Solidarité Guatemala 220

Page 1

Numéro 220 Mars 2017 Lettre d’information du Collectif Guatemala

Edito Par Marion Bourzeau

À

Sommaire

Edito:

p.1

par Marion Bourzeau

Accords de paix : vingt ans de corruption et d’exploitation. Entretien avec Virgilio Álvarez Aragón par Cyril Benoit

p.2-3

De l’armée en temps de paix par Geoffrey Renimel

p. 4-5 Brèves

p. 6-7

Collectif Guatemala 21 ter, rue Voltaire Collectif Guatemala 75011 Paris - France 21 ter, rue Voltaire Tel: 01 43 73 49 60 75011 Paris - France collectifguatemala@gmail.com Tel: 01 43 73 49 60 collectifguatemala@gmail.com www.collectifguatemala.org

Direction de publication: DirectriceTauty Isabelle de publication Chamale, : Isabelle ISSN 1277 Tauty 51 Chamale 69 ISSN 1277 51 69

Ont participé à ce numéro : Ont participé à ce numéro : Kim Aumonier, Cyril Benoit, Bérénice Boukaré, Amandine Marion Bourzeau, Grandjean, VanessaAmandine Góngora, Grandjean, Clara Le LengGac, Marilyne Griffon, Sandra Julia Maunder, Geoffrey wiler, Thibaud Marijn, Zuleika Renimel Romero, Isabelle Tauty, Martin Willaume.

l’occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, célébrée le 8 mars, le Collectif Guatemala souhaite rendre hommage à l'audace et au courage des nombreuses femmes guatémaltèques qui ont fait de l'engagement en faveur d'une société plus juste un axe central de leur existence.

Un engagement souvent payé au prix fort, parfois au sacrifice de leur vie, comme en témoigne l'assassinat récent de Laura Leonor Vásquez Pineda, tuée en janvier dernier d'une balle dans la tête à son domicile. Âgée de quarante-six-ans, cette dernière était membre du Comité pour la défense de la vie et de la paix de San Rafael Las Flores, qui s'oppose au projet minier de l'entreprise San Rafael, filiale de l’entreprise canadienne Tahoe Ressources. Comme beaucoup d'autres, cette société, qui opère dans le cadre d'une légalité particulièrement douteuse, n'a pas hésité à faire appel à des groupes armés privés pour tenter d'imposer par la force un consentement qu'elle ne pouvait obtenir par la négociation. L'exemple de l'activiste féministe et législatrice Sandra Morán nous rappelle à juste titre que la participation active des femmes aux mouvements de lutte et de résistance ne date pas d'aujourd'hui. Engagée très jeune aux côtés des groupes opprimés par la violence politique et économique, Sandra Morán a dû s'exiler en 1981, lorsque le cycle de répression atteint une phase particulièrement critique dans la capitale. De retour dans les années 1990, elle a pris part de façon décisive aux négociations des Accords de paix, contribuant à placer les questions de genre au centre des préoccupations. Le bilan est pourtant mitigé, puisqu'en dépit de l'inclusion dans les accords de deux cents clauses touchant aux droits des femmes, les violences perpétrées au cours du conflit armé à l'encontre des femmes ne firent pas l'objet d'une prise en compte spécifique. Il aura fallu attendre les recherches menées par la Commission de la vérité, la sentence du cas pour génocide en 2013 puis celle du cas Sepur Zarco en 2015, pour que soit reconnue l'ampleur de l'utilisation de la violence de genre et de l'esclavage sexuel pendant le conflit armé. Les nouvelles générations semblent bien déterminées à prendre la relève, comme en témoigne un entretien accordé à ACOGUATE par la jeune Elodia Castillo Vásquez, défenseure du territoire à la tête d'une municipalité autochtone. Son témoignage dit bien la difficulté qu'il y a à se faire une place dans la sphère civique ou militante lorsqu'on est d'abord reconnue comme fille, mère ou épouse, et que la règle serait plutôt de reléguer la participation féminine à un rôle auxiliaire et invisible. Si Elodia exprime parfaitement la fierté légitime que lui inspirent son engagement dans la lutte et ses responsabilités communautaires, elle s'empresse cependant de rappeler le défi que cela peut représenter : « ces jours-ci un homme de la communauté m'a dit : ʺJamais je n'aurais imaginé qu'une femme dirigerait la communautéʺ. Je lui ai répondu : ʺJe ne commande pas, nous prenons les décisions ensemble, de façon collectiveʺ. »■

1. Marion Deschamps, « Sandra Morán : "La paix n’a pas démantelé le patriarcat et le féminicide au Guatemala" », Collectif Guatemala, 07.03.17, http://bit.ly/2lEiWrR 2. ACOGUATE, « Une lutte inlassable pour les terres ch’orti’ », Collectif Guatemala, 08.03.17, http://bit.ly/2lEhaHf

Solidarité Guatemala n°220 mars 2017

1


Actualités Accords de paix : vingt ans de corruption et d’exploitation propos recueillis par Cyril Benoit

En décembre 2016, le Guatemala a célébré les vingt ans de la signature de l’Accord de paix ferme et durable entre le gouvernement guatémaltèque et la guérilla de l’Unité révolutionnaire nationale guatémaltèque (URNG). À cette occasion, le Collectif Guatemala et Terres des Hommes France ont organisé une conférence sur le thème « Guatemala, quel bilan vingt ans après les accords de paix ? », qui s’est tenue le 8 décembre à l’École des hautes études en sciences sociales à Paris, avec la participation de Gilles Bataillon (sociologue, directeur d’études à l’EHESS), Rafael Gallegos (Mouvement Tzuk Kim Pop) et Virgilio Álvarez Aragón. Sociologue, Virgilio Álvarez a vécu 18 ans en exil pendant le conflit, avant de rentrer au Guatemala, où il a notamment été directeur à la Faculté latinoaméricaine de sciences sociales (FLACSO) de 2008 à 2012. Actuellement professeur associé à l’Université de Stockholm, il étudie la démocratie dans les pays sortant de conflits armés, plus particulièrement en Amérique centrale et au Guatemala. Analysant de près l’actualité guatémaltèque, il est chroniqueur pour le journal Siglo 21 et le média indépendant (en ligne) Plaza Pública.

P

ourquoi et comment en est-on arrivé à la paix en 1996 ?

En 1990, la chute du mur de Berlin oblige à discuter de la paix. La guerre continuait à être motivée par la corruption du système, l’exclusion économique de la population et le manque de développement, mais il y avait également une hémorragie permanente, composée à 90% d’agressions de l’armée contre la société. En commettant ces crimes et en protégeant leurs auteurs, l’armée et l’Etat ont perdu toute légitimité. Des pressions commencent donc à se faire sentir pour que des négociations aient lieu et qu’une sortie au conflit soit trouvée. Quel est le contenu des accords de paix ? Ce qui a été signé à cette époque, c’est la paix ferme et durable. C’est-à-dire que, dorénavant, nous, les Guatémaltèques, n’allions plus prendre les armes pour contester le pouvoir, mais le faire dans le cadre de la démocratie.

Deux points ressortent néanmoins dans les accords : l’augmentation des impôts et une administration plus objective et honnête des ressources publiques. Mais, une fois la paix signée, le gouvernement Arzú a devant lui encore trois ans. Il s’agit d’un gouvernement et d’un parti d’entrepreneurs de droite et, avec l’impulsion donnée par les politiques d’ajustement structurel, tous les actifs de l’Etat sont vendus et il perd toute sa capacité financière. La protection sociale qui en découle est détruite : transports publics, énergie ©teleSUR électrique, téléphonie etc.

Cérémonie officielle au Palais national, le 29 décembre 2016

Si nous faisons une évaluation en tant que politiques – et Edelberto Torres-Rivas le dit assez crûment – la guérilla la moins cohérente, la moins tactique et donc la moins armée fut la guérilla guatémaltèque1. Mais le processus le plus sanglant a aussi été le guatémaltèque, c’est une grande contradiction. Je jette ici beaucoup la faute sur les guérilleros, mais il est évident que de multiples facteurs ont joué : dès le soulèvement armé, le secteur le plus dur de l’armée a décidé de faire de la lutte contreinsurrectionnelle un grand business. Les militaires de haut-rang ont vu dans le conflit le moyen de faire des affaires, pas de sauver le pays.

2

La signature de la paix est en fait l’établissement d’un large accord pour maintenir le développement et le fonctionnement du système politique et économique guatémaltèque dans le courant néolibéral. Il n’y a rien dans les accords qui se rapproche d’une vision progressiste ou libérale, au sens strict du mot. Il ne s’agit pas de libéralisme économique mais de néolibéralisme : maintenir le contrôle des comptes publics et de l’économie.

Solidarité Guatemala n°220 mars 2017

La gauche, qui aurait pu s’opposer à tout cela, était à ce moment un allié du gouvernement et ne l’a pas remis en cause. La guérilla imaginait en effet qu’elle allait gagner les élections suivantes et gouverner, que la population allait massivement la soutenir. Mais les accords de paix devaient être adoptés en tant que loi pour devenir obligation de l’Etat. Un référendum est donc organisé en 1997, lors duquel les accords sont rejetés. La raison est évidente : le référendum s’élargit, beaucoup de questions sont incluses et la droite et l’extrême-droite disent que la question de la terre ne les intéresse pas. Ces secteurs s’opposent également à l’éducation bilingue, à la plurinationalité etc. La défaite est donc considérable : 60% contre 40%. Les accords perdent ainsi le peu de force politique qu’ils auraient pu avoir.


Actualités Commencent alors les vingt ans de la paix.

provoque de grands conflits dans le pays.

Vingt ans qui seront caractérisés par l’approfondissement des politiques néolibérales, l’exclusion prononcée d’une partie de la société, la marginalisation des peuples autochtones, la réduction presque totale de la capacité d’investissement dans le pays, l’industrialisation forte et hautement qualifiée du secteur agricole (sucre et palmier à huile surtout), l’accaparement de l’eau à des fins spéculatives, et les mines à ciel ouvert. C’est cette évolution qui fait qu’aujourd’hui nous avons les maquila, les usines d'assemblage de produits destinés à l'exportation. Dans ce contexte, où tout est fait pour le bénéfice de l’exploitation internationale, la société guatémaltèque vit vingt ans d’exclusion sociale, sans politique de développement, ni même la moindre application des critères un tant soit peu progressistes contenus dans les accords de paix. Nous avons vécu vingt ans de réduction totale des bénéfices de la paix, de profonde corruption et d’exploitation.

Mais je crois néanmoins qu’il y a deux points importants. Le premier est l’apparition, de plus en plus robuste, des identités autochtones et une incorporation massive à la lutte politique. Une incorporation complexe, difficile, car nous n’avons pas réussi à comprendre, au moins idéologiquement, les affirmations de Severo Martínez dans La patria del criollo, à savoir la destruction de l’Indien comme catégorie économique et sociale3 et il y a donc une confusion. D’autre part, de nouvelles visions sont en train de surgir, dans la gauche et chez les jeunes, critiques des expériences passées, démythifiant les commandants de la guérilla, et par conséquent la construction de ce qui pourrait être une gauche plus « XXIème siècle ».

Dans ce contexte, comment expliquer la faible réaction des forces progressistes ? Ceci est dû au fait que, depuis les années 1950, il n’y a pas eu d’expérience démocratique au Guatemala, en entendant par là le droit des personnes à choisir leurs gouvernants, à débattre. Trente ans de guerre et d’exploitation font que les gens n’ont pas l’expérience de demander, de se mobiliser et de penser que leurs demandes et mobilisations vont être reconnues et entendues. A ceci s’ajoute le fait que, depuis la Colonie, nous sommes un peuple qui ne décide pas. Il n’existe pas de tradition démocratique, de vision démocratique, et la démocratie est un concept qui n’est même pas maîtrisé par 20% de la population. Nous sommes donc une société autoritaire et corrompue, qui justifie la corruption et l’autoritarisme car elle les a appris. Vingt ans après la paix, nous voyons que les partis sont des « franchises électorales » : quelqu’un crée le parti, le vend ou le loue, dans le seul but de gagner de l’argent et de devenir président. Otto Pérez Molina, Álvaro Arzú en sont des exemples mais aussi dans une certaine mesure Álvaro Colom et Alfonso Portillo, ou encore Óscar Berger sous d’autres modalités. Dans ce cadre, qu’est-ce qui nous attend ? La chute d’Otto Pérez est un fait. Mais il n’a pas chuté pour ne pas avoir appliqué son programme électoral, ni à cause de l’énorme injustice sociale dans le pays, mais à cause de la corruption. Non pas parce que la société considère malhonnête la corruption, mais car cette dernière a été trop évidente2. Le problème d’une société qui justifie la corruption, c’est que, du bout des lèvres elle affirme qu’il ne faut pas être corrompu, mais au fond, si j’arrive au pouvoir, j’ai envie de l’être. Nous n’avons pas de pratique de l’honnêteté. La transparence ne fait pas partie de la culture guatémaltèque. Nous ne pensons pas en termes de « je fonctionne comme cela, car c’est ainsi qu’il faut faire », mais sur le mode de « si je peux, je prends, car j’en ai le droit, c’est à moi ». Le pouvoir public devient un patrimoine personnel, ce qui

La réussite de ce projet dépend en grande partie et contradictoirement, de la construction d’une droite démocratique. Si, à droite aussi, la démocratie est revendiquée, alors nous pourrons avancer. Sans cela, non. En effet, la droite la plus dure continue à penser que ses adversaires sont des guérilleros et qu’il faut poursuivre la lutte contre les communistes. Le problème est que ce discours imprègne de nombreux secteurs de la population.

Conférence le 8 décembre à l’EHESS

Il n’y a donc pas d’espoir ? La partie la plus encourageante de notre histoire au XXIème siècle est constituée par les procès pour crimes contre l’humanité. Je crois qu’il s’agit du point le plus fort dans la pédagogie pour les droits humains. Il y a eu un large débat à ce sujet au Guatemala et, même si certains affirment que Ríos Montt n’a pas commis de génocide – et il en a bien commis un – ce qui est certain, c’est que pour les nouvelles générations, la disparition forcée, la torture, les assassinats, le viol, sont des crimes qui doivent être punis. C’est une petite avancée dans la culture guatémaltèque. Si elle se consolide, elle peut être le point de départ pour une société démocratique, plus juste. Mais le débat continue.■ 1. Edelberto Torres-Rivas, Revoluciones sin cambios revolucionarios, Guatemala, F&G Editores, 2011 2. Virgilio Álvarez Aragón, La revolución que nunca fue, Guatemala, Serviprensa, 2016, et Mikaël Faujour, « Guatemala, trop de divisions pour une révolution », Le Monde diplomatique, 02.16, http://bit.ly/2lzSuwn 3. Severo Martínez Peláez, La patria del criollo, México, FCE, 1998 (1970)

Solidarité Guatemala n°220 mars 2017

3


Actualités De l'armée en temps de paix par Geoffrey Renimel

Moins de militaires dans les rues guatémaltèques en 2017 : l'annonce a été faite par le ministre de l'Intérieur le 29 décembre dernier. La date de cette annonce ne doit rien au hasard puisque il s'agissait de la date commémorative des 20 ans de la signature des accords de paix dans le pays. Les 36 années du conflit armé ont laissé derrière elles plus de 200 000 morts et 45 000 disparus. L'armée guatémaltèque est responsable de 93% des violations des droits humains durant le conflit. Ainsi, l’"Accord sur le renforcement du pouvoir civil et la fonction de l'armée dans une société démocratique" (Acuerdo sobre fortalecimiento del poder civil y función del ejército en una sociedad democrática) encadre le rôle de l'armée dans ce Guatemala post-guerre. Vingt ans après, les dispositions prévues dans cet accord sont-elles respectées et que devient l'armée, cet acteur majeur du conflit ?

L

es accords paix prévoient une réduction du nombre de soldats. En 1997, année de base pour la réduction, ils étaient 45 000. Cette disposition de l'accord a en partie été respectée puisque les réductions successives ont permis d’atteindre le chiffre de 15 000 soldats en 2004. Cependant depuis 2011, les effectifs de l'armée sont à nouveau repartis à la hausse jusqu'à atteindre 22 852 en 2016. La hausse des effectifs s'accompagne également d'une augmentation du budget et les chiffres sont tout aussi parlants. Depuis 2001 le budget du ministère de la Défense a ainsi plus que doublé, passant de 104 millions d'euros (836,9 millions de quetzales) à 258 millions d'euros en 2016 (2 milliards de quetzales)1. À titre de comparaison le ministère de la Culture et des sports était doté de 55,5 millions d'euros (445 millions de quetzales) en 2016. L'arrivée au pouvoir d'Otto Pérez Molina, ancien officier militaire, coïncide avec l'augmentation la plus spectaculaire du budget de l'armée, 50 millions d'euros de plus entre 2012 et 20132.

perpétrés pendant le conflit sont des exactions de l'armée. Les procès de justice transitionnelle apportent de nombreuses preuves et condamnations de ces exactions, renforçant l'image d'une armée violente et loin d'être au service du peuple. Dans cette perspective, la participation de l'armée à des opérations de sécurité civile ou de surveillance de zones naturelles protégées permet de redorer le blason de militaires à l'image écornée quand, en parallèle, la PNC échoue à garantir la sécurité des citoyens. Les anecdotes sur le manque de moyens de cette dernière sont en effet nombreuses. Le bilan de la participation de l'armée dans la sécurité citoyenne n'est cependant pas probant, comme l'a constaté Flavia Pansieri, directrice adjointe du Haut-commissariat pour les droits de l'Homme de l’ONU dans son rapport de 2015. Elle y précise que « l’armée continue de participer à des groupes opérationnels conjoints avec la police mais que cela n'a pas débouché sur des améliorations visibles de la sécurité ».4

Redorer le blason d’une armée discréditée Parmi les raisons invoquées par l'armée pour justifier cette augmentation, on compte les besoins de soutien à la police nationale civile (PNC) dans sa mission de maintien de l'ordre public. Depuis 2000, plusieurs escadrons de sécurité citoyenne (Escuadrón de Seguridad Ciudadana) sont dédiés à cette mission, soit 4500 soldats. Ceci alors que les accords de paix attribuent à l'armée la fonction de « la défense de la souveraineté du pays et l'intégrité de son territoire ; il ne lui sera pas assigné d'autres fonctions et sa participation à d'autres champs se limitera à des tâches de coopération ». Lorsque presque un quart des effectifs de l'armée est affecté à des affaires civiles, il est clair que l'armée s'éloigne de son rôle prévu par les accords de paix. Alors pourquoi cette incursion si visible dans le civil ? María Aguilar, chroniqueuse pour le quotidien El Periódico, évoque l'hypothèse suivante : « L'intégration de l'armée dans des tâches de sécurité est allée de pair avec un discours officiel qui a vendu l'image d'une armée héroïque et défenseure du peuple. Réussissant ainsi, vingt ans après la signature de la paix, à répandre l'idée au sein de la population -surtout dans les secteurs urbains- que seule l'armée apporte la sécurité ».3 Cette hypothèse est tout à fait probable. Après 36 années de conflit, l'image de l'armée était désastreuse au sein d'une grande partie de la population. La plupart des crimes contre l'humanité 4

Solidarité Guatemala n°220 mars 2017

©La Hora

Escadron de sécurité citoyenne

Suite à l'annonce du ministre de l'Intérieur de réduire le personnel militaire affecté au soutien à la PNC, une centaine de riverains de la zone 4 de Mixco où se situe un détachement militaire ont manifesté pour que les militaires puissent rester. Le maire de la ville s'est entretenu avec les autorités militaires sans pouvoir infléchir la décision. La grogne s'est poursuivie le 11 janvier avec, cette fois-ci, l'Association nationale des municipalités (Asociación Nacional de Municipalidades – ANAM) qui plaide également pour le maintien des escadrons de sécurité civile5. Cet épisode est révélateur, d'autant plus que les effectifs de la PNC s’élèvent à


Actualités 35 468 et que la formation de ses agents est beaucoup plus complète que celle des soldats. En effet, un soldat affecté à la sécurité citoyenne doit avoir un niveau académique de tercero básico (équivalent à la fin du collège en France). Il reçoit un entrainement spécifique d'un mois pour ses tâches. Pour un policier, la formation comprend onze mois d'apprentissage académique puis un an de formation et d'évaluation de la part d'un tuteur. La différence de salaire est elle aussi assez conséquente, puisqu'un militaire est payé 2893 Q (361€) mensuels, tandis que le salaire mensuel d'un policier est de 4619 Q (576€).

gardes de l'entreprise avec le soutien de la PNC. L'homme est décédé quelques heures plus tard sans avoir reçu aucune aide médicale. Ajoutons que l'Etat a installé un commissariat de police et un détachement militaire sur les terrains de l'entreprise. De même, le 25 octobre 2016, plus de 3000 policiers et militaires ont participé à l'expulsion forcée de riverains des communautés d’Esperanza Túnico, Plan Grande et Río Sumach (finca El Murciélago) dans la région d’El Estor, Izabal8. L'évacuation fait suite à la demande d'une entreprise bananière et plus particulièrement des grands propriétaires des fincas Guadalupe, Plan Grande et El Remanso. Les familles, qui vivent depuis plus de 50 ans sur ces terres, cherchent une solution pacifique au problème agraire depuis 5 ans sans trouver d'écho favorable de la part des autorités.

Le respect des accords de paix serait-il le seul argument pour cette réduction des effectifs militaires affectés à la sécurité citoyenne ? Non, puisque il s'agit d'une mesure qui figure également dans le Plan de l'alliance pour la Ces quelques exemples prospérité du Triangle démontrent que le nord. Ce plan déploiement de l'armée d'investissement massif coïncide trop souvent sur cinq ans en Amérique avec les intérêts privés centrale (Guatemala, nationaux ou Salvador et Honduras) transnationaux. vise à initier un développement local et Le conflit interne s'est freiner l'immigration achevé il y a 20 ans et massive vers les Étatsl'armée reste un acteur Unis, principal bailleur fort du pays. Les anciens avec la Banque mondiale militaires se recyclent en et la Banque politique ou dans des i n te r am ér ic ai n e d e entreprises de sécurité développement. Pour aux juteux chiffres l'année 2016 le congrès d'affaire. La présidence américain a ains i « Nous avons besoin de plus d’enseignants, pas de brigades militaires » d'Otto Pérez Molina a approuvé une enveloppe permis à nombre d'entre eux d'accéder à des postes clés dans les de 750 millions de dollars pour ce plan. administrations publiques. L'armée dépasse ses prérogatives Militarisation des conflits sociaux : l’armée au service des prévues dans les accords paix en intervenant aux côtés la PNC. La société civile guatémaltèque a réussi un tour de force non grands intérêts privés négligeable en 2015 en destituant l'ancien général et président La réduction annoncée par le ministre de l'Intérieur ne doit Otto Pérez Molina, mais la lutte pour construire un Etat de droit fort également pas masquer l'utilisation répétée et abusive de l'armée est un chemin jalonné de nombreux obstacles. Militaires et dans les conflits sociaux ou territoriaux. Selon Flavia Pansieri grandes entreprises marchent depuis longtemps main dans la « l'insécurité persistante du pays est profondément inquiétante. Il main et l'émergence d'une société civile forte pousse cette alliance est regrettable que, jusqu'à présent, la réponse du gouvernement dans ses retranchements.■ à cette situation ne soit dominée que par la militarisation de la sécurité publique ».6 Par militarisation il faut comprendre le 1. Urías Gamarro, « Gastos del ejercito se incrementan en 27% », Prensa Libre, 28.06.15, http://bit.ly/2mpI5SY « contrôle militaire, de la part de l'armée ou de la police d'un 2. Geovanni Contreras Corzantes, « En cinco años, recursos para el Ejército aumentaron territoire clé pour les intérêts stratégiques qu'il possède, que ce 37.1%», Prensa Libre, 07.07.16, http://bit.ly/29RQYzJ soient des ressources naturelles ou des infrastructures 3. María Aguilar, « Pueblos indígenas y la paz en Guatemala IV», El Periódico, 09.01.17, http://bit.ly/2kRoQ8D énergétiques ».7 Les récents événements d'Ixquisis dans le 4. Nations unies, « Rapport du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme département de Huehuetenango appuient la thèse de la sur les activités de son bureau au Guatemala », 12.01.15, http://bit.ly/2leamvx José M. Patzán, « Anam se opone al retiro del Ejército de las calles », Prensa Libre, militarisation de certaines zones de conflit social. Le 17 janvier 5. 11.01.17, http://bit.ly/2ig4rZx 2016, des communautaires de la région ont organisé une 6. HCDH « Introduction to country reports of the Secretary-General and the High manifestation pacifique pour résister au projet hydroélectrique de Commissioner under items 2 and 10 », 25.03.15, http://bit.ly/2mpFmcm 7. Alejandro Pulido, « Militarización », Observatorio de multinacionales en América Latina, l'entreprise Promoción y Desarrollos Hídricos (PDH S.A). Lors de http://bit.ly/2kRlmmD cette manifestation, un homme de 72 ans a été abattu par les 8. « Denuncian desalojo violento en El Estor, Izabal », CERIGUA, 26.10.16, http:// bit.ly/2l4qVt5

Solidarité Guatemala n°220 mars 2017

5


Brèves Micro-région d’Ixquisis : assassinat d’un défenseur du territoire et intimidation d’une caravane internationale de vérification Le 17 janvier 2017, les communautés de la micro-région d'Ixquisis, municipalité de San Mateo Ixtatán, dans le nord de Huehuetenango, se sont réunies pour une manifestation pacifique afin d'exprimer leur désaccord avec la construction des projets hydroélectriques Pojom I et Pojom II de l'entreprise Promoción y Desarrollos Hídricos (PDH S.A). Cela fait déjà sept ans que les communautés de San Mateo Ixtatán demandent que soit reconnu le résultat de la consultation de bonne foi qu'elles ont réalisée en 2009 et lors de laquelle 25 646 personnes sur 25 647 se sont exprimées contre l'exploitation des ressources naturelles sur leurs territoires. 1 Les autorités locales et nationales restant sourdes aux revendications des communautés affectées, ces dernières ont décidé d'organiser un sit-in permanent devant les installations de l'entreprise PDH S.A. Au premier jour du sit-in, le 17 janvier, 2000 personnes s’étaient réunies pour exiger la cessation immédiate de la déviation des rivières et celle des travaux et le retrait de l'entreprise du territoire. La situation a dégénéré lorsqu'un groupe d'hommes armés et cagoulés, des agents de sécurité privée de l'entreprise selon les témoins, cachés derrière un bâtiment, ont commencé à tirer sur la foule. Alors que les manifestants fuyaient, la Police nationale civile (PNC) s'est jointe aux hommes armés pour leur tirer dessus. Sebastián Alonso Juan, un homme de 72 ans, a été atteint par une balle. Le croyant mort, sa famille et ses voisins ont continué à courir pour aller se protéger. Ni les agents de sécurité de l'entreprise, ni la PNC n'ont appelé les secours ; au contraire, Sebastián Alonso Juan a été tabassé alors qu'il gisait à terre. Une heure et demi après, sa famille l'a retrouvé encore vivant mais agonisant sur le bord de la route. En chemin vers le centre de santé, Sebastián Alonso Juan est mort de ses blessures. Aucune autorité ne s'est rendue dans la micro-région pour enquêter sur les faits. Une mission d'observation des droits humains composée de différentes organisations nationales et internationales a tenté de se rendre sur les lieux mais, victime d'intimidations et de menaces, la caravane a finalement fait demi-tour sans être arrivée à destination. Acoguate, qui accompagne les communautés d'Ixquisis depuis le début de l'année 2016, faisait partie de cette caravane.

© diariouno.com.ar

©Francisco Simón, Prensa ComunitaCes tristes événements mettent la lumière sur une région particulièrement isolée et oubliée du Guatemala, devenue le nouvel épicentre de la lutte pour la terre et le Funérailles de Sebastián Alonso Juan territoire dans le département de Huehuetenango. L'assassinat de Sebastián Alonso Juan est le résultat d'une conflictivité sociale qui n'a cessé d'augmenter ces derniers mois, devant l'absence de l'Etat, les dommages causés par les projets hydroélectriques, les révélations sur les irrégularités des pratiques de l'entreprise et la militarisation de la région.2 Ce dénouement dramatique n'a toutefois pas fait cesser les menaces et attaques que subissent quotidiennement les populations opposées aux projets de PDH S.A.

1. Alba Cecilia Merida, Wolfgang Krenmayr, Tejiendo entre los pueblos la defensa del territorio. Asamblea departamental por la defensa de los recursos naturales renovables y no renovables de Huehuetenango. Sistematización de experiencias 2008-2009, Alba, Guatemala, 2010, p.72. 2. Pour ces travaux, l'entreprise a utilisé des explosifs sans autorisation du Ministère de la Défense et un détachement militaire est installé sur des terrains appartenant à l'entreprise depuis 2014.

L'entreprise Hidro Santa Cruz se retire de Barillas L'entreprise Hidro Santa Cruz, filiale de l'entreprise espagnole Ecoener Hidralia, a annoncé le 22 décembre qu'elle renonçait aux licences qui lui avait été accordées pour le projet hydroélectrique Canbalam à Santa Cruz Barillas, département de Huehuetenango, et qu'elle allait fermer ses portes. Selon la tribune publiée par la compagnie elle-même dans la presse guatémaltèque, suite à une analyse de la situation et aux pétitions d'ONG, l'entreprise a considéré que son projet n'était pas viable économiquement mais surtout qu'« une partie significative de la population locale n'était pas d'accord avec le projet ». L'Etat guatémaltèque était prévenu de cette décision mais l'entreprise devait encore l'annoncer officiellement au Ministère de l'énergie et des mines. En réalité, l'entreprise avait suspendu les travaux depuis plusieurs mois sans toutefois renoncer officiellement à la licence d'exploitation, ce qui faisait craindre aux communautés affectées qu'ils ne reprennent. Après presque une décennie de résistance, les habitants de la région célèbrent aujourd'hui l'annonce de la compagnie mais rappellent que le bilan est extrêmement lourd : un assassinat, l'Etat de siège décrété en 2012, 21 prisonniers politiques, des mandats d'arrêt encore en vigueur, des menaces et autres violences subies de manière permanente. Les prisonniers politiques, qui ont été libérés en juillet 2016, n'ont toujours pas été indemnisés. De plus, en janvier de cette année, devait commencer le procès de deux agents de sécurité de l'entreprise accusés d'avoir assassiné Andrés Pedro Miguel et d'avoir tenté d'assassiner Pablo Antonio Pablo en 2012, mais le procès a été suspendu sans qu'une nouvelle date d'ouverture ne soit annoncée. Les séquelles du conflit qui a opposé les communautés et l'entreprise ne sont donc pas encore refermées malgré la victoire que représente le retrait d'Hidro Santa Cruz pour toutes les défenseures et tous les défenseurs de la vie et du territoire au Guatemala. 6

Solidarité Guatemala n°220 mars 2017


Brèves Résolution du Parlement européen sur la situation des défenseur-e-s des droits humains au Guatemala Le 16 février 2017, le Parlement européen (PE) a adopté une résolution d’urgence sur le Guatemala 1, et plus particulièrement sur la situation des défenseur-e-s des droits humains. Condamnant fermement les 14 assassinats et les 223 agressions de défenseur-e-s des droits humains comptabilisés par l’Unité de protection des défenseur-es des droits humains au Guatemala (UDEFEGUA) en 2016 et les assassinats de Laura Leonor Vásquez Pineda et Sebastián Alonzo Juan en 2017, les députés européens ont exprimé leur préoccupation et encouragé le gouvernement guatémaltèque à agir pour leur protection. Plus précisément, le PE a reconnu que les militant-e-s écologistes, les défenseur-e-s du droit à la terre et celles et ceux qui luttent contre l’impunité sont les plus en danger et a demandé que « des enquêtes immédiates, indépendantes, objectives et approfondies » soient réalisées sur ces assassinats et attaques afin de « clairement faire savoir aux instigateurs et aux auteurs d’actes de violence visant les défenseurs des droits humains que de tels actes ne resteront pas impunis ». Les députés ont particulièrement insisté sur la situation des défenseur-e-s du territoire et de l’environnement, en rappelant que malgré la ratification de la convention nº 169 de l’Organisation internationale du travail par le Guatemala, l’obligation de procéder à une consultation préalable, libre et éclairée des communautés autochtones n’était toujours pas intégrée à la législation guatémaltèque. Tenant compte des 93 consultations communautaires menées de bonne foi en 2014 et en 2015, ils ont invité les autorités guatémaltèques à accélérer les procédures visant à garantir la mise en place d’un mécanisme national de consultations préalables et à lancer des consultations sociales étendues en ce qui concerne les centrales hydroélectriques, les projets d’exploitation minière et les compagnies pétrolières. La résolution demande également aux institutions de l’Union européenne (UE) de veiller à ce qu’aucune aide ou aucun soutien européen ne favorise ou n’autorise des projets de développement qui ne respectent pas cette obligation de consultation. Pour Marina Albiol, députée du Groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne/ Gauche verte nordique (GUE/NGL), cette dimension de la résolution est particulièrement importante car « la responsabilité de l’UE est claire. Il y a un lien entre la présence des sociétés transnationales et les attaques aux défenseurs des droits qui s’opposent et se mobilisent contre les projets hydroélectriques, comme ceux de Pojom II ou Renace par exemple, des projets miniers comme Fenix ou celui de la compagnie pétrolière française Perenco ».2 La plateforme d’organisations internationales qui a œuvré en faveur de cette résolution salue le résultat et « espère [qu’elle] portera un message clair aux autorités guatémaltèques pour qu’elles agissent et protègent les défenseurs, notamment les femmes, les paysans, les syndicalistes, les personnes discriminées en raison de leur orientation sexuelle et les peuples autochtones, qui travaillent pour une société démocratique, la défense de la terre, pour l’environnement, les droits économiques, sociaux et culturels, en faveur de la justice et contre l’impunité ». 1.Résolution du Parlement Européen, « Guatemala, en particulier sur la situation des défenseurs des droits de l’Homme, Strasbourg, jeudi 16 février 2017 http://bit.ly/2lUr7yL 2. Actalliance, CIDSE, CIFCA, PBI, GrupoSur, OBS, « Le parlement européen se mobilise en faveur des défenseurs des Droits humains au Guatemala », Communiqué de presse, 16-022017.

Nos activités du début d’année L’agenda du Collectif Guatemala a été bien rempli en ce début d’année. Nous remercions tous nos partenaires pour leurs invitations. Criminalisation et extractivisme Le 13 janvier dernier, l'association Remue-Méninges nous a invité à animer une projection-débat autour du documentaire « Des dérives de l'art aux dérivés du pétrole » de Grégory Lassalle. Nous avons été reçus par l'association le Moulin à Café dans le 14ème arrondissement de Paris et une cinquantaine d'habitants du quartier. Le 20 janvier, Kim Aumonier a participé, aux côtés de la journaliste Hélène Roux, à une conférence sur la criminalisation des mouvements sociaux en Amérique centrale organisée par France Amérique Latine. Les deux intervenantes se sont ensuite retrouvées pour parler plus spécifiquement du cas du Guatemala sur l’émission de Radio libertaire, Tribuna Latino Americana, le samedi 25 février. Autour du projet théâtral La Caminata Invité par Sortir du Colonialisme, le Collectif Guatemala était sur la radio Fréquence Paris Plurielle le 9 février pour parler de La Caminata, un projet théâtral breton-guatémaltèque des compagnies Strollad La Obra et Andamio Teatro Raro. Et le 15 février, nous avons été quelques chanceux à suivre un véritable cours sur le théâtre politique maya donné par le metteur en scène Luis Carlos Pineda à la Maison de l’Amérique latine.

©Association Centraméricaine Paris

Emission de radio Fréquence Paris Plurielle

Solidarité Guatemala n°220 mars 2017

7


Le Collectif Guatemala Qui sommes-nous ? Fondé en 1979 par des réfugiés guatémaltèques et des militants français, le Collectif Guatemala est une association loi 1901 de solidarité internationale. Il est constitué de bénévoles et de deux coordinatrices sur lesquels repose la vie de l’association. Depuis mars 2006, l’association a ouvert un bureau de coordination pour ses activités au Guatemala (accompagnement international et campagne de soutien aux militants luttant contre le pillage de leurs ressources naturelles).

Les activités du Collectif au Guatemala

Les activités du Collectif en France

● L’accompagnement international

● L'appui aux organisations de la société civile guatémaltèque qui luttent pour plus de justice et de démocratie

√ des populations autochtones victimes du conflit armé, impliquées dans des procès contre les responsables de crimes de génocide, crimes contre l’humanité, disparitions forcées et violations sexuelles, √ des personnes et organisations menacées du fait de leurs activités de défense des droits humains et des droits collectifs (droits des peuples autochtones et défense du territoire). Comment ? √ à la demande des groupes, victimes ou témoins menacés, √ en recherchant et en préparant des volontaires qui resteront au minimum 6 mois sur le terrain. Pourquoi ? √ pour établir une présence dissuasive, √ pour avoir un rôle d'observateur, √ pour relayer l'information. Les accompagnateurs/trices sont des volontaires majeur-es, de tous horizons, désirant s’engager sur le terrain. Des sessions d’information et de préparation ont lieu en France avant le départ. Au Guatemala, les accompagnateurs sont intégrés au projet international d’accompagnement ACOGUATE.

√ en relayant des dénonciations de violations des droits humains, √ en organisant des campagnes pour soutenir leurs revendications, √ en recherchant des financements pour soutenir leurs projets, √ en recevant en France et en Europe des représentant-es de différentes organisations pour leur permettre de rencontrer des décideurs politiques ainsi que d’autres mouvements sociaux et de défense des droits humains.

● L’information et la sensibilisation du public français Sur quoi ? √ la situation politique et sociale au Guatemala, √ la situation des droits humains, √ l'action des organisations populaires, autochtones et paysannes. Comment ? √ par la diffusion d’une lettre d’information bimestrielle, Solidarité Guatemala, √ par l'organisation ou la participation à des conférences, débats, projections documentaires, √ par des réunions mensuelles ouvertes à toute personne intéressée, √ par la diffusion d’informations via les réseaux sociaux (Twitter, Facebook), √ par l’organisation de réunions de plaidoyer.

● L’outil vidéo √ réalisation de films documentaires comme outil de campagne et de sensibilisation, √ soutien à la diffusion de films documentaires à la capitale Ciudad de Guatemala et dans les communautés au Guatemala.

● Le travail en réseau avec différents types de partenaires présents au Guatemala √ associatifs, √ diplomatiques.

Merci à nos partenaires: Contact: collectifguatemala@gmail.com

ADHÉSION / ABONNEMENT Le Collectif Guatemala vous propose plusieurs formules de soutien : 

Adhésion au Collectif, permettant de recevoir la Lettre d’information - Solidarité Guatemala

23 €

Adhésion à tarif réduit (étudiants, chômeurs etc. joindre justificatif)

15 €

Don, un soutien supplémentaire pour nos activités

……

Total :

…………

Nom .................................................................................... Prénom ....................................................................................................... Adresse ..................................................................................................................................................................................................... Code Postal ...................................................... Ville ............................................................................................................................... Téléphone ......................................................... Courrier électronique ....................................................................................................

□ Je souhaite être informé(e) par e-mail des activités du Collectif Guatemala □ Je souhaite faire partie du Réseau d’alertes urgentes électronique Les dons et cotisations peuvent être déductibles des impôts à hauteur de 66%.

8

Solidarité Guatemala n°220 mars 2017

Chèque à l’ordre du Collectif Guatemala, à envoyer à l’adresse suivante: Collectif Guatemala 21ter, rue Voltaire 75011 Paris


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.