Ces changements de végétation (carte 5) participent aussi à caractériser l’hinterland des Alpes-Maritimes, marqués alors par une architecture particulière et adaptée à des situations : gel, présence de neige... Cet ensemble offre donc des formes et des matières différentes dans le paysage et dans les pratiques de l’hinterland, par rapport au littoral.

Carte 5 : La typologie des forêts maralpines

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Source : Conseil Général des Alpes-Maritimes

12 Carte 6 : Les entités paysagères de l’hinterland


3. LES GRANDES ENTITÉS PAYSAGÈRES DES ALPES-MARITIMES

À la confluence de plusieurs influences géographiques et identitaires, les AlpesMaritimes offrent une alliance contrastée et harmonieuse de paysages qui se croisent, se rejoignent et se mêlent parfois. Ces horizons splendides, où mer et montagne se rencontrent fréquemment, constituent un écrin exceptionnel entre le massif des Alpes et la Méditerranée. À travers l’évocation symbolique des sites, ce sont les cultures vivantes garantes d’une identité qui constituent les grandes entités paysagères maralpines. En effet, si le paysage est étymologiquement une affaire de sens, il est aussi le résultat conçu, façonné, géré avec art et savoir-faire du travail des générations qui se sont succédées sur ce territoire. En cela, les paysages maralpins fondent l’identité du département. Ils sont aujourd’hui un atout quant au développement économique avec notamment le tourisme, mais aussi par la promotion de produits agricoles issus de ces paysages. Le département des Alpes-Maritimes est constitué de plusieurs entités dites « entités paysagères » et forme plus qu’une simple différence d’aspect, une différence de culture. Parmi ces grandes entités on retrouve les Hauts Sommets Alpins, les Hautes Vallées, les Grands Plateaux, mais aussi les Préalpes Niçoises où les Grandes Baies Maritimes. Dans le cadre de notre étude de l’hinterland maralpin, on distingue alors un rattachement de cet arrière-pays avec des situations liées à l’altimétrie. L’hinterland est un territoire constitué essentiellement de vallées, comprises entre le bas et le moyen pays.

4. GÉOLOGIE DES ALPES-MARITIMES

Une des constituante majeure des paysages maralpins est bien-sûr ce qui constitue les sols de ce territoire, marqués par des activités géologiques notables. Le département offre une grande diversité de roches, mais aussi de grands plissements calcaires. Ces différences de sols orientent ainsi les associations végétales et les couleurs des paysages, au travers notamment, des éléments utilisés pour la construction : pierres en façade, lauzes en toiture, mur de restanque en pierres sèches...

Carte 7 : La géologie des Alpes-Maritimes

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SAINT-DELMAS-LE-SELVAGE

Les influences méditerranéenes se mêlent au caractères montagnards dans ce territoire d’agriculture, d’élevage et de forêt.

« LES GORGES ROUGES » : LES GORGES DU CIANS, LE LONG DE LA DEPARTEMENTALE 28

La force du torrent à entaillé un épais menteau de roches rouges en de spectaculaires gorges aux parois abruptes.

ATLAS ET POLITIQUE DU PAYSAGES POUR LES ALPES-MARITIMES, PAYSAGES, RICHESSE ET ATOUT DU DEVELOPPEMENT

© CONSEIL GENERAL DES ALPES-MARITIMES

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EGLISE NOTRE DAME DE L’ASSOMPTION - TENDE

Axe traditionnel de liaison entre littoral et Piémont, la vallée de la Roya garde l’empreint de la culture italienne

BAIE DES ANGES - NICE

De part et d’autre du Var, des baies ouvertes présentent une urbanisation continue où se concentre la population.

ATLAS ET POLITIQUE DU PAYSAGES POUR LES ALPES-MARITIMES, PAYSAGES, RICHESSE ET ATOUT DU DEVELOPPEMENT

© CONSEIL GENERAL DES ALPES-MARITIMES

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Source : Préfecture des Alpes-Maritimes, in «DTA des Alpes-Maritimes».

16 Carte 8 : La délimitation administrative du Moyen et du Haut-Pays


5. DÉLIMITATION ADMINISTRATIVE DE L’HINTERLAND

L’institution des directives territoriales d’aménagement (DTA) s’inscrit pour l’aménagement et le développement du territoire. Ces directives fixent les orientations fondamentales de développement, de protection et de mise en valeur des territoires.

« Elles fixent les principaux objectifs de l’Etat en matière de localisation des grandes infrastructures de transports et des grands équipements, ainsi qu’en matière de préservation des espaces naturels, des sites et des paysages. Ces directives peuvent également préciser pour les territoires concernés les modalités d’application des dispositions particulières aux zones de montagne et au littoral [...] , adaptées aux particularités géographiques locales.. ».3 C’est après un diagnostic sur le développement urbain, économique, social et environnemental qu’ont été définis les objectifs des DTA en vue d’un « développement maîtrisé et durable du territoire »4. Ces orientations concernent l’ensemble du département mais pour cette étude, nous allons nous concentrer sur le rapport concernant l’hinterland des Alpes-Maritimes. Comme exposé auparavant, le département se présente comme un territoire contrasté, par son relief, ses formes paysagères, son altitude aussi bien que son accessibilité, son peuplement et ses activités. Les découpages territoriaux ont été utilisés pour élaborer l’application des « loi littoral » et « loi montagne » mais n’ont pas d’influence sur la constitutions des entités institutionnelles du département. La carte ci-contre (carte 8) délimite l’hinterland de manière classique et administrative, selon la terminologie « moyen et haut-pays ». Elle est utilisée localement pour distinguer deux zones de l’arrière-pays situées respectivement à 1h et 2h maximum de route par rapport à la côte. 6. SAISONNALITÉ DES LOISIRS Dans la délimitation de l’hinterland, sont exclus les pôles d’attractivité majeurs du département (carte 9). Ils se concentrent le long du littoral et dans les stations d’hiver des montagnes de l’arrière-pays. Afin de faire ressortir le territoire actif de l’hinterland, nous avons choisi de nous détacher de ces espaces d’attractivité majeurs.

Carte 9 : La saisonnalité des loisirs 3 4

Préfecture des Alpes-Maritimes, « Le contexte institutionnel », in « DTA des Alpes-Maritimes - Introduction», 2003, p. 3 Ibid. p.6.

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La qualité de ses sites et de son climat ont fait des Alpes-Maritimes l’un des départements français les plus attractifs, après l’Île-de-France. La mer du littoral et la neige des stations dans les montagnes du Haut-Pays ont certes constitué le socle de la dynamique touristique du département, il n’en est pas moins nécessaire de considérer les territoires de l’arrière pays qui vivent du tourisme en tant que moteur de leur activité principale (tourisme rural et montagnard). Le Moyen-Pays est constitué de territoires très diversifiés. Il englobe 62 communes non “ littorales ”, dont 30 appartiennent à la limite nord de la bande côtière en dehors de la zone de montagne : espaces paysagers sensibles urbanisés, équipements universitaires, centres anciens, secteurs stratégiques, fleuves et rivières («axes bleus»)... Les 32 autres communes se situent dans la « Frange sud de la zone Montagne » ou s’instaure le champ d’application de la « loi montagne » : proximité de la mer et des grands pôles urbains, altitude assez faible, grand cadre paysager, activité agricole en déclin, très forte dynamique démographique, habitat de faible densité largement dominant, des espaces naturels qui représentent plus de 80% de cette frange sud. Le Haut-Pays concerne 87 communes. Avec 30 000 habitants, il possède ainsi une très faible densité de population : environ 9 habitants au km2 et une économie fragile, en raison de son relief. Des pistes sont envisagées pour diversifier et dynamiser l’économie du haut-pays. L’agriculture dont l’agro-pastoralisme joue un rôle capital sur le plan écologique et paysager et assure le maintien d’une présence humaine permettant l’entretien et la valorisation d’un potentiel touristique important, basé sur les paysages, l’environnement, le patrimoine naturel et historique.

Parc du Mercantour

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© Alizée Palomba Photographe


Moyen-Pays

Haut-Pays

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Sources : Préfecture des Alpes-Maritimes, in «DTA des Alpes-Maritimes» ; Exploration du territoire des Alpes-Maritimes : 2019-2020.

20 Carte 11 : L’accessibilité de l’hinterland


B)…PAR L’ALTITUDE ET LES RÉSEAUX Département montagneux, il possède un relief contrasté par ses nombreuses vallées qui découpent les montagnes et accompagnent les changements d’altitude et de différences climatiques dans tout l’arrière-pays. Cela contribue à la richesse du territoire en termes de paysages et de biodiversité (avec 2700 espèces, c’est 62% de l’ensemble des végétaux de France qui se retrouvent au sein du département). L’altitude et le relief sont ainsi des facteurs déterminants qui ont conduit à un développement linéaire des activités, équipements et infrastructures le long du littoral. Le Haut-Pays représente 75% de la surface du département mais il n’accueille que 3% de la population. La compartimentation du territoire par ses vallées et bassins versants le rend difficilement accessible et la desserte par les transports en commun entre vallées est sous-développée, ce qui impacte directement l’attractivité de l’arrière-pays. Ces déséquilibres accentuent les disparités sociales dans le département.

1. ACCESSIBILITÉ DANS L’HINTERLAND Par cette question de l’accessibilité liée à l’altitude et à sa desserte, les routes nationales témoignent d’un bon réseau de voirie qui monte rapidement dans les stations d’hiver pour favoriser la viabilité des stations. De même, les réseaux principaux qui traversent le Haut-Pays convergent vers les secteurs urbains de la bande littorale. Le réseau local se resserre et les routes s’entrelacent et rendent plus difficile l’accessibilité au territoire. L’accessibilité induit une certaine pratique du territoire. Elle n’est pas efficiente dans l’arrière-pays et engendre des enclaves. Les réseaux de transports nationaux, régionaux et départementaux sont représentés en noir sur la carte ci-contre. Ils desservent les pôles attractifs majeurs situés à l’extérieur de l’hinterland (stations de ski et littoral). Les voies locales et desservant les villages de l’hinterland sont représentées en bleu. En fonction de la forme et des constituantes urbaines et géomorphologiques du territoire, les limites de l’hinterland sont également remises en question. Non desservies, ces zones font-elles encore partie de l’hinterland ?

Carte 10 : L’accessibilité du département

En superposant la carte de l’accessibilité (carte 10) à celle de la DTA du Moyen et HautPays (carte 11), on remarque que les réseaux de transports structurant le territoire et desservant les pôles attractifs majeurs s’entrecroisent dans tout le Moyen-Pays. En revanche, le Haut-Pays présente une desserte plus dispersée et centrée sur un trajet efficient vers les stations d’hiver. L’accessibilité induit une certaine pratique du territoire et en favorisant un accès rapide à ces stations, le département souhaite viabiliser les stations. 21


Source : DREAL PACA.

22 Carte 12 : La limite des cultures


Cette superposition témoigne d’une forte dichotomie dans l’accessibilité au territoire, avec de grandes zones de l’arrière-pays non desservies. Pour répondre à la concurrence croissante des stations de sports d’hiver suisses, la mobilisation de la commission des sports d’hiver du Conseil Général des Alpes-Maritimes, définit en 1935 un « large programme de travaux à réaliser qui concerne aussi bien l’amé-

lioration des voies d’accès et des moyens de communication des diverses stations départementales que leur aménagement » 5. Le Conseil Général des Alpes-Maritimes se lance ainsi dans le financement de la construction d’un équipement départemental complet pour les sports d’hiver. Pour faciliter l’accès à la station d’Auron, 12 millions d’euros sont investis. Au-delà des formes et constituantes physiques du département, les limites de l’hinterland sont également remises en question par la mobilisation des pouvoirs publics dans le domaine des sports d’hiver. Conscients des problématiques qui sévissent dans l’arrière-pays, les acteurs public du département envisagent une nouvelle dynamique de développement touristique, intégrant le Moyen et le Haut-Pays, afin de diversifier l’offre et de mettre en valeur l’environnement paysager et patrimonial de l’arrière-pays.

2. LIMITE DES CULTURES

Cette carte délimite la culture de l’olivier. Par cette question des routes et des cultures agricoles, relatifs au climat et à l’altimétrie/au relief, la carte donne d’autres hypothèses de définition de l’hinterland par cette limite topographique. L’hinterland, peut en effet être définit par son climat et ses entités paysagères. Celle de l’olivier pose une question altimétrique et de climat qui peuvent nous aider à compléter cette limite topographique. Par ailleurs, dans le cas d’un territoire méditerranéen comme celui des Alpes-Maritimes, la délimitation de la culture de l’olivier propose une interprétation de l’hinterland pertinente du fait que l’oléiculture est répandue tout autour du bassin méditerranéen, et ce depuis des siècles. Par conséquent cette culture est intimement liée à la question du littoral, méditerranéen en particulier. Il nous semble donc judicieux d’engager des hypothèses quant aux rôles que jouent ces cultures sur ce territoire, générant ainsi des formes et des pratiques différentes entre littoral et hinterland. De cette manière, le littoral maralpin est marqué d’un point de vue géomorphologique par des parcelles formées en terrasse, accentuant ainsi une image archétypale méditerranéenne, qui contraste alors avec les vallées de l’hinterland. « Le maintien des paysages oléicoles malgré la pression urbaine se rencontre également

dans les zones touristiques quand les oliveraies constituent un décor végétal et un témoignage agraire qui renforcent l’attractivité des lieux pour des visiteurs en quête d’identité méditerranéenne et locale »6.

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Bertrand LARIQUE, « Les sports d’hiver en France : un développement conflictuel ?, histoire d’une innovation touristique », in « FLUX », n°63-64, 2006, p. 13. Stéphane ANGLES, « L’olivier et les territoires méditerranéens », Université de Lorraine, 2019, p. 11

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Cette carte synthétise la délimitation de l’hinterland par la superposition des différentes épaisseurs des éléments appartenant à l’hinterland maralpin.

24 Carte 14 : Les limites morphologiques de l’hinterland


SYNTHÈSE LES LIMITES MORPHOLOGIQUES DE L’HINTERLAND

Dans le cadre de notre étude sur les pratiques et les formes de l’hinterland des AlpesMaritimes, nous avons tenté de synthétiser nos différentes recherches de ce qui constituait ou non cet hinterland pour réaliser une carte faisant office de conclusion à notre travail. La carte ci-contre (carte 14) expose les différentes limites de l’hinterland des AlpesMaritimes obtenues en estompant de manière progressive ce qui, d’après nos recherches, n’appartient pas à l’Hinterland. De cette manière, la carte met en évidence une partie du département des AlpesMaritimes localisée au centre, et comprise entre plusieurs catégories exclues de l’Hinterland : les domaines skiables, les limites de l’oléiculture, ou encore la densité de parcelles présentes. Il s’agit d’une large frange constituée par les polarités attractives du littoral et des stations skiables. Les hauts sommets situés au-dessus des 1500 mètres d’altitude forment la limites septentrionale de l’hinterland maralpin. Au travers certaines de ces limites, telle celle de la culture de l’olivier, qui transpose une idée altimétrique, on remarque la présence de formes qui se développent en profondeur dans l’hinterland établi. Ces formes représentent ici les vallées, éléments constitutifs et structurant, jouant un rôle d’interface entre le littoral et le haut pays, et définissant potentiellement l’hinterland des Alpes-Maritimes.

HORS HINTERLAND La carte ci-contre (carte 13) synthétise la délimitation de l’hinterland par la superposition des différentes épaisseurs des éléments ne faisant pas parti de l’hinterland maralpin. Les limites de la frange littorale, de la densité parcellaire, de la culture de l’olivier, des domaines skiables et de la topographie de la végétation basse ont permis de définir les composantes géomorphologiques de l’hinterland.

Carte 13 : Les limites des éléments ne constituant pas l’hinterland

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Mont Ferion

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©TRILLAUD

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Sources : Exploration du territoire des Alpes-Maritimes : 2019-2020 ; Randomania, in «Train des Merveilles rétro: de Nice à Breil-sur-Roya».

28 Carte 15 : Le territoire actif de l’hinterland


II. USAGES ET PRATIQUES DU TERRITOIRE QUELLES SONT LES LIMITES DE L’HINTERLAND EN FONCTION DE SES FORMES ET USAGES ?

Ce territoire, définit par ses délimitations, son accessibilité, ses entités paysagères et ses territoires agricoles, nous permet d’avoir des premières pistes quant aux usages spécifiques de l’hinterland. Entre les polarités de l’hyper-fréquentation du littoral et des stations de ski, l’hinterland est un espace « entre-deux », qui n’est pas constitué à proprement parler par une polarité mais qui par ses constituants morphologiques (relief, eau, vallées, forêts), la diversité de ses paysages, de son couvert végétal et de ses occupations, possède des potentialités d’attractivité.

A) LE TERRITOIRE ACTIF DE L’HINTERLAND La carte ci-contre (carte 15) recense les différentes pratiques du territoire. Elle synthétise les secteurs actifs de l’hinterland participant à l’économie du territoire en termes de ressources paysagères, d’exploitations agricoles, de productions, d’industries, de commerces, d’hôpitaux, d’hébergements, d’équipements sportifs et de sites de loisir.

Mouans-Sartoux

© Ville de Mouans-Sartoux

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1. LES ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES DE L’HINTERLAND Cette carte présente la synthèse des activités économiques (secteurs primaire et secondaire) de l’hinterland participant à l’économie du territoire en termes d’exploitations agricoles, de productions, d’industries, de commerces, d’hôpitaux et d’équipements sportifs.

Carte 16 : Les activités économiques de l’hinterland

Dans l’hinterland, la pratique de l’agriculture y est majoritaire. Les autres bassins d’emploi se localisent à proximité de l’épaisseur littorale et se développent le long du fleuve Var. Par son relief plat et sa proximité au littoral, le tissu urbain reste dense dans la frange sud du Moyen-Pays. Le Haut-Pays, très contraint par son relief, possède une faible occupation humaine mais une grande richesse patrimoniale, paysagère et agricole. 2. LES LOISIRS DE L’HINTERLAND À partir de la carte du territoire actif de l’hinterland, nous avons fait ressortir tous les types d’activités en lien avec la pratique des loisirs. Par le relief et l’accessibilité du territoire, les chemins et routes génèrent des pratiques de circulation anciennes sur les moyennes et hautes vallées. Les chemins de randonnées, sentiers de transhumance, gîtes et refuges sont des pratiques culturelles qui renvoient à la dimension patrimoniale des Alpes-Maritimes (revenir à la terre et à l’usage de la terre). Pratiques revenues progressivement dans le département, elles sont résilientes et éphémères, illustrant la réalité du territoire de l’hinterland, en opposition à la vitrine touristique des pays riches montrée sur le littoral.

Carte 17 : Les loisirs de l’hinterland

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Refuge des Merveilles, Parc National du Mercantour

© Musée de la Vallée des Merveilles

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Source : DREAL PACA

32 Carte 18 : La toponymie des communes et lieux-dits des Alpes-Maritimes


B) TOPONYMIE DES COMMUNES ET LIEUX-DITS DES ALPES-MARITIMES La toponymie des communes et des lieux-dits des Alpes-Maritimes est copieuse et mal explorée. Le département est aujourd’hui le résultat d’une succession d’influences : provençales, occitanes, piémontaises ou encore ligures,... Au sud de l’hinterland, les terrains exploitables ont été morcelé à l’extrême, d’où une multitude de noms de lieux dans chaque communes pour désigner les parcelles d’après leur situation et leur contexte géographique (formes, orientations, productions,…), leur relation humaine ( noms ou surnoms de propriétaires, fait historique, incident local,…) ou selon une impression subjective (Les Cabanes Vieilles près de Breil-sur-Roya par exemple). L’ensemble de ces noms utilisés pour les communes et les lieux-dits du département des Alpes-Martimes témoignent ainsi des formes et des pratiques ancrées dans le territoire, et plus particulièrement dans les vallées. Ils témoignent aussi d’une identité propre et différenciée de celle des vallées voisines. Cette toponymie marquée et présente sur le territoire maralpin nous rappelle ainsi la fragilité de ce territoire dans la France telle que nous la connaissons aujourd’hui, une partie du département n’étant française que depuis l’Unification Italienne en 1860. En effet, les confins du département furent offert à la France en guise de remerciement dans les guerres engagées par les troupes de Garibaldi à l’est de la péninsule, contre les Autrichiens. En général, les habitants, de part l’histoire du territoire et du fait qu’ils soient des «frontaliers», gardent ainsi une affection particulière envers l’Italie.

CARTE

HISTORIQUE

DES

ALPES-MARITIMES

DATANT

DE

1874

On y voit Jean-Dominique Cassini, ingénieur et astronome français, fils du célèbre cartographe, et sur la partie orientale, Giuseppe Garibaldi, considéré comme un des «pères de la nation italienne». Deux hommes issus d’un même territoire, mais qui ont marqué à leur manière deux grandes nations: la France et l’Italie. Ils symbolisent ainsi le caractère multiculturel du territoire des Alpes-Maritimes. Dessinée par A. Vuillermin.

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CONCLUSION USAGES ET PRATIQUES DE L’HINTERLAND

Les composantes géomorphologiques du territoire ont défini l’hinterland des Alpes-Maritimes par son degré d’accessibilité. Que cela soit démontré par ses bassins versants, son socle végétal, la hauteur de sa végétation, ses réseaux ou ses cultures agricoles, le relief et l’accessibilité ont façonné le rapport qu’entretiennent les habitants à l’arrière-pays. L’analyse du territoire actif de l’hinterland a également renforcé les délimitations et définitions de l’hinterland, accentuant la dichotomie entre le Moyen-Pays et le Haut-Pays. Par sa proximité à la bande littorale, le Moyen-Pays bénéficie d’une forte densité de population, d’une activité économique importante liée au bassin d’emploi des villes côtières et d’une urbanisation croissante. En raison de l’élévation du prix du foncier sur la bande littorale, les habitants cherchent à habiter en périphérie, tout en bénéficiant des avantages qu’offre la proximité à la bande littorale. Le Moyen-Pays et ses villages perchés restent également influencés par une dynamique rurale et pastorale qui leur permet de bénéficier de la montagne en termes de loisirs et de sports de nature, d’agriculture et d’itinéraires de randonnée. Le Haut-Pays, qui représente la majeure partie de l’hinterland niçois, a été intégré à la dimension économique et touristique du département bien plus tard, par la mobilisation des acteurs publics. C’est un territoire plus autonome qui communique peu avec les secteurs d’activités du littoral. Comme en témoigne l’accessibilité du territoire, il reste à l’écart des attraits et des réseaux nationaux et internationaux qui le traversent majoritairement pour rejoindre les pôles attractifs du littoral et des stations de sports d’hiver. C’est assez clairement que se répartissent les usages de l’hinterland sur le territoire maralpin. Au contact des paysages et des reliefs, les activités, infrastructures et loisirs du Moyen et du Haut-Pays rendent possible des pratiques de loisirs et de tourisme variées. Comme dans sa définition première : « zone localisée à l’intérieur d’une région, respectivement à 1h (Moyen-Pays) et 2h (Haut-Pays) de route par rapport à la côte » 7, c’est en suivant son éloignement à la mer que les usages et pratiques du territoire se diversifient. Ces recherches sur les formes et usages dans l’hinterland constituent le point de départ d’une réflexion singulière sur la mise en valeur du territoire par ses usages d’une part et par l’identité de ses vallées.

7

Coline MASSON, « HINTERLAND », in « Tryptique thématique », 2020, p. 76 du mémoire.

34


Lac de la petite Cayolle, Parc national du Mercantour

©TRILLAUD

Breil-sur-Roya, Vallée de la Roya

©TRILLAUD

35


Sources : Maison de la Transhumance, in « La Routo, sur les pas de la Transhumance » ; Registre parcellaire graphique (RPG) des Alpes-Maritimes ; Exploration du territoire des Alpes-Maritimes : 2019-2020.

36 Carte 19 : La pratique du territoire


III. MISE EN VALEUR DU TERRITOIRE PAR SES USAGES QUELS SONT LES FACTEURS QUI DONNENT DE LA VALEUR AU TERRITOIRE DE L’HINTERLAND ?

Une première approche des usages de l’hinterland a révélé un « fort différentiel dans la fréquentation touristique de ces espaces : 37% des séjours dans les Alpes-Maritimes se localisent à Nice, 12% dans tout le Moyen Pays et seulement 4% dans tout le Haut Pays »8. L’analyse des formes et des usages de l’arrière-pays a augmenté l’intérêt et la fascination que je portais sur ce département. Se démarquant par sa richesse paysagère, historique et patrimoniale, l’hinterland concentre principalement son offre sur des activités liées à la nature et l’agriculture. Son rayonnement touristique, bien plus limité que celui du littoral, reste ancré au département et les déplacements des habitants dans l’arrière-pays s’effectuent majoritairement à la journée ou le temps d’un week-end. Afin de débloquer plusieurs pistes de pratiques et d’attractivité dans l’arrière-pays, quelles sont les secteurs de l’hinterland qui par leurs formes, accessibilités et usages deviennent des opportunités pour susciter une attractivité territoriale nouvelle ?

A) LA PRATIQUE DU TERRITOIRE « Longtemps, la vie économique des Alpes-Maritimes fut essentiellement centrée

sur la vie rurale. L’agriculture méditerranéenne traditionnelle était pratiquée surtout par les habitants des villages des hautes vallées et des plateaux inférieurs qui vivaient repliés sous forme de communautés villageoises pour se protéger des invasions et incursions barbaresques. »9 L’analyse des grands espaces en termes d’usages et d’occupations du sol a fait ressortir la question agricole et pastorale dans les territoires de moyenne et de haute montagne (carte 19). Par ses villages caractéristiques, ses secteurs d’agriculture pastorale, de nature, de culture et d’agritourisme, le département témoigne son attachement aux valeurs patrimoniales et ancestrales dont notamment celles portées par la transhumance.

8 9

S. Christophe et Christian HÉLION, « Pleins et vides touristiques », in « Territoire(s), touriste(s) et habitants à Nice Côte d’Azur “ Métropole ” », 2018, p. 6. Préfecture des Alpes-Maritimes, « Quelques éléments d’histoire », in « DTA des Alpes-Maritimes - Diagnostic », 2003, p. 13.

37


Sources : Maison de la Transhumance, in « La Routo, sur les pas de la Transhumance » ; Registre parcellaire graphique (RPG) des Alpes-Maritimes ; Exploration du territoire des Alpes-Maritimes : 2019-2020.

38 Carte 20 : La pratique de la transhumance


1. LES LOISIRS DE L’HINTERLAND PAR LA PRATIQUE DE LA TRANSHUMANCE10

La transhumance désigne un système d’élevage fondé sur le déplacement saisonnier de troupeaux entre les pâturages d’hiver et les pâturages d’été afin de rejoindre une zone où ils pourront se nourrir et se reproduire. Cette pratique s’illustre par les chemins de transhumance, de Grande Randonnée (GR®)11 et par les pratiques rencontrées sur ces chemins-là (refuges, gites, terres réservées (ou « gelées ») pour les troupeaux, activités de plein air…) (carte 20). Afin de donner de l’épaisseur à ces chemins, la carte sélectionne toutes les parcelles cultivables au contact des chemins de GR et repère les parcelles gelées ou potentiellement liées au développement de la transhumance pastorale et du pâturage. La transhumance s’effectue majoritairement entre 1500 m et 2000 m d’altitude.

10

11

Tranhumance, in « Définition, CNRTL ». Jean-Claude DUCLOS et Marc MALLEN, Transhumance et biodiversité : du passé au présent, in « Revue de Géographie Alpine, n° 86 », 1998, p.89 - 101. Jean-Marie FURT et Caroline TAFANI, L’authenticité, une stratégie de développement touristique ?, in «TÉOROS, Concilier tourisme et développement durable », volume 36, n° 1 », 2017, p.111 - 132. L’espace Alpin, journal local, in « Une pratique traditionnelle ancrée dans la modernité », 2020. Fédération française de la randonnée pédestre, in « Les itinéraires de rando », consulté le 22 décembre 2020. « Les sentiers de Grande Randonnée ou GR® correspondent à des parcours de plusieurs jours ou

de plusieurs semaines. Ces itinéraires sillonnent une région, ou traversent plusieurs départements. Certains GR® suivent des tracés historiques ».

39


« La société pastorale est l’architecte et le constructeur des paysages de montagne »12. C’est au XVe siècle que la pratique de la transhumance estivale naît. La notion de transhumance est apparue au XIXe siècle, d’abord en tant que pratique de courte distance s’effectuant à la journée durant les saisons d’hiver. L’économie se centrait sur la production de la laine, de lait et de viande. Elle se pratiquait à pied. La transhumance pastorale est une pratique transmise par des savoir-faire ancestraux, témoin d’un lien d’appartenance et d’une forte cohésion entre éleveurs. Par le pâturage régulier, garantissant la repousse des espèces végétales de l’alpage, elle possède un rôle primordial dans le maintien de la biodiversité du département. « Les nécessités du mode de vie urbain sont partout venues à bout des spécificités millénaires de la vie montagnarde. »13 Qu’en est-il aujourd’hui ? L’évolution moderne de la société a modifié le paysage et la pratique de cette activité. Par l’étalement urbain, les éleveurs de la plaine connaissent de grandes difficultés et se réfugient dans les territoires de haute montagne, à l’écart des grands flux nationaux. Dans une société ou l’espace qu’elle a façonné lui échappe et où la légitimité des paysans s’amenuise, la pratique s’est généralisée autour de la production de viande uniquement et les troupeaux sont essentiellement transportés en camion, ce qui représente une menace pour la biodiversité. Afin d’inverser la part de désintérêt progressive que subit cette pratique, des acteurs locaux s’engagent dans un processus de patrimonialisation. Les agriculteurs et éleveurs témoignent leur volonté de s’impliquer dans une démarche reliant l’agriculture et l’élevage au tourisme afin de protéger la précarité de cette pratique. Ainsi, ils établissent des stratégies de labellisation, des chartes pour valoriser l’offre et de nombreux entrepreneurs s’engagent dans des démarches de commercialisation de produits agritouristiques authentiques. Jouant sur les médias, le marketing et l’espoir d’un tourisme culturel, les éleveurs vendent une image nouvelle, susceptible de valoriser leurs produits auprès d’un large public (randonneurs pédestres, équestres ou cyclistes, chasseurs, protecteurs de la nature...).

« Les acteurs publics locaux cherchent à développer une « stra-

tégie publique territoriale autour de la valorisation des patrimoines naturels, matériels et immatériels, qui sous-tend une démarche de co-construction de l’image des lieux comme images de marques »14.

12 13 14

Jean-Claude DUCLOS et Marc MALLEN, Transhumance et biodiversité : du passé au présent, in « Revue de Géographie Alpine, n° 86 », 1998, p. 98. Ibid. p. 91. Jean-Marie FURT et Caroline TAFANI, L’authenticité, une stratégie de développement touristique ?, in «TÉOROS, Concilier tourisme et développement durable », volume 36, n° 1 », 2017, paragraphe 5.

40


La pratique de la transhumance a été reconnue le 2 juin 2020, comme « patrimoine culturel immatériel français »15. La valorisation touristique du patrimoine rural est une opportunité de développement pour les pratiques de l’arrière-pays, dont celles en lien avec l’agriculture, le pastoralisme et le tourisme rural. Dans les Alpes du sud, « La maison de la transhumance »16, porte un projet collectif de développement rural : « La Routo »17. Ce sentier de grande randonnée de 520 km pose sur une même plateforme les artisans, restaurateurs et hébergeurs impliqués dans les stratégies d’agritourisme. Support de médiation, de communication et de valorisation de la transhumance, ce projet montre qu’au delà de l’intérêt culturel et patrimonial de ces pratiques, circule une véritable économie. « Nous avons mis en place une charte liée à un menu ‘l’assiette La Routo’, qui

met bien sûr en avant des produits liés au pastoralisme : viande d’agneau mais pas seulement, fromages de territoire et de saison accompagnés de fruits et légumes de saison. Nous allons également essayer de valoriser autant que possible les produits agricoles des territoires traversés par le GR comme l’huile d’olive ou le vin, par exemple. C’est vraiment un outil de développement des territoires, clairement orienté sur l’espace alpin, qu’il soit français et italien »18

La Routo 17, sentier de randonnée reliant les territoires de transhumance français à ceux d’Italie.15 15 16

17 18

Commission Française pour l’UNESCO, Qu’est ce que le Patrimoine Culturel Immatériel (PCI), in « Les programmes de l’UNESCO, Patrimoine Culturel Immatériel (PCI) », 2019, consulté le 22 décembre 2020. Maison de la Transhumance, in « transhumance.org », « Nous sommes des éleveurs, des experts de l’agri-

culture, de l’environnement et des sciences de l’homme, des opérateurs culturels et des élus locaux, qui voulons mettre en commun nos compétences pour défendre la pratique de la transhumance et en approfondir et diffuser la connaissance aux profits de la société. ». Maison de la Transhumance, in « La Routo, sur les pas de la Transhumance », 2015. L’ESPACE ALPIN, Une pratique traditionnelle ancrée dans la modernité, in « L’espace Alpin, dossier 41 transhumance », 2020, p. 12.


Sources : Registre parcellaire graphique (RPG) des Alpes-Maritimes ; Randomania, in «Train des Merveilles rétro: de Nice à Breil-sur-Roya» ; DREAL PACA ; Exploration du territoire des Alpes-Maritimes : 2019-2020.

42 Carte 21 : La pratique des itinéraires culturels


2. LES LOISIRS DE L’HINTERLAND PAR LA PRATIQUE DES ITINÉRAIRES CULTURELS19

Au-delà de cette première définition, la transhumance est aussi une métaphore au voyage, une circulation en divers endroits suivant un itinéraire. La carte ci-contre (carte 21) fait ressortir toutes les parcelles au contact des chemins de GR et repère les principales activités liées aux itinéraires culturels. Le concept d’itinéraire culturel désigne un parcours de découverte historique, culturelle, patrimoniale et sociale qui favorise les échanges de toutes formes (artistiques, écologique, sociales...) entre les territoires et les citoyens. Cet itinéraire est un moyen de valorisation du territoire de l’hinterland et de ses biens à travers un tourisme culturel et un réseau d’acteurs engagés pour l’attractivité. Il reconnait et met en valeur les monuments, villes, paysages culturels et équipements rencontrés tout au long du parcours.

19

Marta SEVERO, Une approche multi-acteurs pour étudier les itinéraires culturels européens, in « Culture et musées, La fabrique des patrimoines européens au XXIe siècle, n° 33 », 2019, p.111 - 132.

43


Sources : Registre parcellaire graphique (RPG) des Alpes-Maritimes ; Exploration du territoire des Alpes-Maritimes : 2019-2020.

44 Carte 22 : La pratique des sports et loisirs de nature


3. LES LOISIRS DE L’HINTERLAND PAR LA PRATIQUE DES LOISIRS ET SPORTS DE NATURE20

La pratique des loisirs et sport de nature représente un levier de requalification territoriale et d’attractivité qui contribue à l’émergence de nouveaux territoires de destination. La carte ci-contre (carte 22) représente les espaces porteurs de nouvelles formes d’organisations touristiques locales (parcs, itinéraires, sites de loisirs, activités de plein air et équipements sportifs) qui engagent une pratique moderne des territoires ruraux.

20

Véronique SIAU, Sports de nature et attractivité des territoires, in « POUR, revue du Groupe Ruralités, Éducation et Politiques, numéro 194 », 2007, p.13 - 20.

45


La notion de transhumance renvoie à plusieurs pistes de pratiques dans l’arrière-pays, pas seulement concentrées sur l’élevage pastoral mais également sur le développement des itinéraires, circuits de randonnée et des sports et loisirs de nature. Pour cette raison, j’ai choisi d’élargir la pratique de la transhumance à celle des itinéraires culturels et à la pratique des loisirs et sports de nature qui représentent un levier pour le développement du département. LA PRATIQUE DES ITINÉRAIRES CULTURELS Certains sentiers du département possèdent le statut de destinations touristiques (Route du sel, Vallée des Merveilles...). L’itinéraire touristique puise ses racines avec « Le Grand Tour »21 et les sentiers de pèlerinage, de nature, de gastronomie et de culture qui engagent le partage des valeurs par le mouvement des personnes. Les puissances politiques ont défini un cadre légal afin d’entretenir et de protéger les itinéraires, leurs monuments, bâtiments, paysages et sites culturels. Classés dans la catégorie des « paysages culturels » 22, ces itinéraires culturels sont perçus comme un nouveau type de patrimoine. On parle de « routes du patrimoine » 23. « une route du patrimoine est composée d’éléments ma-

tériels qui doivent leur valeur culturelle aux échanges et à un dialogue multidimensionnel entre les pays ou régions, et qui illustrent l’interaction du mouvement, tout au long de la route, dans l’espace et le temps »24. Les confinements liés à la pandémie de Covid-19 ont renforcé la recherche d’authenticité et de produits de qualité chez les consommateurs. Contraints de se déplacer dans un rayon de 1 km autour de chez-soi, les habitants redécouvrent des pratiques locales, de nature et repensent leur manière de consommer. L’auteure Marta SEVERO, professeure des universités, effectue des recherches sur les pratiques culturelles et patrimoniales et aux représentations qu’elles engendrent sur le territoire. En questionnant les itinéraires culturels comme phénomène social ou produit touristique, elle insiste sur le lien qu’ils entretiennent avec les réseaux d’acteurs. Ses études montrent l’implication de nombreux acteurs sociaux, économiques et politiques qui ont encadré et labellisé cette pratique comme « paysages culturels »22 ou « biens en série »21 afin de les catégoriser en tant qu’espaces protégés. L’itinéraire culturel, en tant que nouveau type de patrimoine, s’implique dans les dynamiques d’attractivité du territoire des Alpes-Maritimes, valorisant le patrimoine matériel et immatériel qu’il rencontre. 21

22 23 24

Grand Tour, in « Wikipédia »,« Le Grand Tour est à l’origine un long voyage en Europe effectué par les

jeunes hommes, et plus rarement les jeunes femmes, des plus hautes classes de la société européenne. Ce voyage d’éducation aristocratique est destiné à parfaire leur éducation et élever leurs centres d’intérêt, juste après, ou pendant leurs études, alors essentiellement fondées sur les humanités grecques et latines », octobre 2020, consulté le 22 décembre 2020. UNESCO, in « Paysages Culturels », « Le terme « paysage culturel » recouvre une grande variété de manifestations de l’interaction entre l’homme et son environnement naturel ». Marta SEVERO, Une approche multi-acteurs pour étudier les itinéraires culturels européens, in « Culture et musées, La fabrique des patrimoines européens au XXIe siècle, n° 33 », 2019, p. 119. Ibid. p. 118.

46


LA PRATIQUE DES LOISIRS ET SPORTS DE NATURE L’évolution de la société vers un retour à la nature et à la recherche du bien être contribue au développement de nouvelles pratiques, indifférentes à la saisonnalité, qui prennent appui sur les potentialités qu’offrent les reliefs montagneux et paysages naturels de l’arrière-pays. Ainsi, la place des sports et loisirs de nature s’est fortement développé au sein de l’économie touristique française. La filière du tourisme par la pratique des loisirs et sports de nature participe également à la mise en valeur du département. En faisant le lien avec la variété des paysages de l’arrière-pays, elle fait émerger une nouvelle offre de destination et d’attractivité dans les territoires des zones rurales. De même que pour la pratique des itinéraires culturels, les acteurs publics s’engagent dans la mise en œuvre de « politiques touristiques durables»25 en faveur des territoires ruraux en déclin. Conscients de l’enjeu que représente le développement de cette pratique, les acteurs locaux multiplient les initiatives de sensibilisation à la protection de l’environnement par la pratique des sports de nature. « Les territoires ruraux constituent des réservoirs de crois-

sance et d’excellence au niveau national, et contribuent à l’attractivité et au développement de la France. »26

Les moyens financiers se déploient à grande et petite échelle. L’État et les collectivités investissent dans les équipements et aménagements du territoire pour faciliter l’accès et l’offre au sein des espaces de nature. La promotion et commercialisation de produits et services liés à la filière des sports et loisirs de nature connaissent un essor grandissant. En exposant les enjeux de développement durable, de désenclavement, de patrimoine et d’amélioration du cadre de vie des habitants, la pratique des sports et loisirs de nature semble répondre à toutes les problématiques qui sévissent sur les territoires ruraux délaissés de l’hinterland maralpin.

« Une dynamique qui participe à la construction de nou-

velles formes d’organisations touristiques locales et à l’émergence de nouveaux territoires de destination, est dorénavant engagée »27

25 26 27

Véronique SIAU, Sports de nature et attractivité des territoires, in « POUR, revue du Groupe Ruralités, Éducation et Politiques, numéro 194 », 2007, p. 1. Ibid. p. 14. Ibid. p. 17.

47


Sources : Registre parcellaire graphique (RPG) des Alpes-Maritimes ; Randomania, in «Train des Merveilles rétro: de Nice à Breil-sur-Roya» ; DREAL PACA ; Exploration du territoire des Alpes-Maritimes : 2019-2020.

48 Carte 23 : Une pratique ancrée dans les composantes naturelles du territoire


SYNTHÈSE UNE PRATIQUE ANCRÉE DANS LES COMPOSANTES NATURELLES DU TERRITOIRE

La carte ci-contre (carte 23) synthétise la pratique du territoire autour des chemins de transhumance, des itinéraires culturels et des loisirs et sports de nature. Les itinéraires relient les entités isolées et redessinent un territoire continu, marqué par diverses polarités qui s’accrochent à ces chemins et font ressortir la valeur de l’hinterland. Différents types d’itinéraires se dessinent. Les « croisements d’itinéraires » se définissent à l’intersection des chemins de randonnée alors que les « systèmes linéaires d’itinéraires » suivent un alignement de polarités le long d’un chemin.

49


Breil-sur-Roya, Vallée de la Roya

© Robert Palomba Photographe

50


B) ÉCHANTILLONNAGES La mise en valeur des Alpes-Maritimes par la pratique des itinéraires culturels et transhumants a fait ressortir 2 types de polarités sur le territoire maralpin : les « croisements d’itinéraires » se définissent à l’intersection des chemins de randonnée et de transhumance alors que les « systèmes linéaires d’itinéraires » suivent un alignement de polarités le long d’un chemin. Ont été sélectionnés les « routes du patrimoine » qui regroupaient monuments, bâtiments, paysages, sites culturels et sites de loisirs. Afin de faire ressortir l’épaisseur et le paysage de ses systèmes de polarité, les itinéraires culturels s’étendent sur les parcelles rencontrées au contact de ces chemins. Quelles sont les secteurs de l’hinterland qui par leurs formes, accessibilités et usages deviennent des opportunités pour susciter une attractivité territoriale nouvelle ?

51


Sources : Registre parcellaire graphique (RPG) des Alpes-Maritimes ; Randomania, in «Train des Merveilles rétro: de Nice à Breil-sur-Roya» ; DREAL PACA ; Exploration du territoire des Alpes-Maritimes : 2019-2020.

52 Carte 24 : Croisements d’itinéraires - Sospel


1. CROISEMENTS D’ITINÉRAIRES A) SOSPEL Par sa proximité à la bande littorale, le village de Sospel (carte 24) bénéficie d’un climat méditerranéen, d’une desserte efficiente et d’une activité économique importante. Sa desserte par le Train des Merveilles depuis la Vallée de la Roya en fait un secteur attractif et il regroupe de nombreux sites patrimoniaux remarquables. L’épaisseur resserrée de ses chemins témoigne d’une importante densité de population, attirée par le prix du foncier, plus abordable que sur le littoral.

B) SAINT-SAUVEUR-SUR-TINÉE Le secteur de Saint-Sauveur-sur-Tinée (carte 25) est situé dans le Haut-Pays maralpin. Les grandes parcelles de cet itinéraire démontrent une faible densité de population, privilégiant un usage pastoral du sol. Son emplacement, à la croisée des bassins versants et des reliefs montagneux du parc du Mercantour en fait un secteur attractif par son patrimoine culturel et paysager. Le secteur est marqué par des sites patrimoniaux remarquables et des hébergements.

Sources : Registre parcellaire graphique (RPG) des Alpes-Maritimes ; Randomania, in «Train des Merveilles rétro: de Nice à Breil-surRoya» ; DREAL PACA ; Exploration du territoire des Alpes-Maritimes : 2019-2020.

Carte 25 : Croisements d’itinéraires - Saint-Sauveur-sur-Tinée

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Le Pont Vieux, emblème du village depuis des siècles, Sospel

© Robert Palomba Photographe

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Saint-Sauveur-sur-Tinée

Roubion

Beuil

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© Robert Palomba Photographe


Sources : Registre parcellaire graphique (RPG) des Alpes-Maritimes ; Randomania, in «Train des Merveilles rétro: de Nice à Breil-sur-Roya» ; DREAL PACA ; Exploration du territoire des Alpes-Maritimes : 2019-2020.

56 Carte 26 : Systèmes linéaires d’itinéraires - De Tende à Breil-sur-Roya


2. SYSTÈMES LINÉAIRES D’ITINÉRAIRES

A) DE TENDE À BREIL-SUR-ROYA

Territoire frontalier à l’Italie, la Vallée de la Roya (carte 26) se distingue par son développement linéaire reliant le Haut-Pays des Alpes-Maritimes à son littoral. Sa desserte par le «Train des Merveilles », reliant la « Vallée des Merveilles » au départ de Nice, était la destination phare du secteur, permettant aux voyageurs de bénéficier d’un regard sublime sur ses paysages naturels et ses reliefs. Les dégâts occasionnés par la « tempête Alex »28 en octobre 2020 ont fortement impacté les paysages et infrastructures de l’hinterland (éboulements, routes et végétation détruites, villages isolés). Le chemin de fer reste l’une des seules infrastructures encore utilisables, permettant de relier les villages enclavés aux grandes villes.

B) DE SAINT-MARTIN À VÉSUBIE Le secteur de Saint-Martin à Vésubie (carte 27) traverse le Parc National du Mercantour. D’une longueur de 150 km, ce parc de renommée internationale s’étend sur six vallées dans les Alpes du Sud. La vallée de la Vésubie 29 offre une diversité de paysages, qui se déploient le long des sommets de haute montagne. C’est ainsi naturellement que le système linéaire d’itinéraire s’est formé, reliant les différents points haut du territoire dont le point culminant du parc : la cime de Gélas à 3143 mètres. Les promeneurs, randonneurs et alpinistes se retrouvent pour apprécier les loisirs et sports de nature offerts par ce complexe de biodiversité.

Sources : Registre parcellaire graphique (RPG) des Alpes-Maritimes ; Randomania, in «Train des Merveilles rétro: de Nice à Breil-surRoya» ; DREAL PACA ; Exploration du territoire des Alpes-Maritimes : 2019-2020.

Carte 27 : Systèmes linéaires d’itinéraires - De Saint-Martin à Vésubie 28 29

France Nature Environnement, Inondations dans le Sud : le train reste un lien, in « Actualités », octobre 2020, consulté le 22 décembre 2020. Parc du Mercantour, Vallée de la Vésubie, in « Les vallées du Parc, Destination Parc National du Mercantour », consulté le 22 décembre 2020. 57


Tende

© Flora

Fontan

Saorge

© Flora

Breil-sur-Roya

58

© Flora

© France Voyage


Saint Martin-Vésubie

© R. Collins

Vallon de la gordolasque, Mont Clapier

© altituderando

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IV. ANNEXES

Usages et pratiques du territoire L’HINTERLAND DES ALPES-MARITIMES

© Zi Zhou

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A) BIBLIOGRAPHIE LIVRES -

Alain REY, «Limite», in « Dictionnaire culturel en langue française », éditions Le Robert, Paris, 2005.

ARTICLES ET REVUES -

ANGLES Stéphane, « L’olivier et les territoires méditerranéens », Université de Lorraine, 2019, p.11.

-

DUCLOS Jean-Claude et MALLEN Marc, Transhumance et biodiversité : du passé au présent, in « Revue de Géographie Alpine, n° 86 », 1998, p.89 à 101.

-

FURT Jean-Marie et TAFANI Caroline, L’authenticité, une stratégie de développement touristique ?, in «TÉOROS, Concilier tourisme et développement durable », volume 36, n° 1 », 2017, p.111 à 132.

-

LARIQUE Bertrand, « Les sports d’hiver en France : un développement conflictuel ?, histoire d’une innovation touristique », in « FLUX », n°63-64, 2006, p. 7 à 19.

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L’ESPACE ALPIN, Une pratique traditionnelle ancrée dans la modernité, in « L’espace Alpin, dossier transhumance », 2020, p. 9 à 12.

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PESQUEUX Yvon, La notion de territoire, in « Colloque Propedia - Observatoire économique des banlieues», Paris, 2009, p. 1 à 28.

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SEVERO Marta, Une approche multi-acteurs pour étudier les itinéraires culturels européens, in « Culture et musées, La fabrique des patrimoines européens au XXIe siècle, n° 33 », 2019, p. 111 à 132.

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Préfecture des Alpes-Maritimes, « DTA des Alpes-Maritimes », 2003, p. 1 à 148.

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SIAU Véronique, Sports de nature et attractivité des territoires, in « POUR, revue du Groupe Ruralités, Éducation et Politiques, numéro 194 », 2007, p. 13 à 20.

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S. Christophe et HÉLION Christian, « Pleins et vides touristiques », in « Territoire(s), touriste(s) et habitants à Nice Côte d’Azur “ Métropole ” », 2018, p. 1 à 22.

SITES INTERNET -

Commission Française pour l’UNESCO, in « Les programmes de l’UNESCO, Patrimoine Culturel Immatériel (PCI) », 2019, consulté le 22 décembre 2020.

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Fédération française de la randonnée pédestre, in « Les itinéraires de rando », consulté le 22 décembre 2020.

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France Nature Environnement, Inondations dans le Sud : le train reste un lien, in « Actualités », octobre 2020, consulté le 22 décembre 2020.

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Grand Tour, in « Wikipédia », octobre 2020, consulté le 22 décembre 2020.

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Maison de la Transhumance, in « transhumance.org », consulté le 20 décembre 2020.

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Parc du Mercantour, Vallée de la Vésubie, in « Les vallées du Parc, Destination Parc National du Mercantour », consulté le 22 décembre 2020.

-

Tranhumance, in « Définition, CNRTL », consulté le 20 décembre 2020.

-

UNESCO, in « Paysages Culturels », consulté le 21 décembre 2020.

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B) FICHES DE LECTURE

SOMMAIRE

L’HINTERLAND DES ALPES-MARITIMES Usages et pratiques du territoire Coline Masson

- Jean-Claude DUCLOS et Marc MALLEN, « Transhumance et biodiversité : du passé au présent », 1998. - Jean-Marie FURT et Caroline TAFANI, « L’authenticité, une stratégie de développement touristique ? », 2017. - L’espace Alpin, journal local, « Une pratique traditionnelle ancrée dans la modernité », 2020. - Marta SEVERO, « Une approche multi-acteurs pour étudier les itinéraires culturels européens », 2017. - Véronique SIAU, « Sports de nature et attractivité des territoires », 2007.

62


« Transhumance et biodiversité : du passé au présent » - 1998 Jean-Claude DUCLOS et Marc MALLEN

01 INTRODUIRE

l’auteur, l’article ou l’ouvrage et le propos dans un contexte

1/ Présenter les auteurs

nationalité, université ou centre de recherche, profession, discipline et influences disciplinaires, domaine de recherches, courant de pensées, école…

Jean-Claude DUCLOS est né en 1947. Il est conservateur en chef du patrimoine de l’Isère, conservateur du musée de la Résistance et de la Déportation de Grenoble et Directeur du Musée dauphinois à Grenoble. Marc MALLEN est ethnopastoraliste. Jean-Claude DUCLOS est également l’auteur de « La transhumance: actualité d’une pratique millénaire », « Pastreja paysages et pastoralisme en pays d’Arles », « Pasteurs, paysages: pastoralisme en ProvenceAlpes-Côte d’Azur », « Aux origines de la transhumance: les Alpes et la vie pastorale d’hier à aujourd’hui »... et d’autres ouvrages portant sur le thème du pastoralisme, des paysages et de la transhumance.

2/ Situer l’ouvrage étudié

préciser la nature de l’ouvrage/article et replacer l’article dans l’ouvrage duquel il est extrait

L‘article « Transhumance et biodiversité : du passé au présent » est extrait de la « Revue de Géographie Alpine, n° 86 », publiée en 1998. Il remonte aux origines montagnardes de la transhumance ovine et à l’organisation qu’elle impliquait autrefois dans le cadre des Alpes françaises du sud. Les auteurs racontent les changements apparus à partir de 1950, les savoir-faire, les paysages et les représentations de l’élevage. Dans leur analyse, ils mettent en évidence les conséquences de ces changements et la biodiversités qu’elles engendrent. Mots-clés : pasteurs alpin, transhumance, héritage, berger, alpage, évolution des pratiques techniques, patrimonialisation

02

DÉVELOPPER : SYNTHÉTISER ET ANALYSER

synthétiser la lecture et analyser les points développés par l’auteur et leurs limites

1/ Synthétiser

reprendre, en les reformulant et les résumant, les idées majeures de l’ouvrage : qu’a-t-il voulu démontrer ? quel est son cheminement ? sur quels exemples clés appuie-t-il son analyse ?

Les auteurs font l’étude chronologique de la transhumance. Les premières traces de colonisation alpine par les communautés montagnardes remontent à 6 000 ans avant notre époque. Leur rythme de vie était scandé en trois temps et trois espaces selon les migrations saisonnières : d’abord en hiver dans l’habitat principal près des cultures, le printemps ou l’automne parmi les prés de fauche et l’été dans l’alpage. La notion de transhumance est apparue au XIXe siècle, d’abord en tant que pratique de courte distance, s’effectuant en une journée et avec la participation de l’organisation familiale. C’est au XVe siècle que la pratique de la transhumance estivale/ d’été (aussi appelée « grande transhumance ») est majoritairement adoptée. L’économie se centre d’abord sur la production de laine puis débouche essentiellement dans la production de viande. Les auteurs insistent sur le rapport qu’entretenaient les montagnards aux alpages, à

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01.


leur connaissance des itinéraires et à leur adaptation aux nécessités d’un élevage en plaine. Puis, ils interrogent cette organisation ancestrale dans un temps présentement révolu, ou seules quelques pratiques se sont maintenues, dont celle de la transhumance, qui permet de préserver cette biodiversité. En passant de l’histoire à l’actualité, les auteurs contextualisent la pratique de la grande transhumance par plus de 80% des élevages ovins du Sud-Est de la France. La grande majorité des éleveurs se retrouvent aujourd’hui dans les montagnes car ils trouvent beaucoup plus facilement des pâturages, déplacent leur troupeau à moindre coût et bénéficient d’une meilleure prime alors que les éleveurs de la plaine connaissent de plus grandes difficultés. Ils font aussi état d’une pratique qui s’est généralisée autour de la production de viande (autrefois elle était aussi liée à la laine et au lait), avec des troupeaux essentiellement transportés en camion, ce qui bouleverse les bénéfices de la transhumance. C’est ainsi que d’un type d’agriculture héritière de savoir-faire pastoraux a succédé un élevage spécialisé, encadré par des « services » agricoles de tous ordres. Les auteurs questionnent le devenir de ces savoir-faire disparaissent et posent des problèmes de biodiversité sur certaines unités pastorales.

2/ Analyser

éclairer, commenter et élargir les principales idées du texte, confronter les idées avec d’autres connaissances, d’autres textes abordés sur le même sujet

Les auteurs insistent sur l’importance de la transhumance pastorale, en tant que lien d’appartenance, de cohésion entre éleveurs, et de pratique héritière de savoir-faire ancestraux. Le maintien de la biodiversité et selon-eux permis par un pâturage régulier, garantissant la repousse et les espèces végétales de l’alpage qui n’est possible que par la transhumance à pied. Le changement sociétal et la modernisation des pratiques entraînent ainsi une menace pour la biodiversité. Ils soulignent qu’un processus de patrimonialisation est à l’œuvre. Jouant sur les médias, le marketing et l’espoir d’un tourisme culturel, les éleveurs vendent une image nouvelle, susceptible de valoriser leurs produits (randonneurs pédestres, équestres ou cyclistes, chasseurs, protecteurs de la nature...). Mais cette nouvelle image, ne ferait-elle pas oublier les fondements de cette pratique?

03 CONCLURE : SYNTHÉTISER ET ÉLARGIR 1/ Citer

reprendre les citations qui vous semblent pertinentes ou soulignant les points importants de la synthèse

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-

« Ainsi rythmée sur la croissance de l’herbe, la vie des communautés alpines a toujours été scandée par des migrations saisonnières », p.90. « ces Alpins savent très tôt faire reconnaître leur connaissance des itinéraires (les drailles), des étapes, des alpages, ainsi que leur capacité à savoir, comme personne, engraisser les bêtes qu’on leur confie. », p.90. « Le temps est en effet révolu où des communautés alpines fondaient leur existence sur l’exploitation de l’herbe, la succession des saisons et les migrations sur la pente. », p.91. « Les nécessités du mode de vie urbain sont partout venues à bout des spécificités millénaires de la vie montagnarde.», p.91. « Le changement le plus visible ayant affecté la pratique de la transhumance, d’hier à aujourd’hui, vient du mode d’acheminement des bêtes. », p.92. « La transhumance à pied était associée à une organisation hiérarchisée et très structurée », p.95. « Les spécificités montagnardes des savoir-faire tendent à disparaître », p.95. « Les pratiques pastorales des anciens bergers n’ont pu se transmettre, du moins en totalité », p.95. « Si le progrès agricole a entraîné une simplification de l’organisation sociale sur les alpages, il a aussi provoqué la création d’un grand nombre de compétences nouvelles. », p.95. « Pour l’éleveur, la transhumance n’a plus tout à fait la même signification qu’autrefois. », p.96.

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« La société pastorale se sent aujourd’hui dépossédée, voire spoliée. L’espace qu’elle a façonné, construit, entretenu et produit lui échappe. », p.98. « la société pastorale est l’architecte et le constructeur des paysages de montagne », p.98. « La vie pastorale et la transhumance sont un magnifique pourvoyeur de rêves, d’images et de représentations. Plusieurs signes le prouvent. », p.98. « Une « reconstruction » du monde pastoral et transhumant s’effectue dans laquelle le berger doit rester le symbole magnifié du marginal en rupture de société. », p.100. «A-t-elle les moyens, si tant est qu’elle le veuille, de connaître et d’évaluer avec suffisamment de précision la nature des enjeux et des pouvoirs dont dépend son avenir ? », p.101.

2/ Apport du texte

énumérer les différents apports du texte qui pourraient être mobilisés dans un développement personnel (mémoire, recherche,…).

Ce texte apporte les connaissances de la transhumance pastorale, de son passé à son présent. Il insiste sur les savoir-faire, la cohésion entre éleveurs, les paysages et représentation qu’elle suscite. Il porte aussi un discours sur la difficulté à imaginer son avenir, dans une société ou l’espace qu’elle a façonné lui échappe et où la légitimité des paysans s’amenuise.

DUCLOS Jean-Claude et MALLEN Marc, Transhumance et biodiversité : du passé au présent, in « Revue de Géographie Alpine, n° 86 », 1998, p.89 - 101.

Charles Joseph, La transhumance, vallée de la Durance

Source : http://www.artnet.fr/artistes/%C3%A9mile-charles-joseph-loubon/la-transhumance-vall%C3%A9e-de-la-durance-WARpLS8sem4fSb_ Pkga50A2

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« L’authenticité, une stratégie de développement touristique ? » - 2017 Jean-Marie FURT et Caroline TAFANI

01 INTRODUIRE

l’auteur, l’article ou l’ouvrage et le propos dans un contexte

1/ Présenter l’auteure

nationalité, université ou centre de recherche, profession, discipline et influences disciplinaires, domaine de recherches, courant de pensées, école…

Jean-Marie FURT est Maître de conférences en Droit privé et sciences criminelles. Il est également directeur de l’EME-IAE de Corse (Ecole universitaire de management et d’économie de l’Université de Corse). Jean-Marie FURT est également l’auteur de « Vivre du patrimoine: un nouveau modèle de développement ? », « Le tourisme dans les arrière-pays méditerranéens: des dynamiques territoriales locales en marge des politiques publiques »... Ses ouvrages lient les effets de la mondialisation sur le touriste et la préservation du patrimoine. Caroline TAFANI est agronome et géographe. Spécialiste des questions de développement et d’aménagement des territoires ruraux touristiques, elle est enseignante-chercheuse à l’université de Corse depuis 2011. Caroline TAFANI est également l’auteure de « Tourisme et insularité », « Le double marché foncier et immobilier en Corse »... Ses travaux portent notamment sur la gestion et la valorisation du foncier rural dans les territoires touristiques méditerranéens.

2/ Situer l’ouvrage étudié

préciser la nature de l’ouvrage/article et replacer l’article dans l’ouvrage duquel il est extrait

L‘article « L’authenticité, une stratégie de développement touristique ? » est extrait de la revue « TÉOROS, Concilier tourisme et développement durable, volume 36, n° 1 » publiée en 2017. Les auteurs étudient des stratégies de mise en scène de l’image touristique autour de la valorisation touristique de l’authenticité. Les entrepreneurs d’agritourisme cherchent à articuler l’agriculture et le tourisme rural pour la commercialisation de produits de terroir. Mots-clés : authenticité, développement touristique, agritourisme, Corse

02

DÉVELOPPER : SYNTHÉTISER ET ANALYSER

synthétiser la lecture et analyser les points développés par l’auteur et leurs limites

1/ Synthétiser

reprendre, en les reformulant et les résumant, les idées majeures de l’ouvrage : qu’a-t-il voulu démontrer ? quel est son cheminement ? sur quels exemples clés appuie-t-il son analyse ?

Le territoire de la Corse apparait comme un lieu où le tourisme balnéaire de masse s’impose sur l’ensemble de son pourtour méditerranéen, au détriment de l’arrière-pays. La réorientation des activités touristiques vers l’intérieur des terres avec la valorisation des patrimoines locaux seraient alors une piste pour renouveler l’attractivité de l’île. La Corse possède de nombreux atouts (paysages, histoire, patrimoines vernaculaires) que les acteurs locaux cherchent à développer, d’autant plus que la demande de patrimoines et d’authenticité des consommateurs est particulièrement forte. L’idée serait de développer une «stratégie publique territoriale autour de la valorisation des patrimoines naturels, matériels et immatériels, qui soustend une démarche de co-construction de l’image des lieux comme images de marques ».

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Les entretiens réalisés avec les agriculteurs témoignent de leur volonté de s’impliquer dans une démarche liant l’agriculture au tourisme. Ils établissent des stratégies de labellisation, des chartes pour valoriser l’offre et de nombreux entrepreneurs s’engagent dans des démarches de commercialisation de produits agritouristiques authentiques. Un projet collectif de développement rural «Route des Sens Authentiques » regroupe sur une même plateforme les artisans, restaurateurs et hébergeurs impliqués dans les stratégies d’agritourisme en Corse. Les prestataires d’agritourisme s’illustrent par une diversité de profils, tous engagés dans une démarche de tourisme rural qui exposent leur angle d’attaque (géographie, physique, économique) pour faire reconnaitre cette pratique du territoire.

2/ Analyser

éclairer, commenter et élargir les principales idées du texte, confronter les idées avec d’autres connaissances, d’autres textes abordés sur le même sujet

L’authenticité est une notion transversale qui se retrouve dans beaucoup de territoires méditerranéens; Le département des Alpes Maritimes connait lui aussi un contraste très marqué entre son littoral sur exploité et son hinterland délaissé. L’étude s’illustre de nombreuses figures et diagrammes qui quantifient et témoignent cette stratégie. Il est ainsi très intéressant de voir la mise en place des systèmes d’activités qui articulent l’agriculture et le tourisme. La valorisation touristique du patrimoine rural est une opportunité de développement pour les pratiques de l’arrière pays, dont notamment celles en lien avec l’agriculture, le pastoralisme et le tourisme rural.

03 CONCLURE : SYNTHÉTISER ET ÉLARGIR 1/ Citer

reprendre les citations qui vous semblent pertinentes ou soulignant les points importants de la synthèse

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« l’offre touristique corse a continué de progresser durant plusieurs années sur les bases d’un développement quantitatif, plutôt que qualitatif, soutenu par le jeu entre politiques publiques et acteurs privés », paragraphe 4. « les acteurs publics locaux cherchent à développer une « stratégie publique territoriale autour de la valorisation des patrimoines naturels, matériels et immatériels, qui sous-tend une démarche de co-construction de l’image des lieux comme images de marques », paragraphe 5. « le discours local dominant considère l’authenticité des lieux, des produits et des individus – la quête du vrai dans la guerre du faux (Eco, 1985) – comme une alternative sociétale acceptable. », paragraphe 6. « idée d’associer l’authenticité à un tourisme dit expérientiel (Camus, 2002). », paragraphe 9. « de plus en plus d’exploitants agricoles se lancent dans des opérations de diversification de leur production agricole primaire », paragraphe 12. « Nous considérons les produits agritouristiques comme des résultats du fonctionnement des systèmes productifs localisés et donc des stratégies mises en œuvre par les entrepreneurs », paragraphe 14. « systèmes agraires emboîtés correspondant historiquement à des communautés villageoises et à des vallées dont certaines étaient connectées, d’autres enclavées, ce qui produit beaucoup de complexité, mais donne aussi lieu à la reconnaissance d’une grande variété de produits de terroir, comme autant de vecteurs d’authenticité. », paragraphe 19. « à travers un agritourisme original et adapté à nos spécificités, les terroirs corses, forts de leur identité, doivent devenir de véritables facteurs de différenciation et d’attractivité de la destination », paragraphe 20. « sont qualifiées d’agritouristique les activités de transformation, de commercialisation des produits végétaux et des animaux de l’exploitation qui s’inscrivent dans le prolongement de l’acte de production, ainsi que les activités d’accueil à la ferme qui ont pour « support » l’exploitation » (Varennes, 2010).», paragraphe 25.

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02.


-

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« quels sont les choix des entrepreneurs au-delà de la stratégie officielle d’optimisation juridique et comptable ? Comment articulent-ils, en pratique, agriculture et tourisme ? Mettent-ils en place un seul et même système, ou au contraire juxtaposent-ils plusieurs systèmes d’activités avec peu ou pas d’échanges entre eux ? », paragraphe 25. « Finalement, si tous, ou presque tous les produits touristiques en lien avec le milieu agricole proposés par les agriculteurs peuvent être considérés comme authentiques à partir du moment où ils valorisent des produits de terroirs certifiés, comment rendre compte de la diversité de l’offre agritouristique corse dont on perçoit bien la richesse au tableau 2 ? Cette offre est-elle bien lisible auprès des consommateurs, lesquels ont certainement aussi des idées précises de ce que doit être un « agritourisme authentique » ? », paragraphe 29.

2/ Apport du texte

énumérer les différents apports du texte qui pourraient être mobilisés dans un développement personnel (mémoire, recherche,…).

Bien que centré sur le cas d’étude de la Corse, ce texte expose une analyse détaillée, accompagnée de cartes et de statistiques, sur l’enjeu que représente la valorisation touristique de l’authenticité d’un territoire. En mettant en débat les entrepreneurs du territoire via une enquête de terrain, une stratégie est portée sur la filière de l’agritourisme. Par la suite, l’analyse confronte les stratégies des différents acteurs pour qualifier les produits «agritouristiques authentiques de ce territoire». L’authenticité est une des valeurs défendues par le pastoralisme et la transhumance. Le territoire des Alpes-Maritimes bénéficiant de nombreuses ressources paysagères et agricoles, il est intéressant d’étudier les stratégies reliant l’agriculture et le tourisme sur le territoire de l’hinterland. agritourisme : ensemble des activités développées à l’intention des touristes dans les exploitations agricoles (gîtes ruraux, chambres d’hôtes, campings, etc.), Larousse. FURT Jean-Marie et TAFANI Caroline, L’authenticité, une stratégie de développement touristique ?, in « TÉOROS, Concilier tourisme et développement durable », volume 36, n° 1 », 2017, p.111 - 132.

Auteur inconnu, Clos Saint-Joseph

Source : https://www.larvf.com/,clos-saint-joseph,12670,4471034.asp Exemple d’œnotourisme, forme d’agritourisme qui repose sur la découverte des régions viticoles et leurs production.

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« Une pratique traditionnelle ancrée dans la modernité » - 2020 L’espace Alpin

01 INTRODUIRE

l’auteur, l’article ou l’ouvrage et le propos dans un contexte

1/ Présenter l’auteure

nationalité, université ou centre de recherche, profession, discipline et influences disciplinaires, domaine de recherches, courant de pensées, école…

L’Espace Alpin est un journal local créé en 2003 et dirigé par Frédéric ESMIOL. Il s’agit d’un support d’information agricole et rurale à l’échelle de deux départements : Les Alpes de Haute-Provence et les Hautes-Alpes. Frédéric ESMIOL est le président de la Chambre d’Agriculture des Alpes de Haute-Provence depuis 2008. Souvent interviewé, il est porte parole des agriculteurs. « Nous avons la chance d’être dans un département où nous sommes une grande famille, la Chambre d’agriculture est et doit rester la maison de tous les agriculteurs ».

2/ Situer l’ouvrage étudié

préciser la nature de l’ouvrage/article et replacer l’article dans l’ouvrage duquel il est extrait

L‘article « Une pratique traditionnelle ancrée dans la modernité » est extrait du journal local « L’Espace Alpin, dossier transhumance, n° 372 » publiée en 2020. L’auteur questionne les éleveurs sur la pratique de la transhumance actuelle qui s’ancre dans la modernité. Vu comme un symbole et s’inscrivant au patrimoine culturel de l’UNESCO, les acteurs cherchent à favoriser la reconnaissance de cette pratique par le grand public. Le projet de sentier de randonnée « la Routo » est un outil médiatique pour faire découvrir la transhumance et le pastoralisme par ses produits et construction d’itinéraires. Mais beaucoup d’éleveurs restent nostalgiques des anciennes valeurs du pastoralisme, qui s’éteint peu à peu. Mots-clés : transhumance, La Routo, patrimoine culturel de l’UNESCO, pastoralisme, itinéraire.

02

DÉVELOPPER : SYNTHÉTISER ET ANALYSER

synthétiser la lecture et analyser les points développés par l’auteur et leurs limites

1/ Synthétiser

reprendre, en les reformulant et les résumant, les idées majeures de l’ouvrage : qu’a-t-il voulu démontrer ? quel est son cheminement ? sur quels exemples clés appuie-t-il son analyse ?

La pratique de la transhumance a été reconnue le 2 juin 2020, comme patrimoine culturel français. C’est suite à cette déclaration récente que l’auteur re-contextualise la pratique de la transhumance dans nos sociétés. Cette inscription au patrimoine culturel immatériel français constitue un moyen pour favoriser la reconnaissance de l’élevage pastoral et de ses atouts par le public français. Dans un premier temps, sont abordés les origines de la transhumance et les modes de vie des agriculteurs qui parcourent ces chemins de transhumance. L’élevage transhumant existait déjà à l’époque romaine. Il représentait une puissance économique considérable qui a perdu de la valeur mais qui reste aujourd’hui une puissance pour l’entretien des territoires. Son impact territorial et patrimonial reste important et cette pratique se modernise notamment dans un contexte où l’agroécologie est devenue le maître mot de l’agriculture de demain. Au fil de discussions avec les éleveurs, les entretiens illustrent l’élevage pastoral comme « une vie faite de lenteur », une pratique éloignée d’un mode de vie citadin qui apporte de la simplicité et de la réalité.

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03.


Ces entretiens témoignent la volonté des agriculteurs de faire reconnaitre cette pratique par le grand public afin de protéger sa précarité. Cette reconnaissance a permis de ressouder les liens entre tous les massifs de transhumance, de nuancer la pratique qui diffère selon les espaces étudiés (pratique à pied ou en camion) et de faire l’inventaire de son histoire et de son actualité. Pour finir, l’article s’ouvre sur le projet porté par « La maison de la transhumance », un projet de sentier de randonnée de 520 km qui est un support de médiation, de communication et de valorisation de la transhumance. Ce projet montre qu’au delà de l’intérêt culturel et patrimonial de ces pratiques circule une véritable économie.

2/ Analyser

éclairer, commenter et élargir les principales idées du texte, confronter les idées avec d’autres connaissances, d’autres textes abordés sur le même sujet

La société moderne et la vie des éleveurs de transhumance semblent être deux notions bien distinctes. Dans une optique de productivité, l’une est en constante évolution, ancrée dans un mode de vie citadin. L’autre tente de se raccrocher à son impact patrimonial, ses anciennes valeurs et à « une vie faite de lenteur ». Pour certains éleveurs, la transhumance n’existe plus et il n’en reste que des fêtes folkloriques. La transhumance, bien qu’elle ne représente plus la démarche du passé, fait émerger de nouvelles vocations. Les citadins sont de plus en plus nombreux à vouloir renouer avec le concret de la vie. Ainsi, de nouvelles formes de transhumance apparaissent en lien avec les mœurs de la société, pour étendre son rôle d’action et élargir sa clientèle (circuit de randonnée, maison de la transhumance, produits locaux...). « Je crois qu’aujourd’hui, cette envie de retour aux choses authentiques peut être une opportunité de communiquer sur le fait que c’est notre cas » - Michel Margaillan, éleveur.

03 CONCLURE : SYNTHÉTISER ET ÉLARGIR 1/ Citer

reprendre les citations qui vous semblent pertinentes ou soulignant les points importants de la synthèse

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« Un rythme adapté au mouvement des bêtes et de la nature », p. 9. « Cette reconnaissance peut être un moyen pour que cette pratique perdure : ça motivera peut-être des jeunes à la maintenir. Et puis, il y a tellement de points négatifs autour du pastoralisme aujourd’hui que ça fait du bien : ça légitime le fait qu’on existe. La transhumance, avec son aspect traditionnel, fait partie des images positives que l’on peut véhiculer », p.10. « c’est à la fois la reconnaissance d’activités ancestrales et une tradition moderne qui a un enjeu économique et qui demande des savoir-faire. Il est important, voire primordial de transmettre ce patrimoine et ce savoir-faire aux nouvelles générations », p.10. « le symbole est déjà fort. C’est une chose sur laquelle on pourra s’appuyer pour d’autres luttes, mais ce n’est pas un aboutissement en soi », p. 10. « tous [les éleveurs] sont également conscients de la minceur de cette reconnaissance pour protéger le pastoralisme de la précarité dans laquelle cette pratique se trouve aujourd’hui. », p.10. « La puissance économique de l’élevage transhumant et pastoral a beaucoup diminué, mais l’impact territorial et patrimonial reste fort. », p.11. « Ce que l’on espère, c’est qu’au-delà de l’inscription peut-être un peu symbolique à l’inventaire français et par la suite, sans doute, au patrimoine de l’humanité, on puisse s’appuyer sur ce plan de sauvegarde et cette charte pour avoir une efficacité sur des choses concrètes autour du patrimoine bâti, des produits, de certaines actions comme les fêtes de la transhumance ou autres, et démontrer que la transhumance a un intérêt économique, environnemental, patrimonial, etc. », p.11. « Nous avons mis en place une charte liée à un menu ‘l’assiette La Routo’, qui met bien sûr en avant des produits liés au pastoralisme : viande d’agneau mais pas seulement, fromages de territoire et de saison accompagnés de fruits et légumes de saison. Nous allons également essayer de valoriser autant que possible les produits agricoles des territoires traversés par le GR comme l’huile d’olive ou

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le vin, par exemple. C’est vraiment un outil de développement des territoires, clairement orienté sur l’espace alpin, qu’il soit français et italien », p.12.

2/ Apport du texte

énumérer les différents apports du texte qui pourraient être mobilisés dans un développement personnel (mémoire, recherche,…).

Ce texte porte les témoignages d’éleveurs, nostalgiques des anciennes pratiques pastorales mais qui acceptent l’ancrage de la transhumance dans la modernité. Accompagnés par le soutien et les subventions de la Région, ils souhaitent faire reconnaitre cette pratique aux yeux du grand public pour protéger et valoriser le pastoralisme. L’article, écrit en juin 2020, est un des plus récents paru sur le sujet. Il requestionne la place de la transhumance dans la société actuelle et l’investissement des acteurs dans sa valorisation. L’inscription au patrimoine culturel immatériel français n’est pas le signe d’un « nostalgisme » mais plus une manière optimiste de révolutionner cette pratique.

L’ESPACE ALPIN, Une pratique traditionnelle ancrée dans la modernité, in « L’espace Alpin, dossier transhumance », n° 372 », 2020, p.9 - 12.

illustration libre de votre fiche

Javier Fernández Sánchez, Sur les chemins de la transhumance

Source : https://www.franceculture.fr/emissions/le-reveil-culturel/antoine-de-baecque-sur-leschemins-de-la-transhumance

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03.


«Une approche multi-acteurs pour étudier les itinéraires culturels européens»- 2017 Marta SEVERO

01 INTRODUIRE

l’auteur, l’article ou l’ouvrage et le propos dans un contexte

1/ Présenter l’auteure

nationalité, université ou centre de recherche, profession, discipline et influences disciplinaires, domaine de recherches, courant de pensées, école…

Marta SEVERO est professeure des universités et maître de conférence à l’Université Paris Nanterre et membre junior de l’Institut universitaire de France (2018-2023). Ses activités de recherche concernent principalement deux aires thématiques : le patrimoine culturel, patrimoine numérique et pratiques culturelles liées au patrimoine ainsi que les représentations du territoire par les données du web, la construction collaborative des patrimoines et des mémoires sur le web et la représentation numérique des phénomènes sociaux. Marta SEVERO est également l’auteure de « Traces numériques et territoires », « Patrimoine culturel immatériel et numérique », « Plates-formes collaboratives : la nouvelle ère de la participation culturelle ? », « La fabrique de la donnée géolocalisée »... Ses articles concernent l’étude du territoire par les méthodes numériques et par la coopération participative en ligne en plusieurs acteurs.

2/ Situer l’ouvrage étudié

préciser la nature de l’ouvrage/article et replacer l’article dans l’ouvrage duquel il est extrait

L‘article « Une approche multi-acteurs pour étudier les itinéraires culturels européens » est extrait de la revue « Culture et musées, La fabrique des patrimoines européens au XXIe siècle, n° 33 » publiée en 2019. Dans ce texte, les chemins sont étudiés comme un « nouveau type de patrimoine culturel » lié à la patrimonialisation des itinéraires culturels. Les itinéraires sont vus comme des paysages culturels et des réseaux pour les acteurs du territoire. L’auteure parle des racines des itinéraires et des pratiques qu’elles engagent sur leur chemin. Mots-clés : itinéraire culturel, acteur-réseau, paysage culturel, phénomène social ou produit touristique, routes du patrimoine

02

DÉVELOPPER : SYNTHÉTISER ET ANALYSER

synthétiser la lecture et analyser les points développés par l’auteur et leurs limites

1/ Synthétiser

reprendre, en les reformulant et les résumant, les idées majeures de l’ouvrage : qu’a-t-il voulu démontrer ? quel est son cheminement ? sur quels exemples clés appuie-t-il son analyse ?

Dans son ouvrage, l’auteure propose d’examiner les itinéraires culturels en utilisant deux concepts : les paysages culturels et l’acteur-réseau. Les routes et les voies de communication possèdent une nature multiple (sociale, politique, géographique, économique, religieuse et culturelle) et ont acquis un statut de destinations touristiques. En exposant les racines de l’itinéraire touristique avec « Le Grand Tour » et les sentiers de pèlerinage, de nature, de gastronomie et de culture, Marta SEVERO insiste sur les multiples attraits que l’itinéraire offre et sur son évolution quotidienne, grâce aux marcheurs et habitants. En favorisant les mouvements de personnes au delà des frontières, l’itinéraire engage le partage des valeurs et le dialogue interculturel.

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04.


Les puissances politiques ont défini un cadre légal afin d’entretenir et de protéger les itinéraires, leurs monuments, bâtiments, paysages et sites culturels. Trente-trois itinéraires ont été certifiés grâce à ce label européen et certains sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial culturel et national de l’UNESCO. Ils ont été classés dans la catégorie des « paysages culturels ». Ces itinéraires culturels sont perçus comme un nouveau type de patrimoine, on parle de « routes du patrimoine ». La notion de « paysage culturel » rencontre des difficultés théoriques dans sa définition. D’après l’auteure, chaque paysage est culturel, car l’existence d’un paysage dépend de la présence de l’observateur. Là où il y a une population, il y a un paysage, et tous les paysages représentent des valeurs culturelles. Ce concept permet simplement de construire un cadre pour la protection du « patrimoine européen commun » et aide à souligner le rôle des différents acteurs sociaux. L’auteure parle « d’itinéraire culturel » comme « réseau d’acteurs », en exposant le travail de Eleonora BERTI, coordinatrice de projet des Itinéraires Culturels du Conseil de l’Europe qui utilise le concept de réseau pour faire la distinction entre différentes structures géographiques des itinéraires culturels (territoriaux, linéaires et réticulaires). Par cette interprétation des itinéraires culturels comme acteurs-réseaux, leur complexité sociale peut être comprise plus facilement. Les itinéraires sont traités comme un produit touristique, abordés comme des phénomènes sociaux et valorisés par le patrimoine matériel et immatériel qu’ils rencontrent.

2/ Analyser

éclairer, commenter et élargir les principales idées du texte, confronter les idées avec d’autres connaissances, d’autres textes abordés sur le même sujet

Le lien entre les itinéraires culturels et les réseaux d’acteurs qu’ils mobilisent, permet de réfléchir la pratique des itinéraires à l’intérieur des départements de l’arrière-pays en tant que processus de valorisation et de préservation d’un patrimoine existant. L’étude montre l’implication de nombreux acteurs sociaux, économiques et politiques qui ont encadré et labellisé cette pratique comme « paysages culturels » ou « biens en série » afin de les catégoriser en tant qu’espaces protégés. Il convient que reconnaître l’itinéraire culturel comme un nouveau type de patrimoine, demande un système de gestion adapté pour l’administrer. Il permet également de souligner son rôle et son implication dans les dynamiques d’attractivité des territoires. L’auteure insiste cependant sur le fait que ces itinéraires ne devraient pas être étudiés en tant que produit touristique mais d’avantage comme objet abstrait spécifique à chaque espace au sein duquel habitants, touristes, acteurs humains et non humains ont la même importance. L’auteure insiste sur la nécessité d’études complémentaires sur ces notions de paysages culturels et d’acteurs-réseaux.

03 CONCLURE : SYNTHÉTISER ET ÉLARGIR 1/ Citer

reprendre les citations qui vous semblent pertinentes ou soulignant les points importants de la synthèse

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« un nouveau cadre d’interprétation du patrimoine », p.113. « Le récent succès des itinéraires culturels a incité de nombreuses organisations internationales à définir un cadre légal afin de les gérer et de les protéger. », p.114. « les itinéraires culturels comme un nouveau type de patrimoine dont l’existence est assurée par des mouvements de population et par le partage des valeurs qui en découlent. », p.116. « les itinéraires culturels sont protégés dans la catégorie des ‘paysages culturels’ ou, plus généralement, comme ‘biens en série’. Il est intéressant de noter que l’utilisation des deux concepts – ‘paysage culturel’ et ‘biens en série’– est controversée dans la définition des itinéraires culturels », p.118. « une route du patrimoine est composée d’éléments matériels qui doivent leur valeur culturelle aux échanges et à un dialogue multidimensionnel entre les pays ou régions, et qui illustrent l’interaction du mouvement, tout au long de la route, dans l’espace et le temps », p.119.

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« Bien que les deux concepts aient la même importance, les paysages culturels sont idéaux pour expliquer la relation entre l’homme et la nature. Les itinéraires culturels sont importants pour comprendre les relations, les échanges et les influences réciproques entre deux ou plu-sieurs groupes culturels liés par un itinéraire culturel établi. Du point de vue de la compréhension d’un patrimoine culturel qui a des racines et des influences partagées, il s’agit d’un mot-clé », p.121. « la priorité est que chaque aire géographique puisse profiter de ce patrimoine culturel, en particulier dans le cas de régions moins connues. », p.121. « Les itinéraires culturels, en accord avec leurs formes et thématiques, stimulent l’établissement de systèmes relationnels différenciés: ces systèmes sont produits par les relations entre les itinéraires et leur environnement, entre les paysages et les itinéraires, entre les routes et les populations, internes ou externes. », p.124. « Défini internationalement comme un objet social complexe et aux multiples facettes, il est actuellement et presque exclusivement traité comme un produit touristique. De plus, même si les chercheurs et les gestionnaires insistent sur l’implication des habitants, les initiatives liées aux itinéraires culturels s’intéressent aux touristes de façon prédominante », p.127. « Il est désormais nécessaire de réfléchir au sens des itinéraires culturels au-delà des définitions contenues dans les conventions et les chartes. », p.127. « Les itinéraires culturels ne devraient pas être abordés comme des objets abstraits mais comme des phénomènes sociaux; leur étude et leur gestion devraient donc se fonder sur la réalité sociale spécifique à chaque itinéraire culturel avec toutes ses micro-dynamiques. », p.127.

2/ Apport du texte

énumérer les différents apports du texte qui pourraient être mobilisés dans un développement personnel (mémoire, recherche,…).

Ce texte apporte les connaissances et principales caractéristiques des itinéraires culturels en tant que « nouveau type de patrimoine culturel ». L’analyse de la relation entre l’itinéraire culturel et le paysage culturel, amène à considérer le rôle des paysages dans les itinéraires culturels, au même titre que les autres biens culturels associés à ces itinéraires. L’approche multi-acteurs questionne la gestion des itinéraires culturels en tant que réseaux d’acteurs et phénomènes sociaux au delà de leurs thématiques touristiques. SEVERO Marta, Une approche multi-acteurs pour étudier les itinéraires culturels européens, in « Culture et musées, La fabrique des patrimoines européens au XXIe siècle, n° 33 », 2019, p.111 - 132.

Auteur inconnu, La Vallée des Merveilles

Source : https://guidesdesmerveilles.com/randonnee-mercantour-6jours.php

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« Sports de nature et attractivité des territoires » - 2007. Véronique SIAU

01 INTRODUIRE

l’auteur, l’article ou l’ouvrage et le propos dans un contexte

1/ Présenter l’auteure

nationalité, université ou centre de recherche, profession, discipline et influences disciplinaires, domaine de recherches, courant de pensées, école…

Véronique SIAU est ingénieure conseil au Cabinet SED (Sport Emploi et Développement). Ancienne Directrice au CRTPN (Centre de Ressources Tourisme Pleine Nature), elle a également enseigné la sociologie et le droit à l’université de Montpellier I. Véronique SIAU est également l’auteure de « Sports et loisirs de nature : une filière en mal de reconnaissance », « Pour une approche territoriale des enjeux liés à l’emploi et à la formation », « Le Centre de ressources tourisme pleine nature (Millau). Organiser la filière »... Ses articles portent essentiellement sur la pratique du tourisme par le sport et les loisirs de nature, en tant que vecteur d’attractivité potentiel.

2/ Situer l’ouvrage étudié

préciser la nature de l’ouvrage/article et replacer l’article dans l’ouvrage duquel il est extrait

L‘article « Sports de nature et attractivité des territoires » est extrait de la « Revue du Groupe Ruralités, Éducation et Politiques, n°194 », publiée en 2007. Cet article montre les objectifs principaux de « désenclavement », valorisation du « cadre de vie » et de préservation de la biodiversité dans les zones rurales. L’auteure fait le lien entre la filière des loisirs sportifs de nature et la variété des paysages de l’arrière-pays pour faire émerger l’offre de destination dans les zones rurales. Le tourisme est vu comme un levier au service de l’image de ces territoires. Mots-clés : loisirs sportifs de nature, attractivité des zones rurales, politique touristique, développement durable

02

DÉVELOPPER : SYNTHÉTISER ET ANALYSER

synthétiser la lecture et analyser les points développés par l’auteur et leurs limites

1/ Synthétiser

reprendre, en les reformulant et les résumant, les idées majeures de l’ouvrage : qu’a-t-il voulu démontrer ? quel est son cheminement ? sur quels exemples clés appuie-t-il son analyse ?

Dans son ouvrage, l’auteure introduit la filière du tourisme et des loisirs sportifs de nature comme opportunité pour susciter une attractivité territoriale nouvelle, dans les zones rurales. Elle raconte notamment l’engagement des politiques dans la mise en œuvre de « politiques touristiques durables » fondées sur la filière des loisirs et des sports de nature en faveur des territoires ruraux en manque d’attractivité. Cette politique a comme objectif principal le « désenclavement », la « résidentialisation »  (le cadre de vie est mis en avant) et le patrimoine culturel afin d’attirer des entreprises, des résidents et des touristes. L’évolution de la société vers le retour à la nature et la recherche de bien-être contribuent au développement de nouvelles pratiques indifférentes à la saisonnalité qui prennent appui sur les potentialités qu’offrent les paysages de l’arrière-pays.

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La place des sports et loisirs de nature s’est ainsi considérablement accrue au sein de l’économie touristique française. C’est une pratique, destinée à tous, que l’on soit sportif ou pas. En énonçant les nouveaux territoires de destination (vallées en montagne, arrière-pays), Véronique SIAU insiste sur la prise de conscience des autorités françaises de l’enjeu de représentait le développement de cette filière. Les acteurs locaux multiplient les initiatives de sensibilisation à la protection de l’environnement par la pratique des sports de nature. Les collectivités investissent dans les équipements, aménagements, accès, promotions et commercialisations en lien avec les loisirs de nature. L’État s’est notamment engagé dans des objectifs majeurs d’entretien et de préservation des espaces naturels. Le tourisme est un levier au service de l’image de ces territoires.

2/ Analyser

éclairer, commenter et élargir les principales idées du texte, confronter les idées avec d’autres connaissances, d’autres textes abordés sur le même sujet

En exposant les enjeux de développement durable, de désenclavement, de patrimoine et d’amélioration du cadre de vie des habitants, la pratique des sports et loisirs de nature semble répondre à toutes les problématiques qui sévissent sur les territoires ruraux délaissés. L’auteure met en avant l’implication des politiques touristiques dans l’attractivité des zones rurales. L’Etat, les collectivités et acteurs locaux doivent se mobiliser dans ce nouvel essor, qui participe à l’aménagement du territoire et contribue à la reconnaissance de nouvelles identités et notoriétés territoriales.

03 CONCLURE : SYNTHÉTISER ET ÉLARGIR 1/ Citer

reprendre les citations qui vous semblent pertinentes ou soulignant les points importants de la synthèse

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« Les territoires ruraux constituent des réservoirs de croissance et d’excellence au niveau national, et contribuent à l’attractivité et au développement de la France. », p.14. « la promotion de leurs patrimoines naturels et culturels représente un levier de la mobilisation et de la dynamisation de leur population.», p.14. « la mise en œuvre de politiques de développement durable mobilise les facteurs clés de la compétitivité et de l’attractivité des territoires visés. », p.14. « Souvent, le tourisme est considéré, au-delà du complément économique qu’il représente, comme un levier au service de l’image de ces territoires. », p.15. « souvent construit sur des pratiques sociales et culturelles que la disparition du monde agricole a libérées », p.15. « valeurs nouvelles accordées par les citadins aux patrimoines ruraux : grands espaces, nature préservée, patrimoines de qualité, convivialité… », p.15. « opportunité de premier rang pour les zones rurales qu’en raison du poids et des perspectives d’évolution du tourisme », p.15. « opportunité de reconversion économique et de requalification territoriale faisant suite à la disparition d’une activité mono-industrielle », p.17. « Une dynamique qui participe à la construction de nouvelles formes d’organisations touristiques locales et à l’émergence de nouveaux territoires de destination, est dorénavant engagée », p.17. « C’est pourquoi les sports de nature constituent une opportunité pour de nombreux territoires ruraux : seront-ils en capacité de la saisir ? », p.18.

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« Encore faut-il que les élus locaux soient en capacité de le faire avec et pour les acteurs et les populations de ce territoire. », p. 20. « Encore faut-il que développement touristique et consolidation des patrimoines et des pratiques socioculturelles soient garantis par la mise en œuvre d’un projet de territoire partagé. », p. 20.

2/ Apport du texte

énumérer les différents apports du texte qui pourraient être mobilisés dans un développement personnel (mémoire, recherche,…).

Ce texte expose les territoires ruraux comme des lieux de croissance pour le développement de la filière du tourisme en France. Conscient de l’importance des loisirs et sports de nature dans nos sociétés, les pouvoirs publics s’investissent dans ce nouveau levier de développement. Devenues des phénomènes sociaux, ces pratiques sont vectrices de développement économique, d’emploi et de développement durable. L’hinterland des Alpes-Maritimes possède de nombreuses zones rurales qui rencontrent des difficultés pour s’imposer. Face à l’attractivité et l’offre du littoral et des stations d’hiver, cet entre-deux manque d’investissement pour faire valoir son authenticité. En valorisant la filière du tourisme par les loisirs de nature, une nouvelle attractivité du territoire est en train de se dessiner. SIAU Véronique, Sports de nature et attractivité des territoires, in « POUR, revue du Groupe Ruralités, Éducation et Politiques, numéro 194 », 2007, p.13 - 20.

Auteur inconnu, Sports de nature dans les Alpes-Maritimes

Source : https://www.yes-we-canyon.com/actus/sports-de-nature-alpes-maritimes/

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C) TRYPTIQUE FICHES DE LECTURE

T R A N S H U M A N C E

Système d’élevage fondé sur le déplacement T Rsaisonnier A N S de H troupeaux U M A entre N ClesE pâturages d’hiver et les pâturages d’été afin de rejoindre unefondé zone où Système d’élevage sur ils le pourront déplacese nourrir et se reproduire. ment saisonnier de troupeaux entre les pâturages d’hiver et les pâturages d’été Voyage, déplacement en divers afin de rejoindre une zone où ils endroits pourront suivant un et itinéraire compliqué. se nourrir se reproduire. Migration de certains animaux. Voyage, déplacement en divers endroits suivant un itinéraire compliqué. Synonyme : résilience, peregrination, Migration de certains animaux. pratique, migration, éphémère, itinéraire saisonnier (saisonnalité), circulation Synonyme : résilience, peregrination, pratique, migration, éphémère, itinéraire saisonnier (saisonnalité), circulation

01.Mots-clés Le territoire de l’hinterland - Coline Masson

01.Mots-clés

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Lois Weinberger, Fieldwork (Travail de terrain) , 2010

02.Image libre Le territoire de l’hinterland - Coline Masson

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Lois Weinberger, Debris Field (Champ de débris) , 2010-2016

02.Image libre Le territoire de l’hinterland - Coline Masson

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Lois Weinberger, Holding the Earth (Maintenir la Terre) , 2010

02.Image libre Le territoire de l’hinterland - Coline Masson

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Lois Weinberger, Green man (Homme vert) , 2004

02.Image libre Le territoire de l’hinterland - Coline Masson

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Bibliographie - Jean-Claude DUCLOS et Marc Mallen, « Transhumance et bioBibliographie diversité : du passé au présent », 1998. - Véronique SIAU, « Sports de nature et attractivité des territoires -»Jean-Claude DUCLOS et Marc Mallen, « Transhumance et bio, 2007. diversité : du passé au présent », 1998. - Marta SEVERO, « Une approche multi-acteurs pour étudier les culturels européens », 2017. -itinéraires Véronique SIAU, « Sports de nature et attractivité des territoires », 2007. - Jean-Marie FURT et Caroline TAFANI, « L’authenticité, une stradéveloppement touristique ? », 2017. pour étudier les -tégie Martade SEVERO, « Une approche multi-acteurs itinéraires culturels européens », 2017. - L’espace Alpin, « Une pratique traditionnelle ancrée dans la 2020.et Caroline TAFANI, « L’authenticité, une stra-modernité Jean-Marie»,FURT tégie de développement touristique ? », 2017. - L’espace Alpin, « Une pratique traditionnelle ancrée dans la modernité », 2020.

03.Bibliographie Le territoire de l’hinterland - Coline Masson

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03.Bibliographie


D) TRYPTIQUE THÉMATIQUE

L’ H I N T E R L A N D C’est une zone qui s’étend à l’intérieur des terres, à l’arrière d’une côte ou d’un littoral. Synonyme : arrière-pays Antonyme : foreland, littoral

0.Définition Le périurbain, Le territoire de l’hinterland - Loisirs et activités touristiques - Coline Masson

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MOYEN PAYS ET HAUT PAYS Le secteur de l’hinterland des Alpes Maritimes, comprend le Moyen et le Haut Pays. Ce sont des zones localisées à l’intérieur d’une région, respectivement à 1h et 2h maximum de route par rapport à la côte. Dans son approche territoriale, l’arrière-pays s’étend différemment en fonction de l’échelle à laquelle il est étudié. Les villes et villages qui se détachent de la côte balnéaire sont, bien qu’à proximité des côtes, des pays de l’hinterland car ils font ressortir de nouveaux usages et un autre type de visiteurs dans le territoire.

01.Mots-clés Le périurbain, Le territoire de l’hinterland - Loisirs et activités touristiques - Coline Masson

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Moyen et Haut pays Département des Alpes Maritimes

02.Situations Le périurbain, Le territoire de l’hinterland - Loisirs et activités touristiques - Coline Masson

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MOYEN ET HAUT PAYS Comment définir l’arrière-pays, en fonction de l’échelle à laquelle on le regarde (ses limites, ses caractéristiques, ses pratiques, sa saisonnalité) ? Quels sont les effets collatéraux du développement de l’hinterland et son impact sur les dynamiques locales ?

03.Questionnements Le périurbain, Le territoire de l’hinterland - Loisirs et activités touristiques - Coline Masson

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T O U R I S T I F I C AT I O N Aussi appelé «mise en tourisme», il s’agit d’un processus de transformation d’un espace en lieu touristique par l’actualisation d’un ensemble de pratiques touristiques spatiales, sociales, économiques et culturelles sur ce lieu géographique, qui sont liées à l’influence d’une présence accrue de touristes et aux effets de leurs pratiques ou activités. Synonyme : mise en tourisme, destination et transformation urbaine, marketing urbain.

01.Mots-clés Le périurbain, Le territoire de l’hinterland - Loisirs et activités touristiques - Coline Masson

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Touristification Grasse - Alpes Maritimes

02.Situations Le périurbain, Le territoire de l’hinterland - Loisirs et activités touristiques - Coline Masson

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TOURISTIFICATION Entre les trop pleins et les vides touristiques ; Quelles sont les systèmes de transport, les circuits et les loisirs développés ? Quelles capacités à enclencher de nouvelles dynamiques de développement dans l’hinterland ? Quels sont les acteurs contribuant à l’activité touristique et au loisir dans l’hinterland des Alpes Maritimes ?

03.Questionnements Le périurbain, Le territoire de l’hinterland - Loisirs et activités touristiques - Coline Masson

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S A I S O N N A L I T É Définit le caractère temporel (saison, trimestre, mois) d’un phénomène, d’une activité ou d’une fréquentation et renvoie à l’influence des saisons sur les activités humaines. Cette notion peut également définir un changement d’activité d’une entreprise selon la période de l’année. C’est une donnée qui peut être quantifiée. Synonyme : attractivité, affluence, fréquentation, notoriété, rayonnement économique.

01.Mots-clés Le périurbain, Le territoire de l’hinterland - Loisirs et activités touristiques - Coline Masson

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SAISONNALITÉ Quelles sont les fréquentations sur l’ensemble du territoire des Alpes Maritimes, et quels rapports entre touristes et habitants ? Quels sont les freins à l’animation saisonnière dans l’hinterland des Alpes Maritimes (topographie, climat, desserte) ?

03.Questionnements Le périurbain, Le territoire de l’hinterland - Loisirs et activités touristiques - Coline Masson

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Saisonnalité Gorges du Cians - Alpes Maritimes (printemps)

02.Situations Le périurbain, Le territoire de l’hinterland - Loisirs et activités touristiques - Coline Masson

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P

R

A

T

I

Q

U

E

Désigne toute activité mettant en application les principes d’un art, d’une science ou d’une technique (par opposition à théorie). Il s’agit d’une manière d’agir, de procéder qui s’applique aux situations concrètes. Synonime : usage, expérience

01.Mots-clés Le périurbain, Le territoire de l’hinterland - Loisirs et activités touristiques - Coline Masson

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Pratique Canyoning dans la Vallée de la Roya - Alpes Maritimes

02.Situations Le périurbain, Le territoire de l’hinterland - Loisirs et activités touristiques - Coline Masson

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PRATIQUE Quelles sont les différentes pratiques que l’on retrouve dans ce territoire de l’hinterland ? Quels sont les facteurs qui donnent de la valeur au territoire de l’hinterland ? Quelles capacités à enclencher de nouvelles dynamiques de développement dans l’hinterland ? Quels sont les acteurs contribuant à l’activité touristique et au loisir dans l’hinterland des Alpes Maritimes ?

03.Questionnements Le périurbain, Le territoire de l’hinterland - Loisirs et activités touristiques - Coline Masson

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T R A N S H U M A N C E Système d’élevage fondé sur le déplacement saisonnier de troupeaux entre les pâturages d’hiver et les pâturages d’été afin de rejoindre une zone où ils pourront se nourrir et se reproduire. La transhumance, c’est aussi l’occasion d’accompagner le troupeau à travers la découverte de paysages caractéristiques et d’acteurs locaux qui font revivre leur territoire. Synonyme : estivage, migration, itinéraire saisonnier.

01.Mots-clés Le périurbain, Le territoire de l’hinterland - Loisirs et activités touristiques - Coline Masson

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Transhumance Circuit de transhumance à Beuil - Alpes Maritimes

02.Situations Le périurbain, Le territoire de l’hinterland - Loisirs et activités touristiques - Coline Masson

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TRANSHUMANCE Quels sont les flux générés par les sentiers de transhumance ? Comment ces pratiques participent-elles à l’enrichissement du territoire ?

03.Questionnements Le périurbain, Le territoire de l’hinterland - Loisirs et activités touristiques - Coline Masson

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