CHEVALIER S DE CO LOMB
AVRIL 2011
COLUMBIA
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C H E VA L I E R S D E C O LO M B
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AvRil 2011 ♦ vOlume 91 ♦ NumbeR 4
COLUMBIA articles
8 Par ses paroles Dans ses nombreux messages à l’intention de Chevaliers, le pape Jean-Paul II exprimait sa reconnaissance, sa solidarité et ses conseils de pasteur. PAR LA RÉDACTION DE COLUMBIA
16 Le chemin à la canonisation La béatification de Jean-Paul II est riche de sens pour le monde, l'Église et les Chevaliers de Colomb. PAR LE CARDINAL STANISŁAW DZIWISZ
19 Des écoles de la nouvelle évangélisation Les Journées mondiales de la jeunesse témoignent du génie pastoral de Jean-Paul II ainsi que de la vitalité de l’Église. PAR LE PÈRE THOMAS ROSICA
24 Le bienheureux Jean-Paul, évangélisateur Jean-Paul II a laissé un héritage très diversifié et de très grande envergure qui profitera à l’Église et au monde pendant des années à venir. PAR GREG BURKE
28 Voyages au fond de nos coeurs Au cours de ses visites aux pays où se trouvent des Chevaliers de Colomb, Jean-Paul II a rejoint les gens dans leurs vies et les a inspirés dans leur foi. PAR BRIAN CAULFIELD
Les rayons de la Divine Miséricorde irradient derrière le pape JeanPaul II, sur cette peinture réalisée en 2007 par l’artiste polonaise Teresa Sliwka-Moskal. L’oeuvre est actuellement en montre au musée des Chevaliers de Colomb de New Haven, au Connecticut.
sections 3
Construire un monde meilleur
PHOTOGRAPH OF POPe:CNS photo from Reuters
Le bienheureux Jean-Paul II nous a confié la tâche d’une nouvelle évangélisation. PAR LE CHEVALIER SUPRÊME, CARL A. ANDERSON
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Apprendre la foi, vivre la foi En paroles et en actions, le pape JeanPaul II a enseigné sur la charité, la fraternité, l’unité et le patriotisme. PAR L’ÉVÊQUE WILLIAM E. LORI, AUMÔNIER SUPRÊME
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Nouvelles des Chevaliers Le premier congrès des aumôniers d’État • Le Service d’information catholique offre des ressources en ligne • Inauguration à Haïti d’un laboratoire prothétique parrainé par les Chevaliers • Le musée des Chevaliers de Colomb rend hommage à Jean-Paul II • Dire « Merci » au pape Jean-Paul II
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Une conversation avec Columbia L’ex-Chevalier suprême Virgil C. Dechant raconte ses rencontres personnelles avec le pape Jean-Paul II.
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Application de nos degrés
21 Journée mondiale de la jeunesse Les Chevaliers et les Sœurs de la vie prépare un pèlerinage sur le site, à Madrid. PAR L’ÉQUIPE DE RÉDACTION DE COLUMBIA
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Le pape de la miséricorde MÊME S’IL EST vrai que, au cours de ses 26 ans de pontificat, les contributions théologiques et pastorales du pape Jean-Paul II ont été diverses et d’une grande portée, ses enseignements et ses actions étaient fondés sur une base commune : une confiance inébranlable en la Divine Miséricorde et en Marie, Mère de la Miséricorde. Dans sa deuxième encyclique, Dives in Misericordia (Dieu riche en miséricorde), Jean-Paul II médite sur l’importance de la miséricorde, dont la signification ultime se trouve en Jésus Christ. En 1993, le pape béatifiait sainte Faustina Kowalska (1905-1938), la religieuse polonaise dont il estimait que le message sur la Divine Miséricorde est universel et essentiel pour notre époque. Sept ans plus tard, il canonisera Faustina en tant que première sainte du nouveau millénaire et déclarera que le Deuxième dimanche de Pâques serait désormais reconnu comme le Dimanche de la Divine Miséricorde. Le message de miséricorde était tellement central au pontificat de Jean-Paul II que plusieurs en sont venus à le connaître comme le « pape de la miséricorde ». Il adoptera la prière d’abandon toute simple associée à la dévotion envers la Divine Miséricorde : « Jezu ufam tobie » (Jésus, j’ai confiance en toi), prière qui servait bien de complément à sa devise : « Totus Tuus » (Tout à Toi). Comme sa confiance en la Divine Miséricorde, la dévotion du pape à Marie est apparue clairement dès le début de son ministère. Après avoir été blessé par balle sur la place Saint-Pierre, le 13 mai 1981, en la fête de Notre Dame de Fatima, JeanPaul II attribuait sa survie à l’intercession de Marie, convaincu que « ce fut la main d’une mère qui guida la trajectoire
de la balle ». Pendant une visite à Fatima, au Portugal, un an après l’assassinat manqué, il consacrait le monde entier au Cœur immaculé de Marie. Souvent, aussi, le pape offrait des réflexions sur le rôle irremplaçable de Notre Dame au sein de l’Église, comme ce fut le cas dans son encyclique sur Marie et sa lettre apostolique sur le rosaire. Alors que Jean-Paul II arrivait au déclin de sa vie, et qu’il souffrait sur la scène mondiale, il a sans doute fait appel à Jésus et Marie pour qu’ils le consolent. Finalement, il a rendu l’esprit le 2 avril 2005. Selon la volonté de la Divine Providence, c’était la veille du premier samedi du mois — jour qui est associé de près au Cœur immaculé de Marie, et à Notre Dame de Fatima — ainsi qu’à la vigile du Dimanche de la Divine Miséricorde. Évidemment, il ne relève en rien d’une coïncidence que le pape Benoît XVI préside à la béatification de son prédécesseur, le Dimanche de la Divine Providence, le 1er mai prochain. Le premier jour de mai marque également la fête de saint Joseph ouvrier, journée très significative dans l’esprit du peuple polonais, sans compter qu’il inaugure également le mois de Marie. En prévision de la béatification de Jean-Paul II, nous nous arrêtons sur la signification de l’enseignement et le témoignage de ce pape. Et, notamment, nous rappelons sa relation très intime aux Chevaliers de Colomb, alors qu’en nous nous confions nous-mêmes et notre Ordre à la Divine Providence, et que nous jetons dans les bras remplis de tendresse de Notre Dame.♦ ALTON J. PELOWSKI COORDONNATEUR
COLUMBIA ÉDITEURS
Chevaliers de Colomb ________ ADMINISTRATEURS SUPRÊMES CHEVALIER SUPRÊME Carl A. Anderson AUMÔNIER SUPRÊME Mons. William E. Lori, S.T.D. DÉPUTÉ CHEVALIER SUPRÊME Dennis A. Savoie SECRÉTAIRE SUPRÊME Emilio B. Moure TRÉSORIER SUPRÊME Charles E. Maurer Jr. AVOCAT SUPRÊME John A. Marrella ________ RÉDACTION COORDONNATEUR Alton J. Pelowski alton.pelowski@kofc.org RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Patrick Scalisi patrick.scalisi@kofc.org ASSISTANT À LA DIRECTION ARTISTIQUE ET ÉDITORIALE Brian Dowling brian.dowling@kofc.org ARTS GRAPHIQUES DESIGN Michelle McCleary
El L’abbé Michael J. McGivney (1852-90), Apôtre de la jeunesse, protecteur de la vie familiale et fondateur des Chevaliers de Colomb, intercédez pour nous. ________ POUR COMMUNIQUER AVEC NOUS PAR LA POSTE: COLUMBIA
Knights of Columbus 1 Columbus Plaza New Haven, CT 06510-3326 TÉLÉPHONE: 203.752.4398 TÉLÉPCOPIEUR: 203.752.4109 COURRIEL: columbia@kofc.org NOTRE SITE INTERNET: kofc.org SERVICE Å LA CLIENTÈLE: 1.800.380.9995 ________ SI VOUS DÉMÉNAGEZ Prévenez votre conseil. Envoyez votre nouvelle adresse et votre étiquette à: Dept. of Membership Records [service de dossiers de membres], PO Box 1670, New Haven, CT, 06507-0901, USA, ou par courriel à columbia@kofc.org ________ Copyright © 2011 Tous droits réservés ________ EN PAGE COUVETURE Le pape Jean-Paul II tandis qu’il se trouvait en France, en 1986.
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COveR: bernard bisson/Sygma/Corbis
É D I TO R I A L
C O N S T RU I R E U N M O N D E M E I L L E U R
Accepter la mission Le bienheureux Jean-Paul II nous a confié la tâche d’une nouvelle évangélisation par le Chevalier Suprême, Carl A. Anderson
LA BÉATIFICATION du pape Jean- mesurer que par l’ampleur de notre resPaul II se présentera comme un temps ponsabilité quant à l’avenir de l’Église. de réflexion sur les réalisations de son Peut-être plus que nulle part ailleurs, gélisation. Nouvelle en son ardeur, dans pontificat et la sainteté de sa vie. Pour- ce fut dans Ecclesia in America que Jean- ses méthodes, dans son expression » (6). D’une manière importante, cette tant, pour les Chevaliers de Colomb, il Paul II a proclamé le besoin d’une noune suffira pas de procéder à une rétros- velle évangélisation. Il y notait : « En nouveauté dépend de la créativité et pective ou à un rappel historique. Si tant que Pasteur suprême de l’Église, je dévouement des fidèles laïques disponous allons continuer d’avoir confiance désire ardemment inviter tous les mem- sés à engager leurs vies personnelles, en notre grand ami et saint homme, bres du peuple de Dieu, particulière- leurs familles et leurs organismes dans nous devons nous tourner vers l’avenir. ment ceux qui vivent dans le continent le témoignage de la bonne nouvelle À la recherche de cet objectif, nous américain (…) à faire leur ce projet et à de l’Évangile. « En acceptant cette mission, a noté devrions nous demander : « Que nous y collaborer » (66). dirait le bienheureux Jean-Paul II auLe pape comprenait qu’il y a un fon- Jean-Paul II, que chacun se souvienne que le nœud vital de la noujourd’hui? » Nous avons la velle évangélisation doit être chance d’avoir des milliers de l’annonce claire et sans équipages de ses écrits qui nous Ce fondement commun offre, voque de la personne de interpellent encore claireJésus Christ » (66). ment, et aucun d’entre eux pour l’avenir, la promesse plus Pour les Chevaliers de Con’est plus pertinent pour lomb, la béatification du pape l’œuvre des Chevaliers de Cogrande encore de solidarité, Jean-Paul II, constitue une oclomb que son exhortation de communauté et de charité casion historique de réfléchir apostolique de 1999, intitulée aux moyens précis qui nous Ecclesia in America. À la lecpermettront, en fidélité à ture de ce document, on a notre engagement envers nos l’impression que Jean-Paul s’adresse à nous directement. dement chrétien commun au sein de la principes de charité, d’unité et de fraIl y écrit : « Le renouveau de nouvelle civilisation qui s’est construite ternité, de fournir une « annonce claire l’Église en Amérique ne sera pas pos- dans l’hémisphère occidental au cours et sans équivoque de la personne de sible sans la présence active des laïcs. des cinq derniers siècles. Ce fondement Jésus Christ ». En témoignant avec confiance de cette C’est pourquoi la responsabilité de commun offre, pour l’avenir, la prol’avenir de l’Église retombe en grande messe plus grande encore de solidarité, réalité, tant sur le plan personnel que par partie sur eux » (44). de communauté et de charité, à la le truchement de l’œuvre des milliers de De nos jours, il n’existe aucun autre condition seulement que nous manifes- nos conseils actifs, non seulement nous organisme laïc dans le pays où nous tions la détermination d’œuvrer en vue assumerons un rôle plus vigoureux dans l’œuvre de la nouvelle évangélisation, sommes à l’œuvre qui surpasse les Che- d’une telle transformation. valiers de Colomb au chapitre de la chaLe bienheureux Jean-Paul II prévoyait mais nous rendrons encore plus concrète rité, de la promotion des vocations et de que la tâche qui nous attend n’en est pas la vision qu’avait l’abbé Michael McGivl’évangélisation. C’est donc dire que simplement une « ré-évangélisation » — ney d’un organisme totalement consacré l’ampleur de notre œuvre au nom de soit une reprise de ce qui s’est déroulé au service de l’Église. Vivat Jesus! l’Église ne peut, dans un certain sens, se dans le passé, mais « d’une nouvelle évan-
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APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI
Nos principes en action En paroles et en actions, le pape Jean-Paul II a enseigné sur la charité, la fraternité, l’unité et le patriotisme par l’évêque William E. Lori, Aumônier Suprême LE PAPE JEAN-PAUL II a souvent manifesté sa grande affection pour le Chevaliers de Colomb. Mais par son exemple de prêtre et ses vastes efforts en vue d’enseigner Jésus Christ à toutes les nations, il a beaucoup mis en lumière les vertus colombiennes.
Paul II servait également de source à sa perspicacité et sa force, alors qu’il s’efforçait sans cesse « d’avoir à cœur de garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix » (Eph 4, 3). Ses homélies, des discours et ses écrits étaient envahis et façonnés par la doctrine de la Sainte Trinité — source de la communion de l’Église et le fondement définitif de l’unité de la famille humaine. Jean-Paul II enseignait aux évêques et aux prêtres que l’unité de l’Église était au
lisation de l’amour au sein de diverses cultures du monde. Le témoignage de l’unité dans la vérité du pape devrait nous inciter à prier et œuvrer pour l’unité au sein de notre Ordre, de l’Église et dans le monde. Notre unité ne jaillit pas simplement de notre propre bonne volonté, mais est plutôt enracinée en Dieu. Ce sens profond de l’unité doit s’étendre à toutes nos relations.
UNIS DANS LA CHARITÉ Comme beaucoup d’autres, j’ai eu le privilège de participer à des célébrations eucharistiques présidées par Jean-Paul II, dans la chapelle privée. Après avoir revêtu nos vêtements liturgiques, nous prenions place pour nous renDES FRÈRES, Le témoignage de l’unité dans la AMOUR dre compte que le pape était déjà AMOUR DE LA PATRIE présent absorbé en prière. La vie de Reliée de près à l’unité, se vérité du pape devrait nous profonde prière de Jean-Paul II, trouve la fraternité, ce que Jeaninciter à prier et œuvrer pour fondée sur l’Eucharistie et sa céléPaul II nommait solidarité. Le bration fréquente du sacrement de pape entendait que ce terme l’unité au sein de notre Ordre, pénitence, fut une abondante comprenait beaucoup plus source de charité pastorale. Le pape qu’un simple regroupement de de l’Église et dans le monde. aimait son troupeau répandu dans gens aux intérêts communs. Il le monde entier, nous consolant et a souvent enseigné que, au nous enseignant la vérité sur Dieu et sur cœur de leur ministère. Il a parcouru cœur de la véritable fraternité univerl’être humain. Notamment, il aimait les jusqu’aux confins du monde en vue selle, repose le fait que le Christ a aspauvres et les êtres vulnérables, comme d’unir le peuple de Dieu et il a œuvré sumé notre humanité. En devenant nous nous en rendions compte dans sa constamment à l’unité des chrétiens, no- homme, le Christ s’est, d’une certaine défense des enfants à naître et des per- tamment avec les diverses communautés manière, uni à chaque personne. Le sonnes âgées et des condamnés à mort. orthodoxes. Il se tournait également vers pape enseignait aussi que la famille, fonEn vue de mettre en pratique le pre- la communauté juive et les autres dée sur l’amour du mari et de la femme, mier principe de l’Ordre, nous devons, groupes religieux. L’unité à laquelle il in- se trouve le lieu où d’abord, s’apprenà notre tour, prier chaque jour et faire de citait était bâtie non pas sur le compro- nent d’abord la dignité humaine, les l’Eucharistie et de tous les sacrements le mis, mais sur la vérité sur Dieu et la vertus et l’amour fraternel. Grâce au baptême, nous devenons les fondement de notre vie dans le Christ. personne pleinement révélée dans le En d’autres termes, avant de nous mon- Christ. Profondément philosophe lui- enfants adoptifs du Père et ainsi, les frères trer charitables envers les autres, nous de- même, Jean-Paul II défendait le principe et sœurs de Jésus. Notre fraternité avec le vons accueillir la miséricorde et l’amour selon lequel la raison pouvait en arriver Christ est constamment rétablie et rendu Christ. Toutes nos œuvres de charité à la vérité. Il fut témoin de la vérité selon forcée chaque fois que nous commune sont que le témoignage que cet amour laquelle les droits et la dignité de la per- nions à son corps dans l’Eucharistie. prend racine dans notre cœur. sonne sont enracinés dans la personne et Ainsi, avec le pape Jean-Paul II, nous La vie d’ardente prière du pape Jean- sur laquelle peut se construire une civi- pouvons dire que notre foi au Christ est 4 ♦ COLUMBIA ♦
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APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI
source de notre fraternité. Cette foi est exprimée dans la manière dont nous nous soutenons les uns les autres dans notre profession et notre vécu de la foi et dans la manière dont nous secourons les uns les autres en période de difficultés. Notre fraternité comprend nos familles et toutes les personnes qui partagent notre foi catholique. Elle s’étend également aux personnes qui ont besoin d’être aidées ou qui espèrent atteindre la plénitude de la vérité. Nous manifestons notre fraternité en nous plaçant « au service de l’un, au service de tous ». C’est ainsi que, en nous accueillant en nous appelant « frère », rappelons-nous que nous sommes frères dans le Christ.
INTENTIONS DU
Durant le pontificat du Jean-Paul II, le monde a été témoin de la chute du communisme en Europe de l’Est. Même alors, pourtant, le pape ne trouvait pas à se reposer. Dans son amour pour le monde, il a enseigné le rapport entre la vérité et la liberté. L’amour véritable de la patrie exige que ses citoyens profitent du don de la liberté accordé par Dieu pour protéger la dignité humaine et assurer le bien commun. Depuis leur fondation, les membres des Chevaliers ont été des patriotes, même alors que leur amour de la patrie n’était pas apprécié de leurs concitoyens. Certes, le fait de bâtir une culture qui respecte la vie et aime la justice n’est pas
du tout tâche facile. Néanmoins, nombreux sont nos frères Chevaliers qui y travaillent inlassablement, certains au prix même de leur vie. Parce que nous souhaitons ce qu’il a de mieux pour notre pays et que notre patriotisme est enraciné dans la charité, l’unité et la fraternité, nous voulons que nos propres pays respectent les autres nations et qu’ils soient des forces de justice et de paix dans le monde. Relié à un tel patriotisme authentique se trouve l’espérance de notre véritable patrie au ciel. Que le bienheureux pape Jean-Paul II continue de nous inciter à vivre selon les principes de notre Ordre et nous fortifie par ses prières.♦
L ’ H O M M E C AT H O L I QU E D U M O I S
S A I N T- P È R E
Offertes en solidarité avec le pape Benoît XVI GÉNÉRALE : Pour qu’à travers l’annonce crédible de l’Evangile, l’Eglise sache offrir aux nouvelles générations des raisons toujours nouvelles de vie et d’espérance.
PHOTOGRAPH OF POPe: CNS photo/Paul Haring
MISSIONNAIRE : Pour qu’à travers la proclamation de l’Evangile et le témoignage de leur vie, les missionnaires sachent porter le Christ à ceux qui ne le connaissent pas encore.
Saint Albert Chmielowski (1845-1916) Fête liturgique: 17 juin À 25 ANS, durant sa dernière année au séminaire de Cracovie, en Pologne, Karol Wojtyła a écrit une pièce de théâtre intitulée Le frère de notre Dieu. La pièce racontait l’histoire du frère Albert Chmielowski, artiste et moine en qui Wojtyła reconnaissait un modèle extraordinaire de charité. À la naissance, Adam Hilaire Bernard Chmielowski, le frère Albert était issu d’une famille aristocrate dans les environs de Cracovie. Adolescent, il a participé à la rébellion de 1863 contre l’empire de Russie. Après des études à Varsovie, Munich et Paris, il se taillait une place parmi les artistes de Cracovie. Alors qu’il préparait son œuvre la plus célèbre, un tableau inachevé intitulé « Ecce Homo », Adam Chmielowski est entré chez les jésuites en 1880. Il a quitté le noviciat en moins d’un an et entreprenait une vie de missionnaire franciscain laïc. Chmielowski est retourné à Cracovie en 1884 en ressentant que le Seigneur l'appelait à secourir les pauvres et les sans-abri. En 1887, revêtant un habit de grosse toile, il a pris le nom de « Frère Albert » et s’est mis à quêter en faveur
des pauvres. Plus tard, il a fondé les Frères du Troisième Ordre de saint François, ou serviteurs des pauvres — connus également sous le nom de Frères gris ou Frères albertins — et, à l’aide de ces derniers, a établi, jusqu'a sa mort en 1916, près d’une douzaine de maisons pour les pauvres. Le pape Jean-Paul II a présidé à la béatification du frère Albert, en 1983, et l’a canonisé six ans plus tard. Durant l’Eucharistie de sa canonisation, le pape notait comment le frère Albert a trouvé sa vocation grâce à ses aspirations artistiques et sa compassion pour les pauvres, en ajoutant que, « par son service infatigable et héroïque, il a fini par découvrir son chemin. Il a découvert le Christ. »♦
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N O U V E L L E S D E S C H E VA L I E R S
Le premier congrès des aumôniers d’État
Des aumôniers de 58 juridictions, réunis ici pour la messe en l’église St. Mary’s, s’étaient rassemblés à New Haven, au Connecticut, pour un congrès du 1er au 4 mars. « LES CHEVALIERS DE Colomb et leurs dirigeants se sont engagés à faire de l’Ordre et de ses membres des participants actifs dans le grand renouveau de l’Église catholique », a déclaré le Chevalier suprême Carl A. Anderson aux aumôniers d’État réunis pour leur tout premier congrès. Soixante-six aumôniers provenant de 58 juridictions — y compris cinq évêques des États-Unis, du Canada et de Porto Rico — se sont rassemblés à New Haven pour leur congrès, du 1er au 4 mars. « En tant que Chevaliers, nous devons adhérer au renouveau mis en œuvre au sein de l’Église catholique et ensuite l’amener plus loin et en faire la promotion », a dit le Chevalier suprême, qui a ajouté que les
Chevaliers de Colomb doivent représenter plus qu’un lieu de rassemblement pour les hommes catholiques ; l’Ordre doit proposer un cadre de vie qui incite ses membres à devenir de meilleurs catholiques. « Nous allons aider notre Église à demeurer forte grâce à nos Conseils établis dans les paroisses, a poursuivi Carl Anderson. Ces Conseils et leurs membres vont garder les paroisses actives et en santé, représentant le laïcat en union avec les curés et les prêtres. » L’Aumônier suprême, l’évêque William E. Lori de Bridgeport, au Connecticut, a abordé le même thème en déclarant pour sa part : « Plus nous vivons authentiquement nos vies sacerdotales, plus nos membres ainsi que leurs familles seront forts [...] Mieux les
laïcs vivent-ils leur foi, et plus fort le clergé sera. » Lors de la messe d’ouverture, l’évêque Lori a dit que le fondateur de l’Ordre, l’abbé Michael J. McGivney, a bien saisi le passage de l’Évangile dans lequel Jésus, en route pour Jérusalem, annonce à ses disciples ses prochaines passion, mort et résurrection. Jésus leur demande s’ils sont prêts « à boire sa coupe » et enfin à livrer le message de sa mission rédemptrice voulant qu’il « n’est pas venu pour être servi, mais pour servir ». Ce passage éclaire le rôle joué par les aumôniers de Conseil, d’ajouter l’évêque Lori, eux qui donnent suite à la parole et à la bonté de l’abbé McGivney. Le père augustinien John Grace, directeur des programmes et du développement pour les aumôniers, a animé les débats de ce congrès. Le père Grace sait pertinemment bien à quel point ce type de réunion peut être utile et fructueux. « Lorsque je suis arrivé ici à New Haven voilà bientôt deux ans, j’ai pu assister à la réunion d’orientation à l’intention des députés d’État, dit-il. Le contenu était très détaillé et ça m’a impressionné. C’est là que je me suis demandé : “Y aurait-il lieu de faire la même chose pour les aumôniers d’État ?” » En convoquant ce congrès, ajoute le père Grace, le Chevalier suprême et l’Aumônier suprême ont répondu à cette dernière question. Parmi les sujets abordés lors du congrès, notons ceux-ci: les quatre principes de l’Ordre, la promotion de la confrérie, la compréhension intellectuelle de la foi et les clés du succès, en tant qu’aumônier des C de C.♦
Le Service d’information catholique offre des ressources en ligne LE SITE INTERNET nouvellement réaménagé du Service d’information catholique de l’Ordre, à kofc.org/sic, offre désormais une variété de nouvelles et conviviales fonctionnalités destinées à ceux qui veulent en apprendre davantage sur la foi catholique. Le SIC propose en ligne deux formations basées sur les populaires livrets des séries Luke E. Hart et Veritas. 6 ♦ COLUMBIA ♦
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Les visiteurs ont accès sur le site à des versions PDF de ces livrets. On peut aussi commander, moyennant des frais minimes, des exemplaires imprimés. Enfin, le site Internet du SIC propose des versions virtuelles de brochures telles que le « Guide préparatoire à la confession » et « Comment réciter le chapelet ».♦
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Inauguration à Haïti d’un laboratoire prothétique parrainé par les Chevaliers PLUS D’UN AN APRÈS le séisme dévastateur qui a secoué Haïti, les enfants blessés lors de cette calamité ont un nouvel espoir, grâce aux efforts combinés du projet Medishare, des Chevaliers de Colomb, d’Össur et de la Challenged Athletes Foundation. Grâce au programme « Guérir les enfants haïtiens » mis sur pied par les Chevaliers de Colomb et l’organisme Medishare l’an dernier, chaque enfant qui a perdu un membre par suite du tremblement de terre est admissible à un traitement d’une durée de deux ans qui comprend une prothèse gratuite et de la rééducation physique. Le 5 mars dernier à Port-au-Prince, les diverses organisations engagées ont inauguré un laboratoire prothétique et orthopédique dernier cri, lors d’une cérémonie officielle à l’hôpital Bernard Mevs du projet Medishare. Le laboratoire est un don de l’entreprise de technologie orthopédique Össur, et une partie de l’équipement a été financé par les Chevaliers de Colomb. La Challenged Athletes Foundation s’est elle aussi engagée dans le programme de réhabilitation, veillant à ce que les traitements permettent aux jeunes patients d’être, à terme, capables de bonnes performances physiques et sportives. Lors de la grande cérémonie d’inauguration, où on a coupé le ruban symbolique, le fondateur de Össur, Össur Kristinsson — lui-même un amputé — a annoncé le don au projet Medishare de quelque 600 prothèses modulaires. « Fournir des membres de remplacement, de la thérapie et du soutien à ces enfants change réellement leurs vies, nous sommes très fiers d’être associés à ce formidable cadeau en partenariat avec Medishare et avec l’aide de la Challenged Athletes Foundation et de la société Össur », a indiqué le Chevalier suprême Carl A. Anderson. Le nouveau laboratoire constituera une sorte de plaque tournante en matière d’éducation et de production de prothèses et d’orthèses en Haïti. On y trouvera du matériel et de l’équipement, et il servira en outre de lieu de formation pour les Haïtiens
qui seront embauchés à titre de techniciens prothétiques. De plus, le labo promet d’offrir une alternative durable, nécessaire et de pointe en termes de soins prodigués à tous les amputés haïtiens, ce qui faisait défaut à ce pays auparavant.♦
Dire « Merci » au pape Jean-Paul II
Le musée des Chevaliers de Colomb rend hommage à Jean-Paul II
Pour une génération entière, il a été un leader inspirant et le seul pape qu’ils auront connu. Aujourd’hui, les Chevaliers de Colomb, par le truchement de leur site de nouvelles en ligne Headline Bistro, donnent aux membres de la génération JP II l’occasion de dire merci. Pour participer, il suffit de visiter le headlinebistro.com ou kofc.org et utiliser le lien proposé pour soumettre son message de remerciement à Jean-Paul II et à son pontificat (en 500 mots ou moins, si possible). Tous les messages reçus seront imprimés et déposés près de la tombe du pape Jean-Paul II, durant la semaine de sa béatification, à Rome à compter du 1er mai.♦
En précision de sa béatification le 1er mai prochain, le musée des Chevaliers de Colomb présente l’exposition « Bienheureux : Un hommage à Jean-Paul II ». Destinée à rappeler la vie et l’héritage du pape Jean-Paul II et à les célébrer, l’exposition qui se tient du 2 avril au 30 juin met en vedette certains effets personnels du regretté SaintPère, de même que des souvenirs liés à ses voyages apostoliques en sol nord-américain. De plus, on peut y admirer une sélection de tableaux peints par l’artiste italien Franceso Guadagnuolo (né en 1956) et qui mettent en relief le témoignage fidèle et courageux livré par Jean-Paul II, à la fin de son pontificat.♦
La petite Anaika Pierre, trois ans, marche sur deux jambes pour la première fois depuis janvier 2010 et le tremblement de terre qui a dévasté Haïti. Elle vient tout juste de recevoir une prothèse de jambe financée par les Chevaliers de Colomb et installée par le prothésiste Adam Finnieston.
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Dans ses nombreux messages à l’intention de Chevaliers, le pape Jean-Paul II exprimait sa reconnaissance, sa solidarité et ses conseils de pasteur
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CNS file photo
par ses
D
epuis son élection en 1978, jusqu’ à sa mort en 2005, le pape Jean-Paul II a envoyé plus d’ une vingtaine de messages aux Chevaliers de Colomb. Autant par ses dialogues avec les membres du conseil d’administration des Chevaliers, que dans ses lettres envoyées au Congrès suprême annuel, les paroles du pape apportaient, d’ une part, une marque de reconnaissance et d’ admiration pour l’ œuvre de l’ Ordre, que de réflexions portant sur sa mission au sein de l’ Église et dans le monde d’ aujourd’ hui. La haute estime que le pape portait aux Chevaliers était l’ évidence même, tout autant que l’ amour des Chevaliers pour le pape s’ est concrétisé en d’ innombrables gestes de soutien à son égard. S’ adressant au conseil d’ administration en septembre 1987, il lançait cette pointe : « Ce fut une bonne idée qu’ a eue Christophe Colomb en découvrant l’ Amérique, car cela a permis l’ établissement des Chevaliers de Colomb ». Nous présentons ci-dessous quelques extraits typiques que Jean-Paul adressait aux Chevalier durant son pontificat. Bien que des années se soient écoulées depuis que ces paroles furent livrées, leur pertinence ne s’ est pas atténuée, de sorte qu’ elles sont source de courage et d’ inspiration encore aujourd’ hui. QUE LE SEIGNEUR vous récompense, et que, grâce à vos efforts adviennent au sein de l’Église des fruits abondants au sein de l’Église. Qu’à leur tour, vos activités de dévouement vous aident à développer en vous-mêmes les attitudes intérieures sans lesquelles personne ne peut vraiment évangéliser : la confiance en l’Esprit Saint, la véritable sainteté de la vie, une profonde préoccupation pour la vérité, et un amour toujours plus grand pour les enfants de Dieu. Que la bénédiction du Seigneur soit sur vous, vos familles et tous les Chevaliers de Colomb. — Discours de Jean-Paul II aux Chevaliers de Colomb, Washington, 7 octobre 1979 CHAQUE FOIS QUE je pense au Chevaliers de Colomb, je me souviens avec joie d’un riche héritage de foi, de fraternité et de
Lors de son premier voyage à l’étranger en tant que pape, Jean-Paul II s’était rendu au Mexique pour l’ouverture, en janvier 1979, de l’assemblée des évêques d’Amérique latine.
service, ainsi que d’un brillant exemple de laïcat catholique engagé dans la mission de l’Église. Et donc (…), je vous encourage à porter les dignes traditions que sont les vôtres, à la suite de saint Paul qui dit : « Faites donc de nouveaux progrès » (1Th 4, 1), cherchant à être toujours plus attentif à la parole de Dieu et totalement disponibles pour faire la volonté de Dieu. — Message au 101e Congrès suprême, Columbus, Ohio, 1983 JE VOUS RECOMMANDE vivement de persévérer dans vos bonnes œuvres et de demeurer solides dans la foi catholique qui vous a été léguée par l’Église. Un passage de saint Jean exprime bien mes sentiments… « Je ne vous dis pas que vous ignorez la vérité, mais je vous dis : “Vous la connaissez” ». Que la vérité que vous possédez depuis les premiers temps soit constamment dans vos cœurs. — Message au 103e Congrès suprême, Washington, 1985 AUJOURD’HUI, l’Église se préoccupe particulièrement du bien-être de la famille. Même si nous pouvons être rassurés que de nombreuses familles soient vivantes et solides, et source de multiples grâces et de bénédictions, on n’est pas sans être conscient à quel point la vie familiale est la cible de nombreuses menaces provenant de la société contemporaine. S’il est vrai que l’Église cherche à répondre aux besoins des couples mariés et des familles, cependant, elle compte dans une grande mesure sur des organismes comme les Chevaliers de Colomb pour affronter les problèmes urgents et les besoins pressants, afin que soient sauvegardées et promues les valeurs familiales. Je suis au courant des nombreux programmes que vous avez entrepris à cet égard… Je vous en offre mon soutien le plus reconnaissant et vous incite à ne jamais perdre courage. Car, la famille est la cellule fondamentale de la société humaine. Sur elle dépendent la stabilité et la santé de nos communautés, et même de l’avenir du monde. — Message au 104e Congrès suprême, Chicago, 1986 PENDANT PLUS DE CENT ANS, les Chevaliers de Colomb se sont distingués par leur amour du Christ et leur fidélité à l’Église, par leur service auprès des pauvres et des démunis, par leur défense des personnes handicapées et des enfants à naître, et par le soutien solide de la vie familiale. Vous personnifiez brillamment un exemple du rôle des laïques dans la vie et la mission de l’Église. Le financement de la rénovation et de l’entretien de la façade de la basilique Saint-Pierre, et les statues colossales qui la couronnent, constitue un nouveau symbole de l’esprit de dévouement de votre organisme réputé, ainsi que votre dévouement et votre fidélité au successeur de saint Pierre. — Discours de Jean-Paul II durant la cérémonie marquant la fin des rénovations de la façade de la basilique Saint-Pierre, le 23 février 1987
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EN RAISON DE VOTRE record remarquable atteint au chapitre du souci des pauvres, des démunis et notamment des enfants à naître, j’ai confiance que les Chevaliers de Colomb continueront d’être à l’avant-garde des efforts de l’Église en vue de la promotion de la « culture de la vie » (cf. Centesimus Annus, 39), une culture qui respecte pleinement la dimension spirituelle de l’existence humaine et la sublime dignité de chaque individu créé à l’image de Dieu et destiné à la vie éternelle dans le Christ. — Message au 109e Congrès suprême, St. Louis, 1991 PARCE QUE L’ÉGLISE reconnaît son Sauveur comme Seigneur de l’histoire, elle a perçu, dès le début, la découverte du Nouveau Monde comme un appel neuf et urgent à poursuivre la mission confiée à ses Apôtres : « Allez donc! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du SaintEsprit » (Mt 28, 19). Aujourd’hui, cinq cents ans après les débuts de cette première évangélisation des Amériques, une nouvelle proclamation du message de salut proclamé par l’Évangile est requise. Je sais que les Chevaliers de Colomb sont profondément conscients de ce défi. — Message au 110e Congrès suprême, 1992
À gauche : la silhouette du pape Jean-Paul II sur un fond ensoleillé sur la place Saint-Pierre, alors qu’il arrive pour célébrer la messe le jour de son 80e anniversaire de naissance. Ci-contre : Le pape Jean-Paul II embrasse un bébé en 1986, dans le cadre d’une audience tenue en France.
CHRONOLOGIE Vous trouverez ci-dessous les principaux jalons ayant marqué la relation unissant les Chevaliers de Colomb au pape Jean-Paul II. On trouvera une chronologie plus complète en ligne à kofc.org/jpii.
1978 – L’Ordre finance l’établissement de liaisons satellites afin de télédiffuser vers des pays en développement l’installation du pape Jean-Paul II ; l’Ordre finance ensuite un film sur le premier voyage du pape en sol mexicain. 10 ♦ C O L U M B I A ♦
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Les Chevaliers de Colomb et Jean-Paul II
1979 – En octobre, l’Ordre collabore avec la Conférence des évêques catholiques des États-Unis au financement d’un film sur la tournée du pape JeanPaul II en sol américain. 1981 – L’Ordre institue le fonds Vicarius Christi des Chevaliers de Colomb, doté d’un montant initial de 10 millions $ et dont les revenus seront systématiquement remis au pape pour ses œuvres caritatives. 1983 – L’Ordre aide financièrement le pape
afin d’aider à couvrir le budget d’exploitation annuel du Centre jeunesse international de San Lorenzo, à Rome. Cet établissement sert notamment de lieu de rassemblement pour les jeunes qui se rendent dans la capitale italienne. 1984 – Le Conseil suprême autorise le prélèvement d’une somme de 1 $ par membre canadien afin d’aider la Conférence des évêques catholiques du Canada à prendre en charge les dépenses liées à la visite de Jean-Paul II dans ce pays.
SilHOueTTe: CNS photo from Reuters — JPii WiTH bAbY: image by © Gianni Giansanti/Sygma/Corbis
LES CHEVALIERS DE COLOMB constituent un excellent exemple de contribution à laquelle les laïques peuvent arriver grâce à la collaboration. Le genre de bonnes œuvres que vous accomplissez se multiplie ensuite par ceux et celles qu’incite votre exemple. C’est ainsi que vous manifestez comment être fidèle envers ce commandement considérable… « De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux » Mt 5, 16. — Message au 105e Congrès suprême, La Nouvelle-Orléans, 1987
1985 – L’Ordre aide le Centre de télévision du Vatican (CTV) à acheter un studio de production mobile, qui permettra d’enregistrer les paroles et les gestes de Jean-Paul II puis de mettre ensuite ces documents à la disposition de la presse à travers le monde. Le CTV pourra également produire des émissions sur les voyages du pape, ses discours et diverses autres activités. 1985 – À l’instigation du pape et par le truchement de la Fabrique de SaintPierre, l’Ordre se voit donner l’occasion de faire restaurer toute la façade de la basilique Saint-Pierre,
qui n’avait pas été retouchée depuis 350 ans. 1986 – Le pape Jean-Paul II fait don au musée des Chevaliers de Colomb de New Haven de la croix en cuivre qui, depuis 1614, était posée dans les bras de la statue du Christ, au plus haut sommet de la façade de la basilique Saint-Pierre. Le cadeau est un signe de reconnaissance pour l’action des Chevaliers de Colomb dans la restauration de la façade de la basilique. 1989 – Les Chevaliers de Colomb financent la publication de Le pape s’adresse à
l’Église des États-Unis (en anglais), la collection complète des discours adressés aux Américains par le pape entre 1979 et 1988. 1990 – L’Ordre développe et distribue un guide d’étude pour mieux comprendre « Christifideles Laici », l’exhortation apostolique du pape publiée en 1989 et traitant de la vocation et la mission des laïcs. 1991 – En août, les Chevaliers lancent à travers l’Ordre un service de prière du cinq centième anniversaire axé sur les répliques de la croix remise par le pape Jean-Paul II aux évêques des
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AUJOURD’HUI PLUS QUE JAMAIS, l’apostolat de l’Église destinée aux familles doit être soutenu par chacun de ses membres et, avant tout, par les familles elles-mêmes. Je suis profondément reconnaissant envers les Chevaliers de Colomb du soutien qu’ils ont accordé à l’Église dans sa mission de la promotion de la vie de famille catholique. Au cours de cette Année de la famille, je vous incite à renouveler vos efforts pour que les familles soient confirmées dans leur témoignage de foi et d’amour, et qu’ainsi vous leur permettiez de remplir leur rôle dans la construction d’un ordre social juste et moralement en santé. Je vous recommande vivement de continuer de vous faire le porte-parole à l’Évangile de l’amour conjugal chrétien, en exigeant avant tout de la part « des autorités publiques, le respect de ses droits qui, en sauvant la famille, sauvent la société elle-même » (Christifideles Laici, 40). — Message au 112e Congrès suprême, 1994 LA GRANDE DIVERSITÉ de bonnes œuvres entreprise au service du Christ et de son Église par les Chevaliers de Colomb manifeste la vitalité spirituelle de votre Ordre dans ses efforts de poursuivre la vision de son fondateur, l’abbé Michael McGivney. J’espère que les Chevaliers seront toujours à l’avant-garde des efforts de l’Église en vue de la préparation de la venue du Troisième millénaire chrétien, en apportant la lumière de la foi aux questions et aux problèmes sociaux urgents de notre temps. — Discours de Jean-Paul II devant les membres du conseil d’administration, 1995 INSPIRÉS PAR LEUR FOI CATHOLIQUE, les Chevaliers de Colomb sont à l’avant-garde du mouvement qui sous-tend le caractère sacré de la vie humaine et attire l’attention sur l’urgent besoin d’un débat public réfléchi concernant les questions éthiques qui ont des répercussions sur l’avenir de la société. Alors que la réalité des menaces contre la vie humaine, notamment contre la vie des enfants à naître, devient de plus en plus flagrante, je vous encourage à poursuivre vos efforts à œuvrer en vue d’un réveil des consciences général à tous les niveaux de la société. De tels efforts, notamment quand ils sont associés à des initiatives de charité en
Amériques, en 1984, en République dominicaine. 1995 – Le 5 octobre, le pape Jean-Paul II bénit les nouveaux quartiers généraux de l’Observateur permanent du Saint-Siège aux Nations Unies, à New York, financés par l’Ordre. Les Chevaliers et le diocèse de Brooklyn coaniment la messe célébrée par le pape le 6 octobre, à l’hippodrome Aqueduct. 1996 – L’Ordre publie un guide d’étude sur l’encyclique de Jean-Paul II « Evangelium Vitae » (L’Évangile de la vie). 12 ♦ C O L U M B I A ♦
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faveur des femmes et des enfants dans le besoin, se présentent comme une affirmation hors pair de « L’Évangile de la vie » que l’Église entière est appelée à proclamer et célébrer… En tant qu’église domestique au sein de laquelle le Seigneur est présent à ses enfants amoureux, la famille chrétienne enseigne à ses membres à percevoir, à la lumière de la foi, l’authentique sens de notre vocation humaine, les exigences d’un ordre social sain et durable, ainsi que le besoin d’une généreuse collaboration au service de la vérité et de l’établissement d’une société vraiment digne de l’être humain. Je vous félicite pour vos efforts en vue d’aider les familles à comprendre leur rôle crucial dans la vie de la société et dans la croissance de la civilisation de l’amour. — Message au 114e Congrès suprême, Boston, 1996 DANS UNE SOCIÉTÉ MARQUÉE par la propagation des messages opposés à la révélation dans le Christ, de l’amour rédempteur du Père, l’esprit de votre Ordre vous convoque à rendre un témoignage clair et actif à la victoire finale du royaume de Dieu sur la domination du péché et de la mort. Vos vies devraient être remplies de la certitude de l’espérance annoncée par l’Évangile de Jésus Christ (cf. Rm 5, 5). Il est clair que, si l’Église doit réussir le renouveau envisagé par le Concile Vatican II, ses membres ont besoin d’être catéchisés et formés davantage aux fondements de la foi. Ils devraient devenir de plus en plus conscients de leur dignité baptismale, plus assidus à la prière et à la recherche de la sainteté, et plus courageux dans leur défense de la vérité morale. C’est pourquoi j’incite les Chevaliers à fournir, tant aux anciens membres qu’aux nouveaux, une formation catéchétique propre à approfondir leur connaissance de la foi et leur engagement dans la vie et la mission de l’Église. Au centre d’un tel effort devrait se trouver le recours au Catéchisme de l’Église catholique. C’est seulement grâce au fondement clair et solide de l’intelligence de la doctrine chrétienne que vous pourrez en arriver à relever les défis spirituels et éthiques de notre temps. J’ai confiance que les Chevaliers découvriront des moyens pratiques de faire en sorte que le Catéchisme soit plus largement connu et utilisé. — Message au 115e Congrès suprême, Montréal, 1997
1997 – Le Chevalier suprême et Mme Virgil C. Dechant représentent l’Ordre à la Conférence internationale de Rio de Janeiro sur la famille, à laquelle participe le pape Jean-Paul II en octobre. 1997 – Jean-Paul II reçoit en audience les Officiers suprêmes, en décembre. Un bouquet spirituel de prières est remis au souverain pontife par les Chevaliers pour célébrer le 50e anniversaire de son ordination sacerdotale. 1998 – L’Ordre donne en janvier une aide à
la Conférence des évêques catholiques de Cuba, afin d’aider à défrayer les dépenses du séjour sur l’île du pape Jean-Paul II. 1998 – Le pape reçoit en audience le conseil d’administration de l’Ordre, le 15 octobre. Il bénit une mosaïque de Notre-Dame de Guadalupe commandée par l’atelier de mosaïque du Vatican exprès pour le musée des Chevaliers de Colomb. 1999 – En janvier, l’Ordre annonce le financement de la restauration de l’atrium Maderno du 17e siècle et
UNE JOYEUSE ESPÉRANCE, enracinée dans la vie nouvelle versée dans nos cœurs par l’Esprit Saint (cf. Rm 5, 5), se trouve la marque distinctive de ceux qui croient au Christ. En rayonnant de cette espérance, les Chevaliers ont recours à l’un des moyens les plus efficaces de contribuer activement à la nouvelle évangélisation. De fait, le témoignage d’espérance constitue l’un des signes les plus puissants et les plus engageants du salut qu’offre l’Évangile aux femmes et aux hommes de notre temps, si souvent tentés par le désenchantement et le désespoir. J’incite tous les Chevaliers, notamment les jeunes et les chefs de jeunes foyers, à s’efforcer à devenir de plus en plus des phares de joie et d’espérance chrétiennes au cœur de leurs vies quotidiennes : au foyer, au travail et dans la société en général. Pendant des générations, les Chevaliers de Colomb ont
de la Porte sainte, à la basilique Saint-Pierre, en guise de cadeau au pape et à l’Église universelle pour le Jubilé de l’an 2000. 2000 – Le 21 mai, le pape Jean-Paul II canonise 25 martyrs mexicains, victimes de persécution religieuse dans les années 1920. Six des prêtres canonisés étaient membres des Chevaliers de Colomb. Ils avaient été béatifiés le 22 novembre 1992. 2000 – L’Ordre finance la télédiffusion de la visite du pape en Terre sainte, en mars.
Le pape Jean-Paul II bénit une image de la Divine Miséricorde lors d’une rencontre avec le Chevalier suprême, Mme Carl Anderson et le Dr Stanislaw Grygiel. L’image a été intégrée à un programme de prière des C de C qui s’est échelonné sur un an, à compter d’octobre 2003. Apparaît également sur la photo, à gauche, le secrétaire du pape, l’évêque (à l’époque) Stanislaw Dziwisz. concouru à répandre le message évangélique manifestant leur solidarité avec les gens dans le besoin. Ainsi, votre Ordre a-t-il contribué à cette « histoire extraordinaire de la charité » (cf. Evangelium vitae, 87) par laquelle les disciples du Christ de tous les temps ont cherché à le servir dans les moindres de ses frères été sœurs. — Message au 116e Congrès suprême, Cincinnati, 1998
2000 – L’Ordre investit 400 000 $ pour appuyer le film documentaire basé sur « Témoin de l’espérance », la biographie de Jean-Paul II écrite par George Weigel et très bien accueillie à travers le monde.
mouvoir des initiatives de paix en Terre sainte ainsi qu’à appuyer la communauté chrétienne là-bas et son patriarche latin.
2001 – Le 29 avril, Jean-Paul II béatifie Carlos Manuel Rodriguez, un membre portoricain des Chevaliers de Colomb.
2002 – Le Chevalier suprême Anderson se voit accorder en avril une audience privée avec le pape Jean-Paul II, au cours de laquelle ils discutent de la cause pour la canonisation de l’abbé Michael J. McGivney.
2002 – En signe de solidarité avec le pape, l’Ordre institue en mars le fonds Pacem in Terris doté de 2 millions $, et dont les revenus serviront à pro-
2002 – Pour Noël, l’Ordre collabore avec le Conseil pontifical pour les communications sociales à la production d’une émission de télévision spéciale AV R I L 2 0 1 1
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2003 – En réponse à l’appel du pape en faveur du soutien aux vocations, l’Ordre met de l’avant un programme axé sur la 40e Journée mondiale de la prière pour les vocations, observée le 11 mai. 2003 – Le 11 mai, le musée des Chevaliers de Colomb inaugure une exposition intitulée « Jean-Paul II – Une passion pour la paix ». Beaucoup des objets qui font partie de l’exposition 14 ♦ C O L U M B I A ♦
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sont prêtés par le Vatican. 2003 – En octobre, l’Ordre entame un programme de prière d’une durée de un an en l’honneur de Jean-Paul II et des prêtres. Le programme, baptisé « Service de prière de la Divine Miséricorde », met en vedette une image de la Divine Miséricorde bénie par le pape. 2003 – À l’occasion du début de l’année scolaire 2003, le Conseil suprême distribue à quelque 4 000 séminaristes des
exemplaires d’une édition spéciale du livre de Jean-Paul II Ma vocation Don et Mystère. L’ouvrage marque le 50e anniversaire de l’ordination sacerdotale du Saint-Père, célébré en 1996. 2005 – Le Chevalier suprême Anderson, l’ex-Chevalier suprême Dechant, leurs épouses, ainsi que le comte Enrico Demajo (directeur du bureau romain de l’Ordre) représentent les Chevaliers de Colomb lors des funérailles du pape Jean-Paul II, le 8 avril.♦
CNS photo courtesy Pope John Paul ii Cultural Center
commémorant le 25e Noël de JeanPaul II à titre de pape.
Le pape Jean-Paul II marchant et récitant le chapelet lors de sa visite de 1984 au Canada.
CHACUN D’ENTRE VOUS, tant dans vos familles, que dans vos lieux de travail et dans la grande diversité de situations qui vous permet d’interagir avec d’autres, a l’occasion remarquable d’attirer d’autres personnes à faire l’expérience de l’amour puissant et fidèle du Père céleste. Au sein d’une société qui a un besoin urgent de redécouvrir le véritable visage de la virilité, l’exemple discret d’hommes plus matures peut devenir un témoignage évangélique très efficace, surtout s’il vient d’individus dont les vies sont formées aux vertus de foi, d’intégrité, de fidélité, de travail robuste et de souci généreux pour les autres. Je vous encourage à réfléchir sérieusement à l’importance de cette forme particulière de témoignage chrétien, notamment quand il s’agit de jeunes qui viennent à peine d’entreprendre leur parcours dans la vie… L’histoire des Chevaliers de Colomb démontre à quel point un petit groupe d’hommes inspirés par la foi chrétienne et le souci de la charité sont arrivés à inspirer un immense mouvement de fécondité en vue de l’avancement du Royaume de Dieu sur la terre. — Message au 117e Congrès suprême, St. Paul, Minnesota, 1999 LES DÉFIS DU MOMENT PRÉSENT et les vastes horizons ouverts par le nouveau millénaire invitent dès maintenant les Chevaliers, tant individuellement qu’en tant que corps, à songer à des façons nouvelles et efficaces de rendre témoignage à l’Évangile et à résister à la « culture de la mort » qui menace les vies de la plupart de nos frères et sœurs sans défense, tout comme elle rejette les vérités les plus fondamentales se rapportant à la dignité humaine : la vérité selon laquelle chaque homme et chaque femme sont créés à l’image et à la ressemblance de Dieu et appelés à la destinée transcendante dans le Christ. — Message au 118e Congrès suprême, Boston, 2000 À LA FIN DU 19E SIÈCLE, l’abbé McGivney prévoyait l’importance d’un laïcat uni et informé en vue d’assurer le progrès de l’Évangile dans le Nouveau Monde. Près d’un siècle avec le Concile Vatican II, il cherchait à donner aux laïcs catholiques la possibilité de vivre selon leur vocation baptismale, soit de « chercher le règne de Dieu précisément à travers la gérance des choses temporelles qu’ils ordonnent selon Dieu » (Lumen Gentium, 31). Au cœur de la culture contemporaine de plus en plus sécularisée qui rejette, voire ridiculise la croyance religieuse, ainsi que les normes fondamentales de la loi morale, les Chevaliers de Colomb peuvent jouer un rôle fondamental dans l’enseignement et la concrétisation de l’idéal religieux et civique pouvant façonner un avenir d’espérance et de promesse pour des générations à venir. — Message au 119e Congrès suprême, Toronto, 26 juin 2001 QU’UNE DÉVOTION PROFONDE et constante à Jésus Christ présent dans le Très Saint-Sacrement de l’autel, soit la marque de la vie spirituelle de chaque conseil, l’inspiration d’un apostolat de plus en plus vigoureux au service de l’Église et de la communauté,
et qu’elle suscite la transformation de la société selon la volonté de Dieu, ce qui est l’essence même la vocation des laïques. (…) Alors que l’Église en Amérique cherche à avancer d’une foi sincère et qu’elle se confie à la grâce constante du Seigneur, je recommande vivement que tous les Chevaliers et leurs familles intensifient leurs prières aux intentions du renouveau authentique de la vie ecclésiale et de la sauvegarde de « l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix » (Eph 4, 3). Dans ce contexte, je réitère ma reconnaissance envers Chevaliers pour leur engagement inébranlable à promouvoir les vocations à la prêtrise et à la vie religieuse. L’expérience a démontré que plus se développe l’apostolat des laïques, plus le besoin d’avoir des prêtres se fait ressentir; et plus les laïques se conscientisent profondément au sens de leur vocation propre, plus l’appréciation de l’unique rôle des prêtres s’approfondit. C’est dans cet esprit que je prie pour que, en fidélité indéfectible à la vision de l’abbé Michael McGivney, les Chevaliers de Colomb fassent tous les efforts nécessaires en vue d’attirer les jeunes gens à Jésus Christ et de les aider à comprendre que le sens authentique de la vie se trouve dans le généreux don de soi-même au Seigneur et aux autres. C’est ainsi qu’une nouvelle génération découvrira au cœur de l’Église les ressources spirituelles nécessaires pour bâtir une société marquée par la liberté authentique, le respect pour les exigences de la vérité et le souci désintéressé du bien de tous, notamment des pauvres et des personnes défavorisées. — Message au 120e Congrès suprême, Anaheim, Californie, 2002 L’ENGAGEMENT À BÂTIR un monde à l’enseigne de la justice et de la miséricorde, de la liberté et de la paix se trouve, depuis leur fondation, un signe distinctif des Chevaliers de Colomb. L’héritage spirituel de votre fondateur, l’abbé Michael McGivney, a porté des fruits abondants, grâce à un réseau impressionnant de services sociaux, d’œuvres de charité, de programmes éducatifs et de formation religieuse, ainsi que de généreuses contributions aux œuvres apostoliques de l’Église, et ce, qu’il s’agisse de l’Église locale ou universelle. La vision de l’abbé McGivney demeure toujours aussi pertinente que jamais, même au milieu des changements survenus tant au sein de l’Église que de la société en général. En cette période où de nombreuses personnes partout dans le monde vivent dans l’incertitude et la crainte de l’avenir, et qu’on est forcément de plus en plus d’avis que la foi chrétienne appartienne uniquement dans la sphère de la croyance privée ou la vie personnelle, les Chevaliers de Colomb sont mis au défi de réaffirmer leurs attentes selon lesquelles la puissance de la Parole de Dieu répandra sa lumière sur les graves problèmes ébranlant individus et sociétés et leur proposera des solutions. Grâce à leur exemple comme individus, maris et pères catholiques, leur témoignage d’amour pour l’Église et leur fidélité à son enseignement, les Chevaliers contribuent considérablement au renouveau intérieur de l’Église et à sa mission évangélisatrice. Je suis reconnaissant, notamment, pour le soutien que les Chevaliers ont apporté sur la place publique en faveur de la liberté en éducation, de la vérité sur le mariage et la famille, et le besoin de respecter la dignité et les droits de chaque personne, depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle.♦ — Message au 121e Congrès suprême, Washington, 2003 AV R I L 2 0 1 1
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Chemin CNS photo from vatican
À LA CANONISATION
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La béatification de Jean-Paul II est riche de sens pour le monde, l’Église et les Chevaliers de Colomb par le cardinal Stanisław Dziwisz NOTE DE L’ÉDITEUR : La lettre reproduite ici, écrite à l’origine en polonais et destinée aux Chevaliers de Colomb, a été envoyée le 21 février 2011 par son Éminence le cardinal Stanislaw Dziwisz.
L
a béatification du pape Jean-Paul II constituera un important événement pour l’Église et pour le monde, en ce qu’elle rappellera le caractère et les activités apostoliques du pape « qui venait d’une terre lointaine » et qui a hardiment prêché le Christ jusqu’aux confins de la terre. Ce pape nous a rappelé que Jésus était le Sauveur de l’humanité et qu’il représentait l’espoir pour toutes les personnes de bonne volonté. Il a également réveillé dans nos cœurs le désir apostolique d’apporter l’Évangile — la Bonne Nouvelle — aux individus de diverses races et cultures. En temps normal, un processus de béatification peut commencer cinq ans après la mort du candidat. Or par décision du Saint-Père Benoît XVI, le processus de béatification de Jean-Paul II s’est entamé un mois seulement après sa mort. Benoît XVI a pris cette décision après avoir été témoin d’événements qui sont survenus lors des funérailles de Jean-Paul II, alors que des participants s’étaient spontanément écriés : « Santo Subito ! » (« Saint, tout de suite ! »). L’imposante foule qui a veillé la tombe du Saint-Père dans la basilique Saint-Pierre aura constitué une formidable expression de respect et de vénération à l’égard de Jean-Paul II et de sa vie de sainteté. Les Chevaliers de Colomb, qui ont appuyé son ministère apostolique dès le tout début, ont toujours fait preuve de déférence à l’endroit de Jean-Paul II. LA BÉATIFICATION La béatification est une action juridique et liturgique en vertu de laquelle l’Église reconnaît qu’un candidat à la canonisation bénéficie déjà de la gloire céleste. Aux premiers siècles du christianisme et jusqu’au Moyen Âge, la béatification était spontanément conférée par l’évêque d’un endroit donné où le peuple de Dieu vénérait déjà un candidat à la canonisation. Plus tard dans l’histoire chrétienne, le consentement du synode des évêques et du Saint-Siège est devenu nécessaire. Depuis 1634, la béatification et la canonisation sont approuvées par le pape. Le processus de béatification de Jean-Paul II a commencé à la basilique Saint-Jean-de-Latran, sous la férule du diocèse de Rome. Une partie du processus s’est déroulée à Cracovie, où le cardinal Karol Wojtyla a servi comme archevêque avant de devenir pape. Durant l’enquête, plus d’un millier de témoins ont été interviewés et quantité de documents acheminés à la Congrégation pour les causes des saints. Celle-ci a ensuite rédigé un positio — un docu-
Le pape Jean-Paul II ferme la Porte sainte de la basilique Saint-Pierre, le 6 janvier 2001. Le pape a mis fin à l’année du Jubilé en fermant le portail et en célébrant la messe devant plus de 100 000 personnes réunies sur la place Saint-Pierre.
ment de plusieurs milliers de pages — qui se penche sur la vie de Jean-Paul II à la lueur des vertus théologiques (foi, espérance, amour) et cardinales (prudence, justice, courage, tempérance). À la fin du processus, le pape Benoît XVI a signé le décret de vertu héroïque du pape Jean-Paul II, en décembre 2009. La prochaine étape du processus aura été la reconnaissance d’un miracle accompli grâce à l’intercession de Jean-Paul II. Parmi les nombreuses grâces extraordinaires, la Congrégation a choisi la guérison de Sœur Marie-Simon Pierre, atteinte de la maladie de Parkinson. Après avoir conclu cette procédure concernant un miracle, le pape Benoît XVI a fixé le jour de la béatification au 1er mai, dimanche de la Divine Miséricorde. Il s’agit là d’une date important, dans la mesure où Jean-Paul II a toute sa vie été un Apôtre de la Divine Miséricorde. Le processus de béatification de Jean-Paul II aura duré près de 6 ans. Il a été nécessaire d’examiner attentivement sa riche existence, son enfance, sa jeunesse, ses études théologiques durant la Seconde Guerre mondiale, son travail comme jeune prêtre et comme professeur, ainsi que le temps qu’il a passé comme archevêque de Cracovie puis pape. Bien que le sentiment de la sainteté de Jean-Paul II se soit répandu dès le tout début, la Congrégation pour les causes des saints a choisi de suivre toutes les procédures habituelles, afin de lever tous les doutes qui auraient pu faire croire que le processus avait été accéléré et mené de manière superficielle. La béatification de Jean-Paul II sera célébrée par le pape Benoît XVI, qui d’habitude ne célèbre que les cérémonies de canonisation. Le pape veut témoigner ainsi du grand respect qu’il voue à son prédécesseur, auquel toute l’Église catholique voue une dévotion. LE TÉMOIGNAGE DE FOI DES CHEVALIERS Les Chevaliers de Colomb, fidèles au Christ et à l’Église et en accord avec la volonté de leur fondateur, le Serviteur de Dieu l’abbé Michael J. McGivney, participent au renouveau du monde grâce aux services charitables qu’ils rendent aux démunis ainsi qu’aux personnes aux prises avec la maladie. Dans ses discours, Jean-Paul II a maintes fois souligné que les Chevaliers de Colomb représentaient un formidable exemple de participation laïque à la mission évangélisatrice de l’Église. Connus pour leur solide position à la défense de la foi catholique de même que pour leur engagement caritatif, les Chevaliers témoignent publiquement de la foi, contribuant ainsi à la transformation de la société en une seule famille de Dieu. Grâce à leur activité apostolique, ils sont fidèles à l’esprit d’amour chrétien ainsi qu’à la doctrine de l’Église catholique. Jean-Paul II, remerciant alors les Chevaliers de Colomb pour leur engagement dans les affaires de l’Église et du monde, avait dit en 1988 : « La plus grande joie et le plus grand réconfort que vous apportez au cœur du pape est le fruit de votre action à la défense de la famille chrétienne et du droit à la vie depuis la conception jusqu’à la mort naturelle, ainsi que de vos efforts pour la promotion AV R I L 2 0 1 1
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Le Chevalier suprême Carl A. Anderson, prenant la parole lors d’une messe célébrée pendant le Synode des évêques, en 2001, a participé en tant qu’auditeur à ce rassemblement qui a duré un mois. Il avait été nommé à ce poste par le pape Jean-Paul II. de l’évangélisation, de l’éducation catholique, de l’épanouissement de la vie paroissiale et de la promotion des vocations au sacerdoce et à la vie religieuse. » La relation qu’entretenaient les Chevaliers avec Jean-Paul II s’est manifestée à travers de nombreuses initiatives mises sur pied pour l’Église. L’Ordre a ainsi appuyé le pape dans les grandes œuvres de son apostolat, par exemple lors de ses voyages pastoraux ou de son aide apportée aux populations victimes de désastres naturels. L’organisation a également aidé au développement de la télévision vaticane, permettant à celle-ci de diffuser les grands événements de l’Église, tels que les Journées mondiales de la jeunesse, les anniversaires et la rencontre mondiale de prière, à Assise. Les Chevaliers de Colomb, durant le pontificat de Jean-Paul II, ont été l’un des principaux commanditaires de projets de rénovation et de construction entrepris à la basilique Saint-Pierre. Entre autres choses, les Chevaliers ont participé à la rénovation des grottes du Vatican ainsi qu’à l’expansion de la chapelle de Notre-Dame de Czestochowa. L’Ordre a également financé la rénovation de la façade de la basilique Saint-Pierre et de la Porte sainte en vue du Grand Jubilé de l’an 2000. Enfin, il importe de mentionner la création du fonds Vicarius Christi en 1981, lequel a notamment permis d’appuyer l’Église catholique de l’Europe orientale. En plus de leur soutien financier, les Chevaliers ont répondu à l’appel du Saint-Père pour un engagement actif des laïcs dans la 18 ♦ C O L U M B I A ♦
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nouvelle évangélisation. Les Chevaliers modulent leur action en ce sens selon leur condition sociale et leur profession, imprégnant leurs faits et gestes de la morale et de la doctrine sociale catholiques. La multiplicité et la diversité des œuvres entreprises par les Chevaliers de Colomb au service du Christ et de son Église sont les fruits de la vitalité et de la spiritualité inspirées par leur fondateur, l’abbé Michael McGivney. Le pape Jean-Paul II, lors d’une rencontre le 6 novembre 1995 avec le Chevalier suprême d’alors, Virgil C. Dechant, ainsi que le conseil d’administration des Chevaliers de Colomb, avait déclaré : « J’espère que les Chevaliers de Colomb vont toujours demeurer à l’avant-plan des efforts menés par l’Église [...] en apportant l’éclairage de la foi sur les cruciaux problèmes et enjeux sociaux de notre époque. » Aujourd’hui, les Chevaliers de Colomb s’acquittent fidèlement de cette tâche en instaurant dans les villes et villages « la culture de la vie », au sein de laquelle doit évoluer chacun de nous en tant qu’enfant de Dieu. Aujourd’hui, je voudrais donc vous remercier cordialement pour votre courageuse et vigoureuse position en faveur de la vie et de sa défense, de la conception jusqu’à la mort naturelle. Je suis convaincu que le travail commencé par l’Ordre durant le pontificat de Jean-Paul II se poursuivra et se développera en Pologne, rapprochant toujours plus l’Église d’un laïcat entièrement dédié au service de Dieu et de son Église. Je prie pour que la joie et la paix du Christ remplissent vos cœurs de Chevaliers de Colomb dévoués envers l’Église comme envers l’humanité. Dieu vous bénisse !♦ LE CARDINAL STANISLAW DZIWISZ, archevêque de Cracovie depuis 2005, a été le secrétaire personnel de Jean-Paul II durant près de 40 ans.
DES
ÉCOLES de la NOUVELLE
E VANGÉLISATION Les Journées mondiales de la jeunesse témoignent du génie pastoral de Jean-Paul II ainsi que de la vitalité de l’Église
T
par le père Thomas Rosica
out au long de son pontificat, le pape Jean-Paul II a béné- piété et la dévotion chrétiennes. Tous à travers le Canada se souficié d’une incroyable popularité auprès des jeunes catho- viendront des puissantes images de la croix des JMJ lors de son pèliques. Cet engouement s’explique en bonne partie par l’importance lerinage historique en 2002. Grâce à l’aide des Chevaliers de qu’il accordait aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), une Colomb, la croix a traversé plus de 350 villes et villages d’un océan initiative qu’il avait lancée en 1985. Durant ces rassemblements na- à l’autre. Par la suite, lors des Journées elles-mêmes à Toronto, la tionaux et internationaux, Jean-Paul II a clairement insisté sur ce magnifique présentation du Chemin de croix a constitué un pénépoint : les jeunes sont non seulement l’avenir de l’Église, ils en sont trant témoignage de l’histoire chrétienne en marche au cœur d’une aussi le présent. cité moderne. Face au cynisme, au désespoir et au Les jeunes adultes ont besoin de vide de sens si répandus dans le héros et d’héroïnes de leur époque. Or monde aujourd’hui, la nouvelle évanle pape Jean-Paul II aura été un mogélisation qui est au cœur des enseidèle de sainteté et d’humanité. DuUne chose est certaine : gnements de Jean-Paul II infuse de rant son pontificat, il a canonisé 482 personne n’a pu quitter l’espoir et de la vitalité dans l’Église. saints et proclamé 1338 bienheureux. Le pape savait très bien que le monde Quel bon choix, dès lors, que d’avoir Toronto, Cologne ou Sydney se caractérise souvent par la séparale bienheureux Jean-Paul II comme tion, la fragmentation et la solitude. l’un des principaux patrons des Jouren pensant qu’il était Grâce aux Journées mondiales de la nées mondiales de la jeunesse qui aura possible de compartimenter jeunesse, il a offert à une multitude lieu en août prochain, à Madrid. de gens de très bonnes occasions de Beaucoup de jeunes prêtres et de sa foi ou de la réduire devenir des porteurs d’espérance, des jeunes religieux ont dit « oui » à leur agents de changement au sein de leur vocation précisément en raison du téà quelques règles et communauté et des instruments moignage de Jean-Paul II, qui les a observances dominicales. d’une globalisation morale. exhortés : « N’ayez pas peur ! » BeauLa béatification du pape Jean-Paul coup de jeunes hommes et de jeunes II nous incite à faire le bilan des béfemmes, qui ont trouvé un sens dans nédictions qu’il nous aura réservées, sa théologie du corps, sont dès lors enet à examiner en quoi sa vision et son espérance ont eu un impact trés dans le mariage animés d’une foi et d’une conviction profondes. sur nos propres efforts en matière de ministère pastoral auprès des Et beaucoup de gens ordinaires ont réalisé des choses extraordinaires jeunes adultes. grâce à son influence, ses enseignements et même ses gestes. Or le formidable impact qu’a eu Jean-Paul II sur les jeunes généFORMER UNE GÉNÉRATION rations se poursuit avec son successeur. Dans ses remarques proParmi les éléments centraux des Journées mondiales de la jeunesse noncées lors de la messe de clôture des Journées mondiales de la on trouve l’adoration, les saintes Écritures, la catéchèse, les sacre- jeunesse 2008, le cardinal George Pell, de Sydney, a remercié le pape ments, la croix, les saints, le pèlerinage, le service et les vocations. Benoît XVI dans ces mots : « Votre Sainteté, les Journées mondiales Chacune de ces composantes contribue grandement à l’efficacité de la jeunesse ont été l’invention du pape Jean-Paul le Grand. Celles du ministère pastoral auprès des jeunes — et chacune, du même de Cologne avaient déjà été annoncées avant votre élection. Vous coup, doit en faire partie. avez décidé de poursuivre la tradition et de tenir celles qui prennent La préparation en vue des Journées mondiales de la jeunesse pro- fin ici aujourd’hui, à Sydney. Nous sommes profondément reconcure à l’Église d’intenses moments lui permettant d’approfondir la naissants pour cette décision, qui montre que le concept n’appar-
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UNE ÉGLISE JEUNE Une personne peut décrire son expérience aux Journées mondiales de la jeunesse comme un événement qui a apporté de la lumière et rompu la monotonie de la vie lors d’un glorieux moment dans l’histoire. On pourrait, toutefois, adopter une autre perspective. L’Évangile invite constamment les chrétiens à adopter l’hymne de louange et de remerciement de Marie pour les moyens que prend Dieu Tout-Puissant pour intervenir dans l’histoire humaine — ici et maintenant. Autrement dit, la vie chrétienne ne se nourrit pas que de souvenirs, aussi bons et beaux soient-ils. La résurrection de Jésus n’est pas un souvenir rappelant un événement du lointain passé, mais plutôt la Bonne Nouvelle qui continue à se répandre et se réaliser. Nous devons être honnêtes et reconnaître que les Journées mondiales de la jeunesse ne constituent pas une panacée ni une solution rapide aux problèmes de notre époque ou aux défis qui se posent à l’Église présentement, tandis qu’elle cherche à se rapprocher des jeunes. Ce type d’événement nous fait voir l’Église et le monde sous un autre angle, nous permettant de construire un futur commun. Une chose est certaine : personne n’a pu quitter Toronto, Cologne ou Sydney en pensant qu’il était possible de compartimenter sa foi ou de la réduire à quelques règles et observances dominicales. Je ne peux que me rappeler les paroles émouvantes du cardinal
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Des milliers de jeunes gens acclament le pape Jean-Paul II lors des Journées mondiales de la jeunesse de 1991, à Czestochowa, en Pologne. James Francis Stafford prononcées aux innombrables jeunes gens rassemblés sur et autour de la place Saint-Pierre, lors des cérémonies d’ouverture des Journées mondiales de la jeunesse du Jubilé, le 15 août 2000. S’adressant à un pape Jean-Paul II visiblement ému et vieillissant, le cardinal Stafford avait dit : « Saint-Père, vous-même, alors que vous participiez aux sessions du concile [Vatican II], vous êtes exprimé sur le mystère d’une Église sans cesse rajeunie. Aujourd’hui, nous prions tous pour que vous ressentiez à nouveau le même bonheur. Car tous ces jeunes devant nous, eux aussi entourés par les bras de saint Pierre, représentent les témoins vivants de l’espoir soulevé par le concile et qui est également le vôtre. » En disant cela, le cardinal a magnifiquement exprimé la mission et l’objectif des Journées mondiales de la jeunesse, qui sont une sorte d’instantané de la joie, l’espérance et l’unité auxquelles l’Église est appelée. Comme l’a indiqué pour sa part le pape Benoît XVI lors de son homélie inaugurale, en 2005, « [L’] Église est vivante. Et l’Église est jeune. Elle porte en elle l’avenir du monde et c’est pourquoi elle montre aussi à chacun de nous le chemin vers l’avenir. » Les Journées mondiales de la jeunesse sont là pour nous rappeler cette vérité.♦ LE PÈRE BASILIEN THOMAS ROSICA, membre du Conseil 1388 Toronto, a été directeur national et président des Journées mondiales de la jeunesse 2002, à Toronto. Il est, depuis 2003, président de la fondation catholique Sel et Lumière média.
CNS file photo by Arturo mari
tient pas à un seul pape ou même à une seule génération, mais qu’il fait plutôt partie intégrante de la vie de l’Église. La génération JeanPaul II — les jeunes comme les moins jeunes – est fière d’être également les fils et les filles du pape Benoît XVI. »
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JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE ♦ Les Chevaliers et les Sœurs de la vie prépare un site pour pèlerins anglophones à Madrid DES CENTAINES DE milliers de pèlerins en provenance de pays du monde entier se sont inscrits à la 26e Journée mondiale de la jeunesse qui se tiendra à Madrid, en Espagne. Du 16 au 21 août, les Chevaliers de Colomb joueront un rôle prépondérant dans les activités fébriles de cette rencontre, en partageant l’accueil dans un centre majeur destiné aux pèlerins de langue anglaise. En effet, en compagnie des Sœurs de la vie, l’Ordre servira d’hôte au site de langue anglaise, au Palacio de Deportes, stade de 15 000 sièges situé à Madrid. Plusieurs organismes nous assisteronst à l’accueil, entre autres, les Holy Cross Family Ministires, l’Apostleship of Prayer, l’Institut pontifical Jean-Paul II des études sur le mariage et la famille, ainsi que le réseau de Télévision Sel + Lumière. « Nous sommes honorés de pouvoir participer à la création d’un pied-à-terre pour les pèlerins de langue anglaise, notait le Chevalier suprême, Carl A. Anderson. Il s’agit d’une activité remplie de grâces pour plusieurs personnes, et nous nous attendons à vivre une semaine inoubliable et une effusion de foi spectaculaire. » Toute la semaine durant, le centre servira aussi de pied-à-terre conférenciers catholiques, et aussi de sites de programmes catéchétiques, de spectacles de musique, de discussions et d’autres activités. « Les activités diverses, telles que conférences, expositions et concerts, susciteront des questions sur le cœur humain : le désir de liberté, l’amitié, l’amour, la guérison et la véritable communion avec Dieu, relevait mère Agnes Donovan, des Sœurs de la vie. Il y aura également plusieurs occasions pour prier, afin que les pèlerins puissent avoir des rencontres personnelles avec le Seigneur. » La 26e Journée mondiale de la jeunesse a pour thème : « Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi » (Col 2, 7). Dans son message livré relativement à l’événement, le pape Benoît XVI réfléchit sur le besoin qu’a l’Europe de redécouvrir ses racines chrétiennes. Il ajoutait : « Et je voudrais que tous les jeunes (…) puissent vivre cette expérience qui peut être décisive pour leur vie: faire l’expérience du Seigneur Jésus ressuscité et vivant, et de son amour pour chacun de nous. » Même les catholiques plus âgés et les gens
A la fin de la messe de clôture de la Journée Mondiale de la Jeunesse 2008 à Sydney, des pèlerins espagnoles manifeste leur joie à l’annonce par le pape Benoît XVI que Madrid va accueillir la prochaine Journée Mondiale de la Jeunesse. qui ne peuvent pas se rendre à Madrid peuvent toutefois participer à la rencontre. Les Chevaliers sont incités à parrainer à titre de pèlerins, leurs enfants, leurs petits-enfants et les jeunes de leur communauté, et à prier pour les pèlerins et les responsables de l’organisation, alors que ceux-ci se préparent à la rencontre. À cette fin, les Holy Cross Family Ministries sont à mettre sur pied une campagne de récitation du chapelet aux intentions de la Journée mondiale de la jeunesse, intitulée « Solides dans la foi en compagnie de Marie » qui doit être inaugurée le premier mai. La Journée mondiale de la jeunesse a d’abord été instituée par le pape Jean-Paul II, à la suite du succès qu’ont connu les rassemblements de jeunes à Rome, en 1984 et 1985. Bien qu’elle soit soulignée sur le plan diocésain chaque année à l’occasion du dimanche des Rameaux, elle a inclus des célébrations internationales majeures, tous les deux ou trois ans, à partir de 1987, à Buenos Aires, en Argentine. Les Chevaliers de Colomb ont été présents à chacune des Journées mondiales de la jeunesse, depuis que Jean-Paul II s’est rendu à Denver, en 1993. C’est alors que les Chevaliers ont garanti leur soutien de diverses façons, par leur bénévolat et en distribuant aux pèlerins des milliers de chapelets, de bouteilles d’eau potable et bro-
chures traitant de ressources catholiques. À Toronto, en 2002, l’Ordre était représenté par une délégation de Chevaliers universitaires — tout comme ce fut le cas à Paris et à Rome — et par le financement du pavillon des vocations et le parc Duc in altum, où des milliers de pèlerins ont célébré le sacrement de réconciliation. Quand la dernière Journée mondiale de la jeunesse eut lieu à Sydney, en Australie, en 2008, les Chevaliers collaboraient avec les Sœurs de la vie et l’Institut pontifical JeanPaul II pour les études sur le mariage et la famille, en vue d’assurer l’hospitalité au site « Amour et vie », sur le campus local. De concert avec les Sœurs de la vie, plus de 30 Chevaliers universitaires ont souhaité la bienvenue à quelque 12 000 pèlerins sur ce site de catéchisation qui présentait des conférences et des spectacles traitant des enseignements de l’Église sur la vie et l’amour. Le succès de cette œuvre de collaboration a été tel qu’on s'est mis à planifier dès lors pour assurer l’hospitalité sur le site de langue anglaise de première envergure à la Journée mondiale de la jeunesse de Madrid, en 2011. « Nous avons l’intention de créer une ambiance dynamique dans laquelle peuvent s’intégrer les jeunes et vivre l’espérance et la joie provenant de la connaissance du Christ et de l’appartenance à la famille de Dieu,» explique mère Agnès.♦ AV R I L 2 0 1 1
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du pape
souvenirs L’ex-Chevalier suprême Virgil C. Dechant raconte ses rencontres personnelles avec le pape Jean-Paul II
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e plus long mandat jamais réalisé par un Chevalier suprême (1977-2000) correspond presque à la durée du deuxième plus long pontificat de l’histoire (1978-2005). Au cours de cette période, l’ex-Chevalier suprême Virgil C. Dechant a rencontré le pape Jean-Paul II des dizaines de fois, développant ainsi un lien personnel tout en affermissant les liens de l’Ordre avec le Saint-Siège. « En remplissant ses responsabilités, M. Dechant n’a jamais dérogé à une loyauté engendrée par l’amour », avait dit Jean-Paul II dans son message aux délégués du 118e Congrès suprême, en 2000, « et il a mis ses talents et son expérience au service tant des Chevaliers de Colomb que de l’Église dans son ensemble. » Columbia s’est récemment assis en compagnie de l’ex-Chevalier suprême, qui nous a raconté les faits saillants de cette longue proximité avec le pape.
NOUS TENIONS une réunion du conseil d’administration au Canada lorsque nous avons appris qui venait d’être élu pape. Le conseil vota pour que nous nous rendions là-bas, et nous avons dû partir sur-le-champ afin d’arriver à Rome à temps. L’un de nos membres avait une épouse polonaise, laquelle me conseilla de saluer le pape dans sa langue natale au moyen de la phrase « Loué soit Jésus-Christ ! » Ayant moimême des ancêtres européens, allemands plus précisément, j’étais déjà habitué à aborder les prêtres de la sorte. Mais comme je ne parlais pas le polonais, l’épouse en question m’aida dans ma prononciation. Si bien que lorsque j’ai rencontré le pape trois jours après son installation, je lui ai dit : « Niech bedzie pochwalony Jezus Chrystus ! » Alors il s’est exclamé : « Oh, vous êtes polonais », ce à quoi j’ai répondu : « Non, Saint-Père, mais mes ancêtres étaient allemands. » L’ÉVÊQUE QUI était toujours avec le pape, responsable de la maison pontificale, était français. Il était toujours très gentil avec moi, et il croyait que j’étais français moi aussi. Il fut donc très surpris quand je lui appris que j’étais d’origine allemande. Voilà comment a commencé ma relation avec Jean-Paul II. Très peu de temps après il commença à voyager, sa première visite à Saint-Domingue, en République dominicaine. Le cardinal de Santo Domingo, comme on dit en espagnol, nous invita là-bas et je m’y suis rendu en compagnie de l’aumônier suprême et du trésorier suprême. Nous étions donc là pour cette première grande incursion du Saint-Père à l’extérieur de Rome.
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IL SE RENDIT ensuite au Mexique [toujours en 1979], et cette fois nous l’avons suivi à distance [depuis New Haven]. Bien entendu, la visite papale connut un immense succès. Les gens affluaient, le monde fut bouleversé.
NOUS AVONS PAR la suite été approchés pour savoir si nous consentirions à défrayer la production d’un film sur la visite de JeanPaul II au Mexique. Nous avons accepté, le film a été traduit en polonais puis introduit en douce en Pologne — à l’époque, le Rideau de fer existait encore. Le film fut montré clandestinement dans diverses paroisses de ce pays, dans le but d’encourager les citoyens à bien accueillir leur pape quand il allait se présenter. Or ça a marché. Nous avons contribué au succès de la visite du pape dans son pays natal, quelques mois plus tard. LE PÈRE John McGuire dirigeait à l’époque le Service d’information catholique ainsi que notre programme de vocations. Lui et moi avions été invités au Congrès mondial sur les vocations, à Rome. C’était un mercredi, je me souviens, et nous sommes allés à l’audience papale en compagnie du comte Enrico Galeazzi [le représentant de l’Ordre à Rome] et de l’archevêque Lino Zanini. Nous étions assis tout à fait à l’avant, et nous attendions que le pape fasse son entrée. Quand nous sommes ensuite sortis à l’extérieur, nous avons entendu les coups de feu. Les pigeons se sont envolés en grand nombre, nous savions que le pape venait d’être attaqué. Je me souviens très bien de tout ça. NOUS AVONS vu le pape qui était emmené dans une jeep. L’archevêque Zanini a alors dit : « Allons-y. Nous allons rentrer et demander à voir l’archevêque Deskur. » Le cardinal [Andrzej Maria] Deskur était ami avec le pape, et il a précédé le cardinal [John Patrick] Foley à titre de président du Conseil pontifical pour les communications sociales. Nous sommes donc allés le voir, et avons alors rencontré les religieuses polonaises rattachées à la maison pontificale. Durant environ une heure, nous sommes restés assis avec elles à écouter un petit poste de radio, et à prier. Au bout d’un moment, le cardinal a levé les yeux vers une image de Notre-Dame de Czestochowa et dit : « Aujourd’hui c’est la fête de Fatima. La Vierge va le sauver. » Les sœurs et tout le monde dans la salle se mirent à sourire. Ce fut toute une expérience... LES CHEVALIERS DE COLOMB entretenaient, depuis plus de 50 ans, des liens avec le Vatican grâce aux terrains de jeux que nous
commanditions, à Rome. À l’époque, par ailleurs, l’Église avait d’énormes problèmes budgétaires, et je m’étais dit que nous devrions penser à une formule qui lierait les Chevaliers, pour toujours, au Saint-Siège. Ainsi, lors du congrès suprême de Louisville [Kentucky], en 1981, nous avons adopté une résolution qui établissait l’objectif de réunir des fonds pour servir à des fins caritatives, à travers le monde ; or personne ne connaît mieux les besoins du monde que le pape lui-même. En établissant le fonds Vicarius Christi, les Chevaliers poursuivaient deux buts : donner au SaintPère des fonds afin qu’il puisse combler n’importe quel besoin sans explication, et raffermir les liens entre l’Ordre et le pape, puisque chaque année nous allions nous rendre à Rome pour remettre à ce dernier les revenus générés par le fonds. L’UNE DES AUDIENCES les plus courtes mais les plus chaleureuses que j’ai eues avec le pape Jean-Paul II, c’est en septembre, alors qu’il était en convalescence à Castel Gandolfo. Mon épouse, le comte Galeazzi et moi-même sommes allés voir le Saint-Père. Il n’avait pas repris encore beaucoup de poids, mais son sourire était chaleureux, on voyait bien qu’il était en voie de récupérer. LORS DU 100e congrès suprême [à Hartford, au Connecticut, en 1982], j’ai pu organiser un lunch privé avec le président Reagan, le secrétaire d’État du Vatican le cardinal [Agostino] Casaroli, le cardinal Pio Laghi, le délégué apostolique aux États-Unis, M. William Wilson, qui représentait le président Reagan au Vatican, ainsi qu’une ou deux autres personnes. Ils se sont rencontrés dans ma suite, mais sans que je sois présent. Lors de cette réunion, ils ont discuté de la future relation diplomatique entre les États-Unis et le Vatican. Dans l’année qui suivit, les parties s’entendirent et le cardinal Laghi devint nonce, tandis que M. Wilson devint le premier ambassadeur des États-Unis auprès du Saint-Siège. L’UN DES MOMENTS les plus mémorables, c’est quand on nous a demandé de coanimer la messe à Brooklyn, en 1995. Jamais auparavant une organisation laïque n’avait joué un tel rôle. Mais nous
L’ex-Chevalier suprême Virgil Dechant, en compagnie du conseil d’administration de l’Ordre, rencontre Jean-Paul II à l’ambassade de la nonciature apostolique du Saint-Siège, en 1979. avions entendu dire que le Saint-Père lui-même voulait que nous jouions ce rôle. Il voulait qu’une organisation catholique et familiale s’engage, et nous avons été choisis. LA DERNIÈRE FOIS où j’ai vu le Saint-Père, c’est dans le cadre d’une audience suivant un concert. Il m’a aperçu dans la file et m’a souri. L’évêque, maintenant cardinal, Donald Wuerl a plaisanté par la suite : " Quand il vous a vu, c’est comme si nous n’existions plus ! " NOUS NOUS SOMMES rapprochés, nous avons communiqué. Tout aura été affaire de confiance. Le Saint-Père avait confiance en nous. Il savait que nous n’allions pas lui réserver des surprises. Tout repose sur la qualité de notre présence à Rome et notre modus operandi : nous leur faisons savoir que nous sommes là pour servir, et quand ils ont besoin de nous, ils n’ont qu’à nous faire signe. LES FUNÉRAILLES EN 2005 auront représenté l’une des rares fois où j’ai pu servir en ma qualité de Gentilhomme de Sa Sainteté. J’avais décidé de me joindre au personnel du Vatican et d’aider au déplacement des dignitaires venus assister aux obsèques, en guise d’hommage rendu au Saint-Père. Pratiquement tous les chefs d’État du monde étaient là. Nous étions une vingtaine de mon groupe à les escorter jusqu’à leur place. J’ai eu le privilège d’escorter ainsi le [président George W. Bush] et la première dame, puis les présidents George Herbert Bush et Clinton, qui étaient de la délégation eux aussi. Cela fut toute une expérience — assister à cette messe ; voir le vent faire voleter les pages du livre posé sur le magnifique cercueil en pin, comme si les étapes de la vie défilaient ; et voir la foule incroyable, des gens à n’en plus finir. Le monde a été conquis.♦
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Le bienheureux
jean-paul, ÉVANGÉLISATEUR Jean-Paul II a laissé un héritage très diversifié et de très grande envergure qui profitera à l’Église et au monde pendant des années à venir par Greg Burke
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orsque le pape Jean-Paul II a été atteint de balles le 13 mai 1981, il a failli se vider de son sang en route vers l’hôpital. Il a qualifié sa survie de miraculeuse. Que serait-il arrivé si, de fait, les balles qui ont atteint le pape l’eussent tué? Certes, l’histoire aurait été quelque peu différente si Jean-Paul II était mort martyr. Le Mur de Berlin serait quand même tombé et le communisme se serait quand même écroulé, même s’il eût fallu beaucoup plus de temps. Je note ces faits non pas pour diminuer le rôle qu’a joué Jean-Paul II dans la chute de l’Union Soviétique, mais simplement pour insister sur le fait qu’il ne s’agit pas de son exploit le plus important. Il faudrait des volumes pour évaluer en détail l’impact qu’a eu Jean-Paul II sur l’Église. Pourtant, nous pouvons noter un nombre de thèmes récurrents dans la vie et l’enseignement extraordinaires de Jean-Paul II qui se font encore ressentir de nos jours. UNE NOUVELLE ÉVANGÉLISATION Par-dessus tout, le pape Jean-Paul II s’est avéré un évangélisateur énergique et infatigable. Ce dynamisme de sa vie est devenu clair dès les premières paroles que prononçait l’ancien archevêque de Cracovie, au moment de son élection comme pape en 1978. « Frères et sœurs, n’ayez pas peur d’accueillir le Christ et d’accepter son pouvoir! » a proclamé Jean-Paul II dans l’homélie de l’Eucharistie inaugurale de son pontificat. « N’ayez pas peur! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ! À sa puissance salvatrice, ouvrez les frontières des États, les systèmes économiques
Le pape Jean-Paul II salue la foule en route pour la cathédrale de Oaxaca, au Mexique, le 31 janvier 1979. AV R I L 2 0 1 1
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à « plus de vérité, plus d’amour, plus de joie ». Autant de valeurs qui se trouvent dans le Christ et son style de vie. UN MESSAGE CLAIR Malgré la densité théologique des encycliques de Jean-Paul II, son message en général a été simple, clair et exigeant — ce qui avait probablement comme résultat que les jeunes s’y sentaient tellement attirés. L’Église catholique se résume, en fin de compte, à suivre le Christ, c’est-à-dire faire allégeance à son l’Église et à l’enseignement que celle-ci propage. C’est une déclaration en elle-même fort simple. Toutefois, Jean-Paul II se rendait compte qu’il y a beaucoup d’ignorance dans le monde, même concernant les principes chrétiens les plus fondamentaux, et il s’est évertué à la combattre. Le pape n’a jamais hésité à présenter les enseignements catholiques épineux concernant la conduite sexuelle, le mariage et le caractère sacré de la vie. Au contraire, il faisait son possible pour les exposer de manière attrayante. C’était là l’un des secrets de Jean-Paul II : les gens pouvaient percevoir son authenticité. Ils percevaient quelqu’un qui pouvait se montrer exigeant pour les autres, parce qu’il était exigeant pour lui-même. Ils ressentaient également chez lui la joie de quelqu’un qui à tout abandonner pour suivre le Seigneur. L’un des messages persistants qu’adressait le pape touchait le respect de la vie humaine. Cette constance s’est avérée de plus en plus importante dans un monde où l’avortement devenait des plus en plus répandu, où le développement scientifique conduisait à la manipulation de la vie même à ses tout premiers stages, où se répandait de plus en plus un mouvement de promotion de l’euthanasie. Par de nombreux moyens, le pape Jean-Paul II a battu la marche pour la défense de la vie contre de nombreuses menaces qui pesaient sur elle. Dans son encyclique Evangelium Vitae (L’Évangile de la vie), il a favorisé la promotion d’une culture respectueuse de toute vie humaine, depuis la conception jusqu’à la mort naturelle. Reliée à cette première lettre il y a l’exhortation Familiaris Consortio, dans laquelle le pape mettait au point le rôle central de la famille comme école de la vie et de l’amour. De même, en explicitant une « théologie du corps », il précisait que le fait d’être créés homme et femme incite à cet appel de bâtir une culture de la vie. Parmi les marques distinctives de la papauté de Jean-Paul II, on remarque le Catéchisme de l’Église catholique, parue d’abord en 1992. Essentiellement, le Catéchisme constitue un sommaire de l’enseignement de l’Église, et aurait pu s’intituler « Voici ce que nous sommes, voici ce que nous croyons ». Bien qu’il s’agisse d’un tome étoffé et détaillé, le Catéchisme est toutefois accessible et promet d’être un important ouvrage de référence pour de nombreuses générations de catholiques à venir. Qu’on s’approche de la foi pour la première fois, ou qu’on y revienne après plusieurs années, ou encore qu’on désire mettre au point une doctrine ou un enseignement quelconque, le document tout désigné, c’est le Catéchisme. UN PAPE AUX NOMBREUSES SURPRISES Durant son long pontificat, le pape a surpris de nombreuses personnes, y compris les prélats qui travaillaient de près avec lui. Ces surprises n’étaient souvent que des banalités, par exemple, lorsque, au cours de ses voyages, il traversait l’avion pour répondre aux ques-
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et politiques, les immenses domaines de la culture, de la civilisation, du développement. N’ayez pas peur! » Ces paroles donnaient le ton à tout le pontificat de Jean-Paul II. « Permettez donc — je vous prie, je vous implore avec humilité et confiance, — permettez au Christ de parler à l’homme. Lui seul a les paroles de vie, oui, de vie éternelle! » Ce message serait concrétisé de façon plus intellectuelle dans sa première encyclique, Redemptor Hominis (Le Rédempteur de l’homme), tandis que dans ses homélies il serait exprimé un peu plus simplement. Il n’y a pas longtemps, j’ai dîné avec un groupe d’amis, tous dans la trentaine, qui se réclamaient de la « Génération de Jean-Paul II ». Ce sont des gens intelligents, raffinés, dont la vie a été transformée par l’ancien pape. Tout en tenant compte du fait que cette attitude relevait de la Journée mondiale de la Jeunesse — initiative de JeanPaul II, le pontife avait le tour d’attirer à lui les jeunes, tout en les mettant au défi, et ce, dès le début de son pontificat. Quand Jean-Paul II a présidé l’Eucharistie au « Boston Common », le 1er octobre 1979, il lançait un appel particulier aux jeunes Américains : « À chacun d’entre vous je dis donc : écoutez l’appel du Christ quand vous l’entendez vous inviter : “Viens à ma suite! Engage-toi sur mon sentier! Marche à mes côtés! Demeure dans mon amour!” Il y a un choix à faire : un choix pour le Christ, pour son style de vie et son commandement d’amour. » Le pape ajoutait que, en dépit, du progrès technologique et des biens matériels que peut offrir le monde, les gens aspirent toujours
Les gens pouvaient percevoir son authenticité. Ils percevaient quelqu’un qui pouvait se montrer exigeant pour les autres, parce qu’il était exigeant pour lui-même. Ils ressentaient également chez lui la joie de quelqu’un qui à tout abandonner pour suivre le Seigneur.
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Ci-contre : le pape Jean-Paul II rend visite à son agresseur Mehmet Ali Agca dans sa prison romaine, le 27 décembre 1983. La rencontre avait lieu deux ans après l’arrestation d’Agca pour avoir fait feu sur le souverain pontife, sur la place Saint-Pierre. Ci-dessus : le pape Jean-Paul II durant sa visite en Pologne, en 1983. tions de chaque journaliste, ou quand il s’esquivait du Vatican pour prendre un congé de ski. Par ailleurs, certaines surprises étaient de plus grande envergure, et il en surprit plus d’un quand il a exprimé son mea culpa durant l’Année du Jubilé, en 2000, pour toutes les fois que, au cours des siècles, l’Église catholique a failli à sa mission comme témoin du Christ. Bien que cette démarche en surprît beaucoup de monde, pourtant, dans l’esprit de Jean-Paul II elle était tout à fait logique. En effet, nous sommes une Église de pécheurs. Chacun, chacune, nous reconnaissons nos fautes chaque fois que nous nous présentons au Sacrement de réconciliation, nous nous devons également de les reconnaître en tant que communauté. Sans rien enlever à toutes les gloires dont s’est signalée l’Église au cours des siècles — parmi celles-ci, des exemples extraordinaires de charité chrétienne, d’héroïsme et de sainteté — la demande de pardon publique du pape s’est avérée une sorte de purification. Une telle démarche a dû être providentielle, puisque, dans le sillage des agressions sexuelles perpétrées au sein de l’Église, elle a préparé
la route à une purification plus profonde encore. C’est avec difficulté que nous avons observé le déclin de la santé du pape Jean-Paul II, notamment pour ceux et celles qui avaient, de lui, le souvenir d’un robuste athlète. Pourtant, il fut également un exemple frappant de quelqu’un qui se place entièrement entre les mains du Seigneur. Ce fut pour nous un rappel que, en fin de compte, personne n’a d’emprise sur rien, même pas le pape. Le pape Jean-Paul II croyait à la divine providence pas et s’abandonnait aux mains aimantes de Notre Dame, celle qui était présente pour le protéger, non seulement quand il fut presque assassiné, en 1981, mais à chaque jour de sa vie. Sa devise — Totus Tuus (Tout à Toi) — se rapportait à la dévotion profonde, presque enfantine qu’il avait pour Marie. Cette dévotion se voyait dans sa manière de prier le chapelet et d’avoir constamment recours à l’aide de Notre Dame. Un de mes amis m’a fait remarquer que, dans 500 ans, nous ne parlerons plus de Jean-Paul II et son rôle dans la chute du communisme. Il soutenait plutôt que le souvenir de Jean-Paul II se rapporterait au fait qu’il ait institué cinq nouveaux mystères du Rosaire, les Mystères de la Lumière. Quoi qu’il en soit, une chose est certaine : la contribution Jean-Paul II à l’Église et au monde au cours de ses 27 ans comme pape, et que les générations à venir conserveront de lui un chaleureux souvenir.♦ GREG BURKE est correspondant du réseau Fox News, à Rome
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Voyages au fond de nos coeurs Au cours de ses visites aux pays où se trouvent des Chevaliers de Colomb, Jean-Paul II a rejoint les gens dans leurs vies et les a inspirés dans leur foi par Brian Caulfield
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armi tous les voyages que le pape Jean-Paul II a entrepris au cours de son long pontificat, se rendant dans 129 pays et s’adressant à des centaines de milliers de personnes en 27 ans, une petite promenade dans les rues de New York peut servir à repérer l’esprit et l’objectif de ses voyages. En 1995, après avoir présidé une veillée de prière, Jean-Paul II sort de la cathédrale St. Patrick pour accueillir la foule immense massée sur la Cinquième Avenue et passe outre à la « voiture papale » pour rejoindre la foule debout derrière les barricades de sécurité. En compagnie du cardinal John O’Connor, archevêque de New York, le pape se promène tranquillement parmi la foule, accueillant et bénissant les gens, jusqu’à ce que les deux arrivent à la résidence du cardinal. En cette soirée d’octobre, la petite promenade dans la rue à travers les rues a envahi les manchettes imprimées et sonorisées, démontrant aux médias de New York que le pape n’était pas un vieillard ignorant de l’Amérique, mais plutôt un maître de la scène et de son message bien à lui. Le geste improvisé soulignait également que la mission que se donnait Jean-Paul II lors de ses voyages c’était d’être parmi les gens, d’être près d’eux, de les bénir et les regarder tout droit dans les yeux avec une foi inébranlable dans le Christ. On estime que plus de gens l’ont vu en personne que toute autre figure de l’histoire, et pourtant ceux et celles qui ont eu la chance de l’approcher durant ses manifestations publiques, avaient l’impression qu’il n’était là que pour eux. « Cela a été l’expérience de ma vie, de le rencontrer en personne, de lui serrer la main et de baiser sa bague » se rappelle James A. Foy, ancien député d’état de New York (1995-1997). La journée précédant la veillée de prière de 1995 à la cathédrale St. Patrick, James Foy et sa femme, Dorothy, avaient porté les offrandes durant l’Eucharistie coparrainée par les Chevaliers qu’avait présidée Jean-Paul II à l’hippodrome Aquaduct. Le pape était accompagné à l’autel de l’aumônier suprême d’alors, Mgr Thomas V. Daily, évêque de Brooklyn, New York. Durant la célébration, un grand cortège de Chevaliers du Quatrième Degré de New York servait de garde d’honneur et le pape avait accueilli et remercié l’Ordre nommément. « À genoux devant lui, nous étions intimidés, jusqu’à ce qu’il nous demande d’où nous venions, manifestant ainsi son grand talent à faire en sorte que les gens se sentent à l’aise en sa présence, ajoute James Foy. C’était le successeur de Pierre, et il nous parlait comme à des amis. » L’ARMÉE DU PAPE Durant ses voyages, Jean-Paul II a été accueilli à plusieurs occasions par des membres des Chevaliers de Colomb. Au cours de visites aux États-Unis, au Canada, au Mexique, à Porto Rico, aux Philippines, à Guam, dans les Antilles et même à Cuba — autant de parties du monde où sont présents des conseils des Chevaliers de Colomb — les Chevaliers comptaient parmi les millions de personnes qui se pressaient pour le rencontrer, s’associant aux gardes d’honneur du Quatrième Degré pour former une « armée » de foi pacifique. Felipe G. Solis, ancien député d’état du Mexique (19831985), se souvient de la visite de Jean-Paul II au Yucatan. Felipe 30 ♦ C O L U M B I A ♦
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Double page précédente : des serpentins tombent par milliers sur Jean-Paul II lors du défilé en son honneur, en 1979, le long de l’avenue Broadway, dans le bas Manhattan. Ci-contre: Jean Paul II sort de la cathédrale St. Patrick au cours de son premier voyage aux États-Unis en 1979. Solis, qui organisa le séjour et l’horaire du pape, note le détail suivant : « J’ai été honoré d’une bénédiction. Il s’est adressé à moi directement, me fixant des yeux, tout saint qu’il était. Je n’oublierai jamais ses yeux, sa voix, son doigt dont il me pointait en disant : “Je te bénis…” J’ai pleuré en silence alors que je me sentais aimé par un saint. Jamais je n’oublierai ce moment. » En 1979, Jean-Paul II faisait le premier de ses cinq voyages aux États-Unis, suscitant un élan d’énergie dans l’Église, notamment chez les jeunes. Lors d’un rallye jeunesse au Madison Square Garden, site d’événements sportifs et de concerts « rock », le pape a occupé le devant de la scène, répondant à l’exubérance de la foule par des « Ou, ou, ou », ce qui ravissait les cœurs des jeunes. Cette année-là, il a transporté cet enthousiasme dans ses autres destinations à travers les États-Unis, parmi lesquelles Boston, Washington et Des Moines, en Iowa. Une visite de Jean-Paul II n’avait pas seulement un aspect religieux et spirituel. En effet, parfois il influençait le cours de l’histoire du pays. Par exemple, en janvier 1981, alors qu’il descendait aux Philippines, le pays vivait sous la loi martiale déclarée par le président Ferdinand Marcos. Cinq ans plus tard, Marcos était déposé par la révolte tranquille de la « Révolution du pouvoir populaire » guidée par des chefs de l’Église et la majorité catholique du pays. Peut-être n’y a-t-il pas de lien direct entre les deux événements, notait Mgr Pedro Quitorio, qui venait d’être ordonné diacre lors de la première visite du pape en son pays, mais Pedro Quitorio rappelle avoir entendu dire que le président Marcos avait suspendu la loi martiale pendant la visite du pape. « Le peuple était tellement fatigué et opprimé sous la loi martiale que, lorsqu’on eut entendu dire que Marcos avait levé la loi mariale — en théorie, mais on en pratique — il y eut un souffle d’espoir extraordinaire au sein de l’Église et du pays », note Mgr Quitorio, qui maintenant agit comme directeur des communications de la Conférence des évêques catholiques des Philippines et comme aumônier d’état de la juridiction de Luzon. « Nous avons ressenti aux Philippines la puissance de la foi et d’un nouvel esprit. » Le pape était descendu à Cebu City, dans la région centrale de Visayas, là même où Ferdinand Magellan avait d’abord introduit le christianisme en Asie. « Après la messe, le pape s’est rendu à la résidence de l’archevêque pour se reposer, mais des milliers de personnes sont demeurées sur la place devant la résidence, attendant qu’il les accueille par la fenêtre », se souvient Eduardo G. Laczi, ancien député d’état de Visayas (2003-2007), qui était chef de la couverture médiatique de la visite pour une station de télévision régionale. « Dès quatre heures le lendemain matin, les gens faisaient de nouveau la queue dans les rues. Pour les gens d’Iloilo et les provinces voisines, c’était l’événement de leur vie, qui jamais ne se répéterait ».
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Jean-Paul II rendait visite aux Philippines une seconde fois en janvier 1995, à l’occasion de la Journée mondiale de la Jeunesse qui, selon les estimations, a rassemblé 5 millions de personnes à l’immense Luneta Park sur la baie de Manille. À l’époque, ce rassemblement d’humains aurait été le plus nombreux jamais attesté. PÉPINIÈRES DE VOCATIONS Le Saint-Père a laissé une impression durable sur l’Ordre et sur les Chevaliers partout où il s’est rendu, et dans certains cas, changé des vies et inspiré des vocations. Au cours de la Journée mondiale de la Jeunesse de 2002, à Toronto, beaucoup de jeunes ont été inspirés de chercher s’ils avaient une vocation religieuse. Parmi ce groupe, le frère Daniel Tourigny, de la Société de Marie. Membre du Conseil 2527, de Plessisville, Québec, le frère Tourigny affirme que, pour lui, l’événement de Toronto « a été le moment décisif » qui l’a mené à songer à entrer en religion. Il a ajouté : « C’est la Journée mondiale de la Jeunesse qui a inauguré mon admiration pour Jean-Paul, et voilà où j’en suis aujourd’hui ». Par la même occasion, Justin Deges a trouvé une autre vocation — celle du mariage. Il rappelle : « J’ai aperçu ma future femme debout seule dans le froid, alors je l’ai prise dans mes bras et l’ai protégée du froid et de la pluie durant la messe. Ce fut un moment très émouvant entre nous, comme si Dieu l’avait planifié ainsi ». Ils se sont mariés en 2006 et vivent maintenant au Kansas, où Justin Deges est employé comme
agent d’assurance pour les Chevaliers de Colomb. Évidemment, le pays où, du point de vue de l’histoire, les visites du pape ont eu le plus grand impact se trouve la Pologne, où il a fait huit visites pastorales durant son pontificat. Sa première visite, en 1979, aurait provoqué le bouleversement du régime communiste, d’une part et, d’autre part, l’inspiration du mouvement Solidarité qui a aidé à provoquer le renversement de l’Union soviétique. « Grâce à ses visites, nous avons pu découvrir qui nous sommes comme peuple, comme nation, comme catholiques », a noté l’abbé Witold Kania qui est aumônier du conseil Matki Boskiej Piekaskiej 14883, de Tychy, en Pologne. « Je me souviens de sa deuxième visite, en 1993. J’étais adolescent au rassemblement de jeunes de Jasna Gora. Nous étions si nombreux à nous entasser que nous ne pouvions pas tomber par terre. » Ordonné en 1992, l’abbé Kania affirme qu’il est maintenant en mesure de communiquer l’esprit de solidarité à ses frères Chevaliers. « Vous entrez dans n’importe quel foyer en Pologne et chacun a une photo de Jean-Paul II, explique-t-il. À nos yeux, il est devenu notre frère, notre invité, un membre de notre famille. C’est ainsi que les Chevaliers le considèrent également. » ♦ BRIAN CAULFIELD est spécialiste en communications pour les Chevaliers de Colomb et responsable du site Internet « Des pères pour bien faire » (fathersforgood.org). AV R I L 2 0 1 1
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A P P L I C AT I O N D E N O S D E G R É S
Charité LES MEMBRES du Conseil Holy Cross 4104, à Laguna, dans l’île de Luçon, aux Philippines, distribuent de la soupe à des enfants démunis dans le cadre d’un événement parrainé par leur Conseil. Les Chevaliers, conjointement avec l’université polytechnique Laguna State, ont en plus de la nourriture distribué des produits d’hygiène personnelle ainsi que des livres et du matériel de lecture.
Unité
Fraternité
Patriotisme
ERIK VAZQUEZ RODRIGUEZ (à gauche), du Conseil 14104 Juan Pablo II, au Mexique, aide un patient à se nourrir dans un hôpital de Tepexpan. Les Chevaliers ont distribué de la nourriture et organisé un taquiza (un buffet de tacos) à l’hôpital même et au profit tant des bénéficiaires que du personnel. Les membres du Conseil ont pris soin d’apporter des aliments pour bébé afin de nourrir ceux qui ne pouvaient ingérer de solides, en plus de les promener ensuite dans les jardins extérieurs de l’établissement. Le Conseil 14104 est un Conseil étudiant composé d’étudiants fréquentant diverses universités de la région.
LARRY CANNON (au centre), de l’Assemblée Bishop Joseph Durick, à Adamsville, en Alabama, observe Patty Wehby et Douglas Blanchard en train d’allumer un cierge commémoratif lors d’une messe spéciale organisée par le Conseil 10567 St. Patrick. Les Chevaliers et leurs épouses se sont rassemblés pour rendre hommage aux 27 membres du Conseil décédés. Toutes les veuves et tous les membres des familles concernées avaient été invités pour l’occasion.
LE CAPITAINE Marlon Gomez, du LOGCAP (un programme de soutien contractuel aux forces armées) de Kandahar, en Afghanistan, montre certains cadeaux que contenaient les trousses de soins envoyées par le Conseil 12553 St. Mark, de Denton, au Texas. Les Chevaliers texans ont assemblé les paquets qui ont ensuite été postés à la Table ronde St. Michael the Archangel, à la base aérienne Bagran de Parvan, en Afghanistan. Cette dernière est parrainée par le Conseil 11229 Msgr. Robert D. Goodill and St. Luke, de Erie, en Pennsylvanie. Les trousses ont été remises en mains propres aux troupes stationnées à travers la région.
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CHEVALIER S DE CO LOMB
Construire un monde meilleur un conseil à la fois. Chaque jour, les Chevaliers à travers le monde ont la possibilité de faire une différence, que ce soit à travers le service à la communauté, la collecte de fonds ou la prière. Nous célébrons chaque et tout Chevalier pour sa force, sa compassion, et son dévouement à vouloir construire un monde meilleur.
Aaron et Alex McKenney du conseil Four Chaplains 10652 à la base commune LewisMcChord dans l’état de Washington avec les drapeaux des Chevaliers de Colombe, des Chevaliers de Colomb et du Vatican qu’ils ont portés au sommet du Mont Rainier. Ces frères jumeaux sont d’anciens chevaliers universitaires qui servent actuellement comme militaires dans l’armée des États-Unis. Récemment Aaron est retourné d’une année de service en Iraq et Alex a servi une année en Afghanistan. Lorsque les frères sont retournés chez eux après leur service, ils ont fait ensemble l’escalade du Mont Rainier (4 393 mètres) avec les trois drapeaux.
ENVOYEZ-NOUS LES PHOTOS DE VOTRE CONSEIL POUR LA RUBRIQUE «CHEVALIERS À L’ŒUVRE». LES PHOTOS PEUVENT ÊTRE ENVOYÉES PAR COURRIEL À COLUMBIA@KOFC.ORG OU BIEN À COLUMBIA, 1 COLUMBUS PLAZA, NEW HAVEN, CT 06510-3326.
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GARDER LA FO I VIVANTE
‘LE CHRIST M’A APPELÉ À LE SERVIR EN TANT QUE PRÊTRE’ On me demande souvent, surtout les jeunes gens, pourquoi je suis devenu prêtre. Peut-être que certains d’entre vous, aujourd’hui, se posent la même question. Permettez-moi d’y répondre brièvement. Je dois toutefois commencer en disant que cela ne s’explique pas entièrement, parce que cela demeure un mystère, même à mes yeux. Comment expliquer les voies de Dieu ? Il n’empêche qu’à un certain moment dans ma vie, je suis devenu persuadé que le Christ me disait ce qu’il avait dit à des milliers d’autres avant moi : « Venez, suivez-moi ! » Il était clair dans mon esprit que cette voix qui résonnait dans mon cœur n’était pas humaine, ni une idée que je me serais forgée. Le Christ m’appelait réellement à servir à ses côtés en tant que prêtre. Comme vous pouvez l’imaginer, je suis profondément reconnaissant à Dieu pour ma vocation sacerdotale. Rien ne signifie plus pour moi et ne me procure une plus grande joie que de célébrer la messe chaque jour et de servir le peuple de Dieu dans l’Église. Or cela est vrai depuis le tout premier jour de mon ordination. Rien n’a pu changer cette réalité, pas même le fait de devenir pape. PAPE JEAN-PAUL II Los Angeles, le 15 septembre 1987
VEUILLEZ FAIRE VOTRE TOUT POSSIBLE POUR ENCOURAGER LES VOCATIONS À LA PRÊTRISE ET À LA VIE RELIGIEUSE. VOS PRIÈRES ET VOTRE SOUTIEN COMPTENT POUR BEAUCOUP.
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