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ça s’anticipe
Prendre une retraite anticipée… ça s’anticipe !
Pour éviter les mauvaises surprises au moment de la pré-retraite, il est indispensable de se poser assez tôt les bonnes questions – et d’en discuter avec sa Caisse AVS. Les entreprises, notamment, ont un rôle à jouer en sensibilisant leurs collaborateurs.
TEXTE FANNY OBERSON FANNY.OBERSON@CVCI.CH PHOTO SHUTTERSTOCK
En Suisse, il est possible d’anticiper d’un ou deux ans le versement de la rente vieillesse, en sachant que l’âge ordinaire de la retraite est fixé à 65 ans pour les hommes et 64 pour les femmes. Si l’on anticipe d’une année, la rente est réduite de 6,8% sur cette période, contre 13,6% si l’on anticipe de deux ans. La rente initiale est recalculée une fois l’âge ordinaire de la retraite atteint ou lors d’un autre événement (conjoint arrivant à l’âge de la retraite ordinaire, divorce, etc.).
Cette diminution de rente n’est pas le seul aspect à considérer si l’on envisage une pré-retraite. Dans les faits, on néglige souvent plusieurs éléments essentiels mais malheureusement trop méconnus. Pascale Da Silva Borges, responsable du Service des rentes des Caisses sociales de la CVCI, le constate régulièrement au contact des affiliés.
Chaque entreprise peut participer à mieux informer, à l’interne, ses collaborateurs sur 6 points clés:
1 Il est obligatoire, pour chacun, de maintenir son affiliation à l’AVS à titre individuel en cas de retraite anticipée. Jusqu’à l’âge du terme, il faut en effet continuer à payer l’AVS; même chose pour notre conjoint. Ce coût doit bien sûr être pris en compte pour évaluer la réalité du pouvoir d’achat de chacun, ou du couple.
2 Dès l’âge de 58 ans, il n’est plus possible de changer de caisse AVS, chaque entreprise devrait donc penser à informer ses employés du nom de sa caisse. En effet, chacun doit alors rester affilié à la caisse de son dernier employeur; cela également pour le conjoint s’il ne travaille pas ou seulement à temps partiel. Trop souvent, les employés ne savent pas à quelle caisse AVS leur employeur est affilié.
3 Pour les propriétaires d’entreprise amenés à vendre leur société, comme pour les indépendants, il faut se renseigner très en amont afin d’évaluer les montants de cotisation qui seront dus rétroactivement. Ce calcul tient notamment compte de la fortune et de l’évaluation du temps de travail. Si ce dernier est estimé à moins de 50%, un calcul comparatif est effectué. Malheureusement, trop souvent, les gens ignorent qu’ils peuvent devoir d’importants montants rétroactivement. Interroger sa caisse avant d’entreprendre toute démarche impactant les conditions de sa future retraite est essentiel pour éviter les mauvaises surprises et maitriser ses calculs. Les fiduciaires sont en effet parfois insuffisamment informées pour alerter leurs clients.
4 Les personnes séparées sont considérées comme des personnes mariées, ce qui peut poser des problèmes. C’est le cas si la personne ayant le revenu principal diminue son taux d’activité, ou se retrouve à l’AI par exemple. Dans ce dernier cas, la personne valide doit soumettre son cas à la caisse pour examen pour une éventuelle affiliation.
5 En cas de divorce, chacun doit s’affilier individuellement pour cotiser, même s’il ne travaille pas; ce dont il faut informer les collaborateurs. Mal informés, ils se retrouvent trop souvent avec des années manquantes de cotisation au moment de prendre leur retraite. Les caisses AVS ne peuvent alors remonter que jusqu’à cinq ans, ce qui réduit l’échelle et impacte le calcul de la rente.
6 Demander à sa caisse des calculs prévisionnels en amont, et faire analyser sa situation personnelle (ou de couple), se révèle précieux pour prendre les bonnes décisions le moment venu. En effet, ce moment n’est pas toujours choisi mais peut dépendre, par exemple, d’un plan de licenciement. Dans ce type de cas, il faut souvent choisir très rapidement, par exemple pour le 2 e pilier, entre la rente et le retrait en capital.
Sur ce thème complexe, le site internet des Caisses sociales de la CVCI délivre des informations utiles aux employeurs, mais aussi aux employés. Plus tôt les uns et les autres s’intéressent aux options à envisager et à leur situation à venir - et interrogent directement leur Caisse AVS bien sûr! –, mieux ils seront à même de faire des choix pertinents, en évitant toute méprise malheureuse.
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