Solidarité Guatemala 217

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Numéro 217 mars 2016 Lettre d’information du Collectif Guatemala

Faire pencher la balance par Cyril Benoit

Au fil des numéros de Solidarité Guatemala, l’enjeu de la justice revient de manière presque omniprésente. C’est que celle-ci est, dans ses multiples aspects, largement absente dans ce pays. Sa conquête par le mouvement populaire et démocratique est un processus long et ardu, sans doute jamais achevé.

Sommaire

Edito:

p.1

par Cyril Benoit

Les habits neufs de la vieille politique par Cyril Benoit

p.2-3

Entretien avec Leocadio Juracán par Amandine Grandjean et Clémence Minet

p. 4-5

Brèves

p. 6-7

Conquête de la justice pour les crimes commis pendant la guerre civile, tout d’abord. Les vicissitudes du procès pour le génocide du peuple ixil illustrent tout autant la volonté et la résistance des survivants et des organisations de défense des droits humains que l’acharnement de leurs adversaires. Mais en dépit de leur pouvoir et de toutes leurs manigances et intimidations, les bourreaux sont emportés par le sens de l’Histoire, comme en témoignent le jugement de Sepur Zarco, les arrestations dans l’affaire CREOMPAZ 1 ou encore, quoi qu’ils en disent, la sentence pour génocide, qui ne pourra être effacée. La percée de la justice contre l’impunité des militaires ouvre de nouvelles perspectives pour la démocratisation réelle du Guatemala. Elle constitue donc un danger pour les classes dominantes traditionnelles qui se partagent le pays. Pendant un temps, l’oligarchie a pu croire qu’elle pourrait limiter les procès aux militaires, groupe qu’elle a toujours considéré comme un fusible à son service. Jusqu’à la condamnation de Ríos Montt en mars 2013, première alerte qui avait conduit à l’annulation de la sentence et à des représailles contre les magistrates emblématiques Yassmín Barrios et Claudia Paz y Paz. En 2015, l’action conjointe de la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (CICIG) et du Ministère public (MP), soutenue par une mobilisation massive de la population, a rallumé les alarmes. Les coups portés au système de corruption de l’ex-président Otto Pérez ont commencé à mettre à jour des mécanismes généralisés de fraude et de pillage impliquant tous les secteurs économiques dominants. Si Pérez pouvait être sacrifié sans remords, tout a changé lorsque l’on a touché aux « gros poissons ». Est donc en train de se mettre en œuvre une véritable « conspiration de l’impunité », comme l’écrit la défenseure des droits humains Iduvina Hernández2. Renouant son alliance avec les groupes militaromafieux et s’appuyant sur certains secteurs du système judiciaire, l’oligarchie a ainsi mis en place un montage visant à attaquer légalement et politiquement la Procureure générale, Thelma Aldana. Avec la complicité de juges de la Cour suprême, le but est de déclarer illégale la détention de l’ancien président du Congrès, Gudy Rivera, poursuivi pour trafic d’influences, et ainsi d’entamer la crédibilité d’une des figures de proue de la lutte contre la corruption.

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Ont participé à ce numéro : Ont participé à ceCyril numéro : Kim Aumonier, Benoit, Bérénice Boukaré, Grandjean, Amandine Amandine Grandjean, Clémence Vanessa Minet, Góngora, Isabelle Marilyne Tauty Griffon, Sandra Lengwiler, Thibaud Marijn, Zuleika Romero, Isabelle Tauty, Martin Willaume.

Parallèlement, l’offensive est menée contre les soutiens internationaux de la CICIG, au premier rang desquels l’ambassadeur des Etats-Unis et la représentante des Nations unies. Dans une lettre au corps diplomatique, le ministre des Affaires étrangères déclara ainsi que, bien que la lutte contre la corruption soit la « pierre angulaire » du gouvernement, celle-ci n’autorisait en aucune manière « que des agents diplomatiques de quelques pays et organismes internationaux s’arrogent indûment le droit d’intervenir dans les affaires internes du pays ». Un avertissement pour « éviter qu’il ne soit nécessaire de prendre d’autres mesures prévues dans le droit international applicable ». En d’autres termes, le retrait de leur accréditation. Le Guatemala tente de changer d’ère, mais rien n’est gagné. De nouvelles confrontations s’annoncent. Par sa mobilisation ou son inaction, le peuple guatémaltèque décidera de quel côté penchera la balance.■ 1. Jacques N. Godbout, « Guatemala: 18 militaires arrêtés dans «un des pires cas de disparitions forcées d’Amérique latine» », 45eNord.ca, 07.01.16, http://bit.ly/1qe9usR 2. Iduvina Hernández, « La conspiración de la impunidad », El Salmón, 23.03.16, http://bit.ly/1qe8Bkc

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Actualités Les habits neufs de la vieille politique par Cyril Benoit

L’élection triomphale de Jimmy Morales en octobre dernier a montré la volonté d’une part importante de la société guatémaltèque d’en finir avec un système corrompu et inefficace, qualifié de « vieille politique ». Mais, comme le signalaient de nombreux observateurs et défenseurs des droits humains, l’outsider Jimmy n’en était pas vraiment un, étant porté par certains des secteurs les plus sombres du pays. Quelques mois après sa prise de fonctions, les doutes ne sont plus permis quant à l’orientation du nouveau gouvernement.

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e présentant comme un outsider bien déterminé à en finir avec les vieilles pratiques honnies, Morales n’aura pas tardé à se conformer aux recettes de la cuisine politicienne. Du fait de son ascension aussi rapide qu’inattendue, le FCN1, inexistant il y a peu encore dans la majeure partie du pays, a obtenu des scores plus que médiocres aux élections législatives. Au soir du scrutin, il ne disposait ainsi que de onze députés sur 158, loin derrière l’UNE et ses 36 élus. Une situation minoritaire qui s’est payée cher lors de l’attribution des postes au Congrès, dont la présidence est revenue à Mario Taracena, du principal parti d’opposition, l’UNE. D’autant que Taracena, vieux routier de la politique nationale, a profité du contexte et de sa nouvelle position pour prendre une série de mesures visant à la moralisation de la vie politique. Exigée par la loi et demandée depuis des années, la publication de la liste des employés du Congrès et de leur salaire a mis en évidence rémunérations anormalement élevées et postes fantômes. Le 4 février était adoptée la « Loi organique du Législatif », qui réduit le nombre de collaborateurs et de commissions, limite le népotisme et encadre le transfuguismo (changement d’affiliation partisane en cours de mandature)2.

nouveau groupe. Elle établit néanmoins un délai de trente jours avant l’entrée en vigueur de la nouvelle règle, délai utilisé avec une efficacité peu habituelle dans l’institution, onze députés démissionnant de leur groupe dans les heures suivant l’approbation de la mesure. Bien que condamné par le candidat Jimmy durant la campagne électorale et dans son discours d’investiture, le transfuguismo a d’abord et avant tout bénéficié au FCN. Javier Hernández, chef du groupe, a présenté cette pratique comme une nécessité pour pouvoir peser dans le jeu législatif, allant jusqu’à affirmer qu’il ne recherchait aucun profil chez les députés transfuges, ne voulant « que des chiffres »3. Pari réussi, le parti gouvernemental étant devenu la première force au Congrès avec 31 sièges4. Au vu de ces déclarations et de la provenance des nouveaux venus, pour la plupart issus de LIDER, grande est la préoccupation de savoir quel sera le prix de leur retournement d’allégeance. Pour le journaliste Juan Luis Font, « le plus probable est que [les leaders du FCN] offrent de l’argent public, à travers l’attribution de travaux dans le budget national (la pratique la plus courante dans chaque législature). Ou bien qu’ils recourent à la répartition du butin électoral, qui se traduit dans le contrôle de postes dans chaque district. Ou qu’ils offrent une participation dans des affaires telles que la vente de la bande AWS pour transmettre en 4G »5. Malgré certaines avancées, l’un des piliers du système de corruption est donc en train de se reconstituer selon les modalités de toujours : l’organisation du pillage de l’État. Tenir la Cour de constitutionnalité, verrou de l’ordre social

©Wilder López/Soy502

Symbole de la décadence du système politique aux yeux de la population, le transfuguismo a connu une nouvelle jeunesse le jour même de l’installation du nouveau Congrès, le 4 janvier. Ce jour-là, 43 députés du PP et de LIDER ont quitté ces partis sans avenir pour fonder trois nouveaux groupes parlementaires, dans l’objectif de négocier au mieux leur passage ou leur alliance avec le FCN ou l’UNE. Afin de limiter cette pratique, la réforme prévoit que les députés renonçant à leur affiliation pourront être inscrits comme indépendants mais ni rejoindre un autre parti, ni former un 2

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Autre enjeu majeur, le pouvoir judiciaire. Loin d’être homogène, le système judiciaire guatémaltèque est l’un des principaux champs de bataille entre impunité et justice, perpétuation des intérêts mafieux et oligarchiques ou démocratisation de la société. Pièce essentielle du système de corruption d’Otto Pérez, il a également été l’un des principaux acteurs de sa chute. C’est dire l’importance du renouvellement des juges de la Cour de constitutionnalité (CC) qui s’est achevé début mars. La CC est en effet la plus haute juridiction du pays et ses décisions peuvent avoir de grands impacts économiques, politiques et judiciaires6. Défini dans la constitution à la fin du conflit armé, le processus de désignation des juges (pour un mandat de cinq ans) vise à assurer une répartition équilibrée des sièges entre les différentes branches


Actualités de l’État et des institutions de la société civile. Ainsi, cinq organismes désignent chacun un juge : la Cour suprême de justice (CSJ), le Congrès, le président de la République, le Collège des avocats et notaires (CANG) et le Conseil supérieur de l’université publique San Carlos (USAC). Dans les faits cependant, cette procédure encourage le clientélisme et la corruption, les candidats étant soutenus par différents groupes d’intérêt (partis politiques, organisations patronales, corporations juridiques) et se livrant parfois à de véritables campagnes électorales. L’élection des juges de la CSJ l’année dernière avait pour cette raison été fortement critiquée par de nombreux observateurs7. Mais, là aussi, les événements de 2015 ont laissé des traces : « Il y a plus de pression publique, plus de poursuites ; la situation actuelle ne permet pas d’acheter ouvertement les votes » selon un candidat, s’exprimant peu avant son audition par la CSJ8. Dans ce contexte, quelques progrès ont été obtenus vers plus de transparence comme la publication des informations sur les différentes candidatures devant la CSJ. Insuffisants cependant pour empêcher la « recomposition de l’ordre ancien »9: des cinq juges élus, quatre ont un historique préoccupant en matière de lutte contre l’impunité et pour la justice. Une situation qui a amené Mónica Pinto, Rapporteuse des Nations unies sur l’indépendance des juges et des avocats, à exprimer sa grave préoccupation « devant le risque de politisation et d’interférence indue » de la Cour : « Je suis particulièrement préoccupée par la désignation de la juge et du suppléant correspondant au président de la République, pour laquelle il n’y a pas eu de partage d’information sur les procédures de sélection ou les critères utilisés durant le processus »10. Défendre l’oligarchie Le contrôle de la CC revêt une importance particulière dans la période actuelle, qui a vu se multiplier les mobilisations et les affaires judiciaires mettant en cause l’oligarchie traditionnelle et les militaires reconvertis dans les affaires. Le procès de La Línea, dans lequel sont accusés Otto Pérez et Roxana Baldetti, a en effet connu des développements récents avec la déclaration d’Estuardo González, alias Eco. Entendu comme « collaborateur efficace », l’homme d’affaire a détaillé la structure du plan de pillage de l’administration des douanes et le rôle central des anciens dirigeants du pays11. En attendant les révélations de l’autre pièce maîtresse de La Línea, l’ex-secrétaire de la vice-présidente, Juan Carlos Monzón, la CICIG et le Ministère public (MP) ont annoncé le 12 février l’arrestation de fonctionnaires de l’administration des douanes et de représentants de l’entreprise Aceros de Guatemala (Aciers du Guatemala), accusés de faire partie d’un réseau de corruption et de trafic d’influences. L’affaire, dénommée « Fraude et impunité », met en cause l’une des plus grandes entreprises du pays, propriété de la famille Gabriel Abularach, intimement liée à l’élite traditionnelle. Bien que les dirigeants de l’entreprise ne soient pas (pour l’instant) visés par l’enquête, « les ramifications de cette

affaire ouvrent la porte pour que celle-ci devienne une affaire paradigmatique, qui explique les formes d’agir des grands entrepreneurs dans la fraude fiscale »12. De quoi inquiéter sérieusement ces derniers, d’autant que se propage l’information d’un prochain « tsunami » judiciaire les visant directement.

© Carlos Sebastián/Nómada

Une inquiétude qu’ils n’ont cependant pas à avoir au niveau de la politique mise en œuvre par les partis majoritaires. Le 26 février a ainsi été approuvée en procédure d’urgence nationale la « Loi urgente pour la conservation de l’emploi », qui prolonge les exonérations fiscales dont bénéficient les maquilas (usines d’assemblage) et centres d’appel, dans une belle unanimité des partis du gouvernement et de l’opposition, à l’exception des partis de gauche et de quelques indépendants13. Les craintes des défenseurs des droits humains et des secteurs populaires semblent se réaliser. Mais si les mobilisations de 2015 n’ont pas fait du passé table rase, elles ont ouvert une brèche. Les tentatives actuelles de recomposition du système sont tout autant le signe de sa résilience que celui de sa fébrilité face à une remise en cause rarement égalée dans l’histoire récente. Une chose est sûre néanmoins. Pour Jimmy, il n’y aura pas eu d’état de grâce.■ 1. FCN : Front de convergence nationale; UNE : Unité nationale de l’espérance; PP: Parti patriote; LIDER : Liberté démocratique rénovée 2. Gladys Olmstead, « Los 10 goles (y problemas) de la reforma al Congreso », Nómada, 08.02.16, http://bit.ly/1V9vUHB 3. Jessica Gramajo, “Hernández: "La promesa no la hice yo"”, Prensa Libre, 08.02.16, http://bit.ly/1Q5DVwV 4. Du fait de défections, l’UNE compte désormais 30 députés, suivie par le Mouvement réformateur (ex-PP, 19 sièges), Todos (17) et Alliance citoyenne (ex-LIDER, 15) 5. Juan Luis Font, « Morales, más de lo mismo », ContraPoder, 11.02.16, http:// bit.ly/1Rj5Zxa 6. Bill Barreto, « La Corte de los Milagros », Plaza Pública, 04.03.16, http://bit.ly/1TO7ljV 7. Amandine Grandjean, « Triste nouvelle pour la justice au Guatemala : la Cour constitutionnelle (CC) a confirmé les élections des hauts fonctionnaires de justice », SG 212, http:// bit.ly/1TNVous 8. Elsa Cabria, « Por qué es menos descarada la compra de voluntades en la Corte Suprema (y los 5 candidatos para la CC) », Nómada, 02.03.16, http://bit.ly/1RNT94s 9. Gustavo Berganza, « Oportunidades perdidas », ContraPoder, 07.03.16, http:// bit.ly/1PbNtiO 10. ONU Derechos Humanos, « Guatemala: “Me preocupa el proceso de elección de magistrados”, advierte experta de la ONU », 14.03.16, http://bit.ly/1R33ARO 11. Bill Barreto, « “Eco”, el narrador de La Línea », Plaza Pública, 14.03.16, http:// bit.ly/1nOw3m6 12. Luis Solano, « ¿La “Línea 2” al destape? CICIG y MP asestan golpe a grandes empresarios », CMI, 12.02.16, http://bit.ly/1R8vOL0 13. Bill Barreto, « De cómo los diputados favorecieron de nuevo a las maquilas y a los call centers », Plaza Pública, 09.03.16, http://bit.ly/21zsRZ4

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Actualités « Construire un Etat plurinational et un buen vivir » : entretien avec Leocadio Juracán par Amandine Grandjean et Clémence Minet Militant de longue date et engagé au Comité paysan de l’Altiplano (CCDA), organisation accompagnée par le projet ACOGUATE, Leocadio Juracán a été élu député lors des élections générales du 6 septembre dernier. Aux côtés de Sandra Morán et Álvaro Velásquez, il fait aujourd’hui partie du groupe parlementaire du parti Convergence pour la révolution démocratique (CRD), formé en septembre 2014 de l’union de plus de vingt partis politiques et organisations sociales 1. Dans cet entretien, il nous présente son parcours et son analyse de la situation politique actuelle.

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ouvez-vous vous présenter en quelques mots et nous dire quel est votre parcours ?

Je suis Leocadio Juracán, je suis né le 4 avril 1966, dans la finca2 Santa Cruz Quixayá, dans le département de Sololá. Je parle le kaqchikel et je suis d’origine maya. Je suis orphelin du côté de mon père depuis l’âge de 14 ans, j’ai donc dû assumer la responsabilité de chef de famille. J’ai travaillé comme ouvrier dans des fincas de canne à sucre et de café sur la Côte Sud. J’ai aussi travaillé pendant un temps comme professeur dans une école primaire, où j’ai vraiment découvert la souffrance de nombreux enfants n’ayant justement pas les ressources suffisantes pour aller à l’école. Après avoir observé tant d’injustices au cours des différents métiers que j’ai exercés, l’idée de lutter pour aider les plus démunis est née en moi. J’ai donc décidé de rejoindre les FAR3 durant l’époque du processus de paix qui était en cours au Guatemala. © Upside Down World

de l’Etat guatémaltèque. Qu’est-ce que la « Convergence pour la révolution démocratique » ? Nous souhaitons être un mouvement inclusif et représentatif, où les intérêts populaires sont plus importants que les intérêts individuels. Nous croyons en l’union des forces démocratiques, du peuple et des mouvements sociaux pour faire une politique différente, venant du peuple et pour le peuple, dans le but de construire un Etat plurinational et un buen vivir. C’est pour cela que nous nous considérons comme une nouvelle alternative. Comment analysez-vous la récente vague de mobilisation au Guatemala ? C’est très intéressant, car l’on voit des secteurs qui auparavant ne s’intéressaient pas du tout aux problèmes sociaux et qui aujourd’hui sortent dans la rue. Ils nous donnent raison de continuer à lutter pour les changements profonds dont notre pays a besoin.

En 1989, je me suis joint au En avril 2015, action du CCDA contre l’expulsion de paysans q’eqchi travail du Comité paysan de Les différents cas de l’Altiplano (Comité campesino corruption au sein du del Altiplano, CCDA) pour lutter pour les droits humains et les gouvernement ont provoqué le mécontentement parmi les conditions de travail des paysans. J’en fus le coordinateur à partir différentes strates sociales. Durant les manifestations, nous avons 1992. En 1990, durant le conflit armé interne, j’ai été menacé de vu des hommes, des femmes, des personnes âgées, des jeunes, mort, ce qui m’obligea à devenir réfugié politique à la paroisse de des organisations sociales ; des Guatémaltèques unis contre la San Lucas Tolimán. J’ai continué à lutter pour le droit à la terre des corruption qui a envahi la majorité des branches de l’Etat. paysans. A travers le travail effectué avec le CCDA, nous avons mis en place des systèmes agroalimentaires et développé des Pour beaucoup d’observateurs, la victoire de Jimmy Morales initiatives afin d’apporter une dynamique à l’économie rurale. fut à la fois une surprise et une désillusion. Comment expliquez-vous la victoire de quelqu’un qui, il y a peu, était En 2010, après avoir porté plainte contre l’Etat guatémaltèque pour presqu’un inconnu au niveau de la politique nationale ? la violation des droits du travail devant l’Organisation internationale du travail (OIT), j’ai été victime d’une nouvelle attaque par arme à Depuis les élections de 2012, Manuel Baldizón apparaissait feu. Cette même année, les menaces de persécution à mon égard comme le grand gagnant des élections présidentielles. Homme augmentèrent de façon croissante, de telle sorte que j’ai dû d’affaires originaire du Petén, il est accusé de s’approprier la m’exiler au Canada, où j’ai continué à dénoncer les agissements biodiversité de notre territoire et d’avoir des liens avec les cartels 4

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Actualités de drogue. Sur les 16 députés révoqués, 12 appartenaient à son parti. Par ailleurs, il n’était pas bien vu de l’ambassade des EtatsUnis, qui est clairement à l’origine de la chute de l’ex-binôme présidentiel formé par Roxana Baldetti et Otto Pérez Molina.

menaces pour forcer à voter pour certains partis; l’intervention des narcotrafiquants, et le soutien de l’oligarchie aux partis de droite, qui jouent littéralement avec la pauvreté et la dignité de la majorité des paysans du pays.

Les Etats-Unis ont des objectifs clairs en Amérique centrale : d’un côté, le Plan pour la prospérité, à travers lequel ils ont investi 200 milliards de dollars au Guatemala, au Salvador et au Honduras, plan qui consiste en réalité à garder un contrôle géopolitique sur la région, face à la Russie et à la Chine4. De l’autre, la lutte contre le narcotrafic, que Manuel Baldizón symbolisait avec le parti LIDER.

Mais nous apprenons de nombreuses leçons, comme l’articulation des mouvements sociaux dans l’Assemblée autochtone et paysanne, le mouvement social et populaire, entre autres, qui pourraient être des clés pour augmenter nos résultats aux prochaines élections.

C’est dans ce contexte qu’apparaît la figure de Jimmy Morales. Comédien, il avait un programme à la télévision, très critiqué en raison de son contenu clairement raciste et discriminatoire à l’égard des populations autochtones du pays. Il est soutenu par un parti appelé « Front de convergence nationale », constitué d’anciens militaires à l’origine de multiples massacres dans le pays, notamment de l’exécution du Plan Sofía5 et de la politique de la « terre brûlée ». Il n’avait pas d’équipe de travail, pas de base électorale, mais avec la crise institutionnelle qui a suivi les scandales de corruption, il est apparu avec un slogan qui disait « Ni corrompu, ni voleur », dans le but de gagner en sympathie et surtout de gagner l’élection présidentielle. C’est quelqu’un qu’il était opportun de positionner pour gagner les élections présidentielles, mais nous craignons qu’il n’offre la gestion du gouvernement au secteur entrepreneurial et à des forces obscures qui se sont enrichies illégalement, car il manque de cadres pour exercer le pouvoir. Nous avons également des craintes car il représente les intérêts du secteur militaire conservateur, ce qui nous renverrait aux dictatures, comme cela a été le cas avec le gouvernement d’Otto Pérez. Depuis les élections, la mobilisation dans les villes n’a pas repris. Quelles sont les perspectives ? Que faire ? Bien qu’il n’y ait plus de personnes qui descendent dans la rue, les mouvements sociaux continuent et plusieurs organisations sociales participent à des activités telles que « l’appel à l’épuration du Congrès », la surveillance des personnes que le nouveau président nommera pour son cabinet,… Malgré les récentes mobilisations nationales et les luttes de longues dates de nombreuses communautés au sujet du respect de leurs droits, la gauche apparaît très faible du point de vue électoral. Pourquoi ? Nous devons reconnaître le divisionnisme qui existe entre les partis de gauche. Il faut également analyser le modèle colonialiste que l’on a imposé à notre société et dont nous avons du mal à nous émanciper. Dans ce modèle, la population est manipulée via les programmes sociaux, l’achat de votes, et même parfois les

© Marcha indigena social y popular

Les autorités ancestrales ixiles se joignent aux manifestants demandant la démission d’Otto Pérez. Ciudad de Guatemala, 30 mars 2015

Au Guatemala, il y a un écart important entre le monde rural et urbain, entre les ladinos et les autochtones. Pensez-vous qu’il est possible de combler celui-ci ? Bien sûr que c’est possible. Dans la majorité des cas, la lutte des classes passe par l’accaparement des terres, le contrôle sur les ressources naturelles, l’implantation des monocultures ; et non par la lutte pour une prise du pouvoir. Il faut bien avoir à l’esprit que tous les ladinos ne sont pas riches, parmi eux, il y en a beaucoup qui souffrent de la pauvreté, voire de l’extrême pauvreté. Un travail d’articulation est nécessaire, pour que les personnes apprennent à ne pas se laisser manipuler par les pouvoirs oligarchiques et par les différents gouvernements qui eux-mêmes sont en réalité les marionnettes des grands patrons.■ 1. Grande exploitation agricole 2. Autour de l’Alliance nouvelle nation (ANN), parti de l’ancien commandant guérillero Pablo Monsanto. Le CRD est composé entre autres, en plus de l’ANN et du CCDA, de l’Association des jeunes pour le développement et le sauvetage social (AJODER), du Conseil des peuples de l’Occident (CPO) ou encore de syndicats. 3. Forces armées rebelles, premier groupe de guérilla fondé dans le pays, actif de 1962 à 1996 4. Voir: Cyril Benoit, « Alliance pour la prospérité : nouveau départ ou vieux intérêts ? », SG 214, 06.15, http://bit.ly/1USJ8Jq 5. Plan contre-insurrectionnel de l’armée guatémaltèque mis en œuvre en 1982 et fondé sur la stratégie « d’enlever l’eau au poisson » avec comme objectif final la destruction du peuple maya ixil dans le département du Quiché. Voir Maryline Griffon, « Entretien avec l’avocate espagnole Sofia Duyos : « Ne laisser aucun signe de vie » », SG 204, 07.13, http://bit.ly/1pqtHLH

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Brèves Hausse inquiétante des attaques contre les défenseurs des droits humains Le continent latino-américain connaît une hausse inquiétante des attaques visant militants progressistes et défenseurs des droits humains : en Colombie, ce sont au moins six leaders de mouvements sociaux et politiques qui ont été assassinés en deux semaines, entre fin février et début mars. Au Honduras, le meurtre de la défenseure Berta Cáceres a provoqué des condamnations dans le monde entier, ce qui n’a pas suffi à dissuader les tueurs, qui assassinaient le 15 mars Nelson García, lui aussi membre du Conseil civique d’organisations populaires et autochtones du Honduras (COPINH)1. Au Guatemala non plus, il n’y a pas eu d’état de grâce pour celles et ceux qui s’opposent aux projets de l’oligarchie et des narcotrafiquants. Le 16 mars, alors qu’il se rendait sur ses terres, Walter Manfredo Méndez Barrios a été attaqué par arme à feu et est mort peu après durant son transport vers l’hôpital. Méndez était l’un des dirigeants de l'Association des communautés forestières du Petén (ACOFOP), au sein de laquelle il représentait la © Defensores de la Naturaleza coopérative de La Lucha. Il était également membre actif du Front du Petén contre les Walter Manfredo Méndez Barrios barrages. Selon Salvador López, responsable régional du Conseil national des zones protégées (CONAP), « c’était un leader qui était totalement convaincu que les êtres humains ne pouvaient aller de l’avant qu’en protégeant les ressources naturelles (…) Il a été tué par les balles meurtrières qui ne veulent pas que les ressources naturelles soient protégées – des gens qui font du trafic de bois dans la zone, du trafic d’animaux sauvages, des gens qui causent de la déforestation »2. Le meurtre pourrait être lié à l’opposition de Méndez à la vente de leurs parcelles par des membres de la communauté, dont les acheteurs habituels sont liés au narcotrafic. Autre modalité de la répression, la criminalisation des défenseurs continue. Le 15 mars, un tribunal de Huehuetenango a ainsi condamné à trois ans de prison avec sursis Mauro Bay Gonón, Blanca Julia Ajtum et Mariano García, tous trois membres du Comité de développement paysan (CODECA), qui milite notamment pour la nationalisation de l’énergie électrique. Détenus depuis 26 juin 2014, ils ont été acquittés des charges d’atteintes à la sécurité intérieure de la Nation mais reconnus coupables de « tentative de fraude » pour avoir incité les habitants de la communauté de La Capellanía (Huehuetenango) à ne plus payer de redevances à l’entreprise britannique ENERGUATE, partie civile aux côtés du Procureur spécial contre le vol d’énergie électrique3. Dirigeant emblématique du Comité d’unité paysanne (CUC), Daniel Pascual est une autre cible de la criminalisation. Il est accusé de diffamation, calomnie et injure par Ricardo Méndez Ruiz, président de la Fondation contre le terrorisme, une organisation d’extrême-droite spécialisée dans la défense des militaires accusés de crimes contre l’humanité. Après une attaque physique à son encontre en 2013, Pascual avait déclaré que les articles de Méndez Ruiz, chroniqueur dans la presse nationale, avaient contribué au climat de violence. Suite à l’inculpation de Pascual, de nombreuses organisations se sont inquiétées d’une « mise en danger de la liberté d’expression de toutes les personnes qui défendent les droit humains au Guatemala »4. Dans le même temps, les organisations de défense du territoire de Barillas ont célébré un triste anniversaire, celui des un an de l’emprisonnement de Rigoberto Juárez Mateo, Arturo Pablo Juan, Domingo Baltazar, Francisco Juan Pedro et Sotero Adalberto Villatoro, poursuivis pour s’être opposés à l’entreprise Hidro Santa Cruz. 1. Le Collectif Guatemala est notamment signataire du communiqué d’organisations des sociétés civiles d’Amérique et d’Europe : http://bit.ly/1Rg2ORN 2. Sandra Cuffe, « Killing of Guatemalan activist in the Maya Biosphere Reserve raises alarm », Mongabay, 18.03.16, http://bit.ly/1U2pef5 3. Tik Las, « Huehuetenango: líderes nacionales de CODECA fueron condenados por un delito que no existe en Guatemala », Prensa Comunitaria, 18.03.16, http://bit.ly/1XIkM3g 4. Communiqué de la campagne « Défendre la vie est un droit », 25.02.16, http://bit.ly/1UBEIqk

Pour les femmes de Sepur Zarco, la justice est aujourd’hui Le 26 février 2016 a été prononcée la sentence condamnatoire par le tribunal de haut-risque A qui, pour la première fois au monde a jugé dans une cour nationale des crimes contre l’humanité sous la forme de violence sexuelle, esclavage domestique et esclavage sexuelle. L’ex-comisionado militaire Heriberto Váldez Asij a reçu une peine de 240 ans de prison pour crimes contre l’humanité et disparition forcée et le colonel Esteelmer Francisco Reyes Girón une peine de 120 ans pour assassinat et crimes contre l’humanité. L’analyse de genre de l’expertise anthropologique a présenté comment s’était matérialisée la destruction physique et morale du corps des femmes, qui représentent le corps social, détruisant leur capacité reproductrice. A la fin du procès, les 11 femmes de Sepur Zarco ont salué le public en levant la main, celle avec laquelle elles ont juré de dire la vérité dans leurs témoignages. La même main avec laquelle elles ont exigé la justice. 1. Résumé de l’article publié par ACOGUATE : « Para las mujeres de Sepur Zarco la justicia es hoy », 27.02.16, http://bit.ly/1UOKBPN

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Brèves Perenco opère depuis 2010 sans étude d’impact environnemental approuvée Au Guatemala, la Loi de protection et amélioration de l’environnement oblige les entreprises pétrolières à déposer une étude d’impact environnemental, qui doit être approuvée par le Ministère de l’environnement et des ressources naturelles (MARN). En juillet 2015, le Ministère public guatémaltèque a demandé au MARN qu’il confirme que l’entreprise Perenco Guatemala Limited, filiale de l’entreprise franco-britannique Perenco, bénéficie d’une telle approbation. La réponse du MARN, rendue publique en novembre 2015, a fait couler de l’encre dans les médias guatémaltèques : Perenco opère depuis 2010 sans étude d’impact environnemental approuvée. Perenco a bien déposé un diagnostic en avril 2011. En 2012, le document a fait l’objet d’un examen par le MARN qui recommandait alors sa non approbation, dans la mesure où l’information souffrait d’insuffisances et d’inconsistances. Cependant, aucune résolution finale n’a été prise, sans que soient connus « les motifs pour lesquels il n’y a pas eu de résolution au moment opportun ». Par ailleurs, le Conseil national des aires protégées (CONAP) ne « retrouve pas » le dossier d’évaluation de l’étude d’impact environnemental1. Durant les cinq dernières années, ni le gouvernement d’Alvaro Colom ni celui d’Otto Pérez Molina n’ont assumé la responsabilité de valider ou non le diagnostic présenté par Perenco. Le MARN et le CONAP n’ont pas respecté les procédures administratives et on fait disparaître des documents, ce qui a permis à l’entreprise pétrolière de se soustraire au contrôle environnemental. En cinq ans de silence administratif, l’entreprise aurait dû obliger l’État guatémaltèque à lui répondre. Reprenant le processus là où il avait été arrêté en 2012, le MARN, alors dirigé par Andreas Lehnhoff , a décidé le 4 janvier 2016 la non approbation du document présenté par Perenco et « la suspension du projet jusqu’à ce qu’il soit approuvé par le MARN ». La Procuradoría General de la Nación a également recommandé à l’entreprise de suspendre ses activités jusqu’à ce qu’une décision soit prise, avant de changer d’avis et lui permettre de continuer d’opérer. Perenco a fait appel à la décision du ministère. Le nouveau ministre de l’Environnement et des ressources naturelles du gouvernement de Jimmy Morales, Sydney Samuels, avait 35 jours, à compter du 5 février, pour rendre publique la décision définitive. Lors d’une réunion avec des membres du Collectif Guatemala en mars 2016, l’ambassadeur de France au Guatemala, Jean-Hugues Simon-Michel a réitéré son appui à Perenco. En novembre 2015 il a effectué une visite du site d’exploitation, dans le département du Petén, en soutien à la multinationale franco-britannique. Les organisations du Petén qu’accompagne le Collectif Guatemala à travers le projet d’accompagnement au Guatemala ACOGUATE ne cessent de souligner la situation conflictuelle et la persécution dont souffrent les leaders communautaires dans le parc national de la Laguna del Tigre où opère l’entreprise. La présence de celle-ci est un facteur clé de la conflictivité2. 1. Sebastián Escalón, « Nadie controla a Perenco, y la Procuraduría le dice que se detenga », Plaza Pública, 03.02.16, http://bit.ly/1PDqq0t 2. Voir le numéro spécial Perenco de Solidarité Guatemala d’octobre 2012 : http://bit.ly/1RwZDVP ainsi que la page que lui consacre Sauvons la forêt : http://bit.ly/1ojK23C

La Puya célèbre quatre ans de résistance pacifique Le 2 mars dernier, les habitants de San José del Golfo et San Juan Ayampuc ont célébré les quatre ans de la création de leur mouvement de résistance pacifique à l’implantation de l’entreprise minière Exploraciones Mineras de Guatemala (EXMINGUA), filiale de l’entreprise états-unienne KCA. Un anniversaire qui a une importance particulière, arrivant quelques jours après une décision de la Cour suprême de justice suspendant la licence d’exploitation de la mine El Tambor. Faisant suite à une plainte du Centre d’action légale-environnementale et sociale (CALAS) déposée en août 2014, cette décision est motivée par le fait que l’entreprise a commencé ses opérations sans avoir obtenu le consentement préalable des populations concernées, comme le prévoit notamment la Convention 169 de l’OIT. Pour fêter cette victoire, des représentants de mouvements de résistance de tout le Guatemala se sont rendus devant l’entrée de la mine occupée en permanence depuis 2012. Mais le gouvernement, qui souhaite faciliter l’exploitation minière dans le pays, a aussitôt contesté la sentence de la CSJ. Un représentant du ministère de l’Energie et des mines (MEM) a déclaré que l’exploitation du site étant déjà entamée, la licence ne pouvait être suspendue1. Afin d’exiger le respect de la décision judiciaire, des habitants ont installé le 3 mars un campement devant les bâtiments du MEM à Ciudad de Guatemala. Dans le même temps, du fait de l’attitude du MEM, la situation a connu un regain de tension à La Puya. Des salariés d’EXMINGUA ont tenté de faire parvenir du matériel sur le site de la mine et en ont été empêchés par des membres de la Résistance pacifique 2. 1. Helmer Velásquez, « La Puya : El fallo incumplido », ElPeriódico, 10.03.16, http://bit.ly/1q5ZvG6 2. « Pobladores de La Puya exigen a Ministerio de Energía cierre de mina », Soy502, 09.03.16, http://bit.ly/1UhgUs0

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Le Collectif Guatemala Qui sommes-nous ? Fondé en 1979 par des réfugiés guatémaltèques et des militants français, le Collectif Guatemala est une association loi 1901 de solidarité internationale. Il est constitué de bénévoles et de deux coordinatrices sur lesquels repose la vie de l’association. Depuis mars 2006, l’association a ouvert un bureau de coordination pour ses activités au Guatemala (accompagnement international et campagne de soutien aux militants luttant contre le pillage de leurs ressources naturelles).

Les activités du Collectif au Guatemala

Les activités du Collectif en France

● L’accompagnement international

● L'appui aux organisations de la société civile guatémaltèque qui luttent pour plus de justice et de démocratie

√ des populations autochtones victimes du conflit armé, impliquées dans des procès contre les responsables de crimes de génocide, crimes contre l’humanité, disparitions forcées et violations sexuelles, √ des personnes et organisations menacées du fait de leurs activités de défense des droits humains et des droits collectifs (droits des peuples autochtones et défense du territoire). Comment ? √ à la demande des groupes, victimes ou témoins menacés, √ en recherchant et en préparant des volontaires qui resteront au minimum 6 mois sur le terrain. Pourquoi ? √ pour établir une présence dissuasive, √ pour avoir un rôle d'observateur, √ pour relayer l'information. Les accompagnateurs/trices sont des volontaires majeur-es, de tous horizons, désirant s’engager sur le terrain. Des sessions d’information et de préparation ont lieu en France avant le départ. Au Guatemala, les accompagnateurs sont intégrés au projet international d’accompagnement ACOGUATE.

● L’outil vidéo √ réalisation de films documentaires comme outil de campagne et de sensibilisation, √ soutien à la diffusion de films documentaires à la capitale Ciudad de Guatemala et dans les communautés au Guatemala.

√ en relayant des dénonciations de violations des droits humains, √ en organisant des campagnes pour soutenir leurs revendications, √ en recherchant des financements pour soutenir leurs projets, √ en recevant en France et en Europe des représentant-es de différentes organisations pour leur permettre de rencontrer des décideurs politiques ainsi que d’autres mouvements sociaux et de défense des droits humains.

● L’information et la sensibilisation du public français Sur quoi ? √ la situation politique et sociale au Guatemala, √ la situation des droits humains, √ l'action des organisations populaires, autochtones et paysannes. Comment ? √ par la diffusion d’une lettre d’information bimestrielle, Solidarité Guatemala, √ par l'organisation ou la participation à des conférences, débats, projections documentaires, √ par des réunions mensuelles ouvertes à toute personne intéressée, √ par la diffusion d’informations via les réseaux sociaux (Twitter, Facebook), √ par l’organisation de réunions de plaidoyer.

● Le travail en réseau avec différents types de partenaires présents au Guatemala √ associatifs, √ diplomatiques.

Contact: collectifguatemala@gmail.com

ADHÉSION / ABONNEMENT Le Collectif Guatemala vous propose plusieurs formules de soutien : 

Adhésion au Collectif, permettant de recevoir la Lettre d’information - Solidarité Guatemala

23 €

Adhésion à tarif réduit (étudiants, chômeurs etc. joindre justificatif)

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□ Je souhaite être informé(e) par e-mail des activités du Collectif Guatemala □ Je souhaite faire partie du Réseau d’alertes urgentes électronique Les dons et cotisations peuvent être déductibles des impôts à hauteur de 66%.

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Chèque à l’ordre du Collectif Guatemala, à envoyer à l’adresse suivante: Collectif Guatemala 21ter, rue Voltaire 75011 Paris


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