Solidarité Guatemala 223 (novembre 2017)

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Numéro 223 novembre 2017 Lettre d’information du Collectif Guatemala

« Ce n’est pas Iván, ce n’est pas Jimmy, c’est le Guatemala contre l’impunité »

Sommaire

Edito : « Ce n’est pas Iván, ce n’est pas Jimmy, c’est le Guatemala contre l’impunité »

p.1

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e vendredi 25 août 2017, le président Jimmy Morales se rendait au siège de l’ONU, à New York, pour demander qu’Iván Velázquez soit démis de ses fonctions à la tête de la Commission Internationale Contre l’Impunité au Guatemala (CICIG). Au même moment, au Guatemala, le Ministère public (MP), accompagné de la CICIG, présentait une demande de jugement préalable pour lever l’immunité du président Morales, pour financement électoral illicite.

p.2-3

Face à cette accusation, le dimanche 27 août, via une vidéo sur Twitter, le président Jimmy Morales a déclaré le commissaire de la CICIG persona non grata et a exigé son expulsion immédiate du pays. Cette décision n’a pas été mise en œuvre puisqu’elle a été jugée inconstitutionnelle par la Cour constitutionnelle du pays (à trois voix contre deux).

par Elise Lobbedez

p. 4-5

De son côté, la Cour suprême de justice a validé la levée de l’immunité du président Morales, avant que celle-ci ne soit invalidée par le Congrès. Les 105 votes favorables requis pour lever l’immunité du président n’ont pas été atteints : seuls 25 députés ont voté pour, contre 99 contre.

Brèves

p. 6-7

Nouvelle tournée de défenseurs des droits humains guatémaltèques

Impunité d’aujourd’hui, justice de demain ?

Collectif Guatemala 21 ter, rue Voltaire Collectif Guatemala 75011 Paris - France 21 ter, rue Voltaire Tel: 01 43 73 49 60 75011 Paris - France collectifguatemala@gmail.com Tel: 01 43 73 49 60 collectifguatemala@gmail.com Direction de publication: www.collectifguatemala.org Isabelle Tauty Chamale, ISSN 1277de51publication 69 Directrice :

Isabelle Tauty Chamale Ont ISSNparticipé 1277 51 à 69ce numéro : Kim Aumonier, Floriane Basile, Marion Bourzeau, Ont participé à ce numéro : Morgan Sofia Dagna, Bérénice Calise, Boukaré, Amandine Amandine Victoire Grandjean, Grandjean, Vanessa Góngora, Guillonneau, Elise Lobbedez, Marilyne Griffon, Sandra LengJulia Maunder, wiler, Thibaud Marijn,Geoffrey Zuleika Renimel, IsabelleTauty, Tauty,Martin Jordi Romero, Isabelle Tercero Willaume.

Quelques jours après, le 13 septembre 2017, les députés ont adopté la réforme des articles 50 et 51 du Code pénal afin de modifier les termes qui régissent la commutation des peines. La population guatémaltèque a manifesté son mécontentement devant le Congrès de la République afin de révoquer les modifications faites à ces articles, qui favorisent les personnes accusées de corruption en permettent de diminuer leurs peines ou en substituant des peines de prisons par le paiement d’amendes. Grâce à la pression citoyenne, cette réforme a été annulée. Cependant, les citoyennes et citoyens guatémaltèques, ainsi que les organisations de défense des droits humains continuent d’être préoccupées par un « agenda législatif en faveur de l’impunité ». L'enchaînement de ces événements a entraîné une importante crise politique et institutionnelle qui a fortement affecté le gouvernement de Jimmy Morales. De nombreux ministres tels que ceux de communication et de santé ont présenté leur démission. L’image du mandataire au niveau international a également été affectée. Les pays qui supportent les actions menées par le Ministère public et la CICIG craignent que la lutte contre la corruption et contre l’impunité ne veuille pas être poursuivie par l’actuel gouvernement du fait que de nombreux cas commencent à toucher des grands entrepreneurs et politiciens influents tels que le maire de la capitale du pays Alvaro Arzú. Actuellement, le président et le gouvernement subissent une forte pression citoyenne pour que la lutte contre la corruption se poursuive, et une grande partie de la population manifeste son support à l’enquêteur des Nations Unies, Iván Velázquez. Dans les manifestations citoyennes des derniers mois, on pouvait ainsi lire des panneaux du type « Ce n’est pas Jimmy, ce n’est pas Iván, c’est le Guatemala contre l’impunité ». Face à ce contexte, le Collectif Guatemala et ses partenaires le Collectif Solidarité Guatemala de Toulouse, France Amérique Latine et Terre des hommes France ont publié un communiqué en septembre afin d’exiger notamment que le respect des droits humains soit au cœur du processus de résolution de la crise que traverse le pays. (Retrouvez le communiqué sur http://bit.ly/2zc9i28).■ Solidarité Guatemala n°223 novembre 2017

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Actualités Nouvelle tournée de défenseurs des droits humains guatémaltèques Entre le 27 novembre et le 11 décembre 2017, le Collectif Guatemala et ses partenaires organisent une nouvelle tournée européenne de défenseurs des droits humains guatémaltèques. Nous recevrons Fausto Sánchez Roblero et Rolando López Crisóstomo, invités pour témoigner de la répression et criminalisation engendrées par l’entreprise Hidro Salá, qui tente d’implanter un projet de centrale hydroélectrique sur le territoire de la municipalité de San Pablo (département de San Marcos), sans le consentement de la population locale, majoritairement maya Mam. La tension dans cette région a augmenté à partir de 2014 et depuis ce ne sont pas moins de douze personnes qui ont été mises en examen et incarcérées. Fausto Sánchez Roblero, innocent, a passé deux ans et trois mois en prison.

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Huehuetenango, San Marcos, Retalhuleu et Quetzaltenango. L’État du Chiapas [Mexique] fait aussi partie du territoire Maya Fausto Sánchez : Mon nom est Fausto Sánchez Mam. Un autre des droits systématiquement violés par l’État Roblero. Je viens d’un hameau de la municipalité de guatémaltèque est le droit à la consultation. Car quand l’État San Pablo, département de San Marcos et je suis un guatémaltèque accorde des licences minières et de construction de barrages hydroélectriques, il est obligé de consulter les des ex-prisonniers politiques de la municipalité de San Pablo. peuples, afin de savoir si nous sommes d'accord ou Rolando López : Je suis non avec le développement Rolando López Crisóstomo de ces projets extractifs. de nationalité Maya Mam, Mais il ne le fait pas, donc il de San Marcos. Je suis viole les droits des peuples membre du Conseil Mam de originaires. Il y a également Te Txe Chman du une forte criminalisation département de San envers les leaders Marcos et de l'Association communautaires, les pour le développement autorités communautaires intégral du peuple Maya et les autorités ancestrales, Ajchmol, des institutions comme l'a précisé mon propres au peuple Mam, qui camarade Fausto, qui fait font partie du peuple et des © Marie Perreti partie des autorités luttes dans le département ancestrales du peuple de San Marcos. Maya Mam de San Pablo, tout comme Oscar Sánchez Pourriez-vous expliquer qui fait aussi partie de au public européen © Collectif Guatemala l'Assemblée ancestrale du quelles sont vos luttes Rolando López et Fausto Sánchez Conseil Mam au niveau du pour la défense du département. Don Fausto est territoire et quelle est la déjà acquitté mais Don Oscar est toujours accusé [en liberté situation en termes de droits humains ? F. S. : Notre lutte est toujours en défense des droits humains. conditionnelle]. Nous exigeons de l’État qu'il nous reconnaisse et qu'il nous respecte en tant que peuple légitime, et comme peuple originaire, Quelles sont les revendications des communautés ? et qu'il respecte notre territoire et les biens qui s'y trouvent. Notre F. S. : Nous exigeons d’être respectés. On nous impose des territoire n'a pas été respecté, nos autorités (ancestrales) n'ont mégaprojets et de nombreuses lois, qui vont à l’encontre du pas été respectées. Il y a de graves violations des droits humains. développement et de notre culture. Dans notre communauté, nous C’est pourquoi nous nous sommes mobilisés pour défendre la exigeons que l'auto-détermination de notre peuple soit respectée. légitimité de nos droits. R. L. : En tant que peuples originaires et peuple Maya Mam, il R. L. : Je déplore les violations des droits humains collectifs et s’agit de revendiquer, de défendre et de positionner notre territoire individuels des peuples originaires, des défenseur.e.s des droits comme nationalité Maya Mam mais également de faire valoir et de humains, des organisations sociales, des autorités ancestrales reconstituer notre autorité ancestrale pour défendre la vie, la des peuples. Un des droits fondamentaux que nous défendons est Terre-Mère et le territoire. Nous sommes les instances légitimes celui du territoire. Nous, de nationalité Maya Mam, disposons de des peuples, qui doivent être consultés. Consultés non pas par les notre propre territoire. Celui-ci a été divisé de manière entreprises, mais par l’État du Guatemala, et ceci, en respectant administrative par l’État guatémaltèque en quatre départements : nos coutumes, les standards internationaux, comme la convention 2

ouvez-vous commencer par vous présenter ?

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Actualités 169 [de l’OIT], et le code municipal. La consultation est un principe et un droit fondamental des peuples. Comment est la situation depuis la libération des prisonniers politiques en mars 2017 ? F. S. : C'est vraiment difficile à expliquer, car c'est une torture psychologique que nous vivons – et notamment que moi j'ai vécu – perpétrée par l’État guatémaltèque. Je dis parfois que ces faits de répression planifiés et dirigés depuis l’État nous rappellent les mécanismes et la logique mis en place durant l'époque du conflit armé parce que ce sont les mêmes tactiques. Aujourd'hui l’Etat n'a plus recours à la torture physique mais à la torture psychologique. R. L. : En 2014, les camarades ont été détenus. Depuis 2014 environ, il y a eu douze prisonniers. Mais l’un d’eux, Fausto Sánchez, a été emprisonné plus de deux ans, deux ans et trois mois, sans avoir commis de délit. Il a été acquitté, de même que d’autres camarades. Aujourd’hui, six sont sortis de prison. Grâce à notre lutte. Une grande lutte et beaucoup de travail. Coordonner, faire des alliances avec d'autres organisations, comme les avocats, comme ACOGUATE, comme la Commission internationale de juristes, Protection international, l'Association des avocats Mayas, le Cabinet d’avocats des droits humains... Et d'autres qui nous ont soutenus. Il en reste toujours quatre en prison, et deux accusés : les camarades Oscar et Licardi, qui bénéficient de la liberté conditionnelle, mais dont on ne sait pas quand auront lieu les procès. Quel est le rôle du Conseil Maya Mam et de l'Association pour le développement intégral Maya Ajchmol ? R. L. : L'Association pour le développement intégral Maya Ajchmol et le Conseil Maya Mam sont des institutions propres au peuple Mam, elles font partie intégrante du peuple. Ce qui se passe à San Pablo n'affecte pas seulement le peuple Mam de cette municipalité, mais tout le peuple Mam du département de San Marcos. Cela touche tout le peuple Maya et les peuples qui cohabitent à San Marcos : les Sipacapenses, le peuple K’iche’, le peuple métis. Ça affecte aussi tout le peuple Maya Mam, celui d'ici, celui du Chiapas, et tous les peuples originaires qui défendons notre vie. Nous faisons toutes et tous partie de cette lutte, les institutions, les organisations, les autorités ancestrales. Mais il y a aussi d'autres organisations à San Marcos, comme par exemple le Mouvement des travailleurs paysans, le FRENA, la Jeunesse rouge, le Conseil Mam, la Pastorale sociale etc. Elles font aussi partie de la lutte pour la défense des droits humains. Qu’attendez-vous de cette tournée ? F. S. : De faire connaître réellement la répression dont nous souffrons ici comme peuples légitimes, comme peuples authentiques. Car les médias de l’État guatémaltèque, et tous les médias officiels ici au Guatemala, sont proches des classes au pouvoir. Les informations qui sortent de notre pays disent autre chose. Mais ici, nous vivons une dure réalité, vraiment. Il y a des martyrs, il y a une souffrance, un calvaire vécus par le peuple ici au Guatemala. Donc je pense que c'est important de faire

connaître ce que nous vivons, et ce que j’ai vécu en chair propre. R. L. : Nos attentes sont de faire connaître les violations des droits humains vécues par le peuple Mam à San Pablo et dans le département de San Marcos de la part de l’État et des entreprises transnationales comme Hidro Salá. Par ailleurs, nous savons qu'il y a des fonds publics français dans le projet Hidro Salá. Nous voudrions donc aussi le faire savoir, car peut-être que personne ne sait (ou peut-être que si) ce que génère la France en faisant ces investissements : la violation des droits humains des peuples de San Pablo, San Marcos. Nous voulons faire connaître cela au peuple européen mais aussi faire prendre conscience aux gens qu'il faut qu'ils nous aident à informer leurs compatriotes, pour que nos droits légitimes cessent d'être violés. Nous voudrions aussi faire prendre conscience aux diplomates, aux politiques, aux autorités françaises qu'il est également important de maintenir ce lien, cette alliance avec le Guatemala, comme vous le faites, vous, les organisations des droits humains, en défendant nos droits et non pas en les violant. Nous voulons donc maintenir cette relation d'harmonie, de justice et de paix entre les peuples et les pays. Pourriez-vous nous dire quelques mots sur le cas de la mine Marlin ? R. L. : C'est un autre problème que nous avons depuis 2002 : l'extraction minière à San Miguel Ixtahuacán, dans le territoire de la nationalité Maya Mam. Nous avons également été violentés dans nos droits fondamentaux à cause de cette exploitation minière, même si aujourd'hui elle est en processus de fermeture. Nous déplorons que l'entreprise et l’État du Guatemala n'assument pas leur responsabilité pour les dommages occasionnés dans la vie du peuple Mam de San Miguel Ixtahuacán. Voulez-vous ajouter quelque chose ? F. S. : Nous sommes criminalisés uniquement pour défendre notre Terre-Mère, un droit qui est légitime et qui est un droit humain. Un droit qui nous permet de réclamer que la consultation communautaire soit respectée. Car nous avons le droit d'être informés et d'être consultés. Mais malheureusement, l’État du Guatemala ne le fait pas. Ceux qui sont chargés de faire respecter les lois devraient être ceux qui les respectent en premier, mais ici au Guatemala, c'est tout le contraire. Car ce sont les premiers à les violer. R. L. : Je remercie le Collectif Guatemala en France pour cet effort et pour ouvrir ces espaces, parce que nous croyons qu'il est fondamental de renforcer cette alliance entre peuples originaires, entre peuples amis, entre pays amis pour chercher la paix. Au Guatemala, nous avons besoin de beaucoup de soutien, de beaucoup d'influence internationale pour que les choses changent. Donc oui, nous avons besoin de soutiens et de l'accompagnement international car aujourd'hui, au Guatemala, nous vivons une crise politique et économique dans laquelle les droits humains sont très peu respectés. C'est pour cela que nous demandons spécifiquement cette fraternité entre peuples.■

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Actualités Impunité d’aujourd’hui, justice de demain ? par Elise Lobbedez

Depuis plus d’un an, un groupe d’une trentaine d’acteur.rice.s du pays travaille sur une réforme de la Constitution, dont l’objectif principal est de réformer le système de justice afin de garantir son indépendance et sa professionnalisation. Un secrétariat technique, composé du Ministère public, de la CICIG, du Bureau du Procureur des Droits Humains et du Bureau du Haut-Commissaire pour les Droits de l’Homme de l’ONU, a compilé des propositions de réformes des dix dernières années. La proposition du secrétariat technique a été acceptée par le président Jimmy Morales et les présidents de la Cour suprême de justice et du Congrès, avant d’être étudiées et débattues pendant plus de six mois, par des acteur.rice.s de la société civile de tout le pays, réuni.e.s autour de tables-rondes et dans des commissions de travail. Malgré ce travail participatif important, la discussion est paralysée depuis le mois de juin.

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éforme constitutionnelle : l’épineuse question de la justice autochtone

Cette immobilisation du débat remonte pour l’essentiel à la dernière session plénière de 2016 au Congrès, où apparaît la proposition de réforme de l’article 203 qui fut tant commentée par la suite. Actuellement, la Cour suprême de justice ainsi que ses tribunaux détiennent l’exclusivité dans les processus de décisions juridiques. Depuis de nombreuses années cependant, les autorités autochtones ont déjà recours à leur propre justice, de manière autonome. Celle-ci s’applique à l’échelle du village et dans 95% des cas, traite de la délimitation des terres, de la violence familiale ou de la pension alimentaire.1 Les délits graves sont automatiquement remis à la juridiction nationale. Si seulement 10% des municipalités du pays sont dotées d’un bureau du procureur,2 ces élu.e.s autochtones, qui de manière générale n’ont aucun lien avec la politique, pourraient bien être l’une des clés pour pallier un système juridique enrayé par de lourdes procédures administratives. D’un point de vue pratique, en plus de soulager les tribunaux nationaux, cette justice permet des économies conséquentes pour l’État grâce à son fonctionnement basé sur le bénévolat. Plus inclusive et plus rapide, elle met également l’accent sur la paix sociale puisque la communauté est au cœur des principes de la culture autochtone.3

@Hemeroteca PL/Prensa Libre

Lors d’une manifestation pour demander l’approbation des réformes.

Ainsi, la réforme de l’article 203 propose l’intégration du pluralisme juridique afin de reconnaître officiellement une pratique tolérée 4

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dans les faits, à condition que celle-ci reste compatible avec les droits humains et les droits fondamentaux établis par les textes nationaux.4 Elle marque un pas vers une plus ample intégration de la culture autochtone qui a déjà été fait dans plusieurs pays d’Amérique latine, tels que la Colombie et la Bolivie, afin de réhabiliter les coutumes étouffées d’une partie de sa population et de panser les plaies encore ouvertes liées à un passé militariste. Des intérêts économiques au cœur de la polémique Bien qu’à première vue elle ne semble pas polémique, puisque déjà mise en place dans les faits, la justice autochtone a fait couler beaucoup d’encre. Pour certains grands groupes économiques industriels, les enjeux sont de taille. La cosmogonie maya fait en effet la part belle au respect de l’environnement. En cas de réforme de l’article 203, les entreprises d’exploitations minières devraient théoriquement s’en remettre aux autorités autochtones en cas de désaccords, notamment sur la sensible question du contrôle des terres. S’ensuit alors une féroce campagne de désinformation de la part des groupes conservateurs afin de préserver leurs intérêts économiques. Ils assument entre autres que l’application de cette justice laisserait la porte ouverte à de nombreuses dérives telles que l’autorisation des lynchages collectifs. Pour les défenseur.e.s de la réforme, cette campagne témoigne d’une interprétation plus qu’éloignée de la proposition, voire même d’une remise en cause de l’article 66 de la Constitution qui spécifie « la reconnaissance, le respect et la promotion des formes de vie, coutumes, traditions et formes d’organisation social des communautés autochtones ».5 C’est également sans compter l’Accord sur l’identité et les droits des peuples autochtones, signé au moment des Accords de Paix, qui promeut « le développement de normes légales qui reconnaissent le maniement des affaires internes par les communautés autochtones (…) toujours compatibles avec les droits fondamentaux des systèmes judiciaires nationaux et avec les droits humains reconnus à l’international ».6 Ce cas souligne alors la prévalence des intérêts économiques sur les droits des populations rurales dans le cadre judiciaire guatémaltèque et le chemin qu’il reste encore à parcourir vers davantage de paix sociale et culturelle.


Actualités Réforme de la Constitution : un processus de construction collectif

importe le pouvoir politique que nous voulons constituer, il faut que ce soit avec les organisations autochtones ».11

En mars 2017, 35 organisations de la société civile, urbaines et rurales, décident de s’allier officiellement sous le nom d’Alianza por las reformas et pointent du doigt l’utilisation de l’article 203 pour bloquer l’intégralité du processus de discussions des modifications constitutionnelles. Le même mois, les autorités autochtones signent un communiqué demandant le retrait de la discussion sur cet article afin de continuer l’avancement des réformes.7

La mort des réformes constitutionnelles ? Depuis le 17 mai 2017, soit maintenant six mois, les député.e.s ne se sont plus réuni.e.s en plénière afin de débattre des propositions de réformes. Une tentative de relance a été initiée en août, sans résultat. D’aucuns annoncent ainsi la « mort » des réformes constitutionnelles au Congrès, faute de volonté politique de la part des député.e.s.12 Le Procureur des Droits Humains, Jordán Rodas, a d’ailleurs souligné leur manque de sérieux sur cette question. Le coup d’éclat de la CICIG – qui a demandé la levée de l’impunité de Jimmy Morales au mois d’août –, n’a donc pas permis un renouveau des discussions. Au contraire, l’implication de la Commission dans le secrétariat technique qui a travaillé sur la proposition de loi a été utilisée comme argument pour discréditer le projet. Jimmy Morales, qui avait pourtant lui-même requis la participation de la CICIG, a ainsi déclaré que son commissaire, Iván Velásquez, « aurait essayé de faire pression sur les députés du Congrès par différents moyens afin que soient approuvées les réformes constitutionnelles, sans laisser place aux débats et aux procédures institutionnelles inscrites dans la loi »13.

@ La Hora

28 novembre 2016, Session plénière de discussion des réformes constitutionnelles. « L’État est toujours coopté. #Approuvezlesréformes »

« Lorsqu’on a manifesté, on a manifesté ensemble. Lorsqu’on a perdu, on a perdu ensemble. Lorsqu’on a pleuré, on a pleuré ensemble ». Ces mots d’Alvaro Montenegro soulignent bien l’effort de construction collectif initié lors de ce processus. Sous l’étendard d’Alianza por las reformas, des groupes autochtones tels que celui des 48 Cantons ou des Mairies autochtones, s’associent avec un nombre de collectifs urbains de classe moyenne, pour la plupart issus des manifestations de 2015, tels que USAC es Pueblo, Justicia Ya ou encore La Batucada del pueblo. Ces derniers, comme le montre Diego Padilla dans une analyse des articles d’opinion de la revue de l’Université Landívar,8 ont connu un éveil de leur conscience politique lors de ces mobilisations, ce qui a initié une forme d’idéologie démocratique au sein de ce groupe social. Manque de structuration dans la stratégie et la vision pour le sociologue Virgilio Alvarez Aragón,9 ou racisme inhérent et divisions entre urbains et ruraux pour l’anthropologue et journaliste Irma Velásquez Nimatuj,10 le mouvement de 2015 s’était essoufflé et n’avait pas su se concrétiser. L’Alianza por las reformas tendrait cependant à prouver que ces groupuscules ont appris de leurs erreurs et ont commencé un travail à plus grande échelle. Gabriel Wer, l’un des leaders du mouvement Renuncia Ya en 2015 et aujourd’hui membre de Justicia Ya me confiait d’ailleurs en juin de cette année « nous sommes en train de comprendre que peu importe la proposition que nous faisons, peu

Les réformes constitutionnelles se sont ainsi diluées dans la crise politique et institutionnelle évoquée dans notre édito. Mais face au gel des discussions sur les réformes constitutionnelles, aux scandales de corruption qui éclaboussent le président du Guatemala et d’autres personnes haut-placées, aux initiatives des député.e.s pour protéger les hommes et femmes politiques corrompus en réformant les articles 50 et 51 du Code pénal, la société civile ne se décourage pas et s’est rapidement organisée autour du slogan contre le « Pacte des Corrompus ».■ 1.« Buscan reconocimiento de la justicia indígena », Prensa Libre, 15.02.2017, http:// bit.ly/2wD9Z6W 2. Op. Cit 3. Javier Estreda Tobar, « Cinco beneficios del derecho indígena para los mestizos », Nómada, 22.02.2017, http://bit.ly/2mbTTcd 4. Análisis y propuesta a reformas a la constitución política de la república de Guatemala en materia de Justicia, http://bit.ly/2gkGAId 5. Traduction de « Guatemala está formada por diversos grupos étnicos entre los que figuran los grupos indígenas de ascendencia maya. El Estado reconoce, respeta y promueve sus formas de vida, costumbres, tradiciones, formas de organización social, el uso del traje indígena en hombres y mujeres, idiomas y dialectos. », Constitution du Guatemala, http://bit.ly/2vwCYFx 6. El Acuerdo de Identidad y Derechos de los Pueblos Indígenas, p. 76, http://bit.ly/2iCLjWl 7. Ferdy Montepeque, « Autoridades ancestrales piden retiro de reforma al Artículo 203 », El Periódico, 09.03.2017, http://bit.ly/2xGRxXO 8. Diego Padilla, « La ideología ciudadana : análisis de discurso de las columnas de opinión de Brújula sobre las manifestaciones multidinarias del 2015 », Irrupción social : algo cambió. Numéro spécial de Brújula 9. Virgiolio Alvarez Aragón, La revolución que nunca fue, Guatemala, Serviprensa, 2016 10. Mikaël Faujour, « Guatemala, trop de divisions pour une révolution », Le Monde diplomatique, 02.16, http://bit.ly/2lzSuwn 11. Entretien avec Gabriel Wer, 22’30, le 13.07.2017 12. Manuel Hernández Mayén, « Congreso abandona interés por reformar el sector Justicia », Prensa Libre, 10.11.2017, http://bit.ly/2j9LDsw 13. Luisa Fernanda Rodríguez Quiroa, « La agonía de las reformas constitucionales », Plaza Pública, 08.09.17, http://bit.ly/2jGp2aS

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Brèves Quatre femmes prix Nobel de la paix en soutien à la résistance contre la mine San Rafael

Le 26 octobre dernier, quatre femmes prix Nobel de la paix se sont rendues dans la municipalité de Casillas dans l'est du Guatemala, pour montrer leur soutien à la résistance au projet de mine San Rafael de l'entreprise canadienne Tahoe Resources. Rigoberta Menchú (Guatemala), Tawakkol Karman (Yémen), Shirin Ebadi (Iran) et Jody Williams (Etats-Unis) se sont unies pour exprimer leur solidarité avec les communautés affectées par les activités de la mine San Rafael, troisième plus grande mine d'argent au monde. Outre les violences policières de juin et juillet contre le blocus, une campagne de diffamation a été lancée contre la résistance au projet minier pour délégitimer son action. Plusieurs groupes de soutien à la mine ont publié de fausses informations sur les réseaux sociaux. Il a notamment été affirmé que la résistance était armée et violente. De plus, de nombreux communiqués publiés dans divers médias ont insisté sur la perte économique pour les habitants de la région. Il a également été dit que les quatre femmes prix Nobel de la paix venaient pour négocier une solution pacifique au blocus, information réfutée par les premières intéressées qui ont réaffirmé leur soutien à la résistance. Le 24 août, la Cour constitutionnelle du Guatemala a confirmé la suspension de la licence d’exploration et d’exploitation de la mine, après avoir ordonné une suspension provisoire le 5 juillet. Cependant le 9 septembre, la Cour suprême de justice a émis une résolution ambigüe : d'un côté, sa sentence oblige l'Etat à effectuer la consultation du peuple Xinca, mais de l'autre elle révoque la suspension de la mine. La résistance, au travers du Centre d'action légale environnementale et sociale (CALAS), a fait appel de cette décision devant la Cour constitutionnelle. Le projet minier reste suspendu jusqu'à ce que cette dernière émette une nouvelle résolution.

Recrudescence des discours nationalistes A défaut de vrais arguments, « l'Unité », « la Nation » et « la Souveraineté » sont les étendards et les boucliers derrière lesquels les politiciens et les entrepreneurs accusés de corruption se défendent. Ces symboles, faisant appel aux émotions et à la ferveur la plus enracinée et aveuglante de la population, sont mobilisés à chaque discours par le président, par le maire de la ville de Guatemala, par les député.e.s et par les personnes incarcérées pour corruption. Ces bannières, présumées sacrées et immuables, justifient les arguments complotistes d'une supposée invasion étrangère et d'une idéologie – communiste – internationale qui seraient en train de politiser la justice au Guatemala. Elles justifient également l’idée de polarisation de la société guatémaltèque, qui aurait été jusque-là unie, intégrée, homogène. Le peuple, la souveraineté et la nation méritent alors d’être défendus à tout prix : « J’ai signé la paix, mais je peux aussi faire la guerre » a ainsi proclamé Alvaro Arzú, maire de la ville du Guatemala, en soutien à la décision du président d’expulser Iván Velásquez du pays. 1 Quant à Jimmy Morales, il s’est comparé à un militaire franquiste dans un discours au Congrès. 2 Chacun semble ainsi prêt à prononcer les pires discours afin de ne pas mettre les pieds en prison. Et, malheureusement, il semble que cela fonctionne. 1. Iván Velásquez est le commissaire de la Commission Internationale contre l’Impunité au Guatemala (CICIG). 2. Andrea Domínguez, « Jimmy Morales se compara con militar franquista en encendido discurso en el Congreso », Guatevision, 13.09.2017 , http://bit.ly/2jbhuJj

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Brèves Créer des liens inter-associatifs Activités du Collectif Guatemala — Septembre/décembre 2017 Femmes, violences, résistances Le 30 septembre 2017, deux membres du Collectif Guatemala ont participé à la « Journée contre les violences d’Etat au Mexique » au Comptoir Général à Paris. Ce moment a permis à différents mouvements en faveur de la justice en Amérique Latine de se rencontrer. Suite à une projection sur les disparitions forcées au Mexique, « Portrait d’une recherche » d’Alicia Calderón, le collectif Ayotzinapa a présenté le cas des 43 étudiants disparus de l’Ecole Normale Rurale d’Ayotzinapa, il y a deux ans déjà, le 26 septembre 2014. Le Collectif Guatemala a été invité à présenter le cas de 56 adolescentes qui ont été enfermées et brûlées dans le foyer pour mineur.e.s Hogar Seguro au Guatemala le 8 mars dernier. 41 d’entre elles ont péri ce jour-là ou dans les jours qui ont suivi. L’occasion a aussi été donnée au Collectif Guatemala d’expliquer ce qu’est l’accompagnement international et de présenter à la vente des objets d’artisanat guatémaltèque. La soirée s’est conclue par un concert de cumbia qui a remporté un vif succès. Le 6 octobre 2017, une autre bénévole du Collectif Guatemala a participé à la rencontre « France-Colombie tou.te.s uni.e.s contre le féminicide », organisée par Terre des Hommes France. L’objectif de la soirée était de répondre à différentes questions telles que « Pourquoi le féminicide est si important en Amérique Latine ? », « Comment et pourquoi les pays d’Amérique latine ont réussi à pénaliser le féminicide? », « Est-ce que les choses ont changé depuis ? ». Sofia Dagna, représentante du Collectif Guatemala et doctorante à l’EHESS a évoqué la Loi sur le féminicide et autres formes de violence contre les femmes adoptée au Guatemala en 2008, avant de décrire les discriminations et difficultés en tous genres que rencontrent les femmes guatémaltèques, notamment les femmes autochtones, lorsqu’elles s'adressent à la justice. La conclusion de sa prise de parole a porté sur les femmes défenseures des droits humains victimes de « feminicides politiques », c’est-à-dire assassinées à la fois pour être femmes et pour être défenseures des droits humains. Droits des peuples contre l’extractivisme et les mégaprojets Le Collectif Guatemala a initié un travail inter-associatif avec neuf autres associations afin de favoriser l’échange d’expériences sur la problématique de la défense du territoire en Amérique latine et dans le reste du monde. Avec le Centre international de culture populaire, la section françaises des Brigades de paix internationales, Autres brésils, France Amérique Latine, De la plume à l’écran, le CSIA-Nitassinan, l’Aitec, la Fondation France Libertés et le Collectif Tany pour la défense des terres malgaches    

nous avons mis en ligne un agenda des collectifs, associations et organisations mobilisés en France et en Europe pour le climat et les droits humains et contre l’extractivisme et les mégaprojets (http://bit.ly/2B08jD3) nous avons participé et sommes intervenus aux journées d’étude de France Amérique Latine « Extractivisme et mouvements sociaux » nous avons invité Anna Bednik à présenter son livre Extractivisme — Exploitation industrielle de la nature : logiques, conséquences, résistances, à la librairie Quilombo, le mardi 21 novembre nous avons organisé la soirée « Défendre le climat et les droits humains face aux multinationales », le 22 novembre au CICP à Paris. Victoire Guillonneau, membre du Collectif Guatemala, y a présenté les similitudes entre les résistances face à l’imposition de mégaprojets miniers au Guatemala et en Allemagne.

Nouvelle tournée de défenseurs des droits humains guatémaltèques en France Grâce au soutien financier du CCFD-Terre Solidaire, du Secours Catholique — Caritas France, du Barreau de Paris, de la fondation Un monde par tous et de Non-Violence XXI, le Collectif Guatemala et ses partenaires organisent une nouvelle tournée européenne de défenseurs des droits humains guatémaltèques entre le 27 novembre et le 11 décembre 2017. Nous recevrons Fausto Sánchez Roblero et Rolando López Crisóstomo, invités pour témoigner de la répression et criminalisation engendrées par l’entreprise Hidro Salá, qui tente d’implanter un projet de centrale hydroélectrique sur le territoire de la municipalité de San Pablo (département de San Marcos), sans le consentement de la population locale, majoritairement maya Mam. Plusieurs événements publics sont prévus à Toulouse, Rennes et Paris les 1, 5, 7, 9 et 10 décembre. Tenez-vous informé.e.s via notre liste de diffusion, notre site Internet et notre page Facebook.

Appel à dons — Le Collectif Guatemala a besoin de vous ! Depuis 2002, le Collectif Guatemala a bénéficié d’un emploi aidé pour sa coordinatrice/son coordinateur salarié.e. En 2018, la probable suppression de ce financement public représente, pour un mi-temps, un manque à gagner d’un peu plus de 3 000 euros. Nous invitons nos donatrices et donateurs qui se sont toujours montré.e.s fidèles et généreux.ses à nous aider à compenser cette perte. Votre soutien nous permettra d’assurer nos activités pour l’année prochaine : sélection, formation et envoi de volontaires sur le terrain pour la protection des défenseur.e.s des droits humains, publication d’information approfondie sur le Guatemala à travers notre bulletin, organisation d’une nouvelle tournée de défenseur.e.s des droits humains guatémaltèques pour poursuivre nos campagnes de plaidoyer, maintien de notre travail inter-associatif. Le Collectif Guatemala étant association d’intérêt général, pour tout don fait à l’association avant le 31 décembre, un reçu fiscal vous sera envoyé. Nous vous remercions pour votre générosité et vous souhaitons de belles fêtes de fin d’année.

Solidarité Guatemala n°223 novembre 2017

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Le Collectif Guatemala Qui sommes-nous ? Fondé en 1979 par des réfugiés guatémaltèques et des militants français, le Collectif Guatemala est une association loi 1901 de solidarité internationale. Il est constitué de bénévoles et de deux coordinatrices sur lesquels repose la vie de l’association. Depuis mars 2006, l’association a ouvert un bureau de coordination pour ses activités au Guatemala (accompagnement international et campagne de soutien aux militants luttant contre le pillage de leurs ressources naturelles).

Les activités du Collectif au Guatemala

Les activités du Collectif en France

● L’accompagnement international

● L'appui aux organisations de la société civile guatémaltèque qui luttent pour plus de justice et de démocratie

√ des populations autochtones victimes du conflit armé, impliquées dans des procès contre les responsables de crimes de génocide, crimes contre l’humanité, disparitions forcées et violations sexuelles, √ des personnes et organisations menacées du fait de leurs activités de défense des droits humains et des droits collectifs (droits des peuples autochtones et défense du territoire). Comment ? √ à la demande des groupes, victimes ou témoins menacés, √ en recherchant et en préparant des volontaires qui resteront au minimum 6 mois sur le terrain. Pourquoi ? √ pour établir une présence dissuasive, √ pour avoir un rôle d'observateur, √ pour relayer l'information. Les accompagnateurs/trices sont des volontaires majeur-es, de tous horizons, désirant s’engager sur le terrain. Des sessions d’information et de préparation ont lieu en France avant le départ. Au Guatemala, les accompagnateurs sont intégrés au projet international d’accompagnement ACOGUATE.

● L’outil vidéo √ réalisation de films documentaires comme outil de campagne et de sensibilisation, √ soutien à la diffusion de films documentaires à la capitale Ciudad de Guatemala et dans les communautés au Guatemala. Merci à nos partenaires:

√ en relayant des dénonciations de violations des droits humains, √ en organisant des campagnes pour soutenir leurs revendications, √ en recherchant des financements pour soutenir leurs projets, √ en recevant en France et en Europe des représentant-es de différentes organisations pour leur permettre de rencontrer des décideurs politiques ainsi que d’autres mouvements sociaux et de défense des droits humains.

● L’information et la sensibilisation du public français Sur quoi ? √ la situation politique et sociale au Guatemala, √ la situation des droits humains, √ l'action des organisations populaires, autochtones et paysannes. Comment ? √ par la diffusion d’une lettre d’information bimestrielle, Solidarité Guatemala, √ par l'organisation ou la participation à des conférences, débats, projections documentaires, √ par des réunions mensuelles ouvertes à toute personne intéressée, √ par la diffusion d’informations via les réseaux sociaux (Twitter, Facebook), √ par l’organisation de réunions de plaidoyer.

● Le travail en réseau avec différents types de partenaires présents au Guatemala √ associatifs, √ diplomatiques.

Contact: collectifguatemala@gmail.com

ADHÉSION / ABONNEMENT Le Collectif Guatemala vous propose plusieurs formules de soutien : 

Adhésion au Collectif, permettant de recevoir la Lettre d’information - Solidarité Guatemala

23 €

Adhésion à tarif réduit (étudiants, chômeurs etc. joindre justificatif)

15 €

Don, un soutien supplémentaire pour nos activités

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Total :

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Nom .................................................................................... Prénom ....................................................................................................... Adresse ..................................................................................................................................................................................................... Code Postal ...................................................... Ville ............................................................................................................................... Téléphone ......................................................... Courrier électronique ....................................................................................................

□ Je souhaite être informé(e) par e-mail des activités du Collectif Guatemala □ Je souhaite faire partie du Réseau d’alertes urgentes électronique Les dons et cotisations peuvent être déductibles des impôts à hauteur de 66%.

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Solidarité Guatemala n°223 novembre 2017

Chèque à l’ordre du Collectif Guatemala, à envoyer à l’adresse suivante: Collectif Guatemala 21ter, rue Voltaire 75011 Paris


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