04 /03/11
Le mot de la semaine Chez DDB, on fait du digital. Et ça c’est cool. D’ailleurs, en ce moment on bosse sur une campagne Web. On sort du bureau d’Alexandre qui vient de nous « acheter » la campagne. Il trouve cela bien. Cool. Les commerciaux arrivent. Plan’s board. Deux, trois remarques mais globalement, tout le monde trouve ça bien. Cool. Ils partent chez le client. Ils reviennent. Le client adore l’idée, c’est vendu. Cool. Ça part en test. Font chier les tests. Déjà que les tests n’ont jamais garanti le succès d’un 30 secondes… Bon les résultats de tests sont tombés. Ça va. On part en prod. On discute avec des Anglais, des Suédois, des Américains… Que des gens biens, beaucoup d’envie, de talents. Ils envoient le devis. Cher ? Pas cher ? Il faut créer le logiciel, avoir le bon rendu, que ce soit bien fluide. Bon, c’est digital, alors soyons 2.0. C’est envoyé chez le client. AÏE. C’est trois fois ce qu’ils avaient prévu. C’est dingue, tout ce qu’on ne dépense plus en achat d’espace, on ne le met pas du tout sur la prod. Même pas une petite partie. Digital, c’est à faire vite et pas cher, parce que même mon cousin peut « bidouiller » ça avec son Mac. Dis donc M. le Client. Pas très 2.0 tout ça. Gorilla de Cadburry, Voyeur de HBO, Halo d’X Box, Replay de Gatorade, Hôtel 666 de Doritos… Ils ne l’ont pas fait avec 5 000 euros et avec le cousin. Finalement, on trouve une solution. Ouf et cool. C’est mis en ligne. Ça buzze bien. Très bien même. Cool. Cannes approche. On l’envoie. Cool. Putain, on est short listé. On retient notre souffle. Bim : Lion d’argent ! Yeeeeeeaaaaahhh. Bon, les gars, cette année, Cannes, c’est complètement 2.0. Fini les lions en vrai, en réel. Vous aurez un lien, un login et un password pour voir votre Lion. Cool ???
Olivier Henry, concepteur-rédacteur, DDB°
“on en parle” Quand le shopping devient éthique, ou l’inverse NDLR : Détourner les codes et l’ergonomie du e-commerce pour une bonne cause, il fallait y penser : la Mahindra Foundation l’a fait, avec le projet « Nanhi Kali ». Sur son site The Girl Store, tout se passe comme si vous achetiez des accessoires de mode… sauf que vous offrez à ces petites filles ce qui leur sera nécessaire pour aller à l’école cette année : une trousse, des crayons, un cartable. De la charité « à la carte » et personnalisée, qui va jusqu’à proposer un « cadeau » gratuit pour tout achat : un tutorat pour la jeune élève que vous aidez. Lorsque « Shoba » aura tous ses accessoires, la mention « off to school » apparaîtra. « Racheter la vie d’une petite fille… Un concept « choc » mais efficace. » « Depuis que Gayatri est partie à l’école, elle a toujours l’air aussi triste sur le site. Comme si rien n’avait changé… » « Une bonne idée, même si je ne suis pas convaincue… Mes 10 dollars vont-ils réellement servir à acheter la trousse de Shruti, ou est-ce encore une astuce marketing ? » « Cet étalage de la misère me dérange. C’est comme une pièce de théâtre de mauvais goût. » Le site : http://www.the-girl-store.org/
la bonne idée La prévention sur le ring Le contexte : A l’occasion de la journée mondiale contre le SIDA, l’association Vergiss Aids Nicht a dressé un constat accablant. En Allemagne, le taux d’infection chez les jeunes entre 15 et 29 ans a augmenté de 56% en 10 ans. La problématique : Comment convaincre les jeunes que l’usage du préservatif est indispensable pour mettre fin à l’épidémie de VIH ? L’insight : Ce ne sont pas les discours moralisateurs, mais la pratique et l’expérience ludique qui donnent aux jeunes l’envie d’apprendre et de s’engager. L’idée : « Cock Out » est un jeu de boxe qui donne à chacun la possibilité de se battre contre le virus… à l’aide de son pénis. Les préservatifs distribués par l’association contiennent un tracker qui permet à la webcam de suivre leurs mouvements. Ainsi, le message que veut transmettre l’association est mis en pratique dans le jeu lui-même : mettre un préservatif, ce n’est pas compliqué, et c’est surtout le seul moyen de gagner la lutte contre le virus… Les résultats : Depuis décembre, le site a enregistré plus de 150 millions de visite. Le plus : La musique et l’ergonomie retro qui rappellent les premiers Street Fighter… Le jeu : http://www.cockout.de/game.html
la moins bonne idée Quand Free n’a pas tout compris. En Décembre, Xavier Niel présentait la Freebox Révolution. Un mois plus tard, des révoltes éclataient dans certains pays arabes. Il n’en fallait pas moins à un quidam pour faire le lien et tweeter, le 29 Janvier, le message suivant : « Je n’veux pas alimenter la théorie du complot, mais depuis la sortie de la Freebox Révolution, deux dictateurs sont tombés ». Il sera re-tweeté plus d’une centaine de fois. Flairant le buzz, Free décide de reprendre le tweet tel quel pour son nouveau spot radio. Les réactions acerbes des internautes ne se font pas attendre: « goût douteux », « procédé limite », « très bof » voire « juste honteux ». Parce qu’on a tous en tête la répression terrible de ces peuples en quête de liberté, l’humour ne passe pas. Le sujet est trop sérieux, trop grave, trop sanglant. En un mot : touchy. Résultat: Free édulcore le message de son dernier spot : « Pour changer de régime, appelez le 10 44 ». L’utilisation douteuse du crowdsourcing fait également débat. Free a donné l’impression d’exploiter de manière brute – et brutale – la blague d’un internaute lambda. Certains se sont demandés pourquoi Karim, l’auteur désormais célèbre du tweet, n’a pas été « rétribué ». Mais si son trait d’esprit a fonctionné, c’est justement parce qu’il était « gratuit » : il ne servait à rien, sinon à nous faire sourire, en tournant en dérision les théories du complot. Lorsque Free le reprend à son compte, la gratuité disparaît au profit d’une stratégie de communication qui confine à la récupération. L’humour décalé devient un branding de mauvais goût : la posture de marque n’est jamais aussi innocente que celle d’un individu. Le tweet initial : http://bit.ly/fiHEvc
à découvrir Ré-enchanter le numérique Ce mercredi avait lieu l’ouverture au public de la Gaîté lyrique. Fermé depuis vingt ans, l’ancien théâtre d’Offenbach, situé rue Papin, dans le 3ème arrondissement, a été complètement rénové par la Mairie de Paris. Le résultat : un espace de 13 000 m² pensé par l’architecte Manuelle Gautrand, et entièrement dédié à la culture numérique sous toutes ses formes, notamment la musique, l’image et le jeu vidéo. A l’intérieur, différents modules, dont 1000 m² consacrés aux expositions, un auditorium, des studios, un espace jeux vidéos, deux bars et une boutique. Après la semaine d’inauguration, le nouvel espace accueillera des concerts, des conférences (le 10 mars : la communication sans fil, une histoire d’ondes) et des ateliers d’artistes (le 26 mars : feather tales, matéraliser le phénomène d’irritation). Le site : http://www.gaite-lyrique.net/ La vidéo : http://vimeo.com/10328149
le digital est partout ...même dans l’au-delà On parlait autrefois de laver son honneur ; on tente aujourd’hui de nettoyer sa e-réputation, voire de disparaître du Web sans laisser la moindre trace. Tâche peu aisée s’il en est, tant le moindre surf, le moindre commentaire, la moindre vidéo semblent laisser une empreinte digitale indélébile... La tâche devient franchement ardue lorsqu’il s’agit de s’occuper des traces d’une personne disparue. C’est là qu’intervient 1000memories.com, réseau social d’un nouveau genre. Le principe : les morts aussi ont droit à un profil. Parce que le Web garde tout en mémoire, c’est un formidable moyen pour rassembler les souvenirs de ceux qui nous ont quittés. Tous ceux qui ont connu les défunts peuvent partager des photos et des anecdotes. Il suffit de taper le nom de la personne disparue pour trouver son sépulcre virtuel, ou le créer s’il n’existe pas encore. Lors de sa création, le site avait déjà levé 500 000 $ auprès de personnalités du monde digital (Catherine Fake, co-fondatrice de Flickr, Ben Ling de Google ou encore Paul Buchheit, créateur de Gmail). Ils viennent de lever 2,5 millions de dollars supplémentaires. Leur objectif : devenir l’une des plus grandes plates-formes de storytelling sur le web. L’initiative peut sembler incongrue ; début février, elle a pris une tournure presque politique, lorsque 1000memories a créé un véritable mémorial virtuel consacré aux victimes de la répression en Egypte. Sobre, émouvant, il rassemble les photos et les noms des disparus, et permet à leurs proches de partager une pensée, un souvenir, un hommage. La vidéo: http://1000memories.com/egypt Le mémorial : http://bit.ly/i8fAR6
Les marques agissent Shout Back Mountain AT&T, le géant américain des services de télécommunication spécialisé dans la téléphonie mobile, a décidé d’agir à l’occasion de la Saint-Valentin. L’insight : quand on tombe amoureux, on veut partager cet amour avec le monde entier. C’est ainsi que naît la campagne « shout your love ». Postés aux sommets des collines, de vrais-faux montagnards recrutés par AT&T hurlent les messages d’amour envoyés par les fans via twitter ou l’application disponible sur la page Facebook de la marque. Plus de 9400 déclamations personnalisées ont été filmées et retransmises sur Facebook ou Youtube. Un moyen original pour les amants timides d’exprimer avec force toute leur passion ! Pour la marque, le gain est double: l’efficacité de leur couverture réseau est démontrée (on peut recevoir des SMS même au fin fond des montagnes) et la proximité avec les utilisateurs est renforcée grâce à une utilisation à la fois utile et divertissante du community management. Les réactions : « hilarant », « alternative géniale aux SMS et cartes de St-Valentin ». Les vidéos : http://bit.ly/gYZigE La page facebook : http://bit.ly/hqcejf
le www. de la semaine ENTRE WEB-DOC Et oeuvre d’art
Alors qu’ils avaient le projet d’écrire un livre sur la disparition des albums photo, Paul Shoebridge et Mike Simons ont découvert (sérendipité oblige) un site surprenant : PinePoint Revisited. Très « 1.0 », ce mémorial virtuel rend hommage à une ville artificielle construite par le gouvernement canadien et la compagnie minière Cominco dans les années 50. Elle fut entièrement rasée de la carte en 1988, lorsque la mine cessa d’être exploitée. Fascinés, les deux designers de Vancouver décident de réaliser un documentaire sur l’histoire de cette ville fantôme. Pour rendre hommage tout autant à Pine Point qu’à Pine Point Revisited, ils ont construit leur œuvre sous la forme d’un site web à l’esthétique rétro : Welcome to Pine Point. Véritable démonstration du potentiel de mise en scène d’Internet, le résultat est fluide, très riche, mêlant avec harmonie textes, coupures de presse, vidéos, musiques, photos, narration et interviews des anciens habitants. L’interface minimale se met au service du contenu et de l’émotion, et l’histoire défile comme un album de souvenirs, répondant au fur et à mesure à la question : que devient l’âme d’une ville disparue ? Le site : http://interactive.nfb.ca/#/pinepoint
la vidéo culte Nous sommes tous des petits Vader Début février, c’était le Superbowl, et ses spots de 30 secondes à 3 millions de dollars. Parce que les adultes d’aujourd’hui ont tous rêvé, enfants, de devenir un super héros, et ont tous tenté d’ouvrir les portes automatiques comme le ferait un Jedi, la publicité de Volkswagen est le grand succès de ce cru 2011. En se réappropriant la culture Star Wars, la marque a réussi à susciter une forte connexion avec sa cible. Comme pour toutes les vidéos cultes, les parodies fusent déjà. Un exemple : « Toyota : unintended acceleration problem ». La vidéo : http://bit.ly/i5Ud5R Le remake Toyota : http://bit.ly/iaZZoi
incroyable
-59% C’est la baisse du temps passé par les internautes américains de 12-17 ans sur leurs boîtes e-mail en décembre 2010 par rapport à décembre 2009, selon une étude ComScore. Il n’en fallait pas moins pour déclarer la mort (prochaine) de l’e-mail… au profit des bons vieux SMS et surtout de la communication via les réseaux sociaux. Toutes les classes d’âge ont diminué leur utilisation de l’e-mail… sauf les plus de 55 ans !
Source : Techcrunch, ComScore
news du monde digital _ Une application pour se déconnecter_
On savait que certains groupuscules proposaient une journée mondiale de la déconnexion, pour en finir avec le digital et enfin revenir à la « vraie vie ». Retour à la tradition oblige, certains ont décidé d’appliquer le vieil adage : pour vaincre, utilise les armes de l’ennemi! C’est ainsi qu’est né Sabbath Manifesto. L’application propose d’indiquer à nos followers sur Twitter et à nos friends sur Facebook que l’on se déconnecte pendant 24h afin de mieux « se reconnecter avec nos amis, notre famille… et nous-même ». _ Nokia s’associe à Microsoft_
Nokia et Microsoft ont annoncé un “partenariat stratégique” aux termes duquel Windows Phone deviendra l’OS principal sur lequel Nokia bâtira sa gamme de smartphones. Bing, la version mobile d’Office et le service Xbox Live feront partie intégrante de la plateforme. _ La fin des portails?_
Selon ComScore, les portails Web, jadis au cœur de l’expérience numérique des consommateurs, représentent aujourd’hui moins de 20 % du temps passé sur Internet par les Européens. Confirmant la tendance, les réseaux sociaux sont ainsi devenus, derrière la recherche en ligne, l’usage le plus répandu. En progression de 10,9 % sur un
an, ils enregistrent en Europe «la plus forte progression observée dans les principales régions du monde». _ Les PME sur Internet_
Le 21 février, Publicis lançait Webformance, sa nouvelle filiale exclusivement dédiée aux PME. Pour Maurice Lévy, “l’avenir des PME et des TPE passe par le numérique”. Autrement dit, la révolution digitale ne doit pas concerner seulement les grandes entreprises! Pourtant, la fracture numérique est flagrante : aujourd’hui, seules 30% des PME de moins de 50 salariés ont un site Internet.