CHEVALIER S DE CO LOMB
AVRIL 2012
COLUMBIA
L’ENJEU, C’EST LA
LIBERTÉ
NOTRE DES
E N G AG E M E N T E N V E R S VO U S
ASSURANCES DE PREMIÈRE QUALITÉ PROPOSÉES PAR DES FRÈRES
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A S S U R A N C E I N VA L I D I T É
S O I N S D E LO N G U E D U R É E
RENTES
C H E VA L I E R S D E C O LO M B avril 2012 ♦ volume 92 ♦ Numéro 4
COLUMBIA articles
8 Mettre en lambeaux le Premier Amendement Dossier spécial: Les évêques américains et divers autres intervenants se disent toujours gravement préoccupés par les attaques sans précédent menées à l’encontre de la liberté de culte, pourtant garantie par le Premier Amendement.
14 Victoire pour la première des libertés Dans une rare décision unanime, la Cour suprême des États-Unis a déclaré que la Constitution protège les droits dévolus à une église de choisir ses propres ministres. PAR MICHAEL P. MORELAND
16 Paix et persécution en Égypte Dans le sillage de la révolution, les chrétiens égyptiens luttent pour se faire une place au sein d’une nation à prédominance musulmane. PAR GREG BURKE
20 Forgé dans la foi Un musée unique en Pologne rend hommage au bienheureux Jean-Paul II au moyen d’une collection de médailles et de pièces de monnaie. PAR PAWEŁ PIWOWARCZYK
On voit Moïse et les tablettes de pierre des Dix Commandements sur le fronton à l’arrière du bâtiment de la Cour suprême, à Washington, D.C.
24 Un fardeau patriotique Un Chevalier du Nouveau-Mexique transporte une croix sur quelque 1000 km en hommage au père Emil Kapaun. PAR JOSEPH J. KOLB, DE L’AGENCE CATHOLIC NEWS SERVICE
rubriques 3
Construire un monde meilleur
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Solidaires des évêques des États-Unis, les Chevaliers défendent la liberté religieuse contre un mandat gouvernemental arbitraire. PAR LE CHEVALIER SUPRÊME, CARL A. ANDERSON
CNS photo/Nancy Wiechec
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Apprendre la foi, vivre la foi Le cinquième mystère lumineux du rosaire nous enseigne à grandir en reconnaissance du Saint Sacrement. PAR MGR. WILLIAM E. LORI,
Nouvelles des Chevaliers L’Ordre vient en aide aux orphelins du sida en Afrique • Une finale chaleureuse pour Des manteaux pour les enfants • Les Chevaliers réagissent aux tornades dévastatrices
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Chevaliers à l’œuvre
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Application de nos degrés
Des pères pour bien faire L’équipe de St. Louis de la Ligue majeure de baseball a de vigoureuses racines catholiques. PAR BRIAN CAULFIELD
AUMÔNIER SUPRÊME
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É D I TO R I A L
Notre témoignage pascal AU POINt culminant de la Semaine sainte, le Triduum pascal commémore le mystère pascal : la passion, la mort et la résurrection du Christ. Cette liturgie unique commence par l’Eucharistie de la dernière Cène du Seigneur et se termine par la Vigile pascale, le Samedi saint. Au cours de cette dernière célébration, l’Église a conscience que la fête de Pâques n’est pas une célébration comme les autres, mais qu’elle est plutôt la plus grande fête liturgique de l’année — et non seulement parce que nous arrivons à la fin de nos observances de Carême et que les fidèles qui, par exemple, s’abstiennent de leurs desserts préférés peuvent désormais s’en régaler. C’est plutôt que notre joie pascale est beaucoup plus profonde, parce qu’elle prend racine dans la résurrection de Jésus, vérité centrale de notre foi et de notre espérance chrétiennes. La joie chrétienne diffère de la jouissance non seulement sur le plan du degré, mais sur celui du genre. La victoire du Christ sur le mal et la mort n’entraîne pas que notre vie en ce monde sera facile. Au contraire, comme nous le rappellent à la fois notre préparation de carême et le triduum pascal, la voie menant à la résurrection suit toujours le Chemin de la croix. Les saints et les martyrs sont témoins du fait « qu’il de la bonté suprême de connaître le Christ », mais également de « communier aux souffrances de sa passion, en reproduisant en nous sa mort » (Phil 3, 8-10). La célébration de Pâques — et toute célébration de l’Eucharistie, qui rend présent le mystère pascal — nous présente à la fois une promesse et un défi. Comme le notait le pape Benoît XVI lors d'une audience du temps pascal, l’an dernier : nous sommes appelés à « vivre le mystère pascal tous les jours de notre vie ». Cette réalité, dit-il, comprend la mise à mort de nos désirs terrestres tels que
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l’impureté et l’avarice, et en les remplaçant par « réalités d’en haut », tels la douceur, la patience et, par-dessus tout, l’amour (cf. : Col 3, 1-14). En fin de compte, la joie qui dure se trouve dans le paradoxe de la croix — livrer notre volonté à celle de Dieu, mettre de côté notre égoïsme et grandir dans la vertu chrétienne. Le jour avant d’être élevé au Collège des cardinaux, en février, Mgr timothy M. Dolan, archevêque de New York, a noté : « La nouvelle évangélisation s’accomplit, d’une part, avec un sourire et d’autre par, en fronçant les sourcils ». Il a signalé également que le chapeau et les vêtements pourpres que lui, et 21 autres nouveaux cardinaux recevraient le lendemain constituaient le symbole du sang des martyrs. Il a ajouté : « Nous ne sommes que les « aides écarlates audiovisuelles » de nos frères et sœurs qui sont également convoqués à souffrir et mourir pour Jésus. » Comme président de la Conférence des évêques catholiques des ÉtatsUnis, le cardinal Dolan sert de tête de fil dans la lutte contre le récent défi que le gouvernement des États-Unis lançait à la liberté religieuse et aux droits de conscience (cf. : page 6). Il est rejoint par l’aumônier suprême, Mgr William E. Lori, évêque de Bridgeport, au Connecticut, président du comité ad hoc pour la défense de la liberté religieuse et les autres évêques des États-Unis. Comme en beaucoup d’autres occasions, les Chevaliers se montrent les défenseurs de leurs évêques, disposés à témoigner personnellement de leur foi chrétienne au cœur de leurs vies quotidiennes et à se montrer solidaires des vérités qu’ils tiennent le plus à cœur. En effet, tous les Chevaliers sont appelés à agir de même, dans un esprit de détermination, de charité et de joie.♦ ALtON J . PELOWSKI DIrECtEUr DE rÉDACtION
COLUMBIA ÉDItEUrS
Chevaliers de Colomb ________ ADMINIStrAtEUrS SUPrêMES CHEVALIER SUPRÊME Carl A. Anderson AUMÔNIER SUPRÊME Mons. William E. Lori, S.t.D. DÉPUTÉ CHEVALIER SUPRÊME Dennis A. Savoie SECRÉTAIRE SUPRÊME Charles E. Maurer Jr. TRÉSORIER SUPRÊME Logan t. Ludwig AVOCAT SUPRÊME John A. Marrella ________ rÉDACtION DIRECTEUR DE RÉDACTION Alton J. Pelowski alton.pelowski@kofc.org RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Patrick Scalisi patrick.scalisi@kofc.org ASSISTANT À LA DIRECTION ARTISTIQUE ET ÉDITORIALE Brian Dowling brian.dowling@kofc.org
L’abbé Michael J. McGivney (1852-90), Apôtre de la jeunesse, protecteur de la vie familiale et fondateur des Chevaliers de Colomb, intercédez pour nous. ________ POUR COMMUNIQUER AVEC NOUS PAR LA POSTE: COLUMBIA
Knights of Columbus 1 Columbus Plaza New Haven, Ct 06510-3326 TÉLÉPHONE: 203.752.4398 TÉLÉCOPIEUR: 203.752.4109 COURRIEL: columbia@kofc.org NOTRE SITE INTERNET: kofc.org SERVICE Å LA CLIENTÈLE: 1.800.380.9995 ________ SI VOUS DÉMÉNAGEZ Prévenez votre conseil. Envoyez votre nouvelle adresse et votre étiquette à: Dept. of Membership records [service de dossiers de membres], PO Box 1670, New Haven, Ct, 06507-0901, USA, ou par courriel à columbia@kofc.org ________ Copyright © 2011 tous droits réservés ________ EN PAGE COUVErtUrE Exemplaire déchiré de la Déclaration des droits.
C O N S T RU I R E U N M O N D E M E I L L E U R
Nous tiendrons ferme Solidaires des évêques des États-Unis, les Chevaliers défendent la liberté religieuse contre un mandat gouvernemental arbitraire par le Chevalier Suprême, Carl A. Anderson CEttE ANNÉE, les catholiques des États-Unis se trouvent devant une situation sans précédent — situation qui menace essentiellement notre liberté religieuse. En effet, le mandat de l’assurance maladie du Département de santé et de services à la personne des États-Unis obligera les organismes catholiques à couvrir les ordonnances de stérilisation, de contraception et de substances abortives soumises par leurs personnes employées. Cette prescription, qui entrera en vigueur l’an prochain, sera obligatoire pour tout organisme catholique. Selon cette règlementation, les Chevaliers de Colomb seront tenus d’avoir recours aux cotisations de nos membres et des sommes perçues au moyen des ventes d’assurance en vue de fournir des substances et des procédés qui enfreignent l’enseignement moral de l’Église catholique concernant la transmission et le caractère sacré de la vie humaine. Des constitutionalistes ont affirmé que le mandat du gouvernement fédéral est inconstitutionnel et illégal. Ainsi, la Conférence des évêques catholiques des États-Unis s’est jurée de combattre la mesure en faisant appel au président de retirer son mandat et au Congrès de légiférer afin que soient protégées nos libertés religieuses. Il ne s’agit pas d’une question « catholique ». Des milliers de ministres protestants se sont opposés publiquement au mandat, certains avouant qu’ils iraient en prison plutôt que de trahir leurs croyances religieuses. En réponse à cette avalanche de critiques qu’a suscitées le mandat, l’administration Obama a offert un soi-disant « accommodement ». Mais
l’offre s’est trouvée à la fois insuffisante et inacceptable. L’administration soutient que, étant donné que les contraceptifs sont moins coûteux qu’un accouchement, les assureurs peuvent les couvrir sans frais et que, par conséquent, les catholiques et les institutions catholiques ne devraient pas se faire de souci. Si la logique du président se justifiait, les compagnies d’assurance pourraient offrir sans frais plusieurs autres médicaments sur ordonnance, puisque, par exemple, les moyens de contrôle de la tension artérielle et du cholestérol sont moins coûteux que le traitement de victimes de crises cardiaques ou d’hémorragie cérébrale. Cependant, nous savons qu’on n’a rien pour rien. Il n’en reste pas moins que les organismes catholiques devront payer les programmes d’assurance des personnes à leur emploi et que ces programmes devront offrir des services qui vont à l’encontre de nos croyances morales. De plus, le Comité national du droit à la vie a prévenu que le mandat de l’administration fédérale peut ne pas s’arrêter là. En effet, la logique de l’administration pourrait entraîner la couverture de l’avortement, puisqu’un avortement coûte moins cher qu’un accouchement. Jamais auparavant le gouvernement fédéral n’a fait appel ainsi à son pouvoir pour violer la liberté religieuse, en insistant pour que les organismes religieux paient pour les programmes qui enfreignent leurs convictions morales. Dix ans après avoir rédigé la Déclaration d’indépendance, thomas Jefferson écrivait l’« Acte de Virginie instaurant la liberté religieuse ». Il y établit : « Il est peccamineux et tyrannique d’imposer à quelqu’un de fournir des contributions
monétaires en vue de la propagation d’opinions auxquelles il ne croit pas. » En 1950, les Chevaliers de Colomb ont mené les efforts en vue d’ajouter l’expression « Under God » (sous la gouverne de Dieu) au Serment d’allégeance des États-Unis. L’expression provenait du discours que prononçait Abraham à Gettysburg, en Pennsylvanie. À l’instar de Jefferson, Lincoln était convaincu que la grandeur de l’Amérique est liée à l’affirmation contenue dans la Déclaration d’indépendance selon laquelle nous sommes une nation de droits inaliénables « pourvus par notre Créateur ». En janvier, le pape Benoît XVI s’est exprimé publiquement sur les nouveaux assauts à la liberté religieuse dont sont menacés les États-Unis. Il a affirmé : « Il est impératif que la communauté catholique des États-Unis tout entière réalise les graves menaces contre le témoignage moral public de l’Église ». À l’heure actuelle, les Chevaliers de Colomb ont un rôle important à jouer dans la défense de notre liberté religieuse. Nous devons appuyer nos évêques qui insistent pour que le président Obama révoque son mandat. Il importe également que nous pressions le Congrès de passer une loi protégeant nos libertés. Et nous devons prier pour que cette menace à la liberté religieuse soit surmontée. Nous avons à affronter un grand défi. Chaque frère Chevalier doit collaborer. Comme tant de frères Chevaliers avant nous, j’ai confiance que nous aussi nous pourrons tenir ferme en faveur de la cause de la liberté et la défense de notre Église. Vivat Jesus!
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APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI
L’institution de l’Eucharistie Le cinquième mystère lumineux du rosaire nous enseigne à grandir en reconnaissance du Saint Sacrement par Mgr. William E. Lori, Aumônier Suprême
IL Y A BIEN DES ANNÉES, alors que pascal avec ses disciples les plus intimes. j’étais encore séminariste, j’ai rendu visite En se penchant pour laver les pieds de à une paroisse loin de chez moi et j’ai été ses apôtres, il nous enseigne la beauté ou d’une minuscule chapelle, le même étonné par ce que j’y ai vu. Le prêtre n’a de l’amour « don de soi » et comment mystère lumineux se déroule chaque fois pas fait d’homélie, mais il a invité des devenir des signes d’espérance au sein que l’Eucharistie est célébrée. Lorsque gens de l’assemblée à venir en avant où d’un monde plongé dans l’obscurité. Et sont proclamés les passages de l’Écriture il les a traités comme des concurrents au fur et à mesure que se déroule la li- sainte, c’est le Verbe éternel du Père, le d’un jeu-questionnaire. Il leur posait des turgie du Jeudi saint, nous nous rappro- Christ lui-même qui nous parle, répanquestions et leur marquait des points. Il chons de lui qui est « Dieu né de Dieu dant la lumière de l’Évangile sur nos n’y manquait que l’aguichante assistante et lumière née de la lumière ». L’Eucha- vies. Lorsque le pain et le vin sont offerts et les prix à gagner. ristie, la promesse de notre gloire fu- et transformés dans le corps et le sang du Christ, son sacrifice est rendu Au fur et à mesure qu’approréellement présent. Ainsi partachait mon ordination, les sages geons-nous ce que le Seigneur et saints prêtres qui nous serEn participant à l’Eucharistie, accomplit pour nous sauver, saivaient de conseillers, à mes nous sommes introduits dans sis que nous sommes par l’ofconfrères et moi, nous ont préfrande que Jésus fait de venus de ne pas attirer l’attenun amour pur et saint, sans lui-même à son Père pour notre tion sur notre personne en salut. En participant à l’Euchaprésidant l’Eucharistie. L’un l’ombre même de l’égoïsme ristie, nous sommes introduits d’entre eux a remarqué : « N’esdu péché, pour que nos âmes dans un amour pur et saint, sans sayez pas de faire les étoiles l’ombre même de l’égoïsme du quand vous êtes en présence du puissent briller de la gloire péché, pour que nos âmes puisSoleil. » Bien avant que le pape sent briller de la gloire du Christ, Jean-Paul II eût offert les mysdu Christ, la lumière du monde. la lumière du monde. tères lumineux du rosaire à l’Église, ces prêtres avaient saisi que dans l’Eucharistie il existe un mys- ture, nous donne d’être le reflet de la MArIE, LA FEMME tère de lumière dont l’origine remonte charité du Christ. Nous sommes bran- DE L’EUCHArIStIE à l’obscurité du Calvaire. chés sur le sacrifice d’amour du Christ Qui, mieux que Marie, peut nous aider offert sur le Calvaire, grâce auquel à grandir dans notre intelligence et notre MYStÈrE DE LUMIÈrE l’obscurité du péché et de la mort est amour de l’Eucharistie, elle, la mère de Jésus a institué l’Eucharistie durant la vaincue. La célébration eucharistique se notre Seigneur eucharistique et « le veillée précédant sa mort, à l’occasion termine par la procession solennelle du sanctuaire de l’Esprit Saint » (Rosaire de de son dernier repas. Vingt siècles plus Saint Sacrement jusqu’au reposoir, ta- la Vierge Marie, 16). Bien que la Bientard, l’Église célèbre toujours l’institu- bernacle temporaire devant lequel les fi- heureuse Vierge Marie ne fût pas prétion de l’Eucharistie le Jeudi saint. Au dèles peuvent passer du temps en sente à la Dernière cène, elle demeure cours de la messe du soir, on nous fait adoration, contemplant la présence pour tous le temps, « La Dame de l’Eucharistie » comme l’appelait Jean-Paul II entrer dans la lueur de la Chambre réelle du Seigneur. haute, alors que Jésus partage un repas Qu’il s’agisse d’une grande cathédrale dans son encyclique Ecclesia de Eucha4 ♦ COLUMBIA ♦
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APPRENDRE LA FOI, VIVRE LA FOI
ristia. Nous savons, d’après les Actes des Apôtres, que Marie était présente aux toutes premières célébrations eucharistiques (2, 42), et l’Eucharistie n’est jamais célébrée sans invoquer son nom dans la communion des saints. Pourtant, le rôle de Marie dans l’Eucharistie est encore plus profond. Marie concevait le Verbe de Dieu dans son cœur immaculé avant même de la concevoir dans son sein. Par la puissance de l’Esprit Saint, elle a conçu physiquement celui que nous recevons, « Corps, Sang, Âme et Divinité, chaque fois que nous nous présentons à la communion. Lorsque, au moment de la Visitation, elle porte en son sein le Verbe fait chair, elle devient, en
INTENTIONS DU
quelque sorte, un « tabernacle » — le premier « tabernacle » de l’histoire » (Ecclesia de Eucharistia, 55). Plus que quiconque, Marie a suivi son fils et a fait sien le royaume des Béatitudes qu’il a prêchées. Elle se tenait au pied de la croix, partageant le sacrifice de son fils, son cœur transpercé de douleur. Elle a accueilli la bonne nouvelle de sa résurrection avec joie et a prié avec les Apôtres au moment où l’Esprit Saint est descendu à la Pentecôte. Elle gardait en son cœur la mémoire vive de Jésus et de ses œuvres de salut, que rappelle et « re-présente » l’Église chaque fois qu’est célébrée l’Eucharistie. Marie, qui a donné son assentiment aux mystères du
Christ, nous apprend à dire « Amen » aux mystères auxquels nous avons l’insigne privilège de participer à chaque célébration eucharistique. Lorsque nous méditons sur le cinquième mystère lumineux — l’institution de l’Eucharistie — nous prions Marie d’intercéder pour nous, pour que nous puissions entrer dans la gloire du grand mystère de la foi. Demandons à Marie, de sa place dans la liturgie céleste, de nous aider à aimer l’Eucharistie et rendons grâce. Et implorons son intercession pour le grand nombre de catholiques qui s’absentent de ce mystère qui, de fait, constitue « la source et le sommet » de la vie de l’Église.♦
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S A I N T- P È R E
Offertes en solidarité avec le pape Benoît XVI GÉNÉrALE : Pour que de nombreux jeunes sachent accueillir l’appel du Christ à le suivre dans le ministère sacerdotal et dans la vie religieuse.
CNS photo/l’osservatore romano
MISSIONNAIrE : Pour que le Christ ressuscité soit signe d’une réelle espérance pour les hommes et les femmes du continent africain.
Bienheureux José Anacleto González Flores (1888-1927) JOSÉ ANACLEtO González Flores est né le deuxième de 12 enfants dans une famille pauvre de tepatitlán, au Mexique. Jeune homme, il manifestait beaucoup d’aptitudes pour les études. Il a étudié au séminaire, mais s’est rendu compte qu’il n’était pas appelé à la prêtrise. Il étudia donc le droit et est devenu avocat en 1922. Il s’est marié la même année et plus tard eut deux enfants. Parmi les chefs de l’Association des jeunes Mexicains, Anacleto a enseigné le catéchisme et se consacrait à des œuvres de charité. Il est devenu également un défenseur passionné de la résistance non violente contre un ensemble de lois anticléricales qui ont été instituées en 1926. Fondateur d’une revue et d’un groupe de contestation, il s’est élevé contre des situations telles que la saisie des propriétés de l’Église par le gouvernement et le silence imposé aux prêtres. Au fur et mesure que la persécution escaladait, il s’est joint à la Ligue nationale pour la défense de la liberté religieuse, groupe qui soutenait la rébellion des Cristeros. Anacleto ne combattait pas, mais il faisait des discours et rédigeait des pamphlets encourageant ses frères catholiques
à venir en aide aux révolutionnaires en leur fournissant des approvisionnements. Le premier avril 1927, Anacleto et trois compagnons ont été capturés par des gens du gouvernement qui cherchaient à étouffer la rébellion en emprisonnant ses chefs. Interrogés et torturés, les quatre compagnons gardaient le silence. Alors ils ont récité leur acte de contrition et ont été abattus par un peloton d’exécution. Quand Anacleto et 12 autres martyrs du Mexique ont été béatifiés le 20 novembre 2005, le pape Benoît XVI appelait leur témoignage « un exemple permanent et un encouragement en vue d’apporter un témoignage cohérent de notre foi dans la société actuelle. » Le rôle de González sera joué par l’acteur Eduardo Verástegui dans For Greater Glory (« Pour la plus grande gloire »), film qui traite de la guerre des Cristeros et qui doit bientôt passer sur les écrans.♦
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L’Ordre vient en aide aux orphelins du sida en Afrique
Le père Paul O. Gaggawala, ex-aumônier d’État de Pennsylvanie et actuel directeur de la promotion des missions pour l’organisme Apostles of Jesus (Apôtres de Jésus), se réjouit de la construction d’une nouvelle école pour des orphelins du sida en Ouganda. Des élèves ainsi que du personnel se joignent ici à lui. DES trAVAUX ont été entrepris dans une école primaire d’Ouganda dans le cadre d’un programme de proximité des Chevaliers de Colomb mis sur pied en vue de fournir soins et abri à des millions d’enfants d’Afrique devenus orphelins à cause du SIDA. Ancien aumônier d’état de la Pennsylvanie et directeur actuel de la Mission Promotion for the Apostles of Jesus (Promotion des missions des Apôtres de Jésus), le père Paul O. Gaggawala, a.j. se rendait sur le site de l’école d’Ouganda à l’occasion de la cérémonie de la première pelletée de terre. Le père Gaggawala est également coordonnateur de l’engagement de l’Ordre dans cette initiative. On prévoit entreprendre un projet de construction semblable au Kenya. Afin de mettre cette initiative sur les rails, l’Ordre collaborera avec les Apôtres de Jésus, un Ordre missionnaire établit en 1968 et qui a été le premier ordre religieux de prêtres et de religieux missionnaires à être fondé sur le continent africain. Ce partenariat permettra d’élargir et d’approfondir les services existants pour les enfants orphelins vivant en Ouganda et au Kenya. En Ouganda, les Apôtres de Jésus et les Chevaliers mettront sur pied un pensionnat pour les enfants.
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La plupart des enfants sont devenus orphelins après que le SIDA eut affecté leur famille. En Ouganda, certaines familles ont cependant été séparées par la récente guerre civile, selon le Père Paul Gaggawala. Notons également que, selon les Nations-unies, sur les 1,8 million de décès liés au SIDA dans le monde en 2009, plus de 7 sur 10 – soit un total de 1,3 million – sont survenus en Afrique sub-saharienne. Ces statistiques indiquent également qu’on recense désormais près de 15 millions d’orphelins en Afrique sub-saharienne, des suites de la crise du SIDA. En entreprenant ce programme, le Chevalier suprême Carl A. Anderson a expliqué que les Chevaliers poursuivraient la mission du Vénérable abbé Michael McGivney, qui fonda l’Ordre afin de venir en aide aux veuves et aux orphelins du Connecticut du 19e siècle. « Les Chevaliers de Colomb ne peuvent tout faire — nous ne pouvons résoudre tous les problèmes, dit Carl Anderson. Mais là où nous pouvons aider, nous le faisons. Or je crois que nous pouvons aider à soulager la souffrance d’au moins une partie des enfants rendus orphelins par suite du SIDA. »♦
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Une finale chaleureuse pour des manteaux pour les mômes ALOrS QUE les premiers signes du printemps se font sentir en certaines parties de l’Amérique du Nord, l’initiative des Chevaliers de Colomb « Des manteaux pour les mômes » célèbre la conclusion d’une autre saison fructueuse, où plus de 32 000 enfants démunis ont pu recevoir un manteau chaud pour affronter les mois d’hiver. Alors que plusieurs familles — surtout celles avec de jeunes enfants — luttent toujours pour survivre au difficile climat économique, l’Ordre s’est engagé à aider en distribuant des manteaux chauds aux plus démunis. Durant la saison 2011-2012, quelque 750 unités des C de C ont acheté et distribué pas moins de 26 508 manteaux. De plus, le Conseil suprême a acheté 5 500 manteaux ensuite expédiés à divers Conseils d’État pour distribution. Au total, 32 008 manteaux auront dont été donnés. Une augmentation substantielle par rapport à l’année précédente, alors que 17 626 manteaux avaient été remis.♦
Une fillette reçoit son nouveau manteau lors d’une distribution orchestrée par les Chevaliers de Colomb à Vancouver, en Colombie-Britannique, dans le cadre de l’opération « Des manteaux pour les mômes. »
TorNaDo: CNS photo/Jim Young, reuters
Les Chevaliers réagissent aux tornades dévastatrices LES CHEVALIErS aident leurs prochains et leurs communautés à tout nettoyer par suite du passage de tornades mortelles à travers le Midwest et certains secteurs du sud des États-Unis. Survenues à la fin du mois de mars et au début du mois de février, elles ont tué plusieurs douzaines de personnes et causé des millions de dollars de dommages matériels. De tornades on eu un impact considérable dans 11 États, détruisant des fermes, des maisons, des commerces et même, parfois, jusqu’à des villes entières. rapidement, en quelques jours, les Chevaliers étaient à pied d’oeuvre afin d’aider les communautés dévastées. Dans le sud de l’Indiana, par exemple, le Député de district William J. McDonald, du District # 28, a coordonné les secours dans les villages avoisinant Henryville, située à environ 150 km au sud d’Indianapolis. Les Chevaliers du secteur ont organisé des collectes de produits de nettoyage, d’outils, d’articles pour bébés, d’articles de toilette et de vêtements, tout en amassant de l’argent au profit du fonds caritatif du Conseil d’État. Pour contribuer vous aussi aux efforts de reconstruction, visitez le kofc.org et cliquez sur l’onglet « Faire un don » ou postez votre chèque à : Knights of Columbus Canada Charities, Gift Processing Center, PO Box 7252 Station A, toronto, ON M5W 1X9. Merci d’indiquer sur votre chèque que le don est pour le « Secours aux sinistrés — États-Unis ».♦
Un homme aide à ramasser les débris laissés par les ruines de l’église catholique St. Joseph, à Ridgway, en Illinois, le 1er mars dernier. L’église, construite en 1894, a été détruite peu après 5 h du matin, le 29 février, alors qu’une tornade a dévasté cette localité du sud de l’Illinois.
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Dossier spécial
METTRE EN LAMBEAUX
LE PREMIER AMENDEMENT Les évêques américains et divers autres intervenants se disent toujours gravement préoccupés par les attaques sans précédent menées à l’encontre de la liberté de culte, pourtant garantie par le Premier Amendement
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e mandat imposé par l’administration Obama exigeant que les diocésains du pays, sans exception, s’est opposé publiquement au programmes d’assurance maladie des États-Unis couvrent les mandat. La Conférence épiscopale également, après l’annonce, a contraceptifs, la stérilisation et certains médicaments abortifs a créé affiché une page web ad hoc (usccb.org/conscience) où étaient prétout un tollé. sentés déclarations, tableaux statistiques et vidéos faisant état de la Cependant, pour les évêques des États-Unis, soutenus par un gravité de la situation. Les conférences épiscopales d’états, les Chegrand nombre de chefs religieux et laïques, le différend touche valiers de Colomb et de nombreux autres organismes catholiques la question de la sauvegarde de la liont suivi l’exemple des évêques, inciberté religieuse et de l’intrusion du tant leurs sympathisants et leurs memgouvernement dans la foi et la prabres à contacter leurs législateurs. tique religieuse. Par leurs déclaraLe 16 février, témoignant devant le tions, les évêques ont démontré Comité de la Chambre des représena liberté clairement que, peu importe le nomtants sur l’omission et la réforme goubre de personnes qui tient compte de vernementale, Mgr Lori a expliqué la religieuse ne dépend l’enseignement de l’Église sur la position de l’Église en utilisant « La contraception, le gouvernement n’a Parabole de la charcuterie casher », pas de la bienveillance pas le droit d’obliger les organismes imaginant un mandat gouvernemendes gens qui nous religieux à transgresser leurs enseital qui obligerait toutes les charcutegnements clairs et constants. ries de servir de la viande de porc, gouvernent. Elle se « Jamais le gouvernement fédéral même les boutiques casher. n’a obligé les individus et les orgaÉvidemment, un tel mandat serait présente comme la nismes à marchander un produit qui rejeté, souligne-t-il. « Le fait que d’im‘première des libertés’ viole leur conscience », a noté le carportantes majorités d’une société ou dinal timothy Dolan, archevêque de même d’importantes majorités de la et son respect doit être New York et président de la Confécommunauté religieuse s’y objectent rence des évêques catholiques des et rejettent une croyance religieuse d’ordre inclusif. » États-Unis, dans une vidéo diffusée en précise, a-t-il demandé, cela permetligne le 20 janvier, quelques heures trait-il au gouvernement de se ranger après l’annonce du Département de la de l’un ou l’autre côté de la dispute? santé. « Une telle situation ne devrait « Permettrait-il au gouvernement jamais se présenter dans un pays où le libre exercice de la religion de punir cette croyance minoritaire en faisant appel à son pouvoir tient le premier rang dans la Déclaration des droits. » coercitif, a-t-il demandé? Au sein d’une nation vouée à la liberté religieuse et à la diversité, il faut répondre non, évidemment. » ASSAUt CONtrE LA LIBErtÉ Le mandat fait partie des nombreux règlements traitant de la Sous la direction du cardinal Dolan et l’aumônier suprême, Mgr mise en œuvre de la loi intitulée Patient Protection and Affordable William E. Lori, évêque de Bridgeport, au Connecticut et président Care Act, (Loi sur la protection du patient et les soins à prix abordu comité ad hoc des évêques des États-Unis sur la liberté religieuse, dables) mieux connue sous le nom de « Obama Care ». Annoncé la portée de la réponse a été sans précédent. Chacun des évêques d’abord en août 2011 et confirmé en janvier 2012, le règlement
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Cette Déclaration, constituée des 10 premiers amendements à la Constitution américaine, a été présentée au premier congrès des États-Unis par James Madison, puis adoptée par la Chambre des représentants en 1789. Le Premier Amendement stipule que le gouvernement « ne fera aucune loi pour conférer un statut institutionnel à une religion, ou qui interdise le libre exercice d’une religion ». prescrit que tous les programmes d’assurance maladie concernant les employés doivent couvrir « les services de santé préventifs », y compris les ordonnances concernant les médicaments et les dispositifs de contraception, ainsi que les stérilisations chirurgicales non urgentes. Le mandat stipule qu’il est interdit aux assureurs d’exiger même des frais partagés, comme ils le font d’habitude dans pratiquement tous les cas de médicaments sur ordonnance ou d’interventions chirurgicales. En novembre 2011, le président de la conférence épiscopale, alors Mgr Dolan, a rendu visite à la Maison-Blanche et a fait appel directement au président Obama pour qu’il décrète une large exemption en faveur des institutions religieuses et des individus qui ont des objections morales concernant la contraception et les abortifs. Mgr Dolan a quitté la rencontre en disant qu’il était convaincu que le président prenait son inquiétude au sérieux. toutefois, quand, en janvier, le Département de la santé a annoncé son règlement, il s’agissait d’une tout autre histoire. L’administration tenait à son plan originel selon lequel il accordait une exemption du mandat aux seules églises, c’est-à-dire aux lieux de culte. toute autre œuvre qui embauche ou sert des personnes de cultes divers ne serait pas exemptée, y compris les hôpitaux, les agences de charité catholiques, les multiples programmes de santé, ainsi que les écoles et les universités. Le seul choix qu’avaient ces
institutions c’était de prendre une année supplémentaire pour se conformer au règlement. « De fait, déclarait le cardinal Dolan, le président nous dit que nous avons un an pour trouver comment violer nos consciences. » Bien que des groupes de promotion de l’avortement, comme Planned Parenthood (parenté planifiée), aient applaudi le règlement, les catholiques et d’autres le considéraient comme totalement obscur, puisqu’il déclarait que les ministères catholiques de santé, d’éducation et de charité poursuivent uniquement des objectifs laïques, n’ayant aucune portée religieuse. Plusieurs y voyaient un assaut à peine voilé contre la liberté religieuse. Certains organismes, comme le Comité national du droit à la vie, ont ajouté que le nouveau règlement ouvrirait la voie à un mandat que « tout programme d’assurance maladie des États-Unis couvrirait l’avortement sur demande ». Si d’autres « services de reproduction » sont dotés du statut de soins de base, commententils, pourquoi l’avortement ne le serait pas? DE SÉrIEUSES OBJECtIONS DEMEUrENt Au cours d’une année d’élection, l’histoire posait des problèmes à la campagne du président Obama, étant donné les critiques qui provenaient des catholiques soi-disant « progressistes » dont le soutien avait aidé à faire passer « l’Obama Care », et ce, malgré les
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objections des évêques des États-Unis. E.J. Dionne, le chroniqueur libéral du Washington Post, accusait Obama d’avoir « complètement bâclé » la question de la contraception et d’avoir poussé ses « alliés catholiques progressistes sous l’autobus ». Sous l’effet de la pression continue, il a semblé qu’Obama a viré de bord soudainement en annonçant, le 10 février, qu’il ferait une nouvelle déclaration indiquant que les institutions non exemptées n’auraient pas à fournir l’assurance en question. Ce serait plutôt les employés de ces institutions qui seraient contactés par les compagnies d’assurance pour les informer qu’ils pourraient bénéficier d’une telle couverture. Obama a annoncé que les coûts des contraceptifs relèveraient des compagnies d’assurance elles-mêmes, et non des employeurs religieux. Bien que certaines personnes qui avaient d’abord critiqué le mandat aient acquiescé que ce soi-disant « accommodement » s’avérait un compromis acceptable, les évêques, les groupes pour le respect de la vie et d’autres ont fait remarquer que le règlement proposé demeurait inchangé. témoignant devant le Comité judiciaire du Congrès, le 28 février, Mgr Lori a noté que le règlement originel du Département de la santé, qui avait suscité la réaction négative initiale, avait été finalisé « sans modification ». Il a trouvé que l’accommodement constituait une « promesse juridiquement inapplicable visant à modifier la façon dont le mandat continuerait de s’appliquer aux individus qui n’en sont toujours pas exemptés ». Mgr Lori a ajouté : « Dans un monde complètement à l’envers comme celui dans lequel nous sommes tous depuis la publication du mandat, non seulement « rien n’a changé », mais que la situation est louée comme étant « un changement extraordinaire » pour lequel l’administration a été largement félicitée. » Les évêques des États-Unis ont signalé un certain nombre d’objections que l’accommodement n’a pas réussi à résoudre : ▪ Le règlement continuera de permettre l’exemption étroite originelle que « même Jésus et ses disciples auraient modifiée », puisque, comme l’a fait remarquer la conférence des évêques, elle exclut les organismes qui servent les gens d’autres croyances. ▪ Les employeurs religieux continueront de d’assurer les frais des programmes qui contiennent une couverture répréhensible, quel que soit le moyen par lequel le bénéficiaire est prévenu qu’il est couvert. ▪ Chez les assureurs religieux affiliés, et le grand nombre d’entités catholiques qui s’assurent elles-mêmes, c’est l’employeur religieux lui-même qui est l’assureur et il devra quand même fournir les services proscrits. ▪ Les règlements continueront d’obliger les employeurs individuels qui ont des objections morales à violer leurs consciences en fournissant cette couverture. ▪ Le mandat fédéral a adopté l’exemption religieuse la plus étroite des programmes établis par les divers états et propose des exigences plus importantes que tout mandat en vigueur dans un quelconque état. Le mandat ferme toute option actuelle des employeurs religieux, tels l’assurance particulière ou l’abandon de la couverture. Il comprend également la stérilisation, élément qui ne se trouve dans aucun programme d’état où pourtant, des mandats de contraception sont en vigueur.
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LA LUttE SE POUrSUIt Dans une lettre du 21 février adressée à leurs confrères dans l’épiscopat, le cardinal Dolan et Mgr Lori ont précisé le rejet de l’accommodement par l’Église, en faisant la déclaration suivante : « Aux États-Unis, la liberté religieuse ne dépend pas de la bienveillance des gens qui nous gouvernent. Elle se présente comme la « première des libertés » et son respect doit être d’ordre général et inclusif et non considéré de manière étroite et exclusive. » Aux yeux de l’administration Obama, l’annonce de l’accommodement a réussi à modérer la question dans les médias, mais les évêques n’ont pas encore abandonné la lutte. Ils continuent d’exercer des pressions en vue d’obtenir du secours législatif. Plusieurs membres du Congrès ont tenté de façonner des mesures législatives, mais sans succès jusqu’ici. Le projet intitulé « Loi pour le respect des consciences », qui aurait accordé aux employeurs et aux individus de larges exemptions de conscience quand il s’agit de rendre disponibles ou de financer des services qu’ils jugeraient moralement répréhensibles, a été introduit au Congrès fort de l’appui des deux formations politiques. Au Sénat, le texte législatif a pris la forme d’un amendement parrainé par le sénateur roy Blunt (républicain du Missouri). toutefois, l’amendement fut reporté par un vote de 51 à 48. Les Chevaliers de Colomb sont parmi de nombreux organismes catholiques qui continuent d’inciter leurs membres à intervenir auprès de leurs représentants pour qu’ils accordent leur appui à la liberté de conscience. Plusieurs procès ont également été intentés par des employeurs catholiques, parmi lesquels, entre autres, le réseau catholique EWtN, l’Université Ave Maria, de Naples, en Floride, le collège Belmont Abbey, de Belmont, en Caroline du Nord, ainsi que par les procureurs généraux d’au moins sept états. Des objections au mandat et à l’accommodement ont été manifestées par un ensemble varié de groupes religieux, comme en faisait montre l’audience parlementaire du 16 février qui regroupait des chefs catholiques, juifs, baptistes, luthériens et évangélistes. Lors d’une autre audience, tenue plus tard au cours du mois, des témoignages contre le mandat furent présentés par un groupe de femmes diverses provenant de plusieurs traditions religieuses. Ces activités furent suivies de pétitions en ligne signées par des milliers de femmes attestant que les préoccupations concernant la santé des femmes n’entraînaient pas forcément l’appui du mandat favorable à la contraception. Seul le temps dira comment tout cela aboutira, mais dans leur lettre du 21 février, le cardinal Dolan et Mgr Lori, ont insisté pour que la lutte se poursuive : « Nous ne pouvons pas nous reposer quand il nous faut affronter une si grande menace à la liberté religieuse pour laquelle nos parents et nos grands-parents ont tant lutté. En ce moment de notre histoire, nous devons œuvrer avec diligence pour sauvegarder notre liberté religieuse et écarter tous les éléments qui menacent la pratique de notre foi sur la place publique. C’est notre héritage en tant qu’Américains. »♦ L’auteure, MArY DEtUrrIS POUSt, réside dans le nord de l’état de New York.
L’aumônier suprême, l’évêque William E. Lori de Bridgeport, au Connecticut, qui est aussi président du Comité ad hoc des évêques américains pour la liberté de culte, en compagnie de représentants d’autres confessions, te’moigne lors d’une audience au Congrès américain.
INACCEPTABLE
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La lettre du 10 février ci-dessous fut d’abord signée par Mary Ann Glendon, ancienne ambassadrice au Vatican, Robert George, professeur à l’Université Princeton, Carter Snead, professeur de droit à l’Université Notre-Dame, John Garvey, président de l’Université catholique d’Amérique et Yuval Levin, lecteur au Public Policy Center. L’ADMINIStrAtION Obama a présenté aux institutions religieuses ce qu’elle a appelé un « accommodement » dans la dispute sur le mandat du Département fédéral de la santé, qui réglemente la couverture (sans participation financière) des médicaments abortifs, de la stérilisation et des contraceptifs. L’administration exigera désormais que les programmes d’assurance couvrent (« sans frais ») ces mêmes produits et services. Dès qu’une institution d’affiliation religieuse ou une personne croyante, en tant que responsable d’emploi, se procure de l’assurance (ce qu’elle doit faire, selon la loi) la compagnie d’assurance préviendra les personnes assurées que certaines clauses de la police comprennent la couverture de ces éléments répréhensibles. Ce soi-disant « accommodement » ne change rien à la substance morale de la situation et n’arrive pas cesser l’assaut contre la liberté religieuse et les droits de conscience qui ont d’abord déclenché la controverse. Il ne s’agit certainement pas d’un compromis. Le motif du soulèvement originel des deux partis politiques provenait du fait que l’administration insistait pour que les employeurs religieux, qu’ils représentent une institution ou qu’ils soient des individus, fournissent une police d’assurance comprenant les mêmes services qu’antérieurement. Noter que les employeurs religieux « ne paient pas » pour cette clause de la couverture d’assurance n’a rien de pertinent. D’abord, il n’est pas réaliste de suggérer que les compagnies d’assurance ne
relaieront pas les frais de ces services supplémentaires aux acheteurs. Et qui plus est, les médicaments abortifs, les stérilisations et les contraceptifs nécessairement compris dans la police à laquelle a souscrit l’institution religieuse ou la personne croyante. Ces prestations ne seront rendus disponibles qu’aux seules personnes assurées selon les conditions d’une telle police en vertu des dispositions mêmes de la police. Il est moralement borné de la part de l’administration fédérale de suggérer (comme elle le fait d’ailleurs) qu’il s’agit d’un accommodement important à la liberté religieuse, et ce, du fait que c’est la compagnie d’assurance qui informera l’employée qu’elle a le droit à la pilule dite « cinq-jours-plus-tard » suivant le contrat d’assurance auquel à souscrit l’employeur d’affiliation religieuse ou pratiquant. En effet, ce qui importe ce sont les services couverts par la police. Le seul fait que l’administration Obama oblige les employeurs croyants (qu’il s’agisse d’institutions ou d’individus) à souscrire un contrat d’assurance qui comprend des médicaments abortifs, des stérilisations ou des contraceptifs. Il s’agit d’une violation grave de la liberté religieuse qui ne peut tenir la route. De plus, c’est une insulte à l’intelligence des catholiques, des protestants, des orthodoxes de l’Église orientale, des juifs, des musulmans et d’autres personnes de foi et de conscience d’imaginer que tout ce monde de croyants acceptera qu’un tel assaut soit perpétré contre la liberté religieuse du fait d’en camoufler les effets par le recours à une culbute comptable. Finalement, il faut noter qu’en soutenant les exemptions originales accordées aux églises, aux auxiliaires et aux communautés religieuses, l’administration n’arrive pas à saisir que les institutions qui emploient ou sont au service d’autres personnes de foi différente de la leur, ou qui n’ont pas la foi, sont toutefois engagées dans une mission religieuse et de fait, jouissent de la protection prévue par le Premier amendement de la Constitution.♦
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Le Dr Anne Nolte, à droite, médecin de famille rattaché au Centre national Gianna pour la santé et la fertilité des femmes, à New York, suit dans sa pratique la doctrine et les lignes de conduite catholiques en matière de soins de santé. Elle estime que 40 pour cent de ses patients sont des protestants ou n’ont pas d’affiliation religieuse.
La « Lettre ouverte au président Obama, à la secrétaire Sebelius et aux membres du Congrès » qui suit, a été écrite par Helen M. Alvaré, professeure adjointe de droit à l’Université George Mason, et Kim Daniels, ancienne avocate au Centre de droit Thomas More. Depuis sa publication, le 17 février, elle a reçu l’appui de milliers de signataires. NOUS SOMMES DES FEMMES qui soutiennent la voix contradictoire des institutions catholiques concernant la sexualité, le mariage et la vie familiale. La plupart d’entre nous sont catholiques, mais certaines ne le sont pas. Nous sommes démocrates, républicaines et indépendantes. Beaucoup d’entre nous, à un moment ou l’autre de leur carrière, ont été employées dans une institution catholique. Nous sommes fières d’avoir été partie prenante de la mission religieuse de telle école, de tel hôpital ou de telle œuvre service social. Non seulement sommes-nous fières d’avoir été associées à l’œuvre qu’accomplissent les institutions catholiques au sein de la collectivité — notamment quand il s’agit des personnes les plus vulnérables — mais aussi d’avoir partagé l’esprit de détermination qui se trouve parmi les collègues qui ont choisi leur emploi du fait que, dans une institution religieuse, la carrière se présente comme une vocation. Ceux et celles qui évoquent « la santé des femmes » pour tenter de faire taire quiconque n’est pas d’accord avec la tentative d’obliger les institutions religieuses ou les personnes de trahir leurs
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convictions les plus profondes, commettent une grave erreur et sont très fortement malhonnêtes. Même en faisant abstraction de leur équation simpliste postulant que l’accès aux moyens de contraception « sans frais » conduit à « l’égalité sociale » des femmes, il faut noter qu’elles n’ont jamais répondu au grand volume de recherches sérieuses démontrant que beaucoup de moyens de contraception ont de sérieux effets secondaires, ou que quelques formes servent parfois à détruire des embryons ou que certains programmes de contraception rendus disponibles par le gouvernement modifient inévitablement les mœurs se rapportant à la sexualité, aux fréquentations et au mariage et menant à une plus grande banalisation de la sexualité, de plus nombreuses naissances hors mariage et un plus grand nombre d’avortements. Lorsque ces événements se produisent, ce sont les femmes qui en souffrent en nombre disproportionné. Personne ne parle au nom de toutes les femmes concernant ces questions. Les gens qui présument le faire essaient simplement de détourner l’attention des questions de liberté religieuse qui sont en cause à l’heure actuelle. Nous sommes tous fiers, catholiques ou non, de nous ranger du côté de l’Église catholique et son enseignement riche qui favorise la vie, quand il s’agit de sexualité, de mariage et de vie familiale. Nous faisons appel au président Obama et à nos représentants au Congrès, pour qu’ils permettent aux institutions religieuses et aux individus de poursuivre leur témoignage de foi dans sa plénitude.♦
CNS photo/Gregory a. Shemitz
DES FEMMES PRENNENT LA PAROLE
« NOUS NE NOUS DÉROBERONS PAS À CETTE LUTTE » La lettre ci-dessous, envoyée le 2 mars dernier, est une forme abrégée envoyée aux évêques des États-Unis par le cardinal Timothy M. Dolan, archevêque de New York et président de la Conférence des évêques des États-Unis. DEPUIS LES 20 janvier dernier, alors qu’était promulgué le règlement final du Département de la santé, nous nous sommes convaincus de deux réalités : la liberté religieuse est prise d’assaut, et nous ne cesserons pas de lutter pour la protéger. Nous rappelons les paroles de notre Saint-Père, Benoît XVI, adressées à nos frères évêques lors d’une récente visite ad limina : « Certaines tentatives faites pour limiter la plus précieuse des libertés américaines, la liberté de religion, est une source de préoccupation particulière. » (…) Nous l’avons exprimé clairement au gouvernement, et en termes on ne peut plus clairs, que nous ne nous sommes pas à l’aise quant à ses tentatives agressives qui porteraient atteintes à la liberté religieuse que tenons à cœur, en tant que catholiques et Américains. Nous n’avons pas sollicité cette querelle, mais nous ne nous en esquiverons pas non plus. À l’heure où le président Barack Obama annonçait que les mandats étouffants promulgués par le Département de la santé resteraient sans changement, non seulement nous, évêques, ainsi que nos fidèles catholiques, mais également les gens de toute foi, ou même sans foi tout, tous nous nous sommes solidarisés en contestation. Le 10 février, le président a annoncé que les assureurs devraient payer la note, au lieu que ce soit les écoles, des hôpitaux, des cliniques ou du vaste réseau d’œuvres de charité. La Conférence [des évêques] a d’abord annoncé (…) nous allons sûrement étudier attentivement la proposition du président. Or nous l’avons fait — et, comme vous le savez maintenant, nous sommes toujours aussi préoccupés. Premièrement, on ne semble pas reconnaître nos plus profondes préoccupations quant à l’empiètement contre la liberté de culte, ainsi que les tentatives du département des services sociaux visant à définir les tenants et aboutissants de notre ministère. Deuxièmement, comme une large part de nos ministères sont « autoassurés », nous nous demandons toujours en quoi cela nous protège (…) Et que penser du fait que l’on oblige des individus croyants à payer pour un service qui viole leur liberté de culte ainsi que leur conscience ? Nous ne pouvons ainsi abandonner la personne de foi qui a le droit d’exercer sa liberté de culte. (…) À plusieurs égards, l’annonce du 10 février compliquait énormément la situation (…) Avec ardeur, nous continuerons de poursuivre nos efforts pour que soient révoqués les mandats étouffants exigeant que nous violions nos convictions religieuses, ou du moins, d'insister pour plus de latitude quant aux exemptions prévues, permettant aux églises d’être libérées de la nouvelle définition étroite des termes église, ministre et ministère, qui nous empêcherait de venir en aide aux personnes dans le besoin, de voir à l'éducation des enfants et d’avoir soin des malades, peut importe la religion.
À cet égard, le président nous a invités à « éliminer les faux plis ». Nous avons accepté cette invitation. Malheureusement, tout semble arrêté : le porte-parole de la Maison-Blanche par exemple informait la nation que les mandats sont un fait accompli. (…) La MaisonBlanche a déjà prévenu le Congrès que les redoutables mandats ont déjà été inscrits au registre fédéral « sans modification ». Il est largement répandu que le secrétaire du Département de la santé a déclaré que « Les compagnies d’assurance religieuses ne préparent pas les polices qu’elles vendent en se fondant sur leurs propres doctrines », ce qui n’est pas de très bon augure pour quand viendra le temps d’en arriver à un accommodement vraiment acceptable. Lors d’une réunion récente entre le personnel de la conférence des évêques et le personnel de la Maison-Blanche, nos membres ont demandé directement si les préoccupations concernant la liberté religieuse — c’est-à-dire la possibilité d’une remise en question des mandats contraignants ou de l’élargissement des exemptions pernicieuses — étaient rayées de l’ordre du jour. Ils furent informés qu’en effet, elles l’étaient. tant pis pour « l’élimination des faux plis ». Nous allons continuer à accepter les invitations à rencontrer et à exprimer nos préoccupations à quiconque, de n’importe quel parti — car l’enjeu dépasse toute frontière — qui est prêt à casser cette décision qui menace la liberté religieuse et qui pèse toujours sur nous. (...) Le Congrès apporterait peut-être plus d’espoir, puisque des élus plus réfléchis ont proposé une solution législative pour protéger une question qui semble si claire, à savoir, la liberté religieuse. Entre-temps, dans un récent débat au Sénat, nos adversaires ont tenté d’embrouiller ce qui, de toute évidence, concerne la liberté religieuse en maintenant que les médicaments abortifs et autres substances semblables « concernent la question de la santé des femmes. » Nous ne permettrons pas qu’une telle duperie persiste. Notre engagement à en arriver à une rectification législative demeure ferme. Et il s’agit de rectifications à l’assaut contre la liberté religieuse. Point final. (…) Peut-être que ce sont les tribunaux qui offrent le plus d’éclaircissements. Dans la récente décision Hosanna-Tabor, la Cour suprême a défendu à l’unanimité le droit qu’a une Église de définir elle-même son ministère et ses services, rebuffade servie à l’administration, apparemment ignorée par la Maison-Blanche. Ainsi, la conférence de nos évêques, plusieurs entités religieuses individuelles et autres personnes de bonne volonté collaborent avec des études d’avocats de haut de gamme qui ont des sentiments si solides concernant cette question qu’ils ont consenti à nous représenter sans frais. Au cours des jours qui suivront, vous entendrez parler davantage encore de ce déroulement si largement accueilli. Étant donné le climat actuel, nous devons pas nous préparer à affronter des périodes difficiles. (…) Nous savons bien que la liberté religieuse fait partie de notre héritage, et de notre solide croyance, tant comme catholiques qu’Américains. Il y eut beaucoup de menaces contre la liberté religieuse au cours des années et des décennies, mais celles-là provenaient de l’extérieur. Malheureusement, celle-ci provient de l’intérieur. tout comme nos ancêtres ont agi devant les menaces précédentes, nous défendrons inlassablement la vérité durable et intemporelle de la liberté religieuse.♦
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Victoire pour la première des libertés Dans une rare décision unanime, la Cour suprême des États-Unis a déclaré que la Constitution protège les droits dévolus à une église de choisir ses propres ministres
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a liberté religieuse a souvent fait la manchette au cours de la présente année, notamment quand il s’est agi de la controverse entourant la déclaration du 20 janvier dernier du Département de santé et des services à la personne des États-Unis mandatant qu’un ensemble d’institutions religieuses comprenne la couverture de la contraception, la stérilisation et d’avortements médicamenteux dans la couverture d’assurance maladie de leurs employés. Dans une autre important incident survenu neuf jours plus tôt, la Cour suprême des États-Unis a rendu publique une décision concernant l’un des cas de liberté religieuse largement attendu depuis plusieurs années, celui d’Hosanna-Tabor Evangelical Lutheran Church and School c. EEOC. Le tribunal devait décider si les institutions religieuses sont libres de choisir et de retenir des « ministres », y compris non seulement le clergé ordonné, mais également les employés qui s’occupent d’une gamme de fonctions religieuses, et ce, sans ingérence gouvernementale. Pendant de nombreux années, lors des requêtes concernant la discrimination en matière d’emploi, les tribunaux fédéraux inférieurs avaient jugé uniformément que le Premier amendement de la Constitution exigeait une telle dérogation. Quand la Cour suprême acceptait d’entendre la requête, la question stricte qui se présentait devant le tribunal se posait à savoir si telle ou telle personne employée par l’institution se qualifie comme « ministre » dans le sens où l’entend la dérogation applicable au ministère ecclésiastique. Cependant, comme le tribunal ne s’était jamais prononcé de façon précise sur la question de savoir d’abord si le Premier amendement exige une telle dérogation, certains observateurs ont reconnu que le cas devant le tribunal donnerait lieu à une clarification sur la portée de la liberté religieuse au sens de la constitution. LE DÉBAt SUr LA DÉrOGAtION APPLICABLE AU MINIStÈrE ECCLÉSIAStIQUE Les circonstances qui ont mené à la cause Hosanna-Tabor c. EEOC sont un quelque peu compliquées. En effet, en 1999, Cheryl Perich 14 ♦ C O L U M B I A ♦
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a été employée par l’église luthérienne Hosanna-tabor en banlieue de Détroit, comme enseignante de matières tant religieuses que laïques à l’école paroissiale. En 2004, après avoir reçu un « appel » de son église au ministère d’enseignement, elle commençait à éprouver des problèmes de santé. Madame Perich a pris un congé prolongé, au cours duquel elle était diagnostiquée de narcolepsie de sorte que l’église a embauché un autre enseignant. Lorsque l’église eut demandé à madame Perich de démissionner, elle a menacé d’intenter une action. Comme l’église estimait qu’une telle menace n’était pas conforme à « l’appel » au ministère de madame Perich, on lui révoquait son appel et elle a été licenciée en 2005. Par la suite, au cours de la même année, madame Perich a porté plainte auprès de l’Equal Employment Opportunity Commission (Commission de la politique d’égalité en emploi) et celle-ci a intenté une action au nom de madame Perich. La cour du district fédéral a donné raison à l’église voulant que la dérogation applicable au ministère ecclésiastique interdise à l’employée d’intenter toute action contre l’église, tandis que la Cour d’appel du sixième circuit des ÉtatsUnis a instruit de nouveau la réclamation de madame Perich. De l’avis de ce dernier tribunal, le fait que celle-ci enseignait des matières non-religieuses l’excluait de toute dérogation à la loi sur la discrimination d’emploi prévue par le Premier amendement. Le cas mettait en évidence un débat plus large sur la dérogation applicable au ministère ecclésiastique et le droit aux États-Unis. Au cours des dernières années, l’opposition à la dérogation attirait l’attention sur le procès de 1990 Employment Division c. Smith à l’occasion duquel la Cour suprême soutenait qu’il n’existait aucun droit constitutionnel à une dérogation de type religieux lorsqu’une loi s’applique généralement à tout le monde. Selon l’argumentation de l’époque, les lois concernant la discrimination en matière d’emploi se trouvant au nombre des lois neutres d’application générale, aucune dérogation applicable au ministère ecclésiastique ne devrait leur être appliquée. Entre-
aP Photo/Pablo martinez monsivais
par Michael P. Moreland
temps, les tenants de la dérogation applicable au ministère ecclésiastique attiraient l’attention sur un autre ensemble de procès au cours desquels les tribunaux avaient refusé d’intervenir dans les affaires des églises. Ceux-ci faisaient remarquer que la clause dite « d’établissement » et la clause sur la liberté du culte du premier amendement à la constitution — en dépit de l’affaire Smith — interdisent l’intervention de l’État dans les décisions concernant l’emploi en milieu ecclésiastique. Dans un geste qui a semé la consternation parmi les défenseurs de la liberté religieuse, le dossier du Département de la justice des États-Unis dans la cause Hosanna-Tabor c. EEOC allait au-delà de la question de savoir si la dérogation applicable au ministère ecclésiastique devrait s’appliquer aux faits présentés dans la réclamation de madame Perich, et adoptait la position extrême selon laquelle il n’existe aucune dérogation générale applicable au ministère ecclésiastique parmi les clauses du Premier amendement concernant la religion. En adoptant cette position, l’administration Obama se trouvait en désaccord avec un nombre important de groupes religieux qui militait en faveur d’une dérogation robuste applicable au ministère ecclésiastique comme élément nécessaire à l’exercice de la liberté religieuse. La Conférence des évêques catholiques des États-Unis était appuyée par de nombreuses églises chrétiennes et organismes juifs et musulmans et autres, dans la présentation d’un dossier favorable (« amicus brief ») à la cause d’Hosanna-Tabor. De fait, l’administration fédérale a présenté une position plus hostile envers la liberté religieuse que l’ACLU (Union américaine des droits civils) et les « Americans United for Separation of Church and State » (Américains unis pour la séparation de l’Église et de l’État), deux organismes qui ont admis la dérogation applicable au ministère ecclésiastique dans leur dossier favorable, mais ont maintenu qu’elle ne devrait pas s’appliquer dans les cas où la discrimination ou les représailles alléguées n’ont aucun rapport avec la religion. Par contre, l’administration plaidait que ce qui reste de la liberté religieuse concernant les décisions se rapportant au ministère ecclésiastique est garanti en général par la liberté d’association. Selon ce point de vue, l’Église catholique ne peut pas être poursuivie en justice pour discrimination sexuelle lorsqu’elle déclare que les femmes ne peuvent pas être ordonnées prêtres, étant donné le droit constitutionnel de liberté d’association dont elle jouit. Cette thèse semble étrange, en ce qu’elle laisse entendre que les clauses religieuses du Premier amendement ne protègent pas le droit des groupes religieux de choisir leurs ministres, mais que ce droit leur est accordé du fait du droit de libre association qui, grâce au recours à un fondement constitutionnel ténu, est associé plus ou moins à la liberté de parole. Ainsi, le point de vue de l’administration fédérale n’arrivait pas à admettre qu’il existe une restriction constitutionnelle sur le pouvoir de l’État d’intervenir dans les décisions concernant l’emploi des ministres ecclésiastiques, un fait enraciné dans une longue tradition de la théorie politique occidentale. Son point de vue impliquait plutôt qu’une telle liberté religieuse, où elle existe de fait, implique simplement la mise en rapport entre l’intérêt antidiscriminatoire de l’État et le droit d’association d’une institution religieuse. PrOtÉGEr L’ÉGLISE CONtrE L’ÉtAt Dans une décision unanime proclamée le 11 janvier dernier, la Cour suprême a maintenu que les clauses religieuses du Premier
amendement exigent la dérogation applicable au ministère ecclésiastique et que la personne employée dans cette instance se qualifiait comme « ministre ». Au nom du tribunal, le juge en chef John roberts a remarqué d’abord que les auteurs de la Constitution des États-Unis cherchaient à éviter les problèmes qu’avait connus l’Angleterre dans le choix des ministres, et ce, depuis la querelle entre Henri II et saint thomas Becket concernant le contrôle de l’État sur les nominations ecclésiastiques, jusqu’à la revendication de suprématie sur l’Église d’Angleterre par Henri VIII. Le juge en chef a résumé comment les dispositions du libre exercice et de la contestation prévus par le Premier amendement s’appliquent à la cause en question : « En imposant un ministre non désiré, l’État enfreint la clause du libre exercice qui protège le droit de tout groupe religieux de formuler sa propre foi et sa mission en nommant ses ministres. De plus, en accordant à l’État le pouvoir d’établir quelles personnes exerceront le ministère auprès des fidèles, la clause dite « d’établissement » est également violée, puisque celle-ci interdit au gouvernement toute implication dans les décisions ecclésiastiques. » La cause Employment Division c. Smith fut relevée en raison du fait qu’il existe une différence entre la réglementation de la conduite externe et l’interférence dans les affaires internes d’une église. La cour a noté que la position de l’administration fédérale était « intenable » du fait que le Premier amendement « accorde une sollicitation particulière aux droits des organismes religieux ». Bien que le jugement laisse sans réponse la question de savoir qui, précisément, est tenu pour ministre, on y notait que, dans ce cas, il est clair que les fonctions de madame Perich « comprenaient la tâche de communiquer le message de l’Église et de répondre à sa mission ». Présentant une opinion convergente, le juge Clarence thomas a affirmé que les tribunaux devaient laisser à l’institution religieuse le soin de déterminer ce en quoi consiste un ministre. De même, les juges Samuel Alito et Elena Kagan — le plus récent membre du tribunal nommé par le président Barack Obama — ont soutenu également dans une autre opinion convergente que les causes futures devraient considérer dans leurs grandes lignes les fonctions exercées par un employé. En fin de compte, la cause Hosanna-Tabor constitue une victoire éclatante en faveur de la liberté religieuse. Comme l’a noté le juge en chef roberts, s’il est vrai que l’État a un intérêt certain en ce qui concerne la discrimination dans le domaine de l’emploi, il est pourtant plus important de laisser aux institutions religieuses la liberté de choisir leurs ministres. La cause soulignait les rôles importants qu’exercent les divers départements du gouvernement fédéral et des états dans l’équilibre à conserver quand il s’agit de la liberté religieuse. Se présentant à l’heure du débat passionné que suscite le mandat de l’administration fédérale concernant la contraception, le jugement Hosanna-Tabor sert de précieux rappel au fait que le Premier amendement impose des limites importantes au pouvoir de l’État d’intervenir dans les affaires des institutions religieuses et imposables par les tribunaux.♦ MICHAEL P. MOrELAND est maître de conférences à la faculté de droit de l’Université Villanova
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Paix et persécution en Égypte Dans le sillage de la révolution, les chrétiens égyptiens luttent pour se faire une place au sein d’une nation à prédominance musulmane par Greg Burke
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itué près d’un dépotoir en périphérie du Caire, le centre Salam fait un peu office d’oasis dans ce quartier autrement pauvre et difficile. Le secteur est sale et poussiéreux du fait que les routes ne sont pas pavées, et les éboueurs, pour la plupart des chrétiens, transportent d’immenses sacs de détritus dans des charrettes tirées par des ânes. Partout, autour, des enfants s’ébattent et courent en tous sens. On se croirait à une autre époque, et pourtant nous sommes bel et bien dans l’Égypte du 21e siècle. À l’intérieur du centre Salam, le même genre de délabrement règne ; mais l’ambiance est paisible. Dix-neuf religieuses, fièrement vêtues de leurs habits, prennent soin tant de chrétiens que de musulmans. Servant à la fois d’hôpital, d’école et de foyer pour personnes âgées, l’établissement est administré par les Filles de Sainte-Marie, un ordre de religieuses coptes orthodoxes. Sœur Maria, qui dirige le couvent affilié au centre Salam, reconnaît que les récents développements dans les relations entre chrétiens et musulmans l’effraient un peu. « tout allait bien durant la révolution elle-même, mais on assiste à de plus en plus d’attaques contre les chrétiens, dit-elle. J’avoue que c’est inquiétant. » De nombreuses personnes de la région partagent le point de vue de sœur Maria. tandis que le Printemps arabe a balayé l’Afrique du Nord voilà plus d’un an, il a laissé dans son sillage de nouveaux espoirs de liberté. Sur la place tahrir, au centreville du Caire, les Égyptiens musulmans et chrétiens ont alors célébré la chute du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis plus de 30 ans. Sauf que pour les chrétiens d’Égypte, qui représentent environ 10 pour cent de cette population de 85 millions de personnes, l’allégresse aura été de courte durée. « Je croyais qu’après la révolution nous allions ravoir tous nos droits, mais ça n’a pas été le cas », raconte le pharmacien Michael Eid, 28 ans, assis dans la cour d’une église en plein centre-ville du Caire. « Les chrétiens sont toujours considérés comme des citoyens de seconde classe en Égypte. » NOUVEAU GOUVErNEMENt, NOUVEAUX DÉFIS Parmi les pays arabes, l’Égypte a la plus importante population chrétienne ; les chrétiens n’en demeurent pas moins minoritaires dans ce pays majoritairement musulman. La plupart des chrétiens d’Égypte sont membres de l’Église copte orthodoxe, distincte de l’Église catholique copte. Cette dernière, en communion avec rome sous l’égide du Patriarche Antonios Naguib, d’Alexandrie, est relativement petite, bien qu’elle compte 16 ♦ C O L U M B I A ♦
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plus de 200 000 fidèles. Bien que les églises soient visibles un peu partout autour du Caire, on aperçoit presque toujours le minaret d’une mosquée en face même de l’église ou sinon au coin de la rue — un rappel pas très subtil qui indique quelle est la principale religion, en ce pays. En Égypte, si une femme ne porte pas un voile sur la tête, une tradition qui a pris de l’ampleur ces dernières années, elle est vraisemblablement chrétienne ou sinon de confession musulmane modérée — dans les deux cas, une minorité. Les chrétiens sont présents en Égypte depuis l’époque de l’apôtre saint Marc, qui aurait apporté au premier siècle l’Évangile à Alexandrie, ville portuaire sur la Méditerranée. Saint Marc a été martyrisé en étant traîné par un cheval à travers les rues de la ville ; l’Égypte a d’ailleurs abrité une longue liste de saints et de martyrs qui y ont vécu, durant les siècles suivants. « Les chrétiens égyptiens connaissent leur histoire, une histoire tissée d’épreuves, de souffrance et même d’effusions de sang », indique l’évêque anglican du Caire, Mouneer H. Anis. « Mais sans ce sang versé par les premiers chrétiens, il n’y aurait pas de chrétien ici aujourd’hui. » Cela dit, la douleur chrétienne en Égypte ne remonte pas nécessairement toujours à il y a longtemps. récemment, des chrétiens ont été tués pour leur foi eux aussi. Plus d’une vingtaine de personnes ont perdu la vie l’an dernier lors d’une manifestation au centre-ville du Caire, dans le quartier de Maspero, alors que beaucoup de celles-là ont été écrasés par des camions de l’armée. Lors des obsèques de ces victimes, l’évêque Anis a vu les gens pleurer tandis que les cercueils sortaient un à un de l’église. En même temps, cependant, ils applaudissaient. « Or généralement, on n’applaudit que les héros », souligne l’évêque. Sous le règne de Moubarak, plusieurs incidents sont survenus, y compris des cas où des chrétiens ont été jetés en prison ou même assassinés pour des motifs religieux. Mais selon l’évêque Anis, la vie des chrétiens est encore plus difficile aujourd’hui, avec les églises brûlées puis démolies. « Cela n’arrivait jamais sous Moubarak — même si ce dernier nous a fait la vie dure. » Aujourd’hui, les Frères musulmans, un groupe politique islamiste, contrôle presque 45 pour cent des sièges au Parlement, tandis que les Salafistes, plus radicaux, en détiennent 25 pour cent — ensemble, ils ont la majorité absolue. Le reste du Parlement est constitué de musulmans modérés et de leurs alliés chrétiens. Qu’est-ce que cela signifie pour ces derniers ? Pas de réponse
CNS photo/Suhaib Salem, reuters
Des opposants au gouvernement brandissent un drapeau égyptien sur la place Tahrir, au Caire, le 11 février 2011. claire encore à cette interrogation, bien que l’on espère que les Frères musulmans enchâsseront la protection des minorités dans la future nouvelle Constitution. L’évêque Anis fait valoir que les Frères musulmans s’attireraient une reconnaissance internationale s’ils protégeaient de fait les minorités et mettaient par ailleurs l’accent sur l’éducation donnée aux jeunes Égyptiens de toutes confessions. La pitoyable qualité de l’éducation est en effet l’un des plus gros problèmes en Égypte. Elle attise souvent les conflits religieux, puisqu’on n’apprend pas aux gens à respecter leurs prochains qui peuvent pratiquer une autre religion que la leur ou avoir d’autres types de croyances. À l’heure actuelle, environ 30 pour cent de la population égyptienne ne sait ni lire ni écrire. « C’est là le plus grand péché commis par Hosni Moubarak », dit le père Antoine rafic Greiche, porte-parole de l’Église catholique en Égypte. « Il a gardé les gens illettrés durant 30 ans. » EN QUêtE DE JUStICE En surface, les relations entre musulmans et chrétiens peuvent sembler prometteuses. Il existe, par exemple, une florissante école pour filles qui accueille des élèves de toutes confessions
et qui est menée par des religieuses catholiques, à Heliopolis, une banlieue du Caire. Mais selon le père Greiche, qui habite à proximité de l’institution, l’une des sœurs a été récemment attaquée par deux hommes circulant à moto. Les assaillants ont tiré sur l’habit de la religieuse et l’ont obligée à dire « Mahomet est le Prophète ». Puis ils lui ont tailladé le visage avec un rasoir. « En tant que prêtre, je ne devrais pas avoir peur. Mais nous sommes un peu effrayés ... », souligne le père Greiche. Avec les Frères musulmans et les Salafistes au pouvoir, l’ensemble des musulmans égyptiens pourrait se radicaliser, ajoute le prélat. « Ils vont changer les mentalités dans la société, et c’est la chose la plus dangereuse. La nuit autour de nous est enveloppée de brouillard actuellement. » L’évêque copte catholique de Gizeh, Antonios Aziz Mina, dit que si la révolte l’a initialement rempli d’optimisme quant à l’avenir du pays, l’espoir s’est depuis envolé. L’objectif de créer un État moderne demeure lointain, selon l’évêque Mina, précisant que lorsqu’une église est incendiée ou détruite, le ou les coupables ne sont jamais arrêtés. « Nous sommes prêts à payer pour réparer l’église, poursuit l’évêque, mais nous souhaitons que les coupables soient trouvés et jugés. » AV R I L 2 0 1 2
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« Sur le plan humain, notre avenir n’est pas très reluisant. Mais les chrétiens ont connu bien pire par le passé, et ils n’en sont pas moins toujours là aujourd’hui. Peut-être vivons-nous un moment de purification. » L’évêque de Gizeh a également fait référence à un incident au cours duquel six familles chrétiennes ont été expulsées d’un village après des allégations de relations illicites entre un homme chrétien et une jeune femme musulmane. « Où est la loi ? demande l’évêque. Si aujourd’hui on nous chasse d’un village, un jour ils vont vouloir nous expulser du pays. » La population chrétienne en Égypte est peut-être peu nombreuse mais elle est déterminée. Les gens ne cachent pas leur foi ; en fait, beaucoup d’hommes et de femmes, ont des croix tatouées sur leurs poignets. Leur avenir dépend toutefois des relations qu’ils entretiennent avec les musulmans, relations toujours tendues malgré l’avènement du Printemps arabe. Adel Abd El Malek Ghali, un médecin qui donne un coup de main au centre Salam, dénonce le manque de justice pour les victimes de violence religieuse. « La vérité, c’est que si un 18 ♦ C O L U M B I A ♦
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musulman tue un chrétien, personne ne réagit. » Malek Ghali souligne cependant que « malgré tout », les chrétiens devraient demeurer calmes. « Il y aura peut-être de la persécution, mais nous ne devrions pas avoir peur », dit-il. Homme de foi, le médecin demeure dans d’heureuses dispositions et il nourrit une dévotion spéciale à la Vierge Marie sous son titre de Notre-Dame de Zeitoun, ainsi nommée par suite d’une apparition miraculeuse dans un quartier sud du Caire. Malek Ghali et les autres chrétiens espèrent encore que le Printemps arable en Égypte mènera à une renaissance tant pour les musulmans que pour les chrétiens, permettant à tous de vivre en paix et dans le respect mutuel — et cela, dans un État moderne. Mais rien ne garantit vraiment que l’espoir se concrétisera, et certains sont même convaincus que cela n’arrivera pas. Selon l’évêque Anis, « En tant que chrétien égyptien, j’ai le sentiment que les épreuves et la souffrance font partie du contrat global. Si vous êtes chrétien, il y aura un prix à payer. »♦ GrEG BUrKE est le correspondant du réseau Fox News à rome.
CNS photo/Suhaib Salem, reuters
Scène de désolation après l’incendie d’une église copte chrétienne le 8 mai 2011, survenu par suite d’affrontements entre musulmans et chrétiens au Caire. Au moins 12 personnes ont alors perdu la vie.
D E S P È R E S P O U R B I E N FA I R E
Des cardinaux champions L’équipe de St. Louis de la Ligue majeure de baseball a de vigoureuses racines catholiques par Brian Caulfield
L’
automne dernier, alors que les Cardinals de St. Louis se faufilaient vers les grands honneurs de la Série mondiale malgré un retard de 10 parties et demie au mois d’août, Matt Slater, l’adjoint spécial au directeur général de l’équipe, a cherché du soutien spirituel et de la stabilité affective dans sa foi catholique. Le fait d’aller à la messe chaque dimanche avec sa famille, de prier régulièrement et de se préoccuper du mieux-être des joueurs, et non pas seulement de leurs résultats sur le terrain, tout cela lui a permis de conserver une perspective saine sur la situation. résultat : les Cards ont réussi à faire les éliminatoires et à remporter de justesse le championnat de la Ligue nationale, avant de remporter le septième et dernier match de la Série mondiale contre les rangers du texas, en octobre dernier. « Je m’appuie chaque jour sur ma foi catholique, dit le principal intéressé. C’est à la base de tout ce que je fais. Elle me procure la paix intérieure, ainsi que la force de composer avec les hauts et les bas d’une saison de baseball, de même que les hauts et les bas dans ma propre vie. » Matt Slater, 41 ans, marié et père de trois enfants, travaille au sein de l’administration du baseball majeur depuis sa première année à l’université Marquette, dirigée par des jésuites. Il qualifie les Cardinals de « groupe d’individus très religieux », qui peut compter sur un groupe d’étude biblique ainsi qu’un certain nombre de catholiques à des postes de direction, du directeur général John Mozeliak et de son adjoint Mike Girsch jusqu’au secrétaire des déplacements C. J. Cherry ainsi qu’à l’entraîneur Greg Hauck. Les racines catholiques de l’équipe remontent à plusieurs décennies et jusqu’à Stan Musial, l’un des meilleurs frappeurs de l’histoire, qui a joué toute sa carrière de 22 ans avec les Cardinals (1941-1963). « Stan the Man » ne ratait jamais la messe malgré les déplacements incessants, et à un certain moment il a même demandé une diminution de salaire parce qu’il estimait ne pas avoir un bon rendement au bâton. Un autre catholique de renom est red Schoendienst, directeur du temple de la renommée, qui dirigeait les Cards lorsque ceuxci ont remporté la Série mondiale de 1967 devant les red Sox de Boston. Parmi les plus récents héros des Séries mondiales qui ne cachent pas leur foi catholique, notons : le lanceur Jeff Suppan, qui a remporté la 3e partie en 2004 pour aider les Cardinals à remporter les grands honneurs ; l’arrêt-court David Eckstein, qui a été reconnu le Joueur le plus utile de la Série 2006. En
2004, Jeff Suppan avait assisté à la première rencontre « Église et Sport » tenue à rome sous les auspices du Vatican. L’un des plus fameux partisans des Cards est lui-même un tout nouveau cardinal — timothy J. Dolan, qui a grandi à Ballwin, une banlieue de St. Louis. Bien qu’il arbore aujourd’hui une casquette des Yankees étant donné qu’il a été nommé archevêque de New York voilà trois ans, le cardinal n’en garde pas moins sa première équipe près de son cœur. L’aumônier du club, le père David A. Walter, un prêtre retraité de l’archidiocèse de St. Louis, est une encyclopédie vivante de tous les liens qu’entretiennent les Cards avec le catholicisme. Soulignant que la messe dominicale était célébrée dans le vestiaire des joueurs depuis plus de 20 ans, le père Walter précise : « Ce qu’il faut surtout noter, c’est que ce n’est ni l’archevêché ni des prêtres qui sont allés offrir à l’équipe de célébrer la messe : ce sont les gestionnaires du club eux-mêmes qui sont venus aux bureaux de l’archidiocèse demander si un prêtre pouvait venir au stade célébrer la messe. » L’aumônier ajoute ceci : « On constate que même aux plus hauts échelons de la hiérarchie de l’équipe, on a affaire à de très bons catholiques pratiquants. Ce qui est formidable également, c’est que ceux qui viennent à la messe sont de tous les horizons, des gestionnaires aux joueurs en passant par les placiers et le personnel de l’entretien — jusqu’à des joueurs des équipes adverses qui se joignent parfois à nous ! tous s’entendent alors pour reconnaître que dans le contexte de la messe, chacun est d’abord un chrétien et l’égal de son prochain devant Dieu. » Présentement, la messe est coordonnée par l’organisme « Catholic Athletes for Christ » (Sportifs catholiques pour le Christ), qui fournit à un certain nombre d’équipes professionnelles des aumôniers ainsi que la possibilité pour les joueurs et le personnel d’avoir accès aux sacrements. Après une fin de saison retentissante l’an dernier, que nous réservent les Cards en 2012 ? Matt Slater, qui est aujourd’hui directeur du personnel de joueurs, souligne la perte du joueur-étoile Albert Pujols devenu agent libre. Mais il ajoute dans la foulée que les Cardinals « ont toujours su tirer le meilleur du talent qu’ils avaient sous la main ».♦ BrIAN CAULFIELD est rédacteur en chef de Des Pères pour bien faire, initiative des Chevaliers de Colomb.
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••• Forgé ••• ••• dans ••• ••• la foi ••• Un musée unique en Pologne rend hommage au bienheureux Jean-Paul II au moyen d’une collection de médailles et de pièces de monnaie par Paweł Piwowarczyk Photographie de Jan Welczewski
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uand le temps lui permet, Krzysztof Witkowski, membre du conseil Mgr theodore Kubina 14955 de Częstochowa, en Pologne, aime accorder des visites guidées personnelles du musée qui a été fondé l’an dernier. La visite commence dans une pièce assombrie où sont exposées des reliques du bienheureux Jean-Paul II : une touffe de cheveux et un éclat de la croix qu’a portée le pape lors du Vendredi saint 2005, quelques jours seulement avant sa mort. Les visiteurs ont le temps de prier avant d’entreprendre leur tournée du musée. À l’intérieur de la galerie, les visiteurs sont entourés de vitrines décorées de toiles de fond bleues, de tablettes de verre et de coffres 20 ♦ C O L U M B I A ♦
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garnis de velours. Quelque 30 000 petites bougies éclairent plus de 6 000 médailles et pièces de monnaie, portant toutes sur le même objet — le pape Jean-Paul II. ‘UN POrtrAIt VIVANt’ D’après Krzysztof Witkowski, il y a une histoire de rattachée à chaque objet commémoratif du Musée de la monnaie et des médailles. L’exposition commence par des pièces de monnaie émises par le Vatican, suivies de celles de la Pologne. Ces pièces représentent la majorité des pays du monde entier, ainsi que des îles, des cités et des territoires moins grands. Et bien que chaque pièce de
Un aperçu photographique de ce qu’on peut voir au Musée des monnaies et médailles commémorant Jean-Paul II, à Czestochowa, en Pologne. Unis et du Canada. L’effigie de Jean-Paul II apparaît sur une édition limitée de pièces de cinquante cents américaines et frappées par une machine à commande par manivelle. Il y a même une médaille frappée pour commémorer l’ouverture même du musée. Le musée fut inauguré le 11 août 2011, à l’occasion du 20e anniversaire de la Journée mondiale de la jeunesse tenue à Częstochowa. Lors de la cérémonie d’inauguration, le cardinal Stanisław Dziwisz, archevêque de Cracovie et longtemps secrétaire personnel de Jean-Paul II, a remarqué que le musée constituait une vivante image du défunt pape, puisque tous deux rapprochent nations et cultures les unes des autres. Le photographe du pape, Arturo Mari était également un des invités à la commémoration. Le musée est situé à cinq kilomètres à peine de Jasna Góra, la capitale spirituelle de la nation et l’un des sites les plus significatifs du monde entier. En 2011, on y a accueilli quelque 3,2 millions de pèlerins, dont des visiteurs de 80 pays, qui sont venus pour rendre hommage à la Vierge Marie, qui y est honorée comme reine de Pologne, sous le titre de Notre Dame de Częstochowa. Pendant des siècles, de nombreux fidèles ont fait, chaque année, la randonnée à pied, en août, selon la tradition. Quand le pape Jean-Paul II est retourné dans son pays natal, en juin 1979, il s’est adressé à la nation de Jasna Góra où jadis, comme enfant, étudiant, prêtre, évêque et cardinal, il avait fait des pèlerinages. Plus tard, le pape a remarqué que, après le Vatican, Jasna Góra se trouvait pour lui, la chaire principale d’où il s’adressait au monde.
l’exposition grandiose soit importante et de grande valeur, chacune représentant une part de l’héritage du pontife bien-aimé, certaines ont une portée plus importante que d’autres. Il faut noter que la première pièce dédiée à Jean-Paul II ne provient ni du Vatican ni de la Pologne, mais de la république dominicaine, où le pape a fait sa première visite apostolique, en novembre 1978. La plus petite agglomération à rendre hommage au pape par une pièce de monnaie a été la population de 120 catholiques de tristan da Cunha, île volcanique lointaine située dans le sud de l’Océan Atlantique. Il y a aussi quelques douzaines de pièces provenant des États-
SOUS L’ÉGIDE DE LA PrOVIDENCE La dévotion de Krzysztof Witkowski envers Notre Dame de Częstochowa s’est accrue en 2004, alors qu’il a eu une attaque qui lui a laissé le côté gauche complètement paralysé. Il s’est confié à Notre Dame et sa guérison l’a conduit à une reconnaissance pour la vie. Cette expérience, et la mort du pape Jean-Paul II, l’année suivante, lui ont fait une forte impression. toutefois, l’intérêt que cultive Witkowski pour les médailles et les pièces de monnaie remonte à une époque bien antérieure. Plusieurs années auparavant, son père était devenu très souffrant et commençait à vendre une partie de son importante collection afin d’arriver à payer médicaments et traitements. Pourtant, une part de sa collection était restée inviolable. Finalement, les seules pièces qui lui restaient étaient 55 médailles rendant hommage à JeanPaul II, et Witkowski en a hérité à la mort de son père. Le temps passait et Witkowski conservait la collection dans son bureau de Częstochowa, où il est propriétaire et administrateur de President Electronics Poland, compagnie d’équipement de radio et de télécommunications. Pendant un bon moment, Witkowski a songé à monter un site commémoratif en hommage à Jean-Paul II, mais il attendait d’y être vraiment motivé. Un jour, des visiteurs de russie s’informaient du personnage qui était représenté sur toutes les photos et les médailles dans le bureau de Witkowski. L’expérience a impressionné Witkowski au point où il ressentit le devoir de faire connaître Jean-Paul II à tout le monde qui ne le connaissait pas. Et pour toutes les personnes qui AV R I L 2 0 1 2
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Un assortiment de pièces de différents pays est en montre au Musée de la monnaie et des médailles commémorant Jean-Paul II à Czestochowa, en Pologne. • La salle d’exposition du Musée rassemble plus de 6 000 pièces de monnaie et médailles qui rendent hommage à la vie et à l’héritage du Bienheureux Jean-Paul II. connaissaient Jean-Paul II, Witkowski percevait le besoin de leur remémorer la vie et l’enseignement du pape disparu. « Quand j’ai créé le musée, remarquait Witkowski, je le destinais aux jeunes et aux enfants. Je veux que ce musée parle aux jeunes et qu’il leur raconte qui était Jean-Paul II pour notre génération. Je veux leur rappeler ses paroles sur l’amour, comment l’amour a pour objet de s’occuper de quelqu’un d’autre. » Witkowski a aussi trouvé son inspiration dans le fait d’être membre des Chevaliers de Colomb. Depuis que l’Ordre s’est propagé en Pologne, en 2006, les Chevaliers ont adopté Notre Dame de Częstochowa comme patronne particulière de leur œuvre en vue de sauvegarder l’héritage religieux de la culture polonaise. De plus, le lien privilégié de l’Ordre avec Jean-Paul II est révélé dans une série commémorative de médailles frappées sous la gouverne des Chevaliers et qui figurent au musée, y compris l’une d’entre elles rendue publique à l’occasion de la restauration de la façade de la basilique Saint-Pierre, entreprise inaugurée par l’Ordre en 1984. ENrICHIr LA COLLECtION En avril 2010, la collection comptait 365 médailles et pièces de
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Krzysztof Witkowski, le collectionneur qui a fondé en août 2011 le Musée de la monnaie et des médailles commémorant Jean-Paul II, est membre du Conseil 14955 Theodore Kubina, à Czestochowa, en Pologne. monnaie, total dont Witkowski se disait heureux d’abord, parce qu’il « avait une médaille pour chaque jour de l’année. » En même temps, il savait que sa collection n’était pas suffisamment importante pour justifier la création d’un musée entier qui, estimait-il prendrait de 10 à 20 ans à établir. Un moment décisif s’est présenté, pourtant, alors que Witkowski achetait plusieurs milliers de pièces de médailles de Wojciech Grabowski, collectionneur de Londres bien connu. Un homme plutôt âgé et un passionné pour les arts, Grabowski désirait laisser à quelqu’un en qui il avait confiance la collection qu’il avait entreprise des décennies plus tôt. L’amour de Witkowski pour Jean-Paul II et son projet de présenter les médailles à Częstochowa, en faisaient le candidat idéal à qui confier la collection. Au cours des mois qui ont suivi, la collection a augmenté encore davantage. Avec passion et détermination, Witkowski convainquait d’autres collectionneurs à se départir de leurs collections auxquelles ils tenaient tant, pour qu’ils puissent les partager avec d’autres dans un endroit unique. Ainsi, les trésors jadis remisés dans des garderobes ou sur des tablettes se sont retrouvés dans des galeries où ils contribueraient à raconter l’histoire de Jean-Paul II à des milliers de visiteurs reconnaissants. En plus de la salle assombrie et de l’espace principal de l’exposition, le musée loge un auditorium. Des rencontres et des conférences mensuelles s’y tiendront, de mars 2012 à mai 2020, date
qui correspond au 100e anniversaire de naissance de Jean-Paul II. Le premier conférencier a été Mgr Mieczysław Mokrzycki de Lviv, en Ukraine, qui, pendant neuf ans avait été le secrétaire de Jean-Paul II. S’y trouve également une cafétéria où les visiteurs peuvent se reposer et manger une kremówka, pâtisserie à la crème populaire dans la ville natale de Wadowice, ou une glace italienne préparée selon une recette de Castel Gandolfo, résidence d’été papale. Finalement, les visiteurs qui traversent l’espace d’exposition peuvent visionner un court métrage révélant, entre autres, l’évolution du musée. Aussitôt, on y présente des éclairages, spectacle symbolisant la foi chrétienne. De fait, ces divers éléments servent à présenter divers aspects d’une exposition originale cherchant à ouvrir à ses visiteurs les portes de la foi. Pour Witkowski, le fait de présenter l’héritage et l’enseignement de Jean-Paul II au moyen de médailles et de pièces de monnaie, porte les visiteurs à devenir des pèlerins suivant un périple encore plus spirituel unique, qui peut les faire passer des ténèbres à la lumière. Pour obtenir d’autres renseignements sur le Musée des médailles et de la monnaie commémorant Jean-Paul II, visiter le site multilingue www.jp2muzeum.pl.♦ PAWEŁ PIWOWArCZYK écrit de Cracovie, en Pologne, où il est membre du conseil Jean-Paul II 14000.
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un fardeau patriotique Un Chevalier du Nouveau-Mexique transporte une croix sur quelque 1000 km en hommage au père Emil Kapaun par Joseph J. Kolb, de l’agence Catholic News Service
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ux yeux de certains, le père Emil Kapaun ne mériterait guère plus qu’une note en bas de page dans l’histoire de ce conflit que beaucoup de gens ont qualifié de « guerre oubliée ». Mais pour John Moore, de Gallup, au Nouveau-Mexique, les exploits héroïques de cet aumônier de la guerre de Corée devraient attirer l’attention des responsables du Congrès ainsi que du Vatican, afin de décerner à ce prêtre du Kansas la Médaille d’honneur et de l’élever du même souffle à la sainteté. Pour sa part, John Moore, 61 ans, a commencé son pèlerinage de 1 014 km le 11 septembre 2011, quittant le cimetière national de Santa Fe en route pour Pilsen, au Kansas, la ville natale du père Kapaun, dans le diocèse de Wichita. John Moore a atteint son objectif deux mois plus tard, le matin du 11 novembre — le Jour du souvenir. Une fois à destination, John Moore a remis une réplique en bois faite à la main de la croix qui en est venue à représenter le père Kapaun, cet aumônier de l’Armée qui a sauvé la vie de dizaines de soldats avant de lui-même être fait prisonnier de guerre à Pyoktong, en Corée du Nord, où il mourut le 23 mai 1951. La croix a été à l’origine dessinée par un camarade prisonnier de guerre, Gerald Fink, un Juif qui avait appris à respecter et à aimer le diligent prêtre avant sa mort. La cause pour la canonisation du père Kapaun s’est formellement ouverte le 29 juin 2008, lors d’une messe en l’église St. John Nepomucene, à Pilsen. Les responsables ecclésiaux tant du Kansas qu’ailleurs au pays avaient réuni depuis plusieurs années déjà des documents étayant cette cause. Après avoir marché en moyenne quelque 25 km par jour, John Moore — membre du Conseil 1783 Fray Marcos, à Gallup — a dit n’avoir subi que trois jours de pluie et de forts vents, durant son périple. Parmi les moments les plus difficiles, le marcheur parle des montagnes du Nouveau-Mexique ainsi que l’absence d’accotement sur certaines routes de l’Oklahoma et du Kansas, qui ont mis ses pieds à rude épreuve. À un certain moment, il raconte d’ailleurs avoir perdu pied et être tombé, s’égratignant les genoux de même que le visage. Dans sa chute, la grosse croix en bois qu’il avait attachée à son sac à dos lui tombe dessus. John Moore raconte que tant lui que la croix durent, après cela, subir quelques réparations. Le principal intéressé avait entendu parler du père Kapaun en lisant, l’an dernier, un article sur lui dans Columbia, le magazine des Chevaliers de Colomb. Il se passionna rapidement pour la saga de cet homme qui a servi son pays ainsi que ses compatriotes dans des conditions très difficiles. 24 ♦ C O L U M B I A ♦
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Le père Kapaun faisait partie de la première vague de soldats américains arrivés en Corée du Sud après que celle-ci eut été attaquée par les communistes du Nord, en juin 1950. Il n’a jamais esquivé sa responsabilité de voir au bien-être des troupes, conseillant les hommes et célébrant des services religieux (souvent installé sur le toit d’une jeep), même sous les tirs nourris de l’ennemi. Le courage du saint homme ne tarda pas à être reconnu. Il reçut ainsi une Étoile de bronze en août 1950, pour avoir sauvé un soldat blessé sous le feu de l’ennemi. Puis, le 1er novembre de la même année, par une nuit glaciale, le père Kapaun fut capturé après avoir tenté de secourir certains de ses hommes. L’existence du père Kapaun dans le camp POW (« Prisoner of War » ou prisonnier de guerre) fut celle de la privation ; il n’en assuma pas moins ses responsabilités spirituelles et matérielles avec compassion et sans jamais se départir de son sourire. Le père Kapaun rendit l’âme au camp même, en mai 1951. Malgré les nombreux témoignages attestant de sa bravoure, la Médaille d’honneur — la plus haute distinction militaire des ÉtatsUnis — ne lui a toujours pas été accordée. Mais on sent présentement un irrésistible mouvement plaidant pour qu’on la lui remette à titre posthume.
CNS photo/Joseph Kolb
John Moore, membre du conseil Fray Marcos 1783 à Gallup, Nouveau-Mexique, a transporté en septembre 2011 une croix de bois le long d’une autoroute du Nouveau-Mexique, en mémoire du père Emil Kapaun, héros de la guerre de Corée. Commencé le 11 septembre, son pèlerinage de quelque 1000 km l’a amené, à pied, de Santa Fe, au Nouveau-Mexique, jusqu’à Pilsen, au Kansas. Il venait alors d’atteindre, en ce 11 novembre, la paroisse natale du père Kapaun. « Durant ma longue marche, j’ai souvent pensé à tous les gens qu’il a baptisés et mariés, ainsi qu’à tout ce qu’il a fait pour les troupes. Cela me remontait le moral, lors des moments les plus éprouvants », raconte John Moore. Hershey Miyamura, de Gallup lui aussi, a eu droit à la Médaille d’honneur, il est ex-prisonnier de guerre et il a rapidement reconnu les efforts déployés par John Moore. Après avoir lu également sur la vie du père Kapaun, il croit lui aussi que ce dernier mérite la fameuse distinction. Il estime par ailleurs que l’engagement de John Moore a largement dépassé les attentes. « C’est tout un exploit que John a accompli là, dit Hershey Miyamura. Je crois qu’il est en effet important d’aider la famille du père à obtenir pour lui la Médaille, et du même coup ses efforts sensibilisent les gens à ce que nous avons fait, à l’époque, en Corée. » Selon M. Miyamura, ce qu’a réalisé le père Kapaun pour les soldats a été inestimable. Lui-même, précise-t-il, n’a pas eu accès à un aumônier dans son camp POW, où il a séjourné près de deux ans. Or
le père, s’il avait été là, aurait pu changer beaucoup de choses. « J’ai vu tant de jeunes hommes mourir simplement parce qu’ils n’ont pas su persévérer ni s’accrocher, raconte le principal intéressé. Nous devions garder la foi, et si le père Kapaun avait pu être là, cela nous aurait grandement stimulés. » John Moore indique que la croix est faite à partir de bois de genévrier provenant de la région de Heber, en Arizona ; elle a été façonnée par Mark Chavez, un pompier d’Albuquerque retraité. « Je ne recherche aucune reconnaissance pour moi-même, dit John Moore, je ne suis que l’âne qui transporte le Christ. Et puis, aussi, chaque fois que l’on accomplit quelque chose pour un vétéran, on sème le bien. » Pour en savoir plus sur les efforts pour l’éventuelle remise de la Médaille d’honneur au père Kapaun, visitez le frkapaun.org/medal.html.♦ JOSEPH J. KOLB est journaliste à l’agence Catholic News Service.
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CHEVALIERS À L’ŒUVRE
CHEVALI ERS
À
L’Œ UVRE d’accueil pour les aînés, 24 personnes âgées déplacées ont trouvé un refuge temporaire dans la salle du conseil. Les frères chevaliers ont cessé ce qu’ils faisaient pour installer des tables et des lits pliants et pour travailler avec la Croix Rouge pour assurer que les aînés soient à l’aise en attendant que leurs familles viennent les prendre.
Des membres de Catholic Circle Bethlehem 5455, de Bethlehem, en Pennsylvanie, bêchent le terrain pour faire un jardin pour l’Arche des comtés de Leigh et Northampton. Les Écuyers Colombiens ont préparé le terrain pour deux platebandes de 2,5 x 1,2 m pour faire pousser des fleurs et une platebande de 10 x 2,5 m pour un jardin potager. VISIONNEMENT D’UN FILM
HOMMAGE À UN HÉROS DISPARU
Le conseil St. Joseph 443, de New York, de concert avec American Legion Post No 581 et « Catholic War Veterans of the Bronx » (Anciens combattants catholiques du Bronx), a coparrainé une soirée d’appréciation pour les anciens combattants. Au cours de la soirée il y a eu le visionnement du documentaire Chosin on the Chosin Reservoir Campaign, un documentaire sur la guerre de Corée. Ce fut suivi d’une dégustation de glace. Le projet a rapporté près de 1000$ au projet Wounded Warrior et au Centre Médical James J. Peters.
Le conseil Hot Springs 6419, (Arkansas), a donné 500$ à Heroes Last Call, un organisme qui donne, sans frais, un hommage spécial aux secouristes opérationnels qui perdent la vie en devoir.
UN BEAU SOURIRE ET UN RENOUVEAU D’ESPOIR
Le conseil Cotabato City 3504 (Mindanao), en partenariat avec le club Rotary de Cotabato City et autres organismes communautaires a cocommandité une clinique de la fissure palatine pour 25 personnes indigentes des villages avoisinants. Les Chevaliers de Colomb ont fourni la nourriture pour nourrir les chirurgiens contributeurs.
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FÊTE DE QUARTIER
Le conseil Marquette 588, de Sparta, New Jersey, s’est allié à plusieurs organismes de la région pour commanditer une fête de quartier pour les adolescents locataires de Covenant House, un foyer catholique pour les sans-abri, les jeunes à risques et les adolescents fugueurs. Environ 125 sont venus pour profiter d’un repas barbecue, pour danser, faire voler des cerfsvolants et griller des guimauves. Pour beaucoup de ces jeunes, c’était le premier repas barbecue.
NOUVEAU TERRAIN DE JEU
Pour accommoder le grand nombre d’enfants et de jeunes familles qui s’installait dans la paroisse, le conseil St. Raphael 12598, de Fayetteville, Tennessee, a construit un nouveau terrain de jeu à l’église St. Anthony. COLIS DE RÉCONFORT POUR DES MILITAIRES
L’assemblée Our Lady of Czestochowa, de Luzerne, Pennsylvanie, a donné des articles personnels et des jeux à la G Company de la Pennsylvania National Guard, qui est cantonnée à 109th Field Artillery de Wilkes-Barre et qui est en attente imminente de déploiement.
nent des ventes du concessionnaire, de l’inscription des voitures et des commanditaires du projet. NOUVEAU PLANCHER
Dans la salle paroissiale les membres du conseil St. Francis of Assisi 12610, de Mocksville, Caroline du Nord, ont remplacé 2700 pieds carrés de moquette avec un plancher en vinyle. Ils ont enlevé la vieille moquette, nettoyé le plancher, collé le plancher et installé de nouvelles plinthes. ADOPTION DE CHAMBRE D’HÔPITAL
L’assemblée d’Eastern Laguna Lake, de Siniloan, Luzon, a adopté des chambres de General Cailles Memorial Hospital, un établissement de gériatrie de Pakil, dont les chambres ont besoin d’être rénovées. Les Chevaliers de Colomb ont repeint une des chambres, ajouté une peinture murale d’animaux et donné 3 ventilateurs électriques à trois autres chambres.
UNE CROIX REMISE À NEUF
Le conseil St. Benedict 1225, de Florence, Colorado, a enlevé et remis à neuf la croix du clocher de l’église St. Benedict. L’église et son crucifix ont été construits en 1914. Les membres du conseil ont aussi remis à neuf tous les bancs de l’église.
UNE OFFRE D’ABRI
Le conseil Ogenaw 2022, de West Branch, Michigan, a répondu à un appel d’aide urgent durant la cérémonie de l’installation des officiers du conseil. Quand un incendie s’est déclaré dans un foyer
ÇÀ ET LÀ DANS L’ORDRE
SALON DE L’AUTO
Le conseil Urbana 1727 (Ohio) a monté un salon de l’auto chez Trenor Motors. Le projet a rapporté 3000$ pour donner à des œuvres de bienfaisance. Les fonds provien-
Bob Edgar, du conseil Lake City (Floride) 7589 se sert d’une scie pour couper le ciment et enlever les morceaux endommagés du trottoir de l’école catholique Epiphany. À l’aide d’une scie et d’un marteaupiqueur les C. de C. ont enlevé plusieurs dalles brisées pour les remplacer avec du ciment frais.
CHEVALIERS À L’ŒUVRE
RÉNOVATION D’UN CHEMIN DE LA CROIX
Le conseil Father Albert Butler 9176, de Grand Bay, Nouveau-Brunswick, a réparé les stations du Chemin de la Croix de l’église St. Matthew de Grand Bay-Westfield. Ce Chemin de la Croix a été installé en l’an 2000 sous la direction de Joe McAulay, membre décédé cinq ans plus tard à l’âge de 91 ans. À la fin du projet de réparation, le conseil a organisé un service commémoratif et a inauguré une plaque en l’honneur de McAulay. DE L’ARGENT POUR UNE PROCÉDURE MÉDICALE
Le conseil Our Lady of Perpetual Help 7211, de Lumberton, Mississippi, et le conseil St. Joseph 15121, de Poplarville sont venus à l’aide de Michael Sherrill, un garçon atteint de paralysie cérébrale quadriplégique spasmodique. Sherrill avait besoin d’aller au New Jersey pour subir une procédure médicale qui lui
permettrait de se tenir assis sans aide. Malheureusement, cette chirurgie n’est pas couverte par l’assurance maladie du garçon et coûte – comprenant le coût de déplacement et les frais d’hospitalisation – plus de 17 000$. Plusieurs soirées-bénéfices ont remporté 14 000$ pour permettre à Sherrill d’avoir cette chirurgie. D’autres conseils des C. de C. ont entendu parler de ce projet et ont contribué eux aussi. AIDE AUX ANCIENS COMBATTANTS SANS-ABRI
L’assemblée Father Harry T. Hayes, de Nampa, Idaho, a fait don de 500$ à Boise Rescue Mission pour venir en aide aux anciens combattants sans-abri pour leur donner à manger ou avec le programme de réinsertion de la mission. NOURRIR DES ENFANTS PAUVRES
Le conseil St. Margaret Mary 11091, d’Algonquin, Illinois, s’est porté volontaire pour travailler sur le projet d’emballage de l’organisme Feed My Starving Children. Les frères chevaliers et leurs familles ont empaqueté suffisamment de nourriture pour nourrir 28 enfants dans le besoin pour un an. BAPTISÉ DANS LA VIE
Un client de Hazlet-AberdeenMatawan Therapeutic Recreational Program (à droite) tient un poisson qu’il a attrapé au cours d’une partie de pêche commanditée par le conseil St. Joseph 3402, de Keyport dans le New Jersey, pour des personnes ayant des difficultés d’apprentissage. Les Chevaliers de Colomb du New Jersey et autres bénévoles ont aidé ces pêcheurs handicapés à attraper 34 Cardeaux d’été (Paralichthys dentatus) en trois heures.
À l’église St. John Westminster et dans le but de promouvoir la culture de la vie, le conseil Westminster 1393, (Maryland), remet un certificat de remerciement aux parents pour avoir choisi la vie de leur enfant qu’ils ont fait baptisé. Cette présentation est faite typiquement par le couple Pro-Vie du conseil. SOIRÉE-BÉNÉFICE POUR UNE CLINIQUE
Le conseil St. Theresa 2657, de Gonzales, Louisiane, a été le fer-de-lance d’une soirée-
Ken Carlsen (à gauche) et Joe Grimes, du conseil Fairport 7085 (New York) tiennent des canettes que les membres du conseil ont collectées durant une campagne de recyclage parrainée par le conseil. La collecte de bouteilles et de canettes à rapporté 500$ dont on fera don à un centre pro-vie de la localité et aussi pour envoyer un groupe de jeunes faire une retraite. bénéfice pour la clinique communautaire St. Elizabeth, un établissement qui offre des services médicaux aux citoyens de la paroisse Ascension qui ne sont pas assurés ou qui sont sous-assurés. Avec l’aide de trois autres conseils des Chevaliers de Colomb et d’un supermarché local, le conseil a réuni assez d’argent pour permettre à la clinique d’acheter un analyseur de diabète et autres équipements médicaux.
rénovations à l’église St. Edward the Confessor, de Milford, New Jersey. Le conseil Immaculate Conception 6245, d’Annandale s’est porté volontaire pour milles heures de travail et a donné les matériaux pour la remise à neuf de la salle pour l’enseignement de la catéchèse. Le conseil Delaware Valley 7581 a travaillé pour réparer complètement les bureaux et les portes principales de l’église.
POURSUIVRE SES ÉTUDES
CAMPAGNE DE BICYCLETTES
Le conseil Our Lady of Guadalupe 14101, de Queen Creek, Arizona, a organisé un souper-bénéfice de spaghettis suivi d’une vente aux enchères par écrit pour un membre du conseil, le séminariste Jacob Gonzales, qui est envoyé en Allemagne pour faire des études supplémentaires. Après le souper, les C. de C. ont remis un don de 2000$ à Gonzales pour l’aider à défrayer ses frais de déplacement et dépenses.
Le conseil St. Jerome 15012, de West Long Branch, New Jersey, a organisé une campagne de bicyclettes au profit de « Second Life Bikes » (Vélos d’occasion) d’Ashbury Park. Les frères chevaliers ont collecté plus de 55 bicyclettes usagées en sollicitant des dons à l’église St. Jerome et à l’église St Mary of the Assumption. Pour les enfants nécessiteux et les jeunes gens, le programme « Second Life Bikes » donne l’occasion d’être propriétaires d’une bicyclette en échange de 15 heures de travail à l’atelier de l’organisme à réparer les bicyclettes.
UNE ÉGLISE RÉNOVÉE
Deux conseils des Chevaliers de Colomb ont entrepris des
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CHEVALIERS À L’ŒUVRE
UNE GRÂCE BIEN SPÉCIALE
Le conseil Atlanta 660 a fait du bénévolat chez Gift of Grace House, un établissement sous la direction des Sœurs de la Charité pour accueillir des femmes sidéennes. Les frères chevaliers ont nettoyé l’intérieur et l’extérieur de la maison; ils ont enlevé plusieurs sacs de déchets.
Une femme plisse les yeux sous la douleur lorsqu’elle se prépare à donner du sang à l’occasion d’une collecte de sang parrainée par le conseil San Juan Bautista 1543, de San Juan Porto Rico. Ce projet a rapporté 15,61 litres de sang. COLLABORATION ENTRE LES C. DE C. ET DES ÉTUDIANTS
Le conseil George C. Shields 420, de Mansfield, Massachussetts, en collaboration avec des étudiants des classes de religion de la paroisse St. Mary’s ont réuni plus de 7400$ par le programme de gestion morale du conseil : « Help a Knight, Change Someone’s World ». (Aider un frère chevalier, changer le monde de quelqu’un). En
employant des contenants propres de plats chinois à emporter, les Chevaliers de Colomb et les étudiants ont collecté, au cours d’une période de six mois, de la menue monnaie pour donner à la banque alimentaire « Our Daily Bread » (Notre pain quotidien). POUR L’AVANCEMENT DE LA VISION DE MCGIVNEY
Le conseil St. Dominic 3729, de la Nouvelle Orléans, Louisiane, de concert avec le « Men’s Club » et le programme CYO (Jeunesse catholique) de la paroisse St. Dominic a organisé un souper-bénéfice et une tombola pour venir en aide à la famille d’un paroissien décédé subitement laissant une femme et des enfants sans ressources financières. Ce projet a réuni 10 000$ pour la famille. TABLES
Les membres du conseil Ambrose, 8403, d’Annandale en Virginie, guident la mise en place de la base d’une nouvelle croix en bois à l’église St. Ambrose. Les C. de C. ont remplacé la vieille croix de l’église et donné des fonds pour la rénovation du clocher de l’église. 28 ♦ C O L U M B I A ♦
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Le conseil Our Lady of the Rosary 6288, d’Union City, Californie, a donné 4 tables à l’école Our Lady of the Rosary pour l’usage des élèves qui veulent manger sur la terrasse de l’école. En plus d’avoir financé l’achat des tables, les membres du conseil les ont assemblées.
COLLECTE MENSUELLE
Depuis dix-huit ans, le conseil Our Lady of Lourdes 9924, de Venice, Floride, tient une campagne d’aliments et aussi une cueillette de fonds à toutes les messes dominicales pour le bénéfice des pauvres et des démunis. Les dons sont empaquetés et livrés à des œuvres de bienfaisances catholiques, à la Société Saint-Vincent de Paul et à d’autres paroisses de la région. PETIT-DÉJEUNERBÉNÉFICE
Le conseil Ascension 7991, de Qualicum Beach, Colombie-Britannique a été l’hôte d’un petit-déjeuner bénéfice pour appuyer un membre du conseil, le frère Fred Gorman, qui souffre de la maladie de Lou Gehrig. Ce projet a rapporté plus de 3600$ pour aider à défrayer les frais médicaux de Gorman. CÉRÉMONIE DE CRÉATION DU NOM
Le conseil Mgr James R. Jones 3303, de New Bern, Caroline du Nord, a été l’hôte d’un souper pour la création du nom du nouveau poste No 539 de l’American Legion. Le représentant Walter B. Jones (R-N.C., 3e district) était l’orateur de circonstance. Des militaires, de toutes les branches des forces armées américaines, ontassisté à cet événement.
Jeffrey S. Patino, du conseil Marian 3773, de Pacifica en Californie, et sa fille Trinity Rose âgée de six ans, présentent la Rose d’Argent des Chevaliers de Colomb devant la statue de Notre-Dame de la Guadalupe. Les Chevaliers de Colomb ont offert un programme Pro-vie pour la venue de la rose comprenant un moment pour la prière et la consécration des familles et un repas mexicain traditionnel. Les dons reçus (591$) ont été remis au fonds de la Culture de la vie de l’Ordre. Le nouveau poste portera le nom de deux originaires de New Bern, morts sur le champ de bataille : le porteétendard Henry P. Whitehurst, Jr., décédé durant la Seconde Guerre mondiale, et Spéc. Bobby M. Ware, tué durant la guerre du Golfe persique. FESTIVAL PAROISSIAL
Le conseil Jesus the King Arab Christian 15045, de Markham, Ontario, a organisé un festival pour la paroisse catholique Jesus the King Melkite. Les frères chevaliers et leurs épouses ont apprêté les aliments et ont organisé les activités de divertissement pour ce projet qui a rapporté 13 000$ à la paroisse.
CHEVALIERS À L’ŒUVRE
Keith Armbrust, du conseil Hyde Park 6111 (New York) ponce le mât du drapeau de l’école Regina Cœli avant de le repeindre. À la demande de leur prêtre, les frères chevaliers ont repeint le mât de 12 m abimé par la rouille. Ils ont dû emprunter une grue à nacelle pour compléter le projet. CHANGEMENT DE PLAN
En 1994, le conseil Christ on the Mountain 7640, de Lakewood, Colorado, a fondé une association pour réunir des fonds pour se procurer une salle de conseil. Bien que la campagne de financement aille bon train, le conseil a compris que le marché de l’immobilier n’était pas favorable à l’achat d’un immeuble. Au lieu de cela, les Chevaliers de Colomb ont fait don d’une partie des fonds – 30 000$ – à la paroisse Christ on the Mountain pour effectuer des rénovations aux lieux d’adoration et de réunion de l’église où il n’y a pas eu de rénovations depuis 35 ans. UNE CONFÉRENCE DE LEADERSHIP
Onze conseils des Chevaliers de Colomb de la région de Tidewater du sud-est de la Virginie se sont réunis pour la première fois pour la conférence de leadership Pro-Vie des Chevaliers de Colomb de
la cote de la Virginie. Les participants comprenaient des directeurs des programmes pro-vie des conseils, les couples pro-vie et les grands chevaliers. Convoqué par le conseil Father Nicholas J. Habets 4632, de Virginia Beach, cette conférence offrait un lieu de réunion aux conseils pour partager des renseignements concernant pro-vie, des ressources et des programmes, aussi bien que des mises à jour sur le programme « Initiative Échographie » des Chevaliers de Colomb et de la campagne 40 jours pour la vie. DES CRÊPES POUR JOEY
Le conseil St. Bernadette 11214, de Severn, Maryland, a organisé un petit-déjeuner bénéfice de crêpes qui a rapporté plus de 400$ pour Joey Sudo, le fils d’un membre du conseil, qui lutte présentement contre un cancer rare. L’argent aidera à la famille Sudo à défrayer une partie des frais médicaux. PETITS DÉJEUNERS PAROISSIAUX
Le conseil St. Jérôme 1892 (Québec) et son auxiliaire féminin servent un petit-déjeuner paroissial mensuellement sept mois par année. Chaque mois, les frères chevaliers et leurs épouses servent de 400 à 500 petits-déjeuners. L’an dernier, ce projet a rapporté 7200$ au conseil et à la paroisse. RÉPONSE ET MOBILISATION
À la suite d’une série de feux de forêt dévastateurs, les membres du conseil Ascension 14943, de Bastrop, Texas, se sont mobilisés à l’église Ascension pour aider avec l’évacuation des sinistrés. Les frères chevaliers ont coordonné le travail par quarts pour monter la salle parois-
Richard Birch, du conseil St. Bernard 2087, de North Grosvenordale au Connecticut, aide le Père Charles R. LeBlanc et le Père Richard Breton Jr. à bénir la statue de Mère Teresa donnée par le conseil à l’église et école St. Joseph. En plus d’avoir acheté la statue et son socle en pierre, le conseil a aussi fait l’aménagement paysager de la cour de l’école où la statue est sise. Ce projet a coûté au total près de 15 000$. siale et l’école, et pour assortir les dons de nourriture et de vêtements reçus pour aider les citoyens – dont plusieurs membres du conseil – qui avaient perdu leur maison dans le sinistre. UN JARDIN DE PRIÈRE
Le conseil Sacred Heart 11352, de Tonganoxie, Kansas, a réuni près de 25 000$ avec la vente de briques commémoratives et autres soirées de financement pour construire un jardin de prières mariales piétonnier dans la paroisse. L’archevêque émérite de Kansas City, monseigneur James P. Keleher, membre du conseil The Cathedral of St. Peter the Apostle 12026, a béni le jardin. AIDE AUX JEUNES CAMPEURS
Le conseil Holy Family-Spirit of Christ 13022, de Missoula, Montana, a contribué 25$ à chacun de 40 jeunes pour les aider à assister à Legendary Lodge, un camp d’été du diocèse d’Helena. Avec la situation économique
actuelle, ce petit cachet a aidé plusieurs familles à défrayer le coût de ce camp. CONSTRUCTION D’UN BELVÉDÈRE
Le conseil Blessed Trinity 12274 et le cercle 5146, du même nom, les deux de Greer, Caroline du Sud, ont assemblé un belvédère pour un foyer de groupe pour personnes ayant des besoins spéciaux. Les frères chevaliers et les écuyers colombiens ont consacré 56 heures pour construire le belvédère qui est complètement clos et a été donné par la sœur d’un résident du foyer. BIBLIOTHÈQUE DU PÈRE LYNCH
Le conseil St. Vincent de Paul 15093, de Tallahassee, Floride, a dédié la bibliothèque de sa paroisse au curé partant, le Père Francis Lynch qui servait la paroisse depuis 1982. Il est prêtre depuis 1950. La bibliothèque du Père Lynch a été construite par les membres du conseil et est remplie de matériel religieux mis à la disposition des paroissiens.
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CHEVALIERS À L’ŒUVRE
AU SERVICE DE UN, AU SERVICE DE TOUS
Mississauga, Ontario • San Juan Capistrano, CA • Matamoros, Mexique • Les Cayes, Haïti • • San Pedro de Macoris, République Dominicaine Banga, Visaya •• Halawig-Gogon, Luçon
LIBÉREZ LES ENFANTS
Le conseil Mgr. Paul Martin 7519, de San Juan Capistrano en Californie a parrainé une conférence donnée par le Père Marc Boisvert, fondateur du programme « Free the Kids » (Libérez les enfants), à Les Cayes en Haïti. Le Père Boisvert a parlé de « Hope Village » (Village de l’Espoir), un local où les jeunes haïtiens ont la possibilité de recevoir des soins médicaux et éduca-
tifs pour les aider à briser le cycle de la pauvreté. Après sa conférence, les membres du conseil ont remis la somme de 16 300$ au Père Boisvert pour soutenir son projet d’agrandissement des installations de formation du village. VISITES AUX INCARCÉRÉS
Les conseils San Pedro et San Pablo 15218, de Matamoros
Mexique, Nordest, ont visité une prison de la région avec une image de Notre-Dame de la Guadalupe. Les frères chevaliers ont rencontré des prisonniers et l’aumônier de l’établissement, le Père Martin Guzman Vega qui a coordonné les efforts des prisonniers pour la construction d’une chapelle dans la prison. Après le service de prière, tous les participants se sont partagé le café et les pâtisseries. PRÊT POUR LES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES (PME)
Des membres du conseil St. Francis Xavier 15220, de Halawig-Gogon, Luçon, utilisent la tondeuse à gazon pour nettoyer le terrain de l’église St. Francis Xavier. À la demande de leur prêtre, les frères chevaliers ont enlevé les hautes herbes et la végétation envahissant la pelouse de l’église. Le conseil a aussi nettoyé la pelouse de l’école secondaire Tabgon. 30 ♦ C O L U M B I A ♦
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Le conseil Banga 5362, (Visaya) a réuni 4 000 pesos (environ 93$) pour aider plusieurs familles à créer une entreprise et compléter ainsi leurs maigres revenus. Beaucoup de ces familles, les plus pauvres de la communauté, vivent avec un revenu mensuel de 10 à 35$ et ont des enfants infirmes. Les fonds du conseil ont permis à ces familles de tricoter des sacs et des ceintures artisanales qui sont vendues aux résidents de la juridiction.
Gil Gaspar (à droite), du conseil St. Dominic 14968 de Mississauga en Ontario, surveille le Père Phil Jones, prêtre de la paroisse St. Dominic, tirer le billet gagnant pendant la tombola organisée par le conseil à l’occasion de la fête « Fiesta Dominicana ». Ce programme de deux jours, qui comprenait des tombolas et des divertissements et mets latins, a permis de réunir plus de 3300$ pour la congrégation des « Grey Sisters of the Immaculate Conception » ( Sœurs grises de l’Immaculée Conception) et sa mission dans le diocèse de San Pedro de Macoris en République Dominicaine.
CHEVALIERS À L’ŒUVRE
FOURNITURES C DE C
Préparation pour la Résurrection Des Chevaliers entreprennent différentes initiatives pendant la période pénitentielle du Carême
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JOIGNEZ LES AMIS DE L’ A B B É M C G I V N E Y Écrire en lettres d’imprimerie, S.V.P. :
NOM ADDRESSE
Michael Kirby/Auburn Journal
Irv Eastman (à gauche) et Michael Bane, du conseil Auburn 6149 (Californie), servent du poisson à un paroissien pendant le repas de poissons frits du carême parrainé par le conseil, Chaque vendredis de carême, les Chevaliers de Colomb servent un souper de poisson. Les Chevaliers de Colomb entreprennent une variété d’initiatives durant le carême. Bien que les Chevaliers de Colomb soient renommés pour leurs fameux poissons frits, ces mets sans viande ne sont pas les seules initiatives entreprises par les Chevaliers de Colomb pendant le carême. Ci-dessous le résumé de quelques-unes des activités particulières que préparent les chevaliers pour célébrer la Résurrection du Christ.
• Après la présentation d’une Représentation vivante de la Croix par les jeunes de la paroisse Our Lady of Grace, les membres du conseil 13243, de Palm Bay en Floride, ont célébré une vigile sur la tombe de Jésus pendant toute la nuit. Les membres du conseil, leurs familles et les paroissiens se sont relayés heure après heure pour réciter le chapelet jusqu’à huit heures du matin de Pâques.
• En anticipation du temps du carême, le conseil Our Lady of Lourdes 11241, de Boca Raton en Floride, distribue des clous aux paroissiens de l’église Our Lady of Lourdes. Il est demandé aux paroissiens de porter sur eux ces clous durant la durée du carême afin de leur rappeler la mort du Christ sur la Croix.
• Le conseil Bishop Laurence J. Fitzsimon 4635, d’Amarillo au Texas, a distribué des paniers de Pâques aux patients aux hôpitaux de Baptiste St. Anthony et de Northwest Texas Hospital.
• Les membres du conseil Holy Spirit 13919, de Malolos City, Luçon, ont été choisis pour jouer le rôle des douze apôtres durant les activités de la semaine sainte de la paroisse. Les chevaliers ont participé aux processions, aux vigiles et autres activités pendant les jours précédant la fête de Pâques.
• Le conseil Oak Ridges 13094 (Ontario) a animé une chasse aux œufs de Pâques pour les enfants âgés de 12 ans et moins. Près de 80 enfants ont participé à l’événement. • Après la Représentation vivante de la Croix, le conseil Immaculate Conception 14405, de Cainta Luçon, a érigé une grande croix en bois pour la vénérer dans sa paroisse.
VILLE PROVINCE/PAYS CODE POSTAL Complétez le bulletinréponse et envoyez-le à : The Father McGivney Guild, 1 Columbus Plaza, New Haven, CT 065103326, USA Ou adhérer par Internet : www.fathermcgivney.org.
OFFICIAL APRIL 1, 2012:
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A P P L I C AT I O N D E N O S D E G R É S
Charité ELIKEM DORBU, du Cercle St. Dominic Savio 5078, de Parrish en Floride, utilise un nettoyeur haute-pression pour nettoyer la devanture de l’école secondaire Southeast dans le cadre de son projet de scout Eagle. Le conseil Mother Cabrini 12155 a fait don d’une partie des 4000$ nécessaires à Dorbu pour restaurer et modifier l’entrée de l’administration de l’école.
Unité
Fraternité
Patriotisme
LES MEMBRES du conseil Blessed Martyr Father Jerzy P. Popieluszko 15239, de Tarnobrzeg en Pologne, se préparent à distribuer les pains à la sortie de la messe de l’église Our Lady of Perpetual Help selon la tradition de « la fête du pain ». Afin d’inculquer aux paroissiens le sens de l’action de grâce pour les choses simples et nécessaires à leurs vies, les chevaliers ont remis les pains bénis durant la messe. • Le conseil Father Patrick McAlpine 9094, de Biloxi au Mississippi, a préparé le dîner et le souper pour les candidats au diaconat de l’église Sacred Heart et leurs épouses après leur première semaine d’études.
LES MEMBRES du conseil St. Clare of Assisi 9708, à Houston, nivèlent l’arrière-cour de Lucy Cole avant de semer une nouvelle pelouse. Matthew, le mari de Lucy, décédé à la fin de l’année 2010 à l’âge de 27 ans, était membre du conseil. Il laisse derrière lui sa femme et ses trois enfants. Depuis, les frères chevaliers ont adopté la famille et ont effectué des petites et grandes opérations d’entretien dans la maison familiale. Le conseil a remis à neuf l’arrière-cour pour que les enfants aient un endroit pour jouer et il a aussi refait les joints de la salle de bain principale.
LE CAPITAINE Andrew Adcock de l’armée américaine (deuxième en partant de la gauche) remet un drapeau américain qui a flotté en Afghanistan à Rene Bodin (au centre), Grand Chevalier du conseil St. Francis of Assisi 9543 à Madison. À son retour, après un déploiement d’un an au MoyenOrient en tant que chef-adjoint des affaires publiques pour « Joint Sustainment Command » (Commandement conjoint de soutien) en Afghanistan, Adcock, membre du conseil, a remis le drapeau à ses frères chevaliers. Aussi sur la photo: Larry Roberts, Maître d’État, Bill Amadio et Johnny Biggert.
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CHEVALIER S DE CO LO MB
Construire un monde meilleur un conseil à la fois. Chaque jour, les Chevaliers à travers le monde ont la possibilité de faire une différence, que ce soit à travers le service à la communauté, la collecte de fonds ou la prière. Nous célébrons chaque et tout Chevalier pour sa force, sa compassion, et son dévouement à vouloir construire un monde meilleur.
Des membres du conseil de l’Immaculée Conception14405 à Cainta, Luçon, déchargent des articles de secours destinés aux victimes du Typhon Sendong. Les chevaliers ont travaillé de concert avec la croisade du rosaire en famille pour faire la collecte de riz et d’articles divers pour les gens touchés par cette tempête dévastatrice.
ENVOYEZ-NOUS LES PHOTOS DE VOTRE CONSEIL POUR LA RUBRIQUE «CHEVALIERS À L’ŒUVRE». LES PHOTOS PEUVENT ÊTRE ENVOYÉES PAR COURRIEL À COLUMBIA@KOFC.ORG OU BIEN À COLUMBIA, 1 COLUMBUS PLAZA, NEW HAVEN, CT 06510-3326.
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GARDER LA FO I VIVANTE
« J’AI ÉPROUVÉ UN Dans les années qui ont suivi l’université, j’avais un bon salaire et j’aimais sentir que je pouvais m’acheter pratiquement ce que je voulais. Je projetais l’image d’un homme heureux, mais ma vie manquait de sens. Jusqu’alors luthérien non pratiquant, j’ai donc réactivé ma foi et ma pratique religieuse dans l’espoir de trouver ce sens. Or au lieu de trouver les réponses attendues, je me suis mis à douter de la réalité du paradis et de l’existence de Dieu. Frustré et prêt à me déclarer agnostique, j’ai alors envoyé un message à un prêtre catholique de ma connaissance. Celui-ci a offert de m’enseigner la doctrine catholique sur le sens de la vie ; nous nous sommes rencontrés à plusieurs reprises, durant quelques mois. J’étais fasciné. En avril 2005, j’ai été confirmé, j’ai reçu l’Eucharistie et j’ai commencé à ressentir une nouvelle paix intérieure. Peu après, trois personnes m’ont conseillé de penser à une vocation religieuse. L’année suivante, lors d’un voyage en Italie et 10 jours de prière à Rome ainsi qu’à Assise, j’ai éprouvé un intense sentiment de paix et d’encouragement, avec la conviction que Dieu voulait me voir entrer au séminaire. Après mes études au séminaire Kenrick, à St. Louis, au Missouri, j’ai été ordonné prêtre catholique en la cathédrale Holy Spirit, à Bismarck, au Dakota du Nord. PÈRE JASON SIGNALNESS Diocèse de Bismarck, Dakota du Nord
Photo by Glasser Images
SENTIMENT DE PAIX ET D’ENCOURAGEMENT »
VEUILLEZ FAIRE VOTRE TOUT POSSIBLE POUR ENCOURAGER LES VOCATIONS À LA PRÊTRISE ET À LA VIE RELIGIEUSE. VOS PRIÈRES ET VOTRE SOUTIEN COMPTENT POUR BEAUCOUP.
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