Le Digital Post n°83

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23 /01/11


Le programme de la semaine # On En Parle SOPA et PIPA, le web à l’abordage des lois anti-piratage. # La Bonne Idée Nike réveille l’athlète en chacun de nous. # La Moins Bonne Idée Mentos et son advergame riche en arachnéides. # A Découvrir ReBrick, le nouveau réseau social de Lego. # Le Digital Est Partout Les QR-codes sont vos amis, surtout en boîte de nuit. # Les Marques Agissent En Corée, Huggies a fait bébé deuxième langue. # Le WWW Tiffany & Co fait appel au couple le plus glamour de la mode : The Sartorialist et Garance Doré. # La Vidéo Le côté obscur du meilleur ami de l’Homme. # Le Chiffre Les sites d’information et Facebook : incroyable. # Les News Le Huffington Post, L’OpenGraph Facebbok, MegaUpload, Allostreaming, Anonymous...


“on en parle” Lois anti-pirates SOPA et PIPA : à l’abordage ! NDLR : À l’image d’Hadopi en France, le SOPA et le PIPA (les projets de loi américains de lutte contre le piratage) sont controversés. Leurs dispositions permettraient aux ayants droits d’ordonner aux fournisseurs d’accès à internet (FAI) le retrait d’un contenu en ligne, sans l’intermédiaire d’un juge. Si le SOPA (Stop Online Piracy Act) a pris du plomb dans l’aile, le PIPA (Protect Intellectual Property Act) est actuellement étudié par le Sénat. Wikipédia estime que ce dernier constituerait un gouffre financier, l’obligeant à mettre en place une équipe de juristes pour répondre aux attaques d’internautes cherchant uniquement à lui nuire. Mercredi 18 janvier, en guise de protestation, Wikipédia a fermé la version anglophone de son site pendant 24 heures, tout comme Reedit, Cheezburger ou encore Reporters Sans Frontières. Google a choisi d’apposer un bandeau noir sur son logo. Chez Facebook, Microsoft ou Apple, silence radio. De son côté, le Congrès américain s’apprête à freiner, seulement provisoirement, la procédure législative visant à l’adoption de ces lois anti-piratage. S.W. ‘Ces textes obligent les fournisseurs d’accès à filtrer et ce sont les propriétaires de ces sites qui doivent ensuite prouver qu’ils ne sont pas coupables. C’est un dangereux renversement de la charge de la preuve.’ P.T. ‘Tenter de résoudre un problème national en fermant un site mondial est risqué, l’incompréhension risque de régner chez les utilisateurs.’ S.B. ‘C’est une tendance générale des législateurs dans le monde. Ils veulent mettre en place un contrôle plus étroit, mais cela demande un investissement économique faramineux.’


la bonne idée Nike réveille l’athlète en chacun de nous Contexte : Nike et Adidas s’affrontent, à coups d’innovation, sur le terrain des équipements sportifs connectés à destination des athlètes. Mais pour continuer de faire grandir leur marché, les deux marques doivent désormais élargir leurs audiences, et recruter des gens moins téméraires que des athlètes déjà conquis par leurs produits. Problématique : Comment convaincre des gens peu ou pas sportifs de l’utilité de s’équiper d’un bracelet permettant de mesurer leur activité physique journalière? Insight : ‘Le sport n’est pas réservé aux sportifs. Toutes les activités physiques comptent dès lors qu’on en a décidé ainsi et qu’on a les moyens d’en mesurer les bénéfices.’ L’idée : Donner envie à chacun, quelque soit son mode de vie, de trouver dans son environnement des occasions ludiques de se fixer des challenges. Nike invente Fuelband, un bracelet électronique intégrant un accéléromètre qui permet de mesurer son activité physique journalière. Synchronisé à un iPhone par bluetooth, le Flueband permet de partager ses performances avec ses amis. Dans le film de promotion “Make it count”, le Fuelband est mis à l’épreuve des mouvements cultes des héros de la pop-culture. Ainsi, les courses de Scooby-Doo et celles d’Indiana Jones seraient comptabilisées par l’appareil au même titre que les grands écarts de Serena Wiliams ! De quoi motiver tous les couch potatoes... Aller sur le site : http://www.nike.com/fuelband Voir le film : http://tinyurl.com/makeitcount-video


la moins bonne idée Sur mobile, Mentos peine à convaincre les adeptes de la marque On les trouve toujours sur son chemin, au moment du passage en caisses. Les mentos, confiseries en tubes du groupe Perfetti Van Melle, sont souvent achetées de façon compulsive. On mange le rose, et le orange, puis lorsque se succèdent 3 mentos jaunes, on les retire frénétiquement pour accéder à ses préférés. Et c’est toujours comme ça, parce qu’avec les tubes de mentos, ‘on ne sait jamais ce qui vient après.’ C’est d’ailleurs ce qui fait la particularité de ce produit. Or la marque a décidé de rompre avec cette réputation qui lui colle à la peau en lançant la gamme mentos rainbow ; ce produit, contrairement aux mentos classiques, annonce explicitement la couleur, en affichant sur l’emballage la succession des différents parfums de pastilles. En TV, cela donne un jeune homme qui porte secours à sa fiancée effrayée par une araignée. Au moment où il s’apprête à l’écraser virilement, la petite bête se révèle plus forte que la grosse, faisant valdinguer le fiancé dans tout l’appartement. D’où la signature ‘On ne sait jamais ce qui vient après.’ Sur le digital, Mentos lance l’application ‘Spider Swiper’, compatible iPhone et iPad. Vous affrontez en duel des araignées dans un jeu de combat aux graphismes très soignés. C’est d’ailleurs Graeme Devine, développeur de génie bien connu des gamers (Quake, Halo Wars, Age Of Empire…) et récemment débauché par Apple qui a pris en charge le projet. En tapotant avec vos doigts sur l’écran tactile, vous enverrez uppercuts et crochets aux affreuses bêtes velues. La maniabilité est bâclée, la réactivité désastreuse et l’intérêt quasi-inexistant. Aucune fonction sociale n’a été intégrée, on se contente de martyriser l’écran de son smartphone, au petit bonheur la chance, sans jamais y prendre goût. Enfin, le message est clairement inexistant, ou tout du moins aucunement en adéquation avec la marque. Se battre, oui, mais pour quoi ? Parce que le cœur de cible de Mentos possède un smartphone, il faudrait nécessairement exploiter ce point de contact? Télécharger l’application : http://tinyurl.com/mentos-app Voir la vidéo : http://tinyurl.com/spiderswiper


à découvrir Lego se construit brique par brique sur le digital En octobre dernier, Lego lançait la version beta de Cuuso, son portail de crowdsourcing. Les amateurs de briques pouvaient soumettre leurs créations originales et même, en recueillant suffisamment de votes, espérer que la marque les commercialise. Essentiellement fréquenté par de grands enfants, Cuuso a conduit Lego à considérer plus que jamais le phénomène en ligne des ‘AFOL’ (Adults Fans Of Legos). Ils ont le pouvoir d’achat, se distinguent des ‘KFOL’ (Kids Fans Of Legos) et se regroupent dans des ‘LUG’ (Lego Users Groups) : de très actives communautés en ligne réparties sur divers sites, forums ou pages Facebook. L’année dernière, la marque d’origine danoise a donc adressé un questionnaire à ses clients, dans le but de répertorier ces espaces d’échanges. Les résultats de cette enquête donnèrent à Lego l’idée de concevoir une nouvelle plateforme sociale : ‘ReBrick’. Le constructeur n’a pas commis l’écueil de forcer le regroupement des diverses communautés au sein d’un même réseau, courant le risque de se mettre à dos les administrateurs de LUG. Elle leur propose, au contraire, à la fois un lieu de rencontre et une vitrine. Les communautés vont pouvoir partager leurs contenus via Flicker ou YouTube et en discuter sur le hub de la plateforme. Il n’est donc pas possible d’uploader directement le contenu sur ReBrick, afin de promouvoir les sites amateurs. La marque s’est d’ailleurs engagée à ne jamais diffuser de publicité sur le réseau ou l’utiliser de façon commerciale : ReBrick est le fruit de la collaboration avec les fans et leur appartient. Derrière ce bel engagement, Lego cherche bien entendu à garder un certain contrôle sur les contenus produits pas les communautés. L’année dernière, des amateurs ont lancé un réseau social pour passionnés de briques, qui ne rencontre néanmoins pas le succès attendu. Sous l’égide de la marque, gageons que les fans trouveront de quoi vivre leur passion à l’infini. Le site : http://rebrick.lego.com


le digital est partout The Buddy Stamp : la nuit indienne impose ses codes L’usage des QR-codes serait-il en train de progressivement arriver à maturité ? Plus qu’un moyen pratique pour délivrer des informations depuis un support physique, les marques semblent en faire une utilisation de plus en plus créative, utile et stratégique. La semaine dernière, nous vous présentions l’opération U-Snap de Heineken (cf. DP n°82) qui révélait comment ces codes-barres pouvaient être au cœur de l’interaction sociale. Si Heineken endosse régulièrement le rôle du premier de la classe sur le digital, et s’en donne les moyens, il est également intéressant de voir comment les QR-codes peuvent être pertinemment utilisés dans le cadre d’une initiative locale. Ainsi en Inde, le Bar-Club de New Dehli ‘Turquoise Cottage’ souhaitait marquer le coup à l’occasion des soirées de fin d’année, particulièrement arrosées. On s’est certainement déjà moqué de vos efforts à vouloir faire bonne figure, un lendemain de soirée difficile. Souvent, ce ne sont pas les signes de la fatigue et de l’alcool qui vous trahissent, mais ce tampon quelque peu estompé que le personnel du club vous avait rudement apposé sur le poignet. La boîte de nuit de New Delhi a donc décidé de remplacer ses traditionnelles estampilles par un tampon en forme de QR-code : le ‘Buddy Stamp’. Plus fort, ce QR-code délivre des informations contextualisées selon l’heure à laquelle les fêtards flashent avec leur smartphone. Ainsi, entre 20 et 22 heures, ils accèdent aux promotions du jour et aux modalités de l’Happy Hour. De 22 à 6 heures du matin, ils profitent d’un accès direct aux compagnies de taxi environnantes. Enfin, ils peuvent même compter sur le ‘Buddy Stamp’ au réveil, qui leur prodiguera des remèdes contre les effets indésirables de l’alcool ! Outre une présence renforcée de la marque à l’esprit (et sur le corps), le QR-code crée un lien utile et permanent entre les besoins de la vie réelle et les solutions que peut y apporter le digital. Ce faisant, la marque renforce les rapports, souvent affectueux, entretenus entre un fêtard et ses lieux de sortie favoris. La vidéo : http://tinyurl.com/buddystamp


Les marques agissent En Corée, Huggies fait ‘bébé’ deuxième langue Avec leurs amis chatons, les bébés restent les indétrônables coqueluches du web. Leurs parents mettent fièrement en ligne les vidéos de leurs jeunes chérubins, espérant qu’ils deviennent les prochaines stars de YouTube. Les dialogues entre bébés font particulièrement craquer les internautes : ces incompréhensibles conversations que l’on imagine pleines de sens. Il y a quelques années, on délogeait de son portefeuille les photos écornées de sa très jeune progéniture pour les montrer à ses collègues de bureau. Aujourd’hui, on les exhibe au monde sur YouTube. Un comportement parental auquella marque Huggies s’est intéressé. En Corée du Sud, dans un teaser décalé qui rappelle les délirants tv-show japonais, les ingénieurs de Huggies expliquent avoir mis au point une machine capable de traduire les bafouillages des bébés. Les parents sont donc invités à envoyer leurs films amateurs, afin que l’invention du labo soit mise à contribution. Les meilleures vidéos sont ensuite mises en ligne sur une chaîne dédiée, agrémentées de sous-titres imaginés par les équipes de Huggies. Une idée hilarante et efficace : on ne peut par exemple rester insensible devant ces deux bébés jumeaux, dont on jurerait qu’ils discutent effectivement mode et style vestimentaire. Les parents auteurs des vidéos sélectionnées recevront bien sûr des échantillons et des cadeaux de la marque. Huggies fait ainsi preuve de malice pour engager sa cible sur le digital et créer de la préférence. Elle joue habilement de l’envie des parents de montrer leurs enfants en ligne, sans donner l’impression de les exploiter. Plutôt que de simplement s’approprier un phénomène web, elle apporte une valeur ajoutée, dans une approche divertissante, personnalisante et créative. La vidéo de présentation : http://tinyurl.com/huggies-babytranslator La chaîne YouTube : http://www.youtube.com/huggieskorea


le www.

de la semaine whatmakeslovetrue.com La Fashion-Week homme prend fin à Paris. Non loin des podiums, le couple Scott Schuman et Garance Doré fait l’objet d’un véritable culte dans le milieu de la mode. Scott et Garance doivent beaucoup au web, qui a révélé leur talent et les a propulsé dans les plus hautes sphères de la mode. Le premier, photographe, parcourt le monde pour dénicher les looks les plus surprenants et les poster sur son blog : The Sartorialist. Garance est quant à elle la bloggeuse mode la plus influente, que les plus grandes marques s’arrachent. Tiffany & Co, le mythique joailler de luxe, fait appel aux tourteraux pour mener l’opération ‘True Love In Pictures’. Leur mission : illustrer l’amour au hasard des vrais couples rencontrés, ou pris sur le vif, dans les deux capitales de la mode que sont Paris et New York. En résulte une superbe série de clichés, visibles sur le site dédié et réalisé à partir de l’application Instagram (le réseau social de partage de photos prisé des modeux) via un filtre spécialement créé pour l’occasion. De quoi inspirer les internautes qui seront, à l’occasion de la semaine de la Saint-Valentin, eux-aussi invités à partager leurs clichés de romance. Le site : http://www.whatmakeslovetrue.com/love-is-everywhere/love-in-pictures


la vidéo culte Le côté obscur du meilleur ami de l’Homme Depuis 1984 - et un spot TV du même nom - le Superbowl est, outre l’événement sportif de l’année, la vitrine annuelle des meilleures publicités télévisées. Chaque année, le premier dimanche de février, le spectacle est assuré tant par les équipes finalistes de la NFL (Ligue nationale de football américain) que les annonceurs lors des multiples coupures publicitaires. L’année dernière, Volkswagen enthousiasmait les 111 millions de spectateurs avec son spot ‘The Force’, qui mettait en scène un enfant déguisé en Dark Vador. Un succès qui s’est prolongé sur le web avec près de 50 millions de vues sur YouTube, soit le film publicitaire le plus visionné sur Internet en 2011. Près d’un mois avant l’événement sportif préféré des annonceurs, le constructeur allemand a diffusé sur le web un teaser pour sa nouvelle campagne Superbowl : ‘The Bark Side.’ Si l’univers de Star Wars est à nouveau de la partie, les chiens pointent cette fois-ci le bout de leur museau. Dans un décor aseptisé typique de la guerre des étoiles, onze matous aboient en cœur. Rapidement, leurs cris canins forment, telle une chorale parfaitement orchestrée, la mélodie de ‘The Imperial March’, le cultissime thème de Dark Vador composé par John Williams. Amusement et effet viral garanti chez les internautes qui retrouvent deux coqueluches de la culture web : la trilogie de George Lucas et les chiens. Et dire que ce n’est qu’une mise en bouche... Voir la vidéo : http://tinyurl.com/VW-thebarkside


incroyable

10% C’est pour les sites d’information en Europe la part d’audience provenant de Facebook.

Source : étude comScore MediaMetrix, janvier 2012


news du monde digital _ Le Huffington Post français officiellement lancé _

La version française du site d’information américain Huffington Post a été lancée, lundi 23 janvier. C’est la journaliste Anne Sinclair qui officiera en tant que directrice éditoriale. Ce nouveau pure-player d’actualité générale, qui a fusionné avec le portail LePost (détenu par LeMonde), se veut à la fois ‘sérieux et divertissant’. Le site reprend les éléments qui ont fait le succès fulgurant de la version américaine, entre infos brutes, opinions et billets de blogs (impliquant régulièrement des célébrités). Le lancement de l’édition française est une première étape en Europe non anglophone pour le Huffington Post, lancé en 2005 et racheté l’année dernière par AOL. Différents projets sont actuellement étudiés pour des versions espagnoles, allemandes et italiennes. _ De nouvelles fonctionnalités pour l’OpenGraph Facebook _

Alors que la timeline commence à peine à voir le jour sur certains profils utilisateurs, Facebook a annoncé cette semaine de nouvelles applications sociales utilisant l’OpenGraph. Si l’on peut d’ores et déjà savoir ce que nos amis ‘écoutent’ via Spotify ou Deezer, ou encore ce qu’ils ‘lisent’ sur The Guardian, de nouveaux verbes vont faire leur apparition dans les flux d’activités. Une soixantaine d’applications partenaires deviennent ainsi plus sociales, impliquant

l’utilisation de verbes comme ‘cuisiner’, ‘voir’ ou encore ‘courir’. Des notifications plus proches de la réalité, qui devraient rendre le ciblage publicitaire encore plus précis. _ MegaUpload ferme ses portes : premier d’une longue lignée ? _

La justice américaine a ordonné cette semaine la fermeture de MegaUpload, la plus célèbre plateforme d’hébergement et de partage de fichiers. Quatre des sept membres ont été arrêtés en Nouvelle-Zélande, tandis que les trois autres sont actuellement toujours recherchés par le FBI. Ils sont notamment accusés d’avoir généré plus de 175 millions de dollars de recettes, au mépris des droits d’auteurs de nombreuses œuvres, grâce à leurs formules payantes. En guise de représailles, les Anonymous ont piraté plusieurs sites dont celui du département de la justice américaine et certaines plateformes de majors musicaux. Sony Music a ainsi vu une grande partie de son catalogue musical être placé en téléchargement libre.

Le lendemain de la fermeture de MegaUpload, c’est le très populaire site francophone Allostreaming (hébergeur de liens streaming) qui a définitivement mis un terme à ses activités. Sous pression d’une vaste procédure intentée par l’industrie du cinéma française, cette décision ne serait pas officiellement liée au sort de MegaUpload.


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