Élèves en difficulté : les aides spécialisées à dominante pédagogique

SOMMAIRE

Présentation (Joëlle Pojé-Crétien et José Seknadjé-Askénazi)

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Les fonctionnements institutionnels Adaptation, scolarisation : naissance et évolution des réseaux d’aides Brigitte Bayet Aides à dominante pédagogique : les structures José Seknadjé-Askénazi De l’intégration à l’inclusion Brigitte Bayet

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Penser la difficulté L’apport de la psychologie dans la pratique du maître E Alain Brun L’articulation didactique-cognitif dans l’aide à dominante pédagogique José Seknadjé-Askénazi Les difficultés rencontrées en mathématique François Boule Difficultés en lecture et troubles de la lecture Joëlle Pojé-Crétien

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Structurer les apprentissages Espace et Géométrie François Boule Les aides cognitives : une entrée pour aborder les difficultés d’apprentissage Laurent Cosnefroy Aider à construire du sens Joëlle Pojé-Crétien Les activités logiques François Boule

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Organiser les aides L’organisation fonctionnelle des Rased Alain Brun Le travail du maître E à l’intérieur des réseaux José Seknadjé-Askénazi Le projet de classe ou projet pour le groupe Brigitte Bayet Les moyens du suivi José Seknadjé-Askénazi

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Le travail pédagogique Pratiques de l’évaluation du langage oral et écrit Joëlle Pojé-Crétien Du texte à sa lecture José Seknadjé-Askénazi De l’évaluation qualitative à l’aide individualisée Joëlle Pojé-Crétien Construction du nombre, numération, calcul François Boule La classification des animaux : de l’usage des situations de conflit sociocognitif par le maître E Laurent Cosnefroy

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Le maître E et les grands axes de l’adaptation scolaire L’axe de l’adaptation scolaire dans le travail du maître E Brigitte Bayet Le travail sur la difficulté d’apprentissage, et l’identité professionnelle du maître E José Seknadjé-Askénazi L’axe de la prévention Brigitte Bayet

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PRÉSENTATION Joëlle POJÉ-CRÉTIEN et José SEKNADJÉ-ASKÉNAZI

e tous les domaines d’intervention qui constituent le champ de l’adaptation et de l’intégration scolaires, c’est celui des maîtres spécialisés de l’option E qui semble le plus proche des préoccupations de l’enseignement ordinaire.

On entend même parfois dire qu’il est le moins spécifique. Cela constitue un élément d’approche facilitant, mais aussi une complication lorsqu’il s’agit d’identifier précisément les pratiques.

On demande d’abord aux maîtres E de ne pas perdre de vue les exigences scolaires, c’est-à-dire la maîtrise des compétences de base qui permettront aux élèves en difficulté de poursuivre leur scolarité.

On demande en même temps à ces maîtres, chargés des « aides à dominante pédagogique » dans l’école, de travailler autrement que les enseignants chargés de classes « banales ». La circulaire du 9 avril 1990 (instituant les « réseaux d’aides aux élèves en difficulté »), la circulaire 113 du 30 avril 2002 (qui actualise les exigences de l’adaptation scolaire, mais aussi lie plus étroitement les dispositifs d’adaptation et d’intégration), le référentiel de compétences des maîtres spécialisés posent des exigences élevées d’aptitude professionnelle, tant dans les domaines de l’observation et de l’évaluation que dans ceux de la prévention et de la remédiation.

Les maîtres E sont réputés travailler en équipe – équipes de réseaux, équipes d’écoles – et s’identifier de façon ouverte aussi bien vis à vis des parents que des multiples instances (souvent extérieures à l’école) qui interviennent auprès des élèves en difficulté. Même la scolarisation des élèves handicapés peut les mobiliser (les enseignants spécialisés ont une « mission d’intégration »).

Les questionnements professionnels de ces spécialistes rejoignent donc la majorité des interrogations actuelles sur l’« adaptation scolaire », la prévention et l’aide individualisée.

La notion clé concernant leur méthodologie de travail est, depuis la loi d’orientation sur l’éducation de 1989, celle de « projet ». Elle intervient à tous les niveaux : projet de réseau, projet d’école, projet d’aide individualisé concernant l’élève, projet de groupe (groupe-classe ou regroupement d’adaptation de quelques élèves, mais aussi parfois groupe spécifique rendu nécessaire par la collaboration avec les classes ordinaires au niveau pré-élémentaire ou élémentaire).

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Présentation Aspect paradoxal de la situation actuelle : on peut dire qu’après tout la majorité des exigences que nous venons de rappeler concernant les maîtres E valent pour toute la communauté scolaire, en particulier les exigences d’aide individualisée et de projet, mais qu’elles valent pour le maître spécialisé chargé des aides à dominante pédagogique avec une acuité encore plus grande.

La question que nous nous sommes posée est donc la suivante : sur quelles réalités d’observation ou d’expérience, sur quels éléments réflexifs ou théoriques peut-on fonder précisément, aujourd’hui, le travail du maître E ?

Et en corollaire : quelles finalités, quels cadres, quels contenus donner à la formation (initiale et continue) de ces professionnels ? quelles structures d’identité peut-on leur proposer ?

Voilà le « projet commun » qui a réuni, ces dernières années, six enseignants (ou anciens enseignants) à l’Institut national supérieur de Suresnes très impliqués dans le champ des aides à dominante pédagogique : Brigitte Bayet, enseignante spécialisée, formatrice. Contributions principales à cet ouvrage : didactique du français ; prévention et adaptation scolaire.

François Boule, professeur agrégé de mathématiques. Contributions principales à cet ouvrage : apprentissages mathématiques ; traitement des difficultés cognitives.

Alain Brun, psychologue scolaire, formateur. Contributions principales à cet ouvrage : psychologie clinique ; fonctionnement des réseaux d’aides.

Laurent Cosnefroy, docteur en psychologie sociale. Contributions principales à cet ouvrage : psychologie cognitive, aide cognitive et aide aux apprentissages.

Joëlle Pojé-Crétien, professeur agrégée de lettres. Contributions principales à cet ouvrage : apprentissage et évaluation de la langue (orale/écrite).

José Seknadjé-Askénazi, professeur de philosophie. Contributions principales à cet ouvrage : psychopédagogie ; structure, fonctionnement et logique des scolarisations adaptées.

Cette équipe, qui avait intégré en 1997 à Suresnes des personnels de l’ancien Centre national d’études et de formation pour l’adaptation scolaire et l’enseignement spécialisé (Cnefases) de Beaumont-sur-Oise, contribue régulièrement à La nouvelle revue de l’adaptation et de la scolarisation, éditée par l’Institut. Outre ses missions de recherche et d’expertise pédagogiques (y compris le « montage » de formations de formateurs) elle assure des synergies qui conservent l’originalité de faire référence au niveau national. Ainsi les regroupements et journées d’études qu’elle organise sont-ils des occasions d’échanges et de confrontation pour des stagiaires ou personnels venus de la France entière, y compris des Dom-Tom. Le présent ouvrage s’adresse d’abord : - aux maîtres spécialisés en exercice ; - aux stagiaires en formation, que cette dernière s’effectue dans les IUFM (formation classique en alternance dans le cadre de la préparation au certificat

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d’aptitude), ou dans des contextes départementaux (formations d’adaptation à l’emploi, formations au travail en réseau) ; - aux professeurs des écoles se préparant à la certification E en candidats libres.

Mais il a été conçu de telle sorte que tout enseignant ou cadre éducatif concerné par la question de la difficulté scolaire puisse y trouver matière à réflexion et pistes d’action.

Les auteurs des contributions ici réunies ont privilégié un découpage « à la carte » rendant possible au lecteur le choix de son parcours, en fonction de ses préoccupations particulières. Cette publication est susceptible de se voir consultée ou parcourue en référence à un point spécifique, elle pourrait aussi servir de référence dans le cadre de formations ou de travaux de groupes.

L’ouvrage a été organisé autour de six parties ou chapitres, qui réunissent chacun trois à cinq contributions.

Ces contributions sont de longueur variable mais renvoient toutes à une problématique bien définie. Plutôt que de regrouper la matière apportée par chaque auteur dans des rubriques volumineuses, nous avons en effet préféré l’alternance d’articles auto-suffisants. Cela nous a semblé permettre de multiplier éclairages et points de vue, chaque auteur s’exprimant à propos de plusieurs sujets.

Trois parties comportent une dominante historique, institutionnelle, organisationnelle : les fonctionnements institutionnels, Organiser les aides, Le maître E et les grands axes de l’adaptation scolaire.

Trois autres présentent une dominante pédagogique, didactique ou clinique : Penser la difficulté, Structurer les apprentissages, Le travail pédagogique.

Des remerciements sincères sont dus à Frédérique Lahalle, Vincent Le Calvez, Bruno Egron, Floriane Laforge, Jean-Luc Guyot et Jean-François Caviglioli pour leurs relectures attentives. Nous serons toujours heureux de bénéficier de remarques permettant d’améliorer cette publication.

Bonne lecture.

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