Construction avril 2022

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Construction

Le mensuel de l’entrepreneur • Une publication de la Confédération Construction • Rue du Lombard 34 - 42 • 1000 Bruxelles

AVRIL 2022 BUREAU DE DÉPÔT GENT X – €6

DOSSIER

Les femmes dans le secteur UKRAINE

La Confédération condamne la guerre

PLAN D’ACTION DE LA CONFÉDÉRATION

Ensemble, « gagner » les élections de 2024

PRÉFABRICATION

Le projet Dig’Easy est lancé

/confederationconstruction www .confederation­construction.be @ConfedConstruct

Confederatie Bouw - Confédération Construction


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ÉDITO

Un ForumConstruction entièrement sous le signe de la relance et de la durabilité

A

près un ForumConstruction entièrement en ligne en 2021 (le corona­ virus, vous vous en souvenez ?), nous nous réjouissons de pouvoir organiser, de nouveau cette année, un événement avec du public et du réseautage. Avouez, c'est quand même plus agréable que de suivre un livestream.

« Environ la moitié de tous les moyens consacrés à la relance iront à la construction ces prochaines années. »

Relance et durabilité : voici les deux mots centraux de notre ForumConstruction. Deux mots que nous ne pouvons pas dissocier. Comme vous le savez, des plans de relance ont été lancés aux niveaux européen, fédéral et régional pour rendre durables nos logements, bâtiments et infrastructures et pour les préparer pour les lourds défis climatiques qui nous attendent. Environ la moitié de tous les moyens consacrés à la relance iront à la construction ces prochaines années. En toute honnêteté, il faut tout de même admettre que certains niveaux de pouvoir ont été plus rapides à agir que d'autres. Dans tous les cas, nous aurons énormément de travail, et une grande respon­ sabilité repose sur nos épaules, temps incertains ou non. Durant ce ForumConstruction, nous verrons comment notre secteur peut embar­ quer dans le train de la durabilité. Pour y parvenir, nous devons réfléchir à la manière d'adapter nos infrastructures aux changements climatiques, tels que les sécheresses extrêmes durant l'été 2020 et les inondations, comme durant l'été 2021. Il faut donc concevoir nos infrastructures pour limiter l'impact de ces phénomènes climatiques. Nous analyserons aussi comment nous pouvons rendre nos logements et bâtiments moins énergivores. Vous le savez : il y a urgence, et nous avons du pain sur la planche. Pour parvenir à atteindre les objectifs climatiques d'ici 2050, nous devons au moins tripler notre rythme de rénovation. Il faudra donc travailler sur tous les fronts, c'est certain. En outre, nous passerons aussi la construction circulaire sous la loupe. Ce n'est plus un conte de fées, mais une réalité qui montre que notre secteur est extrême­ ment économe par rapport aux matériaux qu'il utilise. Outre des chefs d'entreprise et des collaborateurs du secteur de la construction, d'autres orateurs prendront la parole lors du ForumConstruction 2022, comme ­Philippe Ledent (Senior Economist chez ING) et le Vice-Premier ministre Vincent Van Peteghem. Le tout sera modéré par Hanne Decoutere, célèbre journaliste de la VRT. Nous espérons vous y voir ! Plus d'infos et inscriptions : www.bouwforumconstruction.be. Niko Demeester Administrateur délégué avril 2022 • Construction 3


SOMMAIRE

17 Dossier: Les femmes dans la construction

Relativement peu de femmes travaillent dans notre secteur. On peut se demander pourquoi, car les femmes à qui nous avons donné la parole, dans ce dossier, considèrent que la construction est un secteur comme un autre, excepté que le travail sur nos chantiers est passionnant.

10 Ensemble, « gagner » les élections de 2024 Notre nouvel administrateur délégué, Niko Demeester, a récemment présenté le plan d’action de la Confédération pour les trois prochaines années (2022-2024). Les thèmes centraux sont l’image du secteur de la construction, l’impact de votre organisation professionnelle et la collaboration interne.

4 Construction • avril 2022

28 Le projet Dig’Easy est lancé Dans le cadre de l’appel à projets Industrie du Futur 2021, le projet Dig’Easy (2022-2023) a été sélectionné avec 3 autres projets. Porté par la CCW dont le consortium est composé d’organismes du secteur du bois et de la construction ; Fedustria, CSTC, Wood. be, Greenwin et Logistics in Wallonia ; il a pour objectif de faciliter la mise en œuvre de la préfabrication en vue de travaux de rénovation, dans le secteur du bois.

40 Le chantier Goujons, l’un des maillons du redéploiement de la zone « Canal-Midi » À Bruxelles, la zone « Canal-Midi » est en plein redéploiement. citydev.brussels, l’organisme public qui a pour mission de proposer des solutions immobilières d’accueil pour les entreprises et des logements acquisitifs accessibles à tous, y a lancé plusieurs projets. Le dénommé « CityGate 1 - Goujons » est un des projets du programme CityGate. Notre membre Les Entreprises Louis De Waele a remporté le marché.


Construction

Le mensuel de l’entrepreneur • Une publication de la Confédération Construction • Rue du Lombard 34 - 42 • 1000 Bruxelles

VOS INTÉRÊTS

AVRIL 2022 BUREAU DE DÉPÔT GENT X – €6

10 Plan d’action

de la Confédération

DOSSIER

Ensemble, « gagner » les élections de 2024.

Les femmes dans le secteur

12 Fiscalité Le ministre Van Peteghem est pour la TVA réduite.

UKRAINE

La Confédération condamne la guerre

PLAN D’ACTION DE LA CONFEDERATION

Ensemble, « gagner » les élections de 2024

Le projet Dig’Easy est lancé

/confederationconstruction www .confederationconstruction.be Confederatie Bouw - Confédération Construction

3 Édito Un ForumConstruction entièrement sous le signe de la relance et de la durabilité. 7 Point de vue régional Les priorités de la CCW plus que jamais d’actualité.

ÉVÉNEMENT

8 Ukraine La Confédération condamne la guerre.

17 Introduction Les femmes dans la construction 18 Statistiques Combien de femmes travaillent dans la construction ? 20 Politique Une stratégie wallonne pour intégrer plus de femmes dans le secteur. 22 Profil cheffe d’entreprise « Le genre n’a aucune importance, c’est la personnalité qui compte ». 24 Profil ingénieure « Il faut savoir s’imposer et ne pas avoir peur de quelques blagues grivoises ». 26 Profil ouvrière « La construction devrait mieux mettre en évidence le caractère passionnant de la profession ».

SECTEURS & MÉTIERS

28 Préfabrication Le projet Dig’Easy est lancé.

VOS CONTACTS

Construction est le mensuel de l’asbl Confédération Construction Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles Editeur responsable : Filip Coveliers, Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles. Bureau de dépôt : Gent X Rédaction : Edition francophone : Construction Marc Guéret - tél. 02 545 57 31 marc.gueret@ confederation­construction.be Edition néerlandophone : Bouwbedrijf peter.graller@confederatiebouw.be Mise en page : Abder-Razzaaq Boujdaini abder-razzaaq.boujdaini@cnc.be Nikka Cuypers nikka.cuypers@cnc.be Secrétariat de rédaction : secretariatredaction@confederation­ construction.be

de la Pierre Naturelle

Marbriers, soyez vigilants au sujet du marquage CE ! Le SPF contrôle…

DOSSIER

CONSTRUCTION BOIS

@ConfedConstruct

30 Sowalfin/Eco-transition Easy’green, l’outil qui vous accompagne dans votre transition énergétique. 32 Environnement Le Clean Site System favorise le tri des déchets plastiques sur chantier. 34 Fédération des Entrepreneurs

Impression : Graphius Réactions-questions : communication@ confederationconstruction.be Avec la collaboration des services d’études de : • Confédération Construction Morgane Halleux tél.02 545 56 33- fax 02 545 59 09 morgane.halleux@confederationconstruction.be • Confédération Construction Wallonne Katia Bogaard tél. 02 545 56 75- fax 02 545 59 05 katia.bogaard@ccw.be • Conféderation flamande de la Construction Johan Walewijns, tél. 02 545 57 49 - fax 02 545 59 07 johan.walewijns@confederatiebouw.be • Confédération Construction Bruxelles-Capitale Morgane Cendoya,

36 CSTC • CSTC-Contact sur la stabilité des constructions en phase de chantier. • Des compositions sûres pour les toitures en zinc

PROJETS & ENTREPRISES

40 Projet Goujons L’un des maillons du redéploiement de la zone « Canal – Midi ». 42 Avantages membres Votre affiliation se rentabilise. 45 Marché de la construction • Renson • Traxxeo • Wienerberger 46 Marquant • La plus grande truelle du monde • Chiffre du mois

Membre de WE MEDIA.

tél. 02 545 58 29 - fax 02 545 59 06 morgane.cendoya@confederationconstruction.be Abonnements : Claude Bernaerts, tél. 02 545 56 88 - fax 02 545 59 00 claude.bernaerts@confederationconstruction.be Publicité : Kristel Dekempeneer, tél. 02 545 56 99 - fax 02 545 59 08, kristel.dekempeneer@confederation­ construction.be Prix abonnement annuel Membres de la Confédération Construction, compris dans la cotisation Non-membres : 137,80 euros (TVA et frais de port compris) / Etranger : 300 euros (TVA et frais de port compris)

Par la présente publication, la Confédération Construction asbl s’assigne comme but de vous communiquer des informations adaptées, fiables, complètes et exactes. Toutefois, elle ne peut pas être tenue responsable en cas d’un manquement quelconque à cet objectif. Tous les éléments de cette publication sont protégés par le droit d’auteur de la Confédération Construction asbl. Toute reprise d’articles, en tout ou en partie, n’est permise qu’après autorisation expresse et avec la mention explicite de leur provenance.

Vot re mensuel Construction est dorénavant imprimé sur du papier issu de la gestion durable des forêts. Le label Forest Stewardship Council veille à la préservation de l’écosystème forestier ainsi qu’au respect des droits sociaux des populations indigènes et des travailleurs forestiers.

avril 2022 • Construction 5


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POINT DE VUE RÉGIONAL

Les priorités de la CCW plus que jamais d’actualité

L

’année 2021 s’était clôturée avec un relatif optimisme, avec notamment des carnets de commandes bien remplis. La hausse des prix des matériaux de construction semblait avoir atteint son sommet, et les pénuries de maind’œuvre (sources de tension à la hausse des coûts salariaux) semblaient enfin figu­ rer parmi les priorités d’action des autorités publiques.

« La CCW insiste sur l’importance vitale de préserver l’accessibilité financière au logement, aujourd’hui gravement menacée. »

Mais ce printemps 2022 suscite hélas nettement moins d’optimisme. Non seulement l’action publique, vis-à-vis des pénuries de main d’œuvre, reste trop lente et trop timide, mais de nouveaux nuages menaçants s’accumulent au-dessus de l’économie européenne et du secteur : remontée des taux d’intérêt, guerre en Ukraine, flambée des prix de l’énergie, reprise de la flambée des prix des matériaux de construction. C’est un véritable retournement conjoncturel qui se profile. Pour la Wallonie plus particulièrement, c’est une 3e lame de fond qui, après le Covid-19 et les inondations, vient ébranler l’économie régionale. D’où l’importance de démarrer le plan de relance wallon, avec notamment la confirmation nous l’espérons, des projets liés à la reconstruction des zones inondées, à la rénovation énergétique du bâti et à la mobilisation des demandeurs d’emploi. Il est urgent pour le Gouvernement wallon d’enclencher le (très) grand braquet sur ces dossiers s’il veut terminer la législature sur un bilan positif. Il reste à peine 20 mois utiles... Dans ce contexte de renchérissement généralisé, la CCW insiste sur l’importance vitale de préserver l’accessibilité financière au logement, aujourd’hui gravement menacée. Primo, il s’agit de maîtriser les coûts de construction, notamment par un phasage adéquat des contraintes énergétiques et environnementales surenchérissant la construction neuve, et par un renforcement de l’offre industrielle de matériaux et produits de construction compétitifs. Secundo, il s’agit de soutenir l’offre de logements via une fiscalité immobilière incitative à la création de logements performants et abordables (plutôt qu’à la simple mutation de biens), sans oublier la rénovation et remise sur le marché des logements inoccupés via des incitants adéquats, la reconduction de la TVA réduite sur la démolition-reconstruction, et l’accélération de l’octroi des permis dans le cadre d’une politique d’urbanisme plus dynamique.

Bernard Piron Président de la CCW avril 2022 • Construction 7


UKRAINE

La Confédération condamne la guerre Comme toute l’Europe, la Confédération Construction a suivi avec consternation les scènes de guerre en Ukraine. Nous sommes solidaires du peuple ukrainien et espérons que le conflit prendra fin le plus rapidement possible.

A

u moment où nous écrivions ces lignes, la guerre en Ukraine n’était toujours pas terminée. Pour une fois, nous espérons qu’un arti­ cle ne sera plus d’actualité lorsque vous le lirez. Et que les armes se seront tues. En tout cas, l’attaque russe a créé une vague de solidarité. Certains de nos membres, qui souhaitent rester ano­ nymes, ont déjà mis en place des cam­ pagnes d’aide. Ils organisent la collecte de matériel de premiers secours et de pro­ duits d’hygiène, l’envoi d’aide en Ukraine et la mise à disposition de véhicules. À l’heure de la rédaction de cet article, la Confédération étudiait aussi les possibili­ tés pour aider le peuple ukrainien. En Wallonie, l’aide s’organise et beau­ coup de communes se sont déjà mobili­ sées. Au niveau flamand, des recherches sont menées pour déterminer quels sites conviennent à l’hébergement temporaire des réfugiés, par exemple dans des uni­ tés de logement mobiles. À Bruxelles, Construcity se penche sur diverses ques­ tions. Comment les enfants ukrainiens peuvent-ils être accueillis dans l’enseigne­ ment ? Quelles formations conviennent aux réfugiés ? Comment aider les per­ sonnes, qui ont laissé leurs biens derrière elles, à trouver un emploi ?

Sur les chantiers

Les Ukrainiens ne sont pas inconnus sur les chantiers belges. Selon les chiffres officiels, environ 2.500 détachés ukrai­ niens travaillaient sur nos chantiers, à la fin de l’année dernière, soit le groupe le plus important après les Polonais (environ 6.000) et les Néerlandais (un peu plus de 2.500). Il faut s’attendre à ce que certains d’entre eux retournent dans leur pays. 8 Construction • avril 2022

En effet, le président Zelensky a appelé tous les hommes, âgés entre 18 et 60 ans, à aider à défendre l’Ukraine. Ces départs pourraient provoquer des retards dans l’exécution des chantiers et un dépasse­ ment des délais convenus. La Confédéra­ tion a préparé une FAQ pour répondre à vos questions à ce sujet (voir encadré).

Bienvenue !

De notre côté, nous pouvons seu­ lement dire que les Ukrainiens restent les bienvenus. Si ceux qui ont fui vers la

Belgique cherchent du travail, il y a des emplois pour eux dans la construction, selon Niko Demeester (CEO Confédé­ ration Construction). « Nous devons les accueillir du mieux possible, car ce qu’ils vivent actuellement est un véritable cauchemar. S’ils veulent travailler rapidement et temporairement, car nous espérons surtout que les combats cesseront très bientôt, ils sont en tout cas les bienvenus dans le secteur de la construction pour travailler au salaire et aux conditions de travail belges, en tenant compte de toutes les règles de sécurité. »

QU’EST-CE QUE CELA SIGNIFIE POUR LES ENTREPRISES DE CONSTRUCTION BELGES ? Les problèmes de nos membres ne sont rien comparés à la misère que vivent les Ukrainiens. Mais indirectement, nos entreprises vont aussi ressentir les conséquences de la guerre. Comme mentionné dans cet article, des sous-traitants et ouvriers détachés ukrainiens travaillent sur nos chantiers de construction. Leur départ peut retarder des projets. En outre, des sanctions contre la Russie ont été prises ou annoncées. En conséquence, les échanges avec ce pays seront temporairement, voire peutêtre sur le long terme, interrompus. De nombreux pays européens achètent une partie de leur pétrole et de leur gaz naturel à la Russie. Les sanctions augmenteront encore plus les prix de ces matières premières. Etant donné que les travaux de construction, les transports et la production de matériaux de construction nécessitent de l’énergie, cela aura un impact sur les prix et peut-être aussi sur les délais de mise en œuvre. Les importations de bois en provenance de Russie, de Biélorussie et d’Ukraine vont également diminuer ou disparaître. Et enfin, ArcelorMittal a fermé une aciérie en Ukraine. L’impact de cette fermeture n’est pas clair, mais il ne s’agit pas d’une bonne nouvelle. Depuis la crise du coronavirus, les prix de l’acier ont déjà fortement augmenté.

Vous avez des questions sur l’impact de la guerre sur votre entreprise ? Consultez la FAQ à l’adresse www. confederationconstruction.be. Vous la trouverez dans l’espace réservé aux membres.


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PLAN D’ACTION DE LA CONFÉDÉRATION

Ensemble, « gagner » les élections de 2024 Notre nouvel administrateur délégué, Niko Demeester, a récemment présenté le plan d’action de la Confédération pour les trois prochaines années (2022-2024). Les thèmes centraux sont l’image du secteur de la construction, l’impact de votre organisation professionnelle et la collaboration interne.

«L

e plan d’action couvre la période 2022-2024. Et ce n’est pas une coïncidence. En effet, 2024 est une année électorale très importante avec des élections européennes, fédérales, régionales, provinciales et communales, en même temps. Si nous voulons obtenir un climat économique et social favorable pour nos entreprises de construction, nous devons exercer notre influence dans les années à venir, avec un objectif primordial en tête : des partis politiques qui tiennent compte au maximum de nos besoins dans leurs programmes électoraux », indique Niko Demeester.

Local et durable

Mais quels sont ces besoins ? Le sec­

10 Construction • avril 2022

teur de la construction est un acteur majeur de la société, et les préoccupa­ tions de nos installateurs et entrepre­ neurs sont donc étroitement liées à l’évolution de la société. « Le plan d’action 2022-2024 se base sur quatre tendances qui détermineront notre avenir. Les deux premières peuvent être décrites par les mots « local et « durable ». Nous venons d’une ère de la mondialisation, dans laquelle la production et la consommation étaient fortement séparées géographiquement. Fabriquer en Chine et acheter en Belgique. Mais la crise du coronavirus, et ensuite la guerre en Ukraine, nous ont fait prendre conscience que nous sommes trop dépendants des autres pour notre énergie et nos matières premières. »

« En outre, la crise climatique nous oblige à vivre et à construire de manière plus durable, à polluer moins et à utiliser les ressources naturelles avec plus de parcimonie. Cela a des conséquences pour le secteur : une construction davantage circulaire, plus de réemploi et de recyclage, des bâtiments flexibles pouvant accueillir différentes fonctions, le verdissement de nos infrastructures… »

Numérisation et industrialisation

Outre le local et le durable, notre CEO évoque aussi deux autres ten­ dances : la numérisation et l’industria­ lisation. « Celles-ci offrent des possibilités de réaliser l’augmentation de la productivité dont nous avons tant besoin. Mais


elles mettent également nos entreprises sous pression. Cela s’appliquera moins aux rénovations de logements. Mais de manière générale, le processus de construction connaîtra des changements fondamentaux, avec de nouveaux acteurs et de nouveaux métiers. Il y aura une transition des ouvriers vers des employés, du travail manuel à l’automatisation et de la production sur chantier à la production dans l’atelier ou l’usine. De nouvelles formules telles que « building as a service » vont apparaître. Les entrepreneurs auront besoin de nouveaux profils dans l’entreprise et le besoin de maind’œuvre locale va augmenter. En résumé, avec notre plan d’action 2022-2024, nous voulons améliorer l’environnement politique, économique et social dans lequel nos entreprises de construction et d’installation peuvent suivre ces changements. »

Evoluer avec

Cette évolution va transformer la construction. Elle assumera un rôle dif­ férent et interagira différemment avec la société. De simplement s’efforcer à plus d’infrastructures à la contribution à la résolution de problèmes sociaux. Des conflits avec les architectes, les pro­ moteurs et les sous-traitants aux par­ tenariats. D’un gouvernement maître d’ouvrage à un gouvernement parte­ naire. De l’entrepreneur et l’installa­ teur exécutants au rôle d’une personne qui est conjointement responsable de la gestion de l’ensemble du cycle de vie d’une construction. Le plan d’action 2022-2024 soutient les membres dans cette transformation, mais… « cela n’est possible que si nous évoluons également en tant qu’organisation professionnelle. C’est un élément important du plan d’action 2022-2024. Nous l’avons traduit en 19 projets qui bénéficieront à l’organisation et à ses membres. Nous tiendrons tout le monde informé via tous nos canaux de communication, mais je donne déjà les grandes lignes ici », explique Niko Demeester.

Élargissement

Un premier point majeur est l’élargis­ sement. « Nos membres vont du travailleur indépendant aux grandes entreprises. Compte tenu de l’évolution du secteur de la construction et de la société, nous devons oser nous poser la question suivante : ne devrions-nous pas nous ouvrir à d’autres partenaires de la construction que les entrepreneurs et les installateurs ? » Niko Demeester donne un exemple. « La construction est un intégrateur de technologies, mais tous les intégrateurs de technologies ne sont pas des entreprises de construction. Nous pouvons devenir plus forts en tant qu’organisation si nous nous ouvrons également à de telles entreprises. Elles ne sont pas des entreprises de construction au sens strict du terme, mais elles y sont liées. Des considérations similaires s’appliquent à toute une série d’autres partenaires du processus de construction, tels que les négociants, les fabricants, les bureaux d’études, les consultants et les promoteurs. »

Renouvellement

Le renouvellement du service aux membres fait également partie de ces 19 projets. « Nous devons l’analyser avec un regard neuf. Nous devons traquer les nouveaux besoins et les nouvelles préoccupations, car les nouveaux thèmes, acteurs et métiers nécessitent de nouveaux services. Il en va de même pour le lobbying et la gestion des stakeholders, c’est-à-dire nos relations avec tous ceux qui ont un intérêt dans un secteur de la construction sain. Nous devons rechercher, de manière créative, de nouveaux partenaires et de nouvelles relations avec les partenaires existants. »

Financement et image

« Nous ne pouvons remplir notre rôle d’organisation professionnelle que si nous sommes forts pour représenter nos membres et leur proposer nos services. Mais nous devons aussi avoir une base financière solide. Mon prédécesseur, Robert de Mûelenaere, a laissé derrière lui une organi-

sation financièrement saine. Mais nous devons être capables de le rester sur le long terme. C’est pourquoi le financement doit être examiné et éventuellement modernisé. » « Pour obtenir des résultats, nous devons également être un secteur moderne et dynamique aux yeux de la société et des politiques. C’est un point qui a fait l’objet d’une grande attention par le passé et qui est également souligné dans le plan d’action 2022-2024 : l’image du secteur de la construction doit s’améliorer. C’est un facteur important dans l’afflux de nouveaux collaborateurs dans nos entreprises. La sécurité sur chantier et, bien sûr, la concurrence loyale, restent des points d’attention. » « En tant qu’organisation la plus importante des entrepreneurs et des installateurs, il va de soi que nous devons aussi contribuer à cette image moderne et dynamique. Le rafraîchissement de l’image et de la communication de la Confédération est donc un point important pour les années à venir. Ce n’est qu’alors que nous pourrons accroître notre impact. »

Collaboration

Enfin, le CEO évoque la collabo­ ration. « C’est un aspect très important. La Confédération est une organisation complexe. Il y a le niveau local, régional et national, ainsi que de nombreuses organisations professionnelles. En outre, la Confédération est au centre d’un réseau de relations avec des acteurs importants tels que le CSTC, le CRR et Constructiv. Dans une telle complexité, il y a toujours un besoin d’optimisation. Le plan d’action 2022-2024 vise donc à améliorer la collaboration, par exemple entre les niveaux national et régional, mais aussi entre les autres départements, et enfin et surtout avec tous les partenaires de la Confédération. » Et de conclure. « Une chose est sûre : les trois prochaines années seront passionnantes. Mais vous pouvez compter sur la Confédération ! Notre ligne directrice sera toujours la défense de vos intérêts. »

avril 2022 • Construction 11


FISCALITÉ

« Je travaille à la prolongation du taux réduit de TVA pour les démolitionsreconstructions » Sous l’impulsion du ministre fédéral des Finances, Vincent Van Peteghem, le gouvernement a répondu à la demande de la Confédération de supprimer l’attestation de TVA, avec laquelle le maître d’ouvrage confirme que le logement remplit les conditions du taux de TVA réduit de 6 % pour les travaux de rénovation. Le ministre a récemment annoncé cette suppression au grand public, lors d’une conférence de presse organisée en collaboration avec la Confédération.

C

omme vous avez pu le lire dans le précédent numéro de Construction, depuis le 1er jan­ vier, l’attestation a été remplacée par une notification standard sur la facture. En résumé, cela signifie que l’entrepreneur part du principe qu’il peut facturer avec une TVA à 6 %. Si le logement ne rem­ plit pas les conditions pour bénéficier de ce taux réduit, c’est le maître d’ouvrage qui doit le signaler. Pour assurer une transition en douceur vers ce nouveau système, une période de transition de six mois est prévue, jusqu’au 30 juin 2022.

En remplaçant l’attestation TVA par une notification détaillée sur la facture, nous simplifions déjà le travail administratif. Mais nous les soutenons également du point de vue financier. Ainsi, je travaille à la prolongation du taux réduit de TVA pour les démolitions-reconstructions », a indiqué Vincent Van Peteghem.

Epargner des millions

Cette suppression constitue une simplification administrative majeure pour les deux parties, l’entrepreneur et

Enfin un résultat

La Confédération plaide depuis longtemps pour la suppression de l’at­ testation, mais elle attendait l’actuel ministre des Finances pour parve­ nir à ce résultat. « Dans les prochaines années, nous sommes confrontés à un défi majeur : rénover des milliers de logements vétustes et énergivores de manière accélérée et abordable. Je suis conscient que c’est beaucoup demander aux ménages et nous devons donc les soutenir au maximum. 12 Construction • avril 2022

La conférence de presse a suscité une couverture médiatique importante.

le consommateur. On ne dispose pas de chiffres exacts sur le nombre de réno­ vations, mais les données disponibles suggèrent que quelque 4 millions d’attestations sont établies et signées chaque année. Il s’agit d’une estimation prudente. Le chiffre de 6 millions est peut-être plus proche de la vérité. En 2016, l’Agence pour la Simplifi­ cation Administrative (ASA) a traduit ces charges administratives associées en une valeur monétaire. Selon une mise à jour de la Confédération, ce montant s’élève à 11,5 € par facture. Conclusion : la suppression de l’at­ testation représente une économie d’au moins 43 millions d’euros, et si l’on suppose 6 millions de factures, même 68 millions d’euros. Environ 40 % de cette économie profite au consomma­ teur, et 60 % à l’entrepreneur.

Réactions des entreprises de construction

La conférence de presse a eu lieu, le 16 février à Bellem-Aalter (province de Flandre orientale), dans une mai­


Niko Demeester (CEO Confédération Construction), Pieter De Crem (bourgmestre d’Aalter), Vincent Van Peteghem (ministre des Finances) et Karolien Vlassenroot (directrice Finances et Administration de Camino).

son récemment rénovée par ­Camino, un groupe d’entreprises dont fait par­ tie notre membre Durabrik. Karolien Vlassenroot, directrice Finances et Administration de Camino, s’expri­ mait sans doute au nom d’innom­ brables entrepreneurs lorsqu’elle s’est déclarée satisfaite de la disparition de ce processus kafkaïen de l’administration. « Le problème était que si, en tant qu’entreprise de construction, nous ne pouvions pas présenter l’attestation TVA et que nous facturions quand même à 6 %, nous risquions de devoir payer la TVA supplémentaire ainsi que l’amende imposée et les intérêts de retard. Heureusement, c’est désormais du passé. »

Démolitions-reconstructions

L’attestation n’est pas le seul point délicat de la réglementation en matière de TVA. Comme on le sait, un taux réduit de TVA de 6 % pour les démo­ litions-reconstructions est en vigueur depuis des années dans 32 centres urbains. L’année dernière, le gouverne­ ment a accordé au secteur de la construc­ tion deux extensions importantes de cette mesure. Elle s’applique désormais dans tout le pays, et de surcroît, elle s’applique également lorsque le nouveau logement est un logement à vendre.

« En remplaçant Cette réduction de la TVA pour les démolitions-reconstructions poursui­ vait trois objectifs : • soutenir le pouvoir d’achat des ménages ; • donner un coup de pouce au rem­ placement des logements vétustes et énergivores ; • soutenir le secteur de la construc­ tion en temps de crise. Mais cette extension est temporaire et expire à la fin de cette année. La Confédération insiste pour une prolon­ gation. Lors de la conférence de presse, le ministre Van Peteghem a déclaré qu’il soutenait cette demande. « Nous nous trouvons face à un énorme défi pour rendre notre parc de logements vétustes plus durable. Dans ce cadre, le taux de TVA réduit sur les démolitions-reconstructions peut se révéler un incitant important pour soutenir nos ménages. Après de longues négociations, l’Europe a donné son accord à une extension de la réduction de la TVA pour les démolitions-reconstructions. Je vais donc bientôt plaider en ce sens au sein du gouvernement belge. »

Très bonnes raisons

Il existe de très bonnes raisons pour cette extension. Elle réduit la pression pour l’acquisition de nouveaux terrains

l'attestation TVA par une notification détaillée sur la facture, nous simplifions déjà le travail administratif. »

à bâtir, et peut donc contribuer au suc­ cès du bouwshift en Flandre et du stop à l’étalement urbain en Wallonie. Mais une prolongation offre également la sécurité nécessaire aux projets qui en sont encore au stade initial. Prenez un projet dont le permis sera bientôt déli­ vré. La démolition peut prendre beau­ coup de temps, en raison d’une enquête archéologique, d’une étude obligatoire du sous-sol…Il est donc parfaitement possible que les travaux de reconstruc­ tion ne puissent commencer qu’après décembre 2022. Même pour les projets de plus de dix appartements et d’autres projets de construction plus importants, la période de construction ne se termi­ nera pas en décembre 2022. Cela dis­ suade d’acheter une propriété vétuste prête à être démolie. Il faut avoir la cer­ titude que l’on a droit au taux réduit de 6 %. ›››

avril 2022 • Construction 13


FISCALITÉ

FACTURER À L’AVANCE PEUT ÊTRE UN ABUS Au moment où nous écrivions ces lignes, le gouvernement n’avait pas encore prolongé le taux réduit sur les démolitions-reconstructions. Il s’agit donc toujours d’une mesure temporaire qui expirera le 31 décembre 2022. En dehors des 32 centres urbains, les factures de travaux de démolitions-reconstructions, établies après le 31 décembre 2022, seront donc à nouveau soumises à une TVA de 21 %. Cela s’applique non seulement aux projets qui commenceront en 2023, mais aussi à ceux en cours qui sont facturés, en partie en 2022, et en partie en 2023. TENTANT… Dès lors, la tentation peut être grande de déplacer les factures à la demande du client. En d’autres termes, les établir cette année au lieu de l’année prochaine. C’est un risque. Si une entreprise s’écarte de ses pratiques commerciales normales et contractuelles et facture plus tôt uniquement pour pouvoir facturer la TVA réduite, alors le fisc pourrait considérer cette pratique comme un abus. La TVA de 15 % non payée sera due, ainsi que des intérêts et éventuellement une amende. RÈGLES DISSUASIVES Pour rendre cet abus moins tentant, des mesures ont été prises. Les projets ayant fait l’objet d’une demande de permis, à partir du 1er juillet 2022, ne peuvent facturer le taux réduit de TVA de 6 % que sur ¼ du montant. Dans ce cas, on entend par « montant » le montant total des travaux figurant dans la demande de permis et pouvant bénéficier du taux réduit. La réglementation prévoit donc que les factures doivent être établies comme si les ¾ des travaux n’étaient plus réalisés en 2022. Toutefois, il est encore possible de facturer un montant plus élevé à 6 %, en 2022. Mais il faut alors prouver que les travaux de démolitions-reconstructions concernés ont bien été achevés. LE FISC EST VIGILANT Quiconque choisit de dépasser ces limites et de facturer trop à 6 %, cette année, prend un risque. Le fisc garde un œil attentif sur les factures. Le SPF Finances

14 Construction • avril 2022

a récemment annoncé qu’il enquêtait sur un certain nombre d’entreprises de construction car elles auraient abusé du taux réduit pour les démolitionsreconstructions. L’extension à l’ensemble du pays et aux logements en vente a pris effet le 1er janvier 2021. Le fisc a remarqué qu’un nombre frappant de factures de construction, émises au dernier trimestre de 2020, ont été soudainement corrigées. Grâce à une note de crédit, des factures avec une TVA de 21 % pour des travaux de démolitions-reconstructions ont été annulées. Ensuite, en 2021, les travaux ont de nouveau été facturés, mais à 6 %. POURSUITES JUDICIAIRES Notez que, non seulement le fisc, mais aussi les tribunaux peuvent voir un abus dans le décalage des factures. Après la crise financière et économique de 2008, la TVA a été temporairement réduite à 6 % sur 50.000 € du prix d’un nouveau bâtiment. Lorsque cette mesure a expiré le 31 décembre 2010, certaines entreprises ont tenté d’échapper au taux normal de 21 % qui est redevenu applicable. Certains montants ont été facturés à l’avance afin qu’ils puissent bénéficier du taux réduit. Si ça devenait systématiquement excessif, l’administration le considérait comme un abus. La cour s’est alignée sur l’administration. Un cas concret le démontre : une entreprise qui a dévié de ses pratiques commerciales et contractuelles en facturant systématiquement à l’avance. La Cour d’appel de Gand a jugé qu’il y avait effectivement abus. La Cour de cassation a également jugé, dans ce cas précis, qu’il s’agissait d’un abus, car « la facturation anticipée a été effectuée dans le but essentiel d’obtenir un avantage fiscal, à savoir pouvoir facturer au taux réduit temporaire de TVA ».


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DOSSIER

Les femmes dans la construction Le 8 mars, c’était la Journée internationale des femmes. De bonnes et de moins bonnes nouvelles ont été divulguées ce jourlà. Dans de nombreux pays, l’égalité des droits n’est toujours pas totale. D’autre part, en Belgique, l’écart salarial entre les hommes et les femmes a été réduit de moitié au cours des dix dernières années. Nous ne sommes pas encore le meilleur élève en la matière, mais nous faisons déjà mieux que la plupart des pays de l’OCDE. Et qu’en est-il des femmes dans le secteur de la construction, en Belgique ? En résumé, nous restons le secteur industriel le plus masculin, mais la proportion de femmes a tout de même augmenté ces dernières années. Dans ce dossier, après avoir donné les statistiques à ce sujet, nous nous penchons sur leur expérience dans le secteur.

novembre avril 2022 2021 • Construction 17


STATISTIQUES

Combien de femmes travaillent dans la construction ? Pour commencer ce dossier, intéressonsnous tout d’abord strictement aux chiffres. Combien de femmes travaillent dans le secteur ? Il s’agit d’une question un peu rhétorique. Parce qu’intuitivement, vous connaissez déjà la réponse : pas beaucoup. Les statistiques confirment d’ailleurs cette hypothèse. Mais la situation évolue.

U

Entre 2015 et 2020, le nombre de femmes indépendantes, dans notre secteur, a augmenté de

35 %

.

18 Construction • avril 2022

n constat pour commencer : nous ne savons pas combien de femmes sont cadres dans les entreprises de con­ struction. Nous pourrions examiner le nombre de femmes au Conseil national de la Confédé­ ration. Lorsque nous avons écrit ces lignes, il y avait 10 membres sur un total de 102. Arrondi, cela fait 10 %. Mais il ne peut s’agir que d’une estimation très approximative. Une femme que nous avons interrogée, dans le cadre de ce dossier, souligne que le flux de femmes au sein de la Confédé­ ration vers des mandats, surtout à Bruxelles, pourrait être amélioré, même si nous avons eu entre-temps Colette Golinvaux comme pré­ sidente de l’organisation professionnelle. Les 10 % pourraient donc être une sous-estimation.

Indépendants

Parmi tous les travailleurs indépendants du secteur de la construction, 6 % sont des femmes. C’est relativement peu, mais il y a une certaine féminisation en cours. Entre 2015 et 2020, le nombre de femmes indépendantes, dans notre secteur, a augmenté de 35 %. C’est plus que l’augmentation de 28 % du nombre total


d’indépendants, au cours de la même période.

Ouvrières

En particulier, les ouvrières du sec­ teur de la construction ne sont pas nom­ breuses. Si l’on considère les entreprises belges qui relèvent de la CP 124 de la construction, on dénombre au total 154.099 ouvriers, au troisième trimestre 2021. À peine 1.433 d’entre eux étaient des femmes, soit 0,9 %. L’équilibre est davantage présent concernant les employés de ces entre­ prises. Sur 49.375 employés, 18.610 sont des femmes, soit près de 38 %. Malheureusement, les chiffres dispo­ nibles ne nous permettent pas de déter­ miner si ces femmes occupent des postes administratifs, commerciaux ou tech­ niques. Les entreprises d’installation élec­ trique relevant de la sous-commission paritaire 149.01 comptent un peu plus d’ouvrières. En 2020, l’organisation sectorielle Volta de ces entreprises a réalisé son dernier tableau sectoriel. À l’époque, 3 % des ouvriers de ces entre­ prises étaient des femmes. En revanche, seuls 8 % de l’ensemble de tous les travailleurs du secteur des installations électriques (ouvriers et employés confondus) étaient des femmes. Dans les entreprises de la CP 124, le chiffre était de près de 10 % au troisième trimestre de 2021.

dans la NACE 43. Il s’agit de travaux de construction spécialisés, un groupe qui comprend les démolisseurs, les ter­ rassiers, les installations électriques, la finition des bâtiments, les plombiers et autres installateurs. Ici aussi, ces pourcentages concernent les ouvrières et employées ensemble. Si on compare les chiffres globaux, on constate que le nombre de salariées dans la construction a augmenté de 19 % entre 2015 et 2020. « La construction évolue : d’un secteur plutôt dur, sale et dangereux, vers un secteur technologique, plus propre et plus sûr. Cette évolution attire clairement plus de femmes », sou­ ligne Niko Demeester, le CEO de la Confédération.

appartient maintenant au secteur de convaincre les femmes du changement qui a été opéré et des changements qui s’annoncent. Nous le ferons également dans le cadre de nos campagnes de recrutement régionales (voir la stratégie wallonne à ce sujet pp. 20-21 de ce dossier) et de notre campagne d’image à grande échelle et à long terme qui est sur le point d’être lancée.

Nous remercions Constructiv, Volta et Techlink pour ces chiffres.

Campagnes de recrutement

Plus que jamais, la construction offre des opportunités aux femmes qui recherchent un emploi dans un secteur plein de défis et tourné vers l’avenir. Il

Évolution

Sur la période 2011-2020, on constate toutefois une légère augmen­ tation de la proportion de femmes dans notre secteur. Dans les entreprises rele­ vant du code NACE 41 (construction de bâtiments ; développement de projets de construction), la part est passée de 7 % en 2011 à 11 % en 2020. Dans le secteur des voiristes et des voies hydrauliques (NACE 42), une augmentation de 6 à 8 % a été enre­ gistrée. Une légère augmentation de 8,5 à 9 % a également été enregistrée

«

La construction évolue : d’un secteur plutôt dur, sale et dangereux, vers un secteur technologique, plus propre et plus sûr. Cette évolution attire clairement plus de femmes.

»

Niko Demeester

avril 2022 • Construction 19


POLITIQUE

Une stratégie wallonne pour intégrer plus de femmes dans le secteur Le constat est clair : la participation des femmes dans le secteur de la construction est particulièrement minoritaire. En concertation avec le secteur (CCW et Constructiv) ; Christie Morreale, la ministre de l’Emploi, met en place une stratégie wallonne d’intégration des femmes dans la construction. Elle comprend différentes actions qui concernent l’image du secteur, un accompagnement plus adapté et les ressources humaines.

E

n 2021, 3.246 femmes travail­ laient dans la construction wal­ lonne, près de 199 ouvrières sur 43.500 ouvriers et 3.047 employées sur 9.026 employés, ce qui porte la part des femmes dans le secteur wallon à 6 %. De tous les ouvriers de la construction en Wallonie, 0,5 % sont des femmes, tandis que 34 % des employés sont des employées. Dans un contexte de pénu­ rie de main-d’œuvre, la construction a besoin de tout le monde. Et si les fem­ mes pouvaient constituer une partie de la solution ? Selon Francis Carnoy, le directeur général de la CCW, toutes les sources de main-d’œuvre sont à activer, y com­ pris le public des femmes. « La pénurie de main-d’œuvre qui touche notre secteur est telle que nous devons diversifier nos sources de capital à mobiliser. Notre priorité reste bien sûr les demandeurs et demandeuses d’emploi wallons. Mais en parallèle de ce public, nous souhaitons également favoriser l’insertion de publics tels que les femmes et les demandeurs d’asile. Celles-ci constituent un potentiel d’insertion très important qui a encore une belle marge de progression. Mais nous le répétons, la construction aura besoin de tout le monde et les femmes font partie intégrante 20 Construction • avril 2022

de notre stratégie de lutte contre les pénuries de main-d’œuvre dans notre secteur. »

Changer les mentalités

La construction et ses différents métiers évoluent. Il faut changer les mentalités et mener une campagne de recrutement sur le long terme. Via cette stratégie, la Région wallonne souhaite donc davantage intégrer la gent fémi­ nine dans le secteur. Aussi, beaucoup de moyens dégagés dans le plan de relance sont orientés vers des secteurs principa­ lement masculins. L’objectif est donc aussi de ne pas creuser cette distinction entre les hommes et les femmes dans les différentes mesures prises au niveau du gouvernement. La stratégie devra, tout d’abord, se poser des questions sur tous les freins à l’insertion et aussi s’assurer du main­ tien des femmes dans le secteur, une fois entrées. La mesure 315 du plan de relance, adopté par le gouverne­ ment wallon en septembre 2021 après les inondations du mois de juillet, va financer des actions « genre » dans l’inté­ gration des femmes dans le secteur.

Image des métiers

Ces actions devront agir sur l’image

du secteur. Il faudra y prêter une atten­ tion constante et analyser l’attrait qu'elle peut susciter auprès des publics fémi­ nins. Il s’agira de garantir une représen­ tation des femmes dans la campagne de communication régionale du secteur à concurrence d’au moins 40 %, veiller à ce qu’elles ne soient pas représentées dans une position de subordination par rapport à un homme, capitaliser sur les « success stories » wallonnes des femmes dans le secteur, et garantir la féminisa­ tion de toutes les offres d’emploi, que ce soit au niveau du Forem ou des agences intérimaires, ainsi que de la liste des fonctions critiques et métiers en pénurie.

Accompagnement plus adapté

Les actions « genre » devront assu­ rer un accompagnement plus adapté des femmes dans l’orientation profes­ sionnelle et la formation ainsi que des entreprises. À ce sujet, les acteurs de l’orientation professionnelle devront recevoir une formation systématique sur les biais de genre et la déconstruc­ tion des stéréotypes. Sont concernés : les conseillers référents du Forem et conseillers emploi des missions régio­ nales ; les conseillers « entreprise » du Forem ; les conseillers IFAPME et les


conseillers en orientation du réseau des Cités des métiers et enfin ceux des agences d’intérim. Il s’agira aussi de soutenir le recru­ tement d’un coach sectoriel, au sein de Constructiv, qui travaillerait en relation étroite avec les acteurs de l’orientation et de la formation, ainsi qu’avec les entreprises. Ce coach pourrait égale­ ment soutenir les femmes dans les diffi­ cultés qu’elles peuvent rencontrer dans

leur parcours de formation ou encore dans la recherche d’un stage. Le coach sectoriel jouera un rôle essentiel, en amont, pour leur insertion dans le secteur. Soulignons aussi, à ce sujet, le rôle important des tuteurs qui sera de maintenir les femmes en entre­ prise, une fois entrées.

Ressources humaines

L’aspect RH est capital pour une

«

La construction aura besoin de tout le monde et les femmes font partie intégrante de notre stratégie de lutte contre les pénuries de main-d’œuvre dans notre secteur.

»

meilleure insertion. Les femmes doivent bien se sentir sur chantier. Il est important pour l’entreprise de veil­ ler à un environnement et des infras­ tructures adaptées avec, par exemple, des vestiaires, des douches, des toi­ lettes…qui leur sont spécifiquement destinées. Des adaptations d’horaires sont également une piste à creuser pour permettre de mieux concilier vie professionnelle et vie privée. Aussi, la question de la force physique ne doit pas être un frein. Les métiers évoluent dans la construction. La technologie est davantage présente sur chantier et allège fortement la charge des tâches à effectuer. La stratégie encourage également le secteur à faire adopter un plan éga­ lité-diversité qui met l’accent sur le respect dans les relations profession­ nelles et clarifie les procédures en cas d’abus, de harcèlement ou encore de discrimination. La mixité des équipes peut être un atout pour une entre­ prise de construction. Il faut renfor­ cer la conscientisation des employeurs et leurs gestionnaires de ressources humaines (dans le cadre de forma­ tions existantes) sur les enjeux sociaux et juridiques liés à cette mixité. Les retours des départements RH des entreprises que nous recevons sont favorables à l’ouverture aux genres. Le problème qu’ils soulignent est le fait de trouver les candidates.

Conclusion

Soyons clair et répétons-le, les femmes ne constitueront pas LA solu­ tion unique au problème de pénurie de main-d’œuvre que connaît le secteur. Mais bien l’une des multiples solutions. Le politique a pris le dossier en main et veut, via cette stratégie, davantage fémi­ niser le secteur (changer les mentalités, image du secteur, accompagnement adapté, adaptation du chantier...). La CCW ne peut que s’en réjouir et espé­ rer pouvoir récolter les premiers fruits à court terme, même si cette stratégie vise le long terme.

avril 2022 • Construction 21


PROFIL CHEFFE D'ENTREPRISE

« Le genre n’a aucune importance, c’est la personnalité qui compte » Natacha Jérouville est une figure bien connue à la Confédération. Elle siège au C.A. de l’organisation professionnelle, au bureau de la CCW et préside BIB Constructiv. Mais elle dirige aussi l’entreprise familiale Jérouville, à Libramont, spécialisée dans la pose de voies ferrées. Elle nous a fait part de son expérience de cheffe d’entreprise et de sa vision de la gent féminine dans le secteur.

M

algré une grande partie de la famille active dans le secteur de la construction, Natacha Jérouville ne s’est pas dirigée vers des études « construction ». Non, elle a opté pour une formation « administration des affaires », à Liège. « Mais la dernière année de mes études, je l’ai passée dans les bureaux de l’entreprise de construction familiale dirigée par mon père. Et une fois que j’ai été diplômée, j’ai travaillé dans différents départements de la ­société : administratif, financier, assurances et ensuite les RH. Tout s’est fait petit à petit et en 1996, j’ai rejoint la direction. En 2011, mon papa a pris sa retraite et depuis lors, je dirige l’entreprise seule et je m’occupe aussi des RH », explique-t-elle.

Aucun problème

À la tête d’une entreprise d’envi­ ron 180 personnes, essentiellement des hommes, depuis des années ; elle 22 Construction • avril 2022

affirme ne jamais avoir rencontré le moindre problème de leadership, de par son genre. « Le fait d’être une femme n’a jamais rien influencé dans ma vie, si ce n’est d’être mère de cinq enfants et donc d’avoir dû accoucher cinq fois. En interne, je n’ai jamais rencontré le moindre problème d’autorité. Je pense d’ailleurs pouvoir dire que je fais preuve d’autorité naturelle. Je dis ce que je pense. Il ne faut pas se cacher derrière le fait d’être une femme. Le genre n’a aucune importance, c’est la personnalité qui compte », souligne Natacha Jérouville. « En externe, un client me disait souvent qu’il m’avait eu au téléphone car il pensait que j’étais la secrétaire. Je devais lui expliquer que je dirigeais l’entreprise. Cela s’arrête là ».

Pas d’ouvrière

La société compte une petite dizaine d’employées, mais pas d’ouvrière.

« Chez moi, l’activité est essentiellement de la pose de voies pour Infrabel. Il faut marcher sur les ballasts et parfois aller très loin sur les voies. C’est un métier très physique et très manuel qu’il est difficile

«

Chaque entreprise doit avoir sa propre stratégie en matière de recrutement des femmes.

»


de demander à une femme. On parle beaucoup de numérisation dans le secteur. Mais dans la pose de voies, je ne vois pas trop ce que vous allez numériser. Ce type de travail ne se fait pas derrière un ordinateur », indique-t-elle. « Mais je précise que je parle de mon cas et de nos métiers. Je vois bien, par exemple, des femmes peintres ou carreleuses, même si

les carrelages sont actuellement beaucoup plus lourds qu’à une certaine époque. »

Pénurie de main-d’œuvre

Quand on évoque avec elle le sujet de la pénurie de main-d’œuvre et de la solution que pourrait constituer la gent féminine, la cheffe d’entreprise étoffe son point de vue. « Comme je l’ai dit plus haut, dans mon cas, c’est difficile. Mais chaque entreprise doit avoir sa propre stratégie en matière de recrutement des femmes. Et tout dépend des métiers. Mais je pense qu’il y a un gros frein : les horaires. Dans la construction, et notamment au sein de ma société, les ouvriers partent souvent sur chantier, en camionnettes, vers 5h30-6h du matin. Vous comptez en tout 2h de route

Natacha Jérouville dirige l’entreprise familiale spécialisée dans la pose de voies ferrées.

aller-retour, 1h de pause sur le temps de midi et 8h de travail. Cela fait souvent des journées de 11h. Vous vous rendez compte ? Ces horaires ne sont pas conciliables pour une femme qui est maman et qui doit gérer une vie de famille. Travailler à mi-temps ? Le chantier va donc durer deux fois plus longtemps. Et dans les marchés publics, notamment, on ne peut pas se le permettre. »

Fonctions d’encadrement ou de bureau

La cheffe d’entreprise voit donc davantage des fonctions d’encadre­ ment ou de bureau pour les femmes, dans le secteur. « Pour être honnête, je ne vais jamais sur chantier, allez disons deux fois par an. Ce qu’il s’y passe ne m’intéresse pas trop, tant que le travail est bien réalisé. J’ai des équipes parfaitement en place pour gérer ça. J’ai aussi repris la fonction de RH. Si j’ai l’intuition féminine pour mieux détecter les problèmes ? Je ne pense pas. Je répète, c’est une question de personnalité, pas de genre. Les mentalités ont évolué en ce qui concerne les fonctions dirigeantes féminines. Je prends l’exemple d’Infrabel qui est notre principal client. Dans les années 90, quand j’ai commencé, il y avait très peu de fonctionnaires dirigeantes. Ce n’est plus le cas maintenant. Il y en a beaucoup et elles sont aussi mobilisées le weekend. »

Confédération

Très active au sein de la Confédéra­ tion, nous lui avons également posé la question de la parité des genres, au sein des différents conseils d’administra­ tion de l’organisation professionnelle. Les femmes sont-elles bien représen­ tées dans les organes de décision de la Confédération ? « Pour être honnête, je n’y porte pas vraiment attention car je ne suis pas du tout une féministe. Pour moi, le plus important, c’est la parité linguistique ! », conclut-elle.

avril 2022 • Construction 23


PROFIL INGÉNIEURE

« Il faut savoir s’imposer et ne pas avoir peur de quelques blagues grivoises » Ursula Hallet est responsable QSE au sein du groupe Eloy. Cette ingénieure civile architecte de formation occupe donc une fonction transversale au sein de l’entreprise. Elle va au contact des équipes, aussi bien au sein des bureaux, des lignes de production que sur chantier. Depuis de nombreuses années, elle côtoie le monde masculin de la construction. « Et cela ne me pose aucun problème », souligne-t-elle.

D

éjà durant sa formation, ­Ursula Hallet était baignée dans un milieu essentielle­ ment composé de garçons. « Déjà en secondaire, nous étions une classe de 13 élèves et il n’y avait que 2 filles. Durant mes études d’ingénieure à l’ULG, sur 300 étudiants en première année, nous n’étions même pas 30 filles, soit moins de 10 %. Je suis donc habituée à fréquenter un milieu masculin depuis mon adolescence », sou­ ligne-t-elle. Le diplôme en poche et son stage réalisé, elle suit très vite une formation de « qualiticienne » et de « conseillère en prévention », niveau 2. « J’ai ensuite rejoint le bureau d’expertise judiciaire Rigo & ­Partners, actif dans le secteur de la construction. Dans le cadre de cette collaboration, j’ai été amenée à suivre des dossiers en litige. Dans une expertise, autour de la table, j’étais aussi essentiellement confrontée à un monde d’hommes, celui des entrepreneurs. Par ailleurs, ce bureau effectuait 24 Construction • avril novembre 2022 2021

également de l’accompagnement « Qualité » pour les entreprises de construction. » Elle rejoint ensuite SECO Belgique. Pour SECO, elle réalise les audits et visites techniques des centrales à béton, dans le cadre de la certification BENOR – béton prêt à l’emploi. Elle est égale­ ment auditrice des systèmes de mana­ gement, dans le cadre des certifications

«

Si on veut être respectée comme un homme, il faut aussi pouvoir s’adapter à la situation.

»

ISO (9001, 14001 et 45001) et VCA, et ce, pour le BCCA (Belgian Construc­ tion Certification Association asbl). Elle gère également le développement du label « Construction Quality », en colla­ boration avec la Confédération.

Fonction chez Eloy

En 2019, elle entre chez Eloy comme responsable QSE (qualité-sécuritéenvironnement). L’entreprise, située à Sprimont, est spécialisée dans l’aména­ gement d’infrastructures, l’assainisse­ ment et la construction de bâtiments, les solutions en traitement des eaux, les bétons prêts à l’emploi et la promotion immobilière. Elle emploie environ 520 travailleurs. « Ma fonction consiste à coordonner les démarches Qualité, Sécurité et Environnement, ainsi que les personnes qui les animent dans les différentes entités du groupe. L’objectif est double : assurer la transversalité des thématiques mais également entre entités. Je suis amenée à rencon-


Ursula Hallet est responsable QSE au sein du groupe Eloy.

employeur y est pour beaucoup dans la bonne ambiance de travail, qui règne au sein de l’entreprise. « Eloy est une structure familiale et est dirigée par la troisième génération. Elle a la volonté de rester dans ce genre de relations. L’entreprise a des valeurs et la notion de respect en fait partie de manière intrinsèque. Ce respect de l’autre, peu importe le genre, lui tient particulièrement à cœur. Et on le ressent au travers de toute la ligne. » Comme dans certaines sociétés, la notion de quotas hommes/femmes a déjà fait l’objet de discussions chez Eloy. « Et la conclusion qui en a été tirée est qu’on engage une personne pour son savoir, en termes de compétences et de savoir-être plutôt qu’en fonction de se son genre », précise Ursula Hallet.

Évolution des mentalités

trer l’ensemble du personnel, des membres de la direction aux personnes exerçant leur fonction sur le terrain. Actuellement, sur les chantiers et sur les lignes de production, ce sont majoritairement des hommes. Cela étant, depuis quelques mois, nous comptons une opératrice de production et une conductrice de chantier, preuve que les mentalités changent, même si ce changement est extrêmement lent. »

Expérience

Au quotidien, elle ne rencontre aucune difficulté majeure dans l’exer­ cice de ses fonctions. Elle nous parle de son expérience. « Dans les bureaux, chez

Eloy, la répartition hommes-femmes, c’est quasiment du 50-50. Quand je vais sur chantier, je ne rencontre pas de problème particulier et je trouve même que le milieu évolue. Evidemment, il faut savoir s’imposer et ne pas avoir peur de quelques blagues grivoises. Il faut aussi venir dans une tenue adaptée, pas en pantalon blanc, hauts talons et donner l’impression de sortir de chez la coiffeuse. Si on veut être respectée comme un homme, il faut aussi pouvoir s’adapter à la situation. Je sais où je mets les pieds », indique-t-elle.

Respect

El l e s o u l i g n e a u s s i q u e s o n

De manière générale, depuis toutes ces années passées à fréquenter le sec­ teur de la construction, elle constate une évolution majeure des mentalités. « Dans les années 80 ou 90, je ne suis pas sûre qu’on aurait assisté à la reprise d’une entreprise familiale par une « fille de ». À notre époque, cela se produit de plus en plus, tous secteurs confondus, et donc aussi dans celui de la construction. On constate de plus en plus l’émancipation des femmes qui occupent désormais des fonctions dirigeantes. Ne dit-on pas qu’une femme est mieux organisée, carrée et structurée ? Oui, même si c’est un peu cliché d’affirmer cela. C’est un peu comme la notion de force physique. On dit que certaines tâches ne peuvent pas être effectuées par des femmes. Mais c’est aussi valable pour les hommes. Tous n’ont pas la même force ! ». Quant à la pénurie de main-d’œuvre, elle ne pense pas que la gent féminine pourrait résoudre le problème. « Être ouvrier, dans des conditions parfois difficiles, n’est pas un métier évident. C’est une passion qui se transmet parfois de génération en génération. Or de nos jours, un jeune préfère rester scotché sur son écran. C’est une question sociétale, pas de genres », conclut la responsable QSE.

avril 2022 • Construction 25


PROFIL OUVRIÈRE

« La construction devrait mieux mettre en évidence le caractère passionnant de la profession » Commencer son premier emploi en tant qu’ouvrier de la construction, passé la cinquantaine, est rare. Et pour une femme, c’est encore plus rare. Pourtant, Ingrid Deklerck a franchi le pas. Un entretien en duo avec Ingrid et Généreux Oushoorn, le manager d’AKSIS qui l’a recrutée.

E

n réalité, cette introduction sous-estime l’intérêt de cette histoire. Ingrid vient d’un emp­ loi dans le secteur des soins de santé. Ainsi, en deux temps trois mouvements, elle est passée du secteur le plus fémi­ nin au plus masculin de l’économie. Pourquoi faites-vous cela ? « J’ai toujours aimé faire des petits boulots. J’aidais mon père et j’aimais travailler dehors. À mon époque, l’enseignement donnait trop peu l’opportunité aux filles de découvrir un métier technique. L’école ne m’a jamais motivée à ce sujet. Il n’était pas accepté qu’une fille puisse avoir de tels intérêts. C’est dommage, car les gens devraient faire ce qu’ils aiment », explique Ingrid. Ce qui n’était plus le cas après douze ans dans les soins de santé… À 52 ans, Ingrid a donc commencé à chercher un autre emploi. Et le secteur de la construction a suscité son intérêt. « Mais je n’avais pas de diplôme « construction », et les offres d’emploi dans les entreprises du secteur demandaient toutes une expérience. Je pouvais suivre une formation, mais je trouvais que c’était une perte de temps. J’ai alors trouvé une offre sur Internet chez AKSIS. J’ai postulé et il s’est avéré que le coordinateur de l’atelier était également une femme. J’ai été immédiate26 Construction • avril novembre 2022 2021

ment attirée par l’entreprise. En novembre de l’année dernière, j’ai commencé à y travailler. En attendant, je monte déjà des armoires et je me déplace aussi avec eux pour les installer. »

Enthousiasme

Notre membre AKSIS d’Eke (Flandre orientale) est spécialisé dans la menuiserie intérieure et réalise des projets, allant de la démolition à la création et à l’installation complète de l’intérieur. On pourrait s’attendre à ce que cette entreprise accorde, elle aussi, de l’importance à l’expérience en matière de recrutement. Mais le mana­ ger Généreux Oushoorn s’intéresse aussi à d’autres aspects chez les candidats. « Nous sommes toujours heureux lorsque quelqu’un postule, car cela fait un certain temps que nous avons plus d’offres d’emploi que de candidats. Ingrid est apparue comme très enthousiaste et désireuse d’apprendre. Désormais, ma femme et moi préférons les personnes enthousiastes, même si elles ont peu ou pas d’expérience. Elles peuvent apprendre le métier auprès de nos collègues expérimentés. Nous n’avons donc pas dû réfléchir longtemps avant de donner une chance à Ingrid », indique G ­ énéreux Oushoorn. « Nous

supposions aussi qu’une femme, parmi les hommes, pouvait être un facteur d’apaisement. Qu’elle pouvait faire en sorte que les collègues abordent les choses différemment. Je veux dire par là ; la propreté, l’amabilité envers les clients et le respect mutuel. »

Bien se défendre

S’il y a bien un secteur qui n’a pas l’image qu’il mérite, c’est bien celui de la construction. Ingrid n’y a pas échappé non plus. « Je dois admettre qu’au début, je pensais à des clichés. Je devrais bien me défendre. Mais je n’ai pas eu peur de cela. Dans mon travail dans le domaine des soins de santé, j’ai vu beaucoup de personnes ayant des problèmes : consommation de drogues, alcoolisme, violence conjugale…Je savais comment m’en occuper. Mais chez AKSIS, j’ai découvert que travailler dans la construction n’est pas différent de n’importe quel autre emploi. J’aime le monde de la construction. Au début, mes collègues étaient prudents à mon égard. ‘Vous n’allez quand même pas déposer une plainte pour comportement déplacé comme Bart De Pauw, hé’ ! (ndlr : Bart De Pauw est un producteur de télévision flamand reconnu coupable d’harcèlement envers plusieurs femmes) », indique Ingrid.


On dit souvent que la construction est moins adaptée aux femmes parce que le travail est physiquement exigeant, mais Ingrid a une vision plus claire sur le sujet. « Le secteur des soins de santé est aussi physiquement exigeant, vous savez. Pensez aux personnes que vous devez déplacer et qui ne veulent ou ne peuvent pas coopérer. Il faut tirer son propre poids. Grâce à mon précédent emploi, je sais aussi comment travailler en économisant le dos. Tous les acteurs du secteur de la construction devraient y prêter davantage attention. » Généreux Oushoorn ne dit pas le contraire. « Oui, c’est vrai. J’ai aussi des personnes parmi mes ouvriers masculins qui souffrent de problèmes de dos. Mais nous prenons en compte cet aspect physique. Nous n’envoyons pas Ingrid avec une équipe qui doit effectuer des travaux de démolition lourds. Nous avons différentes équipes avec différentes forces, et nous les déployons de la meilleure manière possible, sans discrimination. » AKSIS a déjà communiqué au sujet d’Ingrid sur les médias sociaux. Les réac­ tions ont été très positives. Mais par­ fois, les clients trouvent tout de même étrange une femme sur chantier. « Je reçois beaucoup de regards. Ils n’y sont pas habitués, ils réagissent de manière atten-

Ingrid a commencé à travailler chez AKSIS, en novembre 2021, après douze ans dans les soins de santé.

«

À mon époque, l’enseignement donnait trop peu l’opportunité aux filles de découvrir un métier technique. Ingrid Deklerck

»

tiste, et parfois ils ont un peu peur. Mais je reçois aussi beaucoup de réactions positives et régulièrement un ‘Félicitations’ ! »

Inconvénients

La présence d’une ouvrière dans l’en­ treprise nécessite une certaine adaptation à laquelle AKSIS doit répondre. Ingrid se change donc temporairement dans l’espace sanitaire des bureaux. L’entre­ prise a déménagé à l’été 2021 et – un peu ironique pour une entreprise active dans la décoration intérieure – ce n’est pas encore tout à fait terminé. « Mais à part cela, je ne vois pas de problèmes pratiques pour l’organisation du travail », précise Généreux Oushoorn. « Je trouve parfois que les longs trajets sont un problème pratique. C’est ce qu’il y a de moins attirant dans le job », enchaîne Ingrid Deklerck. « Effectivement, notre réseau de clients est réparti dans tout le pays. Les déplacements sont compensés par une indemnité kilométrique », poursuit le manager. « …et le papier toilette. Je le prends toujours avec moi, car il y en a rarement sur chantier », précise encore Ingrid. Mais les inconvénients d’un emploi dans la construction ne l’emportent pas sur les avantages, selon Ingrid. « Je le recommande, sans hésiter, aux femmes. Un job dans la construction est une aventure, et c’est ce qui le rend si attrayant. On ne sait jamais ce qui va se passer. Si un problème survient, vous devez le résoudre. C’est ce que j’aime faire. Je suis toujours satisfait lorsque j’ai trouvé une solution. Financièrement, j’ai fait un pas en arrière par rapport à mon précédent emploi. Mais j’ai senti que je devais faire ce que je fais maintenant. Je suis motivée à 200 %.

Travailler de ses mains, réaliser un projet, faire quelque chose à partir de rien, c’est merveilleux. Je trouve que la formation sur le terrain est plus efficace dans ma situation. C’est ainsi que l’on soutient les personnes engagées. »

Attirer des femmes

Le secteur de la construction est tou­ jours à la recherche d’une main-d’œuvre adéquate. Doit-il faire plus d’efforts pour attirer des ouvrières ? « Pour nous, c’est une bonne solution. Le recrutement d’Ingrid ne nous a pas fait de mal. Si une femme sollicite demain pour le même poste, j’oserai certainement l’engager. Mais s’agit-il d’une solution structurelle pour l’ensemble du secteur ? Je ne sais pas. D’une certaine manière, AKSIS est dans le secteur ‘soft’ de la construction. Nous ne sommes par un entrepreneur actif dans le grosœuvre, par exemple », indique Généreux Oushoorn. Pour Ingrid Deklerck, c’est aussi une question de mentalité féminine qui ne doit pas rester figée. « Les femmes devraient penser différemment et être plus ouvertes à un emploi dans le secteur. Mais surtout, le secteur de la construction devrait mieux mettre en évidence le caractère fascinant de la profession, y compris pour les femmes. » « Je suis d’accord avec cela. Un moment, vous travaillez dans un aéroport, ensuite dans un cinéma. Vous rencontrez des gens différents, c’est très varié et stimulant », indique encore Généreux Oushoorn. Et puis ce mot ‘ouvrier’… « La profession de menuisier ne se limite pas à assembler et visser des pièces ensemble. Nos collègues sont en contact quotidien avec nos clients, ils doivent être capables de réagir aux changements de circonstances sur le chantier, de lire des dessins techniques et de les mettre en pratique…Le travail ici est aussi un travail intellectuel ! Ouvrier, concepteur, chef de projet, tout le monde doit réfléchir ensemble, sinon vous n’obtiendrez pas un bon résultat Vous avez besoin de cerveaux dans notre métier Cet aspect est souvent sous-estimé », conclut Généreux Oushoorn.

avril 2022 • Construction 27


PRÉFABRICATION

L

a construction wallonne, y com­ pris le manufacturier, est une filière importante pour la Bel­ gique et la Wallonie. Elle représente 13 % de la valeur ajoutée et 17 % de l’emploi privé total. Elle doit faire face à de nombreux défis : diminution des émissions de CO2, optimisation des matières premières, lutte contre la pénurie de main-d’œuvre, augmenta­ tion des rénovations… Cette rénovation énergétique sera capitale dans les 30 prochaines années. En effet, pour atteindre les objectifs européens d’ici 2050, le taux de réno­ vation doit passer de 1 à 3 % par an. Comment y arriver ? La filière construc­ tion et bois peut largement contri­ buer à rendre les bâtiments économes en énergie. Et l’industrialisation et la numérisation peuvent s’avérer un atout considérable.

Secteur du bois en avance

Même si les chiffres sont interpel­ lants (seules 25 % des entreprises de construction disposent d’une straté­ gie numérique et 9 % seulement esti­ ment être préparées à la « révolution numérique »), le secteur du bois est en avance en matière d’industrialisation et de préfabrication. Et d’après EY (Ernst &Young), la numérisation à grande échelle pourrait contribuer à l’essor de la filière construction et bois et générer des économies de coûts estimées à 12 à 20 % par an en l’espace d’une décennie. Le potentiel est donc bien présent. Et le projet Dig’Easy veut le booster. Il met l’accent sur l’importance de la mise en place de méthodes éco-responsables et durables au sein des entreprises, ainsi que sur les apports de la numérisation pour celles-ci.

Cinq objectifs essentiels

Il vise ainsi à atteindre cinq objectifs essentiels. Le premier est de diminuer la fracture numérique des entreprises manufacturières (fracture d’autant plus présente dans les PME). Le second consiste à encourager l’innovation 28 Construction • avril 2022

Le projet Dig’Easy est lancé Dans le cadre de l’appel à projets Industrie du Futur 2021, le projet Dig’Easy (2022-2023) a été sélectionné avec 3 autres projets. Porté par la CCW dont le consortium est composé d’organismes du secteur du bois et de la construction ; Fedustria, CSTC, Wood.be, Greenwin et Logistics in Wallonia ; il a pour objectif de faciliter la mise en œuvre de la préfabrication en vue de travaux de rénovation, dans le secteur du bois.


Le secteur du bois est en avance en matière d'industrialisation et de préfabrication.

AVEC CE PROJET, LA CCW RENFORCE SON SERVICE AUX MEMBRES La CCW pense que ce projet est structurant tant par le consortium créé par les acteurs de la filière bois et du secteur de la construction, que par le sujet de la préfabrication qui apparait comme une pièce maîtresse de l’échiquier dans les années à venir. En effet, la préfabrication peut constituer une des solutions pour des projets de construction plus rapides, mieux gérés et pouvant combler certains problèmes inhérents aux chantiers.

auprès des entreprises « championnes ». Troisième objectif : encourager des modèles économiques innovants et circulaires (approche écologie indus­ trielle, économie de la fonctionnalité et de la coopération, logistique inversée, éco-conception). Le quatrième vise à faciliter la chaîne de valeur de l’amont jusqu’à l’aval de la chaîne de production (lien conception-préfabrication-main­ tenance-fin de vie). Et enfin, le dernier veut faciliter la traçabilité des produits et matériaux.

Sensibilisation et accompagnement

Concrètement, le projet sera com­ posé d’actions de sensibilisation, d’ac­ compagnement et de réseautage au sein des PME manufacturières, en complé­

Ce projet est également important car il permet de consolider des actions réalisées en 2021, comme le projet Start Kit (guide de fiches sur les technologies, les compétences et aides financières pour les entreprises manufacturières) de la CCW et du CSTC ou encore le projet Step (fiche d’éco-conception) de Wood.be, qui ont pour vocation d’offrir à leurs membres un service dans le cadre de la transformation de leur production. Ce soutien est essentiellement destiné aux petites et moyennes structures, via des pistes de réflexion et des applications déjà mûres dans le cadre de recherches de solutions simples automatisées innovantes ou tout simplement les plus adaptées à leur entreprise. Avec le projet Dig’Easy, la CCW entend bien renforcer ce service afin d’aider au mieux ses membres, dans un contexte où de multiples solutions existent mais nécessitent d’être calibrées en fonction de chaque besoin.

mentarité de l’expertise proposée par le programme Made Different. Ces actions seront notamment calibrées sur base de résultats du Digiscore, outil de référence d’évaluation de maturité numérique des entreprises, afin d’évaluer au mieux leurs besoins. Préparer au maximum les

entreprises manufacturières mènera à des chantiers plus efficaces et neutres en carbone. Cela permettra ainsi de donner une image représentative des travaux de préfabrication, et valorisera le secteur manufacturier auprès des maîtres d’ou­ vrage, encore parfois très frileux.

avril 2022 • Construction 29


SOWALFIN/ECO-TRANSITION

Easy’green,

l’outil qui vous accompagne dans votre transition énergétique Easy’green, un dispositif de la Sowalfin, a été lancé fin 2017 avec pour objectif de faciliter le passage à l’acte des TPE/PME wallonnes dans la réduction de leur empreinte carbone. La CCW soutient ce projet. Quatre ans après son lancement, Construction a fait un premier bilan avec Anne Vereecke, membre du comité de direction de la Sowalfin, et Véronique Léonard, responsable du pôle éco-transition.

L

a Sowalfin, l’outil public wal­ lon de financement des PME, compte 6 pôles : création, crois­ sance, innovation, éco-transition, inter­ national et transmission. « Chaque pôle a sa stratégie et Easy’green fait partie de la stratégie du pôle éco-transition avec comme devise « l’éco-transition des PME : un pari gagnant » », explique Anne Vereecke. « Cette transition s’inscrit dans un contexte de crise énergétique, accentué par la récente guerre en Ukraine ; de changement climatique ; de compétitivité des entreprises dans un cadre réglementaire qui se durcit. Le sujet est complexe et se situe généralement en dehors du cœur du métier des entrepreneurs. Ils n’ont pas le temps, les compétences, les moyens ou ne savent pas comment s’y prendre. La Sowalfin a quatre métiers pour les aider : orienter, sensibiliser, accompagner et financer. C’est dans ce cadre qu’Easy’green a été lancé en 2017, avec l’appui des fonds FEDER et de la Région wallonne. »

Transition énergétique et économie circulaire

Easy’green encourage donc les PME et TPE à effectuer des investissements dans la transition énergétique, la réduc­ tion des gaz fluorés, l’éco-innovation et l’économie circulaire. C’est surtout 30 Construction • avril 2022

les points 1 et 3 qui intéressent nos membres. « Par transition énergétique, nous entendons optimisation de l’efficacité énergétique de l’outil de production et/ou des bâtiments/bureaux ; la production d’énergie à partir de sources d’énergies renouvelables et le stockage et la gestion intelligente de l’énergie. En ce qui concerne l’économie circulaire, nous encourageons les entreprises à optimiser l’usage des ressources matérielles/immatérielles avec la mise en œuvre d’un plan d’action concret dans les domaines suivants : déchets, symbiose industrielle, mutualisation, recyclage, logistique inversée…Nous sommes d’ailleurs partie prenante de la stratégie wallonne « Circular Wallonia ». L’enjeu de la transition

« Le secteur de la construction doit être acteur de ces changements et les encourager au maximum via, notamment, les référents CCW. »

bas carbone est également une formidable opportunité d’innovations technologiques pour nos entreprises. Easy’green vise aussi à soutenir ces innovations. »

Accompagnement

Pour réaliser toutes ces actions, Easy’green travaille avec différents parte­ naires qui sensibilisent et accompagnent les entreprises pour détecter le potentiel bas carbone et réalisent un diagnostic gratuit. Notre confédération wallonne est l’un de ces partenaires et dispose de deux référents bas carbone pour accom­ pagner ses membres dans cette transition énergétique. « En outre, pour pousser plus loin sa démarche, la PME peut recourir à l’expertise privée pour faire réaliser un audit énergétique de ses installations ou de son bâtiment ou encore pour faire analyser la faisabilité technique et économique d’un projet d’économie circulaire. Les prestations de ces auditeurs énergétiques ou experts labellisés en économie circulaire sont financées en partie par la Région, au travers du mécanisme des chèques entreprises », souligne Anne Vereecke. Tous secteurs confondus, 217 dia­ gnostics bas carbone ont été réalisés par des référents dans les PME, dont 106 en 2021, et 26 experts chèques économie circulaire ont été labellisés depuis 2019.


Financement

Easy’green, c’est également du financement pour les investissements. Essentiellement sous la forme d’un prêt subordonné à un taux attractif, avec une possibilité de franchise d’un an pour le remboursement en capital, ce financement peut aller jusque maxi­ mum un million d’euros par projet et trois millions d’encours si la PME déve­ loppe successivement plusieurs projets. « Quel que soit le projet, la procédure se veut simple, flexible, attractive et proche de l’entreprise. Une équipe est présente pour rencontrer l’entreprise et contribuer au montage financier du projet. La libération des fonds est rapide, une fois le bouclage financier attesté. » Quel bilan tirer du financement ? « Depuis le lancement du dispositif Easy’green, on constate un engouement croissant des PME pour ces investissements : 539 dossiers ont été soutenus et 89.928.555 € de financement ont été accordés, dont 29.674.877 € en 2021, soit une augmentation de 33 % par rapport à 2020. On comptabilise déjà près de

6,7 millions d’euros nouvellement accordés en 2022. On retrouve une prépondérance des dossiers énergies renouvelables en nombre mais en montants, ce sont les dossiers en efficacité énergétique qui représentent la part la plus importante. » Dans 47 % des cas, il s’agit de pro­ jets au sein d’une TPE ; 41 % une petite entreprise et 12 % une moyenne entre­ prise. Le secteur de la construction est représenté dans 7 % des cas.

blée couvert par l’économie réalisée, même en tenant compte des prix énergétiques avant leur flambée. » Un deuxième projet concerne la rénovation d’un hôtel. « Lors de la rénovation profonde du bâtiment, Easy’green est intervenu sur l’isolation du toit, des parois (blocs de chanvre), les châssis double vitrage, l’installation de 60 panneaux photovoltaïques et d’une batterie de stockage (70 kWh). Cela a engendré une économie d’environ 80 tonnes de CO2 et un gain d’environ 22.550 € par an, là aussi avant la forte augmentation des prix énergétiques. Aujourd’hui, dans le contexte de prix historiquement élevés que l’on connaît, ces économies sont encore bien plus importantes ! »

Exemples

Conclusion

Véronique Léonard, responsable du pôle éco-transition, évoque quelques dossiers intéressants bouclés. « Lors de la construction d’un nouveau bâtiment industriel, 925 panneaux photovoltaïques, des pompes à chaleur et un éclairage LED ont été installés pour un budget de 3,2 millions d’euros. Il y a eu une économie de 120 tonnes éq. de CO2 et un gain de l’ordre de 49.255 €/an. Un financement Easy’green de 400.000 € sur 10 ans, dont un an de franchise, a été accordé à l’entreprise. Dans ce projet, le remboursement du financement est d’em-

Avec la transition énergétique, les PME sont à l’aube de grands change­ ments dans leur mode de fonction­ nement. « Elles doivent encore, plus aujourd’hui qu’hier, être actrices de l’évolution vers le bas carbone. L’actualité leur ouvre les yeux sur leur dépendance à certaines ressources. Pour la construction, cela représente de superbes opportunités : nouveaux matériaux, matériaux biosourcés, énergies renouvelables…Le secteur doit être acteur de ces changements et les encourager au maximum via, notamment, les référents CCW », conclut Anne Vereecke.

avril 2022 • Construction 31


ENVIRONNEMENT

Le Clean Site System favorise le tri des déchets plastiques sur chantier Le saviez-vous ? Le Clean Site System est un système simple et efficace pour débarrasser vos chantiers des déchets plastiques souples et les trier. Il a été lancé en 2005 par Valipac, l’organisme en charge de la gestion des emballages industriels. Dans une logique d’économie circulaire, la Confédération bruxelloise souhaite que ses membres aient davantage recours à ce système, encore trop méconnu.

V

ous n’allez pas nous dire le contraire. Les déchets sont bien souvent encombrants sur un chantier. Qu’en faire et comment s’en débarrasser ne constituent pas toujours une priorité absolue pour les entre­ preneurs. Pourtant, leur tri est capital pour notre planète. Pour les emballages plastiques souples, il existe un moyen respectueux de l’environnement, très simple et peu coûteux de les trier et les recycler : le Clean Site System. Mais de quoi s’agit-il exactement ? « Ce système permet aux entrepreneurs d’évacuer et de trier leurs déchets plastiques souples, via des sacs de collecte spécifiques, en faisant appel au principe de la logistique retour et en limitant les frais de collecte. Il permet à l’entrepreneur de garder un chantier propre, sûr et de présenter une image positive de son entreprise. Par la même occasion, il contribue à l’économie circulaire », souligne Ingrid ­Bouchez, la responsable communica­ tion de Valipac.

Réseau de 220 négociants

Concrètement, pour se débarras­ ser des déchets, un entrepreneur peut se procurer ces sacs auprès d’un réseau 32 Construction • avril 2022

de 220 négociants en matériaux de construction, partenaires du système et membres de la FEMA, répartis sur toute la Belgique. « Valipac collabore avec les négociants. Ce sont eux qui vendent ces sacs. L’entrepreneur vient donc chercher ses matériaux et achète les sacs en même temps. Il retourne sur chantier, trie les déchets plastiques et une fois ce travail terminé, vient les redéposer gratuitement chez le négociant », indique Ingrid Bouchez. Quel est le coût ? « Les sacs sont vendus par rouleau de cinq à 25 €, soit 5 € pièce pour permettre de supporter les coûts de collecte et de traitement. Ce sont des sacs de 400 litres qui peuvent contenir, en moyenne, 15 kilos de déchets plastiques. Avec ce tri, par sac, on évite ainsi la production de 45 kilos de CO2, soit 12 kilomètres parcourus en voiture. »

Autorisés ou non

Attention, tous les déchets dits « plastiques » ne sont pas admis dans le Clean Site System. Sont autorisés : les housses de palettes, les films étirables, les films d’emballages et les sacs en plastique de matériaux. « 80 % des plastiques déclarés sont des films étirables et des housses », pré­ cise la responsable communication. Ne


INTÉRESSÉ ?

CONTACTEZ L’ÉQUIPE DE BUILD CIRCULAR.BRUSSELS ! Ce sujet vous intéresse et vous avez des chantiers sur Bruxelles ? Contactez l’équipe du projet Build Circular.Brussels et planifiez un rendez-vous avec un conseiller-référent. Cette personne vous présentera les différentes formules personnalisées dont vous pouvez bénéficier gratuitement afin d’approfondir vos connaissances et compétences en économie circulaire : tri des déchets sur chantier, réemploi des matériaux dans vos projets de rénovation, réduction de l’impact environnemental de vos activités… (www.buildcircular.brussels – info@buildcircular.brussels). Build Circular.Brussels s’inscrit dans le cadre de la stratégie RENOLUTION de rénovation durable du bâti bruxellois (www.renolution.brussels).

sont pas autorisés et font souvent par­ tie des erreurs de tri les plus fréquentes : la frigolite, les bouteilles PET, les liens de cerclage, le matériel d’isolation et les sacs de ciment. Les films et sacs d’emballages munis de pictogrammes de danger (étiquetage CLP) ne sont pas non plus acceptés.

utilisés pour la fabrication de nouveaux emballages et de nouvelles housses en plastique. Le plastique a donc une seconde vie. C’est le principe de la logistique retour qui favorise l’économie circulaire », explique encore la responsable communication de Valipac.

Recyclage

Chaque année, le secteur de la construction déclare 10.000 tonnes d’emballage plastique à Valipac. « C’est un peu plus de 10 %, car tous secteurs confondus, le chiffre est de 96.000 tonnes. 60 % sont triés à la source et ensuite recyclés. Il y a donc encore un potentiel de 40 % à aller chercher », précise Ingrid Bouchez. Sachez encore le recyclage de ces 10.000 tonnes de films d’emballage en plastique, générées sur les chantiers de construction, permettrait d’éviter la production de 30.000 tonnes de CO2.

Dès qu’ils ont quitté le chantier, via ce système, ces déchets plastiques ont l’opportunité d’être recyclés. « Ils sont envoyés chez le recycleur. Là, ils y sont déchiquetés, broyés, lavés et passent ensuite dans une extrudeuse. Il s’agit d’une machine qui presse les morceaux. Sous l’effet de la chaleur, ces morceaux sont agglomérés en sorte de spaghettis qui deviennent des granulats. Ces granulats sont ensuite

10.000 tonnes

2022

« Le Clean Site System permet à l’entrepreneur de garder un chantier propre, sûr et de présenter une image positive de son entreprise. »

Dans le courant de l’année 2022, Valipac va développer un nouveau projet intéressant pour le secteur : la collecte d’aérosols pour mousses en polyuréthane. « Il s’agirait aussi du principe de la logistique retour. Veolia serait le collecteur et le recycleur. Nous cherchons encore des partenariats et 5 négociants ont déjà donné leur accord », conclut Ingrid Bouchez.

INFO : www.cleansitesystem.be avril 2022 • Construction 33


FÉDÉRATION DES ENTREPRENEURS DE LA PIERRE NATURELLE

Marbriers, soyez vigilants au sujet du marquage CE ! Le SPF contrôle… Suite au règlement ‘Produits de construction’ (RPC), les marbriers et tailleurs de pierre sont tenus de respecter certaines dispositions lors de la mise de leur produit sur le marché : marquage CE, DoP, dossier technique...Le SPF Economie a et va encore mener des contrôles à ce sujet. Problème : ça manque de clarté au sein des entreprises. Mais la Fédération des Entrepreneurs de la Pierre Naturelle et le CSTC ont pris le dossier en main.

L

e marquage CE est en vigueur depuis 1993 dans l’Union euro­ péenne. Il doit être apposé par le fabricant qui déclare par-là que son produit respecte les obligations prévues par le marquage même. Suite à ce mar­ quage, le fabricant devient responsable pour sa circulation dans l’Espace éco­ nomique européen (EEE). Il est accepté dans 33 pays. Dans la construction, il est obliga­ toire pour certains matériaux, depuis le 1er juillet 2013, pour une mise sur le marché européen. En cas d’obliga­ tion, les matériaux doivent aussi être accompagnés d’une déclaration des performances (DoP). Une déclaration des performances est établie pour un produit s’il est placé sur le marché unique et s’il est couvert par une norme harmonisée. Le marbrier qui introduit sur le marché des produits en pierre naturelle doit aussi disposer d’un dossier technique en cohérence avec la déclaration des per­ formances.

200.000 € d’amendes

Dans le secteur de la pierre naturelle, les carrières ont effectué les démarches nécessaires pour se mettre en confor­ mité par rapport à ces normes. Mais quid des professionnels qui travaillent, 34 Construction • avril 2022

fabriquent, placent et commercialisent ces produits ? « Ces normes existent effectivement depuis pas mal d’années, mais manquent clairement de clarté. Dans quel cas et pour quel produit en pierre naturelle un marquage CE, une DoP et un dossier technique sont-ils obligatoires ? C’est très compliqué de s’y retrouver. Problème, l’année dernière, le SPF Economie a mené toute une série de contrôles chez les marbriers et tailleurs de pierre, notamment dans la Province de Liège, pour voir si toutes ces normes européennes étaient bien respectées. Dans mon cas, j’ai reçu un courrier m’avertissant que je risquais de 26 à 200.000 € d’amendes. Vous vous rendez compte du problème pour un secteur qui compte majoritairement des petites entreprises d’une à cinq personnes ? », avertit Jean-Pierre ­Foscaro, marbrier/tailleur de pierre, à Liège (LiègeGranipierre SA).

Sensibiliser les confrères

En tant que membre de la Fédération des Entrepreneurs de la Pierre Naturelle, et par ailleurs trésorier fort impliqué dans l’Association Royale des Maîtres Tailleurs de Pierre et Marbriers de la Province de Liège, il a donc tenu à clari­ fier la situation, avertir tous ses confrères de cette possibilité de contrôles, avec de

Jean-Pierre ­Foscaro est marbrier/tailleur de pierre, à Liège (LiègeGranipierre SA).


lourdes amendes à la clé, et les sensibili­ ser aux démarches à effectuer pour être en ordre. « J’avoue que je suis tombé de ma chaise et je ne comprenais rien, mais absolument rien, à ce que je devais accomplir comme formalités. Et cette menace de lourde amende était très pesante. J’ai donc pris contact avec la Fédération des Entrepreneurs de la Pierre Naturelle au sein de la Confédération. Sabine Piedboeuf m’a indiqué qu’il y avait effectivement des dispositions à prendre. Je l’ai rencontrée, à deux trois reprises, pour clarifier la situation. Elle m’a été d’une aide très précieuse. Suite à toutes ces démarches, le CSTC, en collaboration avec la fédération, a rédigé un article technique pour expliquer les

différents cas et les démarches à effectuer », indique Jean-Pierre Foscaro. La fédé­ ration a d’ailleurs établi une série de documents types à destination de ses membres, afin de faciliter la tâche des entreprises lors de la mise en conformité avec les obligations légales en la matière.

Trois scenarii

Nous n’allons pas rentrer ici dans les détails des normes à respecter. Nous vous renvoyons pour cela à l’article du CSTC. Retenez qu’il existe trois scena­ rii qui prévoient ou non un marquage CE. L’obligation dépend de si vous êtes fabricant et placeur, fabricant et distri­ buteur ou encore acheteur et placeur.

« Ce travail réalisé par le CSTC et la fédération nous permet d’y voir plus clair et je les en remercie. Je conseille d’ailleurs à tous mes confrères de bien lire cette fiche info », souligne encore le marbrier. Néanmoins, malgré ce travail, des normes consacrées aux produits en pierre naturelle restent peu claires, selon notre interlocuteur. « Je vais vous donner l’exemple pour les tablettes de cuisine. Le plan de travail n’est pas repris dans l’obligation de marquage CE. Par contre, la crédence l’est. Pourquoi ? Ce n’est pas très logique. Tout cela ne changera jamais. Le CSTC étudie encore et décortique certains cas pour une meilleure compréhension. »

« Ce travail réalisé

par le CSTC et la fédération nous permet d'y voir plus clair et je les en remercie » Faites-vous aider !

Vous l’aurez compris, à travers ces lignes, notre membre veut attirer l’at­ tention de tous ses confrères au sujet de cette problématique. « Faites-vous aider ! Que ceux qui ne le sont pas s’affilient à une fédération pour recevoir des informations ! Des contrôles ont eu lieu l’année dernière et je sais que de nouveaux vont bientôt être effectués », prévient JeanPierre Foscaro.

INFO : https://www.cstc.be/publications/ dossiers-du-cstc/2021-02.07/ pierrenaturelle@confederationconstruction.be 02/5455759 avril 2022 • Construction 35


CSTC

CSTC-Contact sur la stabilité des constructions en phase de chantier Le “CSTC-Contact” du Centre scientifique et technique de la construction fait peau neuve cette année. Le magazine opte désormais pour une approche par groupes de professions ou ‘clusters’. Vous recevrez dorénavant deux ou trois éditions par an au lieu de six et leur contenu sera chaque fois ciblé sur les métiers spécifiques du cluster. Tradition oblige, le premier Contact de l’année reste consacré à une thématique bien précise. Cette année, le CSTC a pris pour thème la stabilité des constructions en phase d’exécution.

D

ans sa nouvelle mouture, le “CSTC-Contact” vous par­ lera donc davantage de votre métier à vous, dans l’un des trois clus­ ters suivants : “Enveloppe” (gros œuvre et entreprise générale, toiture, menui­ serie extérieure), “Finitions” (carrelage, parquets, peinture, plafonnage, pierre naturelle, etc.) et “Installations techniques” (HVAC, sanitaire, etc.). Les entrepreneurs généraux, aux activités très variées, continueront à recevoir d’office tous les magazines.

Stabilité en phase d’exécution : évitons les mauvaises surprises !

Comme le rappelle Noël Huy­ brechts, ingénieur-animateur du Comi­ 36 Construction • avril 2022

té technique ‘Gros œuvre et entreprise générale’, la stabilité fait partie des exi­ gences fondamentales de tout ouvrage. Ce qui est abordé dans ce CSTCContact thématique, ce n’est pas le calcul des constructions, mais bien les mesures à prendre par l’entrepreneur pour garantir la stabilité d’un bâti­

ment, aussi bien au cours du chan­ tier que par la suite. L’architecte ou le bureau d’études doivent être con­ sultés pour les travaux touchant à la stabilité de l’ouvrage, notamment en rénovation, mais les mesures liées à l’exécution des travaux sont du ressort de l’entrepreneur, qui doit garantir la


Une illustration extraite du Contact “Stabilité” : la suppression d’un plancher de refend peut rendre une façade instable.

stabilité temporaire des maçonneries et planchers, mais aussi des ouvrages tem­ poraires tels que les étançons.

planchers constituent des appuis indis­ pensables.

Focus sur les petits et moyens chantiers

Voici, dans l’ordre, les sujets abordés : • charges à prendre en compte lors de travaux de rénovation • comment veiller à la sécurité de votre chantier, en particulier lors de travaux de transformation ou de rénovation (étaiement, garde-corps, échafaudages…) : obligations en vigueur et conseils pratiques pour les mettre en œuvre. • recommandations pratiques pour l’exécution des fouilles et tranchées provisoires : comment éviter des effondrements • techniques et points d’attention pour la reprise en sous-œuvre de fonda­ tions existantes par rempiète­ment : une méthode simple et abordable pour approfondir des fondations existantes • précautions à prendre pour les fondations et structures enterrées telles que les caves : éviter le gel, remblayer correctement, veiller au système de rabattement des eaux

L’édition spéciale du CSTC met l’accent sur les petits et moyens bâtiments en phase de construction ou de rénovation. Dans ce dernier cas, même si les travaux n’ont a priori pas d’influence directe sur la stabilité de l’ouvrage, des interventions telles que la mise en œuvre de nouvelles finitions ou le remplacement d’une couverture de toiture vont engendrer de nouvelles charges dont il faut tenir compte. Les charges à considérer durant le chantier sont décrites dans la norme NBN EN 1991-1-6. Elles peuvent parfois être plus importantes pendant les travaux qu’après ceux-ci, alors que tous les élé­ ments de la construction n’ont pas encore atteint leur résistance finale. De plus, la stabilité de certains éléments peut dépendre d’autres éléments pas toujours présents en phase d’exécution. C’est le cas, par exemple, des maçon­ neries de façade pour lesquelles les

Contenu du Contact “Stabilité”

• prescriptions à respecter pour assu­ rer la stabilité lors du montage des maçonneries portantes • évaluer la stabilité d’un gros œuvre existant : quelques indications et directives pratiques permettant de savoir si un ouvrage doit être renforcé • comment pratiquer des ouvertures dans les maçonneries existantes ? La tendance actuelle est à l’épurement des lignes architecturales et à l’agrandissement des espaces. On souhaite supprimer des maçonne­ ries ou créer de grandes ouvertures. Outre une influence directe sur la paroi concernée, cette pratique peut avoir des conséquences néfastes sur la stabilité d’ensemble du bâtiment • percement et renforcement d’un plancher : à quoi faut-il penser ? Points d’attention liés aux planchers : création d’ouvertures, de réserva­ tions… • les nouvelles technologies numériques : elles aussi peuvent aider à limiter les risques liés à la stabilité d’un bâtiment, que ce soit lors de sa conception, de sa mise en œuvre ou même de son exploitation, notam­ ment grâce aux instruments de mesure connectés qui permettent un suivi continu des fissures ou défor­ mations.

VOUS N’AVEZ PAS REÇU CE CSTC-CONTACT THÉMATIQUE ? La version “on line” du magazine reste toujours accessible, quel que soit votre cluster, via le site www.cstc.be.

avril 2022 • Construction 37


Dilatation possible du zinc

(photo : VM Building Solutions)

CSTC

Des compositions sûres pour les toitures chaudes en zinc Plusieurs cas de corrosion de toitures chaudes en zinc, c’est-à-dire sans aération en sousface du zinc, ont été rapportés au CSTC. La corrosion se manifeste au niveau de la sous-face de la couverture, et ce même si elle est protégée par un coating. Une recherche menée sous l’impulsion du Comité technique ‘Couverture’ a montré que le zinc peut s’oxyder quand le coating laisse passer de l’eau. La température et surtout le caractère acide de l’eau influencent grandement ce phénomène. La recherche a également permis de déterminer des compositions permettant de réaliser des toitures chaudes en zinc offrant une sécurité suffisante.

L

’eau peut provenir d’infiltrations dans le complexe toiture, d’une condensation due à la migration de vapeur provenant de l’intérieur du bâtiment ou d’une humidité accumu­ lée dans ou sur les matériaux pendant la phase de construction. 38 Construction • avril 2022

À quoi est due l’acidité ?

Le CSTC a effectué des mesures en laboratoire sur des solutions de macé­ ration issues de composants habituels des complexes de toitures chaudes. Il en ressort que les matériaux à base de bois (OSB, contreplaqué, laine de

bois…) sont les plus acides et que cette acidité augmente avec la température. Les isolants PUR/PIR, les laines miné­ rales et le verre cellulaire ont des pH proches de la neutralité et sont donc sans influence.


COMPOSITION DE TOITURE CHAUDE VALIDÉE PAR ESSAI 1 1 Couverture en zinc munie en sous-face d’un coating de protection

2 3

2 Sous-toiture

4

3 Isolant thermique rigide ne contenant pas de bois

5

4 Pare-vapeur 5 Support

Comment concevoir le complexe toiture ?

Le CSTC avait précédemment recommandé de réserver les toitures chaudes en zinc aux systèmes dispo­ sant d’un certificat de type agrément technique ou similaire. En pratique, seule la composition sur des panneaux de verre cellulaire était donc recom­ mandée en Belgique. Depuis lors, des essais de vieillissement accéléré ont été menés sur d’autres compositions, qui se sont avérées également envisageables à condition de suivre certaines recom­ mandations : • ne pas avoir trop d’éléments à base de bois entre le pare-vapeur et la couverture en zinc. Cette dernière ne peut donc être posée directement sur des panneaux de type OSB ou contreplaqué, mais doit être fixée dans le support au travers de l’isolant et du pare-vapeur. Des panneaux à base de bois peuvent être placés sous le pare-vapeur • choisir le bon pare-vapeur pour évi­ ter que les fixations mécaniques ne détériorent ses performances. Un pare-vapeur bitumineux armé d’un voile de polyester est le plus indiqué. Toutefois, comme elles sont perfo­ rées par les fixations mécaniques, ces compositions ne conviennent pas aux bâtiments à climat intérieur très humide tels que les piscines • prévoir des pattes de fixation à entre­ toise rigide ou des pattes munies

d’une plaquette de répartition et de préférence isolantes • choisir un isolant sur lequel les équipes peuvent circuler. Le poly­ uréthanne (PUR), le polyisocya­ nurate (PIR) et les laines minérales habituellement utilisés dans les toi­ tures plates conviennent bien, tout comme le verre cellulaire; de plus, ce dernier ne nécessite pas de fixations traversantes, un must pour les bâti­ ments très humides • prévoir une sous-toiture entre l’iso­ lant et la couverture. Elle évitera de trop humidifier le complexe lors de la construction de la toiture et en cas de fuite accidentelle. Elle doit aussi servir de signal d’alarme au cas où des fuites se produiraient. Contraire­ ment aux habitudes, la sous-toiture se positionne ici derrière la gouttière. De cette façon, les fuites éventuelles dans la couverture devraient se mar­ quer par des écoulements visibles le long de la façade. Un entretien et une vérification annuelle de la toiture restent impor­ tants pour déceler rapidement une éventuelle infiltration.

Recommandations pour l’exécution

à long terme. Les bandes de zinc au droit des émergences comme les che­ minées ou fenêtres de toiture doivent pouvoir se dilater librement (voir notre photo à la page précédente). Les compositions testées par le CSTC sont les plus courantes mais pas les seules. D’autres pourront être testées dans le futur, avec les nouveaux maté­ riaux qui apparaîtront sur le marché.

RÉFÉRENCES Compilation libre d’un article paru dans “Les Dossiers du CSTC” 2022/2.3 et signé par L. Lassoie, coordinateur éditorial et coordinateur adjoint des Comités techniques du CSTC. Seul ce texte original peut être cité en référence.

PLUS D’INFO ? La NIT 266 sera prochainement adaptée pour tenir compte des résultats de cette recherche. Restez informé de cette mise à jour en vous inscrivant à notre newsletter via ce code QR.

• Limiter l’humidité accumulée dans les matériaux pendant la construc­ tion. L’isolation doit être protégée de la pluie. • Attention aux détails : ce sont eux qui garantiront l’étanchéité parfaite avril 2022 • Construction 39


PROJET

Le chantier Goujons, l’un des maillons du redéploiement de la zone « Canal-Midi » À Bruxelles, la zone « Canal-Midi » est en plein redéploiement. citydev.brussels, l’organisme public qui a pour mission de proposer des solutions immobilières d’accueil pour les entreprises et des logements acquisitifs accessibles à tous, y a lancé plusieurs projets. Le dénommé « CityGate 1 - Goujons » est un des projets du programme CityGate. Notre membre Les Entreprises Louis De Waele a remporté le marché et y construit 35 appartements et un centre social et de santé intégré (CSSI).

C

ityGate est un programme global complet qui vise Beliris s’occuperont de ce réaménagement, selon le Plan par­ ticulier d’affectation du sol (PPAS) pour Biestebroeck. à redynamiser la partie sud-ouest de Cureghem, à Anderlecht. Il prévoit de donner un autre visage à Plaine désaffectée ce quartier de la capitale qui se situe à quelques encablures Les premiers coups de pelle du chantier ont été donnés en du canal, du Boulevard Industriel et de la gare du Midi. Il février 2021, il y a environ un an. « L’endroit était une vaste se décline en trois projets : CityGate I, CityGate II et City­ Gate III, chacun ayant sa propre identité. Au total, avec City­ plaine désaffectée et nous avons dû procéder à la démolition d’un Gate, citydev.brussels vise le redéploiement de 130.000 m². ancien bâtiment avant d’entamer la construction », explique Notre membre réalise donc un des premiers projets Laurent Klopfert, le gestionnaire de chantier. « Ce quartier du quartier (ndlr : après CityGate I Kuborn) : CityGate I n’est pas inconnu pour nous. En effet, nous sommes aussi actuellement occupés, en société momentanée avec Franki, à rénover ­Goujons. Le bâtiment comprendra un parking souterrain, un une tour de logements sociaux qui se situe juste à l’arrière de ce centre social et de santé intégré, au rez-de-chaussée, et quatre chantier. Il s’agit de la tour des Goujons, datant des années 60, étages de logements ; des appartements comprenant deux, et qui appartient au Foyer anderlechtois. Avec trois ou quatre chambres. Solidarimmo est le tous les projets de rénovation et de construction maître d’ouvrage du centre social et de santé « L’endroit était neuve qui existent aussi le long du Boulevard intégré et citydev.brussels celui de la partie Industriel et du canal, on sent une réelle volonlogements. L’architecte est BAEB Bureau une vaste plaine té des autorités bruxelloises de redynamiser ces d'Architectes Emmanuel Bouffioux. Le pro­ désaffectée et nous quartiers jet a été remis en marché de promotion de de la capitale ». avons dû procéder à travaux via Immo Louis De Waele. Le terrain du projet Goujons se situe auLe site, qui occupe une surface de dessus de l’ancien tracé de la Senne. Autant la démolition d’un 1.500 m² au sol, sera édifié aux abords des dire que le niveau de la nappe phréatique n’y ancien bâtiment rues Prévinaire et des Goujons. À terme, la est pas profond. « Nous avons dû rabattre la avant d’entamer place des Goujons, qui le borde, sera aussi nappe phréatique en pompant l’eau en continu. Nous avons utilisé la technique des pieux réaménagée dans le but de favoriser la mobi­ la construction. » lité douce dans le quartier. citydev.brussels et sécants pour limiter le tassement des terrains Laurent Klopfert 40 Construction • avril 2022


Juste derrière ce projet, notre membre, en société momentanée avec Franki, est occupé à rénover la tour des Goujons, datant des années 60.

avoisinants, étant donné surtout la présence toute proche d’une voie de chemin de fer. La Région de Bruxelles-Capitale encourage à récupérer et réutiliser cette eau, notamment pour le nettoyage des quartiers réalisé par les agents communaux. Malheureusement, elle était tellement polluée que cela n’a pas été possible sur ce projet », explique le gestionnaire de chantier.

Le bâtiment comprendra un parking souterrain, un centre social et de santé intégré, au rez-de-chaussée, et quatre étages de logements ; des appartements comprenant deux, trois ou quatre chambres.

Fer à cheval

L’une des particularités de l’immeuble, toujours en construction, est sa forme de fer à cheval. « C’est effectivement peu courant et grâce à cette conception, nous allons pouvoir aménager un îlot intérieur qui favorisera la tranquillité et l’intimité des habitants, en évitant les nuisances dues à la proximité du chemin de fer. Malgré ce bâtiment incurvé, nous n'avons pas dû utiliser la technique des voiles courbes. Nous sommes sur une structure en béton classique : poutres, hourdis et prédalles. Nous assemblons des murs en silico-calcaire, de façon courbe, avec des blocs de petites dimensions. Le géomètre intervient souvent pour nous aider à implanter le bâtiment correctement, sa forme non orthogonale ne facilitant pas l’implantation sur base des axes. » Notre membre tient aussi à souligner deux autres particu­ larités de ce projet Goujons. « Il y aura énormément de balcons assez larges qui s’alignent parfaitement dans la courbe du bâtiment. Les façades seront conçues avec du bardage métallique. Au rez-de-chaussée, le métal sera perforé. Cela donne un aspect très moderne au projet. C’est moins courant que d’autres matériaux de façade, comme le crépi sur isolant. C’est plus cher également, mais c’est une spécificité des marchés publics de favoriser la qualité architecturale », indique Laurent Klopfert.

Serres sur le toit

Le bâtiment est passif et sera équipé de panneaux photo­ voltaïques sur le toit. De par son isolation performante, il ne nécessite que de faibles besoins en énergie, ce qui lui permet notamment de ne pas être alimenté au gaz pour ses besoins de chauffage. Il est chauffé via l’électricité.

L’objet social est important dans les projets de citydev. brussels. Ici, sur la moitié de la toiture qui sera accessible aux résidants, des serres fermées seront construites. « Les habitants auront la possibilité d’y aménager des potagers et de faire de la culture. La première année, ils seront accompagnés par une entreprise spécialisée. Les gens pourront donc tirer un réel profit de ce type d’aménagements. » Lors de notre visite, mi-février, le chantier en était tou­ jours au stade du gros-œuvre, au premier étage. Le projet sera normalement terminé fin 2022. Les premiers résidants occu­ peront donc les lieux, courant de l’année 2023.

Second souffle

À l’avenir, CityGate II visera le réaménagement de l’an­ cienne usine pharmaceutique Vesdre Continental, le long du Boulevard Industriel, et CityGate III le site de l’ancienne usine Leonidas, le long de la rue Prévinaire. Grâce à tous ces projets ; combinant logements conventionnés, loge­ ments sociaux, ateliers de production, commerces, école, divers équipements publics et espaces verts ; c’est une zone très importante de la capitale qui va connaître un second souffle.

avril 2022 • Construction 41

© BAEB Bureau d'Architectes Emmanuel Bouffioux

L'une des particularités de l'immeuble, toujours en construction, est sa forme de fer à cheval.


RÉDUCTIONS AUX MEMBRES AVRIL

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42 Construction • avril 2022


Organiser le temps de travail 3ème edition Pour adapter le temps de travail en fonction des conditions souvent variables des chantiers, de nombreuses possibilités existent qui sont toutefois mal connues et, de ce fait, trop peu utilisées par les entreprises de construction. Les règles relatives à l’organisation du temps de travail ont évolué à plusieurs reprises. Dès lors, pour répondre au mieux à ses besoins, l’entrepreneur dispose de différentes possibilités. Plusieurs régimes de travail permettent d’ailleurs d’atteindre le même résultat. Cependant, tous ces régimes ne sont pas traités de manière identique sur le plan fiscal. En outre, la réduction des charges salariales a également une incidence. Afin de pouvoir décider en toute connaissance, il est essentiel pour l’entrepreneur de disposer d’un instrument pratique présentant l’ensemble des possibilités. Ces dernières font d’ailleurs l’objet d’un grand tableau de synthèse au format A3. Ce tableau vous présente les principales caractéristiques des différents régimes de travail et intègre également leurs aspects fiscaux. C’est pourquoi une nouvelle édition de la brochure ‘’Organiser le temps de travail’’ a été réalisée. Elle se veut très concrète. Ainsi, des tableaux de synthèse et de nombreux exemples permettent d’y voir clair rapidement. Différentes fiches pratiques complètent ces informations et des annexes fournissent des explications plus détaillées sur certains aspects plus techniques. Enfin, une mise à jour au format pdf reprenant les dernières nouveautés sera également envoyée par mail.

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avril 2022 • Construction 43


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MARCHÉ DE LA CONSTRUCTION

Wienerberger joue la carte de la durabilité et de la circularité Aujourd’hui, le secteur de la construction est confronté à de nombreux défis en matière de durabilité et de circularité. Et il peut compter sur Wienerberger pour les relever. En effet, le producteur de briques, produits céramiques, comme tuiles en terre cuite, pavés en terre cuite et blocs pour murs intérieurs, mise sur une large palette d’initiatives afin d’être à la hauteur en matière de durabilité et circularité. Le fabricant produit en cycles fermés, encourage l’utilisation circulaire des matériaux, à partir de la récupération et du recyclage, et limite les émissions de CO2. La mise en service d’une nouvelle ligne de production neutre en CO2 (voir notre édition de mars, p. 45), sur le site de Kortemark, constitue le point d’orgue provisoire de cette transition.

INFO : www.wienerberger.be

Renson développe ses activités en Australie

Avec l’acquisition d’Issey Sun Chade Systems, à Perth, Renson démarrera en 2022 un nouveau site de production pour la fabrication de protections solaires Fixscreen résistant au vent, en Australie. Après avoir récemment ouvert des sites de production aux EtatsUnis et en Chine, l’entreprise familiale belge franchit

ainsi une nouvelle étape sur la voie de ses ambitions sur la scène internationale de la protection solaire, de la ventilation et l’outdoor living. « Cela fait un moment déjà que les délais de livraison des stores, qui arrivent de Belgique en bateau, ne sont plus viables », explique Paul Renson (CEO Renson). « C’est également la raison pour laquelle nous avons déjà commencé à produire localement aussi aux Etats-Unis et en Chine. C’est à présent au tour de l’Australie, une région où nous entrevoyons également un fort potentiel de croissance dans le domaine de la protection solaire ».

INFO : www.renson.eu

Traxxeo investit et poursuit sa croissance Traxxeo, PME spécialisée dans le développement de solutions logicielles pour le secteur de la construction, poursuit sa croissance. En effet, les solutions connectées et collaboratives, proposées aux clients, ont connu un engouement sans précédent ces deux dernières années. Et Traxxeo ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Elle annonce un renforcement de ses capacités financières de 3 millions d’euros, grâce au soutien de ses partenaires (Starleads, famille le Hodey, BW Invest, Sofinex, Novalia, ING, Greenwin). Les logiciels de Traxxeo font le lien entre le chantier et les bureaux, et connecte les ressources humaines et matérielles afin d’en optimiser les performances, avec des gains de productivité de 5 à 10 % sur le terrain et de 10 à 20 % pour le siège central.

INFO : www.traxxeo.com avril 2022 • Construction 45


MARQUANT

10 stagiaires du Forem fabriquent la plus grande truelle du monde Un fameux exploit vient d’être réalisé par des stagiaires du Forem. En effet, dix d’entre eux (8 hommes et 2 femmes) ont construit la plus grande truelle métallique du monde. Avec ses 3,5 m de longueur et 290 kilos, elle est en passe de figurer au Guinness World Records, qui a déjà accepté le dossier. La truelle métallique wallonne dépasse de 10 cm de longueur et de 15 cm de largeur sa petite sœur française. Les stagiaires ont accepté de relever ce défi pour mettre en lumi­ ère les métiers techniques, dont ceux de la construction (la menu­ iserie, la maçonnerie et aussi la soudure et la peinture industrielle), qui manquent de main-d’œuvre et

Au cours de la période décembre 2021-février 2022, le carnet de commandes des entreprises de construction était rempli pendant 6,1 mois. C’est ce qu’il ressort de l’enquête conjoncturelle de la Banque nationale. Il

3%

46 Construction • avril 2022

faire connaître les formations qui y mènent. Trois centres de formation du Forem se sont associés pour concrétiser le projet : les centres de formation de Nivelles et Tour­ nai et le Centre de compétence Forem Pigments. Les techniques développées pour la création de la truelle font partie intégrante du programme de formation. La truelle sera exposée dans l’entité de Rumes (Hainaut), le « Pays des Maçons ». C’est d’ailleurs une association (Gaston l’machon – le Géant rumois) de ce petit village, situé près de Tournai, qui est à l’initiative du projet. La truelle métallique mesure 3,5 m de long et pèse 290 kilos.

s’agit d’une augmentation de 3 % par rapport aux trois mois précédents. La plus forte progression est celle du génie civil, avec une augmentation de 3,2 % et 8,8 mois d’activité assurée. Le carnet de commandes du secteur de la finition contenait 3,8 mois de travail, soit une augmentation de 3 %. À la troisième place, on retrouvait le secteur du gros-œuvre (6,8 mois d’activité, plus 2,1 %). La croissance la plus faible

a été enregistrée chez les installateurs (4,7 mois d’activité, plus 0,5 %). Le carnet de commandes des entreprises de construction est désormais aussi rempli que lors de la période décembre 2019 – février 2020, avant le déclenchement de la crise du coronavirus. Mais il existe des différences entre les sous-secteurs. Le génie civil et la finition ont connu respectivement 6,9 % et 8,5 % d’activité assurée en plus, au cours de la période décembre 2021 – février 2022, par rapport à deux ans auparavant. En revanche, les carnets de commandes des entrepreneurs de gros-œuvre et les installateurs étaient respectivement moins remplis de 2,6 % et 4,7 %.


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