Apprendre à lire le monde

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Cathy Nys • Mireille Delvaux



Remerciements Apprendre à lire le monde est aussi un signe de reconnaissance et d’hommage des auteurs à leurs élèves, étudiants, collègues et amis, qui les ont accompagné, d’une manière ou d’une autre, dans ce travail. Merci à chacun de vous. Merci à vous tous. Les auteurs


Table des matières Préambule

8

Les démarchesd’un raisonnementgéographique

Chapitre I.

La démarche inductive 2. La démarche déductive 3. Les compétences à acquérir

1.

> Méthodes méthode 1 méthode 2 méthode 3 méthode 4 méthode 5 méthode 6 méthode 7 méthode 8 méthode 9 méthode 10

> Table des matières

6

3. 4. 1.

2.

Le réseau géographique, un organigramme de l’espace géographique Le réseau géographique et chacun d’entre nous Le réseau géographique et la communication par les médias Le réseau géographique et l’approche scientifique

17

41 42 54 60 62

65

Le concept de lieu 2. Le nom des lieux 1.

> Méthodes méthode 11 méthode 12

16

Rechercher des informations 18 Critiquer la fiabilité d’une source d’informations 19 Analyser et critiquer un document 20 Sélectionner les informations 22 Énoncer une problématique 23 Construire une synthèse 24 Construire une carte de synthèse ou un croquis cartographique de synthèse 26 Construire un organigramme de synthèse (un schéma fléché) 32 Construire un tableau de synthèse 36 Construire un texte de synthèse 38

Le lieu

Chapitre III.

12

18

Le réseau géographique

Chapitre II.

11

66 68 74

Localiser un lieu Lire la localisation d’un lieu sur une carte

74 75


1. 1.

Le paysage

77

Le concept de paysage La lecture d’un paysage

78

> Méthodes méthode 13 méthode 14 méthode 15 méthode 16

82 Faire la délimitation des plans d’un paysage Faire une coupe topographique dans un paysage Observer les éléments d’un paysage (grille d’analyse) Observer les plans d’un paysage (grille d’analyse)

L’espace géographique

Chapitre V.

Le concept d’espace géographique 2. L’étude d’un espace géographique

1.

> Méthodes méthode 17

3. 4.

1.

2.

7. 8.

5.

6.

Glossaire

Construire un système spatial

Le tableau statistique Le graphique L’atlas La carte

1. 2. 3. 4. 5. 6.

La représentation de la Terre Les coordonnées géographiques Les projections cartographiques L’échelle cartographique L’orientation de la carte Le centre de la carte

Les cartes topographiques Les cartes thématiques Les plans d’aménagement spatial La télédétection

1. 2. 3. 4.

82 83 84 85

87 88 89 00

Des outilsgéographiques

Chapitre VI.

80

Introduction Les photographies aériennes Les images satellitaires Le GPS (Global Positioning System)

91

93 94 96 102 106 106 108 116 122 124 125 126 132 136 142 142 144 149 156 158

7 > Table des matières

Chapitre IV.


Préambule >>

LA GEOGRAPHIE D’HIER ET D’AUJOURD’HUI

Dès le xvie siècle, la géographie était « la science de l’explorateur » et trouvait là tout son sens. Aujourd’hui, dans un Monde presque totalement exploré, la géographie a changé de perspective et trouve son sens dans la compréhension de l’organisation de l’espace. Elle relie des savoirs très diversifiés et les utilise pour comprendre l’espace. Ainsi, la géographie peut, avec l’aide des autres sciences, aborder dans toute sa complexité spatiale et temporelle « le développement durable » du Monde. La géographie est l’étude de l’organisation d’un espace géographique dans le but d’en comprendre les relations, le fonctionnement et l’évolution. Les enjeux posés par l’étude permettent ensuite de proposer des actions et des politiques susceptibles d’améliorer la vie dans l’espace.

>> > Préambule

8

LES COMPETENCES TERMINALES EN GEOGRAPHIE

Dans le cadre des Missions de l’Enseignement (décret du 24 juillet 1997), les responsables politiques de l’Enseignement en Communauté française de Belgique ont arrêté les Compétences terminales et les savoirs requis en géographie pour les Humanités générales et technologiques (décret du 17 mai 1999). Le décret définissant les missions prioritaires de l’enseignement définit une compétence comme une aptitude à mettre en œuvre un ensemble organisé de savoirs, de savoir-faire et d’attitudes permettant d’accomplir un certain nombre de tâches (Article 5, 1o du décret « Missions » du 24 juillet 1997). Les objectifs des Compétences terminales sont d’apprendre à acquérir des connaissances en leur donnant du sens pour être capable de pouvoir agir en situation, de savoir-faire et de savoir être. Les objectifs des Compétences terminales en géographie sont, en particulier, d’amener les élèves à comprendre le Monde dans lequel ils vivent et à y prendre des responsabilités. Ce manuel de géographie vise à donner les moyens d’atteindre les Compétences terminales au 2e et 3e cycle de l’Enseignement Secondaire, à acquérir en fin d’Humanités. Cependant il peut déjà servir de référentiel au 1er cycle de l’Enseignement Secondaire.


Les Compétences terminales et savoirs requis en géographie du Ministère de la Communauté française de Belgique indique les compétences transversales et disciplinaires à atteindre en fin d’ Humanités générales et technologiques. Les compétences transversales – Énoncer une situation-problème relative à un territoire-société (s’interroger). – Récolter des informations diversifiées susceptibles de répondre à la situation-problème (se ­documenter, s’informer). – Traiter et analyser (lire, décrire, interpréter) des informations (cartes topographiques et ­thématiques, graphiques, tableaux). – Mettre en relation les résultats de l’ensemble des analyses. – Comparer les résultats de sa recherche à des modèles ou à des théories. – Construire une synthèse sous différentes formes (systémique, cartographique, graphique, ­schématique…). – Rédiger une réponse à la situation-problème et émettre des propositions d’amélioration. – Présenter les résultats de la recherche sur différents supports (cartes, graphiques, schémas…).

Les compétences disciplinaires – S’orienter et se déplacer à l’aide d’un plan ou d’une carte. – Localiser et situer à différentes échelles le territoire ou le problème, c’est-à-dire : • le positionner sur une carte ; • le situer par rapport à son contexte spatial et par rapport aux grands référentiels (orohydrographiques, bioclimatiques, géopolitiques et économiques). – Identifier les composantes du territoire ou du problème et les analyser en pratiquant notamment le changement d’échelle. – Mettre en relation ces composantes via des cartes et des croquis de synthèse. – Rechercher les causes et les conséquences des phénomènes étudiés ainsi que les acteurs concernés.

Les Compétences terminales et savoirs communs du Ministère de la Communauté française de Belgique indique les compétences à atteindre en fin d’Humanités professionnelles et techniques. – – – – –

S’orienter et se déplacer à l’aide d’un plan ou d’une carte. Localiser et situer, à différentes échelles, le territoire et/ou le problème concerné. Utiliser des repères géographiques pertinents. Identifier les composantes naturelles et humaines d’un paysage, d’un territoire ou d’un problème. Utiliser des clés de lecture pour établir des relations entre les composantes naturelles et humaines d’un paysage, d’un territoire ou d’un problème.

9 > Préambule



CHAPITRE

I

Les démarches d’un raisonnement géographique 1. La démarche inductive 2. La démarche déductive 3. Les compétences à acquérir > Méthodes


1

La démarche inductive Il s’agit de pratiquer un raisonnement géographique qui part de l’étude de cas particuliers concrets pour arriver à une théorie générale, une règle ou un modèle. On part de l’observation et de la description d’un ou plusieurs cas particuliers pour énoncer une problématique ou une situation-problème, on recherche des informations pour l’expliquer, on établit des liens entre les faits analysés, on fait une synthèse générale. Enfin on établit la théorie et on construit éventuellement un modèle.

Chapitre I  Les démarches d’un raisonnement géographique

12

REMARQUE : On peut limiter l’étude aux étapes 1 et 2, c’est-à-dire à la seule description d’un fait ou d’un événement dans un espace géographique.

1 IDENTIFIER L’OBJECTIF DE L’ÉTUDE

Comprendre un fait / un événement quelque part Remarque : ce fait, cet événement peut être d’ordre naturel, démographique, économique, politique, social.

2

DÉCRIRE LE LIEU ET LE FAIT / L’ÉVÉNEMENT

a) Localiser le lieu, l’espace géographique b) Faire la description du fait ou de l’événement c) Faire la synthèse de la description

3

ÉNONCER UNE PROBLÉMATIQUE

Identifier et énoncer une problématique posée par la description faite, dans le cadre de l’objectif

compétences à exercer a) Localiser b) S’informer, analyser, critiquer, comparer, sélectionner, classer c) Synthétiser, communiquer

S’interroger ÉVENTUELLEMENT Faire un changement d’échelle


R

REMARQUE : On peut également commencer l’étude à l’étape 4, c’est-à-dire en posant d’emblée une problématique ou une situation-problème dans un espace géographique. ATTENTION ! Cette démarche peut entraîner une confusion entre décrire et expliquer.

5

6

EXPLIQUER LA PROBLÉMATIQUE

IDENTIFIER LES ENJEUX

IDENTIFIER LES ACTIONS ET LES POLITIQUES

Rechercher les causes a) Répondre à la problématique en énonçant des hypothèses d’explication b) Valider ou non ces hypothèses d’explication par la recherche d’informations c) Faire la synthèse de la description et des explications en faisant des liens entre tous les éléments

Rechercher les conséquences éventuelles positives ou négatives

Rechercher les actions et les politiques menées ou à mener

TRANSFÉRER LES SAVOIRS ET SAVOIR-FAIRE

Transférer à d’autres faits ou événements et/ou à d’autres espaces géographiques

compétences à exercer a) S’interroger b) S’informer, analyser, critiquer, comparer, sélectionner, classer c) Synthétiser, communiquer ÉVENTUELLEMENT Faire des changements d’échelle

S’interroger

Argumenter, agir

ÉVENTUELLEMENT Faire des changements d’échelle

ÉVENTUELLEMENT Faire des changements d’échelle

Devenir autonome et citoyen

1.  La démarche

4

13


>>

UN EXEMPLE DE RAISONNEMENT GÉOGRAPHIQUE par la démarche inductive Le réchauffement climatique récent de la Terre 1 IDENTIFIER L’OBJECTIF DE L’ÉTUDE

Comprendre le réchauffement climatique récent de la Terre Remarque : cet événement est d’ordre naturel.

3

DÉCRIRE LE LIEU ET LE FAIT / L’ÉVÉNEMENT

ÉNONCER UNE PROBLÉMATIQUE

a) Localiser l’espace Monde et son atmosphère b) Faire la description de • la répartition des températures atmosphériques à la surface de la Terre • l’évolution de la température atmosphérique moyenne • la structure et la composition de l’atmosphère c) Faire la synthèse de la description

Pour quelles raisons la température atmosphérique moyenne de la Terre a-t-elle augmenté depuis environ un siècle et demi ?

compétences à exercer a) Localiser b) S’informer, analyser, critiquer, comparer, sélectionner, classer c) Synthétiser, communiquer

1

2

3

S’interroger ÉVENTUELLEMENT Faire un changement d’échelle

4 SOCIETES ET ENSEMBLES POLITIQUES - politiques des Pouvoirs publics et des organisations supranationales et internationales (ignorance scientifique, politiques à court terme)

SOCIETES ET ENSEMBLES POLITIQUES

er liqu exp 2.

ECONOMIES et DEVELOPPEMENT 2. - croissance industrie, transport économique et chauffage - (rejet industrie, de CO transport ,2de gazetàchauffage effet de serre) - (rejet agriculture de COindustrielle , de gaz à effet de serre) 2 - (rejet agriculture de méthane) industrielle (rejet de méthane)

RESSOURCES NATURELLES

OBJECTIF Comprendre le réchauffement climatique récent de la Terre

POPULATIONS

1. dé cri re

MILIEUX ET PHENOMENES NATURELS - répartition des t o atmosphériques - évolution de la t o atm. moyenne - structure et composition de l'atm.

Source : Mireille DELVAUX et Cathy NYS, Lire le Monde, Éd. De Boeck, 2002

POPULATIONS PROBLÉMATIQUE pour quelles raisons…

- croissance de la population mondiale (pays pauvres) (croissance des besoins) p li q u e r

ECONOMIES et DEVELOPPEMENT 2. - industrie, transport et chauffage (rejet de CO ,2de gaz à effet de serre) et DEVELOPPEMENT -ECONOMIES agriculture industrielle (rejet de méthane)

2. expliquer

2 . ex

Chapitre I  Les démarches d’un raisonnement géographique

14

2

2. expliquer

RESSOURCES NATURELLES - combustion des énergies fossiles (rejet de CO2) - déforestation (réduction de l'absorption de CO2) et défrichement par le feu (rejet de CO2)

2.

MILIEUX ET PHENOMENES NATURELS - phénomène naturel


4

5

6

EXPLIQUER LA PROBLÉMATIQUE

IDENTIFIER LES ENJEUX

IDENTIFIER LES ACTIONS ET LES POLITIQUES

Rechercher les causes a) Répondre à la problématique en énonçant des hypothèses ­d’explication b) Valider ou non ces hypothèses d’explication Les causes à rechercher sont-elles d’ordre • naturel ? • économique ? • politique ? • démographique ?

Rechercher les conséquences éventuelles positives ou négatives Les enjeux sont à rechercher dans toutes composantes de l’espace Monde

TRANSFÉRER LES SAVOIRS ET SAVOIR-FAIRE Transférer à d’autres faits ou d’autres événements et/ou à d’autres espaces géographiques

Rechercher les actions et les politiques menées ou à mener Les actions et les politiques sont à rechercher dans toutes composantes de l’espace Monde

15 1.  La démarche

c) Faire la synthèse de la description et des explications en établissant des relations et des interactions entre toutes les composantes du système Terre compétences à exercer a) S’interroger b) S’informer, analyser, critiquer, comparer, sélectionner, classer c) Synthétiser, communiquer

S’interroger

Agir, argumenter

ÉVENTUELLEMENT Faire des changements d’échelle

ÉVENTUELLEMENT Faire des changements d’échelle

Devenir autonome et citoyen

ÉVENTUELLEMENT Faire des changements d’échelle 6 SOCIETES ET ENSEMBLES POLITIQUES

Fa vo ris er

internationales - développer ces politiques au sein des institutions publiques - aider la recherche (R & D)

enjeux

en

jeu x

enjeux

RESSOURCES NATURELLES - modification de la répartition des ressources en eau - déplacement des zones agricoles

MILIEUX ET PHENOMENES NATURELS - perturbation des phénomènes naturels - altération des milieux naturels (désertification, inondations) - variation du niveau des océans

L IT IQ U E

S E N VI

RONNEMENTALES

Identifier des actions et des politiques de développement durable pour le climat politiques

ETUDE ET GESTION DES RESSOURCES NATURELLES - comprendre les causes de la déforestation, la réduire, reboiser - réduire l'usage des énergies fossiles - développer les énergies alternatives

AC

PO

ACTIONS ET POLITIQUES DEMOGRAPHIQUES

politiques

enjeu x

Identifier les enjeux du réchauffement climatique récent de la Terre

ACTIONS ET POLITIQUES ECONOMIQUES - rendre possibles des politiques économiques à long terme - réduire la consommation d'énergie fossile - développer les technologies alternatives - garder viables les économies locales

T

- maîtriser la croissance de la population mondiale

po li

tiq ue s

ues

POPULATIONS - augmentation de la malnutrition, de la morbidité, de la mortalité - déplacements de population - concentrations et surpeuplement - développement de mégalopoles

ues itiq pol

eux enj

ECONOMIES et DEVELOPPEMENT - production alimentaire en baisse - entraves à l'économie - ralentissement du développement - accentuation de la pauvreté

un mm

- conflits frontaliers entre Etats - maintien de camps de réfugiés - endettement des Etats (FMI) - éducation et santé non assurées

des activités, augm abitat et enter de l'h l'of tiale ITIQUES D'AMENAGEME fre de t L spa O n P N T io t E T S ransp a S PAT ntr o ION ce IAL rt en on CT ACTIONS ET POLITIQUES SOCIALES c A co la - soutenir les Conventions

politiq

5

ETUDE DES MILIEUX ET DES PHENOMENES NATURELS - décrire l'état et l'évolution des milieux naturels - expliquer le fonctionnement des phénomènes naturels

Eta ION e S blir err et r ET PO LES de s esp LI TIQU ENTA à effet M ecte E N E N S O ENVIR r des gaz seuils e n de t des quotas d'émissio


2

LLa démarche déductive Il est également possible de pratiquer un raisonnement géographique qui part de la théorie générale, de la règle ou du modèle, pour arriver à l’étude d’un cas particulier concret. Cette démarche ne part pas de l’observation, mais de la théorie, d’une règle ou d’un modèle. On peut, par exemple, considérer un modèle d’organisation spatiale (modèle urbain, modèle centre-périphérie, etc.) pour le confronter à un cas particulier concret. Les concordances et les différences observées permettront soit de renforcer la pertinence de la théorie ou du modèle, soit de distinguer les spécificités de l’espace géographique étudié.

Chapitre I  Les démarches d’un raisonnement géographique

16

ATTENTION ! Cette démarche consiste en une étude théorique souvent très éloignée des réalités concrètes et particulières de chaque espace géographique.

1

2

INSTALLER LA THÉORIE ­GÉNÉRALE, LA RÈGLE, LE MODÈLE

DÉCRIRE UN CAS PARTICULIER, CONCRET

Comprendre une théorie générale, une règle, un modèle

a) Localiser le lieu, l’espace géographique b) Faire la description du fait / de l’événement c) Faire la synthèse de la description

Valider ou non la théorie, la règle, le modèle par l’étude du cas concret

3 CONFRONTER LE CAS PARTICULIER À LA THÉORIE GÉNÉRALE

compétences à exercer Analyser

a) Localiser b) S’informer, analyser, critiquer, sélectionner, c) Synthétiser, communiquer

Comparer, classer, critiquer, argumenter, communiquer


3

Les compétences à acquérir

Compétence : aptitude à mettre en œuvre un ensemble organisé de savoirs, de savoir-faire et d’attitudes permettant d’accomplir un certain nombre de tâches (Article 5, 1o du décret « Missions » du 24 juillet 1997). Définition (Source : Petit Robert, 2009)

Acquisition de la compétence

S’interroger

Se poser des questions

La problématique, les hypothèses ou les enjeux sont correctement énoncés.

S’informer

Recueillir des informations

Les informations récoltées sont nombreuses, pertinentes et fiables.

Localiser

Déterminer la localisation géographique exacte d’un lieu à la surface de la Terre (position absolue et situation relative)

Les lieux sont correctement positionnés sur la carte ou correctement situés sur un croquis cartographique.

Analyser

Action de décomposer un tout en ses éléments constituants

Toutes les informations nécessaires pour réaliser la consigne sont présentes dans la production.

Critiquer

Action d’évaluer un document sur son contenu et son origine

Il n’y a aucune information non vérifiée par les documents et/ou non fiable par les sources.

Sélectionner

Action de choisir les informations qui conviennent le mieux

Il n’y a aucune information inutile par rapport à l’objectif.

Comparer

Examiner les rapports de différences et de ressemblances

Les différences et/ou les ressemblances sont bien mises en évidence.

Classer

Diviser et répartir en classes, catégories

Le(s) critère(s) de classement sont bien choisis.

Synthétiser

Action de procéder du simple au composé, de l’élément au tout

Communiquer

Faire connaître quelque chose à quelqu’un

Argumenter

Présenter des arguments

La production traduit correctement la réalité c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’erreur qui fausse le sens. Les liens entre les informations sélectionnées sont pertinents. La communication est correcte : titre, sources, légende, organisation des éléments, structure et liens, orthographe et soin de la présentation. Les arguments avancés sont pertinents.

Agir

Faire quelque chose

ÉVENTUELLEMENT, entreprendre une action au sein de l’école.

17 3.  Les compétences à acquérir

Compétences à acquérir


>L Méthodes méthode

1

Rechercher des informations La recherche d’informations a pour but de répondre à l’objectif de l’étude. Une information est un ou plusieurs renseignements sur quelqu’un ou quelque chose.

Chapitre I  Les démarches d’un raisonnement géographique

18

>>

Les informations peuvent provenir de différentes sources :

Les informations peuvent se présenter sous différentes formes :

atlas, dictionnaires, encyclopédies, ouvrages de références, manuels scolaires, autres livres, presse écrite, médias audio-visuels, internet, etc.

tableau statistique, graphique, carte, photo, film, schéma, texte, etc.

Comment rechercher des informations ? 1.

Faire la recherche dans différentes sources. Chaque document est conçu en fonction d’un objectif particulier, pour un public spécifique : un document publicitaire, un article scientifique, un article de presse « grand public », une carte thématique, etc.

2.

Privilégier les documents spécifiques à la géographie : cartes, tableaux statistiques, graphiques, etc.

Une carte

Un graphique

Un tableau statistique

Etc.


méthode

2

Critiquer la fiabilité d’une source d’informations La critique de la fiabilité d’une source a pour but d’évaluer un document sur son origine. La fiabilité d’une information est sa qualité d’être représentative de la réalité.

Autrement dit, une source d’informations qui se révèle non fiable doit être rejetée ou, dans le doute, recoupée par d’autres sources pour que l’information puisse être validée.

>>

Comment critiquer la fiabilité d’une source ? 1.

Distinguer les sources directes et les sources indirectes. Les sources directes sont des sources qui fournissent une information ne transitant pas par un intermédiaire. L’information résulte d’une observation (recensement ou relevé scientifique ou autre) recueillie sur le terrain. Les sources indirectes sont des sources qui transitent par des intermédiaires entre la source principale (directe) et le public.

2.

Critiquer la fiabilité de la source, directe ou indirecte. Les sources directes peuvent être : – soit fiables comme, par exemple, • les publications d’organismes officiels de relevés statistiques de pays ou d’organisations internationales qui ont la volonté et les moyens financiers de fournir de tels renseignements (l’I.N.S. en Belgique, Eurostat, l’O.N.U., l’I.N.S.E.E. en France, etc.), • les publications de la recherche scientifique dans des revues spécialisées et reconnues pour leur sérieux et leur rigueur (Nature, Sciences, etc.). – soit non fiables comme, par exemple, • les publications d’organismes officiels de relevés statistiques de pays non démocratiques qui n’autorisent pas la transparence et la critique ou de pays pauvres qui n’ont pas les moyens financiers de relever et de diffuser l’information. Les sources indirectes peuvent être : – soit fiables comme, par exemple, un ouvrage de référence qui cite ses sources d’informations, – soit non fiables comme, par exemple, un article qui publie une information non vérifiée et dont la source n’est pas donnée.

19 >.  Méthodes

ATTENTION ! Seules les sources fiables peuvent être prises en considération sans être recoupées (vérifiées) par d’autres sources d’informations.


méthode

3

Analyser et critiquer un document L’analyse d’un document sur sa source, sa présentation et son contenu a pour but d’identifier toutes les informations qu’il contient. L’analyse est une opération de décomposition d’un tout en éléments simples.

>>

Comment analyser et critiquer un document ? Un texte (un article de presse, etc.)

Une carte

Un tableau statistique

Un graphique

Chapitre I  Les démarches d’un raisonnement géographique

20

Information présente dans le document

1.

Analyser et critiquer la source Identifier la source et la date du document : un ouvrage de référence ? une statistique officielle ? un article de journal ? etc. La source est-elle directe ou indirecte ? Est-elle fiable ou non ? Le document est-il d’actualité ou non ?

2.

Analyser et critiquer la présentation Identifier le type de document : un texte ? une photo ? un tableau statistique ? un graphique ? une carte ? etc. Identifier le titre et l’auteur, etc. Dans le cas d’un tableau statistique Identifier le titre du graphique, des lignes et des colonnes. Identifier le type de données chiffrées : – soit en valeurs absolues (mesure d’une quantité indépendamment de toute autre) – soit en valeurs relatives (mesure d’une quantité comparativement à une autre) Les unités sont-elles données ? Etc.

Dans le cas d’un graphique Identifier le titre, la légende et l’échelle de représentation. Identifier le type de graphique : graphique d’évolution ou de répartition ? Identifier le type de données chiffrées : valeurs absolues ou valeurs relatives ? Les unités sont-elles indiquées sur les axes ? L’échelle du temps est-elle respectée ? Etc.


Dans le cas d’une carte Identifier le titre, la légende et l’échelle de représentation. Identifier le type de données : – Données qualitatives ou quantitatives, en valeurs absolues ou relatives ? – Données statiques ou dynamiques, dans le temps ou dans l’espace ? Identifier le type de signes utilisés : signes ponctuels, linéaires ou de superficie ? (voir METHODE 7 Construire une carte de synthèse) L’échelle de la carte est-elle donnée ? Les signes sont-ils appropriés ? Etc. Les repères spatiaux sont-ils représentés sur la carte ?

Analyser et critiquer le contenu Relever les informations données par le document dans le but de sélectionner celles qui sont utiles pour répondre à l’objectif de l’étude. Dans le cas d’un tableau statistique Repérer les chiffres extrêmes (minimum et maximum), les chiffres moyens, les chiffres les plus fréquents, classer les données, faire des regroupements. Constater les informations manquantes à la compréhension du sujet. Comparer les informations données avec d’autres sources d’informations pour donner du sens à la lecture.

Dans le cas d’un graphique Pour un graphique de répartition : repérer les parts les plus importantes, les moyennes, les plus faibles et les plus fréquentes. Pour un graphique d’évolution : dégager les étapes de l’évolution, la tendance générale de l’évolution (augmentation, stagnation, diminution). Constater les informations manquantes à la compréhension du sujet. Comparer les informations données avec d’autres sources d’informations pour donner du sens à la lecture.

Dans le cas d’une carte Identifier les repères spatiaux. Identifier les informations données par la carte et leurs localisations. Identifier les « vides » et les « pleins », les « interfaces ou zones de contact », etc. Constater les informations manquantes à la compréhension du sujet. Comparer les informations données avec d’autres sources d’informations pour donner du sens à la lecture.

21 >.  Méthodes

3.


méthode

4

Sélectionner les informations La sélection des informations contenues dans des documents a pour but de relever les informations utiles à l’étude et d’éliminer celles qui ne le sont pas. L’utilité d’une information est déterminée par l’objectif de l’étude à mener.

>>

Comment sélectionnner des informations ? Faire une analyse et une critique de chaque document au préalable.

1.

Un texte (un article de presse, etc.)

Une carte

22 Chapitre I  Les démarches d’un raisonnement géographique

Analyser et critiquer les sources et éliminer les documents dont la source n’est pas fiable.

2.

Un blog sur internet

Un graphique

Analyser et critiquer la présentation et le contenu de chaque document retenu. Identifier les informations présentes dans les documents retenus. Un texte (un article de presse, etc.)

Une carte

3.

Un graphique

Sélectionner les informations utiles et essentielles à l’étude et éliminer les autres informations. Un texte (un article de presse, etc.)

Une carte

Un graphique

Information présente dans le document Information non selectionnée Information selectionnée


méthode

5

Énoncer une problématique Une question est une interrogation qui est posée pour apprendre quelque chose. Par exemple, la localisation d’un lieu amène parfois une question. Un problème est une question qui doit être traitée par un raisonnement pour être résolue. Une situation-problème est une situation concrète qui pose problème. Elle est donnée au préalable, au début de l’étude. Une problématique est un questionnement sur un ensemble de problèmes. La réponse à une problématique est multiple.

>>

Comment énoncer une problématique ? Décrire la situation mise en évidence par l’observation des faits / des évènements avant d’énoncer une problématique. ATTENTION ! La problématique doit toujours sortir de la description du sujet de l’étude et être posée dans le cadre de l’objectif de l’étude.

2.

S’interroger et identifier les différentes problématiques qui peuvent se poser.

3.

Choisir la problématique la plus pertinente qui se dégage de la description.

4.

Formuler la problématique en commençant toujours par Pourquoi… ? / Pour quelles raisons… ? REMARQUE : Tout autre début de questionnement (Comment... ? Etc.) amène une description et non une problématique et sa recherche d’explications.

5.

Rédiger la problématique dans un langage simple et précis.

23 >.  Méthodes

1.


méthode

6

Construire une synthèse Une synthèse est une opération qui procède du simple au composé, de l’élément au tout. Une synthèse est construite à partir d’informations issues de plusieurs documents de sources différentes. Elle fait les liens entre les principales informations utiles à l’étude. REMARQUE : Une synthèse n’est pas un résumé. Un résumé reprend succinctement (en peu de mots) les informations contenues dans un seul document. Une synthèse partielle fait la synthèse d’une partie de l’étude. REMARQUE : Dans un raisonnement géographique, la synthèse partielle de la description contient tous les éléments de la problématique à énoncer. Une synthèse générale fait la synthèse de l’ensemble de l’étude.

Chapitre I  Les démarches d’un raisonnement géographique

24

>>

Comment construire une synthèse ? Un texte (un article de presse)

Une carte

Un tableau statistique

Un graphique

1.

Analyser et critiquer les documents. (voir MÉTHODE 2 Critiquer la fiabilité d’une source d’informations) (voir MÉTHODE 3 Analyser et critiquer un document)

2.

Sélectionner les informations utiles et essentielles pour l’objectif de l’étude ; écarter les éléments inutiles et accessoires. (voir MÉTHODE 4 Sélectionner les informations)

3.

Synthétiser en rassemblant en un seul document les informations utiles et essentielles, les relations et les interactions existant entre ces éléments, dans le but de rencontrer l’objectif de l’étude.

4.

Communiquer la synthèse sous une des formes possibles : une synthèse peut être exprimée sous la forme d’une carte, d’un organigramme, d’un tableau, d’un texte, etc. Une carte de synthèse

ou

Un organigramme de synthèse

Un tableau de synthèse

ou

Etc.

ou


>>

1.

UN EXEMPLE POUR CONSTRUIRE UNE SYNTHÈSE Analyser Par exemple, les 4 documents contiennent 18 informations. Un texte (un article de presse)

Une carte

Un tableau statistique

Un graphique

et critiquer Par exemple, le dernier document n’est pas fiable et est rejeté.

2.

Un texte (un article de presse)

Un tableau statistique

Synthétiser Les 7 informations sélectionnées sont rassemblées et reliées entre elles en un seul document.

Un texte (un article de presse)

Un document

4.

Un graphique

Sélectionner Par exemple, 7 informations sont essentielles et utiles à l’étude ; les 7 autres informations sont écartées.

Une carte

3.

Un tableau statistique

Un tableau statistique

Communiquer Par exemple, la synthèse est exprimée sous la forme d’un organigramme.

Un organigramme de synthèse

25 >.  Méthodes

Un texte (un article de presse)

Une carte


méthode

7

Construire une carte de synthèse ou un croquis cartographique de synthèse Une carte de synthèse est réalisée sur un fond de carte donné au préalable. Un croquis cartographique de synthèse est réalisé sur un fond de carte fortement schématisé à tracer. Une carte de synthèse et un croquis cartographique de synthèse sont toujours schématiques. La schématisation d’une carte et d’un croquis cartographique peut être plus ou moins poussée. Les limites de l’espace géographique cartographié et les signes conventionnels choisis (points, lignes, et/ ou superficies) peuvent être : – peu schématisés : tracés proches (ressemblants) de la carte de référence ; – moyennement schématisés : tracés à grands traits courbes et droits ; – fortement schématisés : tracés semblables à des figures géométriques.

Chapitre I  Les démarches d’un raisonnement géographique

26

REMARQUE : Les « modèles spatiaux » sont des croquis cartographiques exprimés par des figures géométriques. Ils représentent une généralisation abstraite de cas particuliers concrets. En géographie, la carte ou le croquis cartographique sont à privilégier pour exprimer une synthèse.

>>

Comment construire une carte ou un croquis ­cartographique de synthèse ? 1.

Identifier et localiser les éléments, les relations et les interactions à représenter sur la carte ou sur le croquis cartographique. (voir MÉTHODE 6 Construire une synthèse)

2.

Dans le cas d’une carte de synthèse : le fond de carte à utiliser est donné au préalable. Ce choix a été fait en fonction de l’espace géographique étudié et en fonction de l’objectif de l’étude. Ce choix détermine aussi le centre de la carte, l’échelle de la carte et la projection cartographique utilisée. Dans le cas d’un croquis cartographique de synthèse : le fond de carte est à tracer soi-même de manière fortement schématisée (limites de l’espace géographique étudié et repères spatiaux nécessaires) à partir d’une carte d’atlas ou d’un document de référence.

3.

Indiquer le titre de la carte ou du croquis cartographique de synthèse. Indiquer les sources et dates des documents utilisés pour faire la synthèse. Indiquer l’échelle sur la carte de synthèse. Indiquer l’orientation sur le croquis cartographique de synthèse. REMARQUE : Par convention, la direction nord d’une carte est toujours placée vers le haut de la carte. Dans ce cas, l’orientation de la carte n’est pas indiquée. Si la convention n’est pas respectée, l’orientation de la carte est indiquée. L’orientation d’un croquis cartographique doit toujours être indiquée.


4.

Réaliser la légende de la carte ou du croquis cartographique de synthèse : chaque élément à cartographier doit être représenté par un signe conventionnel adéquat. – La légende reprend tous les signes conventionnels utilisés et leur signification. – La légende est organisée selon un classement logique : • soit par les catégories de formes des signes conventionnels (points, lignes et superficies) ; • soit en des rubriques regroupant les éléments dans une logique de démonstration (dans le cas de réponses à une problématique, par exemple) ; • etc.

Les signes conventionnels peuvent avoir trois formes différentes : – Les signes ponctuels servent à localiser des lieux, des faits ou des phénomènes peu étendus dans l’espace. – Les signes linéaires servent à localiser des faits ou des phénomènes linéaires qui limitent ou relient des espaces (frontières, cours d’eau, voies ferrées, routes, etc.), qui mettent en évidence des flux (migrations, échanges, etc.). – Les signes de superficie servent à localiser des faits ou des phénomènes largement étendus dans l’espace.

Les signes conventionnels sont toujours qualitatifs, parfois quantitatifs : – Les signes conventionnels sont toujours qualitatifs, c’est-à-dire donnent la signification, la qualité de l’élément représenté sur la carte. – Les signes conventionnels sont parfois quantitatifs, c’est-à-dire de dimension proportionnelle à la quantité de l’élément représenté sur la carte. données qualitatives

données quantitatives

Signes ponctuels (signes isolés)

Points ou pictogrammes de différentes formes

Points unitaires, cercles, carrés, triangles, etc. de dimension proportionnelle ou chiffrés

Signes linéaires (limites, liens, flux)

Lignes ou flèches de différentes formes

Lignes ou flèches d’épaisseur proportionnelle, ou isolignes* chiffrées

Signes de superficie (aires ou zones)

Surfaces de différentes couleurs ou grisées ou hachurées

Surfaces de couleurs, de grisés ou de hachures d’intensité progressive, ou cartes anamorphes

*  lignes d’égale valeur (exemples : isothermes, isobares, isohypses etc.)

Cas particulier : les cartes anamorphes (du grec anamorphum, transformer) modifient la surface terrestre cartographiée proportionnellement aux données quantitatives représentées. Les données de ces cartes sont toujours statiques.

27 >.  Méthodes

REMARQUE : La catégorie de signes conventionnels (points, lignes, ou superficies) à utiliser pour représenter chaque élément dépend de l’échelle de la carte. Exemple : une ville est représentée par un signe ponctuel sur une carte à petite échelle, et par un signe de superficie sur une carte à grande échelle.


Les signes conventionnels peuvent être soit statiques, soit dynamiques : – Les signes conventionnels statiques expriment des faits ou des phénomènes en un lieu et à un moment donné. – Les signes conventionnels dynamiques expriment des faits ou des phénomènes en mouvement dans l’espace ou en évolution dans le temps. Données qualitatives (informations non chiffrées) Exemples (Grand Atlas, éd. De Boeck)

Chapitre I  Les démarches d’un raisonnement géographique

28

Données quantitatives (informations chiffrées en valeur absolue ou en valeur relative) Exemples (Grand Atlas, éd. De Boeck)

Signes statiques en un lieu et à un moment donné

BELGIQUE : LITHOLOGIE – GEOLOGIE

BELGIQUE : répartition de la population BELGIQUE : densité de la population

Signes dynamiques en mouvement dans l’espace ou en évolution dans le temps

LA TERRE : TECTONIQUE DES PLAQUES Afrique : décolonisation

AFRIQUE : RÉFUGIÉS LA TERRE : POPULATION (taux d’accroissement annuel par État)

Les couleurs des signes conventionnels ont une signification conventionnelle : – – – –

Les couleurs chaudes (rouge, jaune) peuvent avoir une signification positive. Les couleurs froides (bleu, vert) peuvent avoir une signification négative. La végétation est toujours représentée en vert. L’eau est toujours représentée en bleu. Les déserts chauds sont toujours représentés en jaune, etc. Le blanc représente une absence de données.

Une couleur distincte est utilisée pour chaque information. Un dégradé de couleur peut être utilisé pour une information présentant des différences d’importance. Les hachurés ou les grisés peuvent être superposés aux couleurs pour représenter deux éléments présents et répartis dans un même espace. Exemple : une zone de steppe et une zone d’élevage extensif. La typographie (les écritures) des noms de lieux et des autres indications à inscrire est choisie et organisée par catégories d’éléments. Exemples : Continents, PAYS, Villes, Capitales, Cours d’eau. Les noms de lieux sont toujours inscrits horizontalement (à l’exception du nom des cours d’eau) et de façon à ne pas gêner la lecture des signes cartographiques.

5.

Réaliser la carte ou le croquis cartographique de synthèse. Localiser et tracer sur le fond de carte les éléments de la synthèse. – Tracer les éléments de la carte ou du croquis en schématisant (peu, moyennement ou fortement) chaque élément et l’ensemble des éléments de la carte. – Tracer les éléments de la carte ou du croquis en assurant la lisibilité de chaque élément et de l’ensemble des éléments de la carte. – Tracer les éléments et l’ensemble des éléments de la carte ou du croquis pour mettre en évidence l’organisation spatiale, les relations et interactions spatiales, la structure spatiale de l’espace étudié, les « pleins » (concentrations) et les « vides », les « frontières » et les « interfaces » (lignes de contact), etc.


Signes ponctuels Exemples une ville

La dimension des signes ponctuels est proportionnelle à la quantité (ou les signes ponctuels sont chiffrés) des villes (petites  grandes)

un secteur industriel

des secteurs industriels (accessoires  importants)

un gisement minier

des gisements miniers (accessoires  importants)

un sommet

Signes linéaires (limites, liens, flux) Exemples

Données quantitatives Exemples

des sommets (faibles  élevés) 101      141     694

un cours d’eau

L’épaisseur des lignes ou des flèches est proportionnelle à la quantité (ou les isolignes sont chiffrées) un trafic fluvial (faible  élevé)

une route

un trafic routier (faible  élevé)

des migrations

un flux migratoire (faible  élevé)

une frontière politique et administrative

des importations et des exportations

Signes de superficie (aires ou zones) Exemples

des flux d’importation et d’exportation (faible  élevé)

une zone de montagne

L’intensité des surfaces de couleur, de grisé ou de hachures est progressive des altitudes (faibles  élevées)

une zone de forêt

un % de forêt (faible  élevé)

une zone de peuplement

des densités de population (faibles  élevées)

29 >.  Méthodes

Données qualitatives Exemples


>>

UN EXEMPLE DE CARTE DE SYNTHÈSE La désertification au Burkina Faso zone sahélienne : desertification zone de climat tropical sec

zone de surexploitation des terres de culture

zone de steppe arbustive et arborée Dori

zone de surpâturage

Yalogo

600 mm

Ouagadougou vers le Niger

Chapitre I  Les démarches d’un raisonnement géographique

30

vers le Mali

Bobo-Dioulasso

vers le Togo vers la Côte d’Ivoire vers l’Europe

100 km

ville, village ligne isohyète (600 mm de pluie par an) limite sud de la zone sahélienne cours d’eau permanent cours d’eau intermittent migration interne de population, émigration zone de forte densité de population (> 50 hab./km2) zone de culture irriguée zone de mauvais sols zone sahélienne

Sources: Le Grand Atlas, éd. De Boeck –Afrique du Nord et de l’Ouest – Sahélisation Atlas du Brurkina Faso, Ed. Jeune Afrique, 1998, Revue Sécheresse, Sciences et changements planétaires, Volume 11, no 4, décembre 2000


UN EXEMPLE DE CROQUIS CARTOGRAPHIQUE DE SYNTHESE Les nuisances sonores de l’aéroport de Zaventem en Belgique

31 >.  Méthodes

>>

Sources: Colloque Sijer, 2007 Le Soir du 7 avril 2005 Le Soir du 3 juin 2005 Geo, Fegepro, 2001 * Pas de données chiffrées disponibles pour la Région flamande.


méthode

8

Construire un organigramme de synthèse (un schéma fléché) Un organigramme (un schéma fléché) est une représentation synthétique des diverses parties d’un ensemble organisé d’éléments et de leurs relations mutuelles. Il existe plusieurs types d’organigrammes, selon la nature de ses parties et des relations qui les lient : – l’organigramme de causes et de conséquences, et ses cas particuliers, le « cercle vicieux » et le « cercle vertueux », – l’organigramme systémique, – l’organigramme hiérarchique, – l’organigramme évolutif, – etc. Un organigramme de synthèse peut être fait à différentes étapes du raisonnement géographique : pour la synthèse de la description, ou de l‘explication d’une problématique, ou des enjeux, ou des actions et politiques, ou en synthèse générale de l’étude.

Chapitre I  Les démarches d’un raisonnement géographique

32

>>

Comment construire un organigramme de synthèse ? 1.

Identifier et localiser les éléments, les relations et les interactions à représenter dans l’organigramme de synthèse. (voir MÉTHODE 6 Construire une synthèse)

2.

Choisir le type d’organigramme à réaliser en fonction des éléments à représenter, de la nature des relations qui les lient et de l’étude à synthétiser. CHOISIR UN ORGANIGRAMME DE CAUSES ET DE CONSÉQUENCES C’est un schéma fléché dont toutes les flèches indiquent une relation causale. Il est utilisé en synthèse de l’explication d’une problématique : il est toujours centré sur la problématique à expliquer. Les causes et les conséquences sont à identifier dans l’étude en tant que cause ou en tant que conséquence de la problématique posée. Dans le cas d’un « cercle vicieux » ou d’un « cercle vertueux », les conséquences de la problématique en deviennent également les causes. Les causes et les conséquences sont à formuler en mots-clés. Une cause est

une action un événement un fait

qui provoque… qui est antérieur à (avant)… qui est le motif de… qui est à l’origine de…

Une conséquence est

une action un événement un fait

qui est provoqué par… qui est postérieur à (après)… qui est l’effet direct de…

Source : d’après Th. SOJIC-LUCAS, document de travail non publié in M. BECKAERT, L. BOSSON, C. EVRARD, O. GOBERT, C. JACQUES, P. LOTHER, Géographie 3e/6e, Éd. De Boeck, 2008.


3.

Indiquer le titre de l’organigramme de synthèse. Indiquer les sources et dates des documents utilisés pour faire la synthèse. Indiquer une légende si nécessaire.

4.

Réaliser l’organigramme de synthèse. RÉALISER UN ORGANIGRAMME DE CAUSES ET DE CONSÉQUENCES Placer au centre la problématique à expliquer (le titre de l’organigramme). Placer au-dessus (ou à gauche) les causes (explication de la problématique). Placer en dessous (ou à droite) les conséquences (enjeux certains et réels). Mettre en relation les causes entre elles et avec la problématique. Mettre en relation les conséquences entre elles et avec la problématique. Indiquer le sens des flèches, toujours de cause à conséquence.

UN EXEMPLE D’ORGANIGRAMME DE CAUSES ET DE CONSÉQUENCES La déforestation en Amazonie brésilienne

33 >.  Méthodes

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Impuissance des Autorités brésiliennes

Exploitations minières souvent illégales

+

Exploitations agricoles (soja et bœuf) souvent illégales

+

Construction de villes et de routes souvent illégalement

Incendies illégaux et volontaires pour la plupart

+

Scieries illégales pour la plupart

La déforestation en Amazonie brésilienne Disparition définitive de la forêt

Réchauffement climatique mondial

Importante perte en biodiversité et en ressources naturelles

Assassinats et violence pour l’appropriation des terres Disparition progressive des populations indigènes

Sources : – www.inpe.br – Les déchirures de l’Amazonie, National géographique, février 2007 – http ://www.populationdata.net/cartes/actus/bresil – Le Brésil, changement de cap ?, La documentation française, dossier 8042 – www.imazon.org – http ://images.deforestation-amazonie.org – Des Mondes, un Monde, Grégoire COLLET et Philippe HERTIG, Éd. LEP, 1998 – Un quart de la faune et de la flore en péril, Le Soir du 11 janvier 2007

Déséquilibre démographique sur masculinité


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UN EXEMPLE D’ORGANIGRAMME SYSTÉMIQUE Les enjeux de l’accroissement naturel élevé de la population en Chine SOCIETES ET ENSEMBLES POLITIQUES - Augmentation des charges financières de l'Etat (éducation, santé, etc.) - Risques accrus de marginalisation et d'exclusion sociale

POPULATIONS

ECONOMIES et DEVELOPPEMENT

- Appauvrissement de la population (surexploitation, chômage, etc.) - Infrastructures et équipements insuffisants et inadaptés - Dépendance extérieure financière (diaspora) et matérielle (importations)

Chapitre I  Les démarches d’un raisonnement géographique

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Identifier les enjeux de l'accroissement naturel élevé de la population en Chine

RESSOURCES NATURELLES - Surexploitation, voire épuisement irréversible des ressources naturelles dans l'ensemble du pays

- Surpopulation dans le centre et l'Est - Problèmes d'alimentation et de santé - Migrations intérieures et exode rural en augmentation - Croissance urbaine incontrôlée et extension des bidonvilles - Filières mafieuses à l'émigration

MILIEUX ET PHENOMENES NATURELS - Dégradation des milieux naturels par des pollutions généralisées et incontrôlées dans le centre et l'Est du pays

Source : Mireille DELVAUX et Cathy NYS, Lire le Monde, Éd. De Boeck, 2002

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UN EXEMPLE D’ORGANIGRAMME HIÉRARCHIQUE Les acteurs du sauvetage de la mer d’Aral au Kazakhstan Au niveau mondial, à l’échelle mondiale

La Banque Mondiale finance et coordonne des projets communs aux pays riverains des deux fleuves qui alimentent la mer d’Aral.

Au niveau régional, à l’échelle régionale

Le Kazakhstan construit une digue en béton pour sauver la petite mer d’Aral. L’Ouzbékistan souhaite continuer à irriguer ses terres car le pays n’est pas en mesure de réduire sa production de coton (le pays dépend de ses exportations de coton). Le Kirghizstan souhaite construire de grands barrages hydrauliques en amont de la Syr-Daria pour développer sa production d’électricité. Le Turkménistan et le Tadjikistan sont d’autres pays riverains des deux fleuves qui alimentent la mer d’Aral, la Syr-Daria et l’Amou-Daria.

Au niveau local, à l’échelle locale

Le maire de la ville d’Aralsk et les habitants riverains de la mer d’Aral ont construit une digue de sable en 1995 pour sauver la petite mer d’Aral.

Sources : – Georges MUTIN, La Documentation photographique française no 8014, avril 2000 – Arielle THEDREL, La renaissance de la mer d’Aral, Le Figaro du 27 octobre 2008


UN EXEMPLE D’ORGANIGRAMME EVOLUTIF Les processus de désertification au Sahel DESERTIFICATION

Milieux et phénomènes naturels Régénération naturelle de la steppe ralentie, voire anéantie

Ressources naturelles

Economies et développement

Epuisement des ressources en eau et en bois

Surexploitation des sols et surpâturage

Sociétés et ensembles politiques

Populations Migrations Malnutrition Famines

Individualisations et perte des traditions de lutte contre la désertification

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Défrichement et déboisement

Augmentation des surfaces cultivées et diminution des zones de pâturage

Augmentation des prélèvements en eau et en bois de chauffe

Eclatement et dispersion des villages

Economies et développement

Populations

Concentration des troupeaux (frontières)

Augmentation de la population (soins de santé)

Augmentation des troupeaux (soins sanitaires) Techniques agricoles inadaptées

Milieux et phénomènes naturels

Ressources naturelles

Climat tropical plus sec

Ressources en eau plus rares

Périodes de sécheresse plus longues et plus fréquentes

Sols plus dégradés

Steppe arbustive et arborée rabougrie

Source : Mireille DELVAUX et Cathy NYS, Lire le Monde, Éd. De Boeck, 2002.

Sociétés et ensembles politiques Colonisation Etablissement des frontières

>.  Méthodes

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méthode

9

Construire un tableau de synthèse Un tableau est une série d’informations, de données chiffrées ou non chiffrées, disposées en lignes et en colonnes, de manière claire et ordonnée pour en faciliter la communication. Un tableau de synthèse peut être fait en synthèse de l’étude ou en préparation d’un organigramme de synthèse ou d’un texte de synthèse. Un tableau de synthèse est souvent utilisé pour identifier les causes et les conséquences d’une situation, pour établir des comparaisons, pour installer les étapes chronologiques d’un processus, pour énoncer une argumentation pour ou contre, etc.

>>

Comment construire un tableau de synthèse ? 1.

Identifier et localiser les éléments, les relations et les interactions à représenter dans le tableau de synthèse. (voir MÉTHODE 6 Construire une synthèse, p. 24)

2.

Choisir le type de tableau à réaliser en fonction des éléments à représenter, de la nature des relations qui les lient et de l’étude à synthétiser.

Chapitre I  Les démarches d’un raisonnement géographique

36

Un tableau de synthèse est un tableau à plusieurs entrées : – soit les entrées sont identifiées et définies par la consigne de travail, – soit elles sont à identifier et à définir en synthèse.

3.

Indiquer le titre du tableau de synthèse. Indiquer les sources et dates des documents utilisés pour faire la synthèse. Indiquer une légende si nécessaire.

4.

Réaliser le tableau de synthèse. Identifier et mettre en place le nombre de colonnes et de lignes nécessaires aux deux entrées du tableau. Définir chaque colonne et chaque ligne du tableau. Donner un contenu précis et concis au tableau de synthèse.


UN EXEMPLE DE TABLEAU COMPARATIF La répartition spatiale de la population en Chine Caractéristiques

CHINE Zone fortement peuplée

CHINE Zone faiblement peuplée

Localisation

Est de la Chine

Ouest de la Chine

Ensembles politiques – Les frontières maritimes – Les frontières terrestres

En façade maritime Des pays frontaliers au nord et au sud

À l’intérieur des terres Beaucoup de pays frontaliers

Milieux et phénomènes naturels – Le relief – Le climat

Plaines et plateaux Climat tempéré au nord Climat tropical au sud

Hautes montagnes et hauts plateaux Climat aride au nord Climat montagneux au centre et au sud

Ressources naturelles – Les sols – Les mines

Sols productifs Beaucoup de ressources minières (uranium, charbon, pétrole, gaz naturel, fer, etc.)

Sols improductifs Peu de ressources minières exepté du pétrole

Economie et développement – L’agriculture – L’industrie

Blé, maïs, riz, soja, thé coton, etc. Principales régions industrielles du pays

Elevage extensif Exploitation gisements de pétrole au nord-ouest

Histoire et société

Berceau de la civilisation Han (97 % de la population)

Principale zone des minorités ethniques

Sources : – Le Grand Atlas, éd. De Boeck – J.P. LARIVIERE et J.P. MARCHANT, Géographie de la Chine, Éd. A. Colin, 2000

causes

UN EXEMPLE DE TABLEAU « CAUSES ET CONSÉQUENCES » L’assèchement de la mer d’Aral Le détournement des deux fleuves qui alimentent la mer d’Aral – pour l’irrigation des terres agricoles – pour la construction du canal de Karakoum Le gaspillage de l’eau pour irriguer les terres (canaux à ciel ouvert, arrosages excessifs, etc.) L’assèchement de la mer d’Aral conséquences

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Les changements climatiques dans la région : – diminution de l’évaporation de l’eau et donc diminution des pluies – augmentation de l’amplitude thermique L’augmentation de la salinité de l’eau de la mer d’Aral L’éloignement de la côte des villes portuaires coupées de la mer

Remarques : – Le tableau de synthèse est limité aux informations contenues dans les sources mentionnées ci-dessous. – L’objectif de l’étude est limité à la diminution de la superficie de la mer d’Aral. Ainsi il n’est pas de traiter les graves pollutions causées par la mise en valeur des terres irriguées dans la région. Sources : – htpp ://upload.wikimedia.org/wikipedia – mer d’Aral – htpp ://fr.wikipedia.org/wiki/Canal_du_Karakoum – La Documentation photographique, no 8014 – 2000 – Georges MUTIN

37 >.  Méthodes

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méthode

10

Construire un texte de synthèse Un texte de synthèse est un texte rédigé à partir d’informations provenant de plusieurs documents et de différentes sources. Il présente une formulation propre et il est construit selon une logique propre. ATTENTION ! Une synthèse n’est pas un résumé. Un résumé reprend succinctement (en peu de mots) les informations contenues dans un seul document. Un texte de synthèse peut être fait à différentes étapes du raisonnement géographique : pour la synthèse de la description, ou de l‘explication d’une problématique, ou des enjeux, ou des actions et politiques, ou en synthèse générale de l’étude. REMARQUE : Le texte est une forme de synthèse très utilisée et habituelle. Cependant il n’est pas une forme de synthèse spécifique à la géographie. C’est pourquoi, en géographie, il ne constitue pas un premier choix pour formuler une synthèse.

Chapitre I  Les démarches d’un raisonnement géographique

38

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Comment construire un texte de synthèse ? 1.

Identifier et localiser les éléments, les relations et les interactions à reprendre dans le texte de synthèse. (voir MÉTHODE 6 Construire une synthèse, p. 24)

2.

Indiquer le titre du texte de synthèse. Indiquer les sources et dates des documents utilisés pour faire la synthèse.

3.

Réaliser le texte de synthèse. Construire le plan du texte de synthèse. Il peut s’articuler en grands paragraphes reprenant les grandes étapes du raisonnement géographique : 1. décrire la situation, le fait, l’événement étudié 2. expliquer la problématique posée, le phénomène étudié (se limiter aux hypothèses validées) 3. conclure par des enjeux, des actions et politiques, ou par une position personnelle et argumentée Rédiger le texte de synthèse de manière précise et concise.


L’importance de cette catastrophe dans un pays aussi développé que les États-Unis s’explique par la combinaison de nombreux facteurs. Les causes naturelles ont joué leur rôle. La ville de la Nouvelle-Orléans est construite en grande partie sous le niveau de la mer (dont elle est protégée par des digues) et elle est située entre le fleuve Mississippi, le lac Pontchartrain et le golfe du Mexique. La force exceptionnelle de l’ouragan Katrina, de catégorie 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson (maximum de 5 catégories), a eu facilement raison des digues de protection. Les causes humaines de la catastrophe sont également importantes. La Nouvelle-Orléans est une ville d’un million d’habitants. L’imprévoyance et l’incompétence des autorités et des secours a entrainé un nombre de victimes et des dégâts très élevés. Ce scénario catastrophe était prévisible (un plan catastrophe existait depuis 1987). Mais les digues existantes ne protégeaient la ville que contre des ouragans de catégorie 3. L’ouragan Katrina était annoncé depuis plusieurs jours. Mais une grande partie de la population de la ville n’a pas été évacuée à temps. Les secours ont été lents et mal organisés (l’armée américaine a pris trois jours pour venir). Etait-ce pour des raisons budgétaires (la Nouvelle-Orléans est une ville pauvre dont la plupart des habitants n’ont pas les moyens d’organiser eux-mêmes leur évacuation) ou pour des raisons raciales (la Nouvelle-Orléans est peuplée à 68 % d’Afro-américains) ou encore pour des raisons politiques (l’agence fédérale en charge des risques naturels a été fusionnée avec celle qui gère les risques du terrorisme, les risques du terrorisme ayant pris la priorité sur les risques naturels) ? En conclusion, le manque de prévoyance et d’initiative politique à tous les niveaux, le manque de considération pour les habitants pauvres et le peu d’importance accordé aux risques naturels ont alourdi considérablement le nombre de victimes et les dégâts de l’ouragan.

Sources : les articles de presse du journal Le Soir de septembre 2005

39 >.  Méthodes

DÉCRIRE

Le 29 août 2005, l’ouragan Katrina a frappé la ville de la Nouvelle-Orléans et ses environs, dans l’État de Louisiane aux États-Unis. Il a pris naissance sous la forme d’un cyclone tropical sept jours plus tôt dans les eaux chaudes de la mer des Caraïbes, au large des Bahamas. Ce phénomène atmosphérique se forme dans les régions intertropicales au-dessus de l’océan quand la température de l’eau est d’au moins 27°C. L’air très chaud et fortement chargé en vapeur d’eau s’élève en tourbillonnant (dépression atmosphérique) et crée des vents très violents (280 km/h dans le cas de Katrina) et de fortes pluies. Au centre, dans « l’œil du cyclone », il règne un calme relatif (large de 40 km pour Katrina). Au-dessus du continent, après avoir traversé la région côtière, l’ouragan n’a plus été alimenté en énergie et en vapeur d’eau et a fini par se dissiper le 31 août 2005. Il a laissé derrière lui une région sinistrée. Toutes les composantes de l’espace géographique ont été affectées par la catastrophe tant au niveau humain (au moins 1300 victimes) qu’au niveau politique (démission de certains responsables), économique (diminution de la production de pétrole) et naturel (pollution des eaux).

EXPLIQUER

UN EXEMPLE DE TEXTE DE SYNTHÈSE Le passage de l’ouragan Katrina sur la Nouvelle-Orléans, le 29 août 2005

CONCLURE

>>


Dès le XVIe siècle, la géographie était « la science de l’explorateur » et trouvait là tout son sens. Aujourd’hui, dans un Monde presque totalement exploré, la géographie a changé de perspective et trouve son sens dans la compréhension de l’organisation de l’espace. Elle relie des savoirs très diversifiés et les utilise pour comprendre l’espace. Ainsi, la géographie peut, avec l’aide des autres sciences, aborder dans toute sa complexité spatiale et temporelle « le développement durable » du Monde. La géographie est l’étude de l’organisation d’un espace géographique dans le but d’en comprendre les relations, le fonctionnement et l’évolution. Les enjeux posés par l’étude permettent ensuite de proposer des actions et des politiques susceptibles d’améliorer la vie dans l’espace. Destiné aux élèves de 14 à 18 ans, ce manuel de géographie, abondamment illustré, vise à donner les moyens d’atteindre les Compétences terminales aux 2e et 3e cycles de l’Enseignement Secondaire, à acquérir en fin d’Humanités. Cependant, il peut déjà servir de référentiel au 1er cycle de l’Enseignement Secondaire..

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