Camille Lambert

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CAH IER S DE LA MAI SON D E BA LI EUE E T DE L'ARCHITECTURE C EN T R E CU L T U R E L F.T V ILL E D'ATHIS-MONS



M A ISON DE B AN LIEUE ET DE L'ARC HITECTU RE ECOLE ET ESPACE O,ART CONTE~ IPORA I N CA~IILLE LA~ IB ERT (ATHI S-MON

ET ) UVJSY- SUR-Ü RGE)

Un peintre (1874- 1964) Une école d'art (1920-2000) Recherche et conception : François Petit, Sylvain Taboury

Cahier n° 5 de la Maison de Banlieue er de l'Archirecrure Cen rre culrurel er ville d ,Arhis-Mons


Ce « Cah ier » est édité dans le cadre de la double exposition présentée à Juvisy-sur-Orge et à Athis-Mons, en novembre et décembre 2000 « Camille Lambert Un peintre {1864- 1964)- Une école {1920-2000) >>

D u MÊME ÉDITEUR J'ai la mémoire qui planche ... Noyer-Renard 1958- 1991 Athis-Mons• Recueil des textes de l'exposition - janvier 1992 Conception-recherche: François Petit - C hristophe Meslin Registres des délibérations municipales d'Athis-Mons : 1939- 1945 · Recherche : François Petit- avril 1994 Documents de l'école Pasteur d'Athis-Mons: registres d'appel, registres matricules 1877-1950" Recherche: François Petit- avril 1997 · Ces trois recherches som consuhables sur place (/l-Iaison de Banlieue o u Bibliothèque municipale)

D u cabanon au pavillon ou le développement des lotissements sur le plateau d' Athis-Mons, 1896- 1950 Recherche : François Petit Ed. Centre culturel d'Athis-l\11ons - décembre 1993 - 70 F

N"2 Centenaire d' une monographie comm unale : Athis-Mons, 1899- 1999. U ne mairie-écoles, des élèves, un instituteur T exte de l'instituteur Léonidas Fouque Conception-recherche : François Petit, assisté de Sylvain Taboury Octobre 1999 - 30 F N"3 Mémoires et projets du pavillonnaire en Nord-Essonne T extes: Maison de Banlieue, Maison de l' Architecture er de la Ville, Service urbanisme, CAU E et SDAP Mars 2000 - 30 F N" 4 Anthropologie et actions culturelles Journées d'études- Athis-l\11ons- 23-24 novembre 1999 Juin 2000 - 30 F

COLLECfiON « CAHIERS DE LA l\1AISON DE BANLIEUE"

COLLECTION « D OSSIERS DE LA MAISON DE BA ' LI EUE»

N" 1 191 7 : l'appel des sirènes, quai de l' Industrie à Athis-Mo ns ou le travail d' un enfant gratteur de lopins dans une usine fabriquant des obus de 75 T exte autobiographique : Henri Touron Conception-recherche : François Perit Juin1 999-30F

N" 1 La surprise de l'âge. Regards sur l'évolution de la prise e n charge de la vieillesse à Athis-Mons ( 1900-2000) Recherche-textes : Sylvain Tabou!')', assisté de François Perir Mars 2000

En vente par correspondance o u à b !'vtaison de Banlieue 4 1, rue Robert-Schu man - 9 1200 Arb is-Mons Tél. 0 1 69 38 07 85- Fax 01 6 9 38 77 54- E.mail: maisondeba nlieue@free.fr

La Maison de Ban lieue ct de l'Architecture (Centre d'interprétation à l'environnement urbain, au patrimoine de banlieue er à l'archi tecture) est le regroupement d ' un d éparrcment du Centre culturel d' Athis-Mons (association loi de 1901 ) et du Service de l' u rbanisme de la ville d 'Ath is-Mons, dans le c.1dre d' une conventio n « ville-archirecrurc-parrimoine "• signée entre l' Etat et la commune en juin 2000. Elle est subventionnée par la ville d'Athis-Mons, par le C o nseil général de l' Essonn (préfiguration de pôle strucrurame, le Conseil régional d ' Ile-de-Fra nce et par le m inistère de la C ulture (Direction de l'archirecmre et du patrimoi ne, Direction régionale des affaires culturelles d' Ile-de-France), la Politique de la Ville, etc.


Sommaire Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

Camille Lambert ( 1874-1 964) . . . . . . . . . . . . . . 5

:Céglise de No tre-Dame de Lourdes au Val-d'Athis .... . .. .... . . . ... .... .. . . 13

Tropiques Hommage d 'Eri c Suchère à C ami lle Lambert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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H istorique (incomplet) de l'Eco le et espace d 'arr Cam ille Lambert .... .. . ... . 25

Ann exes Lisre d es p rofesseu rs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Liste d es atTisres présentés à_ l'Espace d 'arr C ami lle Lambert . . . . . . ... . .. .

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Sou rces et bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 5 Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47


Introduction Camille Lambert, peintre d'origine belge, est une persomtalité qui a marqué les deux communes de juvisy-sur-Orge et d'Athis-Mom : -la ville dejuvisy-sur-Orge, parce quïly a élu domicile en 1920, développé son art, en même temps que des cours pour sensibiliser les amateurs de lëpoque, jeunes ou moim jeunes. Cette volonté defociliter lirccès de tous ?t la pratique artistique ira jusqu'ft la donation de sa maison en 1954 pour que s)' établisse durablement une école qui porte maintenant son nom; - la ville d'Athis-Mons, parce quïl tmvai!lem pendant plusieurs années ?t peindre des toiles ?t caractère religieux pour la nouvelle église du Val-d'Athis à la fin des mutées 1930.

Pour ceux qui ne com1ttÎtraie11t pas le mwail de Nf. Lambert exécuté vers 1935 pour Lëglise du Val-d'Athis et qui a disparu sous les bombardements alliés dirvril 1944, il nous tt semblé utile de présenter cet édifice dont iL ne reste plus de tmces, sinon dam le sou/Jenir de quelques Athégiens (et la statue de la IJierge de Lirncien clocher installée au ciJe11et de Notre-Dame de !tt ~ie, côté m e de juvis)l ?t Athis-Mom). L'œuvre importaJ/te de Camille Lambert est aussi dirvoir sinon créé, du moim développé, une école d'art qui porte maintenant son nom. Aidé dëlèves, d'enseignants et de la ville de juvisy {soutien variable selon les mandats municipaux}, iL va consacrer beaucoup dënergie, de temps etjusqu'à donner la parcelle ou était comtruit son atelier ?t la commune, pour que se réalise- c'est assez rare e11 IJi!le de banLieueson vœu. Des premiers cours particuliers de dessin aux cours municipaux en arrivant ?t l'Ecole et centre dirrt contemporain, soixante ans se sont écoulés. Cette ancienneté est mmi assez rare en ville de banlieue : les mseignements, lirpproche de la pmtique artistique ou de L'art sj1 som modifiés, suivant l'air du temps. Niais c'est par centaines que des élèves ontJi-équenté cette <<école'' originale. Cette collaboration mtre L'Ecole et centre dirrt contemporain CamiLle Lambert et !tt N!ttison de BanLieue et de L'Architecture est !tt première que nous mettons en place. Nous souhaitons qu'elle en appelle d'tru tres. IL y tt quelques correspondances enh-e les arts plastiques, lirrchitectt11-e, la mémoire des Lieux et de ses habitants, et ce territoire commtm où nous habitons ou tmvai/Lons.

Paradoxalement, nous connaissons peu la vie de ce peintre qui arrive ?t plus de 40 ans en France ety vivra j usqu'ft sa mort, ?t 90 am, en 1964. Nous nirvom retrouvé qu'une ou deux photos. Ses œuvres ne sont pas répertoriées, elles sont épmpillées et beaucoup ont disparu. Un prernier article, foisant le point de nos recherches partielles, devrait nous aider ?t mieux comprendre cette personnalité. Quant ?t son œuvre, iL n'existe pas dïnventaire raisonné à notre connaissance, et beaucoup de ses toiles ont été dispersées ou ollt disparu. Ltt ville de juvùy-surOrge et L'Ecole d'trrt possèdent quelques peintures ou gravures ne rej/étant sans doute qu'tm aspect de sa production et dont !tt comervtttion n'est pas sam poser des problèmes. C'est ?t partir de cefonds dïmages reproduites en couleur dans ce" Cahier)) n °5 que nous avons demandé ?t Nf Eric Suchère, écrivain, de nous foire tm texte« libre"·

François Perir

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Camille Lambert (1874-1964) Peu de personnes connaissenr aujourd' hui la vie er l'œ uvre de Camille Lambert, peintre d 'origi ne belge qui vécut à Juvisy-sur-Orge de 1919 à 1964. E n d épit d'une œ uvre foisonnanre, ra res sont les lieux qui permettent e ncore de découvrir so n travail, er une bonne partie de ses toiles ont disparu . O utre les tableaux que détiennent certains pa rticuliers e n Belgique er en France (aux E tats-U nis aussi, pa raît-il), seuls quelq ues musées belges conserve n t d es œ uvres de Cami lle Lambert dans leurs co llecrio ns 1• A Ju visy, une grande peintu re murale représentan t l'ancie n châœa u de Ross ig nols-d esRoches dans sa facture d u XVII" siècle o rne e nco re l'escalie r d ' ho n neu r de l' hôœl d e ville, m ais la plupart d es toil es léguées par le peintre d emeu rent da ns les réserves de la commu ne ou d e l'Ecole d 'a rr, er n e sont pas exposées. Il ne reste rien en revanche des fresques qu'avait Camille Lambert, peintes Cam ille Lambert en 1938 d ans l'ancienne église du Val d 'Athis-Mons, détrui re par vers 1925. le bombardement du 18 avril 1944 (voir p. 19). Méconnu du grand public, Camille Lamberr est néanmoins réperro rié dans plusieurs publications e n Belgique « comme pei ntre d e marines, d e paysages, de figures, de po rtraits er d e scènes de genre »!. Aquaforrisœ, grave ur, sculpœur, il pratique ro us les d o maines er ses scènes d'évocatio n historiques er religieuses sont souvenr remarquées. Touœfo is, sa pein tu re- q ue l'on peur qualifier de posrimpressio n n isœ, symboliste, naturalisee - est très peu m arquée par les cou rants er les reche rches picturales d e l'époque (cubism e, abstractio n , etc.). Reti ré dans sa propriété du 18, avemte Go unod , préfé ranr la nature, la soli tude et la tranqui lli té a ux mond an ités parisie nnes, il ne goCtte guère à l'effervescence gu i secoue les mi lieux artist iques a u rournanr du siècle et reste un peintre plutôt classique er fi gu ratif. E n tant qu'artiste peintre, Camille Lambe rt laisse donc une trace relativement modeste da ns les dictionnai res d 'histoire de l' arr. Né à Arlon (Belg ique, province de Luxembourg) en 1874, d'un père belge er d'une m ère française, il avait fait ses études à l'Académ ie de Bruxelles (Ecole nationale des beaLDc-arrs de Belgique) er avait dCt choisir à 20 ans

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emre la peinrure er la musique (premier prix du co nse rvawire pour la flùre er le piano). Elève doué, il avait décidé d 'affronter les épreuves du G rand Prix de Rome en Belgiq ue, er le premier G ra nd Prix lu i au rait éré d écerné s i la traditio n n'avait vo ulu que la récompense so ir arrribuée ro us les deux ans, alrernarivemenr, à un candidat o riginaire de l'une ou l'aurre d es deux provinces, les Flandres er la Wallo nie. O r, cerre année-là, il était natif de celle qu i ne pouvait prérend re qu'à un prem ier seco nd G rand Prix. Les sources d ivergenr en ce qui concerne la clare à laquelle il obtin t ce prix. Dans la notice ex traire de l' ouvrage de Paul Piron, De BeLgische Beeldende Kunstennrm uit de 19de en 2 0ste eeuw, il est indiq ué que C amille La mbert fur «deuxième au Prix de Rome en 1898 , menrion ho no rable (troisième pri x) en 1901 er 1904 »"\ alors q ue, pour Jean Keleco m et le M usée luxem bourgeois d'AI·Ion , il n'obrienr cerre réco mpense qu'en 1904, avec une grande compositio n allégorique, Les Arts et ln Pnix qui embellissent la vie vnlent mieux que fa gloire des armes, ce succès éranr fêté à A rl o n par une manifestation publique4 • A Ju visy, la plupa rt des personnes ou des sources q ue no us avo ns pu consul te r signalenr que c'est l' injust ice q ue représentait po ur lui cerre tradition qui ava it m otivé le peintre à quitter so n pays er à veni r s' installer en France ap rès la Premiè re G uerre mondiale. Il ne nous est pas possible de vérifier cette information. Toutefois, l'artiste ayan t émig ré de Belgique plus de quinze ans après cet ép isode douloureux, u ne telle explication peur j eunes filles nu bniu. pa raître relativem e nt surpren ame, o u tour au Camille Lambert. Coll. ville de }uvis)'-SIIr-OJge. moins partielle. D'autres raisons pourraienr aussi bien être ava ncées. Ainsi, bien que l' immigratio n belge en France se so ir dévelo ppée au XIX" s iècle essenriellemenr dans les trois déparremenrs du Nord , du Pasde-C alais, er des A rdenn es (72% de rou re la colo nie belge en 1891) \ le passage de la ligne d e front d urant la g uerre modifie profondém ent cette répartitio n : plus de 300 000 Belges affluent en Ile-de-France er en Norma nd ie ou en di vers poinrs de l' O ues t, er un certain no mbre d 'en tre eux so nt recensés à Ju visy (la plupart étanr employés pour des travaux agri coles) . Emigranr en France avec sa femme, so n frère er sa sœur peu de temps après, il n'est pas impossible que Camille Lambert air bénéficié de l'existence d e réseaux belges, par ailleurs menrion nés d ans les registres de délibératio ns municipales de Juvisy er souve nt o bservés dans les cycles de migrations de po pulations allogènes. Sa

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collabo ration avec M. Génor, d'origine belge également, pour la réalisation des fresques de l'église Norre-Oame de Lo urdes d'Arbis-Val pourrait d'ailleurs renfo rcer cerre hypo rhèse 1' . Domicilié à Bruxelles, il avair dans un premier remps po ursui vi so n rravail en Belgique. En 191 1, à la demande du doyen Kneppet·, Camille Lam bert avair ainsi nerroyé pu is resrauré la fresq ue décorant la chapelle Saint- Blaise d u châreau d'Arlo n, incluse dans l'anc ienne église des Capucins, devenue l'église paroissiale Sai ntDonat. Cerre fresq ue, qui représentait le triomphe de sa int Oonar, prorecreur conn·e la foudre, er le miracle qui favo risa sa legio jùlminam, érair amibuée au peintre Jo han n-Georg Weiser, qui avair travaillé à Luxembourg de 1743 à 1769. Forr admi ré en 1912, le travail de Camil le Lambert avair éré conresré par la sui re (on lu i reprochait d' avoi r rro p « repeinr )) l'œ uvre de Weiser) er ses ajours décapés en 1985 pour appliquer u n rrairemenr plus scienrifique aux parties encore lisibles de la fresque o rigi nelle ' . On retrouve égalemenr sa présence dans le caralogue du XX<Salo n « Po ur l'arr )), organisé à Bruxelles du 3 février au 3 mars 1912, où il esr menrionné comme membre effecrif er exposant (le relevé des rableaux exposés esr présenré, acco mpagné d ' une illusrrarion) 8 • Enfin , de 1935 à 1959, il resre mem bre de l'Académie luxembou rgeo ise. Après un bref passage à Paris, Cam ille Lamberr vienr cependanr s' i nsra ll er à J uvisy-sur-0 rge, en 1919. Avec so n épouse, Amanda Laerm ans, il achère un perir pavi llon de chasse avec son jardin er amé nage rapidemenr un arelier d'artiste dans le prolongemenr de la maiso n. Très vire, il esr soll iciré par M. Louis Auber, archi recre - un ami de l'asrrono me Cam ille Flammarion avec qui Cam ille Lambert sera rrès lié- po ur reprendre les cours de l'ancienne école municipale de dessin, qui exisrair ava nr 19 14 er donr les professeurs éraient décédés duranr la guerre. Vue d 'une p lace. Camille Lambert. Coll. ville de juvisy-sur-Orge. Cerre école, qui érair en fai r u ne école régio nale de dess in, avair éré rransférée de Monrlhéry à Juvisy en 1901 er érair acri vemenr soure n ue par la mun icipali té de l'époque '1• Le vore par le conseil municipal d ' un « crédir supplém enrai re pour l'éco le d e dessin ))' le 14 novem bre 1902, esr assez significatif: « Monsieur le Mai re expose que l'école de dessin c réée l'an dernier à J uvisy, fréq uenrée par de no m b reux élèves, sembl e êrre appelée à rendre de g rands services aux jeunes gens d e la région ; q ue le créd ir d e 200 F, ouverr pa r aurorisarion spéciale du 9 mars dernier, esr manifesremenr insuffisanr po ur les d épenses d e rraire menr des professeurs er d 'aménagemenr de l'école. Il demande l'ouverture d ' un crédi r supplém enraire de pareille som me. >> 10 Jusqu'en 1917, dare à laquelle la subvenrion pour l'école de dessin n'apparaît plus dans le budger communal, le suivi de cerre école

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est régulièrement assuré : à titre d'exemple, le 24 août 19 13, suite au rapport défavorable de l' inspecteur arraché au min istère des Beaux-An s concernant la médiocrité des résultats de l'école, une proposition de M. Peri r esr ado ptée afi n q ue les travaux des élèves pu issent fa ire l'objet d 'une expositio n de fln d'année 11 • Po ur Camille Lam bert, la situatio n est roure autre. Dans une lettre écri te au ma ire de Juvisy dans les an nées 50, il p récise qu'en 1920, date à laquelle il o uvre ses premiers cours de dessin, il ne bénéficie d 'aucun soutien de la municipalité. La commune ayant déclaré qu'elle ne pouvait payer les salaires des professeurs, Camille Lambert se retrouve seul pour assurer les cours «d 'architecture, de dessin industriel er de dessi n er peinture artistique, même de gravure sur cuivre er sur bois» 12 • Bien que régulièrement co ntrôlés par l'inspecteur des BeauxAns de l'époque, M. Bayard, qui suivait la moitié des écoles de dessin de France, les cours de Cam ille Lambert ne bé néfi cient d 'aucune subve ntion publique jusqu'en 1935 , da te à laquelle le nouveau conseil mun icipal (M. Berthaux, maire), fraîchement élu, décide de lui octroyer une subventio n de 2 000 F 13 • C'est don c avec les moye ns du bo rd que Camille Lambert débute ses cours de 1 J dess in en 1920, aidé par M. Jo uhan pou r le dessin ind ustriel er M lle Vaass pou r le dessin er la peinture 14 • Dispensée d ans un premier temps dans la cantine du groupe scolai re Fe rdinand Buisson , puis dans l' ancien ne salle des fêtes de la comm une d urant la Seco nd e G uerre mo ndia le, la forma tio n s'adressait à rous les publics, m ais privilégiait la pratique er l'apprenLn ville de j uvisy nu XV/If siècle. tissage des techniques pour préparer l'enCnmille Lnmbert. Crn)'OII. Am1ées 1930. Coll. Bnudet. trée aux écoles professionnelles ou aux éco les des beaux-a rts, voire améli ore r la fo rmation des élèves en app rentissage. << Cam ille Lambert disait "à l'Ecole des beaux-ans, on apprend la théorie, mais on n'a pas de pratique". Il a peint pas mal en Belg ique- Ostende, les plages, il trava illa it d 'après nature ... Il vou lait former les jeunes pou r que la peinture ne soir pas réservée à une élire. Il voulait do nc former un cours de dessin, faire travailler les élèves dans la nature er que ce soir à la portée de tour le mo nde », précise ainsi G inette C haume, q ui suit ses cou rs dès l'âge de 11 ans (1943) er l'épa ule à partir de 1948 lorsq ue celui-ci esr frappé d'anémie cérébrale 1' .

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A panir de 1921, q uo ique vivanr panielleme nr d e sa peimure, Camille Lamberr ass ure égalem enr des cours de dessin au collège Sainr-C harles de J uvisy. An cien élève er enseig nan t du co llège, le père Baudet, q ui a suivi ses co u rs, le décri t com me u n personnage « o riginal et fa n tasq ue», m ais aussi « très gé néreux, très direct, très accueilla nt avec ro ut le m o nde>>: «Je l'ai eu comme professeur. J'ai été élève à Saint-Charles de Juvisy en 1934- je su is né en 1924er je suis arri vé en 6<en 1934-er il était déjà prof de dessin. C'érair très sp écial. A mon avis, il était sous-employé, c'est-àdire que je suppose q ue c'étaient les programmes qui éraient ainsi fa its ... Dans ma classe, au lieu de nous apprendre à peindre, à dessiner, on faisai t u ne espèce de dessin industriel, on avait d es p lanches à dessin, on avait u n T, une éq uerre, etc., et pu is o n recopiait des plans, des trucs, do nt on avait les modèles. Lui s'en moq uait éperdu m en t, il n'avait aucune au tOrité, il était o rig inal et fantasque, c'était la foi re monstre pendant romes ses classes, mais c'étai t admis. A lo rs il passa it voi r rom le monde, comment ça va, il traçait u n trait ici , là ... Il passait au suivanr, il y en ava it ro ujo u rs q uelques-uns qu i s' intéressaient perso nnellemen t au dessin , qu i faisaient des petites bandes dessin ées ... Il se menait dans un coin avec eux, il leu r peaufinait ro ut ça, il leur donnait d es id ées, des co nse ils ... Il avait roujours pe rd u q ue lque chose, il éta it o rigin al, c'était u n crayo n ... son fusain ... Il d isa it : on a encore "sraviskié " mon crayon -c'était l'année de l'affaire Stavisky- ah ! Les enseigurwts du collège Snin t-Cbnrles de J uvisy-sur-Orge. qui est-ce qui a sraviskié mon crayo n ? >> 1(' Camille Lrtmbert est assis au premier rang, à droite. Ven 1925. Coll. Baudet. Cene personnalité originale, sa silhouette « légendaire po u r les anciens J uvisiens >> ,er son extrême bonté lu i ass urent de nom breuses sympath ies: « Il éta it très gemil , très généreux, il se faisait avoir. .. Quelqu'un venait chez lui, qui avair besoin , il donnait, il ne le p rêrair pas. C'éta it u ne perso n nalité sur Juvisy rrès forte, qui s' intéressait à tour » (G . C haume) 'h. Entretenant d e bo nnes relations avec le prêtre qui officiait dans la paroisse d'Athis-Val, il accepte en 1938 de réaliser des fresques pour l'église Notre-D ame de Lourdes représenranr les qu inze m ystères du rosaire; la plupan de ses perso n nages so nt d es hab itan ts de Juvisy o u d'Ath is-Mons : « Untel, professeur de Sa int-C harl es,

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posait pour saim Pierre ; après, un aurre pour saim Paul , c'était le curé d'Arhis-Val. On reconnaissait beaucoup de gens, c'était un de ses perirs plaisi rs,, (père Baudet) '''. Ses modèles som souvem ses voisins, ses élèves, ses amis, son jardin ou la narure enviro nn ante. Il reste tOutefois peu de traces de son activité artistique durant cen e période. O utre les fresques de l'église d u Val d'Ath is-Mons, il expose au Salon de la Société nationale des beaux-arts er au Salon des arrisres fra nçais à Paris!0 , puis participe au premier Salon de peimure de l'association Ans er Lettres de Bel'Fontaine, créée à Juvisy en 1955, pour lequel il prête ses œ uvres. Membre actif de la Rose-C roix, congrégation ésotérique dom la « philosophie, métaphysique er physique, a pour objet d'éveiller ro utes les facul tés de l'homme [er] enseigne à ses membres l'i mportance er l'application des lois cosmiques er naturelles , 1 1 ; il peint égalemem plusieurs roi les pou r cerre congrégation er, en 1923, un e publicatio n des membres de l'association mentionne plusieurs peimures représeman r les signes du Zod iaque, dom le peintre au rait fair don aux rosicruciens11 • Cami lle Lambert est par ailleurs très lié à cene époque avec l'astronome Camille Flammarion (1842-1925), qui réside égalemem à Juvisy, avec qu i il pem partager ses cemres d'imérêr pour les lois de l'univers ou l'astrologie. A la retraite depuis la Seconde Guerre mondiale, il vit convenablemem de la veme de ses tableaux er de sa pension de professeur de dessi n du collège Saim-Charl es. En 1943, malgré les temps difficiles, il ouvre deux cours le dimanch e marin: un cours de dess in industriel er un cours de dessin-peimu re, où respectivemen t 50 er 60 élèves som inscrits. Grâce à l'aide de la municipalité, il pem alors être seco ndé par M. Vanker, nommé en 1944 pour le dessin industriel, er par Mlle Chaume pour les cours de dessin-peimure (1951)!1• En 1954 cependant, l'âge er la maladie se faisam senrir, Camille Lambert teme d'obtenir la reconnaissance municipale de ses cours er écrit plusieurs lettres au maire de Juvisy pour soll iciter son appui. La même an née, il lu i demande de bien vouloir signer des diplômes po ur les élèves les plus mérirants 1'' er surtout propose à la commune de fa ire don de sa propriété d u 18, avenue Gounod , à la condition que celle-ci soir dévolue « à l'i nstallation d'une école mun icipale de peinwre, dessin industriel er artistique, archirecwre, sculpwre, où les jeunes gens de Juvisy pourraiem urilemenr occuper leurs loisirs en suivam les co urs organisés à leur inrenrion » 1' . Une vente fictive est effecw ée enrre 1955 er 1956. Pour des raisons juridiques, du fair de sa nationalité belge, Cami lle Lambert ne pouvait directemem fa ire don à la com mun e de sa propriété : cerre dernière doit donc lui verser une somme de 500 000 F, qu'il reverse par la suite à la ca isse des écoles 16 • Frappé d'aném ie cérébrale, il perd peu à peu sa lucidité er meurt le 10 septembre 1964. Il est emerré avec sa femme, décédée en 1940, dans l'ancien cimetière de Juvisy, rue Perir.

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NOTES 1. Coll. Ixelles, l\1lusée co mmunal - Bruxelles, lnsrirur royal pour enfanrs sourds- muets er ave ugles- Liège, musée d 'A rr wall onMons, musée des Beaux-A rts- Arlon, Musée luxe mbo urgeois. 2 . Dictionnaire des peintres bt•lges du xvr siècle lt nos jours, Bruxell es, La Renaissan ce el u Livre, 1995, p. 6 12 . 3. Piron P. , De Belgische Beelrlmde Kumtentlfii"S uit de 19de en 20ste eeuw., Brussel, Arr in Belgium , 1999, vol. 2, p. 800. 4. Kelecom J ., "Trésors cachés du l\ fusée luxembourgeo is Ill. Quarre siècles d'estampes, graveurs de chez nous er d 'ailleurs "• in Bulletin trimestriel de 1'/nstitm archéologique du Luxembomg, Arlon, 1999, pp. 20-21. J ean Kelecom précise également qu'en guise de remerciements, Camille Lamberr fera don à la commune d'un rableau de concours, jésus t'l Barmbm de1,ant Pilate. Il peindra aussi par la suite le portrait du bourgmestre Ensch. 5 . Decour- Paoli ni R. , " L' immigration belge e n Fran ce,., in Toute la Fm1u·e. Histoire de l'immigmtion l'Il Fm nee au XX sii:de, Lauren t Gerverea u , Pie rre i\ll ilza, Emi le T e m ime (d ir.), Pa ris, BD IC, 1998, p. 27. 6. Enrretien avec M. Fouresr, 3 1 juiller 2000. 7 . Kelecom J ., " Tréso rs cachés du Musée lu xe mbo urgeois Il 1. Quarre siècles d'estampes, graveu rs de c hez nous er d 'a illeurs "•

op. ât. 8. Pour l'rm. Catalogue du XX Salo n, Bruxelles, 3 février- 3 mars 191 2. Nous avons malheureusem ent peu d ' informations su r les acrivirés de ce cercl e d 'arrisres, fondé à Bruxelles en 1892. La cou pure de p resse la plus récenre témoig nant de son acrivi ré clare de 194 1. Les Archi ves de l'arr co ntemporain en Be lgique conservent cependant une lem·e de Phil ippe \XIolfers à Gaston !-l eux, respecrivem enr le trésorier e r le secrétaire elu cercle Po u r l'arr, clarant d u 26 févrie r 19 12 (AACB, inv. 11° 66.8 74, cl. Ph. \XIolfers). Cerre lem e co mpre nd une liste des parric ipanrs dont des œuv res onr éré acq uises; le nom d e Ca m ille Lambert y fi g ure, m arqué du chi ffre 8 [re nse ig ne m ents fournis par Mme Francesca Va ndepitre, Archi ves d e l'arr contempo ra in en Belgique). 9 . Registres des délibérations munic ipales, vi lle de Juvisy-sur-Orge, séance du 25 octobre 1906 : "l\ lonsieur le l\ laire donne lectu re d ' une le rrre de M. La llie r, directeur de l'Ecole d es garçons, er d ' une lettre de l\ 1. Allorge, d irecteur d e l' Ecole régionale d e dessin , proposant l'acquisition d ' un matériel existant à Monrlhéry, resté sa ns emploi depuis que l'Ecole de dessin est transférée à Ju visy[ ... ]». 10. Regisrres des dél ibé ratio ns mu n icipales, ville d e J uvisy-sur-O rge, séance elu 14 novem bre 1902. 11 . Regist res des dé libé rations mu n icipales, ville d e J uvisy-sur-O rge, séance du 24 aoll r 191 3. 12. Leme de Cam ille Lambert adressée au maire d e J uvisy, Archives muni c ipales de Juvisy-sur-O rge. La date n 'est pas indiquée, m ais tour porre à pe nser qu 'elle a été écrire dans le courant d es a nnées 50 ( 1954 rrès probablement). Il sig nale notamment le peu d'intérêt manifesté par la co mmune pour la reprise de cerre école de dessin . En 192 1, elle autorise une expositio n des élèves, mais le ton uril isé esr plutôt révélateu r: " Sur la demande de M. de Kervily, le conseil - à titre de manifestation d 'arts - au torise l'installatio n dans sa salle des délibérations d 'une expos itio n de dessins d es élèves d es Ecoles communales er de peinture dont les artistes hab itent J uvisy o u les localités voisines. Cerre exposition aura lieu pendant un mois environ er ne devra en rie n entraver les se rvices de la ma irie "• in Registres des délibémtiom municipales, ville de Ju visy-sur-Orge, séance d u 25 aollr 192 1. 13. Registres des délibératio ns mu nici pales, vi ll e d e J uvisy-sur-Orge, séa nce du 10 juin 1936 : " Le conseil décide qu ' une somme de 2 000 F resrée impayée, représentant le montant de la subvention au cours de dessin pour 1935, sera reportée au budget addiriormel 1936er m andarée à M. Lam bert. " 14. Historique du cotm 1111111icipnl de juvisJ'• document réalisé par l'Ecole Cami lle Lambert, cours municipal de dessin , 197 1. 1 5. Entretien avec M lle C haume, 24 aour 2000. 16. Entretien avec le père Bauder, 18 septembre 2000.

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17. "Qui érair Camille Lamberr ( 1874-1964) ? "• in Juvisy-ilifos, 11° 86, mars-avri l 1992, p. 15. 18. Enrrerien avec M lle C haume, op. cit. 19. Enrrerien avec le père Bauder, op. cit. 20. Dictionnaire des peintres belges du xvr siècle tl nos jours, op. cit. 2 1. Dictiomwire encyclopédique, Larousse, 1979, p. 1236. 22. "Zodiacal pain ring fro m Paris for rhe Temple», in Ec!Joes fi"OJn Mount Ecclesin in Rn)'S fi"OJn the Rose Cross, January 1923, pp. 358-359. Une parrie des œ uvres de Camille Lamberr se rrouvera ir d'ai lleurs roujou rs en possession de cerre co ngréga rio n rosicrucien ne aux Erars-Unis. 23. Historique du cours municipal de Juvisy, op. cit. 24. Lerrre de Camille Lamberr au maire de Juvisy, da rée du 9 avril 1954, Arch ives municipales de Juvisy-sur-O rge. 25. Acre de ven re de la propriéré de Cami lle Lamberr, siruée au 18, aven ue Gounod , à la municipaliré de Juvisy-su r-O rge, 1 1 ocrobre 1955. 26. Le 6 juin 1956, le maire de Juvisy, Xavier de la t-.1laduère, f.1 ir savo ir à Cam ille Lamberr que la comm une a bien reçu le chèque de 500 000 F, représenranr le remboursemenr de la venre ficri ve de sa propriéré.

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Léglise Notre-Dame de Lourdes, au Val-d'Athis Si nous consacrons un article à cerre église du Vald'Athis, c'est parce qu e Camille Lamberr a été amené à y pei ndre une vingtaine de roiles dans les années 1930. Athis-Mons er Juvisy-sur-O rge, en bordure de Seine, sonr reliés à la capitale par le chemin de fer Paris-O rléans-M idi en 184 1 er par le Paris-LyonMarseille, avec le ponr ferré dir de Lyon en 1865. Une imporranre gare de rriage s' installe dans le Val en 1884, à cheval sur les deux communes. Ell e amène le développemenr d'usines enrre le fleuve er la gare, quai de I'Indusrrie. C'est dans le Val-d'Athis que le premier nouveau quartier se consrruit pour accueillir la population de cheminots, d'ouvri ers ou d'employés (1 89 1 : 1 590 habiranrs à Arhis-Mo ns, dont 372 dans le Val ; 19 16 : 4 67 1 habi ranrs à Arhis-Mons, dont 2897 dans le Val). Les activités jusqu'alors agricoles er la vie rurale vonr progressivemenr céder la place aux activités ind ustrielles er la vie s'urban ise. C'est la « naissance d'une vie de banlieue».

Localisation de l 'église du Val-d'Athis. Ewmit de la Cf/rte d'état major 1933 . L'actuelle avenue du 18-Avri/ passe sur son emplacemmt.

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508. ATHIS-MON S -

L'Eot:se d'Aihls•Val

L'église du Vnl-d'Atbis. A1111ées 1920. Coll. Rég11ier.

So us la pression de ces nouveaux habiranrs, les édil es municipau x so m ame nés à d éveloppe r d e no uvea ux services er la de uxième école d 'Arb isM o ns, o u école du Val (qui deviendra Jean-Jaurès par la su ire) voir le jour en 1902. Les aurorirés ecclésiasriques ne som pas en resre. Po u r « facili re r la prarique de la religion ))' pour sans do ure ne pas la isser la popularion d'Arhis-Va l aux seules sirènes d es syndicars er parris po liriques, la co nsrrucrion d ' une église esr envisagée rapidemenr ;

elle esr consacrée par Mgr G ibier, évêque d e Versailles, le 12 novembre 19 11 1• Céglise esr dédiée à Narre-Dame de Lourdes. Sa srarue esr placée dans une niche du clocher au d essus du porrail. Cerre église devienr ainsi lieu de pèlerinage. Lors de cerre inaugurarion , Mgr G ibier jusri fiera << avec des accenrs aposroliques, la renconrre ro ure narurelle de la religio n er du chemino r, parce q ue, si celui-ci esr par essence un ho mme de rravail , u n homme de discipl ine, un homme roujo urs aux

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mer humaine dont les flots palpitent de sympathie er de foi . >> 5 Le cu ré d'Arb is-Mons est M. Reignat : c'est lui qui su ir le dossier er les travaux de cerre construction (plus de 100 000 francs d e l' époque o bten us grâce à la générosité des paroi ssiens). Le propri étaire de cerre égl ise esr M. le baron de Courcel, demeurant au château. Le maire esr V. Baron, ferm ier à Athis. En 1913, Arh is-Val devient une paroisse. Cerre « perire église b lanch e d u Val »\ q ui n'ex iste p lus, érair siruée rue Roquelaure, dans la perspecti ve de la rue Jean-Jaurès, à l'emplacement actuel du monument aux disparus des bombardemenrs du 18 avril 1944, aven ue du même nom. Un devis descripti f sommaire de la co nstruction de l'église, signalanr l'état a va n r le sin isrre de 1944, est dressé en 1949 pa r M. Laurence, l'arch itecte q ui construira plus loi n la nouvelle église ;. Céglise érair bâtie «sur un terrain entièrement clos de murs d' une superficie de 1 887 m\ avec une façade sur rue d e 46,90 m. Elle avait une longueur rotal e de 37 m , clocher co mpris, sur une largeur de 18 m à la nef er de 27 m à la croisée du tra nsept. E ll e avait la particularité d 'être surélevée du sol d ' une hauteur de 3,65 m er de présenter ainsi sous l'ensemble de sa surface un rez-de-chaussée utilisé en presbytère, sal le de spectacle, salle de jeux er salles di verses ... La salle de spectacl e d ' u ne superficie d e 250 m 1 compo rTait une très belle scène munie d ' une installation électrique en parfait érar- équ ipement daranr de 1943 -er rrès complète ». Plusieurs Arhégiens nous ont effectivement confi rmé l'existence de ces sal les er de leur rôle d 'animario n du quartier, entre les deux g uerres, puisqu e

La famille de G. Régnier. Rue }enn-}nurès. Années 1930.

prises avec la m ort, c'est à la re lig io n chréti enne qu' il devra d 'e n accepter, avec co urage er mérite, les a ustères lo is » 2 • « Caffluence fur tellement considérable que, dès un e heure avant la cérémonie religieuse, il fallut l'effort de nombreux co mmissai res pour en diguer le flot popu laire em pressé à se déve rser dans le spacieux vaisseau. Lorsque arrive enfin, aux sons d ' une marche trio mphale, le co rrège ven u de J uvisy, c'est à peine si les drapeaux peuvent se frayer un passage jusqu'au chœur. Beaucoup d ' h ommes n'eurent d 'aurres ressources que de monter à la rri bune de la maîtrise, d ont les vastes dimensio ns leur offrent un as ile com mod e. A ce m o me nt, le co up d 'œil esr féerique. Sous l'éclatant man tea u de ses bl anches parois, la nouvelle égl ise abrite e nviron 2 000 personnes. Elle esr faire pour contenir l 500 fidèles. Mais aujo urd' hui la pluparr n'ayant point de siège, la fou le s'entasse debo u t er, pour l' inauguration du temple, nous avons le m erveilleux spectacle d ' u ne

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Le chœur rtvrtnt l'instrtl!ntion des peintures. Années 1920. Coll. Régnier.

cl iffé ren res acrivi rés aussi

L 'Anuoucirttiou. Coll. Bflltdet.

d e la façad e, du clocher, le chœ ur, la sacristie, etc. « Le remplissage d 'ossature métallique pour le reste d e l'église, ne f e r t ransept : cerre ossatu re se composait d e colonnes en fo n te posées sur dés en maço nnen e, en co rrespondance sur les bascôtés avec des pil es e n m eulière, porta nt pa r

bien paroissiales que culturelles e r spo rti ves y éraient dévelo ppées . La construction de l'édifice était à la fois en pie rre d e rai lle er en meu li è re p our le rez-de-chaussée, avec diffé rents types de briques pour les parries basses ou hames

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Lrt Visitrttion. Coll. Bfl udet.


l'intermédiaire de poteaux en fer comrevemés par qui sorraiem de terre en Seine-er-Oise. La consrrucroutes traverses urilisées, la charpeme composée de rion avec ossarure métalli que er remplissage a fair fermes en fer ellipsoïdales recevanr d es pannes à d'é no rmes progrès depuis le milieu du XIX' siècle. Les différem es Expositions uni verselles (1878, 1889 rreillis, cen e charpeme roralemem habi ll ée en ma- rour E iffel- ou 1900) vo m en fami liariser l' uriliçonnerie (sic) . La flèche du clocher était en béron sario n : ponts, bârimems armé er pOL-rait un pararonnerre. La couverru re de la com m erciaux (grands manef, d u chœ ur er des sacrisgas ins, gale ries couve rtes), ties était en ardoise d'An gers bureaux, pou r les usines ou er datait de 1938, ayam rem pour l' habitation, mobilier placé une couverrure en ft urbain o u de jard in , cransbrocim em ; la couverrure ports avec le Mérropol iram , etc. des rranseprs er des bas-côtés était en terrasse. [ .. . ] Tous Cerre église ne présemair les escal iers éraiem en béron pas une très grande origi armé, à l'exception de celui nal ité : un clocher porche, en façad e principale qu i était une g rande nef, un mob ilier de bo is, une s tat uaire en p ierre . Le so l de l'église était ro ur en revêtemen t rersa i nt-sul pi cie n ne et des razolirh sur un planche r en mu rs dépouillés. Au co urs d es a nnées fer [... ].To us les virraux de façade principale er ceux de la 1930, Camille Lamberr a nef er du transept éraie m à une certaine reno mmée love rres d e cou leur losangés, cale : il est professeur d e d essin au collège religieux ceux du chœ ur à personnages L 'abbé Baudet, devant la nouvelle église de juvisy. Saint-C harles de J uvisy, il [ ... ] Le chauffage à air chaud Peinture de Camille Lambert. Var 1938-1940. co nnaît bien les mi lieux repu lsé était assuré par deux A ln sacristie de l'église de juvisy. Coll. Baudet. ligieux de Juvisy er d'Ath isgrosses chau d ières p lacées sous les bras du rra nsept. » 6 Val (MM. les ab bés Baudet Nous ne connaissons pas le nom d e l'architecte et P inaulr) . Sa gentillesse et sa générosité p lusieurs qui en a dressé les plans. Ce corps d e métier fur refoi s signalées, sans dou te ses préoccupations spirilarivemem sollicité à la Belle Epoque puis entre les tuelles font qu' il se lance dans un ch antier qui l'ocdeux guerres, pour dresser d es églises d ans rous les cupera quelques années, aid é en cela par un comnou vea ux quartiers d e lo tissements pavillonnaires patriote, M. Géno r. D 'après le père Baudet, neveu

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j ésus cbez les docteurs. Coll. Baudet.

Ln Vierge et les apôtres. Coll Baudet.

de l'ancien curé de Ju visy,<< comme le cu ré d'AthisVal était très bien avec M. Lambert, celui-ci lu i a demandé s' il ne voulait pas faire des peintu res pour l'église d 'Ath is-Val dédiée à Notre- D am e d e Lourdes. Comme il y avait des piliers, des arcs, etc. , Camille Lambert a dC. découvrir q u' il y en avait sept d e chaque cô té e r une place dans le fond , dans le chœ ur, so it quinze emp lacements possibles, notre peintre a pensé aux quinze mystè res du rosai re . Quand on récite le chapeler - une suite de d ix Ave Maria - , o n mer à la suite cinq chapelets er ap rès trois fois cinq chapelets, ça constitue ce qu'on appelle un rosa ire ... er autrefois, ça faisa it qui nze dizai nes de chapelets, er à c haq ue di za ine o n médirait sur un mystère du rosaire qu i ret raça it la vie de la Sa inte V ierge. Les cinq premiers éraient des m ys tères joyeux (l 'An no nciation à Marie, la visite de M arie à sa cousine Elisabeth, Noël, etc.). Il y avait ensuite les m ystères douloureux (la passion du C h rist) er, po ur term iner, les mystères glorieux (la Pente-

Ln Présentation nu temple. Coll. Baudet.

côte, l'Ascension, l'Assomptio n) . C'étaient des toiles peintes qu' il plaçait ensui te dans l'église parce que je l'ai vu en peind re chez lui. Ce qui m' impressio nnait beaucoup c'est que pour peindre les personnages de ses toiles, c'éta ient des gens de Juvisy ou d'Athis qui servaient de modèles ... On recon naissait beaucoup de gens, c'étai t un d es ses petits plais irs»-. Ce témo ig nage n'est pas le seul. D es particuliers retraités, tant juvisiens qu' athégiens, se souviennent. Une série de carres postales est éditée à cerre même période. Le chano in e Laurent écrit que l'église d'Athis-Val est «grâce au raie nt d ' un arris re de renom, un véritab le joya u d 'a rr moderne . Elle devint même, b ien q ue co nstruire dans un bas-fond , un véritable haur li eu ol.t les pèle rins de la V ierge er ama teurs de bell es toiles se renco ntraie nt no mbreux ,,x. Les paroissiens, pèlerin s o u visiteurs ne po urro nt pas proftrer longLe Cnlvnire. Coll. Bt~uder.

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L'ensemble de ces vingt-deux tableaux a été esrimé- valeur 1938- à 280 676 francs. Cette église de 1911 est bombardée en 1944 par les All iés qui visaient la gare de triage. Le chanoine Laurent ( 1902-1982), curé d 'Athis-Val er d 'AthisMons entre 1942 er 1980, écrit : « Par une nuit d'épo uva nte, cell e du 18 avril 1944, Athis-Val fu r soumis à un bombardement d'une extrême violence. En trois quarrs d' heure, tro is mille bombes anéantirent la ciré. Tous les immeubles furent rasés, y compris le presbytère, la sal le pa roissiale er l'église. D es décombres, l'on sortira 300 cadavres affreusement mutilés. Au milieu de ce chaos général, dominant les cratères des bo mbes, seul érair demeu ré debout le clocher. Debout aussi, au sommer de la tour, dans sa niche, la sraw e de la V ierge qui semblait pleurer sur les ruines er crier tour à la fois aux mal heureux rescapés "Cou rage quand même". »'1 Quarre mi lle personne son t sinistrées. Ell es sont relogées dans différents quartiers d'Athis-Mons, er

L'église d u Val-d'Athis. Après les bombnrdemel/ls d'am-il 1944, ln nefest éventrée et seul le clocher reste debout.

temps d e ces œ uvres puisqu'elles disparaissent en avril 1944. Une liste et une évaluation du mobilier de l'église détruite nous ont permis de retrouve r le nombre et le t itre des d ifférents peinw res à l'huile (des toi les encollées- et non pas des fresques - sur les murs de l'église desq uels ils éta ient do nc inséparables) exécutés jusqu'en 1938 par Camille Lambert: - autour d e l'église, quinze tableaux de 3 m 70 x 3 m 30 : Le Portement de la Croix, La Résurrection,

Ln chapelle provisoire. Amtées 1950.

La PeJ/tecôte, L'Assomption, Le CouroJ/nemeJ/t de la Vie1ge, L'AsceJision, La Naissance, La PrésentatioJI a11 temple, }és11s chez les clocteltrs, Le jmdin des Oliviers, La FlagellatioJI, Le CollrOJ/J/ement dëpines, L'AJIIIOJIciation, La Pietà, La Visitation; - dans le chœu r : Le Calvaire (33,30 m!), La Jvfise a11 tom beait er l'Ecce Homo (chacun de 12,30 m!) ; -dans l'abside: Le Saint-Esprit (30 m!) ; -dans la tribune: La Vie1ge apocalyptiqlle (33,30 m!), La Clmte des anges er La Cb11te des hommes (chacun de 11 , 10 m!).

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L 'église Notre-Dame de la Voie, rue j ean-jaurès. L ëglise n été consacrée en 1961. Années 197 0.

noramme nr sur le plareau dans une do uble rangée de pavill o ns provisoires insrallés le lo ng de la RN 7 er de la rue C amille-Flammarion , au lieu-dir les Picardeaux , à l'emplacem enr du grand magasin Eurom arché (1970 ) pu is Ca rrefour. U ne chapelle- « u ne baraque en bo is, habillée de c ime nr er co iffée d ' un cloche r mini ar ure >>111 - esr aménagée en 1947 à côré de l'ancienne église.

Après g uerre, les «exigences de l' u rban isme» enrraî nenr une nouvelle o rgan isario n des rues (o uverture de l' ave nue d u 18 -Avr il po ur permerrre une meil leure circul ation enrre Arh is er Juvisy, mod ificatio n d'anciens rracés) er des bârim enrs (immeubles o u pavillo ns) po ur reco nsrruire le Val. Le clocher resra nr d e l'église du Val esr dérruir er la no uvelle église déplacée. Le chano ine Laure nr sui r ces rrava ux er

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La nouvelle église er un presbytère sont constru its entre les rues Jean-Jaurès er de Juvisy, au plus près de la gare er d es vo ies de triage (comm e la nouvelle école publique Jean-Jaurès). L'archi tecte en est Maurice Laurence, de Paris. L'emrepreneur est M. Pradeau. Elle est consacrée en 1961.

signale : « En souvenir de la catastrophe, mais aussi en mémoire du sacrifice d e nos chers chem inots, j'ai cru devoir dédier notre future église à Notre-Da me d e la Voie. Ce vocab le n'es t nulle m en t nouveau. Quant à l'orthodoxie, personne ne l' ig no re, c'est précisément sous ce nom que la très Sainte Vierge a été donnée co mm e patro nne à rous les chemino ts du mo nde par le pape lui- même ... >> 11

NOTES 1. Sm~r~ine religiewe de \lersnilles, n° 4 7, 19 nove mb re 19 11, pp. 620-622.

2. Ibid., p. 620. 3. Ibid. , p. 62 1. 4. C hanoine Lau rem , Arbis-\ln/ er son église [la date de la rédacrion de ce do cu melH n' esr pas précisée], évêché de Versailles, Archives diocésaines. 5. Laurence i\ 1., Eglise d'Athis- \ln/. Erm nvnm sinistre. Devis, Paris, 12 décembre 1949.

G. Ibid. 7. Emrerien avec le père Bauder, 18 seprembre 2000. 8 . C hanoine Lau rem, Athis-\ln/. Ln 11ie, lti/1/0rt, ln résurrertion de son église [la da re de la rédacrion de ce documem n'est pas p récisée], évêché de Versa illes, Archives d iocésai nes.

9. Ibid. 10. Ibid. 11. Ibid.

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ERJC SUCHÈRE

Tropiques Hommage à Camille Lambert

Tou r cela s' esr échappé er je le sais, mainrenanr, ne reviendra plus mais il ne faur pas pl eurer, je suppose que cela fa ir parrie d es choses, o ui, du co urs des choses er que ces choses qui so nr parries rirenr jusremenr leur vaJeu r d e D 'une sym~honie de b lanc, la suprême ascension r-. ton cœur comme un oiseau vo rigeair rour joyeux/ du char d 'Apollon enro uré de nuées Puisque quand je re rouche, ô lyre d 'Apollon, ru so nnes chaque fois plus savanre er plus pure/ d e bouquerins er nymphes aux gesres d éliés Qu'aurour elu vase pur, rrop beau pour la Bacchanre, la ve rveine mêlée à des feu illes d 'acanrhe Aeurisse, er que p lus bas des vierges lenremenr s'avancenr deux à d eux , d ' un pas sür er charm~nr/ d~n s la .glo ire éfah émère d ' un ame r ai r anrique Au fracas des bucc1ns qlll so nna1enr leur anfarc//

C'érair une sacrée époque, on rrouvair de rou r à p rofusion er pas seulemenr des baies sauvages m ais aussi des noix d e roures s01-res er des fl eurs parmi les plus merveilleuses que la na rure air ja mais pu créer er rour cela d ans un éden de

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Au près du clair ruisseau que l' horizon dérei nr Les ajoncs éclaranrs, parure du gra nir, dorenr l'âpre sommer q ue le couchanr allume ; au loi n, bri llanre encore par sa barbe/ sous la ramu re ombrée des roses cerisiers

Des forêts de figuiers où s'abri ra leu r race/ d e belles alanguies et des nymphes écarlates Du sein des épis lourds qui murmurenr enrre eux, une ondufarion majesrueusc er lenre s'éveille, er va mou rir à l'horizo n poudreux/

secouem le tambourin en ivrées de nectar Un chanr mysrérieux rombc des asrres d 'or//

Et wm ça au rait pu cominuer pendanr de lo ngues années, de longues années pendam lesquelles je l'aurai regardé et regardé se bala n cer d 'avam e n arrière sur sa bal a ncelle ta ndis qu'e lle chamonnair lememem mais biemôt cerre vision m'est devenue insupportable er si, d:m s les premiers temps, je prenais un grand plaisir à la regarder, caché derrière un buisson, l' idée que je ne pourrais jamais l'approcher, parce que nous n'étions pas du même mili eu er don c que ma fougu e restera it secrète et mon désir inasso uvi me fc.r insupportable, je p réfé rais la privation, quelle que soir la douleur que celle-ci faisait éprouver sur mes nerfs endoloris à la frustration d ' un désir à chaque fois arrisé et à chaque fois éteint, je me contrains donc, à cerre époque à ne Dans l'onde calme et verre ou s ur les blancs rochers Sunium, Sunium , sublime promonro ire sous le ciel le plus beau/ au murmure du vent dans le feuillage clair Er la mando line jase parmi les frissons de brise/ de belles courtisanes rêvent enchantées Les donneurs de sérénades er les bel les écoureuses échangen r d es propos fad es so us les ramures chan reuses/

pâles apparitions d' une Arcadie défunte Je vo is la digirale s'ouvrir sur un rapis cfe fili granes d 'argenr, d 'yeux er de chevelures// Comme, encore, non, pas une autre fois, non toujours la même chose, non, ouvre la porre, non, re laisse pas intimider, non, c'est

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cela, regarde l'oiseau qui vole, non, pas comme ça, lève la rêre, ru verras mieux, non rourne-là dans un angle de 90°, non, il esr parri de l'aun-e côré, ru ne peLLx pas le voi r, il esr reparri dans l'aurre sens, c'esr cela , il fa ur que ru apprennes à suivre ses mouvemenrs, lenremenr, c'esr comme cela qu'il f.1ur faire, lenremenr er ru

Sous les rrisres renrures, cl&RS les parfums nocrurnes De l'asrre éblouissanr irraclia:1H le Ror crème Ces nyn'lphes au repos cléransé

Tu souviens ru enfaRr, Aclan'l courroucé f\ u Fond er rour cela encore cr rom cela ct quoi do ir s'envole e r cela enco re cr ric nr p rends ça er rour cela encore er c'esr pas mi eux er c'esr enco re cr encore cr rour cela encore qui doit s'envoler e ncore er raut cc qui doir s'envoler er envole roi e ncore er rour cela qui doir

Eric Sucbère est écrivain. JI s'est librement impiré des reproductions des toiles de Camille Lambert, dont certaines sont présentées dans les pages couleur à suivre.

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Faranaole

Autoportrait

Camille

Lambert ,;


Jeunes tilles à l'ombrelle chinoise

L'escarpolette Les sirènes

Femmes et chèvre


Soirée musicale

La charrue Enfants à la balançoire

Lever ae soleil sur le port Le bouquet


au paraais Le Golgotha

Le chariot ae teu

Les œuvres n'ont pas tot{jours été titrées par leur auteur ni aatées; les légendes sont sous réserve.


Historique (incomplet) de l'Ecole et espace d'art Camille Lambert Un historique déraillé de cerre école aurait demandé beaucoup plus de recherches, donc de remps, pour êrre compler. Cerre école a d'aurre part changé plusieurs fo is d'appellation depuis 1920, faisanr ell emême sui te à une école de dess in rran sférée de Monrh léry à Juvisy en 190 1 1• Elle s' esr égalemenr plusieurs fo is déplacée avanr de s' installer enrre l'avenue Go unod er celle de la Terrasse (prolongée) . Nous vous présento ns les grandes lignes. Il es r cepend ant in réressanr de sou ligner l'ancienneté de cerre préoccupation locale de diffuser un enseignemem d'arts plastiques et la pratique amateur des Beaux Arts. Le dévelo ppement ferroviaire (intersection de pl usieurs lignes de chemins de fer) de Juvisy-surO rge avec sa grande gare de voyageurs er Fex rension d'une gare de triage pour les marchandises vonr très vire entraîner l'urba nisation de l'ancien village er de ses abords : lorissemenrs pavillonnaires des parcs du coreau, extension sur le Val-d'Ath is, puis sur le plareau juvisien com me arhégien. Juvisy devienr donc rapidemenr une vill e nouvelle de banl ieue oü vonr

se concentrer de nouvelles populations provinciales ou parisienn es comme des entreprises ou co mmerces, des services (écoles, santé, justice, cinémas, etc.) ou un cenrral téléphonique. Le développemenr culrurel de cerre vie en ville n'est pas en reste et s'opère par la création d'associations cul tu rell es, sportives, culruelleser synd icales variées. En s' installanr en 1920 à Juvisy, Camille Lambert aménage la maison er le jardin qu'il a achetés; il fair construire un atelier d'artiste avec verrière. 11 enseigne, comme professeur de dessin in dustriel , au collège Sainr-Charles de Juvisy. Avec cerre vo lonté de vulgariser la pratique du dessin et de la peimure, de partager et fa ire pro fi ter les au rres de son arr, il propose chez lui, enrre les deux guerres, des cours pri vés er, à l'extérieur, des cou rs municipaux de dessin préparant des amateurs, des élèves ou apprenris aux écoles professionnelles 1• Pendant la Seconde Guerre mondiale, ces cours ont lieu le dimanche marin : un cours de dessin industriel et d'archirecw re (une cinquantaine d'élèves) er un cours de dessin-peinture (une soixantaine d'élèves).

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Pavillon d'origine

Atelier Camille Lambert. Coll. services teclmiques, ville de ]u11isy-sur-01ge.

Pavillon d'origine

Atelier Camille Lambert. Façade et entrÊe sur le 18, avenue Gounod. Coll. services techniques, ville de jut1isy-sur-01ge.

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VALLEE

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OUCIIET

Projet d 'extension de l'école. Début tles mmées 1970. L'annexe rtvenue de ln Termsse 11 'rt pns été rénlisée COJ/111/e indiqué sur ce p!rtn. Coll. services techniques, ville tle }utJis)'-SUr-Orge.

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M ll e Chaume, qui deviendra par la suire direcrrice de cerre école, s' inscrir en 1943 - elle a 11 ansau cours municipal du dimanch e er parriculier du jeudi. « C'érair une heure, mais en fin de com pre j'y resrais l'après-midi er c'esr Ca mille La mberr qu i m'a aidée à préparer le co ncours d'enrrée à l'école professionnelle de publiciré. C'érair déjà un vieux monsieur, il avair 70 ans, c'érair un homme rrès généreux, la bonré même ; avec lu i, j'ai découverr des ras d e choses ... Tous ses cours m' onr donné envie de conrinuer, er même q ua nd j'érais à l'école professio nnelle, je cominuais à faire de la peinwre avec lui . Er pu is après, avec d'aunes élèves, on érair les plus anciens, o n aidair à corriger les plus jeunes ... H eureuseme nr qu'à Juvisy il y avair Camille Lamberr, sa ns quo i il y avair ri en , les gens, les jeun es des communes aurour, c'esr lui qui vraimem a fair cela, inirier, il a rour fair pour que l'a rr so ir access ible à rous, il parrair du principe que la peinrure n'érair pas réservée à un e élire. w1

ferme fille à la verrière (cbez Camille Lambert). Peinture de Ginette Cl;au111e. Années 1960. Coll. partiwlière. Cliché F. Petit.

Après les bombardemenrs d'avril 1944 ayanr dérruir une parrie de la vill e de Juvisy (er du Vald'Arbis) , Camille Lamberr esr aidé pour l'enseignemenr du d essin indusrriel par M. Vanker ; les cours onr lieu à la canrine de l'école Bu isso n er dans des bârimenrs préfabriqués insrallés derrière l'église. «Il faur à chaque cou rs rrimballer le marériel. ».1 En 1951, après quarre années d 'émdes, Ml le C haume devienr enseignanre de dessin er de peinrure, rour en rravai llam dans des enrreprises de publiciré. Cam ille Lamberr, qui perço ir un e indemn iré de la ville, la parrage avec les enseignams.

Ginette Cbrmme. Creuse, flOIÎt 2000. Cliché. F. Petit:

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En 1954, Camill e Lambe rt décide de don ner sa p ropriété (maiso n er parcelle) ainsi que ses œ uvres à la ville d e Ju visy-sur-Orge, à la cond iti on q u'y soir dévelo ppée l'éco le de d essin et de peintu re. Affaibli par une aném ie cérébrale, Camill e Lambert perd la tête, se renferme chez lui. E n 1957, Mlle C haume er M. Va nke r s' inq uièten t pour la conrinuiré er le développe me nt d e l'école. Ils mettent sur pied des cours du soir à la fois d e dess in-peinture er de dessin industriel. Il est toujours intéressant pour des élèves de voir le travail er l' œuvre d'autres artistes ; l'occasion leur en est donnée, puisque c'est dans les années 1950 que va se développer à Juvisy un salon «Arts er lettres d e Belle-Fontajne ''·Si de bon nes relations s'installent au d ébut, elles vo nt se dété rio rer par la sui te: « O n était d es amateurs, ils éra ient d es p rofessionnels, il n'y avait pas du to ut la mè me optique. Ça durait une ou d eux sem aines, à la sal le des fêtes. Il y avait des galeries, d es ma rcha nds, c'était vraime nt le grand baza r, des artistes de Paris, de la provinee, de l'étranger, o n trouvair que l'o n dépensa it beaucoup d 'argent pour des gens qu i vienne nt d'a illeurs alo rs que nous, nous faisions to ur par nous-mêmes, on payait de notre perso nne, que c'était une o pération de prestige. ,, 1 E n 1960, un nouveau bârimenr est co nstruit sur le haut d e la parcelle, près de la maison du peintre. Une section céramique-modelage er sculpture s'y installe avec l'arri vée de M. Gavini Camille Lambert décède en septem bre 1964. Sa m aison est fe rmée un temps (scellés apposés) pour permettre la vé rificati o n qu'auc un hé ritie r ne réclame ce legs fa ir par l'artiste à la ville. « La municipalité avait mis un certifi cat de vé tu sté e r l'urba-

nisme rupin commençait à gagner à Juvisy : un terra in comme il y avait là, ça les inté ressait très fo rt pou r construi re des immeubles . ,,c• La maiso n se ra «squattée'' momenta né menr er plus ou mo ins légalement pa r un occu pa nt ex tré miste de droite. C'est en octobre 1964 que M. Pourtaud, qui au ra le même itinérai re que Mlle C haume, rentre com me élève à l'école La mbert: ~~ J'avais envie d e d essiner, j'étais le plus jeune- li a ns-, c'était des cours du soir, j'étais avec les adultes, il n'y avait pas d e cours pour les jun iors. Je pense qu'au début j'étais peurêtre intimidé, m ais je cro is que je me trou vais au m ilieu d 'autres personnes qui ava ient envie de peindre, to ur le monde était là pour cela, j'étais très assidu ; notre formation était classique, sur la base de natures mortes, de plâtres; une formatio n acadé mique, peu de so rties sur le terrain, de tem ps en temps un élève mettait des costumes er servait de modèle. ,, 7 En d écembre 1967, les enseig nants adressent un cou rrier au maire de la co mmune- M. d e la Maduè re - pour l'averti r d e l'ex iguïté d es locaux : «No us comptons actuellemen t 95 élèves- 43 en dessin industriel er 52 pour les ans g ra phiques er p lastiques, q ui devaient s'entasser sur un espace de 88 m ! ... dont il co nv ie n t d e d édui re l'enco mbreme nt du m atériel: tours, tables, chevalets ... ,, [C'est] « le problème de l'espace nécessaire à u n fonctionneme nt cohérent ,, qui est posé8 • U n a ménage ment du pavillo n d ' habitation de C. Lambert est envisagé. Les événements de mai 1968 ne to uchent pas d irecte m e nt l'éco le. «C'était pas co mme les BeauxArts à Paris. Ç a remuait, mais o n n'était pas d es vrais révolu tio nnaires, sauf pou r d éfend re notre bout de gras: l'école, ça s'arrêtait là! ,,·•

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Le discou rs de l'école est cependant marqué par 1'effervescence in tell ecru elle, sociale et po li tiq ue (idéologique) de la période puisque, dans un tract de présentation de la saiso n 1970-1971, il est d it : "Créés avec l'esprit de favoriser à l'accès d'un grand nombre d'écoles, d'aider à la promotion du travail , de contri buer au développement des arts picwraux er plastiques, ces cours intéressent: • LES JEUNES GENS ET JEUNES FILLES D'ÂGE SCOLAIRE Préparatio n aux épreuves de dessin des écoles profession nelles, collèges techniques, lycées techniques d'Etat, Ecoles normales, Ecoles des métiers du livre, de la mode, de la publicité, etc. Les cou rs co ntribuent à développer le goCtt de la précision, du fin i, de la présentatio n, ils constituent un banc d'essai pour l'appréciation des aptitudes des élèves. • LES JEUNES GENS ET JEUNES FILLES EN APPRENTISSAGE Trouveront à l'Ecole munici pale un enseignement o ral concret, leur permettant d 'affro nter avec le potentiel maxim al les épreuves de dessin des CAP. Ils auro nt en leurs professeurs de précieux co nseillers pour les guider dans leurs préparations. • LES PERSONNES QUI OCCUPENT UN EM PLOI et qui demandent à LA PR01viOTION DU TRAVAIL le moyen de progresser sur l'échelle sociale. Tous ceux q ui n'ont pas eu la possibili té d'apprend re à s'exprim er par le dessin (industriel, arts graphiques) rrouveront à proximité de leur dom icile, avec un horaire pratique, un évenrajl des cours leur permettant de compléter leurs con naissances profession neIl es.

Ecole Camille Lambert. Atelierjunior. Années 1990.

• LE COURS DE MATHÉMATIQUES APPLIQUÉES intéresse routes les personnes préparant un CAP. Comportant un très grand nombre d'exercices, il doi t permettre

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une assimilation facile d ' une discipline répu tée rébarbative et cependant d'applicatio n universelle. >> 10 Les cours de dessin industriel ou de mathématiques o nt lieu le samedi après-midi ou le d ima nche matin. Ceux d 'arr grap hiques o u plastiques, les lund i, mercredi ou vendredi d e 18h 30 à 2 1 houles samedi ap rès-mi d i ou dimanche mati n. D e nouvell es sectio ns o nt vu le jo ur : gravure en 1966, mathématiques appliquées en 1969, peintu re sur soie o u ém aux en 1970 . En 1970 , le papier à e n- tête s' intitule «Cours municipal de dessin, Ecole Cam ille Lambert » (d essin - peinture- gravure- céram ique- modelage scul p ture bois, m étal, p ierre - dessin industriel et mathématiques appliquées) . Un autre document ind ique : « Il est à noter que rous les animateurs d es d iffé re ntes sections sont so it des anciens élèves d e Cam ille Lambert, soit d es a nciens élèves du cou rs mun icipal, ce qui a permis d e to ujo u rs co nse rve r l'esp ri t d e ce cours er de ga rder la mêm e impu lsion que nous a léguée Monsieur Lambert. »11 Les cours ont li eu d 'octo bre à av ril e n deux lieux: ave nue Go unod pour les sections artistiques et au gro upe scolaire d e la rue Blazy pour le dess in industriel. « Les électio ns municipales arrivent e n 197 1 et to ur a été cha mboulé : un e muni cipaliré'de gauche arri ve avec M. Thévenet e t, pa rmi les co nseille rs municipaux, il y ava it d 'anciens élèves qui connaissaient bien l'école, les problèmes. O n essayait de d ébroussaill er le jard in , d e le rem ett re e n éra r, à l'époque c'é taient des ad o lescents qui aidaiem à d éfriche r, ils venaient le dimanche, o n éta it avec e ux

Elève mt tom·.

Coll. Ecole Camille Lambert.

er les pa rents se demandaient ce qu' il se passai t pa rce que d ' hab itude ro us ces jeu nes avaient une chemise er un pantalo n propres er partaient avec leurs affaires sales. Les parents se d emandaie nt ce

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que fa isaienr leurs enfanrs qui renrrai enr à 19 ou 20 heures. Les parenrs sonr donc ven us er, quand ils onr vu ce que nous faisions, ils nous onr donné un coup de main, ça faisair bou le de neige. » 1! Le changemenr municipal penncr de récupérer la maiso n de l'arrisre mise so us sce ll és er, après quelques rrava ux, d'y redéployer les différenrs areliers. « C'éra ir une maison qu i n'avair pas éré vidée mais q ui ava ir éré visirée, il y ava ir bea ucoup de choses qu i avaienr disparu ... er que l'on n'a jamais rerrouvées. >> 11 Une respi rarion nouvelle commence. Cerre décennie, surfanr sur cerre grande vague posr-68 des acrivirés socio-éducarives, arrisriques, une orienrarion de fa ir rrès mériers d'arr va permerrre d'accroîrre les surfaces, d'accuei ll ir de nouvelles secrions (rapisseri e er vanneri e, scu lprure sur méral en 1972) . «Dans chaque arelier on avair des gens du mérier, c'érair pas des animareurs formés avec le sysrème 0 , c'érair des arrisans, des professionnels, ce qui a éré norre force : ils aimaienr leur mérier, savaienr rransmerrre er fai re parrager. >> 1.1 C'esr aussi dan s cerre déce nn ie que le maximum d'é lèves de roure l'hisroire de l'école esr arreinr. Oevanr l'affluen ce de jeunes élèves, un do uble arelier ju nio r esr ouve rr en 1972 avec M. Pourraud (dessin er peinrure) er Mme Boujol (céram iq ue) . An cien élève de l'école, ro m en conrinuanr ses érudes aux Beaux-Arrs à Paris - il obriendra so n diplôme en 1974 -, il encadre jusqu'en 198 1 l'arelier céra mique pour ne conserver que la sculprure : «Je pense qu'au déparr il y avair une demande, les ge ns commençaienr à connaîrre

Remise des p rix lt ln sn/le des fêtes de ju visy. Mni 1974. De gnuciJe ri droite: M. Conti, Mlle Cl}{{/111/e, M. ?imrrl.

l'école d'arr avec ses exposirions annuell es de rravaux d'élèves, les gens venaienr, les enfanrs vo ulaienr s' inscrire. Si au débur, il y avair une demande d'apprenrissage, on se conrenrair d'enseigner les rechniques. Progressivemenr se sonr développées d es prariqu es pédagogiqu es variables se lon les areliers. » 1 ~ C'esr au cours de ces années 1970 que vonr fleurir dans les commu nes voisines un cerrain nombre de maisons de jeunes er de la culrure, noram menr à Arhis-Mons, dans le nouveau quarrier du FFF, avec le Skydom. La floraison d'areliers divers d'expression man uelle er arrisrique es r à son comble. Un cours mun icipal de dessin avair déjà vu le jour en 1954; il es r encad ré par Mme Auger à parrir de 1975. Il ex isre roujours. C'esr en 1976 qu'esr créée l'associa-

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rio n Athis A nimation, q ui deviendra Centre cul turel au d ébut des années 1980 er Centre c ulturel d'Athis-Mons au début des a nnées 1990. Plus d e trois cents élèves sonr inscri ts en 197419 75 à l' Eco le d 'arr. Les ateliers sont pleins à craquer. Le proj et d ' u n no uveau bâtime nt est vire envisagé au bas de la prop riété, avenue de la Terrasse. C'est en septembre 1976 que s'opère la rentrée dans cerre nouvelle construction. Les cours de dess in industriel y som enfin rapat riés . Mlle C ha ume est nommée à te m ps partiel co mme directrice puis à temps complet en 1977. <<Le quotient fa milial, c'est arrivé sous M . Bussery, maire, au début des a nnées 1980 . C'était établi en fo nction du salaire; il y avait un système d e tranches. Ceux qui ne payaient pas beaucoup ava nt er qui d'un seu l coup, à cause de leur quor iem, se retrouvaien t au maximum , ça cha ngeait rour; alo rs là, il y a eu de la casse, on avait bien prévenu la ville qu' il alla it y avoi r une baisse er c'est ce qui est arri vé. Bien sû r, narre école se développait, no tre budget grossissai t er avec les professeurs, une directrice, les salaires plus corrects, cela augmentait enco re le budget, les fournitures, le maté riel. .. Com me il y ava it ces quotients fa miliaux, les élèves d es autres co mmunes ont fini par aller dans leu r pro pre com m u ne . Tour auto ur, les mairies se sonr o rga nisées po ur fa ire q uelque chose, o nr ouvert elles-m êmes o u avec des associations des cours ou des activités artistiques. >> 11' « Au début des années 1980, il n'y avait pas de réglementation très précise sur Cami lle Lambert, de structure, c'étaie nt les cours mu nicipaux er ateliers er métiers d 'arr, c'étaient des inscriptions avec des

N ouvenu bâtim ent nvenue de ln TerrfiSse (en hnut). 1976. Ancien ntelier de Cnmi/le Lnmbert (ci-dessm).

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prix dérisoires et on po u vait s' inscrire à un atelier, d eux atel ie rs, o n s' inscri vait à l'école et o n all ait o u on vo ul ait, il y avait d es gens qu i po uva ie nt fréque n te r qu at re ateli e rs. On ne savait plus exacteme nt co mbie n o n é tait et qui payai t qu o i. Q uand o n a comm encé à régul ariser, on a fa it le q uotie nt po u r l'ense mbl e des activités culturelles, cela a limité les inscripti o ns. C'est là que progress ive ment les tarifs o nt au ss i augm enté. Ce ux q ui ve naient uniquem ent de temps e n te mps, pour re ncontrer d es gens er boire un café, ceux là o nt disparu. Et p uis l'évolution, les préoccupatio ns d e l'école d 'art fo nt que m ain te nant il y a d es gens qui so nt peutêtre plus motivés. » 1Au d ébu t des a nnées 1980, à côté d es cou rs, sont proposés penda nt l'été d iffé re n ts stages d'ém a u x, m odelage o u m oulage, va nn eri e o u bo is peint, qui seront abandonnés fa u te de participants. Létude du registre d e l'Ecole emre 1970 et 1982 est pleine d e renseignements: o n y tro uve les disciplines enseignées, le nom et le nomb re des e nseig nants, d es élèves, leur répartition dans les d iffére nts ateli ers et le ur o rig ine géographique 1N. C o ncern ant les m atières e nseignées, avec la saiso n 1970- 197 1, u ne cl ist inctio n particuli ère signale trois d épartem ents correspondant à trois enseignants : • an s g rap hiques, avec différe ntes sections d e d essin, . . . peinture, gravure, pemru re sur soie; • arrs plastiques, avec la céramique, les émaux sur cuivre, la poterie, le m odelage, la sculp ture ; • d essin industriel, co mpre nant le dessin et les mathém atiques . Ce d éco upage ne se retro uve plus pa r la suite . Nous le gardero ns po ur les co mmodités de l'étude .

P OU R LES ARTS GRA PH IQUES :

• un e très imporran te section d essin -peinture, que vie ndra so utenir un atelie r gravure se subdi visera e n gro upes juni o rs er ad ultes e n 1972-1973; • la sérigraphie se développe à parrir d e 1974- 1975 pour se m aintenir jusq u'en 1982- 1983; • un atel ier bo is peint voir le jo ur en 1979- 1980 ; • un atel ier créativité- recherches en 197 9- 1980. P OU R LES ARTS PLASTIQUES :

• une section pilier, avec la cérami que er la sculpwre, se subdi vise en g ro upes junio rs et adultes en 19731974; • la brode ri e et la tapisserie ap paraissen t e n 1971 1972 ; la tapisserie s'efface dès l'ann ée suivante, la brod erie mainte nant le cap pour devenir broderie d 'art en 1982-1 983 ; • les ém aux sur cuiv re, présents d ès 197 0-197 1, traversent la décennie. S'y ajoute le travail sur m étal en 1972-1973, devenant fer forgé en 19 79-1980 ; • la va nn erie apparaît en 197 1-1 972 pour se maintenir jusqu'en 1982- 1983; • idem po ur la peintu re sur so ie; • l'appell ation « poterie>>, signalée en 1970- 197 1, disparaît l'an née sui va nte pour reve n ir en 19 77- 1978 . PO UR LE DESSIN INDUSTRIEL

Lo rsque les cours sont rapatriés à l'Ecole, en 1976, ce déparrem ent réapparaît sous différentes appellations : dessi n industriel, mathématiques ; puis, e n 1977 : d essin in dustriel, m athématiques, perspectives, m aquettes. Les m athématiques disparaissent e n 1978 po ur n'être plus que maquettes et technique e n 1980, maquettes et dessin industri el e n 198 1.

34


Evolution par discipline (%)

1973- 1974

1980-1981

1990-1991

1999-2000

Dessin, peinrure, gravure

26

24,5

29

21

Sérigraphie, peinture sur so ie

10

13,5

6

0

Céramique, sculpture

34

14

18

12

Emaux sur cuivre, travai l du fer

7

7

6

10

Broderie, tapisserie

6

7,5

0

0

Vannerie

6

7

0

0

7,5

0

0

Technique

11

Infographie

0

0

3

4

C réativité, recherches (à partir de 15 ans)

0

6

10

7

Bois peint

0

6

7, 5

0

Poterie, puis céramique

0

7

7,5

4

Junio rs (6-12 ans)

0

0

13

28

Initiation-découverte (13- 15 ans)

0

0

0

5

Atelier expérimental

0

0

0

3

Histoi re et pratique de l'arr

0

0

0

3

Moul age

0

0

0

3

100

100

100

100

Le développeme nt d e ces départe me nts et différentes sections est clair: 3 enseignants en 1970, 7 en 1971, 10 en 1973, 13 en 1976, 15 en 198 1 et 8 à l'heure actuelle. En ce qui concerne les élèves, 95 sonr indiqués en

1967, 11 5 en 197 0,225 en 1972, avec un ma..ximum d'inscriptions en 1976 avec 33 1 élèves, 302 en 1980, 255 en 1981 (avec le quotient fami lial), remontant à 298 en 1982 pour revenir à 23 1 en 1990 et se stabiliser autour de 200 en 2000 .

35


Deux tableaux permerrem de voir l'évolution des élèves :

Par origine géographique(%)

1970-1971

1980-1981

1990-1991

1999-2000

J uvisy-sur-0 rge

37

55

42

44

Athis-Mons

18

10

26

35

Reste du département 9 1

41

31

32

19

4

4

0

2

100

100

100

100

Autres d éparremem s

Par tranche d'âge(%)

1972-1973

1980-1981

1990-1991

1999-2000

9-1 3 ans

33

19

12

34

14-20 ans

28

20

22

14

2 1-30ans

22

22

16

11

30 ans er+

17

39

50

41

100

100

100

100

C haque fin de saison , une expos ition présen te les trava ux des élèves. Elle va naviguer, selon les décennies en rre l'éco le et la salle d es fêtes d e Juvisy pour revenir à l'école depuis. Dans les années 1970 ou 1980, c'est un bon moyen de sensibiliser le public aux productions de l'Ecole et de ses différentes disciplines. Une opération « L'art dans la vill e» a lieu en 1982- 1983 : «Cela m'a énormément in réressé : un

professeur de l'Ecole a fair une sculp tu re su r la place du marché, c'était très bien pe rçu par la populatio n, m êm e s'il y a des choses qui ont choqué parce que c'était du comemporain. C haq ue fois, ça repose le problème. » 19 C'est au cours des années 1980, mais p lus particulièrement à la fin de cerre décennie que l'on perço it progressivement sino n un ch angement, d u moins de nouvelles orientations, so us l' impulsion

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de M. Pourraud, enseignanr mais aussi arriste, er que l' idée d' une école associée à une galerie- l'espace d 'arr contemporain- émerge: « C 'est vrai qu'à l'Ecole d'an, il n'y avait pas du wut cene approche vis-à-vis de l'arr comemporain . Il y avait plu tôt un regard sur la notion de techniques, du "bel ouvrage" ; pou r moi, on était trop da ns la notion du bien-faire er une notion de beauté qui se rap porrair à une technique mais non pas à une préoccupation qui était déjà là depuis le débur du s iècle, qui a changé compl ètemenr, mais qui est la préoccupation de la démarche anisrique venanr s'inscrire dans un co nrexte social, culturel er poli tique, qui écoute son époque. Au fur er à mesure, j'ai proposé que des artistes invités puissent intervenir dans les ateliers. J'ai co mmencé à inviter à l'atelier sculpture des artistes à partir de 1983-1984. En 1985, sous forme associative, j'ai organisé des manifestations- expositions éphémères, renco ntres d 'artistes intiwlées « Pour un soir». En 1987, j'ai parlé d e l'ouverture d ' un lieu d'exposition avec plusieurs collègues; la propositi on a été formulée auprès des élus dans un souci pédagogique. J'ai ensuite pro posé l'ouverture d ' une galerie qui serait ce support pédagogique pour les areli ers. C'est vrai que les élèves n'allaient pas vo ir beaucoup d 'expositions ; elles venaient à eux. En mêm e temps, c'est à cen e époq ue~ là, dans le débu t des années 1990, que l'o n a co mmencé un travail d e sensibilisation en direction des scolaires. C 'étai t aussi rech ercher des publics, montrer d es œ uvres contempora ines er, parallèlem ent à cela, aid er à la diffusion er à la promotion d'artistes dans une dé m arch e contemporaine. Quand on parle

Exposition des travaux d'élèves.

Mai 1974. Salle des jètes de juvisy.

d'œuvres ou d'artistes co ntemporains, locaux ou autres, on en revient wujours à cerre notion d ' une démarche artistique qui s' inscrit dans un propos er des p réoccupations actuels au niveau artistique, ce qui ne veut pas dire que ces noti ons de beau , de bel ouvrage, ne doivent pas être abo rdées: c'est plus un regard et essayer de faire comprendre, de montrer aux publics, aux enfants et aux participants de pratiques amateurs, les différentes form es d'expressions et de réfl exions qui sont menées par les artistes d 'aujourd'hui. D epuis mars 1987 par exemple, les démarches créatrices ont évolué: on peut dire que l'on ne parlait pas d 'images de synthèse, il y avait des vidéos, mais on n'en parlait pas beaucoup ; la peinture, la notion même de peinture ou l'express ion de la peinture ont changé. En 2000, les préoccupa tions ne so nt pas les m êm es qu'en 1990; les choses ont bougé, il y a

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ro uj ours un d écalage enrre l' arrisre qui effecrue une démarche de reche rche er le public. >> 10 En 199 1, une conve nrion esr sig née enrre la ville de Juvisy-sur-Orge er la ville d 'Arh is-Mons pour la parriciparion des élèves arhégiens à l'Ecole d'arr, au même rirre que les é lèves juvisiens, au pro rara du no mbre d'élèves qui y sonr inscri rs, ainsi que pour les aerions de l'espace d 'arr. Cerre même année, à la gare de Juvisy, une« commande publique >> esr coproduire enrre la SNCF, le m inisrère de la C ulru re, la DRAC Ile-de-France, la Caisse des dépôrs er cons ig narions, le co nseil régional er la ville de Juvisy. Ce sonr Les Voyages pamllèles, d'Al ain Fleischer, insrall arion réalisée dans le nouvea u souterrain d e correspondance. E n 1992, Mlle C haume parr à la rerrai te er s' insralle dans la Creuse:« Ici c'esr large, c'esr la verdure, le calme, ça va avec mon tempérame nr. J'ai des co llègues ou d 'an ciens élèves de Juvisy qu i viennenr me voir. Je parricipe à la vie locale, le club de l'amirié, les aînés ruraux. Ils m'onr eue à l' usure: une fois par semaine je donne des cours de dessin er de peinru re, je suis poursui vie par mon passé. Je vais aussi en Allemag ne pour y p résenrer des exposirions ou encadrer des srages d 'aq uarelle. >> 1 1 Le relais esr assuré par M. Pourraud: «J'ai parricipé à la vie d e l' Ecole d ' arr, j'y érais depuis longrem ps, c' érair une deuxième maison. J'avais envie de fa ire parriciper des gens à une démarche que j'avais pu suivre: j'avais éré élève de l'Ecole d' arr, puis j'ai enseig né d ès 19 72 à des enfanrs er, à parrir de 1976, à d es adu lres. Tour en essayanr d'êrre à l'éco ute à la fois du publ ic er des préoccuparions arrisriques, j'ai parricipé au développemenr d e ce rravai l de sensibi-

Atelier Camille Lambert. Coll. services techuiques, ville de juvis)'-SIIr-Oige.

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lisa rion à l'arr conrempo rain. »22 En 1992, François Pou rraud se rerrouve à la rêre d'une équ ipe de hu ir enseignanrs, le même nombre que mainrenanr. Po ur cen e renrrée 2000, presque deux cenrs élèves {la moitié d'enfanrs er d'adolescenrs, l'autre d'adu ltes) suivenr les cours de l'école. Les ateliers se décomposenr comme sui r : plusieurs ateliers juniors (pour les 6- 12 ans), initiationdécouverte (pou r les 13- 15 ans), créa riviré-recherches (à parrir de 15 ans), infographie, dess in peinru re, atelier expéri menral, histoire et pratiques de l'arr, émaux sur cui vre, sculp rure- modelage, moulage, céramique. Cohabitenr donc des ateliers rradirionnels er de nouvell es préoccu pations pédagogiques et arnsnques. U n cycle de conférences sur l'arr contemporain - de septembre à mai -, «L'art engagé», esr appuyé par l'association déparremenrale Acre 9 1 er le Conseil général de l'Esson ne. Hu ir villes du déparremenr en bénéfi cienr, donr Juvisy-sur-Orge er Arh is-Mons, s'appuyanr sur l'Ecole Camille Lamberr. Un travail de sensibilisation er de formation est mené par l'Espace d'arr depuis plusieurs années, avec les établissements sco laires des deux commun es- visites-a nimario ns des expositio ns, projections sur l'arr contemporain, inrervenrions d'artistes. Près de mille enfanrs bénéfi cienr de ces aerions favorisanr l'accès er la démocratisation de la cul ture. L'Ecole er espace d'arr esr confronrée aux mêmes d ifficultés que d'autres srrucrures culturelles: l'arr er la cul ru re ne sont pas des secteurs très « remables ''· L'éducation, la sensib il isation, la fo rmation dans ce domaine son r des investissements. Ils coü tenr aux parriculiers comme aux collectivités territoriales ou

Vernissage d 'exposition. Années 1990.

à l'Etat, qui participent ou souriennenr ces activités.

La question reste du juste équilibre à trouver dans le partage er le développement de cerre responsabi lité tout aussi culturelle qu'éducatrice.

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Paris est, en m ati ère a m sttque, hi sto ri q ue o u co ntemporaine, un pôle incontournable. D ans les co mmunes d e la ban lieue (p etite ou grande couronn e) u n réseau d'Info rmation arts plastiques Ilede-France (IAPIF) s'est m is en place il y a quelques années , remplacé depuis peu par TRAM, réseau public d'accès à l'art contemporain, regroupant seize structures . En Esso nne, Juvisy-sur-O rge, AthisMons avec l'Eco le et espace d 'art co ntemporain Cami lle Lambert, et Brétigny-sur-O rge avec son C en tre d'arr conte mporain rattaché à l'Espace JulesVern e, en font partie. Autant une discipline comme la mus ique semble o rga nisée avec des cursus de formation et d'enseignemem aux niveaux local, départem ental o u natio-

nal (co nservatoires), auram pou r le domaine d es arts p lastiques et de l'arr contempo ra in , il reste à fai re pou r les pratiques am ateurs, la sensibilisation, les formations et l'enseignem ent, l'aide à la diffusion er la création.

Il est rare de trouver en ville de banl ieue un e école d'a rr aussi ancien ne. Elle est très li ée à la volo nté d' un ho m m e soucieux de fa ire partager son arr er de sensibiliser les publics. Ce tte préoccupati o n est to ujours prése nte à l'Eco le Ca m ille Lambert : des métiers d'arr à l'an co n tem porain, c'est une faço n d 'être à l'écoute de so n époq ue, des amateu rs er, d epuis quelques années, des créateurs.

N OTES 1. Voir l'arti cle « Ca mille Lambert ( 1874- 1964) "• pp. 5- 12. 2. Historique du cours JJillllicipnl de juvis)', document réal isé par l' Ecole Cami lle Lamben, co urs municipal de dessin, 197 1. 3. Em retien avec Mlle C haume, 24 aoùt 2000. 4. Ibid 5. Ibid 6. Ibid. 7 . Emretie n avec M. Pounaud , 14 seprembre 2000. 8. Letrre des enseignam s de l'Ecole Ca mi lle Lamben à l'attention du m aire de la commune de Juvi sy-sur- O rge, da tée d u 12 décembre 1967. 9. Entreti en avec M lle C haum e, op. cit. 10. Ville d e J uvisy-sur-O rge, co urs muni cipau x de d ess in , Hom ires des cotm·, saison 1970-197 1, d ocume n t réa lisé pa r l'Ecole C ami lle Lamben , 1970.

40

11. Historique du coun· 11/IIJticipnl de juvis)'• op. rit. 12. Emretien avec M lle C hau me, op. cit. 13 . Enrretien avec M. Pou n aud , op. cit. 14. Enrretien avec ivill e C haume, op. cit. 15 . Enrre tien avec M . Pou rtaud , op. cit. 16. Enrretien avec M lle C haume, op. cit. 17 . Enrretien avec lVI. Pou rraud , op. cit. 18. Registre du cours municipal de Juvisy-su r-Orge, Ecole Ca mil le Lamben, 1970- 1982. 19. E ntretien avec M ll e C haume, op. cit. 20. Enrrerie n avec ivf. Po unaud, op. cit. 2 1. Ibid 22. En tretie n avec J'vi. Pou n aud, op. cit.


Liste des professeurs Année de no mination

Professeurs

Ateliers

Année d e d épart

Année d e nomination

Professeurs

Ateliers

Année de départ

1944

M. Vanker

Dessin industriel

1977

198 1

Mme Moreno

1nfographie

1998

195 1

Mme C haume

Dessin, peimure

1992

1982

M. G uillou

Vannerie

196 1

M. Gavini

Céramique, modelage, sculprure

1977

1983

Mme C ocarrix

Infographie

1986

1983

M. Barder

Juniors

1986

1966

M . G rarreau

Gravure

1992

1984

M. G uiberT

Fer forgé

1986

1969

M . Vanker

M athématiques appliquées

1977

1985

Mme Jestin

Juniors

1986

1970

M lle Potard

Peinture sur soie

1972

1987

Mme V ullier

Vannerie

1990

1970

Mlle M aury

Emaux

197 1

1987

Mme de Maupéou

C réativité, recherches

1993

197 1

M. Pivert

Emaux

1973

1987

M. Gosti

J unio rs

1989

1972

Mlle Maury

Vannerie

1989

M. Pererelle

1998

1972

Mme Thoueille

Broderie

1991

C réativité, recherches, moulage

1972

M me Bo ujol

Peinture juniors

1984

1991

M . C abrit

Peinture

1972

M. Pourraud

Juniors

1980

1992

M. Lubac

Peinture

1994

1973

Mme Bou rreau

Peinture su r so ie

1980

1992

Mme Perset

Aquarelle

1998

1973

Mme G osselet

Emaux sur cuivre

1992

Mme Thillou

Juniors

1976

M. Bisson

Poterie

1995

M . C o rnilleau

1976

M . Pourraud

Sculpture

Peinture, atelier ex périmental

1977

M . C hauvel

Métal, fe r fo rgé

1984

1995

M. Cerha

Céram ique, mo ulage

1977

M . Ruault

D essin industriel

198 1

1998

Mme Perset

1977

M. d e Féline

Céramique, poterie

1995

Hisroire er pratiques de l'arr

1979

M. M ercier

1998

M . Co nversin

1979

tvl. Marti n

Sérigraphie

1983

C réativité, recherches

198 1

M me Lungaretti

Junio rs

1986

1999

Mlle \X/ago n

In fograph ie

198 1

M me Roull ier

Soie

1983

2000

M . Bruro

1nfographie

198 1

M. Brégeon

Maquette

1986

1981

1984

41

2000


Liste des artistes présentés à L'Espace d'art Camille Lambert

2000

1998

• Anrhony Freesrone er Marc Rébollo

• Camille Saint-Jacq ues

• H enri Lan·ière

• Michel Gouéry

• Lo renrino

• Konrad Loder

• tvlarrine Sch ild ge er Kayoko T ad a

• Hélène D elprar

• Pierre Peri r

1997 1999

• Sylvie Faj frowska

• Moo C hew \XIong, M arie- H élène Fabra er Patrice M o nier

• Mark Brusse

• « H ommage à Ca mille Lambert » : Elefrhérios Amiliros Laurenr Ard h u in

• Moo C hew Wong

• \Xlade Sa unclers

Joël Brisse Mark Brusse V incenr Creuzeau Phi lippe de Luyck

• lvl ichel Jacquelin

H élène D elprar Sylvie Fajfrowska

• " T rairs révélateurs .. , O livier Norreler er Julio Vi llani

1996 • Joëlle Lio nne • François Lo riot er C hanral Méliar

Barrie Hasrings Jean-René Hissarcl D avid Gisra M ichel Gouery Joëlle Lionne

1995 • O livier Mabille, David Gisra er Elefrhér ios Ami liras • François M enclras • Joël Brisse • Léo D elarue

Fréd ériq ue Lourz Franço is M endras

1994

Daniel Nadaud Ph ilippe Richard Camille Saint-Jacq ues \XIade Saunders

• Michel Pello ille • George Rousse

Eric Suchère Moo C hew Wong • Eric Fonreneau • Suzanne Giesa er Frédérique Lourz • Elefthérios Amiliros

42


1993

1987-1990

• • • •

• Jean-Loup Rieur • Gilles Pennaneach er Alain Silly • Pascale er René Berroux • l'A iche! Vogel • Jean-Jacques Argueyrolles • Lil ianne T hillou • Hugues Pererelle • Vincenr C reuzeau

Bernard Boyer Mezzapelle Franço is Righi Françoise Quardon

1992 • • • •

Gasron Damag Philippe Richard Roberr Groborne " lnédirs de séjom .. , Philippe De Luyck

1991 • Jean-René Hissard • Phil ippe Seux

Camille Saint-Jacques Dans l'exposition de la M a ison de Ba nlieue est présentée une œuvre de Cami lle Saint-Jacques in titulée La Réserve, ai mablement prêtée par l'artiste. Ce tte insta lla tion sonor e est un dialog ue entre deux artistes, l' un vivant et le fantôme d'un au tre décédé ; elle a été montrée lors de l'exposition « Sommail et traveil »à l ' Espace d'art con temporain

Cam i l le l ambert, en ma rs 1998. l e trava il de èami lle Sain t-Jacques prend des fo rmes multi p les : expositions, éd i tion . Il a fondé des me nsuels gra tu i ts su r l ' art co n temporain,

Le Journal des exposition s et Post. Il es t à l'or igine du label « Gratias. free.fr» .

43


Femme.

Cfllnille Lambert. Coll. ville de juvisy-sur-Orge.


Sources et bibliographie • Evêché de Versailles, Archives diocésaines. • Archives dépa rtementales de l'Essonne à Chamarande. • Archives municipales de Juvisy-sur-O rge (registres des délibérations municipales, dossier Camille Lambert). OUVRAGES GÉNÉRAUX

• O.Treuil er J.-M. Mo riceau, Athis-/V/ons: 1890-1939, naissance d'une vie de banlieue, coll. «Epoques er sociétés», AR.EM, 1983.

• juvisy-sur-01ge : images du XX' siècle, Association des Juvisiens de Juvisy, Ed. Mau ry, 1993. • Bernard Marrey, Le Fer à Paris: architectures, Picard Ed iteur, Pavillon de l'Arsenal, 1989. • Association des Juvisiens de Juvisy, juvisy-sur-01ge: images du xx siècle, Ed. Maury, 1993. SUR CAMI LLE LAMBERT

• E.Benezir, D icti onnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs er graveu rs, Paris, G ründ, V, 196 1, p. 371. • F. Bourgeois, «La pein wre dans le Luxembourg belge », in A nnuaire de la Société des amis des musées luxembolllgeois, Luxembourg, 1934, p. 40.

• Decout-Paolini R. , «I;immigration belge en France », in Toute la France. Histoire de l'immigmtion en France au XX' siècle, Laurent Gervereau, Pierre Milza, Emile Temime (dir.), Paris, BDIC, 1998, p. 27. • E. Fournarel, «Les artisres arlonais à Paris», in La Vie ar!onaise, n° 5, 1912, p. 1O. •]. Kelecom, «Trésors cachés du Musée luxembourgeo is III. Quarre siècles d'estam pes, graveurs de chez nous er d'ailleurs», in Bulletin trimestriel de l'Institut archéologique du Luxembolflg, Arlon, 1999, pp. 20-2 1. • M. Kiesel, Arlon en 1890, Bruxelles, éd itions DMN, 1967, pp. 205-206.

• P. Piron, De Belgische Beeldende Kunstenaars uit de 19de en 20ste eeuw., Brussel, Art in Belgium, 1999, vol. 2, p. 8000. • J. Remisch, «Vieilles fresques de Saint-Donat », in Bulletin du Touring-Ciub de Belgique, XVII, 1911, pp. 416-418.

45


• J. Remisch, Bulletin du Touring-Club de Belgique, XVIII, 191 2, p. 3 12.

• Dictionnaire des peintres belges du X\lf siècle à nos j ours, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1995, p. 6 12. • Pour l'art, catalogue du XX" Salon, Bruxelles, 3 février-3 mars 19 12. • Le Visage du Luxembourg, catalogue d'exp osition , A rlon , 1934, pp. 89-90. • «Qui était Camille Lambert (1 874-1964)? », injuvisy-infos, n° 86, mars-avril 1992, p. 15. • «Zod iacal painting from Paris fo r the Temple», in Echoes fi'OJn Mount Ecclesia in Rays ji-om the Rose, January 1923, p p. 358-359. S UR L'ÉGLISE D'ATHIS-VAL, NOTRE-DAME DE LoURDES

• Abbé Lauren r, Athis-Val et son église [la d ate de la réd action de ce document n'est pas précisée], Evêché de Versailles, Archives diocésaines. • Abbé Laurent, Athis- Val. La vie, la mort, la résurrection de son église [la date d e la rédacti on de ce docu ment n'est pas précisée], Evêché de Versailles, A rchives diocésaines. • M. Laure nce, Eglise d'Athis- Val. Etat avant sinistre. Devis, Paris, 12 décembre 1949 . • B. Marrey, Le Fer à Paris : architectures, Picard Edi teur, Pavillon de l'Arsenal, 1989.

• Semaine religieuse de Versailles,

Jl

0

47, 19 novem bre 19 11 , pp. 620-622.

SUR L'HISTOIRE ET LE DÉVELOPPEMENT DE L'ECOLE CAMILLE LAMBERT

(1920-2000)

• Historique du cours municipal de juvisy, document réalisé par l'Ecole Camille Lambert, cours m un icipal de d essin, 197 1. • Ville de Juvisy-sur-O rge, cours municipaux d e dessin, Horaires des cours, saison 1970-1971, document réalisé par l'Ecole Camille Lambert, 1970 . • Registre du co urs municipal de Juvisy-sur-O rge, Ecole Camille Lambert, 1970-1 982.

46


Nous remercions • Les particuliers et services. • j UVISY-SUR-ORGE

Mmes Mazel et Mme C lément, APAJ Ville: Mme Soyer, Archives municipales ; Mme Morgadès, adm inistration générale ; M. Lecroisey, cimetière ; M. et Mme Robichon , inform ation et Juvisy-Rencontres ; M. Fo urest, retraité, historien. Ecole Camille Lambert: M. Pourtaud, directeur ; Melle Carreron, m édiatrice; Melle Germ ain, secrétaire; Mme Gosselet, enseignante; M. Bertrand, retraité, ancien enseignant de l'école Cam ille La mbert. • ATHIS-MONS

Père Baudet, école Saint-Charles, M. et Mme Régnier, ass. O rge-Esson ne Cartophil ie, Mme Auger, enseignan te. • AUTRES

Père Suire, évêché d' Evry, Mme Botto n, Archives diocésaines de l'évêché de Versailles, M lle Chaume, ancien ne d irectrice de l'Ecole Camille Lambert, M me Sottiaux, documental iste au Centre Wallonie-Bruxelles, Paris, Mme Sabatini, conservatrice au musée d 'Art wallo n, Belgique, M me Six, musée d ' Ixelles, Belgique, M. Kelecom, administrateur, Institut archéologique elu Luxembourg en Belgique. • Centre culturel d'Athis-Mons Francis Duverneuil, président ; les ad ministrateu rs bénévoles ; Bruno Bossard, directeur ; les collègues. • Ville d 'Ath is-Mons Les élus, les services culturel et bi bliothèques, archives-documentation, urban isme et techniques. • Conseil général de l'Esson ne. • Pol itique de la vill e en Essonne, Conseil général et Etat. • Conseil régional d' lie-de-France. • Ministère de la C ulture Directio n régionale des affai res culturelles (DRAC) lie-de-France, D irection de l'architectu re et d u patrimo ine (DAPA).

47


© Centre culturel d'Athis-Mons - BP 15 - 91 201 Athis-Mons Cedex- T él. 01 60 48 46 18 Département Maison de Banlieue- 4 1, rue Roberr-Schum an - 9 1200 Arbis-Mons- Tél. 0 1 69 38 07 85 Crédits photographiques : Ma iso n de Ba nlieue, collectio n Baudet , co llection Régn ier, Eco le d'arr Camille Lambert Réalisation : Ed ire - 38, rue d' Enghien - 75010 Paris -Tél. 01 47 7 0 77 00 Imp ression : Mouquet- 2, rue Jean- Mouli n - 93350 Le Bourget - Tél. 0 1 48 36 08 54 T iré à 1 000 exemplaires, novembre 2000



Avec le concours de la Po li tiqu e d e la V ill e

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ATHIS MONS

Juvisu-IJrge~

Zd~~·

LE CONSE IL GENERAL

~&REGION~ C'm'P"i ,]Ji;hUi Conseil

''glonal Direction réglonaje des affûu aANrelu

ll o·do·Fr•n co


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