la lettre
Culture Science
Antipolis une publication de l’Université Nice Sophia
Retour sur le 9e Village des Sciences Valrose
N°6 - Octobre 2013
unice.fr
>>>
Les porteurs de projets du Village des Sciences
Laboratoires : Ecomers, LPMC, ICN, iBV, CÉPAM, GREDEG, LAPCOS, Urmis, IPMC, Laboratoire Départemental de Préhistoire du Lazaret, Laboratoire de Zététique, Geoazur Associations : CDMM, APMEP, Les Petits Débrouillards, PSM, Femmes & Sciences, Aquila, Cosmophile, Panétarium Valéri, AJC06, IPAAM Instituts et Organismes de Recherche : INRA, Observatoire de la Côte d’Azur, Université Nice Sophia Antipolis (Science et Expériences, Jardin des Sciences, Ingénierie des systèmes de santé), Inrap, Inserm, IRD
Le chapiteau « Science & expériences » Mathématiques
Autres : Lycée Masséna, BU Sciences
Des toitures pyramidales éphémères ont habillé les pelouses du Parc Valrose du 9 au 13 octobre dernier. Sous ces tentes de toile blanche, chercheurs, étudiants et membres d’associations de culture scientifique ont célébré les sciences avec un large public (voir p4). De la maternelle à la terminale, les «jeunes» puis les adultes mettent ainsi chaque année à l’épreuve la capacité des scientifiques à présenter leur discipline et certains sujets de recherche, parfois en prise avec l’actualité sociale. Par exemple, les nombreux étudiants mobilisés sur le stand Ingénierie des systèmes de santé ont évoqué les incertitudes liées au «vapotage», au moment même où les cigarettes électroniques prennent d’assaut le marché de la nicotine. Les BDE (bureaux des étudiants), quant à eux, étaient sur tous les fronts, entre animation d’une buvette et renfort aux chercheurs. Notamment, les bulles de savon géantes ont grâce à eux pu faire leur grand retour au-dessus de la pelouse de Valrose. À partir de ces réalisations spectaculaires, Jean de Vaugelas, Maître de conférences rattaché au laboratoire Ecomers, emmène ses visiteurs au coeur des «systèmes organisés». Il leur montre comment les figures circulaires sculptent les ruches, les ailes d’une libellule, les formes embryonnaires ou encore les terres arides. Deux pelouses plus bas, les étudiants de biologie jonglent avec les illusions sensorielles sous le chapiteau de Science et Expériences. Ils montrent par exemple au public comment, privé de certains sens, le cerveau humain s’emmêle les pinceaux. En effet, le nez bouché, nous peinons à distinguer la saveur d’un yaourt. Les yeux bandés, une pièce de monnaie «chauffée» à température ambiante nous paraît plus légère... Juste en face, direction l’Espace. Les Petits Débrouillards s’attaquent aux neutrinos à l’aide d’une maquette artisanale et de trois cartes de jeu de rôle. L’animateur présente cette particule élémentaire, complexe spécimen de l’infiniment petit et explique comment les scientifiques, pour l’étudier, la cherchent dans l’infiniment grand.
Un des ateliers « Science & expériences » Physique
Une des activités du jardin des sciences
Les bulles de savon de la tente ECOMERS
La conférence d’Henri Broch sur la zététique
Un chimiste préparant une expérience
Le jeu, s’immisce aussi sur le stand de l’I.N.R.A (Institut National de la Recherche Agronomique). Ici, les visiteurs, placés face à des panneaux, réalisent des «choix», comme dans un livre à fins multiples. Ils se familiarisent ainsi pas à pas avec les protagonistes de la recherche en agriculture, pour la protection biologique et intégrée de la tomate. Les animateurs de l’Association des Professeurs de Mathématiques de l’Enseignement Public abordent quant à eux leur matière par le biais de l’origami. Ils proposent de s’essayer à des constructions à l’aide de pliages géométriques et révèlent au passage que de très nombreuses applications découlent de cet «art», comme l’optimisation des déploiements des airbags et même la compréhension des pliures de protéines à l’origine de la maladie de Creutzfeldt-Jakob ! Ça et là, aux côtés des plus aguerris, certains s’essayent pour la première fois à la vulgarisation. C’est le cas de Chahnez AntriBouzar, dont la thèse au GREDEG (Groupe de Recherche en Droit, Economie, Gestion) est financée par la Région. Elle a choisi de «faire ses heures» dédiées à la culture scientifique* avec un atelier dédié à la pollution médicamenteuse de l’eau. L’association Femmes & Sciences signe également une entrée réussie. Elisabeth Lemaire, physicienne et Directrice de Recherches au LPMC (Laboratoire de Physique de la Matière Condensée) a notamment choisi de «témoigner». À travers son propre parcours, elle a tenu un discours en marge des généralités et des stéréotypes. Mais, «si la physique semble plutôt préservée» des écarts misogynes, convient la chercheuse, «la réalité peut s’avérer toute autre ailleurs». La scientifique insiste toutefois sur le sérieux avec lequel le CNRS s’empare de la discrimination liée au genre, par exemple dans l’évolution des carrières scientifiques.
Un des nombreux ateliers ludiques proposés aux enfants
Sur le stand de l’association, on s’attache surtout à démanteler les stéréotypes toujours véhiculés auprès des jeunes. Qu’il s’agisse de l’image du chercheur, à l’écran comme dans les rayons de jouets, des mises en scène proposées dans les ouvrages pédagogiques, les caricatures ont la peau dure. Toujours dans l’idée d’ouvrir des horizons aux jeunes et de faire tomber les murs, le Village des Sciences a également proposé aux lycéens et aux troisièmes des collèges, des tables rondes sur les métiers des sciences. Chercheurs, doctorants, techniciens et étudiants se sont relayés derrière le micro pour partager leur expérience. En face, la prise de parole se montre difficile. Les adolescents craignent l’anglais, l’expatriation, la durée des études. Mais, ils s’avèrent aussi attentifs quand leurs aînés confient avoir suivi des trajectoires non linéaires et énumèrent l’ensemble des corps de métiers susceptibles de participer à la recherche. Au palmarès des conférences les plus fréquentées, la zététique, ou l’art du doute, l’emporte toutefois haut la main. Henri Broch fait amphithéâtre comble en bâtiment de physique, le dimanche après-midi, face à un public de fidèles et de contradicteurs. Si chacun semble donc avoir trouvé son compte sur le site du Village des Sciences, la «qualité» des publics révèle encore des lacunes. Le jardin des sciences confirme son succès pour la deuxième année consécutive, avec l’initiation des plus petits à la démarche d’investigation. Les enseignants reviennent le weekend en famille et témoignent de leur intérêt à multiplier les projets transversaux entre l’université et le secondaire. Cependant, les adolescents manquent encore largement à l’appel en dehors des visites scolaires. Le village Valrose rejoint-là une problématique assez générale, partagée par l’ensemble de la communauté des acteurs de la culture scientifique...
*La Région souhaite que chaque doctorant qu’elle finance s’engage auprès d’elle à effectuer deux missions de culture scientifique. Ces missions, dont la nature est laissée à la discrétion du doctorant, doivent représenter un investissement de 10h minimum chacune.
Le Village des Sciences en chiffres...
L’AGENDA : 5 Novembre Conférence Les lois de l’Univers, au CUM http://nice.cef.fr/actu_ anciennes.php?action=39h
25-26 Novembre Colloque Physique des phénomènes extrêmes http://www.fr-doeblin.cnrs. fr/spip.php?article97
Mobilisation
Fréquentation
4 tables rondes sur les métiers des sciences avec 17 intervenants cher-
• Scolaires (en nombre d’élèves) outil d’évaluation : sur inscription
cheurs, ingénieurs, techniciens, doctorants
10 Conférences pluridisciplinaires Environ 70 ateliers répartis sur 27 stands et 3 chapiteaux L’IUT Menton avec ses 46 étudiants du DUT Carrières Sociales, Option Animation sociale et socio-culturelle et leur enseignant Eric Carton
Maternelles : 700 Primaires : 1 560 Collèges : 900 Lycées : 360 • Grand public outil d’évaluation : distribution de plans et de flyers 6000 visiteurs environ sur le week-end
33 étudiants de Licence de physique et de biologie parcours «Sciences et Culture» (UFR Sciences/ ESPE) Le BDE bio et physique Les équipes logistiques et techniques et le service sécurité de l’UFR Sciences
23 Novembre L’Espace-Turing et KernelPanic accueillent Eric Chahi, auteur français de jeux vidéo http://www.espace-turing.fr/
Coûts généraux du Village des Sciences L’organisation d’un village des sciences avec les contraintes d’un site comme le parc Valrose nécessite un budget conséquent, compris entre 38 000€ et 40 000 €. Ces frais représentent pour plus de moitié l’essentiel du budget annuel du service de culture scientifique de l’Université Nice Sophia Antipolis : 20 000€. Le reste de la somme provient d’une subvention obtenue au titre de l’appel à projets annuel État-Région Culture scientifique. Les grandes lignes du budget : • Logistique/prestations extérieures (dont 50% tentes) : 28 300€ • Publicité (presse) : 4 000€ • Production de jeux et de supports de culture scientifique : 3 300€ • Animation (matériel) : 4 224€
Promotion de nos partenaires de culture scienitfique À l’issue d’une chasse au trésor organisée autour du patrimoine naturel et artistique du parc Valrose, plus de 300 participants se sont vus distribuer sur le week-end : • Zoo de la Barben : 20 places • Musée océanographique de Monaco : 30 places • Astrorama : 6 places • Observatoire de la Côte d’Azur : 26 places • Éco-parc Mougins : 8 places • CNRS-images : 11 DVDs
Distribution de produits culturels réalisés au sein de l’Université • 1 500 jeux de 7 familles sur le thème « de l’infiniment petit à l’infiniment grand » • 200 calendriers sur le thème « de l’infiniment petit à l’infiniment grand » •1 70 séries complètes de magazines de culture scientifique produits par l’Université
la lettre Culture Science contact : culture-sciences@unice.fr Membre du réseau