Numéro 219 novembre 2016 Lettre d’information du Collectif Guatemala
La paix des vainqueurs
L
Sommaire
Edito: La paix des vainqueurs
p.1
par Cyril Benoit
Huehuetenango : sentence historique contre la criminalisation par Marion Bourzeau
Par Cyril Benoit
p.2-3
CREOMPAZ : actualités d’un procès majeur dans la lutte contre l’impunité par Kim Aumonier
p. 4-5
Brèves
p. 6-7
e mois prochain, le Guatemala célébrera les vingt ans des Accords de paix, qui mirent fin à l’un des conflits armés internes les plus longs et sanglants de toute l’Amérique latine. Comme tous les anniversaires, celui-ci appelle à dresser un bilan, à évaluer ce qui a fonctionné et ce qui a échoué, à identifier les bonnes pratiques et les erreurs à ne pas répéter. Ceci est d’autant plus vrai que les vingt ans des Accords au Guatemala coïncident avec la conclusion – accidentée et toujours incertaine – du processus engagé entre le gouvernement colombien et les organisations insurgées FARCEP et ELN. Vingt ans après donc, force est de constater que la paix instaurée par les Accords de 1996 est une paix faite à la mesure de « l’alliance qui a gagné la guerre » : celle des militaires et de l’élite économique. Comme l’affirme Fernando Solís, économiste et coordinateur de la revue El Observador, « l’implantation du modèle de démocratie » a produit un changement structurel, qui a débouché sur un nouveau « modèle d’accumulation », calqué sur le modèle néolibéral du consensus de Washington*. Une fois l’obstacle de la guérilla écarté, le gouvernement a pu abaisser les barrières douanières pour faciliter le commerce international et favoriser l’afflux de capital étranger. Parallèlement, de larges pans de l’économie nationale ont été privatisés ou libéralisés, notamment dans les secteurs des mines, du pétrole et de l’électricité. Dans ce contexte, se sont formées des alliances entre des familles de l’oligarchie guatémaltèque et des entreprises transnationales, autour de trois grands axes d’accumulation : les monocultures (palmier à huile, canne à sucre, caoutchouc etc.), les industries extractives (mines et pétrole) et mégaprojets d’infrastructures (centrales hydroélectriques, routes, ports, aéroports). Entreprises transnationales, centrales hydroélectriques, mines…autant de termes qui reviennent à chaque numéro de Solidarité Guatemala tant ils sont au centre de la « conflictivité sociale » et des violations des droits humains ces dernières années. Les Accords de 1996, censés établir une paix « ferme et durable », ont donc en réalité ouvert la voie à une « nouvelle ère de pillage », voire à un « quatrième génocide » pour certaines organisations mayas. Les peuples autochtones sont en effet les premières victimes du système actuel, leurs territoires attirant la convoitise des entreprises extractives, soutenues par l’Etat, tandis que les dispositions en leur faveur contenues dans les Accords de paix sont loin d’avoir été mises en œuvre.
Collectif Guatemala 21 ter, rue Voltaire Collectif Guatemala 75011 Paris - France 21 ter, rue Voltaire Tel: 01 43 73 49 60 75011 Paris - France collectifguatemala@gmail.com Tel: 01 43 73 49 60 collectifguatemala@gmail.com www.collectifguatemala.org
Direction de publication: DirectriceTauty Isabelle de publication Chamale, : Isabelle ISSN 1277 Tauty 51 Chamale 69 ISSN 1277 51 69
Ont participé à ce numéro : Ont participé à ceCyril numéro : Kim Aumonier, Benoit, BéréniceBourzeau, Boukaré, Amandine Amandine Marion Grandjean, Góngora, Grandjean, Vanessa Clara Le Gac Marilyne Griffon, Sandra Lengwiler, Thibaud Marijn, Zuleika Romero, Isabelle Tauty, Martin Willaume.
Cette « nouvelle ère » repose néanmoins toujours sur des fondements forgés dans le feu de la lutte contreinsurrectionnelle, lorsque les grands entrepreneurs, craignant pour leur sécurité et leurs intérêts, soutinrent politiquement, économiquement et militairement les juntes militaires. Une alliance fluctuante et contradictoire, laissant parfois la place à des confrontations ouvertes, mais qui sait se recomposer lorsque les circonstances l’exigent. Dernier exemple en date, l’offensive conjointe d’ex-militaires proches de Jimmy Morales, d’entrepreneurs mis en cause par la justice, de fonctionnaires du gouvernement précédent et de députés, afin de reprendre la présidence du Congrès et de bloquer ainsi toute réforme du système politique et perpétuer le pillage de l’Etat. Dans le reste du pays, cette alliance se traduit par la perpétuation des techniques de contre-insurrection, utilisées non plus pour combattre la guérilla mais désarticuler l’opposition aux projets qui accaparent les terres et utilisent les ressources naturelles. Vingt ans après, le Guatemala est là pour nous rappeler que la paix peut être la continuation de la guerre par d’autres moyens.■ *. Sebastián Escalón, « La nueva era del saqueo, », Plaza Pública, 06.11.16, http://bit.ly/2fYzcgK
Solidarité Guatemala n°219 novembre 2016
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Actualités Huehuetenango : sentence historique contre la criminalisation par Marion Bourzeau
Bien que superbement ignorée par les grands titres de presse du pays, la récente libération des sept autorités communautaires de Barillas et Santa Eulalia représente une véritable lueur d’espoir pour les peuples autochtones du Guatemala comme pour le mouvement populaire en général. Devenus cibles de persécution pénale en raison de leur participation active à la lutte contre les entreprises hydroélectriques, Mynor López1, Francisco Juan Pedro, Adalberto Villatoro, Arturo Juan Pablo, Ermitaño López, Domingo Baltazar et Rigoberto Juárez avaient été arrêtés les uns après les autres entre janvier et juin 2015, accusés de plusieurs délits dont ceux jugés particulièrement graves d’enlèvement et de séquestration. .
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près avoir fait les frais pendant plus d’un an des stratégies de criminalisation déployées par les entreprises avec la complicité de l’État, en particulier de l’institution judiciaire, tous ont finalement été libérés au terme de ce que l’on peut d’ores et déjà considérer comme une sentence historique pour la reconnaissance des droits des peuples indigènes. Au cours des deux semaines de débat qui se sont déroulées entre le 6 et le 22 juillet 2016, démontrer le caractère largement incohérent des accusations professées par le parquet et les plaignants constituait un enjeu essentiel. C’est néanmoins l’un des tours de force de la défense que d’avoir su à maintes reprises s’écarter de la seule discussion sur les faits pour attirer l’attention sur le contexte politique, économique, social et culturel au sein duquel interviennent de tels cas de criminalisation. Apportant un éclairage scientifique indispensable, les expertises présentées au cours du débat ont permis de restituer la situation vécue par les populations impliquées dans la défense du territoire dans un ensemble de dynamiques clairement identifiables, qui au Guatemala comme dans bien d'autres parties du monde, conduisent à l'asservissement croissant des peuples et à la destruction de leurs moyens d'existence.
Ermitaño López à l’issue de l’audience du 22 juillet 2016
Se référant à un concept popularisé par David Harvey, l'anthropologue Santiago Bastos a dressé les contours de cette nouvelle phase d'accumulation par dépossession, dont l'une des manifestations les plus visibles semble résider dans l'accaparement sauvage des territoires et des ressources 2
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naturelles. Une occasion d'effleurer la question épineuse de l'application des Accords de Paix et de mettre en cause les décisions politiques entérinées au lendemain de la guerre civile. Car si l'urgence de construire un ordre politique et économique plus juste avait placé la question des droits des peuples autochtones et de la « démocratie sociale » au cœur des négociations, il est cependant toujours bon de rappeler que dans les faits la fin des affrontements armés aura surtout permis de créer un climat favorable aux investissements nationaux et internationaux, marquant l'entrée de plein pied du pays dans l'ère de la globalisation néolibérale. Les mots n'ont pas manqué pour décrire le traumatisme individuel et collectif causé par l'imposition d'un modèle de développement «dominateur » et « prédateur », qui ne réussit à asseoir son emprise qu'en détruisant le lien communautaire et en générant un climat de peur et de défiance généralisée2. Deux conceptions du monde qui s’opposent Une occasion aussi de souligner à quel point le conflit qui oppose l’État guatémaltèque et le monde des affaires aux populations autochtones représente tout autant un conflit d'intérêt qu'un choc frontal entre deux visions du monde. La docteur en psychologie sociale Olga Alicia Paz Bailey a nettement insisté sur l'incompréhension fondamentale qui existe entre les deux parties. D'un côté, des communautés pour qui la recherche de l'équilibre et du bien commun est au fondement de la vie sociale et de l’existence collective. De l'autre, des détenteurs du capital national et international, pour qui la seule réalité qui ait droit de cité semble être celle du profit et de la rentabilité. Une vision managériale et mercantiliste qui ne parvient pas à s'imposer en douceur, même lorsqu'elle se drape des atours du « développement économique ». C’est en des termes très durs que la psychologue a évoqué les ravages provoqués par l'arrivée des entreprises et la mise en œuvre de mécanismes visant à museler toute opposition. Ramón Cadena a poursuivi en évoquant les stratégies de répression mises en œuvre conjointement par la sécurité privée des entreprises, la police nationale, l'armée et l'institution judiciaire. Il a rappelé que, si la pratique de l'assassinat sélectif était toujours de mise au Guatemala, la détention arbitraire était cependant devenue au cours des dernières années l'un des moyens privilégiés de faire taire les voix discordantes et de démanteler les organisations du mouvement social. Revenant sur la soumission de l’État aux intérêts corporatifs et sur la corruption
Actualités endémique du Ministère public, il mit aussi fortement en cause les Centre d'administration et de justice, ce qui paraît assez ironique lorsque l'on se rappelle que ces institutions, créées à l'époque des Accords de Paix, furent pensées à l'origine comme un moyen de rapprocher la justice des populations autochtones et de favoriser le dialogue entre le système juridique étatique et le système juridique maya.
© Prensa Libre
Accueil des leaders communautaires à Santa Eulalia
Il ne paraît pas inintéressant de souligner l'insistance avec laquelle la défense a mis en avant la qualité d'autorités communautaires des accusés. Une telle stratégie a permis de rendre encore plus évident le fait que ceux que le gouvernement et la presse se refusent à décrire autrement que comme des « terroristes » et des « agitateurs », sont en réalité des représentants élus et mandatés par leurs communautés. Mettant en lumière le fonctionnement finalement très horizontal des formes d'organisation politique autochtones, la sociologue Gladys Tzul a rappelé que l'autorité suprême revenait toujours à l'Assemblée, les mandats attribués étant toujours très encadrés et limités, en plus d'être généralement révocables à tout moment. De quoi contrarier la vision méprisante de foules manipulées par leurs chefs que certains médias peu avares de leçons de démocratie se plaisent à diffuser. Rendre sa crédibilité au système de justice Bien que trois mois se soient écoulés depuis, la sentence finale n'a sans doute pas fini de résonner dans les mémoires. Déjà connue pour son jugement contre l'ex-dictateur Efraín Ríos Montt en 2013, Yassmín Barrios a exprimé une fois de plus son attachement à une justice intègre et impartiale en faisant pencher résolument la balance du côté des peuples autochtones. Condamnant fermement la situation d'exclusion et de discrimination qui continue à être imposée aux populations autochtones, elle a tenu à rappeler à ses concitoyens que, selon sa Constitution, le Guatemala est un pays multiculturel et pluriethnique. Ses propos ont démontré une réelle compréhension des principes qui régissent les formes autochtones de gouvernement, formes de gouvernement dont elle a d'ailleurs salué le caractère profondément démocratique. Insistant sur l'urgence de reconnaître le travail réalisé par les autorités ancestrales et de respecter le pluralisme juridique, elle a aussi souligné la valeur d'un mode de résolution des conflits fondé non pas sur le châtiment mais sur la médiation et la réparation.
Si elle a fortement mis en avant le rôle joué par les entreprises dans l'accaparement des territoires, le pillage des ressources naturelles et la division communautaire, les responsabilités multiples engagées dans les stratégies de criminalisation l'ont également amenée à se prononcer sur les agissements ayant cours au cœur de l'institution judiciaire. S'élevant contre les tentatives visant à l'instrumentaliser, la présidente a manifestement souhaité donner à ce cas emblématique de la collusion entre le système de justice et les intérêts de l'oligarchie nationale, un caractère d'exemplarité. Elle est alors revenue à maintes reprises sur la nécessité de « rendre sa crédibilité au système de justice» du Guatemala : « Je crois que nous qui administrons la justice, nous sommes appelés à dire la vérité, à faire les choses bien. (...) Si nous les faisons mal, nous portons préjudice à tout le système de justice de notre pays. Je crois que comme juges, nous n'avons pas à être instrumentalisés ». « Je crois en votre innocence » S'adressant directement au parquet, elle déclara presque aussitôt: « Que vous présentiez des accusations, mais soutenues, parce qu'il n'est pas possible de détenir une personne sans preuves. Il y a des femmes, des épouses, des filles, toute une famille qui est en train de souffrir. Cela n'est pas correct ». Bien que les deux autres juges se soient refusés à admettre l'innocence d'Ermitaño López et de Rigoberto Juárez pour des délits mineurs, tous les défenseurs du territoire ont pu être mis en liberté immédiate. Yassmín Barrios, qui a d'ailleurs tenu à exprimer publiquement son désaccord avec ses collègues, s'est adressée directement aux deux intéressés pour leur faire savoir qu'elle était convaincue de leur innocence. C'est toutefois aux les entreprises qu’elle a dirigé ses derniers mots: « Les entrepreneurs ne sont pas ici, mais je veux leur dire ceci : ne criminalisez pas la conduite de nos frères guatémaltèques ». Dès ce moment, l'on a pu entendre de forts applaudissements dans la salle, bientôt accompagnés de chants et de slogans. Les semaines suivantes n'ont pas été de tout repos : après les traditionnelles célébrations et conférences de presse, le départ de la Caravane fut bientôt l'occasion de parcourir un grand nombre de communautés en un temps record. Rassemblements, hommages et festivités se sont alors succédés à un rythme assez inhabituel, donnant un écho considérable aux revendications des peuples autochtones et à celles de tous ceux qui au Guatemala luttent pour un ordre social juste et égalitaire.■
1. Premier défenseur incarcéré, Mynor López avait été placé en détention provisoire dès septembre 2013. 2. Cecilia Chérrez y otros (eds.), Cuando tiemblan los derechos: extractivismo y criminalización en América Latina, Quito, Observatorio de Conflictos Mineros de América Latina (OCMAL), novembre 2011, p.14. Cité par Ramón Cadena dans son rapport « Expertise sur le phénomène de la criminalisation de la protestation à la lumière du droit international en matière de droits humains », 21.03.16, p. 8
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Actualités CREOMPAZ : actualités d’un procès majeur dans la lutte contre l’impunité par Kim Aumonier 6 janvier 2016. L'ambiance au Guatemala est électrique ce jour-là. Dix-huit militaires vétérans du conflit armé viennent d'être arrêtés par les autorités. Ils sont accusés de disparitions forcées et de crimes contre l'humanité (torture, violence sexuelle, destruction de communautés etc.). Parmi eux se trouve le général à la retraire Manuel Benedicto Lucas García, frère de l'ex-dictateur Romeo Lucas García et ex-chef de l’État major pendant le conflit.
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REOMPAZ : « Un des pires cas de disparitions forcées d’Amérique latine»1
Quatorze des militaires à la retraite arrêtés le 6 janvier 2016 sont accusés de crimes commis entre 1978 et 1986 dans la Zone militaire 21 de Cobán, aujourd'hui appelée base militaire de CREOMPAZ (Commandement régional d’entraînement aux opérations de maintien de la paix). Ex-chef d’État-major, commandants, officiers chargés de la logistique, du renseignement ou des opérations, tous ont eu des postes de commandement dans la Zone militaire à cette époque.
participation dans le massacre du village de Pambach. En août 1982, 200 soldats entrèrent dans la communauté, rassemblèrent quatre-vingts hommes, en prétextant qu’ils devaient effectuer leur service militaire obligatoire. Ils ne revinrent jamais dans leurs familles : ils furent tués et enterrés dans la Zone militaire 21. Juan Ovalle Salazar s'était occupé, avec l'aval de sa hiérarchie, de déplacer les corps jusqu'au cimetière clandestin.
A l'issue des audiences de la phase intermédiaire, la juge Claudette Domínguez a résolu que huit militaires feraient face à la justice lors d’un procès : Manuel Benedicto Lucas García, Or, selon le Ministère public (MP, Byron Barrientos, César parquet), cette base aurait été un Augusto Cabrera Mejía, Raúl centre clandestin de détention et Dehesa Oliva, Juan Ovalle d ' e x éc u ti on . A pa r t i r d e Salazar, Carlos Garavito témoignages recueillis lors du Morán, César Ruiz Morales y procès Plan de Sánchez2, une José Vásquez García. Pour enquête a démarré en 2012. des raisons médicales, le © Saul Martinez/Al Jazeera America Quatre-vingt cinq cimetières militaire Luis Alberto Paredes Fresque dans le village de San Cristóbal, où en 1992, 80 hommes ont clandestins ont été découverts Nájera sera quant à lui jugé été emmenés par l’armée pour ne jamais reparaître dans la Zone militaire, et les dans un processus judiciaire ossements de 565 personnes ont distinct. Deux autres, Ismael été exhumés. Les restes sont ceux de victimes de massacres Segura Abularach et Gustavo Rosales García ont été libérés de perpétrés dans les régions d’Alta Verapaz et Baja Verapaz contre manière immédiate faute de charges suffisantes à leur encontre. les peuples mayas Poqomchí, Achí, Q’eqchí, K’iché et Ixil. Plus de la moitié ont été retrouvés avec les mains attachées, les yeux Le parquet, les organisations plaignantes et les observateurs bandés, des bâillons dans la bouche et présentent des marques nationaux et internationaux ont en partie salué la résolution de la de torture. juge. Cependant, le parquet a fait appel le 10 juin. Il considère avoir apporté suffisamment de preuves de l'implication de Suite aux audiences de première déclaration qui se sont tenues à Messieurs Segura Abularach et Rosales Garcia. Il dénonce partir du 10 janvier 2016, onze militaires sur quatorze ont été également le choix de la juge de n'avoir pas retenu certains faits et inculpés et envoyés en prison préventive. Pour les trois autres, les preuves. Sur 194 victimes prises en compte au départ, 97 ont été charges ont été considérées comme insuffisantes et le parquet écartées suite à la phase intermédiaire du débat. Et les faits de continue son enquête3. violence sexuelle commis par les militaires contre les femmes et les filles ainsi que la disparition forcée de personnes civiles à Du 3 mai au 7 juin 2016 s'est tenue la phase intermédiaire du Cobán n'ont pas été inclus. Les organisations plaignantes procès, étape de présentation des preuves. Le MP a alors soutiennent l'appel du parquet, considérant que nul fait ne doit responsabilisé individuellement chacun des inculpés. Les rester impuni. procureurs ont notamment accusé Benedicto Lucas García d'avoir permis que la Zone militaire 21 devienne un centre de détention, Pour le moment, le procès CREOMPAZ se trouve donc suspendu de torture et d'exécution extrajudiciaire et mis en évidence sa par les recours interjetés par la Procureure générale et les participation directe dans la disparition forcée de 14 personnes. organisations plaignantes. D'autre part, le MP a mis en cause Juan Ovalle Salazar pour sa 4
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Actualités Un député du parti au pouvoir incriminé Toutefois, une décision prise par la Cour suprême de justice (CSJ) au mois d'août donne un nouveau tournant à l'affaire. Le député Edgar Justino Ovalle Maldonado, fondateur du parti FCN-Nación et bras droit de l'actuel président Jimmy Morales, n'avait pas été arrêté en janvier, grâce à son statut de parlementaire. Après avoir validé cette immunité dans les premières semaines du procès, la CSJ la lui a finalement retirée, suite à un recours du Ministère public. Ovalle n'est pas le seul ex-militaire accusé dans le cas CREOMPAZ à être proche du président. César Augusto Cabrera Mejía lui aussi fait partie du FCN et aurait pu être nommé ministre s'il n'avait été arrêté avant. Pendant l'étape intermédiaire du procès, la défense de certains accusés a suggéré que les hommes et femmes assassinés étaient des combattants. Pourtant, la découverte des restes de Marta Elena Chen Ivoy qui avait quatre ans au moment de sa mort ou de Manuel Chen Sánchez, qui en avait trois, contredit l'argument des militaires. Selon les expertises, 15 % des ossements retrouvés dans l’ancienne Zone militaire 21 sont ceux d'enfants et d'adolescents. Et dans certaines fosses étaient enterrés principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées, ce qui prouve que la répression s’était exercée contre la population civile non-combattante. Au moins 128 personnes ont déjà été identifiées par tests ADN. Une fois les restes analysés, ils sont remis aux familles, qui peuvent enfin, plus de trente ans plus tard, offrir un enterrement digne à leurs êtres chers disparus. Parallèlement au procès, ont lieu de nombreuses inhumations et cérémonies lors desquelles sont à la fois rappelées les horreurs vécues pendant le conflit et l'importance de la lutte contre l'impunité. Trois décennies après, les exhumations ont permis de comprendre quel a été le destin des victimes des massacres de Pambach et Río Negro par exemple. En mai 1982, de nombreuses personnes de la communauté Los Encuentros, Río Negro à Rabinal, furent transportées dans des hélicoptères militaires jusqu'à la base militaire de Cobán et ne revinrent jamais. Les ossements de 64 d'entre elles ont été découverts dans la fosse numéro 17. Le cas CREOMPAZ est emblématique à deux points de vue. D'abord, il reflète la magnitude des atrocités commises par l’État contre la population civile, et en particulier la population maya, pendant le conflit armé. Ce sont également jusqu'ici les plus importantes arrestations qu'a connu le pays en termes de nombre et de rang des militaires arrêtés. Selon le Bureau du Hautcommissariat aux droits de l'Homme, c'est la première fois qu'est identifiée de manière complète une chaîne de commandement. Les organisations plaignantes voient ce procès comme « une opportunité historique pour que le système de justice guatémaltèque prouve qu'il a la capacité d'en finir avec l'impunité et pour prouver au monde entier que le Guatemala respecte les normes internationales en matière de droits humains»4.
Cependant, malgré cette opération massive contre l’impunité militaire, le pouvoir économique et politique des hommes aujourd’hui accusés préoccupe grandement les organisations de la société civile. Plusieurs actions d'intimidation, de surveillance et de diffamation ont déjà été portées contre les organisations plaignantes, les témoins et les procureurs. Pendant les audiences, des manifestations en faveur des militaires et d'une grande agressivité contre les personnes et organisations proches du cas se sont tenues devant le tribunal. Dans un communiqué, les organisations internationales qui suivent le procès ont dénoncé le discours haineux qui prétend délégitimer les victimes et leurs avocats et ont rappelé à l’État guatémaltèque qu'il avait la responsabilité de garantir la sécurité de toutes les personnes concernées par le procès ainsi que le public5. Le cas Molina Theissen : la disparition d'un adolescent Les quatre a u t r e s militaires arrêtés le 6 janvier sont M a n u e l A n t o n i o Callejas, ancien chef du renseignement militaire, les Emma Theissen et Emma Molina, mère et sœur de commandants Marco Antonio, lors du procès à la retraite Francisco Luis Gordillo Martínez et Edilberto Letona Linares, et l'ex-officier Hugo Ramiro Zaldaña Rojas. Après la première audience du procès, il ont été inculpés pour crimes contre l'humanité et disparition forcée en relation avec la disparition de Marco Antonio Molina Theissen (14 ans le jour de son arrestation), petit-frère de Emma Guadalupe Molina Theissen, elle-même séquestrée, torturée et violée par des agents de l'armée pendant neuf jours en raison de son engagement politique, en 1981. Le début de la phase intermédiaire du procès qui aurait dû s'ouvrir le 19 avril 2016 a été suspendu. Au Guatemala, les militaires impliqués dans des crimes pendant le conflit armé ne cessent d'interposer des recours pour repousser les procès et les sentences. De plus, le MP veut maintenant intégrer Benedicto Lucas García, déjà inculpé dans le procès CREOMPAZ, comme autre responsable de la disparition de l'adolescent. ■ 1. Propos tenus par la procureure générale Thelma Aldana au moment des arrestations en janvier 2016. 2. Quentin Boussageon, « Verdict du procès pour le massacre de Plan de Sánchez : une lueur de justice », Solidarité Guatemala 198, mai 2012 3. A l'heure actuelle, le MP manque toujours de preuves contre Edgar Rolando Hernández et Carlos Humberto Rodríguez López. Par contre, Pablo Roberto Saucedo Mérida a finalement été mis en examen. Depuis l'audience de première déclaration qui a eu lieu le 16 mai, l'affaire n'a pas avancé. 4. « Una oportunidad histórica para la justicia guatemalteca », Communiqué des organisations plaignantes dans le procès CREOMPAZ, 02.05.16 5. « Organizaciones internacionales celebran la apertura a juicio del caso CREOMPAZ », Communiqué des organisations internationales présentes au Guatemala, 08.06.16
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Brèves Deux rapports alertent sur la situation des défenseurs du territoire Le 6 septembre 2016, Amnesty International présentait à Ciudad de Guatemala un rapport spécial sur la situation des défenseurs de la terre au Guatemala et au Honduras, intitulé « Nous défendons la terre avec notre sang », considérant que les risques encourus par ces défenseurs sont un défi urgent en Amérique centrale1. Le rapport recommande aux autorités de s’abstenir d’employer un langage qui stigmatise, violente et discrimine les défenseurs des droits humains et augmente la conflictivité interne, en faisant de ces derniers le nouvel « ennemi interne », usant de termes tels que « terroriste », « ennemi », « opposant », « narcotrafiquant » ou « délinquant ». Les Etats devraient également mener des « enquêtes impartiales et indépendantes sur les attaques, menaces et agressions contre les défenseurs du territoire, jusqu’à mener devant la justice les responsables matériels et intellectuels » et « imposer des sanctions aux autorités qui utilisent de façon inadéquate le système judiciaire pour criminaliser les personnes défenseures des droits humains ». Domingo Baltazar et Rigoberto Juárez, anciens prisonniers politiques de Huehuetenango, étaient présents pour la présentation du rapport, ainsi que plusieurs autres ex-prisonniers, leurs familles et des organisations les ayant soutenus. Benito Morales Laines, avocat de Rigoberto Juárez, profita de l’occasion pour annoncer que le Ministère public avait fait appel de la condamnation de son client à un an et demi de prison, pour faire passer celle-ci à seize ans. La défense, de son côté, a également fait appel, pour faire tomber toutes les charges. Quelques jours plus tard, le rapporteur spécial de l’ONU sur les défenseurs des droits humains, Michel Forst, rendait public son rapport annuel sur la situation à travers le monde des « défenseurs des droits humains environnementaux »2.
© PBI Guatemala
Domingo Baltazar et Rigoberto Juárez lors de la présentation du rapport
En 2015, les meurtres de défenseurs ont augmenté de 59% par rapport à 2014, une moyenne de trois assassinats par semaine. Ces meurtres sont liés aux secteurs de l’industrie minière et extractive (42 assassinats), l’agro-business (20), les barrages hydroélectriques et les droits d’accès à l’eau (15) et l’exploitation forestière (15). Au total, 45% des 156 assassinats recensés en 2015 dans 25 pays étaient liés à la défense de l’environnement, de la terre et aux droits des peuples autochtones. Le rapport affirme notamment que « la hausse des assassinats était liée aux grands projets hydroélectriques, des barrages étant construits dans des pays qui ont un cadre juridique faible et un gouvernement répressif et où la corruption est généralisée, et sur des terres appartenant aux peuples autochtones et aux minorités ethniques.». 67% des assassinats de défenseurs des droits humains environnementaux ont eu lieu en Asie et 41% en Amérique centrale et du sud. Les pays les plus dangereux pour ces défenseurs sont le Brésil, le Cambodge, la Colombie, les Philippines, le Guatemala et le Honduras. Le rapport ajoute que « dans presque tous les pays d'Amérique latine concernés, le gouvernement et les entreprises sont impliqués dans les assassinats de défenseurs des droits environnementaux ». La hausse des représailles à l’encontre des défenseurs « qui protestent contre les dégradations environnementales causées par des projets financés par des institutions financières internationales » comme la Banque mondiale représente un échec total des engagements écrits sur les évaluations de risques et les réponses à y apporter. Le rapport conclut que, « à l'heure de la mondialisation, la course à la croissance économique a créé un environnement néocolonial dans lequel les conflits entre les collectivités et les acteurs économiques sont exacerbés ». Il alarme du fait que les entreprises investissent sans se préoccuper des droits humains comme les droits à la vie ou à la consultation. Le rôle des entreprises va dans certains cas jusqu’aux agressions commises en leur nom par des entreprises de sécurité privée. Le rapporteur de l’ONU déplore le manque de réponse des Etats qui, dans de nombreux cas, ont des liens financiers avec les entreprises. 1. Amnesty International, « Defendemos la tierra con nuestra sangre » : personas defensoras del territorio y del ambiente en Honduras y Guatemala , septembre 2016, http://bit.ly/2bMzLra 2. Nations unies, Rapport du rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, A/71/281, 03.08.16, http://bit.ly/2gkpxEd
Arrivée sur le terrain de quatre volontaires Suite au week-end de formation et de sélection qui s’est tenu les 18 et 19 juin derniers à Paris, quatre nouveaux volontaires ont été choisis pour partir au Guatemala comme accompagnatrices et accompagnateur au sein du projet ACOGUATE. Clara, Julia, Geoffrey, et Victoire ont rejoint respectivement les équipes Huehuetenango, Ixcán et l’équipe mobile, qui opère dans tout le pays. Engagés pour des durées de six mois à un an, ils rejoignent la désormais longue tradition d’implication du Collectif Guatemala auprès des organisations de défense des droits humains. Au nom du Collectif Guatemala, nous les remercions pour leur engagement , suerte !
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Solidarité Guatemala n°219 novembre 2016
Brèves Des communautés du Petén présentent leur proposition alternative de développement Le 28 septembre dernier, plus de 40 communautés vivant au sein des zones protégées de la Sierra Lacandón et de la Laguna del Tigre, des municipalités de San Andrés, La Libertad et Las Cruces (département du Petén), ont présenté leur « Proposition alternative de développement intégral et durable » aux autorités guatémaltèques. Fruit de plusieurs années de consultation des communautés, cette proposition a été développée avec l'association ACODIL (Association des communautés paysannes pour le développement intégral de La Libertad, Petén), le soutien de Caritas Suisse, et avec le soutien juridique des avocats Rubén Domínguez, du Cabinet juridique des droits humains et Ramón Cadena, directeur pour l'Amérique centrale de la Commission internationale de juristes (CIJ). La proposition a été présentée au Congrès de la République en présence de députés, de © Prensa Comunitaria représentants d’organisations de défense des droits humains, de délégués communautaires, de membres du corps diplomatiques et d’institutions gouvernementales. Son but est de garantir la présence des communautés dans les zones protégées « en harmonie avec la nature, dans les territoires qui sont pour nous source de vie ». En effet, les délégués dénoncent le fait que l’adoption de la Loi sur les zones protégées, en 1989, se soit faite « sans consulter nos communautés et sans prendre en compte notre vie sur ces territoires. En conséquence, pendant des années, notre droit à la terre, la santé, l’éducation, la justice et la vie ont été violés en permanence par l’Etat, par l’entremise de la police, de l’armée, de la CONAP [Commission nationale des zones protégées], entre autres ». Colons en provenance d’autres régions du pays, devenus pionniers du fait de la pauvreté, du manque de terres et du conflit armé interne, les habitants de ces communautés sont menacés au nom de la préservation de l’environnement. Un argument qui, pour le gouvernement, ne s’applique visiblement pas aux entreprises pétrolières, au premier rang desquelles la franco-britannique Perenco, ni aux propriétés et élevages bovins appartenant aux narcotrafiquants. Suite à la présentation de la proposition, une table de dialogue a été inaugurée au sein du Congrès le 4 novembre. 1. Adaptation des articles « Comunidades peteneras presentan propuesta de desarrollo al Estado », CMI, 28.09.16, http://bit.ly/2fb85Tm et Karen Mendoza « Diputados reciben propuesta de comunidades de Petén », Congreso de la República, 28.09.16, http://bit.ly/2e0W8gC
Assassinat de Jeremy Barrios, membre de CALAS Jeremy Abraham Barrios Lima, 22 ans, assistant de Yuri Melini, directeur du Centre d’action légaleenvironnementale et sociale du Guatemala (CALAS), a été assassiné de deux balles dans la tête le samedi 12 novembre. Dans un communiqué1 publié par CALAS peu après les faits, l’organisation indique que Barrios, ancien dirigeant étudiant et défenseur des droits humains, travaillait depuis deux ans comme assistant de sa direction générale et était assigné aux opérations institutionnelles et à la gestion d’informations sensibles. Ce n’est pas la première fois que CALAS, actuellement impliquée dans un procès civil à l’encontre de l’entreprise minière canadienne Tahoe Resources, est la cible d’attaques violentes et de menaces. Bien que les motifs précis du meurtre de Jeremy Barrios restent encore inconnus, cette attaque s’inscrit dans le contexte actuel de violence croissante à l’encontre des défenseurs du territoire et de l’environnement en Amérique latine et constitue un « message direct au directeur et au personnel de CALAS »2. 1. CALAS, « Assassinat de Jeremy Abraham Barrios Lima, assistant du directeur général du CALAS », Collectif Guatemala, 13.11.16, http://bit.ly/2fFiNNC 2. « Murder of Young Assistant from Guatemalan Environmental Organization is Evidence of Escalating Risk to Human Rights Defenders», NISGUA, 16.11.16, http://bit.ly/2f7oYJi
Participation à deux conférences Le Collectif Guatemala a participé à deux activités publiques le dimanche 20 novembre. À Toulouse, dans le cadre du festival Latino-Docs, nous participions à la projection des films « Defensoras-es de La Puya » et « Ocos se réveille », présentant les luttes pour la défense du territoire menées dans différents régions du Guatemala. Amandine Grandjean, présidente, est intervenue pour le Collectif Guatemala. À Paris, nous participions à la soirée « Coups d’État en Amérique latine d’hier et d’aujourd’hui », organisée par l’association Autres Brésils dans le cadre des 40 ans du Centre international de culture populaire. Kim Aumonier y est intervenue aux côtés de Maud Chirio (EHESS) et de représentant-es du Collectif argentin pour la mémoire et du Collectif Paraguay. Solidarité Guatemala n°219 novembre 2016
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Le Collectif Guatemala Qui sommes-nous ? Fondé en 1979 par des réfugiés guatémaltèques et des militants français, le Collectif Guatemala est une association loi 1901 de solidarité internationale. Il est constitué de bénévoles et de deux coordinatrices sur lesquels repose la vie de l’association. Depuis mars 2006, l’association a ouvert un bureau de coordination pour ses activités au Guatemala (accompagnement international et campagne de soutien aux militants luttant contre le pillage de leurs ressources naturelles).
Les activités du Collectif au Guatemala
Les activités du Collectif en France
● L’accompagnement international
● L'appui aux organisations de la société civile guatémaltèque qui luttent pour plus de justice et de démocratie
√ des populations autochtones victimes du conflit armé, impliquées dans des procès contre les responsables de crimes de génocide, crimes contre l’humanité, disparitions forcées et violations sexuelles, √ des personnes et organisations menacées du fait de leurs activités de défense des droits humains et des droits collectifs (droits des peuples autochtones et défense du territoire). Comment ? √ à la demande des groupes, victimes ou témoins menacés, √ en recherchant et en préparant des volontaires qui resteront au minimum 6 mois sur le terrain. Pourquoi ? √ pour établir une présence dissuasive, √ pour avoir un rôle d'observateur, √ pour relayer l'information. Les accompagnateurs/trices sont des volontaires majeur-es, de tous horizons, désirant s’engager sur le terrain. Des sessions d’information et de préparation ont lieu en France avant le départ. Au Guatemala, les accompagnateurs sont intégrés au projet international d’accompagnement ACOGUATE.
● L’outil vidéo √ réalisation de films documentaires comme outil de campagne et de sensibilisation, √ soutien à la diffusion de films documentaires à la capitale Ciudad de Guatemala et dans les communautés au Guatemala.
√ en relayant des dénonciations de violations des droits humains, √ en organisant des campagnes pour soutenir leurs revendications, √ en recherchant des financements pour soutenir leurs projets, √ en recevant en France et en Europe des représentant-es de différentes organisations pour leur permettre de rencontrer des décideurs politiques ainsi que d’autres mouvements sociaux et de défense des droits humains.
● L’information et la sensibilisation du public français Sur quoi ? √ la situation politique et sociale au Guatemala, √ la situation des droits humains, √ l'action des organisations populaires, autochtones et paysannes. Comment ? √ par la diffusion d’une lettre d’information bimestrielle, Solidarité Guatemala, √ par l'organisation ou la participation à des conférences, débats, projections documentaires, √ par des réunions mensuelles ouvertes à toute personne intéressée, √ par la diffusion d’informations via les réseaux sociaux (Twitter, Facebook), √ par l’organisation de réunions de plaidoyer.
● Le travail en réseau avec différents types de partenaires présents au Guatemala √ associatifs, √ diplomatiques.
Contact: collectifguatemala@gmail.com
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