Pré-requis, atouts et difficultés observées dans l'utilisation de l'ordinateur" 1 Les pré-requis à l’utilisation de l’ordinateur 1.1 Capacités nécessaires à l’utilisation de l’ordinateur Le lien de cause à effet Il semble nécessaire que l’utilisateur comprenne que lorsqu’il déplace la déplace). Au-delà des déplacements, il faut que l’utilisateur comprenne que lorsqu’il clique sur le périphérique d’entrée, une modification qualitative se produit à l’écran (une fenêtre s’ouvre, par exemple). La notion d’objet « Souris ? », « A quoi sert une souris ? », « Comment ça fonctionne ? ». Il s’agit de mettre en place les actions intermédiaires pour comprendre le fonctionnement de l’objet. La coordination des plans Les entrées se font dans le plan horizontal de la souris ou du clavier, alors que les sorties se font dans le plan vertical de l’écran. Le clavier est un espace complexe, tout comme l’écran est en général un espace organisé. L’utilisateur doit inscrire ses activités motrices et perceptives dans les agencements de ces espaces.
1.2 Capacités qui vont modifier l’utilisation de l’ordinateur La capacité de représentation L’ordinateur est un espace virtuel qui demande aux utilisateurs de se représenter les différentes manipulations et actions. Par exemple dans un logiciel éducatif, la sortie d’un jeu peut être représentée par une porte, une fusée … dont il faudra comprendre la symbolique. La capacité à ordonner les actions L’usage de l’ordinateur nécessite une organisation spatio-temporelle. Elle exige la répétition des mêmes procédures pour atteindre les mêmes effets. Le système et les logiciels exigent d’effectuer les commandes selon une succession précise. L’utilisateur devra donc savoir planifier ses actions pour atteindre son objectif (exemple : comment faire pour envoyer un mail à un ami ?)
La mémoire Il s’agit de la capacité de maintenir les informations nécessaires à l’exécution d’une
tâche. La mémoire va aider l’utilisateur à fixer les procédures informatiques incontournables à l’utilisation des outils. Si ces capacités sont défaillantes, des outils de compensation seront à imaginer pour une meilleure autonomie de l’utilisateur : cf Module « Les outils d’analyse et de suivi»
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Les caractéristiques de l’outil informatique
2.1
Ce qu’impose l’ordinateur … L’utilisateur doit : - adopter une posture standard : face à l’écran, regard balayant l’écran, main positionnée sur les périphériques (souris, clavier) ; - respecter les procédures et donc les règles informatiques pour atteindre ses objectifs ; - comprendre son rôle d’utilisateur (qui est de piloter l’outil mais non d’en comprendre et maîtriser les aspects techniques : vous pouvez conduire une voiture sans pour autant maîtriser ce qui se trouve sous le capot).
2.2
Ce que favorise l’outil informatique, entre autres.. -
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Les caractéristiques de l’ordinateur : il ne juge pas et ne porte pas d’appréciation sur l’utilisateur, il est inflexible (une même erreur conduira toujours au même message), il ne sanctionne pas en cas d’erreur, il est invariable (les procédures sont toujours les mêmes). De ce fait, il peut : être un facilitateur pour l’accès à la connaissance, désinhiber en favorisant l’expression, apporter une certaine rigueur, être valorisant (l’aspect technique est valorisant), être normalisant : dans le « être comme… » (il gomme les difficultés dans le graphisme par exemple), dans la communication (plus de problème d’élocution par exemple, plus de confrontation au regard de l’autre, etc.), dans les productions et l’utilisation (une personne handicapée peut produire les mêmes documents qu’une personne valide).
Les difficultés pouvant gêner l’accès à l’activité Réflexion Quelles sont les difficultés que vous avez déjà identifiées comme pouvant gêner l’accès à l’initiation à des outils informatiques ? Essayez de les lister, en associant les solutions que vous imaginez.
3.1 Difficultés de la mémorisation des procédures Les procédures sont des manipulations incontournables pour accéder à une activité, à une action, à un résultat. Les procédures correspondent à un chemin d’accès (exemple : pour lancer un logiciel) ou à une succession de tâches (exemple : pour changer la couleur du texte). 3.2 Difficulté ou impossibilité à analyser les environnements informatiques Au-delà de la mémorisation des procédures, une personne peut rencontrer des difficultés à identifier l’information utile pour elle. En effet, l’information au sein des environnements multimédia est souvent présentée plusieurs fois sous différentes formes (textes, images, icônes, sons, etc.). Cette profusion de l’information génère des environnements trop denses qui perturbent et perdent parfois des personnes ayant des difficultés d’attention ou des capacités cognitives ne lui permettant pas d’analyser l’information présente. 3.3 Difficulté ou impossibilité de la planification des actions La planification est une démarche de programmation en vue d’atteindre un but. Quel que soit le domaine abordé, la planification s’appuie sur l’analyse des tâches à effectuer, leur ordonnancement, et les procédures d’exécution qui doivent leur être associées pour atteindre le résultat souhaité1. La planification met en évidence la capacité d’anticipation. « Planifier, c’est évidemment prévoir ». L’anticipation est la possibilité de se représenter mentalement les résultats d’une hypothèse et est donc une simulation nécessaire pour confirmer le choix d’une procédure. 3.4 Difficulté à mettre du sens sur les actions L’outil informatique est un objet qui fait appel au virtuel. Le virtuel ne s'oppose pas au réel mais à l'actuel (ce qui existe dans le concret), le virtuel est la simulation d'un environnement réel ou d’actions réelles. Ainsi, pour comprendre le sens des manipulations informatiques effectuées, il faut pouvoir se représenter leur finalité. Exemple : Une personne ne réalisera pas la fonction de l’enregistrement. Elle ne comprendra pas que, concrètement, elle range son document pour le retrouver ultérieurement. D’ailleurs, la confusion entre enregistrer et imprimer est fréquente.
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« Pédagogie : dictionnaire des concepts clés » - F. Raynal et A. Rieunier – Editions ESF
4 Les outils d’adaptations à penser … Dans certaines situations, il est utile de combiner les outils d’adaptation afin d’aider la personne lors de l’activité informatique. 4.1 Pour simplifier les procédures Une tâche se compose d’une multitude de procédures. Par exemple, pour écrire une lettre, il faut : allumer l’ordinateur, lancer le logiciel de traitement de texte, saisir le contenu de la lettre, éventuellement changer des mises en forme, imprimer la lettre ou l’enregistrer.
4.2
L’objectif est donc d’imaginer comment simplifier les procédures pour que la personne accède à la tâche en fonction de ses capacités et de ses compétences. Il n'est peut-être pas essentielle qu'elle maîtrise l'ensemble de la procédure. Il sera possible, par exemple de: sérier les objectifs de réalisation autonome n'aborder que les fonctionnalités de base dans une première phase créer des modèles accessibles par icône depuis le bureau En cas d'adaptations sur les accès aux procédures, il sera important de vérifier que ces adaptations sont mises en place sur les différents ordinateurs que la personne peut être amenée à utiliser. L'utilisation des icônes peut faciliter la simplification de certains procédures, tout en posant d'autres problèmes dans les logiques d'apprentissages. Les menus sont très « transversaux » entre les différents logiciels, ce que ne sont pas forcément les icônes.. Pour suppléer la mémoire
Deux principaux types de supports peuvent être réalisés des mémos linéaires des mémos en images Chaque personne a une « préférence » pour un type d’information : certaines, plus visuelles, préfèrent des images à comparer entre le support et l’écran, d’autres de l’écrit avec une hiérarchie des procédures. L’inconvénient des captures d’écran est qu’elles sont une photographie de l’écran à un instant « t », qu’elles sont figées. De ce fait, certaines personnes peuvent être troublées par la différence qu’il peut y avoir entre ce qui se passe sur leur écran (pointeur qui bouge, fenêtre qui s’ouvre, couleurs transformées, etc.) et l’image qu’elles ont sur le support papier. Le risque est alors que la personne s’attache aux différences plus qu’aux ressemblances. Il faut donc que la capture d’écran corresponde aux mieux en étant aussi fidèle que possible pour que les informations essentielles apparaissent et que la personne puisse dire que c’est exactement la même chose à un détail près. Elle doit correspondre à des « points de passage » clés obligés et donnant lieu à blocage.
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De plus, pour que les supports soient lisibles et compréhensibles, il faut porter une attention sur : la mise en forme (couleur du texte, taille des caractères, etc.) le contenu (vocabulaire, hiérarchie et choix des manipulations indiquées, etc.)
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Pour que la lecture du support soit facilitée, il est nécessaire : d’utiliser un code couleur identique tout au long du support de jouer sur la taille des caractères pour dégager l’information essentielle de respecter le sens de la lecture (de gauche à droite) de choisir l’information pour éviter la surcharge de hiérarchiser les procédures en les numérotant Un support clair avec peu d’informations mais pertinentes peut permettre à la personne de trouver l’aide qui lui permettra de trouver seule la solution à son problème.
4.3
Pour aider à donner du sens Pour que la personne puisse donner du sens à des procédures informatiques qui se résument par des clics sur des mots ou des icônes, il est parfois utile de recourir à l’utilisation de métaphores et/ou de jeux de mots. La métaphore permet en effet d’acquérir et de comprendre des connaissances nouvelles en faisant le lien avec ce que nous connaissons déjà. Dans le cadre de l’initiation à l’outil informatique, il s’agit de mettre en lien des manipulations ou fonctions informatiques et des actions du quotidien. La métaphore doit donc s’appuyer sur des références quotidiennes communes afin que la personne comprenne la métaphore. Sinon, cette dernière peut rendre encore plus difficile la compréhension de l’outil informatique ! Réflexion Quelles sont les métaphores que vous avez déjà utilisées dans le cadre de votre activité ? Comment expliquez-vous aux utilisateurs des éléments comme le « bureau », les dossiers, etc. ? Cela fonctionne-t-il avec tout le monde ?
Source: « Pédagogie : dictionnaire des concepts clés » - F. Raynal et A. Rieunier – Editions ESF - 02/04/2009 Psychologie des apprentissages et multimédia - Denis Legros - Jacques Crinon , Armand Colin - 2003