LeJournal CVCI de décembre 2012

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N° 34 - Décembre 2012

Mensuel de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie

© B.H. Bissat

Les multinationales, vitales pour l'Arc lémanique



Sommaire 3 Editorial 4

Agenda de la CVCI

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Etat des lieux Multinationales dans l'Arc lémanique : les chiffres et les faits

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Promotion économique : les acteurs Le GGBa, la promotion de la Suisse romande à l'étranger 9 Le DEV, une porte d'entrée dans le canton de Vaud 11 International Link, entre local et international 12 Le GEM : « Nous sommes face à des enjeux colossaux » Les groupes internationaux 14 L'Arc lémanique a des atouts incontestables pour Parker Hannifin 15 Shire, une croissance rapide Les retombées locales 16 Credit Suisse développe des solutions sur mesure 18 IBC s'adapte aux exigences des grands groupes Votre CVCI 10 Service du mois : les allocations familiales en 2013 19 Publi-séminaires : datacenter Brainserve – le Cloud Computing au défi Debitors Management – 1001 astuces sur la gestion des débiteurs 19 Offre SWISSFIRMS : 50 % de rabais sur l'achat d'adresses !

Annexes : • Salon bitoubi • Programme de formation CVCI 2013

Mensuel de la CVCI - Décembre 2012

Editorial

L'Arc lémanique et les multinationales : une communauté de destin Les multinationales sont-elles des structures hors-sol, coupées des réalités locales, des enclaves étrangères en terre romande ? Il est grand temps d'en finir avec les clichés trompeurs ! Bon nombre de multinationales de l'Arc lémanique sont suisses et emploient des milliers de collaborateurs. Que l'on songe à Nestlé, Logitech, Kudelski, Bobst, Givaudan, Firmenich, SGS… Qu'elles soient anciennes, plus récentes, ou repositionnées par rapport à leurs activités d'origine, ces sociétés du cru symbolisent notre ouverture sur le monde. Elles reflètent aussi le sain esprit de conquête des entrepreneurs de notre région. Mais qu'on ne s'y trompe pas, les multinationales étrangères ne sont pas en reste en matière d'enracinement dans le terroir. Avec ses plus de 600 employés à Tolochenaz, le fabricant de stimulateurs cardiaques américain Medtronic est un pilier dans les techniques médicales au niveau national. A Genève, le géant des biens de grande consommation Procter & Gamble s'est hissé au rang de 3e employeur privé du canton, avec quelque 3'000 collaborateurs, l'énorme majorité provenant de la région. Installé depuis 2010 seulement à Eysins, le groupe pharmaceutique Shire, dont le siège est à Dublin, compte déjà 250 collaborateurs, dont 200 recrutés localement. Non, les multinationales ne sont pas de simples nids d'expatriés générateurs de nuisances. Rien n'est plus faux. Elles sont un poumon pour l'emploi, pour les entreprises locales sous-traitantes ainsi que pour l'innovation. Les enseignes que l'on voit du train ou de l'autoroute Lausanne-Genève montrent qu'elles font déNous ne pourrions plus sormais autant partie du paysage que… nos nous passer de ces sociétés. vignobles ou la CGN. C'est une réalité ! Nous ne pourrions plus nous passer de ces sociétés qui pèsent désormais pour plus de 40 % dans la création de valeur totale de la région, dont une bonne part via leur consommation auprès d'entreprises locales, et qui financent plus de 90 % des dépenses privées de recherche et développement (R&D). Avec ses hautes écoles, sa main-d'œuvre qualifiée, multilingue, la région est attractive. La CVCI est bien placée pour s'en rendre compte puisqu'elle a le plaisir de compter la plupart des grandes entreprises internationales établies dans le canton parmi ses membres. Nous leur avons même dédié un service particulier, International Link, dont le but est d'accompagner et de favoriser leur intégration. Il n'en serait pas moins présomptueux de croire que leur présence est aussi éternelle que nos montagnes. Le franc fort et des infrastructures désormais vieillissantes et sous-dimensionnées ont déjà ébranlé notre compétitivité. Parallèlement, Singapour, Hong Kong et même la Chine ne se gênent plus pour courtiser ouvertement les grands groupes internationaux. Pour l'instant, la Suisse - et notre région en particulier - résiste. Mais elle doit se battre pour rester dans la course. Le plus grand défi, aujourd'hui, réside dans le règlement de notre différend fiscal avec l'Union européenne sur les régimes fiscaux spéciaux. Une solution euro-compatible est nécessaire et incontournable, à court ou moyen terme. Et l'on peut tourner le problème dans tous les sens : si l'on veut préserver notre tissu économique et notre prospérité, un abaissement général de la fiscalité des entreprises - avec l'abandon des taux plus favorables accordés aux holdings et sociétés auxiliaires - est la seule solution possible. Bonne lecture de ce numéro spécial du Journal CVCI.ch consacré aux multinationales et à leur apport dans l'Arc lémanique. J'en profite pour vous souhaiter un joyeux Noël et une excellente année 2013 ! Claudine Amstein Directrice de la CVCI

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Agenda de la CVCI

14.01.

Ateliers CVCI : « Développement de l’entreprise »

Le 4e atelier aura lieu le 14 janvier 2013. Il sera consacré au « Monde des investisseurs ». Il traitera des différents types d’investisseurs, de ce qu’ils offrent et de ce qu’ils attendent. Les intervenants seront Mme Valérie Calvayrac, de Debiogroup et M. Nicolas Faivre, conseiller en investissement de la société SVC.

Le 5e atelier, qui sera le dernier du cycle, aura lieu le 11 février 2013. Il sera consacré aux « Contingences juridiques en matière de propriété intellectuelle ». Il traitera des structures juridiques adaptées au développement d’un produit, des problèmes fiscaux, des problèmes de propriété intellectuelle et des revendications d’instituts de recherche après l’élaboration d’un produit. Les intervenants seront MM. André Roland, juriste, spécialiste en matière de propriété intellectuelle, Gabriel Clerc ingénieur à l’EPFL, responsable de l'Office de transfert de technologies, TTO, M. Frédéric Koehn, Chairman et CEO de Neocutis, et Lucas Girardet de Vélopass. Un spécialiste de la fiscalité sera également présent. Prix HT : 50 francs par atelier. Renseignements et inscriptions : lydia.masmejan@cvci.ch

15.01.

Cours export – Edition 2013 de 9 h 00 à 17 h 00, Neuchâtel

La Chambre neuchâteloise du commerce et de l’industrie (CNCI) organise, pour le compte des Chambres de commerce et d'industrie romandes, un cours de sensibilisation et de formation consacré aux techniques du commerce international. Ce séminaire de deux jours aura lieu les mardis 15 et 22 janvier 2013, à l'Hôtel Beaulac, à Neuchâtel. Prix HT : 390 francs. Programme détaillé et inscriptions : CNCI, Anne Morales, T. 032 722 15 15, anne.morales@cnci.ch

23.01.

« 5 à 7 » de la CVCI : à vos agendas !

N'oubliez pas de vous inscrire à nos « 5 à 7 » du début de l'année, dans l'un des endroits à choix ci-dessous, de 17 h 00 à 19 h 00, et de peut-être pouvoir présenter votre activité en 3 minutes :

• Mercredi 23 janvier, CVCI, Lausanne • Jeudi 7 février, Hôtel du Léman, Jongny • Jeudi 14 février, World Trade Center, Lausanne • Mercredi 27 février, La Longeraie, Morges • Mercredi 6 mars, Grand Hôtel des Bains, Yverdon-les-Bains • Jeudi 21 mars, Au Clos de la République, Epesses. Les « 5 à 7 » se termineront par un apéritif de réseautage qui vous donnera l'occasion d'approfondir les discussions. Prix : la participation à ces manifestations est gratuite. Renseignements et inscriptions : veronique.gauzargues@cvci.ch

28.01.

SWISSFIRMS : présentation des différentes opportunités de promotion de votre entreprise de 17 h 00 à 19 h 00, CVCI

Actualité

31.01.

Comment communiquer avec la presse ? de 17 h 00 à 19 h 00, CVCI Afin de répondre à cette question qui préoccupe de nombreux responsables d'entreprise, nous vous proposons pour 2013 un nouveau cycle de soirées thématiques dont le fil rouge est « Comment communiquer avec les médias ?  ». Chaque trimestre, vous découvrirez, lors d'une manifestation sous forme de 5 à 7, un thème spécifique qui proposera un éclairage sur :

• Le communiqué de presse et la liste de presse, en présence de journalistes et de spécialistes médias, le 31 janvier

• Les relations publiques - un travail de pro ?, en présence de professionnels des RP et d'un journaliste le 14 mars • L'utilisation des médias sociaux pour se faire remarquer, en présence de spécialistes des nouvelles technologies et d'entreprises qui donnent l'exemple, le 12 septembre. • La communication de crise, en présence de spécialistes et d'entreprises ayant eu à gérer une crise interne ou externe (date à définir). Nous nous réjouissons de vous accueillir nombreux lors de ces manifestations, dont le programme définitif vous sera communiqué en début d'année. Prix (HT) : 50 francs. Renseignements et inscriptions : christine.walter@cvci.ch

Retrouvez toutes nos manifestations et formations sur : www.cvci.ch/go/manif Pour tout renseignement complémentaire : T. 021 613 35 35

Le site SWISSFIRMS a pour mission de promouvoir les entreprises membres des Chambres de commerce suisses (CCIS). Couvrant la totalité du territoire helvétique, il constitue la principale base de données économiques de notre pays, grâce à ses différentes possibilités de sélection par activité. Chaque entreprise membre d’une CCI bénéficie gratuitement d’une fiche de présentation complète. Afin de présenter ce portail, et notamment les opportunités de mieux mettre en valeur votre entreprise, nous vous invitons à participer à une séance d’information suivie d'un apéritif. Prix : gratuit pour les membres, 50 francs (HT) pour les non-membres. Renseignements et inscriptions : zuzanna.bolle@cvci.ch, www.swissfirms.ch

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Agenda de la CVCI

Actualité

05.02.

Echos des Tribunaux en droit du travail de 9 h 00 à 18 h 00, CVCI La jurisprudence en matière de droit du travail est en constante évolution : des questions nouvelles surgissent, l'interprétation des dispositions légales en vigueur change en fonction des circonstances. Pour vous permettre de rester à la page, le Service juridique vous convie, trois fois par année, à ses « Echos des Tribunaux ». Les dates pour l'année 2013 sont les suivantes (à choix) :

Session d'hiver : • Mardi 5 février, de 16 h 00 à 18 h 00 • Jeudi 14 février, de 9 h 00 à 11 h00 • Jeudi 14 février, de 16 h 00 à 18 h 00 Session de printemps : • Mardi 4 juin, de 16 h 00 à 18 h 00 • Jeudi 6 juin, de 16 h 00 à 18 h 00 • Mardi 11 juin, de 9 h 00 à 11 h 00 Session d'automne : • Jeudi 3 octobre, de 9 h 00 à 11 h00 • Jeudi 3 octobre, de 16 h 00 à 18 h 00 • Mardi 8 octobre, de 16 h 00 à 18 h 00. Chaque séance est suivie d'un apéritif. Prix par séance (HT) : 100 francs pour les membres CVCI et 150 francs pour les non-membres. Abonnement pour une année, soit 3 séances (HT) : 250 francs pour les membres CVCI et 375 pour les non-membres. Renseignements et inscriptions : droit@cvci.ch T. 021 613 35 31

26.02.

Introduction au droit du travail de 9 h 00 à 17 h 00, CVCI

27.02.

Formalités douanières et notions d'origine des produits de 13 h 30 à 17 h 00, CVCI

27.02.

Save the date – CFO-Net Café de 8 h 00 à 9 h 30, Fribourg

Il s'agit d'une journée introductive, destinée aux personnes qui n'ont que peu ou pas de connaissances en droit du travail suisse. Les thèmes seront traités de manière succincte ; les plus importants d'entre eux sont développés dans le cadre d'autres cours. Prix par séance (HT) : 400 francs pour les membres CVCI et 600 francs pour les non-membres. Renseignements et inscriptions : droit@cvci.ch T. 021 613 35 31

L'objectif de ce cours est d'expliquer la différence entre les règles d’origine non préférentielle et les règles d'origine préférentielle, ainsi que les documents qui leur sont liés. Des exemples de documents remplis et de pièces requises par les Bureaux de l’origine suisses illustreront la présentation. Ce cours d'adresse plus particulièrement aux personnes débutant dans l'exportation et les transports, ainsi qu'aux étudiants préparant un brevet de spécialiste en exportation et/ou en logistique et aux collaborateurs souhaitant se perfectionner. Renseignements et inscriptions : vromanens@ccfribourg.ch

Responsables administratifs et financiers, rejoignez-nous pour un échange fructueux autour d'un café-croissant et venez partager vos bonnes pratiques et vos expériences de gestionnaires avec les autres participants. Le thème de cette première entrevue de l'année n'étant pas encore arrêté vous pouvez donc nous faire parvenir vos suggestions d'ici au 11 janvier 2013. Prix (HT) : 20 francs. Renseignements et inscriptions : veronique.gauzargues@cvci.ch

Fermeture de nos bureaux en fin d'année Nous vous informons que nos bureaux seront fermés : du vendredi 21 décembre 2012 à 16 h 00 au jeudi 3 janvier 2013 à 7 h 45. Cependant, pour ne pas pénaliser nos exportateurs, notre Service export sera ouvert les mercredi 26, vendredi 28 et lundi 31 décembre 2012, de 8 h 00 à 15 h 00 non-stop. Le Service sera atteignable par téléphone pour les rendez-vous et le courrier sera livré par la poste ces jours-là. Les dossiers « guichet » seront traités pendant cette permanence de manière habituelle. Nous espérons ainsi répondre aux besoins et être encore davantage « au service des entreprises » ! Nous vous souhaitons de Joyeuses Fêtes de fin d'année ainsi qu'une année 2013 pleine de succès !

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Etat des lieux

Actualité

Multinationales dans l'Arc lémanique : les chiffres et les faits Les sociétés internationales pèsent plus lourd dans l'économie locale dans les cantons de Vaud et Genève que dans le reste de la Suisse. Ces entreprises ont généré les deux tiers de la croissance au cours des 10 dernières années. Elles sont à la base de la quasitotalité des dépenses privées en R&D. « L'Arc lémanique distancie le Grand Zurich ». En juillet, le jouréconomique est pour sa part « responsable » de 15,6 % des nal dominical alémanique « Der Sonntag » n'y allait pas par nouveaux emplois créés dans le canton de Vaud par l'ensemble quatre chemins pour décrire le dynamisme sur lequel surfent des entreprises nouvelles entre 2001 et 2009. On entre là dans les cantons de Vaud et Genève. Base du constat : entre 2000 et le détail, mais il y a de quoi désamorcer le débat sur les préten2010, le produit intérieur brut (PIB), soit toute la création de vadus effets pervers de la promotion économique. Cette dernière leur réalisée dans la région, a bondi de 25,3 % dans les deux s'applique avant tout à diversifier le tissu économique et à le recantons romands, contre une progression de « seulement » nouveler en se focalisant sur certains secteurs de pointe. Son 15 % pour Zurich/Argovie. rôle est essentiel. En crise d'identité il y a encore une Les problèmes de saturation des Les multinationales ont boosté toute dizaine d'années, la région lémaroutes et des trains ainsi que la forte la région, dans laquelle elles ont nique est indiscutablement devenue hausse des prix de l'immobilier proété attirées par une main-d'œuvre un puissant moteur de la place écoviennent quant à eux du dynamisme nomique helvétique. Et l'une des rede l'ensemble de l'économie lémahautement qualifiée et plurilingue, cettes de son succès repose de nique. Il faut maintenant accompaune fiscalité concurrentielle et une manière tout aussi irrécusable sur la gner cette croissance, ce qui signifie bonne qualité de vie. très forte croissance de ses entremettre les infrastructures routières prises multinationales. Ces groupes et ferroviaires à niveau et construire génèrent des retombées directes et indirectes sur l'ensemble de nouveaux logements. Lorsqu'une famille s'agrandit, il faut de l'économie locale : dans la construction, la restauration colréorganiser le logement, l'agrandir, rationaliser. Il en va de lective, l'hôtellerie, mais aussi dans les magasins, les garages même pour l'économie lémanique. ou encore les assurances. Tout le monde en profite. Il n'en reste pas moins que ces indispensables investissements Très concrètement, en 2010, les multinationales suisses et ne suffiront pas à eux seuls à garantir le maintien des multinaétrangères ont contribué à hauteur de 43 % au PIB genevois et tionales déjà installées, ni à assurer l'arrivée de nouvelles sode 41 % au PIB vaudois, selon une récente étude conjointe de ciétés. La Suisse, et particulièrement Vaud et Genève, sont la Chambre de commerce américano-suisse (AmCham) et du en effet contraints de revoir leur fiscalité sur les bénéfices des Boston consulting Group. Ces chiffres sont imposants, supéentreprises. Car la concurrence internationale s'accroît, tout rieurs à la part des entreprises étrangères dans l'ensemble du comme les pressions. PIB suisse (36 %), mais l'essentiel n'est pourtant pas là. Résumé succinctement, l'enjeu est le suivant : les bénéfices Entre 2000 et 2010, ces sociétés ont surtout été responsables des grandes sociétés internationales sont actuellement impode 67 % de la croissance à Genève et de 63 % dans le canton sés selon des régimes dits « spéciaux ». Les impôts qu'elles de Vaud. paient sur les profits tirés de leurs activités réalisées à l'étranLes multinationales ont boosté toute la région, dans laquelle ger sont beaucoup plus bas que ceux dont elles s'acquittent elles ont été attirées par une main-d'œuvre hautement qualifiée pour leurs activités suisses. Au final, elles paient un impôt sur et plurilingue, une fiscalité concurrentielle et une bonne qualile bénéfice deux fois moins élevés (11 %) que si elles étaient té de vie. Dans les cantons de Genève et de Vaud, elles sont à soumises au régime ordinaire (23,5 % en moyenne dans le l'origine des deux tiers de l'ensemble des nouveaux emplois canton de Vaud). Mais l'Union européenne somme depuis plurecensés au cours de la première décennie du millénaire : sieurs années la Suisse de changer ces pratiques qu'elle tient + 38'000 à Genève (dont 21'000 dus aux sociétés étrangères) pour discriminatoire. La Confédération étant désormais entrée et + 35'000 dans le canton de Vaud (dont 15'000 dus à des soen négociations, le temps des statuts spéciaux est désormais ciétés étrangères). On notera au passage que la grande majocompté. rité des nouveaux postes générés l'ont été par des sociétés Soucieux de l'impact que pourrait avoir leur abandon pur et multinationales en plein développement, déjà implantées dans simple, Genève a mandaté le Créa pour faire une analyse la région. détaillée. Résultat, un départ de l'ensemble des entreprises Une étude réalisée au début de l'année par l'institut Créa, sur multinationales ferait disparaître 50'000 emplois au bout du lac. mandat de la CVCI, de la Chambre vaudoise immobilière et de la Les pertes fiscales totales du canton se monteraient à 1 milFédération patronale vaudoise, montre en effet que la promotion liard de francs, sur un total de 6 milliards. La diminution de va-

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Etat des lieux

Actualité leur ajoutée découlant des impacts directs, indirects et induits se monterait à 9,6 milliards de francs, soit plus de 20 % du PIB cantonal. Une perspective suffisamment alarmante pour que Genève envisage un taux unique d'imposition à 13 %. Et dans le canton de Vaud ? On sait que les sociétés au bénéfice de statuts spéciaux ont payé pour 100 millions de francs d'impôts en 2011. Mais la somme totale en jeu est beaucoup plus élevée, car il faut y ajouter les impôts des collaborateurs de ces entreprises, ainsi que ceux versés par les employés d'entreprises sous-traitantes (effet indirect) et de sociétés clientes de ces fournisseurs (effets induits). Des milliers de postes de travail sont également en jeu. Et l'enjeu ne se limite pas à l'emploi et aux rentrées fiscales ! Toute la force d'innovation de la région serait menacée en

cas de départ des multinationales. Le rapport de l'AmCham et de Boston Consulting indique en effet que les sociétés internationales contribuent à 95 % des ressources financières consacrées à la recherche et au développement (R&D) dans le secteur privé, lequel représente à lui seul 75 % de toutes les dépenses de R&D en Suisse. Et puis il convient d'aller au-delà des simples statistiques : la très forte présence des entreprises internationales dans la région constitue également une richesse pour le monde culturel, sportif et associatif local, notamment par le biais du sponsoring et du mécénat. Le destin de la Suisse d'aujourd'hui, sa prospérité, et plus encore celle de l'Arc lémanique, sont inextricablement liés aux multinationales. Philippe Gumy

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Contribution des multinationales à la hausse du PIB Vaud : 63 %

Genève : 67 %

Traduction des légendes : « MNC's contribution to Vaud GDP… » : contribution au PIB entre 2000-2010 « Developpement 2000-2010 » : évolution 2000-2010 « Annual GDP growth » : taux de croissance annuelle du PIB « GDP increase » : croissance nominale « Share in GDP increase » : part dans la croissance du PIB «Foreign MNCs » : multinationales étrangères « Swiss MNCs » : multinationales suisses

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Promotion écomomique : les acteurs

Actualité

Le GGBa, la promotion de la suisse romande à l'étranger Interview de Philippe D. Monnier, Directeur Général du Greater Geneva Berne area (GGBa) Pouvez vous nous présenter le Greater Geneva Berne area (GGBa) en quelques mots ? Le Greater Geneva Berne area est une association qui a été créée il y a près de trois ans par les six canotons de Suisse Occidentale pour faire la prospection d’investisseurs à l’étranger, assurer la promotion de la région dans les pays cibles et jouer un rôle de veille économique. Les 6 cantons à l’origine du GGBa sont Berne, Fribourg, Vaud, Neuchâtel, Genève et Valais. Nos bureaux centraux se trouvent dans le World Trade Center à Lausanne et comptent 3 collaborateurs à plein temps. La majeure partie de nos ressources est affectée au terrain, puisque nous avons constitué un réseau d’une douzaine de représentants présents dans 8 pays prioritaires : USA, France, Allemagne, Italie, Brésil, Russie, Inde et Chine.

Comment pouvez-vous garantir que chaque canton reçoive le même nombre d’implantations ? Il est impossible de garantir une telle égalité car les décisions sont toujours prises par les investisseurs. Par contre, avec les cantons, nous nous efforçons de définir un ciblage qui donne les meilleures chances possibles à tous nos cantons.

Votre principale mission est d’attirer des investisseurs étrangers. Comment s’articule votre travail avec celui des promotions économiques cantonales ? Les promotions économiques de Par rapport à la dernière décen« La principale tâche du GGBa est nos six cantons membres sont nos d'identifier des investisseurs potentiels, nie, qu’est-ce qui a changé dans partenaires naturels. Schématiquede comprendre leurs besoins et de les la promotion économique de ment, le GGBa est plus en amont notre région ? convaincre d'investir dans notre région ». Le plus grand changement est dans la chaîne de traitement des projets d’implantation, puisque sans doute le fait que nous les représentants du GGBa ont pour principale tâche d’identifier mettons principalement en avant les forces de nos clusters des investisseurs potentiels, de comprendre leurs besoins et de (sciences de la vie, cleantech,…), plutôt que la fiscalité qui est les convaincre d’investir dans notre région. Dans une deuxième devenue nettement moins attractive. Cette nouvelle manière phase, les projets sont remis aux promotions économiques cande faire nous oblige à comprendre le plus profondément postonales qui se mettent en quatre pour concrétiser les projets et sible nos clusters et à définir des arguments très spécifiques. participer très pratiquement à leur mise en place. Un autre changement est l’importance croissante de pays comme la Chine, la Russie ou le Brésil. Pourtant les cantons sont concurrents entre eux ? Nos principaux concurrents sont d’autres pays, comme par Quel bilan tirez-vous de ces trois premières années et comexemple les Pays-Bas, l’Allemagne et Singapour mais également voyez-vous l’avenir ? ment les autres cantons suisses. Bien sûr, les six Cantons qui Le GGBa est une association jeune qui progresse rapidement composent le GGBa restent concurrents, car au final l’investisgrâce au travail intensif de tous ses constituants. Nous contiseur devra faire un choix. nuerons à avancer au pas de charge. Nous avons apporté des dizaines de belles sociétés mais nous ne sommes pas du Comment le GGBa oriente-t-il les projets ? tout prêts à nous reposer sur nos lauriers notamment parce Nous n’orientons jamais les projets vers un canton donné. que nous sommes confrontés à plusieurs facteurs externes Une fois que nous avons réussi à convaincre un investisseur comme le franc fort, les incertitudes concernant la fiscalité, de considérer notre région, nous lui demandons quels sont l’insécurité relative de nos villes ou l’utilisation intense de nos ses critères pour présélectionner un ou plusieurs cantons du infrastructures. Propos recueillis par Laetitia Tierny GGBa ; pour chaque critère, nous lui fournissons une information factuelle, parfois avec le concours de nos cantons. Ce sera ensuite à l’investisseur de choisir les cantons qu’il désirera évaluer sur place et, en dernière instance, de choisir le canton d’implantation de sa société. Le GGBa a bien sûr un devoir de neutralité complète vis-à-vis des six cantons qu'il représente.

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Actualité

Promotion écomomique : les acteurs

Le DEV, une porte d'entrée dans le canton de Vaud Medtronic, Ferring, Chiquita, Yahoo!, Nissan, etc. des noms très internationaux devenus locaux pour les Vaudois… Cette proximité, et la valeur ajoutée qui en découle, c'est en grande partie au Développement Economique - Canton de Vaud (DEV) que le doit la région. Le DEV est une association de droit privé, financée par le canton de Vaud et par ses membres, mais surtout un organisme d'accueil et d'accompagnement aux entreprises étrangères dans le processus d'implantation de leurs activités sur sol vaudois. Pour ce faire, il collabore avec différents organismes et partenaires publics et privés, notamment le GGBa. Au niveau du développement économique vaudois, les années 2007 à 2009 ont été marquées par la venue d'importants quartiers généraux d'entreprises internationales. En revanche, les deux dernières années montrent que cette vague a été, en majorité, convertie en arrivées de plus petites sociétés actives dans les secteurs technoloDe gauche à droite : François Cornu, Yuliya Blaser, Sandra Favre, Tamara Megert, Andrea Tasinato, giques. Jean-Frédéric Berthoud / Devant : Nathalie Bamonte, Lara Schneiter Cette transformation va dans le sens de la redéfinition par le canton de certains critères Le DEV poursuit donc sa mission avec ces nouveaux objectifs de la promotion exogène, qui vise à limiter et toujours dans la perspective de création de valeur à long certains effets connexes liés aux manques terme. d'infrastructures pour accueillir des Pour réussir ce pari sur l'avenir, le grands groupes internationaux. Les efforts pour garantir des conditions DEV peut compter sur une équipe Il s'agit de cibler les actions sur les de huit personnes conduite par son cadres attractives et promouvoir notre secteurs économiques et types Jean-Frédéric Berthoud. région au-delà des frontières méritent directeur d’activités retenus ainsi que sur les Arrivés 2012, deux directeurs de tout le soutien des politiques et des spécificités des territoires vaudois. projets, MM. Andrea Tasinato et acteurs locaux . Huit domaines ont, en effet, été François Cornu sont secondés par définis prioritaires pour 2012-2017 cinq assistantes dynamiques. par le Conseil d’Etat : sciences de la Ce team assure les rencontres vie, industrie de précision, technologies de l’information et de la et offre une palette de services adaptés aux entreprises projecommunication, industrie agro-alimentaire, tourisme, cleantech, tant de s'implanter dans la région. De plus, des missions écoindustrie des produits hauts de gamme et sport international. nomiques du canton sont organisées dans différents pays en Cette nouvelle typologie positionne les sièges internationaux de collaboration avec le département de l'économie. Par ailleurs, manière moins prioritaire par rapport à la politique d’appui au dé- International Link, un service créé en collaboration avec la CVCI veloppement économique actuelle. Comme le souligne le doil y un peu plus de deux ans, est également un soutien pour l'incument du PADE , «Si le Conseil d’Etat ne souhaite pas exclure tégration des entreprises internationales et de leurs employés ce type d’activités dans le canton de Vaud qui sont consubstanétrangers à l'environnement local. Il s'agit d'unir les ressources tielles à la croissance économique qu’a connu le canton ces dix afin de fidéliser les entreprises déjà implantées ainsi que de dernières années, il entend toutefois en diminuer le poids en les créer des liens et des affaires avec les entreprises indigènes. considérant désormais comme un type d’activités à l’égard duDans un environnement international de plus en plus compétitif, quel un moindre soutien doit être apporté sous l’angle des exoles efforts pour garantir des conditions cadres attractives et pronérations fiscales allouables au titre de la LHID. À l’inverse, le mouvoir notre région au-delà des frontières méritent tout le sougouvernement entend offrir des soutiens différenciés plus aftien des politiques et des acteurs locaux. Ce n'est qu'à ce prix là firmés aux activités de recherche & développement (R&D + que, malgré un contexte économique mondial difficile et un niRa&D) et de production, de même qu’il entend moduler les veau du franc suisse élevé, l'attractivité de notre région alliée aux aides ou incitations allouées en fonction du lieu d’implantation efforts fournis par le DEV et ses partenaires continuera à attirer des entreprises ». des entreprises garantes d'emploi et de prospérité. Laetitia Tierny

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Votre CVCI

Actualité

Service du mois : les allocations familiales en 2013 Les associations patronales vaudoises et le Conseil d'Etat ont abouti à un accord sur l'adaptation des allocations familiales durant la législature 2012-2017. La première hausse intervient en 2013. Hormis le canton de Vaud, Fribourg voit aussi ses prestations progresser au 1er janvier prochain (+ 15 francs). Voici un descriptif de ce qui attend les employeurs, les salariés et les indépendants.

I. Allocations familiales – Prestations Les salariés travaillant sur territoire vaudois voient leurs allocations de formation professionnelle augmenter en 2013 : Genre d'allocation

Ancien montant

Nouveau montant

Form. profes. (> 25 ans)

250.-

300.-

Ce montant est majoré de 170 francs dès le 3e enfant.

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II. Allocations familiales – Cotisations Salariés Le Comité de notre Caisse a décidé de maintenir en 2013 la cotisation vaudoise à 1,85 % sur les salaires AVS, quand bien même les prestations augmentent l'année prochaine. Rappelons que ce taux se compose de : • 1,62 % exigences légales en matière d'allocations familiales • 0,08 % accueil de jour des enfants • 0,10 % formation professionnelle • 0,05 % contribution de soutien à la CVCI 1) FR = y compris 0,04 % d'accueil extrascolaire 2) NE = y compris 0,16 % d'accueil extrascolaire 3) TI = y compris 0,15 % d'allocation d'intégration 4) VS = y compris 0,30 % à charge des salariés

Canton

Taux

Canton

Taux

AG

2,20 %

BS

1,50 %

SG

1,80 %

BL

1,40 %

SH

1,40 %

BE

1,30%

SO

1,40%

FR1)

2,54 %

SZ

1,40 %

GE

1,90 %

TG

1,50 %

GR

1,50 %

TI3)

1,45 %

JU

2,30 %

VS4)

3,00 %

LU

1,40 %

ZG

1,40 %

NE2)

1,56 %

ZH

1,10 %

Indépendants Le régime des allocations familiales pour les indépendants est placé sous la surveillance d'un Fonds cantonal au sein duquel la CVCI est représentée. Le taux de cotisation, lui, est de la compétence du Conseil d'Etat, qui n'a pas encore pris sa décision. En principe, il doit passer de 0,80 % à 1,00 % le 1er janvier 2013 pour faire face à la hausse des prestations.

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Mensuel de la CVCI - Décembre 2012


Actualité

Promotion écomomique : les acteurs

International Link, entre local et international Créé il y a un peu plus de deux ans sur une initiative conjointe de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie et du Développement économique vaudois (DEV), International Link a pour objectif une meilleure intégration des entités internationales dans l’environnement local. Pour toute entreprise de la région, qu’elle soit depuis longtemps installée en terres vaudoises ou fraîchement arrivée, succès et pérennité reposent sur plusieurs critères parmi lesquels l’intégration des employés étrangers tient une place prépondérante. Suivant une logique qui profite en même temps aux salariés et à leur employeur, l’une des missions principales d’International Link consiste à faciliter l’arrivée et l’installation de profils internationaux dans la région. Pouvoir compter sur une force de travail intégrée dans la vie locale est ainsi doublement bénéfique puisqu’un employé bien dans son nouveau pays d’accueil sera logiquement plus enclin à s’engager professionnellement sur la durée. En effet, un « expat » n’arrive bien souvent pas seul : il amène avec lui un(e) conjoint(e), voire des enfants.

Le team International Link : Zuzanna Adamczewska-Bolle, Laurine Chiarini et Laetitia Tierny

Ouverts à tout nouvel arrivant, employé ou conjoint, les sémitenue en septembre 2012 à l’EPFL. Véritable foire de l’emploi naires et autres ateliers proposés par International Link, ou mis sur pour toute personne qualifiée à même de travailler en anglais, pied en collaboration avec des partenaires spécialisés, couvrent cette journée a vu défiler pas moins de 1'500 participants qui ont une thématique vaste allant du choix de l’école pour les enfants pu s’informer et se présenter auprès d’une quarantaine d’entreen passant par le domaine des assurances ou celui de la retraite, prises exposantes telles que Credit Suisse, Shire, Eaton et bien pour n’en citer que quelquesd’autres encore. uns. Trois à quatre fois par an ont Faire le lien entre le local et l’international L’ICF va dans la perspective d’intélieu des « Welcome Days », rengration des conjoints expatriés. en fournissant notamment aux entrecontres au cours desquelles les Parmi les visiteurs aux profils souprises et à leurs nouveaux arrivants une vent très qualifiés et formant un vrai participants ont l’occasion d’en liste de « service providers ». apprendre davantage sur la polivivier de talents, nombreux sont des tique, l’économie, le tourisme et époux ou compagnons d’employés la culture de leur région d’accueil. étrangers travaillant en Suisse. Dans une atmosphère informelle, ils peuvent faire la connaissance D’après une enquête menée par Ernst & Young en 2011 dans le d’autres personnes « relocalisées » vivant une situation semblable cadre d’un rapport sur la mobilité globale, « familles et conjoints et peuvent trouver des réponses à leurs questions. Ponctué de direprésentent pour les employés internationaux l’un des problèmes verses présentations et activités, l’événement se termine par un auxquels ils doivent faire face le plus fréquemment ». C’est pour buffet bilingue de spécialités régionales. International Link s’emrépondre à l’un des aspects de cette problématique qu’Internatioploie à faire le lien entre le local et l’international en fournissant nonal Link a participé à la création, il y a un peu plus d’une année, de tamment aux entreprises et à leurs nouveaux arrivants une liste de l'International Dual Career Network (IDCN), dont le but est de fa« service providers », des partenaires ayant signé une charte de ciliter l’accès à l’emploi pour les « spouses ». Composé d’entrequalité garantissant ainsi un niveau élevé de service. La création ré- prises membres et reposant en grande partie sur l’engagement cente du « Reloc’coffee » offre quant à elle un cadre permettant bénévole des époux, IDCN offre chaque mois dans une entreprise de donner la parole à des intervenants locaux spécialisés auxquels membre un événement lié à la thématique de la recherche d’emles participants peuvent poser toutes leurs questions. Cette offre ploi en Suisse. Ces manifestations sont réservées exclusivement variée existe en grande partie grâce aux cotisations des membres à ceux dont le conjoint est employé par l’une des compagnies afet partenaires d’International Link mais aussi au travers du soutien filiées. Et vu la création d’antennes IDCN locales dans des villes généreux de sponsors comme le Credit Suisse, Philip Morris Intertelles que Mexico, Singapour, Moscou, Paris, etc. le succès du national, IBC et Formation et Loisir Migros Vaud. concept n’est pas près de s’arrêter. Laurine Chiarini Parmi les événements ayant eu lieu cette année, il convient d’en souligner un de taille : l’International Career Fair (ICF), qui s’est

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Promotion écomomique : les acteurs

Actualité

« Nous sommes face à des enjeux colossaux » Les grands groupes internationaux de l'Arc lémanique ont désormais leur porte-voix officiel, le Groupement des entreprises multinationales. Cette association s'est récemment réorganisée de manière à mieux pouvoir défendre les intérêts de ses membres. Tour d'horizon avec son président Gérard Vittecoq, par ailleurs directeur exécutif du secteur d'activité « energy and power systems » chez Caterpillar. Jusqu'ici, le Groupement des entreprises multinationales Comment le GEM va-t-il s'y prendre pour faire entendre sa voix ? (GEM) était une organisation uniquement axée sur l'appui Le GEM veut promouvoir un environnement compétitif pour les juridique aux grandes sociétés internationales notamment sociétés multinationales établies en Suisse romande. en matière de droit du travail et d'assurances sociales. Les éléments clés d’un tel environnement sont une main-d’œuvre En septembre dernier, ses membres ont modifié les statuts à haute valeur ajoutée, un environnement économique favorable de manière à le constituer en groupe d'intérêt. Qu'est-ce qui et pérenne et un cadre juridique et fiscal prévisible, compétitif et change concrètement ? transparent. Notre rôle sera d’améliorer la compréhension muGérard Vittecoq : Le groupement des entreprises multinationales tuelle des enjeux et des besoins en mettant la priorité sur : (GEM), initialement appelé "Centre de liaison des multinationales", • La communication entre membres ; a vu le jour au début des années 1970. En 1990, il comptait 20 so- • La communication externe ; ciétés membres. Il réunit aujourd'hui 78 multinationales, qui em• La participation active et responsable aux processus législatifs ploient près de 30'000 collaborateurs dans les cantons de Vaud, cantonaux et fédéraux ; Genève et Fribourg. • La prise en compte de la position des autres Etats et des Les multinationales de l’Arc lémanique participent depuis plusieurs organismes de régulation internationaux. décennies au développement de la région, au bien-être de sa Le GEM est désormais la voix commune des multinationales population. Mais leur présence est aujourd’hui sujette à pression. de la région lémanique (Genève, Vaud et Fribourg). Ce sont le préEn Suisse, les conditions-cadres qui ont sident, les vice-présidents et la secrétaire Les multinationales doivent prévalu à leur venue tendent à se déqui contribueront à incarner les mestériorer. Dans l’intérêt de tous, il depouvoir bénéficier d’un régime sages et donner un visage à l’institution venait important qu’elles se fassent et à l’entier de ses 78 membres. Nous fiscal équitable et acceptable entendre et que le GEM devienne leur considérons notre action comme un rôle d’un point de vue européen. voix officielle. d'appui aux autorités politiques. Ces derConcrètement, nous avons constitué nières font - il faut le souligner - un des commissions ad hoc. Elles ont pour but d’aborder problèmes excellent travail. J'ai été impressionné par l'attitude pro-active et enjeux et d’aider le GEM à s’engager dans le débat public. du gouvernement genevois dans le dossier fiscal. Qu'est-ce qui a motivé cette transformation ? Les multinationales doivent faire face à un environnement politique plus difficile que par le passé. A titre d’exemple, la pression fiscale exercée sur la Suisse, et, par ricochet, sur les sociétés membres, notamment par l'Union européenne, ne fait qu’augmenter. En parallèle, il convient de rappeler l’impact positif des multinationales pour la région, qu’il s’agisse des retombées économiques directes ou indirectes. Elles sont souvent des exemples d’intégration et s’engagent beaucoup dans des causes sociales et culturelles. L’objectif est donc d’entreprendre une démarche pédagogique auprès du public et des autorités, et d’améliorer leur image en particulier localement. Ce sont en effet les citoyens qui voteront demain les futures modifications de lois comme celles relatives à l’imposition des sociétés, notamment dites « auxiliaires » et/ou « avec statut » fiscal.

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Avez-vous déjà planifié des actions concrètes ? • La première action concrète a consisté dans la modification des statuts du GEM lors de l’assemblée générale du 27 septembre 2012 : le GEM ne se cantonne plus seulement à des thèmes liés aux ressources humaines. Il a désormais pour but de « développer, promouvoir, représenter et défendre les intérêts communs de ses membres en tant qu’entreprises multinationales actives dans les cantons de Genève, Vaud ou Fribourg, auprès des autorités et du public en général»; • A noter que l’adhésion au GEM est désormais également ouverte aux sociétés soumises à une convention collective de travail (CCT) ; cette modification permet d’accueillir des sociétés qui ont manifesté de l’intérêt à rejoindre le groupement. Nous songeons en particulier à des sociétés d’origine suisse telles que Firmenich, les marques horlogères ou les banques suisses, toutes soumises à CCT ;

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Promotion écomomique : les acteurs

Actualité

Comment voyez-vous l'avenir des multinationales dans l'Arc lémanique ? Comme on dit en anglais : challenging. Rien n’est acquis et il convient de se battre. Nous sommes face à des enjeux colossaux et à une guerre économique sans précédent. Nous devons pouvoir rester compétitifs, notamment au niveau fiscal, ce qui devient toujours plus difficile. Nos concurrents sont très actifs, ouvrons les yeux.

Gérard R. Vittecoq, Président du GEM

• Des rencontres avec les autorités politiques sur les plans cantonaux, communaux et fédéraux, les associations patronales et économiques, les syndicats et les journalistes, sont agendées. Des actions auprès de la population sont également prévues en cours d’année 2013. Une collaboration entre Vaud et Genève est-elle prévue ? Bien sûr. Nous suivons notamment les recommandations faites par le Boston Consulting Group au terme d’une étude réalisée au mois de Juin 2012, notamment celle qui prescrit d’augmenter la coopération entre Genève et Vaud afin de créer une stratégie commune concernant les multinationales, même si cette recommandation était à priori destinée aux autorités ! Il convient de décloisonner et d’être tous unis. Le CVCI et le Centre Patronal pour le canton de Vaud, de même que la FER pour les cantons de Fribourg et Genève et la CCIG pour Genève, sont d’ailleurs membres observateurs du GEM. Les rencontres politiques se feront simultanément. L'un des thèmes les plus chauds touchant les multinationales est la question de la probable suppression des régimes fiscaux spéciaux, appliqués aux sociétés qui réalisent la majeure partie de leurs activités à l'étranger. Quelle est la position du GEM sur cette question ? Il faut être clair. Les multinationales doivent pouvoir bénéficier d’un régime fiscal équitable et acceptable d’un point de vue européen, et bénéficier d’une visibilité comme d’une stabilité à long terme. C’est pourquoi le GEM a accueilli favorablement les propositions du Conseil d’Etat (CE) du canton de Genève visant à modifier la fiscalité cantonale des entreprises. Les propositions élaborées se basent notamment sur les conclusions d’une étude indépendante qui démontre que les entreprises multinationales (dont l’activité est essentiellement tournée vers l’étranger et au bénéfice de statuts spéciaux) sont des contributeurs majeurs à l’économie genevoise et que leur maintien dans le canton du bout du lac est un enjeu capital pour Genève. Cette étude souligne notamment les effets directs et indirects sur l'économie cantonale, en notant que ceux-ci sont probablement sous-évalués (voir p. 6).

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A titre personnel qu'est-ce qui vous a motivé à vous engager en tant que président du GEM ? Dans mes fonctions dirigeantes, j’ai la chance de voyager et d’avoir une vision globale des échanges et enjeux mondiaux. Je travaille à Genève depuis plus de 30 ans, mes enfants ont grandi ici. J’ai donc un attachement particulier à cette région et j’ai un réflexe naturel à la défendre lorsque sa compétitivité est mise en danger. Personnellement enraciné dans la région, je suis conscient de tout ce qu’elle apporte. Je considère que j’ai le devoir de m’engager pour les générations futures. Le GEM est une formidable plate-forme pour transmettre aux acteurs concernés des propositions visant à pérenniser une croissance durable et responsable. Le groupe Caterpillar, dont vous êtes directeur exécutif de l'une des divisions, a une forte présence à Genève. Posons la question concrètement : êtes-vous démarché par d'autres pays pour déménager une partie de vos opérations ? Nous ne sommes pas démarchés pour transférer des sièges, nous sommes démarchés tout court. Tous les pays essayent d’attirer des investissements pour créer des emplois. Leur objectif prioritaire est de créer des postes de travail et ils y mettent les moyens. La concurrence est globale. C’est la raison pour laquelle il est important pour la région de rester compétitive. La Suisse a des atouts, avec son plurilinguisme, sa main-d'œuvre qualifiée et son indépendance. Il s'agit de préserver ces particularités. La Suisse est souvent décrite comme « îlot de cherté » (franc fort, loyers et salaires élevés). Est-ce aussi l’analyse de Caterpillar ? Notre entreprise a une approche sur le long terme : nous relevons ce que la région offre en termes d’éducation, d’innovation, d’interconnexion, de centralité, de cadre de vie. Pour l’instant, la valeur que nous rapporte une présence en Suisse dépasse les coûts liés au franc fort. C’est donc un tout et la balance penche encore aujourd’hui favorablement pour la région lémanique. Propos recueillis par Philippe Gumy

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Les groupes internationaux

Actualité

L'Arc lémanique a des atouts incontestables pour Parker Hannifin Leader mondial dans le domaine des technologies du mouvement et du contrôle avec un chiffre d'affaires de 13.4 milliards de dollars US en 2012, Parker Hannifin Corporation compte actuellement plus de 60'000 employés et est installée dans 46 pays. L'entreprise, dont le siège social mondial est basé à Cleveland aux Etats-Unis, a implanté son siège pour l'Europe, le MoyenOrient et l'Afrique (EMEA) à Etoy en mai 2010 et y accueille actuellement 110 employés de 14 nationalités différentes. Nous avons interrogé M. Charly Saulnier, Vice-Président Corporate et Président EMEA de Parker Hannifin Europe Sàrl. Ingénieur mécanicien de formation, passionné de ski, de golf et de course à pied, M. Saulnier a partagé avec nous ses connaissances de l'entreprise pour laquelle il travaille depuis plus de 40 ans.

Charly Saulnier, Vice-Président Corporate et Président EMEA de Parker Hannifin Europe Sàrl.

Trouvez-vous le personnel qualifié que vous recherchez dans la région ? Nous trouvons assez facilement le personnel dont nous avons besoin. Seuls quelques postes très spécifiques sont plus difficiles à repourvoir. Sur nos 110 employés, deux ont actuellement le statut d'expatriés. Le reste habite à proximité du QG, car notre volonté est de viser une intégration de l'entreprise et de ses collaborateurs dans le tissu local, à long terme. Je suis moi-même installé à Morges. Nous n'avons d'ailleurs pas de travailleurs frontaliers. Et plus de 35 % de nos collaborateurs sont de nationalité suisse.

Pourquoi avoir choisi la Suisse, et le canton de Vaud en particulier ? A l'origine, le quartier général de l'entreprise était installé à Londres. Il était toutefois difficile d'y attirer des talents, et le décalage horaire, même minime, avec le reste de l'Europe, rendait plus difficile pour les connections avec l’Europe Centrale. Nous nous sommes donc posé la question : « Où trouver un endroit qui soit à la fois agréable à vivre pour les familles, à proximité d'un aéroport, et qui nous permette de trouver aisément les forces vives dont nous avons « Nous sous-traitons le 99,9 % besoin ?  »

Travaillez-vous beaucoup avec les entreprises locales ? Que sous-traitez-vous ici ? de ce dont nous avons besoin Nous sous-traitons le 99,9 % de ce dont nous avons besoin localement. Tous les tralocalement ». Comment s'est opéré le choix ? Avezvaux quotidiens, tels que l'entretien des vous mis en concurrence différents surfaces vertes, le mobilier et matériel de sites, en Suisse, à l'étranger ? Quel a été le rôle du DEV ? bureau, notre restaurant d'entreprise. Nous nous sommes intéressés à plusieurs pays et à plusieurs sites, tels que la Belgique, l'Irlande ou Zürich. Un jour, lors d'une Avez-vous rencontré des problèmes particuliers, inattendus ? formation, j'ai rencontré un ancien ami qui travaillait alors pour le Le plus gros problème pour nous, actuellement, c'est le logeDEV et qui m'a parlé du canton de Vaud. Avec une délégation de ment. Certains types de logements n'existent pas en suffisance collègues américains, nous avons alors fait le tour du canton, ren- et ont un mauvais rapport qualité-prix. Mais ce que je déplore, contré d'autres entreprises multinationales comme Medtronic et ce sont surtout les pressions externes que subit actuellement la Phillip Morris International, puis nous avons finalement pris la dé- Suisse, et l'image que donne la presse des entreprises multinacision de nous installer ici. tionales, notamment dans le canton. Nous essayons de nous intégrer en soutenant des clubs sportifs locaux, en travaillant en La fiscalité avantageuse de la Suisse est un thème récurrent, partenariat avec l'IMD mais aussi avec la CVCI, ou encore en ofquel rôle a-t-elle joué pour vous ? frant des cours de français à nos collaborateurs. Contrairement à ce que l'on entend souvent quand il s'agit de l'implantation des multinationales, notre objectif n'était pas une optimiAllez-vous encore vous étendre dans le canton de Vaud ? sation des taxes. C'est plutôt le fait que de nombreuses entreprises Cela dépendra de l'évolution générale, notamment de l'évolution multinationales soient installées sur l'Arc lémanique qui est très du franc, mais aussi du soutien des autorités à long terme. Notre bénéfique et intéressant en termes d'échanges et d'affaires. bâtiment peut en tous cas être agrandi sans problème, et le but de toute entreprise, à terme, est de croître ! Nous avons d'ailleurs de bonnes relations avec les autorités. Je pars du principe que si l'on fait les choses comme il faut, tout se passe bien. Propos recueillis par Christine Walter-Luz

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Actualité

Les groupes internationaux

Shire, une croissance rapide

« Shire met les moyens pour son intégration », constate Nicole manque d'infrastructures, notamment les problèmes de mobilité inBarraud, directrice de la communication. « Lorsqu'il a fallu finanhérents au site. » Mais de s'enthousiasmer : « les gens se plaisent cer la station Velopass sur le site de Terre-Bonne, la direction a tout beaucoup ici et ils apprécient la qualité de vie exceptionnelle ». de suite accepté. Cela profite aussi aux autres entreprises et usaLa directrice de la communication relève l'excellent soutien apporgers du site et ce n'est pas le seul projet mené pour le bien de la té par le DEV et l'importance de développer, dès les prémisses, communauté. » Journées de bénévolats, dons et autres soutiens des relations constructives avec les autorités locales. « J'ai simplelocaux : chez Shire, la responsabilité sociale n'est pas un vain mot ment demandé au syndic d'Eysins comment nous pourrions les aimais une réalité vécue quotidiennement par ses employés. Pour der. » Shire est partisane de l'intégration à l'environnement local et permettre aux personnes atteintes de maladies invalidantes de me- aurait souhaité être plus proche de la population indigène : « nous ner une vie meilleure, de nombreux projets et programmes anaurions voulu développer encore plus de liens dès le début ». Les nexes accompagnent les traitements médicaux développés par la défis quotidiens sont la panacée de l'intégration, à commencer par société. la construction de la cohésion interne d'une Shire, dont le siège est situé à Dublin, s'est Selon Nicole Barraud, directrice population d'employés engagée en deux implantée à Eysins en 2010. L'entreprise ans et caractérisée par sa mixité culturelle. de la communication : « les comptait alors 40 employés venus des gens se plaisent beaucoup ici et En outre, un site avec plusieurs entreprises Etats-Unis et d'Angleterre, porteurs du sade mener à bien des projets comils apprécient la qualité de vie implique voir-faire nécessaire au développement des muns et de communiquer d'une seule voix exceptionnelle ». activités. Aujourd'hui, la société compte pour résoudre certains problèmes. « Il y 252 employés, dont 200 personnes recrua beaucoup de choses qu'on ne peut pas tées localement, issues de 36 nationalités. Le site de Terre-Bonne faire seul. » Pourtant, cela s’avère souvent compliqué, car chaque partenaire a une stratégie, des objectifs et des moyens différents. accueille le Bureau Central de Shire en Europe, comprenant princiCependant, les synergies entrepreneuriales du site de Terre-Bonne, palement des fonctions commerciales, administratives et de dévepropriété du groupe Nemaco, auront tout de même permis, l'extenloppement initial de produits. Vaud a été préféré à d'autres pays et sion de la ligne de bus, la création d'un groupe de travail sur la mobicantons après une longue réflexion. lité en collaboration avec les autorités ou encore un projet de crèche Le savoir-faire et les infrastructures facilitant les activités pharmaen devenir. ceutiques et biotechnologiques, la position centrale de la Suisse, la Par ailleurs, les activités d'une entreprise comme Shire font interveproximité de l'aéroport, la main-d'œuvre qualifiée, la qualité de vie nir de nombreux prestataires locaux, créant indirectement de l'empermettant d'attirer les talents, la protection de la propriété intellecploi. L'hôtellerie, la restauration, les imprimeries, les agences de tuelle et finalement une fiscalité favorable sont autant d'arguments communication, les avocats, assureurs, vignerons et autres chocolaayant joué en faveur de la région nyonnaise. tiers sont autant d'exemples de professions bénéficiant directement Sur le site de Terre-Bonne en construction, Shire a d'abord occupé des besoins de l'entreprise pharmaceutique. les locaux de Regus qui étaient déjà terminés. Puis, la société a inQuelle expansion en deux ans ! 200 nouveaux emplois locaux, du vesti son nouveau bâtiment attenant de 7644 m2 en avril 2012. La direction a donc, dès le début, eu à cœur de développer des partravail pour les entreprises indigènes, des dons à la collectivité, un tenariats publics-privés afin de résoudre certaines problématiques engagement pour le développement de la région… Ne parlons-nous de mobilité et d'infrastructures sur le site. Nicole Barraud précise : pas là de création de valeur ? Il reste à souhaiter que Shire y trouve « nous nous attendions à bien pire pour les logements et les places son compte et poursuive sa croissance vaudoise pour le plus grand dans les écoles. En revanche, nous avons été surpris par un certain avantage de notre économie. Laetitia Tierny

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Les retombées locales

Actualité

Crédit Suisse développe des solutions sur mesure Selon la Conférence des chefs des départements cantonaux de l’économie publique, 391 entreprises étrangères se sont installées dans notre pays l’an dernier, ayant des besoins pour leur compte propre et pour leurs collaborateurs. Comment répondre à cette clientèle particulière ? Rencontre au Credit Suisse avec Eric Balmer, responsable clientèle entreprises multinationales en Suisse romande et Konstantinos Papaioannou, responsable Vaud de l’offre « Bienvenue en Suisse ».

Eric Balmer, responsable clientèle entreprises multinationales en Suisse romande

Credit Suisse est une banque leader dans le secteur des entrenous proposons à nos clients de placer des liquidités dans des obliprises. De tout temps, l’établissement a proposé un service dégations de sociétés internationales, en offrant un spectre très large dié spécifiquement aux sociétés multinationales. Qu’est-ce qui de risques contreparties, devises et rendement ; par exemple, une distingue vos services et produits de ceux offerts à une PME ? obligation émise par une banque de développement supranationale EB : En effet, nous avons une longue tradition en tant que leader d’Amérique latine. dans l’offre de services sur mesure aux sociétés multinationales établies en Suisse. Les besoins Sous l’effet de la globalisaLes besoins d’une entreprise multinationale tion, les multinationales se d’une entreprise multinationale peuvent être similaires à ceux sont beaucoup développées peuvent être similaires à ceux d’une PME, d’une PME, mais relèvent en gé- mais relèvent en général d’une organisation ces dernières années, qu’en néral d’une organisation et d’un est-il des services, respectiet d’un système plus complexes. système plus complexes, en raivement des produits proposon de la structure (groupe de sés par la banque ? sociétés) et du fonctionnement (international). Les multinationales EB : Les multinationales se sont fortement développées ces ont affaire à des fournisseurs et des clients établis tout autour du dernières années, en accédant ou en renforçant leur préglobe. Il en découle des besoins particuliers comme la couverture sence dans les marchés émergents, qui sont d’ailleurs dedes risques devises, la gestion de la trésorerie globale (cash poovenus tant des marchés que des pays fournisseurs. Cela a ling international), ou encore l’optimisation des intérêts pour les souvent été accompagné par un repositionnement de ces deux côtés du bilan (placements, interest rate swaps, swaptions, groupes dans l’un ou l’autre marché, en faisant de manière etc.). Si une PME doit aussi adresser ces problématiques, la comciblée des acquisitions, investissements ou désinvestisseplexité transfrontière et les proportions de risques se poseront ments. Les spécialistes de notre département Fusions & toutefois dans une moindre mesure. Enfin, la plupart des sociéAcquisitions ont joué un rôle central en conseillant nos clients : tés multinationales sont cotées à la bourse suisse ou sont filles de connaissances de l’industrie et du marché locaux, cibles de groupes cotés à l’étranger. Elles nécessitent dès lors des conseils rachat, etc. Nous sommes en mesure d’accompagner au plus et services liés à leur condition de sociétés publiques : conseil et près le développement de nos clients pour leur repositionneexécution d’un « share buy-back », levée de fonds sur les marchés ment, dans une dynamique de globalisation. des capitaux (actions ou obligations), conseil et financement d’une sortie de bourse « take to private », etc. Quel développement envisagez-vous pour l’avenir dans ce secteur d’activité ? Une grande banque a-t-elle des atouts particuliers à faire vaEB : La globalisation aidant, les problématiques de nos clients loir dans cette activité ? seront toujours plus pointues, nécessitant de notre part un EB : Oui, particulièrement grâce à notre culture internationale et à accompagnement et surtout une écoute très fine de leurs benotre concept de banque intégrée. Nous pouvons offrir aux mulsoins. Compte tenu de la présence globale du Credit Suisse, tinationales toute la palette des produits et prestations du Credit de notre concept de banque intégrée et de nos investisseSuisse, Investment Banking ou Asset Management compris. ments continus dans nos collaborateurs et nos solutions sur Prenons un exemple. Dans l’environnement actuellement très bas mesure, je suis très confiant quant à l’avenir. des taux d’intérêts, nous recherchons des alternatives de rendeNous continuerons à offrir aux multinationales une proposiment intéressantes. Grâce à notre franchise Investment Banking, tion de valeur à la pointe.

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Actualité Aujourd’hui les relations transfrontières bancaires sont très complexes. Comment gérez-vous cet état de fait ? KP : Nous agissons dans un cadre réglementaire défini strictement. Les activités qui découlent de notre offre « Bienvenue en Suisse » ne se déploient que sur sol suisse. La nationalité du requérant et son domicile d’origine doivent permettre, sur le plan juridique, l’ouverture d’un compte en Suisse. Un contrat de travail suisse valide est requis ainsi qu’un document d’identification en cours de validité. Tant qu’il n’y est pas installé et pour un délai de six mois, le client est conseillé par un Relationship Manager du Credit Suisse au sein de la succursale la plus proche de son futur domicile ou lieu de travail. Ce délai est généralement suffisant pour compléter la relocation en Suisse et obtenir une résidence dans notre pays.

Konstantinos Papaioannou, responsable Vaud de l’offre « Bienvenue en Suisse »

En 2011, quelque 125'000 personnes en provenance de l’étranger ont immigré en Suisse, parmi lesquelles un grand nombre de travailleurs qualifiés. Que peut offrir le Credit Suisse à tous ceux qui démarrent cette nouvelle aventure ? KP : Quitter son pays d’origine pour venir travailler en Suisse est une situation complexe qui demande une préparation minutieuse. Pour nombre de démarches, l’ouverture d’un compte bancaire en Suisse est nécessaire, à l’exemple des exigences suisses en termes de garantie de loyer. En tant que grande banque internationale dont le siège est en Suisse, le Credit Suisse a développé une offre destinée à ces nouveaux arrivants dans le but de les accompagner dès la phase préparatoire de leur déménagement. Celle-ci permet non seulement d’ouvrir un compte, mais aussi de recevoir des conseils exhaustifs sur des thèmes complexes tels que le système suisse de prévoyance, le financement de la propriété du logement ou encore les assurances. Le collaborateur d’une multinationale a-t-il des caractéristiques et des besoins précis ? KP : Pour répondre au mieux aux besoins du collaborateur expatrié, nous avons déterminé trois phases, reliées à des produits et conseils spécifiques. Dans la première phase dite de « Préparation », le Credit Suisse permet l’ouverture rapide d’un compte bancaire, utile à la recherche d’une habitation, et fournit de nombreux renseignements utiles. Dans la phase d’« Orientation », le collaborateur expatrié désormais installé en Suisse fait appel à davantage de services bancaires, à l’image des cartes de crédit. Un premier entretien de conseil permet d’analyser les besoins. Enfin, la dernière phase est celle d’« Optimisation », durant laquelle nous déployons notre processus de conseil structuré. Prévoyance, assurances, gestion de fortune, placements : les domaines sont vastes et complexes.

Mensuel de la CVCI - Décembre 2012

Et quels sont les arguments majeurs du Credit Suisse pour se différencier de ses concurrents dans ce secteur ? KP : Notre grande force est d’adresser une offre aux nouveaux arrivants en amont de leur emménagement en Suisse, limitant ainsi les interlocuteurs et les complications. Se reposer sur un partenaire fiable pour traverser un déménagement international est sans aucun doute apaisant. Sur le long terme, notre atout est de disposer à l’interne de tous les produits et compétences pour les accompagner, quels que soient leurs besoins futurs. Notre expertise est très précieuse pour les multinationales et leurs collaborateurs : nous comprenons rapidement leurs préoccupations et apportons nos solutions ; grâce à notre modèle de banque intégrée, nous sommes en mesure de couvrir l’ensemble de leurs besoins, institutionnels et privés. Propos recueillis par Laetitia Tierny

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Impressum Éditeur : Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI), Avenue d’Ouchy 47, CP 315, 1001 Lausanne T. 021 613 35 35, F. 021 613 35 05 cvci@cvci.ch, www.cvci.ch Rédaction & administration : Claudine Amstein, Mireille Bigler, Guy-Philippe Bolay, Zuzanna Bolle, Sonia Delgado, Véronique Gauzargues, Julien Guex, Philippe Gumy, Jacky Lampo, Lydia Masmejan, Mathieu Piguet, Patrick Roulet, Serge Sahli, Norma Streit-Luzio, Laetitia Tierny, Christine Walter-Luz. Gervaise Zumwald (rédactrice responsable) Conception : Buxum communication & digital strategy - Founex www.buxum.ch Imprimeur : IRL plus SA, Renens Acquisition de partenaires : DG Marketing, Grandvaux, T. 021 793 16 10 Tirage : 4’500 exemplaires Paraît la 4e semaine du mois

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Les retombées locales

Actualité

IBC s'adapte aux exigences des grands groupes Née en 1987 et présente dans les trois régions linguistiques, cette société experte en gestion et financement des risques est active dans le conseil et courtage d'assurance ainsi que dans le domaine de la prévoyance professionnelle. IBC travaille avec les entreprises internationales, locales et les corporations de droit public ; elle est également rattachée au réseau international Assurex Global présent dans plus de 70 pays. Rencontre avec le CEO et fondateur d'IBC (Insurance Broking Consulting), Kurt Wicki. Kurt Wicki, CEO et fondateur d'IBC (Insurance Broking Consulting)

Quelle part les multinationales représentent-elles sur l’ensemble de vos affaires ? Elles représentent environ 10 % de notre chiffre d'affaires. C'est une clientèle qui est difficile à acquérir, car ces sociétés internationales sont souvent rattachées à un prestataire global dans leur pays d'origine.

prendre du temps. Mon conseil est donc d'être vraiment prêt et de disposer des ressources nécessaires pour travailler avec les multinationales. Les négociations sont toujours plus difficiles, car le marché est plus ouvert. La compétition est donc rude, notamment en raison de la concurrence étrangère.

Le canton de Vaud a accueilli de nombreuses entreprises Quelles sont vos perspectives ? étrangères au cours des dix dernières années. Depuis une année, nous avons développé une offre Conseil Global Vous êtes-vous spécialisés dans ce segment de clientèle ? Santé qui est très prometteuse. Il s'agit d'un logiciel qui gère Nous faisons correspondre au maximum notre offre à leurs l'absentéisme de manière proactive. Grâce à cet outil, les décibesoins, qui sont souvent très pointus. Ce type d'affaires reste deurs connaissent les coûts liés à l'absentéisme et peuvent toutefois relativement similaire à celles que nous menons avec développer et paramétrer des actions permettant de les réduire. les moyennes entreprises de la région : les exigences sont Nous pouvons enfin lier les RH aux finances grâce à des chiffres plus importantes au niveau du reporting. IBC est à même de concrets. C'est l'avenir. répondre aux besoins des multinationales, mais il est parfois difficile de capter ces grands Que pensez-vous du débat sur « Il faut penser à long terme et surtout, l'idée de freiner la croissance vaugroupes. Ils arrivent en effet avec des solutions déjà négociées. doise, voire de décroître ? encourager les entreprises qui produisent ici et qui font de la R&D ». Freiner la croissance n'amènera à Quel type de personnel recrutezrien, il faut maintenir notre vous ? Trouvez-vous les collabopolitique. De toute façon, cela s'attérateurs dont vous avez besoin sur nuera automatiquement car d'autres place ? pays, notamment asiatiques, deviennent très attractifs. Nous deNous trouvons la majeure partie de nos collaborateurs ici. vrions nous réjouir de la croissance et adapter nos infrastrucCependant, pour certains domaines comme le maritime, nous tures. Il faut penser à long terme et surtout, encourager les sommes obligés de recruter à l'étranger. Il est important de entreprises qui produisent ici et qui font de la R&D, comme pouvoir offrir les meilleurs experts à nos clients et si ces compé- Ferring par exemple. Sur le long terme, c'est ce qui permettra tences manquent sur le marché suisse, nous allons les de garder également des centres administratifs et financiers, chercher là où elles existent. L'avantage, c'est que la Suisse ainsi qu'un savoir-faire précieux. est assez attractive pour des talents étrangers. D'après vous, qu'impliquerait le départ de certaines multiAvez-vous dû adapter vos manières de travailler aux nationales de la région ? multinationales ? Ce serait terrible pour les emplois directs et indirects ainsi que Oui, les multinationales ont amené plus de dynamisme et de pour les revenus dans de nombreux domaines. réactivité dans nos équipes. C'est une clientèle très exigeante notamment en termes de délai. Voyez-vous d'autres avantages qu'apportent les multinationales à la région ? Quels conseils donneriez-vous aux entreprises qui Elles créent une dynamique aux niveaux culturel et économique cherchent à travailler avec des multinationales ? et permettent de développer les savoir-faire locaux. Il faut abVous n'avez pas le droit à l'erreur avec cette clientèle. Il faut être solument rester ouvert à cette dynamique ! Comme dit le mot très compétent et capable d'assumer un gros volume de travail. d'ordre chez IBC, we really appreciate… Propos recueillis par Laetitia Tierny L'investissement peut devenir très conséquent et le ROI peut

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Mensuel de la CVCI - Décembre 2012


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Actualité

Le Cloud Computing au défi Si le Cloud Computing ne constitue, certes, pas un concept nouveau, son essor n’en demeure pas moins spectaculaire et son utilisation en passe de devenir systématique. Les avantages liés au Cloud Computing en termes de flexibilité, d’interopérabilité, de mutualisation des coûts et d’évolutivité sont indéniables. Cela dit, des questions légitimes se posent notamment en termes de :

• qualité réelle des services offerts • perte de contrôle sur l’environnement dans lequel les données sont stockées et sécurisées • consommation excessive d’électricité et bilan carbone défavorable.Le Cloud Computing serait-il la panacée ? Une hérésie sécuritaire ? Un gouffre énergétique ? Il n’est pas toujours aisé de répondre à ces questions en regard de ses propres besoins et préoccupations. Des orateurs issus du datacenter BrainServe à Crissier, de l’EPFL et de l’entreprise spécialisée Iron Cloud SA aborderont ces thématiques lors d’un publi-séminaire, mercredi 30 janvier 2013, de 17 h 00 à 19 h 00, à la CVCI.

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1001 astuces sur la gestion des débiteurs On est toujours plus intelligent… après ! Les Suisses ont la réputation d'être de bons payeurs. Cependant, la morale de paiement se détériore dans notre pays. Chaque année, plus de 11’000 faillites sont prononcées. Rien que pour 2011, près de 2,7 millions de commandements de payer ont été délivrés. L'effet domino peut être dramatique ! En période conjoncturelle difficile, les entreprises doivent redoubler de vigilance. Suivre ses débiteurs devient plus que jamais vital. « Qui paie ses dettes s'enrichit » Cette sagesse populaire est certainement un excellent principe et toute société apprécie les clients qui tiennent leurs engagements. Toutefois, il ne suffit pas de faire confiance, voire de formaliser une relation commerciale. Encore faut-il que le client

avec qui vous êtes en contact soit parfaitement fiable. Si pour des gens d'honneur, une promesse est déjà une dette, les portes du paiement de certains débiteurs sont parfois difficiles à ouvrir. La conjoncture actuelle a tendance à plutôt dégrader le flux de trésorerie. Il est donc indispensable d'avoir une vision claire des garanties et des risques de paiements. Vous en apprendrez plus lors d'un publi-séminaire organisé par l’entreprise Debitors management, qui a plus de 15 ans d'expérience dans le management de crédit, mercredi 13 février 2013 de 17 h 00 à 19 h 00, à la CVCI.

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Nos publi-séminaires sont gratuits et suivis d’un apéritif permettant d’approfondir les discussions. Renseignements et inscriptions : zuzanna.bolle@cvci.ch

Offre SWISSFIRMS – 50 % de rabais sur l'achat d'adresses ! Vous désirez effectuer un mailing ciblé ? La base de données SWISSFIRMS, qui recense actuellement plus de 15'000 fiches d’entreprises, dont quelque 3'000 membres de la CVCI, saura répondre à vos attentes. Accessibles facilement sur Internet (www.swissfirms.ch), ces fiches offrent des informations précises sur les entreprises. Elles peuvent être sélectionnées sur la base de nombreux critères (région, langue, effectif, activités, exportation, sous-traitance, etc.) et fournies sur support électronique ou papier. Contactez notre secrétariat pour obtenir un devis sans engagement. Du 15 décembre 2012 au 31 janvier 2013, SWISSFIRMS offre à tous les membres de la CVCI un rabais de 50 % sur l’achat d’adresses commerciales. Vous trouverez ci-dessous des exemples de prix en fonction du nombre d’entreprises et du type de support.

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Renseignements et commandes : pauline.ribolzi@cvci.ch T. 021 613 35 35 www.swissfirms.ch

Type de support Etiquettes

Fichier informatique (Excel, Word)

Nombre d’entreprises

Prix HT (jusqu’au 1.1.2013)*

200

45.-

1’500

300.-

2’500

475.-

200

100.-

1’500

590.-

2’500

890.-

* Frais de recherche CHF 45.- non compris. Les tarifs s'entendent hors TVA. Pour rappel, conformément à l'Article 3, lettre o de la Loi fédérale contre la concurrence déloyale (LCD), l'utilisation des adresses e-mail du fichier SWISSFIRMS pour les envois de publicité de masse n'est pas autorisée ; le consentement préalable des destinataires est en effet nécessaire.

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