Echange international : Dossier de travaux

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ÉCHANGE INTERNATIONAL DOSSIER DE TRAVAUX

Damien Elias 2013-2014



ÉCHANGE INTERNATIONAL DOSSIER DE TRAVAUX



SOMMAIRE Contexte des études d’Architecture et d’Urbanisme au Brésil Liste des disciplines Emplois du temps

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RE-DÉCOUVERTE DE L’AMÉRIQUE Entre Histoire et Historiographie Histoire moderne du Brésil Voyages didactiques, réflexion sur l’histoire et la politique de la ville Brasilia : 50 ans en 5 ans A propos de la lecture de l’ouvrage « contre l’architecture » de Franco La Cecla

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CONCEPTION PARAMÉTRIQUE Initiation et programmation cybernétique Prise en main : « le canard » Rhino + grasshopper : « abrigo minimo » Architecture du transport, système Constructif et langage paramétrique Ré-appropriation du concave-convexe

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MON VOYAGE EN « CINEMA »

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Bibliographie

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Contexte des études D’architecture et d’urbanisme au brésil

En France comme au Brésil, l’enseignement de l’Architecture se base sur une culture et une science de la construction, une histoire de l’Architecture et de l’Urbanisme propres aux pays. Le climat, la géographie, l’économie et la sociologie de chacun imposent à l’enseignement de l’Architecture des principes qui permettent aux futurs architectes de savoir projeter dans leur pays. Lors d’un échange international, ces éléments singuliers auxquels nous ne sommes pas confrontés auparavant sont nécessaires pour réussir à travailler efficacement dans ce nouveau contexte d’apprentissage. Le système universitaire français a permis la séparation des cursus d’Architecture et d’Urbanisme mais au Brésil, ces deux enseignements sont réunis. Ainsi, lors de mon échange international, je n’ai pas étudié dans une « école d’Architecture » mais dans un « Institut d’Architecture et d’Urbanisme », intégré à la vie universitaire de la ville de Sao Carlos au sein d’un grand campus dépendant de l’Université de Sao Paulo. J’ai été surpris de voir que l’équipe pédagogique de cet établissement assumait elle même les responsabilités administratives et la direction. Ainsi, le directeur et vice directeur de l’IAU sont régulièrement nommés parmi les professeurs titulaires et les décisions pédagogiques sont une responsabilité partagée entre les enseignants toujours attentifs aux attentes des étudiants. Les cinq premières années du cursus sont désignées sous le terme « graduaçao » et accueillent pour chaque promotion une quarantaine d’étudiants. Ils ont, après leur diplôme, la possibilité d’effectuer un cursus nommé « pos-graduaçao ». De nombreux groupes de recherche sont ouverts aux étudiants dès la première année et leur permettent, de manière facultative, de découvrir et d’approfondir des connaissances spécifiques comme l’utilisation du matériau « Terre », la recherche en architecture paramétrique ou encore la construction d’habitat solidaires.

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La structure administrative de cet établissement est une opportunité pour les enseignants comme pour les étudiants de profiter d’un enseignement de grande qualité et d’une grande diversité dans la pratique de l’architecture.


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Liste des disciplines

Premier semestre: Informatique pour l’architecture II Projet IV Langage de l’architecture et de la ville Paysagisme I Voyage Didactique Rio de Janeiro

Second semestre : Architecture et Urbanisme, Étique et Société Histoire de l’Architecture et de l’Urbanisme au Brésil Projet III-A Voyage Didactique Brasilia Voyage Didactique au Minas Gerais

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Emplois du temps

Informatique pour l’Architecture II : Projet IV Langage de l’architecture et de la ville : Paysagisme I

Lundi Mardi Jeudi Vendredi

Voyage Didactique Rio de Janeiro : du 30/09/2013

08:10 - 12:10 09:20 - 16:30 14:00 - 16:30 14:00 - 16:30

au 05/10/2013

Architecture et Urbanisme, Etique et Société : Lundi 14:00 - 16:30 Histoire de l’Architecture et de l’Urbanisme au Brésil : Mardi 09:00 - 12:00 Mercredi 09:00 - 12:00 Projet III : Jeudi 09:00 - 16:30 Voyage Didactique Brasilia : Voyage Didactique Minas Gerais

du 05/11/2013 du 25/05/2014

au 09/11/2013 au 31/05/2014

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RE-DÉCOUVERTE DE L’AMÉRIQUE

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Planisphère de Cantino, 1502


« Début du XVe siècle... ...en fait, la Terre est ronde ».

Partis du vieux continent, les explorateurs espagnols, portugais, anglais et français sillonnent les océans afin d’explorer ce qui reste du monde. Car si la Terre est une immense sphère, elle permet d’autres passages pour l’Inde que celui de Constantinople, bloqué par les Ottomans depuis 1453. Ainsi poussés par la nécessité de fournir les riches royaumes d’occident en produits jusqu’alors acheminés par la route de la soie, les grands armateurs européens vont envoyer des émissaires par delà les océans. Vers le sud, contournant le grand continent africain, les Protugais passeront le cap de Bonne-Espérance en 1488 et commenceront à cartographier les côtes de l’Afrique. Vers l’Est, l’Italien Christophe Colomb, financé par la monarchie espagnole, réussi le défi de la traversée de l’Atlantique avec ses fameux trois navires. En 1492, pensant atteindre l’archipel nippon, Colomb accoste en réalité sur l’île qu’il nommera San Salvador, faisant aujourd’hui partie de l’archipel des Bahamas. En 1500, c’est le portugais Pedro Álvares Cabral qui met pied à Terre sur le « Nouveau Monde », plus au sud que Colomb, à Porto Seguro sur les cotes de l’actuel état de Bahia, au Brésil. En 1494, L’Espagne et le Portugal signent le traité de Torsedillas qui délimite alors l’occupation de chacun sur le nouveau continent.

C’est ainsi que l’on nous conte l’histoire des grandes explorations... mais...

L’Histoire de l’Amérique semble faite de conquêtes plus que de découvertes, et l’Histoire est contée par les vainqueurs.

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Entre histoire et historiographie

L’Historiographie ou science de l’écriture de l’Histoire, nous permet de dire que l’histoire du Brésil ne débute pas avec le premier pas d’un homme blanc sur les berges de Porto Seguro. Elle permet de chercher en amont ce que l’on a effacé par des siècles de conquêtes et d’exploitation. Grâce à cette autre appréciation du temps et des faits, l’Historiographie se place dans une démarche qui interprète des “narrations” de l’évolution de la société appellée Histoire. On peut donc considérer tout élément ou fait historique sujet à interprétation comme participant d’une nouvelle écriture de l’histoire qui s’affranchit des processus sociaux et tend à englober l’ensemble des points de vue. Le site de Pedra Furada (« pierre percée » en portugais) révèle des ossements et des peintures pariétales dont la datation est proche de 20 000 ans. Les recherches ont permis de situer une civilisation dont l’apogée se situerait entre 1200 et 1400 après J-C basée sur des villages de plusieurs milliers d’individus et ayant duré environ 1000 ans. A partir du XVe siècle, environ 200 ethnies occupent le territoire en tribus seminomades et vivent de la pèche, la chasse, la cueillette et l’agriculture. On leur doit l’invention de la sarbacane et du hamac. Ainsi, l’étude des civilisations pré-coloniales et de la pré-histoire du Brésil appartient peut être au domaine archéologique mais elle permet de réécrire son histoire en amont de celle qui fut écrite par la main du conquérant. Cependant, l’Histoire, telle qu’elle fut écrite par les portugais à partir du XVe siècle sera celle qui fondera la nation brésilienne, qui lui donnera son identité au prix de plusieurs siècles d’esclavage et de conquêtes même non-violentes. Dès lors, au delà des débats qui ont eu lieu en l’an 2000 autour de la commémoration du cinquième centenaire de la « Découverte », l’an 1500 après J-C est une date clé dans l’Histoire du Brésil.

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Lors de mon premier cours d’Histoire de l’Architecture et de l’Urbanisme au Brésil, la professeur Eulalia revisite l’Histoire du Brésil comme elle fut écrite. Elle trace une grande ligne temporelle au tableau comme les enseignants d’histoire en ont l’habitude et proche de l’extrémité gauche, elle marque d’un trait vertical l’année 1500.

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Histoire moderne du Brésil

1500 après J-C, en peu de temps, la colonisation lusitaine s’étend sur le littoral et un commerce s’installe entre portugais et indigènes autour du Pau Brasil ( « bois de braise » en portugais ), un arbre autrefois importé des Indes à travers la perse et présent en abondance sur tout le territoire du Brésil. Il est utilisé en Europe pour teindre les textiles d’une couleur rouge. C’est la première monoculture de la colonie et elle donnera son nom au Brésil. La Couronne française, désireuse de contrôler le commerce entre l’Europe et les Indes occidentales, tente de s’implanter sur le littoral de la « Terra Brasilis » dans la baie de Gunabara et fonde la « France Antarctique » en 1555. Cette colonie sera détruite en 1567 par les portugais et les français récidivent avec la « France équinoxiale » entre 1612 et 1615 plus au nord près de São Luís, également un échec. Face à ces tentatives, la Couronne portugaise intensifie la colonisation et s’implante plus profondément dans les terres. Le commerce du bois ne suffisant plus au développement économique du nouveau territoire, la colonisation s’organise alors par une division du territoire en secteurs appelés Capitanias héréditarias. Ce sont 15 divisions du nord au sud du territoire, régies par des nobles portugais puis subdivisées jusqu’à une unité de concessions agricoles et religieuse accordées aux côlons pour y cultiver la canne à sucre : la Sesmaria. Cette stratégie d’occupation territoriale par l’agriculture, semblable à celle des townships dans les colonies anglaises de l’Amérique du nord, utilise la force de travail des indigènes réduits en esclavage et, suite à de nombreuses fugues et des suicides, la main d’oeuvre des esclaves africains déportés à partir de 1532. En 1600, le Brésil est le premier producteur et exportateur de sucre et participe pleinement au commerce triangulaire, ce qui enrichit considérablement les « Capitaines » et les « Sesmaires » (gouverneurs et responsables locaux de la concession). L’économie du Brésil passe d’abord par une production de bois et de sucre destinée à la métropole, puis par l’exploitation des gisements d’or et d’argent découverts à l’intérieur du pays. On assiste notamment à la fondation de Ouro Preto ( « Or noir » en portugais), par les bandeirantes,

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Carte de Capitaineries du BrĂŠsil, Luiz Texeira 1574.

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Ouro Preto, vue sur Santa Efigénia, crédit photo : Damien Elias


les pionniers qui découvrent la présence d’or dans les montagnes de l’actuelle région de Minas Gerais en 1667. La ville et la région s’enrichissent ainsi que Paraty, le port depuis lequel l’or est transporté vers le Portugal. Vers 1750, Ouro Preto est plus peuplée que Rio de Janeiro ou même New York, elle est déclarée première capitale impériale du Brésil. Au XIXe siècle c’est la culture et le commerce du café qui s’impose comme la nouvelle économie d’exportation, très lucrative, et les plantations s’installent dans les régions littorales de São Paulo, de Rio de Janeiro et dans le sud du Minas Gerais. On peut s’expliquer la grande mixité ethnique du brésil par le métissage qui marque XVIIe et XVIIIe siècles. Les noirs, les blancs et les indigènes, esclaves et hommes libres se mélangent même si le racisme et la ségrégation sont accrus par l’enrichissement des propriétaires terriens. La colonie se rapproche d’un fonctionnement féodal et le Portugal a de moins en moins de contrôle sur le territoire. De nombreuses révoltes d’esclaves éclatent et sont défaites par le pouvoir des milices privées au service des grands caféiers. Les esclaves qui ont fuit les plantations apprennent à vivre dans la nature au contact des indigènes et forment des villages cachés : les quilombos. En 1806 après une décennie de guerres en Europe, Napoléon, tentant de briser l’alliance entre le Portugal et la Grande Bretagne, envoie un ultimatum au roi Jean VI de Portugal afin qu’il ferme ses ports aux Britanniques. En 1807, refusant le décret de Berlin qui lui impose de participer à ce blocus continental et de verser une somme de 16 millions de francs sous peine d’invasion, la famille royale décide de se réfugier au Brésil, elle fuit le Portugal le 29 novembre 1807 avec sa cour et son gouvernement et fait de Rio de Janeiro la nouvelle capitale du « Royaume Uni du Portugal, Brésil et Algarves ». C’est la fin du monopole du Portugal sur le Brésil qui s’ouvre au commerce international, notamment avec la Grande Bretagne qui protège le Portugal même après le retrait des troupes napoléoniennes en septembre 1808. Mais Jean VI reste à Rio de Janeiro, il va reprendre en main la gestion du territoire brésilien en réformant le système administratif, il autorise la construction de manufactures, fonde la première université et abandonne enfin le système des Capitanias en 1821. La même année, il retourne au Portugal à la suite de la révolution libérale portugaise. La monarchie absolue est contestée, la convocation

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des « cortes constituantes » aboutit à l’élaboration d’une monarchie constitutionnelle acceptée par Jean VI. Durant cette période d’instabilité, de nouvelles révoltes éclatent au brésil et l’avènement d’un monarchie constitutionnelle au Portugal déclenche des mouvements d’indépendance dans la colonie. Le prince régent Pedro I ayant refusé de rentrer avec Jean Iv au Portugal est contraint à choisir entre sa loyauté vis-à-vis de son père et les intérêts de son pays d’adoption et déclarera l’indépendance du Brésil le 7 septembre 1822 par l’évènement du cri d’Ipiranga : « L’indépendance ou la mort! ». Il sera le premier empereur du Brésil. En 1824, la monarchie deviens constitutionnelle. En 1825, l’indépendance du Brésil est reconnue par le portugal et les velléités du gouvernement des Cortes à récupérer le Brésil se taisent. Dès lors, le Brésil est un empire indépendant. Il entre dans une ère de guerres et de révoltes aboutissant entre autres à l’indépendance de l’Uruguay et à une forte répression de la révolte de la « Confédération de l’Équateur » (Mouvement sécessionnistes organisé par de riches propriétaires terriens qui s’opposent aux réformes de l’Empereur). Le successeur de Pedro I, Pedro II, dit « le Magnanime », est le second et dernier empereur du Brésil, il est destiné au trône en 1831 à la suite de l’abdication de son père et y accède en 1841. Il est réputé pour son érudition, son attachement aux libertés du peuple, sa dévotion à sa patrie et sa diplomatie. Il permet au Brésil de s’affranchir du joug de la Grande Bretagne et de résoudre avec succès les conflits armés qui éclatent avec l’Uruguay puis avec le Paraguay (« guerre de la Triple Alliance »). Lors de son règne, Pedro II fera avancer les mesures contre l’esclavage jusqu’à influencer les décisions du parlement. Pour cela, en 1850 il menace d’abdiquer si la traite des esclaves en atlantique n’est pas déclarée illégale, en 1860 il propose une loi qui donne la liberté à tous les enfants nés de mère esclave mais elle ne sera mise en vigueur qu’à partir de 1871. En 1888, l’esclavage est aboli. Le brésil est le dernier pays indépendant d’Amérique à abolir cette pratique après avoir déporté des esclaves noirs sur 8 générations. Malgré les avancées et la prospérité que Pedro II apporte au Brésil, il est déposé en 1889 à la suite d’un coup d’état organisé par les partisans républicains. Le monarque n’oppose pas de résistance et lorsqu’il quitte

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“Como Sempre Esteve, o Amanhã Está em Nossas Mãos”, Mário Gruber, 1978.

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Sao Paulo, Gare de la “Luz”, début du XXe siècle


sa fonction, il commente : « S’il en est ainsi, je prendrai ma retraite, j’ai assez travaillé et je suis fatigué ; je vais aller me reposer ». Il s’exile à Paris jusqu’à sa mort la même année. Il est enterré à Petrópolis (dans l’état de Rio de Janeiro) avec un paquet contenant de la terre de tout le Brésil. La république alors mise en place se caractérise par la gouvernance alternée de présidents issus des deux régions les plus riches, l’état de São Paulo producteur de café et celui de Minas Gerais producteur de lait. Ce régime de la « Vieille République » est désigné comme la politica do café-com-leite (« politique du café-au-lait » en portugais). Une nouvelle constitution est écrite en 1891, le système administratif est calqué sur la république fédérale des États Unis, et le pouvoir oligarchique est concentré à travers les présidents d’états (gouverneurs) qui, d’une part, s’appuient sur le pouvoir local des propriétaires terriens surnommés coroneis et d’autre part, financent les présidents au pouvoir national. De l’enrichissement par l’économie d’agro-exportation résulte une domination de l’état de São Paulo qui oeuvre pour la conservation de son monopole sur les exportations de café et pour l’installation d’infrastructures (chemin de fer achetés notamment en Hollande) sur son propre territoire afin d’intensifier la croissance de richesses, l’immigration et dynamiser le marché de São Paulo. En 1930, les grands caféiers à la tête du parti PRP (Parti républicain Paulista) rompent l’entente d’alternance gouvernementale de la « politique du café-au-lait » et mandatent Júlio Preste à la succession de Washington Luís pour la présidence nationale. En réaction, le gouverneur du Minas Gerais appuie la candidature de Getúlio Vargas, personnalité politique de l’état de Rio Grande do Sul, qui, après les accusations de fraude autour des élections présidentielles de mars 1930, mène la révolution et réalise un coup d’état. La « Seconde République », ainsi fondée par Vargas met à bas l’oligarchie caféière en récusant la constitution de 1891, il met en place un état et un exécutif forts, fait adopter le vote universel à bulletin secret, le droit de vote des femmes. Il fait entrer le Brésil dans la Seconde Guerre Mondiale aux cotés des Alliés et envoie des soldats en Italie. Il accompagne l’émergence de la classe moyenne en développant son populisme socialiste mais en 1954 alors qu’il est de nouveau au pouvoir, il est discrédité, acculé et se suicide. Sa mort inverse l’opinion publique en sa faveur et son successeur, Jocelino Kubitchek, alors gouverneur de Minas Gerais sera élu président en 1956.

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Jocelino Kubitchek s’inscrit dans la continuité de Vargas, il s’attache à moderniser et renforcer l’état de droit. Il s’émancipe de l’héritage colonial en déplaçant la capitale vers le centre du pays où il fait construire Brasilia au prix d’un énorme effort national et d’une politique d’investissements publics. Il souhaite ainsi faire progresser le Brésil de cinquante ans en cinq ans : la construction de la nouvelle capitale coïncide avec la stratégie populiste de Kubitchek de dynamiser l’intérieur de pays et se base sur une idéologie nouvelle se voulant exemplaire et universelle. L’architecture d’Oscar Niemeyer est pour lui un symbole de cette modernité et porte des valeurs internationales de démocratie. Cependant, le Brésil subi une très lourde dette et la misère grandit. En 1964, dans le contexte de la guerre froide et de la montée des dictatures en Amérique du Sud, un coup d’état renverse le gouvernement sociolibéral et une dictature « anti-communiste » très répressive est mise en place. Les présidents y sont nommés parmi les chefs militaires, la liberté de la presse est bafouée par la censure et le régime autoritaire est marqué par la déportation, l’emprisonnement, la torture et l’assassinat de centaines de brésiliens. En 2014, les cinquante ans de la dictature sont une commémoration de ces évènements, de nombreuses manifestations réclament l’ouverture des archives de la dictature. En 1984, le régime prend fin et des élections présidentielles sont organisées tous les 4 ans mais les gouvernements doivent faire face à une forte dette, la corruption et à une inflation de 25% en 1989, mais atteignant 6000% en 1993. Ainsi, au delà de la transition démocratique assurée par une nouvelle constitution en 1988, la crise économique à un impact très lourd sur la population qui voit ses épargnes dévaluées, ses comptes gelés et de nombreux plans d’intervention économiques ne réussissent pas à juguler l’inflation jusqu’au changement de monnaie du Cruzeiro au Real. Depuis 2002, le « parti des travailleurs » est au pouvoir et s’attache à la réduction de la dette et à la résolution de problèmes d’intégration des noirs (environ 50% de la population) par la politique de discrimination positive (quotas sociaux).

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Tribunal Suprème de Justice, Brasilia, crÊdit photo : Damien Elias

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MĂŠmorial Jocelino Kubitchek, Brasilia, crĂŠdit photo : Internet


Comme Eulalia termine son cours, je fais le bilan qui m’interpelle sur la capacité de l’Homme à rechercher le profit et à tenter de contrôler les masses afin de poursuivre son enrichissement. De par son économie et le potentiel lucratif que possède la culture de produits exotiques associée à l’esclavage, le Brésil ne s’est jamais émancipé de son modèle colonial. Malgré un affranchissement et une unification de la population autour d’une langue et une nation unique, malgré un métissage des populations d’esclaves, d’indigènes et de migrants venu d’Europe ou d’Asie, il n’existe pas de répartition des richesses. Les politiques qui marquent l’expansion économique et l’enrichissement des états comme São Paulo, Rio de Janeiro et Minas Gerais ont pesé sur la politique de gouvernance du territoire : la concentration des richesses a creusée chaque siècle et chaque décennie un peu plus les inégalités entre très riches et très pauvres rendant le « rêve brésilien » obsolète. Les villes du Brésil sont représentatives de son histoire : leur système urbain basé sur le damier est issu des traditions d’implantation coloniales. La présence de cités-jardin remémore les influences européennes en matière d’expansion urbaine et on retrouve les avancées des idéaux du XXe siècle à travers la densification des grande métropoles et la construction de Brasilia. Les potentiels du « Nouveau Monde » n’ont pourtant pas empêchés la reproduction des erreurs faites en Europe en matière de villes nouvelles. Enfin, l’accélération de l’immigration interne et externe vers les villes comme São Paulo, Rio de Janeiro, Belo Horizonte ou encore Manaus et la croissance urbaine désorganisée ont donné naissance aux bidonvilles brésiliens, les favelas : un habitat spontané envahissant qui faute d’être assumé par les autorités, est devenu l’image d’un problème majeur de logement et paradoxalement sert les intérêts du tourisme tant il est ancré dans l’imaginaire international. Mais mon étude de l’histoire du Brésil s’accompagne d’une expérience directe de sa population, de son territoire, son paysage, sa ville, sa langue. Mon impression sur ce pays n’est pas limitée à l’histoire, l‘économie ou aux paradoxes de sa politique, elle est influencée par le bilan de ma vie au quotidien durant un an d’échange et par la manière dont j’ai pu observer les conséquences de cette histoire, cotoyer ceux qui l’ont vécue, voyager dans ce « Brésil » actuel.

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Voyages didactiques, réflexion sur l’histoire et la politique de la ville

Le voyage scolaire à l’Institut d’Architecture et d’Urbanisme de São Carlos s’intitule « voyage didactique ». Ce n’est pas seulement l’occasion de découvrir une des villes ou un des lieux proposés à la visite entre la première et la quatrième année d’étude mais aussi un moment de réflexion qui tend à développer le sens critique des étudiants. Aussi, lorsque je participe au voyage à Rio de Janeiro, je prend réellement conscience de la dimension de la ville, des hauts lieux de l’administration et de la culture durant l’empire, du style carioca mais aussi de la pauvreté qui règne au delà du centre-ville dans les zones Est et Nord. Lorsque je me rend au Minas Gerais, j’y comprend le développement de la cité minière de Ouro Preto et les conséquences de son enrichissement. J’y vois l’essort de l’art religieux basé sur l’extraction de la « pierre-savon », les oeuvre d’Aleijadinho, les plafonds de l’église Saint François d’Assise : autant de vérifications de faits historiques. La visite de Brasilia me permet de me placer au delà de la pédagogie historique afin d’en comprendre les aboutissant sociaux et politiques. Je considère cette ville comme le cadre de la confrontation des savoirs théoriques apporté à l’université, l’Histoire et les théories de l’urbanisme avec les observations concrètes de la ville comme elle est aujourd’hui. Cinquante ans après son édification, Brasilia est une ville-étape dans ma formation et dans l’évolution de ma réflexion sur l’architecture et l’urbanisme moderne.

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Croquis du Ministère de l’éducation et de la santé, Rio de Janeiro

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Croquis du “Museu de Arte do Rio (MAR)”, Rio de Janeiro


Notes de voyage

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Brasilia : 50 ans en 5 ans

Déjà gouverneur de l’état de Minas Gerais, Jocelino Kubitchek fait appel à Oscar Niemeyer pour réaliser le projet de la Pampulha, espace dédié à l’élite où il fait construire un casino, un café dansant, un club sportif et d’autres édifices autour d’une lagune au Nord de Belo Horizonte la nouvelle capitale de Minas Gerais. La Pampulha est le terrain d’expérimentation d’une architecture moderne que Niemeyer mettra en pleine application à Brasilia. En arrivant au pouvoir, Jocelino Kubitchek reprend un ancien projet d’installation de la nouvelle capitale au centre du pays dans l’actuel état de Goias et lance le grand concours d’urbanisme pour définir le « plan pilote ». La tendance mondiale de la planification urbaine donne des résultats qui sont souvent basés sur une division de l’espace en unités urbaines comme le préconise la charte d’Athènes et ce sera le plan de Lucio Costa qui sera choisi même si ce dernier ne fait alors pas partie des concurrents. Le projet prévoit deux grands axes l’un résidentiel, l’autre institutionnel bordés par un lac afin d’adoucir le climat arride du sertao. Brasilia, ville de la voiture, cité-parc, rêve séculaire du père de la Nation. L’immense chantier est lancé dans des conditions pharaoniques : journées de 18h, syndicats interdits, fortes répressions, interventions policières, etc… La ville est inaugurée seulement 1000 jours après le début de sa construction le 21 avril 1960. Construire Brasilia coute énormément d’argent à l’état brésilien et l’investissement se compte aussi en vies humaines. On voit aujourd’hui de nombreux monuments à la gloire des constructeurs venus du Nordeste et des populations vivant de l’agriculture qui furent déplacées et réemployées à l’édification de la capitale. Ces populations n’ont cependant pas été logées au sein du plan pilote, elles se sont concentrées en dehors au travers d’un cordon de villes satellites se connectant à Brasilia par un long métro (seulement depuis 1992). Dans ces villes satellites, la qualité de vie est bien moindre que dans le « Brasilia intramuros » et la division entre fonctionnaires d’état et anciens constructeurs est de plus en plus marquée, notamment par la naissance des premières générations de travailleurs natifs du District Federal.

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Chantier du Congrès National, Brasilia crÊdit photo : Marcel Gautherot 1959.

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A propos de la lecture de l’ouvrage « Contre l’architecture » de Franco La Cecla La thèse de l’auteur italien loin de s’opposer à toute forme d’architecture, porte sur la ville et la production de ville par les architectes. De son analyse des travaux de Georg Simmel et Gabriella Rocca ainsi que de sa relation avec les architectes Renzo Piano et Keneth Frampton, il exprime une critique négative des architectes qui ne « produisent » pas de ville : les architectes qui s’éloignent de leur visées sociales et qui tentent de participer au « casino capitalism » en utilisant l’architecture au service d’une surcommercialisation de l’espace public. Il critique Rem Koolhaas et ses théories sur l’espace public idéal du « shopping » et exprime son dégout pour les archi-stars qui transforment l’architecture en produit comme à Milan où le gratte ciel deviens la vitrine parfaite pour mettre en valeur le logo des grande marques de vêtements. Ainsi, Franco la Cecla remets en cause la légitimité de l’architecture d’apparat face à la perte du caractère démocratique des espaces publics. À Brasilia, j’ai réalisé que l’aliénation de l’architecture au market décrite par Franco La Cecla dans son ouvrage était comparable à l’aliénation au pouvoir que j’observais autour de moi en visitant la capitale fédérale : partout il est exprimé comme le dénominateur commun de l’architecture, comme si cette ville était au pouvoir politique ce qu’est le centre commercial à la consommation : un énorme campus institutionnel, une machine à gouverner. Brasilia est pensée pour être vécue et perçue toujours en relation à sa nature de Capitale Fédérale. L’architecture de Niemeyer manipule les langages de la modernité au service du monumentalisme et toute la composition urbaine de Lucio Costa organise la complexité et le fonctionnement social de cette énorme exposition autour des principes de l’urbanisme moderne et de l’automobile.

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Le travail de Lucio Costa est d’une ampleur gigantesque, le dessin en détail du système de voiries, des « superquadras » et celui du positionnement des grands monuments et des édifices religieux, culturels et institutionnels sur le grand axe Est-Ouest, sont soignés pour donner à la ville une dimension monumentale. Le plan pilote lui même prend une morphologie très symbolique par la relation entre les deux « ailes » de logement positionnées sur l’axe Nord-Sud qui coupe en son milieu le grand « axe monumental » donnant à la ville une forme d’avion.


Dessins du Plano piloto, de la Superquadra et de l’esplanade des ministrères de Brasilia, Lucio Costa, 1956.

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La demeure du président, le Palacio da Alvorada se situe au delà de l’axe monumental derrière une immense surface d’herbe rase afin que le public puisse venir l’admirer mais conservant le coté inaccessible de la fonction suprême. Par dessus cette prodigieuse maille urbaine, Oscar Niemeyer produit un travail d’architecture symbolique très riche. La ville est presque entièrement dessinée de sa main : cathédrale métropolitaine et petites églises de quartier; théâtre et bibliothèque nationale; congrès, tribunal suprême et palais du président. Tous ces édifices de béton immaculé sont conçus avec le soucis de produire une esthétique moderne au service de la symbolique du pouvoir. Ce n’est pas une surprise si les armes de la ville et du District Fédéral s’appuient sur le dessin des colonnes que Niemeyer dessine pour le palais présidentiel. Dans sa conclusion, Franco La Cecla reviens sur la résistance qu’opposent les citadins d’une ville (New York, Paris ou encore Palerme) à une infrastructure ayant tendance à les aliéner : là où infrastructure et architecture sont les facteurs limitant à la bonne expression de l’identité d’un quartier ou d’une ville, on rencontre des opérations, des dispositifs de réinvestissement de l’espace public selon une culture en constant développement. Ainsi, la relation de l’architecture et de l’urbanisme de Brasilia avec les comportements citadins est productive d’un formatage des modes de vie selon un paramètre omniprésent : la mobilité. Productive également d’une certaine résistance à l’infrastructure, allant contre cette segmentation de la ville à la faveur d’un détournement des espaces institutionnels pour des usages de loisir et de manifestation. Malgré tous ses dispositifs de contrôle sur la société, le pouvoir qui est à l’origine de la ville se tourne peu à peu comme le vecteur du développement d’un « esprit du lieu », fruit de la résistance des habitants à leur propre cadre de vie

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Croquis du Palacio da Alvorada, Oscar Niemeyer, 1956-1961 Héraldique de la ville de Brasilia


Eixo Monumental, Brasilia, crĂŠdit photo : Internet

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CONCEPTION PARAMÉTRIQUE

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London 2066, Zaha Hadid, 1991


Mon activité à l’Institut d’Architecture et d’Urbanisme de São Carlos s’est partagée entre mon intérêt pour l’étude de l’histoire et de la culture du Brésil et mon envie de me former à de nouveaux outils de conception et de production de l’architecture. Lors des choix de discipline au premier et au second semestre, j’ai privilégié les matières qui, avec une certaine continuité, m’ont permis de m’initier puis de m’exercer à la conception paramétrique de l’architecture. À travers le cours d’Anja Pratschke « Informatique pour l’Architecture » et la discipline de « Projet 3 » dirigée par Marcelo Tramontano et Renato Anelli, j’ai pu me former à de nouveaux outils de la représentation numérique : « Rhinocéros » et le plugin de conception paramétrique, « Grasshopper ». J’ai identifié dans le potentiel de ces outils, ce qui sera par la suite le facteur décisionnel de mon choix de Master. En effet, j’ai été intuitivement séduit par les procédés de conception à travers ces technologies numériques et leur application pédagogique m’a donné l’envie d’approfondir mes compétences et de les utiliser dans le cadre professionnel. Je vais détailler dans ce chapitre les réflexions et les exercices réalisés à l’aide de ces outils durant les deux semestres de mon échange international ainsi que l’étendue du travail, en amont et pendant la conception, puis lors de la réalisation des projets.

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Initiation et Programmation cybernétique Au premier semestre en « Informatique pour l’Architecture » Anja Pratschke organise son enseignement en deux parties. Le lundi de 8h10 à 10h, elle invite un intervenant ou bien dispense elle même une conférence portant sur de nombreux thèmes. Elle donne également aux étudiants la responsabilité de présenter des logiciels BIM utilisés dans le monde de l’architecture à travers les « séminaires ». Pour ma part, j’ai eu l’occasion de présenter à la classe le logiciel Allplan que j’ai appris à maîtriser durant ma licence et qui n’est pas du tout connu au Brésil. De 10h10 à 12h, c’est l’horaire d’atelier ou toute la classe se retrouve au laboratoire d’informatique. C’est un moment de travail pratique qui donne à l’enseignement la possibilité d’accompagner la progression des étudiants et de les orienter dans la réalisation d’un tutoriel ou la finalisation d’un projet. Parmi les thèmes abordés, la cybernétique, en architecture, est un procédé par lequel l’élaboration d’un projet passe par une influence réciproque entre les éléments programmatifs et les éléments constitutifs d’un projet. Ainsi, le projet est un ensemble dynamique dont les causes et les conséquences de la forme, de la fonction, des matériaux, du système constructif et de tout les autres paramètres sont intrinsèquement liés. La modification d’un élément entraine la modification du système qui par rétro-action affecte à son tour l’élément singulier. Les références qui m’ont aidé à me figurer l’importance de ce procédé très théorique dans l’usage des outils numériques comme les logiciels paramétriques ou les BIM sont des ouvrages et des oeuvres qui sont plus ou moins liés à l’architecture : Marc Lombardi et ses structures narratives ; Richard Woodburry et son ouvrage elements of paramétric design ou encore Richard Buckminster Fuller et ses structures géodésiques.

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Chicago Outfit and Satellite Regimes, Marc Lombardi, 1981-1983

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Prise en main : « Le Canard » Dans le logiciel Rhinocéros, au delà du positionnement de géométries simples dans l’espace (point, ligne, plan, sphère, cubes, etc..), l’exercice d’initiation du canard permet d’aborder la déformation de ces volumes, leur intersection et leur liaison ainsi que la représentation finale d’un objet 3D à travers l’apport de textures et la manipulation de lumières.

Visuel Rhinocéros

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Perspectives

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Rhino + Grasshopper : « Abrigo Minimo » Abrigo Minimo encourage une réflexion sur la conception d’un mobilier urbain, un refuge, un pavillon, ou toute autre structure dont la fonction est d’abriter, de protéger. Dans mon exploration des outils que Grasshopper propose, j’ai voulu projeter un élément modulable selon l’usage et dont la conception me permettrait d’utiliser un grand nombre de fonctions basiques du plugin et de contrôler l’ensemble des paramètres directement sur Grasshopper. Ainsi, ce projet n’existe sur Rhino que par la présence d’un point dans l’espace, le reste s’organise à partir de ce point, virtuellement, comme une séquence de lignes, de surface et de volumes articulés et paramétrés. Au delà de mes attentes en matière de compétences de programmation, le projet d’abri a été défini à travers une problématique ciblée : le repos. Cette préoccupation particulière d’abri m’a permis d’intégrer dans mon programme des paramètres d’ergonomie comme la position du corps assis (fig. 1), allongé et de choisir un dispositif central directement lié à la culture locale : le hamac (fig. 2). Dès lors, si le hamac est un dispositif minimal pour le repos, alors la tente est un dispositif minimal pour s’abriter. Mes références ont donc suivi ces deux dispositifs et mon projet s’est attaché à reproduire à la fois le modèle de la tente et celui du hamac et de leur donner la possibilité de se joindre en un seul élément (fig. 3. Durant cet exercice, j’ai attaché plus d’importance à la maîtrise des fonctions de dessin virtuel de Grasshopper qu’à la représentation du projet. Ce dernier a surtout été pour moi le support d’une progression à travers les possibilités d’usage de cet outil. Vidéo de présentation du projet : https://vimeo.com/81354931 Rendu de l’exercice en ligne : http://damisawayfromkeyboard.tumblr.com/Abrigo%20minimo

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fig. 1

fig. 2

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fig. 3

Visuel sur RhinocĂŠros

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Modèle paramétrique sur Grasshopper

Détail des paramètres

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Architecture du transport, système constructif et langage paramétrique

C’est lors de la discipline de « Projet III » que j’ai l’occasion d’aller au delà des exercices d’initiation. Le travail proposé par Marcelo Tramontano et Renato Anelli : la projection d’une ligne de tramway. Cet exercice s’attache plus à l’amplitude de la conception des dispositifs de gare et d’arrêt du transport urbain qu’à la détermination de l’itinéraire qu’il parcourra dans la ville, ainsi défini par les professeurs pour l’ensemble des étudiants. En groupe, la réflexion s’oriente d’abord sur le choix d’un véhicule et sur l’organisation de la voirie le long de l’itinéraire (sens de circulation, pistes cyclables, etc..), elle s’attache ensuite à l’implantation de la gare de tramway et au dessin du système constructif de sa structure. Ce travail couvre l’ensemble des échelles de définition : la liaison au réseau urbain, la définition des services intégrés au projet (billetteries, sanitaires) et le dessin en détail des fondations, de la couverture et des récupération d’eau pluviales. Lien de téléchargement de la présentation du projet : https://drive.google.com/file/d/0B05xUXB2epRFTnpfLWhGS0thdDQ/ edit?usp=sharing Projet en collaboration avec : Amanda Sperancim Amanda Rolim Thaïs Venturini Andréa Meneses Henrique Prata

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Vue générale de la gare de tramway

Itinéraire et choix de la gare projetée

N

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Sur Grasshopper , la définition d’une superficie complexe paramétrée (fig. 4), traduite ensuite en architecture d’après le système constructif (fig. 5), permet une grande maniabilité du projet. Plusieurs simulations sont effectuées avant le choix d’une des solutions qui répond à l’ensemble des paramètres du projet (structure, esthétique, flux, etc..). La technologie Waffle qui inspire la réflexion du groupe pour le système constructif amène notamment une facilité de réalisation du projet en maquette à l’aide des imprimantes à découpe laser disponible au sein de l’Institut d’Architecture et d’Urbanisme de São Carlos. L’enjeu de la conception repose sur la gestion des flux entrant et sortant et du respect du concept structurel donné (appui linéaire le long de la voie, appui ponctuel sur le dénivelé).

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Chick ‘n’ Egg Chair, Manuel Kretzer


Metropol Parasol, J. Mayer H.’s, Seville

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fig. 4

fig. 5

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Modèle paramétrique sur Grasshopper

Liaison des courbes paramétrées au module Waffle

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Maquettes d’étude

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Perspectives d’ambiance

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Dans un second temps, le système constructif de la gare inspire l’établissement d’un langage commun à toute l’équipe qui produit ensemble le mobilier urbain qui jalonne la ligne à chaque arrêt. Le schémas de conception reste le même, les éléments constructifs sont redimensionnés au regard des nouvelles préoccupations structurelles et des critiques faites au cours de la présentation du travail sur la gare. La révision de l’ensemble du travail précédent permet une définition plus pertinente à l’échelle réduite de l’arrêt de tramway. Le principe de conception, mieux maîtrisé, permet de produire des projets explorant les potentiels de chaque point d’arrêt choisi individuellement par les étudiants (ensoleillement, flux, rapport au fleuve, rapport à la gare routière ou à l’université, etc…). Ainsi, le travail permet la production de six maquettes différentes basées sur des programmes de conception similaires mais dont les singularités permettent la solution de problématiques particulières à chacun. L’évolution de mon propre projet accompagne mon développement des modèles grasshopper : dans un premier temps par la manipulation d’une unique surface puis par l’ajout d’une seconde surface afin de séparer la fonction « Structure » de la fonction « Couverture », chaque surface ayant un des rôles. Vue éclatée du système constructif polycarbonate supports couverture

Poutres sens X

Poutres sens Y

Fondations

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Plans, coupes et élévations des 6 projets d’abris des arrêts de tramway

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Etape de l’avancement de mon projet

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Proposition finale de mon projet

PRODUCED BY AN AUTODESK EDUCATIONAL PRODUCT

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Maquette de rendu

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Outils pour la réalisation des maquettes Software de création de fichier .dxf à partir du modèle .3dm : 123DMAKE Software pilote de l’imprimante à découpe laser : VECTORWORKS

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Ré-appropriation du « concave-convexe »

Dans la continuité de mon travail d’article en troisième année à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble, j’ai voulu travailler sur la forme géométrique « concave-convexe » en parallèle des réflexions autour de la « couverture » de la gare dessinée lors du « Projet III ». Cette forme géométrique appelée paraboloïde hyperbolique, dont le surnom « concave-convexe » que j’ai rencontré lors d’une conversation avec le professeur Renato Anelli, est l’une des surfaces réglées avec lesquelles Antoni Gaudí compose son architecture. Parmi les autres éléments constitutifs de son architecture, on trouve l’hyperboloïde, l’hélicoïde ou encore le conoïde. Cependant, dans le cadre d’une réflexion sur la couverture d’un grand espace (me rappelant beaucoup mon parti pris dans l’exercice de la « halle de marché » en seconde année), j’ai travaillé en particulier sur le paraboloïde hyperbolique et j’ai cherché le moyen de le modéliser et de le paramétrer à l’aide de Grasshopper. Mon modèle paramétrique étant basé sur des modules disposés en symétriques, il ne correspondait pas à l’application désirée dans la discipline de projet, pour laquelle le module était un élément à écarter dans la conception à la faveur d’une grande forme complexe et non modulaire. Dès lors, j’ai travaillé sur une toute autre architecture mais je suis satisfait d’avoir travaillé dans cette direction en mettant à profit « l’outil » Grasshopper pour mieux appréhender la construction mathématique de l’architecture de Gaudí et solutionner d’une autre manière des problématiques de modules, de travées et de portiques qui s’étaient posées durant ma licence. Programme sur Grasshopper

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ModĂŠlisation et essais de composition

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MON VOYAGE EN « CINÉMA »

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Durant cette année d’échange international, au delà de ma vie citadine, j’ai eu une vie hors de São Carlos : le voyage est le cadre d’une toute autre découverte, d’un apprentissage unique, de souvenirs sans comparaison. J’ai eu envie de graver ces souvenirs, littéralement, à travers la lentille de ma caméra, dans les octets de mes cartes-mémoire (malheureusement, l’époque des caméras à manivelle et des pellicules 35mm est révolue). J’ai recueilli des « perles », certains moments qui appellent à des nuits entières à raconter mes histoires. Cependant, pour arriver à synthétiser chaque voyage, je sélectionne mes séquences et les agence autour d’un son, qui à mon sens restitue au mieux chaque ambiance. Un travail qui s’approche finalement du Clip musical mais qui donne une vision générale et parfois subliminale des évènements. J’ai choisi au début de l’échange d’alimenter un blog de ces vidéos, d’y joindre quelques textes, quelques photos, voici là où vous pourrez le trouver sur le réseau. Blog : www.damisawayfromkeyboard.tumblr.com Compte viméo :

https://vimeo.com/user14497525

Crédits photo : Miguel Varanese61


Bibliographie Ouvrages: Chiavenato, Júlio José. As lutas do povo brasileiro: do “descobrimento” a canudos. São Paulo: Moderna, 1997 Woodburry, Robert. Elements of Parametric Design. Londres: Routledge, 2010 Cullen, Gordon. The Concise Townscape. Londres: Routledge, 1961 La Cecla, Franco. Contre l’Architecture. Paris: Arléa-Poche, 2011 Sitte, Camillo. L’art de bâtir les villes. Paris: Poche, 1996

Source Internet: Wikipédia, mots clés : Premier peuplement du Brésil, Chute de Constantinople, Grandes découvertes, Historiographie, Constitution brésilienne, Capitanias hereditarias, Sesmaria, Jean VI de Portugal, Revolution libérale portugaise, Guerres napoléoniennes, Invasion française au Portugal, Guerre d’Espagne, Pierre I du Brésil, Pierre II du Brésil, Café, Politica do café-com-leite, Revoluçao de 1930, Denis Crouzet, Claude Henri Gorceix, Histoire et Economie du Brésil...

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