NOV 2014
La Lettre
Culture
16 Sciences
UNE STARTUP qui met l’eau à la bouche Le laboratoire MICORALIS, pionnier dans la recherche sur la sénescence du biofilm buccal, défrayait la chronique en 2010, avec l’élaboration de galettes hyperprotéinées uniques. Depuis, la recherche et le développement continuent, dans la discrétion, d’être menés au coeur de l’Université.
Élaborée pour les personnes âgées placées en Institution, elle se distingue par une texture unique, lui permettant par exemple d’être ramollie sans se déliter. « Ce qui est important, c’est le processus de fabrication », révèle le Professeur Isabelle Prêcheur, chirurgiendentiste et responsable d’une équipe de recherche universitaire.
Avec son allure de joli petit sablé breton garanti pur beurre, difficile d’imaginer la galette Protibis porter secours à des mineurs chiliens, bloqués à 700 mètres sous terre. Pourtant, en septembre 2010, cette innovation de la start’up Solidages, adossée au laboratoire MICORALIS de l’UNS, fait la une des médias.
Le flyer de présentation précise qu’il s’agit d’un concentré de protéines et d’énergie, adapté aux états dentaires les plus critiques. Selon les dernières études cliniques, Protibis permet une augmentation du poids et de l’appétit, mais aussi une réduction des escarres et des diarrhées. En pharmacies depuis 2010, le produit s’adresse donc aux personnes victimes d’un amaigrissement involontaire, notamment les personnes âgées et celles atteintes de la maladie d’Alzheimer, de cancer, d’alcoolisme, du sida ou d’insuffisance rénale (pendant les séances de dialyse)..
Près d’une demi-tonne du produit traverse l’Atlantique, pour s’engouffrer dans le tuyau étroit permettant d’assurer une liaison, entre les mineurs dénutris et la surface. Car la galette présente une spécificité sur le marché.
En outre, à la différence de la quasi-totalité des compléments nutritionnels courants, cette galette a aussi vocation à procurer du plaisir. Or, « Pour faire manger quelqu’un qui n’a pas d’appétit, il faut lui donner ce qu’il aime », estime Isabelle Prêcheur. D’où une formule pur beurre, proposée en alternative aux crèmes et aux boissons lactées hyperprotéinées. D’abord fabriquée dans les cuisines de l’Hôpital L’Archet, Protibis est désormais intégrée à l’activité de deux usines, situées dans le Nord de la France. « La start’up Solidages a passé le « point mort » et remboursé l’investissement », explique la chercheuse. Désormais, les bénéfices permettent de financer les recherches et le développement de deux nouveaux produits de santé. Il s’agit cette fois d’intervenir non plus sur le poids et l’appétit des patients, mais d’agir sur le biofilm buccal. « Nous sommes constitués de 1014 cellules pour 1015 bactéries. Celles-ci composent un