Module ‘Le choix des outils’ Dans ce module, le mot « outil » se référera aux objets numériques, logiciels, sites web, CD Rom utilisés dans le cadre d'accompagnement à l'appropriation aux usages du numérique. Choisir les « bons outils »n'est pas chose aisée. Et peut s'avérer particulièrement stimulant avec des personnes handicapées: problématique d'accessibilité aux contenus (handicap sensoriel), complexité de certains outils (handicap mental, troubles cognitifs) peuvent doivent être pris en compte dans les choix faits. Cela implique de la veille, des recherches, une réflexion, des essais. Quelques notions autour de l'usage des outils permettront d'affiner son regard critique sur les outils et d'avancer plus rapidement dans le choix des « bons outils ».
L'outil au service du projet Ce n'est pas à l'outil disponible de déterminer l'activité mais à l'objectif visé de faciliter l'identification des bons outils. On peut avoir une utilisation partielle des outils et ignorer certaines de leurs fonctions, notamment sur des sites, logiciels « grand public ». Règles de bon sens de base, qui s'avèrent cruciales à garder en tête dans un environnement marqué par des outils « spécialisés » Avant de choisir les outils il sera donc essentiel de: Connaître le projet global et celui des séances concernées Définir les outils pour l’accompagnement de la personne Envisager des alternatives
L'outil sera adapté aux compétences de la personne Une compétence est un « savoir identifier mettant en jeu une ou des capacités dans un champ notionnel ou disciplinaire donné » (Meirieu). Autrement dit, la compétence serait une combinaison appropriée de plusieurs capacités dans une situation déterminée. « Le révélateur de la compétence, c’est le résultat obtenu dans le travail » et que « c’est au mur terminé que l’on voit la compétence du maçon » (Darvogne et Noyé). Selon D’Hainaut, une compétence est « un ensemble de savoirs, savoir-faire et savoir-être qui permet d’exercer convenablement un rôle, une fonction ou une activité. Convenablement signifie ici que le traitement des situations aboutira au résultat espéré par celui qui les traite ou à un résultat optimal ».
L'animateur doit donc réfléchir aux compétences mobilisées dans l'utilisation des outils et ne pas proposer des outils ne correspondant pas à ceux-ci. Il sera attentif au transfert de compétences entre les différents outils mobilisés. Et facilitera la création de lien entre ceux-ci. Exemple de compétences transversales à identifier/mobiliser : Utilisation des menus, usages de la sélection, gestion des fenêtres, utilisation de vocabulaire approprié, réponses adaptées aux messages affichés par l'ordinateur. Exemple de compétences liées à un environnement spécifique: Choix des outils de dessin dans un logiciel
Le choix en lien avec les capacités La « capacité» : la capacité est (ou serait) une « habileté transversale », une sorte de savoir-faire décontextualisé, susceptible d’être mis en œuvre dans des situations très différentes. Pour Meirieu, une capacité est une « activité intellectuelle stabilisée et reproductible dans des champs divers de la connaissance ». Une capacité est une habileté cognitive transversale, c’est-à-dire réutilisable à l’infini dans des contextes différents. La réalisation de certaines activités informatiques font appel à des capacités que la personne possède ou non. Exemple : capacité à manipuler des objets (la souris) ou capacité à mémoriser des procédures. Lorsque certaines capacités sont défaillantes des adaptations sont à penser afin de pouvoir utiliser certains outils. Certains outils vont être plus spécifiques à une personne comme les adaptations, des supports d’apprentissage personnalisés, ou la résultante d’un travail plus personnel comme la production d’un site, d’un article (sur un Spip par exemple)
Des outils qui soutiennent la prise d'initiative Mieux vaut choisir des outils simples, ou l'utilisation partiel d'outils plus complexes, qui permettent d'avancer vers la montée en compétences, et en prise d'indépendance par rapport à l'accompagnement. Sinon l'animateur risque de se retrouver en situation de devoir « compenser » en permanence !
Capitaliser sur les outils L'animateur devra être familier avec les outils mobilisés. Cela implique les tester avec un regard critique et distancié, qui prenne en compte les besoins des personnes handicapées accueillies. Exemple d'une grille simple d'analyse. Cela peut favoriser la constitution d'une mémoire collective et le partage. Cette grille, qui semble très « basique » permet en fait d'opérer un balayage rapide de n'importe quel outil et repérer rapidement les avantages/difficultés offerts. Si vous en avez la possibilité, appliquer cette grille de lecture à un outil que vous mobilisez couramment afin de le regarder avec un « œil neuf ».
Proposition de grille descriptive d’outils: Logiciels, sites web, CD Rom, etc. Nom :
Editeur/URL :
Description du logiciel : Très globale – Type de contenu/support/
Objectifs de réalisation : ex: sites web qui permet de.....; jeu qui permet de;
Manipulations nécessaires (mouvements de souris, type de curseur, clics, glisser/poser, etc.) :
Outils et modes de navigation (sommaire, barre, icônes,type de menu, etc.)
Type d’activités à réaliser (mémoriser, dessiner, relier, apprendre, découvrir, associer, explorer, trouver, mémoriser, chercher, utilisation de formulaire, etc.) :
Retours à l’utilisateur (écrits, verbaux, aucun, etc.)
Type de consigne (avec, sans, orale, écrite, etc..)
Avantages et inconvénients de cet outil avec les personnes :
Remarques sur ce logiciel (Attractivité, interrogation, intérêt pour certaines parties spécifiques, etc.)