Le Digital Post n°53

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13 /05/11


Le mot de la semaine Gloups ! Déjà le 53e numéro du Digital Post ? Vu la vitesse à laquelle les choses évoluent sur le digital et ayant eu l’honneur de faire cet édito pour le n°3, un bilan s’impose : « Que s’est-il passé ces 50 dernières semaines ? » Non, je ne vais pas tenter une analyse raisonnée des meilleures études de cas et des tendances marquantes du Digital depuis 1 an mais simplement partager quelques sentiments avec vous : 1# La digitalisation des masses progresse toujours plus vite que celle des annonceurs (même si cet écart semble s’amoindrir grâce aux efforts de formation déployés par les agences pour leurs clients) … Vous vous sentez encore dépassé ? Mais qui n’a pas assisté à une formation ou un séminaire sur les medias sociaux cette année ? 2# La bulle spéculative d’internet semble reprendre et devient une orientation pour les jeunes grâce aux 3 mousquetaires du web français : Jacques-Antoine Granjon (vente-privee.com), Xavier Niel (Free) et Marc Simoncini (Meetic) qui financent la création de L’EEMI (Ecole européenne des métiers de l’Internet). Ironie de l’histoire, devinez où elle sera installée ? … au Palais Brongniart (ex Bourse de Paris) …. Alors qui veut tenter de monter sa start-up ? Il est encore temps ! 3# « ROI » , « BRANDING » et « SOCIAL » deviennent trois stratégies digitales de plus en plus complexes et distinctes car elles font appel à des techno différentes et à des métiers différents … Alors qui a encore la même agence pour traiter toutes ses problématiques digitales ? 4# Après 10 ans d’annonce, le marketing mobile devient une réalité grâce à l’explosion des smartphones (1 téléphone sur 3 en France soit près de 17 millions de « mobi/applinautes » en puissance) …. Qui n’a pas encore développé son appli ? 5# Facebook continue son ascension et diabolise encore plus son algorithme au service des marques. À peine après avoir commencé à penser, déployer et décrypter les usages du bouton « Like » nous allons devoir réfléchir aux impacts du nouveau bouton « Send ». …. On pourrait continuer ainsi longtemps car le Digital tisse inexorablement sa toile partout dans nos vies et celles des entreprises. On entendra dire : c’est passionnant pour nos métiers, inquiétant pour notre vie privée, compliqué pour nos anciens, naturel pour nos enfants, révolutionnaire pour notre consommation, que cela modifie nos rapports sociaux et notre manière de nous instruire, de nous divertir … A chacun sa lecture et ses usages alors continuons à avancer et rendez-vous dans 50 semaines ! Antoine Gilbert, Directeur Commercial, DDB° Paris


“on en parle” Le “Minougate”

NDLR : La semaine dernière, Veet, le spécialiste de l’épilation, a lancé sa nouvelle campagne digitale. Sur le site « mon minou tout doux » au décor rose bonbon, on pouvait choisir son “minou”, avatar virtuel des figurines Pet Shops, puis l’épiler à l’aide de différents produits Veet (rasoir, crème dépilatoire…), avec en fond sonore une musique entêtante qui rappelait les chansons de Yelle : “quand mon minou est tout doux, il aime être caressé partout”. L’utilisation de l’imparfait est de rigueur, car le site a été fermé deux jours à peine après son lancement, face à une déferlante de réactions négatives sur Facebook et Twitter… « Un site cul-cul, une musique insupportable : le comble du mauvais goût ! Dieu merci, c’est fini! » « Vouloir capter le marché émergent de la sexualisation des petites filles en reprenant les codes des tweens, pour leur inculquer les idéaux d’une société machiste prônant l’épilation intégrale... Une honte ! » « Je n’étais pas particulièrement fan, mais de là à fermer le site ! Bonjour la censure et la société puritaine ! » « Enfin un annonceur moins frileux que les autres et qui ose aller dans le décalé! Un peu de second degré! » « On a beau dire, cette campagne est un franc succès : la fermeture même du site contribue à alimenter la blogosphère, à nourrir le débat… Qu’il soit négatif ou positif, cela reste du buzz ! » La vidéo : http://bit.ly/veetmntd


la bonne idée Ben & Jerry’s recycle aussi nos tweets! Le contexte : . L’engagement citoyen est une valeur profondément ancrée dans l’histoire de Ben & Jerry’s : pionnier du commerce équitable, la marque organise et soutient régulièrement des opérations caritatives. La prochaine étape, c’est le World Fair Trade Day, le 14 mai. La problématique : Comment augmenter la notoriété de l’événement, faire savoir à tous que la marque s’engage et impliquer les gens dans la campagne ? L’insight : « Etre engagé, ce n’est pas seulement faire un don une fois par an : c’est repenser les petits gestes du quotidien pour rendre leur utilisation optimale et servir la bonne cause. » L’idée : On sait tous que nos tweets sont limités à 140 caractères maximum. La plupart du temps, lorsque je tweet, je ne les utilise pas tous : que faire de l’espace restant ? Avec « Fair Tweets », Ben & Jerry’s propose de leur donner un sens. Sur le site, un plug in permet d’insérer, dans l’espace disponible au sein de nos tweets, un message spécifique qui incite les internautes à s’engager pour le commerce équitable et leur propose des liens vers des articles sur le sujet. Le plus : Le logiciel adapte exactement le message au nombre de caractères restants, afin que les 140 caractères disponibles soient toujours utilisés de manière optimale, peu importe la taille du message initial ! Le site : http://www.fairtweets.com/ La vidéo : http://bit.ly/frtwt


la moins bonne idée Comme une odeur de déjà vu Aïe ! Pour vanter les vertus de son déodorant, Mennen nous fait vivre une odyssée à travers le web et des sites médias comme Dailymotion, Eurosport, RMC... pour rattraper le stick large en fuite. On prend un soupçon de «The Pleasure Hunt» de Magnum, une pincée de «The Chase» d’Intel, un brin de «The Desperados Experience», on mélange tout ça et on obtient... bah, pas grand chose. La campagne ne raconte rien du produit, ne met pas en avant de bénéfice particulier. Juste une expérience un peu gratuite qui se termine par une blague qui pue (humour). L’expérience : http://dai.ly/kMbbUo


à découvrir Pensons les réseaux La célèbre revue Hermès spécialisée dans les sciences de l’information et de la communication dirigée par Dominique Wolton vient de publier son dernier numéro dont le titre est : « Ces réseaux numériques dits sociaux». La revue interroge la notion de sociabilité utilisée pour qualifier de manière un peu simpliste les réseaux numériques et tente de décrypter les nouveaux usages liés à leur émergence. On retrouve de nombreux articles portant sur la redéfinition de la vie privée, sur le culte de cette nouvelle sociabilité et sur les risques d’instrumentalisation de ces réseaux. Les contributeurs sont aussi bien des chercheurs en sciences de l’information et de la communication comme Serge Proulx que des professionnels qui font part de leur expérience comme Olivier Fecherolle de chez Viadeo. A compulser, comme on dit dans le milieu universitaire.


le digital est partout Big Mother

Jeune adolescent, on a tous connu l’angoisse des parents face à notre absence (forcément, il se drogue, il couche, il fume...) et leur volonté de pouvoir nous « géo-localiser » à tout instant, pour couper court à l’anxiété. Une aubaine pour les tweens, qui obtiennent ainsi de plus en plus tôt leur premier téléphone, ersatz bien utile d’un cordon ombilical coupé trop tôt : d’après une étude Aegis Media de 2010, 72% des filles et 60% des garçons français font l’acquisition un portable avant 14 ans. Revers de la médaille pour ces primoaccédants, l’objet tant convoité est également un formidable outil de stalking : la génération Y est aussi celle des coups de téléphone intempestifs ou du harcèlement par SMS – de quoi gâcher une boum prometteuse. Cette époque sera – peut-être – bientôt révolue, grâce à l’application iPhone « I’m Ok », pour l’instant disponible seulement en bêta aux Etats-Unis. Ingénieuse, elle permet aux adonaissants de se checker euxmêmes depuis le lieu où ils se trouvent, évitant ainsi aux parents de céder à leur instinct de control-freak. Pour inciter ces ados rebelles à jouer le jeu, l’application applique le principe du « Win Win » : à chaque fois qu’un « I’mOK » est envoyé, le tween gagne des points qui lui permettent de débloquer des « lots ». Ces lots, négociés en famille dès le début, consistent en certaines activités prisées par les ados : temps de jeu à l’ordinateur, permission de rester plus tard avec ses potes, billets de ciné ou argent de poche… Avec « I’m OK », le digital a réinventé le bon vieux principe de la carotte, souvent plus efficace que le bâton ! La vidéo: http://bit.ly/bigmoap Le site : http://bit.ly/bigmosite


Les marques agissent De la publicité subie à la publicité choisie Aujourd’hui, c’est un truisme : l’un des tropismes de la communication moderne est de se détourner du modèle interruptif, au profit d’une publicité « choisie » et diffusée par les consom’acteurs eux-mêmes. Finis, les spots qui coupent un film en deux et vous poussent à zapper, les bannières qui polluent votre lecture d’un article sur Le Monde ; même sur Youtube, on peut maintenant « zapper » la publicité préliminaire d’un simple clic. Vision idyllique... pourtant, les choses commencent à changer, peu à peu. Le site AdGenesis, par exemple, pourrait se définir comme le « match.com » de la pub. Vous remplissez un profil, indiquez vos goûts et vos préférences ; de leur côté, les marques définissent leur cœur de cible. Le site se charge du reste, et « match » les deux parties, en proposant régulièrement aux inscrits de visionner des nouveaux spots. Si l’alchimie fonctionne, les utilisateurs sont à peu près sûrs de regarder des pubs qui vont les intéresser, et les marques sont à peu près certaines de toucher uniquement le public visé. En contre-partie, les utilisateurs peuvent gagner des crédits, recevoir des coupons ou participer à un jeu-concours organisé par la marque. AdGenesis se targue ainsi d’un CTR (click through rate) de 11%, bien au-dessus des 1 ou 2% habituels. Une idée qui n’a pas laissé Facebook indifférent : depuis quelques jours, des marques et des applications comme “Social Vibe” participent à un programme appelé “engagement advertising” ou “transactional advertising”. L’idée est simple : payer les utilisateurs en Facebook credits pour qu’ils regardent des spots. L’objectif : encourager les membres à gagner et dépenser cette monnaie virtuelle, encore trop peu utilisée. Le site : http://www.adgenesis.com/


le www. de la semaine Parcours du combattant

Le site de la semaine est volontairement très low tech : une grande page blanche, des petites flèches dessinées à la main qui bougent un peu et puis c’est tout. Toute l’histoire est racontée non pas sur le site, mais dans son URL, son adresse dans la barre du navigateur. Avec très peu de moyens, ce site nous fait vivre un vraie expérience : celle d’un malade face aux difficultés de sa maladie, et celle du parcours du combattant qu’est la lutte pour obtenir la bonne information et le bon diagnostic. Simple et efficace pour une prise de conscience certaine. Le site : http://bit.ly/ilgA3p


la vidéo de la semaine Le siècle des nuages Pour lancer son nouveau lap-top, Chrome Book, Google a fait une vidéo. Simple, drôle, efficace. Pleine de promesses. L’idée d’un ordinateur qui n’a ni Windows, ni Linux, ni l’OS d’Apple. Un ordinateur qui n’aurait tout simplement aucun programme. Aucune donnée. On peut le jeter dans l’eau, mais on ne perdrait rien du travail effectué. Personne ne peut le hacker. C’est une pure fenêtre sur le Web : aucun châssis, juste un écran transparent. Le summum du cloud computing. Pour certains, cela pourrait bien être l’objet qui fera définitivement passer notre civilisation d’une économie de la propriété à une économie de l’accès... La vidéo : http://bit.ly/chromcptg


incroyable

28% C’est la part de Chiffre d’Affaires que les agences américaines ont réalisé dans le numérique en 2010, soit 8,5 Mds euros.

Source : AdAge


news du monde digital _ Annuaire digital_

La société de renseignements 118 218 a lancé un nouveau service de création de page Facebook pour ses clients, quelques semaines après le lancement d’un service de visite virtuelle des commerces sur son site internet grâce à la technologie StreetView. Une offre qui a de quoi concurrencer Webformance, la filiale de Publicis chargée de “mettre sur le net” les PME françaises. _ Skype acheté par Microsoft_

Confirmant les informations du Wall Street Journal, le géant américain des logiciels Microsoft a annoncé mardi qu’il avait conclu un accord avec le spécialiste de la téléphonie par internet Skype, pour l’acheter moyennant 8,5 milliards de dollars en numéraire. Certaines réactions négatives ne se sont pas faites attendre :”espérons que les autorités de la concurrence empêchent ce rachat funeste : Skype fonctionnait bien... mais avec Microsoft, les problèmes, la pub, la lenteur vont arriver...”.

_ Google encore au tribunal_

Les trois éditeurs Gallimard, Flammarion et Albin Michel réclament 9,8 millions d’euros de dommages et intérêts au moteur de recherche pour la numérisation sans autorisation de 9 797 livres. _ Facebook passe à l’offensive_

Le réseau social a embauché une prestigieuse agence de communication pour tenter de faire publier des articles sur de prétendues violations de la vie privée commises par Google.


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