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Kim Phuc: «Le pardon mʼa permis de survivre
Lʼéchec nʼest pas une fatalité
CLAUDE GRANDJEAN, ANCIEN CHEF DʼENTREPRISE, A PUBLIÉ «LʼÉCHEC, PREMIER PAS VERS LA RÉUSSITE» (ÉD. FAREL). INTERVIEW.
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Interview: Sandrine Roulet
Quels sont les effets de lʼéchec sur une personne? Lʼéchec est une blessure quʼil convient de ne pas minimiser. Selon notre tempérament, il peut être vécu très différemment, mais cʼest une expérience que nous devrons apprendre à surmonter.
Je pense quʼéchouer est dʼabord une frustration. On imagine un projet, on sʼinvestit, on compte atteindre un résultat et au final, rien ne se passe comme prévu. Cʼest humiliant. Mais à ce stade, il nʼy a rien de dramatique. Pour certaines personnes qui se sont peut-être surinvesties, il y a le risque dʼune perte dʼestime de soi. Mais les échecs répétés peuvent être considérés comme un désastre existentiel et conduire certains à songer à mettre fin à leurs jours.
A contrario, lʼéchec peut-être une aubaine. Je peux lʼenvisager comme Henri Ford et me dire: «Lʼéchec est seulement lʼopportunité de recommencer dʼune façon plus intelligente.» Il faut le considérer comme une seconde chance. Cela devrait nous stimuler et nous motiver. Lʼéchec peut devenir utile et formateur si nous savons en tirer profit. Il nʼy a pas de fatalité à lʼéchec.
maux, lʼexpérience acquise mʼaura fait progresser et va fortement contribuer au résultat de ma prochaine entreprise. Mes attentes auront changé, ma perception de la situation se sera modifiée. Cʼest avec recul que je pourrai construire un nouveau projet et peut-être réussir.
Claude Grandjean, ancien PDG et auteur dʼun livre sur lʼéchec.
En quoi lʼéchec peut-il être un pas vers la réussite? Encore faudrait-il sʼentendre sur ce quʼest la réussite! Il nʼest pas nécessaire dʼéchouer pour réussir, même si, bien souvent, cʼest dans cet ordre que les choses se déroulent. Si jʼai appris à surmonter mes échecs, à reconnaître et à assumer ma responsabilité, à vaincre mes peurs et à mettre les bons mots sur les
Comment la foi en Dieu peutelle aider à rebondir après un échec? Rebondir fait partie dʼun processus de restauration et la foi en Dieu en est un élément-clé. Mais comme toujours en matière de foi, lʼespérance en un Dieu qui veille sur moi et qui veut le meilleur pour moi ne mʼexonère pas de ma participation en puisant dans mes ressources personnelles, ni de lʼaide que peut mʼapporter une main tendue. Dieu mʼaccompagne, Dieu me comprend, il ne mʼabandonne pas mais il ne fera pas la part dont il me sait capable. ▪
Famille et amis premiers refuges dans lʼépreuve
David Métreau
La famille et les amis restent les premières personnes que les Suisses sollicitent lorsquʼils font face à un échec ou rencontrent des diffi cultés dans leur vie personnelle. Cette proposition arrive largement en tête du sondage réalisé par lʼinstitut Link pour Quart dʼheure pour lʼessentiel avec 62%.
dʼéchec, avec sept personnes sur dix. «Les cantons ruraux, majoritairement catholiques, valorisent ces liens qui demeurent comme un héritage», analyse le sociologue Philippe Gonzalez. Pour lui, ces chiffres sʼexpliquent également par lʼimmigration, notamment originaire de pays latins et catholiques, très attachés aux valeurs familiales: le Portugal, lʼItalie, etc. Face aux diffi cultés, un sondé sur quatre déclare cher
Les évangéliques font dʼabord appel à Dieu En troisième et nettement derrière viennent Dieu et la communauté religieuse (4%) suivis des professionnels tels les psys (3%) comme refuges face aux diffi cultés. Les protestants évangéliques sont largement plus nombreux que la moyenne à sʼadresser à Dieu et/ou à une communauté religieuse pour obtenir de lʼaide. Ils sont un tiers à mettre cette proposition en premier, soit six fois plus que
A qui êtes-vous le plus susceptible de vous adresser pour obtenir de l’aide, du soutien lorsque vous échouez ou que vous rencontrez des difficultés? publicité
GRAPHIQUE ET CHIFFRES SERONT PUBLIÉS DANS LA VERSION DÉFINITIVE DU JOURNAL. CETTE VERSION DONNE UN APERÇU DE CETTE ÉDITION DU QUART D'HEURE POUR L'ESSENTIEL. MERCI DE VOTRE COMPRÉHENSION.
50%
25 %
5 %
A des professionnels Je règle mes problèmes tout seul A ma famille, mes amis A Dieu, à une communauté religieuse
Sondage © Link Institut / Alliance Presse réalisé sur un échantillon de 1031 personnes en janvier 2020 en Suisse romande et en Suisse alémanique.
Les femmes sont plus susceptibles que les hommes de sʼadresser à leurs familles et à leurs amis pour obtenir de lʼaide (66% contre 58%), de même que les plus de 30 ans (environ 64%) par rapport aux moins de 30 ans (57%).
La solidarité catholique Parmi les appartenances religieuses, les catholiques sont ceux qui déclarent le plus faire appel à leur cercle familial et amical en cas cher en priorité à régler ses problèmes lui-même. Les personnes ayant choisi cette proposition sont plus nombreuses parmi les hommes, cadres et dirigeants, citadins, avec des revenus élevés et non croyants. «Nous voyons là la valorisation de lʼautonomie», observe Philippe Gonzalez. «Nous sommes en train de sortir dʼune société où la solidarité familiale était portée par la religion.» la moyenne des chrétiens et plus de trois fois plus que les autres religions. Lʼensemble de ces chiffres montrent que ce qui est perçu comme institutionnel ne constitue pas la première source dʼaide pour les personnes qui endurent des problèmes. Les liens familiaux et amicaux restent prioritaires, mais lʼindividu et lʼautonomie se fait la part belle. ▪