DEBOUTCIV N°10

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MON CHER OUATTARA RENDEZ LE TABLIER AVANT QU’IL NE SOIT TROP TARD!

LES FAUX CALCULS DE MAMADOU KOULIBALY

AFRICAINS LEVEZ VOUS!

ALASSANE DANS LE TOURBILLON DU POUVOIR

contact@deboutciv.info


SOMMAIRE

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NOTRE ÉQUIPE

Directeur de publication KADENGUE CISSE

DOSSIER

page 4-6

■Décolonisation: “Droit des peuples à disposer d’eux-meme” théorique et déni democratique bien réel

Directeur de la rédaction STEVEN ANDREW Rédacteur en chef STANI PRISCA

POLITIQUE

page 7-17

■Ouattara et de la Joconde: d’un sourire à l’autre ■La refonsation version falsifiée: Un drame signé Dramane Ouattara ■90 jours d’un pouvoir illégitime: Quel bilan?

ECONOMIE

page 18-20

■Des pluies de milliards ou des pluies de misères? ■Comment Hamed Bakayoko a pompé le fonds national des tèlécommunications

Responsables administratifs YVANN MURPHY GAZOUA TETIALI Responsables techniques JOHN MACLEAN CHRISTIAN CHATAL SCHADRAC THIGER Contact contact@deboutciv.info

PAROLE FORTE SOS COTE D’IVOIRE

page 21-22

■Privation des droits et humiliation, tortures pour GBAGBO et ses proches ■Duekoué: trois jeuns viennent d’etre exècutés par les FRCI ■Daloa: Les FRCI cassent le caveau familial du colonel Logbo

INTERNATIONAL

page 24-25

■Terres fertiles, pétrole: Soudan pays neuf à vendre ■L’ex président Lulla humile les présidents africains au sommet de l’UNION AFRICAINE

“On n’a pas besoin d’être économiste pour être président ...” LAURENT GBAGBO


EDITORIAL

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D

ans son face-à-face télévisé avec Laurent Gbagbo, Dramane Ouattara n’a pas hésité à annoncer que les jeunes qui l’ont suivi sont aujourd’hui archi milliardaires. Sans doute faisait-il allusion à Hamed Bakayoko, Guillaume Soro et un certain nombre de Com-Zones fortement impliqués dans des trafics en tout genre (Wattao, Morou Ouattara, Cherif Ousmane, Vetcho, Foffié Kouakou etc.)…Il n’a pas non plus hésité à annoncer sa fameuse pluie de milliards pour la prospérité du pays. Quelle est cependant la réalité sur le terrain ? La paie des fonctionnaires de Police par exemple, au titre du mois de Juin 2011 a commencé le vendredi 8 juillet et se poursuivra jusqu’au 15. Laurent GBAGBO, qui n’était qu’un « pauvre historien », prenait le soin de « positionner » la paie au plus tard le 20 du mois en cours. Dramane Ouattara auréolé de gloire, paie donc avec 15 à 20 jours de retard. Le Scandale de la paie main à main, à la criée …

du FRCI. Depuis leur recensement et reprofilage, certains éléments de ces bandes armées jugés aptes au service militaire ont commencé à recevoir un « salaire » de 40 000 F CFA payé main à main. Tout de même mieux que la prime de savon de Bouaké. Ceux qui n’ont rien reçu grognent. Toutefois, ceux qui sont payés à 40 000 frs grognent également car la promesse faite par les archi milliardaires de Dramane Ouattara portait sur 5 000 000 F CFA de dédommagement par personne et ce, avant toute discussion. En un mot, les FRCI grognent et jurent de continuer à se payer sur la tête de l’habitant. D’où la persistance des exactions qui fait dire à plusieurs : « Ouattara ne maîtrise rien ! » Le scandale vient surtout du fait que les Frères Cissé (FRCI) qui ont reçu « quelque chose » ont en réalité été

Gangstérisme d’état. Le gouvernement Ouattara recycle l’argent noir, l’argent volé, l’argent du casse de la BCEAO : c’est un gouvernement voyou, un gouvernement de hors-la-loi. L’état aurait dû normalement recourir à la planche à billets. Procéder selon l’usage, à une émission de monnaie nouvelle pour combler son besoin d’argent frais. Que nenni ! Il contourne le système financier qui l’a soutenu bec et ongles et fait du blanchiment à grande échelle. De vrais faux billets. Banny avait –il menti aux ivoiriens sur la question de la démonétisation ? Y avait-il entre l’ex gouverneur de la Banque Centrale et les rebelles de Dramane Ouattara, un délit d’initiés quant à la question du braquage de la BCEAO ? Si oui, quel crédit a-t-il encore pour diriger son projet de réconciliation sur la base de la vérité ? Et Si l’état de Côte d’Ivoire agit comme un minable délinquant n’est- ce pas le signe que l’argent promis à Dramane Ouattara par les occidentaux, en volume et en temps, n’est pas au rendezvous ?

LA SURMEDIATISATION DE DRAMANE OUATTARA D’ARGENT

Deuxième motif de frustration, les salaires sont payés main à main, à la criée, exactement comme dans un marché de poissons. Tel est actuellement le triste spectacle à la préfecture de police d’Abidjan. Hormis l’humiliation ressentie par les fonctionnaires habitués de longue date aux virements mensuels et dont on « hurle » le nom aujourd’hui, beaucoup ont eu la désagréable surprise de noter la disparition de la prime « haut les cœurs », suppression doublée d’une baisse de l’indemnité de logement. Idem pour les gendarmes, les militaires et aussi les instituteurs qui signalent une baisse unilatérale de leur prime de logement d’au moins 30 000 frs CFA. Sans notification préalable. A prendre ou à laisser. Ainsi en a décidé le super président installé par le coup d’Etat militaire de la France et de l’ONU un certain 11 Avril 2011. Le gouvernement du Dioulabougou justifie ces pratiques d’un autre âge par des arguments sécuritaires. « On veut voir, compter, savoir qui est là, savoir qui fait quoi, savoir qui est avec nous etc… » Une honte et une régression pour ce pays qui aurait pu diligenter un audit des effectifs…Et qui de surcroît a déjà eu recours à de telles initiatives dans un passé récent. En réalité, les pratiques douteuses décriées ci-dessus visent à cacher deux scandales. Le premier concerne les milices tribales

payés à partir des ponctions et prélèvement arbitraires opérés sur les salaires des anciens FDS et autres fonctionnaires injustement ciblés. Le Scandale de la paie à la criée cache le Scandale du blanchiment par un gouvernement surmédiatisé et pourtant voyou ! Le plus grave est sans conteste le scandale du blanchiment favorisé et facilité par ces opérations de paie main à main. En effet, comme l’ont constaté tous les bénéficiaires, les billets distribués datent de 2003 et proviendraient, selon un banquier, du casse de la BCEAO en zone CNO. Cet argent impropre à la consommation et censé avoir été « démonétisé » selon les termes de Banny ne devrait plus faire partie du paysage. Et pourtant, c’est le gouvernement lui-même qui le recycle en prenant le soin de contourner les Banques. Ces billets de 2003 ont aujourd’hui, envahi tous les espaces. Il suffit seulement de regarder dans votre poche pour constater que vous aussi, vous circulez avec les billets de 2003 ! Blanchiment.

L’histoire se répète .L’histoire se répète. Après trois mois d’exercice du pouvoir, Dramane Ouattara, ne flambe pas. D’abord à cause de sa très fragile santé. Ensuite la sur médiatisation de l’homme ne semble produire que des effets contraires aux attentes.

L’histoire se répète dangereusement et si Dramane Ouattara fait du blanchiment, n’est-ce pas le signe d’une grave récession … voire d’une faillite qui se profile à l’horizon comme en 93, où l’homme avait fini par annoncer la cessation des paiements ?

Suite à la mauvaise application des Plans d’ Ajustement Structurel par OUATTARA, les déficits et les mauvais résultats avaient en effet persisté continuellement entre 1990 et 1993. Et l’économie de la Côte d’Ivoire a connu sa plus longue période de croissance économique négative ou nulle. Le taux de croissance réelle du PIB était de -1,2% en 1990 ; 0,0% en 1991 ; -0,6% en 1992 et -0,4% en 1993… Seuls les serveurs de thé de Dramane Ouattara et la communauté dite internationale dont il est le président refusent de se souvenir qu’en côte d’ivoire, à part harceler les pouvoirs successifs depuis 93, l’homme n’a en réalité connu que des échecs. ▉Kadengué Cissé


DOSSIER

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Décolonisation : « Droit Des peuples à Disposer D’eux-mêmes » théorique et Déni Démocratique bien réel

A

ppréhender l’histoire de la décolonisation française sans idée préconçue, c’est découvrir la trajectoire d’un pays qui se désagrégea par refus du métissage et appât du gain. Ou, si l’on préfère, qui mourut du refus de la métropole d’accorder l’égalité politique réelle aux populations d’outre-mer, et préféra s’en débarrasser. Pareil état de fait devrait scandaliser tout esprit républicain attaché à l’expression démocratique, en particulier tout esprit de gauche. Or il n’en est rien. Pourquoi ? C’est qu’il est difficile, voire impossible pour beaucoup de nos contemporains, d’envisager les choses sous cet angle. L’origine de la difficulté, ou plutôt du blocage, sont multiples. Nous essaierons de les envisager une à une, malgré leurs entrelacements. Parmi l’éventail des leurres qui brouillent le jugement sur la décolonisation, il en est un crucial : le « droit des peuples à disposer d’euxmêmes ». Celui-ci permit à la fois de justifier et de maquiller en victoire démocratique et humaniste inscrite dans « le sens de l’Histoire », ce qui fut en réalité un dégagement répondant à des considérations raciales, civilisationnelles et financières. La dimension populaire et démocratique, voire spontanée, de la « marche des peuples vers l’indépendance » fut la grande raison toujours invoquée pour justifier, parfois en toute bonne foi, un processus qui consista fondamentalement en la mise à l’écart et à la neutralisation démocratique des populations africaines, leur assujettissement et la vassalisation de leurs Etats, enfin la mise en coupe réglée de leurs territoires.

Chandernagor en 1949, et l’Algérie en 1962. Dans les deux cas, les référendums furent organisés dans des territoires déjà investis, depuis plusieurs mois, par les troupes « adverses », avec le consentement des autorités françaises. Les résultats en portent les stigmates : 99% de OUI à Chandernagor pour la sortie de l’Union française en 1949, 99,72% de OUI en Algérie en 1962 pour l’indépendance. Partout ailleurs, de l’Indochine à l’Afrique en passant par les quatre autres comptoirs de l’Inde française, aucun référendum ne fut organisé. Tous les territoires accédèrent à l’indépendance sans que les populations soient consultées. En d’autres termes, la Constitution, qui exigeait que les populations se prononcent, fut chaque fois contournée, transgressée ou violée. A examiner les faits de plus près encore, c’està-dire en allant se faufiler dans les coulisses du pouvoir, là où l’on parle sans souci des micros et de leurs fâcheux échos, ce que permet en particulier le trop méconnu C’était de Gaulle d’Alain Peyrefitte (Fayard, 1994), on découvre que l’indépendance fut imposée par le gouvernement métropolitain dans des conditions antidémocratiques, au gré de considérations civilisationnelles (notamment religieuses, l’Islam étant perçu comme un extrême danger), raciales, et enfin financières. Car bien davantage que l’indépendance, ce que réclamaient les Ultramarins, c’était l’égalité. Tel était le grand problème. A Paris, chacun le savait et feignait de ne pas s’en apercevoir. Bien entendu, face aux journalistes sagement assis en conférence de presse, le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », bien que perpétuellement bafoué, servait de justification autant que de paravent…

Or au-delà des affirmations et des slogans, qu’en fut-il concrètement du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » ?

Il n’est pas si banal, dans l’histoire du monde, de voir un pays abandonner volontairement des territoires et des populations. A fortiori quand ceux-là représentent plus des neuf dixièmes de sa superficie totale, et quand celles-ci représentent les trois quarts de sa population totale – et à terme encore davantage.

A travers tout le domaine ultramarin de la France, seuls deux territoires firent l’objet d’un référendum d’autodétermination sur la question de la sécession : le petit comptoir de l’Inde

Ce processus étonnant – et majeur, puisqu’il concerna l’une des principales puissances d’Europe et la moitié d’un continent, l’Afrique – put avoir lieu à condition que se conjuguent de puis-

sants facteurs. On sait, en particulier, le rôle que jouèrent dans cette affaire les Etats-Unis et l’Union Soviétique. Or leurs relais en France étaient nombreux, dans la classe politique, les syndicats et les milieux intellectuels. En dépit de leur antagonisme sur d’autres sujets, l’ensemble de ces forces jouèrent un rôle important, et convergèrent pour le « largage » de l’Outre-Mer français. Justifiées par d’honorables motifs dont en particulier le « droit des peuples à disposer d’euxmêmes », la décolonisation prônée par les Etats-Unis et l’Union Soviétique répondait évidemment à de tout autres objectifs. Sortis grands vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, Etats impérialistes et volontiers oppresseurs de leurs propres minorités, « démocraties » guère pluralistes (dangereux d’être communiste aux USA, dur-dur d’être capitaliste en CCCP…), tous deux cherchaient à faire reculer leurs rivaux communs à l’échelle planétaire, au nom, respectivement, des idéologies dites « libérale » ou « socialiste ». La France faisait évidemment partie de leurs principaux rivaux à terme, dans tous les domaines, économique, politique, culturel, idéologique... Or le choc de deux guerres mondiales consécutives, dont la dernière tout récemment, laissait la France momentanément très affaiblie. Le moment semblait venu de peser le plus possible, en profitant de l’occasion pour l’abattre. Mieux encore, son démembrement marquerait l’ouverture possible de nouvelles zones d’expansion… Dans ce contexte où la pression s’exerçait officiellement, à l’extérieur comme à l’intérieur de l’Hexagone, en vertu de nobles et généreuses causes, dans les faits à des fins âpres et peu soucieuses de la vie humaine et de son bienêtre, l’Outre-Mer français joua sa partie, en réclamant l’égalité politique. Le programme affiché par les Ultramarins, en particulier par les Africains, retentissait comme un cri : l’égalité ! pour bâtir avec la métropole une grande République égalitaire et fraternelle, où les cultures, au lieu de s’affronter, de se dénigrer ou de se nier absurdement, se fécondent et s’enrichissent mutuellement. Telle était la vision politique avant-gardiste défendue par la plupart des Africains à la Libération et dans l’immédiat après-guerre. Or ce projet suscita chez les hommes politiques métropolitains les plus extrêmes réticences. Certains craignant ouvertement que la France devînt la « colonie de ses colonies » (Edouard Herriot). Entre 1945 et 1958, chez les représentants politiques africains, face aux frilosités métropolitaines aux insoutenables relents, par pragmatisme autant que par amour-propre, les schémas évoluèrent globalement du jacobinisme vers le fédéralisme, voire vers le confédéralisme. Une évolution qui bénéficia, bien entendu, du bienveillant assentiment des milieux politiques métropolitains… Au demeurant, pendant la période, en Afrique subsaharienne, en dépit d’une surenchère autonomiste provoquée par l’attitude métropolitaine et encouragée par elle, l’indépendantisme ne fut invoqué qu’à titre de menace (comme chez Senghor par exemple, chez qui elle fut toujours un choix par défaut, voire par dépit). A condition d’excepter, bien entendu, la frange communiste africaine, puisque celle-ci était soumise, par le PCF et la CGT, à l’influence de Moscou aux intérêts bien compris. Au reste, l’influence communiste demeura, en Afrique subsaharienne, minoritaire à peu près partout, et jamais suffisante pour se constituer en maquis armé. A l’exception du Cameroun, territoire sous mandat, avec l’UPC ; encore Ruben Um Nyobè justifiait-il son engagement initial par le refus de la France d’accorder les mêmes droits aux Camerounais et aux Français… Sans qu’il faille évidemment s’en étonner, il est


DOSSIER frappant d’observer qu’entre 1945 et 1958, jamais la question de l’instauration de l’égalité politique ne fut posée au peuple, pas plus aux populations métropolitaines qu’à celles de l’Outre-Mer. Sous la IVe République, à la quasi-absence de référendums sur l’autodétermination des populations d’outre-mer répondit l’absence de référendum sur l’octroi de l’égalité politique aux populations d’outre-mer posée (ou plutôt pas posée !) aux Métropolitains. Il était bien sûr malaisé, pour la classe politique métropolitaine, de demander leur avis à des populations ultramarines qu’elle voulait abandonner contre leur gré… De même qu’il lui était délicat de consulter un peuple métropolitain dont elle n’approuvait, sur ce point précis, ni les convictions ni les choix… En effet, les enquêtes d’opinions de l’époque laissent à penser que si la question avait été posée aux Métropolitains, ceux-ci auraient majoritairement approuvé l’octroi de l’égalité politique pleine et entière aux Ultramarins, conformément d’ailleurs à l’esprit de la Constitution de 1946 et de la Révolution française. De fait, en 1958, consacrant la naissance de la Ve République, les Français approuvèrent à 80% le projet du nouveau régime, dont la caractéristique majeure et « fondatrice » était l’octroi de l’égalité pleine et entière aux Algériens, enfin accordée après quelque 130 années de colonisation et plus de trois ans d’une guerre abominable. Ainsi 47 députés arabo-berbères prirent place au Palais-Bourbon, fait aujourd’hui bien oublié... Pour la première fois dans l’Histoire de France, un groupe de populations d’outre-mer était représenté à l’Assemblée nationale en proportion de son poids démographique. Il s’agissait ni plus ni moins que d’une révolution… Selon toute vraisemblance, si les populations ultramarines avaient été librement consultées, elles auraient pour la plupart approuvé, comme l’écrasante majorité de leurs leaders, Félix Houphouët-Boigny, Léopold Sédar Senghor, Léon Mba, Hamani Diori, Lamine Guèye, Ahmed Sékou Touré, Modibo Keita, Barthélémy Boganda, etc., la création d’un ensemble francoafricain républicain, égalitaire et fraternel. On sait que les populations africaines ne furent d’ailleurs pas consultées, puisqu’à la veille des indépendances africaines, la très méconnue Loi 60-525 (mai-juin 1960) permit, au prix d’une quadruple violation de la Constitution qui provoqua de sérieux remous à l’époque, de déposséder la totalité des populations d’Afrique noire du droit à l’autodétermination sur la question de l’indépendance. On sait aussi que dès octobre 1958, le gouvernement français avait refusé la départementalisation au Gabon, en violation de l’article 76 de la Constitution. L’épisode demeura longtemps un secret d’Etat, et ne fut finalement révélé que vingt ans plus tard par l’un de ses principaux protagonistes, l’ancien gouverneur Louis Sanmarco, et confirmé ultérieurement par le Mémorial du Gabon et par Alain Peyrefitte. Si le petit Gabon (à peine 400.000 habitants à l’époque) en était arrivé à espérer pouvoir obtenir ce que seules les Quatre Vieilles (Guadeloupe, Martinique, Guyane et Réunion) étaient parvenues à arracher de haute lutte en 1946, c’est qu’en mai-juin 1958, avait eu lieu une révolution qu’il faut bien dire incroyable, et aujourd’hui oubliée… Cette révolution, cette « République de 58 » fut portée par le général de Gaulle. Elle était d’ailleurs conforme à l’histoire de la France et à son idéologie officielle, comme en écho à la Révolution française dont elle était une forme d’accomplissement tardif. La France, grosse de ses populations africaines, en tenant enfin les promesses qu’elle avait toujours faites, assumait soudain son modèle et lançait du même coup à la face du monde comme à elle-même un défi sans précédent. Une sorte d’« antinazisme » en avance de plusieurs décennies sur

5 tous ses rivaux, en particulier les Etats-Unis, encore quant à eux à l’âge de la ségrégation. Dix ans plus tard, à Mexico, les athlètes noirs américains lèveraient toujours un poing ganté. Cette nouvelle révolution française ne tenait pas du hasard : la France avait, de longue date, au-delà des belles promesses, fait une place aux Nègres dans ses assemblées et ses gouvernements. Parfois au plus haut niveau, comme avec Gaston Monnerville, président du Sénat, ou Félix Eboué, gouverneur de l’AEF. Or l’octroi de l’égalité politique – pierre de touche du passage de l’Etat colonial à l’Etat républicain – induisait le passage à l’Etat multiracial, et à terme le métissage à grande échelle de la France et de son personnel politique, avec à la clef un Africain à la tête de l’Exécutif. En outre, l’opération, en plaçant le pouvoir du bulletin de vote, sans restriction, entre les mains des citoyens ultramarins, menaçait directement le colonialisme, ses exploitations et ses crimes. On le devine, de telles perspectives inquiétaient dans certains milieux français, et à vrai dire dans tous les états-majors politiques, de droite comme de gauche. Car pas plus qu’ailleurs, le racisme et l’appât du gain en France ne sont le monopole de la droite… Coule de source le parti que les Etats-Unis et l’Union Soviétique purent tirer de telles convulsions. On sait comment leurs réseaux, de l’ONU aux grands-messes des « Non Alignés » en passant par leurs chantres et adeptes français, servirent l’issue finale : la liquidation de l’ensemble franco-africain, sous le prétexte très officiel et noble du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Nous n’avons pas ici la place d’étudier tous les méandres qui, sous les feux de la rampe et dans l’ombre du pouvoir parisien, conduisirent au démantèlement de l’ensemble franco-africain. Il convient toutefois d’insister, en rappelant que la révolution égalitaire eut bien lieu en France, en mai-juin 1958, et que nous touchons là au cœur du second problème. 1958-1962 est la chronique d’une révolution qui répondait au vœu des Ultramarins et du peuple français, qui eut bien lieu, fut démocratiquement approuvée, et fut ensuite assassinée. Car en lieu et la place de la révolution de 1958 triompha une véritable contre-révolution, marquée par de terrifiantes régressions. Grâce à la collusion d’une grande partie de la classe politique, et de la volonté d’un homme « hors norme » : Charles de Gaulle. L’extrême gravité, l’exceptionnelle ampleur de ce scandale impose encore aujourd’hui l’omerta. Deux ou trois tours de passe-passe, dont l’usage trompeur du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » est l’un des exemples éclatants, servent d’écran de fumée. Dans cet esprit, on évite de revenir sur ce qui s’est réellement passé à l’époque. Sur le chapitre, quelques clichés et beaucoup d’amnésie tiennent lieu de mémoire collective. Signe des temps, le cinquantenaire de la Ve République, en 2008, a été commémoré sur la pointe des pieds. Car à force, même si on ne veut pas savoir, on sait. Au reste, en l’an 2010, dans les coulisses des appareils, de l’Elysée au Colonel Fabien ou rue de Solférino, ont cours des formules telles que : « C’est vrai que l’indépendance fut imposée aux Africains, mais on ne peut pas le dire. » Parole d’orfèvre quand le silence est d’or… En mai-juin 1958, et dans les mois qui suivirent, la révolution égalitaire eut lieu. Portée par le général de Gaulle appuyé sur l’armée, au prix d’un quasi coup d’Etat militaire. Investi par la force, de Gaulle fut triomphalement élu sur le programme de l’Intégration, annoncé par ses

soins, non sans emphase, à Alger et à Mostaganem, devant des foules en délire. C’est que pour justifier son retour aux affaires et le moyen employé pour y parvenir – le coup d’Etat – de Gaulle ne pouvait que se réclamer d’un programme hautement démocratique et républicain : ce qu’il fit. Le programme que de Gaulle affirmait vouloir appliquer rejoignait, à trois ans de distance, les conclusions énoncées par Claude Lévi-Strauss dans Tristes Tropiques (1955) et défendues par son ami Jacques Soustelle. Celui-ci, ancien militant anti-fasciste et anti-raciste dans les années 1930, ancien de la France libre, ethnologue de réputation internationale, grand gaulliste de gauche, fut nommé gouverneur général d’Algérie sous le Ministère Mendès France, en 1955. Ainsi l'ami de Lévi-Strauss et de Germaine Tillion posa en Algérie les premiers jalons de l'Intégration, futur programme du Général en 1958. Soustelle, aujourd’hui, fait figure de fasciste, au même titre que Georges Bidault, ancien successeur de Jean Moulin à la tête du CNR pendant la Résistance. Il est vrai que tous deux firent partie des rares hommes politiques français qui s’opposèrent à de Gaulle… Ce premier programme de la Ve République que Soustelle et Bidault défendirent jusqu’à l’exil valait bien, du reste, celui que de Gaulle appliqua finalement… Ne serait-ce parce que ce premier programme avait le mérite de répondre à la principale revendication des populations africaines, y compris algériennes, à savoir l’égalité dans la fraternité, dont le refus par l’Etat français avait poussé certaines d’entre elles, en particulier l’algérienne, à s’engager dans la lutte armée. Au demeurant, parmi les sympathisants indépendantistes, nombreux auraient volontiers troqué l’indépendance contre l’égalité, encore en 1958. C’est ainsi que la Casbah d’Alger, le 16 mai 1958, avait rallié le mouvement lancé le 13 par les Pieds-Noirs sous l’œil bienveillant de l’armée. Par la suite, on dénonça une manipulation des militaires (qui avaient effectivement joué les émissaires dans la Casbah), tandis que sur ce mouvement de fraternisation, bien réel, vacillait non seulement le destin de l’Algérie, mais aussi celui de tout l’ensemble franco-africain. Comme l’expression soudaine d’un murmure profond et ancien. Ce que la République avait toujours promis et n’avait jamais su tenir, voici que la France, par de Gaulle, s’engageait solennellement à l’accomplir, à la faveur des fraternisations des populations et du soulèvement de l’armée ! Mais le miracle n’en était pas un : l’officier de filiation « nationaliste et conservatrice voire monarchiste », admirateur de Maurras et grand lecteur de Barrès, comptait faire l’exact contraire de la révolution égalitaire interraciale et multi-civilisationnelle qu’il annonçait. Les « Arabes » et les « Nègres » à ses yeux ne pouvaient être « Français », incompatibles comme huile et vinaigre. Il leur promettait monts et merveilles fraternelles pour se les mettre dans la poche, en même temps que l’armée et le reste du pays. Pour mieux n’en faire qu’à sa tête, puisqu’il se pensait mieux placé que quiconque pour juger de l’intérêt, et de l’identité, de la France. Elu triomphalement sur le programme de l’Intégration, c’est-à-dire de l’égalité politique pleine et entière aux Algériens dans le respect de la personnalité musulmane, De Gaulle tissa dès lors patiemment sa toile. Cachant son jeu, brouillant les pistes, maniant à l’envi mensonge et double langage, il fit progressivement volte-face, insinuant le doute puis la peur parmi les populations algériennes. Pour ce faire, il détruisit méthodiquement l’ensemble franco-africain, l’Afrique noire servant finalement de levier pour extirper le cas algérien. En liaison continue avec les Etats-Unis (le contact ne fut jamais rompu entre de Gaulle et les


dossier

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Américains, depuis la guerre jusqu’en 1958 ; revenu au pouvoir, il leur rendit compte régulièrement del’avancée de ses « travaux »), puis avec l’appui des Soviétiques et surtout de leurs relais en France, sous le regard vigilant de l’ONU, il musela les populations, au besoin les terrorisa, dans le droit fil de la IVe République, avec la complicité active ou passive de la classe politique métropolitaine qui en était issue. Last but not least pour ce qui est de convaincre les milieux autorisés et les foules, une grande partie de l’intelligentsia française, libérale, communiste ou catholique, soudain beaucoup moins regardantes en matière de droits de l’homme et de « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » (sans pour autant cesser de s’en réclamer), lui prêta main-forte. Le tout à grand renfort de propagande et de manipulations parfois sanglantes, et de vent de l’Histoire soufflant depuis Washington et Moscou, en passant par Le Caire et Pékin. Sans doute eût-il fallu destituer le président de la République, puisqu’en détruisant l’ensemble qu’il avait promis de maintenir, il trahissait radicalement le mandat reçu du peuple, en piétinant pour y parvenir la démocratie et la Constitution, les principes les plus fondamentaux de la République, après avoir fait un coup d’Etat militaire. Or on sait qu’il n’en fut rien. De Gaulle ne fut pas destitué. Au contraire, il fonda un nouveau régime, qui est encore le nôtre aujourd’hui. Evidemment, depuis cinquante ans, le système a, du moins officiellement, connu son chemin de Damas sur le chapitre raciste. Aucun mérite à cela, même les Etats-Unis, qui partaient pourtant de fort loin, se sont fait un président noir, ou supposé tel. Mais au-delà de ses métamorphoses ou de ses liftings, le système fondé il y a cinquante ans a survécu jusqu’à nous, et partage avec lui-même ses petits secrets et ses tabous. Au cœur du non-dit, l’assassinat de la Ve République égalitaire par son double inversé, la Ve République blanciste, qui bien qu’ayant toutes les caractéristiques d’un fascisme français – un fascisme « mou » – accusa ses adversaires d’être collectivement des fascistes... La puissance et la diversité de ses soutiens et alliés objectifs rendirent cette rhétorique efficace, en France comme à l’étranger. Dans pareil étau, l’unité franco-africaine égalitaire, la grande thèse défendue par les Africains et l’avant-garde de l’école anthropologique française, fut définitivement contrée. La puissance de l’anathème et du manichéisme, au service en dernière analyse de l’inversion des rôles, s’ajoutant à l’habileté, à la duplicité, au cynisme, à la détermination mais aussi au prestige de l’« Homme du 18 juin », du « plus illustre des Français », conduisirent à sa victoire finale de son projet, c’est-à-dire au comble de la transgression politique. Nous touchons ici au cœur de l’inavouable, de l’inassumable. Nous touchons à l’impossibilité du dire que nous évoquions plus haut. Faut-il s’étonner que pareils motifs et collusions se soldèrent par une vaste régression démocratique, sociale, économique au sud de la Méditerranée, selon un apartheid organisé à l’échelle intercontinentale, l’ensemble franco-africain continuant d’être, en grande partie, téléguidé depuis l’Elysée ? Contenu dans l’idée même de la prétendue « décolonisation » gaullienne, le néocolonialisme était né, aux dépens d’une Afrique transformée en ring d’affrontement de tous les appétits, dont ceux, sans surprise, des Américains et des Soviétiques ou de leurs amis ou alliés. Mais si le contexte international pesa de tout son poids, son importance ne doit pas être ex-

compris), faites de complicité ou d’aveuglement, et rendent l’aveu indicible. Car au fond, ce sont les plus hauts principes auxquels nous sommes tous attachés, et qui furent longtemps l’apanage de la France : liberté, égalité, fraternité, démocratie et esprit républicain, rejet du racisme, laïcité, bref une précieuse idée de l’humanisme et des Lumières, qui furent ensemble sacrifiés par la « décolonisation » gaullienne. Au plus grand mépris du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », pourtant perpétuellement présenté, suprême hypocrisie, comme l’idée directrice. Pour notre génération, pareilles impostures et transgressions sont évidemment difficiles à approuver, et par conséquent difficiles à assumer pour leurs auteurs. Et à avouer.

agérée. Avant tout, le largage de l’Afrique ne fut rendu possible que par les efforts conjugués de la classe politique métropolitaine, en particulier d’une gauche fourvoyée car aveuglée et manipulée (et méconnaissant souvent profondément l’Afrique), au mépris de populations muselées, dont il fut finalement convenu d’affirmer qu’elles souhaitaient ardemment l’indépendance, ou qu’elles le devaient. Tout fut mis en œuvre dans ce sens, notamment en termes de propagande. Par la suite, une fois le largage accompli, il fallut conjurer tout retour à une revendication d’unité franco-africaine. Plus que jamais, on martela que l’indépendance avait été le fruit de l’ardente volonté des peuples, au nom du « droit de peuples à disposer d’eux-mêmes », bien que ceux-ci ne furent pour ainsi dire jamais consultés. De la période coloniale, on brossa de plus en plus un tableau apocalyptique, pour justifier la soif d’indépendance. Or si l’histoire coloniale française avait eu son lot d’abomination et de crime contre l’humanité, si elle avait charrié le mépris du Nègre et, nous l’avons vu, le déni démocratique plus souvent qu’à son tour, elle pouvait aussi s’enorgueillir d’avoir simultanément proclamé la dignité de l’homme noir, en allant jusqu’à lui donner accès aux plus hautes fonctions politiques – ce que la France actuelle, qui juge si impitoyablement cette France ancienne, est bien incapable de faire. Et pour cause…

La Ve République blanciste, l’Etat gaullien a privé la France de sa vocation africaine, sa vocation est donc revenue à elle. Sous nos yeux, la France s’africanise à grande vitesse, et s’africanisera de plus en plus à mesure des années. Il nous est permis de continuer à le refuser, et d’aller au désastre. Il nous est également possible de l’assumer, en acceptant que la France est d’ores et déjà, pour partie, un pays africain, et ce depuis des décennies, et même des siècles. Mais pour embrasser ce beau devenir, ce bel avenir qui ressemble à des retrouvailles tellement espérées, il faut d’abord une fois pour toutes solder un passé odieux qui nous a tous trahis. En disant ce qui s’est réellement passé, pour pouvoir enfin bâtir, entre égaux, sur des bases saines. Et conformément au « droit des peuples à disposer d’euxmêmes », de pouvoir vivre ensemble et de se mêler s’ils le désirent. Puisse l’année 2010 être le moment des aveux. La balle est dans le camp de la Gauche, mais aussi dans celui de Nicolas Sarkozy. Et de l’Afrique, et des Africains. ▉Alexandre Gerbi

Le système tout entier de la Ve République blanciste s’est construit autour de ce mensonge fondamental aux conséquences vertigineuses. Comment restituer l’enfer de misère, de souffrance, de tragédie, de terreur parfois, que connurent, hier comme aujourd’hui, des millions d’hommes à travers les dizaines de pays anciennement colonisés par la France ? Comment décrire les ravages de l’histoire fictive qu’on raconte depuis des décennies à la jeunesse pour noyer le poisson ? La jeunesse française d’origine africaine peut-elle aisément aimer un pays dont on lui répète que ses arrière-grands-parents le détestaient et voulurent à toute force s’en séparer, après qu’il les eut patiemment écrasés et relégués au rang de bête ? Quand les zoos humains, la guerre d’Algérie et la torture effacent définitivement Lyautey, les Quatre Communes et Gaston Monnerville. C’est l’ampleur du désastre autant que les culpabilités et la perversité des mensonges qui embarrassent les responsables (et nous avons ci-devant la totalité de la famille politique française, de l’extrême-gauche à l’extrêmedroite en passant par le centre, intellectuels

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Ouattara et la JOcOnde : d'un sOurire a l'autre

V

oici le Portrait officiel du Président de la Communauté internationale. Même le photographe qui a fait plusieurs centaines de clichés est issu de la communauté internationale chère à Nicolas Sarkozy, puisqu’il s’agit du photographe français Louis Vincent, et le cliché, retenu à la suite d’un choix difficile, faisait partie d’une sélection de plus de 100 photos, indique-t-on. Les portraits seront diffusés en trois formats 60x80, 40x60 et 30x40.

J’aime beaucoup lire les commentaires des internautes, qui ont plus d’esprit critique que ne le voudrait l’intéressé luimême, et qui ne sont pas dupes quant à l’utilisation du programme photoshop pour corriger, retoucher, voire améliorer l’effet rendu du portrait officiel! “Notre désir est de restaurer l’image du pays à travers un climat apaisé, avec sobriété et neutralité dans la dynamique de réconciliation et des valeurs républicaines qu’incarne Alassane Ouattara, c’est tout ces points essentiels qui ont guidé notre choix sur cette photo”, ont souligné les collaborateurs de M. Ouattara. Ils ont noté que le cliché sera par ailleurs disponible à la vente au niveau de l’imprimerie nationale. Gageons que le tirage des suppléments - pour orner les habitations détruites et les arbres des forêts avoisinantes qui accueillent ceux qui n’ont plus de toit et qui se cachent,- n’a pas besoin d’être énorme! En matière d’économie, nous pouvons affirmer que pour la première fois que l’offre excède la demande, et c’est un encouragement non négligeable pour le président Ouattara, la reprise s’amorce...

“La photo retouchée du boucher de Sindou est “parfaite”. Moi j’aurais voulu que ce soit son cœur qui soit retouché”, écrit un internaute “Regardez YOMO dans cheveux. Piqûre de botox au visage, teint retouché, cou et visage déridés… Tout ça pour nous sortir une photo mortuaire!” écrit un autre. “Ah ah ah, la photo truquée. La France ne peut rien faire. Quand on est mossi on est mossi. Tout le monde connait la tête du monsieur, et vous voulez l’embellir, sans compter le sang sur ses mains. Dieu ne dort pas. Quand on est laid, on assume. Quand on tue, on assume, quand on fait des coup d’état, on assume. Eh dieu, quelle drôle de tête !” “Le BOUCHER de Sindou verse tellement dans l’imposture et la malhonnêteté qu’il triche même avec sa photo. On croirait que c’est son jeune frère de moins de 25 ans. Où est ta bouche et ton œil tordu de sanguinaire rebelle ? Ado tu est vraiment lugubre, sombre et ténébreux que même avec cette retouche de photoshop, j’ai du mal a supporter ton image tellement tu es lugubre. C’est sûrement le reflet sur ton visage de la couleur de ton coeur très noir. Pauvre de toi !!!!”, écrivent encore deux ivoiriens. Pour plus de témoignages, voir ici. Dommage que Ouattara s’enferme dans sa logique de conquérant rancunier, jaloux de la popularité du président Gbagbo, ne supportant rien qui le lui rappelle. Pauvre Ouattara ... Ce portrait , c’est celui qu’il désire du plus profond de son cœur :

pouvoir au réveil et au coucher se regarder dans un miroir et y voir le visage d’un homme honnête, intègre, qui a l’avenir devant lui, une nation riche et une population avenante, des collaborateurs qui sont des amis, une police efficace, des institutions qui marchent. bref, savoir que chaque jour qui passe, il aura apporté sa contribution efficace à un état qui “roule” pour l’embellir encore, à l’image du photomontage, une Côte d’Ivoire encore plus belle que celle que lui aurait léguée son prédécesseur Gbagbo, avant que le guerrier de l’Elysée ne s’en soit mêlé ! Peutêtre qu’un petit coup de photoshop -sur les institutions en ruine, les universités détruites, les archives anéanties, les pharmacies vides et les hôpitaux désertés de leurs médecins, les Dozo et taulards en cavale, les faux-billets CFA, le ministre Tagro, une balle dans la bouche, tout les morts, et j’en passe !- suffirait pour rendre la réalité supportable et maintenir l’espérance de jours meilleurs sous la houlette du nouveau berger de la Côte d’Ivoire! Je pense sans me tromper, que son ami Saint-Nicolas, son bon patron, président en sursis d’une France qui prend l’eau de toute part, lui au moins aime ce portrait, car il maintient l’illusion d’une issue pacifique à la crise électorale ivoirienne :il n’y a pas eu de bidouillage dans les résultats électoraux, la Licorne et l’ambassadeur de France Jean-Michel Simon, – élevé au rang d’officier de l’Ordre national ivoirien en 2003 par Gbagbo, n’ont rien à se reprocher, ils ont agit strictement selon leur cahier des charges, il n’y a pas eu de bombardements français, il n’y a pas eu de coup d’état orchestré par la France, il n’y a pas eu de pertes en vies humaines,


politique il n’y a pas eu de pertes en vies humaines, il n’y a pas de prisonniers embarrassants pour la Constitution ivoirienne qui bien sûr n’a jamais été violée ! Bref, grâce à ce portrait réussi, un loup s’est transformé en agneau, et l’avenir à défaut d’être radieux – à l’image des nombreuses photos de Laurent Gbagbo- reste encore ouvert, Alassane Ouattara, c’est comme dit le slogan : «Un visage, un regard franc qui parle à chaque Ivoirien, un léger sourire invitant les Ivoiriens à l’optimisme et un drapeau, celui de la République de Côte d’Ivoire, le tout dans un fond neutre». Tout est dit dans ces non-dits, un visage qui doit rappeler la Joconde, mais rappelons que c’est Léonard de Vinci qui a fait l’histoire, et non son modèle au sourire énigmatique ! Faut-il vraiment que l’appréciation des ivoiriens pour leur chef d’état soit purement esthétique, telle celle de ces anonymes du monde entier

8 venant admirer l’un des joyaux du Louvre ! Quel avenir pour la Côte d’Ivoire et les ivoiriens devant la toile du “Jocond” burkinabé ? L’optimiste est de très courte durée, à l’image de ce sourire qui s’efface très vite, devant la réalité brute d’un peuple martyr, assassiné derrière le drapeau des faux-semblants : l’éléphant à terre, amputé de ses défenses d’ivoire, pour ne garder qu’une image sobre, sur “fond neutre”! “Cette Renaissance, je suis venu vous la proposer. Je suis venu vous la proposer pour que nous l’accomplissions ensemble parce que de la Renaissance de l’Afrique dépend pour une large part la Renaissance de l’Europe et la Renaissance du monde.”, affirmait Sarkozy dans son discours de Dakar en 2007. Historiquement, le terme de Renaissance, s’applique à la redécouverte des sources antiques, qui vont vivifier, ouvrir sur des idées nouvelles : la renaissance africaine

devrait donc se situer dans le domaine des idées, dans l’optique d’un panafricanisme fécond; alors qu’avec cette nouvelle version black de la Joconde, ne s’agirait-il pas plutôt d’une renaissance françafricaine, version sarkoziste ? Depuis le 11 avril 2011, la renaissance de la Côte d’Ivoire ne se situe plus que dans une approche esthétique et linguistique! Pour pouvoir construire, reconstruire, il faut que Nicolas sarkozy et son maître d’œuvre Ouattara déblaient les décombres, et assainissent la place ! Trop dangereux, il faut gagner du temps et faire patienter les ivoiriens ! Bref, la renaissance de l’Afrique et plus précisément de la Côte d’Ivoire, en cette veille de 14 juillet, s’est réduite à un banal plagiat de l’une des plus célèbres toiles de ce maître de la dite Renaissance! ▉Shlomit

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Mon cher ouattara, rendez le tablier avant qu'il ne soit trop tard! vent en face d’un roi qu’ils ne peuvent pas vaincre, ils s’appuient sur le premier étranger puissant qui débarque. Mais une fois le roi neutralisé, les citoyens se retournent contre l’étranger et le chassent de leurs terres. C’est une parole qui sonne comme une prophétie contre votre imposture. Il faut rendre le tablier avant qu’il ne soit trop tard !

Il

y a des choses qui s’imposent à nous dans la vie. Des choses insurmontables. Des choses irrésistibles. Des choses au-dessus de nos forces. Il en est ainsi des responsabilités. Il y a dans la vie, des responsabilités pour lesquelles nous ne sommes pas préparés. Il y en a aussi, pour lesquelles, nous nous sommes mal préparés. Il en est ainsi, de la gestion d’un Etat qui n’est ni une activité virtuelle ni un jeu de soudure. Il ne s’agit pas de couper, coller, souder et découper et souder ailleurs. Non. C’est autre chose. Une affaire de compétence et d’acceptation du peuple qui alors coopère.

Deux mois à peine et, le constat est implacable. « Mon zenfant, type là a trompé nous. Moi j’ai 10 nenfant. Sac de riz, on pé plus payer. Cub maggi, avant on péyé 3 à 25 francs. Mon femme dit c’est denevi 3 à 50 francs. Type là est un mentair. Il a trompé nous, on est mourri cadeau. Lui y zon attrapé lui pour meter lui en prison est 10 fois mié. » Ne me demandez pas de traduire en français amélioré, ce témoignage poignant donné par un de vos fervents supporters, il y a 4 jours. Vous êtes habitué à ce genre de langage. Seulement deux mois après, vos propres partisans ont commencé à vous vomir. Et cela confirme la confidence que je vous ai déjà faite : personne ne vous aime en Côte d’Ivoire. Tous vous utilisent comme un dromadaire pour porter leurs désirs d’accéder au pouvoir. Et vous le faites si bien en enjambant les corps de leurs adversaires. Souvenez-vous aussi de cette parole de Machiavel dont je vous ai déjà parlé. Quand dans la cité, des citoyens se trou

Je vous ai dit que le développement s’observe dans les assiettes des ménages et non dans les rapports du FMI (Fonds Monétaire International). Croissance à 20 chiffres positifs, le citoyen n’en a rien à cirer. Encore que vous possédez l’art de la décroissance économique. Pour le citoyen, le Développement, c’est le salaire payé quand il travaille. C’est s’asseoir devant son assiette et y trouver un plat équilibré. C’est après avoir fini sont plat, lui donner l’assurance qu’il en aura demain et encore demain par la stabilité et la régularité de son revenu. Or vous ne pouvez pas garantir cela. Alors, il y a en face de vous, un mur infranchissable. Le mur de la confusion économique. Vous êtes confondu. Personne ne vous prête encore de l’argent. Parce que c’est une règle universelle : on ne prête qu’à ceux qui pourront rembourser. Or rien ne vous permettra de rembourser vos dettes. La production nationale a stagné. Les régies financières subissent les détournements de vos Commandants analphabètes. Vous avez supprimé des impôts pour faire le malin, pour tromper, pour attirer à vous votre peuplade favorite. Mais en droit budgétaire, quand on supprime une recette fiscale, on fait un amendement compensé. On crée une autre source de richesse fiscale. Mais vous êtes si incompétent que vous ne connaissez pas les principes élémentaires de la Finance d’Etat. Et vous vous faites passer pour un expert en économie. Puis voilà : la Côte d’Ivoire est en train de descendre dans le gouffre de la pauvreté. Bientôt toutes les familles deviendront des parias. Votre incompétence est vraiment déconcertante. Vous le savez sans aucun doute, l’homme est d’abord esprit. Son corps peut vous suivre mais si son esprit n’est pas avec vous, il ne donnera jamais son plein potentiel. Vous êtes suivis par des cadres et des tocards qui veulent maintenir ou améliorer leurs situations respectives. Cela s’entend pour eux, avoir de bons salaires, des avantages, une personnalité sociale. Mais ils vous voient comme un cheveu sur la soupe avec vos fringues de “président”. Vous êtes un in-

désirable, l’étranger dont parle Machiavel. Même si la Majorité Présidentielle ne vous chasse pas, vos alliés se débarrasseront de vous pour se réconcilier avec leur peuple. Le peuple ivoirien. Vous n’êtes rien pour eux sinon qu’un dromadaire de service. A la première patte cassée, vous serez jeté dehors. Et il y a déjà plus d’une patte cassée en seulement 2 mois de service. Alors démissionnez avant qu’il ne soit trop tard ! Certains de vos partisans sont convaincus que c’est Dieu qui vous a installé à la tête de la Côte d’Ivoire. J’y crois moi aussi. Mais savez-vous pourquoi Dieu vous a autorisé momentanément à occuper un siège qui n’est pas le vôtre ? C’est pour permettre aux Ivoiriens de vous connaître. Votre cruauté. Votre incompétence. Vos liens occultes. Vos soutiens qui, tapis dans le noir, vous ont aidé à porter le glaive dans les entrailles de la Côte d’Ivoire. Les masques sont tombés. Vous avez échoué dans la traduction en réalité des rêves vendus à certains Ivoiriens. Ils se rendent compte, déjà dans votre propre camp, que GBAGBO Laurent est « 10 fois mié ké » vous. Avec vous, GBAGBO Laurent a péché par le manque d’une bonne équipe de communication. Il a péché par des services de renseignement incompétents. Il a péché par un entourage qui se préoccupait souvent très peu de la consolidation de la sécurité de l’Etat. Sinon, qu’auriez-vous pu faire ? Une simple communication pointue et offensive vous aurait renvoyé dans votre Banfora natal. Mais le mal a été déjà fait. La Révolution s’organise pour libérer la Côte d’Ivoire. Les ennemis sont connus. Ils sont localisés et démasqués. Leurs moyens aussi. La bataille sera plutôt facile, sinon totale. Mais le Mouvement anticolonialiste vaincra. Et vous avez toutes les chances d’occuper une place de choix parmi les victimes. Alors démissionnez maintenant ! Ne vous préoccupez pas du sort de Laurent GBAGBO après votre démission. C’est l’ONUCI qui le tient en captivité pour vous aider. Tout comme c’est cette mission des Nations Unies qui assure votre sécurité aux côtés de soldats burkinabés, dans un pays que vous prétendez être le vôtre. Mais l’ONUCI sera traitée telle quelle. Et Laurent GBAGBO sortira de prison. Alors, démissionnez sans délai. C’est la deuxième fois que je vous demande de démissionner pour laisser les Ivoiriens gérer leur pays. Je ne souhaite pas le faire une troisième fois. Et j’espère que nous nous comprenons. A très bientôt. ▉Hassane Magued


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LA REFONDATION VERSION FALSIFIEE : UN DRAME SIGNE DRAMANE OUATTARA

K

élé, Fila ; kélé, Fila ; Kélé, Fila ! Un, deux ; un, deux. Et voici le top départ. Cet Article 26ème de la Révolution Permanente, a voulu prendre ses marques à la manière FRCI. Car le sujet en vaut la peine. La Refondation falsifiée. C’est de cela qu’il va s’agir. Vous savez sans aucun doute, ce qu’est la Refondation, un projet de société conçu par la crème intellectuelle de La Majorité Présidentielle. Dans son essence, la Refondation que Laurent GBAGBO a voulue pour la Côte d’Ivoire est d’abord sociale. Elle vise l’égalité des chances, la sécurité sociale pour tous avec l’AMU (Assurance Maladie Universelle), l’École gratuite du primaire à la troisième. Elle est ensuite structurelle.

C’est la Refondation de la décentralisation administrative. Création de communes de proximité afin de rapprocher l’Administration des administrés. La déconcentration administrative avancée, par la création de plusieurs sous-préfectures afin d’améliorer la présence de l’État auprès des citoyens. La Refondation de Laurent GBAGBO, est également orientée solidarité et entrepreneuriat. Avec le Fonds de solidarité pour la promotion de l’emploi jeunes, Laurent GBAGBO rêvait une jeunesse au travail avec des ordinateurs, des outils de travail, des idées de progrès, des visions pour la Côte d’Ivoire. Cette Refondation-là, était aussi et surtout économique. La diversification économique avec plusieurs spéculations agricoles d’exportation, une mise en avant de la production industrielle de vivriers, la transformation des matières premières, le diversification des partenaires au développement, un point d’honneur sur le partenariat public-privé avec des sociétés à participations financières publiques dites d’économie mixte, des concessions de service public de type BOT (Build Operate Transfer), et j’en passe.

Dans cette Refondation économique-là, l’Etat compte sur ses propres ressources pour asseoir sa stratégie de développement. L’Etat ne s’endette pas. Et quand il doit collaborer avec l’extérieur, il s’inscrit dans une dynamique de mobilisation de ressources pour financer des investissements productifs. Même la construction de routes qui autrefois n’était pas classée dans les investissements productifs directs, l’est devenue. Avec les stations à péage, les grandes voies comme les autoroutes et les voies express s’autofinanceraient pour leur entretien. C’était ça la Refondation économique, qui se voulait surtout industrielle. La Refondation de Laurent GBAGBO avait un volet sécurité important. Une grande économie, c’est d’abord, une puissance militaire qui dissuade l’ennemie invisible et qui rassure le citoyen comme l’investisseur étranger. Et cette Refondation s’accompagne d’un autre volet non moins important, la Refondation politique. Elle vise le financement des partis politiques même organisés en bande armée. Au nom bien sûr de la cohésion sociale. Ce volet de la Refondation s’accompagne de la liberté de pensée et de parole. D’une liberté de la Presse qui peut dire tout à n’importe qui, juste au nom de la liberté de la parole écrite. C’était une Refondation qui voulait construire une justice sociale, avec des juges bien payés et à l’abri de la corruption. Et les volets peuvent s’enchaîner à ne point en finir. Mais la Refondation de Laurent GBAGBO allait enrichir la Côte d’Ivoire. Elle aurait pu la sortir de la spirale de surendettement. Elle lui ouvrirait des horizons jusque là inexplorés en termes de coopération économique et de dynamique du développement. Comme toute œuvre humaine, elle a eu ses ratés parce que Laurent GBAGBO est généreux et attentiste. Il interpelle et attend que le mis en cause se ressaisisse. Alors il attendait en essayant de mettre la pression pour que

tous s’inscrivent dans sa vision de la Refondation. C’est pour neutraliser cette Refondation de GBAGBO Laurent que Dramane OUATTARA a créé sa “refondation” à lui. Chez cet homme, refonder, c’est casser tout, racler les fondations de l’économie nationale, de la cohésion sociale, du bien-être social et ne rien y construire après. C’est une refondation dans laquelle tout est promesse et virtuel, sauf la destruction. C’est une refondation de la terre brûlée. Dans la refondation de Dramane OUATTARA, les militaires doivent se promener en haillons avec des godasses penchées, le bout ouvert comme pour respirer la misère qui environne. Dans la refondation de Dramane OUATTARA, les militaires n’ont pas de baux d’habitation, leurs cités ou camps servent à accueillir des bandits et à vendre des vivriers ou organiser des marchés noirs. Dans la refondation de Dramane OUATTARA, la santé est gratuite après un putsch pendant quelques jours, puis le reste du temps, elle est payante. Mais il n’y pas de médecins dans les hôpitaux pour soigner le peuple car ils n’ont pas de salaire, ils ne sont pas payés et assez souvent, ils sont bastonnés par des bandits en armes au service de Dramane OUATTARA. Donc avec un bras cassé, un pied enflé ou l’œil tuméfié, le médecin à besoin d’un médecin et donc ne peut pas s’occuper des malades. C’est cela la refondation de la santé chez cet homme-là. Dans la refondation de Dramane OUATTARA, les jeunes trouvent tous le même emploi dans le même secteur d’activité : c’est le métier des armes. Ils n’ont pas besoin de financement. Quand on leur propose un projet d’insertion, ils doivent répondre « Projetlà son mère con ! ». Si tu ne dis pas cela, tu ne trouveras plus de boulot. Quand ils reçoivent des financements pour faire de l’élevage de volailles, ils vendent les poussins, les abreuvoirs, les grillages de


POLITIQUE séparation, l’aliment de volaille , le toit de la ferme, les produits vétérinaires, les portes et démontent les briques des murs puis les vendent aussi. Le lendemain, ils récupèrent leur kalachnikov pour aller chasser des biches ou des singes et quand ça leur prend, ils chassent aussi des hommes. Dans ce boulot-là, tout le monde est commandant, le commandant est l’Etat, il lève des taxes et impôts et demande à l’État d’aller se faire voir ailleurs. Donc l’Etat paumé et désorganisé fout le camp, puis il n’y a plus d’État. Dans la refondation de Dramane OUATTARA, le développement est autre chose que la croissance. Il s’appelle récession économique, inflation et croissance négative. Dans son système de développement refondé, personne ne produit des richesses. Il n’en a pas besoin. C’est quand il y a un Etat qu’il faut produire des richesses pour supporter les dépenses publiques. En plein schéma économique refondé, Dramane OUATTARA prend crédit pour payer ses crédits. Et puis après, il ne trouve plus personne pour lui prêter de l’argent et il attend les recettes journal-

11 ières de certaines sociétés d’État pour payer main à main les salaires des fonctionnaires du résidu d’État qui reste. Et il va plus loin. Il se fait entourer de gens incompétents ou diminués intellectuellement par le poids de l’âge. Ceux-là dorment en plein conseil des “ministres”. Mais ils ont la mémoire du schéma de développement d’Houphouët. Ils doivent donc être là pour apporter leur témoignage et partager leur expérience embrouillée et anachronique. C’est ça, la refondation économique de Dramane OUATTARA. Et j’allais oublier. Dans cette refondation-là, les anciens coopérants français d’Houphouët sont le centre du dispositif. Ils sont dépassés par le temps et les enjeux, mais ils sont là quand bien même. Silence, Dramane OUATTARA falsifie la Refondation pour laquelle il a appelé le monde entier, à la liquidation de Laurent GBAGBO. Pas de liberté pour l’opposition non armée. Pas de liberté de la presse. Il y a un monsieur tout noir de colère qui fermera votre journal si vous évoquez les

perversions de la refondation de Dramane OUATTARA dans votre journal. Et OUATTARA refonde beaucoup plus, à merveille surtout, quand il s’agit d’école. Un ministre de l’éducation dont la seule expérience est d’avoir goûté des sauces dans les cantines scolaires. Elle n’arrive pas à conjuguer correctement un verbe du premier groupe au présent de l’indicatif. Mais elle vient de l’autre côté, du bon côté où le soleil du pouvoir brille en attendant les orages. Le critère essentiel est rempli. Et kélé, fila ; kélé, fila ; kélé, fila. “Vous n’a ka avancer". Très bien. Entre l’Original et la Photocopie, il n’y a pas de comparaison possible. A plus forte raison quand il s’agit d’une version falsifiée dans la précipitation. Mais il y a sur la terre, des individus qui prospèrent momentanément avec du faux et du fallacieux. Le faux, même en droit, vaut droit, jusqu’à preuve du contraire. Ce n’est qu’une question de temps. Kélé, fila ; kélé, fila ; kélé, fila. Nous avançons vers le lever du jour pour passer d’une refondation à l’autre. A très bientôt. ▉Hassane Magued

Dramane l'orgueilleux ...

L

orsque nous prenons du recul et essayons de comprendre les raisons objectives qui peuvent justifier l´acharnement de Dramane á vouloir á tout prix diriger la Côte d´ivoire, on se rend compte d´une chose: seul l´orgueil l´a poussé aussi aveuglement. Et cet orgueil n´est pas sans raison. Il tire sa source dans toutes les frustrations que lui ont fait subir Bédié et Guei.il s´agit du concept de l´ivoirité, du mandat d´arrêt international et de l´épisode du “et ” et “ou” dans notre constitution pour ne citer que les faits les plus saillants dont l´objectif principal était de rendre Dramane inéligible (avec raison) au poste de Président de la République. Toutes ces tracasseries développeront en Dramane un fort esprit de vengeance et un orgueil á la dimension des frustrations enfouies.

Dés cet instant, devenir président de la république ne serait-ce qu’un seul jour et quelque soit le prix á payer ,le nombre de personnes á tuer, devient pour Dramane un défi á relever, un affront á laver et il s´en donnera les moyens. De Bédié à Guei, il tentera sans succès une série de coups tordus .Le dernier qu’il vient de réussir contre Laurent Gbagbo avec l´aide de la France nous démontre à suffisance que diriger la CI et la développer n´intéresse guère Dramane mais seul le titre honorifique de “président de la Côte d´ivoire ” le préoccupe en réalité. Il suffit de jeter un coup d´œil sur quelques actes

qu'il a posés depuis qu’il porte lourdement ce titre au prix d´une véritable hécatombe: -le jour de l´instauration d´une journée de deuil national en la mémoire de ceux qu’il

a tués, Dramane s´envole pour le Sénégal pour remercier le cadavérique Wade de l´avoir aidé á accomplir ses noirs desseins. -depuis son installation l´économie est bradée et c´est l´endettement à tout vent -la pensée unique refait surface et la presse de l´opposition bâillonnée. -l´épuration ethnique et politique est à son comble -des étrangers sont nommés à des postes stratégiques dans notre pays

-notre armée est désarticulée et remplacée par l´armée française et autres tortionnaires burkinabés -les crimes ciblés et autres assassinats gratuits sont quotidiens et la liste est infinie. Il règne sous Dramane un désordre qui justifie l´idée selon laquelle il a eu son pouvoir ,le reste, c´est á dire le développement de la CI et le bonheur des Ivoiriens ne l´intéressent pas. Un vrai dirigeant soucieux de l´avenir de son pays ne se comporterait pas comme il le fait. C´est pourquoi, Ivoiriens, si nous aimons vraiment ce pays, nous devons aider Dramane á partir et le plus tôt serait le mieux. On ne gouverne pas avec la rancune et l´orgueil chevillés au corps. On ne dirige pas en tuant, violant et emprisonnant une certaine catégorie de la population et en faisant la promotion de celle dont on est issu. De par ses actes, Dramane nous prouve quotidiennement que ce pays n´est vraiment pas le sien et il ne mérite pas de le diriger. Pour le moment Dramane a la force de son côté mais il n´ignore certainement pas qu´il n´y a pas de de force qui soit invincible.Il n´ignore pas non plus que´en science politique une règle dit ceci : « Tout pouvoir qui s´acquiert par les armes légitime contre lui même les armes. » ▉Edouard Yro Gozz


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90 JOURS D’UN POUVOIR ILLÉGITIME, QUEL BILAN ?

ui, aujourd’hui 11 juillet 2011, cela fait 90 jours que Alassane Ouattara a été installé au pouvoir de force par une coalition armée (force française « la licorne », force onusienne et forces rebelles venues du nord appuyées par des mercenaires burkinabé, sénégalais et nigérians). Une coalition armée soutenue et financée en grande partie par la France et les grandes industries américaines installées en Côte d’Ivoire.

En démocratie, la légitimité d’un pouvoir repose essentiellement sur la majorité. On dit d’un pouvoir qu’il est légitime lorsqu’il incarne à lui seul, les aspirations légitimes de la plus grande majorité. Si la France prétend que Alassane est légitime c’est qu’il a derrière lui la majorité des ivoiriens. C’est au nom de cette logique que la France a décidé d’intervenir militairement pour « rétablir la démocratie », selon elle. Et elle l’a fait le 11 Avril 2011 en renversant le président Laurent Gbagbo.

L’argument avancé par la France, Barack Obama et Ban Ki moon pour justifier cette opération, pourtant illégale, est que le pouvoir du Président Gbagbo était illégitime et que c’était Alassane Ouattara qui était le choix de la majorité des ivoiriens à l’issue des élections présidentielles de Novembre 2010.

Mais à l’étonnement de tous, à l’annonce de la capture du Président Gbagbo, il n’y a pas eu de scène de joie à Abidjan et dans toutes les villes de l’intérieur à l’ex-

Alassane Ouattara a promis faire mieux. Et cela est bien possible puisqu’il a l’entièreté du territoire ivoirien et donc, l’entièreté des recettes de l’Etat.

Alassane Ouattara lui-même l’a confirmé à travers les promesses suivantes :

Voici ainsi présentés, les points essentiels de son programme de société présenté aux ivoiriens. Après trois mois d’exercice du pouvoir d’Etat, quel bilan peut-on faire de toutes ses promesses électorales ? Voyons point par point, qu’est-ce que celui que les ivoiriens nomment « le préfet de la France », a pu faire pendant ces 90 premiers jours pour la Côte d’ivoire qu’il est sensé amener au progrès véritable, comme l’avais prédit Barack Obama.

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Au niveAu de lA légitimité de son pouvoir.

Alassane a promis mettre fin à la pauvreté en Côte d’ivoire, à travers la réduction du taux de chômage chez les jeunes. Pour lui, il faut donner du travail aux jeunes au lieu de leur donner des armes. Ceux-ci n’en ont pas besoin, et il a raison. Le président Gbagbo pour répondre à cette aspiration légitime avait lancé un fond de solidarité pour soutenir l’entreprenariat privé des jeunes. Dans la fonction publique, ce n’était pas moins de 10.000 jeunes qui étaient intégrés par an, sans compter les jeunes qui avaient été démobilisés ainsi que les enseignants volontaires des zones centre-nord-ouest occupées par la rébellion armée de Soro Guillaume. Le président Gbagbo le faisait bien que le territoire ivoirien était coupé en deux.

Le second argument avancé par ces donneurs de leçon portait sur la compétence de celui qu’on présente comme un brillant économiste sous prétexte qu’il aurait passé quelque temps au FMI, au département Afrique. Le président des Etats Unis d’Amérique, Barack Obama a même osé, par une déclaration filmée et postée sur youtube depuis la maison blanche, dire aux ivoiriens que c’était l’homme qu’il fallait à la Côte d’Ivoire, celui par qui le bonheur des ivoiriens viendra.

■Donner du travail aux jeunes, « au lieu de leurs donner des armes comme le fait Gbagbo », pour reprendre ses propres termes ■Permettre aux ivoiriens d’avoir accès aux soins gratuits dans les hôpitaux publics ■Faciliter l’accès aux logements à tout le monde ■Construire une véritable armée républicaine ■Renforcer la démocratie et l’Etat de droit en luttant contre la xénophobie et l’exclusion sous toutes ses formes.

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donner du trAvAil Aux jeunes, « Au lieu de leur donner des Armes comme le fAit gbAgbo », pour reprendre ses propres termes.

mais qu’a-t-il fait ? ception de celle qui lui sont naturellement favorables. A Abidjan, par exemple, c’est dans la seule commune d’Abobo que la plupart des malinkés sont sortis dans les rues pour exprimer leur joie. Même à Bouaké, il n’y a eu aucune manifestation dans l’immédiat, si ce n’est quelques jours après. Où se trouve alors sa popularité ? Un peuple opprimé par un régime sanguinaire et dictatorial est libéré et il n’y a aucune liesse populaire ? Il y a lieu de se demander si Ouattara est vraiment le choix des ivoiriens, si son pouvoir est vraiment légitime. Jusqu’à présent aucune preuve de sa légitimité n’est apportée. Bien au contraire, plus les jours ne passent, Alassane Ouattara apparaît plus comme le candidat de l’étranger. Sa garde rapprochée jusqu’à ce jour 11 juillet 2011 est assurée par des éléments de la garde présidentielle du Burkina Faso, de la rébellion armée nordiste, des forces onusiennes et françaises. Or il avait fait croire sur les chaînes étrangères qu’il avait battu son adversaire lors des élections présidentielles, dans toutes les différentes casernes. Si tel était le cas, pourquoi ce ne sont pas les ivoiriens, voire l’armée nationale ivoirienne qui assure sa sécurité ?

Ce candidat de l’étranger a préféré tout simplement accentué le chômage des jeunes ivoiriens dès le premier mois de son ascension au pouvoir d’Etat par la force. Les concours auxquels des jeunes étaient brillamment reçus ont été tout simplement annulés, jetant ainsi des milliers de jeunes dans la rue, dans le chômage. Les autres qui attendaient soit un financement de leurs projets ou une admission dans l’administration publique, n’ont eu comme offre : les armes. C’est plus de 5.000 qui sont entrain d’être formés avec l’aide de l’armée française, au maniement des armes. Voilà la solution ADO pour la jeunesse.

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permettre Aux ivoiriens d’Avoir Accès Aux soins grAtuits dAns les hôpitAux publiques

A l’annonce de cette nouvelle, dans les premiers jours de l’exercice de son pouvoir, ses partisans ont accouru dans les hôpitaux publics pour se faire soigner gratuitement. Mais la réalité était tout autre. Après une consultation gratuite, comme


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cela l’a été toujours, une ordonnance leur est tendue. Puisque qu’Il n’y a pas de médicaments à distribuer gratuitement. Plus qu’un effet de communication, la gratuité des soins promise par Ouattara n’est pas encore effective.

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fAciliter l’Accès Aux logements à tout le monde.

l’Agriculture (bfA) : lacina coulibaly – nordiste ▬caisse nationale des caisses d`epargne (cnce) : mamah diabagaté (dg) – nordiste

PFFFF...

A ce niveau aucun début de réalisation, vraiment aucun. On pourrait dire tout simplement « Néant ».

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Sa nouvelle armée se nomme FRCI (Forces Républicaines de Côte d’Ivoire). Elle est composée en principe par la rébellion armée du nord (sa milice) et les forces de défenses et de sécurité de Côte d’ivoire. Oui, en principe. Parce que dans la réalité c’est bien différent. Les Frci sont composée à 80% des éléments de sa milice (les rebelles du nord appelés les forces nouvelles) et 17% des mercenaires venus du Burkina, du Mali, du Sénégal et du Nigéria et 3% des éléments des Fds (Force de défense et de sécurité de Côte d’ivoire, qui constituent l’armée nationale vraiment républicaine) qui ont rallié la rébellion du nord. Conséquences, à la place de la sécurité promise aux ivoiriens, c’est l’insécurité totale. Sa milice, composée en grande partie de jeunes dioulas et des évadés de différentes prisons civiles, commet quotidiennement des exactions, des vols et viols. Même ses propres partisans en sont victimes. Les investisseurs refusent de venir et posent comme condition le retour des FDS. Alassane avait promis mettre fin aux rackets, c’est le contraire que vivent chaque jour les opérateurs économiques sur les différentes routes ivoiriennes. Les prix des denrées alimentaires, compte tenu du comportement incivique de ses forces, ont augmenté. On le voit, à ce niveau aussi c’est un échec total. Alassane lui-même l’a reconnu lors du récent séminaire tenu avec son gouvernement. Les premiers mots prononcés à l’ouverture de ce séminaire était : « Rien ne va ! ».

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renforcer lA démocrAtie et l’etAt de droit en luttAnt contre lA xénophobie et l’exclusion sous toutes

▬groupement de la sécurité présidentielle (gspr) : lt-colonel vagondo diomandé – nordiste ▬inspecteur général des finances : m. sYllA lassana – nordiste ▬directeur général des douanes : m. coulibAlY issa –nordiste

construire une véritAble Armée républicAine ses formes.

Sur ce point, il faut reconnaître à Ouattara la célérité avec laquelle il a construit son armée républicaine. Il a essayé de lui donner une base légale par un décret pris bien avant même qu’il prenne fonction à la tête de l’Etat. Sacré Ouattara !

▬cgfcc (filière café-cacao) : massandjé touré-litse (dg) – nordiste

▬directeur général des impôts : mme Yessoh danielle épse sArAKA –nordiste

Il y a un journal de la place qui avait titré en son temps « comment rentrer dans le gouvernement djouladougou ? » pour fustiger le nouveau gouvernement Ouattara qui venait d’être crée. Ce titre lui a valu une interdiction de parution sur plusieurs jours. Et pourtant c’était et c’est encore la vérité. Il suffit de regarder les différentes nominations de Ouattara pour s’en convaincre. Nous vous livrons cidessous l’ossature de la république de Ouattara pour vous faire une nette idée : ▬président de la république: Alassane dramane ouattara – nordiste (originaire du burkina faso) ▬premier ministre: soro Kibgafori guillaume – nordiste ▬ministre de la défense: soro guillaume ▬ministre de l'intérieur: bakayoko. nordiste ▬chef d'état major: bakayoko – nordiste

hamed

soumaila

▬président de la cour suprême: mamadou Kone – nordiste ▬dg de la poste : Konaté mamadou – nordiste ▬dg des douanes : coulibaly issa – nordiste ▬dg des impôts : Abinan pascal – nordiste ▬dg du trésor : Adama Koné – nordiste ▬dg de la sotrA : bouaké méité – nordiste ▬dg de lonaci : issiaka fofana – nordiste ▬dg du port d’Abidjan : sié hien – nordiste ▬dg du port de san pedro : hilaire marcel lamizana – mossi ▬dg banque pour le financement de

▬directeur général du trésor public et de la comptabilité publique : m. Kone Adama nordiste ▬présidente du comité de gestion de la filière café-cacao : mme toure massandjé épse litse – nordiste ▬Ambassadeur de côte d’ivoire auprès des nations unies : bamba Youssoufou j. – nordiste ▬Ambassadeur de côte d’ivoire aux usA daouda diabaté – nordiste ▬Ambassadeur de côte d’ivoire en france Ally coulibaly - nordiste- gouverneur de la bceAo: meyliet tiémoko Kone – nordiste Avec ces nominations on se demande bien où est la fin de l’exclusion. La récente vidéo sur les traitements inhumains que subissent les personnalités proches du président Gbagbo dans les différentes prisons de Ouattara, montre bien que l’Etat de droit est loin d’une réalité en Cote d’ivoire. Selon les organisations de défense des droits de l’homme, comme anmystie internationale, la situation des droits de l’homme s’est gravement détériorée. Le nom de « Duékoué » suffit pour crier au scandale d’un génocide en Côte d’ivoire perpétrés par les hommes de Ouattara et qui, actuellement, ne sont nullement inquiétés. Au vu de tout ce qui précède, on envie de demander à Obama, si son Ouattara est vraiment celui qu’il faut aux ivoiriens. Si au FMI, il n’a eu aucun bilan positif à son actif (sinon le désastreux plan d’ajustement structurel qui a endetté toute l’Afrique), ce n’est pas maintenant qu’il pourra prouver une quelconque compétence. Comme en 1990, on peut dire que les 100 premiers jours de Ouattara sont plus que catastrophiques. Son camp et ses alliés extérieurs doivent en tirer les conséquences avant qu’il ne soit trop tard. ▉PRISCA STANI


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O PÉ RA T IO N B O Y C O T T D ES PRO D U IT S F R ANÇ A IS Avec le déploiement tout azimut de la France en Côte d’Ivoire, et la recolonisation de celle-ci, le boycott des produits français nous apparait comme une arme politique, économique et sociale efficace. Il est une arme politique dans la mesure où « une minorité active, surtout quand elle ne dispose pas d'accès aux médias (comme c’est le cas ici), doit pouvoir se faire entendre et même convaincre une partie de la majorité passive de la justesse de la cause qu'elle défend. Si elle y parvient, elle peut être en mesure de faire pression sur un gouvernement pour qu'il infléchisse sa politique.» Ce boycott des produits français est aussi une arme économique et sociale puisqu’en faisant à la place le choix de produits locaux ou régionaux, le résistant aide de fait ceuxci a finalement rester en magasins. Faire le choix d’autres produits de substitution c’est avoir pris la pleine mesure de la situation, et par nos choix de consommation participer ainsi au dynamisme de la chaîne de production locale. Boycotter les produits français tout en consommant local dans un

contexte de graves difficultés conjoncturelle et structurelle (chômage aggravé, insécurités notamment financière), c’est une façon créative et ingénieuse d’aider la ménagère ivoirienne à nourrir sa famille à moindre coût ! Se débarrasser de sa puce Orange au profit d’une puce Moov, Koz, Green ou MTN, c’est faire comprendre à Orange qui a aidé logistiquement puis célébré à Yamoussoukro l’imposture, que ses ex-clients ne sont pas dupes ; et qu’ils comprennent bien son ingratitude, sa forfaiture et préfèrent donner ce qui reste de leur argent à d’autres opérateurs plus méritants ! Choisir de quitter la Bicici, ou la SGBCI après qu’elles aient fermées du jour au lendemain sans préavis donné à leurs clients, relève du simple bon sens, de la connaissance de ses droits par ce dernier, dont celui bafoué du respect dû au client qui les nourrit. « Devenir acteur de la consommation conduit à se poser la question de savoir ce que l'on cautionne à travers son acte d'achat. Le boycott en est l'une des conséquences. La décision de consommer est un choix indi-

viduel. Chacun a la possibilité, la liberté, le droit (et je rajouterais, le devoir) de choisir à qui il va donner son argent. Bien qu'il soit insignifiant à l'échelle individuelle, le pouvoir d'acheter ou non tel ou tel produit est considérable lorsqu'il est démultiplié par des milliers ou des dizaines de milliers de consommateurs déterminés.» L’Opération Boycott des produits français a ainsi pour le résistant des motivations d’ordre avant tout éthique, moral, économique et social. 14 juillet 2010 : Le président GBAGBO boycotte le cinquantenaire des « indépendances » sur les Champs-Elysées. 14 Juillet 2011 : Fillon en visite dans sa plantation ivoirienne, le peuple de Côte d’Ivoire décide de boycotter les produits français. Quelqu’un qui a des politiques tordues, nous on met en place. Contribution Anonyme


POLITIQUE

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AFRICAINS LEVEZ VOUS !

e combat ne doit pas commencer au Cameroun; il sera déjà surement trop tard. C'est en Libye que le combat doit commencer, car il est encore temps et infliger une première défaite à l'occident, plus particulièrement à Paris qui se prend pour la capitale du monde. C'était le combat de Kadhafi, si les africains sont prêts à le regarder mourir, ils feront de même pour le Cameroun. On n'en parle très peu, mais le Cameroun est sans doute le pays africain qui dispose le plus de richesses naturelles (importants gisements de pétrole dans le golfe de Guinée, plus grand gisement de diamant au monde, agriculture puissante, etc...), bref il est considéré comme l'Afrique en miniature pour la diversité de sa faune, sa flore, ses 3 climats; même si le pays est dirigé par un gouvernement médiocre et cruel, je préfère voir mes frères mourir de famine plutôt que de travailler pour combler les caisses de l'Etat Français.

investi dans la réclamation du respect des institutions ivoiriennes est celui du Cameroun, de Kribi à Yaoundé et de Douala à Garoua. Ces manifestations ont été réprimées sans pitié. Le fantôme de Bi Mvondo s'est même manifesté pour réclamer le départ de Gbagbo, comme le voulait ses maîtres, lui qui ne trouve pas nécessaire de participer aux conseils de son propre gouvernement, lui qui peut rester caché plus d'un an. Il y a des évènements qui ne trompent pas. Pourquoi c'est par le Cameroun que Sarkozy, Ouattara et Obama ont voulu faire passer les armes qui devaient plus

stop, trop c'est trop, l'Afrique n'est pas une catin, Et même les catins finissent par s'épuiser. Si on perd cette bataille ce sera à cause des dirigeants de pays comme le Gabon, Sénégal, Congo, CIV, Burkina Faso, etc... Qui pour moi sont des sorciers qui vendent leurs frères pour s'engraisser; mais qu'ils sachent que l’heure de l'Afrique arrivera, et le peuple ne leur pardonnera pas, ils seront égorgés à la place des coqs pour racheter la paix des âmes des martyrs, ils paieront en même temps que la France. Je pleure parfois en pensant à l'Afrique, quand je pense que les africains ont célébré la victoire d'Obama, ne sachant pas que c'est qui viendrait leur donner le coup de grâce. Maintenant la question est là : Allons-nous rester les bras croisés à attendre que notre heure de liberté et de domination arrive, ou nous battre dès aujourd'hui pour nos enfants et tous nos descendants ? Regardez-moi, j'ai à peine 20 ans et déjà j'ai peur de ne pas vivre assez longtemps pour voir notre mère Afrique sourire enfin, car depuis que j'ai vu le jour, elle ne fait que pleurer. L'exemple de Laurent Gbagbo et de Blé Goudé réclamant la libération de l'Afrique étant en train de faire son petit bonhomme de chemin à travers la jeunesse africaine, la France essaie d'étendre le bâillonnement et le génocide de Côte d'Ivoire aux autres pays africains. En effet, en Afrique, le peuple qui s'est le plus

tard servir à détruire le peuple paisible de Côte d'Ivoire? Ici, il faut féliciter la douane des lions indomptables (qu'on dit la plus corrompue au monde) qui ne s'est pas laissé faire. C’était un geste héroïque de nos forces de l'ordre que d'avoir bloqué ces accessoires de la destruction massive des populations africaines. Hélas, ils sont tout de même passés ailleurs pour atterrir en Côte d'Ivoire. Depuis lors, une base militaire internationale est entrain d’être érigée au Camer tout en silence et en toute illégalité. N'oublions pas que le Tchad a sa base française, Il en est de même pour le Gabon, Djibouti, le Congo Brazzaville, sans compter la République centrafricaine où le cher Bozizé, à lui seul, peut être considéré comme un bataillon français. Le Cameroun est donc encerclé par les forces coloniales, comme l'était la Côte d'Ivoire. Quel besoin y a-t-il à installer une autre armée sur le territoire que Biya fait semblant de piloter depuis 30 ans bientôt? Quand on sait que Biya ne fait plus l'affaire de ses maîtres (l'âge et le manque de charisme: c'est lui le doyen qui devrait remplacer Bongo mais malheureusement, ce sont aujourd'hui Wade et bientôt Ouattara qui seront les seuls

vrais représentants de la Françafrique), que le Cameroun abrite le Gazoduc venu du Tchad, que le sous -sol Camerounais à lui seul peut justifier une guerre occidentale, qu'autant que la Côte d'Ivoire, le Cameroun est riche de sa diversité culturelle, de son cacao et son café, de ses stars de foots, de ses musiciens internationalement connus, de ses hauts intellectuels, de sa culture d'accueil et de paix, et surtout de sa liberté de penser, le salut de la population africaine d'expression française ne viendra que de là, si le génie de Gbagbo et du peuple ivoirien arrive à être maté (ce qui n'est pas encore sûr). La France s'apprête encore à nous flageller au Cameroun comme au début de nos indépendances. Ils sont tellement sûrs ces gaulois, car d'Abidjan à Tripoli, personne ne se met à travers leur chemin. Nous devons absolument éviter le piège tendu à Gbagbo et les ivoiriens : un étranger accepté dans le pays comme instrument de la destruction, une ethnie au passé de combattants de la liberté comme cible principale et diabolisée, créer un semblant de guerre interne, détruire graduellement le tissu économique et social du pays, renforcer la présence militaire étrangère "Française comprise", phagocyter l'administration , organiser des élections factices et enfin, exécuter un génocide dirigé par la France elle-même. Nous devons à tout prix trouver une parade pour que le Cameroun soit le pays d'où nous tirons notre première victoire de libération afin que les autres pays suivent. Les ivoiriens que nous sommes restons sereins car pour nous, la lutte continue jusqu'à la victoire finale. En maintenant Gbagbo et de simples journalistes en prison pour des accusations imaginaires, ils croient nous distraire de notre objectif. Nous nous battrons jusqu'à la libération totale de l'Afrique. Tous ceux qui tomberont en chemin seront conférés comme des martyrs. Que la France les ait trucidés ou pas, ils mourraient de toutes façon. La liberté ne se reçoit pas en cadeau, il faut se battre pour. Le combat que les burkinabés, les maliens, les sénégalais, les nigériens, les nigérians, les togolais et les béninois sont allés faire en Côte d'Ivoire est un crime colonial. Il faut plutôt se battre pour sa propre liberté chez soi contre le colon et l'ordre mondial qui avilissent le noir depuis des siècles. Africains, devenons lucides et battons-nous pour notre dignité..... ▉René Titilo


POLITIQUE

Les faux calculs de Mamadou Koulibaly

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e professeur Mamadou Koulibaly croit pouvoir bâtir son empire sur les cendres du FPI. Erreur de « Gawa » ! Disons-le tout net ! Mamadou Coulibaly ne travaillepas pour Alassane Dramane Ouattara. C’est du moins ce que nous pensons. Même si ses agissements peuvent servir la cause du nouvel homme fort du pays. Et si tel était le cas, ça sera surement contre la volonté du créateur du dernier né des partis politiques, Liberté et Démocratie pour la Démocratie (LIDER). Ceux qui orienteront leurs analyses dans ce sens feront forcément fausse route. C’est donc pour rien qu’Alassane Dramane Ouattara lui fait des yeux doux en l’épargnant de toutes les tracasseries engagées contre les dirigeants du Front Populaire Ivoirien (FPI).

profiter de l’absence des premiers responsables du FPI emprisonnés dans les prisons du nord du pays où ils ont été déportés par Alassane Dramane Ouattara pour récupérer le parti, évincer les autres, et le mettre à sa mesure. Pour cela, il a fait trois propositions principales aux secrétaires fédéraux qui sont les premiers responsables du parti à la base. L’organisation d’un congrès extraordinaire en vue de le confirmer dans les fonctions de président du parti. Car, estime-t-il, le statut de président intérimaire ne lui confère pas assez de légitimité pour agir au nom du FPI ; le changement de dénomination du parti et enfin le changement d’idéologie. Sur ces différents points, Koulibaly n’a pas pu convaincre les fédéraux. Ceux-ci lui ont donc opposé une fin de non recevoir.

En réalité, le professeur Mamadou Coulibaly travaille pour lui-même. Il pense avoir suffisamment acquis de popularité et d’argent pour tuer le FPI et bâtir son empire sur les cendres du parti du président Laurent Gbagbo. Un parti qui l’a pourtant fait et à qui il doit tout. C’est comme l’histoire d’un prince qui décide de tuer son père pour hériter du royaume. Mais malheureusement pour Koulibaly, il s’agit ici, non pas d’un royaume dont on hérite de père en fils, mais d’un parti politique. Et la stratégie à deux têtes que l’éminent professeur à mise en place pour décapiter le FPI est vouée à l’échec.

En effet, les premiers responsables du FPI à la base ont estimé que le moment n’est pas propice à l’organisation d’un quelconque congrès, qu’il soit extraordinaire ou ordinaire. Pour deux raisons : d’une part, à cause des tracasseries qu’ils subissent de la part du nouveau régime, les fédéraux ne peuvent pas réunir leurs assemblées générales pour élire leurs délégués en vue d’un tel congrès. D’autre part, les fédéraux pensent qu’il serait irresponsable de leur part de cautionner l’organisation d’un congrès extraordinaire au moment où le président du parti croupit en prison dans le nord du pays. En plus, les fédéraux ont rappelé à Mamadou Koulibaly que les textes du FPI lui confèrent en tant qu’intérimaire, suffisamment de pouvoir pour agir au nom du parti et se battre pour la libération de leurs camarades. Selon les fédéraux, la libération des prisonniers doit être la tâche principale à laquelle il doit s’atteler le président intérimaire.

Déjà, le premier volet qui consistait à prendre la tête du FPI, lui donner une autre dénomination pour le mettre à son service à échoué. Et il ne fait l’ombre d’aucun doute que le second volet qu’il vient d’enclencher en créant son parti, dans l’espoir de partir avec les militants du FPI connaîtra inévitablement le même sort.

L’ÉCHEC DU PREMIER VOLET Il s’agissait pour Mamadou Coulibaly de

S’agissant des deux autres points, les fédéraux ont indiqué à l’éminent professeur Mamadou Koulibaly que rien ne justifie que le FPI change de dénomination et d’idéologie.

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Cette réaction a désarçonné Mamadou Koulibaly, qui venait de comprendre qu’il ne pouvait pas prendre le FPI. C’est donc à son corps défendant qu’il a décidé de mettre en route le deuxième volet de sa stratégie, la création de son propre parti. Mais celui-ci porte en lui-même les germes de son échec.

ECHEC ÉVIDENT DU DEUxIèME VOLET En choisissant ce moment où le FPI est en difficulté pour démissionner et créer son parti, le professeur Mamadou Koulibaly espère une seule chose : tuer le parti du président Laurent Gbagbo et bâtir son parti sur les cendres de celui-ci. Mamadou Koulibaly pense en effet, avoir acquis suffisamment de popularité au sein du FPI au point d’entraîner dans son mouvement, sinon la totalité des militants de son ancien parti, du moins la majeure partie de ceux-ci. Assurément, Mamadou Koulibaly fait un faux calcul sur la base d’une mauvaise appréciation. D’une part, les militants du FPI ont atteint une telle maturité politique qu’il est illusoire de penser qu’on peut les embarquer sur un bateau dont ils ne connaissent pas la destination. D’autre part, le moment que le professeur Mamadou Coulibaly a choisi pour claquer la porte à son ex-parti, et pour créer son propre parti, donne de lui l’image d’un homme politique qui a trahi le FPI et le président Gbagbo, qui lui ont pourtant tout donné. En effet, avant son adhésion au FPI en 1994, Mamadou Koulibaly n’était pas connu sur l’échiquier politique ivoirien. En ce sens qu’il n’a aucun passé de militant politique, ni même de militant syndical. C’est le FPI qui l’a révélé aux ivoiriens. En d’autres termes, c’est le FPI qui a fait la popularité de Mamadou Koulibaly et non le contraire. Et quand le FPI est arrivé au pouvoir en 2000, c’est le président


POLITIQUE Gbagbo qui a imposé Mamadou Koulibaly comme président de l’Assemblée nationale, alors qu’il n’était pas le mieux placé et le plus méritant dans le parti pour occuper cette fonction, qui fait le lui la deuxième personnalité de l’Etat. Il doit donc tout au FPI et au président Gbagbo. Par conséquent, si Mamadou Koulibaly part du FPI avec la volonté manifeste de

17 tuer le parti, au moment où celui-ci et son fondateur ont le plus besoin de lui, il sera difficile à l’éminent professeur de convaincre les militants du FPI sur le fait qu’il n’a pas trahi. Ce d’autant plus que dans une récente interview accordée à Jeune Afrique, à la question de savoir s’il allait créer son parti, le même Mamadou Koulibaly déclarait qu’il n’a pas d’argent

pour créer un parti. D’où a-t-il donc tiré en si peu de temps suffisamment d’argent pour créer son parti ? La question reste posée. ▉Boga Sivori


éCONOMIE

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Réflexions suR tRois mois de gouveRnance ouattaRiste

Des pluies de milliards ou des pluies de misère ?

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onsieur Ouattara la solution, voilà bientôt trois mois que par la force de Sarkozy vous êtes le préfet, s’il vous plaît le président de la Côte d’Ivoire. Vous disiez à vos suiveurs pendant la campagne électorale que vous nous apporteriez des pluies de milliards. Je me suis toujours posé la question de la

nature des milliards que vous nous promettiez. Où allez-vous les trouver ? Comment aurions-nous ces pluies de milliards ? Trois mois après votre coup d’état, je réalise en fait que nous vous avions mal compris. La réalité actuelle nous donne de voir qu’il s’agissait en fait de pluies de misères. Jamais un président n’a réussit à battre les records que vous venez franchir en moins de 100 jours de gouvernance. Tenez, entre autres exploits en si peu de temps nous avons : - Le tribalisme ostentatoire, 83% des nominations sont en faveur des gens du nord ; du jamais vu dans ce pays. Que feront les autres ethnies de cette terre de Côte d’Ivoire ? - Des Inondations record, en lieu et place des pluies de milliards, vous nous offrez des milliards de pluies. Vous obligez ainsi des chefs de familles à dormir hors de leur foyer, à la belle étoile en ces temps où vos « frères cissés » pardon « frci » assurent l’insécurité. C’est pour quand les travaux que vous aviez promis ? - La cherté de la vie, il devient quasiment impossible pour les pauvres que nous étions et pour les plus pauvres que nous sommes devenus avec votre arrivée violente et fracassante, d’assurer « la mort subite ». Je ne suis pas certain que vous sachiez ce qu’est la « mort subite », je

vous épargne cette définition de pauvres ; seulement aujourd’hui, le sac de 25 kilos de riz « Dény kachia » est passé de 8000 francs à 12500 francs, le kilogramme de viande est à 2200 francs, Il n’y plus grandchose dans les supers marchés, pas de lait, pas de sucre,… Monsieur Ouattara la solution, vous avez fait pleuvoir des milliards de bombes sur nos têtes, exterminé le peuple Wè, liquidé les pro-Gbagbo, juste pour diminuer les salaires, juste pour fermer les universités, juste pour décréter une année blanche, juste pour vous acheter un avion personnel, juste pour virer 15 milliards à la CIE, juste pour dédommager les entreprises françaises, juste pour reconstruire le collège Mermoz, juste pour sortir des conteneurs du port sans dédouanement, juste pour occuper les maisons illégalement, juste pour constituer votre cortège avec des véhicules volés… Non monsieur la solution, je n’ose croire que le résultat de tant d’années d’acharnement, est ce qu’il nous ai donné de voir aujourd’hui : Un pays sans loi où règne le plus fort, le plus violent; des couches de peinture là même où il n’en faut pas... NB : monsieur Ouattara la solution, dites moi dans quelle capitale africaine dormirez cette semaine ? ▉Diaby Ouattara

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economie: FLASH BACK

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Comment Hamed bakayoko a pompe le Fonds national des teleCommuniCations

I

ls ne sont pas tous sortis du gouvernement sans laisser de traces. Le cas de l'ex-ministre des Nouvelles technologies, des informations et de la communication(Ntic), Hamed Bakayoko, mérite qu'on s'attarde sur ses 7 années passées dans ce secteur stratégique. Après avoir parlé dans le précédent dossier (confère Le Temps du samedi 13 mars 2010) du cadre institutionnel mis en place par son prédécesseur, Lia Bi Douayoua, qui a révélé à la nation l'historique d'une nomination et jeté un premier regard sur les sources d'enrichissement d'Hamed Bakayoko, nous revenons dans ce présent numéro, qui ne sera d'ailleurs pas le dernier, sur la stratégie de pillage savamment planifiée par le collaborateur de Ouattara pour pomper l'argent engrangé dans le secteur des télécommunications. Comment l'ex-compagnon d'Ibrahim Coulibaly alias Ib a pu se construire un empire financier très impressionnant au point qu'il oublie même ses prérogatives citoyennes. Mais avant, retour sur les acquis de la vision du Président Laurent Gbagbo et qui ont permis de redynamiser ce secteur agonisant jusqu'en 2000. Dans le programme de société de la Refondation, le secteur des télécommunications tient une place de choix. Aujourd'hui, grâce à cette vision du chef de l'Etat, il y a une convergence telle qu'on parle généralement des nouvelles technologies d'information et de la communication. C'est cette vision qui a con-

duit le Président de la République à créer un département consacrant tous les systèmes convergents du secteur des télécommunic a t i o n s . Secteur particulièrement dynamique parce que le besoin de communication est un besoin réel aujourd'hui. Une politique de rdynamisation mise en route par le ministre Lia Bi Douayoua sous l'impulsion du chef de l'Etat. S'inspirant des expériences des autres pays, le prédécesseur d'Hamed Bakayoko ne comprenait pas que les opérateurs s'installaient en Côte d'Ivoire, surtout dans le secetur des télécommunications sans payer des droits d'exploitation à l'Etat. Chose inadmissible. C'est dans ce cadre qu'il a été instauré une redevance de 40 milliards de Fcfa par opérateur au titre de licence d'exploitation. A cette époque, la Côte d'Ivoire comptait 3 opérateurs de téléphonie mobile : Ivoiris (Orange), Telécel et Comstar.

LES RÉFORMES DE LAURENT GBAGBO Et qui fonctionnaient déjà sans payer une taxe à l'Etat. Le premier gouvernement de Laurent Gbagbo a bataillé fort pour rentrer en possession de ces fonds (120 milliards). Il faut noter que 95% de ces recettes reviennent directement au trésor public et 5 % à l'Atci. En 2002, pour mieux planifier ce secteur, un schéma directeur des Ntic a été adopté en conseil des ministres. Qui était une boussole, un axe stratégique de l'évolution de ce secteur. Contrairement à ce que tentent de faire croire certaines langues, le ministre Hamed Bakayoko ne peut pas s'arroger la paternité de la connexion de plusieurs villages au réseau de téléphonie rurale. Il existait déjà un accord de concession qui faisait obligation à Côte d'Ivoire Télécom de raccorder un certain nombre de vil-

lages. A l'époque, sous le règne du ministre Lia Bi, Côte d'Ivoire Telecom a dû payer les pénalités de 35 milliards de Fcfa pour n'avoir pas respecté le cahier de charge. C'est encore du mensonge qui est servi aux Ivoiriens en déclarant que c'est Ahmed Bakayoko qui a été l'artisan de la connexion des villages. Le code de télécommunication dont dispose le pays date de 1995. Quand les opérateurs ont rencontré le Président de la République, récemment, cette situation faisait partie de leurs premières occupations. Parce qu'un secteur aussi mouvant, où les choses évoluent à la vitesse de la lumière, ne doit pas être régi par une loi datant de 1995. Où les gens n'avaient même pas une visibilité sur l'évolution des mobiles. Les produits nouveaux qui sont créés aujourd'hui avec le développement du mobile n'ont pas été prévus dans ce code.

BAKAYOKO N'A PAS DOTÉ LA CôTE D'IVOIRE D'UN NOUVEAU CODE Un nouveau code s'impose. Il faut souligner que ce projet, Hamed Bakayoko l'a fait adopter en conseil des ministres. Pourquoi n'est-il pas allé le soutenir devant les députés ? Parce qu'il était dans une position où lui et ses chefs ne reconnaissaient pas l'Assemblée nationale. Quand vous êtes ministre dans un secteur et que vous savez qu'une loi aussi essentielle qui doit régir l'ensemble du secteur doit être votée, c'est avec beaucoup d'empressement que vous faites le travail parce que ça permet de régler beaucoup de problèmes. C'est donc un échec pour le ministre Hamed Bakayoko de n'avoir pas reçu à doter la Côte d'Ivoire d'un nouveau code. Cette situation retarde le secteur parce qu'il y a beaucoup de technologies qui devraient être déployées mais qu'on ne peut pas parce qu'il n'y a aucune législation en la matière.

UNE POSTE PRESQU'AGONISANTE La situation que traverse la Poste est très regrettable. Au lieu de voir l'évolution de proximité d'un secteur qu'est la Poste, ça été une querelle de personne avec Hamed Bakayoko. Son envie de contrôler toutes les entrées des fonds du secteur a créé un environnement d'instabilité dans cette entreprise. Aujourd'hui, au moment où il quitte le département, la Poste ne fonc


economie pratiquement pas. Elle est pratiquement en cessation de paiement. Si l'Etat ne vient pas en soutien, la Poste est débordée par tous les produits. La preuve. Aujourd'hui, quand quelqu'un a un mandat à faire à l'intérieur, son premier reflexe c'est d'aller à la gare. Où se tourner vers d'autres moyens de transfert de fonds lorsqu'il est hors de la Côte d'Ivoire. On ne peut pas trouver comme prétexte que les nouvelles technologies ont eu une incidence sur la poste, parce que dans d'autres pays, la Poste a su s'adapter en développant des produits nouveaux et en restant toujours un service de proximité parce que le réseau postal est tellement vaste qu'on pouvait s'appuyer sur ces choses pour redynamiser ce secteur.

BAKAYOKO A BRADÉ LE SECTEUR DE LA TÉLÉPHONIE MOBILE Selon des experts en la matière, il y a trop d'opérateurs dans le secteur. Et cela pose d'énormes difficultés de fonctionnement. Les licences ont été attribuées à tour de bras et ça entraîne beaucoup de problèmes. Il y a même des opérateurs qui ont payé et qui n'ont pas de fréquence pour pouvoir l'exploiter. Le cas de Wariod est à citer. Au niveau de l'opérateur historique qu'est Côte d'Ivoire Telecom, le ministre Bakayoko n'a pas véritablement mis à contribution le rôle historique dont jouit cette entreprise pour éviter cette installation anarchique des antennes observée dans le pays. Au plan institutionnel, il faut dire qu'Hamed Bakayoko a laissé un secteur mal organisé qui fait qu'on ne peut pas lutter convenablement contre la cybercriminalité.

COMMENT AHMED A POMPÉ L'ARGENT DANS LES CAISSES DE L'ETAT Ce n'est un secret pour personne, le directeur national de campagne de Dramane Ouattara, chargé de la jeunesse, s'est construit, à l'image de son chef, un empire financier très solide. L'attribution des licences a été en partie une source d'approvisionnement de l'argent détourné par Ahmed Bakayoko durant ses 7 années à la tête des Ntic. C'est ce qui explique d'ailleurs la prolifération des licences qui posent aujourd'hui, des problèmes d'investissement à l'Etat. Il existe évidemment d'autres sources d'enrichissement pour le " bon petit " d'Alassane Dramane Ouattara.

DÉTOURNEMENT AU FONDS NATIONAL DES TÉLÉCOMMUNICATIONS (FNT) Créé par le décret 98-625 du 11 novembre 1998 et mis en place véritablement en

20 2006, le Fnt est destiné à promouvoir la téléphonie rurale. En vue de désenclaver les villages ivoiriens. Ce fonds est approvisionné par les cotisations des opérateurs à hauteur de 2% de leurs chiffres d'affaires pour les mobiles et 1% pour le fixe. Le Fonds national des télécommunications (Fnt) destiné à booster la téléphonie rurale a été la principale source d'enrichissement du ministre Hamed. De 2006 à 2010, les versements s'élèvent à 39 milliards 91 millions 755 mille 739 Fcfa (39091755739 Fr). C'est dans ce fonds domicilié à la Banque nationale d'investissement (Bni) que Hamed Bakayoko puise chaque année 450 millions de Fcfa sur le vocable sulfureux de renforcement des capacités de son ministère. Depuis 3 ans, c’est 1 milliard 350 millions de Fcfa qui est allé sans autre forme de procédure dans les poches du directeur national de campagne adjoint d'Ado. Dans le mois de janvier 2010, selon des sources très crédibles, Ahmed Bakayoko a introduit un décaissement de 450 millions de Fcfa qui ont été bloqués par la banque.

2009 que les opérateurs devraient payer sur les communications internationales. 2/3 de cette recette recueillie revenait directement au ministère. Heureusement pour les opérateurs, le Président de la république qui a toujours un régard sur ce secteur, a pris l'ordonnance 2009-289 du 7 septembre 2009 pour suspendre cette mesure. C'est ce qui explique la rencontre que le chef de l'Etat a eue avec les opérateurs du secteur qui sont allés dire merci au Président pour la suspension de cette taxe. Dans nos prochaines parutions, nous indiquerons ce qu'Ahmed Bakayoko a fait de cet argent. Ses entreprises, ses sociétés prête-noms et autres affaires en Côte d'Ivoire et ailleurs.

▉Enquête réalisée par Zéré de Mahi

Où VONT LES 300 MILLIONS ExTORQUÉS PAR AN à L'ATCI En plus de ces 450 millions empochés par an sur le compte du Fnt, le ministre Ahmed Bakayoko a exigé depuis sa prise de fonction aux Ntic en 2003, que l'Atci lui verse 300 millions de Fcfa par an, comme frais d'entretien de son département. Son dernier " kata " remonte au 12 février 2010, ayant eu certainement vent de la dissolution du gouvernement et n'étant pas sûr d'être reconduit, Ahmed Bakayoko a retiré précipitamment 52 millions de Fcfa.

LES COUPS D'AHMED QUI ONT ÉTÉ DÉJOUÉS Le ministre Ahmed Bakayoko quitte les Ntic avec beaucoup de regret. D'autres coups qu'il avait minutieusement préparés pour se faire de l'argent, n'ont pu aboutir grâce à la vigilance du Président de la république. C'est le cas du projet de téléphonie rurale Huawei qui a été conclu entre un opérateur chinois et l'Etat de Côte d'Ivoire. Ce projet devait être financé à hauteur de 90 millions de dollars Us par une banque chinoise. Dont la part de l'Etat s'élevait à 15%. Le ministre Ahmed Bakayoko devait percevoir d'importantes commissions avec cette entreprise. Malheureusement pour lui et heureusement pour l'Etat de Côte d'Ivoire, sur conseils du Bnetd et du cabinet Orrick-Rambaud Martel, le gouvernement a décidé d'abandonner ce projet. Les analyses montrent bien que c'était une véritable arnaque que préparait Ahmed Bakayoko sous le dos de l'Etat. L'homme n'a jamais digéré ce désaveu. La durée du crédit de ce projet était de 12 ans dont 3 ans de grâce. Et le taux d'intérêt est de 0,5% par année. Toujours préoccupé à se remplir les poches et celles de son patron, Alassane Ouattara, le ministre a instruit une nouvelle taxe de 20 Fcfa dans la loi fiscale

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SOS COTE D’IVOIRE

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Le visage inhumain du pouvoir:

priVation Des Droits, humiliations et tortures pour gbagbo et ses proches La négation des droits les plus élémentaires de laurent gbagbo, les humiliations et la torture infligées à Affi n’guessan et à michel gbagbo montrent, s’il en était encore besoin, que ouattara a résolument entraîné la côte d’ivoire dans «le sous-sol de l’humanité».

L

e Président Laurent Gbagbo est détenu à Korhogo depuis près de trois mois. Privé de ses droits les plus élémentaires. Il insiste pour rencontrer ses avocats à qui le pouvoir refuse l’accès à sa prison. Face à un régime dictatorial qui ose parler de ‘’démocratie’’, Me Verges et les autres attendent toujours de pouvoir échanger avec leur illustre client, pour assurer convenablement sa défense dans le faux procès pour les crimes imaginaires qu’on lui prête. Dans un récent courrier en date du 6 juillet dernier, ils ont dénoncé cette négation des droits de l’ancien chef de l’Etat, renversé par un coup d’Etat de la France et de ses alliés de tous bords, le 11 avril 2011 au profit d’Alassane Dramane Ouattara. A Bouna, le président du Front populaire ivoirien, Pascal Affi N’Guessan et le fils aîné du président Gbagbo, Michel Gbagbo sont torturés et humiliés au quotidien. Une vidéo révoltante diffusée sur le net depuis quelques jours les montre au pied du chef de guerre Morou Ouattara. Sous la menace des armes. Ils sont contraints de faire des «pompes» et d’autres ‘’exercices’’ qui relèvent de l’humiliation la plus abjecte. Un homme politique, qui a visionné cette horreur, nous a confié, les larmes aux yeux, que : “Le régime Ouattara n’a aucun respect pour la dignité et les droits humains».

Ouattara, le geôlier de Bouna, fait subir à Affi N’Guessan et à Michel Gbagbo à Bouna. Sans compter les Genévrière Bro Grébé, brave parmi les dignes filles de la Côte d’Ivoire, Gnamien Yao, Jean Jacques Béchio, pour ne citer que ceux-là parmi ces personnes qui croupissent dans les différents camps de détention érigés sur toute l’étendue du territoire national dans les cachots de la dictature à visage découvert et de l’injustice poussée à l’extrême. Et ces ministres et éminents cadres de la Nation qui ont été faits pris-

sous Staline qui torturait ces concitoyens dans des camps. Dans le chapitre 1 du Tome 3, il décrit les conditions de ces gens «Voués à la mort» en ces termes: «Dans la foulée des armées venaient les cours martiaux, les uns étant pendus séance tenante, les autres prenaient le chemin des camps, des bagnes nouvellement créées ». Oui, après la révolution russe, “la révolution Ouattara’’ nous sert aussi nos bagnes, nos camps, “nos goulags”. Dans les chaînes et les fers de ces bagnes sont retenus des innocents, des personnalités respectables, des adversaires politiques et des inconnus dont le péché est d’être des proches de Laurent Gbagbo ou de ne pas partager la même opinion que Ouattara. Soljenitsyne, dans le livre cité plus haut, évoque avec gravité “ces millions de paysans ruinés envoyés à l’extermination, dispersés avec pour défense de se souvenir et de prononcer le nom de leur parents ». En Côte d’Ivoire, des milliers de gens, paysans ou autres, ont été ruinés par le pouvoir Ouattara. Leurs parents ont été tués par les ‘’forces pro Ouattara ». Leurs biens ont été pillés, incendiés, saccagés. Leurs plantations ont été détruites ou incendiées. Ils sont aujourd’hui dispersés dans les camps de détention où on les punit d’avoir prononcé le nom de Laurent Gbagbo. 66 ans après la seconde guerre mondiale qui a laissé à l’humanité toute entière le triste souvenir de ce régime de la terreur dont nous le voulons plus évoquer le nom et ceux de ses acteurs ici, ne voilà t-il pas que nous, Ivoiriens, avons aussi aujourd’hui nos camps où l’on a quasiment ‘’déporté’’ Gbagbo et ses proches qui ont osé se battre pour l’indépendance et la souveraineté de la Côte d’Ivoire ? Des anciens ministres et des hauts cadres de la Nation qui ont servi la République de Côte d’Ivoire ne sont-ils pas entassés les uns sur les autres et donc ‘’concentrés’’ à la Pergola ?

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dignité et droits humains. Des vertus que la France, «pays des droits de l’Homme, des libertés, de l’égalité et de la fraternité» célèbre tous les 14 juillet sur les Champs Élysées. Les hommes de Ouattara qui, depuis près de 10 ans, tuent, volent, violent et pillent tout sur leur passage savent-ils ce que ces mots lourds de sens signifient ? La réponse à cette question se trouve dans ce que Laurent Gbagbo vit à Korhogo, dans les affres que le Com’Zone Morou

onniers à la désormais tristement célèbre « Pergola », l’hôtel-prison où sont enfermés les proches de Gbagbo. En 2011, nous voici enchaînés, 66 ans après la seconde guerre mondiale hélas marquée par les atrocités du pire régime que le monde ait connu, 50 ans après les indépendances en Afrique, dans les ténèbres de la déshumanisation, sous Ouattara.

des camps de «déportation» et de «concentration», des goulags. Et pourtant, l’histoire devrait nous éclairer pour nous rendre plus humains. Rappelons au nouveau pouvoir ces scènes affreuses que l’écrivain soviétique Alexandre Soljenitsyne, lui même une victime de la dictature, décrivait dans son ouvrage intitulé. L’Archipel du Goulag,

Ces similitudes, sans faire de comparaison, inquiètent et attristent les démocrates de tout bord. Elles nous montrent le vrai visage de Ouattara et de son régime. La Côte d’Ivoire vit l’enfer de la dictature sous un pouvoir qui s’est spécialisé dans l’avilissement de l’Homme ▉K. Kouassi Maurice


SOS COTE D’IVOIRE HARCèLEMENT ET TORTURE DES FRCI : UNE PROCHE D’UN Ex-MINISTRE EN LEVÉE Sale quart d’heure pour la sœur cadette du ministre Hubert Oulaye, en début de semaine. En effet, Valerie Oulaye, directeur des affaires administratives et financières (Daaf) à l’Institut pédagogique de l’enseignement technique et professionnel (Ipnetp) a été enlevée par des éléments lourdement armés des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) qui l’ont ensuite conduite dans la forêt du Banco où elle a fait l’objet de sévices. Puis transférée, selon une source proche de la victime, à l’état-major où elle aurait été «matraquée» de questions. Les Frci, sans détenir de preuves formelles, accusent la sœur cadette du ministre Hubert Oulaye de transférer une forte somme d’argent (20 millions Fcfa) à son aîné dans le but de fomenter un coup d’État contre le régime Ouattara. «Convaincues» de ce que leur victime était hors de tout soupçon, les hommes de Soumaïla Bakayoko l’ont relâchée. Valérie Oulaye a regagné son domicile, traumatisée par tout ce qu’elle a enduré. Cette attitude de psychose de coup d’État que font planer les Frci et certains responsables politiques du régime Ouattara consiste à se donner des justificatifs pour traquer, enlever et torturer d’honnêtes citoyens, en plus de les déposséder de tous leurs biens. ▉Gilles Naismon – Le Nouveau Courrier

A KORHOGO DES ÉTUDIANTS CHANTENT « ON VA INSTALLER GBAGBO » Hier les étudiants de l’INFAS (Institut National de Formation des Agents de la Santé) de Korhogo sont descendus dans les rues de la ville pour réclamer leurs bourses impayées depuis plusieurs mois. Après avoir épuisé toutes les autres voix discrètes pour ne pas éclabousser le nouveau pouvoir et n’en pouvant plus face à la vie qui devient de plus en plus difficile les élèves agent de sante n’ont trouvé autres voie que la descente dans les rues de Korhogo malgré la présence des hommes du commandant Fofié Kouakou pour se faire entendre. Joint au téléphone, l’un d’entre eux nous a fait savoir que « des pluies de milliard ont été promis à la Côte d’Ivoire et depuis ça dure même si dans ces temps nous observons une hausse de la plu-

viométrie. Nous nous attendions en lieu et place des goûtes d’eau à des billets de banque mais depuis bientôt trois mois que le sieur Ouattara est aux affaires rien n’est fait ; Notre situation ne faits que s’empirer. Certains étaient tellement confus qu’ils disaient que Gbagbo était mieux. C’est donc en cœur que ceux-ci chantaient à haute voix « on va installer Gbagbo - on installer Gbagbo» comme pour faire entendre leurs voix à ce dernier. Notons que cette bourse est de 49 000 f CFA par mois. Rappelons que jusqu’à ce jour les fonctionnaires ne sont pas encore payé et que le rackette et l’insécurité causés par les FRCI battent leurs plains. Aujourd’hui seul les fanatiques RDR disent que le pays va bien. Très bientôt c’est tout le peuple qui chantera cette chanson et ira chercher son président élu afin de le replacer dans son fauteuil. ▉Vana Kacou

DUEKOUE : TROIS JEUNES VIENNENT D'ETRE ExÉCUTES PAR LES FRCI Les Frci (forces pro-Ouattara) ont exécuté vendredi à Duékoué trois jeunes gens dans un groupe de 10 arrêtés et détenus depuis le 6 juillet dernier à l’hôtel Monhéssia où ils ont établi leur base. Selon les témoignages, les 11 jeunes ont été arrêtés dans la nuit de mercredi à jeudi à Guitrozon, dans la commune de Duékoué. Il s’agit notamment de Téhé Albert, Téhé Gérard, tous deux neuveux de l’ancien ministre Eric Kaé. L’identité du troisième n’était pas encore connue. Les Frci accusent ces jeunes de Guitrozon de détenir des armes que le ministre Eric Kaé leur aurait distribuées. Ce qui étonne fort les habitants de ce village communal qui ne comprennent pas que les Frci continuent de chercher des armes dans ce petit coin qu’ils ont déjà fouillé de fond en comble depuis qu’ils ont pris le contrôle de Duékoué fin mars. Des sources indiquent que dès l’arrestation des onze, les villageois ont engagé des négociations à la suite desquelles, 7 ont été libérés. C’est donc parmi les quatre restants détenus que trois ont été extraits dans la nuit du vendredi au samedi. Ils ont ensuite été conduits au cimetière de Bahoubli, vers Fengolo où ils ont été torturés avant d’être exécutés. Reste encore détenu, selon les mêmes sources, le nommé Téhé Alain. L’ONUCI a été appelée pour constater les faits. Depuis, ce tragique évènement qui s’est déroulé dans une région qui a connu le massacre des membres de l’ethnie guéré par les forces de Ouattara en mars dernier, c’est à nouveau la stupeur dans

22 la ville. Le dimanche matin encore, c’était la peur panique à Duékoué.

DALOA-LES FRCI CASSENT LE CAVEAU FAMILIAL DU COLONEL LOGBO. Décidément, les soldats d’Alassane Ouattara sont dans leur logique de s’attaquer à tout ce qui a un lien avec le régime du président Gbagbo. Même les tombes ne sont pas épargnées dans leur fureur. Selon des témoins, la consternation était vive le 28 juin à Krikoria, dans la souspréfecture de Gboguhé, dans le département de Daloa. Krikoria, village natal du colonel Logbo Toh Raphaël, aide de camp du président Laurent Gbagbo, a été la cible des Frci (forces pro-ouattara) ce jour-là. Partis à bord de 4 véhicules de type 4x4 estampillés léopard, les éléments des Frci se sont également munis d’un bulldozer pour casser entièrement le caveau familial où reposent pour l’éternité, Zika Logbo et maman Grogbo, père et mère de l’ aide de camp du président Gbagbo. Selon nos sources, cette profanation est faite au motif que des armes y auraient été cachées. Mais n’ayant pas découvert d’armes, ces visiteurs sans cœur ont abandonné les ossements avant de quitter le village non sans prendre le temps de bien piller la résidence du colonel. Ce désolant spectacle a ravivé la douleur des villageois qui étaient tous en pleurs parce que s’expliquant difficilement cet acte. Avec l’armée d’Alassane Ouattara, les morts ne sont plus respectés. Pire, ils ont traqués et bafoués dans leur repos éternel partout sur le territoire. C’est cela l’Etat de droit version Ouattara. ▉Prisca Stani

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INTERNATIONAL

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terres fertiles, petrole : le sud-soudan, pays neuf a vendre le sud-soudan devient formellement indépendant samedi. ravagé par la guerre, convoité pour son pétrole, le nouveau pays dispose d'un fort potentiel agricole. et les investisseurs étrangers l'ont bien compris.

est clairement de morceler les terres acquises et de les revendre. Car personne n'est en mesure de mettre en valeur 600 000 hectares au Soudan. Il y un évident but de spéculation. Ce genre d'accord est signé par des compagnies véreuses qui

est l'ONG Norwegian People's Aid qui s'alarme. Dans un récent rapport, elle souligne que depuis 2007, 9% de la superficie totale du nouvel Etat ont déjà été attribués à des firmes étrangères. Soit 5,74 millions d'hectares.

les chinois reluquent le pétrole sud-soudAnAis

C'

« Il est très difficile de vérifier ce genre d'information, en raison du caractère secret des transactions », affirme Philippe Hugon, directeur de recherches à l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris), en charge de l'Afrique. Cela reflète néanmoins une tendance : de nombreuses firmes ont profité du chaos

un hectAre Au sudsoudAn ? 3 centimes qui régnait ces dernières années pour acheter à bas coût. Une entreprise texane aurait ainsi acquis 600 000 hectares sud-soudanais pour la modique somme de 25 000 dollars (17 500 euros). Le prix de l'hectare revient donc à… 3 centimes d'euro ! La société Nile Trading and Development Inc., selon le think thank Oakland Institute, obtient donc le droit d'exploiter toutes les ressources naturelles de « son » territoire pendant 49 ans. Avec en outre une option pour louer 400 000 hectares supplémentaires. Marc Lavergne est géographe, directeur du Centre d'études et de documentation économiques, juridiques et sociales d'Egypte et du Soudan (Cedej). Le chiffre lui paraît « énorme » : « Cette firme a dû obtenir un bout de papier qui ne vaut pas grand-chose. Son but

ont souhaité profiter de l'état de nondroit. » Et cette entreprise américaine n'est pas la seule. Nombreuses sont les firmes ayant des vues sur ce nouveau marché. Selon l'ONG Norwegian People's Aid, des dizaines d'entreprises ont acquis des terres cultivables. Parmi elles, des investisseurs indiens, canadiens ou ougandais. Et encore, l'étude se concentre uniquement sur les transactions liées à l'agriculture, la foresterie et le tourisme. Les accords entre les compagnies minières et pétrolières n'ont pas été pris en compte. Or, du pétrole, le futur 193e Etat en regorge. Marc Lavergne (Cedej) met en avant les intérêts chinois qui « souhaitent aussi investir dans le pétrole ». Le consul chinois du Commerce pour le Sud-Soudan, Zhang Jun, l'a confirmé au journal espagnol ABC : « Le pétrole reste la colonne vertébrale de l'économie du nord et du sud. Donc attendez-vous à ce que nous poursuivons notre excellente relation avec les deux Etats. » Le premier défi du chef de l'Etat Salva Kiir sera de stabiliser les relations avec son voisin du nord, le Soudan, et d'éviter l'engrenage de la violence au sein de son pays. Depuis le début 2011, près de 2 400 Sud-Soudanais sont morts suite à des accrochages entre les différentes tribus. Réguler la vente des terres n'est donc pas la priorité du moment. Au Sud-Soudan, tout reste à construire.

Selon Marc Lavergne : « [Le président Kiir] n'a aucune politique agricole déterminée pour le moment. Depuis 1970, les terres appartiennent à l'Etat. Mais il n'y a aucune raison pour que les titres de propriété du nord tombent d'un coup. Pour le moment, le SudSoudan n'est pas en mesure de distribuer ses terres. Mais à terme, il peut choisir ou non de rendre leurs terres aux tribus. » « La population est souvent exclue des négociations », confirme Philippe Hugon (Iris), quand bien même elle « dispose d'un droit d'usage, ancestral et non écrit,

des populAtions sur le dépArt ? de ses terres ». Que deviendront ces contrats à partir du 9 juillet ? Quelle sera la politique de droit foncier choisie par le nouvel Etat ? Un aspect demeure cependant certain : la location de terres et la spéculation sur celles-ci ne profitent jamais aux populations locales. Or, le Sud-Soudan est un pays très hétérogène. A partir du moment où un contrat est signé, deux choix s'offrent à eux, selon Marc Lavergne : « Soit ils deviennent ouvriers agricoles, soit ils rejoignent les bidonvilles de la capitale, Juba. C'est ce qui se passe déjà au nord. Il n'y a donc aucune raison pour qu'il n'en soit pas de même au sud. » Selon le chercheur, les populations les plus menacées sont les tribus nomades, les éleveurs de vaches ou cultivateurs de maïs. Une préoccupation bien lointaine des investisseurs étrangers. ▉Aticle rue 89


INTERNATIONAL

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l'eX president Bresilien lula HuMilie les presidents afriCains au soMMet de l'union afriCaine

S

uivant l'exemple de l'amerique Latine , l'Afrique devrait decider de prendre sa vrai independance qui est aux mains des occidentaux , Le continent Africain qui est riche de gisement mineral et de terre fertile , aurait en effet toutes le potentialités pour devenir le première puissance economique planetaire , mais elle est encore opprimée sous la coupole coloniale des grandes puissances de la terre. ce sont les parole de l'ex -president bresilien LULA DA SILVA ,qui etait la semaine dernière en Guinée equatoriale pour la reunion des chef d'etats Africains . Lula a invité les chef d'etat à ouvrir les yeux sur ce qui se passe en Afrique ces derniers mois , en libye et en cote d'ivoire : l'interference de la France et des etats unis constitue un sérieux danger pour la souveraineté Africaine et pour les futures générations. durant l'assemblée generale sur le role des jeunes africains, une session detachées de la reunion avec theme la crise libyenne, Lula a accusé les chefs Africains d'ètre avides , d'assoifés de pouvoir , de trahir leurs propres pays et surtout d'ètre des servants de l'occident ! qui saccagent le continent noir et déciment sa souveraineté. La devise de ces chefs d'etats étant : "chacun pour soi , Dieu pour tous" ne portera loin l'Afrique,Il faut le sens de responsabilité, d'humilité,de dignité et

d'Unité pour bien gouverner ! critiquant le fait que les leaders africains qui sont arrivés au pouvoir par un coup d'état ou pour le vouloir des puissances occidentales .Il a ensuite critiqué et denoncé le monopole des 5 pays du monde. ajoutant que: L'UNION AFRICAINE a 1,4 milliard d'habitants, l'AMERIQUE LATINE 400 000 d'habitants et que c'est inconcevable que les USA, LA FRANCE,LA CHINE,LA RUSSIE ET LA GRANDE BRETAGNE dictent la loi au conseil de securité de l'ONU !!!! surtout que la crise ecomìnomique mondiale provient des etats unis . et il a deploré le fait que l'UNION AFRICAINE soit financé seulement par 5 pays africains et le reste par des dons occidentaux.Par consequent, Pour cela , L'UA ne peut pas faire les interéts de l'Afrique et avoir un poids au niveau international . C'est cette mème U.A qui legitime les coups d'ètats,les rebellions ou actions illegales pour l'obtention du pouvoir en Afrique, ignorant la volonté du peuple et la finalité des élections .Beaucoup de chefs d'etats presents avaient la tète basse à qui il a réitéré l'invasion Francaise dans le continent noir ! LA FRANCE nourrit et arme les rebelles dans les pays qui ont cessé d'ètre leurs colonies . avec des interferences dans les affaires internes des pays africains ! c'est clair la reference avec le cas de la Cote d'Ivoire, où Paris avec l'utilisation de la force a enlevé le

president GBAGBO pour mettre à son poste ouattara. Si pour la Cote d'Ivoire ,rien a été fait pour arréter le coup d'état ,l'union Africaine peut demander le cessez le feu immediat en LIbye. en soutien s'est ajouté le president Jacob zuma, un des chefs opposants qui tient tète à l'occident disant qu'ils n'ont pas le droit d'assassiber KADAFI. Un silence d'ombre dans la salle de l'UA où les présidents qui sont les talons de l'occident étaient nombreux en occurence ABDOULAYE WADE du Senegal qui a sejourné à Benghasi pour reconnaitre le gouvernement des rebelles , BLAISE COMPAORE du Burkina Faso qui ha soutenu la rebellion de OUATTARA en Coted'Ivoire contre GBAGBO, YOWERI MUSEVENI de l'Uganda qui combat les AL Shabaab en Somalie , PAUL KAGAME du Rwanda qui saccage pour le compte de l'occident et puis SASSOU N'GUESSO du Congo Brazzaville , IDRISS DEBY du TCHAD,PAUL BIYA du Cameroun, FAURE GNASSINGBE du togo,ODINBA ALI BONGO du Gabon et le dernier récruté qui s'est ajouté à la dependance des des puissances de l'oppression est ALLASSANE OUATTARA de la cote d'ivoire ! ▉Afrihistorama


Koudou lAurent gbAgbo

simone ehivet gbAgbo

Président de la republique de Côte

Première Dame de la republique de Côte d’Ivoire et présidente du groupe parlementaire FPI

d’Ivoire

jeAn jAcques bechio

AboudrAmAne sAngAre

Présidente du MIDICI et ancien ministre

Professeur d’université fils ainé du président GBAGBO

Président de PLCI et ancien ministre

Inspecteur général de l’état et vice président du FPI

dAnielle boni clAverie

gilbert AKe n’gbo

dAcourY tAbleY

mAhAn gAhe bAsile

Ministre et présidente de l’URD

Prémier ministre, professeur d’économie

Gouverneur de la BCEAO

Président de la centrale syndicale dignité, Président de la confédération mondial du travail

pAscAl Affi n’guessAn

bro grebe genevieve

Président du FPI et ancien Prémier ministre

michel gbAgbo

desire dAllo Ministre de l’économie et des finances, Ingénieur industriel

Des intellectuels et dirigeants de la côte d'ivoire sont illégalement détenus au secret depuis le 11 avril 2011 soit depuis 93 jours, nous ne l'oublions pas !


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