Le Digital Post n°60

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01 /07/11


Le mot de la semaine Name your price, Flattr, Pay with a Tweet, WikiLove & others Il nous a toujours paru normal de payer pour aller au cinéma, pour aller prendre un café ou acheter un magazine. Personne ne remet en cause cet état de fait et sa légitimité. Pourquoi cela est-il différent sur la toile ? Longtemps sur Internet, l’accès aux contenus a été uniquement conditionné par les FAI : payer un abonnement mensuel moyennant la possibilité de se connecter. C’est pourquoi aujourd’hui, la notion de ‘deuxième palier’ est difficile à admettre : souscrire à un abonnement ‘premium’ est une démarche qui gêne encore de nombreux internautes. Mais le changement est en route… C’est gratuit ou payant, à toi de choisir ! Le déclic s’est fait avec le groupe Radiohead dans le contexte du débat des licences, des labels, du PtoP, et de l’industrie du disque moribonde… Le groupe a mis en vente son album en ligne à un prix innovant : « Pour le prix? C’est comme tu veux. » Entre 0$ et l’infini : l’auditeur, l’internaute, le lecteur devient donc libre de donner ce qu’il veut en fonction de ses moyens et de son appréciation du contenu. Il acquiert ainsi la sensation de procéder non plus à un achat mais à un échange de présents. Il aime recevoir mais également réfléchir à ce qu’il va donner avant de passer à l’acte. Ce concept est depuis très largement repris, plus seulement pour la musique mais également pour des logiciels, jeux vidéos, etc. C’est gratuit, et si tu le souhaites tu peux me remercier en m’offrant un petit quelque chose. Mi 2010 est apparu Flattr, première plateforme de ‘social micropayment’ qui propose à ses utilisateurs de rémunérer de manière très simple les créateurs de contenus qui auront intégré le bouton ‘Flattr’ sur leur site ou blog. Un article intéressant, un morceau de musique eargasmic, une vidéo magnifique ? Un clic sur le bouton Flattr et le créateur sera rétribué. En fin de mois, la somme d’argent que l’internaute a déposé sur Flattr sera répartie comme des parts de gâteau entre tous les créateurs qu’il a ‘Flattr(ed)’. Un créateur ne deviendra pas Crésus par ce biais, mais se sentira gratifié, honoré de cette contribution symbolique. De plus, le donateur sera heureux de donner : il s’agit d’un don. C’est gratuit, et si tu as apprécié, fais-le-moi savoir. Wikipedia va mettre en place WikiLove, une manière symbolique et très facile de remercier les contributeurs bénévoles pour leur travail en leur envoyant un badge de remerciement avec possibilité d’y adjoindre un commentaire personnel. Pourquoi ? Car une étude a montré que les créateurs de contenu se décourageaient sur Wikipedia et qu’il n’y avait aucune gratitude à leur égard. C’est gratuit, mais parles-en à tes amis ! Dans le même esprit, mais à des fins plus virales : Pay with a Tweet. (Grand Prix Cyber des Lions de Cannes 2011) Il s’agit ici encore une fois d’un plug-in conditionnant l’accès à un document (étude, création, etc.) moyennant un tweet. S’en suit une diffusion virale. Cela met en lumière la valeur d’un tweet : une valeur sociale et virale, avec un impact direct en termes de notoriété. La ‘social remuneration’, psychologique, financière ou virale : un concept plein d’avenir qui humanise le web et encourage les créateurs tout en valorisant leur public. Julian Nacci, planning stratégique, DDB Paris


“on en parle” Google+ : Google s’entête avec le social, à tort ou à raison ?

NDLR : Après deux tentatives infructueuses dans l’univers du social, Google Buzz et Google Wave, le géant de la recherche en ligne remet le couvert avec l’annonce, mardi soir, du lancement en bêta fermée de Google+, son nouveau réseau social. Alors même que les invitations pour la bêta s’arrachent sur le net... ‘@TOMHTML: Les otages français auraient été échangés contre une invitation Google+’ …le dernier né de Mountain View fait déjà débat ! ‘Donc les cercles chez Google + c’est exactement comme les listes sur Facebook mais on est censés croire que c’est une nouveauté c’est ça?‘ ‘Premier contact avec #Google+ : Ta vie privée est encore moins protégée que sur Facebook.’ ‘Google ne semble pas comprendre la notion d’Inertie Digitale, qui veut que l’on peine à quitter un service auquel on a souscrit pour un nouveau concurrent.’ ‘Reasons against Google+: no Farmvilles, no fanpages, no mass-events, no spam, no Bieber.’ À tester et à surveiller ! Pour en savoir + sur Google+: http://gplusproject.appspot.com/static/fr.html


la bonne idée Quand Coca nous aide à déclarer notre flamme... Le contexte : À un an du coup d’envoi des Jeux Olympiques 2012, tous les sponsors sont dans les startingblocks. Mais c’est à Coca-Cola, partenaire du Relais de la Flamme Olympique, qu’il incombe de mener les passionnés aux portes de la capitalise anglaise. La problématique : Comment engager émotionnellement la population du pays organisateur tout en préservant la dimension universelle de cet événement mondial ? L’insight : La flamme est un symbole fort des JO, car elle est avant tout la somme des flammes individuelles qui animent tous les passionnés. L’idée : Parce que nos pairs sont mieux placés que des experts pour apprécier notre engouement et notre mobilisation au quotidien, c’est à eux que revient légitimement la mission de sélectionner les porteurs de la flamme olympique. Coca-Cola invite les internautes à nominer le ou la futur(e) flamme parmi leurs amis. Plus nos amis nous recommandent, plus nos chances d’être élu se multiplient. Le plus : Si l’un de vos amis (british only) est sélectionné, ce sera vraiment grâce à vous! Le plus bis : on peut se nominer soi-même! Le site : http://bit.ly/Coca-FutureFlames_Site La vidéo : http://bit.ly/Coca-FutureFlames


la moins bonne idée Gaz au soleil C’est presque devenu un lieu commun : la brand utility est le concept phare qui doit désormais présider aux interactions entre les utilisateurs et les marques. Séduire le consommateur, c’est d’abord faire preuve d’empathie, et donc le comprendre et l’aider à satisfaire ses besoins quotidiens. Butagaz l’a bien compris, et vient de créer l’application « Tous en terrasse », disponible depuis le 21 juin sur l’Appstore. Gratuite, elle utilise la géolocalisation pour détecter les terrasses les plus proches de vous, sélectionnées selon vos critères de préférence (ensoleillement, chauffée ou pas, fumeur / non-fumeur, etc). On a également la possibilité de noter les différentes terrasses, de laisser des commentaires ou de partager nos découvertes sur Facebook et Twitter. Une application bien utile, donc. Le problème, c’est qu’il semble tout de même difficile d’établir un rapport entre le service proposé et la marque. Lorsqu’une enseigne si peu sexy tente de changer son image pour avoir l’air plus « cool », elle se heurte souvent aux railleries : manque de crédibilité, opportunisme... Et d’autant plus si aucun lien logique n’explique son engagement - c’est-à-dire, si aucune stratégie ne donne de la cohérence aux différentes opérations de communication. La cerise sur le gâteau : l’application existe déjà depuis quelques mois, s’appelle « terrasses au soleil », et a été éditée par Buzzman… Encore une marque qui a voulu copier sur son voisin, en pensant que l’on ne remarquerait rien! La vidéo : http://vimeo.com/25508858


à découvrir Copenhagen Suborbitals : l’open source s’attaque à l’espace

Virgin Space, EADS Astrium, Armadillo Aerospace… autant de géants de l’aéronautique qui proposent déjà ou proposeront dans les années à venir des programmes spatiaux suborbitaux et lunaires à des fins touristiques et lucratives. Face à l’explosion de ce secteur destiné à une clientèle aux comptes en banque astronomiques (sans jeu de mots), deux ingénieurs danois offrent désormais une alternative sous la forme d’un programme spatial amateur… open source. L’intention? Rendre accessible le tourisme spatial à double titre. D’abord parce qu’en fonctionnant à la manière d’un Open Office, ce projet s’appuie sur des logiciels bêtas gratuits parfois aussi performants que ceux d’homologues payants, et donne ainsi les moyens (à terme) à tout individu passionné de construire à son rythme une fusée dans son garage avec l’aide de ses amis. On estime à 60.000$ le coût de revient (là où la NASA a dépensé 400 M $ dans les années 60 avec la fusée Mercury). Ensuite parce qu’en rendant publiques toutes les données du projet : essais, photos, plans, etc., Copenhagen Suborbitals désacralise les technologies à l’œuvre dans l’aéronautique et rapproche le rêve de conquête spatiale de la réalité. Les deux instigateurs du projet, Peter Madsen et Kristian von Bengtson, travaillent à temps complet sur l’avancement du programme et sont assistés par une équipe de 17 autres ingénieurs volontaires. Le 3 Juin dernier a eu lieu le premier véritable essai de lancement en mer baltique, un essai couronné de succès qui a été couvert par les chaînes de TV nationales danoises. Site officiel: http://www.copenhagensuborbitals.com Présentation vidéo (TEDx Talk): http://bit.ly/jk3Fz4 Live du premier lancement @5:45: http://bit.ly/jtKzQp


le digital est partout L’application de la semaine

L’internet des objets a récemment franchi une étape supplémentaire dans la digitalisation du monde réel avec Lockitron. On sait que l’on peut payer via son mobile, prendre le métro japonais grâce à son mobile, acheter des places de ciné via son mobile (avec l’application Gaumont par exemple) : désormais, on peut également s’en servir pour ouvrir et fermer sa porte ! Finis, les trousseaux de clés égarés ou les serruriers appelés à trois heures du matin… Lockitron utilise un barillet électronique qui s’installe sur la porte. La serrure se connecte en USB à Internet et s’ouvre après un simple toucher sur l’application iPhone. Le kit, disponible pour l’instant en version bêta, est vendu environ 300 $. Tout se passe comme si l’ensemble de nos gestes quotidiens convergeait vers un usage mobile, qui deviendrait l’unique plate-forme d’accès au réel… Une tendance fascinante, pleine de promesses, mais qui peut aussi faire peur : si toute notre vie se concentre dans notre smartphone, on imagine facilemnet la détresse de celui ou celle qui l’égarera, ou se le fera dérober… Le site : https://lockitron.com La vidéo : http://bit.ly/jbtDZP


Les marques agissent Touche ta voiture

En Suède, Peugeot et son agence Volt ont eu une idée assez originale pour présenter leur nouveau modèle de voiture et ses qualités aux acheteurs potentiels. Ils ont recréé le bon vieux jeu « Touch the car », inventé aux Etats-Unis et très célèbre au siècle dernier, qui consistait à rester le plus longtemps possible la main sur la voiture, chez le concessionnaire. La récompense pour le plus endurant : la possibilité d’essayer la voiture pendant une semaine. Cette fois-ci, c’est sur un site Internet dédié que le « Touch the car » a eu lieu : les internautes devaient maintenir leur doigt appuyé sur la souris, et pouvaient en même temps consulter toutes les informations disponibles sur la Peugeot. Certains se sont pris au jeu et sont donc restés des heures, voire des dizaines d’heures devant leur écran… toujours dans l’espoir de pouvoir essayer la voiture pendant une semaine. La campagne sort du modèle de publicité interruptive qui prévaut encore beaucoup dans l’industrie automobile, et permet donc aux utilisateurs de se renseigner volontairement sur le modèle, tout en générant de la notoriété et de la conversation. Même si l’opération a manifestement plu à quelques geeks avides de défis saugrenus, l’engagement demandé semble à la fois assez absurde et plutôt passif, à l’heure où le consommateur se révèle de plus en plus être un consom’acteur. Surtout, la promesse semble malgré tout bien faible, alors que l’on est désormais habitué à pouvoir gagner le produit et non pas seulement l’essayer - ou au moins bénéficier d’une réduction conséquente. La vidéo : http://bit.ly/mmeNQm


le www. de la semaine amis d’harry

Cette semaine, J.K Rowling elle-même a dévoilé la nouvelle plateforme communautaire pour les fans de Harry Potter : Pottermore. Le site est encore en construction et attend l’inscription des fans, pour ouvrir officiellement en octobre. Pottermore permettra d’acheter les e-books de la saga, du contenu inédit (micro-histoires, détails sur les personnages…) et offrira également aux fans la possibilité de s’impliquer, en co-créant à la fois le site et le contenu. Les premiers utilisateurs inscrits – nous avons jusqu’au 31 juillet, date d’anniversaire de Harry ! – auront ainsi un accès privilégié et pourront participer au projet. Le site sera donc à la fois maison d’édition, réseau social, vitrine virtuelle et plateforme de crowdsourcing. L’opération est d’autant plus judicieuse qu’elle a lieu à quelques semaines de la sortie du dernier volet de l’adaptation cinématographique de la saga : Harry Potter et les reliques de la mort - partie 2. Le site : http://www.pottermore.com La vidéo : http://bit.ly/jbXqzH


la vidéo culte Greepeace : VW ou le côté obscur de la force

Les marques sont nombreuses à avoir répondu positivement à l’appel du pouvoir de la force. On se souvient - entre autres- de l’opus d’Adidas, reprenant la scène de la Cantina, ou encore des vidéos cultes de Lego. Star Wars un jour, Star Wars toujours. Pourtant, aucune - jusqu’à Volkswagen - n’avait été autant auréolée de succès (aussi bien auprès du grand public que des professionnels de la publicité) pour sa vidéo « The Force » jusqu’à atteindre 40 millions de vues sur YouTube (soit la population de l’État de Californie). Dans une économie de consommation numérique, où les individus s’approprient les contenus et les modifient, les marques entendent bien ne pas rester spectatrices et donnent, à leur tour, naissance à des mèmes publicitaires. Après Marvel, pour la promotion du film Thor, c’est désormais au tour de Greenpeace de passer à l’attaque. Si l’ONG est passée maître dans l’art de détourner l’univers publicitaire des marques - on pense notamment à l’affaire Nestlé, ou plus récemment Mattel - elle contribue cette fois à agrandir l’empire mémétique de Star Wars. La vidéo entend réveiller en chacun de nous un « jedi » écolo, et pousse à l’action via une maîtrise maligne des réseaux sociaux. Sur le terrain des stratégies environnementales, force est de constater que le Seigneur Sith a la cote. WWF Belgique avait déjà convoqué Dark Vador dans le cadre de l’événement Earth Hour. À l’occasion du passage de l’heure d’hiver à celle d’été, ce dernier nous invitait à le rejoindre du côté obscur en éteignant la lumière… La vidéo : http://bit.ly/VW-DarkSide1 Revoir la vidéo de WWF : http://bit.ly/WWF-EarthHour2010


incroyable

35 millions C’est le prix (en dollars) auquel a été revendu Myspace. Le réseau social avait été acheté en 2005 pour 580 millions de dollars...


news du monde digital _ Le Saint, le Tweet et le fruit interdit_

Présent depuis mars 2010 sur Twitter, le Vatican rassemble 40 000 abonnés au compte : @news_va_ mais il aura fallu s’armer de patience avant de lire le premier tweet du Saint-Père. Officiellement : 140 caractères annonçant le lancement du portail multimédia du Vatican. Officieusement : un signal fort de l’Église Catholique assumant une forme de communication résolument moderne. C’est d’ailleurs depuis un iPad que Benoît XVI diffuse la bonne parole à l’ère digitale. Un symbole qui ne manquera pas de réjouir Apple, dont le partenariat avec le Saint-Siège ne fait que commencer. Des iPod Touch embarquant une application sont d’ores et déjà proposés comme audio-guides aux pèlerins venus visiter la basilique SaintPierre. La pomme, autrefois affublée du titre de fruit défendu, serait-elle en passe d’être réhabilitée par le Saint-Père ?

_ Tumblr dans la mire des hackers_

Désormais plus populaire que sa rivale WordPress, la plateforme de micro-blogging compte 20 millions de comptes. C’est dire si elle a le vent en poupe ! Toutefois, Tumblr connaît cette semaine sa première tempête. Des milliers d’utilisateurs ont renseigné leur identifiant sur une page ressemblant à Tumblr en échange de contenu pornographique. La société indique que la situation est désormais sous contrôle. De leur côté, les victimes –pas si innocentes que ça- et la communauté Tumblr organisent leur défense sur un compte « Anti-Phising on Tumblr ». Ce Tumblr-Gate ferait presque oublier l’arrivée de Lady Gaga sur la plateforme. De quoi recruter de nouveaux adeptes – ou faire rester les plus méfiants. _ Soon une extension .bieber_

Les membres de l’Icann se sont réunis à Singapour pour valider l’arrivée de nouvelles extensions en 2012. Les .com, .net, .org ou autres gTLD ne seront bientôt plus seuls. À compter du 12 janvier 2012 des formats très personnalisés feront leur apparition : les marques, ou collectivités locales (villes, départements, régions...), pourront réserver auprès de l’Icann une extension à leur nom (ex : .renault, .carambar, .pepsi, .paris...) et la commercialiser. Les premières devraient être actives d’ici la fin 2012. La création d’une extension sera facturée 185 000 dollars.


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