Le Digital Post n°84

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30 /01/12


Le programme de la semaine # On En Parle Apple dévoile son offre de manuels scolaires numériques. # La Bonne Idée Crowdsourcing et grande distribution : Walmart lance un concours d’innovation. # La Moins Bonne Idée Johnny Test joue les héros sur iPhone. # A Découvrir Avec Aviary, Facebook donne dans le vintage. # Le Digital Est Partout Singapour, la fidélisation, le futur. # Les Marques Agissent Mini roule tout feu tout flamme pour recruter sur Facebook. # Le WWW C’est quoi ton Jam du moment ? # Le Chiffre Les français et l’achat en ligne. # La Vidéo Culte Revisiter le 7ème art au son de Lionel Richie. # Les News Du Monde Digital Twitter intrigue, Angry Birds et Apple vont bien, Les copains de MegaUpload vont mal.


“on en parle” Livres scolaires : mangez des pommes NDLR : Comme le révèle sa biographie, Steve Jobs avait pour ambition de révolutionner le manuel scolaire. Une mission à laquelle il se serait particulièrement consacré lors des dernières années de sa vie. Cette semaine, Phil Schiller (responsable du marketing chez Apple) est venu préciser lors d’un Keynote cette volonté d’investir le secteur éducatif. La marque à la pomme a lancé cette semaine iBook 2, une librairie numérique sur iPad spécialement destinée aux manuels scolaires. Les capacités de la tablette numérique seront mises à contribution pour offrir une toute nouvelle dimension pédagogique : navigation fluide, ergonomie confortable et connexions plus faciles. Afin d’alimenter le catalogue, la marque a développé iBook Authors, une application gratuite permettant de créer facilement un ebook et de le mettre en vente. Si ce lancement cible en priorité les lycéens, Apple ne délaisse pas pour autant l’enseignement supérieur. Une application mobile permettra désormais aux professeurs de mettre gratuitement en ligne l’intégralité de leurs cours sur iTunesU : la boutique en ligne de livres universitaires lancée en 2008. 350 000 cours interactifs auraient été téléchargés aux Etats-Unis dans les trois jours ayant suivi le lancement d’iBook 2. S.G. ‘C’est un mouvement très stratégique. Apple vient ici directement concurrencer le positionnement du Kindle (le rival d’Amazon), qui mise énormément sur l’essor des manuels scolaires numériques.’ L.B. ‘Apple va considérablement ouvrir le marché de l’éducation, aujourd’hui essentiellement réservé aux éditeurs de manuels scolaires. De nouveaux acteurs, non issus du secteur pédagogique, vont se lancer sur ce marché lucratif. Mais l’éducation ne devrait-elle pas rester une affaire de spécialistes ?’ A.S. ‘Outre l’aspect ludique et interactif, la numérisation des manuels va surtout faciliter les mises à jour et permettre d’être davantage réactif, notamment face à l’actualité.’


la bonne idée Deviens le Géo Trouvetout de Walmart Contexte : Leader mondial de la grande distribution, Walmart enregistre cependant une croissance en berne aux Etats-Unis. Résolument agressive sur les prix (Save money. Live better), la marque peine à fidéliser les Américains, dont la reprise du pouvoir d’achat, les conduit à se tourner vers des enseignes plus épicuriennes. Problématique : Comment Walmart peut-il participer au regain de l’économie et du moral du pays, en réveillant une croyance positive partagée par tous les Américains ? Insight : ‘S’il y a bien une chose que le monde entier envie aux Américains, c’est leur célèbre esprit entrepreunarial.’ Idée : Walmart crée le concours d’innovations ‘Get On The Shelf’. Il s’agit d’inviter l’ensemble des résidents américains à proposer leurs innovations produits dans le Walmart Lab : la cellule R&D de l’entreprise. Jusqu’au 22 février, un site dédié accueillera les propositions des internautes sous forme de vidéos. Dans un format proche de la télé-réalité, les inventeurs s’affronteront pendant 3 mois, avant que trois finalistes ne soient désignés par les internautes. Le vainqueur verra son produit lancé en grande pompe sur le digital dans le gargantuesque réseau de magasins Walmart tandis que les créations des deux autres finalistes seront commercialisées sur le site de e-commerce. Le site : http://getontheshelf.com La vidéo de présentation : http://tinyurl.com/walmart-getontheshelf


la moins bonne idée Johnny ne passe pas le test Pour ceux qui ont passé l’âge du goûter devant les dessins animés, précisons que Johnny Test est une série d’animation américaine, distribuée par Universal. Au Canada c’est Teletoon, chaîne pour enfants responsable d’importantes licences (comme Star Wars ou Batman) qui diffuse ses aventures. Afin de promouvoir ce programme auprès des digital natives, la chaîne a créé l’application pour iPhone ‘Roller Johnny’. Dans ce jeu de course, les enfants contrôlent Johnny ou son chien Dukey dans une course de patins à roulettes. Teletoon annonce fièrement lancer le premier jeu mobile à écrans connectés. Concrètement, pour jouer en mode multi-joueurs, il faut placer ses iPhones les uns à côté des autres, formant ainsi un écran double. L’utilisation supplémentaire d’un iPad permet également d’obtenir du contenu exclusif. Les graphismes du jeu reflètent parfaitement l’univers visuel de la série, tandis que la facilité d’usage convient tout à fait aux jeunes enfants. Si l’on se lassera très vite en solo, on se dit que l’aspect innovant du mode multi-joueur est là pour relever le challenge. Or tout d’abord, jouer avec les iPhones collés les uns contre les autres, ne se révèle pas particulièrement pratique. Mais surtout, l’innovation est-elle adaptée au cœur de cible du produit? Soyons réalistes : s’ils savent et aiment l’utiliser, le taux de pénétration du smartphone d’Apple chez les 5-10 ans est encore faible. Puisque la grande sœur n’est pas prêteuse, c’est là son moindre défaut, on suppose que c’est bien le téléphone de papa ou maman que les bambins devront réclamer … Et avec ça les enfants rois, on vous met aussi l’iPad de Tonton ?! On doute là très sérieusement de l’adéquation du dispositif avec les pratiques consuméristes de la cible. Télécharger le jeu : http://www.teletoon.com/en/tv/johnnyTest Voir la vidéo de présentation vidéo : http://tinyurl.com/roller-johnny


à découvrir Aviary : Facebook est déjà vintage C’est un paradoxe notable du 21 ème siècle : alors que les jeunes générations sont en demande perpétuelle d’hyperconnectivité et de progrès technologique, le rétro fait plus que jamais recette. On cherche un look ‘vintage’, on songe régulièrement à acheter une Super Nintendo d’occasion sur Le Bon Coin, on s’émerveille devant Mad Men ou The Artist. Cet attrait pour l’esthétisme du passé nous suit même dans notre volonté d’immortaliser le présent, en témoigne le succès d’Instagram. Lancé en Octobre 2010, ce réseau social de partage de photos accueille déjà plus de 15 millions d’utilisateurs : 60 photos sont publiées en moyenne chaque seconde. Il permet de facilement apposer des filtres et effets ‘vintage’ aux clichés pris avec l’iPhone. Plus qu’un logiciel de retouche intuitif, c’est un recueil de récits de vies en image, une vision du monde. Mais Instragram reste à ce jour une application exclusivement mobile, qui plus est réservée aux possesseurs d’iPhone (une version Android est en cours de développement). Aviary est une start-up new-yorkaise connue pour proposer des équivalents en ligne aux logiciels de la suite Adobe (Photoshop, Illustrator…). Or de nos jours, au centre de notre vie sociale en ligne, c’est bien sur Facebook qu’on stocke et exhibe ses clichés numériques. Aviary lance donc son application Facebook. Elle permettra - directement depuis le réseau social - d’éditer toutes les photos de sa bibliothèque Facebook, en appliquant des effets rétro à la façon d’Instagram. Plus qu’une simple application, Aviary se révèle être le parfait prolongement du réseau social. Au cœur de l’interaction sociale, le passé exprime ainsi toute sa modernité. L’application Facebook : http://apps.facebook.com/aviaryeditor


le digital est partout Et pendant ce temps-là, à Singapour, on est fidèle au futur Faire disparaître votre porte-feuille au profit du smartphone. C’est l’ambition affichée par Google dès le lancement de Google Wallet, sa solution de paiement mobile sans contact. Or votre porte-feuille - outre une carte bancaire à découvert, la photo de votre tendre et quelques centimes inutiles - transporte également un lot de cartes de fidélités. Si la bataille pour le marché du paiement mobile est déclarée, les programmes de fidélisation seront l’un des plus incontestables nerfs de la guerre. Il est en ce sens intéressant d’étudier les usages sur les marchés mobile d’Asie du Sud-Est, bien plus matures. A Singapour, l’application iPhone Perx (start-up) vise à regrouper toutes les cartes de fidélité au cœur du smartphone. Désormais, lorsque les singapouriens passent à la caisse d’un Subway ou d’un Dunkin’ Donuts, il leur suffit de flasher le QR-code du ticket de caisse pour ajouter des points sur leur carte de fidélité virtuelle. Ils sont notifiés une fois les seuils de récompense atteints et accédent également à des offres promotionnelles exclusives. L’application intègre une dimension de recommandation, pushant des commerces environnants selon la géolocalisation de l’utilisateur. A terme, les différentes enseignes pourront davantage personnaliser leur(s) programme(s) de fidélisation en fonction de l’ancienneté de leurs clients et de leurs comportements. Lancé il y a peine deux mois, Perx a déjà attiré de grandes enseignes et un gros bassin d’utilisateurs. La présence dans les investisseurs de la start-up d’Eduardo Saverin, le célèbre co-fondateur de Facebook, n’y est certainement pas étrangère. Le site : http://www.getperx.com Voir la vidéo : http://tinyurl.com/perx-video


Les marques agissent Mini : allumer le feu, et faire danser les diables et les dieux Du 12 au 22 janvier, une Mini a intrigué les passants bruxellois, installée sur une estrade en pente à 15%. Le véhicule de modèle ‘Countryman’ est retenu par une simple corde, sous laquelle est disposé un menaçant chalumeau. Grâce à leurs ‘likes’ et via l’application dédiée, les fans peuvent succinctement activer la flamme du bec bunzen. L’internaute qui cause la rupture de la corde, gagne la voiture en question. Concrètement, dix fans peuvent régulièrement accéder à la ‘Burn Zone’ et ainsi déclencher la flamme. Mais les places sont chères et la liste d’attente s’avère longue. Pour griller la politesse, on peut donc défier les autres joueurs à des mini-quizz sur la marque Mini et le modèle Countryman. Une façon maligne de garantir la promotion produit. L’installation étant filmée et diffusée en direct sur la page Facebook, on suit l’effet des likes des autres internautes… et on prie pour que le grand gagnant ne nous précède pas dans la liste. L’engagement est fort. Son tour venu, on s’imagine déjà au volant du bolide, on ressent une réelle excitation au moment où la flamme jaillit, un sentiment qu’on a d’ailleurs envie de partager. Les statistiques d’activité de la page sont en ce sens révélatrices. Près de 75% des fans de la page ont mentionné l’opération sur Facebook ! Au final, il aura fallu 25 000 coups de flammes pour que la corde cède... Soit à peu près autant d’internautes qui en savent désormais plus sur Mini et son univers, et peuvent donc, très légitimement, se revendiquer fans ! La vidéo : http://tinyurl.com/fantheflamme La page Facebook : https://www.facebook.com/MINI.Belux


le www. de la semaine thisismyjam.com

Si vous êtes un enfant de la musique digitale et du streaming, vous avez forcément été confronté à ce problème : aucune plateforme en ligne ne dispose d’un catalogue exhaustif. Au gré des morceaux que vous désirez écouter, des genres que vous espérez découvrir, des communautés avec lesquelles vous voulez échanger, il vous faudra jongler entre SoundCloud, Spotify ou HypeMachine. ‘This Is My Jam’ met un terme à ce mal du 21ème siècle, en aggrègeant les principaux services gratuits de musique streaming. Finis les moments de panique en soirée où, DJ improvisé, vous ne retrouvez plus la source d’un remix de Lana Del Rey qui s’enchaînerait pourtant parfaitement avec ‘Da Funk’. Sous la pression des secondes restantes, vous finissez par lancer un tube prévisible qui endort la piste de danse. Si votre chanson existe quelque part dans les méandres du flux continu, This Is My Jam le trouvera. Mais, outre un moteur de recherche musical diablement efficace, ce service se veut un outil de partage. Vous choisissez un ‘Jam’ - votre refrain du moment – que vous pouvez facilement diffuser sur Facebook et Twitter, via un joli lecteur customisable. Le titre est accueilli sur une page dédiée, invitant vos amis à réagir sur votre refrain du moment. Un principe qui rappelle, dans son utilisation, la musique qui rythmait il y a quelques années les pages Myspace. Une façon simple de placer la chanson, et non l’artiste ou le blog, au cœur de l’instant et de l’interaction. Le site : http://thisismyjam.com


la vidéo culte Hello : le cinéma t’enlasse sensuellement, le temps d’un slow Si vous êtes né au milieu des années 80, vous le devez très probablement à la chanson ‘Hello’ de Lionel Richie. Cet imparable slow a marqué une génération et le Top 50 de l’époque. Cette chanson a également inspiré le Néerlandais Matthis Vlot pour un exercice de montage très minutieux : recréer la chanson à partir de répliques extraites de films cultes. Ce n’est donc plus le soulman aux 100 millions de disques vendus qui chantonne les paroles, mais une succession de personnages issus des plus grandes oeuvres du 7ème art : Toy Story, Retour Vers Le Futur, Les Oiseaux, Matrix, Taxi Drive ou encore Borat. Plus que jamais sur le web, les idées les plus simples sont souvent les meilleures : un concept génial, une exécution efficace. L’accessibilité des logiciels de montage, autrefois réservés aux personnes aguerries, permet aujourd’hui à chacun d’exprimer sa créativité. Et la magie des mécanismes naturels de viralisation fait le reste. Longue vie aux artistes de YouTube. Voir la vidéo : http://tinyurl.com/hello-vimeo


incroyable

74% C’est le pourcentage d’internautes français qui achètent en ligne, dans le cadre d’un achat préparé (et non impulsif).

Source : étude ‘Les Français et les medias sociaux’, Janvier 2012, Echo Vague


news du monde digital _ Twitter accepte la censure _ Le printemps arabe a popularisé Twitter, devenu un symbole de liberté d’expression pour les peuples opprimés. Mais de nombreux gouvernements en interdisent encore l’utilisation. Twitter va en ce sens proposer à certains Etats un système de filtrage des messages. Néanmoins, la plateforme de microblogging souhaite être transparente vis-àvis de ses utilisateurs et s’engage à les informer lorsqu’un message les concernant sera censuré. Twitter espère ainsi s’ouvrir à de nouveaux marchés, dont la Chine et ses 500 millions d’internautes. De quoi largement compenser la perte de certains membres, suite à la vague d’indignation provoquée par cette annonce ? L’année dernière, le PDG Evan Williams avait pourtant annoncé son intention de s’opposer aux règles de censure chinoises. A l’époque, il avait d’ailleurs condamné Google, alors qu’il s’apprête aujourd’hui à réviser son jugement et à faire de même. Les temps changent. _ Angry Birds sur Facebook _ Le jeu le plus populaire, téléchargé plus de 700 millions de fois, arrive sur le plus grand réseau social du monde. Initialement lancé sur iOS (système d’exploitation mobile d’Apple) et Android, Google avait fièrement annoncé une version destinée à son navigateur Google Chrome et son réseau social Google+. Une exclusivité de courte durée puisque Angry Birds va faire son apparition chez le rival Facebook mais également sur des supports inédits, comme la nouvelle gamme de télévisions connectées de Samsung. Rovio, l’éditeur du jeu, espère ainsi

dépasser la barre du milliard de téléchargements courant 2012. _ Apple se porte bien, merci pour lui _ Apple vient d’annoncer des bénéfices et ventes records pour le premier trimestre de son exercice décalé (entre Octobre et Décembre). Sans iPhone 5 et avec le décès de Steve Jobs, l’iPhones 4S a fait un carton, tandis que l’iPad 2 n’a pas subit d’effet Kindle (le produit concurrent de Amazon). Le fabricant californien se félicite des meilleures ventes jamais enregistrées pour ses produits. Suite à cette annonce, l’action de la société s’est envolée de 8%, portée à 454 dollars, dans les échanges qui ont suivi la clôture de Wall Street. _ La chute de MegaUpload effraye la concurrence _ La fermeture de MegaUpload par le gouvernement américain (cf. DP n°83), le service de téléchargement direct, a effrayé ses anciens concurrents. FileServe, VideoBB, Filesonic et des dizaines d’autres services ont bridé leurs services, tandis que certains, comme UploadBox, ont mis la clé sous la porte. Comme les experts du web le pressentaient, la décision radicale du FBI aura donc bien eu un effet dissuasif énorme.


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