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· Contribution à l'évaluation du développement social d'un quartier
Athis-Mons~
mars 1991- décembre 1993
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UN MOT DU CHRONIQUEUR sur la commande qui lui a été faite et sur ce qui en advint
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QUE DIT-ON DU NOYER-RENARD ?"
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Des témoins extérieurs au quartier racontent ... page6 page 13
Au début du printemps 1991 A l'automne 1991
HALORS, COMMENT ÇA VA AU NOYER-RENARD ?"
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Des témoins vivant ou travaillant dans le quartier racontent ... page24 page32
A la fin du printemps 1991 A l'automne 1992 •
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INDEX des mots cités notions, objets, lieux, services, équipements
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page 73
Un mot du Chroniqueur sur la commande qui lui a été faite et sur ce qui en advint
rumeurs, et cet écho vaudra presque preuve. Ce sont les notables : l'élu, le chef d'entreprise, le responsable d'un service public, le responsable religieux, le médecin, le juge...
La chronique est le récit des choses au fil du temps. Elle ~aconte ici la transfonnation d'un quartier. Plus précisément, elle raconte la transformation de la représentation d'un quartier.
Que disent-ils du quartier du Noyer-Renard ? Ou plutôt que leur dit-on du quartier ? Cette rumeur est importante. Elle crée un espace social de la représentation qui donne ou retire de la qualité au quartier, à ces services et à ses habitants. Elle donne ou retire l'envie des échanges et du mouvement entre le quartier et la ville.
Le Noyer-Renard à Athis-Mons, dans l 'Essonne, est un quartier auquel a été administré un remède de cheval pour sortir d ' une relégation largement amorcée. Rénovation des logements tout d'abord, à l'initiative et sur fonds propres du principal bailleur social. Procédure de développement social des quartiers (DSQ) ensuite qui, depuis 1990, s'est attelée principalement aux équipements collectifs, aux espaces extérieurs et à la gestion des services. Depuis quelques années, les habitants vivent dans le chantier. La mairie et ses partenaires ont les moyens de mesurer cet investissement technique et financier. Ils savent établir un bilan statistique assorti d'un descriptif des réalisations somme toute impressionnant. Mais comment, sur la durée des opérations, en percevoir 1'effet sur la vie quotidienne des gens qui habitent ou travaillent au Noyer-Renard, et l'effet sur les relations entre le quartier et son environnement ? En laissant dire, peut-être...
On pouvait le prévoir : la distance géographique au quartier est aussi une distance au rythme de ses transformations. Il faut du temps pour que les transfonnations soient perçues, racontées et fassent à leur tour l'objet de la rumeur publique. Le temps de la rumeur n'est pas le temps de la transformation réelle des choses. I,.a rumeur a la vie longue, ou bien elle prend de vitesse. Ainsi, le Noyer-Renard est aujourd'hui presque méconnaissable : les logements, les espaces extérieurs, les équipements, les services ont changé. Ce qu'on en dit à l'extérieur évolue plus lentement, mais évolue. Il faut pouvoir reconnaître ce décalage.
"A lors, comment ça va au NoyerRenard ?" raconte ce que des habitants ou des
De là leur est est venue l'idée de réunir deux groupes de témoins, l'un composé de personnalités extérieures au quartier et l'autre d'habitants ou de professionnels du quartier, et de passer commande d'une chronique qui, sur la durée du contrat DSQ et de six mois en six mo~s. consignerait ces échanges.
personnes qui travaillent dans le quartier disent de leur quartier. Cette rumeur interne, riche, variée, parfois déconcertante dans ses approximations, est unanime : "ça va mieux". C'est aussi une rumeur sur le "on" ou le "ils" qui opèrent ces changements. Les professionnels présents sur le quartier sont connus des habitants mais leur statut, leur rôle, les liens entre eux ne sont pas toujours clairement identifiés. Certains professionnels eux-mêmes s'interrogent parfois.
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"Alors, que dit-on du Noyer Renard ?"
Ces deux chroniques rapportent donc ce qui se dit au fil des réunions ou des entretiens, avec les mots de chacun, sans les résumer. Le Chroniqueur écoute, aide à préciser et transcrit. Sa transcription modifie parfoi~ légèrement un ordonnancement oral qu'éparpille la spontanéité des échanges. Quelques sous-titres, le plus souvent issus des propos euxmêmes, ponctuent la lecture. Mis bout-à-bout, ces sous-titres, comme des balises d'alerte et de repère,
raconte ce que des personnalités extérieures au quartier disent ou entendent dire du quartier. Certaines personnes, dans la vie locale, occupent en effet une place de vigie. Leur champ de vision est large, les rumeurs de la ville arrivent jusqu'à eux. On les connaît sans être de leurs proches, on les sollicite, on se confie à eux, on les prend à témoin. Ils ont le pouvoir de se faire l'écho à leur tour des
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des questions, de réfléchir autrement, d'envisager l'avenir. Ainsi aussi des immigrés, ou des relations entre mairie centrale et maire annexe, ou des relations entre l'école et le DSQ ...
ponctuent aussi la durée des transformations.
* Le Chroniqueur ne fait pas partie de l'Equipe de Quartier qui pour la Mairie et pour l'Etat met en oeuvre les transformations. Il n'a pas d'autres fonctions que de tenir les chroniques, de les faire lire aux auteurs et, une fois validées, de les envoyer à l'Equipe de Quartier. A celle-ci de les diffuser et d'en tirer les enseignements opérationnels. Mais si le Chroniqueur n'a pas de fonction opérationnelle directe dans le quartier, les chroniques, elles, sont un peu comme des "acteurs collectifs". Produites sur la durée, produite par la durée, elles produisent à leur tour un effet sur la durée.
Un exemple : le Chroniqueur a proposé aux témoins du quartier de remplacer la seconde réunion par des entretiens individuels. La richesse des propos (en raison peut-être d'une relative confidentialité), ainsi que le regret de certains de perdre en collégialité ce qu'ils gagnaient en champ de parole, l'ont incité à suggérer que ces entretiens soient communiqués aux autres témoins du groupe. Aucun témoins ne s'y est opposé, mais ce fut au prix d'un retour sur le texte de l'entretien. En effet, parler du quartier au Maire est une chose; en parler à des ·gens que l'on connaît, ses voisins, ses collègues, que l'on reverra de réunion en réunion en est une autre. Les mots ont un autre statut, ils vont faire leur chemin dans le quartier, une prudence s'impose: "est-ce que je peux dire ça?" et surtout "comment je peux le dire ?" . Au moment de rendre public (relativement) un propos confidentiel (relativement aussi), la réaction la plus simple est l' auto-c~nsure. Or ce n'est pas dans ce sens, sauf exception, que les témoins ont négocié, au contraire: ils ont ajouté du complexe, de l'information, de la nuance. Ils sont revenus sur leur texte en cherchant, dans les cas difficiles, les moyens de "dire autrement la chose", mais de la dire, et le souvent d'en dire plus, car "les choses ne sont pas comme on ne le dit" . Ainsi de la drogue dans le quartier : ces dernières années des rumeurs ont éirculé, des situations difficiles ont été vécues, des personnes mises en cause; on verra, d'un texte à l'autre, que des témoignages permettent de se poser
* Il semble au Chroniqueur assister à la formation, lente et fragile, d'une parole de quartier, produite par le quartier, par les liens de quartier, et par la durée - du quartier : le recueil d'un premier jet, d'une opinion, d'une impression, d'une rumeur parfois. Un retour ensuite sur le "que dire?" et le "comment le dire? "à ceux et celles que "je reverrai demain". La publicité enfin et bientôt la prochaine réunion. Cette parole, comme un acteur en effet, a peut-être déjà transformé quelque chose, même infime, de la vie du quartier. Et l'on peut dire la même chose sur la chronique des témoins extérieurs au quartier bien que le travail de passage de l'oral à l'écrit n'ait pas été le même: la parole sur le quartier, produite à plusieurs, consignée et diffusée de six mois en six mois prend une sorte d'existence propre, opposable en quelque sorte, qui aiguise l'attention au quartier, appelle une réponse, crée du lien.
* Peut-on aller un peu plus loin ? Peut-on par exemple faire ré-agir la parole du quartier et la parole sur le quartier sur les autres professionnels qui gèrent les services du quartier, voire les services de la ville? Peut-on faire inter-agir la parole Œ quartier et la parole sur le quartier? Ne serait-ce pas contribuer à travailler la demande sociale, à créer les conditions d'une formulation plus collective, contradictoire et publique, des problèmes à résoudre ? A tisser des liens nouveaux entre un quartier et sa ville ? Modestement, à améliorer la qualité des services de la ville ?
* Des témoins parlent, écoute-t-on les ...
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"Alors, qtu dit~n du Noyer-Renard?"
"ALORS, QUE DIT-ON DU NOYER-RENARD .?" 'Tout ghetto se construit , et se déconstruit, aussi de l'extérieur, dans le regard de ceux qui n'y vivent pas et qui n'y travaillent pas." Marie-Noêlle Lienemann, maire d'Athis-Mons
Des témoins extérieurs au quartier racontent ...
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"Alors, que dit-on du Noyer-Renard ?"
Début du printemps 1991. .. ... Première réunion des témoins extérieurs, le 14 mars 1991, en mairie d'Athis-Mons, sous la présidence de Marie-Noëlle Lienemann.
Les témoins Monsieur André Bussery, maire de Juvisy et président du syndicat des transports Madame Marie-Paule Garnier, secrétaire général adjoint de la mairie d'Athis-Mons Monsieur Lesueur, receveur principal de la Poste d'Athis-Mons Madame Marie-Noëlle Lienemann, maire d'Athis-Mons Monsieur Roland Noël, curé de la paroisse d'Athis-Mons depuis septembre 1990 Docte~r
Stern, chirurgien à Athis-Mons, représentant la communauté iuive
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Docteur . Saint-Germès, médecin généraliste à Juvisy
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"Alors, que dit·on du Noyer·Renard ?"
M. André Bossery, maire de Juvisy Juvisy est une passoire "Je connais malle Noyer Renard. Je perçois des effets de ce quartier sur Juvisy, mais sans avoir mené d'enquête particulière. La commune de Juvisy est une bande, pas plus large en certains poiflls que 250 m. Le trafic voyageur SNCF y est le plus important de la région. Cette bande est une passoire. Un square ? Les enfants des communes avoisinalltes viennent y jouer. Une maison de quartier ? Les jeunes d'Athis s'y retrouvellt... La rumeur dit : "on est envahi par les jeunes d'Athis". Mais ... "Il y a 20 ans, la m()indre activité m()ntée pour les jeunes attiraient de nombreux jeunes qui n' étaielll pas originaires de Juvisy . Notre commune de 11 ou 12 000 habitants était débordü. Mais cela n'aurait eu aucun sens de scinder, pour des raisons de frontières communales, les groupes naturels qui seformaiellt. Les gens de souvienneIll d'une tentative de "boom" ,face à la cité HLM de Juvisy, qui s'est conclue par une sortie des riverains sabre au clair... On a dfl suspendre pour zm temps ce genre de manifestation ... Avant/a création d'une PAIO aux FFF, enl989, et d'une antenne dans le quartier Jean Merm()z à Draveil, la PAIO de Juvisy recevait 95 % de jeunes venus d'ailleurs. Essentiellement d'Athis. La rumeur dit : "on est envahi parles jeunes d'Athis". Mais actuellement le nombre des non juvisiens est tombé à 35 ou 40 %. Qu'est-ce que cela signifie ? Il faut le vüifier. Moins de problèmes avec les jeunes d'Athis "Nos groupes de jeunes, à ma connaissance, n'ont pas eu récemmellt de problème avec les jeunes d'Athis. Les habitants qui fréquentent les jeunes disellt qu'il y a moins de problème. Il faut reconnaître que faute d'éducateurs en nombre suffisant, la mairie sait assez mal ce qui se passe dans les groupes. Mais s'il y avait eu wz problème majeur je l'aurais su. Les demandes de dér.ogation scolaire semblent diminuer "Il y a 2 Ou 3 ans, avant donc que ne débute le DSQ au Noyer Renard, je recevais de nombreuses demandes de dérogation scolaire des jeunes d'Athis vers Jean-Jaurès, pour des raisons diverses, et paifois avouées: "on ne veut pas d'une scolarisation à Athis" .Il me semble que ces:demandes diminuent. Quelques enfants du plateau de Juvisy vont à/' école à Athis mais hors du quartier du Noyer Renard. Le transporteur scolaire se plaint des jeunes "Les transports scolaires sollt particulièrement importants du fait que les CES sont en bordure du plateau. Entre 100 et 150 élèves d'Athis rentrent chez eux déjeuner, soit quatre cent à six cent vingt trajets par jour... Un articulé est mis en place pour les scolaires, sur la ligne publique." Le transporteur se plaillf :dégradation de matériel, mauvaise relation au rhauffeur,
problème de paiement.// n'y a plus, comme auparavent, d'accompagnateur.
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"Alors, que dit-on du Noyer-Renard?"
Le probl~me du paiement doit être retravaillé. Que les choses soient claires, il faut que chaque enfant ait une carte, quitte à ce que la mairie/' ach~te en cas de nécessité'· En 1992, 1111 valideur magnétique sera mis en place. Dans le car, les él~ves du public et ceux du privé se regardent en chiens de faïence, surtout le vendredi. Il y a wz véritable mur entre les écoles, y compris entre certains professeurs."
Le Dr Saint-Germès, médecin généraliste à Juvisy La réalité du quartier est meilleure que son image.
"Le quartier des FFF a mauvaise presse. Il y a quelques années, les enfants qui allaient au coll~ge Delalande étaient terrorisés par les jeunes des FFF. On parle encore des caves des FFF: "ilnefmll pas y aller, il y a des seringues, des viols collectifs..." 1 Les transports en commun sont important spour désenclaver le quartier. Il serait bon, par exemple, qu'ils desservent la maison de la culture Lino Ventura. Il y a un vrai problème de santé publique aux FFF.
''Mon expérience de garde de nuit et de week-end me fait dire qu'il y a une détresse médicale plus importante que dans d'autres secteurs. ProbMme psychiatrique, de toxico, et surtout attente jusqu'au dernier moment pour appeler le médecin. Ce n'est pas une question d'argent mais de mentalité, zm peu conune à la campagne. Et cela concerne autant/es Français que les immigrés. La tuberculose est réapparue. Je n'ai pas de statistique à ce sujet, mais il est clair que les
gens laissent/rainer, "' qu'ils ne som pas vaccinés. Avant que le dépistage ne soit effectué systématiquement en fin de matemelle, le contrôle médicale n'était pas complet. J La tendance actuelle est de vacciner les enfants plus tard pour une meilleure efficacité du
vaccin. Est-ce la bonne méthode ? Il faut savoir qu'il y a plus de morts par tuberculose en France que par SIDA. Sur/' alcoolisme je n'ai pas beaucoup d'informations. Elles sont plllfôt du côté de la mairie. · Une appréhension des médecins de garde, pour des raisons avant tout médicales •
"Les médecins du tour de garde, hommes oufenunes, disent tous avoir des appréhensions lorsque l'appel vient des FFF. Le médecin qui m'a succédé au tour de garde, a dit à son propre successeur que le quartier était épouvantable. Ce n'est pas tellement par crainte pour sa sécurité que pour des raisons médicales : les cas 1
Les deux maires, d'Athis-Mons et de Juvisy, sont d'accord sur ce point.
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En fait, précise Marie-Noêlle Llenemann, ·un viol collectif a eu lieu il y a cinq ans, mais on en reparle car il passe en jugement ces jours-ci. • 3
André Bussery note à ce sujet que •Ja médecine scolaire est débordée, avec un médecin scolaire en longue maladie. Actuellement, le dépistage systématique en fin de maternelle est efficace. • '
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Le .Dr Saint-Germés a ici complété son information, après enquête auprès du pool de garde
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"Alors, que dit-on du Noyer-Renard ?"
sont difficiles, avec une forte implication psychiatrique (c'est là que moi-même j'ai eu à piquer, à travers le pantalon, zm homme que tenaient deux pompiers). Cela existe sans doute ailleurs mais passe peut-être plus inaperçu ? Les médecins femmes du pool de garde ont des appréhensions à aller aux FFF la nuit. L'éclairage y est défectueux dans l'ensemble : les numéros ne sont pas éclairés, il y a des recoins sombres.
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Il faut préciser qu'aucun de ces médecins n'habitent ni ne pratiquent sur le quartier (hors les urgences). Le témoignage du médecin du quartier est très différent sans doute. Est-ce à dire que les problèmes les plus aigus ne lui arrivent pas ? Ou que son contact quotidien avec le quartier ne lui donne pas la même angoisse ? La qualité scolaire. "Une femme m'a dit: "ma fille était première à l'école primaire des FFF. Elle a eu beaucoup de mal en passant dans une autre école d'Athis-Mons". Et les instituteurs de l'autre école primaire lui ont dit que l'école FFF avait de grosses difficultés."
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Roland Noël, curé d'Athis-Mons "Je suis là depuis trop peu de temps pour avoir une connaissance fine du quartier. Ni rancoeur ni agressivité "Une personne de la paroisse m'a dressé zm descriptif du quartier. Il est positif Quand les paroissiens parlent des FFF il n'y a ni rancoeur ni agressivité. Plutôt une sorte de constat. On dit "attention à votre voiture" . C'est tout. /ln' y a pas eu de dégradation de l'église. Les immeubles rénovés, contrairement aux autres, n'ont ni graffiti, ni tag. La communauté chrétienne "La communauté est composée surtout de Martiniquais, de Guadeloupéens. Il existe une communauté importante d' lndient . La catéchèse est surtout fréquentée par les enfa111s antillais. Des gens de Juvisy viennent à Athis pour la catéchèse. Car, à Athis, il existe un noyau ancien d'action catholique ouvrière (ACO). Ceux du bas, du val d'Athis, plus traditiomzalistes,vont plutôt à la paroisse de Juvisy, ceux des FFF vont facilement à Saint-Denis. A Saint-Denis, le mercredi 1es Cendres, les FFF étaient là, mais pas ceux du bas. J'ai célébré un baptême à Saint-Denis. C'était une famille en-dessous de la moyenne. Les parents, à la suite d' zme défenestration de leur enfant, étaient placés sous co!Jirôle judiciaire. Ils habitaient la cité des Oiseaux d'Orly Parc, la cité d'urgence qui est maintenant devenue la résidence des Alouelles . .
La drogue "Je tiens une permanence le mardi soir aca FFF. Je discute avec les jeunes. lis som désoeuvrés. On aborde assez facilement le problème de la drogue. Mon expérience alltérieure des milieux de la délinquance, de la prison me permet de parler clairemellt de ces 5
Information qui semble avoir surpris tout le monde autour de la table
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"Alors, que dit-on du Noyer·Renard ?"
choses. Je trouve des seringues devant/' église.
Les coupures d'Athis "En réalité, il existe trois paroisses très différentes, séparées par cette barrière infranchissable qu'est la RN7, et par la côte entre le bas et le haut du plateau. Il y a là zm vrai problème de rassembleme11t entre le haut et le bas. "Faut encore mollier", se plaignent ceux du bas."
M. Lesueur, receveur principal de la poste d'Athis "Le quartier des FFF n'a pas une trop mauvaise image. Une agence postale, sans personnel de la Poste, va ouvrir dans le Val pour les opérations en commission.
Pas d'appréhension des agents, ils font partie du quartier "Les agents de la poste n'ont pas d'appréhension à aller aux FFF. Ils sont bien reçus, ils font partie du quartier. Un vol de lettre recommandée et d' argelll a eu lieu, mais il y avait eu imprudence de la part de/' agent. Egalement une tentative d'encaissement d'une vraie lettre chèque optique, avec des faux papiers qui venaient d'Ivry. 6 Il y a quelques vols de correspondance dans les boites aux lettres, mais c'est plutôtzm amusement sans gravité :des jeunes mélangent les lettres entre les boites. Les destinataires rouspètent. L'incendie du bureau de poste en1989, le 14 juillet? Un pétard déposé dans la boite aux lettres et qui a mis le feu. Plusieurs familles d' employés de la Poste habitent les FFF. Elles se plaignent de la mauvaise réputation du quartier alors qu'elles y som bien :il y a des espaces verts, de /'espace entre les immeubles. Les personnes âgées du plateau ne se plaignent pas.
Les comptes d'épargne : dure "concurrence" avec Juvisy 'Pour la poste d'Athis, les problèmes essentiels sont cette côte à monter et/' absence de parking, qui incitent90% de la population à fréquenter la poste de Juvisy. Sans compter /'attraction du marché de Juvisy 1• Si bien que le nombre de livrets de caisse d'épargne ouverts à Juvisy est à peu près égal au nombre d'habitants ! Comme les objectifs de la Poste et l'évaluation du travail sont fonction du nombre d'habitants, ce déséquilibre entre Juvisy et Athis pénalise la poste d'Athis à laquelle la direction reproche de ne même pas toucher 50 % de la population . Les comptes d'épargne ouverts à Athis se répartissent entre 213 au bureau principal (9000 comptes) et 1/3 au Noyer Renard.
Le maire de Juvisy Indique que le receveur principal de Juvisy constate qu'li y a beaucoup de faux papiers du fait que la position de la poste de Juvisy permet de s'enfuir facilement 7
.et ajoute le maire de Juvisy, de ses 34 coiffeurs, de ces 2 cimetières, de ces 43 médecins ... pour 11 800 habitants.
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"Alors, q.a dir-on du Noyer-Renard?"
L'Association des commerçants du quartier ne fait pas état de problèmes particuliers. "Quelques jeunes du quartier, parfois,font du cirque, mais sans pistolet. Quand des jeunes drogués arriveli!, le bijoutier menace de sortir son pistolet, mais il n'y a pas de heurts, et il parle avec eux. La pharmacie a des problèmes avec les toxicomanes :ils font du grabuge pour effrayer les clients. Au Cours des Halles il n'y a pas de jeunes qui /rainent. Le boulanger a connu une période dure, à noël, avec sa vitrine qui es/tombée. Le super marché ATAC a embauché 1111 gorille à la suite de ho/d up successifs mais qui ne venaielll pas du quartier. Les jeunes et la salle Michelet. "Je suis membre d'associations. /ln' y a pas de probUme avec les jeunes si on ne pas les chasse pas avec pertes et fracas. Il faut savoir leur offrir lill jus de fruit. Les poubelles ''Les gardiens des FFF sortent/es encombra/lis le vendredi soir, trois jours avant le rammassage qui n'a lieu que le lundi. Les détritus sont posés sur le trottoir dès le samedi soir. C'est un vrai problème, de saleté, et de bruit."
Dr Stern, représentant la communauté juive. Un cadre de vie "bien vu". ''J'habite Athis-Mons depuis 20 ans et je ne porte pas wz regard négatifsur le quartier des FFF. Je sais, via notre communauté, que le cadre est agréable, bien vu, non dévalorisant, et peut s'améliorer. Quoi qu'il en soit, le cadre de vie n' empèche rien puisque des je1mes de notre communauté sont aujourd'hui diplômés après avoir vécu aux FFF pendallllongtemps, et bien avant la réhabilitation. Nous avons wz rhumatologue, lill ingénieur supélec, 1m agrégé d'histoire, un professeur de lettres, un dentiste ... des personnes qui occupent des postes élevés qui ont vécu aux FFF après l'exode d'Afrique du Nord. Tous ont aujourd'hui quitté les FFF mais n'en gardent pas 1111 mauvais souvenir. Il ne reste que quelques anciens. Je ne connais pas de jeunes ménages de la communauté qui se soient installés au FFF. Ils préfèrent le bas Athis-Mons, Ris-Orangis, Grigny. Toutefois, à l' éço/e juive de Savigny nous avons wz ou deux enfallts des FFF. Insécurité ? ''!ln' est pas question d'agression. Ils savent que un Untel a été cambriolé, mais il y a pire. Le problème de la drogue est bien senti. Je sais qu'il y a des jeunes drogués de 9 ou JO ans sur le quartier. J'ai des confidences, comme médecin. Quant aux vols de voitures, ils existe/li partout. Toutefois, j'ai illterrogé une jeune aide-saignante d'origine algérienne et qui vit sur le quartier : elle est inquiète de rentrer après 20h. Un problème d'éducation ... "L'oisiveté des jeunes entre JO ans et 25 ans pollue les rapports. Les jeunes sollt abandonnés, délaissés, éduqués par la rue. Ils se regroupent de façon grégaire.
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"Alors, que dit·on du Noyer-Renard ?"
Je suis convaincu qu'on peut arranger cet endroit. Il faut de l'éducation et de l'autorité, plus que des travailleurs sociaux. Il faut éduquer les parents : les parents maghrébins sont des alliés formidables; ils savent que les ponts sont coupés avec leurs enfants, et qu'il faut en sortir. Une autre de mes infirmières, originaire du Maroc et avec laquelle je travaille depuis 15 ans, habite les FFF. Elle veut du bien à ses enfams. La différence entre juifs et arabes c'est que le juif transporte sa bibliothèque avec lui. Les jeunes arabes, en France, n'ont pas de passé culturel. Pourtant leurs parents veule · leur donner toutes leurs chances. Avec l'histoire du Golf, brusquement le père a sorti le bliton, il est devenu le père. La connaissance est wzlong parcours. et une affaire de gestion ordinaire. "Une affaire d'hygiène publique :souris, cafards, rat, animaux laissés à la dérive, chiens agressifs. Une affaire d'éclairage public : il faut de la lumière. Et une affaire de peuplemeflt pour ne pas concelllrer les probMmes."
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"Alors, que dit-on du Noyer-Renard ?"
Automne 1991. .. ... Deuxième réunion des témoins extérieurs, le 10 octobre1991, en mairie d'Athis-Mons, sous la présidence de Marie-Noëlle Lienemann.
Les témoins · Madame Eberhard, médecin scolaire Madame Denise Edmond, proviseur adjoint du LEP Madame Marie-Noëlle Lienemann, maire d'Athis-Mons Monsieur Roland Noël, curé de la paroisse d'Athis-Mons Monsieur Omar Romani, PAIO de Juvisy, représentant le maire de Juvisy Docteur Saint-Germès, médecin généraliste à Juvisy Dr Stern, chirurgien, représentant la communauté juive Trois nouveaux témoins ont donc rejoint le comité : le Dr Eberhard, et Mme Edmond, ainsi qu ~Omar Romani qui représente André Bussery, maire de Juvisy. ·
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"Alors, que dit-on du Noyer-Renard?"
Un mot du Chroniqueur
Cette seconde réunion confirme les échos enregistrés six mois plus tôt: les difficultés du quartier n'y sont pas pires qu'ailleurs, le cadre de vie y est agréable, les services publics des alentours n'ont pas à s'en plaindre particulièrement, les jeunes commencent à y faire leur trou, la drogue y est moins pesante. A ce stade, nous sommes un peu dans un "entre-deux". Entre une image des 3 F qui se banalise progressivement et une image encore imprécise du Noyer-Renard (le quartier reste "les 3F"). Et entre un écho plutôt positif ou bienveillant sur le quartier en provenance des services dans la ville (écoles, poste, médecins, églises, commerces...), et la persistance d'une rumeur inquiète ou hostile qui s'exprime nettement dans les stratégies des parents à l'égard de l'école. Le fait notable de cette seconde réunion est qu'on y parle davantage de la ville d'Athis-Mons que du Noyer-Renard. Le problème n'est plus d'abord, semble-t-il, le "rattrapage" d'un quartier mais une certaine fragmentation de la ville. Cette fragmentation géographique, physique et sociale n'est pas nouvelle. Mais elle apparaît d'autant plus nettement que les habitants du Noyer Renard retrouvent une relative fluidité, un mouvement, une perspective de nature à faire bouger, ailleurs dans la ville, des rigidités ou des équilibres précaires. Dans un tel contexte deux dossiers sont particulièrement sensibles. Le premier concerne la sortie progressive de la procédure DSQ, avec notamment la convoitise dont le Noyer Renard fait désormais l'objet de la part de jeunes d'autres quartiers : le Noyer Renard devient une aune à laquelle apprécier la vie d'autres quartiers. Le second dossier concerne la carte et le recrutement scolaires. Dans la carte scolaire, dans les inscriptions et dans les demandes de dérogations s'inscrit une certaine géographie physique et sociale de la ville. Du recrutement d'une école, de sa réputation peuvent dépendre l'avenir d'un quartier et, plus largement, la fluidité interne de la ville. Etablir une meilleure appréciation des faits et des résultats scolaires reste semble-t-il un chantier capital et difficile pour Athis-Mons. Enfin, on verra que l'ambianc~ de la réunion a changé. Au tour de table de la première réunion a succédé un débat plus alerte.
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"Alors, q11e dit-on du Noyer·Renard ?"
Les 3F sont-ils encore un problème ? Un cadre agréable ... Dr Eberhard "Je travaille depuis JO ans aux 3 F et je trouve le cadre agréable, les gens agréables. Il n'y a pas d'enfants qui trainent. Je n'y ai jamais eu de probMme avec ma voiture' . Peu de personnes âgées veulent sortir le soir mais c'est un peu partout la même chose." Marie-N~lle Lienemann "Les gens demandent qu'on ne coupe pas les arbres. Même si certains disent des arbres du trottoir d'en face : "en face, c'est la forêt !". Les arbres som clairement ressentis comme lill patrimoine à préserver."
... un quartier apaisé Denise Edmond "Au LEP, 110s élèves viennent de tout le département. On ne les repère pas en fonction de leur quartier d'origine. Mais je peux dire qu'on n'entend pas parler des 3 F ou du Noyer Renard. Grigny la Grande Borne est plus présent. Les cas lourds viennem de Grigny. Mais dans l'ensemble du lycée, il n'y a pas de violence." Roland N~l "L'église Notre Dame de l'Air a été ouverte il y a deux ans aux 3F. Elle est ouverte tout le temps. Il n'y a eu aucune exaction, aucun problème, sauf un type qui a cherché à forcer la grille. Je ne vois plus de seringue devaml' église du quartier. Dans l'ensemble les chrétiens qui ont à faire aux 3 F sont passionnés." Marie-N~Ue Lienemann "Il reste quand même des caves détériorées aux 3 F! Mais on n'entend plus parler de seringue au Noyer Renard depuis qu'un café du centre-ville a été fermé, après une descente de police, et que les doubles entrées d' w1 des immeuble atLX 3 F ont été condamnées . Mais la toxicomanie change deforme: on trouve maintenant des cannettes de bière et des boites de médicaments. Dr Saint Germ ès: c'est une évolution générale en France."
Roland N~l "Des jeunes de notre communauté travaillent à ATAC comme caissières. Il n'y a pas plus de problèmes qu'ailleurs. A EUROMARCHE, par contre, des gens se nourrissent directemelll dans les rayons." Marie-N~Ue Lienemann
"TF1 est venue filmer le Noyer Renard en juin dernier. Les commerçants du quartier ne se sont plaints ni d'une détérioration ni de tensions. Sauf le boulanger dont la vitrine a été cassée à plusieurs reprises. 1/ne faut pas s'attarder dans l' étiquettage DSQ, il faut sortir de cette procédure le plus tôt possible. Quand je vois ce qui se passe dans d'autres cités je suis soulagée de n'avoir pas ces problèmes. Les 3 F ne solll pas lill site de délinquance.[/ y a peu d'exactions dans le
Omàr Romani •Les casses dépendent beaucoup de l'arrivage de la drogue. Dans une rue jusqu'alors calme de Juvisy, il y a eu récemment d9s vols d'auto-radios. C'9st qu'il y avait d9s dealers. Nous savons qu'il exist9 des p9tits dealers à Juvisy.· 9
Il s'agit des trois grands halls d'un Immeuble sur lesquels donnaient deux entrées permettant une retraite raplde.EIIes servaient de lieu de rassemblement. Il est prévue de supprimer toutes le doles entrées d'immeubles pendant l'été 1992.
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"Alors, que diJ-on du Noyer-Renard?"
quartier10 • Il y a des toxicomanes repérés : quand ils sortent de prison ils errent dans le quartier et on pense: "la drogue est revenue". En prison ils nefOIII pas parler d' eLLx. J'ai demandé au directeur de Fleury s'il y avait des Athégiens incarcérés. La réponse : Un seul! Je pense qu'il ne compte que ceux qui sont nés à Athis-Mons! "
... un reflux des jeunes vers leur quartier Omar Romani "A Juvisy nous voyons une évolution depuis un an et demi : nos équipements sont moins sollicités par les habitants d'Athis, en particulier par les jeunes, qu'ils ne l'étaient au momelll de l'ouverture de la PAIO de Juvisy en 1982 et de la f ermeture du Skydom de la Maison pour Tous au Noyer Renard. Les_ raisons? La réouverture du Skydom,l' ouverture d'une PAIO à Athis, les opérations sociales comme l'opération Femmes. On a constaté à l'occasion de ces opérations que les gens étaient tr~s heureux de vivre au Noyer Renard. De plus, les toxicomanes qui s'en sortent jouent 1m rôle importalll, ils ont une place, ils sont w1 lien avec les jeunes. En fait on a moins d'écho des 3 F. Il y a 2 ou 3 ans, les jeunes de Juvisy avaient peur de ce !LX des 3 F. Maintemelllles jeunes de Juvisy vont à la patinoire d'Athis. On va plus facilement à Athis." Marie-N~lle Lienemann "Les gens que je rencontre dans mes porte-à-porte disent "c'est bien ce que vous faites pour les jeunes".
des solidarités de voisinage, mais aussi des solitudes Marie-N~1le Lienemann "Les 3 F ne sont pas homog~nes.l/ y a des "micro climats" selon les cages d'escalier. Il existe des strates de gens qui se connaissent, avec des réseaux de solidarité, souterrains, et des strates d'anonymes qui ne se connaissent pas du tout. Elles peuvent cohabiter, elles sont étanches."
Roland N~l "Depuis un an que je suis là, je rencontre environ deux personnes par semaine qui sont en perte de vitesse, qui ne savent pas à qui s'adresser. Elles viennent au presbyt~re. Pourquoi ? Elles cherchent quelque chose de nouveau, ou bien elles n' 0111 pas trouvé ailleurs ? Le mari est alcoolique, ou ce sont des cas d'abandon ... Il y a même des jeunes femmes maghrébines. La majorité vient du Noyer Renard."
"Athis-Mons n'est pas une ville tr~s ouverte, les portes s'ouvrent peu. Est-ce la culture pavillonnaire ? A Massy d' 01~ je viens, et 01~ il y avait de nombreux rapatriés d'Afrique du Nord, ce n'était pas la même chose. Par contre, aux 3 F j'ai rencontré une solidarité spontanée, de voisinage, comme cette famille qui s'occupe enti~rement d'une vi Pille voisine impotente. Je n'ai rencontré que peu de personnes llgées qui ne soient a~sistées par les voisins." Marie-N~lle Lienemann
Le Noyer Renard a même pris de l'avance sur d'autres quartiers Ceux "d'en bas" ... Roland N~l "J'ai fait, avec des parents, une préparation au baptême de leur enfant. Les parents d'en bas, rue de Provence, sont plus pauvres, plus marginaux, il y a plus Le service des sports et la PMI (vol d'un magnétoscope tout neuf) s'étalent faits cambrioler l'avant-veille de la réunion.
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"Alors, que dit-on du Noyer-Renard 7"
d'alcooliques. C'est une pauvreté culturelle. Aux 3 Fla richesse culturelle est plus grande même s'ils ne s' exprimellt pas." Marie-Noëlle Lienemann "Dans les bâtiments du site d'Orly Parc11 , les gens sont qualifiés, pas angoissés par l'avenir. Dans mes visites porte à porte, je suis rarement tombée sur w1niveau culturel alannant. Je n'ai pas rencontré de gens ivres (alors qu'à Massy, j'avais fait une tour complète d'alcooliques)." Dr Eberhard "A l'école prùnaire Flammarion, il y a une liste de parents maghrébins candidats à l'élection au Conseil d'école. Alors qu'en bas il y a w1 problème d'intégrisme musulman. Roland Noël : chez les catholiques aussi ! C'est un micro climat!" Marie-Noëlle Lienemann "/ln' y a pas d'intégrisme aux 3 F. Il y a eu une pétition dans la rue Condorcet contre le projet de mosquée. En fait wz relais de jeunes avait déjà accueilli un lieu de culte musulman au bout du jardin des pétitionnaires ... Ils ne s'en sont pas encore rendu compte !" Omar Romani "La cité Debussy' 1 , c'est moins beau, moins bien que les 3 F." Marie-Noëlle Lienemann "Il y a, en bas, beaucoup de familles monoparentales. Alors qu'aux 3 F beaucoup de fenunes sont là le soir à la maison avec les enfants."
••. le Val Roland Noël "On parle plus de la cité Bleue ou du Val que rfes 3 F." Marie-Noëlle Lienemann "Il y a w1 effet ricochet du DSQ sur le Val. Les jeunes du Val ont eu /'impression d'abandon au profit des 3 F. D' od une frustration. Ils veulellt eux-aussi zm club moto ... Ils nous ont dit "on fait tout pour les 3 F". Sur le Valla Ville engage un mini DSQ. Les jeunes du Val sont très différents de ceux des 3 F. Ils ne veulent pas voir les éducateurs, ils taguent, ils rapent. Les 3 F sont plus classiques."
... la cité Bleue Marie-Noëlle Lienemann "La cité Bleue, avec ses 610 logements, s'est détériorée." Dr Stem ''La cité Bleue construite pas Bouyghes en 1971 pour 20 ans pose plus de problèmes que les 3 F. Il y a 80 % d'étrangers, aile un jeu pour les enfantsn. Il faut prévoir de détruire ces bâtiments."
... la rue Henri Barbusse Marie-Noëlle Lienemallll "Que savez-vous des 200 logements de la rue Henri Barbusse, derrière les Oiseaza ? " Dr Eberhard "Je ne vois pas". Omar Romani "Moi non plus." Roland Noël "Le niveau n'y est pas très élevé." 11
Résidence Les Alouettes, SA d'HLM Orly Parc
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à Juvisy
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Marle·Noêlle Llenemann précise qu'il y aura bientôt une aire de jeu pour enfant
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"Alors, que dit-on du Noyer-Renard 7"
... les abords des écoles, rue Schumann, de l'autre côté de la ville14 Dr Eberhard "En réalité les enfants ont plus peur de la rue Schumann, qui passe par les établissements scolaires, que des 3 F. Rue Schumann, on dit paifois: "c'est la bande des 3
F qui arrive", mais ce n'est pas vrai." Dr Stem "Mon fils a été agressé rue Schumann." Marie-Noêlle Lienemann "Cest la question de la prévention de la délinquance aux abords des écoles. L' environnemellt des collèges, Saint-Charles et LEP, est difficile. Il y a une concentration forte de jewzes aux emrées et sorties, et des violences liées à cette concentration. En particulier une violence emre les élèves de Saint-Charlel5 et ceux des autres écoles : les jeunes de Saint-Charles sont attaqués à la sortie de l'école et accusent ceux des 3 F. Des bagarres ont lieu dans la descente. Des grillages sollt abattus. Il n'y a pas de tag aux 3 F mais beaucoup sur le long de la descente vers la gare, en centre-ville." Roland Noêl "Les catéchistes ne veulent pas que les enfants prennent/a rue Schwnann le soir. Le mur de Saint-Charles est sinistre, et les maisons abandonnées de l'emprise DDE 16 aussi." Marie-Noêlle Lienemann "lai demandé à la DDE de raser ces maisons de l'emprise." Roland Noël, confirmé par le Dr Stern "Le quartier est plus sflr depuis que l'auberge de jeunesse est/à, à Mons. Ces jeunes sont sympathiques."
Pourtant les 3F inspirent encore des craintes Dr Eberhard "Les parents omtoujours les mêmes idées des 3 F. /1 est dur de les faire mollier vers le haut d'Athis. Ce n'est pas seulement parce que la RN7 coupe la ville. Il y a aussi l'idée d'un péril. Les 3 F som encore des repoussoirs ml/' enfant serait en péril."
Marie-Noêlle Lienemann "Dans mes tournées de cages d'escalier, j'ai rencontré wz jeune couple qui vivait aux 3F et qui avait peur d'y avoir zm enfant. Il avait peur que l'enfant ne tourne mal. Cette idée que l'enfant peur y tourner mal est encore ressentie dans le quartier." Dr Eberhard "Cette crainte existe pour ceux qui n'ont pas choisi d'y vivre. Mais d'autres
veulent y vivre tt c'est très différent." Dr Saint Germès "Les médecins de garde continuent de craindre les appels en provenance des 3 F. Ce sont des pathologies plus lourdes, du fait de soins tardifs. Et les médecins femmes ont peur. De plus il reste peu pratique de trouver wznuméro de porte en raison cf zm manque cf éclairage. Marie-Noêlle Lienemann "Les extérieurs d'flots sont éclairés 1naintenant, mais les coeurs restent des trous sombres."
u quartier de Mons 15
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Saint Charles est un collège privé de 3000 élèves où les parents aspirent à mettre leurs enfants. Emprise en friche, à Mons, en centre-ville, destinée à
la construction d'une autoroute
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"Alors, que dit-on du Noyer-Renord ?"
Le suivi médical des familles : des problèmes plus sociaux que médicaux ? Le Dr Saint Germès signalait, lors de la première réunion, que les médecins de l'équipe de garde constataient des pathologies plus lourdes qu'ailleurs aux 3 F. n faisait l'hypothèse d'une demande de soin plus tardive.
Dr Eberhard "Tl y a beaucoup de bébés aux 3 F et certains enfams du quartier sont moins bien suivis que les autres. Ce sont des probMmes plus sociaux que médicaux (la recrudescence de la turberculose est réelle mais pas plus aux 3 F qu' ail/eurs 7 ) . C'est à l'école primaire Branly que je trouve tous les problèmes médicaux, et ils concernellt-des familles du Noyer Renard françaises qui habitaient la cité des Oiseaux, ou des familles maliennes. Il y a des enfants en détresse, pas couverts, sans chaussettes, sans pull, mal lavés. La douche avaflt la piscine répond aussi à w1 souci d'hygiène. Des familles jettent les vêtements sales, ne lavent pas. Lorsque l'école donne 1111 pull à 1111 enfant elle doit le récupérer le soir sinon l'enfant ne l'a plus le lendemain. Est-il revendu, redonné,jeté? Sur les 250 élèves de Branly, une trentaine ont des problèmes de ce genre 18 • Le médecin scolaire et la PMI ont 1111 rôle à jouer ici. La PMI du quartier marche très bien. Elle fait aussi w1 accueil des femm es étrangères. Les familles maghrébines ne posent pas de problème. Chez certaines, tous les enfants sont enfac. Les familles maliennes sont plus difficiles à suivre. Le père refuse par exemple que les enfants portent des lunettes parce que chez eux c'est une tare. Ajoutez à cela le problème d'argent."
Marie-Noëlle Lienneman "La mairie pourrait compenser dans 1111 tel cas. Tl est vrai que six enfants, six paires de lunettes, c'est cher. Dr Eberhard "Oui, mais la difficulté serait d'évaluer la réalité des motifs invoqués." Roland Noël "Nous avons Wl vestiaire tenu par Saint Vincent de Paul. On accumule des
vêtements mais peu de gens vienneflt en chercher." Dr Eberhard "Tl y a des gens qui ont pourtallt besoin de vêtemellfs." Omar Romani " La PMI des 3 F se sert sur Juvisy. Les vêtements là-bas partent très vite."
Entre la ville "du haut" et la ville "du bas", une . fluidité insuffisante Dr Stern "Il y a plusieurs villes, celle du haut, celle du bas, les deux rives de la RN7,
Mons et Athis ... Comment réunifier l'ensemble ?" Une mobilité plus grande des habitants d'en haut Roland Noël "La communauté paroissiale des 3 F bouge plus que celle du bas. Elle n'hésite pas à descendre alors que ceux du bas ne montent pas." Omar Romani "Même chose à Juvisy. Le "ghetto" est en bas. Le plateau bouge plus, ils 17
Cf la première réunion, Intervention du Dr Saint Germés sur la recrudescence de la tuberculose
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Cela représenterait plus de 10 % des écoliers de Branly
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"Alors, que dit-on du Noyer-Renard?"
viennent vers le centre, vers le CES, la piscine, la poste ... Il existe des échanges verticaux plus que horizolltaux." Dr Stem "Il est vrai que la gare de Juvisy offre une mobilité plus grande."
Roland Noêl "Il n'y pas tellement de peur en haut. Moins qu'en bas à Mozart, ou qu'à la cité Bleue. Le soir, il faut que des adultes redescendent les jeunes du bas, alors que les jeunes du haut remontent seuls.!/ y a deux points chauds: les 3 F et/a cité Bleue. On va organiser zmforum en mars 92 sur les 3 communautés religieuses vivant ici. Si je ne l'avais pas dit personne n'aurait pensé à interroger les gens de ces deux quartiers. Pour les jeunes, on a prévu un rallye à travers Athis entre le haut et le bas." Dr Eberhard "Les écoles ont fait un parcours de ce genre. Les mères du bas étaient effarée~
que leurs petits aillent en haut. Les gens ne vont pas aux 3 F ni à la Cité Bleue, c'est tout. Ils ne veulent pas regarder. lis ne veulent pas de Delalande19 ." Dr Saint Gennès "Il y a zme prise de conscience de certaines personnes tout de même."
Quelles raisons ceux du bas auraient-ils de monter à la ville du haut ? Dr Saint Gennès "On voit une évolution vers le désenclavement des 3 F. Il y a davantge d'activités, des gens y viennent plus."
Marie-Noêlle Lienemann "Au Noyer Renard, il n'y a presque que des service internes au quartie,.-20. Qu'implanter qui soit zmefonction communale ou intercommunale?. On est excentré de tout : la commune est longue de 6 km, autant que Paris. Quelles sont les raisons actuellement de monter aux 3 F ? La piscine ? Elle est moins attractive que la patinoire. La salle Michelet ? Il y a une psychose du vol de voiture. Il y a le centre commercial ATAC: les gens y viennent de Paray et d'Athis, par principe d' utilité. J'y fais mon marché hebdommadaire. Il est a une bonne échelle et il a le seul poissonnier de la commune. On y trouve plus facilement ce que consomme la classe moyenne supérieure : w1traiteur grec, du sucre perroquet, du pain suédois ... " Omar Romani "Pourtant/es gens du plateau disent qu' ATAC c' est populaire ... Dr Stem "'immobilier joue en faveur du haut. La population mitoyenne va monter." Dr Eberhard "Les gens d'en bas n'accepteraient pas forcément tm logement atLx 3 F."
La réputation des· écoles, une histoire clé dans la ville Préjugés ? •.• Dr Saint Gennès "Les gens aimeraient que leurs enfants n'aillent pas en primaire à Flammarion, aux 3F.lls ont peur qu'ils n'apprennent pas. Des instituteurs hors 3 F réczqJ~rent des bons él~ves 3F." Dr Eberhard "Mais cette réputation est fausse! L'école primaire des 3 F, Flammarion , 19
Collège sur lequel sont sectorisés, parmi beaucoup d'autres, les enfants des 3 F
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Le chef de projet DSQ nuanoe cette remarque
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"Alors, que dit-on du Noyer-Renard?"
c'est 65% d'étrangers. Cela n'empêche pas qu'il y ait de très très bons éléments. Ce qu'on constate c'est qu'il y a des problèmes scolaires à Branly et que les familles veulent aller à Flammarion. Quant à Jules Ferry, c'est le top niveau d'Athis Mons. C'est/à que vont les familles du pavillonnaire. Au collège Delalande (1000 élèves) oz) sollt sectorisés les enfants des 3 F, il y a de très bons élèves comparés à ceux de Buisson. Je suis les enfallts sur Athis et Juvisy jusqu'au bac. Au lycée Pagnol il y a d'excellents élèves en provenance des 3 F. Le collège Delalande n'est pas dans les 3 F et c'est bien. En réalité les résultats scolaires sont mal connus. Il y a, à Flammarion et à Delalande, le même taux d'échec et de problème qu'ailleurs."
Marie-N<:>elle Lienemman "Cette histoire d'école, c'est un noeud dans le quartier et dans la ville. On ne peut pas faire sortir les familles de force de Jules Ferry vers Flammarion. La réputation des établissements scolaires est difficile à corriger. La zone pavillonnaire voisine favorisera-t-elle w1 brassage à l'école? Moi-même, maire,}' aurais des hésitations à mettre mes enfants dans certaines écoles. A cause du taux d'étrangers. Je le reconnais. L'école privée Saint Charles a 2 800 élèves dom 600 internes. C'est là que le préfet et les enseignants mettent leurs enfants. Nous devrions d'ailleurs inviter le directeur de Saint Charles à nos réunions." Roland N<:>el "Le collège Saint-Charles m'a donné la liste des enfants venant d'Athis." problèmes réels ? Dr Eberhard "Les problèmes avec Delalande c'est qu'il n'est pas adapté à la population malgré les efforts du directeur. Il est insurveillable. Tous les enfants sont ravis mais les escaliers sont dangereux, la cour, les terrasses."
Marie-N<:>elle Lienemman "L'école Branly a eu beaucoup de problèmes. Il est arrivé qu'à l'issue du cours préparatoire, 30 à 40 enfants ne sachent pas lire. Et ce n'était pas seulement lié au quartier, bien qu'zm élu instituteur à Branly dise qu'il y a des enfants difficiles. Maintenallll' équipe pédagogique a changé, le directeur aussi. Nous avons organisé Wl rattrapage pour les 30 gamins qui ne savaient pas lire.!/ y a wz GAP 21 ". Dr Eberhard "La différence entre Branly et Flammarion, qui marche bien, tenait au directeur. Il y a autant d'enfants en difficulté dans le Val qu'aux 3 F. Il faudrait revoir la carte scolaire pour réorganiser Branly et Flammarion.
Et il faut mettre dans les zones sensibles des enseignallts motivés : en CP, à Branly, les maîtresses n'avaient jamais eu de classe. Quant à la claise d' ini, · ·:on pour primo-arrivant, il ne faut pas l'ouvrir aux 3 F."
Omar Romani "!(existe à Marseille un CfF/SEM, Centre deformation et d'information sur la migration. llfait participer 1111 quartier à la vie du collège, à partir de cette question: d'oz~ viennent les grands parents ? On constate Wl changement dans l'attitude des familles. Ce sont des perspectives intéressantes. Que les écoles s'ouvrent dava!lfage aux familles, au quartier." Marie-N<:>elle Lienemann "Des amis nouvellement arrivés à Orly Parc et qui ont mis leurs enfants à Branly disent que l'école n'est pas suffisamment ouverte aux familles."
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Groupement d'aide psychopédagogique
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"Alors, que dit-on du Noyer-Renard?"
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•Afars, comment ça va au Noyer-Renard? '
"ALORS, COMMENT ÇA VA AU NOYER-RENARD ?"
Des habitants et des professionnels du quartier racontent...
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"Alors, comment ça va su Noyer-Renard ?"
Un mot du Chroniqueur
Le groupe des témoins vivant ou travaillant au Noyer-Renard est wz réseau à géométrie variable. L'Equipe de quartier m'avait donné six noms d'habitants (ou couples d' habitants) qui , sans être des représentants associatifs, s'étaient manifestés déjà à telle ou telle occasion sur le quartier. Et sept noms de professionnels du quartier: une assistante sociale de la CAF, zm gardien d'immeuble, la personne de /'antenne 3F chargée des immeubles du quartier, zm animateur de la Maison pour Tous, zm instituteur de l' üole primaire, une employée de la mairie annexe, zm médecin, la responsable d'une association d'aide aux devoirs. La présence d'un conducteur de bus de la compagnie Athis Cars serail souhaitable mais celle-ci, alors en restruclltration, n'a pas encore donné suite. Les témoins ont été invités à se réunir pour la première fois en juin 1991. Cinq sont venus : trois habitants, l'instituteur et une assistante sociale de la CAF. Une seconde réunion aurait dtl se tenir six mois plus tard, vers janvier 1992. Mais le quartier venait d'entrer dans une phase de travaux importants touchant aux espaces extérieurs, et de nouvelles animations s'organisaient. Il a donc paru raisonnable d'attendre l'automne 92 pour contacter à nouveau chacun. Ce second contact n'aura finalement pas lieu sous forme d'une réunion à laquelle ne seraient peut-être pas venus tous les témoins pressentis. J'ai proposé des entretiens particuliers, et, pour ne pas perdre la dimension collégiale, l'effet "réseau" de notre petit groupe , j'ai proposé que les entretiens soient diffusés non seulement au maire mais aux autres témoins. Avant diffusion, comme je l'ai raconté dans les premières pages, chacun a pu relire, corriger et, pour certains, retravailler son témoignage. Et cela a pris ... un certain temps, deux mois,le temps nécessaire.
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"Alors, comment ça vs au Noyer-Renard ?'
Fin du printemps 1991. ..
. . . Première réunion des témoins du quartier, le 20 juin 1991, au local de l'Equipe de Quartier (DSQ) du Noyer Renard.
Les témoins Madame Carroué, habitante, retraitée, arrivée en 1956 dans une petite maison de la cité d'urgence des Oiseaux qu'elle se remet mal d'avoir vu démolir, habite un immeuble d'Orly Parc, Madame Delavai, habitante, retraité, depuis 62 ans à Athis, arrivée en 1958 à la cité des Oiseaux, habite, elle aussi depuis la démolition, non sans regret, un immeuble d'Orly Parc. Monsieur Jacques Deraine, instituteur depuis 1963 à l'école primaire Flammarion dans les classes d'enfants en difficulté. Madame Lanzarotti, assistante sociale de la Caisse d'allocations familiales du Noyer-Renard Monsieur Santal, habitant depuis 1983 aux 3F et travaillant hors du quartier.
Absents Monsieur et Madame Amand, habitants Monsieur ... conducteur d'ATHIS CARS, Madame Goulet, chargée de la gestion locative à l'antenne du Groupe Immobilier 3F Monsieur Pascal Lamballe, animateur de la Maison pour Tous Madame Nadia Ménand, employée de la mairie annexe Monsieur Rivière, gardien 3F depuis 1979, habitant du quartier depuis 33 ans Madame Trolliet, médecin généraliste installée dans le quartier Madame Wangermée, responsable de l'association d'aide aux devoirs "Une chance pour réussir", n'avait pas encore été contactée à cette date.
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•AJors, comment ça va su Noyer-Renard ?•
"Le Noyer Renard ça commence où , ça finit où ?" Mme DELAVAL -"Moi qui suis depuis62 ans à Athis et 33 ans aux Oiseaux je n'avais jamais
entendu ce nom :le Noyer Renard. Il y avait des champs de blé avant. Le premier nom des Oiseaux était "le Phalanst~re" .
"Les gens du quartier ne bougent pas" Une difficulté des habitants à se rencontrer et à se mobiliser... M. SANTAL -"Les gens manquent avant tout de contact et d'envie de faire partie du quartier. Il y a une léthargie profonde. La télé bouffe le temps. /1 ne faut pas bouger, on ne sait jamais, on a peur des
retombées, d'une augmelltation de loyer par exemple. A la premi~re retombée on fait deux pas en Si on pousse Wl peu, les gens tournent le dos "Pas facile d'ouvrir sa porte. Etc' est la même chose sur le plan relationnel".
arri~re.
Mme DELAVAL~ "Les gens sont égoïstes, ils n'ont pas de contact avec les voisins".
Serait-ce parce que les habitants ont du mal à identifier les interlocuteurs et sont confusément à la recherche de leurs représentants ? M. SANTAL- "Depuis l'histoire des volets1 , tout le monde me dit bonjour, je suis repéré. Les gens me demandent à moi s'il y aura des gâches électriques..." Mme LANZAROTTI- "Il faut établir d'abord une relation de confiance individuelle. C'est long". Mme DELAVAL- "On n'arrive pas à se regrouper. L'Amicale des locataires, ce sont des gens
modestes. On ne 110us répond pas".
même sur des questions très concrètes, telles les volets M. SANTAL "Au moment des travaux de rénovation des immeubles j'ai piqué une rogne parce qu'on voulait nous retirer les volets. J'ai remué les gens pour obtenir de les garder. Mais il a fallu tout faire pour tout le monde. Personne ne venait. Il afa/lu faire du porte à porte dans 60 appartemellfs. On a vu 58 personnes."
ou les espaces extérieurs M . SANTAL "Seulemellf 6 personnes sont venues à la réunion d'aménagement des espaces verts.
c· est court."
Mme DELAYAL--" Ca se plaint mais ça ne vient jamais aux réunions". M. SANTAL a bataill~ pour que, lon; de la réhabilitation des immeubles, les volets ne soient pas supprim~.
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"Alors, comment ça va au Noyer-Renard ?"
ou le montant du loyer M. SANTAL "Même sur le prix des loyers après rénovation il n'y a pas de mouvement, pas de mobilisation. Les gens se déplacent pour savoir combien ça sera, pas pour se concerter". Mme LANZAROTTI "Les gens sont venus au service social parce qv' ils ne pouvaient pas assurer
les premiers loyers le temps que la CAF traite les dossiers APL . Ce traitement prend 2 mois". ou le mode d'emploi du chauffage électrique Mme LANZAROTTI "La Rue des Alouettes, avant, c'était une cité d'urgence avec des petites maisons. Les habitants ont été relogés en étage, dans des appartements chauffés à l'électricité. La manipulation du chauffage était nouvelle et trop difficile pour eux. La CAF a essayé defaire Wltravail collectif sur ce problème. Une habitante, Mme DELAVAL, s'est proposée pour ouvrir sa porte à EDF et faire venir les habitants. On a fait de la publicité pour cette rencontre. Au bout de 1 h, 2 h: personne. Jin' y a donc pas eu d'explication collective."
"Pourtant les gens se plaignent qu'on ne leur a pas donné la parole." Des logements réhabilités sans concertation avec les habitants : normes rigides ... Mme LANZAROTTI "Personne n'a eu son mot à dire pour l'emplacement des prises électriques par exemple, ni surie carrelage de la salle de bain . Mme DELAVAL "llnousfautles rallonges électriques, maintenant. Ce n'est pas pratique".
absence de dialogue M. SANTAL "Les ouvriers étaient polonais. Ils ne comprenaient rien à ce qu'on leur disait! Pour l'histoire des volets, les 3 F ne répondaient pas à nos demandes. JI a fallu que je menace de porter plainte pour effraction si on touchait aux volets. Réponse: pourquoi garder ici les volets puisqu' 011 n'en met pas aux autres ! Le chantier a été arrêté. On a gardé les volets pour finir. " Mme DELAVAL "On s'est battu, on a été voir la CSCV, on a créé l'Amicale des locataires. Les lettres recommandée' avec AR restaielll sans réponse. Les gens écrivellt pour avoir un grillage emre les jardinets, même à leur frais, mais pas de réponses. L'Amicale des locataires a écrit, pas de réponse. On a demandé une réunion en septembre". Mme CAROUE "On a des jardinets en rez-de-chaussée. Mais comme il n'y a pas de séparation, c'est devenu tm chemin devant/es porte-fenêtres. Les petits troènes ne suffisent pas. On ne peut pas ouvrir la fenêtre à cause du passage" .
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"Alors, comment ça va au Noyer-Renard?'
en appartement ... Mme DELAVAL "J'habitais la cité d'urgence les Oiseaux, en fond de cité, avec un jardinet, tm cabanon, et on était bien, sans problème. Même si ça devenait un peu/a zone parce que, au fond du jardin, certaines familles entreposaient des matelas et plein de choses .lei, il n'y a pas de cellier (on stocke sur le balcon), ni de séchoir à linge. On n'a pas le droit de faire sécher sur le balcon mais on le fait quand même. Depuis que je suis là mon diabète a augmenté". Mme CAROUE "Après la cité des Oiseaux, on a tous été malades en arrivant dans ces immeubles
neufs, sans volets. C'était wz coup, un choc, on tournait en rond" . Mme LANZAROTII "Une vieille femme a été logée au3ème étage alors qu'elle marche mal et que pendant plus d' wz an des loge mems F2 sont restés vides en rez-de-chaussée. Une chose a été très mal vécue : /'obligation de se débarrasser de son chien".
jalousies Mme CAROUE "Depuis le déménagemellt il y a des rancunes, des jalousies. L'ambiance est dure".
"mensonges" Mme DELAVAL "On nous a donné que des mensonges. Quand on a été relogé on nous a dit qu'avec
/'APL ça ne serait pas trop cher. Aux Oiseaux un F3 coarait 300 F, /' appartemelll F2 neuf coate 1553 F, + 420 d'électricit4 par mois,+ l' ajustemellt de fin d'amzér. Plus du quart du salaire pour loyer et charges. li y avait 2000 m2 d'espaces verts prévus. On avait promis le gaz or tout est électrique". ~'malformations"
Mme DELAVAL"!/ y a des malformations: on a jusqu'à 1 cm de jour aux fenêtres.
On n'a toujours pas le label "Grand confort et isolation" parce que la matière utilisée n'est pas celle qui était prévue. On a attendu 18 mois, avec la boue, pour avoir un bateau à la sortie du parc souterrain. li était prévu des portes1enêtres en rez-de-chaussée, mais seuls les F5 en om".
L'àménagement des espaces extérieurs. Un atout du quartier, des projets plutôt bien accueillis M. SANTAL "li y a de l'espace dans ce quartier, de la verdure. Le projet d' aménagemelll de la place de /'ancienne église au-dessus d'zm parking n'est pas si mal que ça. Près de la cafétéria il y a 1111 espace nomade :il y a zm projet d'en faire zm terrain de sport". M. DERAINE "J'ai vécu10 ans dans les 3 F près de ce terrain vague. C'était le poumon d'aventure des enfants, pour le vélo, le foot,le poumon de la cité.l/fam le laisser aux enfants". M. SANTAL "Le poumo 'de la cit 'prend un autre aspect. Les enfants n'étaient pas · ·s mêmes il y a
10 ans. Si on ne fait rien pour eux, c'est les caves avec un plus petit imbécile qui les poussera vers là où il ne fam pas".
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"Alors, comment ça va su Noyer-Renard ?"
Mme DELAVAL "Ils volll couper quelques arbres, c'est bien, car les marronniers portent ombre".
L'école et le DSQ : déception ou inquiétude des enseignants C'est plutôt comme avant ... M. DERAINE "Je suis arrivé en1963, il y a 28 ans. Toutfonctiomzait déjà. Même le centre commercial ATAC. J'ai vu progressivement changer la population. L'école diminue d'année en année. /1 y a 280 enfants en primaire sur 2 écoles. Il y a 25 ans, il y avait 320 enfants dans une seule école. Ce n'est pas que les enfants vont dans une autre école, sauf quelques dérogations vers Jules-Ferry pour ceux qui habitent en bordure de la RN7. Depuis le DSQ il n'y a pas eu de changement au premier abord, sauf dans l'allure des bâtiments. C'est plutôt comme avant. Le travail reste le même. On nous a fait de belles promesses, mais rienne vient".
avec une chose pire: la cantine scolaire M. DERAINE "La précédente municipalité limitait/' admission aux enfants dont les deux parents travaillaient. Une fois levée cette restriction, en1989, le nombre d'enfants à la callline a plus que doublé en 2 ans. Il représente la moitié de l' effectif de l' école. On a donc deux services mais les mêmes locaux, zm bruit énorme, et ce n' est pas bon pour les enfants. Il a été question d'une nouvelle cantine au moment de classer l'école en ZEP, avec des crédits qui viennent je ne sais pas d' ozt La nouvelle cantine aurait été un self et l'ancienne cantine aurait servi à d'autres activités. Il a été question (l'inspecteur de circonscription ne pouvait s'y opposer puisque l' école appartient à la Ville) d'utiliser deux classes de notre école pour en faire deux salles de cantines "maternelle", et de transformer le préau en salles d'activité pour compenser la perte des classes... Comme deux autres classes de notre école solll déjà prêtées à la matemelle depuis la rentrée 1990, ce projet nous laisserait amputés de quatre salles. Et par quoi remplacer le préau ? De toutes façons, rienne s'est fait pour le moment".
l'entrée de l'école n'est pas belle M. DER~" Les deux écoles olll fusionné en septembre 1990 : elles n'ont plus qu'une seule entrée mais elle n'est pas belle, elle est désolée, malgré le projet initial" .
le DSQ, "à part de nous" M. DER AINE "J'ai été désigné par le directeur pour venir à cette réunion. On a des échos des projets pendant l'année scolaire, des échos qui changent beaucoup. Ce qui 110us fâche c'est que les choses se passent à part de nous. Il est vrai que nous sommes souvent absorbés par notre travail et peu disponibles pour assister à des réunions extérieures. Le DSQ pour 110us c'est trois lettres séparées par un point. Mon directeur s'absente paifois et dit ''je suis au DSQ". Il nous tient informés. Il y a eu une réunion 1111 soir, ozlje n'étais pas, mais ça n'a pas été très loin :les associations ont exposé leur travail, notamment l'association Une chance pour réussir ".
un succès: l'association Une cha11ce pour réussir. M. DER AINE "C'est une action montée avec l'aide du Conseil général pour accompagner les enfants dans leur travail du soir. Chaque intervenant s'occupe de 2 enfants, dans un local hors de l'école. C'est
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positif, on voit des enfants motivés qui veulent y aller. Mais ma classe est une classe de peifectionnement, et mes enfants ne sont pas prêts à/' aide aux devoirs (il y a eu quelques essais)". Mme LANZAROTII "A /'origine de cette action, à /'initiative de la CAF, il y a une collaboration entre éducateurs de prévention et travailleurs sociaux de la CAF. L'action, d'abord bénévole, est maintenant confiée également à des étudiants rémw1érés grâce à une subvention du Conseil général, du FAS et de la municipalité. Pour les CP et CMJ, elle est accompagnée, une heure par semaine, par Wl enseignant. Au bout de 2 ans d'un soutien scolaire dans w1 local extérieur aux familles, une aide familiale s'était aperçu que certains enfants n'avaient pas de coin pour travailler chez eux. Elle a essayé de sensibiliser les parents à ce problème, de les inviter à s'occuper eux-mêmes de leurs enfants, à aller voir/' instituteur. Mais cette dimension a disparu avec le départ en pré-retraite de cette aide familiale".
La CAF et 1'école: une
collaboration difficile
Mme LANZAROTII "Le DSQ c'est du temps supplémentaire et chacun s'y investit différemment. Les assistantes maternelles sont de plus en plus nombreuses et travaille/li sur un projet deformation. Les instituteurs ne viennent pas. Il est difficile ([avoir du temps commun CAF/école. On travaille ensemble si nous nous allons vers /'école, l'école ne vient pas à nous.
Le collège M. SANTAL "Ma fille n'est pas au collège de son secteur, Delalande, mais à Saint-Charles. J'ai fait ce qu'il fallait pour qu'elle n'y aille pas".
Sécurité : un décalage entre 1'image du quartier et sa vie réelle Le quartier n'est pas pire qu'un autre . M. SANTAL "Je nefais pas convne certains parents qui barricadent leurs enfants à la maison, leur
fille surtout, par peur des mauvaises rencontres, et dont les enfallts n'ont pas de copains dans le quartier. Ma fille a 12 ans, elle va et vient chez sa copine sans problème de race. L'agression existe mais pas pire qu'ailleurs. Enfermer les gosses ce n'est pas une solution" . M. DER AINE 1' Le médecin scolaire dit qu'on est plus en sécurité ici qu'à la gare de Juvisy. Sa voiture n'a pas été touchée à fa différence de celle des visiteurs occasionnels" .
et il y a moins de drogués qu'avant Mme DELAVAL "Le vandalisme, la drogue : il a fallu la mort d'lill jeune pour que tout s'arrête. Il y a moins de drogués, ils ne sont plus en groupe" .
M. SANTAL "Le trafic cherche ses marques maintenant que les halls à double entrée sont fermés".
mais des inquiétudes demeurent Mme CAROUE "Le parking est assez cher et pas tranquille. Il y a du vandalisme en sous-sol. La
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"Alors, comment ça va au Noyer-Renard ?"
porte reste ouverte". Mme DELAVAL "Le soir, quand je voyais la bande dejewtes sur la place,je ne voulais pas partir avec mon sac à main sur le chemin de l'école".
M. DERAINE "Je fais partie d' u11e association contre les nuisances avion. Apr~s deux ou trois réunions dans le quartier, les gens venaient de moins en moins. L'association a donc refusé une salle des 3F qu'on lui proposait, le Skydome, pensant qu'elle perdrait des adhérents".
La · Maison pour Tous Mme CAROUE La Maison pour Tous, ça fait 8 ans qu'on y va en promenade" .
Les jeunes : pas grand chose pour eux Ils restent entre eux ... M. SANTAL"!/ y avait des rez-de-chaussée à double entrée investis par les jeunes... Ces rassemblements ne sollt pas innocents. Depuis la suppression de la double entrée, il y a eu des probUmes dans les étages. Mailllenallt il reste le probl~me de la cage d'escalier du Dr TROLL!ER qui doit rester accessible". Mme LANZAROITI"La CAF ne rencontre pas les jeunes. Ils parlent entre eux, par exemple dans le
hall d'entrée de la Maison pour Tous. Ils par/elit aussi de la réhabilitation du quartier". difficiles à mobiliser M. DERAINE "Les enfants sont de plus en plus difficiles à mobiliser dans leur travail. lis sont attachants, affectueux, et de plus en plus agités."
sans distraction sur le quartier M. SANTAL "Il n'y a pas grand chose pour sortir ici, à part ATAC oll
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voit du monde.
Mme DELA VAL "/ln' y a rien pour occuper les jeunes". la Pizzeria, un lieu. de rencontre M. DERAINE "La pizzeria marche bien. Ce sont desjezmes du quartier qui l'ont reprise.l/s ont aussi une société de transport ozl certains jeunes olll des parts. Nous les avons eus à l'école comme élèves". M. SANTAL "Ces jeunes viennent d'zme famille arabe de 6 enfants. Tous les 6 travaillent. La pizzeria , c' estw1 lieu de rencontre". Mme DELAVAL et Mme CAROUE- "On ne savait pas que la pizzeria était tenue par desjewzes du
quartier. Ça c'est bien" .
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"Alors, comment ça va au Noyer-Renard?"
Automne 1992... Les entretiens du Chroniqueur avec
Madame Nadia Ménand, l'une des trois premières employées communales de la mairie annexe ouverte en 1990, qui travaille à Athis depuis douze ans et habite les 3E page 33 Madame Delavai et Madame Ca roué, les deux amies qui vivaient depuis près de 25 ans dans une petite maison de 1'ancienne cité d'urgence des Oiseaux, et qui habitent maintenant, non sans regrets, un appartement en étages. page 40 Monsieur Jacques Deraine, l'instituteur de l'école Flammarion, qui, depuis la précédente réunion, s'est trouvé page 44 comme "embarqué" dans la procédure ZEP. Monsieur Pascal Lamballe, auparavant animateur à la Maison pour Tous (en reconstruction) et maintenant directeur du centre de loisir Maternel créé pendant l'été 1991. page 47 Monsieur Rivière, gardien d'immeubles 3F depuis 1979, à un an de la retraite, habite le quartier depuis 33 ans page 51 Monsieur et Madame Santal, habitants du quartier depuis 1983, travaillant tous deux à l'extérieur du quartier. page 53 Madame France Rousset, depuis deux ans assistante sociale de la caisse d'allocations familiales au Noyer-Renard, qui n'a donc ~as connu le quartier avant le DSQ. page 56 Monsieu.r · Philippe, chef de l'antenne Noyer Renard du groupe immobilier 3F, qui a géré localement, avant l'arrivée du DSQ, la réhabilitation des logements sur fonds propres. page 60 Madame Liliane Wangermée, responsable de 1'Association "Une chance pour réussir", qui anime depuis 1989 le soutien scolaire (ou l'aide aux devoirs du soir) auprès des enfants d'Athis-Mons. page 64 Docteur Solange Trolliet, médecin généraliste, installée sur le quartier depuis 1982. page 70
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"Alors, comment ça va au Noyer-Renard ?"
Nadia Ménand Employée communale à la mairie annexe du Noyer Renard
Je rencontre Nadia Ménand le 21 septembre 1992 à 9h30, Salle Michelet. Nous resterons ensemble jusqu'à 10h45.
La mairie annexe oil travaille Nadia Ménand, ainsi que sa mère et une autre collègue, est un petit bâtiment préfabriqué déposé à l'entrée de la salle Michelet depuis deux ans. Avant de m'accorder cet entretien, Nadia Ménand avait voulu s'assurer qu'il y aurait quelqu 'un pour la remplacer à l'accueil. " Il faut que je demande à ma chef On est là pour les gens, il faut qu'il y ait quelqu'un"
Elle sait par François Geismar [responsable de l'Equipe de quartier, chef de projet DSQ] et par moi-même les raisons de ma visite. Elle commence sans préambule et d'un seul souffle.
Le qua rtier bouge, ça va vite, ça fait un peu peur "La cohabitation entre les ethnies, ça ne se passe pas trop mal, mieux qu'il y a quelques temps. Dans
mon travail, je trouve qu'il y a moins de racisme. "Il y a vraiment des progr~s depuis la création de/' association Tremplin, et depuis la création de la Aux gens de Tremplin je dis : "vous faites Wl boulot magnifique". Avant il y avait une délinquance. La délinq!wnce existe toujours mais elle est moins visible, elle fait moins peur. Et grâce à la ludoth~que il y a moins de petits gosses dehors. ludoth~que.
"Maintenant on voit le travail de François fGeismarJ. Je ne parle pas des appartements, ils sont nuls. Mais de/' extérieur, et de /'animation. Des choses énormes sont faites. Depuis 12 ans je travaille à Athis. J'habite les 3F. Le quartier bouge vraiment, et c' est positif C'est super mais ça fait peur. Ça va 1111 peu vite, c'est ce qui fait peur. Les gens veulent tout bouger, trop vite peut-être. J'ai une crainte: que ça s'arrête, que le quartier redevienne mort. j
"On connaît les pôles de ce mouvement. Tout tourne autour de François. Et de Nadia! {Louhières. équipe tk Je n'oublie pas Nadia. Ah 11011! On commence à voir mieux Nadia, son rôle, depuis la fête de quartier avec les associations. François et Nadia se battent pour la même chose à peu près. lis sont dans la même chose. quartierDSQJ.
"Enfin, je dis tout ça en vrac... parce que la question est en vrac, la situation est en vrac. Dans ma famille,je dis que ce quartier il faut le prendre en pleine poire et puis après on voit mieux. On prend tout d'zm seul coup." A la mairie annexe, on est "aux" gens du quartier
"Les gens, ça nous prend la tête. lls sont mal dans leur peau. lis ne se rendent pas compte que nous
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aussi. Je ne sais pas meure des barrières. C'est peut-être mon éducation :ma ~re a toujours accueilli ceux qui en avaient besoin. J'aimerais que les gens respectent le moi propre et l'employée communale. Qu'ils fassent un peu la différence. "On vous poursuit même chez vous pour des papiers à signer et tout ça. Pour les inscriptions à la cantine c'était Wl pression pas possible,jusqu' à 9h le soir, devant chez moi, pour me remettre par exemple une attestation d'employeur qui manquait au dossier. A ATAC, quand je fais mes courses, le personnel du centre commercial me demande des papiers ou m'en remet ... Quand les gens ne peuvent pas se déplacer je comprends, oui, mais quelquefois c' est exagéré. "On a le sentiment qu'on est aux gens du quartier. La mairie annexe est aux gens, le personnel aussi. On a une complicité "On a un côté affectif avec les habitams. et eux avec nous. Un soir, un type me suivait dans la rue. Les jeunes toxicos ont vu que je ne répondais pas, que je marchais vite.lls ont dit 'tu laisses la nana œ la mairie annexe!". Le type n'était pas du quartier, il avait entre 25 et 30 ans. Celui qui, ces jours là, faisait des trucs cochons derrière les immeubles, c'était peut-être lui,je ne sais pas. J'ai une copine super belle, elle frime, elle roule. Les jeunes me diselit : "elle, elle aura des problèmes, mais pas toi, jamais" "J'ai attiré les maghrébins parce que je m'appelle Nadia. C'est bien pour la mairie annexe, c'est cool ! Un jeune, zmjour, m'a interpellée: 't'est Ramadam, tu te maquilles!?" Je lui ai dit: "je suis pas musulmane moi". Depuis on en rit. Ma mère elle, elle a les vieux, elle donne confiance et ilspensent . :"pas celle là qui est pommadée, qui a les cheveux en l'air!" "Des gens viennellt pour la bise. On a une complicité avec eux, c'est dingue. Une dame avait son mari à l'hôpital, elle pleurait tous les jours dans le bureau. Des mamies viennent nous dire bonjour : "Oh, t'as une sale tête aujourd'hui". Etc' était vrai! Je déprimais. Ou, l'autre jour : "je savais que tu partais en vacances, je suis venue te dire bonjour !" "Ceux qui viennent pour parler et qui demandent assistance c'est w1 peu toujours les mêmes, dix ou vingt,la plupart som des Maghrébins. Ils nous apportent plein de choses. La Maghrébine dont les trois fils som toxicos a amené un philodendron parce que j'avais fait écrivain public. On nous a~ne des gdteaux. Une dame m'a demandé d'emmener Fatima au marché avec moi. Alors Fatima, elle m'a ramené qÛelque chose du Maroc. Les Maghrébins se confient plus, ils ollt moins home: "le mari ça va pas, et tout ça ..." Ils dévoilent tellemellt de choses! Les Français se confient moins, ou alors entre deza portes avec "chut! chut!" Moi je leur dis: "venez, on est là pour ça". On est leur mairie "On fait de tout, tous les services de la mairie, de zéro an jusqu'à la mort. On s'occupe aussi des pavillons. Les retraités des pavillons ollt conmt la mairie annexe du jour où ils sont venus chercher zm ticket Cité-Bus "Mais nous, c'est Wl accueil différellt de la mairie principale. On est LEUR mairie. Les gens venaient pour le referendum sur Maastricht, surtout les retraités.lls venaient chercher le texte, et revenaient le lendemain pour nous en parler. Mais nous, on ne peut pas faire de politique. On écoute. Un pépé vient et critique: "Marie-Noëlle elle devrait faire ci ou ça". Avec Maastricht les esprits étaient chauffés. Maintenant , ça va se calmer. Les gens étaient paumés, souvent ils ne savaiellf plus. Les gens m'ont reproché qu'il n'y ait pas w1 bulletin "peut-être", "tm bulletin de
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Normands" m'a dit 1m monsieur. Pendant des semaines et des semaines tous les jours on noliS en parlait. Moi, le jour du referendum, je dépouillais à Branly : le Oui est passé alors que les gens du quartier étaient contre. Au bureau Jules Ferry, les jeunes ne sont pas venus autallt qu'on avait cru. A Athis le Oui est passé assez en tête je crois. "Ce qu'011/ait le moins c'est le service technique qui est l'affaire de l'équipe de quartier. Ce qu'on fait le pftiS, à part la rentrée scolaire, c'est du social, de l'écoute, de l'écoute, de l'écoute. L'assistante sociale n'est pas toujours sur le quartier, pas toujours disponible. Notre boulot c'est surtout le dialogue avec les gens. Les fiches d'état civil a11Ssi, bien sfJr, mais c'est pas marrallt, c'est 1m peu violer la vie des gens. Avec les fiches d'état civil, on apprend des choses indiscr~tes. C'est gênant paifois. Il faut des réponses, il faut se décarcasser "Et il faut des réponses, il faut se décarcasser. Quand il y a 1111 probl~me,je téléphone à d'autres services .j'essaie de le démêler. J'essaie d'aller jusqu'au bout. Pendant ce temps là, si je suis seule à l'accueil, les autres attendent. C'est w1 peu le probl~me qu'ils attendellt comme ça. Un jour je m'occupais d'une femme maghrébine . Une autre femme était avec ma coll~gue pour payer la cantine. Une fenvne française est arrivée. Elle s'est mêlée à la conversation, elle ne supportait pas de ne pas passer avant l'arabe. Elle doit boire cette fenvne, elle n'est pas bien, elle parlait comme une poissarde, tr~s vulgaire. J'étais gênée pour la Maghrébine. Je lui ai dit de s'asseoir tranqui/leme/11. Je ne rel~ve pas dans ce cas. "L'autre jour lmefemme maghrébine vient pour envoyer son fils en vacance. llfallait des visas pour l'Italie. Il fallait téléphoner au consulat, c'était 1111 samedi, c'était la gal~re au téléphone. Les gens, surtout d' w1 certain âge et maghrébins so/11 illettrés.lls sont perdus, les hommes comme les femmes. Maintenant ils vont faire des stages, ça peut évoluer. "On a l'impression de dépasser énormément ce qu'on doit faire, de ne pas limiter notre travail. C'est peut-être pas reconnu, ce qu'on fait. J'ai dit à Mme Garnier [secrétaire ginirate adjoint t~e la mairie/ ou à MarieNoëlle, enfin à Mme Lienemann : "vous êtes sfJre qu'on peut faire ça, ou ça? Est-ce que on n'en fait pas trop ?" ... Elles répondelit toujours "Non, non, non, c'est tr~s bien, c'est jamais trop, colllinuez". "Notre réputation ne doit pas être mauvaise. Au début on avait les ilôtiers, on prenait le café avec eux. Mais c'était mal vu, on disait qu'on foutait rien. Des retraités voyaient mal/a chose. Un Maghrébin m'a dit unjour: "qu'est-ce que tu fous, lafonctiomwire? Toutes des putes". Maintena/11 il revient pour les papiers mais il va avec mes coll~gues,je préf~re. Les femmes "C'est avec les mamans qu'on a le p/11S de contacts à la mairie annexe, avec celles qui ne travaille/li pas, les m~res au RMI, sans papa, des cas sociaux. Maintenallt, des femmes cas sociaux veulent faire des choses. Desfenvnes brimées à la maison se jettent dans plein de choses. Mais heureusement que l'encadrement est responsable ! Il fait attention ... Mais ça va quand même tr~s vite. "Les gens avallt, on les voyait dans la rue, les messieurs prenaielllle thé tranquilles, des messieurs maghrébins se faisaient servir par leurs femmes. Maintenant les femmes, en stage SJT (Solidarité jeunes travoillellfs), solll maghrébines pour les trois quarts. Les stages étaient rémunérés au début mais ça n'explique pas tout. Les fenvnes étaient coincées avant, et elles sont venues. C'est sublime. L'année d' apr~s. des fenvnes ont même repris Wl stage, d'autres les maris n'ont pas voulu, d'autres se sont
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désistüs. J'avais trouvé ça super que leur bonshommes les laisselll aller. C'était pas possible ! Avec leur religion, les femmes c'est un animal, ou même pas, ils respecteraient plus un animal. Enfin, tous ne sont pas comme ça.
Les gosses, la ludothèque, la garderie "Il y a beaucoup de gosses sur le quartier. Mais moi je vois moins les petits-petits. Les mamans ne me parlent de PMI que pour les papiers. "Avant, quand j'étais jeune, on restait ici,les soirüs étaient vides,la Cité Bleue nous embêtait, il n'y avait rien. Maintenant la ludothèque marche super bien. Le SLAM (le sport avec 1a mairie le mercredi jusqu'à 11 aM), c'est bien. La PMI, la halte-garderie, marchent super bien. Les mamans disent qu'elles sun/ contentes de la garderie, de la ludothèque. Les petits terrains de jeux commencent, on n'en parle pas · encore beaucoup. "Les structures sur le quartier sont bien. Il manque peut-être des moyens pour faire plus grand.
Les jeunes, Tremplin "Les jeunes viennellt à la mairie annexe. C' estwJ jeune qui m'a parlé de Tremplin et qui m'a poussée à y mettre mon fils. "Tu devrais le meure, c'est super" · "Les jeunes du quartier, ils se connaissent tous. Ils se rassemblelll paifois, mais c'est pas très formel. //y a des jeunes et les toxicos, mélangés. Les toxicos se resserrent entre eux et dialoguellt avec les jeunes qui ne sont pas toxicos. Ils se connaissent depuis qu'ils sont tout petits. "A 15 ans je faisais partie de bandes de copains, pas de voyous. On n'a jamais eu ces réactions d'agression comme maintenant les jeunes. Ils leur suffit d'être trois, même sans boire. Il y a zm mal vivre, ils sont responsables de rien, ils ne sont pas sérieux. Pourtant maintenant il y a beaucoup de choses faites pour eux. Certains cet été ont travaillé pour la mairie. Ça marchait super bien, mais la dernière semaine il y en a qui ne sont pas venus, en disant qu'ils étaient malades. Ce n'était pas vrai. Tout doit venir tout cru, il n'y a pas d'acte gratuit avec eux. "Par contre, les mêmes,je les vois ouvrir la porte d' ATAC aux petits mômes. Quand j'étais jeune, ce n'était pasune cité mais il n'y avait pas cette solidarité avec les "petits frères ou les petites soeurs". Je n'avais jamais vu quelqu'un acheter quelque chose pour les frangins des autres. lei oui. Même des jeunes très irrespectueux. J'en ai vu un, qui travaille, qui achètaient des glaces pour les gosses. Je me suis dis "tiens c'est bizarre!" "Aujourd'hui les jeunes restent sw· le quartier et font des choses avec Tre1,.plin. Il font quelque chose sur le quartier. Avant ils allaient à Paris. Tremplin c' es/très important pour les jeunes sur le quartier. Je pense au spectacle de motocross. lis écolltellf, ils solll responsables, ils s' entr' aidellt, les grands sont avec les petits. "On a ici de la délinquance, de la toxico, mais c'est comme dans tous les quartiers. Même dans le XV/ème arrondissemellf, saufqu'ils ont plus les moyens de le cacher ou de s'en sortir. Les vols dans les appartements je ne sais pas ozl on en est. Il y a un trafic de tout sur le quartier : autoradios, paifums, vêtements ... Les jezmes folll du trafic mais c'est rien à côté de la banlieue nord.
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"Alors, comment ça va au Noyer-Renard ?"
Les toxicomanes "On a sympatisé avec beaucoup de gens sur le quartier. J'avais des problèmes avec Wl toxico il y a Wl an. Il me faisait des déclarations d'amour. J'étais seule à la mairie annexe, il n'y avait personne. Il m'attendait à la sortie de l'école de mon gamin. J'ai fait venir des amis à moi pour qu'il me voie avec des gars. Depuis il devient w1 peu plus agressif. Il a de gros problèmes de santé maintenant. Il est envahissant. "J'ai disjoncté. Par moment j'en avais quatre dans le bureau. En aofit,la mairie annexe était leur refuge. Ils parlent, ils parlent, ils parlent. Mais ça m'épate : ils se lèvent quand des gens arrivent, pour leur. laisser leur place.lls pensent à ça :se lever quand les gens arrivent.Ils ont des attentions. c· est drôle ce respect de faire passer l'autre alors que peut-être ils leur piqueraient leur porte-nwnnaie à zme autre occasion. "Denis Jou taud [responsable Drogue tlAr/ois·MonsJ me dit qu'il faut apprendre à dire non. Il me dit : "travaille avec ta tête, pas seulement avec tes tripes". Mais je travaille avec ma tête, sinon je resterais pas là. "Je connais une femme seule dont les trois fils sont camés. Elle est très courageuse. Elle fait plein de choses contrairement à d'autres. En apparence elle est près de ses enfants, mais on ne sait pas. La mère de "l'amoureux", elle, elle ne le soutient pas. Elle se plaint. Je lui dis "vous vous plaignez mais vous n'êtes pas là quand il faut/' emmener chez le médecin" . Elle me dit "il faut que tu me fasses ci ou ça, que tu prennes un rendez-vous chez le médecin ..." Je dis "Ok si vous allez avec lui chez le médecin. Bougez-vous !" Elle n'est jamais revenue depuis que j'ai dit ça. Elle envoie ses enfallls maintenant quand elle a besoin de papiers.
Connaître les acteurs, ça change tout "L'action de Tremplin, je la vois depuis que je suis sur le quartier. On connaît mieux "les acteurs" comme on dit, genre Tremplin. Au début on ne voulait pas y aller dans les animations. On disait : "ces machins c'est pour les Maghrébins". Maintenant on connaît les animateurs. Les Français commence/li à y aller. On a l'impression qu'il y a moins de racisme. Tremplin,je leur fais une publicité monstre. Je dis aux parents "Ok, il y a des étrangers, mais mettezy votre fils, ça en fera un peu moins". '1\vant je n'aurais jamais mis mon gosse à la ludo. Je veux instaurer du respect et quand j'entends Wl gamin de 5 ans dire des insultes à sa mère qui croule sous les courses, même pocharde, ça mefait mal. C'est toujours des jeunes Maghrébins. L'autre jour w1 môme. de la classe de mon fils , insultait sa mère. J'hésitais à mettre Carle à la ludo à cause de ça. Il a été une fois, il ne veut pas y retourner, mais il va au poney àvec Cather'··" Billard. C'est 20frslmois. Je n'aurais pas pu payer des leçons de poney sinon. Des jeunes m'.avaient dit : "mets ton môme au poney, c'est super". Ma soeur a fait du cheval avec Catherine et elle m'a dit: "tu peux avoir confiance, elle s'occupera bien de lui, c'est une maman, une nounou". "Depuis deux ans,je travaille sur le quartier et ça change tout. C'est de connaître les acteurs qui change tout. J'ai tellement apprécié le boulot de Tremplin! Une équipe de quartier, je suis contente de connaître ça. Plein de choses se faisaient avant à la Maison pour tous :poterie et tout, mais les jeunes empêchaient les autres defaire des choses. Les papas devaient aller chercher les enfants à la sortie. "Un jour une Maghrébine est venue, elle pleurait (en fait on a découvert qu' elle était française) : elle avait 30 ans et cinq mômes et elle arrivait d'Algérie oz~ son mari voulait la garder. Elle ne voulait pas. Son frère l'a emmenée ici. J'ai fait plein de démarches pour elle. J'ai appelé le commissariat. J'ai eu la
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•Afars, comment ça vs su Noyer-Renard ?"
fille du commissariat :-"Allo, c'est Nadia de la mairie annexe, tu es Danièle ?" -"Oui" . -"Ecoute,j' ai un problème ... " Et on a eu un super contact. J'ai mieux compris aussi son boulot, ses problèmes. C'est w1 boulot très dur, tout le temps en contact avec les problèmes de papiers des immigrés. J'aimerais qu'on aille rencontrer Danièle au commissariat, voir comment ça se passe, quels papiers il faut etc. J'en ai parlé à Nadia Loubières. Elle trouve que c'est une bonne idée. C'est bien d'être connu, d'être en rapport avec le commissariat. Maintenant, on les appel/elit aussi quand on a des difficultés, avec des jeunes par exemple, et ils nous disent "pas de probMmes on va prr~ser". Quand on connaît les gens on se remue tm peu plus. Le social, du fric foutu en l'air ?
"Nous on voit le positif, quand on nous dit des compliments sur tm service, on transmet. "Les gens ne disent pas "le quartier a bougé" ,non, ils parlent de certaines choses, de ceci qui est bien. ou de cela. Sauf/es retraités qui disent que c'est nul: "c'est devenu pourri" . Moi, quand je réponds DSQ. des gens qui ollt la cinqualllaine me disent : "c'est du fric foutu en l'air car ça sera cassé." "On dit aussi: "Marie-Noëlle ne fait que du social (ça veut dire dans leur bouche immigrés, RMI" ), et depuis qu'elle est ministre on ne la voit plus". Or elle reste présente. Les rumeurs c'est à 80 % des critiques, et pas spécialement sur les 3F. Les rapports avec les collègues de la mairie centrale
'Toutes les trois (Nadia, sa mère et leur coll~g"eJ, on venait de la maternelle. Je m'occupais de la cantine. Ma mère, elle, avait travaillé à l'hospice. "Les rapports avec les collègues de la mairie centrale au début étaient plus durs que les rapports avec les gens d'ici. Quand on a ouvert la mairie annexe,/esfilles de la mairie disaient: "elles n' aurollt que des problèmes, elles vont se planter". Le premier jour, on a mis 1111 point d'honneur à leur donner tort. Les filles de la mairie, surtout les employés communaux du CCAS, nous cassaient, elles racontaient des choses sur la mairie annexe. On faisait des erreurs au début, c'est vrai. Mais à certains qui critiquaient et qui avaient fait 25 ans la même chose.j'ai répondu "tu devrais venir au Noyer Renard, tu sens la naphtaline" . C'était peut-être une jalousie de leur part. Ici, on n'a pas de chef sur le dos, on a une vraie liberté. "Notre chéf de service veut que ça tourne. Elle fait venir des filles de la mairie centrale ici. Elles ne voulaielll pas venir ici au début. Quand elles venaient pour un remplacement, elles venaient sans bijou. Je leur disais :"Plus t'es connue, mains tu es ennuyée". Ma mère n'a jamais été ennuyée, et quand elle étail malade,les jeunes sortaient/es courses de sa voiture. Sans rentrer chez elle, ça valait mieux! (rires) . Il y a du respect pour nous. On n'a jamais touché à ma voiture. "Elles sont un'peu perdues ici, elles ne savent pas comment on travaille. Quand je suis toute seule, pour cause de maladie par exemple,je vais demander du monde. Elles ne sollt pas près des gens comme nous. Elles disent "vous les assistez". On le dit nous-mêmes d'ailleurs pour certains : "on les a dépannés pour ci ou pour ça et maintenant ils demandent qu'on les assiste tout le temps". "Oui, on/es assiste, certains. Mais c'est notre boulot d'être proches des gens. Le DSQ est arrivé sur le quartier en même temps que la mairie annexe. Tout ça c'est du bouche à oreille : si vous ne plaisez pas aux gens, vous pouvez fermer boutique. On a chacun nos gens, nos clients, nos usagers. Un jour je n'étais pas là. Une dame m'a dit après : "elles sont gentilles ... mais c'est pas vous".
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"Alors, comment ça vs su Noyer-Renard?"
Les rapports entre l'équipe de quartier et la mairie annexe
"C'est un peu dur. Quand l'équipe de quartier a quitté la rue Fosse Popine et est arrivée ici tsalleMiclreletJ on a été envahi. Mais on est colltent. On n'est pas tout seul. Ce qu' 011 vit, maintenant 011 peut en parler avec eux, hors réunion. On se parle de certains dossiers hors réunion. Les rapports avec les éducateurs de rue
"Ils nous disent de passer le relais, qu' 011 le passe trop tard. D'accord, mais je réponds "vous n'êtes pas là". Le répondeur est branché? D'accord, mais c'est pas une réponse! Alors qu'est-ce qu'on fait en urgence quand on a les gens dans le bureau ? Si on les met à la porte, on a des problèmes nous aussi. On ne met pas les gens à la porte. On est à l'écoute de tout le monde. J'aimerais faire autre chose
"J'aime ce métier et j'aime pas. J'aime le contact avec le public. Je ne me vois pas dans un bureau avec du papier toute la journée. Ah ! ça non ! Mais j'ai l'impression de ne plus avancer. Pendant tm an je me suis coltiné la mairie annexe. Le social c'est super marrallt mais c'est aussi super chiant. J'ai envie defaire autre chose. "Je voulais faire une formation. On me propose d'abord tm bilan de carrière. Bon. Mais ça mefait peur. Et s'ils me trouvent nulle ? Je 11' ai pas de diplôme moi. J'ai peur de l'échec."
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"Alors, comment ça va au Noyer-Renard ?"
Madame Delavai , Madame Caroué Habitantes Nous nous rencontrons à 11 h, chez Mme Delavai. n pleut dehors mais l'appartement est chaleureux et clair. Nous nous asseyons autour de la table, dans le living. Gabriel, 18 mois, petit fils de Mme Delavai, dort dans la pièce à côté. Elle le garde dans la journée . "C'est notre rayon de soleil, dira Mme Caroué, heureusement qu'il est là". Mme Delavai habite au deuxième étage de La Résidence, une barre de cinq étages. De l'autre côté de la rue, des pavillons tout neufs: Le Village. La Résidence et le Village sont propriété d'Orly Parc. lls remplacent L a Cité des Oiseaux, cité de transit construite pour cinq ans et qui en a duré trente. La Cité des Oiseaux, c'est l'âge d'or de Mme Delavai et de Mme Caroué qui ne se remettent pas d'avoir vu démollir leur petite maison. Mme Delavai me montrera des photos de la sienne, toute blanche avec des géranium-lierre, pimpante comme un rêve de vacances.
Le face à face : Le Village et La Résidence
Madame Delavai, désignant la quinzaine de pavillons d'en face, tout neufs. "Les pavillons, on /es appelle Le Village. Nous c'est la Résidence. Ils ne paient pas beaucoup plus cher que nous, vous savez. Je paie pour mon deux pièces 2100 Frs. Avec l'APL il me reste à payer 1200 F plus les charges. C'est tout électrique ici. Je paie 417 F d' accompte tous les mois seulement pour/' électricité, avec le solde ça fait 475 F par mois. Vous vozts rendez compte ? C'est pour ça que des gens ont des bouteilles de gaz, en douce. Pour zm F4, au Village, ils paient 2 700 F. Ma fille, elle paie 3 000 Frs son pavillon. Madame Caroué. "Les gens du Village, on n'a pas beaucoup de contact avec eux, à part deux ou trois, des j eunes qui ont des petits. lis ne nous parlent pas. Les gens nous boudent. Ils prennent des airs méprisants avec la Résidence. Ce som des ouvriers comme nous pourtalll! Déjà emre nous on a peu de contact. L'ambiance, c'est de pire en pire. Madame Delavai. "Les trois quarts n'baient pas d'Athis. C'était des 45, des 94 ... C'est du 1 % patronal. Cinq seulement de ces pavillons appartiennent à la mairie. Madame Caroué. "Les gens des pavillons se plaigneIll des enfams. Ils disent qu'ils ne sont plus chez eux avec les enfants dehors. Mais ils ont voulu avoir une maison ! Il y a eu une pétition des pavillons car ils re/liSaient que ceux de la résidence stationnent devant chez eux. Des pneus ont été crevés au début. On se d~ute de qui c'est puisque c'était devant une maison. Orly Parc a dû rappeler, par écrit, que les rues étaient à tout le monde. Quatre ou cinq pavillons n'ont pas de garage. Orly Parc les autorise à disposer d'lUI garage en sozts-sol de la Résidence. Un gardien, ça a une responsabilité
Madame Caroué. "Le gardien d'Orly Parc est une comère, il rapporte ce qu'il veut. Il dit du mal des uns et des autres. /1 dit aux gens du Vi/l.. ge que les anciens de la Cité ..·.:s Oiseaux ne sont J)as fréquentables. Les contacts sont/imités à cause de ce gardien qui répète tout. En plus il boit, et il fait ce qu'il veut.
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"Alors, comment ça va au Noyer-Renard ?"
Madame Delavai. "//a été incorrect avec Mme Car01~é. Tr~s incorrect même. On ne peut pas discuter avec lui, il dit des insultes. Madame Caroué. "J'ai porté plainte à Orly Parc. Au bout de deux mois ils m'ont répondu qu'ils avaient fait le nécessaire, et le gardien a eu deux bldmes. Madame Delavai. "Deux mois, Jeannette ? Non, quatre ou cinq mois apr~s! Pourtallt on avait fait ce qu'il fallait, une lettre recommandée avec accusé de réception. Ma fille est à la CSCV, elle a obtenu lm rendez-vous. Les contacts avec Orly Parc sont aussi mauvais qu'il y a wz an et demi, au moment de la réunion avec vous. Les accusés de réception n' om pas de réponse. Madame Caroué. "On fait partie de la CSCV. On nous critique. Madame Caroué. "Pourquoi on garde des gens comme ça ? Un gardien, ça a une responsabilité. C'est pas assermenté, comme un policier, mais presque.// doit surveiller. Lui, il fouille dans tous les pavillons neufs, des bouts de moquettes, n'importe quoi, pour revendre aux pavillons autour. C'est pas honnête. Un gardien, on a toujours besoin de lui. On devrait pouvoir lui demander 1111 coup de main, de réparer ci ou ça. Mais beaucoup ne veulent pas le demander parce qu'il fait du bonniment : "ça vous a évité de dépenser 400 F, hein ?" Je l'aurais bousillé, moi, /'autre jour. Vous savez ce qu'il m'a dit ? "Vous me cassez les c... ". Avec un geste obsc~ne en plus. A une femme retraitée comme moi ! Madame Delavai. " L'emretien laisse à désirer. Il devrait faire les escaliers deux fois par semaine, il/es fait tous les dix jours. Les rampes ne sont jamais essuyées, les toiles d' arraignées restent là. Madame Caroué. "Il ne soulève pas les tapis devant les portes, il fait le tour avec sa toile. Madame Delavai." Il vielll du Pas-de-Calais, il était mineur là-bas. Il est là depuis trois ans. Au début c'était tr~s bien, il était tr~s propre. Maintenant il fait tous les escaliers avec la même toile, sans changer l'eau. La toile est noire ! Madame Caroué . "Et ça pue quand il a fini . Les tapis ne sont jamais tapés. lin' est pas fait pour ce métier, cet homme. C'est ça le probl~me. Il a eu 1111 remplaçant cet été. C'était impeccable ! Et il était à la loge à l'heure! Dehors, la rue Madame Delavai. "Des choses ont été faites, c'est bien arrangé. C'est plus agréable pour nous.ll y a des jeux pour les jeunes enfants. On y va avec mon petit fils. Et ils 0111 rabaissé la butte devant /'immeuble. Ça fait longtemps qu'on le demandait. On a plus de lumi~r~ mainienant. Madame Caroué. 'Tu as vu, il y a des graphitis depuis hier sur les jeux des gosses. Je n'ai pas eu le temps de voir qui c'était. Ca commence. Ça fait wz moment déjà qu'on a demandé qu'il y ait des plaques avec le nom de nos rues sur les maisons ... Si on veut que ça aille vite, il faut demander à François Geismar. Madame Delavai. "On voit moins de délinquants qu'avant. La mairesse a fait des choses depuis 1111 an pour les jeunes. Un resto, 1111 jute-box... Avant, la place de/' Eglise était pleine de jeunes. On en voit moins. lis vont à la /udoth~que. Quand je vais chez ma fille dans les 3F,je ne les vois plus trainer dans les allées. Avant j'étais pas tranquille si j'avais mon sac à main.
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•Afars, comment ça va su Noyer-Renard ?"
Madame Caroué. "On voit moins de drogués. Madame Delavai. "Ou ils sont plus cachés en tous cas. Ils sont plus occupés. On n'entend plus les gens se plaindre des 3F, on entend moins parler de dégradation . Le Républicain ne dit plus de choses sur les 3F Madame Caroué. "L'autre jour un jewte faisait de la mobylette devant les fenêtres. Je lui ai demandé s'il n'avait rien de mieux à faire. li m'a répondu "occupe-toi de tes fesses". Et il a continué. On ne peut rien dire. Des gosses de 7-8 ans nous insultent. La petite du gardien qui a trois ans a traité zm plus jeune de salope.lls ne sont pas polis. Je ne supporte pas la fausseté, les gosses mal élevés. Madame Delavai. "Nous n'avons pas de contacts avec les nouvelles animations sur le quartier. La pizzeria on a entendu parif mais on n'y va pas.
La mairie annexe Madame Caroué." On va à la mairie annexe. Elles sont très gentilles. Elles prennent vos papiers et s'en occupent. On s'arrête pour leur parler, on leur parle facilement. Madame Delavai. "Oui, tu y vas souvent, toi. Tu aimes bien.
Le petit fils Madame Delavai. "J'élève mon petit fils dans /ajournée. Je suis diabétique, donc je suis partie à /'hôpital plus d'un mois, etc' est Madame Caroué qui s'en est occupé pendallt mon absence. Madame Caroué. "Oui,je t' aide,j' essaie que tu fasses pas trop d'efforts à cause de ton diabète. Depuis qu'il y a Gabriel je sors plus. On le promène. C'est notre rayon de soleil.
Le regret de la maison d'avant Madame Delavai. "Je me fais à l'appartement, mais j'ai le regret de la maison. Madame Caroué. "Le déménagement, ça a été notre mort. Le bull a tout démoli. On entretenait notre maison, 'on avait fait des travaux. lis nous avaient logés dans ces maison pour 5 ans, on y est restés 30! D'autres laissaient tout s' abimer mais pas nous. On n'a pas été plus dédommagé pour ça. On avait un cellier. C' étaitzme vie de famille, les enfants des uns et des autres grandissaiellt côte à côté.
Madame Delartzl. "On n'a pas eu le choix. On ne nous a pas proposé Wl pavillon en face :c'est que des F3 ou 4 ou5.
Les retraités ne sont pas aidés Madame Caroué. "Le club du troisième âge a quiffé la Maison pour Tous et on nous a mis dans /'ancien local du DSQ, rue Fosse Popine. C'est 1111 petit appartement, avec des petites pièces et pas de salle, et les contacts sont moins bons. On est moins nombreux depuis. On s'est éparpillf, ceux qui jouent aux cartes d'un côté,le club lecture d'un autre ... Les contacts sont moins bons. Et puis l'âge aussi augmente... Madame Delavai. "Oui, toi tu y vas. Moi je n'y vais pas.
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"Alors, comment ça va au Noyer-Renard ?•
Madame Caroué. "A Athis-Mons on n'est pas aidé. J'avais droit à Wl bon d'électricité. La dernière fois je ne l'ai pas eu. Vous savez pourquoi ? Asseyez-vous :j'avais 20 F de trop ! Les repas de fin d'année, c'est pour les plus de 65 ans. Les personnes à revenus élevés ont droit à un repas comme twus. Même les revenus de 30 000 ou 40 000 F. Toi tu viens en ouvrière et tu n'as pas le droit au bon d'électricité! Quand j'ai payé mes charges et tout il me reste 56 F par jour pour vivre .. . Madame Delavai. "A Ris Orangis j'aurais eu droit aux repas de fin d'année à 60 ans, depuis trois ans! Tu as 2 900 F de retraite par mois plus 110 F (moi c'est 114 F) par trimestre de retraite complémentaire. Je le sais, c'est pareil pour moi." Gabriel s'est réveillé. Toutes les deux jouent avec lui. II est dans les bras de sa grand' mère. Madame Caroué le taquine. Tous rient. Madame Caroué quitte l'appartement avec moi. Il est midi un quart. Gabriel et Madame Delavai nous font des signes d'au-revoir depuis la fenêtre. Nous faisons un petit bout de chemin ensemble, sous le crachin. Elle retourne déjeuner chez elle. Puis elle rejoindra Madame Delavai et Gabriel pour la promenade.
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"Alors, comment ça va au Noyer-Renard ?"
Monsieur Jacques Deraine Instituteur, école Flammarion M. Deraine vient me rejoindre Salle Michelet après la classe, à 17 h, le 21 septembre 1992.. Nous terminerons notre entretien à l'école Flammarion, une heure et demie plus tard, bien calés dans les fauteuils qui forment l'un des coins de sa classe. Une classe très claire, spacieuse, aux · tuleurs de miel, assez dépouillée, vraiment agréable. Avant de terminer je rapporterai à M. Deraine les témoignages d'élus 2 d'autres quartiers DSQ sur la descolarisation d'enfants de moins de 13 ans, ou sur le racket et la drogue chez les très jeunes. ll me dit son étonnement. ll n'a rien noté de tel au Noyer-Renard, sauf à imaginer que des enfants ne soient pas même inscrits à l'école.
Après un an comme intervenant ZEP
"Que s'est-il passé depuis la réunion du groupe témoin de Juin 91 ? En1991-1992 j'ai été nommé maftre intervenant en ZEP, sur Flammarion et sur Branly. Nous étions deux à travailler ensemble. Nous tournions entre les deux écoles. Deux cents enfants me sont ainsi passés entre les mains à Flammarion et Branly. A Branly je m'occupais deux fois par semaine des enfants sans difficulté pendant que le professeur s'occupait des enfants en difficulté. A Flammarion c'était/' inverse, et on a vraiment flotté, tout en tenant le coup jusqu'à /afin de l'année. C'était très cM. "Cette année je suis retourné à Flammarion et je m'occupe d'une classe d'adaptation pour les enfaflts en difficulté. J'interviens auprès d'enfants en difficulté. Ils font partie d'une classe ordinaire mais, alors que leurs camarades sont répartis en groupe de travail, je m'occupe d'eux en particulier, jamais plus de six enfants à la fois et sur des périodes assez longues (plusieurs semaines) pour que nous ayions le temps de 110us connaftre, de faire w1 projet ensemble. C'est que/' année ZEP, à cheval sur les deux écoles, nous a servi de leçon ! "En décembre 1991, après la première réunion du Groupe tém()ifl du quartier enjuin91,j' ai été à une réunion sur le DSQ, salle Michelet. C'était intéressant. J'ai vu qu'il y avait des projets concrets, des aménagemellts prévus. J'ai appris beaucoup de choses. Mais je n'ai pas tout retenu. La grande nouveauté : la cantine "La grande nouveauté à Flammarion c'est la cantine toute neuve. Ou plutôt la transformation de la vieille cafltine bruyante, él,iquée, triste et épuisante pour les élèves et pour les professeurs. Elle a été complètement refaite,· transformée en self, avec une proteCtion accoustique très efficace. C'est vraiment remarquable. On ne se gêne plus du tout, c'est calme, le repas est 1111 momellt de détente. Plus personne, vraiment plus personne n'est dérangé. C'est vraiment bien. La seule chose 1111 peu ennuyeuse c'est que le revêtement des murs est fragile.
"Nos enfams som heureux aux repas. Ils apprécient aussi le système du self: ils ont le choix entre deux entrées et deux desserts, avec w1 plat imposé; tout est bien présenté; ils sont servis individuellement, ils s' appro.Yient leu.·· tzourrilure.l/sfmllun circuit: d'abord les toilelf· • puis le comptoir. /1 y a deux services, l' écoulemellt est harmonieux, les petits et les grands mangelit chacun leur tour, il n'y a pas de bousculade Journée du 29 juin 1992 organisée à Paris par le Conseil national des villes "Sécurités en libel1é"
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"Alors, comment ça va au Noyer-Renard?"
"Au début, on avait peur pour le plateau. Mais il y ellltrès peu de petites catastrophes. Les dames surveillent un peu mais surtout pour aider les enfants à glisser leur plateaux dans le ratelier, lUI peu trop haut pour les plus petits. Et pour les inciter à finir leur assiette.
Un stage moiti-statuts sur le temps de la restauration "Nous avons eu lUI stage mu/ti-statuts, enseignants, surveillants de cantine, darnes de la restauration, pendallt trois jours, sur le temps de la restauration entre 12h30 et 13h30. Ça m'a beaucoup intéressé. C'était animé par la CEMEA, dans le cadre d'un contrat entre la ville et Jeunesse et sports et peut-être bien l'Education nationale. "On a eu une autre vision de l'occupation du temps de cantine, bien autre chose que les gosses livrés à eux-mêmes. Ils disent que les enfants doivent avoir le choix de leurs activités pendant/a détente. On a vu beaucoup de belles choses. "Pendant ce stage, on avait fait des groupes par école. C'était une bonne chose dont on selit les effets maintenant, bien qu'on soit encore loin du but. Le passage au self s'est d'autant mieux passé qu'on avait eu ce stage juste avant. La personne restauration a ainsi eu /'occasion de voir un autre self. Il reste beaucoup à faire . "La cour doit être aménagée incessammellt, avec des lieux de détente (tables etc) proposé par lUI ancien enseignant spécialisé dans ce domaine.
"Et une bibliothèque doit être ouverte, elle aussi très bientôt. On a des livres mais il faut tout réorganiser. On ne veut pas se lancer trop vite. On va prendre le temps de numéroter les livres. J'ai donc fait cm second stage, bibliothèque celui-là.
L'équipe pédagogique a beaucoup changé "L'équipe pédagogique a elle ,;!lssi beaucoup changé. Nous avons été classés ZEP en 90 sans notre avis, en même temps que les deux écoles Flammarionfusiomzaient et que le directeur était chargé de la coordination ZEP. Ça faisait beaucoup. L'administration utilisait notre directeur à plein temps comme coordinateur. Nous avions donc wz directeur mais qui ne pouvait pas twus diriger. Si 110us n'avions pas eu de directeur du tout nous nous serions organisés. Mais là ... Enl991, s'est ajouté à cela le lancetnent des travaux de la cantine! Il afa/lu trouver cm autre espace cantine, dans le préau. Pendant cinq mois, de décembre 91 à avri/92, c'était les marteaux piqueurs ... "Maillfenallf Id nouvelle amzte commence, nous avons cm directeur et notre ancien directeur est coordinateur ZEP à plein temps. On y voit plus clair.
Les enfants "Je suis trop proche des enfants pour pouvoir parler d'une évolution. Mes collègues sont plus pessimistes que moi. C'est sfirement eux qui ont raison. Moi je fais confiance à la nature humaine. J'ai été trop longtemps en classe de pelfectionnement, sans doute. J'ai peut-être perdu la notion de niveau et de peiformance.
Le soutien aux devoirs du soir "L'association Une chance pour réussir, qui s'occupe du soutien aux devoirs du soir, demande aux
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•AJors, comment ça va au Noyer-Renard ?·
enseignants quels sont/es enfants à aider. Les enseignants proposelll et/es parellls donnent leur accord. Je ne sais pas si les parents ou si les enfants peuvent faire une demande directement, sans passer par les enseignants. Des enseignants volontaires sont contactés pour travailler avec l'association. "Il est arrivé que l'association me demande d'aider certains enfallls en lecture : deux intervenants de l'association viennent à l'école en dehors des heures scolaires et, avec mon aide, utiliselll sur nos micro ordinateurs Wl logiciel d' entrainemellt à la lecture appelé ELMO. Nous avons eu ainsi, à trois, Wl groupes de six enfants qui présentaient des difficultés particu/Ures. L'école et le quartier
"Les enseignants se coupent tm peu trop de l'extérieur. C'est notre défaut. J'ai donc du mal à vous renseigner sur les relations entre l'école et le quartier. Je sais qu'il y a des choses qui se réalisent. 1/ faut interroger ceux qui s'occupent des jetmes dans le quartier. "On ne note pas de phénom~nes particuliers de descolarisation. Quand lUI enfant inscrit n'est pas là on contacte la famille et si l'absence se prolonge ou se rép~te trop souvent on fait intervenir les services sociaux. Des enfants Wl peu largués et quifollt les quatre cents coups oui, on en rencolltre, mais plutôt pendant les vacances. Mais je ne sais pas s'il y a des enfants qui ne sont pas inscrits à l'école. Je connais un cas d' absencesfréquelltes: les enfallts ollt 7 et 8 ans, mais quand ils ne viennent pas c'est que la m~re les garde. "Nous sommes tr~s attentif au probl~me du racket. Nous sommes alertés et vigilants. Nous avons eu des cas qu'il aja/lu traiter. Les enseignants sont dans Wl état d'esprit qui les rend tr~s attentifs aux enfants, à l'école, et à la sortie d'école. "Les coll/acts entre la demi~re année du primaire et le coll~ge se limitent à une visite de fin d' annü au et au fait que les instituteurs de CM2 participent à la formation des classes de 6 ~me.
coll~ge,
"Les deux demi~res semaines d' aoflt et la premi~re semaine de septembre, le DSQ a organisé wze session de danse et une session d'informatique dans les locaux de Flammarion et de Branly pour les enfants du primaire. Un sondage aupr~s des familles fin juin avait permis de voir qu'il y avait une demande. C'était une idée de Nadia Loubi~res {équipe de quartier DSQJ . Elle m'avait demandé si j'acceptais de donner des cours d'informatique mais malheureusement c'était une demande trop tardive. Je l'ai adressée au Club informatique, mais lui non plus n'a pu répondre. Finalement elle a trouvé quelqu'un. Le quartier : des avis contrastés
"C'est pas tout gai le quartie1: Je peignais ma clôture, l'autre jour, et des parents d' él~ves sont passés. On a bavardé. On a parlé des 3F. lls disent que c'était bien avant, il y a 30 ans, qu' onjormaitw1 groupe, une famille . Que maintenant c'est à couteaux tirés, que la meil/alité a changé. "Un
coll~gue dit
que les gens de Paray se plaignent que les jeunes des 3F abîment/es voitures.
"Mais ma voisine a Wl autre avis. Elle vient d'emménager ici, tout pr~s des 3F. Elle habitait Athis, la mairie. Elle trouve le quartier beaucoup plus calme qul' le cemre-vi/le ou que la cité d' Ozonville. Quelques jours apr~s son emménagement sa m~re est tombée sur le trottoir, et c'est une jeune fille des 3 F qui lui a porté secours. Sa m~re n'en revenait pas qu'une jeune des 3F l'aide ainsi, gentiment."
pr~s de
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•Afors, comment ça va su Noyer-Renard?"
Pascal Lamballe Directeur du Centre de loisirs Maternel Le Centre de loisirs, créé pendant l'été 91, accueille les enfants de la maternelle avant et après l'école, ainsi que toute la journée le mecredi et pendant les vacances scolaires. Pascal Lambale travaillait auparavant à la Maison pour Tous. Nous nous donnons rendez-vous à 11h30 au Centre Michelet, le 19 octobre 1992.
Un changement dans les mentalités
"Je ne veux pas tomber dans le positif béat, mais il y a une sacrée évolution dans l'image du quartier. Les habitants sont vraiment consciellts qu'tm boulot a été fait. Les jeunes et les moins jeunes ont une vision positive, mais limitée au concret. Ils parlent surtout de ce qui se vpit, de réalisations concrètes. 'Tout le monde pense que tout ce qui se fait sur le quartier vient de la mairie, en bien comme en moins bien. "Je vois Wl changement dans les mentalités. La mauvaise image du quartier, qu'un reportage FR3 pour La Marche du Siècle avait avait accentuée, a positivemelll évolué. La réhabilitation des logements "La réhabilitation des logemellls est le premier élément de satisfaction. Malgré quelques problèmes pour certains, /'ensemble des travaux et aménagements du bâti a été très bien ressenti. Certains, comme mon voisin, n'ont pas été colllellls du boulot (jours importants sous les fenêtres. prises mal fixées etc .. ), mais chez nwi il a été fait d merveille. Du beau boulot. C'était la même entreprise pourtant, mais sans doute pas les mêmes ouvriers...
"L'autre élément de satisfaction ce sont les services. La mairie annexe est a ppréciée "La mairie annexe est appréciée par tout le monde, y compris les jeunes. Ils viennent y chercher des papiers, certains viennent bavarder.
"Au début il y a eu je crois Wl problème de cohabitation entre les jeunes et le personne de la mairie/. Il aurait peut-êl(e été souhaitable d'embaucher du personnel costaud poz·•· sécuriser les secrétaires et le public, car bagarres et vols solll encore possibles! Le Centre de loisirs Maternel tourne à 100 %
"Le Centre de loisirs, créé pendant l'été 91, répondait dune demande. Mais les conditions dans lesquelles nous travaillons ne sont pas géniales. Nous avons été installés dans les locaux de /'école matemelle Charles Perrault dont la directrice, enfin de carrière, ne voulait pas d'une présence qui lui avait été impos~e. Si bien que, de septembre 91 d septembre 92, la collaboration avec l'école fut réduite au stricte minimum de savoir vivre : bonjour, bonsoir. "Le service du Centre de loisirs est payant, en fonction du quotielll familial. Nous n'accueillons que les enfants de l'école matemelle Charles Perrault, sauf rare dérogation.
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"Alors, comment ça va au Noyer-Renard?"
de 7h15 à 8h30 puis de 16h30 à 19h30, noltsfaisons la liaison entre l'école et les parents. Le mercredi et pendant les vacances scolaires nous sommes ouverts douze heures d'affilée, de 7h15 à 19h15. "Le Cemre tourne à 100% de ses possibilités. Il est habilité pour 50 enfants, et il en a 110 inscrits. Le mercredi et pendant les vacances il reçoit en moyenne 45 ell/ants chaque jour. En pré scolaire entre 15 et 20 enfants, et en post scolaire entre 25 et 35. Faire participer les parents ?
"Le problème c'est que certains gamins follt 12 heures de présence, soit au Celltre le mercredi et pendant les vacances, soit entre l'école et le Centre. Trois gamins sur dix ont des journées très lourdes. Pourtant tous les parents ne travaillent pas. J'en rencolltre paifois dans la journée qui font leurs courses au supermarché. C'est wz problèmes très délicat et il me faut être prudent : je réponds à la demande,}' accueille les gamins quelques soient les raisons et les comportemellts des parents. Cependant j'ai des dialogues avec les familles sur cette question :je leur fais comprendre que l' enfam est fatigué, que ce serait bien de s'organiser pour venir le chercher avallt 17 h. Pour que les enfants soient moins coupés de leurs parellts, on a l'idée, avec l'école maternelle, defaire participer les parents à la vie des enfants dans le cadre de l'école ou du Centre de loisirs. C'est w1 bout de réponse. Mais il faut prendre son temps avant de se lancer dans cette affaire. Il ne faut pas que les parents soient déçus, sinon ils ne reviendront pas. "Les enfants qui viennent ne sont pas les plus défavorisés, ni les pllts difficiles. f ai toujours vu ça dans les Centres de loisirs: ils s'adressent à une population moyenne. Il n'y a pas les grandes familles maghrébines qui ont le plus de problèmes. Ni les familles asiatiques. Les familles d'origine maghrébine qui fréquentent le Centre s'habillent à la française. parlent français et s'intègrent re/ativemellt facilement dans la vie du quartier. La police, les îlotiers
"Les gens attribuent tout à la mairie, les bonnes choses comme les moins bonnes. Même /es flics, pour l'habitant moyen, c'est la mairie qui les envoie. 1/s sont un peu perçus comme une provocation par les jeunes, mais ils rassurent les plus vieux.// y a eu 1m été charnière, en 1988. Marie-Noëlle Lienemannn' était que député. L'ancien maire, en tant que conseiller général, avait demandé l'envoi de cars de CRS sur le quartier et il y avait eu des contrôles d'identité. Et comme en plus le seul lieu de vie des jeunes: la Maison pour Tous, avait été fermé, les jeunes ont très mal supporté ces contrôles. "Les flotiers on les voit souvent mailltenallt, ça devient tmeforce de l'habitude. On/es voit souvent à la mairie annexe. On m'a même demandé s'il y avait 1m commissariat à la mairie annexe. 11 faut que chaqu, '· "bitallt du quartier s'habitue à leur présence, n;ême les jeunes. Un bruit court : "on fait trop pour les 3F"
"Des collègues. des militallts associatifs, des habitants du Val rencontrés dans diverses manifestations perçoivent malle DSQ./1 y a une sorte de jalousie. Un bruit court depuis au moins wz an: "011fait trop pour les 3F au détriment des autres quartiers". J'essaie pourtant d'expliquer qu'il y a plusieurs partenaires, que l'Etat paie aussi. Mais ils n'écoutent pas. li y a sarement wz effort à faire au niveau de l'information, car elle passe pour/' instant très mal. Equipe de quartier : ?
"Moi-même je ne sais pas très bien ce que fait/' équipe de quartier. Je le dis sans auctme hostilité.
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"Alors. comment ça va su Noyer-Renard ?"
C'est difficile à percevoir. On m'a demandé la diffüence entre équipe de quartier et équipe DSQ et je n'ai pas vraiment su répondre ! C'est pas clair, ni quali/ aux mission, ni quant aux réalisations. Les jeu·nes
"Les choses évoluent mais ça concerne encore trop peu de jeunes. Tremplin travaille en direction des jeunes qui olll des "probMmes" . C' es/tm club de prévention. Ils se conçoivent conune rmimateurs et ne sont pas iméressés par la gestion d' Wl service, d' w1 équipement.l/s misent surie sport (équitation, motocross) et ils ont obtenu des résultats sportifs intéressants. Ils prennent/es jeunes là 01~ ils sont et ils veulell/ les sortir du quartier, mais ils ne souhaitent pas dynamiser ce quartier ! Ce n'est pas leur vocation! Qui le fera? Les 25 ·ans : la génération sacrifiée
"Que les jeunes soieIll dans la rue ou non, ça dépend beaucoup de la météo. Depuis le 1er septembre 92 Wl groupe s'est formé face au chantier de la Maison pour Tous. Ces jeunes là sont ceux de la génération sacrifiée. Ils sont une vingtaine, assez soudés, assez structurés individuellement. Certains sont mariés, ont un boulot, ou une formation. Il y a une ou deux filles parmi eux. Ce n'était pas eux mais leurs jeunesfr~res qui faisaient peur aux filles devant/a Maison pour tous; et les gars de la Pizzeria sont/eursfr~res aînés. La Maison pour Tous a été fermée pendan/4 ou 5 ans, c'est-à-dire pendalllleurs 15-20 ans. En1989, au moment de la réouverture, ils avaient déjà 21 ou 22 ans. Aujourd'hui ils ont autour de 25 ans. Ils son/trop âgés pour être pris en charge par Tremplin . "En 88 Marie-Noëlle Lienemann a été élue député, et maire e.·1 89. En87-88 ce sont ces jeunes là qui venaient à ses réunions. Ce sont eux aussi qui ont envahi la Maison pour Tous au moment de la réouverture, au point de l'empêcher de travailler. Ils cherchaient le contact, ils étaient demandeurs. c· est parce que la Maison pour Tous qui appartenait à la Fédération des MJC et qui avait axée SOli action sur le problématique "jeunes". avait fait du bon boulot avec ces jeunes là entre 1980 et198485. A la réouverture, les jeunes sont donc revenus pour demander une salle, des soirées dansantes... Ils ont maintenant le Flipper Bar. Est-ce suffisant ? "Les toxicosfont partie de celle classe d'âge. Ce sont ceux d'entre eux n'ont pas réussi.lls vont et viennent emre Fleury, l'hôpital psychiatrique et le quartier. Ils sont visibles, ils folll w1 peu de provocation, tout le monde les connaît, on connaît leur famille. le nombre de fr~res et de soeurs... L'avenir des enfants, l'école, la ZEP
"J'ai été surpris de voir que les parents du centre de Loisirs sont plutôt disponibles et vigilants. La moitié d'entre fUX viendrr n une réunion. On les fait participer, on leur demande du matériel, des trucs concrets... Et ils répo_ndent. Le jour 01~ on les fera venir pour participer davantage aux activités il fa Ill que ce soit bien organisé. Les parents sont une ressources, il ne faut pas la gâche1: "Je ne sens pas, chez les parents, de grande peur pour leurs enfants. Une crainte, mais c' es/normal : "j'aimerais que mon gamin ne finisse pas comme d'autres" . J'ai surpris une conversation entre des parems l'autre jour: certains veulent que leurs enfants aillent à l'école ici car c'est une ZEP et qu'ils savent que "ZEP =plus de moyens et moins d' é/~ves par maitre". D'autres au contraire pensent "ZEP =immigrés et probl~mes" et choisiraielll /'école privée s'ils avaient/es nwyens. La difficile participation des habitants
"Je reviens deformation . J'ai vu plein de professionnels. Tous ont le même probl~me de participation
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"Alors, comment ça va au Noyer-Renard?"
des habitants à la vie de leur quartier. On a brassé de l'air pour pas grand chose à la Maison pour Tous. Même les associations ne sont pas vraiment représentatives, saufpeut-être les associations ethniques. Sur le quartier on a les Juifs (ils sont à part, organisés emre eux), les Marocains, les Portugais, les Espagnols. Eux som présents partout et ont des adhérents. Le 3ème âge aussi est présent et actif. Les autres sont plutôt des associations para-municipales, subventionnées, sans adhérents. Le militantisme associatif est en perte de vitesse. A la Maison pour Tous on avait du mal à faire participer les gens. Même à la permanence de la CSCV /'autre jour il n'y avait que deux personnes. "Il y aura wz point important bientôt : la restructuration de l'ancienne piscine. Il faut associer les habitants à ça. Ils regretteflf la fermeture de la piscine.lls s'interrogent sur ce qui va être fait. Je crois savoir que de nombreux services et associations sont demandeurs ! Qu'en sera-t' il exactement ? Le problème n°l du quartier est dans les têtes: c'est la fracture entre la jeunesse et les adultes. "Les familles parlent du quartier et sollt conscientes du travail concret, celui qui se voit. Le problème n'est pas tm problème d'apparence :ici, ce n'est pas les 4000 de la Courneuve, ni Gennevilliers. Le problème 11 °1 est dans la tête, même chez les jeunes: il y a wzefracture entre la jeunesse et les adultes qui ont entre 30 et 70 ans. Cette fracture existe encore, c'est l'histoire du quartier. Les familles s'en plaignent. "Quand j'ai pris mes fonctions à la Maison pour Tous, en 1989, il existait tm climat de violence chez les jeunes, une violence dirigée vers les adultes, et pas seulement vers la mairie ou les flics. Les jeunes disent, maintenant. qu'il y a du boulot de fait, qu'il y a une volonté municipale d'améliorer leur condition. Le Flipper Bar ... ils n'ont jamais espéré obtenir wz bar comme ça. Ils ont été vraiment surpris. "Mais il reste wz gros travail de "réhabilitation "des esprits. Le plus difficile qui reste à faire c'est d'atténuer cette fracture emre jeunes et adultes !"
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"Alors, comment ça va au Noyer-Renard ?•
Monsieur Rivière Gardien d'immeubles 3F Monsieur Rivière me reçoit dans la loge à 13 h30 le 21 septembre 1992. Il avait fait tout le travail le matin pour être plus disponible. Après l'entretien, nous ferons un petit tour de son secteur. Devant la loge, il a planté des fleurs. Mais c'est déjà l'automne. Il aimerait que je revienne au temps de la floraison. Il est gardien depuis 1979 et va prendre sa retraite de gardien en février 1993. Il tient beaucoup à rester au Noyer Renard où il vit depuis 33 ans. D comprend bien que pour son successeur il est préférable cependant qu'il n'habite plus l'immeuble. Lui-même a appris "sur le tas" sans les conseils des collègues. Son successeur aura tout de même un "parrain pour l'aider les premiers temps".
Ce qui me fait mal au coeur "En tout, j'ai 202 logements. Je suis dans wz secteur qui est bien. C'est le mieux. J'ai un autre secteur depuis quelques temps, celui des Instituteurs [la mairie y logeait les persoMels de l'éducation nationale. Elle vient de le revendre aux 3F]. /ln' y a plus que trois instituteurs qui y habitent. Les autres locataires solll des Turcs. L'immeuble a élt refait mais des gamins de 8 ou 9 ans ont déjà commencé à /' abimer. "Ce qui mefait mal au coeur c'est qu'on investit et qu'ils cassent :le groom des poubelles, les carreaux du garage à vélo ... /ls cassent des glaces enjouant au ballon. Les petits de 8-9 ans, ce ne sont pas des voyous, mais ils aiment tout casser. Je connais tr~s peu les parents de ces enfants, les gens ici parlent peu. Je connais leur institutrice, elle est désolée elle aussi. Dans la visite, M. Rivière me montrera l' arrière de l'immeuble en question bordé d'une palissable en tôle grise qui le sépare du chantier d'un immeuble 3F bientôt terminé. La palissade longe l'immeuble en laissant juste la largeur nécessaire pour entrer et sortir les grosses poubelles. Un groom est faussé, en effet, et la vitre d'un panneau d'affichage contre les boites aux lettres a été cassé. Il espère qu'une fois le chantier terminé et la palissade retirée, la tentation de faire des bétises à l 'abri des regards s'atténuera. Ce qui est actuellement un arrière d'immeuble sinistre s'ouvrira sur un voisinage?
·Dans le quartier, ce qui est dommage c'est que/' herbe n' est pas respectée. On a fait des plantations, les gril/ag'es ont déjà été arrachés à certains endroits. Ce ne sont pas que les enfants des familles arabes qui font ces bêtises et qui diselll des saletés. Ce som /es enfallls que les parents n' éduquelll pas assez, quand les parents ne s'en occupent pas assez. Les enfallls sont trop livrés à eux-mêmes, ils ne sont pas éduqués. i
C'est moins grave qu'avant "Ici c'est moins grave qu'avant. Chez nous c'est calme par rapport à d'autres cités. Il y avait beaucoup de toxicos, rue de Pitourées. C' était affreux. Ça diminue un peu. Ils ont été ailleurs. J e n'ai pas ici de toxico, ils se cachent. Je suis dans le secteur le plus calme. Les travaux extérieurs ont été faits il y a deux ans. Tout a été refait. Ils vo111 refaire les portes des halls avec des interphones, et/es portes de la cave et/' acc~s aux caves Il y a une petite barraque pour les jeunes sur la butte. Depuis zm petit moment, il y en a une quinzaine de 18-20 ans qui trainent, des anciens de la bande.lls se réunissent. Pourquoi ? Pour faire des bêtises ? Pas forcément.
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•Afors, comment çs va au Noyer-Renard ?•
"Pour la question des immigrés il faut être prudent. Ce n'est pas parce que certains font des bétises qu'il faut généraliser. Il ne faut pas faire d'un cas une généralité. Les jeunes de la pizzeria sont très gentils. Pourtant ils sont arabes. Le flipperbar, qui est très, très bien, lui aussi est tenu par des arabes.
Les gens me connaissent "J'habite ici depuis 33 ans. Je suis devenu gardien en 1979. Comme gardien je vois tous les gens au moment du loyer, sauf bien sfir ceux qui sont en prélèvement [automatique) . J'ai beaucoup de dialogue avec les gens. S'ils se so11t engueulés avec le patron, si ça va pas chez eux ... On discute. Je ne me suis jamais disputé avec mes locataires,je n'ai jamais eu de bl/Jme. Bernard Philippe lui, il a eu des problèmes avec les locataires. . "Les gens me connaissent. Je parle comme eux. Je leur donne des conseils. L'autre jour il y avait des jeunes, tout une bande dans le hall de mon collègue, Monsieur Bordes. J'ai discuté avec eux. Un jeune me dit : "je vais te donner zm coup de couteau". On a ri, c'était fini. Il faut savoir rire. Ça n'a · jamais été terrible ici. L'autre jour je roulais derrière wz jeune zm peu taré. Je lui ai demandé le passage. Il m'a insulté. Je suis sorti. Je voulais discuter avec lui. ll est parti. Il n'a pas voulu. li n'a pas pensé que je voulais discuter. Il a df4 penser que je voulais la bagarre. Des fois on se fait insulter, ça arrive. Je ne réponds pas. Il faut calmer le jeu. Quand les jeunes follt des petites bêtises, je ferme les yeux. Il faut pas être trop dur. Nous aussi on s'est amusé quand on était jeune.
Les parents "Il y a des parents qui ne s'occupent pas assez de leurs enfants, qui ne les éduquent pas. Et ce n'est pas normal parce que quand leurs enfants cassellt, ce sont tous les locataires qui paient les réparations. Ce manque d'éducation, c'est dommage. Aux jeunes qui se shootem,je leur dis qu'il y a des jours meilleurs, qu'il ne faut pas voir tout en noir. Le problème c'est que les parents, pas tous heureusement,les mettent dehors. Il n'y a pas de travail, alors ils les mettent dehors. Il y a trois ans .j'ai vu des jeunes qui n'allaient jamais en vacances.lls étaient dehors avec zm morceau de pain. Ils ne rentraient pas chez eux pour manger. Ces gosses là sont bien maintenant. Les plus jeunes ont été à la DDASS. Ils sont bien. Maintenant, le père leur fait à manger. Orly Pa"rc
"Les gosses d'Orly Parc, ceux de la Résidence, c'est pas des marrants. Ils viennent casser aux 3F. Tous les mois, il y a les encombrants. Eh bien! Ils m'ont tout balancé par dessus le mur: des fauteuils, des cuisinières... Les parents les ont aidés, c'est sfir. Les gens du Village [les pavillons Orly Parc) sont gentils. Je n'ai pas entendu dire qu'il y avait des problèmes de voisinage entre la Résidence et Le Village. i
Les 3 F c'est une bonne maison "On est sept gardiens en tout. On se voit entre nous. On a eu une réunion avec le patron des 3 F, pour inaugurer la nouvelle gérance. Les 3F c'est une bonne maison." Il est 14 h. La femme de M. Rivière sort me dire bonjour. C' est elle qui tout à l'heure m'a indiqué le chemin de la résidence d'Orly Parc. Cette coïnicidence la fait sourir. M. Rivière m 'emmène visiter son territoire . Des passants le saluent, et lui de même. Il me fait remarquer qu' un des gardiens est en train de rentrer les poubelles. Lui préfère le faire dès le matin, c'est plus propre. ll aurait aimé avoir un appartement dans l'immeuble en construction derrière la palissade de l'immeuble des Instituteurs. Ou alors une petite maison . Mais .. .
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"Alors, comment ça va au Noyer-Renard?"
Monsieur et Madame Santal Habitants Monsieur Santal m'avait dit d'appeler le 21 sepytembre vers 19 h, qu'il devrait être rentré. D était là en effet. Madame Santal est venue nous rejoindre quelques minutes plus tard, en rentrant elle aussi de son travail. Leur fille collégienne travaillait dans sa chambre. Leur appartement confortable, au cinquième étage de la rue des Pitourées, domine les grands platanes. . Monsieur Santal n'était pas très chaud pour un entretien. D s'étonnait d'une attente de plus d'un an depuis la première réunion. Il aurait préféré continuer sous la forme de réunions, à condition que tous les membres du groupe soient présents, "parce que la confrontation des points de vue est un plus".
Le quartier garde une mauvaise réputation chez les parents d'élèves de Juvisy Mme Santal. "Comment va le quartier depuisjuin1991 ? J'ai été à une réunion des parents d' él~ves PEEP de Juvisy. Le quartier garde une tr~s mauvaise réputation. li y a des probMmes liés au gymnase, avec des bandes qui descendent du plateau. On dit qu'ils viennent des 3F. Le médecin scolaire dément, moi aussi.
Nous n'avons plus envie de déménager M. Santal. "Ce n' est pas le Val Fourré ici, ni La Grande Borne. 1/ y a 25 ans c'était résidenciel. /1 y a trois, quatre ans on voulait partir, mais maintenant on ne dit plus ça, les gens ne dise/li plus ça. On a des copains, on fait des ballades... Je n'ai plus envie de déménager.
On serait parti sans les travaux. Depuis les travaux, les gens partent moins. L'appartement nous plaît bien, une f ois refait, et avec le "plus" des volets. Vous vous souvenez de l'histoire des volets fcfrl union de juin 9IJ : au moment de la réfectic:•, on a proposé aux 3F de remplacer certaines dépenses inutiles comme le changement de la baignoire ou des lavabos (chez certains il fallait les changer mais pas chez tous) par la pose de volets. De la même maniüe, ils ont laissé le choix entre des portes blindées et lill portier électronique. Nous on est pour la pose d'tm portier électronique. C'est la meilleure façon de privatiser la cage d'escalier : la cage est alors à tous les locataires de la cage. Mme Santal. ·:Enfin, j'aimerais quand même encore une maison, lill petit jardin [M. Santal/ève les yeux au
Mais on b t bien ..... C'est Wllu..xefabuleux, ces espaces extérieurs. J'habitais la Dordogne avant, dans Wl quartier privilégié. Il n'y avait pas d'espace comme ici. ciei...J.
Et ATAC, le supermarché, est bien. M. Santal. "Oui, ils ont remonté le niveau de qualité avec le fromage à la coupe. Ce n'est pas plus cher que Carrefour. Vous avez ce que vous voulez. Mais la viande n'est pas terrible. C'est seulement dommage qu'il n'y ait pas plus de boutiques dans le quartier.
On sent qu'il se passe des choses; des choses pour les jeunes Mme Santal. " Le quartier a beaucoup changé, en fait. Les gamins trainent moins. Au début je
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"Alors, comment ça va au Noyer-Renard ?•
supportais ma/tout ces étrangers. On n'a plus ce sellliment. On a l'impression qu'il se fait des choses. Mais on relltre tard le soir, on ne vit pas beaucoup sur le quartier, sauf le week-end. On sent qu'il y a 1111 encadrement meilleur. On voit les ilôtiers passer. Ça rassure les petits vieux. M. Santal. "Le troquet pour les jeunes, c'est bien, la /udoth~que aussi, Tremplin aussi avec le motocross, les mains dans le cambouis. Il y a moins de rejet des jeunes, il~· a des animations. Les jeunes vont peut-être casser ailleurs ... En attendant on en a le bénéfice ! Je gueule wz peu contre les mobs qui vollt sur les chemins piétons. Autour de la salle Michelet, ils follt du tout terrain! Il n'y a plus de jeux de ballon possibles, c'est dommage. Pourtant le stade n'est pas loin ... Il reste tm probl~me des 12-14 ans. L'autre jour/' 1111 d'eux voulait balancer une pierre dans les vitres de l'immeuble. Et quand ma femme lui a demandé pourquoi il a répondu : "j'en n'ai rien à foutre des 3F" Mme Santal. "Les tables en béton pour le ping pong, c'est bien. Les voisins râlem à cause du bruit des balles de tennis sur le pignon. Notre voisin, un prof,fait du basket avec les gamins. M. Santal. "Ils ont refait/es trottoirs propres (dommage qu'ils n'aient pas terminé la chaussée dans notre rue !), éclairci les arbres, aménagé des jeux,fait des choses pour les jeunes. Enfin, dans /'ensemble, ça va, pas de gros problèmes. Tout n'est pas paifait, mais on sem qu'il se passe des choses. C'est la mairie tout ça ?
Les écoles, ça reste un problème M. Santal. "Dans/' esprit des gens, ZEP =probl~mes d' inunigrés. Or, ici,70% sont classés en ZEP. Dans le primaire, qlUlnd ma fille y était, il n'y avait pas de probl~me. Mais le collège Delalande, avec l'ancien principal, c'était autre chose ! Notre fille n'y a pas été. On /'a mise au coll~ge à Juvisy.
Pour les retraités Mme Santal." Ma m~re a 79 ans. Elle va manger à la cantine trois/ois par mois. Le Club du 3~me âge organise des journées lecture avec Chantal, la bibliothécaire. Elles parlent d' wzlivre. C'est bien. Depuis les travaux de la Maison pour Tous, les activités du Club se sont un peu réparties dans le quartier. Certains le regrettent mais 1111 club de lecture n'a pas vraiment de rapport avec les joueurs de cartes!
La drogue j
M. Santal." "On disait à un moment qu'wz médecin du quartier fournissait les drogués en produits de
remplacement. 01rnè sait pas. C'est wz bruit qui a fait des ravages. C'est sflr que ce n'est pas facile d'être face à wz môme qui a besoin de drogue. Ce que les gens voielll dans la drogue c'est que le drogué demande de /'argent.
Les parents Mme Santal. "De quoi le môme qui se drogue a besoin ? Il y a un laisser aller chez les parents vis-àvis des mômes. La maîtresse voyait six ou sept parents sur Flammarion du temps oû notre fille y allait. Ce n'était pas les parents qu'elle avait besoin de rencolltrer. Mais les autres ne venaient jamais. Actuellement ce n'est pas beaucoup rnieux.
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•Afors, comment çs va su Noyer-Renard?"
Mme Santal. "Je trouve inadmissible que les enfants des parents qui ne travail/elit pas aillent à la cantine. Quand notre fille était en primaire, il y a 4 ans, la cantine était surchargée, bruyante. Pourtant/es parents qui ne travaillent pas sollt aidés, ils peuvent bien acheter et faire à manger à leurs enfants. S'il y a 15 balles pour aller Jouer une casse/le video, ça suppose qu'il y a Je support video ... D'ailleurs on voit des gamins de 7-8 ans qui dorment à l' école à cause de la télé. Immigr~tion
: il y a du changement dans l'attribution des logements
Mme Santal. "L'immigration est importante ici. J'espère qu'ils panacheIll maintenant dans les immeubles. Quand il y a six familles noires sur huit appartements... il faut y vivre en tant que blanc! Pas facile! M. Santal. en riant. 'Toute une cage de basques ça déconne aussi ! Il faut répartir les immigrés zm petit peu ... Dans notre cage il y a des noirs en bas, des arabes au premier, des juifs et des chinois. Et aux 4ème 5ème et 6ème, des blancs. Mme Santal. "1/ y a ici une famille arabe de sept personnes, et il n'y a jamais de bruit. Et la pizzeria... c'est des jeunes arabes qui la tiennent. C'était nos voisins. Cette pizzeria mache bien, c'est zm endroit important dans le quartier. Nous y commandons des pizzas à emporter. M. Santal. "Il y a du changement dans le recrutemellt des locataires. 1/ faut dire qu'il y avait wz taux insupportable de non paiement de loyers. Notre loyer n'est pourtant pas très élevé.
La mairie annexe M. Santal. "Je vais quelquefois à la mairie annexe pour des papiers. Mme Santal . "C'est bien qu'il y ail une mairie annexe. Mais la salle Michelet [près le laquelle est installée 1a mairie annexe] est vraiment sinistre. Heureusement que des travaux VOIII être faits! M. Santal . un peu moqueur. '"'Maintenant qu'il y a de beata trolloirs autoblocants qui se souMvent comme des crèpes !"
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•Afors, comment ça va au Noyer-Renard?"
Madame France Rousset Assistante sociale de la Caisse d'allocations familiales Nous nous retrouvons le lundi 19 octobre à 10h45, jusqu'à llh 30. Le bureau de la CAF est situé dans une galerie au premier étage du centre commercial ATAC, place des Froides Bouillies. Il voisine avec la halte garderie, le centre médicopsycho-pédagogique et la PMI. La pièce est petite, défraîchie, avec une fenêtre trop en hauteur pour donner vue sur l'extérieur. Pendant notre entretien Mme· Rousset recevra, comme souvent dit-elle, deux appels téléphoniques destinés à d'autres services: "vous voyez, les gens s'y perdenJ un peu, on sert aussi de standard"
"Je suis arrivée ici il y a deux ans, je n'ai donc pas connu le quartier sans le DSQ. Je suis tr~s cantonnée dans le quartier, je sais peu de choses sur la façon dom les gens extérieurs Je perçoivellt. 1/ y a des gens d'Athis qui ne savent mlme pas ozl sont les 3F. C'est loin. Certains savent vaguement que c'est vers Paray-Vieille-Poste. On voit moins les toxicomanes, mais
"Depuis/' arrivée de Tremplin, beaucoup de choses se sont calmées dans notre public. Je sors d'une formation sur la toxicomanie avec d'autres partenaires d'Athis et de villes proches. L' équipe de la permanence d'action sociale de la Caisse d'allocations familiales dit que le probl~me était plus crucial il y a deux, trois ou quatre ans. Ceux qui ont mainteizant autour de 25 ans, et qui avaient alors dans les 20 ans, elle ne les voit plus. Elle ne voit plus autant les toxic_os depuis qu'il y a les éducateurs de rue de Tremplin. Mais je n'interprête pas cela convne un apaisement de la toxicomanie.// reste des probl~mes de toxicomanie. "Si nous voyons moins les toxicos, c'est aussi qu'avec nous ilfatlt prendre Wl rendez-vous, que nous sommes mal repérés dans cette galerie, en étage, et que venir ici ce n'est pas discret. Les AS de la direction de la solidarité et de la famille (du Conseil glnlraiJ qui tiennent leurs permanences salle Michelet ont peut-être plus de contacts que nous :la Salle Michelet, la mairie annexe, c'est plus accessible, mieux repéré. De mani~re générale, être assistante sociale (AS) c'est particulier: les éducateurs de rue sont plus accessibles, ils vont vers les jeunes. "On essaie de travailler avec les éducateurs de Tremplin et de Ressources. On voit leurs difficultés avec ces jeunes.lls envoient à la CAF certains jeunes pour des probl~mes de dossiers, de prestations. Ces derniers temps, on ·a eu comme ça des contacts avec les toxicos. Mais Tremplin nous sollicite peu. L'alcoolisme
"Moi je n'ai pas eu de familles avec des probl~mes de toxico. Sauf l'alcoolisme. On sait que certaines · familles ollf des probl~mes d'alcoolisme par la rumeur. .. C'est connu du voisinage, ou c'est visible. Ma coll~gue de secteur de la caisse d' 7/locationsfamilia/es a eu elle qussi des colltact al'ec l'alcoolisme. Je ne connais pas la situation des autres secteurs. L'alcoolisme est un probUme relativement caché. Ce n'est pas le probl~me le plus important dans mon secteur et j'ignore le nombre de personnes concernées. Je sais seulement qu'il touche des familles
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"Alors, comment çs va su Noyer-Renard ?"
sur lesquelles s'accumulent déjà d'autres difficultés. (Fra nce Rousset consulte une feuille statistique d'aclivit~) Sur 113 personnes reçues en 1991, 13 sont dans la rubrique toxicolsida qui comprend aussi les alcooliques. 8 sont alcooliques et 2 ou 3 ont le sida. Ceux que j'inscris comme alcooliques sont ceux dont la toxicodépendance bloque le travail avec mie famille, ce ne solll pas forcément ceux qui olll reconnu la chose.
Une phase de licenciements "Le quartier c'est Wl peu en dent de scie. Il y a des vagues 01) les personnes sortent de chez elles, trouvent du boulot, une activité. Et d'autres vagues ot) c'est le repli. La phase actuelle est au licenciement. Apr~s des années dans la même entreprise, des gens perdent leur emploi et se retrouvent dans des situations précaires .
Les problèmes d'argent, les impayés "J'ai dans mon secteur, qui s'étend au-delà des 3F jusqu'aux limites de Paray-Vieille-Poste, 2 000 familles environ. Mais les familles que je reçois sont essentiellemelll des familles des 3F. Elles n'ont pas toutes une complexité de difficultés mais si elles viennelllnous voir c'est qu'elles en ont au moins une. Prob/~mes d'argent surtout.ll y a de lourds impayés. Sur l' ensemble de la commune, ce secteur est un des plus lourds du point de vue des impayés. ~~par nos statistiques, mon secteur est le plus lourd : impayés, signalements d'enfants ... Mais vu par l'antenne 3F, c'est le plus calme. Il y a des arrangements directs entre l'antenne et/es familles. De plus, les 3 Font signé des accords avec la commission des impayés de loyer, et, au delà de de ta mois d'impayés, l' amenne 3F transmet le dossier au service contentieta du centre d'Evry qui le g~re.
Les permanences habitat "La permonence d'action sociale CAF a travaillé avec le si~ge 3F d'Evry surfes permanences Habitat du DSQ. Dans ces permanences il y avait M. Philippe [chefd'antenne3F), François Geismar [chef de projet œQJ, le CCAS pour la mairie, qui travaille avec le service contentieta 3F, les cinq assistantes sociales. Il y avait w1e permanence tous les 15 jours. On y repérait les problbnes du quartier, en particulier ceta qui étaient liés ma travma de réhabilitation des logements effectuée par les 3F sur · fonds propres. On y recevait les demandes de changement de logemelll.
"Actuellemelll cette instance n'existe plus. Mais on travaille beaucoup en partenariat avec le DSQ, la mairie annexe, Solidarité Jeunes Travailleurs, la Mission locale, l'école et d'autres que je crains d'oublier. Les tMmes sont assez larges et participent ceta qui se sentent concernés.
La bourse des
logem~nts
"A partir des perma1iences Habitat, on a créé une bourse des logements entre les contingellls mairie et préfecture (c'est plus difficile avec le contingent du 1 % patronal). On se réunit assez réguli~re1nent avec M. Philippe, M. Geismar, deta AS (une de la CAF et une de la DSFtConseil glnlraiJ) et Odile Foulon du service logement du CCAS. On a la liste des personnes qui demandent à changer dans le quartier. Beaucoup de familles demandent des appartements plus grands, mais il n'y en a pas de libres. On essaie de se réunir quand il y a des logements vacants, mais il y en a peu, de moins en moins. "Quand le dossier de changement est accepté par les 3F, les de ta AS vont dans les familles pour suivre les procédures d'échanges et étudier l'éventualité d'aide ou de prêt dans le cadre du fonds spécifique "bourse d'échange de logement" .
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"Alors, comment ça va au Noyer-Renard ?"
Quitter le quartier ? "La bourse des logements dispose de fonds sp~cifiques DSQ qui permettent d'attribuer une aide en cas de changement (aide au d~m~nagementlemménagement ... ). L'idü aurait ~tt d' ~tendre ce fonds à toute la ville, mais il semble que le service /ogemellt du CCAS (mais il faudrait vérifier ce poillt auprès d'Odile Foulon) se voit retourner par les organismes logeurs des autres quartiers la plupart des demandes de changement ~manallt des 3F : "on ne veut pas de gens qui viennent des 3F" . L' Ath~gienne, qui a des appartements inltgr~s pourtant à la proddure DSQ, reste très her~tique.
"Certaines familles veulent partir du quartier à cause de leurs jeunes enfants. Elles craignent pour eux plus tard. Elle:; ont peur de les voir grandir ici. Des familles demandent des dérogations pour éviter le CES Delalande [dont la réputation date d'avantl'amvée d'un nouveau principal u ya deux ansJ. Certains enfants eux-mêmes ne veulent pas aller à Delalande. Les stages "femmes" "Enfévriel~ mars et avri11991, une AS spécialisée CAF, une conseillère en économie sociale et familiale et des AS d'autres quartiers d'Athis, ont animé des stages pour les femmes. Les femmes venaient une semaine par mois pendant quatre mois, aux horaires d'école. Elles apprenaient des techniques de recherche d'emploi, comment se déplacer, des notions sur l'ANPE, des m~thodes de relaxation ; elles faisaient un travail sur l'image d'elles-mêmes. Ça s'est terminé au bout de deux ans, avec le d~part de l' AS spécialisü CAF. Ça demandait aussi beaucoup de temps aux collègues.
"De son côté, Solidarité Jeunes travailleurs (SJT) a mis en place des stages pour/es femmes. Le premier stage SJT était rémun~ré: c'était 1111 travail en petits groupes, donc proche des gens; il y avait une majorilt de femmes nord-africaines. En1991,les stages n'ont plus été rémunér~s car ils avaient pris une dimension d' alphab~tisation et avaient de ce fait perdu le finan cement Etat r~servés à l'insertion professionnelle. Malgré cela les femmes continuent de venil: "Les assistantes sociales du quartier, voire de la ville, peuvent proposer la candidature à ces stages FJT de femmes qu'elles connaissent. DSQ, ZEP... une stigmatisation "Le DSQ a des effets pervers. Il stigmatise 1m quartier comme étant difficile. Il a cette image à /'extérieur. Que tout 1m groupe scolaire soit classé ZEP signifie quelque chose pour les gens. "Mais à l' int~rirmr du quartier, de plus en plus de gens suivent ce qui se passe. Ils savent qu'il y a wz DSQ même si la plupart n'a pas repéré ce qu'il fait ni od i1est. Les travaux de réhabilitation 3F se sont faits sans concertation, et il a fallu expliquer que 3F et DSQ ce n'était pas la même chose. "De plus en plus de choses se voient à l' extérieur. De plus en plus de gens voient les travaux et poseIll des questions. Ils voient/es travaux de la Maison pour tous, ils voient le bibliobus qui fai t office de bibliothèque pendant/es travaux (la bibliothèque se voit ainsi beaucoup mieux!), les familles savent que la halte garderie des Froides Bouillies [dans la galerie près du centre commercial .AJ'AC] va déménager. L' a~nagement d'espaces de jeux pour les enfallls ne se voit pas encore très bien car il n'a été fait que sur une partie du quartier.
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"Alors, comment ça va au Noyer-Renard ?"
Le DSQ, discrimination positive injuste ? "L'investissement DSQ dans le quartier semble maintenant 1111 peu injuste aux coll~gues AS d'autres secteurs. Ces coll~gues se débattent eux aussi avec des prob/~mes de jeunes, de familles etc, et aimeraient avoir des éducateurs de rue comme Tremplin, des stage femmes ... Ce sentiment est perceptible dans nos réunions professionnelles."
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"Alors, comment ça va su Noyer-Renard ?"
Monsieur Philippe Responsable de t•antenne 3F du Noyer Renard 12 octobre 1992 dans l'après-midi. Monsieur Philippe me reçoit dans son bureau de la toute nouvelle antenne 3F, installée au coeur du quartier. Derrière sa fenêtre, une barre 3F, celle précisément où les locataires de l'une des cages préfèrent des portes palières blindées à une porte cochère à lu<erphone. M. Philippe me fera faire un tour des bureaux de l'antenne dont la compétence dépasse celle du quartier Noyer Renard. La porte de l'antenne donne sur un petit hall d'attente très clair et confortable, entouré de baies vitrées qui s'ouvrent sur le quartier. Il faut sonner avant d'entrer et attendre que quelqu'un ouvre de l'intérieur. Au fond du hall, un secrétariat séparé du public par un pan de cloison et un comptoir. Client et personnel de l'agence se parlent ainsi debout de part et d'autre du comptoir au lieu du traditionnel client debout devant un employé assis.
Les drogués "Le plus gros problème du quartier, le plus délicat, ce sont/es jeunes, les dix ou douze drogués. Point final. Je les connais. On/es voit moins, ils se sont calmés. Mais le problbne n'est pas résolu. Je les vois dehors. Ils continuent à se droguer. Tout le monde les connaît. "Il yaWl cambriolage par semaine. On sait qui /es fait. A mon avis c'est ceux qui sont en manque et qui volent/a télé, le magnéto, les bijoux, tout ce qui est vendable. Sur le quartier il y a w1 manque d'argent, un manque de travail. Il y a aussi des vengeances entre locataires, mais là ce ne som pas les jeunes. On crève les pneus. Même ceux des gardiens.
Les jeunes "Il existe une entreprise d'insertion pour les jeunes :Ressort. Elle est gérée par M. Laoufi, avec des jeunes de la commune dont certains sont peut-être du quartier (mais je n'en suis pas stlr). Les 3F ont fait faire un logement pour tester le travail de ces jeunes. Mailllenalll, certains logemellls à refaire sont confiés à Ressort qui se charge de tout, du sol au plafond. "On voit moins de jezmes trainer. C'est surtout à cause des îlotiers mais aussi à cause de Ressort, et de l'animation. Les jezmes ont aussi des contacts avec le gardien chef, M. Mary. M. Mary est là depuis le 18 mars 1991. Il tourne dans le quartier. Les pneus de sa voiture n' 0111 jamais été crevés. "La mairie amÎexe, c'est une très bonne chose.ll y a quelqu' w1 qui parle toujours avec les jeunes.
Le peuplement, les mutations "On essaie de ne pas regrouper les gens à problème dans une même cage d'escalier. A ce propos les relations avec la mairie sont bonnes : on se met d'accord pour ne pas installer une troisième famille à problème dans telle cage par exemple, pour éviter les ghettos, pour éviter les dégradations. Il faut un droit au logement mais diversifié. "L'immeuble dit "des Instituteurs" 3 n'est pas facile . S'il y a des problèmes, c'est que, jusqu'en 1991, il appartenait à la mairie qui y logeait même certains locataires dont le dossier n'était pas retenu La mairie y logeait les personnels de l'éducation nationale
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•Afors, comment ça va su Noyer-Rensrd ?"
par les 3F. En 1991, la mairie l'a revendu aux 3F. Dans cet immeuble il y a 22 logements, et très peu d'immigrés. "Pour l'évolution de la demande de logement vis-à-vis des 3F il faut voir Mme Foulon à la mairie ou la préfecture. Dans le parc d'Auzonville, en face de la mairie centrale,je connais des gens qui veulent revenir aux 3F ot2 un 4 pièces co flle moins cher : 2500 Frs charges comprises. Ce n' est pas cher, et peu de quartiers ont comme celui-ci six hectares d'espaces verts... "JI y a très peu de mutations internes. Il n'y a pas de logements vides; ça ne bouge pas avant mars/avril. Le système des contingents entravent/es mlllations. Il y a une de bourse attx logements ici, et il n'est pas facile de concilier les demandes de mutations et/es réservations dans le cadre du1%.
La réhabilitation des logements "Je suis content de ce que j'ai fait. C'est tm beau petit projet, bien abouti. Quand je suis arrivé, il n'y avait plus de vitres aux soupiraux. "Les 3F ont fait en grande partie sur fonds propres 96 000 Frs de travaux par appartement. J'ai obtenu que l'opération se fasse en une seule tranche, sur 18 mois. Sur le 3001 011 a refait1267/ogements, sur le 1509 :80 logements, sur le 1091 : 60 logemellls. "La PALULOS était prévue sans les fenêtres qui n'avaient pas été changées depuis trente ans et qui étaient vraiment mal en point. J'ai donc remonté la PALULOS pour pouvoir les changer.
"Une entreprise extérieure va maintenalll refaire les cages d'escaliers et les portes cochères et palières.
Les relations avec les locataires "On a accepté, pour le 1091 (60 logements), que les locataires choisissent entre le changement de la baignoire ou l'installation de volets. Les gens pouvaielll aussi demander des petits aménagements, par exemple que la prise de co:crant soit installée 20 cm plus loin ou choisir une douche à la place de la baignoire. C'était au cas par cas. Les gens SOli/ contents dans l'ensemble : sur 1400 logements, 12 seulement ont refusé les travaLLX, mais 6 d'entre eux les ont acceptés depuis. "Pour le changemelll sous peu des portes pa/Ures et cochères, les gens peuvelll choisir entre une porte palière blindée ou une porte cocMre à interphone. La plupart préfère une porte cochère à illlerphone qui "privatise" toute la cage d'escalier. Sur l'une des barres, tous veulent tm interphone sauf ... une cage qui veut des portes palières. Le mieux serait de commencer les travaux par les interphones et de redemander lelp' avis après à ceux qui veulent une porte pamre : ils verront peut-être mieux que leur cage d'escalier risque de devenir le repaire des drogués. Il faut aussi voil l'impact sur la circulation dans la cité de la pose d' i1Ïterphones. Les gens seront forcés de faire le tour des immeubles au lieu de les traverser. "Le comportement des gens a changé, ils sont plus calmes, mob1s agressifs, ils ont chaud chez eux, c'est plus confortable. Dans les appartements ça ne casse presque plus. /ln' y a pas de nuisances particulières entre locataires, sa tif bien sflr paifois le bruit d'une perçeuse... L'isolation phonique sur l'extérieur a rendu les bruits internes du voisinage plus intenses. "Mais il faut reconnaître que les gens sont refermés sur eux-mêmes. On ne peut pas les forcer à parler. .. S'ils ne veulent pas ... Dans toutes les cités, il y a des gens refermés sur eux-mêmes, qui ne viennent pas aux réunions, même si elles concernent leur propre logement. Le DSQ n'y changera
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rien. "L'Amicale des locataires c'est important, surtout quand elle est critique. Et elle critique le système de chauffage, les espaces verts,le mlnage dans les parties communes ... "Les gens sont mlcontents de la fermeture de la piscine. Les impayés de loyers
"Je n'ai qu' WJ petit 2 %d' impayls. Ce sollf toujours les mêmes. Ils sont peut-être lits à /'augmentation des loyers en sortie de travaux: quand on est là depuis trente ans, les 300 Frs de plus par mois ne sont pas forcément compensls par l'APL. "Le contentieux des impayés est gtrl par le siège d'Evry puis par les assistantes sociales du quartier. Les 1·elations entre l'antenne 3F et l'équipe de quartier
"On arrive à faire pas mal de choses, à construire, en relation avec M. Geismar, avec les assistalltes sociales, avec la CAF. Quand un locataire arrive sur le quartier on lui parle des services qui existent, de la mairie annexe, de/' équipe de quartier. "JI y a une concertation entre M. Aimeras, ingbzieur rattachl au siège 3F de Paris, et/' architecte DSQ, M. Girard, à propos de/' aménagement des espaces verts. Un îlot a lté aménagé. Le respect par les · gens de cet aménagement n'est pâs une réussite complète. Des grillages ont été détruits par des jeunes entre 8 et 14 ans. Mais il est vrai qu'on a commencé par le coin le plus dur. JI est prévu d'aménager tous les flots.
"Le DSQ n'a pas changé ma gestion locative, mais la charge de travail augmente. J'ai trop de réunions, avec la mairie, avec les locataires... Sur le choix des portes palières blindées ou cochères à interphone,}' ai deux réunions par semaine, cage par cage sur 200 logements. Ça fait beaucoup de soirées 1C'est trop dw: Par cage, et en porte-à-porte, puis par courrier. On aurait pu faire le contraire: d'abord w1 courrie1~ comme à Longjumeau, puis en porte-à-porte lorsqu'il y avait un problème. "En plus, pour/' amtnagemellf des espaces extérieurs, on fait 2 ou 3 soirées par îlot pour présenter ce qu'on va faire . On modifie sur place le projet, puis, s'ille faut, à /'exécution. La demande d'une présence policière
"Au moment d~s travaux dans les logements,les gens demandaient un commissariat. Le commissariat actuellement n'est pas centré, il est installé à l'autre bout. Les gens veulent une présence policière. Même à la visite du iogemellt témoin, en 1989, on entendait cette demande de commissariat. Cette demande s'est calmée mailltenallf à cause des tournées de la police dans le quartier. "Les plaintes concernent souvent le voisinage. La police intervient convenablement. La police emre dans la cité la nuit. Je ne suis pas inquiet ici. L'image du quartier remonte aux années 70-80 avec des bandes 3F contre des bandes Cité Bleue. Les deux cités ne se connaissent pas. Le Noyer Renard n'est pas une cité dure
"Je ne constate pas de changemellf dans /'ensemble depuis le DSQ. Il y a toujours les récalcitrants et les bons. Aux récalcitrants on leur doit tout, comme celui-ci qui demande qu'on lui remplace la porte
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"Alors, comment ça va su Noyer-Renard ?"
de sa chambre. Les quelques récalcitrants on les connaît, comme celle famille qui a 2 enfants de 15 et 18 ans qui sont de petits voyous, qui ont été au commissariat, qui n'ont pas encore touché à la drogue. Les probUmes de/' immeuble des Instituteurs n'est pas facile; il y a des problèmes avec les enfallls; je ne peux pas dialoguer avec les parents. "Pour moi il y a des quartiers mol, comme Blanc Fossé, et tm quartier bien: le Noyer Renard. Tl faut voir les cages d'escalier à Blanc Fossé : au n °12 il y a une cage avec un Français sur dix logements. Le Français a demandé à partir. Les problèmes sont concentrés sur celle cage où les locataires sont/à depuis 20 ou 30 ans. "Depuis 30 ans, le Noyer Renard est coupé du reste par la RN7. Avant, ici, disent/es gens, c'était délaissé. Mcintenant il y a plus de services. Tl y a 28 commerces (dont/es 3F sont propriétaires des rrutrs). Pour moi le Noyer Renard n'est pas une cité dure. C'est tm quartier super. Ce quartier c'est une petite ville dans la ville. Les gens sont super ici. C'est ma ville. "
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"Alors, comment ça va au Noyer-Renard ?"
Madame Liliane Wangermée Responsable de l'association "Une chance pour réussir" Au moment de la sortie d'école le 12 octobre 1992, une dizaine d'enfants, cartable à la main, attendent devant la porte de la salle Michelet, visiblement décontenancés. A tour de rôle, quelques-uns s'approchent du secrétariat de l'équipe de quartier pour demander et demander encore si "le soutien" a lieu ce soir. "Non, pas avant début novembre" Visiblement très déçus, les enfants ne pouvent se résigner à partir. Un groupe de fillettes s'avance alors. Elles demandent la permission de s'installer dans un coin, sur une table, et de travailler ensemble. "Celles qui comprennent mieux expliquent aux autres". La secrétaire répond qu'e.Ue ne peut pas les autoriser à rester là sans encadrement. La plus téméraire des fillettes insiste: "nous ne ferons pas de bêtise, nous voulons juste une table, dans un coin. Nous voulons travailler". Devant le refus réitéré, les enfants {estent muets, puis s'éloignent
Je rejoins quelques temps plus tard Liliane Wangermée au siège de l'association. C'est un préfabriqué, posé dans le jardin d'une maison bourgeoise du début du siècle où "Solidarité Jeunes Travailleurs" accueille l'association ainsi qu'un centre de prière musulman. "Une chance pour réussir" réintègrera la Maison pour tous, sur la place centrale du Noyer Renard, face à la salle Michelet, sitôt terminés les travaux de réaménagement.
"Si l'association avait été installée comme avant dans le skydom de la Maison pour Tous, j'aurais pu accueilir ces enfants. Le soutien scolaire ne commence pas tout de suite parce que les enseignants veulent avoir le temps de repérer les enfants qui en auront besoin. Maimenant que j'ai le nom de ces enfants et leur adresse,je vais pouvoir colltacter les familles pour demander leur accord. La conjoncture ajoute cette année wz délai supplémentaire :je participe à deux jours de stage entre les professionnels du quartier sur la fonction des institutions dans le 1uartier.
Une demande croisante ... jusqu'où ? "Avant 1989, les assistantes sociales de la cité des 3F avaient mis en place wz petit groupe d'aide aux devoirs. A son arrivée, Marie-Noëlle Lienemann m'a demandé de prendre la suite. J'avais fait des stages au CLAP et je faisais des vacations d' alphabttisation. Je me suis donc formée au soutien scolaire. J'aimt bea!lwttp ce travail, j'aime aider zm jeune à chercher, à travailler, à comprendre, le voir peu à peu prendre confiance en lui. "Maintenant "Une chance pour réussir" est présente sur toute la ville, sur huit sites, et elle soutient 250 enfants. En 1992, nos subventions étaient de 570 000 F, provenant essentiellement de la municipalité et compUtées par le conseil général (142 235 F) et par le FAS (75 000 F) 4 . Le " contrat d'objectif réussite scolaire" (subventions 213 conseil général, 113 municipalité) pour les classes CP et CEl finance l' intervelltion auprès df! notre association d'une dizaine d'enseignants pour les enfants du primaire. La municipalité nous loge et subventionne tout le reste. J'ai maintenant une secrétaire à mi-temps. D'abord sous contrat-emploi-solidarité, elle est, depuis mai 1992, sous contrat à durée indétenninü. 4
Fonds d'Action Sociale alimenté parles cotisations sociales que versent les travailleurs étrangers en France. D finance, entre beaucoup d'autres choses, des activités éducatives périscolaires pour les enfants, françai s ou étrangers, du CP au CM2 et ~me-Sème
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"Alors, comment ça va au Noyer-Renard?"
"Les demandes de soutien scolaire soli/ en augmell/ation constante. Jusqu' 01~ ? C'est difficile de refuser quand des jeunes disent "Aidez-moi" . On les fait travailler par petit groupe pour pouvoir en accueillir davalllage, mais ce n'est pas suffisafll. C'est un problème que nous abordons au conseil d'administration :quels nombre d'enfants pouvons-nous, devons-nous accueillir ? Quelles difficultés l' enfant rencontre à/' école ? Peut-on aider 1111 enfalll de CMPP ? "Notre budget, malgré l'effort très important de la mrmicipalité, est déjà à peine suffisant. Peut-on demander tm effort supplémelllaire aux familles? Actuellement chaque famille paie par an 30 F de cotisation à notre Association, plus JO F par an et par enfant du primaire aidé et 20 F par an et par enfant du secondaire. Les enfants ont envie d'apprendre et d'arriver.
"Un enfant est avide, très avide. Un éducateur m'a racolllé qu'un jour oû il restait Wl peu de temps après zmjeu, il a proposé aux enfants de choisir une activité. La réponse a}usé : "on fait une dictée!" . "La municipalité a mis en place des études dirigées mi scolaire mi sport, tMâtre etc. Certains parents se sont plaints: "nos enfants rentrent de l' étude sans avoir fait leurs devoirs". Les enfants eux-mêmes ne veulent pas qu'on leur propose du sport le soir, ils veulenttravail/eJ:
"Il y a quelques années.j'avais organisé w1 club scrabble à l'école ... Eh bien,je refusais du monde tellement/a demande était forte. On travaillait avec des dictionnaires, à 2 ou 3 par table, et on inscrivait/es scores au tableau. "Je crois que les enfants aiment venir au soutien. Comment l'interpréter?. On a même vu tm enfant qui refusait de bien travailler pour ne pas en être "privé". Oui ou non aux "devoirs du soir" ?
"L'éducation nationale a fait passer une note : "pas de devoirs du soir". Mais ça fait 20 ans que ça dure! L'interdiction des devoirs du soir est en porte-à{aux avec la réalité. Du moins tant que/' absence de devoirs le soir pénalisera toujours les mêmes. Dans le système scolaire actuel, tm enfant pour qui tout marche bien n'a pas besoin de devoir le soir, sans doute. Mais les autres ? Qui va reprendre ce qui n'a pas été compris, qui va les aider à s'y retrouver si l'école ne le fait pas, ou pas assez? Il faut s' allardersur ceux qui ont des difficultés. Dès qu'on lâche, certains enfants lâchent aussi. Je dis aux jeunes: "c'est votre liberté que vous construisez, avec la lee/lire,/' écriture..." . Pour tous les enfants de niveau primaire, il faut une activité intellectuelle après la classe, ne serait-ce que/' évocation de sa journée. L' évoçation :::tune démarche essentielle de l'apprentissage. "Un groupe d'enfants des 3F, en soutien scolaire depuis deux ans, est passé en 2nde indifférenciée; w1 intervenant en math/physique, lill autre en langue/français continuent de les suivre. Nous avons aidé w1 enfant qui était en 3ème CPPN (classe pré-professionnelle de niveau) :il est passé en 3ème technique, puis en 2nde technique et il vielll d'entrer au lycée. Il veut s' en sortir, il travaille. Malheureusement il va passer prochainement devant le tribunal pour des faits commis antérieureme/11. Pourvu que la condamllationn' ifllerrompt pas tout ça!
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"Alors, comment ça va su Noyer-Rensrd ?"
Le choix des enfants et leur accompagnement : un travail en réseau
"Nous travaillons en relations étroites avec/' Education nationale, mais aussi avec la CAF, avec la DSF5 , avec le service scolaire de la municipalité , avec /'association Tremplin pour les plus grands. "Je demande toujours l'avis des enseignants avant d'accepter un enfant. Pour le primaire, ce sont les enseignants mais aussi les psychologues scolaires oules assistantes sociales qui nous désignent les enfants à aider. La demande vient pmfois directemellt des familles :j'en tiens compte, mais l'enseignant est toujours consulté. Nous avons adopté ce syst~me car au début, lorsque les familles nous contactaient directement, c' étaitzme ruée. Une ruée parce que des mamans sont conscientes qu'il faut aider leurs enfants. /lieur faut un soutien qu'ils n'ont pas dans leur famille. Le jour de l'inscription elles sont rassurées par toute notre aide complémentaire. Mais leurs enfants en ont-ils réellement besoin ? D' 01~ le travail avec les instituteurs. "Au niveau du coll~ge, les professeurs principaux et surtout/es conseillers d'éducation nous proposent également des enfants en difficulté. Avec les conseillers nous faisons tm soutien commzm des enfants, autant que faire se peut. "A partir de ces listes nous adressons un courrier aux familles qui acceptent ou non le soutien. Pour certaines familles en grosse difficulté qui ne répondent pas (travail avec les assistantes sociales ou les psychologues) nous recontactons la famille et leur expliquons la nécessité d'un soutien pour leur enfant. "Je participe aux réunions ZEP (le responsable ZEP était directeur de l'école primaire Flammarion l'année demi~re). L'une de ces réunions a été consacrée au problème des devoirs et du soutien scolaire. On a essayé de faire le point sur/' évolution de la demande à notre égard depuis trois ans. On réfléchit sur/' axe à suivre. Les enseignants sont "pour" notre travail. L'une des maîtresses de classe d'adaptation est elle aussi favorable au soutien scolaire :ces enfants, déjà soutenus dans le temps scolaire, ont besoin d'avoir zm suivi apr~s l'école par des activités intellectuelles qu'on lui propose. De plus, le coll~ge Delalande a w1 nouveau principaltr~s bien, dynamique, et ça change beaucoup de choses après des années de grandes difficultés. "La CAF est, elle aussi, un interlocuteur précieux. J'ai rencontré les assistantes sociales de la CAF récemment. Nous envisageons des rézmions régu/i~res pour parler des enfants et des familles en difficulté, pour voir comme11t favoriser l'insertion scolaire de ces enfants. Parce que leur insertion scolaire facilitera leur insertion sociale plus tard. Surtout quand il n'y a pas defr~res ou de soeurs aînés pour ouvrir le chemin, il faut trouver le moyen de sensibiliser les enfants à l'école, de leur donner envie d'y aller, envie d'apprendre. Et de sensibiliser les familles. i
"Les assistantes sociales de la DSF sont elles aussi amenées à travailler avec avec nous, en particulier pour les enfants qui sont sous protection judiciaire. Lorsque /'enfant dont elle ont la charge perd pied à /'école, elles nous contactent (et si l'enseignant ne nous l'a pas déjà lui-même envoyé, je ne l'informe pas nécessairement de cette démarche). La plupart du temps ces enfants arrivent jusqu'à nous par plusieurs canaux à la fois: les enseignants, la CAF, Tremplin ... "Nous travaillons avec les éducateurs de Tremplin qui s'occupent des jeunes sur le quartier. Ils estiment que le scolaire fait partie de la prévention primaire [nonsp6cialis~el et il leur arrive de nous demander de faire de l'accompagnement scolaire de tel ou tel élève. C'est par eux que nous arrivent/es élèves de 2nde. Nous faisons cet accompagnement en liaison avec les éducateurs. 1/ m'arrive pour cela de participer aux rétutions hebdommadaires de Tremplin, et de faire le point avec eux sur l'assiduité, les Direction de la S o lida rit~ et de la Famille. C'eot, depuis la décentralisation, le service d'action sociale du Conseil g~n~ral.
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"Alors, comment ça va au Noyer-Renard ?"
participer aux réunions hebdommadaires de Tremplin, et defaire le point avec eux sur l' assiduité,les progrès ou les difficulté des jeunes qu'ils twus ont envoyés ... Les jeunes réalisent que nous sommes en relation dans le but de tes faire progresser. On n'a pas l'intention de les forcer à venir, mais, s'ils viennent, on leur demande une constance, une assiduité, 1111 sérieux. "Enfin,j' ai des entretiens réguliers avec la responsable du service scolaire de la ville qui m'informe des projets éducatifs de la municipalité concernant le "hors temps strictement scolaire" (études dirigées, ménagement du temps de la cantine etc). 'Tous ces contacts permettent d'évoquer la journée d'école, les modes d'apprentissage du point de vue particulier des enfants qui ont des difficultés, et de leur venir en aide plus efficacement. Les parents : comment créer des passerelles entre eux et l'école ?
"Le discours des enseignants est : "les parents ne s'occupent pas de leurs enfants". Mais les parents en ont-ils tous les moyens ? Nous pa/ions leur absence sans la juger, pour aider les enfants. Les enseignants ne sont pas les seuls responsables de la réussite ou de la non-réussite d'wz enfant, il faut qu'ils le sachem. "Les parents, on en rencofllre mais pas beaucoup. Je voudrais les voir plus, et leur dire ce qu'est l' école.l/faut travailler avec les parellls, apprivoiser les parents à ce qui est scolaire,les accompagner vers l'école. "Jusqu'à la rentrée de septembre 92 notre association s'occupait aussi de l'alphabétisation des adultes. Il est sar que c' étaitwz moyen de colltact assez privilégié entre les parents, les enfallls et/' école. Ça créait des complicités entre les parents et/' école, les parems qui apprenaient et leurs enfants qui apprenaielll aussi. Notre association a wz projet de travail en commun avec Solidarité Jeunes Travailleurs, à partir des stages que SJT organise pour les femmes. On trouvera peut-être ainsi le moyen de recréer des passerelles entre les parents et l'école ... "Le travail que nous voulons mener avec la CAF, qui elle travaille vraiment au niveau des familles, est inspiré de cette même vololllé de créer des liens entre les parents et/' école. Des intervenants pour "apprendre à apprendre"
"Nous avons 1111 intervenant pour deux enfants en primaire, et wz pour trois ou quatre voire cinq en secondaire. Actuellement, nous avons zm enseignant par soir sur le Noyer-Renard. Nous avons en tout 80 intervenants environ : -une cinquantqine d'étudiants rémunérés à la vacation (50 Fr nets en primaire, 75 Fr nets en secondaire). Ceux qui s'occupent des enfants du primaire ont le niveau terminal ou Bac, et/es autres le niveau Bac +1, 2 ou davantage, certains ayant le Bac + 4 ; - une vingtaine de bénévoles adultes à la retraite 011 salariés. L' wz d'eux est wz prêtre en maison de retraite qui a certains enfants au catéchisme; - une dizaine d' enseignallls. Ce sollt des référents, des appuis techniques aux intervenants qui s'occupent des enfants du primaire. Le cas échéa111 ifs peuvent aider les enfants eux-mêmes. Ces enseignants sont rémunérés 150 Frlh (une étude surveillée normale est payée 100 Frlh environ). "Depuis la rentrée, un appelé du contingent, volontaire pour effectuer son service dans ce qu'on appelle le "Service National Ville" 6 , a été mis à disposition de l'Equipe de quartier du Noyer Renard. Et/' Equipe de quartier le met à la disposition de notre association. Cet appelé a wz DESS en exportCette disposition !Uente pennetl un appeM d'être affect~ aup~ du quartiers en difficult~, dans le cadre des contrats de d~veloppement social urbain
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•Afars, comment çs va au Noyer-Renard ?"
dossiers des enfants (assiduité, bilan ... ), il peut remplacer tm intervenant auprès des enfants, il veille à Ce que fe COntact s'établisse dans de bonnes COnditions entre les illtervenants et/es enfants... /1 a IUl peu tm regard d'ensemble. C'est très utile. Certains petits enfallls veulent travailler plutôt avec w1 homme, ou w1 arabe, ou un jeune. Dernièrement un appelé du contingent, maghrébin, avait fait un fiasco avec les enfants, arabes ou non. L'affinité est à établir. "L'intervenant est là pour apprendre aux enfants à apprendre. Il faut être réaliste. Il faut leur donner des techniques pour apprendre. Aider à apprendre, apprendre à chercher. Comment apprendre une leçon ? Comment utiliser les livres ? Comment utiliser la bibliothèque ? Nous avons des livres à leur disposition, nous les accompagnons paifois à la bibliothèque. "J'ai suivi les cours de gestion mentale d'Antoine de la Garandrie./1 insiste sur le fait que pour apprendre il faut tu! projet. Pourquoi apprendre la géométrie,la physique ? Il faudrait donner aux enseignants et aux intervenants trois heures deformation en gestion mentale. Les enseignants qui illferviennellt dans notre association voient ce que d'autres collègues demandem aux enfants. Ça les illlerroge, ils commencent à réfléchir. Quand une institutrice écrit : "Ce soir pas de devoir. Leçon, recherche", qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'est-ce que signifie "recherche" pour les enfams ? Ils n'ont pas d'aide chez eux. Les familles ont w1niveau scolaire assez bas.// y a de telles différences suivalll les milieux. Il y a une différence énorme de vocabulaire entre les enfants. Les enfants sollf de niveaux très inégaux à leur arrivée à l'école. Je dis à certains: "pour y arriver tu dois travailler deux fois plus que d'autres". "Par l'intermédiaire des intervenants on peut faire passer certains messages, dire à des jeunes maghrébins qui ont/es bases :"Ne vous laissez pas impressionner, vous pouvez, allez-y". On a commencé à travailler à la Cité Bleue, soit dans la cité elle-même de 18 à 19h, soit au collège Mozart après les cours. On leur dit :"le soutien, c'est zm lieu où on peut voziS aider". "L'école se disperse peut-être dans trop de choses. Se concentre-t-elle assez sur les apprellfissages élémentaires ? On en a parlé à la commission locale DSQ, et avec deux enseignants en conseil d'administration de "Une chance pour rézlSsir". Le quartier et l'école "A travers nos groupes d'enfants on sait que la cité avait mauvaise réputation. Les jeunes sont très sensibles à l'image, à être reconnus. Dans le journal Athis lnfo, zm article est paru sur le collège Delalande, sur son nouveau principal... Les enfants sont heureux qu'on parle en bien de leur collège. "J'ai accompagné l'autre jour w1jeune pour le BEP. Le proviseur a dit "ah oui! vous habitez les 3F, vous êtes toujows dehors ... " Le jeune était furieux. Au conseil de classe on perçoit aussi des choses de ce genre. Je me suis toujours sentie bien dans ce quartier. "Je n'habite pas le quartier. Mais ça fait longtemps que j'y viens, d'abord pour l'alphabétisation puis maintenant pour le soutien scolaire. "Les gens ne s'y plaignellf pas vraiment d'insécurité. "Lorsque j'étais installée dans le skydom de la Maison pour Tous j'étais très ferme avec les jeunes : ·~e vous respecte, je vous demande de me respecter". Je n'ai jamais eu d'histoire. Il n'y a pas d'agressivité
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"Alors, comment ça va au Noyer-Renard ?"
gratuite. li arrive qu'ils agressent verbalement w1e personne(" la PAIO 7 est ... !")mais c'est /'organisme qu'ils viselll.lls veulelll s'en sortir. En les respectant et en/es écoutant, il n'y a pas de probMme. Il faillie ur montrer les limites à ne pas dépasser. Si je dis à Wl jeune qui mange des "mars" en guise de déjeuner :"fais attention à toi, ça fait grossir", il sent bien qu'on a le souci de lui. L'évaluation de notre travail reste à faire
"J'ai établi des rapports d'activité pour les organismes finance urs, mais /lous n'avons pas fait l'évaluation pointue de notre travail. Je ne peux pas être art four et au mou/in. Il faudrait des équipes de suivi pour cela, un groupe de pilotage. Le service scolaire de la mairie a demandé à 1m directeur d'école primaire, égalemelll directeur de centre de loisirs, de faire un audit de notre travail, audit finan cé par notre association. Il doit rendre son rapport fin janvier. "
PAIO : Point Aœueil Infonnation Orientation, maintenant appelé Mission Locale
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"Alors, comment ça va au Noyer-Renard ?"
Docteur Françoise Trolliet Médecin généraliste installé au Noyer Renard Nous avons rendez-vous au cabinet médical à 15 h. Le docteur Trolliet rentre des visites. Elle a juste eu le temps, comme chaque jour, de manger au bureau une petite salade composée qu'elle s'est prép..rée le matin. Le docteur Trolliet avait reçu le compte-rendu de la première réunion du Groupe des témoins du quartier de juin 91. Je lui avais aussi envoyé le compte rendu des deux réunions du Comité des témoins extérieurs parce qu'on y parlait de la santé : des médecins de garde qui, sans être sur le quartier, interviennent pendant leur garde au Noyer Renard et avaient noté une pathologie de l'urgence à forte dimension sociale et psychiatrique . Au cours de notre entretien, je lui rappellerai ce constat et parfois les craintes de certains de ses collègues. Les consultations, ce jour là, devaient reprendre à 16 h. Dès 15h45 on entendait la porte palière s'ouvrir et se fermer. Quand j'ai quitté le docteur Trolliet, à 16h 15, la salle d'attente était pleine.
Je suis un médecin de famille
"Je suis venue m'installer ici en novembre 1982, zm peu par hasard. Je n'habite pas le quartie1: "Ce quanier, je le ressens comme une petite commwze ,·pas comme un grand ensemble. Les gens qui sont de l' extüieur voient la masse et trouve ça 1111 peu effrayalll. Pour nwi c'est plus petit, c'est à une échelle humaine. Je vais palfois en visite jusque tard le soir, parfois jusqu'à 22 ou 23 h. Or je n'ai jamais eu peur. Je suis chez moi ici, j'ai confiance. "C'est un quartier très attachant. Avec une partie de la clientèle fixe, très attachée à la médecine de famille, comme les personnes iigées, installées depuis toujours aux 3F ou à la Cité Bleue; et avec w1e autre partie de passage, comme les fonctionnaires, qui som là pour un an ou deux ans, selon les mutations. "En réalité, je suis médecin de famille dans une commune,je ne suis pas le médecin des 3F. D'ailleurs, toute ma clientèle n'est pas sur les 3 F. "Je fais un travail de médecin de famille, en profondew: C'est lill travail médical de longue haleine plus qu'une pathologie de crise. "Je ne connais pas le_pourcentage de la population auquel/a médecine a accès et celui qui n'est pas médicalisé. Il existe une population non médicalisée, mais oû est-elle ? Et combien sont-ils ? Je ne peux pas les cibler. Des gens sont en détresse sur ce quartier, c'est évident. Il leur reste les appels au secours. C'est vrai que l'accès aux soins est déjà une forme d'insertion. Une mosaïque culturelle
"Il y a de tout ici, des Français, des Portugais, des Turcs, des Polonais, des Maghrébins. C'est une nwsaïque culturelle, très illléressallle, qui oblige à être toléralll, à remettre en question les tabous, les idées reçues. A être modeste, à /'écoute, prudente. "C'est w1 quartier passionnant oû il se passe plein de choses. Je n'irai pas ailleurs. Je ne quitterai pas
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•AfofS, comment ça va au Noyer-Renard ?·
ce quartier, car je perdrais tout ce qui fait/a qualité des relations humaines. J'ai zme remplaçante depuis wz an. Elle dit la même chose que moi. Des déracinés ... un besoin d'écoute
"Les gens parlent beaucoup et facilement de leur vie.lls ollt besoin d'écoute. Tous les médecins ne le font pas. C'est une approche particuli~re, c'est vrai. Certains de mes remplaçants ont eu plus de mal à s'y faire . "Certains étrangers sont paumés par la langue, d'autres arrivent de province et veulent qu'on leur explique, qu'on écoute leurs états d'âme. Les gens som tr~s seuls. Ils sont cassés de leurs racines pour la plupart, qu'ils soient fonctionnaires (il y a beaucoup de gens du nord de la France) ou immigrés. C'est une solitude assez générale, une tristesse. li n'y a pas de magasins ici, ou tr~s peu. Et s'il n'y a pas de job intéressant ... La situation a beaucoup changé
"Je me sens tr~s bien dans ce quartier. 11 y a eu des momellts difficiles en89-91 avec la drogue. J'ai pu alors passer par des phases de découragement. C'était tr~s difficile aussi avant la rénovation, lorsque les conditions de logemellt étaient déplorables, avec les llutrs qui suintaient, le froid, le pourri, la saleté. "Je veux pouvoir accueillir toutes les personnes, qu'elles se sement accueillies de la même façon, sans considération politique. Je vois que depuis 1989/a situation a beaucoup évolué. Avant 89, c'était horrible, c'était le ghetto qu'on contournait pour aller chercher son pain, la peste qu'on évitait, zm quartier marginalisé, délaissé qui n'intéressait pas. Apr~s il y a eu la rénovation, une chapelle a été reconstruite et qui satisfait beaucoup de monde, des espaces extérieurs sont en cours d'aménagement. Enfin,je ne sais pas sic' est la mairie qui a fait tout ça... "Sur le plan social on fait beaucoup de choses dans ce quartier, par exemple avec la PMI, les assistalltes sociales. Et encore je ne vois pas tout. Cette année j'ai eu à régler wz probMme grave de famille, d'enfants, d'argent, de mal vivre, de gens qui g~rent tout mal, qui se stabilisent mal. Mais ça n'a rien à voir avec les 3 F, c'est 1111 mal du si~cle. La mairie annexe "La mairie annexe est tr~s. tr~s importante. Les gens ne som plus des parias, des pestiférés. lis ne se sentent plus coincés dans leur ghello, la relation avec la mairie est normale. Avant, ils devaient courir à droite et à gaftche pour résoudre le moindr~: probl~me. Maintenant ils ont un interlocuteur sur place. C'est très important ~ans la qualité de la vie, cet intérêt qu'on leur porte. "On existe, on vient à nous".
"Quand j'ai un patiem en difficulté financi~re,je l' envoie à la mairie annexe. On travaille la chose. "La mairie annexe a une importance symbolique tr~sforte, comme 1111 curé de campagne. Les personnes qui y travaillent habitent/es 3 F, elles ressentent la situation, et ellesfmlt de la mairie annexe plus qu' wz bureau. La pression sur elles est tr~s fortes. Il faut certainement faire allention à ne pas les laisser seules avec tous ces problèmes.
La drogue "La toxicomanie, on n'en parlait pas du tout enfac de médecine. Ça m'est tombé dessus, comme ça.
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"Alors, comment ça va au Noyer-Renard ?·
"Quand on a devant soi des jeunes en difficulté, on les aide. Et avant qu'on trouve d'autres moyens, ils avaient pris des habitudes avec les produits de substitution (rohypnnl... ). Puis ils se sont mis à falsifier les ordonnances. C'était une galère pas possible. Le médecin est vraiment seul dans ces cas là. Pas w1 soutien, pas une aide, rien. Le Conseil de l'Ordre des médecins devrait réfléchir à ça. "L'histoire s'est terminée en 91: deuxjezmes avaient commencé à faire du chahut dans ma salle d'attente, à sortir des couteaux, à faire peur aux patiellts. /1 y avait une femme enceinte et des personnes ligées dans la salle. J'ai appelé le commissariat,j' ai porté plainte. Dans la soirée, la police a fait une enquête dans le quartier etl'zm des jeunes a été arrêté. On pouvait craindre, par la suite, une réaction violente de leur part à mon égard. Or il ne s'est rien passé. Aucw1e réaction. Sinon que dix à quinze jours plus tard, l' 1m de ces jeunes est même venu me présenter ses excuses en imperméable impeccable. "La solution serait de mettre en place une structure de prévention. Car on n'atteint pas les très jeunes. Il n'y a plus assez d'éducateurs de rue. La médecine généraliste est inadaptée face à ce problème. En · fait je touche au problème par l'intermédiaire des familles qui se confient à moi: "j'ai découvert que ma fille se drogue, que faire?" Les familles dernandelll qu'on les aide. Elles semblent prêtes à aider leur enfant, par amour pour lui. Elles ne le rejellent pas.
"Il faut travailler au niveau des familles. Mais comment ? Il faut aussi développer l'accueil extra scolaire. La lulle contre la toxico et /a délinquance passe par la lulle contre l'échec. En particulier l'échec scolaire. Il faut invellter quelque chose contre l'échec scolaire, pour que les jeunes émergent. Travailler en réseau ?
"On ne peut pas toujours se contenter d'actes médicaux au sens strict. Le médecin a zm rôle social, on lui confie des choses, on lui demande conseil. Ainsi est-il amené à chercher des solutions, autremellt dit à entrer lui-même en contact avec d'autres acteurs, ou à conseiller au patielll de prendre tel ou tel contact. C'est une sorte de travail en réseau. Le mode d'exercice de notre mttier, avec des horaires très lourds et une approche très individualisée, serait incompatible avec un travail structuré en équipe. Pourtant ilfatll un travc,;/ "en équipe", même informel. Quand la personne se colifie au médecin, elle se confie globalement, pas en tranches. Le problème c'est de proposer une réponse elle aussi globale, qui respecte la "personne globale" si je puis dire. Le médecin n'a pas toutes les cartes en main, il doit passer le relais à w1 certain moment. li faut le faire dans les meilleures conditions. Cela suppose de connaître bien le réseau des acteurs, justement. "La maladie ou/' accident peut être l'occasion d'tm décrochage social ou psychique. Si on n'est pas assez prudent, le patient peut se retrouver complètement marginalisé. C'est pourquoi je travaille par exemple en conract étroit avec le médecin conseil de la Sécurité Sociale, et avec le médecin du travail. Il faut éviter que la maladie et le traitement n'aggravent une marginaiisation engagée ou ne précipitent une marginalisa/ion potentielle. On ne peut pas prolonger Wl arrêt de travail pourtant justifié par/' état . de santé du patiellt sans se préoccuper des effets sur son emploi ou sa famille".
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Index Général
Educateurs de rue 39, 59 Eglise 9-10, 41, 71 E!ectricité (bons d'-) 43 Encombrants (les-) 52 Enfants (gosses, mômes, petit-fils, gamins) 36, 42, 45, 49 (avenir des-), 51, 63, 65, 72 Entretien (des immeubles) 41, 51-52 Equipe pédagogique 21, 45 Equipe de quartier 33, 37, 41, 46, 49, 57, 67 (-et aide aux devoirs) Espaces extérieurs 11,15, 28, 51 (plantations, grillage), 53, 71 Espagnols 50 Euromarché 15 Evaluation 3 (-du DSQ), 69 (-de l'aide aux devoirs)
page
Absentéisme (scolaire) 46 Acteurs 37 (connaître les- ), 57 (partenariat), 66-67 et 72 (réseaux d'-) Adultes (fracture entre jeunes et -) 50 Alcoolisme 8, 15, 56 Alphabétisation Antillais 9 Argent (problèmes d'-) 57 Assistantes sociales 56-59, 71 Atac (centre commercial) 11. 20, 34, 53 Auberge de Jeunesse 18
FAS (-et aide aux devoirs) 30, 64 Femmes 35, 58 et 67 (stages SJT) Flipperbar 41, 50, 52, 54 Fonctionnaires (-habitants le quartier) 71 Formation 39 (-des professionnels), 45 et 50 et 64 (stages multi statuts)
Bibliothèque 12, 54(bibliothécaire), 58 (bibliobus) Boites aux lettres 10 Bons d'électricité 43 Bourse (- des logements) 57 CAF 27, 30, 31 56-59, 66-67 (-et aide aux devoirs) Cantine (scolaire) 29, 44-45, 55 Caves 8 CCAS 57 Centre de Loisirs Maternel 47-48 Chroniqueur (mot du-) 3-4, 14, 24 Club du troisième âge 42, 54 Club informatique 46 Collèges 21, 58, 68 Commerçants 11, 15 Chrétiens 9-10 Comptes d'épargne 10 Conseil de Classe 68 Conseil général 29,30, 57, 64, 66 Coupures (-d' Athis-Mons, haut/bas) 10, 14, 16, 19
Gardien (d'immeuble) 40, 51-52 ,60 Graffitis 41 Habitants (associations d'-) 26-27, 50, 62 Halte-Garderie 36 Immigrés 19, 34-35, 37, 38, 49, 52, 55, 61, 70 Impayés 7-8 (-dans les transports scolaires) 57 et 62 (-de loyers) Indiens 9 Insertion (Entreprise d'-) 60, 56, 57 (Mission locale d'-) Jeunes 7, 11, 16, 31, 41, 46, 49, 50, 51,52, 53-54, 60 Jeux (extérieurs pour les petits) 41,58 Journal 42 (Le Républicain), 68 (Athis Info) Juifs 11 -12, 50 Les "25 ans" 49 Licenciements 57 Locataires 52 Logements (réhat-ilitation des- ) 27-28, 47, 53, 57 (bourse des-), 58, 61 Logeur (antenne FFF) 57, 62 (-et DSQ) Logeurs des autres quartiers) 58 Loyers (impayés de-) 57,62 Ludothèque 33, 36, 41, 54 Lycée 15 (LEP)
Délinquants 41 Devoirs (aide aux-, "Une chance pour réussir") 29, 45-46, 64-69 Durée 3, 4, 70 Développement social des '\uartiers (DSQ) 14-15 (sortie du-), 29 (-et école primaire), 33,37, 44 (-et ZEP), 45, 48, 57, 58 , 48 et 59 (discrimination?), 61 (-et 3F) , 62, 67, 68 (commission locale-) Distractions 31 Eclairage 12, 9 Ecole 29, 46 (-et DSQ), 46 et 68 ( -et quartier), 57 (-et C,AF), 64-69 (-et aide aux devoirs) Ecole (abords des) 18 Ecole maternelle 47 Ecoles primaires 44-46 Ecole (qualité des- , réputation des- ) 9, 20-21 Ecoute (besoin d'-) 71
Maghrébins 11 (arabes), 19, 34-35, 52 (arabes), 70 Maire (Marie-Noëlle Lienemann) 34, 35, 38, 41, 48 Mairie annexe 33-35, 38-39, 42, 47, 55, 56, 57, 60, 71 Mairie centrale 19 (el santé publique) 38-39, 64-66 (-et aide aux devoirs), 71 Maison 42 (pavillon)
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Témoins 3, 4, 6, 13, 14, 24, 25, 32 Toxicomanie (drogue, drogués, toxicomanes) 9, 16, 30, 37,15, 42, 49, 51-52, 54, 56, 60, 71-72 Transport (scolaire) 7 Tremplin 33, 36, 37, 49, 56, 66-67 Turcs 51, 70
Maison pour Tous (La-, skydom) 48, 49-50, 58, 64, 68 Maliens 19 Marocains 50 Médecin 8-9 et 18(- de garde), 70 (-de famille), 72 (Conseil de l 'Ordre des-), 72 (-conseil de la SS, -du travail) Mentalités 33 (racisme), 47 (évolution des -) Mobylettes 42, 54
Vestiaire 19 Ville 4 (Services de la-) Voisinage (relations d -) 16, 26, 61
Noyer-Renard 7,26, 63
PAI07, 69 Parents 11, 48 (faire participer les-), 52, 53 (-d'élèves), 54, 63, 67 (-et école), 72 (-de toxicomanes) Parking 30, 40 Paroisse 9 Participation (-des habitants), 16 , 26-27,49-50 Patinoire 20 Permanences habitat 57 Peuplement (du quartier) 12, 55, 60-61 (mutations) Pharmacie Il Ping pong 54 Piscine, 20, 50 Pizzeria 3.1, 42, 52, 55 PMI 19, 71 Police 15, 37 (Commissariat ), 48 (îlotiers), 62 (demande de -), 72 (appel à la-) Polonais 70 Poney 37 Porte (-cochère, -palière) 61 Potugais 50, 70 Poste (La-)10 Poubelles 11 Préfecture· 48 (Etat), 57 Presbytère 16 Primo-arrivnts 21 Prison 15-16 Quartier 3-4 (parole du,), 12 (gestion du-) Racket (-à J'école) 46 Repas (-de fin d'année offerts par la mairie) 43 Retraités (et troisième âge) i34, 42-43, 50 Route nationale N°7 10, 18, 19, ~3 Rue 41, 39 et 59 (Educateurs de ~ ) Salle Michelet 11, 55, 56 Santé 8-9, 18-19, 70-73 Scolaire (absentéisme-) 46 Scolaire (cantine-) 29, 44-45, 55 Sèolaire (dérogation, carte, recrutement) 7, 14, 30, 15 Scolaire (transport) 7 · Sécurité/ insécurité 11, 15, 18, 30-31, 68 Service national Ville 67 Solidarité Jeunes travailleurs 35, 57,67
ZEP 44, 49, 58, 66 (-et aide aux devoirs)
Lieux cités A Athis-Mons Alouettes (Résidence des-) (Orly Parc) 17, 40-43, 52 Blanc Fossé 63 Cité Bleue (La) 17, 62, 68 Cité Debussy 17 FFF (Les-) Henry-Barbusse (Rue-) 17 Instituteurs (Immeuble des-) (FFF) 51 ,60, 63 Noyer Renard (Le-) Oiseaux (Cité Les-) 40 Ozonville (Parc d'-) 46, 61 Pitourées (Rue des -) 51 Provence (Rue de -) Résidence (La-) (Orly Parc) 40, 52, 73 RN7 10, 18, 19, 63 Saint-Denis 9 Schumann (Rue de-) 18 Village (Le -)(Orly Parc) 40-43, 52 Dans les autres communes : Grigny-la-Grande-Borne 11, 15, 53 Ivry 10 Juvisy 7, 10, 16 Longjumeau 62 Mantes-la Jolie (Val Fourré) 53 Paray-Vieille Poste 46 Ris-Orangis Il , 43 Savigny 11
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Services, équipements cités
Commerces cités
Assistantes sociales Auberge de jeunesse
A tac
Euromarché Pizzeria du Noyer Renard Pharmacie Carrefour 53
Bons d'électricité Bourse des logements CAF
.
Cantine scolaire CCAS Centre de Loisirs maternel Clubs troisième âge Collèges Saint Charles, Delalande, Buisson, Mozart Ecole juive de Savigny 11 Ecole maternelle (Charles Perrault) Ecoles primaires Flammarion, Branly, Jules Ferry Eglise Notre Dame de l'Air Enlèvement des poubelles et des encombrants PPP (Antenne Noyer Renard, Siège Evry) Flipperbar Halte Garderie
'1
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N 8. Le noms sans numéro de pages sont répertoriés dans la rubrique "index général"
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LEP Ludothèque Mairie annexe Mairie centrale Maison pour Tous Mission locale PAIO Permanences habitat Patinoire d'Athis Piscine d'Athis
PMI Police Poney Poste Prison de .Fleury Mérogis Repas de fin d'année offert par la mairie Ressources (entreprise intermédiaire) Salle Michelet SLAM Solidarité jeunes travailleurs (SJT) Stages femmes SJT Stages multi-statuts Tremplin Transport scolaire Une chance pour réussir Vestiaire Saint Vtncent de Paul ZEP
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