16_

Page 1

s s s

Chronologie

1962 1er juin : le quotidien Combat titre : « En limitant à l’excès leur rapatriement en métropole, le gouvernement livre les harkis aux représailles de l’ALN ».

1er juillet : référendum d’autodétermination en Algérie qui approuve l’indépendance.

24 juin : 60 000 à 80 000 personnes d’origine arabo-berbère quitteront l’Algérie pour la France jusqu’à la fin de l’année (dont plus de la moitié dans le cadre du plan officiel de rapatriement).

3 juillet : indépendance de l’Algérie.

26 juin : éclatement du FLN lors de la réunion du CNRA à Tripoli entre le GPRA, l’ALN et les différentes wilayas. 29 juin : le gouvernement français déclare nulles à compter du 5 juillet toutes les cartes d’identité nationale émises en Algérie, les Français d’Algérie d’origine indigène devenant automatiquement Algériens, ceux qui désirent rester Français devront faire une demande de réintégration devant un tribunal français.

4 juillet : essor des massacres de harkis en Algérie, certains d’entre eux sont employés au déminage des barrages aux frontières tunisiennes et marocaines. Des camps d’internement seront mis en place dans toute l’Algérie. 15 juillet : directive du gouvernement français pour limiter l’accueil des harkis. 21 juillet : ordonnance (n° 62-825) précisant la loi du 13 avril, stipulant que les personnes originaires d’Algérie « de statut civil de droit local » perdront la nationalité française si elles n’ont pas fait de « démarche récognitive » avant le 1er janvier 1963. Contraire à la constitution, comme la loi du 13 avril, elle sera abrogée par la loi du 9 janvier 1973 (73-42).

25 juillet : au conseil des ministres, lorsque Pierre Messmer déclare : « Des harkis et des fonctionnaires musulmans, les moghaznis, se disent menacés, d’où des demandes qui viennent à la fois des autorités civiles et militaires. Il faut prendre une position de principe », de Gaulle répond : « On ne peut pas accepter de replier tous les musulmans qui viendraient à déclarer qu’ils ne s’entendront pas avec leur gouvernement ! Le terme de rapatriés ne s’applique évidemment pas aux musulmans : ils ne retournent pas dans la terre de leurs pères. Dans leur cas, il ne s’agit que de réfugiés ! » (Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, Fayard, 1994, p. 196). 27 juillet : Ben Bella et Boumediene destituent le chef du GPRA Ben Khedda, ils sont acclamés lors de leur entrée dans Alger le 3 août.

«

… Un jeune cousin creusa un trou dans l’étable au sol en terre battue, une sorte de tombe. Ma tante m’avait entraînée à m’y cacher au moindre bruit la nuit. Une fois allongée, elle me recouvrait de paille… Je savais qu’en cas de rafle, il me fallait attendre le départ de nos bourreaux pour sortir de ma cachette et aller chercher de l’aide… Fatima (8 ans)

Cette photo (dont la date et la localisation précise sont inconnues) est l’une des rares à montrer l’horreur et le caractère public des massacres d’anciens harkis. On aperçoit au fond des villageois assemblés, dont des enfants, ainsi qu’un homme en uniforme qui braque son arme en direction de la scène du massacre.

s

s

© Droits réservés

Un groupe d’anciens supplétifs de Bou-Alam, arrondissement de Géryville (El Baïad), harkis de l’autodéfense du village et moghaznis de la SAS (Section administrative spécialisée) enlevés par plusieurs membres de l’ALN (Armée de libération nationale) en armes et tenue militaire, le 23 avril 1962 – après leur désarmement – et mis à mort le soir même dans le djebel Alouat, dans le sud oranais.

1962

L’abandon et les massacres des harkis


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.