Coze#89 : Juin 2020

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JUIN 2020 #89 #COZEMAG COZE.FR GRATUIT

DEALER DE CULTURE EN ALSACE


( Il s’arrête et tend l’oreille. ) Peer Gynt, acte I, à l’origine de Solveig (L’Attente) en septembre 2020 à l’OnR


SOLVEIG (L’ATTENTE) SAMSON ET DALILA HANSEL ET GRETEL GRETEL ET HANSEL LA MORT À VENISE HÉMON CENERENTOLINA ALCINA MADAME BUTTERFLY

EDVARD GRIEG CAMILLE SAINT-SAËNS ENGELBERT HUMPERDINCK ENGELBERT HUMPERDINCK BENJAMIN BRITTEN ZAD MOULTAKA GIOACHINO ROSSINI GEORG FRIEDRICH HAENDEL GIACOMO PUCCINI

danse CHAPLIN SPECTRES D’EUROPE #3 DANSER MOZART AU XXIE SIÈCLE LES AILES DU DÉSIR LA GRAN PARTITA

MARIO SCHRÖDER BOUCHÉ / CASTILLO / PRELJOCAJ

JULLIARD / SCHMITT BRUNO BOUCHÉ DANSEURS-CHORÉGRAPHES DU BALLET DE L’ONR BALLETS EUROPÉENS AU XXIE SIÈCLE MARIA DE BUENOS AIRES MATIAS TRIPODI

SAIS O N 2 0 2 0   /   2 0 2 1

opéra



COZE #89

ÉDITO JUIN 2020

Depuis le début du mois de juin, les lieux de vie, de divertissement et culturels peuvent rependre tout doucement leurs activités ! Une nouvelle pleine d’espoir, qui marque un tournant à cette période délicate et inédite. À seulement quelques jours du début de l’été, il devient important pour tous de pouvoir sortir, échanger et partager avec les autres, dont nous avons été contraint, pendant quelques mois, de nous tenir éloignés. Néanmoins, ces réouvertures ne riment pas avec la fin de l’épidémie et un retour total à la normale. Il faudra tout de même continuer à rester sur nos gardes, à faire attention et à respecter les gestes barrière, pour préserver les plus fragiles. De notre côté, nous avons à nouveau choisi de vous proposer notre magazine mensuel uniquement dans un format digital. Quelques peu réinventés et agrémentés de contenus interactifs, nos deux derniers numéros sous cette forme inédite ont reçu un réel succès, et nous vous en remercions grandement ! C’est pourquoi, ce mois-ci, nous avons concocté pour vous de beaux sujets, à découvrir au fil des pages : le 3e volet de notre sujet «La culture face à la crise» dédié aux lieux culturels qui réouvrent, qui ne réouvrent pas mais qui reprennent leur activité et à enfin ceux qui sont en réelles difficultés suite à la crise sanitaire ; les interviews de Julien Voarick (Pix314) et Michael Gojon-Dit-Martin (Ciné Régie) ainsi que nos traditionnelles rubriques « Artiste » avec Gëna David, « Dans ton Casque » signée par Werco, « Cinéma », « Sneakers of the Month » ( avec Sneakers Empire). Sans oublier les brèves en tout genre, les expositions qui font leur retour, de nouvelles mini-interviews de 12 personnalités qui font bouger l’Alsace et enfin un Kézacoze, qui met à l’honneur La CabAnne des Créateurs, un tiers-lieu artistique situé à Schiltigheim. Pour conclure, nous entrevoyons enfin un peu d’espoir quant au retour de notre magazine papier, sûrement pour le numéro hors-série d’été qui sera agrémenté du tout nouveau Coze Corner (anciennement Strasbourg City Guide). Aussi, retrouvez désormais sur coze.fr notre nouvel agenda dédié aux événements alsaciens en ligne : Coze Digital agenda. Bonne lecture et à très vite pour de nouvelles aventures !

L’équipe Coze Magazine COZE® EST UN MAGAZINE ÉDITÉ PAR : BeCOZE® 8 Quai Zorn, 67000 Strasbourg contact@coze.fr / coze.fr

N°89 : Juin 2020 - Saison 9 Parution : Tous les 1ers mercredis du mois Prochaine parution : Mercredi 8 juillet 2020 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Julien Lafarge > julien@coze.fr RÉDACTRICE EN CHEF Émilie Jade Vauban > emilie@coze.fr COORDINATEUR TECHNIQUE Christopher Keo > christopher@coze.fr

DIRECTEUR ARTISTIQUE ÉPHÉMÈRE Julien Lafarge > julien@coze.fr PHOTOS Edito & Mini-interviews : Bartosch Salmanski Julien Voarick : Beryl Coutat Kezacoze : La CabAnne des Créateurs Ciné Régie : Ciné Régie & Julien Duvéré DTC : Lisa Lehmann

CONTRIBUTEURS Mathieu Bernhardt, Lauriane Albouy (sélection cinéma), Valentin Schmitt (Sneakers of the month), Valentine Kotowski. Couverture : Gëna David

PUBLICITÉ Chloé Pelascini : chloe@coze.fr > 06 81 46 57 47 ANNONCEZ VOS ÉVÈNEMENTS agenda@coze.fr

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COZE #89

ON EN COZE IL Y A DE QUOI FAIRE

Le magazine a été conçu en grande partie avant l’annonce du 28 mai du Premier Ministre Edouard Philippe. Il est donc possible que la situation ait, depuis, évoluée pour certains des lieux dont nous parlons. On l’espère pour eux ! Veuillez nous excuser si certaines informations ne sont donc plus totalement à jour au moment de votre lecture.

NOS INTIATIVES COZE DIGITAL AGENDA : UN NOUVEL AGENDA DÉDIÉ AUX ÉVÉNEMENTS ALSACIENS EN LIGNE

Après plus de 2 mois d’interruption, suite à l’interdiction des rassemblements et la fermeture des lieux culturels et de vie, nous avons relancé notre incontournable agenda. Une reprise qui ne signifie pas encore un retour des événements publics, mais plutôt une volonté de partager dans un premier temps avec les lecteurs et les internautes les différentes manifestations à vivre sur la toile, depuis chez soi. En effet, depuis la mi-mars, de nombreux acteurs culturels d’Alsace et d’ailleurs se sont mobilisés pour proposer des contenus variés aux internautes en soif de culture et de divertissement ! Parmi ces propositions, sont nés de nouveaux formats d’événements : en live ou en différé sur Facebook, sur Youtube, sur Zoom, sur Twitch ou sur d’autres plateformes digitales ! Ces événements sont désormais référencés sur notre site internet, ainsi que sur l’agenda de la ville de Strasbourg. Enfin, si vous organisez un événement digital, n’hésitez pas à nous faire parvenir toutes les informations (titre, date, horaire, description, lien, visuel, etc.) au plus tôt par mail à agenda@ coze.fr. coze.fr

COZE CORNER : L’ART DE VIVRE EN ALSACE

Chaque année depuis 2014, Coze Magazine présente une fois par an le Strasbourg City Guide, un magazine qui met en avant différents lieux de vie et de divertissement : restaurants, bars, boutiques, parcs d’attraction, etc. L’année 2020 et son contexte nous ont poussés à réinventer ce support annuel. Ainsi, Strasbourg City Guide devient Coze Corner. Dès le mois de juin, il se présentera sous une nouvelle forme, sous un nouveau nom, mais aussi sur une plateforme qui n’avait pas encore accueilli ce type de sujets : notre site internet. Coze Corner intègrera également notre numéro Hors-série Summer, qui, nous l’espérons, pourra à nouveau voir le jour en format papier. Coze Corner présentera à travers des publi-rédactionnels, tout comme son prédécesseur, différents lieux, leurs univers, leurs particularités… Une belle manière de mettre à l’honneur l’art de vivre en Alsace ! coze.fr EN COZE 6 ONCOZE.FR • #COZEMAG


Gestes & savoir-faire regard photographique sur la cristallerie du 15 juin au 1er novembre 2020

photo : Karine Faby

musée ouvert tous les jours de 9h30 à 18h30 en été port du masque obligatoire règles et programmation :

musee-lalique.com


LES INITIATIVES ALSACIENNES, ÉVÉNEMENTS EN LIGNE & GOOD NEWS DES RENDEZ-VOUS RÉGULIERS AVEC LE VAISSEAU ET LE CHÂTEAU DU HAUT-KOENIGSBOURG

Début d’avril, en plein confinement, les deux établissements culturels gérés par le Département du Bas-Rhin, le Vaisseau et le château du Haut-Koenigsbourg, ont redoublé d’imagination pour offrir aux internautes des rendez-vous réguliers pour se divertir et se cultiver à la maison. Des contenus scientifiques, historiques et numériques, des anecdotes, des quiz, des jeux ou encore des activités qui rythment toujours les semaines des publics de ces deux lieux emblématiques bas-rhinois. Avec #LeVaisseauChezVous, le Vaisseau propose tous les mercredis à 14h une animation en direct sur sa page Facebook. Chaque mercredi, l’équipe du château du Haut-Koenigsbourg propose dans le cadre de #LeChâteauChezVous des activités à faire en famille, ludiques et pédagogiques, pour devenir incollables sur le Moyen Âge ! La vie quotidienne, l’architecture, les arts, le bestiaire, la défense, l’héraldique... sont autant de thématiques à découvrir au cours de ces rendez-vous créatifs sur la page Facebook du château ! Enfin, chaque jour le Vaisseau et le château du Haut-Koenigsbourg proposent également des publications variées, qui s’adressent aussi bien aux petits qu’aux plus grands ! bas-rhin.fr

UNE PLATEFORME DE LA SOLIDARITÉ POUR RETROUVER LES EXPOSANTS DE LA FOIRE ECO BIO ALSACE

Eco Bio Alsace ne lâche rien ! Ne pouvant pas proposer à son public fidèle une foire digne de ce nom cette année, le haut lieu de rencontre alternatif en Alsace a décidé de mettre en place une grande plateforme en ligne, où les participants, qu’ils soient exposants ou visiteurs, pourront entrer en contact. Elle a été baptisée Plateforme de la solidarité. Devant l’urgence du moment et la modestie de ses moyens, Eco Bio Alsace a fait le choix de s’adosser à un site déjà existant : La Ruche qui dit Oui. Les exposants y proposent de nombreux produits. Certaines animations qui égayent traditionnellement la foire sont également présentes pour proposer leurs services. Les visiteurs peuvent se promener virtuellement dans les allées de la foire, sélectionner les produits qu’ils souhaitent et passer leurs commandes avec des procédures sécurisées. Toutes les marchandises commandées sont acheminées vers le Parc des Expositions de Colmar, là où aurait dû se dérouler la foire, qui est devenu le théâtre des opérations de distribution, assurées par les bénévoles de l’association Eco Bio Alsace. Il est également possible d’être livré chez soi, pour les départements du Bas-Rhin, Haut-Rhin, Vosges et Territoire de Belfort. ecobio.alsace

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LES MUSÉES DE LA VILLE DE STRASBOURG OFFRENT DES CONTENUS ORIGINAUX ET LUDIQUES EN LIGNE

Jusqu’à la réouverture des Musées de la Ville de Strasbourg, de nombreuses actions continuent d’être menées en ligne, à la fois sur les réseaux sociaux et sur leur site internet. Une démarche qui s’inscrit à la fois dans l’action collective menée par les acteurs culturels de la Ville avec #StrasCultureChezVous ainsi que dans la dynamique initiée par le ministère de la Culture via #Culturecheznous. Sur le site des musées, un espace spécifique a été créé pour réunir des supports de médiation sur les musées et leurs collections. Arts plastiques, histoire de l’art, philosophie, français et littérature, histoire et archéologie, latin, allemand, poésie, architecture… des supports de cours, des pistes de travail ou boîte à idées, sont mis à disposition du public. Sur les réseaux sociaux, les musées sont présents à travers leurs nombreuses pages sur Instagram et Facebook. Des publications sont régulièrement mises en ligne avec une programmation quotidienne (des publications thématiques sur les collections des musées, quiz sur l’histoire des musées, anecdotes historiques, retours en images sur les grands événements et expositions des musées…). Par ailleurs, dans un esprit de collaboration avec d’autres services de la collectivité, des publications croisées avec les Médiathèques et les Archives de le Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg, ont permis des allersretours inédits entre les collections et fonds documentaires respectifs. Des vidéos réalisées avec les équipes scientifiques sur les collections des musées ainsi que des publications dédiées aux expositions programmées à l’automne ponctuent également cette programmation en ligne. musees.strasbourg.eu

L’ESPACE DJANGO FAIT BOUGER LES LIGNES !

L’Espace Django accueille chaque saison des artistes en résidence afin qu’ils peaufinent une date ou créent leurs spectacles sur scène. En 2019, la salle de concert du Neuhof en a notamment accueilli 22 ! Plusieurs résidences sont à nouveau programmées dans le strict respect des règles sanitaires en vigueur. Difficile de concevoir qu’il se passe de belles choses en salle sans que le public puisse en profiter. Pour remédier à cela, l’équipe de l’Espace Django proposera plusieurs captations, dont le concert de fin de résidence des Fats Badgers en direct sur sa page Facebook et sur Youtube fin juin, afin de vous faire participer à un véritable « Salon Soul Train ». De plus, en accord avec la préfecture et la Ville de Strasbourg, l’Espace Django propose des rendez-vous développés depuis plusieurs saisons et qui font particulièrement sens aujourd’hui avec son engagement de longue date d’aller au plus proche des publics : des concerts aux fenêtres, des déambulations musicales, des raids urbains, des fresques participatives dans les rues du quartier du Neuhof et des apartés, des ateliers de pratique… Plus d’informations prochainement ! espacedjango.eu

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UNE 7E ÉDITION RÉINVENTÉE POUR LE FESTIVAL STRASBOURGEOIS START TO PLAY

2020 ne sera pas une année comme les autres, nous le savons maintenant. Mais une chose est sûre : la crise actuelle n’aura finalement pas eu raison de la fièvre de l’esport et du gaming ! C’est pour cette bonne raison que la 7e édition du festival Start to Play aura bien lieu les 22 et 23 août, mais dans un format inédit et adapté, 100% digital. L’événement dédié aux jeux vidéo et à l’esport se tiendra virtuellement sur la plateforme de streaming Twitch ainsi que sur Facebook. La programmation complète sera dévoilée prochainement. Il y aura au menu plusieurs temps-forts dynamiques et ludiques : des tournois esport, des conférences, des interviews, des challenges et de nombreuses surprises ! De plus, la finale du circuit Strasbourg Esport Tour by Orange, qui devait initialement se tenir lors de la 15e édition du NL Contest, reportée en 2021, se jouera lors du festival Start to Play, en collaboration avec le Esport Club Strasbourg. Cette dernière étape se jouera sur deux jeux vidéo du moment : Rocket League sur PC et NBA 2K20 sur PlayStation 4. Le lien d’inscription et le règlement seront bientôt disponibles. start-to-play.com

LA KULTURE RÉINVENTE SON CLUB DE MANIÈRE DIGITALE !

Dans le contexte actuel, les boîtes de nuit ont encore beaucoup d’incertitudes quant à leur réouverture prochaine. Alors que les bars et restaurants se préparent à accueillir à nouveau des clients, certains clubs qui animent les nuits alsaciennes commencent à songer à s’adapter à la situation pour continuer à rayonner et survivre. C’est le cas de La Kulture, qui avait déjà participé au Diggers Festival au mois d’avril. Depuis le 14 mai et pour les prochains mois, La Kulture propose chaque semaine des djs set en ligne ! Le club strasbourgeois s’est réinventé et accueillera chaque semaine plusieurs résidents, artistes et collectifs de la scène électronique locale. Plus de 130 djs ont accepté de jouer le jeu des caméras, armés de leurs masques pour soutenir La Kulture. Parmi eux : Stu, Hugo Llobis, Winston Smith, Liner Notes, El Kazed, Roan, Amadeo Savio, RoyLee, Mister P ou encore Amous Jalidd ! Ces lives sont diffusés sur Twitch et le programme est dévoilé chaque semaine sur la page Facebook de La Kulture. De plus, La Kulture invite tous ceux qui le souhaitent à contribuer en participant à une cagnotte solidaire en ligne. lakulture.com

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LA CULTURE AU PLUS PROCHE DE VOUS AVEC L’ED&N HORS LES MURS

Malgré la fermeture de sa salle et les restrictions mises en place dans le cadre de la crise sanitaire que nous traversons, l’équipe de l’ED&N s’est mobilisée pour continuer à déployer son savoir-faire. Depuis le début du déconfinement, l’espace situé à Sausheim propose des concepts inédits qui respectent les gestes barrière. Des déambulations musicales en Rosalie sont notamment organisées dans les rues de la commune avec des artistes aux répertoires variés, mais aussides concerts en plein air ou en drive-in. Des instants musicaux et des spectacles seront également partagés en ligne, à découvrir sur la page Facebook de l’ED&N. Enfin, des propositions jeune public tout terrain verront également le jour, en déambulation, en salle adaptée et sécurisée ou dans les écoles. Derrière cette initiative, l’ED&N contribue à ce que les artistes, les techniciens et les sociétés issus de l’industrie culturelle retrouvent des ressources indispensables à leur survie tout en donnant à son public la possibilité de se divertir de manière inédite. eden-sausheim.com

LE FAT REPART À L’ATTAQUE AVEC DES DJS SETS HEBDOMADAIRES EN LIGNE !

Il y a de l’écho dans le caveau ! À l’instar de ce que l’équipe de La Kulture a initié à Strasbourg, Le FAT repart à l’attaque, en streaming audio et vidéo ! Depuis la fin du mois de mai, à l’initiative de Winston Smith et de l’équipe du lieu emblématique des nuits strasbourgeoises, les djs réguliers et certains de leurs amis proposent tous les mercredis entre 18h30/19h et 22h sur Twitch (lien à retrouver sur l’événement Facebook) des dj sets réalisés et filmés dans le caveau à savourer de chez soi. Votour, Full J, Dj Topic, Dj Q, Mister P et le Krutlyn Boogie Crew, La Finca, Dreamfish, Nice Nico, Halès, Aneka, Dr Sympaty, Goomar, Don K et RoyLee, parmi d’autres, ont déjà confirmé leur présence ! Enfin, le programme du 3 juin est disponible : c’est Mister P, Roc Cee Shingaling & Mr Mow (aka Krutlyn Boogie Crew) qui offriront aux internautes un moment funky juste comme on les aime ! FAT

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CHIPO’ZIK RÉUNIT LES ARTISTES DE SA 15E ÉDTION AUTOUR D’UN APÉRO-TIME MUSICAL VIRTUEL

Chipo’Zik fait de la résistance ! Malgré l’annulation de sa 15e édition, les organisateurs de l’un des plus importants festivals étudiant gratuit de France ont tout de même souhaité faire quelque chose cette année. Ils offriront les 5 et 6 juin sur le site, la page Facebook et le compte Instagram de Chipo’Zik un apéro-time musical enregistré quelques jours plus tôt sur la scène de de l’ED&N, en compagnie de la majeure partie des artistes initialement programmés sur la 15e édition du festival. On pourra découvrir sur scène Excalembourg, Attentat fanfare, Tout allant vers, Black Fire ainsi que Shilly Shaelly, les gagnants du tremplin. Chipo’Zik diffusera également des vidéos de Fontiac, Darwin Expérience et La Chica, qui pour des raisons de distance n’ont pas pu venir à Sausheim. Chaque groupe/artiste a interprété 2 titres, pour un résultat détonnant et festif, à vivre en ligne ! chipozik.com

LE MARCHÉ DES CRÉATEURS EN VERSION 2.0

Chaque année, le printemps signe le retour des Marchés des Créateurs mensuels sur la place de Zurich à Strasbourg. Malheureusement, cette manifestation mettant à l’honneur la création artisanale locale, comme de nombreuses autres, ne peut pas se tenir dans le contexte actuel. C’est pourquoi, l’association organisatrice, Touch-Art, a pris l’initiative de réunir sur une seule plateforme un grand nombre d’artistes à découvrir ! Grâce à un site internet dédié recensant des centaines d’artistes, cette plateforme de promotion artistique permet aux internautes de soutenir les créateurs et artistes en tout genre depuis chez soi. Le premier volet se terminera le 13 juin. Dès le 14 juin, jusqu’au 10 juillet, le Marché des Créateurs présentera un nouvel éventail d’artistes. Enfin, un troisième opus animera la plateforme tout au long de l’été (du 11 juillet au 10 septembre), en espérant que d’ici la rentrée les marchés physiques puissent reprendre ! marche-des-createurs.fr

PASS TRIBU SOLIDAIRE : UN MOYEN DE SOUTENIR L’ÉCOMUSÉE D’ALSACE

Les effets collatéraux du Coronavirus ont été sanitaires, ils seront aussi économiques. De nombreux lieux sont en difficultés, comme l’Écomusée d’Alsace. Pour s’en sortir, le musée alsacien propose à sa communauté de le soutenir avec un Pass Tribu Solidaire. Pour un tarif de 145€, le Pass Tribu Solidaire propose une relation privilégiée avec le lieu et ses équipes. La formule comprend un accès illimité à l’Écomusée d’Alsace valable jusqu’au 1er novembre 2021, avec possibilité de venir avec quatre personnes à chaque visite (adultes et/ou enfants) ainsi qu’un accès privilégié à certains événements. Un geste solidaire, qui pourra permettre d’apporter un peu d’aide à ce musée qui a subit de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire. ecomusee.alsace

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BULLE DE CULTURE : DES PROPOSITIONS CULTURELLES EN VIDÉO PAR L’ILLIADE

Alors que tous les spectacles et concerts ont été annulés à l’Illiade, comme dans toutes les autres salles, le Centre Culturel de la ville d’Illkirch-Graffenstaden partage chaque semaine dans une newsletter un clin d’œil en vidéo par l’intermédiaire d’artistes déjà venus ou qui viendront dans les mois à venir. Une initiative intitulée « Bulle de culture » qui permet à l’Illiade de garder le lien avec le public ! Depuis la fin du mois d’avril, l’Illiade a donc présenté quelques propositions : la chanson On n’a rien vu venir (version covid-19) des Goguettes, en trio mais à quatre ; un coup de projecteur sur le poète chanteur Yves Duteuil ; le clip London Dilemme du chanteur Valentin Stuff ; l’une des dernières chroniques sur la culture de Tanguy Pastureau sur France Inter ainsi qu’une séquence spéciale confinement de l’humoriste Vérino. Pour découvrir toutes ces propositions, il suffit de s’inscrire à la newsletter ou de consulter régulièrement la page Facebook de l’Illiade ! illiade.com

MOVING BORDERS : UN PROJET THÉÂTRAL INTERNATIONAL PORTÉ PAR 7 STRUCTURES CULTURELLES EUROPÉENNES

Le 23 avril, sept théâtres, festivals et structures publiques européens dans le domaine des arts performatifs, dont le Maillon, ont dévoilé le projet théâtral international Moving Borders, avec la mise en ligne d’un site internet dédié. Mais de quoi s’agit il ? Moving Borders est une coopération pilotée par Hellerau – Centre d’arts européen (Dresde, Allemagne) qui durant 2 ans donnera lieu à un projet artistique interrogeant la notion de frontière et ses manifestations dans nos sociétés contemporaines européennes, intitulé Ark, par le collectif britannique Quarantin. Une version in situ sera présentée dans chacune des sept villes européennes partenaires : Athènes, Dresde, Mülheim an der Ruhr, Porto, Strasbourg, Utrecht et Varsovie. Chacune d’entre elles sera réalisée avec des artistes et des citoyens locaux et adaptée en fonction des spécificités démographiques, historiques, culturelles et sociologiques de chaque ville. Le collectif Quarantine a pour projet la construction, concrète ou métaphorique, d’une arche qui permettra d’accueillir en son sein des manifestations publiques et des rencontres entre citoyens. movingborders.org

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DES SÉANCES DE CINÉMA VIRTUEL AVEC LA MAC DE BISCHWILLER

Une première dans le Bas-Rhin ! Depuis le 28 avril, la MAC de Bischwiller propose à ses habitués, mais aussi à tous ceux situés dans un périmètre de 50km autour de Bischwiller des projections de films, retransmis dans les vraies conditions du cinéma classique (jour et horaire précis). Ces séances sont proposées au tarif de 5€ pour le film seul, ou 6€ s’il est complété d’une rencontre/un débat avec un membre de l’équipe du film. Un tarif qui permet de rémunérer tous les intervenants de manière juste et solidaire et un petit geste pour accompagner le milieu culturel, profondément touché par cette crise sanitaire ! Une dizaine de films ont ainsi déjà été diffusés. Parmi eux : Voyoucratie de Fabrice Garçon et Kévin Ossona, Amare Amaro de Julien Paolini ou encore Mon nom est Clitoris de Lisa Billuart Monet et Daphné Leblond. L’aventure, qui a reçu un très bel accueil, continue ! Nous savons déjà que la MAC présentera le 3 juin le film Indianara d’Aude Chevalier-Beaumel et Marcelo Barbosa (à 20h15) ainsi que l’Extraordinaire voyage de Marona d’Anca Damian (à 15h), qui sera également diffusé le 6 juin à 11h. Le programme, mis à jour régulièrement, est disponible sur le site et la page Facebook de la MAC ! mac-bischwiller.fr

LA PROGRAMMATION COMPLÈTE DE LA 8E ÉDITION D’AUTOMNE DU ROCK YOUR BRAIN FEST

Parce qu’ils ne lâcheront rien et qu’ils sont prêts à en découdre avec cette drôle de période, l’équipe l’association Zone 51 a dévoilé la programmation de la 8e édition d’automne du Rock Your Brain Fest. Alors que le Summer Vibration Festival a été le premier festival à reporter l’ensemble de sa programmation à 2021 et que l’édition summer du Rock Your Brain Fest a été annulée, Zone 51 à annoncé le maintien, à l’heure actuelle, du Rock Your Brain Fest les 16 et 17 octobre aux Tanzmatten de Sélestat et par la même occasion les noms qui composeront l’affiche de cette nouvelle édition ! Le 16 octobre, le Rock Your Brain Fest accueillera Mass Hysteria, Steve’n’Seagulls, Frog Leap et Black Bomb A. Le 17 octobre, ce sont Buzzcocks, Lofofora, UK Subs, Washington Dead Cats, Les Sales Majestes, Tulaviok et Charge 69 qui se relayeront sur les planches des Tanzmatten. Nous espérons tous que d’ici là, la vie culturelle rependra son cours… zone51.net

GUIDE DU DÉCONFINÉ : DES CIRCUITS DE PROMENADES EN EXTÉRIEUR

Afin d’aborder le déconfinement avec plus de légèreté et de permettre aux visiteurs de (re)découvrir le patrimoine strasbourgeois et eurométropolitain, l’Office de Tourisme de Strasbourg et sa Région a lancé son « Guide du déconfiné ». À travers celui-ci, il propose gratuitement une sélection de balades extérieures à faire en autonomie, à pied ou à vélo, dans le respect des règles de distanciation sociale. Ils ne nécessitent ni file d’attente, ni entrée dans un lieu. Les thématiques, préparées par les guides-conférenciers de l’Office de Tourisme, sont riches et variées. Concrètement, les circuits sont proposés sur le site de l’Office de Tourisme de Strasbourg et sa Région, sous deux formats différents : en audioguide, accessible à chacun depuis son propre smartphone via izi.travel ou en PDF imprimable chez soi, pour les personnes moins rompues à l’utilisation de smartphones. L’offre s’étoffera au courant des prochaines semaines, avec de nouvelles balades en ville, mais aussi dans les quartiers de la Ville de Strasbourg et dans toute l’Eurométropole !

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visitstrasbourg.fr

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LA SPRING PARTY DE SÉLESTAT S’INVITE CHEZ VOUS

Chaque année, dans le cadre de Sélestat Contre le Cancer s’organise une grande Spring Party. Bien évidemment, elle ne pourra pas se tenir en plein air cette année. C’est pourquoi, le 6 juin elle s’invitera directement chez vous ! Vous êtes prêts à faire la fête sur du bon son et pour la bonne cause ? Poussez les membles car Djamlight, Dj Krunch, Léodeejay, Yann Deejay, Nevil Greenz et Damien RK ne manqueront pas de vous faire bouger ! La soirée sera diffusée gratuitement sur Twitch à partir de 19h. Elle se tiendra au profit de l’association Sélestat Contre le Cancer, qui a par ailleurs mis en ligne une cagnotte afin de récolter des fonds pour ses actions. Sélestat Contre le Cancer

L’OPÉRA NATIONAL DU RHIN A DÉVOILÉ SA SAISON 2020/2021

Il nous tarde de retrouver les différents lieux culturels de la région et d’au-delà ! De plus, certains d’entre eux commencent à dévoiler leur prochaine saison. L’Opéra National du Rhin, notamment, a présenté au mois de mai sa programmation pour 2020/2021, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle est à nouveau riche et pointue ! L’amour est-il toujours asymétrique ? Telle est la question abordée par les ouvrages à l’affiche de l’Opéra national du Rhin pour cette saison à venir ! Pour 2020/2021, Eva Kleinitz avait imaginé une quatrième saison à son image, achevée par Bertrand Rossi, directeur adjoint devenu directeur général par intérim (avant l’arrivée d’Alain Perroux) : généreuse, contrastée, belle. Côté opéra, on découvrira notamment Samson et dalila de Camille Saint-Saën ou encore Hansel et Gretel (conte théâtral) et Gretel et Hansel (conte lyrique) d’Engelbert Humperdink, parmi d’autres. Chapelin de Mario Schröder ou encore Les ailes du désir de Bruno Bouché marqueront la saison de danse. Nous n’oublions pas non plus les traditionnels récitals, heures lyriques, scènes ouvertes, propositions jeune public et enfin le désormais incontournable festival Arsmondo qui mettra à l’honneur le Liban en 2021 ! operanationaldurhin.eu

LE NL CONTEST REPORTE SA 15E ÉDITION À 2021, MAIS PRÉPARE QUELQUES SURPRISES !

Après un report au mois d’août 2020 dans l’espoir d’une amélioration de la situation sanitaire et pour faire suite aux dernières mesures gouvernementales, le NL Contest by Caisse d’Epargne - Urban Sport & Art Festival a annoncé le report de sa 15e édition aux 21/22/23 mai 2021. Mais le festival strasbourgeois prépare toute de même quelques surprises… En effet, il continuera de rayonner en 2020 en proposant aux athlètes du monde entier une version digitale du contest. Les modalités de cette compétition en ligne seront dévoilées très prochainement. Dans la mesure du possible et dès que les conditions le permettront, le NL Contest offrira également aux amateurs de cultures urbaines un rendez-vous festif ! nlcontest.com ON EN COZE COZE.FR • #COZEMAG

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À VOUS DE JOUER LE 5E LIEU INVITE LES STRASBOURGEOIS À PARTAGER LEUR VISION ET LEUR RESSENTI DE LA VILLE AVEC STRASBOURG EN OBJET

Inauguré en décembre 2019, le 5e Lieu est un espace qui permet de (re)découvrir la ville de Strasbourg à travers son patrimoine, son architecture et sa vie culturelle. Dans le cadre de sa programmation culturelle, le 5e Lieu prévoit une exposition temporaire intitulée Strasbourg en objet. Celle-ci donnera la parole aux strasbourgeois. Il a donc invité les habitants de la capitale européenne à partager leurs visions et ressentis de notre ville à travers une grande collecte virtuelle ! Ceux qui souhaitent y contribuer peuvent transmettre au 5e Lieu une photographie ou dessin d’un objet du quotidien, qu’il soit drôle ou sérieux, poétique ou pratique, grand ou petit, qui évoque Strasbourg, accompagné d’un texte de 5 à 10 lignes expliquant en quoi l’objet choisi incarne Strasbourg, ses ambiances, ses modes de vie, ses emblèmes, ses monuments, ses quartiers. Pour participer, il suffit d’adresser sa contribution avant le 30 juin par message privé sur la page Facebook du 5e Lieu ou sur son Instagram. Il est également possible de la partager avec le hashtag #strasbourgenobjet ou par e-mail à l’adresse suivante : 5elieu@strasbourg.eu. Les éléments reçus seront d’abord valorisés sous la forme d’une exposition teaser sur le site internet du 5e Lieu et ses réseaux sociaux. Dans un second temps, le 5e Lieu effectuera une sélection de ces objets photographiés ou dessinés, agrémentés des textes réceptionnés, puis les exposera au public dans ses murs. 5elieu.strasbourg.eu

APPEL À CANDIDATURES D’ARTISTES POUR LA REGIONALE 21

Regionale 21 26.11.2020–03.01.2021

La Regionale est une manifestation d’art contemporain tri-rhénane, qui propose chaque hiver un cycle d’expositions dans 19 lieux d’art contemporain en France, en Suisse et en Allemagne. Réel tremplin pour les jeunes artistes, la Regionale permet d’enjamber des frontières immatérielles parfois limitantes. C’est aussi un outil pour les créateurs plus confirmés, qui grâce à elle cultivent leur travail à l’international proche. Elle initie une dynamique transfrontalière qui invite artistes et commissaires à travailler ensemble pour la création. Dans le cadre de la Regionale 21 qui se tiendra du 26 novembre 2020 au 3 janvier 2021, un appel à candidatures d’artistes a été lancé. Il est ouvert jusqu’au 30 juin. Les artistes plasticiens de la région, les artistes boursiers qui vivent et travaillent dans l’espace trinational (Suisse du Nord-Ouest, Bade du Sud, Alsace) ou qui sont en prise directe avec la région (origine, études, etc.), ainsi que les membres des différentes institutions participantes peuvent y prétendre. C’est votre cas ? Alors, c’est à vous de jouer ! Open Call regionale.org

Bewerbung unter regionale.org Anmeldefrist vom 15.04.2020 bis 30.06.2020

Inscription sur regionale.org Date limite d’inscription du 15.04.2020 au 30.06.2020

regionale.org

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MUSIQUE 14 LUNAIRE : HIBA PRÉSENTE UN 2E EP TRÈS PROMETTEUR

Moins d’un an après la sortie du projet plein de fraicheur et de vitamines, Multijuice, les deux frères (Lapez et Amor) du duo Hiba ont présenté le 14 mai un nouvel EP encore plus audacieux ! Intitulé 14 Lunaire, ce projet est le fruit d’une séparation. Durant près d’un an, les deux frères ont été éloignés l’un de l’autre. Ils se dont donc réunis, à distance, à travers la musique. L’EP de six titres est composé de trois solos de chacun des rappeurs et nous offre un échange entre les deux frères, qui en ont profité pour pousser leurs propres identités musicales à leur paroxysme. Lapez, fidèle à son amour du rap, présente sur une palette d’instrumentales différentes sa capacité à débiter et à trouver des punchlines percutantes sur des thèmes embrassant mélancolie, joie et amertume. De son côté, Amor se démène à innover au niveau de la forme, proposant des sonorités extrêmement variées, alliant à la fois des influences future beat, funk, bedroom pop et bien sûr rap. JBV, Chief Keef, Bella et les autres titres… Des pépites à découvrir ! HIBAjuice

UNE SÉRIE D’EPS ET UN ALBUM À VENIR POUR LE RAPPEUR LACRO

Après avoir dévoilé son clip Tapis, tourné en 2012 et qui aurait pu ne jamais voir le jour, le rappeur strasbourgeois Lacro a sorti au mois d’avril et au mois de mai deux nouveaux EPs, Reset vol.1 et Reset vol.2. Il marque un cruseur dans son parcours, car il démontre son envie de sortir à nouveau des projets musicaux en tant que M.C. ou plutôt Manieur de Crayon. Enfin, dans les prochaines semaines, Lacro présentera l’album Reset. Il sera essentiellement composé de morceaux extraits de la série des EPs ainsi que de quelques morceaux inédits. N’hésitez pas à suivre ses actualités sur sa page Facebook pour en savoir plus ! Lacro

LANDING IS DONE : LE PREMIER EP DE VANMAHNER

Le co-fondateur de l’association 1518, producteur et musicien strasbourgeois, VanMahner s’est fait connaitre il y a 2 ans grâce à ses remix des titres Ameno d’Era et Mein Herz Brennt de Rammstein. Après avoir sorti quelques singles, fait quelques apparitions sur les scènes locales, il a présenté le 22 mai son premier EP Landing is Done. Composé de 6 titres, cet EP s’incarne à travers une forme sombre qui arrive sur terre. La légende raconterait même qu’elle aurait parcouru un long voyage au travers d’univers parallèles avant de se réfugier dans la Cathédrale Notre Dame de Strasbourg. Est-ce une menace, une bénédiction ? En tout cas, c’est un beau clin d’oeil à notre chère capitale alsacienne ! Landing is Done est disponible sur sur Bandcamp et Beatport. Il sera sur toutes les autres plateformes à partir du 4 juin. VanMahner ON EN COZE COZE.FR • #COZEMAG

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LA ZONE : LA PREMIÈRE MIXTAPE DU JEUNE RAPPEUR STRASBOURGEOIS EHM

Voilà un peu plus d’un an que le studio associatif La Ruche à Hautepierre a commencé à accompagner le jeune rappeur EHM (Ephraim Miguel) et son équipe, ainsi que d’autres musiciens, avec l’objectif de valoriser et professionnaliser les créations des artistes de Hautepierre et des quartiers ouest. Une collaboration qui a porté ses fruits puisque depuis le 22 mai, la première mixtape d’EHM intitulée La Zone est sortie sur toutes les plateformes ! La Zone est un opus de dix titres dans lesquels le jeune artiste de seulement 14 ans dribble entre les rimes et le beat. MNG et RND, deux autres très jeunes rappeurs strasbourgeois, partagent le micro avec lui sur quelques titres. Le jeune artiste raconte son quotidien dans sa zone à lui, son quartier, qui compte une scène rap très prolifique : Hautepierre. Avec La Zone, EHM fait souffler un vent de renouveau et incarne la relève d’un quartier souvent désigné lui aussi… en trois lettres : HTP ! EHM officiel

UN NOUVEL EP À VENIR POUR LE DUO ENCORE

Composé de Clément Chanaud-Ferrenq et Maria Laurent, le duo Encore présentera le 12 juin un nouvel EP sur le label Machette Production. Du nom de Autobahn, cet opus de 5 titres dévoilera l’univers singulier, pas vraiment rock, pas tout à fait électro, de ces artisans discrets. Une musique de transe, de danse joyeuse, qui ne s’embarrasse pas de questions. Pour mettre en haleine leurs fans et tous les curieux, Encore a dévoilé fin mai un premier titre : Manger Techno. L’EP sera commercialisé en vinyle Maxi 45T (édition limitée - 300ex) et sera disponible sur toutes les plateformes digitales. Encore

EXPRESS

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La foire Saint-Jean aura bien lieu ! Rendez-vous du 2 au 19 juillet pour la 607e édition de la foire Saint-Jean, qui se tiendra cette année du côté de la rue Fritz-Kieffer, au Wacken. ete.strasbourg.eu

En ces temps aux ambiances de fin du monde propices à toutes les bizarreries, Tristan and the strange words a présenté sa seconde oeuvre, Their Satanic majesty requires everybody but Anton. Entre Jefferson Airplane, Love, 13th floors elevators, Blondie ou Broadcast, les influences se sont mélangées pour créer un feu de joie au mysticisme païen, un disque de rock désespéré, accidentel et imprévu, entièrement fait maison !

Tristan and the strange words

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Durant le confinement, Jazzdor a proposé différents contenus sur sa page Facebook et sur son site internet. Notamment, des vidéos des grands concerts accueillis sur les éditions passées du festival Jazzdor Strasbourg. Deux épisodes ont ainsi été dévoilés aux internautes : Le Megaoctet d’Andy Emler & Les Percussions de Strasbourg et Lee Konitz & Dan Tepfer, captés respectivement en 2012 et 2010.

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À l’image d’autres projets fleurissants en France, des séances de cinéma en drive-in pourraient bientôt voir le jour dans plusieurs quartiers de Strasbourg et à Dorlisheim sous l’impulsion du responsable des cinémas Vox de Strasbourg et du Trèfle à Dorlisheim ainsi que du directeur de L’Odyssée. Alors que les salles obscures restent fermées jusqu’au 22 juin au moins, les projections, gratuites, pourraient avoir lieu à partir de la mi-juin ! Plus d’informations prochainement…

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La 21e édition des Ateliers Ouverts organisés par Accélérateur de Particules, qui devait initialement se tenir les 16-17 et 23-24 mai en Alsace et à Bâle a été reportée aux 3-4 et 10-11 octobre. Pour préserver cette édition particulière, Accélérateur de Particules a imaginé des nouveaux formats et présentera sur le site et la page Facebook des Ateliers Ouverts des portraits vidéos et parcours choisis. Enfin, il sera également possible de créer son itinéraire en ligne, afin de préparer au mieux sa venue sur l’événement à l’automne.

jazzdor.com

cine-vox.com - cinemadutrefle.com - cinemaodyssee.com

ateliers-ouverts.net

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L’Orchestre philharmonique de Strasbourg a lui aussi présenté fin mai sa programmation pour la saison 2020/2021. Le fruit d’un travail de deux ans, finalisée avant la crise sanitaire et donc susceptible d’être modifiée compte tenu des incertitudes actuelles. Néanmoins, cette nouvelle saison offre une programmation extrêmement variée, autour de grands chefs et de talentueux solistes allant du répertoire classique de Mozart aux fulgurances contemporaines de la compositrice sud-coréenne Unsuk Chin, en passant par la suite du cycle Mahler, mais aussi par des pages de Saint-Saëns ou encore de Stravinski. À découvrir sur le site de l’OPS et sur la brochure en ligne ! philharmonique.strasbourg.eu

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Avec la crise sanitaire, toutes les structures culturelles et lieux de vie ont dû stopper leurs activités au mois de mars. Certaines se sont mobilisées pour offrir aux internautes des contenus variés, d’autres ont pu réouvrir depuis le début du déconfinement. Néanmoins, les festivals du printemps et de l’été ont été reportés à l’année suivante ou annulés et les salles de concerts et spectacles, quant à eux, restent dans le flou, espérant pouvoir recevoir du public dès la rentrée 2020. Dans ce contexte, huit structures culturelles strasbourgeoises - l’Espace Django, La Laiterie/L’Ososphère, le Maillon, le TJP, le Théâtre National de Strasbourg, Jazzdor, le festival Musica et Pôle Sud - se sont mobilisées autour d’une tribune pour faire entendre leurs voix auprès du public strasbourgeois. La 10e édition du festival Central Vapeur a été entièrement annulé en raison de l’épidémie. Néanmoins, une partie de la programmation sera visible au fur et à mesure du déconfinement. Plus d’informations très prochainement… centralvapeur.org

ON EN COZE COZE.FR • #COZEMAG

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Avec la situation actuelle, tous les événements dans le cadre du festival Contre Temps ont été annulés. Néanmoins, il reste encore un peu d’espoir pour les traditionnelles et incontournables Pelouses Sonores du Jardin des Deux-Rives à Strasbourg. Une option, qui n’est pas encore garantie, a été posée sur la date du 13 septembre. Espérons que cette journée festive puisse se tenir, et cela dans des conditions acceptables ! contre-temps.net

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Le Parc Naturel Régional des Vosges du Nord et l’association Au Grès du Jazz ont annoncé avec regret le report de la 18e édition du festival qui devait se tenir du 8 au 16 août à août 2021. Une triste nouvelle, qui s’est accompagnée d’une autre, plus encourageante : au courant de l’année à venir, les organisateurs du festival de jazz de la Petite Pierre proposeront, dès que les conditions sanitaires seront réunies, des événements «jazzy». On a hâte d’en savoir un peu plus ! festival-augresdujazz.com

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On vous parlait en août dernier de la sortie d’Introspection, le premier album de Billy Mays Band. Et bien le 11 juin, il sortira une édition limitée en version K7 de cet album classé dans le top 10 des albums Retrowave de 2019 par le média New Retro Wave !

Billy Mays Band

Comme tous les festivals d’envergure prévus cet été, le Summer Vibration Festival organisé par l’association Zone51 ne pourra pas se tenir cette année. Malgré tout, toute l’équipe s’est mobilisée durant plusieurs semaines afin de reporter cette édition en 2021, en maintenant l’intégralité de la programmation. Aujourd’hui le Summer Vibration Festival est le 1er festival a avoir réussi ce défi de taille ! summervibration.com

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L’annonce est tombée il y a quelques jours ! L’édition 2020 du festival mulhousien Scènes de rue initialement prévue du 16 au 19 juillet est reprogrammée en octobre ! Plus d’informations dans les prochaines semaines…

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La 9e édition du Salon de l’Illustration et du Livre Jeunesse, Schilick on Carnet se tiendra du 13 au 15 novembre à la Briqueterie ! Une belle nouvelle pour les amateurs de lecture et d’illustration schilickois et d’ailleurs !

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scenesderue.fr

schilickoncarnet.fr

Après la sortie de son EP Jungle en avril dernier, Wolves a présenté ce 20 mai, son nouvel EP Brukadelik en featuring avec Tribuman. Toujours à la recherche de nouvelles inspirations, l’artiste strasbourgeois a souhaité faire un clin d’œil à la scène musicale BrokenBeat, qui l’a beaucoup influencé pour ce titre.

Wolves

EN COZE • #COZEMAG 20 ONCOZE.FR



COZE #89

L’ARTISTE ELLE TIRE LA COUV’

« J’AIME LAISSER LES CHOSES VENIR TOUTES SEULES ME PERTURBER, M’INTRIGUER ET M’INTÉRESSER. » 22 L’ARTISTE COZE.FR • #COZEMAG


GËNA DAVID DU ROULEAU AU PINCEAU À L’OCCASION DE NOTRE NUMÉRO DE JUIN, NOUS AVONS INVITÉ UNE ARTISTE SINGULIÈRE A ILLUSTRER NOTRE MAGAZINE : GËNA DAVID. ILLUSTRATRICE, PLASTICIENNE ET TATOUEUSE À SES HEURES PERDUES, LA JEUNE FEMME PASSE LE PLUS CLAIR DE SON TEMPS DERRIÈRE LES FOURNEAUX À CONCOCTER DE DÉLICIEUSES PÂTISSERIES. UN MÉTIER QUI LUI A PERMIS DE DÉVELOPPER SES PAPILLES, CERTES, MAIS AUSSI SA CRÉATIVITÉ ! AU FIL DU TEMPS, SA PRATIQUE ARTISTIQUE A BEAUCOUP ÉVOLUÉ, PASSANT DE LA MUSIQUE AU DESSIN, JUSQU’AUX COLLAGES - MÉDIUM DANS LEQUEL ELLE EXCELLE AVEC SON COMPAGNON SOUS LE PSEUDONYME HANS JUNG -, SANS OUBLIER L’ART DU TATOUAGE QUI LUI PERMET DE FAIRE VALOIR SON STYLE. INSPIRÉE PAR TOUT CE QUI L’ENTOURE, GËNA NE MANQUE PAS D’INTÉGRER À SES OEUVRES DES THÈMES QUI LUI SONT CHERS, COMME LE CORPS HUMAIN, L’ESPACE ET LA BOTANIQUE, À L’IMAGE DE LA COUVERTURE QU’ELLE NOUS A PROPOSÉE.

Coze : Bonjour Gëna, pourrais-tu te présenter à nos lecteurs en quelques mots ? Pour me présenter, je devrais sans doute commencer par ma passion pour le sucré. Je suis pâtissière depuis 6 fières années. À travers ce métier incroyablement créatif j’ai pu développer non seulement mes papilles, mais également intégrer mon sens artistique qui m’accompagne depuis toujours. Je suis née à Berlin, où j’ai passé la plus grande partie de ma vie. Mais j’ai aussi passé une partie de mon enfance en campagne charentaise, à Angoulême. Je dessine depuis que j’ai appris à tenir un crayon (peut-être même avant, d’ailleurs). Je me suis très vite tournée vers la musique (piano, guitare et chant) et vers la photographie. À plusieurs reprises, j’ai essayé de commencer des études dans le domaine de l’art et de l’agriculture mais

TEST DU TAC AU TAC

le mode de vie d’étudiant ne me correspondait pas. Après quelques mois, je retournais dans le monde de la gastronomie, sans pour autant laisser mes pinceaux aux oubliettes. Au contraire d’ailleurs, je me sens bien plus inspirée et créative quand j’ai d’autres priorités. Un jour, j’ai eu le droit de tatouer un ami avec sa machine. Sa confiance m’a permis de découvrir un nouvel outil que j’utilise aujourd’hui et qui me permets de faire valoir mon style. Mon arrivée à Strasbourg en janvier 2019 a été un merveilleux hasard qui m’a amené à rencontrer Simon Jung (l’artiste qui a illustré la couverture de Coze en mars 2019). Nos crayons, créations, instruments, projets, colles, ciseaux, assiettes et draps se sont entremêlés pour créer à l’infini et l’au-delà. Notre « flow » artistique s’est tellement fusionné que nous avons même décidé de créer un artiste commun : Hans

TON FILM PRÉFÉRÉ : The big Lebowsky de Joel et Ethan Coen UNE MUSIQUE QUI TE RESSEMBLE : Beth Hart - I’ll take care of you TON SPOT PRÉFÉRÉ EN ALSACE : Bistrot et chocolat, à côté de la cathédrale, pour une bonne fondue au chocolat ! SI TU POUVAIS CRIER UN TRUC DEPUIS TA FENÊTRE LÀ TOUT DE SUITE : Snatch ! L’ARTISTE COZE.FR • #COZEMAG

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Jung, qui signe tous mes collages. On a créé jour et nuit des fanzines, des cartes postales, des collages 3D, des cocottes en papier, des haïku… Je suis retournée à Berlin depuis. Je travaille toujours en cuisine et j’ai un chouette projet qui pousse dans mon ventre ! Coze : Quel a été ton premier rapport avec le milieu artistique ? Mon premier rapport était le dessin, depuis toujours. Mais j’ai commencé le piano à l’âge de 5 ans, puis intégré le conservatoire d’Angoulême à l’âge de 11 ans. Je joue et chante quotidiennement. J’ai même un super micro depuis quelques temps, qui m’intimide un peu mais qui me permet de faire quelques enregistrements. Coze : Quels sont les artistes/personnes qui t’ont incitée à te diriger dans cette voie ? Mes parents sont eux-mêmes des artistes cachés. Ils m’ont dirigé et soutenu dans cette voie. J’ai été influencée par de nombreuses choses, personnes et endroits, mais je crois que je m’inspire surtout inconsciemment de tout et de n’importe quoi. Il y a néanmoins un artiste que j’idolâtre : Egon Schiele ! Coze : As-tu suivi une formation particulière liée à l’art ? J’ai essayé à plusieurs reprises. Graphisme et design au Lette-Verein de Berlin, à l’UDK et aux Beaux-Arts de Berlin, mais je suis toujours très vite retournée en cuisine pour travailler. Le style de vie étudiante ne me correspondait pas. Coze : Quelle ont été les étapes de ton cheminement artistique ? Je ne sais pas si je peux énumérer des étapes, mais j’ai toujours aimé mettre les pattes dans un nouveau domaine où évoluer. J’aime laisser les choses venir toutes seules me perturber, m’intriguer et m’intéresser. Le tatouage a été un super outil pour faire valoir mes créations.

24 L’ARTISTE COZE.FR • #COZEMAG


Coze : Aujourd’hui, comment définirais-tu ton travail ? Tout simplement : impulsif et décoratif !

ou séchées dans mes créations collage ainsi qu’à l’assiette. J’essaye d’utiliser des supports qui m’entourent tous les jours : des emballages, des magazines etc.

Coze : Quelles sont les techniques et supports que tu utilises ? Pour les collages, principalement des vieux livres, de l’aquarelle et du papier. Il y a toujours dans mon sac de quoi gribouiller des idées, que je reprends (éventuellement) plus tard. J’utilises aussi des vraies fleurs fraiches

Coze : Ont-ils évolué avec le temps ? Le collage s’est positionné au premier rang depuis l’année dernière. Mais le moyen technique que j’utilises le plus est le dessin. Le corps humain ainsi que la botanique me fascinent, et j’aime allier les deux dans mes illustrations. L’ARTISTE COZE.FR • #COZEMAG

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Coze : Quelles sont les réalisations et oeuvres dont tu es la plus fière ? Les réalisations dont je suis le plus fière ne sont jamais celles que j’affectionne le plus. La fierté me vient surtout quand je termine quelque chose, car ça, c’est un de mes plus gros défauts. Je ne termine jamais rien. Alors quand je termine un projet (par exemple mon calendrier 2020, ou des tatouages) je suis sacrément fière d’avoir fait quelque chose jusqu’au bout. Les créations que j’affectionne le plus, sont souvent reliées

« JE ME SENS BIEN PLUS INSPIRÉE ET CRÉATIVE QUAND J’AI D’AUTRES PRIORITÉS.»


N LA COUV’ VUE PAR L’ARTISTE à des émotions ou des souvenirs. Ce qui me rend le plus fière, c’est sans doute mes plants de kiwis (d’un fruit que j’ai mangé) qui ont traversés la France et l’Allemagne à contre sens avec moi. Coze : Quelles sont tes actualités à venir ? Mon projet ventre (prévu pour novembre), ma maîtrise de la pâtisserie et la création d’un centre culturel au Sénégal, ainsi que d’un festival inter-culturel mélangeant la culture Berlinoise et sénégalaise. Coze : Pour finir, as-tu un petit mot pour nos lecteurs ? Vaut mieux aimer se dire que l’on s’aime sans se le dire, que de dire qu’on s’aime sans aimer se le dire.

« L’illustration que j’ai choisie pour la couverture du Coze Magazine du mois de juin 2020, c’est pour moi un retour en arrière assez émotionnel vers ce que je peux appeler « l’hiver dernier à Strasbourg ». J’y ai vécu plusieurs mois et j’y ai réalisé de nombreux collages. On a utilisé avec mon compagnon au moins 12m3 de colle en deux mois. Les motifs principaux ont toujours tourné autour de planètes et de fleurs. J’ai voulu reprendre ce thème et ces motifs pour illustrer ce que je me rappelle de Strasbourg et comment je ressens Strasbourg. J’espère que ça vous plait ! » EN SAVOIR + PUNSELPUNI.BLOGSPOT.COM GENADAVIDURA L’ARTISTE COZE.FR • #COZEMAG

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COZE #89

DANS TON CASQUE SES 10 TITRES DU MOMENT

CHEU-B > Encore une malette OBOY > Léwés DA UZI > Laisse tomber LAYLOW > Dehors dans la night SCH > La nuit YL > Larlar 3 SCH > Paye TIMAL > Tu me connais SCH > Interlude PINS & DIMEH > Mania BONUS : LE SON QUI T’A POUSSÉ À TE LANCER DANS LE RAP SCH > Gomorra TON CASQUE 28 DANS COZE.FR • #COZEMAG


WERCO LA RÉVÉLATION RAP STRASBOURGEOISE STYLE MUSICAL : RAP FRANÇAIS

Il y a un an sortait Hermanito, le premier projet du jeune rappeur strasbourgeois Werco. Quelques mois plus tard sortait le clip du titre Mauvais qui concrétisait alors par le texte et les chiffres son ambition. Le titre cumule aujourd’hui plus de 250 000 vues sur YouTube et 210 000 streams sur Spotify. Le jeune artiste se fait alors rapidement une place dans le paysage musical urbain de la région. C’est donc logiquement que nous avons souhaité lui faire honneur en lui dédiant la rubrique Dans ton Casque de notre numéro de juin. Après avoir sorti d’autres singles tantôt profonds et tantôt festifs, mais toujours techniques et entrainants comme le titre Benz, Werco est contacté par l’équipe de Larry, l’un des rookies de l’année 2020 du rap français. Celui-ci l’invite à le rejoindre pour une émission Planète Rap sur Skyrock, qui lui est consacrée. Werco impressionne en y performant un nouveau titre, Corrida. Ce dernier sortira en clip quelques semaines plus tard. L’on peut-y voir le jeune rappeur reprendre les codes du rap, avec une pointe de dérision, comme pour défier une nouvelle fois la concurrence. En février, Werco assure la première partie de Larry à La Laiterie de Strasbourg. Le public, au rendez-vous, lui a accordé un bel accueil. Le jeune rappeur ambitieux n’est pas prêt de s’arrêter là. Entre autres, il retournera sur la scène de La Laiterie le 10 novembre prochain, pour le concert du label ICONIC, maître d’œuvre d’une mixtape rap 100% strasbourgeoise. TWITTER.COM/WERCOJAGO WERCOJAGO


© MAUSA Vauban/Clémentine Lemaitre

COZE #89

LA CULTURE FACE À LA CRISE #3 REPORTAGE

MAUSA Vauban (« Le petit Thor » par Seth)

ÉTAT DES LIEUX DES SITUATIONS TRAVERSÉES PAR LES DIFFÉRENTS ESPACES CULTURELS ALORS QUE LE SECTEUR CULTUREL, COMME BEAUCOUP D’AUTRES, EST DUREMENT TOUCHÉ PAR CETTE CRISE SANITAIRE SANS PRÉCÉDENT, NOUS AVONS SOUHAITÉ INTERROGER QUELQUES ACTEURS LOCAUX SUR LEUR VISION FACE À CETTE SITUATION INÉDITE. Après notre second volet dédié aux festivals et aux prestataires techniques, nous nous sommes intéressés aux lieux qui ont pu réouvrir après le confinement, à ceux qui ne le peuvent pas encore, mais qui reprennent leur activité et enfin à ceux qui sont désormais en réelle difficulté. Pour ce troisième sujet, Stanislas Belhomme, Cofondateur du MAUSA Vauban ; Delphine Courtay, Galeriste ; Elsa Simon, Responsable Communication et des Publics du Musée du Jouet de Colmar ; Pierre Chaput, Directeur de l’Espace Django ; Pierre Jean Ibba, Directeur de l’ED&N ; Sabine Ischia, Directrice du Vaisseau ; Adeline Beck, Administratrice du Château du Musée Vodou et enfin Mathieu Bernhardt, Responsable communication/événementiel du Pixel Museum ont accepté de répondre à quelques questions pour Coze Magazine. CULTURE FACE À LA CRISE 30 LACOZE.FR • #COZEMAG


COMMENT LES LIEUX QUI PEUVENT RÉOUVRIR, S’ADAPTENT ? de 70m2 chacune) qui nous permet d’appliquer facilement toutes ces mesures sanitaires, sans que ce soit un poids pour les visiteurs. Les spécificités de notre musée vivant sont toujours là ! Delphine Courtay : La galerie lance l’exposition Blowin’ in the wind ! Mais pour en arriver là, laissez-moi raconter le cheminement dans ce passé qui n’a que deux mois : le choc du confinement ! Ceci s’est passé la veille du finissage — qui n’a pas eu lieu — de l’exposition How we love. J’ai du annuler une rencontre avec Bernard Tullen à la galerie, et une autre avec Laurent Impeduglia à la Fondation Fernet-Branca. J’ai décidé de vivre au jour le jour, de développer mon activité à dis© Musée du Jouet

Coze : Depuis le lundi 11 mai, date du déconfinement, vous pouvez réouvrir vos portes. Comment avez-vous anticipé cela ? Stanislas Belhomme : Depuis le début de la crise sanitaire, nous étions en contact avec nos confrères de la région (lieux culturels et sites touristiques) pour anticiper le futur déconfinement, en échangeant sur les mesures qu’il y aurait à prendre. Dès que nous avons eu connaissance des mesures préfectorales imposées, nous nous sommes organisés pour pouvoir les appliquer à la lettre, tout en imaginant des solutions pour que ce ne soit pas contraignant pour le plaisir de visiter. Par chance, au MAUSA Vauban, nous avons une configuration (1.500m2 et 17 salles

Musée du Jouet


tance pour tenir bon et pour soutenir les artistes durant cet arrêt, que j’espérais temporaire. Très vite, j’ai entrevu comme les comportements allaient changer. Maintenant, je vois comme la reprise sociale va être longue. Elle est pourtant primordiale pour la santé de tous, et en particulier celle d’une entreprise telle qu’une galerie. Rien ne remplace la relation directe — visuelle, physique — à l’oeuvre et celle, charnelle, des échanges avec l’artiste et les galeristes. Nous, galeristes, avons eu de la chance de pouvoir réouvrir dès le 11 mai. Alors voici Blowin’ in the wind, une exposition portée par une nouvelle dynamique ! En fait, dès le début mars, cette exposition de groupe d’artistes internationaux était quasiment prête. Les artistes venaient tout juste de m’envoyer leurs œuvres depuis les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France. J’ai eu beaucoup de chance de les réceptionner à temps. C’est alors que pour me donner du baume au cœur, j’ai décidé mi-avril de faire le grand ménage de printemps des locaux et de la jolie cour bucolique où se niche la galerie sous la vigne centenaire. Puis, le gouvernement a d’abord annoncé la réouverture des musées à la mi-juillet, Alors, j’ai imaginé une réouverture en grand de la galerie en même temps, en signe de soutien pour le monde de la Culture. À cause des contraintes, j’avais également imaginé un scénario de visites privées... Elsa Simon : Le Musée du Jouet n’a rouvert ses portes qu’à partir du lundi 18 mai afin de laisser le temps à notre équipe de préparer sereinement la reprise. En prenant l’attache avec la Ville de Colmar et les deux autres « petits musées » de Colmar à savoir le Musée d’Histoire naturelle et d’Ethnographie et le Musée Bartholdi, nous avons calé un calendrier de réouverture commun afin de se coordonner et faciliter la communication.

CULTURE FACE À LA CRISE 32 LACOZE.FR • #COZEMAG

Coze : Quelles sont les mesures que vous avez mises en place pour votre réouverture ? Stanislas Belhomme : Nous nous sommes conformés aux directives préfectorales et les appliquons à la lettre. Comme je le soulignais, l’ergonomie du musée nous permet facilement de faire respecter les « règles de distanciation », par exemple. On peut profiter pleinement du lieu à bonne distance les uns des autres. Pour le reste, un panneau d’information en plusieurs langues se trouve à l’entrée du musée et nous redonnons oralement les consignes à chaque visiteur de passage à la billetterie, où du gel hydroalcoolique est mis à disposition. Le masque n’est pas obligatoire. Notre système informatique nous permet de savoir « à l’instant T » le nombre de visiteurs présents et de le réguler, le cas échéant. Nous avons temporairement fermé les sanitaires. Les visites guidées et les ateliers n’ont pas lieu, jusqu’à nouvel ordre. En revanche, nous avons installé un « mur d’initiation » au graffiti en extérieur (nous fournissons bombes et conseils) qui permet de s’essayer au spray dehors, en respectant toutes les règles demandées. Grand succès, puisqu’il a été entièrement recouvert le premier week-end de réouverture ! Il sera « toyé » par d’autres visiteurs dès cette semaine (sourire). Delphine Courtay : Premièrement, j’ai convoqué le soleil ! L’accrochage de la nouvelle exposition Blowin’ in the wind profite du retour des beaux jours ! Deuxièmement, j’ai décidé de m’en tenir jusqu’au 5 juillet au scénario des visites sur rendez-vous pour éviter pour l’instant tout rassemblement public malencontreux. Troisièmement, la qualité ! J’ai sélectionné des oeuvres originales sur papier, des petits formats, des multiples de cinq artistes Alan Fears (GB), Ivan Messac (F), Kerry Smith (USA), Kai Schäfer (D) et Markus Willeke (D). Autant de talents de la scène actuelle à suivre dans leur figuration narrative, libre, sinon dans un esprit pop. Les mélomanes rock-pop y trouveront leur bonheur (je n’en dis


pas plus) ainsi que les jeunes collectionneurs qui pourront se faire plaisir en trouvant une œuvre dans une gamme de prix accessible. Pour le moment donc, l’exposition n’est visible que sur rendez-vous. Je demande que l’on me contacte pour me limiter aux trois personnes qui me sont autorisées — ce qui, par une sacrée synchronicité, correspond aux seules paires de gants blancs dont je dispose pour manipuler les œuvres (sourire) ! Ce nouveau protocole aura la vertu d’imaginer des rencontres autrement, privilégiant une qualité d’échange. Je sais que je peux compter sur le bon sens de chacun pour respecter les consignes sanitaires. Dès le 9 juillet, j’ouvrirai progressivement la galerie au grand public, avec le retour de mes permanences pour assurer le rayonnement de cette exposition importante. J’espère pouvoir organiser un temps de réception sur plusieurs jours. Seule limite à l’imagination : la venue des artistes me semblent compromise à cet événement. Je crains qu’il ne faille attendre septembre pour retrouver le rite des vernissages, mais avec en plus la chaleur des rapports humains que nous avons appris de la crise. Elsa Simon : Nous avons réfléchi à proposer un dispositif qui assure la sécurité de nos visiteurs et des salariés tout en essayant de ne pas trop dénaturer l’expérience de visite. Il a fallu enlever tous les jeux et consoles mis à disposition afin de réduire au maximum les risques de contamination. Nous avons mis en place un sens de circulation pour éviter que les flux ne se croisent et limité l’accès au musée à 10 personnes par espace soit environ 50 personnes en simultané dans la structure. Du gel hydroalcoolique est disponible à l’entrée et au niveau de la boutique et le port du masque est fortement recommandé pour tous les visiteurs. Nos agents désinfectent régulièrement les zones de contact : comptoirs, rampes d’escalier, ascenseur, poignées, toilettes, table à langer, boutons poussoirs trains et animations. Nous proposons toujours l’animation théâtre de

Delphine Courtay , Galeriste

marionnettes dans le respect des mesures de distanciation physique grâce à des pastilles de marquage au sol et le livret enfants sur l’exposition temporaire Histoire d’Avions est toujours donné gratuitement à l’accueil. Coze : Quelle a été la réaction du public suite à cette réouverture ? A-t-il répondu présent ? Stanislas Belhomme : Nous avons réouvert le samedi 16 mai et nous avons été très agréablement satisfaits. Avec un « premier week-end de déconfinement » et surtout une météo digne d’un bel été, on s’attendait naturellement à ce que les gens, confinés depuis deux mois, en profitent surtout pour se faire des barbecues « à rallonge » entre amis, ou aillent flâner dans la nature. Mais le public a été au rendez-vous ! Certes, on était loin de la fréquentation habituelle (à peu près 30% par rapport à la normale), mais une fréquentation continue est revenue. Ce qui nous a aussi permis de prendre tranquillement la mesure des nouvelles règles et de les améliorer ou de les corriger, selon les cas. Mais le bilan est très motivant : 50% de nouveaux visiteurs et 50% d’habitués, LA CULTURE FACE A LA CRISE COZE.FR • #COZEMAG

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toujours des familles (nous sommes vraiment un musée familial !), 15% de visiteurs allemands (qui représentent 40% de notre fréquentation annuelle et qui, eux, peuvent passer la frontière actuellement) et toujours 100% de conquis et de satisfaits ! Quelle joie de retrouver les visiteurs souriants et d’entendre durant tout le week-end des « ah, enfin, notre première sortie c’est pour la Culture » et des « quel plaisir de pouvoir sortir pour voir des oeuvres en vrai », etc. C’est rassurant de constater que « l’appétit culturel » est toujours là ! Delphine Courtay : Je suis surtout en contact avec ma communauté d’amateurs d’art. Les collectionneurs sont ravis de pouvoir revenir, et de se livrer aux dernières acquisitions de l’« après » ! J’ai aussi le plaisir d’être contactée par un nouveau public qui découvre les rendezvous grâce à ma communication par le canal des newsletters, de la presse et des réseaux sociaux. L’agenda commence à se remplir. Elsa Simon : Le lundi 18 mai, jour de la réouverture, nous avons accueilli 4 personnes. Le

Elsa Simon, Responsable Communication du Musée du Jouet de Colmar

CULTURE FACE À LA CRISE 34 LACOZE.FR • #COZEMAG

musée étant ouvert que les après-midis jusqu’à début juin, c’est encourageant pour un premier jour ! Coze : Quelle est votre analyse par rapport à la suite ? Comment appréhendez-vous le futur ? Stanislas Belhomme : Il faut attendre un peu pour se faire une idée, mais très franchement, en plus de nous redonner du baume au cœur, ce premier week-end de réouverture a été plus que motivant et rassurant pour la suite... Même si nous ne rattraperons pas les importantes annulations de groupes et de scolaires (plus de 1 500 enfants, dont les visites ont été annulées à cause de la crise sanitaires) et la fermeture pendant les vacances de Pâques (20% de notre fréquentation annuelle) qui ont été économiquement catastrophiques, nous sommes plutôt confiants en l’avenir. Il faut surtout que les frontières avec l’Allemagne et la Suisse réouvrent rapidement (40% de nos visiteurs) et surtout que les institutionnels et politiques d’Alsace fassent un énorme effort en terme de communication car, au vu du nombre de retours que nous avons eus, l’image de l’Alsace a été et est toujours « très abimée » par la terrible crise sanitaire qu’elle a connue. Les médias nationaux et certaines communications locales lui ont un peu trop donnée une image de « pestiférée » et ça ne donne pas très envie d’y revenir. Il faut vite redonner à notre belle région les ors qu’elle mérite. Alors, à défaut d’avoir aidé les acteurs culturels de la région, grands oubliés de la crise, les pouvoirs publics alsaciens devraient rapidement mettre en place une forte campagne de communication, et bien au delà de son territoire pour anticiper notamment la fin des « 100km autorisés ». Sinon, dans tous les secteurs de la Culture, du Tourisme, du commerce et de la restauration, l’été qui arrive à grands pas sera malheureusement complètement fichu ! Delphine Courtay : J’ai toujours oeuvré à forger la meilleure version de moi-même. Il y


© Delphine Courtay

© MAUSA Vauban/Clémentine Lemaitre

a juste un an, j’ouvrais mon espace forte des valeurs qui fondent mon métier — originalité, qualité, accueil, accompagnement de l’artiste comme de l’amateur — et mes expositions à venir les exprimeront encore très fortement. J’espère que les bonnes résolutions acquises dans notre combat avec la mort perdureront. Il y a sûrement un nouveau système de valeur à transmettre à nos enfants. Dans le monde de l’art, je souhaite l’apaisement pour tous afin que chacun puisse travailler à son rythme. Libérons-nous vraiment de la course effrénée à la production d’oeuvres, de cette frénésie de démonstration et de compétition sans limite dans la vie comme sur les réseaux sociaux. L’espoir de ne jamais oublier l’opportunité que nous avons eu, lors du confinement, de ralentir pour mieux réfléchir. L’espoir de voir se dessiner un monde fondé sur des valeurs qualitatives plutôt que sur d’anciennes logiques de rentabilité. Quant à moi, je vais continuer à régler le moment présent sur mon intuition. Je poursuivrai cette remise en question pour maintenir mes énergies hautes et cultiver ma joie de

Longevity Festival

Stanislas Belhomme Cofondateur du MAUSA Vauban

faire partager ma passion. Je me réinventerai comme avant, mais encore plus, pour rester authentique, intègre. Inventer ma place dans la vie. Car la vie est belle. Elsa Simon : Le Musée du Jouet dépend énormément du tourisme, 70% de nos visiteurs ne proviennent pas d’Alsace. Pour le moment il est difficile d’avoir le recul nécessaire et de pouvoir prévoir l’évolution de la situation. Nous allons rester attentifs et chercher des solutions pour nous réinventer et continuer à rendre nos collections patrimoniales accessibles à tous les publics. Nos outils de médiation seront progressivement adaptés. Il faudra être patient et avancer à petits pas.

Galerie Delphine Courtay

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CES LIEUX QUI NE PEUVENT PAS ENCORE RÉOUVRIR, MAIS QUI REPRENNENT LEUR L’ACTIVITÉ Coze : À date, vous n’avez pas encore la possibilité de réouvrir vos portes au public. Comment vivez-vous cette situation ? Pierre Chaput : Avec philosophie… Rien ne remplace la rencontre avec nos publics, l’expérience qu’ils peuvent vivre en salle, devant les artistes sur scène, à nos côtés au bar ou dans le patio. Cette période nous prive de ces moments-là, irremplaçables, que nous espérons vite pouvoir retrouver. On trépigne, on attend… Considérant que la santé de tous demeure naturellement le bien le plus précieux. Pierre Jean Ibba : C’est une situation particulière que nous vivons. Par contre, nous avons exploité la scène dès le 19 mai, toute la journée avec 5 groupes de musique pour une captation. Cela dans le cadre du festival Chipo’Zik. Ce départ nous a permis d’envisager d’autres concerts qui seront enregistrés ou en live sur Facebook dans les jours à venir. Nous avons des procédures rigoureuses qui font qu’aucun groupe ne se croise, les régies sont éloignées les unes des autres. Les plus pessimistes parlent d’un retour à la normale vers septembre 2021, d’autres avant. Nous devons attendre l’évolution de la situation sanitaire. Nous avons aussi d’autres projets en cours d’études pour pouvoir produire des concerts. C’est une sensation unique qui fait que tous les acteurs cogitent et dès que les feux seront au vert, nous serons prêts quelles que soient les conditions. La culture est primordiale, le public est en manque et nous devons survivre à cette crise. Travaillons.

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Sabine Ischia : C’est évidemment une situation inédite pour le Vaisseau. Fermer au public a été très émouvant et même éprouvant, puisque c’est notre cœur de métier qui s’est stoppé net. Mais l’équipe du Vaisseau a de la ressource. En plus de rester en contact avec notre public, nous oeuvrons à préparer la venue des visiteurs que nous envisageons pour fin juillet/début août. Nous souhaitons leur proposer un espace sûr (bien sûr), mais aussi qui leur fait découvrir le Vaisseau autrement en imaginant un nouveaux contexte d’accueil et de visite.

Sabine Ischia, Directrice du Vaisseau


L’ED&N

Coze : Malgré la fermeture temporaire de votre espace, avez-vous continué à maintenir le lien avec votre public ? Pierre Chaput : Durant ce long dimanche forcé, il était essentiel de continuer à proposer, à partager, à vibrer ensemble. Une façon aussi pour nous d’entretenir la confiance développée avec notre public depuis notre arrivée ici à Django. Il y a eu des concerts confinés, des témoignages d’artistes, des playlists… Il y a eu des jeux, des mots doux, des souvenirs… Il y a eu des newsletters, notre Gazette de l’action culturelle ou encore notre Lettre accompagnement… Toute une série de formats pour raconter notre projet et traverser au mieux cette période trouble. Pierre Jean Ibba : Toute l’équipe n’a jamais autant échangé avec notre public, par e-mail, Messenger et par téléphone. Le public est incroyable, serein face aux remboursements, inquiet mais impatient que nous revenions à la « normale ». Les projets plaisent, les reports ne subissent pas trop de remboursements. Nous en avons profité pour demander si des concerts

de qualité filmés correspondraient aux attentes et il semblerait que oui. À suivre, plusieurs idées sont en cours d’élaboration. Sabine Ischia : Nous avons initié une opération « #LeVaisseauChezVous » qui propose sur notre page Facebook ainsi que sur notre site internet, tous les jours de la semaine, une nouvelle activité basée sur la culture scientifique. Et tous les mercredis à 14h nous faisons un live avec les animateurs du Vaisseau ainsi qu’un « stay game » publié tous les vendredis. Il nous était primordial de garder ce lien. Nous ne souhai-

Loïc Truntzer

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tions pas disparaître et nous voulions continuer à assurer notre mission : accompagner les enfants – et les parents - dans ce moment spécial en leur proposant des activités à distance de culture scientifique. Coze : Vous avez repris votre activité depuis le début du déconfinement. Sous quelle forme ? Pierre Chaput : Depuis quelques jours, on aperçoit un peu de lumière au bout du tunnel. On commence à se remettre en mouvement, ça fait du bien ! Le télétravail reste néanmoins de mise. Les visios se multiplient, avec l’équipe, les partenaires du Neuhof, les acteurs culturels strasbourgeois, le réseau musiques actuelles, les collectivités publiques. On y parle essentiellement projets, calendriers et protocoles sanitaires. Tout un programme. Pierre Jean Ibba : Au début en télétravail, puis régulièrement sur site. Une salle de spectacle c’est grand, donc nos réunions étaient organisées dans de grands espaces. Nous avons des procédures strictes et nous les appliquons. Le

Zorn Pierre Jean Ibba, DirecteurMiléna de l’ED&N

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télétravail existe depuis longtemps à l’ED&N. Nous gardons cette solution quand il n’est pas nécessaire de nous rencontrer. Mais nous adaptons la salle, les lieux d’accueils, par exemple en supprimant les canapés et fauteuils en tissus dans les loges ou des passages simples à sens unique. Devant chaque porte extérieure et intérieure la possibilité de se laver les mains, mise en place de poubelles sans couvercles manuelles. Nous tenons également un registre de visite, permettant de savoir qui est venu dans la salle et dans quelle zone. Les artistes ont de grands espaces pour se préparer, les techniciens d’autres. Nous avons donc tout prévu pour l’ouverture de la billetterie deux jours par semaines avec un cheminement spécifique permettant d’accueillir une personne à la fois. Coté scène, le public ne peut pas accéder à la salle. Nos Installations scéniques avec régie vidéo, lumière et son sont espacées. L’équipe travaille selon un planning et des procédures. Nous fournissons à l’équipe des équipements personnels multiples (gants, masques, casques, gel individuel et lingettes). Nous sommes vigilants et prenons le temps de nous auto évaluer et rectifier nos procédures si nécessaire. Ce sont des nouvelles données dans notre métier, mais je précise toujours que dans l’organisation d’événements ou spectacles la rigueur permet de ne rien laisser au hasard. Nous sommes entourés de techniciens qui aiment les procédures en tant normal, là ce n’est qu’une prolongation de mesures


© Bartosch Salmanski

Miléna Zorn Django L’Espace

d’hygiène. « Restons prudents » est un message que tous vivent et font respecter. J’aime notre secteur d’activité pour le sérieux de tous les intervenants. Sabine Ischia : La grosse activité ayant repris est le jardin. Le jardin est un atout important pour le Vaisseau au moment de la réouverture, il y a donc lieu de procéder à de nouvelles plantations et un nouvel aménagement. Nous nous occupons également de la fourmilière et de nos abeilles, qui avec l’arrivée des beaux jours, butinent beaucoup ; ce qui nous amène à devoir entretenir nos ruches régulièrement. Depuis le déconfinement, nous avons repris le travail autour de la structure et nous profitons de ce temps pour faire les travaux puisque l’ouverture du Vaisseau étant prévue aux environs de début août, il ne fermera pas ses portes en septembre comme initialement prévu.

Coze : Comment allez vous toucher votre public en attendant une possible réouverture ? En accord avec la préfecture et la Ville de Strasbourg, nous menons depuis fin mai déjà plusieurs initiatives qui étaient prévues avant le confinement et qui font l’ADN du projet Django, dans le respect bien sûr des règles sanitaires nouvellement définies. Il est question de réactiver le lien aux artistes strasbourgeois, aux publics, aux habitants et aux partenaires du Neuhof, si essentiel à nos yeux. La plupart de ces projets auront lieu en extérieur, je pense en particulier à notre série de 8 concerts aux fenêtres en juillet dans plusieurs coins du quartier, avec les artistes Dirty Deep, Ispolin, La Bergerie et Schifen. Nous travaillons aussi sur des fresques participatives, des ateliers artistiques, des déambulations musicales, des raids urbains, pour aller toujours davantage au-devant des gens. En parallèle, nous envisageons de rouvrir la salle, pour les artistes exclusivement. Huit résidences sont déjà programmées jusqu’à fin août, dont la première, celle du Weepers Circus, qui a eu lieu du 20 au 25 mai dernier. Nous proLoïc Truntzer

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poserons aussi des concerts captés, c’est-à-dire filmés et diffusés sur nos réseaux sociaux. Et nous retrouverons enfin notre rendez-vous dédié aux artistes – Aparté, avec Victor Sbrovazzo (Dirty Deep) le 23 juin. L’occasion de l’entendre sur son parcours, ses influences, son rapport à la scène, malheureusement interrompu depuis plusieurs semaines. Pierre Jean Ibba : Avec l’équipe de l’ED&N, nous continuons de déployer notre savoir-faire en organisant des spectacles, ce qui est notre coeur de métier. C’est pourquoi nous proposons des concepts inédits qui respectent les gestes barrières tout en permettant de continuer notre chemin artistique. Des déambulations en Rosalie : les artistes mettent du baume au coeur en escales, chansons françaises joyeuses, festives et positives. À noter que différents répertoires sont possibles en fonction de l’artiste choisi ou la formation. Des concerts en plein air sur scène : du live en toute sécurité avec TSE et MPS. Des concerts en Drive-in : une originalité qui garantit

un moment hors du temps, unique et convivial pour les familles. Des concerts et spectacles sur les réseaux sociaux avec captation vidéo professionnelle. Et enfin, des spectacles jeune public tout terrain : en déambulation, en salle adaptée et sécurisée, directement dans les écoles, au cœur des Communes. L’ED&N hors les murs, c’est La Culture au plus proche de vous et du public en toute sécurité. Sabine Ischia : On constate que le concept lancé au début du confinement nécessite d’être réinterrogé. Les membres de la communauté ont certainement été submergés d’activités et d’activités sur écran. Il nous faut donc imaginer le rythme, le style et le contenu qui répondront à leurs besoins. On imagine créer de nouvelles offres en ligne, que ce soit pour le public familial mais également à destination des écoles. Le fait de pouvoir revenir travailler sur site permettra à notre équipe de médiation de proposer des offres à partir de nos espaces d’expositions. Offres qui seront toujours réalisables, soit à

L’ED&N


Je n’appréhende rien, mais je pense que si nous ne changeons pas nos habitudes, il sera alors dommage de ne pas proposer au public du renouveau.

Coze : Quelle est votre analyse par rapport à la suite ? Comment appréhendez-vous le futur ? Pierre Chaput : Avec optimisme. Il est sans doute possible de faire de ce moment difficile plus qu’une opportunité mais bien une chance pour le secteur culturel dans son ensemble. Les marges sont infimes. Elles ont toutes trait à davantage de proximité. Avec les artistes du coin, émergents, confirmés, souvent très talentueux. Avec nos publics, des habitants, des voisins. Avec nos partenaires, nombreux et issus de secteurs variés. Tout un écosystème local qui commence à inciter l’ensemble des acteurs culturels à repenser les liens diffusion/création/ médiation/accompagnement, à se projeter davantage vers l’extérieur, avec ambition, à conquérir d’autres scènes, d’autres espaces, qui n’ont pas pour fonction première la culture mais où celle-ci a fondamentalement sa place. C’est peut-être enfin l’heure du post-équipement. Un art à même la vie, de plain-pied, capable de s’inviter pleinement dans notre quotidien. Considérant que les artistes sont partout et tout le temps les bienvenus. Considérant que la vie a besoin d’art, aujourd’hui plus que jamais.

Sabine Ischia : Cette période particulière peut être un atout pour un centre de culture scientifique comme le nôtre, dans la mesure où ce côté sécuritaire peut être expliqué de manière scientifique et ludique. Évidemment la mise en œuvre des gestes barrières au Vaisseau peut dans un premier temps sembler un défi insurmontable. Et pourtant, nous pensons qu’il faut continuer à proposer des lieux interactifs, des lieux ludiques et des lieux de dialogue. À nous d’être créatifs pour donner confiance et envie aux visiteurs en imaginant un nouveau voyage pour l’enfant et sa famille au sein de l’établissement. De plus, le Vaisseau, en tant qu’établissement du Conseil Départemental du Bas-Rhin, accompagne les enfants dans leur développement par l’éveil aux sciences de façon ludique. Et cette période affirme toute la place primordiale de la culture scientifique puisque développer l’esprit critique, la créativité et la confiance en soi sont sûrement des compétences clés pour vivre dès aujourd’hui dans notre monde.

Pierre Jean Ibba : Impossible de se projeter autrement que par de multiples scénarios. Ces différentes projections donnent différents résultats financiers. Il y aura une suite, laquelle ? Espérons que nous existerons encore. Je souhaite que demain le public ait envie de soutenir nos artistes locaux, dans de beaux lieux. Je souhaite que les producteurs et salles voisines échangent plus souvent et que les artistes de nos secteurs se produisent plus souvent dans nos lieux. Consommez local ? Oui ! Devons-nous mettre des quotas ? Pour cinq têtes d’affiches nationales, un artiste du cru ? À l’ED&N nous serons à 12 spectacles ou concerts de groupes locaux contre cinq à ce jour.

© Bartosch Salmanski

l’école, soit à domicile. Nous pourrons également prévoir des offres en interaction avec nos publics.

Pierre Chaput, Directeur de l’Espace Django

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LES LIEUX EN RÉELLE DIFFICULTÉ

Mathieu Bernhardt : Notre musée est toujours fermé au public. Le 11 mai dernier, le gouvernement a annoncé la possible réouverture des petits musées. Mais nous avons eu du mal à avoir plus d’informations sur la définition exacte de «petit musée» et les conditions de réouverture. Le Pixel Museum n’est pas un musée comme les autres. Même en ré-ouvrant aujourd’hui, tout le musée ne serait malheureusement pas accessible au public, notamment la partie ludique et interactive, à savoir les bornes d’arcades, la gaming zone, les ordinateurs. Le lieu est aussi atypique avec beaucoup de petites pièces, donc avec beaucoup de croisements du public. Nous sommes actuellement en discussion avec les autorités compétentes afin de réfléchir à la suite. Coze : Comment la crise sanitaire a-t-elle impacté votre structure ? Adeline Beck : La crise du coronavirus met le musée à rude épreuve, comme nombreux de nos partenaires du milieu culturel et du tourisme. Le Château Vodou est le seul musée privé de la Ville de Strasbourg. L’association à but non lucratif qui le gère tente de vivre depuis 2014

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de ses recettes de billetterie, de la petite boutique, de dons, de mises à dispositions et pour 6% de subventions. En 2019 l’association s’est autofinancée à hauteur de 90%. Pour 2020 le musée comptait sur le lancement de la nouvelle exposition Magie religieuse et Pouvoirs sorciers pour atteindre l’équilibre en augmentant encore sa fréquentation (qui a été multipliée par 4 en 6 ans). L’exposition avait ouvert ses portes le 11 mars 2020, elle les a refermées le 14 mars. Les frais ont donc été engagés et les recettes devaient arriver…. Sur un scénario de reprise en juin et en visant une progression lente jusqu’en décembre 2020, l’association s’attend au total à une perte de 70% de ses © Bartosch Salmanski

Coze : À date, dans quelle situation se trouve votre musée ? Adeline Beck : Le Château Vodou a réouvert ses portes le 26 mai, en proposant une billetterie en ligne sur des créneaux horaires précis afin d’éviter les files d’attente et en appliquant des mesures sanitaires strictes. Nous sommes un «petit musée», cependant nous avons du attendre l’autorisation officielle de la préfecture et de la mairie pour pouvoir ouvrir à nouveau.

Mathieu Bernhardt, Responsable communication duMiléna Pixel Museum Zorn


© M. Wittmer

Château Vodou

recettes de billetterie, alors que les charges ne peuvent être compressées de plus de 88 % (ce qui est déjà très difficile à envisager). L’association rencontre donc de grosses difficultés financières. Un petit prêt a été engagé pour faire face aux soucis immédiats de trésorerie, mais nous ne connaissons pas encore nos capacités de remboursement. À cela s’ajoute bien entendu la peine de l’équipe devant l’annulation de tout le programme autour de l’exposition (conférences, ateliers, visites en familles...) et pour la première fois de notre jeune histoire, nous avions traduit l’exposition en allemand pour nos voisins, or les frontières sont encore fermées et nous pensons que nous aurons des difficultés à attirer un public germanophone. Mathieu Bernhardt : Dès la fin février, nous avons commencé à ressentir la crise avec de nombreuses annulations de visites de groupes, d’anniversaires et également de privatisations. À partir du 15 mars, ce fût tout simplement un arrêt total de nos activités et donc une perte financière directe, à savoir que notre musée

est privé et donc non subventionné. Avec le confinement, nous avons loupé une très grosse période d’activité pour notre structure : les vacances de Pâques. Coze : Comment avez-vous fait face à cette situation pendant le confinement ? Et pour la suite ? Adeline Beck : Afin de mettre en lumière l’exposition et les objets prêtés ainsi que de valoriser le travail réalisé par l’équipe de 10 personnes, nous avons réalisé une visite virtuelle avec les «moyens du bord» durant la première semaine de confinement. En une semaine de montage, nous avons pu mettre en ligne celle-ci ainsi qu’une version virtuelle du catalogue de l’exposition. Le confinement au musée a aussi été synonyme de moments assez douloureux et complexes. Tout d’abord, nous avons eu plusieurs malades dans l’équipe et les guérisons ont été longues. De plus, il a fallu assez vite faire un bilan et plusieurs scénarios prévisionnels, tout en restant dans une grande incertitude. Nous avons contacté les fournisseurs, les prestataires, décalé des échéances de Loïc Truntzer

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Mathieu Bernhardt : Dès le début du confinement, nous avons mis en place sur nos réseaux sociaux l’opération #Pixelchezvous avec des publications de photos de notre collection afin de faire découvrir l’histoire du jeu vidéo et de faire vivre notre communauté. Nous avons même poussé le concept avec une note d’humour, avec l’ouverture d’un MySpace et d’un Skyblog pour les plus nostalgiques ! Pour la suite, cela va beaucoup dépendre du soutien que nous aurons, il y’a malheureusement un risque de fermeture définitive.

© M. Modica

Coze : Êtes-vous soutenus par les institutions, les assurances et votre public ? Adeline Beck : Nous avons adressé une demande de soutien aux institutions et espérons que celle ci aboutira, il en va de la survie de notre structure. Notre assurance, pour l’instant, n’a pas fait le choix de nous soutenir. Le public, par contre, est très présent. Il était possible de faire des dons lors de l’achat de la visite virtuelle, nous avons eu une dizaine de dons de 4 à 10€. C’est sûr que ce n’est pas ce qui nous sauvera, mais cela fait chaud au cœur dans cette période que nous savons aussi difficile pour les particuliers. De plus, les personnes qui ont vu la visite virtuelle nous ont précisé qu’elles viendraient revoir l’exposition «en vrai». Nous recevons régulièrement des mails et des messages de nos partenaires et proches du musée qui demandent des nouvelles et souhaitent savoir quand nous ouvrirons à nouveau. Les vodou

© P. Beck

payement, tenu au courant l’équipe des avancées et de l’avenir très incertain du musée. Enfin, cela a aussi été quelques jours de solitude totale dans le lieu (enfin, avec les vodou !) pour des vérifications des collections, des réserves, des soins du petit jardin du musée et de ses plantes. Je suis habituée à me balader seule parmi les fétiches, mais aussi longtemps c’était très étrange. Pour la suite, sincèrement j’espère que dans ce cas exceptionnel, nous allons être soutenus par les institutions et que nos visiteurs seront au rendez-vous pour que nous puissions tenir le choc. En dehors du côté survie, notre nouvelle exposition n’a pas encore pu rencontrer son public et nous avons hâte de pouvoir ouvrir nos espaces dans les conditions de sécurité nécessaires pour qu’enfin celle ci soit parcourue ! Lorsque nous avons conçu celle ci, nous avons souhaité disséquer la magie entre deux espaces : le Rhin Supérieur et l’Afrique de l’Ouest afin d’ouvrir la réflexion sur les notions de tolérance, de similitude et de différences dans les croyances et les pratiques magiques. J’ai moi même appris énormément de choses sur ma région natale et des pratiques qui existent encore aujourd’hui. Notre mission est de partager nos découvertes, nos recherches ainsi que questionner les échanges culturels, l’art, les croyances. L’équipe est impatiente de voir les réactions du public sur cette mise en parallèle que nous avons réalisée entre deux régions du monde si différentes.

Adeline Beck , Administratrice du Château Vodou

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Château Miléna Vodou Zorn


© Bartosch Salmanski

Le PIixel Museum

sont ravis de savoir qu’ils manquent à beaucoup de monde ! Mathieu Bernhardt : Nous avons pu bénéficier des aides de l’État, comme le gel du loyer ou encore le chômage technique pour les employés le temps du confinement, mais nous n’avons pas eu de soutien « autre » de la part des institutions. Heureusement, notre public reste très présent notamment via nos réseaux sociaux. Coze : Quelle est votre analyse par rapport à la suite ? Comment appréhendez-vous le futur ? Adeline Beck : Mon analyse varie tous les jours, en fonction des annonces officielles et des discussions avec d’autres personnes. Il est aujourd’hui encore compliqué de savoir si l’association va survivre à cette pandémie. Après 6 ans à gérer ce lieu, je ne vous cache pas que j’ai la boule au ventre quand j’y pense trop. Mais j’essaye d’aller de l’avant et l’équipe est plus que motivée à réinventer des manières de visiter le musée, comme elle le fait depuis ses débuts. Nous sommes conscients que nous

devrons nous réadapter et continuer à développer notre créativité, et nous le ferons bien volontiers. Tant que les curieux continuerons de rencontrer les vodou et de découvrir leurs multiples facettes nous serons optimistes quant à l’avenir. Kokou et Kélessi, nos vodou protecteurs, n’ont pas de remède miracle contre le coronavirus, mais ils ont besoin d’être activés régulièrement par nos nombreux visiteurs ! Mathieu Bernhardt : Le contexte actuel est inédit et complexe. Il est difficile de savoir comment notre secteur d’activité et plus globalement le rythme de vie du public va reprendre. Il faudra forcement s’adapter et vivre avec certaines contraintes. Je pense que beaucoup de petites structures ne se relèveront pas de cette crise, en tout cas pas sans aide, sans solidarité.

Loïc Truntzer

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COZE #89

SNEAKERS OF THE MONTH JUIN 2020 : YEEZY QUI ES-TU ?

YEEZY QUI ES-TU ? QUE VOUS SOYEZ FAN DE SNEAKERS OU PAS, LE NOM YEEZY DOIT VOUS ÊTRE FAMILIER. LE SURNOM DE KANYE WEST EST AUJOURD’HUI SURTOUT LE NOM DE SNEAKERS. OBJET DE TOUTES LES CONVOITISES, LES YEEZY ONT FAIT LEUR PLACE DANS LE PAYSAGE STREETWEAR MONDIAL. REVENONS SUR SON HISTOIRE, DE SA CRÉATION À CE QUI EN FAIT AUJOURD’HUI UNE MARQUE SI PARTICULIÈRE.

Kanye à la baguette Cette histoire trouve sa genèse dans l’imaginaire débordant d’un homme, artiste controversé, mais adulé par ses fans : Kanye West. Ce génie du rap n’a plus rien à prouver dans la sphère musicale, il est l’un des artistes les plus talentueux et influent de sa génération. Businessman accompli, le natif d’Atlanta n’a jamais caché son goût pour la mode. C’est en 2005 qu’il annonce son intention de lancer sa propre ligne de vêtement. Baptisé Pastel clothing, ce projet ne verra finalement jamais le jour. OF THE MONTH 46 SNEAKERS COZE.FR • #COZEMAG

Son ascension en tant que designer débute en 2007, quand ce dernier collabore avec la marque de streetwear japonaise A Bathing Ape, aussi appelée plus communément « Bape ». Sortie en édition limitée, il est à l’origine d’une sneaker s’inspirant très fortement de la Nike Air Force One, qui passera quasiment inaperçue à l’époque. Néanmoins, ce travail aura le mérite d’attiser la curiosité de certains cadors de l’industrie dont un certain Nike. Avant de mettre son génie créatif au service d’adidas, c’est bien avec la marque au swoosh


que Kanye appose son nom sur un modèle, la Air Yeezy. Nous sommes en 2009, et c’est d’ailleurs la première fois qu’un modèle de la firme de Portland porte le nom d’un artiste.

2009-2014 : la collaboration avec Nike En bons communiquants, vous vous douterez bien que Nike et Kanye n’auront pas attendu l’annonce officielle de leur collaboration pour dévoiler la première Yeezy de l’histoire. C’est en février 2008, lors des Grammy Awards, que Ye’ sera aperçu avec le modèle aux pieds, d’où le nom Air Yeezy I « Grammys », qui lui sera attribué par la suite. Pour imaginer ce design, Kanye s’inspire de plusieurs modèles iconiques de la marque et de sa filiale Jordan. Nous reconnaitrons la silhouette de la Nike Mag, rendue célèbre par le film Retour vers le futur 2, mais également la Air Max dont on a prélevé la bulle d’air apparente. Celle-ci s’intègre dans la semelle à la façon d’une Air Jordan III et se maquille d’un effet « glow in the dark » afin de la rendre visible dans le noir.

La Nike Air Yeezy I est officiellement commercialisée en 2009 et sera déclinée dans trois coloris dont les lancements n’auront eu besoin que de quelques minutes pour afficher sold out, malgré son prix de vente de 215$ à l’époque ! C’est en 2012 qu’une seconde version de la Air Yeezy, tant attendue par les fans de baskets, verra le jour. Celle-ci apparaitra avec une silhouette qui ne sera que l’évolution du précédent modèle où nous retrouvons la bulle d’air ainsi que la bande laçante. Là encore, le succès ne se fait pas attendre puisque les paires trouveront preneur en quelques minutes. En 2014, la sortie du colori « Red October » marquera un terme à l’histoire entre Kanye et Nike.

2015 : la revanche d’adidas En octobre 2013, alors que la Air Yeezy 2 Red October n’est pas encore sur le marché, Kanye lance une bombe sur la planète sneakers. Il ne s’agit pas de l’annonce d’une nouvelle silhouette mais celle de son départ de Nike vers son ennemi allemand de toujours, adidas. Les motifs de ce départ restent flous à l’époque

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mais seraient motivés par la volonté du designer d’être plus indépendant dans ses choix artistiques et de pouvoir exprimer son talent plus librement. La marque aux trois bandes compte bien s’appuyer sur le capital image de la star et lui laissera toute liberté pour réaliser ses futures créations. En février 2015, le premier modèle de l’ère adidas est révélé. Il s’agit de la Yeezy Boost 750. Une sneaker à la tige très montante qui ne manquera pas de rappeler le travail entamé par l’artiste chez Nike. Le principal élément différenciant se situe au niveau de la semelle qui arbore une forme calquée sur la adidas Tubular et une structure basée sur la technologie d’amorti Boost. Alors que les coloris de la Yeezy Boost 750 se succèdent et se vendent et se revendent très bien, en juin de la même année, soit quatre mois après sa sortie, adidas et Ye’ prennent un virage à 360 degrés en lançant un modèle à la silhouette running : la Yeezy Boost 350. Nous sommes en 2015 et fort est à parier que cette OF THE MONTH 48 SNEAKERS COZE.FR • #COZEMAG

dernière s’inspire de la Nike Roshe Run, modèle le plus vendu sur l’année 2014. L’inspiration est sans doute là, mais Kanye et adidas imaginent un modèle bien plus premium que sa concurrente, avec un chausson primeknit (tricoté) et toujours une semelle qui bénéficie de la technologie Boost. Le succès rencontré par la 350 est fulgurant, tant auprès des amoureux de sneakers que des amateurs de mode. Une des raisons à cela est l’intervention d’une autre personnalité dans l’équation, Kim Kardashian. Devenue l’épouse de Kanye à l’été 2014, la superstar américaine connue pour ses frasques et déclarations sulfureuses, ne cessera de promouvoir les baskets de son mari sur ses réseaux sociaux surpuissants. Quatre coloris du modèle sortiront entre juin et décembre, dont le très recherché aujourd’hui « black pirate ». Fort de ce succès, la marque allemande et Kanye ne vont pas tarder à faire évoluer le modèle avec l’apparition d’une Yeezy Boost 350 V2. La basket conserve son look et sa


forme originelle. La différence marquante se situe au niveau de la couture latérale apparente qui deviendra son argument de séduction principal. Le coloris de lancement sortie en septembre 2016, intitulé « Beluga » restera l’un des plus iconiques. Le duo tient là sa nouvelle poule aux œufs d’or, avec laquelle il va peu à peu abonder le marché. Une quantité de coloris non négligeable va débarquer dans les shops, avec des éditions spéciales comme les versions réfléchissantes dans le noir. Les quantités d’abord limitées vont progressivement augmenter. La communication de Kanye autour de sa marque évolue de pair quand ce dernier dévoile rêver de voir ses chaussures aux pieds de tous ! Cela sera illustré par le slogan « Yeezy for all ». Les sorties se succèderont jusqu’à atteindre leur apogée avec une version « cream white » en avril 2017, qui sera à nouveau produite un an plus tard pour dépasser le million de paires vendues ! Une hérésie pour ce milieu qui n’a d’appétit que pour les versions limitées. Dès lors Kanye West commence à entrevoir un

bout de son rêve qui est de faire de sa marque une icône. Soulignons l’influence de YEEZY sur les modes de distribution propres à ce milieu, restés jusqu’ici relativement conventionnels. Fini les longues heures à attendre devant le magasin pour espérer toucher au grâle (« camp out »), place aux tirages au sort (« raffles »). Le principe est simple : s’inscrire à la vente du dit modèle afin d’espérer être tiré au sort pour pouvoir se l’offrir (où est passé la méritocratie ?). Cette méthode de distribution a totalement rabattu les cartes au sein de l’industrie dans son ensemble, puisque ces modèles sont rendus si rares qu’ils s’arrachent à prix d’or sur les plateformes de revente, qui vont elles aussi connaître un développement florissant. Pendant que la 350 V2 continue de faire tourner toutes les têtes, Kanye West continue de s’affairer dans l’ombre pour compléter sa gamme de sneakers. S’en suivront la Yeezy Powerphase Calabasas, inspirée de la Continental 80, célèbre chaussure de tennis ; la


Yeezy Boost 700 V1, une dad shoe qui sera parfaitement en phase avec les tendances actuelles ; la Yeezy 500 reprenant des codes basketball plus proches des traditions de la marque aux trois bandes. Dans la lignée de cette dernière suivra une Yeezy 380 qui apportera une robe basketball plus futuriste. La famille Yezzy s’est finalement agrandie afin d’offrir un choix de gamme large et profond qui cible différents profils de consommateurs. Yezzy, qu’on pourrait qualifier de marque au sein de la marque, continue de prôner son indépendance vis-à-vis à de la gamme adidas. Au point d’envisager une plus ample émancipation ? L’avenir nous le dira, même si l’on imagine mal Kanye se séparer de l’équipementier allemand au vu des fondations qui ont été bâties ces dernières années. À la manière d’un Jordan, Kanye a su progressivement bâtir son empire à coups de succès commerciaux et touche du bout des doigts son rêve de créer une marque pour le peuple.

adidas, quant à lui, tient peut-être ici sa revanche sur Nike et Jordan, qui avait su tirer l’athlète dans ses filets au nez et à la barbe de son concurrent dans les années 80. La perception actuelle de la gamme Yezzy et notamment le prix élevé de ses produits interroge sur ce principe d’accessibilité et peut paraitre encore bien loin de cet idéal social, mais toujours est-il que Kanye West a fait du chemin. Pour la petite anecdote, ce dernier a été officiellement déclaré milliardaire par le magazine américain Forbes en mars 2020, sa fortune personnelle étant estimée à 1,3 milliards de dollars. Le rappeur a grandi au travers de sa marque et ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin, puisqu’il a déjà partagé sa volonté d’innover en termes de matière textile et d’éco-responsabilité. Conscient de l’impact écologique et de ses prises de position, le business man pourrait nous surprendre et continuer d’influencer la nouvelle génération.



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LA CABANNE DES CRÉATEURS KEZACOZE

C’EST À SCHILTIGHEIM, AUX PORTES DE LA CAPITALE EUROPÉENNE, QUE SE SITUE UN VIVIER DE CRÉATION ET DE PARTAGE : LA CABANNE DES CRÉATEURS. AVEC SES 400M2 DE LOCAUX ET SES DIFFÉRENTS ESPACES, CE TIERS LIEU PERMET À TOUS CEUX QUI LE SOUHAITENT DE CRÉER, FABRIQUER, CUSTOMISER, RÉPARER, RÉNOVER, TRANSFORMER, DESIGNER, PROTOTYPER, PEINDRE, ENCADRER, SCULPTER, SOUDER, TRICOTER, COUDRE, TAPISSER, PHOTOGRAPHIER, CONFECTIONNER DES BIJOUX, APPRENDRE, EXPOSER, ÉCHANGER, S’AMUSER, SE CHANGER LES IDÉES… UN PANEL D’ACTIVITÉS AU SERVICE DES ARTISTES ET ARTISANS EN TOUT GENRE, QU’ILS SOIENT EXPÉRIMENTÉS OU NOVICES. UN ÉCOSYSTÈME FOISONNANT POUR PASSER RAPIDEMENT DES IDÉES À LA RÉALISATION. UN LIEU INNOVANT, STIMULANT LA CRÉATIVITÉ ET LE PARTAGE DE COMPÉTENCES, À DÉCOUVRIR !

Kézaquoi ?

Ouvert depuis 2016, La CabAnne des Créateurs est un tiers-lieu combinant des espaces de travail et de créations au service des artistes, bricoleurs, créateurs, étudiants, qu’ils soient particuliers ou professionnels. Situé dans des anciens locaux de la SNCF, le long des rails de chemin de fer à proximité de la Place de la Gare à Schiltigheim, La CabAnne des Créateurs propose à ses utilisateurs de l’espace et des outils pour rénover ou fabriquer des objets. Elle soutien les démarches du DIY (Do It Yourself), qui est en plein essort, ainsi que la réparation et la customisation

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d’objets et de meubles. Une manière de limiter notre impact sur notre environnement en limitant notre consommation. Au sein de son espace, La CabAnne des Créateurs mutualise différents outils spécialisés pour le travail du bois, du métal, de la terre ainsi que des outils numériques comme une imprimante 3D et une machine de découpe et gravure laser. Les utilisateurs peuvent y accéder grâce à un abonnement, en payant un forfait à la semaine, à la journée ou encore à la demijournée. Ce lieu innovant, stimulant la créativité et le partage de compétences, propose également des cours et des ateliers sur des thèmes variés.


Kézaqui ?

La CabAnne des Créateurs a été fondée par Anne-Catherine Klarer. Après plusieurs années en entreprise, au poste de responsable de formation, cette passionnée d’arts plastiques s’est mis à la recherche d’un atelier à partager avec d’autres artistes. Pratiquant la sculpture en bronze, un medium qui demande un matériel spécifique et coûteux, Anne-Catherine a souhaité ouvrir ce lieu de création à tous ceux qui le souhaitent, en mettant à disposition les différents outils afin de permettre à tous de passer rapidement de l’idée à la réalisation. À ses côtés, s’est rapidement formée une équipe de bénévoles. Chaque jour, ils se relayent pour accueillir les créateurs aguerris et en herbe, les aider dans leurs travaux, mais aussi faire rayonner le lieu. Les membres de l’association Les Créateurs de La CabAnne se mobilisent également pour organiser divers événements : vide-dressings, Marché de Noël, etc.

Kézacoze ?

Installée dans l’ancienne gare de marchandise de Schiltigheim, La CabAnne des Créateurs présente plusieurs avantages : un espace ouvert de plus de 300m2 avec lumière zénithale et de larges baies vitrées, un espace bureau plus intimiste et le quai de la gare, espace extérieur fermé, accessible uniquement depuis l’atelier. Le lieu est divisé en plusieurs espaces : une zone de coworking, un atelier partagé et un espace accueillant les entreprises pour des évènements ou réunion. Il est possible d’y faire de la couture, de travailler le bois, de refaire des meubles, de peindre, de sculpter… Un réel écosystème créatif dédié à la création, la rénovation, l’innovation et la formation. Les possibilités sont multiples et La CabAnne des Créateurs a su s’adapter à la demande. Le fait d’accueillir des artistes et artisans locaux a fait naitre des opportunités pour diffuser leur savoir-faire, notamment dans le cadre d’ateliers. La CabAnne des Créateurs est devenu au fil du temps une sorte de plateforme d’échange de pratiques entre les professionnels à demeure et les particuliers de passage, grâce à ces collaborations.

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Kézaquand ?

Après deux mois de porte close, ce lieu innovant a rouvert le 12 mai. Pour l’instant, il accueille les utilisateurs uniquement sur rendez-vous. Tous les protocoles de sécurité ont été mis en place pour protéger le public et l’équipe et l’espace numérique a été réaménagé pour donner accès aux outils en toute sécurité. Avec comme crédo le partage et la formation, il a également fallu redoubler d’efforts pour relancer l’activité événementielle de La CabAnne des Créateurs, qui propose en temps normal de nombreux rendez-vous créatifs. Les cours de couture, de céramique, de relaxation aux sons des bols tibétains et tous les ateliers à la demande ont pu reprendre avec une capacité limitée. Dans les prochaines semaines, La CabAnne des Créateurs mettra également en place différentes offres d’ateliers VIP, de stages d’été avec ses partenaires et initiera quelques nouveautés tels que les ateliers de teinture végétale. Des accompagnements individuels aux outils numériques (PC, tablette, découpe laser, impression 3D...) seront également proposés.

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Adresse : 1 Place de la Gare, 67300 Schiltigheim Horaires : Du lundi au vendredi de 9h à 18h, uniquement sur rendez-vous au 06 85 32 00 85 LA-CABANNE-DES-CREATEURS.COM LA CABANNE DES CRÉATEURS


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L’ITW IL RÉPOND À NOS QUESTIONS


JULIEN VOARICK UN CONFINEMENT ORIGINAL ET PRODUCTIF DURANT LE CONFINEMENT, LE FONDATEUR ET DIRECTEUR ARTISTIQUE DU LABORATOIRE CRÉATIF PIX314, JULIEN VOARICK, A FAIT PARLER DE LUI, JUSQU’AU JOURNAL TÉLÉVISÉ DE TF1 ! CHAQUE SOIR, CET ARTISAN DE L’IMAGE STRASBOURGEOIS A OFFERT À SES VOISINS DES MICRO-SPECTACLES VISUELS ET SONORES. CELA, À L’AIDE DE BELLES IMAGES - ET NOTAMMENT DE PORTRAITS DE SOIGNANTS DU SERVICE DE RÉANIMATION DU NHC POUR METTRE À L’HONNEUR CEUX QUI, DURANT CETTE CRISE SANITAIRE, SE SONT MIS EN PREMIÈRE LIGNE -, SES VIDÉOS PROJECTEURS ET DE SES COMPÉTENCES, QU’IL MET HABITUELLEMENT AU SERVICE DE NOMBREUX ÉVÉNEMENTS EN ALSACE ET DANS TOUT L’HEXAGONE. Pour en savoir un peu plus sur cette initiative originale, nous lui avons posé quelques questions. Rencontre avec Julien Voarick.

Coze : Bonjour Julien, avant de commencer, pourrais-tu te présenter en quelques mots ? Julien Voarick : Je suis Julien Voarick, autodidacte dans le monde de l’événementiel et digital et fondateur de Pix314. Coze : Pourrais-tu également nous parler de ton activité : Pix314 ? Julien Voarick : Pix314 regroupe plusieurs activités : de la direction artistique, de la scénographie, du light design, de l’art numérique, de la création vidéo, de l’animation photo, de la conception d’expérience immersive, de la création et conception pop’up experientiel, du mapping, etc. Coze : Quels sont les événements sur lesquels tu as déjà proposé des installations visuelles et sonores ? Julien Voarick : Pix314 a 5 ans. Beaucoup d’événements ont été réalisés. Par exemple : un pop’up pour la maison Lancôme ; le light design et vjing pour Les Electropicales sur l’île de La Réunion ; la direction artistique, la scénographie globale

et le show Light des 20 ans de Téléhouse au Palais Brogniart ; le mega show Light des voeux d’EDF en 2019 ; un pop up pour Lalalab aux Galeries Lafayette Haussman ; les 200 ans de la marque de champagne Billecart-Salmon sur leur domaine… En Alsace, il y a eu notamment l’installation Furtif sur plusieurs sites, mes multiples collaborations avec mon association Merci Beaucoup, le Longevity festival, l’Expérience Osmose à Saverne… Coze : Lors du confinement, tu as offert chaque soir un micro-spectacle à tes voisins. Pourrais-tu nous nous expliquer cette démarche ? Comment as tu eu cette l’idée ? Julien Voarick : Tout simplement une belle surface en face de chez moi, du temps et pas du tout envie de regarder Netflix… J’avais surtout l’envie de continuer mon activité professionnelle en la réinventant dans une version confinement et de pouvoir partager et faire voyager mes voisins et moi par la même occasion. L’ITW COZE.FR • #COZEMAG

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Coze : Comment as tu mis cela en place ? As tu rencontré des contraintes ? Julien Voarick : J’ai fait ça dans la même démarche que lorsque je fais un repérage avant une production, mais c’était du repérage sur mon balcon (rire) ! Des contraintes, j’en ai eu : les vidéos projecteurs que j’ai sont puissants, mais les focales sont longues. Pour faire de grandes images, j’ai du « bidouiller » pour assembler quatre vidéos projecteurs pour former une seule image. Sinon la distance, l’angle de projection… Bref, pas très facile, mais réussi ! Coze : D’où proviennent les images que tu as projeté, notamment les portraits de soignants ? Julien Voarick : Merci internet et son vivier de visuels ! Il fallait que ce soit beau visuellement, que ça fonctionne aussi avec le format projeté. Apres banc de montage, choix de musique adéquate : en avant ! Pour les portraits de soignants, j’ai proposé mon à pote Arnaud Boutilier, qui travaille au service de réanimation du NHC, de m’envoyer des portraits de ses collègues pour les projeter sur la

façade. Une manière différente de les remercier ! Coze : Comment tes voisins ont-ils accueilli cela ? Julien Voarick : Très bien ! Et surtout ça m’a permis de tisser des liens avec certain d’entre eux. C’est super cool ! Coze : Sinon, quels sont les événements sur lesquels tu devais te produire qui ont été annulés ? Julien Voarick : Je devait être en production sur la course de formula E en avril à Paris. Il y a d’autres projets, mais je ne peux pas en parler car ils ont été reportés et donc secrets encore ! Suspens… Coze : Quels sont tes projets pour les prochaines semaines/mois ? Julien Voarick : Dans l’instant présent, mon projet est surtout de ré-inventer ma manière de travailler. J’ai été touché de plein fouet par cette


crise sanitaire, comme beaucoup de monde… Je suis à l’arrêt total, donc pour l’instant c’est concrètement le flou artistique. Des pistes… À voir ! S’il y a quelque chose vous le saurez ! Je peux déjà vous dire qu’il y aura un « truc » en octobre et ça sera vachement bien… Et youpi, ce sera à Strasbourg ! Je ne peux pas en dire plus pour le moment. Coze : Pour finir, quelle est ton analyse de la situation actuelle ? Julien Voarick : Et bien pour ma branche d’activité c’est la cata… Mais je crois que c’est aussi bénéfique, car cette situation va mettre au défi beaucoup de monde et de nombreuses entités qui pensaient que tout était gagné d’avance ! C’est un peu comme si on reprenait les mêmes joueurs, mais on changeait de terrain de jeu ! En gros, ça remet tout le monde sur la même marche ! C’est une bonne chose je pense ! PIX314.COM

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L’ITW IL RÉPOND À NOS QUESTIONS


MICHAEL GOJON-DIT-MARTIN L’HOMME AU 74 000 COSTUMES PARCE QUE L’INDUSTRIE DU CINÉMA EST À L’ARRÊT ET QUE NOUS SOUHAITONS CONTINUER À VOUS APPORTER VOTRE DOSE DE CULTURE, NOUS AVONS SOUHAITÉ METTRE À L’HONNEUR UN ACTEUR ALSACIEN INCONTOURNABLE DE CET UNIVERS : MICHAEL GOJON-DIT-MARTIN. CE FÉRU D’AUDIO-VISUEL ET GRAND COLLECTIONNEUR A FONDÉ EN 1997 LA SOCIÉTÉ CINÉ RÉGIE. AUJOURD’HUI, SON ENTREPRISE EST LE LEADER FRANÇAIS DE LA LOCATION D’ARMES ET SFX NO-GUN (ARMES TOTALEMENT INOFFENSIVES D’IMPORTATION AMÉRICAINE) À DESTINATION DES TOURNAGES DE CINÉMA ET DE TÉLÉVISION. IL PROPOSE DANS SON LOCAL, SITUÉ DANS LA PLAINE DES BOUCHERS À STRASBOURG, DES DIZAINES DE MILLIERS DE COSTUMES ET ACCESSOIRES EN TOUT GENRE. UNE COLLECTION IMPRESSIONNANTE QUI LUI A PERMIS D’INTERVENIR DANS LE CADRE DE NOMBREUX FILMS D’ENVERGURE TELS QUE SHERLOCK HOLMES 2 : JEU D’OMBRES DE GUY RITCHIE, LA MÔME DE OLIVIER DAHAN, INGLOURIOUS BASTERDS DE QUENTIN TARANTINO, RUSH HOUR 3 DE BRETT RATNER, RONIN DE JOHN FRANKENHEIMER OU ENCORE LE FILM RÉCOMPENSÉ PAR 5 OSCARS IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RYAN DE STEVEN SPIELBERG. Rencontre avec Michael Gojon-Dit-Martin.

Coze : Bonjour Michael, pour commencer, pourriez-vous nous présenter en quelques mots votre activité ? Michael Gojon-Dit-Martin : Je suis Michael GojonDit-Martin, le PDG de la société Ciné Régie, qui est une société spécialisée dans la location d’armes, de costumes, de véhicules et d’effets spéciaux pour le cinéma et la télévision.

Coze : De combien de pièces et accessoires disposez-vous ? Michael Gojon-Dit-Martin : À ce jour, le stock comprend environ 74 000 costumes et 10 000 accessoires, armes comprises. De nouveaux locaux vont d’ailleurs être investis dans les prochains mois, afin de mieux servir nos clients et partenaires.

Coze : D’où proviennent vos nombreux costumes et accessoires de tournage ? Michael Gojon-Dit-Martin : Le stock de Ciné Régie provient, à la base, de 15 ans de collection personnelle de matériel militaire et des forces de l’ordre, puis du rachat au fil du temps de sociétés ayant fermées ou de rachat et fabrication de costumes provenant de tournages.

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Coze : Quelle est votre plus belle pièce ? Michael Gojon-Dit-Martin : Il est difficile de choisir une pièce plus qu’une autre, mais ayant travaillé sur Inglourious Basterds de Quentin Tarantino, j’ai gardé l’une des battes de baseball qui a été utilisée sur le film par le comédien Eli Roth, qui jouait le Sergent «l’Ours Juif» Donowitz Coze : Sur quels tournages êtes-vous par exemple intervenu ? Michael Gojon-Dit-Martin : J’interviens principalement sur les films de guerre qui sont tournés en Europe et une partie des séries TV policières françaises. J’ai participé à de nombreux films, Il faut sauver le soldat Ryan de Steven Spielberg, Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet, La promesse de l’aube d’Eric Barbier et 120 Battements par minute de de Robin Campillo, par exemple. Pour les séries, j’ai notamment fait Capitaine Marleau et Plus belle la vie produits par France 3, Une famille formidable d’Ève Deboise, Alain Layrac et Joëlle Miquel, César Wagner de Sébastien Paris et Eric Verat, mais aussi Les rivières pourpres de Jean-Christophe Grangé ou encore Band of Brothers (Frères d’armes) de Tom Hanks et

Steven Spielberg… Je fournis principalement des costumes (uniformes de police, de gendarmerie et de pompier) ainsi que les véhicules des ces services. Sans oublier la décoration et mobilier pour les bureaux de police et de gendarmerie, des accessoires et éléments de décoration, etc. Coze : Quels ont été les plus marquants pour vous ? Michael Gojon-Dit-Martin : Inglourious Basterds reste un excellent souvenir, même si ça commence à dater. La série Band Of Brothers restera aussi un excellent souvenir, de part la durée du tournage ainsi que les rencontres faites sur la série (tournée en Angleterre, Irlande et Belgique). Coze : Pour finir, avez-vous une anecdote à nous raconter ? Michael Gojon-Dit-Martin : Chaque tournage a son lot de souvenirs, qu’ils soient bons ou mauvais. Je garde de belles rencontres, surtout sur des productions étrangères car les comédiens américains restent très accessibles, plus qu’en France ! CINÉRÉGIE



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CINÉMA GROS PLAN

POUVOIRS MÉDIATIQUES : MACHINES D’INFLUENCE ET DE MANIPULATION L’accès à l’information est supposé preuve de liberté. On ne le voit que trop bien dans des contextes de pays non démocratiques. S’informer des situations du monde est un pouvoir et un privilège. Mais que se passe-t-il lorsque les sources d’information ne font pas preuve d’intégrité et oeuvrent à la manipulation des populations ? Lorsque l’influence exercée par les forces médiatico-politiques est utilisée à des fins de propagande, de succès financiers et se transforme en outil d’oppression des consciences ? Cette sélection présente des films qui tentent de réfléchir certains mécanismes et dérives de puissances médiatiques. Qu’il s’agisse des ambitions douteuses d’un individu en quête de gloire personnelle ou d’orchestrations savamment organisées par des grands groupes en quêtes d’audience, il n’est pas maladroit de dire que ces opérations s’inscrivent au gré des règles malsaines de systèmes sociaux corrompus et jouent sur les cordes sensibles des vices de l’humanité. Les images médiatiques prolifèrent dans une course effrénée à l’audimat. Seulement, sans sagesse, c’est un véritable manque d’altérité qui naît, et se crée immanquablement un amoindrissement des réalités. Des événements dramatiques perdent de leur substance, de leur épaisseur temporelle. Des faits deviennent des objets malléables aussitôt oubliés au profit des prochains scandales et catastrophes vendeurs. Mais ne soyons pas fatalistes, il existe, comme l’affirme le théoricien Georges Didi-Huberman, des « lucioles » résistantes aux projecteurs destructeurs de certains médias. L’existence même de cet article est la preuve que ces mécanismes manipulateurs médiatiques ne se réalisent pas sans conscience de la part du consommateur (malgré l’ambivalence de sa position victime-complice). Ces films sont, avec leurs moyens propres, de véritables satires et mises en abimes des pouvoirs médiatiques et de leurs industries-spectacles. Néanmoins, ne manquons pas d’en souligner les ambiguïtés, car s’ils dénoncent failles et travers de machines d’influence idéologique, n’oublions pas, que le cinéma lui aussi, est un média.

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NETWORK : MAIN BASSE SUR LA TÉLÉVISION (1976) de Sidney Lumet

Dès Douze Hommes en colère, premier film du cinéaste réalisé en 1957, Sidney Lumet questionne la complexité et les contradictions de l’Homme social et de mondes faussement démocratiques. Lorsqu’il s’attaque au média télévisuel et à ses gens avec Network, c’est une implacable satire qui se déploie. Les années 70 voient fleurir un nombre assommant de nouveaux divertissements, tous plus abrutissants les uns que les autres, et le journalisme, alors en première position dans les médias, souffre d’un manque d’audience. Howard Beale, présentateur vedette d’une chaîne de télévision, se voit alors licencié pour impopularité, suite à quoi il annonce en direct son prochain suicide et dénonce les méthodes de ses employeurs. Une déclaration qui fait remonter sa cote et plonge la rédaction dans un tourbillon d’ambition irrationnelle en quête malsaine d’audimat, lui proposant d’animer une émission défouloir. Saisi de mégalomanie, Howard ne maitrise plus rien. Fable caustique sur l’emprise de la télévision, Network marque à de nombreux égards. Il est avant tout le premier de son genre, et ce avec une profondeur qui empêche le trop plat d’un « film à message », et un remarquable travail de composition. Une véritable « dystopie immédiate » Le petit + : Un magistrale trio d’acteurs avec Faye Dunaway, Peter Finch et William Holden.

UN HOMME DANS LA FOULE (1957) d’Elia Kazan

Dans la société américaine d’après-guerre, le marketing est roi et les annonceurs de publicité ses fervents complices qui manipulent tout contenu médiatique pour mieux s’introduire dans les foyers, broyant au passage ceux qu’ils avaient propulsé sur le devant de la scène. Larry ‘Lonesome’ Rhodes ne fait pas exception lorsque ce dernier, alors criminel incarcéré, devient un genre d’influenceur et la vedette d’une émission quotidienne dans une radio locale grâce à son bagout naturel qui enchante rapidement le public. Une aubaine pour tous, médias, publicistes, politiques, qui cherchent à se servir de lui. Mais la créature n’est pas dupe et se révèle au grand jour comme un être violent et dédaigneux. Si le scénario est un peu caricatural (paradoxalement nous, spectateurs, sommes presque considérés comme les publics présentés dans le film, sans doute pas assez vifs d’esprits pour tout comprendre) et que l’on se serait bien passé du trop explicite de la seconde partie, la mise en scène de l’emprise des médias est relativement moderne et le montage des publicités soulève immanquablement de nombreux rictus. Une véritable satire de l’influence et de l’hypocrisie des marchés qui questionne les interconnexions entre les forces de pouvoirs et le monde spectaculaire des médias. Le petit + : Directeur de la photographie d’Un tramway nommé désir.

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CITIZEN KANE (1941) d’Orson Welles

À 25 ans, pour son premier film, Orson Welles livre Citizen Kane. Oeuvre magistrale considérée comme l’un des meilleurs films de l’histoire du cinéma, il jouit aujourd’hui encore d’une influence qui n’a pas de pareil. Sorti en 1941 et fort d’une audacieuse modernité, il est le fruit d’une liberté totale accordée au cinéaste par les studios RKO, fait que l’on sait rare (voire inexistant), contraintes des lois du marché obligent, d’autant plus à Hollywood. « No trespassing » est écrit sur le panneau à l’entrée du manoir de Charles Foster Kane, mais qu’à cela ne tienne, la caméra le franchit, émancipée de tout contrôle. Qui est Kane ? C’est l’interrogation qui occupe le reporter Thompson lors de son enquête sur la vie du défunt milliardaire, grand manitou de la presse. Au sein d’une narration fragmentée et des rencontres de ses proches qui apportent des points de vue différents (c’est le début de la subjectivité au cinéma, non non, ce que l’on voit n’est pas indubitablement vérité - ou devrait on dire, qu’il n’est pas une, mais des vérités), c’est le portrait d’un imposant personnage, mégalomane au possible et solitaire qui se dessine. Le petit + : Les rumeurs font de Kane un personnage inspiré du magnat de la presse Randolph Hearst. Ce dernier saborde alors la carrière du film jusqu’à l’échec commercial. En effet les exploitants de salles sont effrayés d’être la cible d’hostilités de ses journaux.

12H08 À L’EST DE BUCAREST (2007) de Corneliu Porumboiu

Le régime totalitaire de Ceausescu, sa réélection à la tête du parti communiste, l’affaire de la mise en scène des charniers de Timișoara, l’implication du KGB et de la CIA, le rôle joué par les médias, que d’éléments qui nourrissent aujourd’hui encore de nombreuses interrogations quant aux évènements de la Révolution Roumaine en décembre 1989. Le 22 du même mois, à 12h08, la télévision nationale diffuse la fuite du dictateur et de sa femme. Mais où les habitants du petit village roumain Vaslui étaient-ils à ce moment là ? Sont-ils sortis dans les rues avant, ou après ? Ont-ils réellement participé à la Révolution ? Telle est l’interrogation qui anime le débat télévisé organisé par Virigile avec deux invités qui se donnent le beau rôle, un vieux retraité solitaire et un professeur alcoolique endetté. Mais au cours de l’émission des téléspectateurs appellent et crient aux faux témoignages, et le débat sans queue ni tête filmé piètrement s’enfonce sans retour dans un absurde hors de contrôle qui donne lieu à un grand moment d’humour désabusé. Sans artifice et avec un dispositif minimaliste, le film aborde ses personnages de manière critique mais loin d’être juge, il le fait avec humanité. S’il souligne les manipulations et l’incapacité de la télévision à présenter une vérité historique, il est avant tout affaire des individus, de leurs vérités et de leurs mémoires, à qui le réalisateur redonne une place centrale, une voix. Le petit + : Caméra d’or du Festival de Cannes 2006.

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NO MAN’S LAND (2001) de Danis Tanovic

Vertigineux est le risque du film de guerre, tant la reconstitution historique a ses défauts. En effet, le cinéma n’est pas, comme les premières théories aimaient à le dire, un miroir du monde, mais bien une représentation, et ne peut donc en aucun cas être fidèle à une quelconque réalité. Il est alors de mise de trouver des brèches, des moyens pour porter à l’écran l’absurdité de situations désastreuses (et leurs traitements médiatiques) qui ont marqué et marquent encore l’équilibre socio-politique de certains pays. Dans No man’s land, au coeur de la guerre de Bosnie en 1993, deux soldats ennemis, l’un Serbe et l’autre Bosniaque, se retrouvent échoués entre les lignes des camps adverses. Présenter une petite histoire pour parler de l’Histoire, tel est le dispositif utilisé par le cinéaste dans cette comédie dramatique noire et originale. Non manichéen et humaniste, le film n’avance aucune morale. Il use avec justesse d’un humour décalé de comique de situations et de dialogues bien ciselés qui laissent entendre la complexité d’une guerre, dont les soldats eux-mêmes ne saisissent pas tout à fait l’origine. Mais d’un simple fait divers, les médias font un vulgaire show médiatique et c’est, entre autres, un dur discours acerbe sur l’appétit pervers des journalistes qui se déploie. Avec un cadre soigné et une belle énergie, le rire qui nait de l’oeuvre devient libérateur. Le petit + : Musique composé par le réalisateur.

LE GOUFFRE AUX CHIMÈRES (1951) de Billy Wilder

On trouve dans la filmographie de Billy Wilder, réalisateur majeur du cinéma classique hollywoodien et plus connu pour des oeuvres comme Sunset Boulevard, un certain penchant pour les thèmes du mensonge et de la manipulation. Quoi de mieux alors, que de s’attaquer à la figure du journaliste opportuniste et sans scrupules. Lorsque l’indien Leo Minosa se retrouve coincé au fond d’une galerie effondrée, Charles Tatum, aigri de n’avoir trouvé un emploi qu’au sein d’un petit journal du Nouveau-Mexique, y voit l’occasion d’exploiter le fait divers pour enfin devenir le journaliste célèbre qu’il estime devoir être. Indifférent, il va jusqu’à risquer la vie de l’homme accidenté en persuadant le shérif d’organiser un très lent sauvetage, et met en scène un véritable cirque médiatique dont il s’assure être le maître. Cynique au possible, et malheureusement criant d’universalité et d’intemporalité, le film déplore le voyeurisme, la cupidité et la manipulation de masse des médias qui profitent de la misère et transforment un fait en un véritable spectacle afin de servir leurs propres intérêts. Faire du sensationnalisme à tous prix, quelle philosophie… Le petit + : Une interprétation magistrale du protagoniste par l’inoubliable et charismatique Kirk Douglas.

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L’HOMME DE LA RUE (1941) de Franck Capra

Manipuler les faits à des fins personnelles est une chose, en inventer de toute pièce en est une autre. Sans doute devrions nous, spectateurs et consommateurs d’informations, faire preuve de plus de discernement ou tout du moins prendre plus de recul et utiliser cette belle machine qu’est le cerveau pour réfléchir un peu plus par nous mêmes. Mais ne soyons pas moralisateurs. C’est avec prudence que les lecteurs du Nouveau Bulletin auraient dû aborder l’histoire de John Doe, un homme menaçant dans une lettre de se suicider en dénonçant l’état du monde déplorable et les injustices sociales, peu de temps avant que les Etats-Unis ne s’engagent dans la Seconde Guerre mondiale. Car John Doe n’existe pas. Il n’est que l’invention de la journaliste Ann Mitchell, fraichement licenciée prête à tout pour retrouver son poste. Il trouve corps en John Willoughby, engagé et entrainé pour jouer le rôle. Manipulé de toutes parts, il devient la risée du public une fois la supercherie révélée au grand jour. Juste mise en abime du principe de création, lourde critique de la corruption des médias, L’Homme de la rue est sans doute le film de Capra qui cristallise les enjeux présents dans son cinéma. Souvent accusé d’être un tantinet trop naïf, nous préférons ici souligner les travellings savoureux, une mise en scène quasi burlesque et l’humanisme que certains qualifie d’humanisme « capraesque ». Le petit + : Vous ai-je dis que John Doe est Gary Cooper ?

VIDEODROME (1983) de David Cronenberg

Attention, David Cronenberg est complètement barré, et s’aventurer dans sa filmographie nécessite d’être averti, ceci est une mise en garde. Son cinéma, violent, organique, cérébral et grandement influencé par la psychanalyse peut perturber à de nombreux égards. Vous voilà prévenus. Dans Videodrome, oeuvre de science-fiction au scénario complexe, le cinéaste explore à nouveau ses thèmes de prédilection lorsque Max Renn, producteur de télévision à la recherche de programmes racoleurs, tombe sur une vidéo-pirate au contenu douteux. Dénommée Videodrome et causant des hallucinations épouvantables, elle est le produit d’un mystérieux théoricien des médias, Brian O’Blivion. Extrêmement visuel et angoissant, le film met en scène la répercussion des addictions aux images de violence télévisées sur la conscience et le corps humain, et ce littéralement quand des cassettes et autres appareils technologiques se transforment en monstres horrifiques. Avec une maitrise technique certaine et un grand nombre d’effets spéciaux, le cinéaste plonge au coeur (sanguinolent) des aliénations occidentales et brouille une fois de plus les frontières entre réalité et illusion, réel et virtuel. Le petit + : Nikki Brand, « déesse virtuelle d’une secte sadomasochiste » est interprétée par Deborrah Harry, la chanteuse du groupe Blondie.

68 CINÉMA COZE.FR • #COZEMAG


EN LIVE SUR &

LE WEEPERS CIRCUS

SPECTACLE JEUNE PUBLIC (5/10 ANS) LES CONCE RTS CAPTÉS

MER. 03.06 — 16H

CONCERT DIFFUSÉ EN LIVE SUR LA PAGE FACEBOOK ET YOUTUBE DE L’ESPACE DJANGO

Strasbourg — Neuhof 4 impasse Kiefer — Strasbourg Tram C > arrêt Rodolphe Reuss espacedjango.eu


COZE #89

MINI ITW RENCONTRE AVEC CEUX QUI FONT BOUGER LA RÉGION

CES LIEUX ET ÉVÉNEMENTS QU’ON A HÂTE DE RETROUVER LE DÉCONFINEMENT SE POURSUIT PETIT À PETIT. À CHAQUE ÉTAPE, SON LOT DE RÉOUVERTURES. PARCE QUE NOUS SOMMES ENCORE LOIN D’UN RETOUR À LA NORMALE ET PARCE QUE LA FOISONNANTE VIVACITÉ DES MILIEUX CULTURELS, ÉVÉNEMENTIELS ET SPORTIFS EST ENCORE À L’ARRÊT, NOUS AVONS INVITÉ 12 PERSONNALITÉS QUI FONT BOUGER LA RÉGION À LEUR MANIÈRE À NOUS PARLER DES LIEUX QUI LEUR MANQUENT LE PLUS, DES ÉVÉNEMENTS QU’ILS ONT HÂTE DE RETROUVER, MAIS AUSSI DE CEUX QUI ONT ÉTÉ ANNULÉS ET QU’ILS REGRETTENT LE PLUS. UNE MANIÈRE AUSSI DE CONTINUER À FAIRE VIVRE CE MONDE FESTIF ET REMPLI DE PARTAGE, QUI EST MIS EN PAUSE ENCORE POUR UN PETIT BOUT DE TEMPS.

70 RENCONTRE COZE.FR • #COZEMAG


© Sandrine STAHL

© Laurent Khrâm Longvixay

© Jehan Jessel

NATHAN TSCHAEN

MAEVA

MATTHIEU STAHL

27 ans Galeriste/curateur

35 ans - Musicienne

53 ans Musicien/plasticien/ auteur

Qu’est ce qui vous manque le plus ? > Pour voir un concert : Les lieux insolites programmés dans le cadre du Festival de Jazz de Colmar. > Pour voir un spectacle : La salle Europe ou la Comédie de Colmar, au grès des programmations. > Pour visiter une exposition/un musée : La fondation Beyeler à Bâle. Quel est l’événement sportif que vous avez hâte de retrouver : Le NL Contest, bien-sur ! Qu’est ce qui a été annulé et que vous regrettez le plus : Tous les événements culturels de ces derniers mois et peutêtre plus particulièrement les festivals annulés cet été.

Qu’est ce qui vous manque le plus ? > Pour voir un concert : L’Espace Django ! Quand je vois leur programmation, je me rappelle que je n’y vais pas assez souvent. Faute avouée... > Pour voir un spectacle : Le Maillon. > Pour visiter une exposition/un musée : Le musée le plus fascinant que j’ai vu c’est le Musée d’Anatomie ! Sinon, j’ai beaucoup squatté le Jardin des Sciences. Quel est l’événement sportif que vous avez hâte de retrouver : Le prochain Circle of Dancers. Les battles de danse en général. Qu’est ce qui a été annulé et que vous regrettez le plus : Ind’Hip-Hop et le Pelpass Festival !

Qu’est ce qui vous manque le plus ? > Pour voir un concert : Le Noumatrouff. > Pour voir un spectacle : La Filature. > Pour visiter une exposition/un musée : Le Séchoir. Quel est l’événement sportif que vous avez hâte de retrouver : Aucun ! Qu’est ce qui a été annulé et que vous regrettez le plus : Tous les concerts et particulièrement celui d’Iggy Pop au PMC de Strasbourg, Last Train au Noumatrouff et Chloé Mons au Séchoir. RENCONTRE COZE.FR • #COZEMAG

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JEAN-LUC FILSER 55 ans - Responsable Marketing de la LAFA et Speaker officiel du RCSA Qu’est ce qui vous manque le plus ? > Pour voir un concert : Au Zénith de Strasbourg. > Pour voir un spectacle : Un peu partout. À la Choucrouterie, au Théâtre alsacien, voir la Revue Scoute… > Pour visiter une exposition/un musée : Au MAMCS, au Musée Würth à Erstein ou encore à la Fondation Louis Vuitton à Paris. Quel est l’événement sportif que vous avez hâte de retrouver : Un match de Ligue 1 à la Meinau ! Qu’est ce qui a été annulé et que vous regrettez le plus : La Ligue 1 dans son ensemble…

72 MINICOZE.FRITW• #COZEMAG

SÉBASTIEN BINDER

LÉA LEMMEL

41 ans - Producteur et pro- 25 ans - Chargée de comgrammateur de spectacles munication à l’OLCA Qu’est ce qui vous manque le plus ? > Pour voir un concert : Le Noumatrouff, là où tout a commencé ! > Pour voir un spectacle : Je devais aller voir Dita Von Teese aux Folies Bergères en mai... Ce sera en 2021 ! > Pour visiter une exposition/un musée : Le Pixel Museum, puisque je n’ai jamais eu l’occasion d’y aller. Quel est l’événement sportif que vous avez hâte de retrouver : L’EURO 2020 que j’attendais avec impatience ! Qu’est ce qui a été annulé et que vous regrettez le plus : L’ensemble de la saison des concerts et festivals. Pour les acteurs de la filière c’est très difficile et assez irréel à vivre !

Qu’est ce qui vous manque le plus ? > Pour voir un concert : La Laiterie. > Pour voir un spectacle : Le nouveau Maillon, qui offre une programmation variée et tout public. Le bâtiment impressionnant promet d’être un lieu culturel incontournable de la ville ! > Pour visiter une exposition/un musée : Le 5e Lieu à Strasbourg, que je n’ai malheureusement pas encore eu la chance de visiter ! Quel est l’événement sportif que vous avez hâte de retrouver : Le NL Contest ! Qu’est ce qui a été annulé et que vous regrettez le plus : Le festival E Friehjohr fer unseri Sproch ainsi que la finale du concours de chant d’Stimme.


© Manon Badermann

© Bartosch Salmanski

© Laura SifiL

EMMANUEL DOSDA

THE EMPTY BELLY

VIVIEN GOURY

46 ans - « Qué será será… »

30 ans - Artiste peintre/ muraliste

30 ans - Chargé des partenariats et de communication du festival Décibulles

Qu’est ce qui vous manque le plus ? > Pour voir un concert : L’Espace Django ou La Laiterie. > Pour voir un spectacle : J’espère pouvoir boire Bukowski cul sexe, début octobre au Taps. Un Homme, par la compagnie Ultima Necat. > Pour visiter une exposition/un musée : À la rentrée, l’exposition clin d’œil au Traité des couleurs de Goethe au CEAAC. Quel est l’événement sportif que vous avez hâte de retrouver : Les barbecues sportifs à La Grenze.J’y passerai des disques en short de foot si vous êtes sages ! Qu’est ce qui a été annulé et que vous regrettez le plus : Je rêvais de voir L’Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp au festival Pelpass en mai.

Qu’est ce qui vous manque le plus ? > Pour voir un concert : Le Noumatrouff. > Pour voir un spectacle : La Filature. > Pour visiter une exposition/un musée : Le CRAC Alsace. Quel est l’événement sportif que vous avez hâte de retrouver : La finale de la Champions League ! Qu’est ce qui a été annulé et que vous regrettez le plus : Une exposition collective dans le cadre du festival Ratatà qui devait se tenir au mois d’avril à Macerata en Italie. Force à eux !

> Pour voir un concert : L’Autre Canal. > Pour voir un spectacle : Le festival Michtô / Le Memô. > Pour visiter une exposition/un musée : Le MAMCS. Quel est l’événement sportif que vous avez hâte de retrouver : La Champions League. Qu’est ce qui a été annulé et que vous regrettez le plus : Le festival Décibulles évidemment.

MINI ITW COZE.FR • #COZEMAG

73


ANNE CONSTANCIO 38 ans - Directrice de la Communication de la ville de Haguenau Qu’est ce qui vous manque le plus ? > Pour voir un concert : L’espace Vieille Ile à Haguenau, qui accueille nos plus gros concerts. > Pour voir un spectacle : Notre magnifique théâtre à l’italienne. > Pour visiter une exposition/un musée : Le Musée du Bagage, pour s’évader en rester chez soi. Quel est l’événement sportif que vous avez hâte de retrouver : La Haguenovienne. Qu’est ce qui a été annulé et que vous regrettez le plus : Le Festival l’Humour des Notes. MINI ITW 74 COZE.FR • #COZEMAG

ADELINE BECK

STOM500

Qu’est ce qui vous manque le plus ? > Pour voir un concert : Le molodoï avec les fanfares de Pelpass. > Pour voir un spectacle : Le festival Chalon dans la rue. > Pour visiter une exposition/un musée : Le Château Vodou et sa nouvelle exposition sur la magie en Alsace et en Afrique. Quel est l’événement sportif que vous avez hâte de retrouver : Un battle de hip hop ou un tournoi de pétanque ! Qu’est ce qui a été annulé et que vous regrettez le plus : Tous les festivals de l’été (Eurockéennes, NL contest, Décibulles...) que j’affectionne particulièrement et des fiestas d’anniversaires !

Qu’est ce qui vous manque le plus ? > Pour voir un concert : Rock en Seine pour y voir Rage against the machine et Run the Jewels initialement prévus cette année. > Pour voir un spectacle : Le Circle Plume à Obernai. > Pour visiter une exposition/un musée : Le musée Tomi Ungerer à Strasbourg. Quel est l’événement sportif que vous avez hâte de retrouver : Sans hésitation, le NL Contest ! Qu’est ce qui a été annulé et que vous regrettez le plus : Un voyage au Japon et quelques festivals d’art urbain un peu partout. Mais ce n’est que partie remise !

29 ans - Administratrice 32 ans - Artiste peintre/ illustrateur du Château Vodou



COZE #89

EXPOS À VISITER SANS MODÉRATION JAMAIS TROP D’ART

JUSQU’AU 10 JUIN 2020

Pour assurer cette période de réouverture après confinement, AIDA Galerie abandonne son cycle normal d’expositions. Jusqu’au 2 septembre, divers artistes membres de la galerie se succéderont pour y présenter leurs travaux divers, sans thème et sans ligne directrice. 5 artistes ont accepté d’essuyer les plâtres de cette formule exceptionnelle. Non, il ne saurait y avoir jamais trop d’art. Les artistes : JeanPierre Allera, Marie-Pierre Arpin, Günther Hahne, Marie-Christine Hirsch et Anne-Marie Rodic AIDA GALERIE 130 GRAND’RUE - STRASBOURG aida-galerie.com

FLASH POINT

JUSQU’AU 21 JUIN 2020

Le flash point, point d’éclair ou d’inflammabilité, correspond à la température à laquelle un corps combustible émet suffisamment de vapeurs pour former, avec l’air ambiant, un mélange gazeux qui s’enflamme sous l’effet d’une source d’énergie calorifique. Avec ce nouveau format d’exposition flash de deux semaines, ouverte à tous les artistes du Grand Est, La Chambre souhaite provoquer la réaction entre des oeuvres pleines de potentiel et des conditions d’exposition optimales. Et inviter l’étincelle dans les yeux des visiteurs ! Laissez-vous surprendre par la vivacité de la scène photographique avec une sélection des meilleures propositions et venez encourager les artistes émergents. Avec les oeuvres de : Morgane Britscher, Florian Maurer, Pierodelavega et Véronique L’Hoste. LA CHAMBRE 4 PLACE D’AUSTERLITZ - STRASBOURG la-chambre.org

76 EXPOS COZE.FR • #COZEMAG

SOLO SHOW FERNAND KAYSER JUSQU’AU 11 JUIN 2020

Fernand Kayser est un artiste mulhousien diplômé en tant que mono-maniaque récidiviste, adepte de la superposition, il compose dans ses œuvres de véritables microcosmes peuplés de drôles d’animaux masqués, d’objets insolites et de formes fantasques en tous genres. Le travail de Fernand Kayser est une forme d’écriture automatique qui l’entraîne dans un univers chaotique et coloré, entre l’exploration enfantine et la déambulation inconsciente. Imbriqués les uns dans les autres, les éléments de ses œuvres sont autant d’objets affectionnés par l’artiste qu’il accumule dans un coin de sa tête, comme un collectionneur. Pour leur esthétique ou pour ce qu’il représentent, ils finissent tous par trouver un jour ou l’autre leur place dans un composition et parfois pour ne plus en sortir. Obsédé par l’imagerie punk et les richesses industrielles de sa ville natale, Fernand Kayser s’acharne à trouver une organisation à son chaos mental. MALAGACHA GALLERY 9 RUE DU PARCHEMIN - STRASBOURG Malagacha Gallery

ANNONCEZ VOS EXPOSITIONS ET VOS ÉVÈNEMENTS DANS COZE MAGAZINE ET SUR COZE.FR ! > AGENDA@COZE.FR


LES HORIZONS – DUO SHOW DE KEAN TVC ET MAXIME IVANEZ

LAURE DIEBOLD, MARIE HACKIN, HÉROÏNES OUBLIÉES

À l’occasion de son deuxième anniversaire, la Villa Tschaen invite Kean et Maxime Ivanez pour une nouvelle exposition intitulée Les Horizons. Kean est un artiste français initié très jeune à l’art du graffiti. De cette essence urbaine, nous retrouvons aujourd’hui une extrême liberté artistique dans son travail. Que ce soit par sa technique, son style ou encore les supports qu’il travaille à la bombe ou au pinceau. Il a su transcender le graffiti pour en tirer un style très personnel proche de celui des peintres américains du mouvement Color Field tels que Mark Rothko ou encore Clyfford Still. Maxime Ivanez puise son inspiration pour créer ses compositions colorées où l’œil se perd volontiers dans une forêt de détails architecturaux et humains. Il ne cherche à faire passer un message. Son objectif est de raconter l’histoire que le spectateur voudra bien percevoir. VILLA TSCHAEN 71 ROUTE DE NEUF BRISACH - COLMAR Villa Tschaen - Urban Art Gallery

1038 compagnons de la Libération. 6 femmes. Une Mosellane, une Alsacienne. Mais qui connaît les noms de ces deux résistantes hors du commun ? Laure Diebold, l’alsacienne, Marie Hackin, la mosellane, toutes deux distinguées de la plus haute médaille de la Résistance française : la Croix de la Libération. Ces deux femmes ont connu un destin incroyable, et pourtant sont rapidement tombées dans l’oubli. Pour les faire revivre et entretenir leur mémoire, le Mémorial Alsace-Moselle organise l’exposition : Laure Diebold, Marie Hackin, héroïnes oubliées. MÉMORIAL DE L’ALSACE-MOSELLE CHAUFFOUR - SCHIRMECK memorial-alsace-moselle.com

JUSQU’AU 21 JUIN 2020

BLOWIN’ IN THE WIND

JUSQU’AU 5 JUILLET 2020

À l’occasion de cette cinquième exposition intitulée Blowin’ in the wind, la galerie Delphine Courtay a le grand plaisir de regrouper les oeuvres de cinq artistes internationaux exposés pour la première fois à la galerie, à travers une sélection d’oeuvres de différents mediums, privilégiant les petits formats, les oeuvres sur papier et multiples originaux. Les artistes : l’anglais Alan Fears (peintures), le parisien Ivan Messac (estampes), l’américain Kerry Smith (peintures) et les allemands Kai Schäfer (photographies), et Markis Willeke (peintures). GALERIE DELPHINE COURTAY 120 GRAND’RUE – STRASBOURG delphinecourtay.com

JUSQU’AU 19 SEPTEMBRE 2020

UCHRONIES DE BENOÎT DE CARPENTIER JUSQU’AU 27 JUIN 2020

Benoît de Carpentier, diplômé des art décoratifs de Strasbourg, est un artiste qui a produit de nombreuses expositions depuis la fin des années 90. Son travail photographique mêle onirisme et réalité, il aime questionner le statut de l’image dans son rapport à la peinture, en produisant des hybrides mis en scène qui détournent les peintures originelles pour y adjoindre un détail anachronique. Le trouble qui en résulte oblige le spectateur à s’immiscer dans cet espace nouveau. Ainsi, il a pu revisiter des peintures érotiques chinoises du 17ème siècle ou des peintures flamandes, en créant un nouveau point de vue, en racontant une autre histoire. Le travail du plasticien est également imbibé de nombreuses scènes religieuses, des contes et légendes qu’il réinterprète avec une touche d’humour. GALERIE LA PIERRE LARGE 25 RUE DES VEAUX - STRASBOURG galerielapierrelarge.fr EXPOS COZE.FR • #COZEMAG

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débords de 5 mm (pas de texte, ni d’information)

ION

EXPOSIT

10.19 DU 16. .20 09 AU 20.

HISTOIRE D’AVIONS

JUSQU’AU 20 SEPTEMBRE 2020

Fichiers à fournir au format 110x158 mm JPEG, PSD, PDF haute définition/300 dpi sans repères ni traits de coupe.

HISTOIRE

Attention : éviter de mettre du texte, des informations importantes dans la zone grise.

d’AVIONS DE 1908 À 1976

débords de 5 mm (pas de texte, ni d’information)

L’exposition temporaire Histoire d’Avions propose un voyage dans l’univers fascinant de l’aéronautique, grâce à des avions-jouets mythiques et insolites. Témoin d’une époque et des avancées techniques et technologiques, les jouets exposés retracent de manière chronologique l’histoire de l’aviation civile. À partir de 1908 et les premiers pionniers de l’aviation jusqu’en 1976 et le Concorde, Histoire d’Avions est un ticket assuré pour l’aventure et le voyage. Grâce à une collection privée de plus de 200 jouets, le parcours de visite est une invitation à découvrir une époque d’inventeur, d’aventurier et de héros. L’occasion de se rendre compte que cette invention majeure du XXème siècle a été suivie pas à pas par les fabricants de jouets. Des machines volantes aux dirigeables en passant par les premiers « fous volants » comme Farman ou Blériot puis les aventuriers disparus comme Mermoz ou Saint-Exupéry et pour terminer par l’essor du transport aérien, cette exposition est l’occasion d’un voyage en trois étapes pour découvrir l’aviation de commerce et de transport. MUSÉE DU JOUET 40 RUE VAUBAN - COLMAR museejouet.com PUB PAGE DROITE COZE

> format avec débords : 110x158 mm >format fini : 105x148 mm

LES AVIONS JOUETS MU

SÉE DU JOUET

40 RUE VAUBAN - COLMAR museejouet.com

débords de 5 mm (pas de texte, ni d’information)

HAGUENAU LIBRE ! HAGUENAU VAILLANTE ! JUSQU’EN DÉCEMBRE 2020

16 mars 1945, Haguenau est libre ! Les Haguenoviens expriment leur joie pour oublier un peu, se recueillent pour ne pas oublier. L’aide de deux peuples arrive par-delà les mers. La ville se redresse, se reconstruit, s’agrandit. Haguenau est vaillante  ! Découvrez ou redécouvrez l’exposition temporaire Haguenau libre ! Haguenau vaillante ! MUSÉE HISTORIQUE 1 PLACE CHARLES DE GAULLE - HAGUENAU ville-haguenau.fr

78 EXPOS COZE.FR • #COZEMAG

MAGIE RELIGIEUSE ET POUVOIRS SORCIERS - CROYANCES ET REPRÉSENTATIONS DE L’INVISIBLE ENTRE RHIN SUPÉRIEUR ET AFRIQUE VODOU JUSQU’AU 29 NOVEMBRE 2020

L’exposition Magie religieuse et pouvoirs sorciers sonde la magie et ses acteurs, du Rhin supérieur à l’Afrique vodou et déconstruit une réalité composée d’une multitude de pratiques et de croyances à travers le temps et les continents. L’exposition temporaire, conçue par l’équipe du Château Vodou, sera proposée pour la première fois dans l’histoire du musée, en français et en langue allemande. CHÂTEAU VOUDOU 4 RUE DE KOENIGSHOFFEN - STRASBOURG chateau-vodou.com

GESTES ET SAVOIR-FAIRE

DU 15 JUIN AU 1ER NOVEMBRE 2020

Le musée Lalique propose cet été une exposition inédite sur les savoir-faire en faisant appel à la photographe Karine Faby. Ce sont des triptyques qui sont proposés avec une personne, un geste, un outil. De courtes interviews accompagnent les photographies pour compléter le contexte et mieux comprendre la diversité des postes au sein de la cristallerie. Parmi tous les métiers de la manufacture, ce sont 28 postes qui ont été retenus pour montrer la diversité du travail dans la manufacture : le verrier à chaud bien sûr mais, aussi le travail des pots en terre réfractaire, la fabrication des moules, la retouche, le décor, la signature, la cire perdue, la logistique… À chacun un savoir-faire particulier qui permet, quand ils sont tous assemblés, de créer des pièces exceptionnelles à Wingen-sur-Moder pour qu’elles partent ensuite, pour faire rêver, dans le monde entier. MUSÉE LALIQUE 40 RUE DU HOCHBERG – WINGEN-SUR-MODER musee-lalique.com




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