Culture 26 Sciences
MARS 2016
La Lettre
Le Costa Rica a produit suffisamment d’énergie non polluante pour fonctionner en autonomie 75 jours d’affilée, début 2015. La Chine, elle, vit au contraire des périodes « d’airpocalypse », terme désormais employé pour décrire les pics de pollution record enregistrés à Pékin. Pourquoi, alors que la technologie semble mature, dans la majeure partie des grands pays industrialisés, la « révolution verte » semble toujours devoir se cantonner à un temps futur ? En partie, parce que réussir sa transition énergétique nécessite des ajustements insoupçonnés du consommateur. Si l’insuffisance d’incitations financières, les barrières idéologiques et les freins économiques jouent leur rôle, ils n’expliquent pas tout. Il ne suffit pas d’installer des éoliennes et des cellules photovoltaïques pour changer de modèle de production énergétique. « Il faut pouvoir intégrer efficacement ces unités de production au réseau », explique le Pr. Georges Kariniotakis, directeur de recherches au Centre Procédés, Énergies renouvelables et Systèmes énergétiques (PERSEE) de MINES Paris Tech. Il faut en quelque sorte lui ajouter une « couche d’intelligence », le rendre plus souple et plus dynamique, améliorer sa capacité d’adaptation. C’est pourquoi les spécialistes et les médias parlent désormais de « réseaux intelligents » ou de « smart grids » pour des villes, des quartiers voire des campus. En juin 2015, Université Côte d’Azur a
Vers une transition énergetique intelligente ainsi obtenu, avec Saclay, Grenoble et Lille le label « Smart campus ». Les quatre sites forment, depuis, un « méta campus » avec chacun ses spécificités. Néanmoins, dans la quête vers un futur plus vertueux, les chercheurs bûchent sur l’intégration des énergies renouvelables depuis des années. Un de leurs défis à d’abord consisté à mettre au point des capteurs, autrement dit des objets capables de transmettre des informations en vrac et en continu, relatives à la consommation, mais également à la production ou même à… la météo. Ce type de projet a valu à Gilles Jacquemod, Professeur à Polytech Nice Sophia, le trophée de la
recherche publique Energie-Environnement-Climat 2015. Avec le programme CoCoE (Contrôle de la Consommation Electrique), le chercheur souhaitait élaborer un appareil efficace pour évaluer la consommation électrique d’une façon assez fine, c’est-à-dire avec suffisamment de détails.
Une information fine pour des consommateurs éclairés « La technologie, développée, en partenariat avec la société Qualisteo, consiste à placer un seul capteur sur l’arrivée électrique d’un bâtiment.