AfCoP Bulletin - Juin 2009

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Le bulletin d'information de l'AfCoP JUIN 2009

Dernières
nouvelles
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 Rapport
sur
les
réunions
annuelles
de
la
Banque
Africaine
de
 Développement
à
Dakar,
Sénégal,
du
11
au
14
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 Entretiens
avec
des
praticiens
visant
l’obtention
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 Entretien
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M.
le
sénateur
de
Tunisie
Jameleddine
 Khemakhem
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 Entretien
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Nuha
Mohamed
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 Résultats
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le
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 Les
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de
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 Mise
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la
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l’Asie
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la
communauté
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pratiques
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 L’AfCoP
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Dernières
nouvelles
 À mi-chemin de cette année, la Communauté africaine de pratiques sur la gestion axée sur les résultats de développement (AfCoP) a déjà accompli bon nombre de ses objectifs et fait de grands progrès sur les autres. L’AfCoP est de plus en plus visible sur la scène internationale de la gestion axée sur les résultats de développement (GRD). Ses membres représentent la communauté au cours de conférences importantes dans le monde entier. Parmi les 70 membres qui rejoignent notre communauté chaque mois, on relève un nombre croissant de représentants de la société civile, de membres du monde universitaire et de parlementaires qui apportent un éclairage nouveau sur la GRD. Depuis les débuts de la communauté, le nombre de membres a augmenté régulièrement (voir le graphique). La communauté est maintenant constituée de plus de 600 membres issus de 35 pays africains et de diverses régions du monde entier.

nion, mais nous espérons en recevoir encore davantage. Le Secrétariat de l’AfCoP et le comité de gestion désigneront le pays choisi d’ici août 2009. L’assemblée annuelle de l’AfCoP est une excellente occasion de rencontrer des membres, de transmettre des connaissances, de discuter des nouveaux enjeux et des tendances émergentes et, de définir les priorités et les activités à venir de la communauté. Cette troisième AGA marquera un nouveau tournant pour l’AfCoP : son premier Document de référence sur la GRD y sera dévoilé. Cette édition sur l’Afrique montrera comment la gestion axée sur les résultats agit réellement sur la vie des gens. De nombreuses études de cas seront élaborées à partir des présentations données lors de la deuxième AGA de l’AfCoP ou esquissées dans les bulletins d’information de la communauté au fil des ans. La moitié de ces études de cas seront mises en œuvre sur la plateforme virtuelle de l’AfCoP et mettront en valeur un contenu interactif afin de mettre à profit l’engagement des membres de l’AfCoP dans les discussions en ligne. Ce document de référence soulignera comment les politiques et projets de GRD sur le terrain aident les citoyens efficacement. Il sera diffusé très largement afin d’approfondir l’apprentissage mutuel sur les stratégies, les outils et les bonnes pratiques de GRD. Croissance du nombre de membres

En ce moment, l’AfCoP commence à préparer sa troisième Assemblée Générale Annuelle (AGA), qui aura lieu à la fin du mois de novembre 2009. Il est encore temps de soumettre la candidature de votre pays pour accueillir l’AGA. Plusieurs pays ont déjà manifesté leur intérêt pour être l’hôte de cette réuPour en savoir plus : iNFO@afcop-mfdr.org

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Rapport
sur
les
réunions
annuelles
de
la
 Banque
Africaine
de
Développement
à
 Dakar,
Sénégal,
du
11
au
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mai
 Par Daphné Léger, Secrétariat de l’AfCoP

À l’occasion de sa 44e réunion annuelle, la Banque africaine de développement (BAfD) a invité la Communauté africaine de pratiques sur la gestion axée sur les résultats de développement (AfCoP) à participer et à tenir un événement lors de ces rencontres : les Journées de l’AfCoP. Les Journées de l’AfCoP ont été organisées par la BAfD et le Secrétariat de l’AfCoP. Parmi les représentants de l’AfCoP se trouvaient M. Abdou Karim Lo (coprésident, Sénégal), M. Sylvester Obong’o (comité de gestion, Kenya), M. Aziz Ould Dahi (comité de gestion, Mauritanie), M. Seydou Yaye (comité de gestion, Niger), M. Mayacine Camara (comité de gestion, Sénégal), M. Lamine N’Dongo (BAfD) et Mme Daphné Léger (Banque mondiale). Les deux activités d’une demijournée visaient à présenter la Communauté africaine de pratiques aux pays membres et aux donateurs de la BAfD, à expliquer sa vision et sa mission, à présenter ses objectifs et ses progrès réalisés jusqu’à présent, à montrer comment l’AfCoP contribue à mettre en œuvre le Programme d’action d’Accra avec les communautés de pratiques nationales et le CAP-Scan, et à étudier les liens possibles et l’appui pour poursuivre le plan de travail et les activités de la communauté. Le premier séminaire d’une demi-journée comprenait des présentations des représentants de l’AfCoP sur la vision, la mission, les résultats et les partenariats de la communauté. Ces présentations ont été suivies d’exposés sur des initiatives nationales, y compris les communautés de pratiques nationales et le CAP-Scan. Le public a participé très activement et posé des questions de fond sur la GRD et la manière dont les praticiens pourraient avoir un impact sur le terrain. De nombreux membres du public ont manifesté un grand intérêt à participer et ont estimé que l’AfCoP devrait être plus visible, car ils ne connaissaient pas cette communauté auparavant. Quelques personnes ont aussi proposé des partenariats potentiels entre l’AfCoP et leur organisation. Certains participants ont manifesté un intérêt pour la mise en œuvre du CAP-Scan dans leur pays.

Pendant la deuxième demi-journée, un nombre constant de participants a assisté à l’activité; ils voulaient en savoir plus sur l’AfCoP et devenir membres. Les représentants de l’AfCoP ont aidé de nouveaux membres à s’inscrire sur le site Web, ont répondu à leurs questions, leur ont expliqué le fonctionnement de la plateforme en ligne et leur ont montré de nombreuses façons de s’impliquer dans la communauté. En tout, 25 nouveaux membres se sont inscrits pendant l’activité et d’autres par eux-mêmes, après les Journées de l’AfCoP. L’un d’eux, Mansour Aw, nous a dit après la réunion que, « depuis ce jour, chaque soir, il consultait la bibliothèque en ligne, apprenait à connaître les membres de la communauté, suivait les discussions et y participait et apprenait grâce à l’expérience des autres ». Il a mentionné qu’il s’est « rapidement senti à l’aise parmi les praticiens de la GRD et que maintenant, il recommandait à ses amis de se joindre à la communauté ».

La participation de l’AfCoP aux réunions annuelles de la BAfD a été très profitable et les Journées de l’AfCoP ont été un grand succès. Les représentants de l’AfCoP ont établi un dialogue avec presque toutes les 53 délégations des pays de la BAfD, lesquelles sont maintenant informées de l’existence de l’AfCoP. Les participants qui représentaient les nouveaux pays membres de l’AfCoP, les consultants indépendants, les universitaires, les donateurs, de même que les représentants de la société civile, du Parlement et du secteur privé ont manifesté beaucoup d’intérêt envers l’AfCoP. Ibrahima Diallo, qui travaille pour l’administration sénégalaise, a expliqué comment cette réunion l’a aidé et a salué « l’activité de Dakar qui a permis aux représentants de l’administration et de la société civile d’élargir les perspectives sur les réalités de la GRD ». L’AfCoP est reconnaissante à la BAfD de lui avoir donné l’occasion d’atteindre ses objectifs, de faire connaître la communauté, d’inscrire de nouveaux membres et d’étudier de nouveaux partenariats. Depuis la réunion annuelle de la BAfD, le Secrétariat de l’AfCoP a été très occupé à réaliser un suivi auprès avec les nouvelles relations de la communauté et est impatient de participer de participer à de nouveaux événements susceptibles d’augmenter la visibilité de l’AfCoP à l’échelle internationale !

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Entretiens
avec
des
praticiens
visant
 l’obtention
de
résultats
 Entretien
avec
M.
le
sénateur
de
Tunisie
 Jameleddine
Khemakhem
 AfCoP : D’où vous vient cet engagement en faveur d’une meilleure gestion des ressources publiques ? Mr. Khemakhem : Avant d’être parlementaire, j’ai passé 23 années à la Cour des Comptes de Tunisie. J’ai été parmi les premiers dans mon pays, au cours des années 1980, à lancer l’idée d’une gestion axée sur les résultats et d’un contrôle de l’optimisation des ressources qui se focalise, non seulement sur le contrôle financier et le contrôle de régularité, mais aussi sur l’appréciation de l’efficacité, de l’efficience et de l’économie des actions publiques. Nous avons travaillé à identifier les objectifs de diverses organisations, les avons explicités et avons déterminé les critères d’évaluation d’atteinte des résultats. Ces exercices conjoints entre la Cour des Comptes et l’administration ont permis l’introduction de la gestion axée sur les résultats. Mon travail est reconnu à travers le monde. Je suis lauréat du prix Elmer Staats, décerné par le Bureau de l’Auditeur Général des Etats Unis (General Accounting Office), pour l’un de mes articles publié en 2002 dans le journal de l’Organisation Internationale des Institutions Supérieures de Contrôle des Finances Publiques (INTOSAI). Le vérificateur Général du Canada, au côté duquel j’ai exercé des missions d’évaluation, m’a aussi nommé en tant que formateur dans plusieurs pays africains en matière d’évaluation et d’audit. J’ai eu également le privilège d’être boursiers de la Fondation Canadienne pour la Vérification Intégrée. Au cours de ma nouvelle carrière de sénateur, je continue mon engagement pour la gestion axée sur les résultats. AfCoP : Comment les parlementaires peuvent-ils sensibiliser davantage l’administration publique à ce thème ? Mr. Khemakhem : Mon expérience de parlementaire me permet de sensibiliser mes collègues à l’importance de la gestion axée sur les résultats et à l’aide à la décision qu’elle représente. Les débats budgétaires, notamment au sein des commissions, sont également autant d’occasions pour inciter l’administration à agir selon des objectifs clairement définis, en établissant des critères d’évaluation. La reddition des Comptes oblige désormais l’administration à revoir son mode de fonctionnement et à rendre ses projets de loi conformes aux exigences de clarté des objectifs. Ce changement

de culture de gestion résulte largement des exigences des parlementaires. AfCoP : En tant que sénateur, comment comptezvous vous impliquer dans les activités de l’AfCoP et quel pourrait être en retour l’apport de l’AfCoP à votre travail ? Mr. Khemakhem : Je suis réellement impressionné par l’énergie et l’engagement des membres de l’AfCoP à promouvoir la gestion axée sur les résultats. Ces membres sont des visionnaires parce que la gestion axée sur les résultats est à l’avenir une fatalité et non un choix. De ce fait, il est de notre obligation de sensibiliser tous les pays en développement à cette approche et surtout de faciliter son déploiement car la tâche demande beaucoup de courage et d’efforts. Cette énergie et cet engagement dédiés à une cause d’importance m’ont emballé. Ensemble, nous pouvons jouer un rôle essentiel dans le changement de la culture de gestion et d’audit en vue d’une meilleure optimisation de nos ressources. C’est un enrichissement mutuel. AfCoP : Quelle est selon vous la première idée fausse sur la GRD ? Mr. Khemakhem : La plus grave erreur qu’on puisse commettre est de penser qu’il suffit de modeler le cadre budgétaire et d’établir des manuels de gestion axée sur les résultats pour réussir une bonne gestion des ressources. Le point crucial est de bien former un personnel capable de gérer cette approche et d’investir dans sa mise en œuvre. Il faut préparer l’environnement afin de favoriser son succès, notamment en étudiant les expériences des autres et en recourant au soutien de praticiens. AfCoP : Où en est la GRD en Tunisie ? Mr. Khemakhem : En Tunisie, l’engagement pour une gestion axée sur les résultats a été initié dans les années 1990 par des expériences pilotes. C’est ensuite le pouvoir politique qui en a accéléré la généralisation. D’ailleurs, le septième des vingt points du programme électoral 2004-2009 du président de la république Zine El Abidine Ben Ali concerne la mise en place d’une nouvelle méthodologie de gestion du budget par objectifs qui permet une meilleure efficience et lisibilité des interventions publiques. Après évaluation des expériences pilotes, la Tunisie a entamé la phase de généralisation. Elle a alors élaboré un cadre général de gestion axée sur les résultats pour l’ensemble des structures publiques. Ainsi, le budget de 2010 sera présenté pour la première fois au pouvoir législatif avec des objectifs. AfCoP : La Tunisie s’est-elle inspirée de l’expérience d’autres pays africains pour mettre en place des méthodes innovantes ?

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Mr. Khemakhem : La Tunisie a expérimenté différentes méthodes de gestion axée sur les résultats inspirées des systèmes francophones et anglophones. Il a été procédé par la suite à une évaluation des expériences réalisées, afin de saisir d’emblée ce qui a bien marché et les raisons qui ont conduit dans certains cas à des échecs pour ensuite élaborer un cadre général de gestion adaptable à nos réalités. AfCoP : Pouvez-vous décrire l’impact de la GRD sur les citoyens tunisiens, en fournissant autant que possible un exemple concret? Mr. Khemakhem : La gestion axée sur les résultats est une technique extrêmement pertinente, car elle améliore la lisibilité des politiques socioéconomiques et le budget. Le revers de la médaille, qui effraie certains gouvernements, est que cette lisibilité renforce la reddition des comptes. Dans des régions reculées, certains de nos citoyens n’hésitent donc pas à saisir cette occasion et demandent des comptes au gouvernement, par le biais des assemblées délibératives locales. En retour, le gouvernement et le pouvoir législatif disposent d’informations pour établir des priorités et comprendre le réel bénéfice des projets mis en œuvre. AfCoP : Si vous pouviez changer une chose a la façon dont les politiques de développement sont élaborées en Tunisie, quelle serait-elle ? Mr. Khemakhem : La Tunisie, classée 2ème pour son efficacité de gestion des fonds publics par la Banque Mondiale, a su gagner le défi de l’optimisation de ses ressources. Sa réussite est saluée par bon nombre d’organisations internationales. Cependant, il n’y a pas de modèle parfait. C’est pour cette raison que nous incitons constamment l’administration à mieux décentraliser ses activités, à renforcer les instances locales et régionales afin de promouvoir une planification rigoureuse au profit de tous et une utilisation optimale des ressources ayant un impact économique et social direct sur la population cible. Entretien
avec
Mme
Nuha
Mohamed
 Nuha Mohamed est conseillère auprès d’organisations de la société civile pour le développement des capacités organisationnelles. Elle travaille notamment sur l’Initiative de Développement Soudanais (SUDIA). AfCoP : Comment utilisez-vous les méthodes de la GRD dans votre travail? Mme Nuha Mohamed : Une partie de mon travail consiste à analyser les concepts de développement international pour les adapter à l’échelle locale. Au niveau opérationnel, j’emploie aussi l’approche de la GRD auprès de groupes cibles pour accroître l’efficacité des interventions.

AfCoP : En tant que membre de la société civile, de quelle façon prévoyez-vous de participer aux activités de l’AfCoP et comment l’AfCoP peut-elle contribuer à votre travail? Mme Nuha Mohamed : Être l’une des premières membres de l’AfCoP au Soudan me confère la responsabilité de la diffusion du concept à l’échelle de mon pays. C’est pourquoi je m’attends à être une personne-ressource pour l’AfCoP au niveau de l’État. Ma contribution consistera aussi à transmettre les expériences et les leçons tirées et je compte également obtenir des conseils des membres de l’AfCoP. AfCoP : Dans quelle mesure et de quelle manière la GRD existe-t-elle au Soudan? Mme Nuha Mohamed : Le Soudan n’est pas un État participant, car il n’a pas signé la Déclaration de Paris; il n’y a donc pas de renseignements officiels sur la GRD au Soudan. Cependant, dans ce pays, de nombreuses initiatives d’organisations internationales et des projets de renforcement des capacités engendrent une culture de la GRD. Certains rapports de suivi et d’évaluation montrent certaines réussites de la GRD au Soudan. Ces réussites demeurent toutefois quelque peu limitées. AfCoP : En quoi la mise en œuvre des méthodes de la GRD dans un pays touché par des conflits comme le Soudan est-elle différente? Mme Nuha Mohamed : Bien que la société soit établie et qu’elle possède certaines caractéristiques qui favorisent le développement, la priorité, dans les situations de conflit, qui était le développement, change pour se concentrer davantage sur les secours d’urgence et les besoins à court terme. Les éléments de base sont même absents. Les difficultés d’établissement d’un cadre de GRD durable sont nombreuses : des politiques changeantes, l’insécurité, les relations compliquées entre les organisations de la société civile et l’État, et la possibilité limitée d’élaborer des processus de planification à long terme. Dans l’ensemble, ces obstacles réduisent les chances d’instaurer un leadership endogène et une intervention de développement efficace. AfCoP : Si vous pouviez changer un élément quant à la manière dont les politiques de développement sont mises en place au Soudan, duquel s’agirait-il? Mme Nuha Mohamed : Je ferais plus que participer aux processus de planification; je donnerais aux groupes ciblés davantage de responsabilités au niveau du suivi et de l’évaluation des interventions en matière de développement.

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Résultats
sur
le
terrain

Les
classes
centrées
sur
les
enfants
accomplissent
des
résultats

Par Rosa Muraguri-Mwololo

Il y a trois ans à Mazeras, un petit village dans le district côtier de Kwale, au Kenya, Kita était assise dans une salle de classe construite avec de la boue, en compagnie de 90 autres enfants, des garçons pour la plupart. Il manquait de matériel d’apprentissage. Pour poser des questions, la technique de l’enseignant consistait à faire répondre les élèves en chœur et il ne leur permettait pas de s’exprimer ni de participer. Dans l’ensemble, Kita et ses compagnons de classe écoutaient de façon passive. Des observations ont permis de constater qu’en général, les questions posées par les enseignants en classe étaient souvent dirigées aux garçons, même dans les classes où ils étaient nettement minoritaires. Par conséquent, les filles se sentaient laissées pour compte et négligées, ce qui empirait davantage le taux d’absentéisme, le faible rendement et le décrochage. En adoptant une nouvelle méthode d’enseignement qui met l’accent sur la participation et l’interaction, les choses changent. D’après les renseignements scolaires disponibles, depuis ce changement, le taux d’absentéisme a diminué de façon spectaculaire. Les moyens de parvenir à des résultats : activités, intrants et extrants Du fond de la classe, Kita lève maintenant la main avec confiance. L’enseignant de chimie sourit et l’invite à dire ce qu’elle pense à la classe. Pendant qu’elle fait valoir son point de vue, l’enseignant l’encourage doucement à poursuivre en lui posant des questions pour qu’elle approfondisse sa réponse. Le reste du cours continue sur la même lancée, d’une manière interactive et intéressante, avant que l’on donne aux élèves diverses tâches à faire en groupes. L’enseignant se promène dans la classe et encourage chaque groupe à trouver la réponse seul, à expérimenter, à faire preuve de créativité, à travailler en équipe et à faire participer les autres. Des graphiques colorés, des dessins et des rapports d’équipe ornent les murs de la classe. Kita dirige son groupe dans les tâches qu’on lui a assignées. L’enseignant laisse les groupes travailler seuls, puis il se tourne vers moi et observe : « Cette approche axée sur les enfants est tout à fait révolutionnaire; c’est un véritable changement de paradigme. Nous laissons les enfants nous dire ce qu’ils savent et nous, les enseignants, poursuivons l’enseignement à partir de ces connaissances. Cette nouvelle approche préconise que l’enfant doive aimer l’apprentissage et que cet apprentissage doive être rendu agréable, déclare-t-il. Nous nous sommes transformés grâce à une formation en milieu de travail, nous avons modifié les salles de classe, le matériel et les approches pédagogiques; de plus, tout le milieu physique de l’école doit être axé sur les enfants et accueillant pour les enfants », dit-il. Selon lui, le changement n’aurait pas été possible sans le partenariat synergétique de l’école avec la collectivité de Mazeras, les parents des élèves, les représentants gouvernementaux de l’éducation, l’UNICEF et la Fondation Aga Khan. Les résultats finaux D’après l’enseignant, les résultats de la mise en application de cette nouvelle pratique axée sur les enfants a permis d’augmenter le nombre d’élèves qui vont à l’école, de réduire le taux d’absentéisme, d’améliorer les taux de transition et de réussite ainsi que le rendement à l’école, surtout chez les filles. Rosa Muraguri-Mwololo a mené une mission d’évaluation sur un programme éducatif dans le district de Kwale, au Kenya.

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Dernières
nouvelles
des
communautés
de
pratiques

Mise
à
jour
sur
la
CoP‐GRD
de
l’Asie
 Parution d’un nouveau livre sur les expériences liées à la GRD en Asie Depuis sa création en mars 2006, la Communauté Asiatique de Pratiques (CoP-GRD de l’Asie) a accumulé des connaissances et des expériences considérables concernant un large éventail de pays et d’espaces du secteur public. La publication de 2009, Moving from Concept to Action: Asian Experiences on MfDR, vise à aider les gouvernements dans leur travail de construction, de renforcement et d’institutionnalisation de leurs systèmes de GRD, en offrant une mine de récits inspirants et instructifs sur le travail des pays asiatiques en développement en rapport avec la GRD, de toute taille. Les membres de la CoP-GRD de l’Asie deviennent chefs de file dans les groupes de concertation sur l’efficacité de l’aide Deux membres de la CoP-GRD de l’Asie, Rolando Tungpalan et Velayuthan Sivagnanasothy, respectivement des Philippines et du Sri Lanka, jouent les rôles de co-présidents des deux groupes thématiques formés par le Groupe de travail sur l’efficacité de l’aide pour refléter le Programme d’action d’Accra. M. Tungpalan copréside le groupe de concertation E sur la gestion axée sur les résultats de développement, tandis que M. Sivagnanasothy co-préside le groupe de concertation D sur l’évaluation des progrès. Des renseignements sur la CoP-GRD de l’Asie sont disponibles ici : http://cop-mfdr.adb.org. Lancement
de
la
communauté
de
pratiques
du
Sénégal
 Par Abdou Karim Lo Le dernier Bulletin d’information l’avait annoncé. C’est désormais chose faite : la Communauté Sénégalaise de Praticiens sur la Gestion axée sur les Résultats de Développement (SenCoP/GRD) a été officiellement mise en place lors d’une réunion le 22 avril dernier. Les membres de la SenCoP envisagent de développer un projet ambitieux, mettant l’accent sur l’appui-conseil aux structures nationales (publiques et privées), la promotion de la responsabilité et de la redevabilité dans la gestion du développement, l’amélioration de la visibilité du Sénégal en matière de GRD et le soutien au développement d’un leadership efficace. Signe de la prise en compte croissante de l’importance de la GRD par le Sénégal, cette rencontre a eu lieu sous le haut patronage du ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances. Un comité d’initiative composé de représentants de l’administration publique, de la société civile et du Parlement, sous la coordination d’Abdou Karim Lo, co-Président de l’AfCoP, a réussi à rassembler plus de cent participants de tout domaine d’activités : praticiens, décideurs, chercheurs, formateurs et représentants d’acteurs non étatiques. Dans un exposé passionnant, Mamadou Lamine Ndongo, représentant de la Banque Africaine de Développement, qui finançait l’événement, a sensibilisé l’assistance aux enjeux, défis et opportunités de la GRD. Après l’adoption d’une charte, un comité directeur de vingt-et-un membres a été mis en place. Abdou Karim Lo et Mayacine Camara, tous deux membres du Comité de Gestion de l’AfCoP, ont été désignés respectivement Président et Vice-Président de SenCoP/GRD. Leur expérience au sein de l’AfCoP leur sera utile pour élargir les bases de la SenCoP et répondre aux attentes de ses membres Abdou Karim Lo coordonne le Projet de Renforcement des Capacités de Bonne Gouvernance (PRECABG), Sénégal. Il est également le co-Président de l’AfCoP et Président de SenCoP

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Lancement
du
CAP‐Scan
au
Sénégal
 Par Assane Niang Le Sénégal poursuit son action en faveur de la Gestion axée sur les Résultats de Développement (GRD) en introduisant l’outil CAP-Scan. De nombreuses administrations du pays et partenaires techniques et financiers ont d’ores et déjà manifesté leur intérêt pour ce processus. Ils en seront en effet les principaux acteurs et bénéficiaires. Certains départements ministériels nous disent avoir des difficultés à renseigner leurs indicateurs de performance et donc à assurer convenablement le suivi et l’évaluation de leur politique sectorielle. C’est précisément à ces problèmes que CAP-Scan vient répondre. Cet outil propose un diagnostic des capacités basé sur un processus participatif d’évaluation et de renforcement des capacités en GRD, qui implique toutes les parties prenantes : agents de l’administration, acteurs non étatiques, élus locaux. L'objectif global du processus CAP-SCAN est de faire l’évaluation des capacités et de hiérarchiser les besoins. Les cinq grands piliers de la GRD seront donc « scannés » à cette fin : Leadership, Responsabilité et partenariat, Suivi et évaluation, Planification et budgétisation, et Capacité statistique. L’objectif majeur est de parvenir à davantage institutionnaliser les pratiques de GRD au niveau de l’administration pour améliorer les capacités de planification budgétaire, la transparence dans la gestion des pouvoirs publics et engager un train de mesures d’incitation qui récompensent les bons résultats. A la suite des échanges avec le Secrétariat de l’initiative conjointe du CAD-OCDE pour la GRD, l’équipe gouvernementale a tenu plusieurs réunions préparatoires qui ont permis d’établir une feuille de route et de mettre en place le dispositif organisationnel de pilotage du processus. Maintenant dans la phase pratique du processus, il s’agit de procéder à la collecte de l’information sur les capacités de l’administration (à travers ses services) à gérer suivant une approche axée sur des résultats de développement. La finalité est d’élaborer et de mettre en œuvre un plan d’action pour un renforcement des capacités, qui puisse prendre en compte les gaps au niveau de la pratique de cette nouvelle approche GRD. Assane Niang est expert à la Cellule DSRP du Sénégal et également membre du Comité de Pilotage CAP-Scan du Sénégal.

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accroît
sa
présence
sur
de
nouveaux
médias
sociaux
 L’AfCoP est maintenant sur LinkedIn, le plus grand site de réseautage social axé sur les affaires. Il s’agit de la place idéale pour faire du réseautage professionnel en ligne. Venez élargir vos réseaux de contacts et chercher des opportunités dans les secteurs liés à la GRD en rejoignant le groupe de l'AfCoP. L’AfCoP a récemment créé une page sur Facebook. C’est un site parfait pour promouvoir la communauté auprès de vos amis et collègues, et vous connecter avec la communauté du développement international. Nous vous invitons à devenir un « fan » de l’AfCoP dès aujourd’hui! L’AfCoP a aussi lancé une page sur Twitter. Ce service de blogues vous donnera des nouvelles fréquentes sur les activités de l’AfCoP et permettra à d’autres personnes et organisations sur Twitter de rester au courant des activités de l’AfCoP. Nous vous invitons à suivre l’AfCoP sur Twitter à l’adresse suivante : http://twitter.com/copafrica.

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Études
de
cas
En
Ligne
de
l’AfCoP
 Des discussions en ligne axées sur de nouvelles études de cas seront lancées en juillet sur le site Web de l’AfCoP. Trois cas seront élaborés sur le site web en anglais et trois cas sur le site Web en français. Ces discussions faciliteront l’élaboration des études de cas pour la première édition du document de référence de l’AfCoP. Les membres de l’AfCoP sont invités à participer, à poser des questions et aider les auteurs pour faire progresser l’étude de ces cas! Le
site
web
de
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 Un nouvel onglet intitulé Notes a été ajouté sur le site web de l’AfCoP. Les membres peuvent maintenant publier des messages personnels sur la plateforme de l’AfCoP. Cette fonction vous permet d’exprimer ce que vous pensez et ce que vous ressentez en lien avec les sujets relatifs à la gestion axée sur les résultats de développement qui ne sont pas abordés dans les discussions en cours. Les nouveaux blogues qui seront affichés apparaîtront en bas, à droite de la page d’accueil, afin que tout un chacun soit informé lorsqu’un membre ajoute un message.

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