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L’école idéale
L’école idéale Tu aimes aller à l’école? Quelle question!
Sommaire
C’est peut-être le moment de se demander pourquoi on va à l’école tous les jours. Quelles matières aimes-tu et pourquoi? Qu’est-ce qu’il faut pour être à l’aise à l’école? Quelle est pour toi l’école idéale? Quel est le prof idéal? Et si tu ne pouvais pas aller à l’école? Il est intéressant de découvrir d’autres systèmes scolaires et de les comparer. L’école, c’est sérieux, bien sûr, mais c’est aussi l’endroit où on s’amuse, n’est-ce pas?
Avant la lecture
1 L’école idéale 2 L’école en France 4 L’école en Martinique 6 Bernard Friot: «J’existe» 8 Reportage spécial: Fatou, bonne à tout faire 10 2 + 2 = 4, 4 + 4 = 8 Jacques Prévert: «Page d’écriture» 12 Bernard Friot: «Façon de parler»
Nicolas, Dorothée et Lionel parlent de leur école et de leurs profs. Nicolas et Dorothée ont le même âge que toi, Lionel est un peu plus âgé.
14 Violence à l’école 15 «L’entraide» 16 Pour bien posséder la langue française
Bonne lecture!
Nicolas
17 Titeuf: «Les mercredis nature» Schwierigkeitsgrad leicht
mittel
schwierig
Lehrmittel der Interkantonalen Lehrmittelzentrale
Projektleitung: Prof. Dr. Jakob Wüest, Universität Zürich Autor: Peter Klee, Speicher AR Mitarbeit: Suzanne Klee, Speicher AR Fachdidaktik: Prof. Dr. Otto Stern, Zollikerberg ZH Grafische Gestaltung: Markus Galizinski und Katharina Gassmann Illustrationen: Jürg Obrist Projektleiter Buchherstellung: Felix Reichlin © Lehrmittelverlag des Kantons Zürich 2. Ausgabe 2003, korrigiert (2001) Printed in Switzerland ISBN 3-906742-93-8 www.lehrmittelverlag.com
Lehrmittelverlag des Kantons Zürich
Kantonaler Lehrmittelverlag St. Gallen
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Discutez en groupe: 1. Quelles sont vos matières préférées? Pourquoi? 2. D’après vous, comment doit être le prof idéal? 3. L’école idéale, pour vous, qu’est-ce que c’est?
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Bildnachweis Seite 1: Peter Klee, Speicher Seite 4: Simson David, Septon Seite 5, l: Simson David, Septon; r: Grandadam Sylvain, Keystone-Color, Zürich Seite 10, o, r: Ullstein Bilderdienst, Berlin Seite 15: Robert Doisneau/Rapho, Paris Quellen Seite 4: «L’école en Martinique» Bonjour, Vol. 39, N°. 1, Septembre/Octobre 1995, ©Mar y Glasgow Magazines/Scholastic, London Seite 6: «Conjugaison» dans «Histoires Pressées», Zanzibar 21, pages 79–80, Bernard Friot, ©Edition Milan, Toulouse Seite 7: «Dictionnaire des mots tordus», folio cadet 1, Ed. Gallimard, Paris 1983 Seite 8/9: «Fatou, bonne à tout faire». ©Arbeitsgemeinschaft der Hilfswerke Swissaid/Fastenopfer/Brot für alle/Helvetas/ Caritas, Bern 1999 Seite 11: Jacques Prévert:«Paged’écriture»,aus: Jacques Prévert, Gedichte und Chansons, ©1962 bei Rowohlt Taschenbuchverlag GmbH, Reinbek Seite 12: «Façon de parler» dans «Nouvelles Histoires Pressées», Zanzibar 88, pages 39, 40, 41, Bernard Friot, C ollection Milan Poche Junior, ©Edition Milan, Toulouse Seite 17: Titeuf 6: «Tchô, monde cruel», page 15 , © Edition Glénat, Issy-les-Moulineaux
Mes matières préférées sont le latin et les maths. Pourquoi? Les maths parce que je suis fort en calcul et que j’aime bien trouver les solutions d’un problème, la géométrie parce que j’aime dessiner. Le latin me plaît beaucoup parce que je m’intéresse à l’origine des mots et des langues modernes. Ce qui me plaît moins, c’est la géographie. Je pense que le prof idéal ne devrait pas donner trop de devoirs, mais beaucoup travailler avec les élèves en classe. L’école idéale pour moi, c’est une école avec un emploi du temps moins régulier: pas toujours les mêmes matières le matin et l’après-midi. Un horaire différent en été et en hiver: ce n’est pas agréable de se lever le matin quand il fait encore nuit.
Dorothée
Lionel Mon école, c’est tout autre chose que l’enfer. C’est vrai, j’ai beaucoup de travail, mais je suis quand même contente.
Mes matières référées? Je les aime toutes, sauf p l’histoire. Mais ce que j’aime le plus, c’est le dessin: j’aime m’exprimer par le dessin. La plupart du temps, les leçons sont assez intéressantes: c’est pourquoi j’apprends beaucoup, seulement en écoutant; comme ça, je ne dois plus rien apprendre à la maison. Bien sûr, il y a des matières, où, même si j’ai écouté en classe, je dois quand même travailler pour avoir une bonne note.
J’aime surtout les langues et l’histoire. Par contre, les maths m’intéressent moins. Mes profs sont très différents les uns des autres, on ne peut pas les mettre tous dans le même paquet. Certains sont très bien, mais d’autres beaucoup moins: sans caractère, sans autorité, ils enseignent selon des méthodes banales. Mais j’ai aussi d’excellents profs que j’apprécie énormément: beaucoup
Autour du texte
Ce qui me plaît le moins, c’est justement l’histoire. Pendant ces leçons, je n’arrive pas à me concentrer parce que c’est ennuyeux. Peut-être que ça sonne un peu faux, mais je crois que l’école idéale est celle que je fréquente. Beaucoup de profs sont super sympas, l’école est près de chez moi, j’y apprends des choses intéressantes, j’ai aussi plein de copains et de copines: j’aime aller à l’école.
’autorité naturelle, de discipline; d ouverture avec les élèves; cours très intéressants et même passionnants; méthode qui «avance», qui ne traîne pas et qui nous permet d’y prendre vraiment goût; sans oublier un sens de l’humour qui apparaît aux bons moments.
Fais une liste dans ton journal: Nicolas, Dorothée et Lionel, qu’est-ce qui leur plaît dans leur école? Pourquoi? Quelle est leur école idéale? Nicolas
Dorothée
Lionel
...
...
le prof idéal
les maths: calculer... le latin: l’origine des mots ...
...
autorité naturelle...
l’école idéale
...
profs sympas, ... beaucoup de copains/ copines...
les matières préférées
Activités
Travaillez en groupes 1. Discutez: Pour vous, quelle est l’école idéale? Quel est le prof idéal? 2. Notez vos idées sur un grand panneau. 3. Présentez vos idées en classe.
Mots
l’emploi du temps (m.) l’enfer (m.) en écoutant apprécier l’ouverture (f.) avancer
der Stundenplan die Hölle durch Zuhören schätzen die Offenheit vorwärts kommen
L’école en France
L’école maternelle
Avant la lecture D’après le système scolaire français, tu es maintenant au collège, en cinquième. Pour comprendre les élèves français qui parlent de l’école, il faut connaître leur système scolaire. Regarde le dessin: il te montre le chemin, de l’école maternelle jusqu’à l’université; lis les textes correspondants.
Les enfants vont à l’école maternelle de 3 à 6 ans (souvent à partir de 2 ans). Ils commencent le matin à 8h30 ou 9h et ils rentrent à la maison à 17 h. C’est très long, mais les enfants dorment un peu l’après-midi. En maternelle, les petits font du dessin, de la peinture, des jeux pour apprendre à écrire et à compter. Et, ce qui est très important, ils apprennent à vivre ensemble. L’école élémentaire
A l’âge de 6 ans, les enfants vont à l’école élémentaire pour cinq ans. Ils apprennent à s’exprimer, à communiquer: parler, lire, écrire. En mathématiques, ils apprennent à raisonner et à calculer. L’étude de l’histoire et de la géographie commence. Le collège
Ensuite, à l’âge de 11 ou 12 ans, les enfants entrent au collège. Le collège dure quatre ans: la première année, ils sont en sixième; et ensuite, en cinquième, en quatrième et en troisième. A la fin de la troisième, les élèves passent un examen, le brevet. Au collège, les matières sont plus nombreuses: le français, les mathématiques, les langues vivantes étrangères (la majorité des élèves choisit l’anglais), l’histoire et la géographie, les sciences, la technologie, les arts plastiques, l’éducation musicale, l’éducation physique et sportive. L’orientation en troisième est très importante: quand les élèves sortent du collège, ils sont orientés vers une classe de seconde générale ou technologique, ou vers une préparation à un diplôme professionnel.
Le lycée
Après le collège, la plupart des élèves continuent leurs études au lycée pendant trois ans (seconde, première et terminale). Le lycée prépare à un choix de diplômes: un baccalauréat (le bac) général ou un baccalauréat technologique. Après le lycée, il y a le choix entre la Fac (Faculté = Université) et les Grandes Ecoles qui demandent un concours d’entrée. Il existe aussi des alternatives au baccalauréat et à l’université. Après le collège, les élèves peuvent apprendre un métier et passer un BEP (Brevet d’Etudes Professionnelles). L’apprentissage dure deux ans. Après le BEP, ils peuvent chercher un travail ou retourner au lycée et passer un baccalauréat professionnel.
Activités
En groupe: Comparez le système scolaire français avec le système de votre canton: quelles sont les plus grandes différences?
Mots
raisonner le baccalauréat l’apprentissage (m.)
überlegen, vernünftig denken la maturité die Lehre
L’école en Martinique
Autour du texte Sais-tu que les Martiniquais sont de nationalité française et que les élèves suivent le même programme scolaire que leurs camarades en France? Lis la lettre d’Adeline.
Une lettre de Fort-de-France
Salut Je m’appelle Adeline, j’ai quatorze ans et j’habite à Fort-de-France, la capitale de la Martinique. La Martinique est un département français qui se trouve dans l’Océan Atlantique, à sept mille kilomètres de la France. C’est une très belle île. Les Martiniquais ont la nationalité française. Il y a 400’000 habitants en Martinique. Je fréquente le collège Trianon. Je suis en troisième. Notre collège est assez grand. Cinq cents élèves entre onze et quinze ans et quarante professeurs y travaillent. Notre collège est mixte: il y a des garçons et des filles. A l’école, nous avons exactement les mêmes programmes scolaires et les mêmes examens qu’en France. Après le collège, je vais au lycée pendant trois ans. En été, nous avons trois mois de vacances. C’est super, non? Au collège, les élèves sont libres le mercredi après-midi, pour les activités sportives. J’adore le sport, en particulier le handball. Au collège, nous avons une bonne équipe de handball. J’aime beaucoup l’anglais et l’histoire. Savezvous que Joséphine, la femme de Napoléon, est née en Martinique? La Martinique me plaît beaucoup. Mais après le baccalauréat, je voudrais aller à l’université en France. Je suis française mais je ne suis jamais allée en France. Bien sûr, nous pouvons voir des films français à la télé, écouter de la musique française, lire des magazines et des journaux français, mais j’aimerais vivre quelques mois en France. De nombreux touristes visitent mon pays. Ils choisissent toujours la meilleure saison, de décembre à mars. Au revoir et un grand bonjour de «l’île aux fleurs»! Adeline
Autour du texte 1. Dans quel paragraphe, est-ce qu’Adeline... – parle de son école et de ses professeurs? – nous présente la Martinique? – parle de ses activités sportives? – parle de la Martinique comme pays touristique? – nous dit ce qu’elle voudrait faire après le bac? – parle de ses matières préférées? 2. Ecris dans ton «journal»: a) Adeline aimerait aller à l’université en France. Il y a peu de Martiniquais qui ont la chance d’y aller. Pourquoi? b) Qu’est-ce que tu préfères: trois mois de vacances en été comme Adeline ou 12 semaines en petits blocs comme chez nous? Pourquoi?
Activités
Ecris une lettre à Adeline. Prends la lettre d’Adeline comme modèle. Voilà quelques idées: – Je m’appelle... – J’habite à... en... – Je fréquente... – Notre école... – J’aime... / Je n’aime pas... – Les élèves... – Après l’école secondaire, j’aimerais... – De nombreux touristes visitent la Suisse. Ils... etc.
L’île de la Martinique
L’île de la Martinique est une île des Petites Antilles: 1100km 2; chef-lieu: Fort-de-France. Le climat est tropical. Beaucoup de gens travaillent dans le domaine de l’agriculture. Voici les richesses du pays: de la canne à sucre, du rhum, des bananes, des ananas. Française depuis 1635, la Martinique forme un département français d’outre-mer (D.O.M.) depuis 1946. Les D.O.M. font partie de la République française et ont le même statut que les autres départements. La langue officielle est le français. Les Martiniquais utilisent le français dans les situations officielles comme par exemple à l’école. Mais quand ils parlent à leurs parents, enfants ou amis, ils utilisent le créole. Le créole, c’est la langue maternelle des descendants des esclaves. Voici quatre phrases en créole. Devine le sens de ces phrases: 1. Ès ou ka alé lékòl? 2. Wi, man ka alé lékòl. 3. Pyè dwèt travay. 4. I ka travay toujou.
Solution
4. Il travaille toujours. 3. Pierre doit travailler. 2. Oui, je vais à l’école. 1. Vas-tu à l’école?
J’existe Avant la lecture
Autour du texte
Est-ce que tu connais cette situation? Ton maître ou ta maîtresse pose une question difficile. Tu connaîs la réponse. Tu lèves le doigt, tu tends la main... mais, une fois de plus, tes camarades ont plus de chance que toi! Est-ce que tu penses parfois que tes profs préfèrent les autres? Comment réagis-tu?
1. Benoît s’énerve de plus en plus! Cherche dans le texte tout ce qu’il fait. Il lève le doigt.
...
2. Et le maître, qu’est-ce qu’il fait? Mets les phrases dans l’ordre: T Il dépose les cahiers. I Il fouille dans l’armoire. E Il écrit des noms à l’encre rouge. X Il cherche un cahier dans le tiroir. E Il répond à Cécile. S Il prend une pile de cahiers. R Il soupire. 3. Pour toi, est-ce que cette histoire est amusante, absurde, ironique, idiote ou bien réelle? Explique pourquoi?
Conjugaison
Le maître a écrit au tableau: Exercice: conjuguer au présent de l’indicatif le verbe «exister». Benoît lève le doigt. Timidement. Le maître ne voit rien. Il répond à Cécile qui demande un cahier.
Benoît tend la main, bien haut. Le maître cherche un cahier dans le tiroir de son bureau.
Réflexion
Besprecht die Geschichte in der Klasse oder in Gruppen: 1. Der Lehrer tut, als ob er Benoît nicht bemerken würde. Warum wohl? 2. Benoît wird immer ungeduldiger. Warum antwortet er nicht, als ihn der Lehrer aufruft? 3. Am Schluss überlegt Benoît einen Augenblick und schreibt dann ins Heft: «J’existe.» Was bedeutet dieser Satz für ihn?
Benoît tend les deux mains et claque des doigts. Le maître se lève pour fouiller dans l’armoire. «Il m’a vu, se dit Benoît, je suis sûr qu’il m’a vu.» Le maître prend une pile de cahiers dans l’armoire. Benoît se lève et sautille sur place en appelant: «M’sieur, m’sieur!» Le maître dépose les cahiers sur son bureau et demande à Sophie d’apporter les protège-cahiers. Evidemment, c’est sa préférée! Benoît monte sur la table et agite les bras en gémissant. On dirait un bateau qui tangue, un jour de grand vent. Le maître écrit des noms à l’encre rouge sur les cahiers. Sans lever les yeux, il dit: «Oui, Benoît, qu’est-ce qu’il y a?» Benoît ne répond pas. Le maître soupire. Il regarde Benoît et dit: «C’est bon, Benoît, je t’ai vu, tu peux te rasseoir.» Benoît s’assied et prend son stylo. Il regarde le tableau, réfléchit un instant et puis écrit: Conjugaison – J’existe – ...
La conjugaison du Prince de Motordu
Comment faire quand les élèves ont des problèmes avec la conjugaison? Le prince de Motordu («Atelier d’écriture») a une bonne idée: il fait des tableaux rigolos avec des verbes:
Le verbe rouler je roule, tu roules, il roule, nous roulons, vous roulez, ils n’ont plus d’essence.
Le verbe pleuvoir je plic, tu ploc, il pleut, nous pleurons, vous rentrez, ils sèchent.
Le verbe sonner je sonne, tu sonnes, il sonne, nous sonnons, vous êtes sourds? ils ne sont pas là!
Mots
le protège-cahier en gémissant tanguer
die Schutzhülle stöhnend schwanken
Fatou, bonne à tout faire Mon village
Reportage spécial Avant la lecture Aujourd’hui, 250 à 300 millions d’enfants doivent travailler pour aider leur famille ou pour survivre seuls. Ils travaillent comme ouvriers agricoles, comme vendeurs ou comme domestiques. Ils ont moins de 15 ans et vivent en Asie, en Afrique et en Amérique latine. Il y en a aussi de plus en plus en Amérique du Nord et en Europe. On les rencontre partout dans le monde.
1. Aujourd’hui, je pars...
Les parents de Fatou sont paysans au Sénégal. Ils travaillent dur, mais ils n’arrivent pas à nourrir «tout le monde». Alors ils placent leur fille dans une famille en ville qui promet de s’occuper d’elle et de l’envoyer à l’école. Comme Fatou, beaucoup d’enfants quittent leur famille et leur village. Pourquoi? • Les familles paysannes sont pauvres. Les parents pensent que leurs enfants vont avoir une vie plus facile en ville. • Un enfant doit souvent partir travailler en ville après la mort de la mère ou du père. Plus personne au village ne peut s’occuper de lui. • L’école coûte cher: il faut acheter des cahiers, des crayons et des vêtements. Les parents pensent que c’est mieux pour les enfants d’apprendre à travailler très tôt.
Mets-toi à la place de Fatou: Tu ne peux pas aller à l’école et tu dois travailler. Tu es domestique dans une famille en ville. Tu es «bonne à tout faire».
3. Maintenant, je vais à l’école
Dans son école, Fatou apprend à lire, à écrire, à connaître ses droits et à bien s’occuper des petits enfants. Elle fait de la couture et de la cuisine. Elle joue dans une pièce de théâtre qui raconte la vie dure d’un enfant domestique. Pour la première fois depuis son arrivée en ville, Fatou rencontre des enfants de son âge, touche un vrai salaire et commence à croire à un meilleur avenir. «Chaque enfant a droit à une éducation.» Mais en réalité, beaucoup d’enfants ne peuvent toujours pas aller à l’école.
J’ai dormi dans la rue, j’avais très peur. Le matin, une femme m’a accompagnée dans un foyer d’accueil pour enfants en détresse. Maintenant je travaille dans une nouvelle famille et je vais à l’école le mardi et jeudi soir.
Je fais la lessive.
Je repasse. 2. Alors, je me suis sauvée
En ville, Fatou travaille comme enfant domestique. Elle se lève à 5 heures du matin. Elle fait la lessive, le ménage, les courses, prépare les repas et s’occupe des enfants; quand tout le monde est couché, elle fait la vaisselle et nettoie la cuisine. Elle dort par terre. Les patrons n’envoient pas Fatou à l’école. Elle doit travailler tous les jours de la semaine et n’a jamais de vacances. Aujourd’hui je pars, c’est dur de tout quitter.
Des milliers d’enfants dans le monde, surtout des filles, travaillent comme domestiques. Elles vivent comme Fatou. Elles sont mal payées, ou reçoivent à la place du salaire les restes des repas et de vieux vêtements. Pour un travail pas assez vite fait, un verre cassé, un morceau de pain volé, les patrons les maltraitent et ne leur donnent pas à manger.
Je fais les courses.
Je nettoie la cuisine.
Un jour, la patronne m’a maltraitée...
1. Relis bien le texte et regarde les dessins. Mets-toi à la place de Fatou et raconte son histoire. Ecris d’abord les mots-clés dans le «journal»: – Ta famille au village et ton départ – Ton travail en ville et pourquoi tu t’es sauvée – Ce que tu fais maintenant, etc. 2. Racontez votre histoire en groupe.
... alors je me suis sauvée!
Activités
Réflexion
«Chaque enfant a droit à une é ducation.» «Jedes Kind hat ein Recht auf Bildung.» (Kinderrechtskonvention der Vereinten Nationen, Artikel 28)
Mots
l’ouvrier agricole (m.) le/la domestique s’occuper de qn. maltraiter un foyer d’accueil pour enfants en détresse l’avenir (m.)
Mache dir dazu einige Überlegungen in das «Lernjournal»: 1. Warum ist für Fatou die Schule wichtig? 2. Gehst du gern in die Schule? Wie wichtig ist die Schule für dein Leben? 3. Fatou ist froh, in die Schule gehen zu «dürfen». Woher kommt es, dass bei uns der Schulbesuch meist als ein «Müssen» betrachtet wird?
der Landarbeiter der/die Hausangestellte jemanden betreuen, sich mit jemandem beschäftigen misshandeln Heim für verwahrloste Kinder die Zukunft
2 + 2 = 4, 4 + 4 = 8 Avant la lecture A l’école, il faut toujours se concentrer. Il est dur de faire attention pendant toute une leçon! Souvent on pense à autre chose: les pensées s’envolent. A quoi penses-tu quand tes pensées vagabondent?
Page d’écriture Deux et deux quatre quatre et quatre huit huit et huit font seize... Répétez! dit le maître Deux et deux quatre quatre et quatre huit Jacques Prévert huit et huit font seize. Mais voilà l’oiseau-lyre qui passe dans le ciel l’enfant le voit l’enfant l’entend l’enfant l’appelle: Sauve-moi joue avec moi oiseau! Alors l’oiseau descend et joue avec l’enfant Deux et deux quatre... Répétez! dit le maître et l’enfant joue l’oiseau joue avec lui... Quatre et quatre huit huit et huit font seize et seize et seize qu’est-ce qu’ils font? Ils ne font rien seize et seize et surtout pas trente-deux de toute façon et ils s’en vont. Et l’enfant a caché l’oiseau dans son pupitre et tous les enfants entendent sa chanson et tous les enfants entendent la musique et huit et huit à leur tour s’en vont et quatre et quatre et deux et deux à leur tour fichent le camp et un et un ne font ni une ni deux un à un s’en vont également. Et l’oiseau-lyre joue et l’enfant chante et le professeur crie: Quand vous aurez fini de faire le pitre! Mais tous les autres enfants écoutent la musique et les murs de la classe s’écroulent tranquillement. Et les vitres redeviennent sable l’encre redevient eau les pupitres redeviennent arbres la craie redevient falaise le porte-plume redevient oiseau.
Autour du texte Travaillez à deux 1. Relisez le poème: Quelle est la part de réalité: la leçon de mathématiques? Quelle est la part de fantaisie: le monde de l’oiseau-lyre? 2. Préparez-vous à bien lire le poème. Mais attention: on doit sentir une différence entre le monde de la réalité et le monde de la fantaisie.
Activités
Mon oiseau-lyre
Ecris un petit texte dans ton «journal»: à quoi penses-tu quand tes pensées s’envolent? Corrige bien ton texte et mets-le au net: as-tu déjà écrit avec un porte-plume?
Mots
l'oiseau-lyre (m.) le pupitre faire le pitre = faire le clown redevenir
der Zaubervogel die Schulbank wieder werden
Façon de parler Avant la lecture Il y a différentes façons de parler! Luc s’est coupé le pouce. Il saigne très fort. Il appelle au secours, il faut l’aider, tout de suite!
Luc appelle son copain:
Luc appelle son papa qui est professeur de français:
Jouez le jeu Jouez les deux scènes, d’abord en allemand, après en français. N’oubliez pas la mimique. Changez le son de votre voix.
Papa, il est prof de français... Papa, il est prof de français... Oh, pardon: mon père enseiextrêmement reconnaissant de bien vouloir gne la langue et la littérature françaises. C’est pas marm’accorder sans délai les soins nécessaires. rant tous les jours! Je veux dire: parfois, la profession – Ah, voilà qui est mieux, a commenté papa, satisfait. de mon père est pour moi cause de certains désagréments. Examinons d’un peu plus près cette égratignure. L’autre jour, par exemple. En sciant du bois, je me suis Il a baissé son livre et m’a aperçu, grimaçant de douleur coupé le pouce. Profond! J’ai couru trouver papa qui et serrant mon pouce sanguinolent. lisait dans le salon. – Mais t’es cinglé, ou quoi? a-t-il hurlé, furieux. Veux-tu – Papa, papa! Va vite chercher un pansement, je pisse f... le camp, tu pisses le sang! Tu as dégueulassé la le sang! ai-je hurlé en tendant mon doigt blessé. moquette! File à la salle de bain et dém ...-toi! Je ne – Je te prie de bien vouloir t’exprimer correctement, veux pas voir cette boucherie! a répondu mon père sans même lever le nez de son livre. J’ai failli répondre: «Très cher papa, votre façon de parler – Très cher père, ai-je corrigé, je me suis entaillé le pouce m’est complètement étrangère. Je vous saurais donc gré et le sang s’écoule abondamment de la plaie. de bien vouloir vous exprimer en français.» Mais j’ai préféré ne rien dire. – Voilà un exposé des faits clair et précis, a déclaré papa. De toute façon, j’avais parfaitement compris. Je suis doué – Mais grouille-toi, ça fait vachement mal! ai-je lâché, pour les langues, moi. n’y tenant plus. – Luc, je ne comprends pas ce langage, a répliqué papa, insensible. – La douleur est intolérable, ai-je traduit, je te serais donc
Autour du texte 1. I l y a différentes façons de parler. Cherche les phrases qui vont ensemble.
C’est pas marrant. Grouille-toi! Ça fait très mal. Viens tout de suite m’aider. File dans la salle de bain.
A B C D E
1 2 3 4 5
?
Va dans la salle de bain. Accorde-moi sans délai les soins nécessaires. Fais vite! Dépêche-toi! Ce n’est pas amusant. La douleur est intolérable.
2. A la fin de l’histoire, le père parle de la même façon que son fils. Il oublie qu’il est professeur de français. Pourquoi?
Réflexion Quelles sont tes façons de parler? Lis d’abord le texte dans les «Activités» et fais une liste dans ton «journal».
Luc a différentes façons de parler: iI parle autrement avec ses camarades, ses parents, ses grands-parents, avec sa copine et son meilleur ami, avec la vendeuse dans un magasin et avec le directeur de l’école.
Activités
1. W arum sollen wir nicht stolz sein? Wir können uns auf verschiedenen Sprachebenen bewegen; auch wir sprechen schon viele «Sprachen»!
Gesprächspartner
Situation
Welche Sprachen sprichst du? Überlege, welche Sprachebene du dabei verwendest. Du kannst nach folgendem Muster in deinem «Journal» die Ergebnisse in Kolonnen eintragen.
Sprache
Sprachebene
Mutter, Vater Alltag, Familie Onkel, Tante Ferien in Italien
*Italienisch, Berntüütsch Italienisch
Familiensprachen
Lehrer, Lehrerin Deutschlektion, Französischlektion Kameradinnen, Kameraden In der Freizeit, Jugendklub Sportkollegen Fussballklub
Hochdeutsch *Französisch/Hochdeutsch Züritüütsch
Schulsprachen
Züritüütsch mit englischen Ausdrücken
*Fussballersprache
2. S etze dich mit einem Kollegen oder einer Kollegin zusammen. Tauscht eure Ergebnisse aus. Macht bei denjenigen Sprachen und Sprachformen, die ihr am liebsten gebraucht, ein Sternchen.
*Jugendsprache
Mots
pop. (populaire) le désagrément prier Grouille-toi (pop.)! T’es cinglé (pop.)! Veux-tu f... (foutre) le camp! (pop.) dégueulasser (pop.) la moquette Dém... (démerde)-toi! (pop.)/ débrouille-toi! je vous saurais gré
Allgemeinsprache
umgangssprachlich die Unannehmlichkeit bitten Fais vite! Tu es fou! Willst du verschwinden! verschmutzen der Spannteppich Schau, wie du selber zurechtkommst! ich wäre Ihnen dankbar
Violence à l’école Avant la lecture Attention, école! Bagarres, menaces, rackets – la violence à l’école! Schlägereien, Drohungen, Erpressungen – Gewalt in der Schule! 1. Est-ce que tu dois aussi faire attention sur le chemin de l’école? Pourquoi? 2. Est-ce que tu as peur parfois? Pourquoi? 3. Est-ce qu’il y a souvent des bagarres dans votre école? Et des menaces, et des rackets? Bagarres …
Un élève raconte
«C’est vrai que des fois à l’école, il faut faire attention ... mais bon j’y vais, même si j’ai peur des plus grands. L ’année dernière, j’ai un copain qui a fini à l’hôpital ... il a pris un poing dans la figure tellement fort qu’il a eu la mâchoire cassée et même une dent qui a giclé.» … menaces, rackets
a
b
c
d
Un élève de la 5e à La Chaux-de-Fonds dessine ce qui lui est arrivé après l’école. Devine ce qu’il veut dire: a b c d
Ah Ah Ah! Salut petit! Donne-moi ton fric, sinon je te tape! Trop tard! Ah Ah! Méchant!
Activités
Bagarres, menaces, rackets! 1. Dessine toi-même ce qui t’est arrivé avant ou après l’école. Dessine ce que tu as vu pendant la récré (récréation). 2. Ecris dans des bulles! Inscris dans le dessin les mots qui vont t’aider à donner des explications à tes camarades. 3. Faites des groupes et expliquez vos dessins. 4. Regardez la vidéo.
Mots
la mâchoire gicler le fric (pop.) = l’argent la récré(ation) la bulle
der Kiefer herausspritzen hier: herausfliegen die grosse Pause die Sprechblase
«L’entraide»
Tu souffles aussi à ton voisin quand il sèche? Bien sûr, c’est une façon de parler! Cela veut dire:
tu donnes aussi la réponse à ton voisin quand il ne la sait pas?
A vos stylos! Travaillez à deux ou seul(e): Inventez une histoire qui va bien avec la photo. N’oubliez pas de retravailler les textes, comme vous l’avez fait dans «l’atelier d’écriture». Mettez votre histoire au net et préparez-vous pour bien la lire en classe.
Jouez le jeu!
Activités
Regarde la photo. Prends ton «journal». Note tout ce qui te vient à l’idée: – Qui sont les deux garçons? – Est-ce qu’ils aiment aller à l’école? – Est-ce que ce sont de bons camarades? – Et le maître, est-ce qu’il est sévère? – Qu’est-ce qu’il veut savoir? – etc. Qu’est-ce qu’on peut faire avec toutes ces idées? On peut par exemple... 1. écrire une histoire et la lire en classe, 2. écrire un dialogue et jouer une petite scène.
Travaillez en groupe de trois: Mettez-vous à la place des deux élèves. Pensez aussi au professeur qui pose des questions. Ecrivez un dialogue! Jouez le dialogue, mais ne l’apprenez pas par cœur!
Mots
l’entraide (f.) sévère apprendre par cœur
die gegenseitige Hilfe streng auswendig lernen
Pour bien posséder la langue française
Ma maîtresse a dit: il faut bien posséder la langue française.
Bien sûr, c’est une façon de parler! Ma maîtresse a dit: il faut bien savoir le français. Pour bien posséder la langue française, il est important de travailler son vocabulaire personnel.
Vocabulaire thématique
Façon de parler
Ton vocabulaire autour de l’école est très riche. Fais un réseau de mots dans ton journal:
Qu’est-ce qu’il faut faire pour bien posséder la langue française? Lis les conseils et compare avec les dessins. Essaie de trouver ce que ça veut dire: Le prof de géo m’a dit: je veux te voir plus souvent plonger dans ton livre de géographie.
Ma maîtresse m’a dit: tu as trop souvent la tête dans les nuages.
Le prof d’anglais m’a dit: tu dois absolument repasser tes leçons.
Mots
la langue die Sprache, die Zunge le réseau de mots das Wort-Netz repasser une leçon = relire une leçon
Façon de parler pô = pas ‘faut = il faut
ouais = oui ben = eh bien (also)
Mots
la fouine der Marder l’éboueur (m.) der Strassenkehrer ça vaut largement das ist bei weitem so viel wert wie j’avais parié ich hatte gewettet
ISBN 3-906742-93-8