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mais virtuellement

Seedstars Summit a bien lieu, mais virtuellement!

La 7 e édition de ce sommet, qui promeut de jeunes entreprises provenant des pays émergents, se déroule cette année en ligne, épidémie de coronavirus oblige. Retour sur une manifestation originale avec Alisée de Tonnac, cheville ouvrière de l’événement.

TEXTE JEAN-FRANÇOIS KRÄHENBÜHL JEAN-FRANCOIS.KRAHENBUHL@CVCI.CH

La 7 e édition du Seedstars Summit devait avoir lieu au SwissTech Convention Center de l’EPFL au début de ce mois d’avril. Les mesures décrétées par le Conseil fédéral concernant la pandémie de coronavirus ont changé la donne. Mais pas question, pour les organisateurs, d’annuler la manifestation: ils ont vite opté pour une version virtuelle afin de garantir la sécurité de tous. Ainsi est né le Online Seedstars Summit 2020, qui se déroule actuellement. Chacun peut assister à l’événement en ligne. Pour cela, il a fallu s’inscrire sur le site de Seedstars. La liste des conférenciers était déjà définie, mais chacun a pu rejoindre n’importe quelle session, participer aux discussions et contribuer au déroulement général du sommet.

«Nous sommes bien évidemment déçus de ne pas pouvoir nous connecter en personne et de ne pas accueillir les participants avec une chaleureuse accolade au Sommet, explique Alisée de Tonnac, cofondatrice de Seedstars Group. Mais croyez-moi, avec notre équipe répartie aux quatre coins du globe, nous sommes les premiers convaincus que l’on peut vivre une expérience forte en émotions! Nous nous réjouissons de connecter et d’échanger. »

LES DÉBUTS D’UNE GRANDE AMBITION

«J’ai l’impression que sept ans, cela fait un bail. Et en même temps, nous n’en sommes qu’au début de cette ambition folle! » poursuit Alisée de Tonnac, qui garde l’enthousiasme des débuts. «Nous continuons de rechercher les activités qui vont réellement créer un marché et de l’emploi à long terme, et des solutions qui vont avoir un impact significatif sur les citoyens. Nous sommes là pour soutenir, former et, dans un second temps, investir dans de jeunes entreprises provenant de plus de 70 pays. » Le 3 avril, les prix sont décernés avec, à la clé, notamment, un prix de 500000 dollars d’investissements pour le grand gagnant.

Ce soutien financier bienvenu porte ses fruits, à l’exemple de la start-up Blended, grand vainqueur l’an dernier. Cette plate-forme scolaire argentine, qui vise à améliorer la communication entre les écoles et les familles, va lever plus de 1,6 million de dollars. «Ils poursuivent leur expansion à travers l’Amérique latine et préparent un deuxième round d’investissement», se réjouit Alisée de Tonnac. Il y a aussi Agrocenta, du Ghana, qui a remporté la compétition en 2018. Cette plateforme, qui met en relation les agriculteurs avec les acheteurs internationaux, monte en puissance en créant désormais des centres de stockage pour répondre à la demande. «Ils deviennent financiers et gestionnaires de la chaîne logistique», souligne la cofondatrice de Seedstars.

Ce qui frappe, dans cette aventure, c’est l’inventivité dont font preuve les jeunes entrepreneurs venus des quatre coins du monde, notamment au niveau de l’environnement. Sont-ils plus créatifs qu’en Occident? Pour la cheville ouvrière de l’événement, cette aptitude supérieure pour entreprendre peut s’expliquer par des écosystèmes moins matures: «Je ressens cette responsabilité environnementale et cette volonté de redéfinir une industrie. Mais je pense que c’est davantage une question générationnelle. Ils sont en train de résoudre des problématiques très concrètes qui constituent de vrais obstacles dans leur quotidien. »

INVESTISSEMENTS DOUBLÉS

L’an dernier, Seedstars a annoncé le lancement d’un fonds de capital-risque doté de 100 millions de dollars pour l’Afrique subsaharienne, en faveur des entreprises innovantes les plus prometteuses. Où en est-on et y en aura-t-il d’autres? «Ils sont toujours en phase de levée de fonds, révèle Alisée de Tonnac. Nous espérons pouvoir annoncer les investisseurs à la fin de ce semestre. C’est un processus de longue haleine, avec de grosses entreprises.» L’organisation va en outre doubler ses investissements et poursuivre ses programmes d’accélération à Abu Dhabi, au Bengladesh et en Birmanie.

Le Seedstars Summit se caractérise chaque année par une ambiance festive, marquée du sceau du partage. Il en va forcément différemment cette année, mais la recette de cette réussite demeure: «Je l’explique par notre équipe. C’est leur événement, ils sont en mission! Le sentiment d’énergie qui baigne durant le sommet est très important pour nous. Si celles et ceux qui participent à Seedstars peuvent dire qu’ils repartent avec plus, c’est réussi! Nous souhaitons avant tout donner une impulsion d’énergie positive. Que ce soit lors du sommet physique ou virtuellement.»

m www.seedstarsworld.com

Propos recueillis par Jean-François Krähenbühl le 28 février.

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