COOLTURE “Y” N°91

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Quoi que tu puisses faire ou rêver de faire, ENTREPRENDS ! L’audace a du génie, de la puissance et de la magie, COMMENCE MAINTENANT ! Goethe

H2O NE RESTEZ PAS LES

“ Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire

- Albert Einstein -

UNE

LE MONDE

L'humanité suspendue au sort de l'eau...

À travers la fascinante histoire de l’eau, Giulio Boccaletti, physicien climatologue, révèle comment l’or bleu a façonné nos civilisations. On découvre comment l’irrigation a influencé les structures sociales, pourquoi la sécurisation des ressources en eau et la construction des infrastructures hydrauliques ont donné naissance aux premiers cadres juridiques et à nos institutions, comment la propriété des puits, des rivières et des fleuves a jeté les bases de la démocratie. L’eau est aussi, depuis toujours, à l’origine de nombreux conflits.

Dans le contexte actuel de profond changement climatique, une crise de l’or bleu s’annonce. Le défi de l’anthropocène est désormais suspendu au sort de l’eau. En révélant de manière documentée et approfondie les liens inextricables qui lient nos civilisations à l’eau, notre bien commun, Giulio Boccaletti nous livre les clés de notre futur. En voici un avant-goût.

AUSSI, BOUGEZ-VOUS

POUR CHANGER LE MONDE

CHAP 21:

LE GRAND DÉFI PLANÉTAIRE

Un reflet du monde actuel

Au cours du XXe siècle, les pays riches ont restructuré les ressources en eau de la planète pour protéger leurs populations des aléas climatiques et fournir à leurs économies un avantage concurrentiel. Ils ont exploité la puissance de l’eau au rythme de l’industrialisation. Les problèmes liés aux variations climatiques avaient pratiquement disparu de la vie des gens. Jamais l’eau n’avait été aussi disponible, quels que soient le lieu, la période ou la quantité voulue, et toujours avec une qualité adaptée à l’usage. Mais le système climatique terrestre est en train de changer, et il y a de fortes chances pour spectre de ce changement soit le plus menaçant de notre histoire. Il pourrait s’agir du plus grand bouleversement depuis le dernier maximum glaciaire. Le dioxyde de carbone provenant des combustibles fossiles et la transformation de tous les territoires de la planète ont un impact environnemental et climatique bien réel. À mesure que le système climatique se transforme, l’hydrologie de la planète réagit également, obligeant les pays à élaborer de nouvelles solutions. Mais le XXe siècle a laissé derrière lui des pays dotés d’infrastructures et d’institutions gouvernementales très différentes, et l’histoire de l’eau a révélé à maintes reprises les points faibles de nos sociétés contemporaines.

Le système climatique offre parfois un aperçu de ce qui pourrait advenir dans nos sociétés. 2010 fut une année d’oscillation australe (El Niño Southern Oscillation ou ENSO) particulièrement forte. Cette année-là, le barrage des Trois Gorges fut mis à l’épreuve des aléas climatiques, en situation réelle.

Les épisodes El Niño débutent souvent au milieu de l’année par un réchauffement généralisé des eaux de surface au centre et a l’est du Pacifique équatorial et par une modification de la circulation atmosphérique tropicale (vent, pression et pluviométrie). Ces eaux chaudes se déplacent d’est en ouest, du Pérou à l’Australie, et inversement d’ouest en est, comme une énorme bascule. El Niño atteint généralement son intensité maximale entre novembre et janvier, puis s’amenuise au cours des six mois suivants. Ce phénomène quasi périodique se

produit tous les deux a sept ans et peut durer jusqu’a dixhuit mois. Lorsqu’ils sont d’intensité forte et modérée, les épisodes entraînent le réchauffement de la température moyenne a la surface du globe.

Dans le cycle ENSO, à l’inverse d’El Niño, La Niña (épisodes froids) se traduit par un refroidissement a grande échelle des eaux de surface dans la même région du Pacifique équatorial, associe a une inversion des conditions atmosphériques au-dessus de la région. Dans de nombreuses zones, en particulier entre les tropiques, La Niña produit les variations climatiques opposées a celles associées a El Niño.

Pendant sa phase froide, La Niña provoque un fort gradient de température104, c’est-à-dire un important changement de température à la surface de la mer, du Pérou à l’Australie. Il n’est donc pas surprenant que dans le plus grand océan de la planète, une zone de température inhabituellement basse, de part et d’autre de l’équateur, génère une réaction dans l’atmosphère. Ce phénomène a également de profondes répercussions sur la répartition de l’eau sur la planète.

Pendant un épisode typique de La Niña, les précipitations augmentent en Asie du Sud et dans certaines régions des États-Unis. Ces changements climatiques, interagissant à court terme avec d’autres phénomènes météorologiques, produisent une myriade d’événements exceptionnels et localisés. La Niña, qui s’est avérée particulièrement forte en 2010, fut à l’origine des pluies diluviennes qui ont gonflé les eaux du fleuve Yangzi.

Avis de tempêtes

Le 27 avril 2010, le service météorologie des États-Unis avait prédit que quelque chose allait se produire sur le bassin du Mississippi.

Depuis les tropiques vers les latitudes moyennes, l’humidité atmosphérique ne se déplace pas uniformément. Elle est souvent véhiculée par de longues colonnes d’air de quelques centaines de kilomètres de large, à l’intérieur de systèmes météorologiques qui s’étendent sur des milliers de kilomètres. >>>

À SAVOIR

104 - L’expression gradient de température est largement employée en météorologie. Elle désigne les changements de la température, notamment atmosphérique.

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À SAVOIR

105 - Une rivière atmosphérique est un corridor étroit ou filament d’humidité concentrée dans l’atmosphère.

106. Une situation de blocage en météorologie est un tracé des isohypses de la pression en altitude qui donne une configuration atypique des vents en haute altitude (courant-jet)...

LECTURE À LA UNE : CHANGEZ LE MONDE

21 (SUITE)

Ces « rivières atmosphériques105 » sont très longues, une seule suffit pour transporter dans le ciel autant d’eau que l’Amazone. À la fin du printemps 2010, les météorologues ont vu l’une de ces rivières atmosphériques se frayer un chemin dans le bassin de la rivière Cumberland, dans le Tennessee, un affluent de l’Ohio. Ce panache de vapeur, qui couvrait toute l’Amérique centrale, aspirait de l’eau à la fois dans le Pacifique, à l’ouest, et dans le golfe du Mexique, à l’est. C’était comme si la nature avait décidé de raccorder les océans tropicaux à un tuyau pour en aspirer toute l’eau et la déverser ensuite dans la vallée du Mississippi. Ce phénomène généra d’abord beaucoup d’humidité, ensuite une instabilité climatique, et pour finir des tempêtes.

Le week-end du 1er mai 2010, deux grosses tempêtes ont déversé une quantité d’eau sans précédent. Pour réguler le débit de la rivière Cumberland, les employés du Corps des ingénieurs de l’armée des États Unis ont eu recours à dix barrages placés à différents endroits de son cours d’eau, dont quatre permettent de juguler les inondations : le barrage de Wolf Creek, le plus grand, qui se trouve sur la Cumberland elle-même, et trois autres qui sont installés sur des affluents. Un peu plus de la moitié du bassin de la rivière est protégée par ce système de contrôle des inondations. Malheureusement, la plupart des pluies torrentielles tombaient dans la partie non contrôlée du bassin. Le 1er mai, une première vague d’orages remplit les rivières et les ruisseaux, et satura les sols. À 19 heures, l’écluse et le barrage de Cheatham, juste en dessous de Nashville, furent submergés.

Le 2 mai, une deuxième vague de pluie tomba. Le 3 mai, les niveaux d’eau des rivières Cumberland et Tennessee ont battu tous les records. Le réservoir du barrage Percie Priest sur la Stones River, un affluent de la Cumberland, était plein, l’eau a dû être libérée pour éviter la rupture.

Mais à cause des crues soudaines dans les bassins fluviaux en aval, vingt-six personnes ont perdu la vie. Ces événements ont causé plus de deux milliards de dollars de dégâts. Mais aussi tragiques soient-ils, ce n’était rien par rapport à ce qui s’est produit quelques mois plus tard en Asie du Sud.

À la fin du printemps, La Niña a généré des températures de surface dans l’océan Indien supérieures à la

moyenne. La même chose s’est produite pour l’eau dans l’atmosphère. Une situation de blocage106 météorologique planait au-dessus de la Russie occidentale et centrale. Les systèmes météorologiques se heurtaient à ces cyclones, stimulant ainsi l’apparition de tempêtes. L’un des flancs de cette zone se trouvait au-dessus du nord du Pakistan, dont le climat était sec depuis le 13 juillet. Dans un ciel sans nuages, le sol s’était réchauffé au point que l’atmosphère est devenue instable. Comme une marmite en ébullition, des panaches d’air ont commencé à s’élever. Le 18 juillet, des vents de basse altitude ont capté l’humidité de la mer d’Arabie pour la répandre sur le sol chaud. Le carburant était prêt pour déclencher des tempêtes. La première s’est formée sur les contreforts de l’Himalaya. Le 19 juillet, il a commencé à pleuvoir et les températures ont chuté. La pluie, augmentant le taux d’humidité, a multiplié le nombre de colonnes d’air chaud ascendantes. »

Pendant ce temps, la mousson indienne a formé une dépression au-dessus du golfe du Bengale et s’est déplacée vers l’intérieur des terres. Le 24 juillet, elle atteignait le Nord du Pakistan, embarquant avec elle encore plus d’humidité dans l’atmosphère. L’anticyclone stationnaire situé au centre de la Russie avait généré des « ondulations déviées107 » vers le Pakistan, tandis que la mousson y drainait de l’eau venant à la fois de l’est et de l’ouest. Le 27 juillet, toute cette masse d’eau est tombée sur la tête de la population pakistanaise. Les conséquences furent catastrophiques.

Seuls deux réservoirs — ceux des barrages de Tarbela et Mangla — étaient en mesure de contenir les crues des principaux affluents de l’Indus. Le reste n’avait pas été aménagé contre les inondations. Les rivières Kaboul et Swat sont sorties de leur lit et des glissements de terrain ont eu lieu dans le nord-ouest du Pakistan ; les boues ont emporté avec elles des centaines de victimes. Un cinquième de la surface du Pakistan fut sous les eaux. De mémoire d’homme, il s’agissait de l’une des pires inondations. Au total, deux mille personnes ont perdu la vie, ce qui semble peu au regard de l’ampleur du phénomène, mais vingt millions se sont retrouvés sans abri, soit plus que le tsunami de 2004 dans l’océan Indien, les tremblements de terre en Haïti et le cyclone Nargis réunis. >>>

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Rappelons néanmoins que le cyclone Nargis qui a frappé la Birmanie le 2 mai 2008 a fait plus de 138.000 victimes, soit cinquante fois plus que le phénomène climatique au Pakistan.

Les événements de 2010 nous ont contraints à réévaluer les attentes en matière de sécurité hydraulique que nous nous étions fixées au XXe siècle. Les événements du Cumberland et de l’Indus ont été désastreux, mais incontestablement, les États-Unis s’en sont mieux sortis grâce à leur puissance économique qui avait su tirer parti des ressources en eau pendant plus d’un siècle. Mais dans de telles situations, la richesse ne fait pas tout. Les habitants du Tennessee ont pu compter sur leurs infrastructures locales, mais aussi sur des institutions qui, dans l’ensemble, étaient à l’écoute de leurs besoins et avaient le souci d’y répondre.

Au cours de la même semaine, quand le Pakistan fut submergé par les inondations, de l’autre côté de l’Himalaya, en Chine, le barrage des Trois Gorges réussit haut la main sa première épreuve. Il a jugulé la crue du fleuve Yangzi, d’une intensité équivalente à celle du Pakistan.

Globalement, les pays riches savent mieux gérer l’eau ; mais la plupart du temps, cette richesse dépend aussi de leur capacité à trouver la bonne manière de gérer l’eau.

Les profondes racines de nos systèmes politiques

L’émergence des droits de propriété et l’essor de l’Étatnation ont jeté les bases de l’économie moderne. Dès lors, nos institutions ont su tisser un maillage planétaire d’indicateurs climatiques.

Au cours de l’été 2010, de basses pressions atmosphériques inédites ont attiré l’eau sur le Pakistan pendant les moussons indiennes créant des ondulations déviées sur l’Asie occidentale. Entre le 25 juillet et le 8 août, une vague de chaleur historique frappa la Russie occidentale108, avec des températures enregistrées à Moscou atteignant 38°C. Au cours des deux premières semaines du mois d’août, les températures caniculaires ont brûlé un million d’hectares de terres agricoles.

Les incendies ne sont pas rares en Russie, mais cette année-là, ils ont été particulièrement ravageurs pour les populations : la chaleur et la pollution atmosphérique qu’ils ont occasionnées étaient telles que 55.000 personnes ont perdu la vie.

Mais c’est sur les denrées alimentaires que la sécheresse a eu le plus d’impact. En 2010, la Russie, qui avait retrouvé une position de leader sur le marché mondial des céréales, gagnait autant en vendant du blé qu’en vendant des armes. Mais la canicule de 2010 a largement affecté ses zones de production céréalière : 17% des surfaces cultivées ont été détruites. Dans la région agricole de la Volga, la plus productive de Russie, la récolte chuta de 70%. Au total, la récolte russe diminua d’un tiers, ce qui conduisit inévitablement à une hausse des prix des céréales. À cause de cette baisse de production céréalière, qui représentait environ un cinquième des exportations mondiales, les prix sur les marchés mondiaux ont été multipliés par deux. À la mi-août, le gouvernement russe libéra certaines réserves et bloqua l’exportation de céréales. L’objectif était de garantir l’approvisionnement intérieur. Mais comme les producteurs et les vendeurs étaient désormais libres d’appliquer les prix qu’ils voulaient, les cours grimpèrent encore

En Chine, entre l’été 2009 et le printemps 2010, en raison de la faible quantité de précipitations dans le nord du pays, seize millions de personnes et onze millions de têtes de bétail ont manqué d’eau potable. Quatre millions d’hectares de terres cultivées ont été touchés à cause de la sécheresse, et au moins un quart d’entre elles n’ont fourni aucun rendement. Certaines rivières ont perdu entre 30 et 80% de leur eau, d’autres se sont complètement asséchées. Malgré quelques inondations localisées, les lacs se sont vidés, les écosystèmes aquatiques ont été détruits et le paysage s’est transformé en désert. La sécheresse qui avait touché la Russie finit par atteindre le nord-est de la Chine. Craignant qu’une catastrophe imminente pour ses réserves alimentaires se produise, le gouvernement chinois décida d’acheter de grandes quantités de blé sur les marchés internationaux. En juillet 2010, le prix de la tonne de blé était à 180 dollars ; en août, il grimpa à 250 dollars, et en février 2011, il atteignit le montant exorbitant de 350 dollars.

À SAVOIR108. La Russie relève les températures depuis 1881.

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Les céréales, en particulier le blé, constituent toujours la part la plus importante de l’alimentation humaine ; plus de 20 % de l’alimentation mondiale dépend de la récolte du blé. La plupart des pays en développement, qui sont de gros importateurs de blé, consomment plus des trois quarts de la production totale exportée, ce qui les rend extrêmement vulnérables aux variations des prix sur les marchés mondiaux. L’intensité de la canicule de 2010 et le poids de la Russie sur les marchés mondiaux ont eu des répercussions considérables sur ces pays, notamment au Moyen-Orient.

Échos de l’Antiquité

À l’automne 2010, la hausse des prix a particulièrement affecté le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. La pression s’est accrue sur les comptes publics, et les États ont mis la main à la poche pour protéger les consommateurs et tenter de maintenir le niveau de vie des ménages. Puis, le 17 décembre 2011, un événement alluma la mèche et toute la région s’est embrasée.

À Sidi Bouzid, en Tunisie, Mohamed Bouazizi, 26 ans, vendeur ambulant de fruits et légumes, avait refusé de payer un pot-de-vin à la police municipale pour avoir l’autorisation de vendre sur le marché de Sidi Bouzid. En représailles, la police confisqua son chariot à légumes. Mais Mohamed, qui n’avait que trois ans lorsque son père Taïeb est mort, était désormais seul pour subvenir aux besoins de sa famille. Privé de marchandises, et accompagné de quelques marchands, Mohamed se rendit auprès des autorités de la ville pour récupérer son matériel. Lorsqu’il arriva devant la mairie, il fut repoussé.

Il décida alors de se rendre au siège du gouvernorat (équivalent de la préfecture), mais les gardes de sécurité l’empêchèrent d’entrer. Après plusieurs vaines tentatives, excédé par l’impossibilité de récupérer son chariot et de faire entendre sa voix, il se dirigea vers une petite échoppe et acheta un bidon d’essence de térébenthine.

Désespéré, il s’aspergea du liquide et craqua une allumette. Des passants tentèrent d’éteindre les flammes, mais il était trop tard. Le lendemain, riverains, marchands et représentants locaux ont défilé dans les rues pour crier leur colère.

Cet événement souleva un mouvement de protestations dans tout le pays. Quatre semaines de manifestations continues, amplifiées par une grève générale, provoquèrent la fuite de Ben Ali vers l’Arabie saoudite le 14 janvier 2011, mettant fin à vingt-trois ans de règne autocratique.

La révolution de Jasmin en Tunisie sera l’élément déclencheur du Printemps arabe. Avec la chute du régime de Ben Ali, les révoltes se sont rapidement propagées vers l’est. Le 25 janvier 2011, la situation était devenue incontrôlable en Égypte. Le pays, gros importateur de blé au monde, consacrait environ 10 % de ses recettes aux importations alimentaires. Plus d’un tiers du revenu par habitant était consacré à l’alimentation. La hausse des prix alimentaires, combinée à des aspirations démocratiques, déclencha des manifestations de rues. Après trente ans de règne absolu, le président égyptien Hosni Moubarak dut démissionner.

Ce fut ensuite le tour de la Lybie, où une révolte armée éclata contre le colonel Mouammar Kadhafi. Les conséquences de la chute du régime de Kadhafi étaient prévisibles. Un espace désertique, celui du Sahara et du Sahel — qui comprend le Niger, une partie du Mali, le sud de l’Algérie, le Burkina Faso, le Tchad et le nord du Nigeria, s’étend au sud et à l’ouest de la Lybie. C’est une région d’Afrique pauvre, dotée d’infrastructures et d’institutions limitées. Ceux qui vivent de l’agriculture se déplacent fréquemment vers les villes à la recherche d’un emploi, ou migrent vers l’Europe de l’Ouest, notamment en France. Dans les années 1980 et 1990, Kadhafi, voulant ressusciter le rêve panafricain, encouragea la main-d’œuvre des pays voisins à venir travailler en Lybie. Il soutint la construction d’un réseau routier et l’aménagement de points de ravitaillement dans le désert afin que les populations du Sahel puissent traverser le Sahara et venir travailler en Libye. À la chute du régime, et avec la montée de l’État islamique, ces infrastructures sont devenues un tremplin vers l’Europe pour les migrants.

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La Chine entre dans la danse

Les problèmes liés à l’eau ne sont pas seulement physiques. Ils résultent de l’interaction entre le système climatique et les institutions développées au fil du temps pour y répondre. Les épisodes de sécheresse ne sont pas les seuls responsables de la flambée des prix des denrées, et les pénuries alimentaires quant à elles ne sont pas le seul facteur d’agitation sociale. Des erreurs ou défaillances politiques sont à déplorer dans les deux cas. Dans ce nouveau millénaire, la mondialisation a créé une scène planétaire complexe, dans laquelle l’hydropolitique109 intervient à une échelle sans précédent.

Le centre de gravité de l’économie s’est déplacé vers l’est, et l’« économie bleue » a suivi le mouvement. La récente primauté dont jouit la Chine en matière d’infrastructures hydrauliques et d’hydroélectricité s’est avérée être un choix stratégique, positionnant le pays comme le modèle dominant de développement économique de ce nouveau millénaire. À l’instar des États-Unis avant elle, la Chine va probablement s’en servir comme instrument de ses relations internationales. Mais contrairement aux États-Unis, jusqu’à présent, elle n’a pas utilisé ses infrastructures à des fins de propagande, elle s’est uniquement concentrée sur la technologie. Cela pourrait bien changer, à mesure que son économie prendra du poids sur l’échiquier mondial. Et les premiers signes de cette transition commencent déjà à se manifester.

L’Afrique est le radar (ou le canari110 ) de la géopolitique à venir. Les entreprises d’État chinoises se sont empressées d’exporter en Afrique leur expérience acquise sur leur territoire en matière de développement d’infrastructures. Entre 2000 et 2017, les prêts de la Chine à l’Afrique se sont élevés à 143 milliards de dollars, dont quinze milliards de dollars par an entre 2010 et 2017, ce qui montre que sa volonté d’investissement s’accélère. Il s’agissait surtout de financer la production d’électricité pour l’extraction minière et les transports, car il fallait acheminer les marchandises vers la Chine, un pays en pleine croissance et avide de matières premières. Ce n’est pas un hasard si les principaux bénéficiaires étaient les deux plus grands châteaux d’eau d’Afrique : l’Angola et l’Éthiopie.

En février 2011, l’annonce du coup d’envoi d’un énorme projet hydroélectrique sur un affluent du Nil Bleu, la rivière Abay, fit la Une de l’Addis Fortune, principal journal anglophone de l’Éthiopie. L’Égypte a toujours menacé de représailles tout pays riverain en amont du fleuve — en particulier l’Éthiopie, où le Nil Bleu prend sa source — qui s’apprêterait à développer des infrastructures de stockage. Mais avec le départ de Moubarak, le 11 février 2011, l’Éthiopie mit en œuvre son programme de développement. La date de cette annonce ne pouvait pas être plus symbolique.

Le barrage de la Renaissance au Benishangul-Gumuz, l’un des dix États régionaux d’Éthiopie, en cours de construction sur le Nil Bleu, serait le plus grand barrage hydroélectrique de l’Afrique avec une puissance installée de six milliards de watts. En 2011, l’investissement dépassait les cinq milliards de dollars, soit un quart du PIB de l’Éthiopie. Et une fois de plus, la Chine était aux manettes.

L’intervention chinoise en Éthiopie est souvent présentée comme un pays en développement qui en aide un autre. De fait, la politique menée par la Chine de Deng Xiaoping — une combinaison d’infrastructures gérées par l’État et d’entreprises orientées vers l’exportation — est celle qui a permis d’endiguer le plus de pauvreté dans l’histoire de l’humanité. Pour de nombreux dirigeants africains, l’aventure chinoise semblait plus pertinente que celle des pays qui s’étaient industrialisés au XIXe siècle. Il n’est donc pas surprenant que Meles Zenawi (1955-2012), encore Premier ministre d’Éthiopie à l’époque, ait sauté sur l’occasion de bénéficier d’un financement chinois pour son gigantesque projet d’aménagement de son réseau fluvial sur le Nil, un facteur déterminant pour son développement économique.

Nous entrons dans une ère hydropolitique, davantage marquée par la forme des institutions qui orientent la politique de l’eau, que par la technologie choisie pour les infrastructures hydrauliques. Et le changement climatique pourrait accélérer cette transition.

À SAVOIR

109. Ensemble de projets, stratégies et tensions qu’implique la gouvernance de l’eau.

110. Au XIXe siècle, alors que l’exploitation des mines de charbon battait son plein, il était fréquent de prendre un canari dans les mines, car l’oiseau est très sensible aux émanations de gaz toxiques. Ainsi, lorsqu’il mourait ou s’évanouissait, les mineurs savaient qu’une explosion ou une intoxication pouvaient être imminentes.

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Conclusion

L’histoire de l’eau ne s’arrête pas là. Mue par une tension, celle d’une société sédentaire redéfinissant sans cesse sa relation avec un milieu aquatique en perpétuel mouvement, elle continuera à évoluer. Depuis les premières peuplades engagées dans une lutte avec l’eau qui coulait des glaciers, et les premiers récits sur le sujet, l’eau a été le pivot de la relation des individus avec leur environnement. Les témoignages de grandes inondations, de paysages transformés par l’eau, de rivières dont la force était l’expression de divinités sont passés à la postérité. Ils ont véhiculé un profond sentiment de vulnérabilité, devenu une caractéristique commune à toutes nos cultures.

Pour y répondre, la plupart des stratégies de gestion de l’eau consistaient — et c’est le cas encore aujourd’hui — à utiliser les techniques disponibles pour remodeler le paysage, perdurant durant des siècles, voire des millénaires. Le Grand Canal en Chine, qui reste le plus long du monde, a été creusé entre le XII e et le XIII e siècle de notre ère. Le long canal de la Cloaca Maxima, intégré au système d’égouts actuel de Rome, date du VI e siècle avant J.-C. Le canal de Lagash, entre le Tigre et l’Euphrate, est toujours en activité après plus de quatre mille ans d’existence. L’eau n’est pas simplement une histoire de progrès technologiques, c’est avant tout celle des institutions politiques.

La naissance de l’État, le développement du commerce, l’adaptation à des milieux difficiles, des institutions politiques héritées d’un lointain passé ou l’émergence de nouvelles formes de gouvernance, l’accumulation de ressources économiques qui a renforcé le rôle des sociétés et de l’action collective… toutes ces évolutions ont eu lieu à mesure que nous apprenions à affronter les inondations, les tempêtes et les sécheresses, à choisir où nous implanter et selon quel mode de vie, et à développer au fil du temps un modèle de société. Nos institutions et nos comportements ont été façonnés par ces phénomènes. Aucune autre condition matérielle n’est aussi inextricablement liée à la nature et au développement de nos institutions politiques, aucune autre intervention sur le territoire n’était aussi prédisposée à tirer profit du pouvoir de l’État et à le renforcer.

Sun Yat-sen rêvait d’un avenir meilleur pour son pays, et son héritage a inspiré les gouvernements suivants, fournissant un support historique aux rêves de modernité de la Chine. Mais Sun Yat-sen ne s’est pas contenté de décrire l’aménagement d’un territoire, il a imaginé un modèle de gouvernance et des institutions adéquates. Il rêvait d’une démocratie constitutionnelle, dans laquelle l’équilibre des pouvoirs protégerait les citoyens de la tyrannie, un État axé sur la res publica, soucieux du bienêtre de ses citoyens, une nation dont la souveraineté constituerait une force.

Le modèle de république de Sun Yat-sen était le fruit de siècles d’arbitrages — parfois violents — pour concilier intérêts individuels et collectifs. Il s’appuyait sur l’exemple américain de l’époque, un système complexe de gouvernement local, étatique et fédéral, soumis à un équilibre des pouvoirs. Ce système est né de la relation entre l’agriculteur individuel et la géographie écrasante de l’Ouest américain, à la croisée de l’industrialisation et de l’aménagement rivières, entre agriculture irriguée et excédent commercial. C’est à partir de son territoire et son hydrographie particulière que l’Amérique a forgé son contrat social. En ce sens, la république de Sun Yat-sen, tout comme les États-Unis, était un État hydraulique.

Le fil conducteur reliant les idées qui nous ont été transmises par Platon et Aristote, Tite-Live et Cicéron, Machiavel et Montesquieu, a permis d’esquisser une architecture constitutionnelle complexe dont l’objectif premier était le bien commun, la res publica. Ce mélange d’autorité institutionnelle et d’autonomisation des citoyens, de droits individuels et de responsabilité collective, trouve l’une de ses applications les plus significatives dans la gestion moderne de l’eau. L’État, principal instrument d’organisation politique de la société, et son principal acteur économique, est devenu le seul protagoniste de la gestion de l’eau.

Quiconque observant le barrage des Trois Gorges pourrait simplement en conclure qu’il s’agit simplement de la meilleure solution technique pour gérer le problème des inondations et pour produire de l’énergie. Mais ce serait regarder par le petit bout de la lorgnette.

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POUR CHANGER LE MONDE !

La relation entre l’eau et la société a montré à travers les âges que la réponse de la société face au pouvoir de l’eau consiste en un mélange indissociable de mesures techniques et institutionnelles.

L’action de la société se reflète principalement dans son contrat social, et non dans l’ingénierie qu’elle applique à son territoire. La recherche de la maîtrise de l’eau ne peut être dissociée des institutions qui la conduisent.

Depuis le début du XXI e siècle, la Chine a déversé plus de béton dans ses rivières que toute autre nation dans l’histoire. Dans sa quête de développement économique, elle s’est acharnée à créer un paysage aquatique artificiel. Cette modernisation pourrait sembler être le reflet d’un État qui investit dans le bien commun de ses citoyens. Mais l’une des grandes illusions de la modernité est de croire qu’un paysage bien aménagé nous émancipe des dangers des variations climatiques. Cette illusion permet de justifier l’entière délégation de toute responsabilité environnementale à l’État. La question est de savoir ce qui se passera quand — et non pas si — cette illusion se brisera.

Nos sociétés n’ont jamais autant valorisé les droits individuels des citoyens et des consommateurs. Le compromis durable entre la protection individuelle et la délégation du pouvoir à l’État est extrêmement fragile. Il est susceptible d’être corrompu, de ne pas répondre aux attentes, ou d’être détourné. Cela se manifeste de manière flagrante lorsque les nations dépassent les limites de leur souveraineté et deviennent des empires, ou qu’elles perdent leur souveraineté. Les États-Unis ont utilisé la technologie qu’ils avaient adoptée sur leur territoire dans le reste du monde, mais ces solutions techniques se sont heurtées à des modèles politiques différents. La gestion de l’eau devenait alors un enjeu économique et politique entre États, un acte de clientélisme en échange de ressources naturelles ou d’allégeance.

Aujourd’hui, la Chine poursuit une stratégie similaire. Ses entreprises d’État proposent une ingénierie chinoise pour réaliser à l’extérieur de son territoire des infrastructures construites par des travailleurs chinois et financées par l’épargne chinoise.

L’évolution du système climatique va mettre à l’épreuve les solutions techniques et institutionnelles de manière inédite. Les fractures qui pourraient apparaître révéleront la capacité d’adaptation de nos sociétés et à quel point elles s’accrochent à leurs modèles politiques. Les catastrophes environnementales, sources de transformation, peuvent aussi bien aboutir à une nouvelle phase d’édification d’une nation qu’à un régime d’oppression. L’État républicain idéal place généralement les ressources collectives au service du bien commun. Mais ce modèle a toujours été fragile et instable et peut toujours être remplacé par un État autoritaire ou un État impérialiste interventionniste.

Les effets du changement climatique ne surgiront pas seulement du lit les rivières ou des plaines inondables, ils se traduiront aussi dans nos institutions. Plus que jamais auparavant, notre société dépend de ses attentes en matière de maîtrise et de gestion des ressources en eau. Dès qu’une société, où qu’elle soit dans le monde, ne pourra pas ou ne voudra pas répondre à ces attentes, les conséquences détermineront l’avenir de chacun sur la planète.

CHAP 21 (FIN)

“

L’impact de l’eau sur la société doit être lu à travers les traces laissées par un cycle continu d’adaptation. ”

LIÈGE, BELGIQUE

Quand le réel dépasse l'imagination 21 juillet 2021.

Les habitants du quartier Angleur à Liège gardent toujours les stigmates des deux jours d'intempéries qui les ont frappés les 14 et 15 juillet 2021.

L'abattement se lit sur les visages. Mais il ne faut pas baisser les bras, bien au contraire, se retrousser les manches pour sauver des souvenirs, nettoyer et jeter en tas sur les trottoirs ce qui faisait les petites habitudes de tous les jours. Toutefois, l'entraide est bien présente, une solidarité indispensable car il faudra du temps, pour une reconstruction tant matérielle que psychologique.

Isa Harsin

un instant un œil

LA UNE : VOYAGE & YOGA

CES LIEUX VOUS ATTENDENT !

8 destinations pour pratiquerle yoga et se relaxer.

Les voyages sont un excellent moyen de découvrir de nouvelles cultures, mais aussi de briser la routine et de déconnecter, loin de l'agitation de la vie quotidienne. C'est pourquoi de plus en plus de personnes consacrent une partie de leur voyage à des pratiques qui les aident à atteindre un certain bien-être et la paix spirituelle qu'elles désirent tant. Le yoga est, sans aucun doute, l'une des meilleures disciplines pour y parvenir.

Coolture Y et Civitatis ont sélectionné les meilleures destinations où pratiquer le yoga dans le monde, au plus grand bonheur des yogis. Alors faites votre choix et bonnes vacances ! ;-)

RISHIKESH,

Rishikesh, (Inde)

> CAPITALE MONDIALE DU YOGA

Rishikesh est connue comme la capitale mondiale du yoga. Pour beaucoup, c'est aussi le berceau de cette pratique. Située au pied de l'Himalaya et bordée par le fleuve le plus sacré d'Inde, les rues de Rishikesh regorgent de centres proposant des cours de hatha et d'ashtanga.

Ses boutiques vendent toutes sortes de matériel de yoga, tout comme les ashrams, des espaces dédiés à la spiritualité et à la méditation.

Aussi, vous apercevrez des gourous sur les deux rives du Gange, célébrant de nombreuses cérémonies spirituelles.

Et la cerise sur le gâteau… Une fois par an a lieu le Festival international de yoga, l'un des événements yogiques les plus importants de la planète.

POUR CHANGER LE MONDE ! VOUS AUSSI, BOUGEZ

Ibiza, (Espagne)

> LE CÔTÉ PLUS SPIRITUEL

Cette île idyllique des Baléares n'est pas seulement connue pour être un lieu dédié à la fête. Ses paysages méditerranéens sont la source d'inspiration parfaite pour des milliers de voyageurs qui cherchent à se connecter avec leur moi intérieur.

Ibiza accueille des centaines de retraites de yoga chaque année, et même si vous souhaitez uniquement assister à quelques cours lors de votre escapade sur l'île, il existe de nombreuses écoles de yoga et de thérapies holistiques pour répondre à vos besoins dans les lieux plus touristiques.

Ubud, (Indonésie)

> LE YOGA SUR L'ÎLE DES DIEUX

Bien que le yoga ne fasse pas partie de la tradition et de la culture balinaises, l'harmonie que les habitants de cette île indonésienne dégagent combinée à la nature, crée une atmosphère zen, idéale pour la pratique de cette discipline.

À Ubud en particulier, il est possible de trouver un lieu tout à fait magique, bien qu'il s'agisse d'une destination très touristique depuis des années. Peutêtre est-ce dû aux cérémonies fascinantes organisées par les habitants, ou les senteurs enivrantes des bâtons d'encens ? Ou au cadre naturel époustouflant des rizières et des volcans ? Quelle que soit la raison, cette ville regorge de studios et d'écoles de yoga où vous pourrez apprendre les meilleures postures pour détendre votre corps et esprit.

Tulum, (Mexique)

> LE PARADIS MEXICAIN PARFAIT POUR SE CONNECTER AVEC SON MOI INTÉRIEUR

Ce paradis tropical entouré de plages magnifiques et d'une atmosphère tranquille est sans aucun doute l'une des meilleures destinations pour le yoga. La ville, située sur la côte est de la péninsule du Yucatan, a toujours été considérée comme un lieu magique où de nombreux visiteurs sont venus y chercher la paix.

Tulum est également connue pour sa préservation de l'environnement et l'importance qu'elle accorde à la durabilité. Dans plusieurs de ses hôtels et écoles, vous pourrez pratiquer différents types de yoga. Ashtanga, hatha, vinyasa...

Comme si cela ne suffisait pas, Tulum possède non seulement de magnifiques plages, mais aussi un grand nombre de ruines mayas parfaites pour découvrir l'histoire et la culture de la région.

IBIZA,

LE KIOSK UNE EXPÉRIENCE INNOVANTE

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AUSSI, BOUGEZ-VOUS

POUR CHANGER LE MONDE !

L'Algarve (Portugal)

> ET SES PAYSAGES ATLANTIQUES

Une autre des meilleures destinations pour le yoga est le Portugal, notamment dans le sud du pays, en Algarve. Cette région est populaire auprès des yogis en raison de ses paysages atlantiques spectaculaires et de son doux climat durant la majeure partie de l'année. C'est également l'un des meilleurs spots de surf d'Europe pour ses vagues mondialement connues. Lagos, Faro, Albufeira, Tavira...

Si vous cherchez une destination qui allie yoga et surf, la côte sud du Portugal est l'endroit parfait pour vous en donner à coeur joie.

Un peu plus au nord, à Cascais, tout près de Lisbonne, il existe également de nombreuses possibilités de participer à des séances de yoga le matin et de se détendre ensuite sur la plage. Dans l'ensemble, ce pays est un endroit idéal pour se détendre et s'entraîner à la pleine conscience..

Koh Samui (Thaïlande)

> LES ÎLES LES PLUS PARADISIAQUES

L'île de Koh Samui est considérée comme l'une des meilleures destinations de yoga au monde. Elle abrite de nombreux espaces de retraite proposant des programmes de yoga et de désintoxication, le tout, face à la mer. Vous pourrez y apprendre différents types de yoga, de méditation, de techniques de respiration, et même profiter de centres d'hydrothérapie et de saunas.

Hawaï (USA)

> AU BEAU MILIEU DES VOLCANS

Hawaï est un lieu plein de spiritualité, avec des volcans imposants, des cascades… En somme, une nature incroyablement diversifiée et un climat agréable toute l'année. Il n'est pas étonnant que ce soit l'une des meilleures destinations de yoga au monde. Un archipel volcanique imprégné de magie où que vous alliez !

Pour ceux qui recherchent quelque chose d'encore plus éloigné, une autre île à ne pas manquer sur cette liste est Ko Pha Ngan, connue pour sa Full Moon Party. Cette île de taille moyenne située dans le golfe de Thaïlande est l'endroit idéal pour combiner des vacances à la plage et des cours de yoga. Elle compte un certain nombre de sites de retraite spirituelle accessibles uniquement par bateau.

ALGARVE

On dit que les tropiques du Pacifique possèdent une énergie spéciale et mystique. C'est pourquoi de nombreux touristes se rendent sur ces îles pour en avoir le cœur net. Peu à peu, des studios et des écoles de yoga ont également vu le jour pour aider les visiteurs à se connecter à l'harmonie qui s'en dégage.

Santa Teresa (Costa Rica)

> DU YOGA À L’ÉTAT PUR !

Grâce à son immense richesse naturelle, et parce qu’il s’agit de la destination par excellence des sports de nature, ce pays d'Amérique centrale est devenu l'endroit idéal pour cette discipline. Il existe de plus en plus de centres de retraite spirituelle et d'écoles de yoga qui s'engagent à emmener les visiteurs loin de toute forme de distraction.

L'une des meilleures destinations du pays est Santa Teresa, à Puntarenas. Cette petite ville bohème regorge de centres de yoga qui proposent des cours pour faire de leurs élèves, de véritables professionnels.

HAWAI

SANTA TERESA

KOH SAMUI

la Maison Ruinart, la nature et la création

- Balency pour COOLTURE -

Dans le cadre du compte à rebours vers ses 300 ans, la Maison Ruinart fait appel au pionnier du land art Nils-Udo afin qu’il réalise une création au cœur du vignoble de Taissy..

Cette parcelle historique est le terrain d’un projet pilote de vitiforesterie qui vise à favoriser la biodiversité. Des corridors écologiques ont été tracés, des haies ont été replantées afin de faire davantage de place à la faune et à la flore locale. L’artiste investit symboliquement cet espace : il se saisit des ceps et des sarments des rangs supprimés, pour créer des HABITATS sculpturaux où les oiseaux, les écureuils, mais aussi les abeilles, les chenilles, les papillons, les coccinelles... sont invités à venir s'installer. La vie dans le vignoble se régénère avec l'aide de ces créations monumentales.

Une exposition à découvrir

RUINART

rue des Crayères – 51100 Reims

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NILS-UDO

LA VIE DU VIGNOBLE AU FIL DES SAISONS

Avec HABITATS, NILS-UDO crée dans le vignoble de Taissy une installation en interaction avec la nature. La météo, l’érosion naturelle, mais surtout la présence souhaitée des animaux et des insectes fait partie intégrante de la création, véritable écosystème artistique. Couronnée de nids de sarments où les oiseaux, les abeilles, les chenilles, les papillons et les coccinelles... sont invités à venir se loger, cette installation est un présent à la nature.

Visible depuis la route qui longe le vignoble, HABITATS engage également un dialogue avec ceux qui traversent le paysage, souvent sans le voir. Dressés au milieu des vignes, ces sculptures faites de bois et de pampre, interrogent les visiteurs sur la richesse de la biodiversité.

LA BIODIVERSITÉ AU CŒUR DE L’ENGAGEMENT DE LA MAISON RUINART

D’une superficie de 40 hectares, le vignoble historique de Taissy, classé premier cru, est labellisé Haute Valeur Environnementale (HVE) et Viticulture Durable en Champagne depuis 2014. Cette parcelle rare par son unité est majoritairement plantée de Chardonnay et Meunier. Elle offre par ailleurs la particularité d’être bordée par la forêt de Montbré, réserve de biodiversité au milieu du vignoble, dont le voisinage favorise le retour des oiseaux prédateurs et des mammifères comme le renard, indispensables à l’écosystème.

LA FAUNE AUXILLIAIRE DE LA VIGNE

Un vignoble vivant est un vignoble peuplé d’insectes, maillons essentiels de la biodiversité. Si la fleur de vigne, hermaphrodite, n’a pas besoin de pollinisateurs, en revanche les abeilles sont nécessaires aux arbres fruitiers plantés alentour, dont les fruits servent d’aliments aux oiseaux qui chassent les parasites.

La vie reprend ! Oiseaux, reptiles, mammifères divers, libellules, demoiselles et papillons, mais aussi grillons, sauterelles, criquets… 60 espèces ont été recensées sur le site de Taissy dont 29 espèces protégées et 18 patrimoniales.

DES MATÉRIAUX EMPRUNTÉS À LA NATURE

Trois HABITATS prendront place à Taissy. NILS-UDO a utilisé pour les construire les ceps et sarments du vignoble. Les troncs de chêne constituant les mâts des sculptures, tout comme ceux des jeunes pins employés pour les branches, ont été trouvés dans les environs immédiats de Taissy lors d’opération d’entretien des forêts champenoises par l’Office National des Forêts.

Fichés dans les troncs à une hauteur de trois mètres et disposés en éventail, les minces conifères forment une ombrelle garnie d’un nid de sarments. Solidement ancrées dans le sol, ces HABITATS ne comportent aucun clou ni aucune fixation métallique.

Portrait NILS UDORUINART © Romain Guittet

“ HABITATS est ma contribution à la décision de la Maison Ruinart d’enrichir la biodiversité du vignoble. J’ai voulu que la création artistique soit un abri pour la faune locale. ”

Domaine La Citadelle

COOLTURE LIFE STYLE

LA MIXOLOGIE

UNE EXPÉRIENCE SENSORIELLE

Jägermeister dévoile Manifest !

S’inspirant de l’élixir original de la marque, Manifest tire son originalité d’une sélection supplémentaire de plantes d’exception et d’une cinquième macération.

À la manière d’un whisky ou d’un cognac, il se savoure avec délectation et modération, et s’adresse à un public averti qui prend le temps d’en goûter chaque saveur. En voici 3 facettes pour une dégustation résolument unique. Hervé Giraud -

EN LONG DRINK

Allongé de 15 cl de Thomas Henry Ginger Ale, Manifest (4 cl) exhale des notes légèrement épicées, s’agrémentant à la perfection d’un zeste de citron vert.

:: À SAVOIR ::

Ce long drink tout de fraîcheur invite au voyage et à l’aventure des sens.

LOLA FROM NOLA

À un mariage délicat avec un cognac Meukow (3 cl), élégant et authentique, des zestes de citron vert et de citron jaune et 1 cl de Mandarine Napoléon apportent une touche de fraîcheur et mettent en avant l’amertume de Manifest (3 cl).

Une pincée de grains de café donne la note finale, promesse d’une dégustation au goût intense.

:: À SAVOIR ::

Le Lola from Nola signe le mix parfait entre audace et tradition.

MANIFEST SOUR

Alliées à 2 cl de jus de citron auxquels s’ajoute un zeste du fruit, les saveurs amères et herbacées de Manifest (6 cl) sont adoucies par quelques gouttes de sirop (1 à 2 cl).

Éventuellement épaissi d’un demiblanc d’œuf, l’onctueux mélange fond dans la bouche, offrant une explosion de saveurs.

:: À SAVOIR ::

>>> Créant la surprise à chaque gorgée, le Manifest Sour révèle toute sa complexité

L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

CÔTÉ VINS

STYLE À DÉGUSTER (AVEC MODÉRATION)

© Domaine La Citadelle

BIO BALTHAZAR ROUGE 2021

Très charmeur à l’apéritif autour d’une assiette de tapas, ce vin s’accordera parfaitement à une belle côte de bœuf, de l’agneau, un canard aux airelles des bois, un foie gras poêlé, des fromages et un dessert tout chocolat. (8,50€)

:: NOTRE AVIS ::

Ce millésime séduit immédiatement par sa fraîcheur, sa belle matière, son onctuosité et son équilibre.

ROBERT DE COURTENAY TOURAINE 2016

Ce vin est un concentré d’élégance, de précision, de puissance et de finesse. Présentée en millésime 2016 cette jolie cuvée est une pure gourmandise. Né sur une parcelle avec des vignes âgées de 60 ans, ce Pinot Noir a profité d’un élevage de 6 mois en fûts. (37€)

:: LA DÉGUSTATION ::

A l’œil la robe est pourpre avec une belle brillance. Le nez révèle des notes de cerise, de griotte. La bouche présente un bel équilibre sur une finale légèrement torréfiée.

BIO BALTHAZAR BLANC 2021

Un très joli Minervois blanc qui s’impose dès la première gorgée par sa belle fraîcheur. (8,50€)

LE P'TIT CAB

Facile, plaisant, fruité et digeste, ce vin d'Anjou est parfait pour un repas entre copains. (9,80€)

DOMAINE CHAVET MENETOU SALON ROUGE

C e menetou-salon rouge possède une robe rubis. Au nez, les arômes de fruits mûrs dominent comme la cerise ou la prune. En bouche, le vin possède une attaque portée sur la souplesse, les tanins se font sentir mais n'agresse en rien le palet. Les fruits sont largement présents. Ce vin possède beaucoup de matière. (15,50€)

:: NOTRE AVIS :: Fraîcheur, finesse et profondeur sont les maîtres mots pour décrire ce vin.

PIERRE MAIZIÈRE

Ce Bourgogne Hautes Côtes de Nuits figure parmi les meilleurs Pinot noir du moment. (12€)

RAFFINERIE TOTAL de GRANDPUITS

Enjeux climatiques et réalité sociale

2 février 2021.

Total prévoit de cesser le raffinage fin 2023 pour devenir "écolocompatible" en se lançant sur le marché des énergies renouvelables avec la mise en place d'une production de biocarburants et de bioplastiques, et l'exploitation de deux centrales solaires photovoltaïques.

Toutefois, l'inquiétude règne chez les salariés car ce "joli" tableau va engendrer des pertes d'emploi y compris chez les soustraitants et créer une situation délicate économiquement pour de nombreuses familles autour du périmètre de la raffinerie...

Isa Harsin

un instant un œil

photographe

CINEMA

CINÉ À LA UNE :

POUR COMPRENDRE

« Reprise en main » : l'histoire d'une expérience unique en France

Fils d’ouvrier, Gilles Perret a travaillé dans les usines de la vallée de l’Arve en Haute Savoie en début de carrière avant de se tourner un peu par hasard, puis par conviction, vers l’audiovisuel et le cinéma. Réalisateur de nombreux films documentaires, la plupart à caractère social et humaniste, il met en avant les gens de peu. L’Histoire sociale est au cœur d’une partie de son œuvre avec des films comme J'veux du soleil ! ou Debout les femmes ! qui génèrent encore et toujours de nombreux débats en salles.

Sorti au cinéma en 2006 et désormais inscrit dans les manuels scolaires d’économie, son premier film, ma mondialisation, se passait déjà dans la vallée de l’Arve, racontant l’histoire des patrons des PME et de la délocalisation de leurs entreprises.

REPRISE EN MAIN est sa première œuvre de fiction. Il y raconte l'histoire de Cédric et ses amis d’enfance, épuisés d’avoir à dépendre de spéculateurs cyniques, qui tentent l’impossible : racheter l’entreprise de mécanique de précision dans laquelle ils travaillent en Haute-Savoie.

Reprise en

POUR CHANGER LE MONDE ! VOUS AUSSI, BOUGEZ

ENTRETIEN AVEC GILLES PERRET

APRÈS VINGT ANS DE DOCUMENTAIRES, VOUS PASSEZ À LA FICTION. POURQUOI CE CHANGEMENT DE REGISTRE : EST-CE PAR PUR DÉSIR DE CINÉMA, OU PAR IMPOSSIBILITÉ DE RACONTER CETTE HISTOIRE AUTREMENT ?

Gilles Perret : Un peu des deux ! Passer à la fiction est devenu de plus en plus évident pour moi. Au fur et à mesure de mes documentaires, mon dispositif s’en rapprochait de plus en plus. Ce passage m’a donc paru assez naturel. Et puis oui, ce sujet aurait été difficile à traiter en documentaire, les personnes interviewées auraient pu se mettre en danger vis-à-vis de leurs clients ou leurs patrons. Alors ce qu’elles auraient pu me confier, j’ai voulu le mettre dans la bouche des acteurs ! C’est un des avantages de la fiction : ça ouvre du possible et ça donne de la liberté. Dans ce cas précis, la fiction pouvait aussi porter un discours optimiste. Alors qu’un documentaire sur les impacts de la finance dans les entreprises, on se serait surtout rapproché du drame (rire)....

C’EST VRAI QU’ON RIT DANS CE FILM. ON PLEURE AUSSI. EST-CE IMPORTANT POUR VOUS DE JOUER SUR CES ÉMOTIONS ?

J’adore ça. C’est aussi le cas dans mes documentaires. Je crois que cette façon de faire permet de rendre digeste des mécanismes qui paraissent complexes ou rebutants au premier abord. Dans Reprise en main, cela permet de mettre de l’humain dans des stratégies financières où tout est fait pour perdre le commun des mortels, ceci afin qu’il ait l’impression de ne plus avoir prise sur quoi que ce soit quant à son devenir.

JUSQUE-LÀ VOUS ÉTIEZ TOUJOURS RESTÉ ÉLOIGNÉ DU MONDE DU CINÉMA...

De par mes origines sociales, je n’étais pas prédestiné à faire du cinéma. J’ai vu mon premier film au cinéma alors que je devais avoir 13 ans et c’était « Le Gendarme et les extra-terrestres » (rire). Mais disons qu’entre mon intérêt pour le cinéma qui s’est nettement révélé depuis (rire) - je fréquente pas mal les salles - et mon expérience en tant que documentariste, j’étais plutôt serein sur le tournage de ce film. Il faut dire que je me suis inspiré de ma propre histoire, de celle de mon père, de celle de mes copains, dans un environnement qui est le mien, tout cela était rassurant.

Le fait d’avoir travaillé au tout début de ma vie professionnelle dans l’usine que l’on voit dans le film (c’est l’usine d’un copain, j’y ai installé des machines, j’ai un diplôme d’ingénieur à la base) ça m’a permis de me sentir à ma place sur le plateau. Et finalement, je crois que le fait d’être assez loin du milieu du cinéma et d’avoir été un cinéphile sur le tard est aussi une chance. Ça libère de toutes références et tout est possible, non ?

ÉTAIT-CE IMPORTANT POUR VOUS DE PRENDRE LE CAS TRÈS LOCAL DU DÉCOLLETAGE POUR PARLER DE LA MONDIALISATION ?

Oui, et c’est je crois ma marque de fabrique. J’ai toujours voulu raconter le monde à travers des particularismes locaux. Et je crois que je ne serais pas capable d’écrire un scénario de fiction sans connaître le lieu, les gens ou la problématique concernés. >>>

Reprise en Mains © Jour2Fête

“ Il y a eu une irresponsabilité dramatique de la part des responsables politiques. Comment a-t-on pu laisser croire aux gens qu’un pays allait pouvoir vivre sans produire ?

C’est ahurissant.. ”

“ On pourrait tout simplement interdire ces Leveraged Buy-Out (LBO), le système décrit dans le film où les fonds d’investissement ne mettent que 10% pour racheter une boîte en laissant cette même boîte emprunter et rembourser les 90% restants... ”

CINÉ À LA UNE :

POUR COMPRENDRE LE MONDE !

ENTRETIEN AVEC LE RÉALISATEUR (SUITE)

>>> Il me faut du réel et un attachement personnel pour raconter des histoires. C’est le cas ici, comme je le disais, mes parents ont travaillé dans ces usines de décolletage, j’y ai travaillé en sortant de mon école d’ingénieur. C’est un milieu bien plus familier pour moi que celui du cinéma ! Au lycée, on était tous prédestinés à être responsables d’atelier dans ces usines-là, mes copains étaient fils de patrons ou fils d’ouvriers, cette histoire d’amitié dans le film, c’est un peu la mienne. Le personnage de Denis existe vraiment par exemple, on a tourné dans son atelier.

RESTEZ-VOUS MALGRÉ TOUT OPTIMISTE SUR L’AVENIR DE CETTE FILIÈRE DANS VOTRE RÉGION ?

C’est justement un des buts du film : montrer qu’il existe en France une industrie performante. Pourtant, ça fait 30 ans qu’on nous fait croire que l’industrie est finie, qu’il n’y a plus d’ouvriers, que les Français sont nuls, tout en modifiant les règles pour que l’industrie puisse partir. Il y a eu une irresponsabilité dramatique de la part des responsables politiques. Comment a-t-on pu laisser croire aux gens qu’un pays allait pouvoir vivre sans produire ? C’est ahurissant. On en paie le prix cher aujourd’hui.

Avec ce film, il s’agissait donc de montrer qu’on est capable de produire et de produire bien. La vallée de l’Arve est une vallée High-Tech avec des gens malins qui vendent des pièces à des constructeurs automobiles américains, chinois ou européens.

Le seul bémol, c’est que la majeure partie des entreprises appartient maintenant à des fonds d’investissements ou à des groupements mêlant banques et industriels. La finance s’est installée partout où il y a de l’argent à ponctionner et, évidemment, c’est d’autant moins qui va dans la poche des travailleurs.

QUELLES PEUVENT ÊTRE LES MARGES DE MANOEUVRE POUR FAIRE FACE À CES SYSTÈMES FINANCIERS ?

GP : Il faut les inventer ! C’est ce qu’on fait dans le film (rire)… On vit dans un monde où on nous fait toujours croire qu’il n’y a pas d’alternative, qu’il n’y a rien d’autre à faire que de baisser la tête. Dans ce film, j’ai voulu montrer des gens qui relèvent la tête justement, qui peuvent être tout aussi malins que les financiers. Ils comprennent que la finance mène la danse alors ils retournent l’outil contre elle en utilisant ses propres armes. Et puis, la marge de manoeuvre elle est politique ! Car on pourrait tout simplement interdire ces Leveraged BuyOut (LBO), le système décrit dans le film où les fonds d’investissement ne mettent que 10% pour racheter une boîte en laissant cette même boîte emprunter et rembourser les 90% restants… Cette méthode a créé beaucoup de dommages depuis 25 ans, avec des sommes folles parties dans les limbes de la finance puisque, lors d’une revente, tout ce qui a été remboursé par une boîte revient au fonds d’investissement. Un système dégueulasse mais légal. Ce film est aussi là pour incriminer le fait qu’on laisse faire ça.

DANS LE FILM, CÉDRIC REJETTE LE DISCOURS POLITIQUE ET SYNDICAL DE SON PÈRE. PENSEZ-VOUS QUE LA JEUNE GÉNÉRATION NE VOIT PLUS LA LUTTE SOCIALE À TRAVERS CES OPTIQUES-LÀ ?

C’est comme ça qu’on nous vend les choses en tout cas. La question politique et la question syndicale sont décrédibilisées et montrées comme ringardes. Mais la conclusion du film suit finalement l’intuition de Cédric de se réapproprier son outil de travail pour que le fruit de son travail soit justement redistribué à ceux qui produisent. Sans le savoir, c’est une mise en œuvre pratique des théories politiques de son père. Reprise en main raconte une filiation politique par l’intuition et la réalité des faits.

Si la chose politique et syndicale sont rendues obsolètes dans l’espace public, le film montre que l’histoire reste pourtant toujours la même. >>>

POUR CHANGER LE MONDE ! VOUS AUSSI, BOUGEZ

ENTRETIEN AVEC GILLES PERRET (SUITE)

Tout comme les questions qui sont posées : Qui produit ? Comment on partage les richesses produites entre les salariés, les propriétaires et éventuellement les financiers qui chapeautent le tout ?

Cependant, Cédric reflète aussi une réalité de la vallée où peu de gens sont syndiqués. Le taux de syndicalisation aujourd’hui y est d’à peine 2%. C’est aussi un territoire conservateur ancré à droite historiquement. Cédric est révélateur de tout ça. La séquence de la pause au sein de l’entreprise est aussi symbolique d’une époque : les ouvriers sont sur leurs smartphones, ils ne se parlent quasiment pas. Avant, la parole politique pouvait circuler autour d’un casse-croûte, aujourd’hui quelque chose s’est cassé à ce niveau-là, l’individualisme est rentré dans l’entreprise. L’autre est devenu un ennemi potentiel là où, avant, il était un camarade de bataille..

L’USINE IDÉALE IMAGINÉ PAR LES TROIS AMIS RELÈVE POURTANT D’UNE VISION TRÈS POLITIQUE...

Ils rêvent d’une société idéale mais lorsqu’ils arrivent à reprendre la boîte à la fin, ils restent malgré tout dans une économie de marché. Pour continuer à avancer ils vont être obligés de s’accommoder des mécanismes de la concurrence rude. La part du volume d’activité de la finance dans une entreprise est de plus en plus importante. Pourtant, je vois beaucoup d’entreprises dans la vallée, même des grosses, qui continuent de refuser le versement de dividendes. Comme si les financiers restaient encore perçus comme des parasites qui prélevaient l’argent des autres. Dans mon documentaire, Ma Mondialisation (2006), je montrais des patrons qui se sentaient plus proches des ouvriers que du monde de la finance, c’est encore valable à quelques endroits aujourd’hui.

LA COMBATIVITÉ JOYEUSE QUE VÉHICULE LE FILM RAPPELLE LA VEINE DES FILMS DE KEN LOACH. ÉTAIT-IL ESSENTIEL POUR VOUS QUE LE SUJET NE PLOMBE PAS LE MORAL ?

Ken Loach est un cinéaste qui compte vraiment pour moi, l’exactitude des thèmes qu’il traite est admirable.

Quant aux films sociaux où tout le monde se suicide à la fin, on en voit déjà beaucoup ! Pour moi, au contraire, il était important qu’une histoire sociale se termine bien, car de belles histoires peuvent exister lorsqu’on se rassemble. Et je voulais le montrer. Avec François Ruffin, on a toujours. été d’accord là-dessus et c’est pour ça qu’on s’est bien trouvé aussi pour faire des films ensemble : c’est par les affects positifs qu’on peut donner envie aux gens de se relever. Il ne faut pas laisser croire que rien n’est possible. Ce sont les dominants qui véhiculent ce discours ! Si avec ce film, seulement 50 spectateurs se disent qu’ils peuvent eux aussi reprendre en main leur boîte, alors je serai heureux. Ce n’est pas par le désespoir qu’on donnera envie aux gens de se bouger.

LE FILM EST PARSEMÉ DE DIALOGUES ET DE RÉUNIONS PARFOIS TRÈS TECHNIQUES SUR LES MONTAGES FINANCIERS, ÉTAIT-CE UN MOYEN POUR VOUS DE SOULIGNER CES PRATIQUES HORS-SOL ?

Ces pratiques existent, elles ne sont malheureusement pas hors sol …C’est plutôt le système qui les permet qui est indécent et que je voulais montrer…. Et pour que ça marche, il fallait être rigoureux et crédible tant pour les décors que pour la culture locale et la question de la finance. Le scénario a même été validé par des financiers suisses ! C’était important qu’ils nous confirment que tout était crédible. Évidemment, on a pris quelques raccourcis mais c’était important que rien ne soit fantasque.

“ La séquence de la pause au sein de l’entreprise est aussi symbolique d’une époque : les ouvriers sont sur leurs smartphones, ils ne se parlent quasiment pas. Avant, la parole politique pouvait circuler autour d’un casse-croûte. ”

Coolture

POUR CHANGER LE MONDE ! VOUS AUSSI, BOUGEZ

ENTRETIEN AVEC LE RÉALISATEUR (FIN)

A l’écriture, nous avons voulu garder cette complexité manifeste dans certains termes utilisés et les anglicismes si fréquemment utilisés par les financiers, tout en gardant l’idée que l’important était de comprendre le sens général. En s’appropriant ce vocabulaire et les codes vestimentaires qui vont avec, les trois amis s’immiscent dans ce milieu qui n’est pas le leur..

MALGRÉ LEUR CAPITALISME FROID, LES DÉFENSEURS DE CE SYSTÈME NE PARAISSENT

PAS TOTALEMENT NOIRS DANS LE FILM. COMME SI VOUS N’AVIEZ PU VOUS EMPÊCHER DE LES... HUMANISER.

Oui, c’est quelque chose que l’on retrouve dans chacun de mes films je crois. J’ai tendance à tendre une perche pour sauver les personnages pour lesquels je ressens une opposition naturelle. Ici, plus que jamais, il fallait éviter le manichéisme caricatural, je voulais que chaque personnage déploie une certaine complexité. J’aime mettre de l’humanité et puis chercher l’inattendu et les contradictions chez chacun. C’est aussi ce que j’ai constaté en faisant mes documentaires, personne n’est d’un bloc.

Et comme j’ai réalisé des documentaires que l’on s’emploie à qualifier de « militants », je ne voulais pas que l’on me reproche des démonstrations pontifiantes ou des dialogues plombants, on a essayé d’être plus subtile que ça à l’écriture…

PENSEZ-VOUS QUE VOTRE CINÉMA SERA À JAMAIS EMPREINT DE VOS PRÉOCCUPATIONS SOCIALES ?

J’espère oui, sinon ce ne seront plus mes films (rire). J’aime surtout que mes films suscitent un débat, qu’ils puissent faire ouvrir les yeux sur certains sujets et, pourquoi pas, faire bouger un peu les choses. C’est précisément ça qui me donne le sentiment d’être utile en tant que cinéaste citoyen.

LA HAUTE-SAVOIE : BERCEAU DU DÉCOLLETAGE FRANÇAIS

Le décolletage naît vers 1715, dans le village de SaintSigismond au-dessus de Cluses, au moment où ClaudeJoseph Ballaloud introduit l’activité horlogère en soustraitance pour les grandes fabriques de Genève.

Les agriculteurs de la vallée, vivement intéressés par un complément d’activité hivernal, se forment alors à ces techniques de mécanique de précision. Rapidement, l’artisanat s’intensifie avant de s’industrialiser dès la fin du 19ème siècle. Puis,l’évolution de l’électricité et l’éclosion de nouvelles industries nécessitant l’utilisation de pièces métalliques (cycles, motocycles, automobiles…) donnent naissance au décolletage. La filière, après avoir servi l’armement durant la guerre, prend son envol durant les années de reconstruction et l’essor des moyens de transport des 30 glorieuses, notamment l’aéronautique. Prélude à la mondialisation, le 20ème siècle marque aussi l’explosion de l’export.

Dans les années 2000, les fonds de pension et fonds d’investissement détiennent environ 40% du chiffre d’affaires de la profession. La logique capitalistique à laquelle ils répondent met fin à l’investissement industriel et vient entacher la compétitivité des entreprises, qui subissent de plein fouet la crise conjoncturelle de 2008.

Depuis, bon nombre d’entreprises a été repris par des directions françaises, utilisant parfois les mêmes méthodes financières discutables que les fonds d’investissements pour reprendre la main.

Ces entreprises restent performantes et compétitives. Pour preuve, l’entreprise qui sert de décors pour « Reprise en main » fournit en pièces de mécanique tous les constructeurs automobiles mondiaux, chinois compris.

“ Si avec ce film, seulement 50 spectateurs se disent qu’ils peuvent eux aussi reprendre en main leur boîte, alors je serai heureux. ”

TÉMOIGNAGE

Ne plus être invisible

Ils sont marin, enseignante, ramasseuse de pommes, pilote d’avion, ingénieur, journaliste, femme de ménage, imprimeur... Ils travaillent pour nous, mais que savonsnous de ce qu’ils font ? Ils ont accepté de raconter leur travail comme vous ne l’avez jamais lu. Et quand vous les croiserez, ils ne seront plus “invisibles”...

LA PALUDIÈRE (EXTRAIT)

“[…] J’aime marcher pieds nus sur les ponts d’argile de ma saline quand l’eau se réchauffe en glissant de bassin en bassin. C’est mon privilège de paludière, dans les marais salants de Guérande.

Imaginons que nous sommes un matin de juin : le sel se concentre peu à peu sous l’action du soleil et d’une petite brise d’est. Il va falloir attendre la fin de l’après-midi pour voir les grains blancs tapisser le fond des derniers bassins où se cristallise le sel et qu’on appelle joliment les « œillets ». Si le vent se maintient, de petites plaques de fleur de sel vont dériver à la surface de l’eau puis se réunir du côté sous le vent pour former une légère croûte teintée de rose que l’on cueillera avant de prendre le gros sel. Pour le moment, je dois ramener sur le bord de la saline la récolte de la veille, qui finit de s’égoutter en petits monticules au bord des «œillets». Il ne faut pas traîner. À chaque voyage, la brouette est chargée de près de 100 kilogrammes de gros sel qu’il faut aller déverser sur le terre-plein de stockage –le trémet – puis qu’il faudra relever à la pelle pour former le mulon.

Tout autour, le dédale des marais s’étend jusqu’à la mer. Une vie foisonnante se cache derrière ce décor de canaux et de talus. Chaque matin, depuis le début du mois, j’ai rendez-vous avec un couple de cygnes qui se rend dans la vasière d’à côté en se dandinant gravement. Monsieur et Madame Cygne vous souhaitent bien le bonjour. Quelques avocettes, très élégantes avec leur bec retroussé, cherchent leur pitance entre les pieds de salicorne, poursuivies par leurs poussins tout gris.

C’est beau, les marais salants, quand le soleil donne et que le «mulon » grandit. Mais ce moment est la récompense d’un

long travail de préparation, qui commence au printemps. Il faut d’abord débarrasser les bassins de chauffe des dépôts vaseux qui se sont accumulés durant l’hiver. On dit qu’on «habille» la saline.

Récolter le sel c’est une affaire entre un paludier et sa saline. C’est une complicité de tous les instants. C’est une histoire intime. Une histoire d’amour. Pourtant, ce métier solitaire est aussi, paradoxalement, un métier solidaire parce qu’un paludier n’est rien sans la collectivité paludière. Avant de commencer sa récolte, chacun a dû collaborer avec ses collègues pour entretenir les vasières communes, les talus, les digues de protection. Et surtout, il a dû faire appel à ses voisins pour reconstruire ou pour rénover son exploitation. […]

[…] Quand approche le soir, les pyramides de sel accrochent les rayons du soleil qui rasent le marais. Alors, je rejoins ma « cabane » installée au bord du trémet, près de mon stock de sel. C’est un toit adossé au talus, avec un mur de planches, une large ouverture vers l’ouest, quelques bancs, une table basse rustique, un hamac, les caisses de légo de mon petit dernier. Face au soleil couchant, je peux regarder ma saline gagnée tranquillement par les rougeurs qui précédent le crépuscule. J’oublie la fatigue, les doutes de l’hiver. C’est le moment de paix. Je vais peut-être entendre les bavardages aigus d’un gorge-bleue entre les cris des sternes qui paradent au-dessus des vasières.”

(découvrez la totalité du témoignage de Aude Bellon dans “Vous faites quoi dans la vie ?” aux éditions de l’Atelier).

VOUS FAITES QUOI DANS LA VIE ?

de Patrice Bride et Pierre Madiot Éditions de l’Atelier - 16€

Le travail comme vous ne l’avez jamais lu.

“ Récolter le sel c’est une affaire entre un paludier et sa saline.

C’est une complicité de tous les instants.

C’est une histoire intime. Une histoire d’amour...”

Aude Bellon, Paludière

© L’ Atelier

JUSTICE POUR LA PLANÈTE ! de de Redon et Javelaud (éditions de l'Atelier - 13,50€)

POUR COMPRENDRE LE MONDE ! DES LIVRES

ENVIRONNEMENT

Les citoyens s'engagent

Dérèglement climatique, pollutions, appropriation des ressources naturelles, destruction de la biodiversité et maltraitance animale... Face aux dangers multiples, de plus en plus de voix s'élèvent pour mieux protéger la planète et permettre à la nature d'être défendue devant la justice.

Ce livre est le récit d'engagements et de mobilisations citoyennes pour l'environnement. Il est aussi un outil à l'usage de celles et ceux souhaitent se saisir du droit pour passer à l'action et interpeller les pouvoirs publics.

INTRODUCTION (EXTRAIT)

Dans la cité, les citoyens font le droit et le droit organise la vie des citoyens. Le droit c’est la règle dont nous décidons entre nous pour établir un vivre-ensemble en cohérence avec des valeurs communes et des projets de société communs. Le droit organise nos relations avec notre environnement. Il a pour mission de créer un espace de sécurité. Or la crise écologique que nous connaissons est source de désordres et de dangers. Il appartient donc au droit de gérer notre relation à la nature pour que nous vivions dans un monde durable : satisfaire nos besoins de manière raisonnable pour que chacun puisse vivre dans la dignité, générations actuelles comme générations futures. Nous avons reçu la Terre en héritage. Ce bien commun, nous avons le devoir de le transmettre. C’est en ce sens, qu’en 2005, notre bloc de constitutionnalité a intégré la Charte de l’environnement voulue par le président Jacques Chirac. Un texte bâti autour de cinq grands principes qui ont pour objectif d’organiser le développement durable de notre société. Ces cinq principes, désormais à valeur constitutionnelle, se sont d’abord affirmés dans le droit international et les citoyens s’en sont emparés dans un second temps.

Ces toutes dernières années, la médiatisation des actions associatives, de la part des militants comme des activistes, a profondément modifié la donne. Les contentieux écologiques se multiplient en France et dans le monde.

par des militants aux pouvoirs publics.

Le droit de l’environnement est un droit né dans la rue et devant les tribunaux : par l’action des citoyens qui ont mené des combats politiques et juridiques. Pancarte politique dans une main, pour défiler dans les rues des grandes villes de France, et recours juridique dans l’autre main, pour saisir le juge de contentieux environnementaux.

Le droit de l’environnement n’est pas un droit d’origine parlementaire : son élaboration s’est faite de manière prétorienne*, c’est-à-dire qu’il est bâti par les juges saisis par les associations citoyennes ; un droit ensuite tempéré par le Parlement agissant en deuxième rideau qui limite malheureusement la portée des avancées jurisprudentielles*.

Charte de l’environnement, article 1er

Notre édifice juridique s’en trouve bousculé. Il revient à la société tout entière de se mobiliser pour défendre le bien commun. Il s’agit d’une responsabilité aussi bien collective qu’individuelle.

Le droit de l’environnement s’est développé ainsi, par l’action de la société civile qui au gré des manifestations et des actions en justice, a poussé l’État à agir. Rien ne s’est réalisé seul. Le droit de l’environnement, de notre environnement, est le fruit d’un rapport de force imposé

En réalité, rien n’est possible en matière de lutte contre le changement climatique et de protection de la biodiversité sans une participation forte des citoyens au débat public : par le vote, bien évidemment et premièrement en démocratie, mais aussi par des manifestations et des actions en justice qui viennent compléter l’engagement dans les enquêtes publiques et sur les réseaux sociaux. Ce lobbyisme sain et citoyen a émergé avec le fait associatif. Il continue de peser grâce à lui. Les associations sont la voix de la nature qui n’en a pas. Nous leur devons beaucoup et nous devons beaucoup aux bénévoles, femmes et hommes, qui depuis le début des années 1970 se sont associés pour faire changer le droit afin de mieux protéger notre planète et tout ce qui y vit – nous inclus.

Sans la participation et sans les associations, rien ne serait possible. La participation n’est pas un droit qui nous est offert. Ce n’est pas une possibilité qui nous est ouverte.

Non, c’est bien plus que cela : c’est un devoir. Il s’agit d’une obligation morale qui nous est faite et d’une obligation juridique que nous avons choisi de nous imposer au sein même de notre Constitution, la loi fondamentale de notre République..”

“ Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé.”

COOLTURE CYBERSÉCURITÉ POUR COMPRENDRE ! LES CONSEILS DE L'EXPERT

CONSEILS - CYBER SÉCURITÉ :

5 raisons de ne pas télécharger des jeux piratés

Par Benoit Grunemwald - Expert en Cyber sécurité chez ESET France

Les jeux sont amusants jusqu'à ce qu'ils soient piratés, et ce n'est qu'un des risques liés au téléchargement de jeux piratés. Quand on voit la croissance des revenus du marché mondial des jeux vidéo et du nombre d'utilisateurs concentrés au même endroit, il y a généralement des gens qui cherchent à en profiter. Voici 5 bonnes raisons de se tenir à l'écart :

Il existe peu de données sur la taille du marché des jeux piratés. Mais nous savons à quel point le marché légitime est important. Le mobile devrait dominer dans les années à venir. On estime qu'il générera 180 milliards de dollars en 2021, soit plus de la moitié (52 %) du total mondial, ce qui laisse supposer que les taux de piratage y sont relativement élevés. Dans sa forme la plus simple, les jeux piratés sont ceux qui ont été « craqués » en contournant la gestion des droits numériques (DRM), une technologie conçue pour protéger les contenus protégés par le droit d'auteur. Ce faisant, ils permettent aux utilisateurs d'accéder aux titres et d'y jouer sans payer leurs développeurs ou distributeurs. Souvent, les titres les plus demandés font l'objet d'un tel traitement dès qu'ils sont disponibles à la vente, mais il arrive aussi que des pirates se procurent et distribuent des copies gratuites avant la date de sortie officielle.

1 - LES MALWARES

Les acteurs de la menace utilisent un jeu populaire et l'attrait d'un contenu gratuit pour encourager les utilisateurs à télécharger des logiciels malveillants. Ils peuvent le faire en partageant des messages sur les médias sociaux, en envoyant des emails de phishings, ou même en optimisant les moteurs de recherche de leurs sites Web ou des torrents P2P. Souvent, les logiciels malveillants ont été conçus pour contourner les filtres de sécurité traditionnels ou pour obliger l'utilisateur à désactiver complètement son logiciel anti-malware. En outre, ils demandent généralement des autorisations excessives pour s'exécuter. Les malwares peuvent également être cachés dans des mods, des fichiers supplémentaires nécessaires pour continuer à jouer.

Propagé principalement par des jeux piratés, ce malware a notamment volé plus d'un million d'adresses électroniques uniques et 26 millions d'identifiants de connexion. Les

autres types de malwares couramment diffusés par les jeux piratés sont les suivants. Les malwares de cryptomining, qui peuvent faire tomber en panne l'appareil de la victime et faire grimper les factures d’énergie. Les enregistreurs de frappe et les voleurs d'informations conçus pour récupérer toutes sortes d'informations personnelles sur les machines et appareils. Les ransomwares, qui vous bloquent l'accès à votre machine et exigent une rémunération.

2 - ADWARE

Les logiciels publicitaires peuvent être une nuisance pour les utilisateurs de PC et de téléphones portables. Des fenêtres pop-up et de nouvelles fenêtres de navigateur inondent la victime d'un torrent de vidéos et de publicités statiques, rendant l'utilisation normale de l'appareil ou du PC de plus en plus difficile. En 2020, 21 applications de jeux ont été expulsées de la boutique Google Play parce qu'elles contenaient des logiciels publicitaires intrusifs.

3 - LE JEU NE FONCTIONNE PAS COMME PRÉVU

Les jeux piratés peuvent sembler être un excellent moyen d'accéder gratuitement à des titres recherchés. Mais la réalité est souvent bien différente. Le jeu peut ne jamais fonctionner correctement sur votre PC, votre console ou votre appareil. Il peut y avoir des bugs ou des problèmes de fonctionnement qui nuisent gravement à ses performances. Il peut être incomplet, ou tout simplement cesser de fonctionner après un certain temps, si ses développeurs effectuent des contrôles continus de l'enregistrement du logiciel. Dans d'autres situations, il peut y avoir des problèmes de compatibilité. Par exemple, si les utilisateurs essaient d'ajouter des logiciels piratés à leur bibliothèque Steam, ils seront identifiés comme des jeux non-Steam et ne pourront pas accéder à toutes les fonctionnalités de la plateforme.

“ Vérifiez les paramètres de sécurité recommandés sur toutes les plateformes de jeu que vous utilisez, comme Steam, Twitch et Discord. ”

ESET

Benoit Grunemwald Expert en Cyber sécurité chez ESET France

POUR CHANGER LE MONDE ! VOUS AUSSI, BOUGEZ

DES LIVRES À ÉCOUTER DANS LES TRANSPORTS OU AILLEURS

4 - UNE INTERDICTION DE LA PLATEFORME DE JEU

Il est également possible que le développeur légitime soit en mesure de retrouver la trace des logiciels piratés sur des appareils et des PC spécifiques et d'établir une liste noire partielle ou permanente des comptes associés. Il s'agit d'un risque particulier pour les plateformes de consoles de jeux comme la Xbox, où les fournisseurs ont été extrêmement proactifs dans ce domaine par le passé.

5 - VOUS ATTIREZ LES FORCES DE L’ORDRE

Enfin, il est important de rappeler que l'utilisation de contenus de jeux piratés est illégale. Vous risquez des amendes, voire une peine de prison, si l'utilisation de logiciels piratés peut être retracée.

PRINCIPAUX CONSEILS POUR ÉVITER LES RISQUES LIÉS AUX JEUX

Le choix le plus évident est d'éviter les sites de torrents et de toujours acheter des jeux vidéo dans les magasins officiels. Vous réduirez ainsi les risques de logiciels malveillants et publicitaires, de mauvaises expériences de jeu et de potentiels problèmes juridiques.

Voici d'autres conseils essentiels pour rester en sécurité. Tout d’abord, exécutez toujours un logiciel anti-malware d'un fournisseur réputé sur tous les PC et appareils. Ne le désactivez jamais.

Ensuite, vérifiez les paramètres de sécurité recommandés sur toutes les plateformes de jeu que vous utilisez, comme Steam, Twitch et Discord. Enfin, ne cliquez jamais sur les liens dans les emails non sollicités. Visitez toujours le site Web légitime du développeur ou la marketplace de référence, comme Apple App Store ou Google Play.

La parole est une arme !

La rhétorique est partout. Dans les discours politiques, les spots publicitaires comme les dîners de famille. Pas un jour ne passe sans que nous ayons à défendre une idée et à nous protéger contre d’éventuelles fourberies. Convaincre est un pouvoir. À nous d’apprendre à le maîtriser. Et de savoir y résister.

LE POUVOIR RHÉTORIQUE

( de Clément Viktorovitch - Ed. Audiolib - 24,45€ )

Un voyage

Ils nous sauveront

Le forestier le plus célèbre du monde nous explique que la forêt peut être notre meilleure alliée pour préserver une planète vivable… mais seulement si nous la laissons faire.

LA PROMESSE DES ARBRES

( de Peter Wohlleben - Ed. Audiolib - 21,95€)

Foisonnant d’érudition, s’appuyant sur des recherches novatrices, ce livre dévoile un passé humain infiniment plus intéressant que ne le suggèrent les lectures conventionnelles. Il élargit surtout nos horizons dans le présent, en montrant qu’il est toujours possible de réinventer nos libertés et nos modes d’organisation sociale.

AU COMMENCEMENT ÉTAIT...

( de Graeber et Wengrow - Ed. Audiolib - 30,95€ )

À bout de souffle

de Philippe Ravaud CNRS Editions - 20€

Pour réinventer les missions d'un hôpital public fragilisé, un grand bouleversement s'impose. Les technologies numériques, dont le déploiement demeure balbutiant et anarchique, pourraient révolutionner les pratiques et proposer les outils dont les soignants ont besoin. Gageons donc que l'hôpital de demain, augmenté par la révolution numérique en cours, sera à la hauteur des immenses enjeux de santé publique.

VOUS AUSSI, BOUGEZ

POUR CHANGER LE MONDE

Faut-il boycotter la Coupe du monde ?

Au moins 6.500 travailleurs étrangers sont morts pour préparer notre plus grand divertissement : la Coupe du monde de football 2022 au Qatar.

Sebastian Castelier et Quentin Müller ont recueilli la parole de travailleurs, mais aussi celle de diplomates, d’hommes d’affaires, de politiciens, de médecins. Ils laissent toute la place aux témoignages pour mieux comprendre un système et permettre à chacun de prendre sa décision.

LE MOT DES AUTEURS

“La Coupe du monde au Qatar n’est qu’un exemple du désir de rayonnement international des pays de la péninsule Arabique. En 2017, une branche du Louvre ouvrait aux Émirats. La même année, l’Arabie Saoudite lançait le projet Neom : une ville futuriste 250 fois plus grande que Paris. Tous ces projets grandiloquents ne sont réalisables que si de petites mains se soumettent. Les pays pétroliers de la péninsule Arabique, dont le Qatar, n’ont pas attendu la FIFA pour bâtir leur prestige à travers la construction de mégapoles attractives. La demande pantagruélique en pétrole du xxè siècle a couvert d’or ces régions, autrefois terres de Bédouins nomades, de chercheurs de perles ou de pêcheurs. De grandes familles historiques ont tenu les rênes de l’État et ont fait venir des millions de travailleurs pour développer leurs pays naissants. Au début, ils étaient palestiniens, égyptiens ou yéménites, puis une maind’œuvre moins politisée a fait son apparition. Elle vient d’Asie et d’Afrique.

Ces travailleurs étrangers, nous les avons nommés les invisibles. Des invisibles parce qu’ils ne sont pas appelés par leur nom, c’est comme si leur identité propre leur avait été arrachée. Ils sont une masse sans visage. Nous-mêmes, durant nos reportages dans la péninsule Arabique, combien de fois avons-nous oublié leur présence ? Pourtant, cette masse silencieuse est partout : c’est elle qui fait fonctionner les pays du Golfe. Elle décharge les bagages de l’avion à votre arrivée, vous conduit en bus ou en taxi à votre hôtel. C’est elle qui gère votre réservation, puis s’occupe de nettoyer votre chambre, de repasser votre costume, et c’est encore à elle que vous passez commande au restaurant.

On ne leur demande pas de réfléchir, ils doivent seulement exécuter. Exprimer une critique, une opinion ou même une émotion n’est pas permis, seul le travail compte. Un détail significatif : il n’existe pas de station de métro dans la zone

industrielle lugubre de Doha où sont entassées 425 000 personnes, pour majorité des travailleurs venus du souscontinent indien ou d’Afrique de l’Est, soit près de 17 % de la population totale du pays logée sur une surface de 32 km2. Là-bas, vous ne verrez pas le clinquant qatari. Les pelouses soigneusement tondues et arrosées laissent place à de la poussière de ciment, à des squelettes de déchets industriels, à du plastique usagé volant et à des centaines de préfabriqués lugubres.

Nous sommes allées à la rencontre de ces travailleurs migrants. Il nous a pourtant été difficile d’entamer des conversations avec ces expatriés lorsque nous enquêtions sur place. Pas parce qu’ils étaient contraints ou surveillés, mais parce que nos protagonistes avaient tout simplement perdu l’habitude de parler. Notre ouvrage écoute et retranscrit. Il était important pour nous de nous éclipser, afin que que notre plume transparaisse le moins possible et laisse place à des individus qui n’ont plus d’espace de parole. Nous sommes allés débusquer des histoires très personnelles, réveillant parfois de vieux fantômes ou d’anciens stigmates. Des hommes et des femmes meurtris, oubliés, partis jeunes, devenus usés, ayant consumé pour certains plus du quart de leur vie. Face à l’injustice, au racisme et à la brutalité subis durant leur vie en Arabie, plusieurs dizaines d’entre eux se livrent longuement et personnellement, selon leurs cultures et leurs personnalités. L’essence même de leur humanité dont ils ont été largement dépossédés pendant des années, dans des pays où ils ne sont que les rouages d’un grand ensemble, d’une machine qui broie de l’humain depuis longtemps.”

(découvrez le mot des auteurs dans “LES ESCLAVES DE L’HOMMEPÉTROLE” aux éditions Marchialy).

LES ESCLAVES DE L’HOMME-PÉTROLE de Castelier et Müller Éditions Marchialy - 21,10 €

Coupe du monde 2022 au Qatar : la face cachée d'un esclavage contemporain.

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STRATÉGIE & MANAGEMENT :

Méfiez-vous des success stories !

Par Olivier SIBONY - Professeur affilié à HEC - © Xerfi Canal

Olivier SIBONY Professeur affilié à HEC

Le récit le plus fréquent dans le monde des affaires, c’est incontestablement la success story. Nous lisons des biographies de leaders visionnaires, comme Steve Jobs ou Elon Musk. Nous nous précipitons sur les articles qui racontent le succès fulgurant d’une start-up ou son entrée en bourse réussie. Même dans les business schools, nous étudions des cas réels, parfois pour comprendre un échec, mais plus souvent pour tirer les leçons d’un succès.

“ Plutôt que d’y chercher des leçons à prendre au pied de la lettre, voyonsles comme des sources d’inspiration. Essayons, de lire autant d’histoires d’échecs que de succès : il y a aussi beaucoup de leçons à y trouver... ”

On connaît depuis longtemps les limites de l’exercice. La principale, c’est l’effet de halo : quand on étudie une belle histoire de succès, on a tendance à penser que toutes les pratiques de l’entreprise considérée ont concouru à ce succès. Le « halo » positif de la réussite colore notre évaluation de toutes les composantes de l’histoire. Par exemple, les biographes d’Elon Musk ne manquent pas d’insister sur sa tendance à s’affranchir des règles communes : avant même de racheter Twitter pour une somme qui laisse perplexes la plupart des analystes, Musk fumait du cannabis en direct à la télévision et enfreignait la réglementation boursière en diffusant sur Twitter des informations stratégiques sur Tesla. Ce qui est important, c’est qu’on présente généralement ces écarts comme indissociables du génie de l’entrepreneur : c’est le même rejet des conventions, nous dit-on, qui permet à Musk de révolutionner des pans entiers de l’économie. Bref, ce n’est pas en dépit de ses écarts de conduite que Musk réussit, mais grâce à eux.

Pour en être sûr, en principe, il faudrait pouvoir étudier un large échantillon d’entrepreneurs à la personnalité aussi inhabituelle que Musk ; et déterminer si ces individus réussissent ou non mieux que la moyenne. Comme c’est impossible, nous en sommes tous réduits à utiliser notre bon sens pour essayer de faire la part de l’essentiel et de l’accessoire. Quand nous lisons une success story, nous nous croyons capables de distinguer ce qui compte vraiment de ce qui n’est qu’un détail. Dans l’histoire de Steve Jobs (autre archétype inusable de succès), c’est la créativité produit qui semble décisive, pas le pull-over noir.

Encore faut-il que nous soyons réellement capables de faire ce distinguo, et de ne pas nous laisser influencer par des facteurs sans importance. Cinq chercheurs américains, sous la direction du sociologue Duncan Watts, ont cherché

à le vérifier. Pour cela, ils ont soumis à des volontaires une série d’histoires de start-ups, dans lesquelles ils faisaient simplement varier une caractéristique du fondateur. Pour certains participants, le fondateur était présenté comme un college dropout, c’est-à-dire comme ayant abandonné ses études pour monter son affaire (à l’instar de Bill Gates ou Marc Zuckerberg). D’autres participants lisaient une version de la même success story dans laquelle le fondateur était diplômé de l’université (ce qui est le cas de la plupart des entrepreneurs et de l’immense majorité de ceux qui réussissent le mieux).

Les chercheurs ont ensuite demandé aux participants quelles leçons ils tiraient de ces histoires. Leurs réponses semblent parfaitement rationnelles : les sujets expliquent volontiers que l’histoire qu’ils ont lue n’est qu’un exemple, qu’il faut se garder d’extrapoler. En théorie, ils savent qu’on ne devrait pas en tirer de conclusions sur les chances de succès des college dropouts par rapport à celles des diplômés.

Là où le bât blesse, c’est que lorsqu’on demande ensuite à ces mêmes participants de faire des choix d’investissement, les paris qu’ils prennent sont bien influencés par l’histoire qu’ils viennent de lire. Quand ils ont lu la version « diplomé » de la success story, les participants sont 87% à choisir d’investir dans une start-up créée par un diplômé. Quand ils ont lu la version « college dropout » de l’histoire, ils ne sont plus que 32% à choisir de parier sur un diplômé ! En d’autres termes, immédiatement après avoir expliqué que la success story n’est qu’un exemple isolé dont il ne faudrait pas tirer de leçons générales, les participants démontrent, par leurs décisions, qu’ils en ont bel et bien tiré une leçon générale.

LIRE

Tirons, nous aussi, de cette étude une conclusion générale : même quand nous nous pensons capables de prendre du recul sur une success story, de ne pas être exagérément influencé par des aspects de l’histoire que nous savons accessoires, nous sommes sensibles à toutes ses composantes. Même quand nous essayons de ne pas nous laisser influencer, nous ne pouvons pas nous empêcher de l’être.

Bien sûr, nous n’allons pas renoncer aux «success stories». Mais leur puissance est telle que nous devons faire un effort spécial pour en faire bon usage. Plutôt que d’y chercher des leçons à prendre au pied de la lettre, voyonsles comme des sources d’inspiration. Essayons, d’ailleurs, de lire autant d’histoires d’échecs que de succès : il y a aussi beaucoup de leçons à y trouver… Et surtout, traitons les unes et les autres comme un terrain fertile pour exercer notre esprit critique. Déterminer, dans l’histoire d’une autre entreprise, ce qui pourrait s’appliquer à la vôtre, c’est un vrai travail de réflexion et d’analyse. Aucune success story toute faite ne peut le faire pour vous.

Aucune success story toute faite ne peut le faire pour vous.

(retrouvez les vidéos de Olivier Sibony sur xerficanal.com)

Un nouveau regarde sur la croissance ?

Poursuivre la croissance à tout prix, est-ce encore réalisable et souhaitable ?

En constante augmentation depuis le début du XIXème siècle, la croissance s’est essoufflée. Parallèlement, la prise de conscience de l’urgence de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre est de plus en plus forte. Poursuivre la croissance à tout prix, est-ce raisonnable sur une planète marquée par la finitude, notamment des ressources naturelles ?

POUR CHANGER LE MONDE ! VOUS AUSSI, BOUGEZ

Réveiller la démocratie

Pouvons-nous sortir de l’hiver démocratique ? C’est en tout cas ce à quoi Gaël Giraud et René Dosière souhaitent contribuer en rassemblant dans cet ouvrage les propositions les plus innovantes pour repenser notre exercice de la démocratie.

LE MOT DE GAËL GIRAUD : L’AUBE QUI VIENT

[...] Rares sont les fenêtres de l’histoire au cours desquelles de véritables avancées démocratiques sont possibles. Elles sont brèves et nécessitent d’être préparées en sous-main. Les progrès réalisés à la fin des années 1940 en France n’auraient jamais vu le jour sans le travail silencieux fourni, sous l’Occupation, par le Conseil national de la Résistance. Une telle préparation souterraine n’est pas toujours suffisante – en témoignent, au début du XIXe siècle, les tentatives échouées de démocratisation des institutions latino-américaines héritées de la colonisation ibérique pourtant anticipées de longue main par le mouvement politique, culturel, spirituel de modernización à la fin du siècle précédent – mais elle est nécessaire.

C’est à la préparation d’un renouveau démocratique que l’on espère imminent que ce livre contribue. Pendant qu’une partie de l’Europe s’enfonce à nouveau dans la nuit des années 1930 (au motif que le fascisme vaudrait mieux que la remise en cause des relations de domination financière en présence), il est urgent de penser les conditions d’une sortie par le haut des impasses où s’engagent nos démocraties.

La « mécanique » de la représentation est abordée dans la première et la deuxième partie de l’ouvrage. Elle est décisive car la « crise de la représentation » que nous connaissons dissimule une remise en cause profonde de l’interprétation contemporaine de la personnalité juridique : si nous voulons échapper à Carl Schmitt et à l’impensé théologico-politique d’un souverain de droit divin (ou jupitérien) qui déciderait, seul, de l’exception au droit, en commençant par s’exempter lui-même de l’obéissance à la loi, il est urgent de repenser l’État comme une instance représentative du travail d’autolimitation auquel nos sociétés sont livrées. Autolimitation en vue de quoi ? Afin de garantir un vivre-ensemble pacifique où chacun est respecté dans sa dignité, à commencer par les femmes, les personnes âgées modestes et les catégories populaires

; de garantir la soutenabilité (forte) de nos rapports aux écosystèmes naturels qui nous font vivre dans un pays, la France, où nous allons manquer d’eau potable d’ici moins de vingt ans. La souveraineté de l’État débute là où il consent à se soumettre aux contraintes écologiques et sociales dont la violation est le plus sûr moyen de nous priver d’avenir, et où il s’assure que ceux qu’il représente – citoyens, entreprises, collectifs de la société civile – s’y soumettent également. Cela passe notamment par la réécriture de la comptabilité d’entreprise de manière à y inscrire le respect de la dette écologique à parité avec celui de la dette financière, mais aussi par celle du cadre prudentiel de Bâle III et Solvency II afin de mettre fin au greenwashing auxquels se livrent banques et compagnies d’assurance depuis 2009, ou encore par la mise en place d’une règle d’apportionment dans les déclarations fiscales de nos multinationales pour mettre un terme à l’évasion fiscale déguisée derrière l’optimisation fiscale des prix de transfert. Tant que le souverain feindra de se croire tout-puissant et au-dessus des lois, il ne pourra jamais prétendre représenter un peuple de citoyens « adultes » (au sens où l’entendaient les philosophes de l’Aufklärung).

La réforme des instances de gouvernance des entreprises – en premier lieu, du secteur financier – pointe vers la troisième partie de l’ouvrage, celle qui s’intéresse à la démocratie économique et sociale. [...]

La dernière sous-partie de l’ouvrage manifeste l’ampleur de la tâche. Elle conduit in fine vers la promotion d’une démocratie écoféministe. Les femmes, désormais, sont en moyenne plus diplômées que les hommes et beaucoup d’entre elles ne sont plus dupes du machisme comme de la perversion dissimulée derrière le visage policé du progressisme mondain.

Certes, la nuit gagne.

Mais l’aube n’est pas loin.

RÉVEILLER LA DÉMOCRATIE de Giraud et Dosière Éditions de l'Atelier - 20,90€ 70 grandes propositions

© Photo ISA HARSIN

Dominique TURCQ

Fondateur et dirigeant de l'Institut Boostzone

POUR COMPRENDRE LE MONDE ! LES ANALYSES

STRATÉGIE & MANAGEMENT

Le cancer climatique et ses métastases

Par Dominique Turcq - Fondateur et dirigeant de l'Institut Boostzone - © Xerfi Canal

Que penseriez-vous d’un ami à qui vous déclareriez que vous souffrez d’un cancer au cerveau et qui vous répondrait « Bah, ce n’est pas grave, tant que le reste va bien ! ».

Il faudrait lui expliquer que le cancer du cerveau va progressivement provoquer la perte de facultés, des douleurs épouvantables, puis inéluctablement la mort, même si, en attendant, tout le reste va bien. Pourtant c’est ce que nous faisons quand nous regardons le réchauffement climatique.

Le mot même de « réchauffement climatique » est trompeur, il laisse supposer qu’il ne s’agit que d’un réchauffement, d’une petite fièvre.

Cette dénomination est une hérésie intellectuelle et sociale, elle ouvre la porte au déni, aux discours des climatosceptiques, et ne permet pas une véritable prise de conscience profonde de ce qui est en train de se passer sur un plan systémique.

Il faudrait en réalité parler de «cancer de l’anthropocène». Parler d’anthropocène nous conduit à voir l’ensemble des problèmes des relations entre l’espèce humaine et la planète. Parler de cancer implique immédiatement dans nos esprits celle des enchainements inéluctables, de conséquences, de métastases, de généralisation. On éviterait de faire comme si on pouvait séparer les crises. On a parlé de la couche d’ozone, des gaz à effet de serre, des émissions de CO2, des migrations économiques et climatiques, des guerres à venir autour de la ressource en eau, des pollutions au plastique, des zoonoses, de la raréfaction d’autres ressources naturelles, etc. Actuellement monte la préoccupation de la disparition de la biodiversité, etc.

Toutes ces crises sont liées et demandent une approche globale, par les politiques mais aussi par les dirigeants de toute organisation. On voit bien que les mots réchauffement climatique ou dérèglement climatique, ou encore transition énergétique sont très insuffisants pour décrire cet

écosystème. Ils font appel à un registre sémantique non menaçant, réchauffement, dérèglement, voire rassurant : la transition laisse penser qu’il y a un après vers lequel on se dirige en sachant où aller ou comment y aller.

Il est important en stratégie et en management de donner plus de valeur à des approches systémiques et globales. On ne peut pas se promener de crise en crise, se contenter de défendre aujourd’hui son bilan carbone, ses actions RSE, demain les progrès que l’on aura fait dans la productivité de l’utilisation des ressources naturelles, après demain des précautions que l’on prendra pour respecter la biodiversité.

Les dirigeants RSE, les parties prenantes, le grand public vont s’y perdre à courir toujours après de nouvelles communications et de nouveaux efforts. Dans le cancer de l’anthropocène il n’y a pas de flavor of the day, il y a un écosystème en danger.

Concrètement cela veut dire d’abord accepter d’avoir une approche globale, systémique, et d’examiner les conséquences spécifiques et concrètes, actuelles et à venir, de ce cancer sur : les stratégies, les business modèles, l’emploi, les politiques RH, la communication, la production, les produits, la R&D.

Utiliser les bons mots, ce sera aussi faire passer de bons messages et nous conduire à utiliser les bons concepts pour regarder les enjeux concrets de nos entreprises et de notre société.

(retrouvez les vidéos de Dominique Turcq sur xerficanal.com).

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“ On voit bien que les mots réchauffement climatique ou dérèglement climatique, ou encore transition énergétique sont très insuffisants. ”

>> Retrouvez la vidéo sur Xerfi Canal TV:

BEAUX

COMPRENDRE LE MONDE

© Ed Glénat

100 cartes pour sauver la planète

Un ouvrage brillant et visionnaire alliant écologie et géopolitique pour une façon nouvelle et concise de comprendre le monde !

Les cartes et infographies présentent des données scientifiques récentes et interpellent. Souvent inquiétantes, parfois amusantes, elles regorgent d'informations essentielles et offrent des instantanés de l’état de la planète. D'un seul coup d'œil, nous pouvons constater la situation précaire de la Terre, mais aussi réaliser à quel point il serait facile de l'améliorer...

Combien d'arbres y a-t-il pour chaque être humain ? Combien de kilomètres de la surface de la Terre sont recouverts de béton ? Combien de forêts devons-nous planter pour neutraliser notre impact sur le CO2 ? Quels choix pouvons-nous et devons-nous faire pour changer l'avenir de notre planète : le shopping ou le commerce électronique ? L’E-book ou le livre ? Le scooter électrique ou le SUV ? Saviez-vous que 67 entreprises seulement dans le monde sont responsables de 67 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre ? Ou que l'élevage d'un cheval a la même empreinte carbone qu'un voyage en voiture de 23 500 kilomètres ?.

:: À savoir ::

À travers de superbes cartes et infographies qui mettent en avant les nations et leurs choix, l'économie et l'écologie, la nature et l'homme, 100 cartes pour sauver la planète met en avant des thèmes essentiels et nécessaires pour comprendre le monde d’aujourd’hui.

LE SAVIEZ-VOUS ? MINIMALISTE

L'Arabie Saoudite n'abrite ni fleuves, ni lacs, seulement quelques oueds - des lits de rivière asséchés qui n'acheminent l'eau qu'après de fortes pluies.

Pour éviter de devoir importer de l'eau, les saoudiens doivent creuser des puits rofonds à la surface de la terre et recourir à des installations de dessalement.

©

Glénat

POUR TOUS LES GOÛTSDES LIVRES

Les arbres les plus remarquables de France

Une découverte des arbres LES PLUS remarquables de France, classés selon les goûts personnels de l'auteur : les « téméraires », les « ancêtres », les « vénérables », les « insolites » et les « témoins »..

Si l'association A.R.B.R.E.S. a déjà attribué plus de 750 labels « Arbre remarquable de France », Georges Feterman, son Président, éternel chercheur d'arbres révèle pour la première fois ses coups de cœur et raconte leur histoire, à travers traditions, légendes, biologie et génétique. Une invitation au voyage sur les chemins buissonniers de nos campagnes, de l'olivier de Roquebrune en Provence (plus vieil arbre français) à « l'arbre pieuvre » d'Olmi Capella en Haute-Corse...

Une balade inédite en 57 étapes dans l'hexagone avec quatre arbres « spectaculaires » supplémentaires par région, représentatifs des spécificités de nos terroirs.

« Bonne promenade parmi les ancêtres et les géants. Ils vous attendent depuis longtemps. Respectez-les ! »

À l'avant-garde de l'innovation

La "déesse" par ceux qui ont écrit sa légende. Symbole de la France d’après-guerre, à sa présumée grandeur et à ses années glorieuses, la DS a marqué son temps dans beaucoup d’autres disciplines que la seule industrie automobile. À travers les hommes et femmes qui ont participé à sa naissance, à sa diffusion et son rayonnement, ce livre se propose de porter un regard sur le rôle joué par la DS dans de multiples secteurs de la Société, de l’économie et de la culture.

Quel est le lien ?

Un meurtre, un enfant, une légende... Tandis que le mystère s’épaissit, deux femmes unissent leurs forces pour démêler les liens mortifères d’une histoire dont les origines remontent à il y a fort longtemps… au cœur d’un village médiéval de l’Ardèche.

Glénat - 176 p - 35,50€)

Entre passé et présent, ce polar saisissant, mâtiné d’une dose de perversité et de folie, donne naissance à un duo attachant et sensible.

Hélicoptères de combat

Découvrez l’histoire captivante des hélicoptères de combat et leur évolution technique au fil des ans, depuis leur première apparition en tant que moyen de transport, de reconnaissance et de sauvetage sur les champs de bataille de la guerre de Corée, dans les années 1950.

Les hélicoptères de combat ont radicalement transformé la conception de la stratégie militaire contemporaine. La guerre du Vietnam a démontré l’immense potentiel de

l’hélicoptère en tant qu’arme d’attaque et d’intervention rapide. Depuis lors, l’emploi des technologies les plus avancées dans les domaines de la navigation, de la mécanique et de l’armement a fait de l’hélicoptère de combat moderne une formidable plate-forme d’appui multifonctionnel aux forces terrestres, aujourd’hui absolument indispensable pour l’exécution de toute mission à caractère militaire, humanitaire ou de secours dans des zones d’accès difficile ou dévastées par des catastrophes naturelles. .

Georges Feterman

de Serge Bellu

LES LIENS MORTIFÈRES de Sophie Lebarbier (Ed Albin Michel - 39,95€)

(Ed Glénat - 256 p - 35,50€)

NOTRE COUP DE CŒUR POLAR

Un triller efficace et détonnant

Le corps d'un industriel milanais est retrouvé déchiqueté par un ours dans une vallée suisse. Marco Besana, journaliste d'investigation, pourrait la classer comme un banal accident de montagne si sa complice, la jeune reporter Ilaria Piatti, n'était convaincue d'avoir affaire à un tueur en série, plus féroce que n'importe quelle bête... Fausses pistes et suspense, Dario Correnti signe un nouveau thriller implacable avec son sensationnel duo de journalistes.

L'EXTRAIT QUI VOUS FERA CRAQUER ;-)

17 juillet

« C’est hors de question, répond Besana.

– Écoute, Marco, tu ne peux pas me dire non à chaque fois, insiste le rédacteur en chef, un papier de trois mille signes, allez !

– Mais quel intérêt de parler de ça ? Qu’est-ce que tu veux que j’écrive à propos d’un type bouffé par un ours ? Tu veux un tour d’horizon de Herzog à Iñárritu en passant par Annaud ? Demande donc à l’un de vos écrivaillons, ils sont toujours partants pour l’ouvrir, ceux-là, il suffit d’allonger la monnaie. Pas la peine de venir m’emmerder avec ça ! – Marco, tu es sous contrat. Il faut bien que tu nous fasses un papier de temps en temps.

– Depuis que j’ai pris ma retraite, vous me refilez systématiquement les trucs dont personne ne veut. Tiens, dans l’ordre : le gars qui s’est vautré en wingsuit, l’interview de la femme qui dit avoir été inséminée à son insu et les arnaques sentimentales sur Facebook. Alors forcément, je refuse, Roberto : fais donc ton examen de conscience.

– Écoute, je te demande ça comme une faveur. Le directeur y tient beaucoup, il le connaissait.

– L’ours ? »

Roberto éclate de rire : Besana a beau le faire tourner en bourrique, il l’aime bien quand même.

« Ce que tu peux être con. La victime est un industriel de renom, Achille D’Ambrosio.

– Un familier des banqueroutes, oui !

– Certes, mais évite de rappeler ce détail, s’il te plaît. Il vient de se faire dépecer tout vif. On a retrouvé sa tête à un kilomètre de son corps.

– Putain, la vache, commente Besana. Mais excuse-moi, ça s’est passé où ? Au Canada ?

– Non, en Suisse. Dans le canton des Grisons, en pleine forêt.

– C’est bon, je vais jeter un coup d’œil aux dépêches.

– Merci ! »

Le rédacteur en chef pousse un soupir de soulagement.

« Mais c’est la dernière fois que je me tape la terrine du chef. Ne me propose plus jamais de conneries de ce genre.

– Promis, répond Roberto. On se voit ce soir, à la fête. Tu viens, hein. […]

En jurant, Marco allume son ordinateur. Les faits se sont déroulés près du col de l’Ofen, au-dessus de Zernez. D’Ambrosio disparaît et le soir, constatant qu’il n’est pas rentré à son hôtel, ses amis donnent l’alerte. Mais aucun n’est en mesure de dire où il est allé exactement, tout ce qu’ils savent, c’est qu’il voulait photographier les bouquetins du parc national. Les hélicoptères rouges de la Garde aérienne de sauvetage décollent, des équipes accompagnées de chiens se lancent à sa recherche. Mais la zone est trop vaste. C’est un garde forestier qui, le lendemain matin, retrouve son corps par hasard, en inspectant les bois du côté du Piz Daint. L’ours était équipé d’un collier satellitaire défectueux qui n’émettait plus de signaux depuis des mois. On le savait dans les parages parce qu’il a déjà attaqué un ou deux veaux, autant de brebis, plus un âne à Val Müstair.

La traque ne fait que commencer....

LE DESTIN DE L'OURS de Dario Correnti Éditions Albin Michel - 22,90 €

DU CÔTÉ DE LA PLÉIADE

DANS LA POCHE

LIRE POUR TOUS LES GOÛTSDES LIVRES

LES AGENTS de Grégoire Courtois

(Folio SF n°713 - 8,90€)

Un roman dystopique aux accents kafkaïens À l’étage de la tour 122 de la tour 35S du quartier sud, Laszlo et sa guilde sont prêts à tout pour défendre leur territoire violence armée, ruse, stratégie..

JARDINS DE POUSSIÈRE de Ken Liu

(Folio SF n°711 - 9,90€)

Vingt-cinq nouvelles

Des familles entières se déchirent depuis que la Singularité permet aux hommes de télécharger leur conscience dans des centres de données et d’accéder ainsi à l’immortalité..

Journaux et lettres III, IV

Franz Kafka

L'ŒIL DU CHIEN ENRAGÉ de Yuko Yuzuki

(Folio Policier n°966 - 9,20€)

Un yakuza notoire

À l’occasion des funérailles d’un oncle, le jeune lieutenant de police Hioka retourne à Hiroshima et en profite pour rendre visite à la patronne d’un restaurant qu’il aimait fréquenter. Il y reconnaît la voix d’un autre client...

AFTER® de Auriane Velten

(Folio SF n°712 - 8,90€)

Prix Utopiales 2021

La Terre d’après. À l’abri d’un baobab, une société utopique, soudée par des règles strictes et bienveillantes, semble profiter d’une vie paradisiaque, totalement apaisée et égalitaire. Pourtant,...

FRIENDS CENTRAL PERK

de Kara Mickelson

Éditions Mana Books - 29,90€

Le livre de cuisine officiel Réunissez vos amis sur votre canapé préféré et préparez plus de 75 recettes inspirées de l’emblématique café Central Perk de la célèbre série Friends.

Ce livre de cuisine exclusif offre une variété de recettes pour les chefs de tous niveaux. Des boissons chaudes aux smoothies, des gourmandises du petit-déjeuner aux plats du soir, sans oublier de délicieux desserts, il y en a pour tous les goûts !

Faut-il le rappeler ? Les textes ici réunis n’étaient pas destinés à la publication, et Kafka eut soin de le faire savoir à son ami Max Brod : « tout ce qui se trouve dans ce que je laisse derrière moi […] en fait de journaux, manuscrits, lettres, écrites par d’autres ou par moi, dessins, etc., est à brûler sans restriction et sans être lu » Brod divulgua pourtant ces documents, progressivement et partiellement. Son geste passa tantôt pour une trahison, tantôt pour le signe tangible d’une fidélité vraie. Il reste, quoi qu’on en pense, que ces écrits dits « intimes » enrichissent la voix de Kafka et contribuent à faire d’elle l’une des plus singulières qui soient.

Dans le sillage de ses romans, tous les écrits de Kafka ont peu à peu acquis un statut « littéraire ».

La Lettre au père, nouvelle « description d’un combat », fut un temps promise à l’envoi postal, mais se lit aujourd’hui comme un texte autonome, et comme l’une des clés de l’œuvre : Kafka déclara plusieurs fois son intention d’en confier le manuscrit à Milena Pollak afin de lui donner accès à une compréhension plus profonde de sa difficulté à vivre et à aimer – difficulté dont les lettres à Felice Bauer témoignent massivement.

Ces lettres à Felice et les lettres à Milena ont été considérées comme de grands romans d’amour. Leur quantité, leur tonalité, la puissance des affects présidant à leur écriture les destinaient à une existence littéraire

propre. Elles démontraient la violence chez Kafka du désir de vivre pour et par l’écriture, contre les vœux du père.

Quant au Journal, il fut pour son auteur un lieu de vie et de survie solitaire dans les profondeurs protectrices de l’écriture, un réseau souterrain de stockage sans cesse ouvert sur des galeries nouvelles – un terrier.

Le corpus intégral des lettres de Kafka est ici classé selon la chronologie, et non plus, comme autrefois, par correspondants. C’est l’occasion d’une redécouverte. Chaque tome contient les Journaux de la période considérée, suivis des lettres contemporaines, et des écrits et fragments divers datant des mêmes années..

de Franz Kafka

Collection Bibliothèque de la Pléiade, n°316 et 353 - Gallimard - 140€

NOTRE COUP DE CŒUR AUTEUR

Le cri d’alarme d’un professeur

Il a décidé de briser la loi du silence imposée par l'Éducation nationale face à la montée de l'islamisme à l'école. Il a confié sa voix à Carine Azzopardi, journaliste, dont le compagnon a été tué au Bataclan. Elle décrit pour lui la présence d'une idéologie mortifère qui gagne insidieusement du terrain dans les salles de classes et qui, si l'on n'agit pas rapidement, sapera les bases de nos sociétés ouvertes et tolérantes. Ce livre raconte le quotidien d'un professeur passionné, qui lance un appel de la dernière chance. En espérant qu'il ne soit pas trop tard.

L'EXTRAIT QUI VOUS FERA CRAQUER ;-)

Notre combat commun

J’ai rencontré Laurent Valogne1 un sombre soir de janvier 20181. Sombre par l’absence de lumière en cette nuit d’hiver, sombre surtout du fait de la noirceur qui occupait alors mon âme.

J’étais en plein choc post-traumatique ; une dépression paralysante s’était abattue sur moi deux ans après l’attaque du Bataclan, au cours de laquelle l’homme de ma vie, le père de mes deux petites filles, avait été tué.

[…] Laurent, lui, me racontait son quotidien, désespérant, celui d’une progression constante de l’obscurantisme parmi ses élèves. Il se trouvait très isolé.

Après la mort de Samuel Paty, qui ne nous a malheureusement pas tant étonnés que cela, malgré notre sidération respective, nous avons beaucoup échangé. Nous étions tous les deux très touchés, lui parce qu’il pressentait que n’importe quel professeur aurait pu être à la place de la victime, moi, en raison d’une évidente identification avec sa famille. J’ai alors proposé à Laurent de raconter son histoire. Une façon pour nous deux de ne pas nous sentir totalement impuissants et inutiles.

Nous allons vous livrer ici, à la première personne, à travers le quotidien apparemment banal d’un professeur de lettres, un récit de passion, de transmission, de peur face à un endoctrinement de plus en plus prégnant des élèves. Cet ouvrage est le fruit de longues heures d’entretien avec Laurent. Voulant l’extraire du silence, j’ai recueilli son témoignage, une parole forcément subjective. Cette mise en mots est pour nous une manière de mettre en lumière le phénomène de remontée du fait religieux, lequel évidemment ne mène pas toujours à la violence, mais

facilite un retour de l’obscurantisme dans lequel celle-ci s’enracine. Et aujourd’hui, lorsque j’explique à mes filles qui grandissent ce qu’il se passe dans le pays où leur papa a été tué un soir de concert pour avoir simplement voulu exercer son métier de journaliste musical, je leur décris cette bête immonde qui revient, que nombre de mes amis ne voient toujours pas, et qui se nomme islamisme. Et je leur explique qu’il y a des gens, comme Laurent, qui sont en première ligne, et font ce qu’ils peuvent pour que les digues ne sautent pas totalement.

À mes yeux, ce sont des hussards noirs de la République, ceux qui les premiers ont donné l’alerte sur le retour du religieux dans l’enseignement. Ils sont rares, comme Didier Lemaire, ce professeur de Trappes, ou comme ces enseignants de Sciences Po Grenoble, accusés d’islamophobie par des étudiants après avoir contesté l’usage de ce terme. À la suite des menaces qu’ils ont reçues, ils n’exercent plus leur métier.

C’est pour cette raison que Laurent a souhaité rester anonyme, car ce métier est toute sa vie. Outre qu’il est soumis à un devoir de réserve, ne plus pouvoir l’exercer serait pour lui un crève-cœur.

Pour moi, c’est un moyen parmi d’autres de tenter de comprendre l’indicible, en donnant la parole à un témoin qui se veut modeste, parfois impuissant, mais qui n’a pas abandonné tout espoir.

Pour nous deux, ces mots sont aussi une manière d’honorer la mémoire de nos chers disparus, en ne baissant pas les bras. […]

1 Laurent Valogne est un nom d’emprunt.

Il n’a pas d’autre choix que de témoigner anonymement.

de Carine Azzopardi Éditions Plon - 18 €

POUR TOUS LES GOÛTSDES LIVRES

Le commerce des enfants prodiges du foot

Après avoir acheté un animal (La Vie d’une vache), Juan Pablo Meneses poursuit sa quête de richesse en décidant d'acheter un jeune génie du foot. Une démarche par l’absurde qui pointe les limites de notre monde consumériste.

L'EXTRAIT QUI VOUS FERA CRAQUER ;-)

“ Je suis à table avec un agent de la FIFA, son frère et l’ami qui me les a présentés. Nous avons commandé des fruits de mer. L’agent de la FIFA ne comprend pas l’objet de la réunion, mais il aime être invité à manger des fruits de mer.

Je lui explique :

« J’écris un livre sur l’achat d’un joueur. Je veux acheter un enfant footballeur.

– Écoute, je ne sais pas ce que tu cherches vraiment, écrire un livre ou faire des affaires, mais laisse-moi te dire une chose que tout le monde a du mal à comprendre : le football n’est pas une bonne affaire. »

Il le dit tout en dégustant des oursins et des huîtres. Il porte un costume gris, une cravate assortie et une montre éblouissante. Il a plus de 60 ans et des cheveux blancs. Nous sommes dans un des meilleurs restaurants de fruits de mer de Santiago. Au cours du déjeuner, il raconte des anecdotes. Mais toujours avec méfiance. Jamais il ne se détend.

La FIFA possède environ 5 000 agents assermentés qui ont passé un examen, ont déposé une caution et ont présenté des documents qui les accréditent. Ils doivent suivre une formation et être diplômés. L’agent avec lequel je déjeune est ingénieur et travaille dans le monde du football depuis plusieurs décennies. Il ne manque pas d’histoires à raconter, comme celle dans laquelle il se lance maintenant, à propos d’un jeune joueur qu’il a placé dans le football hollandais et qui est devenu une grande figure.

« Mais seulement une grande figure du rhum et du whisky, dit-il en riant. Il passait la moitié de son temps blessé et l’autre à moitié ivre. »

Je lui dis que j’ai deux joueurs en vue. Et j’ajoute que l’un d’eux, un gamin de 11 ans, veut acheter de la nourriture et des meubles à sa famille avec l’argent de son premier gros contrat.

« Tous ces mômes viennent de milieux très pauvres. La marchandise, ça les rend fous. Ils achetent de la nourriture, des sacs de sucre, des cartons d’huile d’olive. Lorsqu’ils reviennent de leurs vacances européennes, ils montent de véritables supermarchés pour que rien ne manque à leur famille. ». [...]

« Si tu veux entrer dans ce business, tu dois garder à l’esprit qu’on peut te piquer ton poulain. Et ne pas oublier que, quel que soit leur âge, 7, 12 ou 17 ans, ils n’en restent pas moins des mineurs. »

Selon la Convention internationale des droits de l’enfant, depuis le 2 septembre 1990 est considéré comme tel « tout être humain de moins de 18 ans », sauf si, en vertu de la loi qui pourrait lui être appliqué, il a atteint plus tôt la majorité.

L’agent insiste pour que je ne lui fasse pas dire ce qu’il me dit pourtant. Il me regarde et demande :

« Et si tu t’attaches à l’enfant, tu feras quoi ?

– J’envisage de le vendre avant de m’attacher. »

J’ai compris que la meilleure façon de faire de l’argent, c’est acheter et revendre le plus vite possible. Cela fait partie de la méthode cash et je l’ai appris en m’achetant une vache. On m’a répété mille fois que si tu t’attaches, l’affaire s’écroule, et moi je veux écrire un livre qui parle du fonctionnement des affaires.

« Tu es prêt à avoir toute la famille sur le dos ?

– Heu… en vérité, non. ”

QUI N'A PRIS UNE RIDE LE MORCEAU

"Marc" - Hocus Pocus, un texte qui n'a pas pris une ride.

Hervé Giraud pour COOLTURE -

“ Jsuis l'homme sandwich (Le 4/3 sur pattes)

Jsort pas sans marques en surfaces (Parfois elles me surpassent)

DES PAROLES À L'HONNEUR

Chez Marc il y un peu de moi

Un peu de toi mais un peu de moi Ce Marc c'était mon pote je crois Autrefois mais c'est un peu loin

En enfillant un thee-shirt blanc mais n'importe lequel Jveux sentir dans mon cou étiquette american apparel

Virgule sous la semelle

Trois bandes sur le flanc

Panthère dans le dos

Et crocodile devant

Segalan au verso

J'affiche mes goûts perso Estampiller logo

Recto logo verso

Réveille en sursaut

Au milieu d'un cauchemar

Les barreaux de ma cellule se changeait en code bar Jme tailler un costard

Dans un tissu de mensonges

Jfesai le troitoir en combinaison bob l'éponge

Un mauvais rêves ou des ptit mains cousait le logo

Assemblé les manches et le col de mon polo RalphLo

J'aime les griff et le pape d'eden park

Le comble c'est que je m'appelle Marc

Chez Marc il y un peu de moi Un peu de toi mais un peu de moi Ce Marc c'était mon pote je crois Autrefois mais c'est un peu loin

Jsuis l'homme.com

Jsuis mo 2.0

J'ai des tonnes de codes

Et des kilomètres de numéros Curriculum hors norme

Heureux quand ta le bleues Quand tu loose sur windows quand tu j'allouse mon macouest

Jsuis ta facette pas très discrète Elle qui se la pette

Qui choisi ses conquêtes au nombres d'étiquette

Jsuis ton alter-ego Ton côté détestable

Qui te fait mentir, tromper, sans te sentir coupable

QUI N'A PRIS UNE RIDE LE MORCEAU

Jsuis ton pote imaginaire

De quand tu était tipeu

Aujourd'hui un sal type qui peut te rendre piteux

Jpasse a côté du mec qu'a le trottoir comme seule adresse

Ouai je l'ignore quand il me fait:"ta pas une pièce"

J'habite cez toi des fois jte dis tait toi shut!

Sur tes dix doigts le majeur droit est à moi Jsuis ton frère siamois

Ne lutte pas tu ne fait pas le poids Marc c'est moi mais quelque par c'est toi

Chez Marc il y un peu de moi Un peu de toi mais un peu de moi Ce Marc c'était mon pote je crois Autrefois mais c'est un peu loin

Chez Marc il y un peu de moi

Un peu de toi mais un peu de moi Ce Marc c'était mon pote je crois Autrefois mais c'est un peu loin

Jsuis l'homme éco

Autant sur l'eau que sur les mots Soigne mon ego en consommant alter et écolo

Des marques repère quand l'emballage est vert Des fraises et tomates bio même en hiver De l'équitable discount sponsorisé total Sur le paquet jveu un visage d'enfant couleur locale Les cheveux longs pauvre bronzé et un sale

Ouai mais qui sourit sinon c'est un coupe la dalle Jme prend pour un consommateur mais je suis qu'un figurant

Dans ce blockbuster made in auchan Jvoulai être devant et me voila au dernier rang au second plan

à peine un peu de sel dans les crans Jsuis cette part de toi qui ne tien pas parole

Qui cache l'odeur d'alcool derrière une alêne mentole

Et dans la glace tu me regarde en face

Je suis marc ton double que rien ne remplace

Chez Marc il y un peu de moi

Un peu de toi mais un peu de moi

Ce Marc c'était mon pote je crois

Autrefois mais c'est un peu loin

Chez Marc il y un peu de moi

Un peu de toi mais un peu de moi

Ce Marc c'était mon pote je crois

Autrefois mais c'est un peu loin

Chez Marc il y un peu de moi

Ce Marc c'était mon pote je crois

Chez Marc il y un peu de moi

Ce Marc c'était mon pote je crois

Autrefois mais c'est un peu”

© Hocus Pocus

“MARC” - HOCUS POCUS

BEAUX LIVRES STREET ART

Avec le street art, les lieux ont de l’esprit. Les artistes urbains transforment la rue en un théâtre et arrachent par surprise un sourire au passant.

Sophie Pujas dresse le portrait d’une trentaine de ces artistes qui, tour à tour, font du rire une respiration et une arme de combat.

Par le détournement visuel, ils jouent de la ville et de ses recoins inattendus pour en faire naître des images et des situations cocasses. Ou placardent des mots joyeux et poétiques qui nous interpellent directement. Leurs œuvres peuvent apparaître comme des bulles de joie, des parenthèses enchantées et éphémères. Mais elles échappent aussi souvent à la pure légèreté, auscultent la société, s’emparent des espaces habituellement dévolus à la publicité ou aux messages politiques. Colères et inquiétudes sur l’état du monde assaillent alors nos murs et teintent l’humour en noir..

“ L'art a-t-il vocation a faire sourire ? Pendant longtemps, la réponse a résolument été du côté du non.

Au fil des siècles, certains artistes ont pourtant su égayer leur public. Ils ont des héritiers dans l'univers du Street Art. ”

de Sophie Pujas(Editions Alternatives - 240 pages - 28€)

COOLTURE EXPOSITION

MATHGOTH

Jef Aérosol, 40 ans de pochoirs

Balency pour COOLTURE

L’année 2022 marque le 40ème anniversaire du premier pochoir de Jef Aérosol . À l’occasion de cet anniversaire, l’artiste et la galerie Mathgoth ont conçu une exposition hors-norme réunissant plus de 300 œuvres originales sur plus de 600 m2 .

L’exposition reflètera d’une part, le travail de Jef Aérosol au quotidien dans la rue, et présentera d’autre part, les « œuvres d’atelier ». Archives personnelles, vidéos, œuvres historiques et récentes confèreront à cet événement un caractère rétrospectif indispensable pour fêter et saisir l’évolution de 40 ans de pochoirs à travers ses thèmes de prédilection : l'autoportrait, l'enfance, la musique et les paysages urbains.

Une exposition à découvrir jusqu'au 05 novembre . 147 avenue de France et 1 rue Joseph Boudard - Paris 75013 Entrée gratuite du mercredi au dimanche, de 15 à 19 heures

JEF AÉROSOL

Né à Nantes en 1957, JEF AÉROSOL fait partie de la première génération d’artistes urbains français utilisant le pochoir avec Blek le Rat et Miss.Tic.

On retrouvera son emblématique «Sitting Kid», jeune garçon, solitaire et pensif, de la Grande Muraille de Chine à Ushuaïa, de Londres à New York, accompagné de l’incontournable flèche rouge, signature de l’artiste..

TUNNEL DES TUILERIES

Du gris à la couleur Juillet 2022. À l'initiative de Nicolas Laugero Lasserre, Président d'Artistik Rezo, les 860 mètres du tunnel des Tuileries sont devenus, pendant quinze jours, un formidable terrain de jeu pour une dizaine de street artistes dont Hydrane (photo) ayant carte blanche pour réaliser des fresques de 40 mètres de long par 4 mètres de hauteur et offrir aux cyclistes et piétons une exposition hors normes accessible jusqu'en juillet 2023.

Isa Harsin

un instant un œil

Nos Coups de Cœur nouveautés BD

LA ROUTE DU BLOC de Lise Sanchis

Éditions Delcourt - 17,50€

À l'épreuve du réel :: L’histoire ::

La vie de chirurgien est un sacerdoce : 12 ans d'études harassantes pour apprendre à soigner et sauver. Lisa Sanchis conte avec humour son parcours, de sa vocation enfantine à la désillusion en passant par les années d'internat dévoilant la vie des médecins et la crise de l'hôpital public...

ON LA TROUVAIT PLUTÔT JOLIE de Joël Alessandra

d'après le roman de Michel Bussi

Éditions Michel Lafon - 22,95€

De Marseille au Sahel

:: L’histoire ::

À Port-de-Bouc, près de Marseille, Leyli Maal fait le ménage dans des hôtels pour subvenir aux besoins de ses trois enfants, Bamby, Alpha et Tidiane.

Personne ne peut se douter que Leyli cache un lourd secret...

LE LIVRE

L'UNIVERS DE DISNEY

DRACULA de Enna et Celoni Mickey en Beetsylvanie

ROMANO SCARPA T11 de Romano Scarpa Mickey aux JO

Après Moby Dick, L’Île au trésor ou encore Duckenstein retrouvez un autre grand classique de la littérature revisité par Disney et entrez dans un monde où les vampires sortent de l'ombre. (Glénat - 15€) (Glénat - 29,50€)

Ce onzième volume reprend des histoires créées par le maître italien Romano Scarpa entre 1964 et 1965.

SHIBUMI

de Perna et Hostache d'après le roman de Trevanian Éditions Les Arènes BD - 29,90€

L’adaptation du roman culte

:: L’histoire ::

Nicholaï Hel est l’assassin le plus doué de son époque. C’est aussi l’homme le plus recherché au monde. Son secret réside dans sa détermination à atteindre une forme rare d’excellence personnelle : le shibumi. Élevé dans le Japon d’après-guerre où il a été initié à l’art subtil du jeu de go, il vit retiré dans sa forteresse du Pays basque..

LIVRE

LES 5 TERRES T7 de Lewelyn et Lereculey Ton rire intérieur Avec la mort de l'oncle Djen la guerre entre les clans semble tourner à l'avantage de ce dernier. Mais Alissa et les siens sont loin d'avoir dit leur dernier mot...

LOUISIANA T3/3 de Chrétien et Toussaint

La couleur du sang

Près d'un siècle d'Histoire à travers la vie de plusieurs femmes dans les plantations au milieu d'une société misogyne, raciste et violente.

ASTÉRIOS, LE MINOTAURE

de Le Tendre et Peynet Éditions Dargaud - 16,50€

Contre l'intolérance

:: L’histoire ::

À la suite d'un acte malheureux, l'architecte Dédale doit s'enfuir en Crète.

Arrivé sur l'île, il découvre que le trône est convoité par trois frères dont Minos. Ce dernier en appelle à Poséidon, dieu des Océans, qui le consacre Roi en échange du sacrifice d'un taureau. Mais le nouveau souverain ne tient pas sa promesse. Furieux, Poséidon provoque un accouplement contre nature entre la Reine et la bête. Un enfant nait de cette union : Astérios, le fameux Minotaure !

Astérios est alors confié à la garde de Dédale qui n'a de cesse d'apporter toute son affection à cet enfant hors normes.

PHILOCOMIX T3 de Thivet, Vermer, La Mine Métro, boulot, cogito Le travail devient le point central de ce nouvel opus, une thématique traversées par de multiples chamboulements à l’heure du Covid et de la hausse du télétravail !

(Dargaud - 15€)

(Rue de Sèvres - 20€)(Delcourt - 15,50€)

POUR DÉCOUVRIR L'HISTOIRE LA BD

Les parfums du pouvoir

Dans la lignée des grandes sagas familiales telles que Les Maîtres de l'Orge ou Châteaux Bordeaux, plongez dans les coulisses de l'industrie du parfum. Découvrez la famille Capella installée à Grasse. Parmi les grands noms de la parfumerie, elle est reconnue pour la qualité de ses «nez» qui ont été les auteurs des parfums les plus célèbres. Mais une guerre de succession impitoyable fait rage pour déterminer quelle branche de la famille prendra le contrôle de la société.... Balency -

RENCONTRE AVEC LES AUTEURS

Pourquoi avoir choisi d’inscrire cette saga familiale dans l’univers de la parfumerie ?

Christophe Mot : “Après avoir travaillé pendant plus de 25 ans dans le domaine du parfum et de la cosmétique, j’ai souhaité partager avec Eric Corbeyran ma passion pour cet univers créatif dans le but de faire découvrir les rouages de cette industrie prestigieuse."

Corbeyran : “Ce projet s’articule autour de trois grandes idées : faire entrer le lecteur dans les arcanes de la création olfactive et révéler quelques secrets de conception et de fabrication d’un parfum par un « nez » ; évoquer la diversité et l’importance des ingrédients de la parfumerie moderne ainsi que le rôle prépondérant de la France et de la région de Grasse dans son essor et son développement; entraîner le lecteur dans l’univers dynamique et concurrentiel des grandes maisons de parfum, mêlant savoir-faire traditionnel et technologie Hi-tech."

Quelles ont été les sources d’inspiration autour de la famille Capella ?

C : “ Le monde de la parfumerie et notamment celui des maisons de composition est toujours dirigé depuis son origine par de grandes familles. Sans s’inspirer en particulier de l’une d’entre elles, l’approche du contexte familial entrepreneurial permet aussi de renforcer la dramaturgie des relations professionnelles et demeure une source d’inspiration inépuisable pour la création d’une grande saga.”

Les Parfums du pouvoir est une série qui se déroule dans un univers très codé : la parfumerie. Comment vous êtes-vous documenté ?

CM : “Avec Corbeyran, nous avons tout d’abord partagé ensemble mon expérience du monde de la parfumerie, depuis la conceptualisation, jusqu’à la création puis la commercialisation d’un parfum ainsi que les parallèles avec le monde du vin pour lequel nous avons une passion commune.

Ensuite, avec l’aide notamment de The Fragrance Foundation France, nous avons organisé des rencontres avec des acteurs principaux de l’industrie. Des grandes maisons nous ont ouvert leurs portes et nous avons participé à la prestigieuse soirée annuelle organisée à Paris par la Fragrance Fondation qui récompense les meilleurs parfums et qui a inspiré certaines planches de ce premier tome. Enfin, nous avons rencontré des maîtres parfumeurs dans leur laboratoire afin qu’ils nous révèlent - mais toujours sous le sceau du secret - les arcanes de la création d’un nouveau « jus ».”

La fin du tome 2 laisse entrevoir des drames et tragédies à venir...

C : “ Nous avons déjà en tête la trame des prochains développements de l’intrigue chez les Capella qui promettent de nombreux rebondissements afin de faire découvrir aux lecteurs d’autres facettes du monde de la parfumerie.”

Secrets de famille

:: L’histoire ::

Une guerre de succession se déclenche, exacerbant les dissensions et les rancoeurs.

LES PARFUMS DU POUVOIR de Corbeyran et Christophe Mot Éditions Robinson - 14,99€

“ L’approche du contexte familial entrepreneurial permet aussi de renforcer la dramaturgie des relations professionnelles. ”

LA SOURCE T1

de Runberg et Truc

Éditions Philéas - 18,90€

Un polar âpre :: L’histoire ::

Le monde s'est effondré, le temps de la reconstruction est venu...

Mais l'unité de la communauté de La Source est ébranlée par une série de meurtres violents qui met en péril cette nouvelle société déjà bien fragile. Rachel est désignée pour enquêter, promue Gardienne du Talion.

One shot et tomes 1 nouveautés BD

Fin de la série !

Nouvelle série !

L’ASSOMMOIR

de Moynot, Solal et Bernoud

Éditions Les Arènes BD - 22€

Un chef-d'œuvre intemporel

:: L’histoire ::

Un classique du XIXe siècle, pour la première fois transposé à notre époque et dans une BD d’une grande puissance graphique. Le couple Gervaise-Lantier à l’ère de Deliveroo : 150 ans après, le drame social de Zola est toujours aussi subversif !

BALLADE POUR SOPHIE de Cavia et melo

Éditions Paquet - 27€

Qui en sortira vainqueur ?

:: L’histoire ::

Deux jeunes pianistes pris dans les aléas historiques des années 1930 à 1970 en France. Deux personnes que tout oppose: l'un connaitra le succès et la gloire, l'autre restera à jamais obscur. Un roman graphique en hommage à la musique, par Filipe melo, scénariste, réalisateur de films… et pianiste professionnel.

>>> Juan Cavia et Filipe Melo forment probablement le duo ple plus talentueux de la BD portuguaise actuelle.

LE JOUR OÙ J'AI RENCONTRÉ BEN LADEN

T2/2

de Jérémie Dres

Éditions Delcourt - 14,95€

Une histoire vraie

:: L’histoire ::

Après avoir fui les attaques américaines sur l'Afghanistan, Mourad et Nizar se retrouvent détenus à Guantanamo où ils vont être victimes de mauvais traitements, voire de torture. Leur unique espoir, c'est que les autorités françaises se mobilisent pour les rapatrier. Un combat que va mener le député maire de Vénissieux André Gérin, avec le soutien du premier ministre Dominique de Villepin.

>>> Suite et fin de l'incroyable aventure vécue par deux jeunes français, de l'Afghanistan à Guantanamo.

SLAVA T1

de Pierre-Henry Gomont

Éditions Dargaud - 20,50€

Après la chute

:: L’histoire ::

Les années 1990. L'URSS a cessé de vivre. Son utopie appartient au passé, tout juste bonne à figurer dans les livres d'histoire.

Dans un décor qui fait la part belle à l'immensité des espaces russes autant qu'aux vestiges de l'architecture soviétique, deux maraudeurs se livrent à une activité pour le moins douteuse : mettre la main sur toutes sortes de babioles susceptibles d'intéresser de riches investisseurs.

>>> À travers la destinée tragi-comique de deux pieds nickelés emportés dans la tourmente de l'Histoire, Slava est une saga en trois tomes qui brosse le portrait d'un pays déboussolé, qui amorce une transition incertaine, et annonciateur de la Russie d'aujourd'hui..

Nouvelle série !

HAWKMOON T1

de Le Gris, Dellac et Poli

L’Empire étend son ombre Après Elric, voici l’adaptation de l’autre grande saga de fantasy de Michael Moorcock, une œuvre sombre, mâtinée de science primitive et de magie futuriste.

GLACÉ de Thirault et Mig d'après le roman de Minier 9h du matin, le 10 décembre. Dans une vallée des Pyrénées, les ouvriers d'une centrale hydroélectrique découvrent le corps sans tête d'un cheval, accroché à la falaise glacée.

LE 1ER DUMAS T1

de Ruben et Rubio

Le premier général noir !

Un hommage à ce héros de guerre et fervent républicain, oublié par l’Histoire qui finira par diriger 50.000 hommes et prendre part à la Révolution française.

PACOTILLE T1 de Corbeyran, Bambuck, Berlion

De l'autre côté de l'Océan Arrachée à la terre de ses ancêtres, Nzinga devient " Pacotille ", une marchandise de peu de valeur. Son histoire est celle de l'esclavagisme à hauteur d'enfant...

(Glénat - 14,95€)

(Philéas - 19,90€)

(Glénat - 15,95€)

(Jungle - 14,95€)

ANNA POLITKOVSKAÏA

de Matteuzzi et Benfatto

Éditions Steinkis - 18€

La journaliste qui défia Poutine

:: L’histoire ::

Dénonçant la corruption et les violations des libertés publiques, Anna Politkovskaïa s’attire les foudres du régime. Ses révélations sur le conflit en Tchétchénie lui seront fatales. Le 7 octobre 2006, elle est assassinée dans l’ascenseur de son immeuble à Moscou. L’onde de choc de sa disparition est mondiale. Journaliste courageuse et femme déterminée, elle fut et reste la voix de la Russie qui résiste.

pour comprendre l'Histoire nouveautés BD

Petite histoire des colonies françaises

Grégory Jarry et Otto T. manient l’iro nie pour passer en revue cinq siècles de colo ni sation en rentrant bien dans les détails pour qu’on ne loupe aucun aspect posi tif.

La série culte du catalogue FLBLB, rééditée à l’unité au format cartonné.

Dans sa préface, Catherine CoqueryVidrovitch, Professeure émérite, raconte : "Si la France occupe aujourd’hui un rang de première catégorie parmi les nations du monde, c’est qu’elle a su, par le passé, prendre part à la plus belle des entreprises humaines : la Colonisation. Cette histoire, que vous connaissez peut-être mal, nous a permis de manger des citrons et des bananes en toutes saisons depuis des générations".

Des mauvaises langues disent qu’après la décolonisation, dans le dos du peuple français, nos élites politiques ont conservé des liens de sujétion avec nos anciennes colonies d’Afrique en plaçant à leur tête des présidents dévoués à nos intérêts. Comment aurions-nous réussi un coup pareil ? Il aurait fallu plus que des bases militaires ou des Monsieur Afrique de l’Élysée, plus que des Elf, des Cogema, des Bouygues ou des Bob Denard. Il aurait fallu un silence total et l’assentiment de toute la classe politique.

Mais la France est un pays libre, les journalistes, les universitaires, les associations, les juges, les artistes font un travail extraordinaire de contre-pouvoir qui empêche tout népotisme. Alors, soyez tranquilles, la Françafrique n’existe pas, et elle n’existera jamais.

AFRIKAKORPS de Olivier Speltens

Battleaxe

10 juin 1942... Après avoir reconstitué leurs unités et reçu des renforts, les forces de l'Axe ont reconquis le terrain perdu suite à l'Opération Crusader en novembre 1941.

L'ARMÉE DE L'OMBRE de Olivier Speltens

Terre brûlée Août 1944. Les troupes allemandes sont repoussées vers l'Allemagne. Les ventres sont vides, les corps sont fatigués.

La politique de la terre brûlée a décuplé la haine de l'ennemi.

TYPHON de Bruneau et Santagati

Un choc spectaculaire

Après les Titans, c’est au tour des Géants d’attaquer le mont Olympe, résidence des dieux. Vainqueurs après un âpre combat, les dieux s’empressent de célébrer leur victoire...

GREEN CLASS T4 de Hamon et Tako L'éveil

Si les « infectés » - les Shoggoths – sont les serviteurs des Grands Anciens et qu'ils sont déjà venus sur Terre, alors pourquoi n'ont-ils pas ouvert le portail à l'époque ? .

PHOBOS T2 de Dixen et Francisco Douze perdants

Propulsés de l’anonymat à la gloire internationale, les douze prétendants du programme Genesis sont sur le point d’atteindre Mars...

(Glénat

Lombard -

POUR COMPRENDRE L'HISTOIRE LA BD

Et la Vème République vascilla...

Coup monté fomenté par des barons du gaullisme ? Manigances d'un groupe de fonctionnaires et d'agents du renseignement ? Il faudra certainement attendre que certaines archives soient déclassifiées pour faire toute la lumière sur l'affaire Markovic, l'une des plus sales affaires de la Vème République. Si tant est que ces documents existent encore... Balency --

QUESTIONS À JEAN-YVES LE NAOUR

POURQUOI L'AFFAIRE MARKOVIC A-T-ELLE PARTICULIÈREMENT ATTIRÉ VOTRE ATTENTION ?

“Adolescent, j'avais lu un article sur le sujet - je crois dans un hors-série d'Historia. À la même époque, j'avais vu un film Il n'y a pas de fumée sans feu, d'André Cayatte, avec Annie Girardot, librement inspiré de cette histoire, et transposé dans le cadre d'une commune fictive de la banlieue parisienne.

Puis, pendant trente ans, je n'y ai plus pensé. Ce n'est qu'en 2019, en travaillant pour un film documentaire pour France 5 - L'Affaire Markovic. Coup bas entre gaullistes - que je m'y suis replongé. J'ai constaté que l'on n'en sait toujours pas plus qu'à l'époque. Il y a toujours de grosses zones d'ombre sur l'assassinat de Markovic, et sur l'identité de ceux qui ont exploité cette affaire criminelle pour y mouiller Pompidou.

Et puis quel scénariste aurait u lier un meutre, l'acteur Alain Delon, le mafieux corse Marcanoni, Georges Pompidou, et le général de Gaulle ? Cela aurait été inimaginable et si peu crédible. Et pourtant...”

L'AFFAIRE MARKOVIC A-T-ELLE EU, AU FINAL, UN IMPACT SUR LE MANDAT DE GEORGES POMPIDOU ?

“Non, pas vraiment. Cette affaire a été montée pour l'empêcher d'être élu. Quand ce piège a été déjoué, il n'avait plus aucun intérêt. En revanche, Pompidou en a gardé une blessure profonde. Il paraît qu'il portait sur lui en permanence un petit carnet où étaient écrits les noms des personnes qui avaient trempé dans cette ténébreuse histoire.”

À QUELLES AUTRES MAGOUILLES POLITIQUES POURRIEZ-VOUS COMPARER L'AFFAIRE MARKOVIC ?

“Je ne sais pas trop. Une affaire de mœurs - inventéepour nuire à un politique de premier plan, cela n'est pas si fréquent. Mais les affaires louches de manipulation, elles, sont nombreuses. Rappelez-vous l'affaire Clearstream. À la fin, on ne savait plus qui manipulait qui..”

QUELS TYPES DE DOCUMENTS ET D'ARCHIVES AVEZ-VOUS UTILISÉS ?

“Travailler d'abord sur un film documentaire m'a amené à rencontrer des spécialistes - historiens, journalistes ayant suivi l'affaire... - mais aussi les derniers protagonistes de l'histoire, comme Roland Dumas, l'avocat du frère de Stevan Markovic, ou des témoins de premier plan, comme Alain Pompidou, le fils de Georges et Claude Pomidou. Ils m'ont appris beaucoup de choses qu'on ne trouve pas forcément dans les ouvrages.

Et en tout cas, ils m'ont fait part de leur ressenti, et de leurs propres hypothèses. Enfin, il y a le dossier judiciaire, qui est consultable par dérogation, mais qui est lourd de 60.000 pièces... de quoi se noyer !

La difficulté est donc de savoir résumer, synthétiser, angler. Mais consulter les archives audiovisuelles de l'INA avant d'écrire le scénario de la BD m'a permis de m'approcher au plus près du réel. Certaines scènes de la BD sont ainsi des découpages de scènes de reportages télévisés. ”

de Le Naour et Cassier

Éditions Grand Angle - 88 p - 18,90€

La 5e République vascilla

:: L’histoire ::

En 1968, Charles de Gaulle est un président vieillissant qui semble de plus en plus déconnecté du peuple. Dans l’ombre, la guerre de succession a déjà commencé. Le 1er octobre, le corps de Stefan Markovic, un Yougoslave travaillant pour Alain Delon, est retrouvé dans une décharge.

À partir de cette sordide histoire criminelle s’échafaude un incroyable complot politique destiné à mêler le nom des Pompidou à l’affaire.

“ Bien que Renaldo soit co-auteur de ce livre, seul mon nom figure sur la couverture, à mon grand regret. Aux E.U. comme en France, la loi empêche une personne condamnée de tirer un profit financier du récit de son crime. ”

POUR COMPRENDRE LE MONDE LA BD

SYSTÈME CARCÉRAL

Entre brutalité et émotion

À 19 ans, Valentine Cuny-Le Callet entame une correspondance avec Renaldo McGirth, condamné à mort, incarcéré depuis plus de 10 ans en Floride Au fil de leurs lettres, des images qu’ils s’échangent, des rares visites, naît le récit de leurs vies parallèles. Ce roman graphique explore avec une intense émotion la brutalité d’un système carcéral, et la ténacité avec laquelle les condamnés cherchent à construire leur vie, depuis une cellule de 5m2 .

LE MOT DE VALENTINE CUNY-LE CALLET

“ Perpendiculaire au soleil est le récit dessiné tiré d’une expérience que j’ai vécue et que je vis encore : ma correspondance et mes rencontres avec Renaldo McGirth, un homme condamné à mort aux États-Unis.

En 2016, à dix-neuf ans, j’ai décidé de m’engager auprès de l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture. L’ACAT m’a mise en contact avec Renaldo McGirth, âgé de vingt-huit ans, incarcéré en Floride. Renaldo a été condamné pour meurtre, sur le témoignage de ses deux co-accusés, qui ont obtenu en échange un allègement de peine. Il clame son innocence. De mon côté, j’essaie autant que possible de ne pas me préoccuper de cette question : j'ai la conviction que la peine de mort ne devrait exister sous aucun prétexte.

Au fil de notre correspondance, j'ai découvert que Renaldo a une pratique assidue du dessin et de l'écriture, qu'il s'efforce d'enrichir malgré les nombreuses contraintes imposées par la prison. Nos échanges sont rythmés par des évènements parfois douloureux, comme la mort de son meilleur ami, abattu en pleine rue, et des moments heureux, comme les visites de sa petite sœur, à qui il a lu tous les livres pour enfants disponibles dans la salle de visite.

En novembre 2017, j'ai rendu une première visite à Renaldo dans le couloir de la mort. C'est à ce moment-là que j'ai ressenti le besoin de raconter et mettre en images

notre amitié. Je voulais en quelque sorte donner à voir l’invisible, cet univers carcéral qui cherche à tout prix à dissimuler ce qui se passe derrière les murs. J'ai proposé à Renaldo de réaliser un récit graphique mêlant nos textes et nos dessins.

Bien que Renaldo soit co-auteur de ce livre, seul mon nom figure sur la couverture, à mon grand regret. Aux États-Unis - comme en France - la loi empêche une personne condamnée de tirer un profit financier du récit de son crime. Cette loi est parfois invoquée pour interdire aux condamnés la publication d'écrits autobiographiques, voire fictionnels.

La majeure partie des planches de ce livre sont réalisées au crayon. D’autres, en gravure sur bois, représentent des souvenirs ou des instants imaginés. Quelques planches sont déchirées ou brûlées, pour marquer des silences, ou des éléments que Renaldo et moi considérons comme quasiment indicibles. Renaldo travaille au crayon, au stylo bic, et apporte avec ses gouaches les seuls éléments colorés.

Ses images évoquent les conditions extrêmes dans lesquelles elles ont vu le jour, mais aussi la beauté d'un monde auquel il n'a pas accès.”

Valentine CUNY-LE-CALLET

Valentine Cuny-Le Callet

COOLTURE BD

ARISTOTE de Apostolidis et Papadatos

Dargaud - 112 p - 25,50€

Un esprit rare

:: L’histoire ::

Athènes, 315 avant Jésus-Christ. Théophraste dirige le Lycée, un établissement d'enseignement fondé par Aristote.

Quelques années plus tôt, il fut son ami et son disciple. Aujourd'hui, il transmet à ses élèves les préceptes de ce célèbre philosophe, selon lequel « la soif de connaissance et l'envie de découvrir la nature sont innées chez l'homme ».

notre sélection nouveautés BD

LA PERFECTION DU CERCLE

LES FUTURS DE LIU CIXIN

de Xavier Besse

Éditions Delcourt - 17,95€

La forme la plus parfaitE

:: L’histoire ::

227 avant JC, époque des Royaumes combattants. Ying Zheng, roi de la dynastie Qin, veut unifier la Chine. S'il prouve qu'il connaît le langage du Ciel et en comprend les desseins, il les mènera tous vers un avenir meilleur.

LA GUERRE INVISIBLE T3 de Giroud, Galandon et Martin Rue de Sèvres - 15€

Un conflit souterrain

:: L’histoire ::

Le conflit technologique se poursuit entre les forces occidentales et soviétiques. Au centre de ce combat : le savant allemand Manfred Fürbringer et son expertise inégalée en armement qui donnerait l’avantage immédiat au camp qui saurait utiliser ses talents. Après une première fuite en Egypte ainsi qu’une extradition vers les Etats- Unis, celui-ci se retrouve contre son gré embarqué en direction de l’Argentine. Les agents responsables de cette nouvelle prise de contrôle du savant, cachés derrière leur identité soviétique, sont en fait des membres d’une autre organisation faisant son entrée en scène : le Mossad, qui vient ajouter une nouvelle pierre à la complexité de cette guerre invisible.

PÉRIPETIES DE DONJON

DONJON MONSTERS de Sfar, Trondheim, Delisle

T16 Quelque part ailleurs À la disparition subite des fantômes, la jeune avocate Andrée décide de mener l'enquête... au point de se retrouver emportée loin dans l'espace et le temps.

DERRIÈRE LE RIDEAU de Bétaucourt et Cavaillez Éditions Steinkis - 20€

Le voyage en URSS d'un couple mythique :: L’histoire :: 1956, le couple Simone Signoret / Yves Montand est au sommet de sa gloire. Ils ont tous deux le communisme chevillé au cœur et acceptent une tournée de gala derrière le rideau de fer, mais l'histoire les rattrape : les chars soviétiques répriment dans le sang une insurrection à Budapest. La tournée est, malgré tout, maintenue...

>>> Séparément, ils sont des stars, ensemble, ils deviennent une conscience politique.

CRISTAL 417 de Eacersall, Scala, Golzio

Éditions Glénat - 19,50€

Au cœur de la prestigieuse Crim’

:: L’histoire ::

2015. Recrutée à la Brigade criminelle, une jeune policière provinciale débarque au prestigieux 36, quai des Orfèvres, à Paris.

À 25 ans, elle découvre le travail propre aux homicides, les affaires en cours, les responsabilités qui semblent insurmontables, le prestige, les tâches ingrates, l’émulation, la solitude francilienne, etc. : le métier.

Confrontée à des crimes extraordinaires comme à la banalité du mal, entourée de ceux qu’elle considère comme l’élite de la police, la jeune recrue va devoir grandir vite, très vite.

>>> Le nouveau thriller de Mark Eacersall et Henri Scala, les scénaristes de GoSt 111, qui a reçu le Fauve Polar SNCF 2021.

(Delcourt - 11,95€)

MOLLY WEST T2

de Charlot et Fourquemin

(Glénat - 14,50

MÉTRO BOULOT BOULOT de Germain Huby

Un album teinté d'absurde Germain Huby poursuit avec son humour acerbe et décalé son oeuvre de décapage de la société pour décortiquer ici notre relation au travail.

LE BEL ALEX de Julia Reynaud

S’accepter soi-même ? Pour plaire à Alex et gagner son amour, Noah va chercher à transformer son corps..

Jusqu’où cela va-t-il le mener ? Est-ce que c’est vraiment ça, l’amour ?

(Delcourt - 12,50€)

La vengeance du diable

Une série western où, derrière le trait léger et la caricature, se dissimule le chaos, la violence, le racisme et l’injustice.

notre coup de pouce AUTEUR BD

Quelles activités en prison ?

En 2018, le roman graphique Symphonie Carcérale apportait un témoignage plein d’humour, mais sans concession, qui permettait d’en apprendre davantage sur les dispositifs culturels en prison.

En 2022, après la polémique autour de la course de karting à Fresnes, il est important de rappeler l’importance des activités culturelles, et plus largement, de toutes les actions de réinsertion mises en place dans nos prisons.

À travers son récit, Roman Dutter (scénariste), ancien coordinateur culturel au sein du Centre Pénitentiaire de Fresnes pendant 10 ans, souhaite “contribuer à casser les préjugés sur cet environnement particulier, sur les personnes qui y sont incarcérées, et à démontrer que la réalité carcérale française ne peut se limiter aux images et discours véhiculés dans les débats politiques, dans la presse ou les séries télévisées”. Balency -

EXTRAIT DE L'ÉPILOGUE

[...] J’ai beaucoup appris en prison, sur notre société, sur l’Autre, sur moi-même. J’y ai fait des rencontres incroyables. J’en tire quelques satisfactions personnelles et j’en garderai de nombreux souvenirs. Pourtant, à l’heure d’écrire ces quelques lignes, je dois avouer que lassitude et frustration dominent. Je me sens aujourd’hui usé, épuisé par cet environnement rempli de contraintes et rythmé par la violence et l’arbitraire. Je ne me sens plus capable de porter seul (ou presque) ce dispositif culturel, de relever, au quotidien, tous ces petits défis pour faire vivre la culture en détention. Car oui, la mise en place d’activités au sein d’une prison relève du parcours du combattant du fait de la frilosité de l’Administration Pénitentiaire, de l’obsession sécuritaire qui parcourt notre société et du manque de moyens,

financiers et humains, consacrés par nos gouvernants aux politiques de réinsertion. Encore aujourd’hui, la prison doit avant tout et surtout punir…

À mes yeux, c’est regrettable. Car tous ceux qui s’intéressent un tant soit peu à la prison — ceux qui y travaillent, ceux qui l’étudient, ceux qui en parlent — partagent un même constat depuis des décennies : la prison ne réinsère pas (ou peu), elle détruit les personnes qui y séjournent, la peine de prison reste trop souvent sans contenu et l’oisiveté y règne en maître (conduisant notamment à des phénomènes de violence et/ou radicalisation).”

SYMPHONIE CARCÉRALE de Dutter et Bouqé Éditions Steinkis - 22€

Romain DUTTER © Éditions Steinkis 2021

“ Je continue donc à espérer et rêver, très naïvement peut-être, que ces lieux de privation de liberté deviennent un jour de véritables lieux de formation, d'éducation et de culture. ”

Romain DUTTER,

© Ed Dargaud

Journal inquiet d’Istanbul, un manifeste pour la liberté de pensée

L'histoire vraie d' Ersin Karabulut, célèbre dessinateur turc ; son parcours des banlieues déshéritées d'Istanbul aux sommets de l'édition et de la presse satirique ; comment il vécut, parfois en première ligne, les bouleversements et l'agitation politique de son pays, une Turquie transitant lentement d'une démocratie à un régime autoritaire. Une autobiographie aussi drôle que grave Balency --

QUESTIONS À ERSIN KARABULUT

Pourriez-vous vous présenter à ceux qui ne vous connaissent pas encore ?

“Je suis un artiste turc qui, depuis l’enfance, aime raconter des histoires en les dessinant. Ces vingt-cinq dernières années, j’ai participé à plusieurs magazines satiriques. Je suis également l’un des cofondateurs et coéditeurs de Uykusuz (« insomniaque »), un hebdomadaire né en 2007. Mes histoires sont arrivées dans les librairies françaises en 2016, publiées par Fluide glacial. Sinon, j’enseigne la bande dessinée aux beauxarts (université Mimar-Sinan), à Istanbul.”

On évoque souvent, à propos de vos précédents albums, l’influence de Kafka, d’Orwell, d’Allan Poe ou de Crumb. Aujourd’hui vous vous livrez à un exercice différent, ancré dans une réalité brute, sans « prétexte » fantastique… Pourquoi ? Et pourquoi maintenant ?

“Depuis 2002, j’écris et je dessine une série autobiographique intitulée Sandık içi (« du fond du coeur »). Ces histoires d’une page sont une sorte de version hebdomadaire du Journal inquiet d’Istanbul. Et, en réalité, ce sont ces histoires-là, plus que mes récits fantastiques, qui sont les plus connues. En Turquie, elles ont été réunies et publiées sous la forme de recueils. Trois tomes sont parus, et deux autres sont déjà prévus. J’avais très envie de transformer ces compilations et d’en faire un

roman graphique.

J’ai pensé que c’était le bon moment parce que beaucoup de personnes me demandent comment est la vie en Turquie ou comment c’est d’être un dessinateur turc. Il m’a semblé évident de répondre à ces interrogations par un livre, par une histoire.”

Journal inquiet d’Istanbul est un album très politique, comme tout une partie de votre oeuvre. Pourtant, quand on lit ce récit on a l’impression que votre engagement est arrivé presque par hasard… que c’est avant tout l’envie de dessiner qui vous a animé.

“Absolument ! Quand j’ai découvert les magazines satiriques turcs, je suis tombé amoureux du style de vie qu’ils véhiculent et de l’enthousiasme qu’ils suscitent quand on prend l’habitude de les suivre. Ça n’était pas ma première intention de faire un travail politique. Mais avec le temps, j’ai compris que faire de la BD et avoir une démarche politique ne sont pas deux choses radicalement différentes… surtout dans un pays comme la Turquie. Encore aujourd’hui, le fait que mon dessin soit politique n’est pas ma première préoccupation, mais je crois fermement que, quand on a quelque chose à dire, il faut le dire, quel qu’en soit le moyen. Je vois la BD comme un moyen de communication. Et raconter une histoire en BD est le meilleur moyen d’expression, le plus efficace en tout cas, que j’aie trouvé, en tant qu’être humain..”

JOURNAL INQUIET D'ISTANBUL de Ersin Karabulut

Éditions Dargaud - 152 p - 23 €

Pour la liberté

>>> Le portrait d'un pays tiraillé par des antagonismes politiques et sociétaux profonds, dont l'histoire récente est faite de coup d'états, d'espoir, de désillusion et de drames.

POCAHONTAS

de patrick prugne

Éditions Daniel Maghen - 19,50€

Une jeune indienne devenue mythe

:: L’histoire ::

1607 : Trois navires anglais accostent en Virginie. Une centaine de colons débarquent et construisent le premier fort anglais en Amérique qui deviendra Jamestown. Les indiens Powhatans n’auront de cesse de vouloir rejeter à la mer ces nouveaux venus bien inquiétants.

One shot et tomes 1 nouveautés BD

L’INCROYABLE HISTOIRE DU SEXE L’INTÉGRALE

de Brenot et Coryn

Éditions Les Arènes BD - 26€

Un panorama unique

:: À savoir ::

Cet album nous permet de comprendre l’intimité au-delà des tabous. Pourquoi la femme est-elle, systématiquement dominée ? Y a-t-il des sociétés plus libres ? Assiste-t-on aujourd’hui à davantage de répression ou, au contraire, à plus de liberté ? Quelle reconnaissance de l’orientation sexuelle ?

TUSKEGEE GHOST T1/2 de Dauger et Van Eckartsberg Éditions Paquet - 15,50€

Les premiers pilotes noirs

:: L’histoire ::

1969. L'été de l'amour est passé, mais le Sud américain est toujours dominé par la haine.

1942. L'Amérique se bat pour la liberté en Europe et dans le Pacifique, mais tous ses citoyens ne sont pas égaux dans la lutte...

>>> Inspiré de l'histoire vraie des Tuskegee Airmen, les premiers pilotes noirs de l’armée de l’Air américaine, Tuskegee Ghost peint un drame familial où la violence de la guerre fait écho à celle du racisme.

:: À savoir ::

• Tuskegee est une ville du comté Macon en Alabama, aux États-Unis.

• Dans le dialecte muskogee des indiens Creek Tuskegee signifie "guerrier".

LA FRANCE VUE PAR MADAME HIBOU

de Emmanuel Lemaire Éditions Delcourt - 17,95€

Un récit plein d'humanités

:: L’histoire ::

À Rouen vit madame Hibou, une drôle de petite dame venue d'Indonésie, qui aime passionnément la France. Entre ses excursions dans l'Hexagone et son quotidien normand, elle nous offre un regard plein d'humour et de finesse sur son pays de naissance et celui d'adoption pour raconter le monde autrement, loin des préjugés et des clichés.

>>> Découverte dans "Ma voisine est Indonésienne", madame Hibou est de retour sous le trait délicat d'Emmanuel Lemaire pour nous faire visiter l'Hexagone autrement.

LA DISPARITION DE JOSEF MENGELE de Matz et Mailliet d'après le roman de Olivier Guez Éditions Les Arènes - 24,90€

L’ange de la Mort

:: L’histoire :: 1949 : Josef Mengele débarque à Buenos Aires. Caché sous divers pseudonymes, l’ancien médecin tortionnaire à Auschwitz croit pouvoir s’inventer une nouvelle vie. L’Argentine de Perón est bienveillante, le monde entier veut oublier les crimes nazis.

Mais la traque reprend et il doit s’enfuir au Paraguay puis au Brésil. Son errance ne connaîtra plus de répit… jusqu’à sa mort mystérieuse sur une plage en 1979.

VALHALLA HOTEL T3 de Perna et Bedouel Un final atomique

Le dernier tome de cette trilogie s’apparente à un monumental et sanguinolent cataclysme musico-pyrotechnique digne d’un concert de Metal dans un champ de betteraves.

THÉRAPIE DE GROUPE T3 de Manu Larcenet

La tristesse durera toujours

Ce dernier album est un mélange rare d'humour et de tendresse.

Un final surprenant et plein d'autodérision.

BRUNO BRAZIL T3 de LF Bollée et Aymond Terreur Boréale

Lorsque le cadavre d'un jeune homme recouvert d'écailles de poisson est retrouvé dans un container de pêche, le Commando Caïman est chargé de l'enquête.

SUPER-VILAINS T5 de Pelaez et Tanco Super pouvoirs super pourris Entrer au lycée, quand on est un peu différent, ce n'est pas facile... surtout quand on a des super pouvoirs super pourris. Mais sauver le monde, c'est une autre paire de manches....

(Comix Buro - 15,50€)

(Dargaud - 16€)

(Le Lombard - 15,45€)

(Fluide Glacial - 13,90€)

Nouvelle série !

LE MEILLEUR DES MONDES

de Fred Fordham d'après le roman d'Aldous Huxley Éditions Philéas - 21,90€

Puissant et stimulant

:: L’histoire ::

Publié pour la première fois en 1932, Le Meilleur des Mondes est l’une des œuvres les plus vénérées et les plus profondes de la littérature du XXe siècle. Abordant les thèmes de l’hédonisme et du contrôle, de l’humanité, de la technologie et de l’influence, ce classique d’Aldous Huxley est un reflet et un avertissement pour l’époque à laquelle il a été écrit, mais reste terriblement pertinent aujourd’hui.

Le véritable ennemi est la résignation

Ishi no Hana est le premier récit long de Hisashi Sakaguchi .

Il y représente la Seconde Guerre mondiale dans la Yougoslavie des années 1940, au moment où les nazis envahissent le pays et assoient leur domination, en jouant des dissensions entre les multiples peuples qui composent le pays.

Une impressionnante fresque historique en 5 volumes à (re)découvrir d'urgence !

LE MOT DE L'AUTEUR

" [...] Fleurs de Pierre est un récit qui dépeint la Yougoslavie depuis 1941, au moment où elle se trouve découpée et occupée par les nazis, jusqu'à sa libération par les Partisans sous la direction de Tito. Quant à moi, je suis né dans l'aprèsguerre. En termes d'expérience directe, je ne sais rien de la guerre. Lorsqu'on m'a demandé de travailler à un récit portant sur le thème de "la guerre", j'en ai été quelque peu troublé. Mais le registre de création qui est le mien consiste justement à construire une dramaturgie mettant en scène des personnages, mais aussi des incidents et des circonstances totalement disjoints de ma propre expérience. Il m'arrive ainsi de construire des récits situés à l'intérieur de vaisseaux spaciaux,

alors que je n'ai jamais mis les pieds dans l'espace. Je représente aussi des personnages féminins. J'ai donc décidé d'accepter ce projet d'un " récit de guerre ".

On me demande souvent pourquoi j'ai choisi la Yougoslavie, ou pourquoi je n'ai pas choisi un récit centré sur les États-Unis ou l'Angleterre. [...] Deux points ont guidé ma motivation créative vers ce choix : d'une part, l'intérêt que j'éprouvais pour le mouvement des Partisans, où les masses populaires se sont dressées pour résister, et d'autre part la complexité du contexte yougoslave, où coexistent cinq peuples, quatre langues, trois religions et deux écritures. [...] En soi, une version réduite du monde qui est le nôtre.” [...]

COFFEE MOON T1 de Mochito Bota

Un quotidien immuable

Tous les jours, il pleut. Tous les jours, elle se rend à son école en empruntant le même chemin.

Tous les jours, Pieta discute avec son amie Danae...

VALSE À 3 SŒURS T1 de Melome Machida Sans parents

La cohabitation mouvementée, entre joies simples et doutes, de trois sœurs qui vivent sous le même toit depuis que leur mère est décédée et que leur père les a abandonnées.

ROKUDENASHI BLUES de Bruneau et Santagati

Un manga culte des années 90 Avec son trait incisif, Masanori Morita a su brosser le portrait d’un jeune voyou au grand cœur dont le rêve est de devenir, comme son idole Mike Tyson, un boxeur professionnel...

NARUTO HOKAGE T4 de Masashi Kishimoto

Nouvelle édition grand format

En compagnie de Sasuke et de Sakura, Naruto, le pire garnement de l'école des ninjas du village caché de Konoha, poursuit son apprentissage.

LOST LAD LONDON T1 de Shima Shinya Inspecteur et suspect numéro 1 L'ambition de Al est d’obtenir son diplôme sans faire de vagues… Mais sa vie bascule lorsqu’il monte dans le métro où le maire de la ville est retrouvé assassiné !

Doki -

(Sakka -

FLEURS DE PIERRE T1/5 de Hisashi Sakaguchi Éditions Revival - 29€

notre sélection nouveautés COMICS

BILLIONAIRE ISLAND

de Russell et Pugh

Urban Comics - 16€

Une satire absolue

:: L’histoire ::

Imaginez un monde où la plupart des changements climatiques seraient la faute des plus fortunés, mais qu'au lieu d'y remédier, ces derniers se contenteraient de détourner le regard et de plébisciter la création d'oeuvres d'art virtuelles.

Eh bien, n'imaginez plus ! Ce monde existe... bientôt.

THE UNNAMED GEIGER de Johns et Frank Urban Comics - 23€

Le feu nucléaire

:: L’histoire ::

Lorsque le feu nucléaire embrasa le monde, certains parvinrent à se mettre à l'abri, mais pas Tariq Geiger.

S'il réussit à placer sa famille en lieu sûr, il n'eut jamais le temps de les rejoindre.

Vingt ans plus tard, dans un monde ravagé où des hors-la-loi se battent pour survivre, la loi du plus fort règne.

Mais tous ont appris à craindre un homme... Ou plutôt une légende.

Il se murmure qu'un guerrier phosphorescent serait parvenu à échapper au nouvel ordre mondial...

Un guerrier obsédé par la protection d'un certain bunker...

SANDMAN

THE DREAMING de Willow Wilson, Robles

HARLEY QUINN, INTÉGRALE

de Conner et Hardin

Urban Comics - 35€

Un humour frappadingue

:: À savoir ::

Apparue dans les dessins animés, Harley Quinn est désormais l'un des personnages DC les plus populaires, comme en témoigne son succès dans les cosplay.

LA SUITE

La suite de la saga originale Visitez à nouveau le monde du Rêve avec de nouveaux personnages dont la quête d'amour risque d'être destructrice.

ADVENTUREMAN T2 de Fraction et Dodson Glénat Comics - 19,95€

Féérie new-yorkaise

:: L’histoire ::

Que se passe-t-il après la fin du monde ? Pour Claire Connell, l’Apocalypse signifie devenir l’héritière du légendaire héros de pulps Adventureman. Aujourd’hui, elle découvre que reprendre le flambeau d’Adventureman signifie que c’est elle qui doit affronter ses ennemis, passés ET présents…

Alors que New York semble sur le point de sombrer dans un étrange Armageddon, Claire tente de se fondre dans l’univers d’Adventureman afin de faire face au mal monstrueux qui a vaincu son prédécesseur.

:: À savoir ::

Une nouvelle aventure délirante qui met les sens à l’épreuve et défie les limites de l’imagination !.

ELRIC T1 de Thomas, Gilbert, Russel d'après la saga de Michael Moorcock

Label Delirium - 27€

Le dernier Empereur-Sorcier

:: L’histoire ::

Après dix mille ans de règne absolu sur le monde, les Melnibonéens voient du haut des tours de La Cité qui Rêve d’Imrryr, leur empire s’effriter au profit des nations humaines émergentes qu’ils nomment, avec mépris... les Jeunes Royaumes. « Et cette nuit commence la tragédie qui appellera finalement ruine, mort et destruction sur l’île aux dragons...»

>>> Voici l’adaptation graphique du premier roman de la grande saga de Michael Moorcock consacrée à son célèbre héros ELRIC DE MELNIBONÉ, dernier Empereur-Sorcier du plus grand Empire que le monde ait connu.

VIETNAM JOURNAL T5 de Don Lomax

L’Offensive du Têt

31 Janvier 1968, alors que les civils et les armées du Sud s’attendent à une trêve, les forces Nord-Vietnamiennes lancent leur plus grande offensive du conflit.

100 COMICS Collectif

Ils ont marqué l'histoire

Avant qu’ils ne squattent nos écrans de cinéma, de télévision ou nos consoles de jeux, les super-héros sont nés dans les pages des BD américaines, les fameux comics...

LOWREADER T2

Collectif

Triple dose de sueurs froides

LowReader est la nouvelle création du Label 619, une série d’anthologie d’histoires courtes de suspense, d’horreur et d’exploitation, dirigée par Run.

(Urban Comics - 23€)

(Ynnis Editions- 35€

619 - 14,90

COMICS

notre coup de pouce

SLEEPER - BRUBAKER/PHILLIPS

La génèse d'un tandem créatif

Sleeper cristalise les débuts du tandem créatif Ed Brubaker - Sean Phillips. Appliquant au genre super-héroïque les codes du thriller qu'ils maîtrisaient déjà à la perfection., les auteurs posent avec cette série les prémices de la superbe fresque mafieuse qu'ils développeront par la suite avec la série Criminal.

Le ton est désespéré, les héros faillibles, leurs adversaires toujours plus brillants, et la chance rarement du bon côté de la justice... Balency -

ASSOCIATION DE BIENFAITEURS

De Criminal à Reckless en passant par Fatale ou bien encore Fade to Black, le duo de scénariste/dessinateur Ed BRUBAKER et Sean PHILLIPS a constitué une œuvre conséquente à la fois en termes de quantité et de qualité, s'imposant peu à peu comme un incontournable dans le paysage de la bande dessinée américaine.

Dans ce diptyque qui compile la série parue sous le label WildSTORM, vous allez pouvoir assiter à la naissance de ce duo et de son premier récit d'envergure après que Phillips a encré les dessins de Michael Lark sur une précédente mini-série de Brubaker, Scene of Crime

Sleeper prend racine das le mini-série Point Blank présentée en préambule de ce tome et dessinée par Colin Wilson, connu en France pour Du Plomb dans la tête (sur un scénario de Matz) ou encore pour La Jeunesse de Blueberry et XIII Mystery

Comme l'a expliqué Brubaker, Sleeper a donc été conçu à rebours, en partant d'un personnage entraperçu dans Point Blank, la taupe du super-espion John Lynch, Holden Carver.

On retrouve ainsi la marque des récits de Brubaker et Phillips : prendre à contrepied les clichés habituels et les points de départ familiers des amateurs de littérature ou de bande dessinée de genre. Dans leur mini-série Incognito, on suit les déboires d'un super-vilain repenti qui tente tant bien que mal de supporter un emploi de bureau ; dans Kill or be Killed, un justicier expéditif rappelant le Punisher se voit obligé d'exécuter des malfrats afin d'éviter de dépérir jusqu'à la mort.

Le nom même de Holden Carver renvoie à des influences littéraires peu communes dans le genre super-héroïque, à savoir Holden Caufield, le héros de L'Attrape-Cœur de J.D. Salinger, pour qui le monde est une imposture ; et Raymond CARVER, célèbre auteur de poèmes et de nouvelles désabusés sur la vie quotidienne de la classe moyenne américaine. Ainsi, le spleen existentiel et la valse des faux-semblants sont au cœur, comme souvent chez Brubaker/Phillips, des mésaventures de Carver, espion inflitré qui se laisse porter (ou séduire ?) peu à peu par l'atmosphère amorale régnant au sein de l'organisation dirigée par le redoutable TAO, et qu'il est chagé de démenteler.

Autre figure rédurrente des comics du tandem et autre transgression par rapport au tout-venant de l'industrie : l'accent mis sur le sexe, à la fois moteur de l'action et point faible de protagonistes. Les désirs assouvis par ces derniers entraînent souvent l'attachement qui mène ensuite aux erreurs et à la catastrophe; Car si les auteurs déconstruisent la BD de super-héros, ils marchent néanmoins dans les pas de leurs aînés en ce qui concerne le roman noir et reprennent ainsi la logique acérée et pessimiste de celui-ci. Dans le monde de SLEEPER, aucune bonne action ne reste impunie.”

SLEEPER T1 de Brubaker et Phillips Urban Comics - 35€

“ Dans le monde de SLEEPER, aucune bonne action ne reste impunie. ”

POUR CHANGER LE MONDE ! VOUS AUSSI, BOUGEZ

VOILE

de Pierre-Louis Roy Éditions Glénat -

La petite et la grande histoire de l’invention, puis de la construction épique du téléphérique qui deviendra le plus célèbre du monde.

Cette aventure humaine, économique et technique, riche en rebondissements, est racontée par Pierre-Louis Roy, le meilleur spécialiste du sujet, en s’appuyant sur le témoignage direct des protagonistes toujours en vie.

Cent ans après le premier «téléférique», l’aventure continue à l’aiguille du Midi. Elle accueille chaque année un demi-million de visiteurs : skieurs, alpinistes, adeptes du vol en wingsuit ou du speed riding, et touristes émerveillés.

de Charlotte Mery (Ed Glénat - 25,95€)

Blondie HASLER, 1960, organisateur de la 1ère course transatlantique en solitaire,

Il était une fois des aventuriers

Embarquez pour un voyage extraordinaire dans le monde mystérieux et passionnant des coureurs d’océans !

Il était une fois des femmes, des hommes, des bateaux et des océans. Il était une fois des rêves, des légendes et des défis.

Ce livre n’est pas l’histoire de la course au large avec un grand H. C’est une grande plongée dans un condensé d’histoires singulières, des morceaux choisis. Charlotte Mery ne pouvait parler de tous les navigateurs et navigatrices, de toutes les légendes du large, des bateaux qui ont cavalé sur les océans du globe, des courses océaniques qui ont émergé au fil du XXe siècle.

Au fil de ses recherches, elle a rêvé avec toutes ces femmes et tous ces hommes exceptionnels.

Car oui, les coureurs d'océans font rêver. D'abord, ils portent leur rêve à eux, celui

qui les pousse à être sur la ligne de départ, à ne pas baiser les bras quand la vie en mer devient trop difficile. Et puis, ils portent les rêves des des autres : de la famille, des amis, des sponsars et des milliers d'anonymes qui suivent leurs aventures.

Jean Le Cam, à son retour du Vendée Globe en 2021, en a fait l'expérience avec étonnement : des inconnus lui disaient "Merci, Jean, merci de nous avoir fait rêver". Un merci d'autant plus fort que la France entière était confinée à cause de la pandémie. Cette immense bouffé d'air du large a été l'oxygène de millions de personnes cloîtrées chez elles. Grâce aux héros des mers, on se dit que tout est possible, que même nos rêves les plus grands peuvent être réalisés.

“ Celui qui prendra le départ ne devra compter sur aucune assistance extérieure et devra savoir couler en gentleman. ”

Des beaux livres pour aimer encore plus les voyages

Tiny House

Faire mieux avec moins !

Les auteurs, fondateurs de la chaîne Youtube « Tiny house Livingston », témoignent de leur expérience : des choix qui les ont conduits vers la micromaison, de leur mode de vie au quotidien sédentaire et nomade, des voyages avec la tiny, et de tout ce qu'implique cet habitat alternatif...

De nombreux habitants de tiny viennent étayer leur propos.

et géologie

200 SITES NATURELS de Alain Foucault

Au gré de promenades, découvrez des paysages témoins d’une prodigieuse épopée, celle de la Terre et identifiez les minéraux, les roches et les fossiles les plus communs que vous rencontrerez.

GRENOBLE ALPES MÉTROPOLE

Les meilleurs spots à Amsterdam

100 % local, 100 % renversant, Découvrez Amsterdam comme si vous y viviez !

Le Quartier rouge, les canaux, les maisons tordues et les milliers de vélos : ça, a priori, vous vous y attendez.

Mais connaissez-vous la balançoire la plus haut perchée d’Europe, le club planqué dans une église, les coins pour se baigner dans les canaux, le plus grand musée de street art au monde ou le hangar à tramways transformé en food court géant ? C’est bien ce qu’on pensait.

Dans ce petit livre, vous trouverez exactement ce que vous cherchiez sans le savoir.

NOS IDÉES D'ÉCHAPPÉES BELLES

METZ ET LE PAYS MESSIN

LA VALLÉE DU LOIR À VÉLO

Ce guide est une invitation à explorer autrement le grenoblois, en mêlant mobilité active et (re)découverte de son patrimoine meéconnu et de ses personnages célèbres

Partez à la découverte d’une ville-jardin insoupçonnée, autour de son centre médiéval et piétonnier. Une ville verte et dynamique, ente histire et modernité.

Au fil de 30 trajets à travers l'Europe, laissez-vous bercer par le cliquetis des rails et décrochez les étoiles vers les gares des plus belles capitales européennes.

MINORQUE pour un grand week-end Criques intimes, landes de fleurs sauvages, gorges à la végétation luxuriante… Minorque, estampillée Réserve de la biosphère par l’Unesco depuis 1993, est l’île nature par excellence.