Numéro 221 mai 2017 Lettre d’information du Collectif Guatemala
Les flammes de l’injustice par Ana Sofía Rivera
Le 8 mars dernier, alors que le monde entier célébrait la journée des femmes pour l’égalité des droits, le Guatemala vivait l’une des plus grandes tragédies de ces dernières années : 41 jeunes filles ont perdu la vie lors d’un incendie au sein du foyer pour mineurs Hogar Seguro Virgen de la Asunción.
Sommaire
Edito : Les flammes de l’injustice par Ana Sofía Rivera
p.1
La libération des prisonniers politiques de San Pablo donne un nouvel élan à la lutte contre une centrale hydroélectrique par Victoire Guillonneau
p.2-3
La Caminata, un spectacle sans frontières par Pauline Matteoni
p. 4-5
Brèves
p. 6-7
Collectif Guatemala 21 ter, rue Voltaire Collectif Guatemala 75011 Paris - France 21 ter, rue Voltaire Tel: 01 43 73 49 60 75011 Paris - France collectifguatemala@gmail.com Tel: 01 43 73 49 60 collectifguatemala@gmail.com www.collectifguatemala.org
Direction de publication: Isabelle Chamale, : DirectriceTauty de publication ISSN 1277 51 Chamale 69 Isabelle Tauty ISSN 1277 51 69 Ont participé à ce numéro : Ont participé à ceCyril numéro : Kim Aumonier, Benoit, Bérénice Amandine AmandineBoukaré, Grandjean, Victoire Grandjean, Guillonneau,Vanessa Góngora, Pauline Marilyne Griffon, SandraRivera, LengMatteoni, Ana Sofía wiler, Thibaud Isabelle Tauty Marijn, Zuleika Romero, Isabelle Tauty, Martin Willaume.
Ce jour, l’injustice réduisait en cendres la jeunesse guatémaltèque. À mesure qu’avançait la journée, les faits de la tragédie envahissaient le pays. Suite à un soulèvement de nombreux jeunes du foyer, les forces de l’ordre ont pris le contrôle du centre. Séparées des garçons, la chambre où les filles avaient été enfermées a pris feu. À ce moment, l’espoir des 41 fut brulé sous la surveillance du corps de police qui, écoutant les cris, resta les bras croisés et ne laissa entrer aucun secours. On apprenait aussi la diversité de raisons pour lesquelles ces jeunes habitaient le foyer : pauvres, orphelins, enfants des rues, enfants en conflit avec la loi, jeunes abandonnés, jeunes filles enceintes, jeunes handicapés mentaux, jeunes avec des problèmes d’addiction aux drogues, victimes de violences domestiques, d’exploitation, de traite, de violences physiques, psychologiques, ou sexuelles. Comment des profils aussi variés ont-ils pu se retrouver dans ce même foyer ? Alors que le Guatemala a ratifié la Convention internationale des droits de l’enfant, proclamée par l’Assemblée générale des Nations unies en 1989, sa mise en œuvre reste inachevée et les capacités du Secrétariat de Bien-être Social sont insuffisantes face au contexte de l’enfance dans ce pays. A maintes reprises de nombreuses institutions telles que le Bureau du Procureur des droits humains et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) avaient dénoncé les conditions dans lesquelles ces jeunes vivaient en raison de l'insuffisance des infrastructures, d’une mauvaise alimentation, du manque de soins médicaux, l'emprisonnement, la torture, le viol physique et psychologique, la prostitution, les cas de grossesse forcée et la traite. Les nombreux foyers pour jeunes de 0 à 18 ans gérés par l’État guatémaltèque échouent chaque jour dans leur rôle de protection et de refuge. Est-ce du au manque de ressources humaines et financières, aux déficiences structurelles des institutions ? Pis encore, cet épisode est-il le résultat d’un manque d’intérêt généralisé pour les plus vulnérables ? Il faut rappeler qu’environ 43% des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition chronique, que 60% de la population vit sous le seuil de pauvreté, que 35,7% de la population a moins de 15 ans, que pour le seul mois de janvier 2017, selon le Bureau des droits humains au Guatemala, on recense déjà 288 délits sexuels commis envers des jeunes femmes d’entre 0 et 17 ans. L’injustice a hanté ces filles depuis le moment de leur naissance. Espérons que cela ne se reproduise plus et qu’afin d’éteindre les braises, les responsables de cette tragédie soient condamnés proportionnellement aux crimes qu’ils ont commis. En ce qui concerne l’État, il pourrait se questionner fortement sur le fonctionnement de son système de protection de l’enfance et se dire que peut-être, le moment d’une réforme est venu, et encore, qu’un questionnement sociétal est nécessaire pour pouvoir adresser les nombreux dysfonctionnements en termes de droits humains sur le territoire. ■ Le Collectif Guatemala, et d'autres militant.e.s en France (Collectif Guatemala de Toulouse, collectifs féministes, personnes solidaires ) ont participé à des actions de dénonciation et de solidarité à Paris et à Toulouse - tout comme la société civile dans plusieurs autres pays - afin d'exiger justice et de rendre hommage aux victimes.
Solidarité Guatemala n°221 mai 2017
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Actualités La libération des prisonniers politiques de San Pablo donne un nouvel élan à la résistance contre une centrale hydroélectrique par Victoire Guillonneau
« Le pire commence le 10 décembre 2014. Ils ont forcé ma porte et j'ai été capturé, mais sans avoir été informé auparavant ou convoqué au tribunal. Deux jours après, on m’a notifié être accusé d’enlèvement. Sept jours après, on m’accuse d’un autre enlèvement. Le complot organisé contre moi est tout à fait clair. Mon seul crime a été d'être une autorité dans ma communauté ». Ces mots sont tirés d’une lettre écrite par Fausto Sánchez, autorité autochtone, rédigée le matin même de notre rencontre en février 2017 à la prison de Quetzaltenango, la deuxième plus grande ville du pays. Nous avons passé cinq heures avec dix personnes emprisonnées suite à des procès liés à la lutte contre l'installation d'une centrale hydroélectrique. Six des dix prisonniers politiques ont été libérés en février et mars 2017. Ceci est le récit de leur criminalisation.
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idroSalá : une entreprise qui pensait pouvoir s’installer sans obtenir l'accord de la population
Le projet de centrale hydroélectrique sur la rivière Salá est situé dans la municipalité de San Pablo, une vallée montagneuse et luxuriante à 20 kilomètres de la frontière mexicaine, au sud-ouest du pays. Créée en 2008, HidroSalá appartient au groupe Fabrigas, fondé par Manuel Ayau, membre de l'ancien parti Mouvement de libération nationale - responsable des escadrons de la mort durant le conflit armé - et promoteur de la privatisation de l'État. Le projet se trouve sur la Finca Argentina, une propriété agricole qui appartient à un autre membre de la famille, Raúl Minondo Ayau, l'un des fondateurs de la Liga ProPatria, un groupe d’influence qui a accusé les opposants au projet. En 2011, un contrat signé avec le Ministère de l'Energie et des Mines approuve la construction de la centrale, d’une capacité de 15 mégawatts, pendant 50 ans.
moyen de décrédibiliser les opposants au projet, qui seront vus comme des opposants au développement de leur communauté. Il y a aussi eu un voyage organisé pour aller visiter une autre centrale dans la région d’Izabal, à une journée de route, tous frais inclus. Il y a bien eu un semblant de consultation pour lequel 300 personnes ont été interrogées, ce qui correspond à 10% des personnes touchées (635 familles, soit 2857 habitants). Mais cela n’est entériné par aucun document communautaire. Un jour de mars 2014, un camion est arrivé dans la communauté, transportant un engin de construction. Les habitants demandent à connaître l’usage qui va être fait de cet engin. Les deux jeunes conducteurs indiquent qu’ils doivent travailler aux dernières mises au point d’un pont sur la rivière Salá, mais on apprend que le pont a déjà été inauguré. La nuit tombée, quelqu'un brûle l’engin et le camion. À ce jour, on ne sait pas s’il s’agit d’un habitant ou d’un agent provocateur de l’entreprise. Le fait est que, par la suite, HidroSalá a accusé les communautaires ayant mis le feu d’être des narcotrafiquants et des terroristes. C’est à partir de ce moment que le climat de tension et la criminalisation se sont envenimés. L’objectif : envoyer des opposants et des personnes au hasard en prison pour intimider la communauté
Fausto Sánchez, Alfonso Chilel, Maribel Díaz et Simeón Guzmán lors de la célébration de leur libération à San Pablo
Pour s’implanter, au lieu de consulter la population, la stratégie de l’entreprise a été de monter les habitants les uns contre les autres. Elle a promis des améliorations des conditions de vie, à travers des services de transport, d’éducation et de santé. Les vidéos du site internet d’HidroSalá montrent des habitants heureux de pouvoir bénéficier de nouvelles infrastructures, mais c’est aussi un 2
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Onze personnes ont été mises en examen et incarcérées, dans trois affaires différentes. Fausto Sánchez, autorité autochtone de San Pablo, qui s’est exprimé publiquement contre le projet hydroélectrique, est le principal accusé dans les deux premiers cas. Dans le cas « La carceleta de los Andes » (la cellule de rétention de la communauté Los Andes), il est accusé avec Alfonso Chilel d’avoir détenu en 2013 un travailleur d’HidroSalá pendant quelques heures, puis de l’avoir forcé à signer un document dans lequel il renonçait à travailler pour l’entreprise. Dans le deuxième cas « La asamblea con los ingenieros de HidroSalá » (La réunion avec les ingénieurs d’HidroSalá), il était accusé avec Plutarco Pérez et Lorenzo Ramírez d’avoir retenu deux ingénieurs d’HidroSalá pendant plusieurs heures. Les plaignants sont Casimiro Pérez, qui a reçu le soutien financier de l’entreprise, et la Liga Pro-Patria. Suite à de nombreuses incohérences dans leurs récits, Fausto Sánchez a été acquitté dans les deux cas, après deux ans et trois mois de prison préventive, et tous ont été libérés.
Actualités Le cas « Las Brisas » est le plus étrange des trois. Le 10 décembre 2014, en marge d'un rassemblement pour la libération de Fausto Sánchez, six personnes sont arrêtées : Marco Tulio Pérez, Simeón Guzmán, Bruno Solís, Maribel Díaz, Nery Santos et Heriberto Santos. Ils s’accordent à dire qu’ils ont été arrêtés de façon aléatoire alors qu'ils faisaient leurs courses dans la ville de San Pablo. En prison, ils commentent : « Le délit, c’est d’habiter dans la municipalité de San Pablo ? Nous n’étions pas ensemble, nous nous sommes connus en prison. Il n'y a aucune preuve concordante. » Accusés eux aussi par la Liga Pro-Patria, les six ont été condamnés à deux, trois ou quatre ans de prison, selon qu'ils aient accepté de plaider coupable ou non. Marco Tulio, Siméon et Maribel ont déjà purgé leur peine et sont sortis en mars 2017, alors que Nery, Heriberto et Bruno sont toujours en prison. Deux ans de prison : une vie meurtrie pour dix innocents
alors qu’il allait dénoncer les violations des droits humains commises par les entreprises hydroélectriques et exiger la libération des dix prisonniers politiques. Il a été détenu pendant deux mois et demi puis libéré sous condition d’assignation à résidence. Il ne peut pas quitter le département ni participer à des événements en lien avec son rôle d’autorité. Les personnes impliquées ont souffert d’autres types d'intimidation et de menaces, telles que des extorsions d'argent sous menace de mort. Elles se sentent aussi surveillées dans leurs communautés et les événements publics qu’elles organisent. Pendant ce temps, une partie de la presse jette son discrédit sur ces mouvements de lutte. En avril 2017, trois articles publiés dans Republica.gt, un journal de droite qui n’en est à pas à sa première diffamation des luttes des peuples autochtones, avec des titres tels que « San Pablo, peuple sans loi ou peuple du crime ? », accusent des personnes de terrorisme et de liens avec la guérilla du conflit armé et le trafic de drogue.
Lors de notre visite, les prisonniers politiques ont partagé avec nous leurs San Pablo célèbre la conditions de détention très libération de six prisonniers dures : « Lorsque nous politiques : la lutte continue sommes arrivés, les policiers nous ont traîné au sol dans Le 21 avril 2017, la place toute la cour. Durant huit jours, centrale de San Pablo s’est nous n’avons pas eu le droit remplie dès le matin avec plus d'aller aux toilettes et n’avons de 600 personnes . La pas reçu de nourriture. Les libération de six des dix autres prisonniers passaient prisonniers politiques a été en nous touchant le visage, la célébrée avec des discours, poitrine, les fesses pour nous un rituel maya et une pièce de provoquer, mais nous restions théâtre de la compagnie de sans bouger. » « Parfois, c’est jeunes Las lágrimas que très dur ici. Une fois j’ai pris hablan (Les larmes qui une poêle, mais il n’y avait pas parlent). Les acteurs ont d’huile, j’en ai cherché mais il La compagnie de théâtre « Las lágrimas que hablan » rejoue les évènements remporté un franc succès en autour de l'arrivée d'HidroSalá à San Pablo n'y avait rien à faire frire. Des caricaturant des situations camarades m'ont offert deux œufs, mais il n’y avait pas de sel. La réelles vécues entre les communautaires, l’entreprise et les situation était si absurde que je n’avais plus faim. Dans mon garde autorités. Fausto Sánchez, dans un discours animé, a dit qu’à -manger, chez moi, il y a de tout ». travers lui, le gouvernement avait réprimé les habitants de San Pablo et le peuple maya mam. Il a souligné la nécessité d'un Dans ces conditions et avec le climat froid de Quetzaltenango, à modèle de développement qui ne servirait pas qu’aux profits de 2300 m d’altitude, il est difficile de rester en bonne santé. Lorenzo certaines entreprises et des politiques, mais à tout le monde. La a eu des problèmes aux yeux mais n’a pas pu sortir pour se faire place reprenait en chœur : « El pueblo unido jamás será opérer. Maribel est tombée malade et a eu besoin de vencido » . médicaments, fruits et légumes amenés de l'extérieur. Ce sont aussi des moments difficiles économiquement. Sans pouvoir Pour mieux comprendre l'esprit qui anime ceux qui ont été subvenir à leurs familles, plusieurs de leurs enfants ne pouvaient emprisonnés pour avoir défendu la terre ou tout simplement être pas étudier ou acheter des vêtements. des habitants autochtones de San Pablo, concluons avec ces mots de Marco Tulio Pérez en prison: « Je suis apolitique, il n’est Les autres stratégies pour briser le mouvement : pas nécessaire d’être un politique, ce qui importe ce sont la nature et les ressources naturelles. Ça me fait mal qu’on ne prenne pas assignations à résidence, menaces et diffamations soin des ressources. C’est un privilège d'être un prisonnier Oscar Sánchez est un représentant autochtone et une autorité politique si c’est pour défendre la nature de ce pays. Je n’aurais ancestrale du Conseil maya mam, organisation qui regroupe les jamais pensé qu’à San Pablo il allait y avoir des prisonniers représentants du peuple maya mam. En août 2016, il a été arrêté politiques. Nous voulons juste une culture de paix ».■ Solidarité Guatemala n°221 mai 2017
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Actualités La Caminata, un spectacle sans frontières par Pauline Matteoni Les 15, 16 et 17 février derniers, le Collectif Guatemala accueillait les compagnies de théâtre politique et social, Strollad la Obra et Andamio Teatro Raro, lors de leur passage à Paris. Au programme : deux représentations de leur nouvelle co-création, La Caminata, au Théâtre Aleph à Ivry-surSeine, une conférence du metteur en scène guatémaltèque Luis Carlos Pineda sur le théâtre politique au Guatemala à la Maison de l’Amérique latine et un stage de théâtre de l’opprimé dispensé par Rubén Ávila, comédien de la troupe Andamio Teatro Raro, dans les locaux de l’Association Peuples et Cultures.
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’un côté, Strollad La Obra, une compagnie installée aujourd’hui à Douarnenez en Bretagne mais née au Chili il y a 17 ans et qui réunit des artistes bretonnants et latino-américains. De l’autre, Andamio Teatro Raro, une compagnie guatémaltèque qui, depuis 10 ans, se dédie au théâtre citoyen et politique. La première est engagée dans un programme d’ « Art et transform’action » et a sillonné l’Amérique latine en proposant des spectacles et un travail avec les populations discriminées avant d’atterrir au Guatemala en 2007. C’est en Ixcán, zone rurale maya profondément meurtrie par la guerre civile, qu’elle décide d’implanter le Centre artistique Transform’action Ixcán Creativo, aujourd’hui autonome. La seconde travaille également avec les populations fragilisées à l’aide de sa propre méthodologie de travail où le théâtre devient outil de recherche, d’analyse et d’émancipation personnelle, collective et sociale. Le but : promouvoir une prise de conscience par rapport à la réalité et inviter à l’action et au changement afin de permettre une meilleure interaction de l’individu avec son environnement.
la capitale, nous étions en Ixcán. Pourtant, malgré la distance géographique, nous avons collaboré à plusieurs reprises durant les cinq années que notre compagnie a passé au Guatemala. Cette invitation à monter ensemble un spectacle, dans le cadre d’une résidence croisée, était alors une évidence »1. Autour de la question – Et si nous étions tous migrants ? – s’organisent alors deux mois de résidence de création collective pendant lesquels « il s’agit moins d’interroger les flux migratoires que d’observer par effet de miroir, ce qu’ils remuent en nous. Et si nous étions tous migrants ? Migrants, vers les capitales à la recherche d’un travail, migrants s’aventurant sur les routes du monde. Et si nous étions à la place de ces autres migrants, fuyant les guerres ou la misère ? Il s’agit d’explorer les frontières entre les mondes et de facto, nos frontières intérieures. Quelles expériences de vie nous amènent à migrer d’un lieu à l’autre, d’une idée à l’autre et comment le choc culturel remet en question nos convictions les plus profondes? Migrer ailleurs, migrer, de soi à autrui »2.
« En février 2007, lorsque nous avons posé Ouvrir un pont théâtral nos sacs en Ixcán au entre deux cultures Guatemala, nous ne savions pas encore que C’est à Luis Carlos cette terre fascinante, Pineda que revient le douloureuse et à vif allait rôle de metteur en nous transformer à scène de ce projet jamais, explique Céline ambitieux. Sur scène : Soun, fondatrice de la trois artistes bretonnes Cie Strollad la Obra. Le et un artiste Guatemala, sortant tout guatémaltèque, de juste d’un conflit armé l’espagnol, du français interne de 36 années et du breton, un (1960-96) fit voler en La Caminata, tournée au Guatemala, de gauche à droite, Anna Duval Guennoc, Céline mélange de cultures et éclat notre perception de d’histoires individuelles. Soun, Tifenn Lineatte, Rubén Avila l’existence humaine: nous La création collective, y étions confrontés au pire mais aussi au meilleur, la plus sensible minutieusement orchestrée par Luis Carlos, peut commencer. humanité. Mais comment, en si peu de temps, arriver à faire dialoguer des langues et des cultures si différentes ? Un défi qui ne semble pas Au Guatemala, la valeur politique du théâtre est intrinsèque : effrayer Luis Carlos, habitué aux conditions de travail artistique s’inscrire dans une démarche artistique, c’est mettre sa vie en jeu. précaires qu’offre le Guatemala – car si « l’Etat ne tue plus les C’est cet engagement sans limite pour le théâtre qui nous a artistes avec des balles, il les fait mourir de faim. Il n’y a pas une immédiatement fascinés lorsque nous avons rencontré la seule subvention. Il n’y a que du théâtre indépendant ». – ainsi compagnie guatémaltèque Andamio Teatro en 2007. Ils étaient à qu’à la cohabitation des cultures maya, xinca, garífuna et ladina et 4
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Actualités de leurs 25 langues sur l’ensemble du territoire. A partir de la recherche personnelle et corporelle de chaque acteur·trice, Luis Carlos tisse les propositions entre elles et entrelace les identités et les références culturelles de chacun·e. « Il sera toujours nécessaire que le théâtre explore des lieux inconnus et dépasse les frontières. (…) Je souhaite que ce travail se fasse avec une équipe pluriculturelle parce que les regards multiples enrichissent et permettent de proposer de nouvelles formes, au-delà des archétypes et des chiffres. (…) Mon expérience professionnelle me fait dire que c’est par l’échange
Tifenn Lineatte, Anna Duval Guennoc, Rubén Avila
culturel que l’on parvient à comprendre sa culture. Quand nous réussissons à dépasser les stéréotypes et à rencontrer l’être humain, alors nous nous rendons compte que ce que nous partageons est plus grand que les différences, et que les différences nous construisent. Je pense qu’il faut parler de cela avec les gens, dans le monde entier. Je suis métis, je crois dans le métissage. J’ai une descendance métisse. Et un théâtre métisse. Je crois que dans le théâtre, la technique et l’expérience ne doivent pas se garder avec jalousie. Bien au contraire, ces savoirs sont faits pour être disséminés, partagés, comparés, mélangés, renversés… (…) Je voudrais souligner l’importance d’ouvrir un pont théâtral entre deux cultures humaines et théâtrales, en espérant que cette création soit la première pierre de ce quelque chose dont nous ne savons pas encore s’il s’agira d’un pont ou d’un chemin »3. Au Guatemala, le théâtre comme arme dans la lutte Jouer en France, c’est aussi l’occasion pour Luis Carlos Pineda de rappeler lors de sa conférence à la Maison de l’Amérique latine la difficulté d’être artiste au Guatemala. Là-bas, le théâtre, et plus largement l’art, sont des disciplines complètement méprisées. Si l’art fait partie de la cosmovision maya depuis des siècles, sous le terme de xajoj qui signifie à la fois danse, théâtre et poésie, jamais on ne parle d’ « Art ». « L’art, c’était ce qui se faisait en Europe. Chez nous, c’était du folklore ». Et les dictatures successives vont réussir à museler le théâtre, à le tuer, obligeant les compagnies
militantes à s’exiler et ne laissant plus à l’affiche que les comédies étrangères, vides de contenu politique. Dans les années qui suivent la signature des accords de paix en 1996, on assiste au retour de certain·e·s exilé·e·s et à la création de nouveaux groupes de théâtre. Andamio Teatro Raro est l’un d’eux et fait partie de cette génération d’après-guerre dont le panorama des possibles, pour la première fois depuis 36 ans, s’élargit et permet d’entrevoir un nouvel horizon, et de s’engager dans la construction d’un avenir meilleur pour le Guatemala. « Mais faire du théâtre reste une lutte. Nous qui avons connu la guerre, sous toutes ses formes, nous nous sommes rendu compte que la vie continue, qu’elle ne s’arrête pas. L’art sert à continuer à se battre, à guérir. Vivre constamment sous la violence et l’oppression fait que nous sommes constamment en rébellion. Aujourd’hui, nous faisons partie du tiers monde et le théâtre répond à ça. La guerre est finie mais, elle a laissé place à de nouvelles oppressions. Les raisons pour continuer la rébellion sont toujours là »4. En ce sens, Andamio Teatro Raro a régulièrement recours au Théâtre de l’Opprimé, mouvement théorisé par le Brésilien Augusto Boal, désormais très populaire en Amérique latine et à travers le monde. Cette forme de théâtre souhaite aider à lutter contre toutes les formes d'oppressions pouvant exister dans les sociétés humaines. Elle entend réveiller l'esprit de contestation indispensable à une société organisée et à différencier victime et opprimé·e : la victime vit une situation d’oppression mais ne fait rien pour la changer alors que l’opprimé·e lutte pour changer la situation. C’est un espace d’expérience qui, au lieu de dire aux gens comment résoudre leurs problèmes, propose de les mettre en scène et de chercher des solutions de manière collective. Après que chacun·e ait exposé ses problèmes (un patron qui nous surcharge de travail, un mari qui ne partage pas les tâches domestiques, etc.), on joue par groupes ces scènes de vie quotidienne, puis, les groupes spectateurs se proposent pour intervenir et changer la situation. On rejoue alors la scène, encore et encore, jusqu’à trouver une solution satisfaisante à appliquer dans la vie de tous les jours. Bref, on s’ « entraine pour l’action réelle ! », selon Augusto Boal. « Il se peut que dans ce sens, le théâtre ne soit pas révolutionnaire. Mais il est certainement "une répétition" de la révolution. Tous les groupes de théâtre doivent remettre au peuple les moyens de la production théâtrale pour qu’il les utilise lui-même. Le théâtre est une arme : c’est le peuple qui doit s’en servir »5. Pour celles et ceux qui auraient raté le spectacle, vous aurez peutêtre une chance de vous rattraper : après Paris, les deux compagnies s’envolaient pour une tournée au Guatemala, mais elles projettent d’organiser une nouvelle tournée en France en 2018. ■ 1. Céline Soun dans La Caminata – Création 2016 – Dossier de présentation 2. Idem 3. Note d’intention de Luis Carlos Pineda, metteur en scène Andamio Teatro Raro – La Caminata – Création 2016 – Dossier de présentation 4. Luis Carlos Pineda lors de sa conférence sur le théâtre politique au Guatemala à la Maison de l’Amérique Latine le 15 février 2017 5. Augusto Boal, Théâtre de l’Opprimé, Paris, La Découverte/Poche, 1996
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Brèves L’ex-chef de sécurité d’une mine de nickel accusé de meurtre est remis en liberté en toute impunité La sentence est tombée le 6 avril 2017. Huit ans après l’assassinat d’Adolfo Ich et les blessures graves infligées à German Chub, l’accusé Mynor Padilla, ancien chef de la sécurité de la compagnie guatémaltèque de nickel (CGN) et Hudbay Minerals, a été acquitté et immédiatement remis en liberté. Sortant de la salle d’audience, Germán Chub s’est exclamé : « Nous avons tant lutté et fait tant d’efforts pour rien... il n'y a pas de justice. » Le procès lancé par Angélica Choc, la veuve d’Adolfo Ich, contre l'ancien chef de sécurité a duré deux longues années, à Puerto Barrios, à l’est du pays, sur la côte caraïbe. Au moment des faits, existait un conflit entre la CGN/Hudbay Minerals et les communautés avoisinantes de la mine de nickel à El Estor, une ville qui borde le lac Izabal à l’est du pays1. Plusieurs instances de discussion ont été organisées entre l'entreprise, les communautés et la gouverneure. La compagnie avait offert aux familles de déplacer leurs maisons dans une autre communauté et plusieurs avaient accepté. Mais, considérant que l'entreprise n'avait pas respecté ses engagements, plusieurs sont revenues. En septembre 2009, des gardes de sécurité de la CGN et Hudbay Minerals entrèrent dans la communauté alors que les habitants et la gouverneure s’y réunissaient. La tension augmenta au cours de la journée et des coups de feu furent tirés qui laissèrent Adolfo mort et Germán en chaise roulante. Depuis 2009, le Collectif Guatemala en France et ACOGUATE au Guatemala accompagnent Angélica Choc et Germán Chub, qui ont subi différentes formes d’intimidation au cours des deux années de procès. En septembre 2016 une voiture est passée une nuit devant la maison d’Angélica et a tiré sur les murs alors qu’elle dormait avec ses deux enfants et son compagnon. « Durant le procès je suis restée forte, mais après l'attaque en septembre j’ai commencé à craindre pour la sécurité de mes enfants », commente Angélica. Depuis l’attaque, ACOGUATE a fait de sa présence à chaque audience une priorité.
© James Rodriguez/MiMundo.org
Angélica Choc lors d’une cérémonie en mémoire d’Adolfo Ich Les obstacles durant le procès ont été nombreux. En février 2016, la juge Ana Leticia Peña Ayala a pris la décision de fermer les portes des audiences au public, au nom de la sécurité d’Angélica, alors même que celle-ci n’était pas d'accord. En mai 2016, la juge a octroyé une protection supplémentaire à l'accusé pour la seule raison que des journalistes à l'extérieur du tribunal l’avaient pris en photo. Au Canada, le procès au civil contre la compagnie minière canadienne HudBay Minerals se poursuit pour les mêmes faits, ainsi que pour le viol de onze femmes mayas q’eqchi’2. Le combat continue donc pour Angélica Choc, qui a déclaré : « Je suis heureuse de ma propre force pour un procès si long avec tant d'obstacles sur le chemin, je continuerai à me battre et utiliser ma voix pour obtenir la justice pour les droits humains. » 1. Alberto Arce, José Andrés Ochoa et Sandra Sebastián, « El níquel, los mapas y los campesinos de la tierra roja », Plaza Pública, 29.08.11, http://bit.ly/2qAHWyj 2. Pour suivre l’actualité du procès : http://www.chocversushudbay.com/
Massacre de Dos Erres : Ríos Montt sera de nouveau jugé pour génocide Le massacre de Dos Erres a eu lieu il y a 34 ans, entre le 6 et le 8 décembre 1982, dans le Petén. Lors des exhumations réalisées en 1994 et 1995, les ossements de 223 personnes, dont 88 enfants de moins de 14 ans, 25 adolescent-es, 36 femmes et 74 hommes, ont été retrouvés. En 2009, la Cour interaméricaine des droits de l’Homme a dicté une sentence obligeant l’État guatémaltèque à juger tous les responsables matériels et intellectuels du massacre. En 2011 et 2012, cinq anciens militaires, membres de l’escadron spécial d’élite Kaibil, ont été condamnés à 6 060 ans de prison chacun pour leur implication dans ce massacre. Deux autres plaintes avaient été déposées sans qu’il y ait de suite : l’une contre l’ex-dictateur Efraín Ríos Montt, au pouvoir au moment des faits, et l’autre contre l’ex-kaibil Santos López Alonso qui avait participé à la répression. L’extradition de ce dernier depuis les États-Unis en août 2016 a relancé les deux processus. Dans le cas de Ríos Montt, une audience d’étape intermédiaire a eu lieu le 31 mars 2017 et la juge du Tribunal de risque majeur A, Claudette Domínguez, a décidé d’ouvrir le procès contre l’ex-dictateur. Ríos Montt sera jugé pour génocide et crimes contre l’humanité et pour assassinats. Pour des raisons de santé (démence sénile), il bénéficiera d’un procès spécial à huis-clos et sera représenté par sa fille Zury Mayté Ríos Sosa. S’il y a condamnation, la sentence devra dicter des « mesures de sécurité et de correction » et non une sanction pénale. Selon la juge, en tant que chef d'État de facto et commandant général de l’armée guatémaltèque Ríos Montt était nécessairement au courant des actions réalisées par les militaires sur le terrain. Le procès débutera le 18 mai prochain et sera à la charge du Tribunal de risque majeur B. Le 10 avril, Claudette Domínguez a également décidé l’ouverture du procès contre Santos López Alonso. La date de la première audience n’est pas encore connue. 6
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Brèves Journalisme indépendant et liberté de la presse en Amérique centrale Profitant de la présence en France de Sebastián Escalón, journaliste pour le média en ligne guatémaltèque Plaza Pública, et d’Ariel Torres Funes, journaliste hondurien, le Collectif Guatemala et les Brigades de paix internationales ont organisé une conférence sur le journalisme indépendant et la liberté de la presse en Amérique centrale le 7 mars 2017 à La Caféothèque (Paris). Analysant la situation au Honduras sous l’angle du coup d’État de 2009, Ariel Torres a rappelé que plus de 130 journalistes avaient été assassinés dans le pays au cours des dix dernières années. De son côté, Sebastián Escalón a expliqué la grande difficulté d’enquêter sur les médias privés et les menaces pesant sur les journalistes communautaires. Tous deux ont insisté sur le fait que, dans les deux pays, les médias traditionnels sont aux mains de quelques familles seulement et qu’un lien fort unit les pouvoirs médiatiques, économiques et politiques. Toutefois, des initiatives de médias indépendants, urbains et communautaires se développent et, selon Sebastián Escalón, Internet a provoqué une « bouffée d’air frais » pour le journalisme indépendant. Jérémie Fabre, de l’association Acrimed (Action critique médias), a lui présenté sa carte des médias français et démontré que la concentration médiatique était aussi une réalité en France. Le Collectif Guatemala remercie chaleureusement les trois invités, la Caféothèque et le public présent .
Intervention au lycée Marie Curie de Sceaux Samedi 22 avril, quatre adhérentes du Collectif Guatemala ont échangé avec une cinquantaine d’élèves de seconde et terminale du lycée Marie Curie à Sceaux (92). Ces élèves de la filière « bachibac » préparent simultanément les baccalauréats français et espagnol et bénéficient d’une formation approfondie sur l’histoire de l’Amérique latine. Devant ces jeunes particulièrement intéressés, ayant beaucoup de questions pertinentes à poser, nous avons présenté l’histoire du Guatemala et l’état actuel de sa démographie, avant d’échanger sur les enjeux de la lutte pour la justice et des résistances contre l’imposition de mégaprojets. La rencontre s’est close au son de la musique garífuna. Merci à Laurent Camerini, professeur d’espagnol, de nous avoir accueillies dans sa classe et à Auriane pour l’invitation.
Des nouvelles du siège Coordination siège : Après deux ans au poste de coordinateur siège à Paris, Cyril Benoit est arrivé au terme de son contrat le 8 mars dernier. C’est Kim Aumonier, ancienne accompagnatrice dans la région Ixil, qui prend la relève, partageant son activité à temps égal entre le Collectif Guatemala et PBI-France. Nous souhaitons donc la bienvenue et bon courage à Kim et bonne continuation à Cyril, qui reste engagé comme bénévole au sein du Collectif ! Rencontre des comités d’ACOGUATE au Guatemala Du 27 au 31 mars derniers, Coralie Morand, ancienne coordinatrice siège du Collectif Guatemala et membre bénévole, était au Guatemala pour représenter notre organisation lors de la rencontre des comités membres du projet ACOGUATE. Cette rencontre se tient tous les deux ans et est un moment fort de la vie du projet. Des ateliers ont été menés dans le but de réadapter la structure interne du projet à l’évolution du travail d’accompagnement international. Coralie a également participé à des groupes de travail sur des thématiques variées, comme la conjoncture guatémaltèque ou le recrutement des accompagnateurs internationaux. Une rencontre avec les organisations accompagnées a également été organisée afin de resserrer les liens entre les défenseur-es et la France. Coralie a profité de sa présence sur le terrain pour faire un point sur le travail de nos accompagnateurs et accompagnatrices ainsi que pour rencontrer nos partenaires privilégiés, notamment dans le cadre du suivi de notre soutien aux organisations communautaires du Petén.
Assemblée générale
Week-end de formation sur le Guatemala
L’assemblée générale annuelle du Collectif Guatemala, ouverte à tous les adhérents, se tiendra le dimanche 28 mai 2017 de 10h à 17h30 au:
Les 17 et 18 juin prochains, se déroulera à Paris le prochain week-end d’orientation et de formation, organisé par le Collectif Guatemala.
8 rue du Haut chapelet 78100 St GERMAIN À l’ordre du jour: rapport moral, rapport financier, perspectives et renouvellement du bureau de l’association.
En présence des candidat-es pour les prochains départs sur le terrain, ce weekend sera l’occasion d’étudier l’Histoire et l’actualité guatémaltèques, en particulier les luttes pour la justice pour les crimes du passé et pour la défense du territoire et des ressources naturelles. La seconde journée sera, elle, dédiée à la théorie et à la pratique de l’intervention civile de paix et de l’accompagnement international. Gratuit. Inscription obligatoire : collectifguatemala@gmail.com Solidarité Guatemala n°221 mai 2017
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Le Collectif Guatemala Qui sommes-nous ? Fondé en 1979 par des réfugiés guatémaltèques et des militants français, le Collectif Guatemala est une association loi 1901 de solidarité internationale. Il est constitué de bénévoles et de deux coordinatrices sur lesquels repose la vie de l’association. Depuis mars 2006, l’association a ouvert un bureau de coordination pour ses activités au Guatemala (accompagnement international et campagne de soutien aux militants luttant contre le pillage de leurs ressources naturelles).
Les activités du Collectif au Guatemala
Les activités du Collectif en France
● L’accompagnement international
● L'appui aux organisations de la société civile guatémaltèque qui luttent pour plus de justice et de démocratie
√ des populations autochtones victimes du conflit armé, impliquées dans des procès contre les responsables de crimes de génocide, crimes contre l’humanité, disparitions forcées et violations sexuelles, √ des personnes et organisations menacées du fait de leurs activités de défense des droits humains et des droits collectifs (droits des peuples autochtones et défense du territoire). Comment ? √ à la demande des groupes, victimes ou témoins menacés, √ en recherchant et en préparant des volontaires qui resteront au minimum 6 mois sur le terrain. Pourquoi ? √ pour établir une présence dissuasive, √ pour avoir un rôle d'observateur, √ pour relayer l'information. Les accompagnateurs/trices sont des volontaires majeur-es, de tous horizons, désirant s’engager sur le terrain. Des sessions d’information et de préparation ont lieu en France avant le départ. Au Guatemala, les accompagnateurs sont intégrés au projet international d’accompagnement ACOGUATE.
√ en relayant des dénonciations de violations des droits humains, √ en organisant des campagnes pour soutenir leurs revendications, √ en recherchant des financements pour soutenir leurs projets, √ en recevant en France et en Europe des représentant-es de différentes organisations pour leur permettre de rencontrer des décideurs politiques ainsi que d’autres mouvements sociaux et de défense des droits humains.
● L’information et la sensibilisation du public français Sur quoi ? √ la situation politique et sociale au Guatemala, √ la situation des droits humains, √ l'action des organisations populaires, autochtones et paysannes. Comment ? √ par la diffusion d’une lettre d’information bimestrielle, Solidarité Guatemala, √ par l'organisation ou la participation à des conférences, débats, projections documentaires, √ par des réunions mensuelles ouvertes à toute personne intéressée, √ par la diffusion d’informations via les réseaux sociaux (Twitter, Facebook), √ par l’organisation de réunions de plaidoyer.
● L’outil vidéo √ réalisation de films documentaires comme outil de campagne et de sensibilisation, √ soutien à la diffusion de films documentaires à la capitale Ciudad de Guatemala et dans les communautés au Guatemala.
● Le travail en réseau avec différents types de partenaires présents au Guatemala √ associatifs, √ diplomatiques.
Merci à nos partenaires: Contact: collectifguatemala@gmail.com
ADHÉSION / ABONNEMENT Le Collectif Guatemala vous propose plusieurs formules de soutien :
Adhésion au Collectif, permettant de recevoir la Lettre d’information - Solidarité Guatemala
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Solidarité Guatemala n°221 mai 2017
Chèque à l’ordre du Collectif Guatemala, à envoyer à l’adresse suivante: Collectif Guatemala 21ter, rue Voltaire 75011 Paris