DEBOUTCIV N°11

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L’èRE oUATTARA oU LA pERTE DE LA SoUvERAINETÉ DE LA cÔTE D’IvoIRE

FRANcE-cÔTE D’IvoIRE: LA TENTATIoN coLoNIALE

LIBYE: LES RATÉS D’UNE GUERRE FRANÇAISE

100 jours de gouvernance de dramane ouattara

c

e r u s n e

contact@deboutciv.info


SOMMAIRE

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NoTRE ÉQUIpE Directeur de publication KADENGUE CISSE

DOSSIER

page 4-7

■Le RDR, l’Ivoirité, Alassane ouattara et la rébellion du Nord

Directeur de la rédaction STEVEN ANDREW Rédacteur en chef STANI PRISCA

POLITIQUE

page 8-17

■L’ère Ouattara ou la perte de la souveraineté de la Côte d’Ivoire ■La Constitution est à Ouattara ce que la loi est aux Frères Cissé ■France-Côte d'Ivoire : La tentation coloniale

ECONOMIE

page 18-20

■Les salaires de certains ex-Fds bloqués: La réconciliation, marche arrière, toute ! ■Gros marchés en Côte d'Ivoire : Obama réclame sa part du gâteau 100 jours du pouvoir Ouattara: La liquidation du pays a commencé

SOS CÔTE D’IVOIRE

Responsables administratifs YVANN MURPHY GAZOUA TETIALI Responsables techniques JOHN MACLEAN CHRISTIAN CHATAL SCHADRAC THIGER Contact contact@deboutciv.info

pARoLE FoRTE

page 21-26

■Un soldat FRCI fait des révélations sur l'affaire des quatre personnes enlevées à l’hôtel Novotel ■Massacres en Côte d’Ivoire: Arrêtons la fausse symétrie entre les deux camps ■Les refugiés ivoiriens au Ghana face aux lenteurs du HCR: Une vie difficile

INTERNATIONAL ■Libye: Les ratés d’une guerre française

page 26-27

“on n’a pas besoin d’être économiste pour être président ...” LAURENT GBAGBo


EDITORIAL

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OUATTARA : 100 JOURS DE CUISANTS ECHECS

D

ramane Ouattara le candidat de l’étranger, le préfet installé au pouvoir grâce au coup d’état grossier des forces francoonusiennes vient d’enregistrer ses 100 premiers jours de gestion du pouvoir d’état. 100 de cuisants échecs et de gestion calamiteuse. Bilan : ZERO pointé ! L’économiste surmédiatisé venu du Burkina Faso et du FMI a « joué bidet » sur toute la ligne.

ECHEC AU PLAN POLITIQUE Dramane Ouattara est au pouvoir mais la Côte d’Ivoire est gérée par les réseaux maçonniques, françafricains et politiques depuis l’hexagone. Le centre de décision c’est désormais Paris ou plus exactement Nicolas Sarkozy…On se rappelle comment les nostalgiques de l’époque coloniale ont applaudi la présence du colon blanc à l’investiture de Dramane Ouattara. Retour donc à la case départ ou plutôt à la case colon. La seule ligne politique lisible du candidat de l’étranger consiste à brader les richesses du sol, du sous-sol ainsi que les entreprises ivoiriennes porteuses d’espoir à la France. Si le vrai crime de Laurent Gbagbo est, comme l’a fait remarquer Colette Braeckman d’avoir tenté de briser le quasi- monopole économique de la France en diversifiant ses partenaires, Dramane Ouattara signera en revanche, le grand retour de la France dans le Golfe de Guinée par le maintien d’une force militaire française ainsi que le retour des conseillers français dans les 13 principaux ministères. Ces conseillers, rattachés à la présidence sont les vrais ministres de l’ombre. Patrick ACHI en a fait l’amère expérience la semaine dernière en découvrant au cours d’une visite en entreprise, que son département ministériel avait perdu la tutelle des sociétés sous son contrôle au profit du ministère de l’Economie et des Finances. Mais en réalité, c’est désormais le très influent conseiller, Philippe SereyEiffel, le « blanc » d’Alassane Ouattara ministre de l’ombre des infrastructures économiques devient le vrai maître à bord…

ECHEC AU PLAN DE LA RECONCILIATION La réconciliation confiée à Banny est en soi la chronique d’un échec programmé. Ce programme a en réalité été conçu à la hâte par les Nations Unies dans le seul but d’effacer la forfaiture de Choi et de Ban Ki Moon. Ces criminels ont besoin de mon-

trer qu’en Côte d’Ivoire, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Et Ouattara qui a la crème à la bouche mais la guerre dans le cœur n’y a vu que l’occasion d’éloigner Banny de la primature tout en calmant l’impatience de son allié PDCI. Banny lui-même, engagé à fond dans la perte de Laurent Gbagbo ne peut offrir de garanties sérieuses pour une réconciliation réussie. Sur les bords de la Lagune Ebrié, Desmund Tutu, prix Nobel de la Paix a engagé sa crédibilité pour rien. En tout état de cause leur réconciliation de façade n’engage en rien la grande majorité des ivoiriens qui partage plus que jamais l’idéal de Laurent Gbagbo.

ECHEC AU PLAN SECURITAIRE Au plan sécuritaire, les exactions des bandes armées de Ouattara font du pouvoir actuel une grosse machine sans tête. Jusqu’ici, rien ni personne ne semble pouvoir maîtriser les dérives des FRCI. Dramane Ouattara lui-même évite de passer ses nuits en Côte d’Ivoire. Sa protection rapprochée est assurée par la Licorne, l’ONUCI et une centaine de mercenaires burkinabés issus de la garde de Blaise Compaoré. Il a perdu confiance en ses com-zones ( Watao, Cherif, Morou, Ben Laden, Zakaria etc…) qui sont aujourd’hui priés de se tenir loin du palais et de leur chef. Alors, quand le chef lui-même n’a plus confiance en ses troupes, on fait comment ? La confusion est d’autant plus grande qu’après les opérations dites de profilage, un certain nombre de miliciens pro Ouattara ont été abandonnés. Ceux-ci menacent la fragile paix sociale en réclamant aux chefs « leur argent » sur la base d’une promesse de 5 millions par personne en cas de victoire. Ceux-ci refusent donc de désarmer. Que dire des tensions récurrentes entre pro IB… et pro Soro qui se traduisent par des exécutions sommaires dans les rues d’Abidjan ? La question sécuritaire se complique lorsque l’on prend en compte les nombreuses frustrations faites aux traditionnelles forces de défense et de sécurité. Leurs primes dites "haut les cœurs", estimées en moyenne à 50 000 FCfa qui arrivaient à échéance fin Mai 2010 ont été reconduites par le gouvernement Gbagbo en guise de récompense. La prime Gbagbo a été supprimée unilatéralement. Par Dramane Ouattara. De surcroît, un plan de réduction de 20 000 des baux est en cours et devrait toucher tous les sous- officiers, officiers et commissaires de polices. Les militaires et gendarmes ne

sont pas épargnés par ces réductions drastiques de salaires. De surcroît l’on assiste à un démantèlement brutal des unités d’élite par le biais d’affectations fantaisistes qui touchent par exemple 120 personnes au camp AGBAN. Ce camp paie ainsi un lourd tribu à son attachement à la légalité républicaine.

ECHEC AU PLAN JURIDIQUE Au plan juridique, le garde des Sceaux et le Procureur de la République, dans leur croisade anti-Gbagbo ont transformé une justice déjà pourrie en une justice en état de putréfaction avancée. La justice des vainqueurs dirigée contre un camp uniquement, cette justice qui amnistie les causes de la crise pour en condamner les effets, cette justice qui fait contre elle l’unanimité des ONGs en charge des droits humains est sans conteste, avec la question sécuritaire, la face la plus visible de l’échec patent de Dramane Ouattara en ces cent premiers jours.

CONCLUSION Cet échec patent de 100 jours est aggravé par la question lancinante de la santé précaire du chef qui attise la guerre larvée de succession entre au sein du RHDP. Alassane ruse avec sa santé alors que selon ses médecins sont état requiert une immobilisation obligatoire de 4 mois au moins pour traitements intensifs. A cause de toutes les raisons évoquées, la Côte d’Ivoire est aujourd’ une poudrière géante où la moindre étincelle se transformera inévitablement en irruption volcanique. Ajoutons à cette situation explosive qu’à ce jour, l’ensemble des salaires n’est pas payé. Que de nombreux fonctionnaires attendent encore depuis bientôt un mois ! Que les retraités ne sont pas payés du tout ! Ne sommes- nous pas en train de vivre une nouvelle faillite ? Ainsi, même lorsqu’au titre des Relations bilatérales la France annule plus de 655 milliards FCFA de dette ivoirienne, les effets de cette annonce ne se font pas sentir sur le terrain. Que neni ! Sur le terrain ça « ment » toujours sur Ouattara. Simplement parce que la France a anticipé sur le point d’achèvement du PPTE en abandonnant en réalité des créances avariées. Or le pays a besoin d’argent frais…Et les caisses restent cruellement vides ! ▉KADENGUE CISSE


DOSSIER

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le RDR, l’IvoIRIté, AlAssAne ouAttARA et lA RébellIon Du noRD

A

rticle écrit en mars 2010 par Claudus et repris et modifié le texte à certains endroits sur le blog de Aymard. laudus Kouadio y explique le concept de l’Ivoirité, parle de Alassane Ouattara, de la rébellion du Nord avec à l’appui des images édifiantes. La campagne pour les échéances électorales Ivoiriennes prévues pour courant Avril-Mai 2010 bat son plein. L’essentiel pour tous les candidats est d’arriver à rallier par tous les moyens imaginables, le maximum d’électeurs vers leur camp. Bien que incertaine à la date citée ci-dessus, tôt ou tard les Ivoiriens iront aux urnes pour choisir leur prochain Président : Avec quelle motivation majeure ?

La logique voudrait que ce soit au vu du programme de gouvernement des candidats et par ricochet son incidence à court terme sur la vie des Ivoiriens et à long terme sur leur futur et surtout celui de leur progéniture. Cependant, mis à part les promesses risibles (voire surréalistes parfois) annoncées de haut vol par certains candidats lors de leurs meetings, que sait la masse d’électeurs potentiels sur la véracité des projets de société des candidats à notre Magistrature Suprême ? Pas grand-chose en vérité : Et ça, les équipes de campagne qui ont face à eux des populations en majorité analphabètes et crédules le savent pertinemment. Même s’ils prennaient la peine d’étaler avec virtuosité les contours de leur plan d’action une fois aux commandes du navire Ivoire, ils n’auraient pas la certitude de faire comprendre à leur auditoire leurs schémas parfois très techniques. Néanmoins il faut bien qu’ils arrivent à convaincre le maximum d’électeurs : Là est tous le dilemme de la classe politique Ivoirienne de l’après Feu Son Excellence Le Président Félix Houphouët Boigny. Etant face à une situation quelque peu in-

confortable au vu d’une population habituée à voter sans condition pour le PDCI (Parti Démocratique de Côte d’Ivoire) parti unique d’alors, l’ère du multipartisme s’annonçait calamiteuse pour les partis politiques émergeant, comme le Front populaire Ivoirien (FPI) et naissant, comme le rassemblement des républicains (RDR) qui résulte de la vomissure d’un PDCI restructuré par le Président Bédié. Il fallait user de subterfuges pour se démarquer et attirer l’attention sur soi pour espérer surpasser Aimé Henri Konan Bédié le Président « par intérim » de la CI et candidat du PDCI d’un Houphouët Boigny toujours charismatique même après sa mort. Pendant ce temps, le président Bédié de son coté ne croisait pas les bras. Il cherchait les voies et moyens pour contrer ses adversaires potentiels. Pour écarter le RDR, le filon fut vite trouvé : La Nationalité Ivoirienne des candidats potentiels Djéni Kobenan et Alassane Dramane Ouattara. Pour préparer les esprits à sa nouvelle approche, le Président Bédié lança le concept de « Consommer Ivoirien » puis celui d’ «Ivoirité » en 1994 à la suite de la modification du code électoral. Le Front Républicain d’alors formé par le FPI de Laurent Gbagbo et le RDR de Djeni Kobena se retira de la course au pouvoir pour protester contre la décision du Président Bédié de ne pas amender ledit code sur certains points et appela ses militants à ne pas voter. Après le premier test réussi par le Président Bédié à l’élection présidentielle d’Octobre 1995 malgré le boycott actif, en Novembre de la même année, la candidature aux législatives de Djéni Kobenan (SG du RDR) fut refusée par Emile Constant BOMBET alors Tout Puissant Ministre de l’Intérieur au motif qu’il était Ghanéen. Djeni Kobena prôna le boycott actif en ap-

pelant simplement ses militants à ne pas voter : C’était visiblement la première action de l’Ivoirité sur l’onglet politique. Ci-joint la première revue sur l’ivoirité présidé par le Professeur et Mathématicien Saliou Touré (Saliou Touré est du nord et musulman et n’est pas un Akan. Je fais ce rappel car ADO avait dit qu’il avait été exclu de la course présidentielle car il était du Nord et Musulman).

Qu’est ce que l’Ivoirité ? L’Ivoirité ou l’ »Esprit du Nouveau Contrat Social du Président Henri Konan Bédié, est un VAGUE concept sur l’humanisme Ivoirien. Le CURDIPHE (Cellule Universitaire de Recherche et de Diffusion des Idées et Actions Politiques du Président Henry Konan Bédié) dirigé par le Professeur Saliou Touré, avait pour but de « mettre en mouvement tout le corps social Ivoirien autour du thème de l’Ivoirité pour que chacun s’en imprègne, s’en convainque et en soit l’ardent défenseur » selon la préface du N°001 de l’ETHICS (Etudes et théories de l’HUMANISME IVOIRIEN pour la synthèse culturelle) une revue du CURDIPHE publiée en Octobre 1996 et renfermant les actes de leur forum du 20 au 23 mars 1996 à Abidjan. Suite à l’affaire Djéni Kobenan et à sa Nationalité Ivoirienne contestée, le RDR sait qu’il a un plus gros problème. Son nouveau leader et plus gros financier Alas


DOSSIER sane Ouattara étant Voltaïque, ils savent dorénavant que sa candidature sera rejetée. Puisque ayant été mal ou peu expliqué à la population composée en très grande partie d’analphabètes, le concept d’Ivoirité, tel un vulgaire morceau de pâte à modeler, est tordu dans tous les sens par les responsables du RDR. Chacun y va alors de son explication : une véritable aubaine pour le RDR et Alassane Dramane Ouattara qui n’avaient aucun repère solide. Il crie au scandale de l’exclusion ethnique du Nord musulman d’où il prétend venir: Nordiste et musulman = Tribalisme et non laïcité. Il a trouvé son cheval de bataille. En même temps, on met en exergue le fait que Bédié, un Baoulé, ait succédé à un autre Baoulé en la Personne d’Houphouët Boigny à la tête de la CI pour renforcer la thèse du tribalisme. Les nombreux jours fériés octroyés aux confessions chrétiennes de CI, la Basilique Notre Dame de la Paix de Yamoussoukro sont cités pour étayer les preuves de non laïcité de l’état Ivoirien. Un vaste plan d’intoxication propagandiste sera lancé par le RDR dans le nord du pays sous fond de mensonge grossier et d’incitation à la haine et à la révolte du genre : « Le PDCI dit que nous sommes des peureux. Nos grands-pères n’ont pas eu peur de prendre cette région avec les fusils et la poudre. Nous ne voulons plus de ces gens parce que le PDCI nous manque de respect, nous méprise et ne nous considère pas. Ils nous ont traités comme des animaux. Parce que nous votions pour Houphouët ils nous ont pris pour des ignorants. Ils ont organisé une campagne de dénigrement : ils ont injurié Alassane, son père, sa mère et nous. Mais ils ne nous connaissent pas. Parce que c’est avec des fusils et des balles que nos grands-parents ont conquis cette terre. Ils ne nous font pas peur. Ils ont dit que nous ne serions plus rien dans ce pays. Ensuite ils ont renvoyé 267 de nos cadres. Ils ne veulent plus entendre l’appel du Muezzin de la mosquée pour la prière. Ils ne veulent pas de l’Islam et des musulmans. Ils envoient les militaires les frapper dans les mosquées. Si nous acceptons cela c’est que nous ne sommes pas des musulmans, si nous les suivons c’est que nous sommes des bâtards. Vous connaissez bien la chanson Malienne qui dit : plutôt la mort que la honte. Ici chez nous nous disons : ‘Mieux vaut mourir que d’avoir honte’.Pouvons-nous accepter la honte ? NON !. Nous avons les mêmes armes qu’eux. Nous avons aussi nos hommes dans l’armée. Nous ne voulons d’eux ni aujourd’hui, ni demain. Depuis que Houphouët est mort nous n’avons connu que brimades, honte et humiliations» dixit Lamine Diabaté ex-mari d’Henriette Dagri Diabaté à Odienné en 1995. Lorsque Alassane Ouattara en personne confirme ce genre de thèses en proclamant sur TV5 en 1995 « On a écarté ma candidature parce que je suis musulman

5 et du Nord! », les nordistes et les musulmans se sentant lésés, rejoignent en masse le RDR qui se radicalise en se sectarisant de plus en plus. Le RDR d’ADO avait ainsi trouvé son assise tribale. A partir de ce moment là, un véritable bras de fer entre le pouvoir contrôlé par le Président Bédié et Alassane Ouattara qui devenait de plus en plus gênant pour le PDCI va s’engager. Il convient de rappeler que ce n’était pas le premier conflit ouvert opposant les deux hommes. Loin des urnes, ils s’étaient déjà affrontés pour la première fois après le décès du Président Felix Houphouët Boigny en 1993. En effet, ADO ayant refusé de respecter l’Article 11 de la Constitution ivoirienne à l’issue du décès du président Houphouët-Boigny, le président Bédié lui reprocha alors d’avoir tenté un coup de force pour accéder à la présidence. ADO abdiqua alors en s’effaçant face au Président de l’Assemblée Nationale, successeur constitutionnel du père de la nation : Premier combat, première victoire de Bédié contre ADO. Visiblement, ADO n’aurait pas pu supporter un second revers dans cette guerre des héritiers. La tension va alors monter d’un cran et très vite le RDR va passer à la défiance, aux menaces puis à la tentative de fraude en vue de rendre Alassane Dramane Ouattara Ivoirien et éligible à la Magistrature Suprême de la République de Côte d’Ivoire. C’est à partir de ce moment que les choses vont s’accélérer. Dans son intervention face à la presse, le Ministre de la justice sous le Président Bedié déclare entre autre « […]Le 26 septembre 1999 (un Dimanche), en l’absence de son Juge de Section en vacances, M. Zoro Bi Ballo, Juge Adjoint de la Section de Tribunal de Dimbokro a fait établir et a signé au profit de M. Alassane Ouattara, un certificat de nationalité ivoirienne sous le numéro 2084. Ce Certificat de nationalité a été versé au dossier administratif constitué pour les besoins de la régularisation de la situation du RDR au regard de la loi régissant les partis politiques. […] Les premiers résultats des vérifications faites révèlent ce qui suit : I/- Au niveau de la demande même du Certificat de nationalité : - La demande libellée au nom de M. Alassane Ouattara ne comporte aucune signature. II/- Au niveau du certificat de nationalité : l)- Monsieur Alassane Ouattara, est-il dit dans ledit Certificat, demeure à Dimbokro; ce qui ne paraît pas exact; 2)- Le double du Certificat qui est censé être identique à l’original porte une date, celle du mardi 28 septembre 1999 différente du jour mentionné sur l’original qui est le 26 septembre 1999. Il faut le souligner, il s’agit d’un jour non ouvrable puisqu’il correspond à un Dimanche. A-t-on établi le Certificat en cause le Di

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politique manche et a-t-on essayé de le régulariser le mardi suivant ? La question mérite d’être posée. III/- Au niveau de l’enregistrement du certificat : Le certificat de nationalité établi au nom de M. Alassane Ouattara porte le numéro 2084 et est daté du 26 septembre 1999. Consultez le répertoire des certificats de nationalité tenu au greffe de la Section de Tribunal de Dimbokro; Et vous découvrirez que ce numéro 2084 correspond à un autre certificat délivré le 29 septembre 1999 à M. Koffi Konan Laurent. Il suffit de poursuivre la consultation du même répertoire pour découvrir d’une part: - Qu’aucun Certificat de nationalité n’a été enregistré le 28 septembre 1999 encore moins le dimanche 26 septembre 1999 qui n’était pas un jour ouvrable pour l’Administration de la Justice et que d’autre part, nulle part, je dis bien nulle part, il n’existe aucune trace du certificat établi au nom de M. Alassane Ouattara dans le registre des certificats de nationalité du Tribunal de Dimbokro. Au total il s’avère que le Certificat de nationalité établi au nom de M. Alassane Ouattara porte un faux numéro et n’a été enregistré dans aucun des registres tenus au Tribunal de Dimbokro.» En gros, Alassane Dramane Ouattara s’est fait fabriquer son 1er certificat de Nationalité Ivoirienne à 57 ans, un Dimanche, à Dimbokro ville ou il ne résidait pas. A partir de ce moment, il planait sur lui la menace d’un mandat d’arrêt lancé par la justice du gouvernement Bédié qui lui promettait un châtiment exemplaire s’il ne renonçait pas à ses ambitions présidentielles en Côte d’Ivoire. C’était mal connaitre le teigneux Ouattara qui, les ergots dressés, montrait son abnégation et sa pugnacité sous fond de menaces. Souvenez vous cette phrase terrible de Alassane Ouattara en 1999: («Ce pouvoir moribond, je le frapperai ; il tombera, et je rentrerai à

Abidjan avant la fin de l’année»). Comme le disait M. Lamine Diabaté exmari d’Henriette Dagri Diabaté à Odienné en 1995 (« Nous avons les mêmes armes

6 qu’eux. Nous avons aussi nos hommes dans l’armée.») Des proches de ADO à savoir le Sergent chef Ibrahim Coulibaly dit IB, Oumar Diarrassouba dit Zagazaga, Wattao et autres Koné Seydou (retenez bien ce nom) vont mettre à exécution le plan du RDR sous fond d’une mutinerie au sein de l’armée. Mutinerie qui va finir en coup d’état militaire éjectant ainsi le Président Bédié du pouvoir le 24 Décembre 1999. Hiérarchie militaire oblige, les épaules du Sergent Chef Ibrahim Coulibaly étant encore frêles, le nouveau pouvoir conquit par les jeunes militaires sera confié au Général Robert Guéi qui n’était plus en odeur de sainteté avec le PDCI de Bédié qui l’avait contraint à une retraite forcée pour accusation de tentative de coup d’état militaire. Alassane Ouattara venait ainsi de rétablir la balance. Il a effectivement frappé le pouvoir du PDCI de Henri Konan Bédié, il est tombé ; et Alassane Dramane Ouattara est rentré à Abidjan pour la Saint Sylvestre. Dans un souci d’apaisement, les deux exilés reviennent en Côte d’Ivoire avec la bénédiction du nouvel homme fort qui espère ainsi attirer la sympathie du peuple. Il s’en suit alors une véritable mascarade de l’auto proclamé « Candidat du peuple » Robert Guei qui avait par la suite troqué sa tenue militaire contre le titre d’homme politique. Candidat à la présidentielle, il a malicieusement écarté ses potentiels adversaires à risque qu’étaient alors le Président Bédié et le Premier Ministre Alassane D. Ouattara en modifiant la constitution suite à un semblant de « référendum express ». A partir de cet instant, Robert Guéi avait montré son souci de ne pas céder son fauteuil. Il n’avait face à lui que Laurent Gbagbo le candidat du FPI qui n’avait même pas les moyens financiers de mener une campagne politique digne de ce nom. Etant assuré de gagner les élections contre lui, le général Guei avait organisé des élections présidentielles acceptables en 2000 et à sa grande surprise, le tocard de la course qui en fait était un véritable Outsider en qui le peuple se reconnaissait depuis des années, joua les troubles-fêtes en remportant le scrutin. Face à ce revers cinglant, le général Guei, favori illusoire de la course, tenta désespérément de s’approprier le pouvoir par la force, mais fut jeté hors du champ de course par un élan de désapprobation nationale suite à l’appel de Laurent Gbagbo le Président élu : c’était la porte ouverte

à tous les fantasmes non assouvis du RDR et de son leader qui pouvait ainsi remettre sa machine en route. Le RDR qui à ce moment là s’est comporté comme un véritable charognard, lança par la voie de son leader Alassane Ouattara, un autre appel visant à récupérer le pouvoir d’état dans la rue en imitant les propos du président élu. Fiasco totale. Le RDR venait lui aussi de subir un autre affront qu’ADO à promis de faire payer à la Nation tout entière avec des propos du genre : ‘Je vais rendre ce pays ingouvernable‘. Le président Gbagbo était il responsable de l’injustice subie par Henry K. Bédié et Alassane D. Ouattara ? Comment peut-on se permettre de prétendre être Président à la suite d’élections auxquelles on n’a pas été candidat ? Surréaliste tous simplement. Après ces crises à répétitions, le PDCI s’est trouvé traumatisé et fragilisé quand le RDR tentait sournoisement de déstabiliser le Président Gbagbo via plusieurs tentatives de coups de force qui n’aboutissaient pas dans un premier temps. Il était clair que la culture de parti politique de l’opposition ne correspondait ni au PDCI habitué à diriger depuis 40 ans, encore moins au RDR dont les membres étaient pour la plupart issus du PDCI et qui en plus venaient de voir la Présidence de la République leur passer au nez et à la barbe. Vu que Gbagbo avait pendant de nombreuses années pataugé sur le terrain difficile de l’opposition, il pouvait très aisément les prendre à défaut car ayant plus d’expériences que ces politiciens qui n’avaient jamais mené de combat politique et qui ont été parachutés a des postes clés: Président et Premier ministre. Indépendamment Ado et Bédié en étaient conscients. Il fallait alors le faire partir très vite et par tous les moyens. Dans l’entendement et à l’analyse des agissements du riche PDCI héritier légitime, mais encore du plus riche RDR aux bras longs, Il paraissait inadmissible que Gbagbo, ce « crève la dalle là » qui en plus n’a aucun soutien extérieur puissant puisse être pendant cinq longues années, l’homme ayant les clés du palais présidentiel et tout ce qui va avec. Tous ces faits ont laissés des plaies grandes ouvertes ou des marques indélébiles dans la vie de tous les Ivoiriens. Le forum pour la réconciliation nationale organisé par le président Gbagbo et ayant pour but de calmer la situation et apaiser les cœurs, n’a fait que mettre de l’huile sur le feu au vue des propos incendiaires de l’opposition. Propos qui ont conduits à des positions plus figées qu’elles ne l’étaient déjà. Dans cet élan là, survint l’attaque de la rébellion armée du 18-19 Septembre 2002, moins de deux ans après l’accession au pouvoir du Président Gbagbo. Les différents groupes rebelles (MPCI, MPIGO, MJP…) après avoir essuyé un revers dans leur projet de prise de la ville d’Abidjan et


politique d’occupation de la Présidence de la république, furent contraints de faire demi-tour vers le Nord en occupant au passage une partie de la zone Ouest et Nord du Pays. Tuerie, assassinats, meurtres, viols, exécutions sommaires, enlèvements, exactions, mutilations, pillages, seront le quotidien des populations sous contrôle des rebelles. On retrouva alors au sein du MPCI de 2002, les mêmes mutins de 1999 (Ibrahim Coulibaly dit IB, Wattao, Tuo Fozié qui est en fait le Koné Seydou de la mutinerie de 1999…) et une organisation politique dirigée par Guillaume SORO un militant RDR et candidat colistier (Avec Henriette Dagri Diabaté) sur la liste RDR de AbidjanPort Bouet aux législatives de 2000 auxquelles le RDR n’avait finalement pas participé… et on comprend mieux pourquoi.

7 brasser un pays déjà fragilisé, il fallait trouver un terrain d’entente avec la rébellion et l’opposition pour calmer les esprits et assurer un minimum de quiétude au peuple. Alors commença un grand vas et vient international pour trouver un moyen de retour à la paix en Côte d’Ivoire. Que de tergiversations, de mensonges et de non-dits de la part de l’opposition et des rebelles au cours de cette grande vadrouille. Aujourd’hui et cela depuis 2007, Guillaume Soro le secrétaire général du MPCI le parti politique crée par la rébellion armée est Premier ministre de la République de Côte d’Ivoire. Certains de ses camarades issus de sa mouvance sont ministres de la république depuis 2002: et pourtant ses hommes n’ont toujours pas désarmés, pire, ils continuent de faire souffrir la population dans les zones qu’ils contrôlent (réquisition de biens, tuerie, viols, emprisonnement arbitraire… ). Visiblement le nouveau premier ministre fait des efforts pour se rapprocher du peuple mais en fait encore plus pour se rapprocher des siens et gagner leur confiance depuis qu’il a échappée à un attentat meurtrier dans son fief à Bouaké en juin 2007 car jugé trop conciliant avec le Président Laurent Gbagbo.

biens, leurs souvenirs et leur avenir, - violée sexuellement des hommes et des femmes, - mutilée des enfants, - pillée et incendiée des villages entiers et des plantations, - fait des milliers de déplacés, - mis toute genoux…

la

Côte

d’Ivoire

Oui ce « combat » était indispensable car il a permis au Burkinabé Alassane Dramane Ouattara de marcher sur la constitution Ivoirienne et être candidat à l’élection présidentielle de Côte d’Ivoire, cela ne lui a pas suffi, il rejette en plus les décisions du Conseil constitutionnel ivoirien et est soutenu par ces alliés occidentaux. Vive la méchanceté, vive le mensonge, vive l’oubli, vive la schizophrénie de certains journalistes et de certains Politiciens, vive la mauvaise foi pour que survive une nation défigurée. ▉Claudus Kouadio

La Côte d’Ivoire venait ainsi d’être divisée en deux : - d’un coté la rébellion armée était suscitée ouvertement pas le RDR, puis soutenue par le PDCI-RDA. Officieusement mais vraisemblablement la rébellion armée avait la bénédiction et l’appui du président Français Jacques Chirac qui n’était pas en odeur de sainteté avec le Président Gbagbo, Président (anarchiste selon lui) de l’ex colonie Française, et qui refusait d’être le préfet qui baisse le culotte devant le locataire de l’Elysée - de l’autre coté un Gbagbo esseulé, acculé de toutes parts et qui ne pouvait compter que sur lui et son peuple, ce peuple qui l’a élu. Dès lors, les chefs rebelles crient victoire et commencent a préparer le terrain pour l’instigateur de cette guerre qu’ils croyaient avoir déjà gagné.

Pour preuve, il vient d’installer Hamed Bakayoko le directeur de campagne pour la jeunesse RDR comme Conseiller Spécial à la Primature et rappeler Roger Banchi du MPCI dans son équipe. Que pensez de cette nouvelle approche du Premier Ministre Guillaume SORO ? Cependant, la situation politique n’a pas connue une avancée de poids depuis un bon moment, bien au contraire. “Votre combat était indispensable”. C’était le sieur Alassane Dramane Ouattara qui s’adressait en ces termes aux responsables des Forces Nouvelles à Bouaké, où il était récemment en tournée.

Dans cet élan, le Commandant de Zone rebelle Koné Zakaria déclare lors d’un meeting en zone occupée : «Si vous supportez le MPCI, ne le faites ni pour Zakaria, ni pour IB, ni pour quelqu’un d’autres sinon pour celui qui a acheté nos armes, c’est à dire ALLASSANE DRAMANE OUATTARA. Lorsque nous étions en exil, c’est ALLASSANE qui s’occupait de nous. Il nous apportait régulièrement du riz et la somme de 25.000.000 F.CFA chaque mois» ALLASSANE DRAMANE OUATTARA venait encore de frapper la Côte d’Ivoire.

Il faut rappeler que les deux chefs de guerre de l’ex-rébellion après Soumaila Bakayoko sont Issiaka Ouattara alias Wattao et Morou Ouattara. Tout ça pour être président.

Face à cette situation qui risquait d’em-

- spoliée d’honnêtes gens de leurs

Oui le combat de la rébellion armée qui a: - massacrée des gendarmes désarmés et leurs enfants, - endeuillée des milliers de familles innocentes,

à

poUR voS ANNoNcES coNTAcTEZ DEBoUTcIv EN ÉcRIvANT À: contact@deboutciv.info


politique

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Mon cher ouattara, des frontières sécurisées, ce n’est pas une bonne chose !

D

écidément avec vous, les Ivoiriens ne sont pas au bout de leurs surprises. J’ai lu comme bien d’autres personnes à travers votre presse habituée à faire l’apologie de l’imposture et du crime gratuit-, que vous avez des soucis au plan sécuritaire. J’ai essayé de comprendre de quelle forme de sécurité vous avez besoin ; il m’est revenu que vous avez besoin de sécurité pour stabiliser les frontières et par ricochet, votre siège branlant d’imposture. Et pour obtenir un coup de main, vous misez sur l’aide du Libéria et du Ghana voisins. Ah donc il faut des frontières sécurisées et une absence totale d’agression militaire pour qu’un pays se porte mieux !? Et vous avez passé les 15 dernières années de votre vie à financer ou faire financer des hordes de bandits pour faire des trous béants dans les frontières du Nord et de l’Ouest de la Côte d’Ivoire et commanditer toutes sortes d’attaques militaires !? Non ! Ne nous dites pas que vous avez besoin de f r o n t i è r e s sécurisées. Parce que je vous promets qu’elles ne le seront pas.

Eh oui, les frontières que vous prétendez avoir sécurisées ne peuvent pas être sécurisées. Elles ne peuvent pas l’être parce que les pistes rurales qui relient les familles de part et autre des frontières, ne figurent pas sur les cartes de la Licorne ou de l’ONUCI. Vous ne pouvez pas les sécuriser parce que la population dans ces zones ne vous reconnaît pas comme Président de la Côte d’Ivoire ; donc elle ne coopère pas avec les agresseurs de la Côte d’Ivoire que sont la Licorne et l’ONUCI. Mieux, elle est prête à se battre pour honorer la mémoire de ses frères et sœurs que vous avez fait massacrer ; pour défendre leurs terres que vous êtes en

train de promettre à vos frères voltaïques comme un butin de guerre ; eh oui, elle va se battre pour chasser les colons envahisseurs français de leurs terres. Il faut qu’elle se batte pour ne pas laisser l’ONUCI organiser l’étape finale du génocide de ses enfants en formant et en organisant les génocidaires dozo et autres mercenaires que vous avez envoyés exterminer les Guérés après les bombardements des avions de la France et de l’ONU en Côte d’Ivoire. Alors Monsieur le déstabilisateur, vous n’aurez pas de frontières sécurisées pour vous permettre de la couler douce. De mon point de vue, quelqu’un comme

vous, habitué à créer le désordre pour mettre tous ceux qui vous ont précédé en pays ingouvernable, a tout aussi appris à évoluer en environnement ingouvernable. Et cela est une loi divine. "Ce que vous souhaitez aux autres, Je vous souhaite la même chose". C’est Dieu Lui-même qui le dit. Et moi j’extrapole : ce que vous trouvez bon pour les autres, eux aussi pensent que c’est bon pour vous. Dans tous les cas, un service, ça se rend. Vous avez fait un cadeau royal à Laurent GBAGBO en lui offrant une rébellion à tentacules extraterritoriaux, eh bien, les parents, amis et connaissances de Laurent

GBAGBO vous doivent une rébellion enracinée hors des frontières nationales. Je vous le répète, un service, ça se rend. Et comme vous êtes un économiste embrouillé, je me fais fort de vous le rappeler : rien n’est gratuit dans ce monde si matérialiste. Mieux, vos alliés du Burkina Faso et du Mali ont usé d’hypocrisie lorsque Bédié Konan ou Laurent GBAGBO les interpellaient sur la nécessité de sécuriser les frontières communes pour la stabilité indispensable à l’essor économique de chacun des pays. Ils ont toujours feint d’être de bonne foi pour ensuite accompagner votre entreprise criminelle. C’est la même chose que les autres que vous soupçonnez d’abriter ceux qui vont vous faire payer cher votre imposture, font avec vous. Cela s’appelle la politesse diplomatique. Vous pouvez appeler cela l’hypocrisie diplomatique. Ça ne changera rien. Vous leur sortez par les pores. Mais ils font comme s’il n’y a rien. Ils vous voient comme le symbole de la nouvelle humiliation de l’Afrique par l’homme blanc. Mais ils vous saluent en rigolant. Ils s’arrêtent même pour vous écouter quand vous parlez. Mais ils n’entendent rien de ce que vous dites. Car vous n’êtes pas leur ami encore moins leur homologue. Vous n’êtes qu’un fruit malsain en attente d’être cueilli et jeté à la poubelle. Alors vos histoires de boucler les frontières, ce n’est que la poudre aux yeux. Vous l’apprendrez à vos dépens bientôt. Monsieur le fanatique des pays ingouvernables, votre sécurité frontalière ou votre sécurité tout court, on s’en fout ! A très bientôt ▉Hassane Magued


POLITIQUEitique

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lA tenue Des coRps hAbIllés DevIent pAyAnte Après la suppression des primes alimentaires: Ouattara exige que les policiers achètent leurs tenues.

L

e commandant de la Brigade anti-émeute (BAE), Touré Alexis, a informé, hier, ses éléments, de la décision les enjoignant de s'acheter, eux-mêmes, leurs tenues,

d'ici le 28 juillet prochain. Selon des sources crédibles, le commandant de la BAE a menacé de refuser de signer l'attestation de présence au corps de tous ceux qui ne se soumettront pas à cette exigence. Ils courent le risque d'être radiés des effectifs. Cette mesure n'est pas spécifique à la BAE. Les sources ajoutent que cette mesure touche également toutes les

9 unités de la police. A noter que la non signature de l'attestation de présence au corps fait courir le risque de suppression de salaire voire de radiation des éléments.

L'information a naturellement suscité un mécontentement dans le milieu des policiers qui estiment que le régime Ouattara manœuvre à casser l'armée. « On nous a supprimé 50.000 francs sur notre salaire, et on nous demande de nous habiller nous-mêmes. Ce n'est pas normal », a indiqué un élément de la police. Il se murmure que cette décision pourrait s'étendre à toute l'armée. ▉César Ebrokié Notre voie

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POLITIQUE

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Qui sème le vent récolte la tempête...

SéCURITé DE la CôTE D'IVOIRE : l'OnUCI DOUTE DE l'aRméE Monsieur Young-Ji Choi, rien de sert de courir, pour colmater les brèches ouvertes par vos mensonges : il fallait partir à temps, sur les bases du droit authentique et de la vraie justice …

L

e vingt-huitième rapport du Secrétaire général sur l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (Onuci) a été présenté le 18 juillet 2011, au Conseil de sécurité à New York par Young-Jin Choi (voir ici, ici et ici). Il montre clairement que l’Onuci, conformément à son mandat d’appui au processus de paix, a pris le contrôle de la sécurité du territoire ivoirien vu qu'elle ne croit pas en la capacité pleine des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), à assurer efficacement cette mission. En effet, Young-Jin Choi, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Côte d'Ivoire, a demandé d'autoriser le maintien des effectifs militaires de l'Onuci (voir ici, ici et ici), soit 9 792 personnes, dont 8 402 soldats, 186 observateurs militaires et 96 officiers d'état-major. Pour ce qui est de la police, l'effectif passe à 1 555 fonctionnaires.

L'Onuci continuera à protéger la population civile grâce à sa présence. Le cas échéant, elle interviendra directement dans le cadre de son mandat. En plus, ses troupes se renforcent à l’ouest en se déployant vers Tabou, Toulépleu et Tai. Puis, elles reconstituent une force de réserve tout en maintenant la souplesse nécessaire pour se déployer ultérieurement. En effet, Young-Jin Choi, qui a présenté le rapport, a expliqué que compte tenu de la désintégration des services nationaux chargés de la sécurité et du respect de l'État de droit, les composantes militaire et de police de l'Onuci prendront de nouvelles dispositions. Il s'agira de renforcer leur rôle pour ce qui est de la protection du personnel, des installations et des biens des Nations Unies et des parties prenantes. Tout comme les installations essentielles ivoiriennes. Il a été recommandé que l'effectif de 2 400 soldats et 100 policiers supplémentaires, précédemment autorisé, soit maintenu jusqu'au lendemain des élections législatives.

En outre, compte tenu des capacités actuellement limitées de la police et de la gendarmerie ivoiriennes, il a été redemandé que le Conseil de sécurité autorise la reconversion de 100 membres des unités de police constituées en officiers de police déployés individuellement ainsi que la conversion de 120 agents supplémentaires. S'ajouteront 205 spécialistes de la gestion des foules, de la surveillance policière de proximité, des activités de police judiciaire, des enquêtes pénales, de la violence sexuelle, de la criminalité organisée et de contrôle des frontières. Ce, pour contribuer au renforcement des capacités des organes ivoiriens chargés d'assurer le respect des lois. L'Onuci, en étroite coordination avec la Mission des Nations unies au Libéria (Minul) et conformément aux résolutions 1980 (2011) et 1981 (2011) du Conseil de sécurité, renforce également l'appui qu'elle apporte aux autorités ivoiriennes et libériennes afin de les aider à cerner et résoudre les problèmes de sécurité transfrontalière. Ces recommandations découlent d'une mission d'évaluation qui a séjourné en Côte d'Ivoire, du 1er au 14 mai 2011. De ce qui précède, l'Onuci intervient à tous les niveaux pour garantir la sécurité des personnes et de leurs biens. Qu'est-ce qui pourrait expliquer les craintes des Nations unies?

"Le risque d’une reprise du conflit armé est toujours aigu" En effet, selon cette mission dirigée par Young-Jin Choi, "la situation qui règne dans le pays sur le plan de la sécurité, en particulier à Abidjan et dans l'ouest, demeure extrêmement précaire. Le risque d'une reprise du conflit armé est toujours aigu et les attaques contre les populations civiles continuent. Il est possible qu'elles soient fomentées par les nombreux soldats de l'ex-Garde républicaine qui se sont fondus dans la population civile à Abidjan avec leurs armes ou encore par les milices pro-Gbagbo, les mercenaires

et les anciens membres des Fds qui ont été ré-aiguillés à partir d'Abidjan et tentent de se regrouper dans les provinces occidentales, ou encore par les Jeunes Patriotes et les membres de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci) qui ont toujours accès à des armes, et des éléments des « Commandos invisibles » qui sont entrés dans la clandestinité avec leurs armes". Aussi, selon l'Onuci, "les Frci continuent d'être caractérisées par leur nature non conventionnelle et disparate, leur absence de cohésion et l'insuffisance de leurs moyens. Elles sont composées d'anciens membres des Forces armées des Forces nouvelles (Fafn), d'anciens membres des Fds qui ont fait défection avant l'arrestation de Gbagbo et d`une multitude de jeunes gens non formés qui ont été recrutés pendant l'offensive des Frci. Leur effectif actuel reste à confirmer. Les soldes n'étant pas régulièrement payées, certains de leurs éléments se livrent à des extorsions et à des pillages à Abidjan et dans les provinces du pays". En plus, au niveau de la Police et de la gendarmerie, ce rapport note qu'à ce jour, 85 % d'entre eux se sont fait enregistrer pour la reprise de leurs fonctions, mais très peu sont ceux qui travaillent effectivement. Par ailleurs, selon Young-Jin Choi, "les mercenaires partisans de Gbagbo, les milices et les anciens éléments des Fds à l'ouest constituent une grave menace non seulement pour la Côte d'Ivoire mais également pour ses voisins. La plupart des voisins de la Côte d'Ivoire risquent d`être déstabilisés du fait du caractère poreux des frontières et de l'histoire des anciens combattants et milices de la sous-région qui agissent pour leur propre compte". En clair, les Frci, la gendarmerie et la Police nationales ne sont pas véritablement opérationnelles. C'est au vu de ces réalités que l'Onuci a décidé de tisser sa toile en Côte d'Ivoire pour garantir la paix et la sécurité en Côte d`Ivoire et dans la sous-région. ▉K.A.Parfait in Soir Info


POLITIQUE

L’ère Ouattara ou la perte de la souveraineté de la Côte d’Ivoire Cherchez l’erreur : Nous avons trop de fonctionnaires en France, mais nous payons les fonctionnaires de Côte d’Ivoire !

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e 14 juillet dernier, au cours d’une conférence de presse conjointe d’Alassane Ouattara et de François Fillon, Premier Ministre de la république Française, les ivoiriens médusés voyaient resurgir un cauchemar duquel ils se croyaient sortis. Ils ont assisté avec stupeur, à la perte du dernier brin de dignité qui restait à la Côte d’Ivoire en apprenant que: «c’est la France qui a payé les salaires des fonctionnaires ivoiriens». Dixit François Fillon, Premier ministre de la France.

François Fillon, le VRP (Voyageur Représentant Placier) de Sarkozy est aussi et surtout venu finaliser les dernières modalités du partage du ‘’gâteau ivoire’’. Fait remarquable, il était à la tête d’une forte délégation d’hommes des milieux d’affaires français. Selon des observateurs occidentaux, l’heure du business a sonné en Eburnie Donnant les raisons ‘’officielles’’ de sa visite en Côte d’Ivoire, il a affirmé: « Ce que nous voulons nous, c’est aider la Côte d’Ivoire à assumer la plénitude de sa souveraineté ». En d’autres termes, la Côte d’Ivoire n’est pas à même, de garantir son autonomie et aurait encore besoin des services de l’ex-colonisateur. Il s’agit là, en fait, d'une autonomie sous tutelle, maquillée par des prétextes fallacieux de ‘’coopération bilatérale’’ et autres ‘’relations fraternelles’’. Car comme l’a reconnu quelqu’un, les relations entre les États ne sont mues que par des intérêts, rien que des intérêts. Aussi, comment interpréteronsnous les prétentions soudaines de la France, surtout après la chute du régime du Président Gbagbo, à vouloir ‘’marquer’’ la Côte d’Ivoire comme un territoire reconquis en verrouillant des domaines aussi importants que la défense, la sécurité, la coopération économique, financière et diplomatique? Au point que les États-Unis s’en offusquent ? Des questions pourtant légitimes que François Fillon a qualifié avec arrogance de ‘’logiciels dépassés’’. Pour bon nombre d’ivoiriens restés lucides, ce retour de la France, n’est en effet, ni plus ni moins que la renaissance de l’hégémonie française dans son ex-pré-carré, la Côte d’Ivoire. Au-delà des discours policés et enrobés de mensonges, nous montrerons, dans notre analyse, comment la question de la souveraineté totale de la Côte d’Ivoire, est toujours valable et reste au cœur des aspirations du peuple ivoirien, et fascine inlassablement les jeunes générations africaines. Comment, par des

11 procédés de plus en plus subtils et pernicieux, les puissances occidentales, notamment la France, entendent assoir leur domination complète et durable dans ce pays. Certes, la France se targue d’une part, d’avoir les moyens financiers, l’expertise et les outils nécessaires à la recherche et à l’exploitation des ressources naturelles de la Côte d’Ivoire. D’autre part, elle possède les infrastructures pour la transformation de ces ressources. Cependant, ces raisons sont-elles suffisantes pour qu’elle impose son dictat à la Côte d’Ivoire ? Et qu’elle continue de piller toutes les matières premières de ce pays, ne lui laissant que des miettes dont il devrait se contenter ? Vous conviendrez avec nous que non ! L’idéal dans ce cas serait d’abord de refuser une telle contrainte et de faire jouer des appels d’offre, invitant ainsi de nouveaux partenaires économiques. Chose inconcevable pour les patrons d’entreprises françaises qui considèrent la Côte d’Ivoire comme leur chasse gardée ! Ceux qui ont essayé ont fini par subir le courroux de la France: Henri Konan Bédié dans son discours du 22 décembre 1999 à l’Assemblée Nationale, était loin d’imaginer qu’il prononçait les mots qui allaient sceller définitivement son sort et celui de son régime. Il pensait bien faire en dénonçant des mesures à lui imposées. Il affirmait notamment : « Au cours de ces années, on nous a imposé des conditions de gestion draconiennes, sans cesse renforcées » et encore: «Ce fardeau est trop lourd, trop injuste, trop aliénant. Il constitue un obstacle à la bonne gouvernance et à notre lutte contre la pauvreté». Laurent Gbagbo, quant à lui, n’a pas subit un meilleur destin. Sarkozy estimant que ce dernier « est résolu à se tourner vers des partenaires inhabituels », en l’occurrence, la Russie et la Chine. Au regard de ce qui précède, comment Alassane pourrait-il ne pas privilégier les intérêts de la France en faisant d’elle le partenaire exclusif de la Côte d’Ivoire ? Lui si redevable à l’armée française pour son accession au pouvoir ? Selon des analystes français: «Aux yeux de Paris, Alassane Ouattara, ami personnel de Sarkozy, ancien directeur du Fmi, gestionnaire libéral, représente un interlocuteur beaucoup plus crédible que Gbagbo, le nationaliste ». Ce n’est pas en vain que la France a déployé des moyens considérables pour intervenir en Côte d’Ivoire, au risque de se discréditer aux yeux d’une certaine opinion africaine qui réprouve l’interventionnisme occidental. La France est en passe, s’il elle ne l’est déjà, d’avoir le contrôle total du pays. On annonce à cet effet une signature prochaine d’accords de défense entre les deux pays. Et François Fillon ne manque pas d’ajouter : « La France restera solide en matière de sécurité aux côtés de la Côte d’Ivoire». Si la France et les Etats-Unis s’impliquent à un tel degré en Côte d’Ivoire, c’est que l’enjeu en vaut certainement la peine. Selon des observateurs: «L’Afrique dispose globalement d’un potentiel de ressources naturelles encore inexploitées: diamant, or, uranium, bauxite, cuivre, cobalt, Coltrane et gaz. Il faut aussi et surtout compter avec le Golfe de Guinée (zone dont fait partie la Côte d’Ivoire ndlr) qui se présente aujourd’hui comme le centre d’intérêts des pays à la recherche de la sécurité énergétique dont font partie la France et les Etats-Unis». En réalité, c’est surtout par instinct de survie. Quand on sait que l’arrivée des pays émergents, marque le début du déclin des puissances occidentales, qui n’ont quasiment plus de ressources naturelles propres à elles. La pérennisation de l’hégémonie française et américaine passe nécessairement par le maintient de l’Afrique et donc de la Côte d’Ivoire dans la pauvreté. Le tout, bien orchestré par l’endettement des pays pauvres pris dans la spirale infernale de l’octroi, de l’allègement et du remboursement de la dette et son corolaire de mesures d’austérités. La démarche de la France et de ses alliées en Libye et en Côte d’Ivoire, rappelle les premières heures de la colonisation de l’Afrique, pendant lesquelles les occidentaux sont arrivés en Afrique et ont soumis les peuples africains par la force de leurs armes. Seulement, aujourd’hui, en ce 21ème siècle, le prétexte tout trouvé pour annexer la Côte d’Ivoire de Gbagbo ‘’l’insoumis’’ est l’argument de la protection des populations. Ils ont fait de l’argument des droits de l’homme un prétexte imparable en instrumentalisant des organisations et institutions internationales telles que l’ONU ou l’OTAN. Enfin, pour parachever et


POLITIQUE asseoir durablement leur œuvre de recolonisation, la France et les Etats-Unis évoquent des raisons de lutte contre la drogue et le terrorisme. En réalité, il s’agit ici de protéger surtout leurs investissements en Côte d’Ivoire. Ils ont intérêt à ce que ce régime dont ils ont favorisé l’arrivée au pouvoir reste stable pour continuer tranquillement et surement leur sale besogne. A savoir, piller les richesses de ce pays. Comme on peut le voir, les colons franco-américains n’ont pas renoncé à leur ambition de dominer le monde, et ce même, au détriment du peuple ivoirien. Aujourd’hui, 40 ans après l’indépendance de leur pays, les ivoiriens ont mûris. Fini le temps des indépendances sous haute surveillance. Les ivoiriens ont de plus en plus soif de justice, ils tiennent au respect de leur dignité et surtout de leur liberté. Il suffit de se rappeler l’histoire récente de ce pays pour s’en rendre compte. Ils ne veulent plus être spoliés de leur autonomie. Même dans un contexte de mondialisation, ces ivoiriens n’entendent pas renoncer à leur combat pour la souveraineté. La Côte d’Ivoire avec toutes ses potentialités tendrait à devenir un pays émergent, à même de traiter d’égal à égal avec la France et les Etats Unis, à l’image de l’Afrique du Sud ou de la Chine. Mais Alassane Ouattara, le sous-préfet de Sarkozy, bombardé Président de la république, selon le bon vouloir de la France, tel un extra-terrestre, reste totalement déconnecté des réalités de ce peuple. Bien plus, il nargue les ivoiriens en affirmant : « les chiens aboient la caravane passe », ne trouvant rien de mieux à dire face aux accusations l’indexant de favoriser le retour du colon. Un tel affront ne saurait d’avantage être toléré par les ivoiriens épris de justice. Oui, la Côte d’Ivoire a les moyens d’assurer son propre développement : elle en a les ressources et les hommes dont l’expertise n’est plus à prouver. Pourvu qu’elle remporte la lutte contre le néo-colonialisme et l’hégémonie des puissances étrangères, telles que la France, qui empêchent l’émergence et la promotion d’une véritable démocratie en Côte d’Ivoire et ailleurs sur le continent Africain. ▉Marc Micaël

Vive la "Loi" du Plus Fort !

12 QUI a élImIné lE ChEf DU COmmanDO InVISIBlE ? A qui profite le crime? Le chef du "commando invisible" d'Abidjan, Ibrahim Coulibaly, a-t-il été victime d'un crime de guerre des Forces républicaines de Côte d'Ivoire ? C’est la thèse du Collectif pour la justice sur l’assassinat d’IB en Côte d’Ivoire (CJA-IB), qui, le 15 juillet à La Haye, a porté plainte auprès du procureur de la Cour pénale internationale, Louis Moreno-Ocampo. Son argument : le 27 avril, jour de l’assaut lancé par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) contre la maison d’Abidjan où il s’était réfugié, le chef du « commando invisible » d’Abobo était désarmé et vêtu en civil, de même que ses six compagnons tués en même temps que lui. La veille, au terme de plusieurs jours de négociations avec l’Onuci, le groupe avait déposé les armes dans l’espoir d’un accord avec les FRCI. cafeaboki.com

Chers amis, la phase de négation de la Côte d'Ivoire en tant qu'Etat, en tant que Nation vient de commencer. Réveillons nous avant qu'il ne soit trop tard.

Remarque : Un soldat des FRCI, sous couvert d’anonymat, présente une nouvelle version dérangeante pour MM Ouattara et Sarkozy. L’homme d’affaire Lambelin, retrouvé assassiné et dont l’assassinat a été attribué immédiatement, et avant toute enquête préalable au président Gbagbo, aurait été en fait arrêté par IB et ses hommes, car il renseignait le président Gbagbo sur les manœuvres de l’Onuci, la Licorne et les rebelles ! Les appels téléphoniques et SMS entre Mr Lambelin et le staff du Président Gbagbo étaient interceptés grâce au matériel de décodage venu spécialement de France pour aider l’occupant du Golfhôtel à devenir le nouveau Dirigeant de la Côte d’Ivoire. (voir ici ) La France trop pressée de classer l’affaire, s’est empressée avec François Fillon d’apposer une plaque commémorative le 14 juillet dernier, alors qu’elle s’était encore et toujours au sujet du professeur Philippe Rémond assassiné le 30 mars. Sympathisant notoire du Président Gbagbo, il est difficile d’en faire comme Lambelin –jusqu’à présentune victime du Président déchu! IB avait des choses à raconter, gageons que son silence de mort est bienvenu au pays du crime et de la violence organisés qu’est devenu la Côte d’Ivoire, mais il est difficile de cacher totalement et très longtemps les morts dans des placards!

Que Dieu protège la Côte d'ivoire!!!

▉Shlomit

Q

ue l’on se rassure : les futurs candidats aux coups d'état de la France n'auront désormais plus aucun refuge : la Constitution, forteresse imprenable de Laurent Gbagbo, cauchemar des actuels tenanciers de l'auberge “France” – ces “Thénardier de l'arbitraire” qui ont chassé la “mère des arts, des armes et des lois”–; oui, la Constitution ne sera bientôt plus qu'un lointain souvenir : celui d'une époque où les Africains pouvaient encore naïvement croire qu'en marge de son héritage de violence millénaire, la Métropole avait malgré tout quelques vraies valeurs à leur léguer. La matière de “DROIT CONSTITUTIONNEL” supprimée à l’Ecole nationale d’Administration de Côte d’Ivoire.

Nos éminents technocrates à qui la gestion des affaires courantes de la nouvelle colonie française d'Afrique de l'ouest a été confiée viennent de poser un autre acte de taille. En effet ils viennent de décider après concertation et surtout après le passage du premier ministre français de supprimer des matières inscrites à l'affiche des épreuves d'accès à l'Ecole Nation d'Administration (ENA), le DROIT CONSTITUTIONNEL. A quelle logique obéït cette suppression? Depuis le 11 avril 2011, la Côte d'Ivoire est rentrée dans un cycle de non-droit. Notre pays tant adoré est devenu une république pire que bananière dans laquelle le droit n'est plus qu'un lointain souvenir que raconte les dozos aux coins de rue à des illuminés, Kalachnikov à la main qui n'y comprennent que peut de chose.... Cette opération apparemment anodine a pour but de détruire en nous le nationalisme. Car pour les nouveaux sous-tenants du pouvoir, Constitution=nationalisme. En supprimant de notre quotidien le recours à la constitution, ils nous emmènent indubitablement à penser moins à la nation et à penser plus à l'universel. Nous sommes lentement et surement en train d'assister à la destruction du bâtiment Cote d'Ivoire pour la voir intégrer dans une zone géographique qui reste à dénommer.

▉infoscotedivoire


POLITIQUE

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trois viols de la constitution en cent jours!

lA constItutIon est à ouAttARA ce que lA loI est Aux FRèRes cIssé

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a constitution est la carte d’identité d’un pays. Elle est la norme des normes. C’est autour d’elle que gravitent toutes les lois de la République. Le chef de l’Etat prête serment sur la constitution et assure son respect scrupuleux. En Côte d’Ivoire, les termes du serment sont ainsi libellés : « Devant le peuple souverain de Côte d’Ivoire, je jure solennellement et sur l’honneur de respecter et de défendre fidèlement la constitution, de protéger les lois et libertés des citoyens, de remplir consciencieusement les devoirs de ma charge dans l’intérêt supérieur de la Nation. Que le peuple me retire sa confiance si je trahi mon serment ». La violation de la constitution par le chef de l’Etat est un cas de haute trahison en Côte d’ivoire. Paradoxalement, le chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, viole la constitution sur laquelle il a prêté serment sans que rien ne lui arrive. En 100 jours d’exercice du pouvoir, il a violé la constitution au moins trois fois déjà. En effet, Alassane Dramane Ouattara a mis fin tacitement au mandat des députés et suspendu le paiement de leurs émoluments. Or la constitution stipule ceci en son article 59, alinéa 3 et 4 : « Les pouvoirs de l’Assemblée Nationale expirent à la fin de la deuxième session ordinaire de la dernière année de son mandat. Les élections ont lieu vingt jours au moins et cinquante jours au plus avant l’expiration des pouvoirs de l’Assemblée Nationale ». Au regard de l’aliéna 4, on se rend compte que le mandat des députés prend fin après l’élection de leurs successeurs. Le chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, n’ayant pas encore organisé les législatives, le mandat des députés court avec tout ce que cela implique comme droits et devoirs. En violation donc de cet

article 59 de la constitution, le nouvel homme fort du pays a dissout de fait l’Assemblée Nationale. Et C’est seulement en cas de coup d’Etat qu’on dissout les institutions. Or M. Ouattara refuse d’admettre qu’il est arrivé au pouvoir par un coup d’Etat. Autre cas de violation de la constitution, c’est le remplacement de deux conseillers constitutionnels alors même que leur mandat n’est pas encore arrivé à expiration. Il s’agit de Me Daligou Moloko et de M. Tanoh Félix. Le mandat de Me Daligou prenait fin en 2015 et celui de Tanoh Félix en 2012. Ces deux conseillers ne sont pas décédés. Ils n’ont pas démissionné et ne sont dans aucun cas d’empêchement absolu. Ce sont les trois cas nécessaires pour pourvoir au remplacement d’un membre du Conseil Constitutionnel. La nomination par Alassane Dramane Ouattara d’un nouveau président du Conseil Economique et Social en la personne de Marcel Zadi Kessy constitue le troisième cas de violation de la constitution. En effet, la constitution n’est certes

pas explicite sur la composition et le fonctionnement du Conseil Economique et Social (CES). Elle stipule en son article 114: « la composition du Conseil Economique et Social et les règles de son fonctionnement sont fixés par une loi organique ». Mais, la loi organique indique que le Conseil Economique et Social est composé de 120 membres. Ils sont nommés par un décret présidentiel sur une liste bloquée. Cette même loi organique indique que les conseillers économiques et sociaux élisent leur président et leur bureau. Le président du Conseil Economique et Social n’est donc pas nommé par un décret présidentiel. Il est élu par ses pairs, exactement comme cela se passe à l’Assemblée Nationale. Par ailleurs, le mandat des conseillers économiques et sociaux prend fin avec la nomination de leurs successeurs. En nommant Marcel Zadi Kessy en remplacement de Laurent Dona Fologo, Alassane Dramane Ouattara a dissout de faite le CES sortant. Ce qui se fait qu’en cas de coup d’Etat. Or Ouattara refuse toujours qu’on dise que son pouvoir est issu d’un putsch. Par ailleurs, on constate que Marcel Zadi Kessy est président d’un CES qui n’existe pas. En ce sens que les membres qui doivent la composer n’ont pas encore été nommés par le chef de l’Etat. Quand ils seront nommés, ils trouveront leur président déjà en place, là où la loi indique que c’est eux qui doivent l’élire. Cela s’appelle la dictature. Le chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, refuse qu’on dise qu’il a été installé par un coup d’Etat exécuté par la France. Et pourtant, il se comporte exactement comme un chef d’Etat issu d’un coup d’Etat. ▉Boga Sivori


POLITIQUE La «tentation coloniale»: une mise en coupe réglée du pays et, pire encore, une mise sous tutelle du nouveau régime, qui ramène 50 ans en arrière.

Q

uels que soient les arguments mis en avant pour arbitrer le différend postélectoral entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, il n’en demeure pas moins que l’armée française a été contrainte par le pouvoir politique à la plus importante opération depuis la guerre d’Algérie et la sanglante opération de répression contre l’Union des populations du Cameroun (UPC), au Cameroun. Et ce dans des circonstances encore floues, tant dans la préparation en amont de l’opération avec la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci) et avec l’ex-rébellion, bras armé du pouvoir d’Alassane Ouattara, que dans le bombardement d’objectifs plus symboliques que militaires. Tous les observateurs savent bien, une fois le drame retombé, que le bombardement de la présidence et de la résidence présidentielle d’un pays étranger n’entre pas dans le cadre d’un quelconque mandat onusien! Quand les armes lourdes, les tanks et les hélicoptères d’assaut des deux corps expéditionnaires occidentaux tirent sur de tels objectifs (résidence, présidence, hôpital et supermarché, foule de jeunes civils voulant servir de «bouclier humain», etc.), qui pourrait croire à l’application de la résolution 1975, censée protéger les civils ?

Un coup d’état programmé Il s’est agi de toute évidence de changer de régime et de président, en prenant le contrôle d’une capitale de 5 (cinq) millions d’habitants. En toute clarté terminologique: un coup d’Etat franco-onusien. A quel prix? Voilà un point qu’une commission d’enquête parlementaire ou internationale ou pourquoi pas un rapport enfin objectif d’organisations de droits de l’homme - décidément bien ambiguës pourraient éclaircir. A moins que des chercheurs africanistes, que l’on a connu plus diserts pour condamner le régime précédent, se livrent à des enquêtes de terrain ou des analyses argumentées. Il est question, lors de ce coup d’Etat, de centaines ou de milliers de morts, dont nombre de civils désarmés. Où est la vérité ? Les forces pro- Ouattara ont torturé et exécuté plusieurs milliers de civils, tant à Yopougon (quartier pro-Gbagbo) que dans l’ensemble de la capitale, et commis des crimes de guerre dont Duékoué n’est que l’exemple le plus connu. Qui nous donnera des chiffres exacts et détaillera la complicité - même dans la passivité - des forces occidentales? Tout ce qu’on sait de la «triple alliance» force Licorne, Onuci-FRCI (Forces républicaines de Côte d’Ivoire, ex-rebelles pro-Ouattara) font craindre une implication de l’armée française plus importante qu’au Rwanda.

Une gouvernance de l’ombre en Côte d’voire

14 Ces graves problèmes sont en fait la conséquence d’une délégitimation programmée du régime précédent, coupable sans doute d’une résistance larvée à une volonté de normalisation franco-africaine, et d’une volonté pourtant très relative de se tourner vers de nouveaux partenaires, comme la Chine. Délégitimation intellectuelle et politique, depuis Paris et Abidjan, concomitante à une aide multiforme au coup d’Etat de 2002 où les forces de Guillaume Soro et Alassane Ouattara ont conquis les deux tiers du pays.

France-Côte d'Ivoire : La tentation coloniale

Cette descente vers le Sud des conquérants dioulas n’a été possible in fine que grâce à l’aide des services français et de la force Licorne, dont seules les grandes lignes sont connues. «Et maintenant, on fait quoi?», disent volontiers les Abidjanais... La «tentation coloniale» semble se traduire par une mise en coupe réglée du pays et, pire encore, une mise sous tutelle du nouveau régime, qui ramène 50 ans en arrière. Tous les observateurs le savent : en cas de retrait de la force Licorne et des troupes de l’ONU, l’armée et le régime Ouattara ne tiendraient pas longtemps dans une ville qui leur reste majoritairement hostile. D’où la tendance, pour les responsables français d’Abidjan, à se substituer ou à collaborer aux centres de décision ouattaristes : de nommer très récemment, par exemple, un colonel français au poste de conseiller sécurité à la présidence. Le retour des institutions internationales - et particulièrement françaises, comme l’Agence française de développement (AFD) - (absentes depuis 10 ans, avec la volonté implicite de couper toute aide au régime Gbagbo) se traduira par des experts étrangers tout puissants et par des conditionnalités renforcées : une gouvernance de l’ombre qui formate en amont projets et programmes. Décapitalisation aussi de l’économie : de nombreuses sociétés d’Etat seraient alors privatisées, comme pendant la primature Ouattara, au profit de ses proches (et des clients étrangers) qui trustent déjà ministères et postes-clés - au détriment du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ancien parti unique de Félix Houphouët Boigny de 1960 à 1990, de droite, à tendance libérale), décidément la dupe du coup d’Etat. Les matières premières comme le café, le cacao et surtout le pétrole offshore du golfe de Guinée sont bien plus importants, et les Américains sont à l’affût, en rivalité directe avec les entre-

prises françaises.

L’opposition muselée Le prix de ce retour à l’ordre colonial est hélas celui d’une brutale criminalisation de l’opposition, de l’incarcération et de la déportation de ses dirigeants - tandis qu’une répression multiforme décime ou terrorise ses partisans. Le plus scandaleux est la déportation non seulement de Laurent Gbagbo à Korhogo, mais de sa famille (son fils, de nationalité française, Michel Gbagbo, qui subit des mauvais traitements à Bouna, est-il coupable d’un «délit de parenté»?) et des «Cents d’Abidjan» eux aussi emprisonnés dans des conditions indignes dans des zones hostiles, malgré la présence complice des troupes de l’ONU. Les conventions de Genève stipulent des conditions de détention décentes et la possibilité de consulter un avocat; des droits déniés à ces prisonniers politiques ivoiriens. Encouragé par l’absence de réactions internationales, le pouvoir vient très récemment de déporter à Boundiali les réfugiés de la Pergola, hôtel où, dans une sorte de guet-apens, l’ONU était censée assurer leur sécurité. Le Premier ministre Aké N’go Gilbert, que j’ai connu dirigeant l’université d’Abidjan et garant scientifique des remarquables colloques de 2010 (pour fêter les 50 ans des «indépendances»!) a-t-il fait autre chose que de gérer honnêtement une situation économiquement très difficile depuis les élections? On a hélas l’impression qu’au delà de l’opposition, ce sont les élites intellectuelles et même les classes moyennes qui sont condamnées, tandis que les criminels de guerre et autres rebelles reçoivent les prébendes et la reconnaissance internationale!

Abidjan « hors de contrôle » Sur le plan militaire, les pouvoirs français et ivoiriens (ou «franco-ivoiriens»?) sont


POLITIQUE devant un dilemme : soit ils s’appuient sur les FDS (Forces de défense et de sécurité) pro-Gbagbo, foncièrement hostiles à l’armée de Ouattara; soit ils aident comme pendant la «bataille d’Abidjan» (entraînement, logistique, armes et uniformes) les rebelles pro-Ouattara, dont tout laisse deviner qu’il ne suffit pas de les baptiser «FRCI» pour que cessent leur pratiques de prédation. L’amalgame étant difficile –si ce n’est impossible - tant les deux factions militaires sont hostiles, l’armée française peut être tentée de se substituer à l’armée ivoirienne (comme sous le président Houphouët-Boigny) ou de l’«encadrer», c'est-à-dire de la diriger par une présence massive de «conseillers», comme au Vietnam autrefois, ou en Libye aujourd’hui. La situation à Abidjan est en effet «hors de contrôle», selon l’aveu des dirigeants civils pro-Ouattara : outre les centaines de

15 meurtres d’opposants, notamment à Yopougon, d’immenses quartiers comme Angré ont été pillés; plus de police et de gendarmerie, et les Dozos (qui auraient massacré un millier de civils à Duékoué) sont dans les commissariats. Dès lors la tentation est grande pour les Francoonusiens d’aider le gouvernement Ouattara à éliminer les rebelles les plus dangereux, sur le modèle de la liquidation d’Ibrahim Coulibaly - ce qui entraînerait plus loin les forces occidentales dans les violences ivoiriennes.

péditionnaires occidentaux, libération des prisonniers politiques et réintégration de ceux-ci dans le jeu politique en seraient les points-clés. Dans le cas contraire, la «bataille d’Abidjan» et ses nombreuses victimes aurait été menée pour rien : à terme, les intérêts et même les ressortissants français courraient de graves dangers, tant le ressentiment est important à Abidjan. Décidément, l’image quasi «bushienne » de lutte du bien contre le mal - comme en Libye ? - n’était pas très réaliste...

Contre ce programme néocolonialiste, une autre politique franco-ivoirienne se dessine, qui pourrait favoriser un retour à la paix civile et à des élections législatives représentatives, faute de quoi l’hypothèse d’un nouveau cycle de violences ne serait pas à exclure, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du pays. Retrait des deux corps ex-

Pas plus que celle d’un «postconflit » idyllique et consensuel. On parierait qu’un terrible scandale politico-médiatique reste à venir, quand on saura enfin ce qu’il s’est réellement passé à Abidjan, il y a aujourd’hui trois mois. ▉Michel Galy in cameroonvoice

FrançoIs FILLon a La mémoIre séLeCtIve

M

ensonges d'Etat. Mensonges politiques. Mensonges diplomatiques. Mensonges. C'est ce qu'il s'est empressé au lendemain de la célébration de la fête nationale française de venir servir aux Africains. Le Premier ministre français a pourtant, par les destinations choisies de sa tournée africaine – à une relative exception, le Ghana –, laissé entrevoir la contradiction. Entre le discours mirifique exhibé aux dirigeants complices et aux peuples embobinés et les enjeux inavoués d'un déplacement calculé. Côte d'Ivoire, Ghana, Gabon. Entendez cacao, pétrole, bois... Les destinations choisies sont celles de l'intéressement. Avant d'être celle d'amis et de partenaires politiques. Je dirai même celle de complices politiques. Les relations entre la France et l'Afrique ont mis en exergue ces dernières années deux au moins des Etats où le Premier ministre François Fillon a décidé de se rendre. La longue crise militaro-politique qui a déstabilisé la Côte d'Ivoire d'une part et la succession au Gabon d'Ali Bongo à son père d'autre part ont prouvé, autant qu'il eut pu en être encore besoin, que les rémanences de la Françafrique sont là et bien là. Quant au Ghana, ancienne colonie d'une Grande-Bretagne de plus en plus désintéressée, coincé entre Etats francophones, en passe de devenir le nouvel eldorado pétrolier du golfe de Guinée, il y a des raisons plus qu'évidentes pour qu'il entre en ligne de compte des appétits français en Afrique.

A la recherche des motivations particulières, chaque destination est en effet bien pourvue. En Côte d'Ivoire, Alassane Dramane Ouattara doit dans une large mesure son accession au pouvoir à l'action décisive de l'opération française Licorne [avril 2011]. Sans cela, rien ne permet de dire qu'à l'heure actuelle l'affreux bain de sang, qui faisait de la terre de Félix Houphouët-Boigny brasiers et carnages, aurait déjà pris fin. La visite du Premier ministre français, quelques mois seulement après l'investiture en grande pompe, porte au moins deux messages. Le premier, à l'endroit des derniers sceptiques qui se refusent à reconnaître en la personne du nouveau président ivoirien le dépositaire légitime de la souveraineté dévolue par le peuple ivoirien. Concrètement, c'est la réaffirmation du soutien de la France à celui qu'il a porté à bout de bras, de son exil parisien jusqu'à son accession au pouvoir. Elle se traduit par une aide budgétaire de quelques millions d'euros que la France aura tôt fait de récupérer dès que les affaires auront recommencé à

tourner entre les deux capitales. Le second message était peutêtre tout autant nécessaire que le premier. Il est adressé à Alassane Dramane Ouattara en personne. Il rappelle sans aucun doute à l'homme sa redevance envers la mère patrie. Ce que doit Ouattara à la France, il le devra payer. Et nous savons tous comment. Deuxième étape du séjour, le Ghana. Nation ouest-africaine réputée pour la qualité de sa gouvernance. Pas une étape obligée, mais pourquoi ne pas jeter un peu de poudre aux yeux de ces Africains tatillons ? Montrer patte blanche en s'affichant sur la photo de famille d'un régime exemplaire est toujours une bonne chose. D'autant plus que le pays en question a depuis quelques années découvert du pétrole sur ses côtes. Des gisements importants qui ne demandent qu'à être exploités. Le président John Atta Mills saura peut-être se souvenir en son temps des grandes puissances occidentales qui lui ont décerné, même si c'est après d'autres, le satisfecit de la bonne gouvernance. Et composer avec elles. Troisième étape du parcours, plus qu'évidente celle-là : le Gabon. Terre du "parrain" de vénérée mémoire, Omar Bongo Ondimba. Depuis l'accession d'Ali Ben, son fils et successeur à la magistrature suprême, les voyages officiels et officieux se sont plus souvent effectués dans l'autre sens. Fillon vient corriger le tir. Il ne l'a d'ailleurs pas caché. Le partenariat stratégique entre les deux pays est l'un des plus robustes en Afrique. Chacun ayant besoin de l'autre. La France pour le pétrole, le bois et d'autres ressources naturelles qu'elle exploite à monnaie de singe au Gabon. Les autorités gabonaises pour les privilèges et la protection que leur accorde une France qui se bat pour leur enrichissement perpétuel et leur impunité au pays dit des droits de l'homme. Si cela vous étonne, c'est que vous faites semblant. La Françafrique, cette ignominie de l'Histoire, a commencé à avoir cause liée avec l'Afrique à partir du pays de l'okoumé [essence d'arbre endémique du Gabon]. En somme une tournée pour consolider les bases des intérêts français en Afrique et pour développer de nouveaux partenariats stratégiques. Après, ils viendront nous chanter, Nicolas Sarkozy en tête, que les pratiques que l'on a désignées sous le vocable de la Françafrique sont celles d'un autre temps. Révolu. Vous le croirez si vous voulez. Pas moi. ▉James-William Gbaguidi:Courrierinternational.com


POLITIQUE

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IL Y A DES CHOSES QU’ON NE DEMANDE PAS À UN PEUPLE

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y a des choses qu’on ne demande pas à un peuple. Comme il y a des choses qu’on ne peut pas demander, même à son pire ennemi. Il peut s’agir de choses contre nature. Il peut s’agir de choses qui vont contre les lois nationales. Il y en a qui offensent la bienséance et constituent une insulte à l’intelligence populaire.

C’est pourquoi, même tenu en captivité, un homme normalement constitué les refusera si vous les lui demandez. Mais vous n’êtes pas un homme normal. Donc vous demandez au peuple ivoirien d’accepter des choses anormales. Des choses insultantes, des choses révoltantes. Alors, je veux couper court avec vous. Trop c’est trop ! Le lion endormi a décidé de se réveiller. Vous avez offensé doublement le peuple de Côte d’Ivoire. Vous avez perdu les élections selon les lois de la Côte d’Ivoire. Et cela à tout point de vue. Comme vous n’avez aucune légitimité, la France a bombardé les Ivoiriens pour vous installer comme un Moro-Naba (roi du Burkina-Faso) en Côte d’Ivoire. Et vous demandez aux Ivoiriens de vous reconnaître comme tel. Eh bien monsieur le Moro-Naba, personne n’acceptera de se soumettre à vous, parce que la Côte d’Ivoire n’est pas un royaume du Faso mais une République où pour diriger le peuple, il faut être élu. Alors vous allez être chassé de votre siège d’imposture, moro-naba. Vous demandez par ailleurs aux Ivoiriens de ne pas faire de l’opposition, de se taire sur votre imposture, de refuser de dénoncer la destruction de leurs vies et de leurs biens, puis d’accepter la recolonisation de la Côte d’Ivoire par la France. Vous, étant bien sur dans le rôle “confortable” du collabo imposteur. Vous n’avez vraiment pas d’éthique ! Pour votre imposture, pour votre échec et votre incompétence incongrue, vous aller être dégagé comme vous le méritez. Pour la recolonisation de la Côte d’Ivoire, nous allons décoloniser ce pays par tous les moyens. Je vous en donne la parole d’honneur des dignes fils de ce pays. Vous voulez garder Laurent GBAGBO et ses camarades de lutte, comme sa famille, dans vos prisons infectes du Nord de la Côte d’Ivoire. Et vous ne voulez

pas qu’ils reçoivent la visite de médecins. Et le comble de tout ça, vous demandez aux Ivoiriens de prendre cette humiliation comme une retraite dorée en résidence surveillée. Nos amis, parents et connaissances, que nous soyons amis de la Côte d’Ivoire ou citoyens de ce pays, seront libérés sans état d’âme. En leurs lieux et places, vous serez jeté en prison si vous avez de la chance. Sinon, le jour J, vous découvrirez le confort insoutenable que nous allons vous servir. Et là encore vous me mettez hors de moi. Vous êtes incapable de gérer l’Etat de Côte d’Ivoire, enfin, de ce qui reste encore comme Etat. Vous ne pouvez ni payer les salaires, ni créer des richesses, ni mettre en cage vos bandits abrutis en armes. Et vous prétendez pouvoir faire mieux. Mieux dans quel sens ? Mais pour qui prenez-vous les fils de ce pays ? Croyez-vous qu’ils se nourrissent de quoi ? De promesses ? De Mensonges ? Vous allez apprendre à les connaître. C’est leurs mêmes bouches qu’ils ont utilisées pour vous tenir des propos tolérants qu’ils vont utiliser pour régler votre cas. Je vous laisse la primeur de faire cette grande découverte. Le comble maintenant. Vous, vous occupez de votre confort au détriment du contribuable ivoirien. Nouvel avion privé. Nouveau véhicule blindé. Des voyages AbidjanDakar tous les soirs et matins car vous avez peur de dormir dans la capitale du pays que vous prétendez être le vôtre. Honte à vous ! L’imposture est vraiment un vilain métier. C’est pourquoi il n’y aucune règle dans ce boulot de truand. Mais les Ivoiriens ont une Solution pour vous, Monsieur Solutions. Vous la connaîtrez bientôt. Alors, que croyez-vous que les Ivoiriens vous réserveront très bientôt ? Des applaudissements ? Des fleurs ? Ou bien le feu de leur colère ? Je vous suggère de choisir tous les trois. Car les applaudissements, ce ne sera point pour accepter vos folies meurtrières, mais pour célébrer leur fin brutale. Les, fleurs, je crois que ce sera en votre mémoire, sinon pour les Guerriers de la Révolution Permanente. Et le feu de leur colère, c’est ce dont vous aurez le plus besoin pour vous réchauffer lorsqu’un froid glacial vous envahira. ▉Hassane Magued


POLITIQUE

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OpératiOn BOycOtt des prOduits français 14 juillet 2010 : Le président GBAGBO boycotte le cinquantenaire des « indépendances » sur les Champs-Elysées. 14 Juillet 2011 : Fillon en visite dans sa plantation ivoirienne, le peuple de Côte d’Ivoire décide de boycotter les produits français. Avec le déploiement tout azimut de la France en Côte d’Ivoire, et la re-colonisation de celle-ci, le boycott des produits français nous apparait comme une arme politique, économique et sociale efficace. Il est une arme politique dans la mesure où « une minorité active, surtout quand elle ne dispose pas d’accès aux médias (comme c’est le cas ici), doit pouvoir se faire entendre et même convaincre une partie de la majorité passive de la justesse de la cause qu’elle défend. Si elle y parvient, elle peut être en mesure de faire pression sur un gouvernement pour qu’il infléchisse sa politique. » Ce boycott des produits français est aussi une arme économique et sociale puisqu’en faisant à la place le choix de produits locaux ou régionaux, le résistant aide de fait ceux-ci a finalement rester en magasins. Faire le choix d’autres produits de substitution c’est avoir pris la pleine mesure de la situation, et par nos choix de consommation participer ainsi au dynamisme de la chaîne de production locale. Boycotter les produits français tout en consommant local dans un contexte de graves difficultés conjoncturelle et structurelle (chômage aggravé, insécurités notamment financière), c’est une façon créative et ingénieuse d’aider la ménagère ivoirienne à nourrir sa famille à moindre coût ! Se débarrasser de sa puce Orange au profit d’une puce Moov, Koz, Green ou MTN, c’est faire comprendre à Orange qui a aidé logistiquement puis célébré à Yamoussoukro l’imposture, que ses ex-clients ne sont pas dupes ; et qu’ils comprennent bien son ingratitude, sa forfaiture et préfèrent donner ce qui reste de leur argent à d’autres opérateurs plus méritants ! Choisir de quitter la Bicici, ou la SGBCI après qu’elles aient fermées du jour au lendemain sans préavis donné à leurs clients, relève du simple bon sens, de la connaissance de ses droits par ce dernier, dont celui bafoué du respect dû au client qui les nourrit. « Devenir acteur de la consommation conduit à se poser la question de savoir ce que l’on cautionne à travers son acte d’achat. Le boycott en est l’une des conséquences. La décision de consommer est un choix individuel. Chacun a la possibilité, la liberté, le droit (et je rajouterais, le devoir) de choisir à qui il va donner son argent. Bien qu’il soit insignifiant à l’échelle individuelle, le pouvoir d’acheter ou non tel ou tel produit est considérable lorsqu’il est démultiplié par des milliers ou des dizaines de milliers de consommateurs déterminés. » L’Opération Boycott des produits français a ainsi pour le résistant des motivations d’ordre avant tout éthique, moral, économique et social. Quelqu’un qui a des politiques tordues, nous on met en place.


éCONOMIE

LES SALAIRES DE CERTAINS Ex-FDS BLOQUÉS: LA RÉCONCILIATION, MARCHE ARRIèRE, TOUTE!

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epuis le mois de juin, de nombreux policiers ne sont pas payés. A en croire nos sources, on leur dit, chaque fois qu’ils se présentaient au payement «main à main», que «l’argent est fini». Dépités, c’est la mort dans l’âme que ces policiers dont les familles sont délibérément affamées par les nouvelles autorités retournent chez eux. Privés de tous moyens de réclamation ou de recours, ces ex-Fds à qui on reproche d’avoir servi sous Laurent Gbagbo souffrent en silence, pendant que le pouvoir fait croire que tous les policiers, gendarmes et militaires sont correctement payés. Cette situation, si elle traduit certainement l’incapacité du régime Ouattara à payer les salaires des fonctionnaires ivoiriens sans l’aide de la France, pourrait cacher un stratagème plus grave. En effet, les indiscrétions qui nous parviennent font état de ce que les nouveaux maîtres des lieux se prépareraient pour les jours à venir à une autre vague d’arrestations dans les corps de la police et de la gendarmerie en particulier. Cette énième opération de traque des éléments des forces régulières s’inscrira, comme nous l’avons noté dans nos précédentes éditions, sans nul doute dans le complot qui vise à se débarrasser des éléments des ex-Fds considérés comme gênants pour leurs supposés liens avec Laurent Gbagbo ou ses proches. En les accusant de faire partie de ceux qui, selon le pouvoir, prépareraient un «coup d’Etat contre Ouattara».

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L'ère des rapaces. Gros Marchés en côte d'ivoire : obaMa récLaMe sa part du Gâteau

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ans la course aux ressources naturelles de l'eldorado ivoirien, la Franc semble se tailler la part du lion au détriment de son allié. Les États-Unis ne veulent pas sortir perdant.

Après la guerre contre le régime Gbagbo dans laquelle la France de Nicolas Sarkozy et les États-Unis de Barack Obama ont pris une part active, l'heure est au partage du gâteau entre les principaux soutiens extérieurs de l'actuel chef de l'Etat, Alassane Ouattara. Mais la boulimie de la France suscite déjà des grincements de dents du coté des Américains. De gros intérêts sont en jeu, vu que tout est à refaire en Côte d'Ivoire suite à la razzia des Forces républicaines de Côte d'Ivoire dont l'entrée dans la capitale économique a été marquée par des scènes de pillage qui ont plongé l'économie nationale dans le gouffre. Selon La Lettre du Continent, « les diplomates américains sont de plus en plus agacés par les manœuvres du gouvernement ivoirien tendant à vouloir privilégier les intérêts français pour les marchés liés à la sécurité et à la défense». Notamment en ce qui concerne les commandes d'équipements et d'armement de la police et de la gendarmerie nationales.

Les listes noires, nous l’avons déjà dit, ont été dressées et continuent d’être étendues par corps concerné dans le cadre du fameux payement «main à main» qui a été, nous le répétons, instauré à ce effet. Dans le but de faire un «filtrage» au sein des ex-Fds qui sont aujourd’hui dans le viseur du nouveau régime. Car «Ouattara ne les maîtrise pas», nous a-t-on confié. Aussi a-t-il choisi de les diviser et de les affamer pour les fragiliser avant de se séparer d’un certain nombreux d’eux.

Un émissaire du président Obama, le sécurocrate Brooke Anderson, chef de cabinet de la sécurité nationale à la Maison Blanche, aurait interpellé le chef de l'État ivoirien sur la question lors de son séjour en Côte d'Ivoire fin mai dernier. Venu prendre part à la cérémonie d'investiture d'Alassane Ouattara qui s'est déroulée à Yamoussoukro, il aurait traduit à son hôte le mécontentement des États-Unis qui ont décidé de faire de la ville d'Abidjan «un pool régional pour lutter à la fois contre l'organisation terroriste AlQaeda au Maghreb islamique (AQMI) et l'insécurité dans le golfe de Guinée ». La capitale économique de la Côte d'Ivoire abrite, outre l'imposante ambassade située à quelques encablures de l'hôtel du Golf, le centre d'écoute régional de la Central Intelligence Agency (CIA). Aussi «un programme d'entraînement des commandos marines dans la région d'Abidjan est-il, révèle La Lettre du Continent, en gestation au sein d'Africom, le commandement militaire américain dédié à l'Afrique et basé à Stuttgart, en Allemagne ».

La réduction générale à hauteur de 50.000 F Cfa devrait, selon un calcul cynique, rendre les ex-Fds plus «vulnérable» et donc plus «contrôlable». En attendant, des centaines de policiers, à en croire les informations qui nous arrivent, sont sans salaires.

Face à la situation, le président Ouattara qui se trouve ainsi dans un dilemme a jugé bon de geler son projet de réarmement et de rééquipement des forces de défense et de sécurité nationales. Si les commandes ont été stoppées officiellement pour des problèmes de trésorerie, souligne le confrère, la décision de Ouattara lui aura permis d'éviter de se mettre à dos le chef de l'exécutif américain. Pour autant, la question n'est pas réglée puisque les Américains voudront également accroître leurs parts dans l'économie ivoirienne, à travers la privatisation annoncée des sociétés d'État.

▉Le Temps

▉cameroonvoice.com


economie

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sarkozy deMande un prêt au fMi au noM de La côte d’ivoire DÉDOMMAGEMENT DES ENTREPRISES FRANÇAISES TOUCHÉES EN 2004: UNE PRIORITÉ POUR OUATTARA Le 22 mai dernier, à la suite de l’ignoble discours de Sarkaporal devant les ressortissants français d’Abidjan, j’écrivais :

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e source très sûre, Mr Sarkozy a usé de tout son poids afin que le FMI octroie un crédit à la Côte D’Ivoire.

Ce qui a été fait, mais le nain a bloqué cet argent.

La raison est toute simple. La France a financé la rébellion depuis 2002, financé la campagne du boucher et aidé à la capture de Mr Gbagbo. En retour, son filleul le boucher devrait donner tous les gros contrats de la CI dans tous les domaines à la France et financer à son tour la campagne de son parrain pour les présidentielles de 2012 en France. Malheureusement, ils ont fait un mauvais calcul en sous-estimant le meilleur président du monde SEM Mr Laurent Gbagbo et ils ont échoué. Voyant l’erreur commise en faisant confiance au boucher, Mr Sarkozy demande un prêt au FMI au nom de la CI, l’obtient et va l’utiliser; et ce sera évidemment notre pays qui va le rembourser (Comprenez l’acharnement du pouvoir du boucher sur les ministres du dernier gouvernement Gbagbo parce que ces derniers ont tout verrouillé). Comme solutions donc à ce problème, Mr le boucher a décidé de : 1- supprimer toutes les augmentations ou primes que Mr Gbagbo a eu à faire durant son règne dans tous les corps 2- prélever 10 pour cent sur le salaire de tous les fonctionnaires 3- ramener la carte de séjour (Voyez le nombre d’étrangers qu’il y a dans notre pays et imaginez la somme si tous ceux là doivent acheter cette carte). Il faut préciser aussi qu’il y a un tri qui se fait concernant les salaires des policiers car ceux des régions sud, est et ouest ne sont pas payés jusqu’à présent car considérés comme pro-Gbagbo. Tout ceci, dans le but de faire rentrer l’argent dans les caisses de l’État pour appliquer ses “solutions ” et rembourser la dette. Lui le “grand économiste du siècle ” n’a pas trouver d’autres alternatives dignes de son statut. Mais comme on le dit : “c’est là qu’il va manger son totem” et va créer sa chute. “Ya vraiment rien en face”. Patriotes, restons sereins, c’est Dieu qui fait notre palabre. La lutte continue. On gagne ou on gagne !!!!!!!!!! ▉Bouye Thomas

On vient d'assister en somme à la deuxième tentative de prise d'otage des Français de Côte d'Ivoire par les autorités de la République en l'espace d'un mois en demi : faute d'avoir réussi à les victimiser début avril -la recette de 2004 ayant mal vieilli-, il s'agit maintenant des les faire passer collectivement pour une caste de profiteurs que réjouiraient des propos du genre "vous n'avez plus rien à craindre : ces sales nègres menés par le chef Gbagbo sont désormais hors d'état de nuire; les nègres maintenant au pouvoir sont en notre pouvoir : plus rien ne vous empêche, avec notre soutien, de trafiquer à loisir pour contribuer à l'enrichissement de la Métropole". (voir ici) Et voilà la troisième couche, appliquée cette fois par les autorités préfectorales de l’administration coloniale. Il est plus que jamais temps de le redire : “otages, sauvez-vous, dépêchez-vous de prendre vos distances avec les autorités françaises actuelles, aux mains dégoulinantes du sang de vos vrais compatriotes, vos compatriotes d’adoption, les Ivoiriens eux-même! Ces Ivoiriens assoiffés d’une liberté que la France officielle leur refusera tant qu’elle n’aura pas bu la tasse... Hâtezvous de vous rallier à la seule ligne viable, celle qu’avait prophétiquement choisie votre frère le martyr Philippe Rémond !” ▉Eliel


economie

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100 jours du pouvoir ouattara: La Liquidation du pays a commencé Alors qu’il n’a que 100 jours de présence au pouvoir, Alassane Dramane Ouattara a déjà mis en route la liquidation de la Côte d’ivoire au profit de la France.

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installation du chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, à la tête de la Côte d’Ivoire, a été marquée par deux faits majeurs. D’une part, la présence à son investiture, le 21 mai dernier à Yamoussoukro, du président français Nicolas Sarkozy. Il était d’ailleurs, le seul dirigeant d’un pays occidental à cette cérémonie. Et d’autre part, l’octroie par la France à l’Etat ivoirien, de la somme de 269 milliards FCFA. D’aucuns ont vu dans ces deux gestes, la manifestation de l’amitié des gouvernants français à l’endroit d’Alassane Dramane Ouattara. Que non ! Une telle réflexion constitue une appréciation erronée de la réalité. M. Ouattara n’est pas l’ami des dirigeants de la France. C’est d’ailleurs, un illustre dirigeant français, le général Charles De Gaulle, qui le disait : « un pays n’a pas d’amis, mais des intérêts ». Les présidents français, Jacques Chirac puis Nicolas Sarkozy ont fait du renversement du Président ivoirien, Laurent Gbagbo, une priorité parce qu’ils estimaient que celui-ci constituait un obstacle à la volonté de leur pays de contrôler, sans partage, les matières premières et les ressources économiques de son excolonie. Ils voulaient le remplacer par un homme de paille et Alassane Dramane Ouattara s’est trouvé être ce pion

Donc, les deux actes posés par la France rentrent dans le cadre de ses intérêts et rien d’autre. En effet, en se déplaçant personnellement pour assister à l’investiture d’Alassane Dramane Ouattara, Nicolas Sarkozy venait célébrer la victoire de la France qui a enfin renversé Laurent Gbagbo et installé son homme. En retour, Alassane Dramane Ouattara a automatiquement mis en route la liquidation de la Côte d’Ivoire au profit de la France. Dès son installation au pouvoir, la première décision, extrêmement grave pour l’avenir de ce pays, prise par Alassane Dramane Ouattara est la réinstallation de la base militaire française (43ème BIMA) que le président Gbagbo avait réussi à supprimer. Cette décision est d’autant plus révoltante que la présence des bases militaires françaises dans les pays africains est l’expression même du mépris

de la souveraineté de ces Etats. C’est le cas de la Côte d’Ivoire sous Ouattara. Comment comprendre en effet, qu’après 50 ans d’indépendance, et au moment où, la tendance en Afrique, est à la suppression des bases militaires françaises, le nouveau chef de l’Etat ivoirien fasse le mouvement contraire ? Raison avancée pour justifier le recul de la Côte d’Ivoire, les menaces terroristes dans la sous région. Faux prétexte ! La France n’a pas besoin d’une base militaire en Côte d’Ivoire pour aider la sous région à lutter contre le terrorisme. La vraie raison est ailleurs. Elle se trouve l’engagement manifeste de la France de protéger le pouvoir Ouattara contre toute velléité de déstabilisation. A preuve, sa garde rapprochée est assurée par les forces onusiennes et la force française, licorne. C’est aussi la raison pour laquelle l’onuci veut installer des bases militaires à l’intérieur du pays notamment dans l’ouest et le centre ouest. En ce qui concerne la France, cette base militaire lui permettra, en clair, de veiller sur ses intérêts en Côte d’Ivoire et dans le golfe de Guinée, en protégeant d’une part, les régimes de la sous région lui seront favorables, avec en tête, celui de Ouattara. D’autre part, en déstabilisant aisément ceux qui oseront se mettre au travers de ses visées hégémoniques. La deuxième décision grave prise par le chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, est la privatisation de 25% des entreprises d’Etat ou à participation financière étatique. Cela, au profit de la France. Au nombre de ces entreprises concernées, il y a Côte d’Ivoire Telecom et la Société Ivoirienne de Raffinage (SIR). En ce moment, la Côte d’Ivoire détient 49% des parts dans Cöte d’Ivoire Telecom, et France Telecom détient 51%. Dans les prochains jours, la Côte d’Ivoire va rétrocéder ses 49% à France Telecom qui deviendra ainsi propriétaire exclusif de CITelecom. En offrant CI-Telecom à France-Telecom, le chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, permet à la France le contrôle du téléphone fixe et de l’internet en Côte d’Ivoire. Bref, de tout le système de communication ivoirien. On pourrait ainsi dire que la Côte d’Ivoire sera totalement sous écoute française. S’agissant de la SIR, elle va être rétrocédée à la société française Total. Une fois que la Société Ivoirienne de Raffinage, qui fait pourtant la fierté du pays,

sera acquise par Total, la France prendra le contrôle de tous les gisements pétroliers en Côte d’Ivoire. Dès lors on comprend pourquoi le Premier ministre français, François Fillon, était si enthousiaste d’annoncer, lors de sa visite officielle en Côte d’Ivoire, les 14 et 15 juillet derniers, que la France ouvre une nouvelle ère de sa coopération avec la Côte d’Ivoire sous la présidence de Ouattara. Ce n’est donc pas par amitié que les dirigeants français font les yeux doux à M. Ouattara. C’est parce qu’il leur offre les meilleures garanties pour exploiter nos richesses. Et cela, des parlementaires européens l’avaient signifié à un émissaire du président Laurent Gbagbo en ces termes : « nous aimons bien le président Gbagbo et nous savons que c’est lui qui a gagné les élections. Mais les enjeux économiques sont trop importants pour que nous le laissions au pouvoir. Parce qu’il n’entre pas dans la vision de la France. Ouattara s’est retrouvé, par hasard, au bon endroit, au bon moment. Sinon ce n’est pas parce que nous l’aimons ». C’était au plus fort de la crise postélectorale. Le président Gbagbo a savait donc qu’il allait être renversé du pouvoir par la France. Cette révélation signifie, par ailleurs, que le jour où Alassane Dramane Ouattara remettra en cause l’accord tacite qu’il a conclu avec la France pour qu’elle l’installe au pouvoir, il subira le même sort que le président Gbagbo. L’exemple le plus édifiant est celui de l’ex-président nigérien Mamadou Tandja. La France l’avait installé au pouvoir parce qu’il était d’accord pour lui brader l’uranium de son pays. Et tant qu’il respectait le contrat tacite, il n’y avait aucun problème. Mais le jour où, sous la pression de son peuple, Tandja a demandé à la France d’augmenter le prix de l’uranium, il a été déposé par coup d’Etat dans lequel la main de la France était évidente. Il a été remplacé par une junte militaire parrainée par Paris. Avant l’accession au pouvoir de Mahamadou Youssoufou, un ex-opposant nigérien ayant des proximités avec l’entreprise française Areva qui exploite l’uranium nigérien. Les dirigeants français sont désormais rassurés de ne pas être dérangés dans leur volonté de piller les richesses du Niger. C’est ainsi que fonctionne le monde, hélas ! Or donc, Laurent Gbagbo avait raison de dire Alassane Dramane Ouattara était le candidat de l’étranger notamment de la France. ▉Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr


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Il y a quatre moIs et demI, plus d'un moIs avant la séquestratIon du présIdent GbaGbo : l'horreur à toulépleu souvIens-toI ! Le 6 mars 2011 à Toulépleu : 113 civils guérés massacrés par les forces pro-Ouattara (Consultez la liste provisoire) La liste des massacrés de Ouattara

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imanche 06 mars 2011. Nous sommes dans la matinée. les troupes FAFN , l’ex-rébellion de 2002 en cote d’ivoire, combattant pour ALASSANSE OUATTARA pour la prise du pouvoir d’ Etat, arrivent du département de ZouanHounien et s’emparent de la ville de Toulépleu (600km d’Abidjan, extrême ouest de la cote d’Ivoire) à la frontière ivoiro-libérienne. Les sous- préfectures de ce département et leurs environs sont également occupées. En clair, toute la région est prise sans aucune résistance des forces gouvernementales (FDS) incarnant le pouvoir militaire du président Laurent Gbagbo.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce 6 mars 2011 va marquer le début du pire cauchemar des populations civiles autochtones Guéré de la contrée. Une région acquise à la cause de Laurent Gbagbo qui sera d’ailleurs renversé 35 jours plus tard par les forces militaires onusiennes (ONUCI) et françaises (licorne) pour le compte d’Alassane Ouattara. En terrain conquis donc, les forces de M. Ouattara sont sans pitié pour les populations civiles. Puisque sans se poser de questions, elles exécutent toutes les personnes de l’ethnie guéré qu’elles rencontrent sur leur passage. C’est ainsi que les habitants qui n’avaient pas voulu fuir et qui avaient décidé de se mettre sous leur protection on connu une cruelle désillusion. Puisque fusillées tout, simplement. Ces personnes sont d’ailleurs les premières victimes de « la Révolution rouge » annoncée par Alassane Ouattara. Même les chefs de villages qui se sont présentés aux forces rebelles en guise d’allégeance son t froidement abattus. C’est ainsi que le chef de village de la jeune sous- préfecture de Péhé, Kah Gnangbéhi Gilbert a été tué.

total. L’essentiel était de se mettre l’abri des tueries sauvages auxquelles s’adonnaient ces hommes sans foi, ni loi. Dont visiblement le seul but était d’exterminer un peuple à cause de sont choix politique. Tous les villages, les quartiers visités par les FRCI sont pillés et incendiés. Comme au temps de l’invasion de l’Almamy Samory Touré. Les personnes trouvées sur place n’ayant pas fui pour des raisons diverses (maladie, handicap physique ou mental, âge) sont systématiquement exécutés et brûlés dans leurs propres cases comme à Tahibly et au quartier KanRacine à Toulépleu-ville ou un nouveau né abandonné par sa maman prise de panique et dont la grand-mère venant le chercher fut exécutée et le bébé consumé par le flammes de la maison incendiée. Toujours sur la lancée de cette folie meurtrière, après avoir incendié tous les villages et les quartiers de la ville, les forces pro Ouattara décident de parcourir les hameaux et les campements où des personnes ont trouvé refuge. Dans leur quête de casser du GUERE, les FRCI sont aidées par les allogènes Burkinabé qui vivaient depuis longtemps dans la région afin de retrouver les autochtones à massacrer. Exemple patent, le cas du campement de Dia sous-préfecture de Méo où 22 personnes de la même famille sont sommairement abattues. Une chose mérite d’être soulignée. Les faits rapportés ici, ne constituent qu’une infirme partie des exactions commises dans le département de Toulépleu. Nos investigations dans les sous préfectures de Tiobly et Bakoubly notamment se poursuivant. Pour l’heure et pour étayer notre récit nous vous proposons la liste de quelques victimes tuées par les forces pro-Ouattara avant et après la chute de Laurent Gbagbo. 113 assassinats de civils perpétrés dans 13 zones distinctes, mais aussi les circonstances des tueries en question (voir les tableaux détaillés suivants) Prince B. Solaire

GUIRIAN Emile: Beau-Soleil (Tué par balle) TOHO Mlangnion: Beau-Soleil (Tué par balle) GUEI Julien: Beau-Soleil (Tué par balle) PEHE Kapo: Beau-Soleil (Exécution sommaire) DOKOUI Jean-Claude: Kan-Racine (Exécution sommaire) DOH François dit Billy Kan-Racine Exécution sommaire TROUIN Dorgelès Kan-Racine Exécution sommaire Mme TROUIN née DOHOGNINON Adèle Kan-Racine Exécution sommaire Belle fille de TROUIN Kan-Racine Exécution sommaire Bébé de la Belle Fille Kan-Racine Calciné KANH OUOTRO Gaston Kan-Racine Exécution sommaire Mami Georges Kan-Racine Calciné SONHOULOU Delphine Beau-Soleil Tué par balle SASSAN Jacques Quartier Lycée Tué par balle SOUHOU MALANGNINON Kan-Racine KOLO PEHE Hervé Kan-Racine Tué par balle ZAKPA Christophe Kan-Racine Tué par balle MONHOULO Agnès Kan-Racine Tuée par balle PAUL Kan-Racine Tué par balle BLI Emile Lycée Tué par balle TOULEPLEU village NOM ET PRENOMS DE LA VICTIME CIRCONSTANCES DU DECES TOGUILA Pehe Jean Tué par balle GAHON OULIBLI Jeannette Tuée par balle Vieux TENIN Tué par balle Mme WOUSSE née DIHIGNINON Tuée par balle VIEILLE KPAHO Tuée par balle TOUHO Nioulé Tué par balle VIEILLE GUIDY Rosalie Tuée par balle NIOULE fils de KPAHO Tué par balle VIEILLE BLI épouse KOKO Tuée par balle

COMMUNE DE TOULEPLEU Confrontées aux exactions, les populations traumatisées et ne sachant pas à quel saint se vouer, prennent la fuite, soit en brousse pour certains soit au Liberia voisin pour d’autres, dans le dénuement

TOULEPLEU LIBREVILLE TOULEPLEU VILLE NOM ET PRENOMS DE LA VICTIME: QUARTIER (CIRCONSTANCES DU DECES)

NOM ET PRENOMS DE LA VICTIME CIRCONSTANCES DU DECES


SOS CôTE D’IVOIRE KOULATE Jean Tué par balle MONSIKAN petite fille de KOULATE Tuée par balle KOULATE DJEHIHOUE Clarisse Tuée par balle SANLE Klégninon Tué par balle TAHO TCHEHIGUINOIN Tué par balle PEHE Henry Tué par balle FLYE Joseph Tué par balle KOKO DJIHOUE Tué par balle GBIN Mathieu Tué par balle DANHI Clarisse Tuée par balle

balle GOHOULOU Bernard Tué par balle

GUIDE ANELA Exécution sommaire ZAKPA Geneviève Exécution sommaire

ZOGUINE

▉Notre Voie

NOM ET PRENOMS DE LA VICTIME CIRCONSTANCES DU DECES NIOULE Gabriel Tué par balle KPAHA PEHE Henry Tué par balle SOUS-PREFECTURE DE PEHE

GUIELLE

PEHE

NOM ET PRENOMS DE LA VICTIME CIRCONSTANCES DU DECES

NOM ET PRENOMS DE LA VICTIME CIRCONSTANCES DU DECES

Guei Germain Tué par balle Guei TOINTE Nicolas Tué par balle ZOUE Zakpa Simon Tué par balle NIOULE Honoré dit Bouabré Tué par balle TIEHI TOUHO Victor Tué par balle NIOULE François Tué par balle BALOU Zibo Tué par balle DJIKEKPA Aristide Tué par balle BLEKI LARISSA Tué par balle GUEI Gabin Tué par balle TOINTE Gilbert dit Billy Tué par balle

KAH GNANGBEHI GILBERT Tué par balle GNANDE Emile Tué par balle NANGNON Claude Tué par balle KONET Victor Tué par balle BASSOAN BEHE Ignace Tué par balle Mme WIKA née KLEGNINON Tuée par balle TROH Gabriel Tué par balle BLEDE Gaspard Tué par balle

GUIELLE NOM ET PRENOMS DE LA VICTIME CIRCONSTANCES DU DECES MONHIRO MONDE Raoul Tué par balle KOULADE DEGNAN Florent Tué par balle GADE Firmin Tué par balle Mme BAIBO née SOUHOU Madelaine Tuée par balle ZIOMBLY NOM ET PRENOMS DE LA VICTIME CIRCONSTANCES DU DECES TIONY Gaston Tué par balle ZIONGNAN Noel Tué par balle NIOULE Pélagie Tuée par balle KOUEDJIKE Bernard Tué par balle SEA Jacques Tué par balle KPADJIKE Gérard Tué par balle DIBE Jean Tué par balle Enfant de KAH Tué par balle

DENAN NOM ET PRENOMS DE LA VICTIME CIRCONSTANCES DU DECES KLEMIN Pierre Tué par balle TIONY Tué par balle KOUITE Robert Tué par balle GBOKA Marie Tuée par balle DJEKE Tué par balle Enfant de GBAHA Jean Tué par balle TAHIBLY NOM ET PRENOMS DE LA VICTIME CIRCONSTANCES DU DECES KAH TADE Albert Tué par balle DOHO Céline Tuée par balle ZONTIE Paul Tué par balle MEO NOM ET PRENOMS DE LA VICTIME CIRCONSTANCES DU DECES

NOM ET PRENOMS DE LA VICTIME CIRCONSTANCES DU DECES

PEHE Hervé Tué par balle GNONOMBLIHI Tué par balle PEHE François Tué par balle SANHANTE Tué par balle Mme SIWOUE Tuée par balle Mme GNINAO MAHAN Tuée par balle ZOUE Raymond Tué par balle

WOHI Jean Tué par balle

DIAI

PAKPAI-DIOLLE

NOM ET PRENOMS DE LA VICTIME CIRCONSTANCES DU DECES

DOHO

NOM ET PRENOMS DE LA VICTIME CIRCONSTANCES DU DECES BOUEHIWIN PEHE Jean Tué par balle KOUISSE Jérome Tué par balle Enfant BAIBO SYLVAIN Tué par balle Enfant SAHI Athanase Exécution sommaire Maman GLEGNINON Exécution sommaire FLAN TIEHI Marc Exécution sommaire NIGNINON POULOU Martine Tuée par

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DOUKO Mogador Exécution sommaire DOUEHI Ginias Exécution sommaire DOUEHI Chantal Exécution sommaire DOUEHI Christine Exécution sommaire DOUEHI Grace Exécution sommaire DOUEHI Estelle Exécution sommaire GUIDE Adelaïde Exécution sommaire GUIDE Carole Exécution sommaire GUIDE Salomon Exécution sommaire GUIDE Moise Exécution sommaire GUIDE Gervais Exécution sommaire

YOPOUGON AZITO DES CORPS D’HOMME BLANCS APPARAISSENT RÉGULIèREMENT Le village d’Azito dans la commune de Yopougon enregistre régulièrement l’apparition de corps d’hommes qui seraient des blancs. Informer de ce fait notre équipe s’est rendu sur les lieux pour avoir de plus amples informations et vérifier la véracité des faits. Azito très célèbre à cause de sa centrale thermique qui produit une grosse partie de l’énergie électrique de la Côte d’Ivoire est un village Ebrié situé en bordure de lagune dans la commune de Yopougon. En dehors de la centrale thermique et des habitations des villageois, Azito compte en son sein plusieurs fermes et porcheries qui ont été presque toutes pillées pendant les événements malheureux qu’a connus cette commune taxée de pro-Gbagbo. Mais depuis un certains moment un fait curieux trouble la quiétude des habitants de ce paisible village lagunaire. En effet, depuis le mois d’avril, des corps d’hommes blancs souvent en treillis sont ‘’vomis’’ par la lagune sur le rivage. Interrogé, un villageois nous explique qu’il s’agirait de légionnaires français qui ont été tués par les résistants de Yopougon durant la bataille pour le contrôle de cette commune dite pro-Gbagbo. Plusieurs tombes de fortune en bordure de lagune nous ont été présentées par notre guide. Il nous a aussi montré les tombes les plus récentes. L’on se rappelle que la commune de Yopougon a mené une farouche résistance contre la coalition Licorne –ONU-ci- FRCI après les évènements du 11 avril. Cette commune qui était tenu par les résistants a donné beaucoup de fil à retordre à toutes ses forces d’occupations. Tout d’abord les FRCI sous les ordres de Cherif Ousmane et de koné zakaria n’ont pu venir à bout de la détermination de ces jeunes. L’ONUCI a donc été sollicité pour venir en renfort. Mais après plusieurs tentatives infructueuses d’annexion s’est à la Licorne qu’est revenu d’accomplir la sale besogne. Malgré tous les chars et autres équipements, les soldats français ont perdu beaucoup des leurs dans cette commune. Finalement c’est des hélicoptères qui ont bombardés les positions tenu par les résistants faisant d’énormes pertes civiles et s’est après négociations


SOS CôTE D’IVOIRE ayant le souci majeur de protéger les civils qu’ils ont acceptés de déposés les armes pour que la coalition prenne pied dans les rues et quartiers de la belle commune de Yopougon, ‘’la farouche’’. Notre guide nous a expliqué que des corps ont été exposés au bord de la lagune pendant les combats pour montrer l’implication des français dans cette crise et aussi galvaniser les jeunes pour qu’ils sachent que les français aussi sont des mortels. Il convient donc de se poser des questions sur les corps qu’auraient retrouvés le ministère de la justice et présentés comme ceux des 4 personnes du Novotel. ▉Vana Kacou

les ennemis du peuple Ivoirien. Il est grand temps que tout soit dévoilé afin que les vrais coupables soient connus de tous et qu’ils répondent de leurs actes devant la justice et surtout le peuple Ivoirien qui est la plus grande victime. Permettez avant tout que je puisse lever toute équivoque pour les fausses accusations qu’on fait peser sur le couple Gbagbo. Ce couple a été dupé par ses proches (collaborateurs, travailleurs, ami(e)s, parents, pasteurs venues juste profiter de leurs largesses financières). Je veux faire des révélations dans l’affaire des 4 personnes enlevées à l’hôtel Novotel.

UN SOLDAT FRCI FAIT DES RÉVÉLATIONS SUR L'AFFAIRE DES 4 PERSONNES ENLEVÉES à L’HôTEL NOVOTEL Confirmation de ce qui pouvait apparaître, après recoupement de bon nombre de témoignage et un simple appel au bon sens, comme un secret de Polichinelle : Pourquoi les soldats de l’armée régulière du gouvernement légitime de SEM Laurent Gbagbo 1) auraient-ils troqué leur uniforme réglementaire contre un accoutrement de mercenaires, 2) pour s’en prendre à ce patron exemplaire, qui avait refusé de cesser de payer ses impôts (voir ici) à l’administration d’un président qu’il admirait et soutenait (tout comme Philippe Rémond) ? L’article ci-dessous a été rédigé après plusieurs échanges de mails avec un soldat des ex FAFN devenu aujourd’hui FRCI. Cet homme, victime des fausses promesses des dirigeants actuels de la côte d’ivoire, dit ne pas vouloir laisser les mensonges lancés contre le régime du Président Gbagbo car selon lui il veut avoir la conscience tranquille afin de pouvoir bénéficier du pardon du père céleste. N’ayant pas tous les moyens pour vérifier la véracité de ses dires et après plusieurs concertations, nous avons décidé de soumettre l’article à nos internautes. “Excusez moi si je souhaite rester toujours dans l’anonymat, c’est juste par mesure de précaution afin de préserver la vie de mes proches. Au moment opportun je ferai tomber le masque pour confondre

En effet, pendant le blocus du golf hôtel les soutiens extérieurs nous ont fourni du matériel de communication de pointe ; ceci nous a permis d’avoir toutes les informations sur le régime légitime GBAGBO. Sa résidence, le palais présidentiel, les ministères et institutions publiques et privées ; tous étaient sur écoute jour et nuit. Les fax, appels, SMS, E-mails… ont tous été interceptés. C’est ainsi que le Dimanche 03 Avril vers 16 heures nous avons intercepté une communication entre M. LAMBELIN et un proche du Président qui se trouvait à sa résidence. Il donnait des informations sur tout ce qui se passait dont il était informé depuis son hôtel (Les mouvements et agissements des troupes et informateurs à la solde de la Licorne, et même certains communiqués privés que faisaient certains journalistes sur les événements).

23 ployer ses éléments pour ouvrir de nouveaux fronts afin de permettre à nos forces (FRCI) de se déployer sur les positions des forces régulières. Je vous confirme que nos hommes avaient été repoussés hors de la ville d’Abidjan dès les 1ères heures du fameux « assaut final ». C’est grâce à l’aide de l’ONUCI que nous avons pu nous déployer partout car c’est elle qui assurait notre transport. Le lundi 04 Avril, jour de son enlèvement, M. Lambelin a donné l’information selon laquelle les forces françaises allaient se déployer pour officiellement prendre part dans cette crise aux côtés de nos forces en donnant dans les moindres détails les sites qu’attaquerait la coalition pour déstabiliser les forces de défenses et de sécurité. Les rapports de ces écoutes ont été transmis à nos dirigeants politiques. Ceux-ci ont décidés de mettre hors d’état de nuire cet informateur jugé trop bavard et certains de ses proches sans en informer les autorités françaises et Onusienne de peur qu’elles s’y opposent. Pour cela, nos responsables ont fait appel au Commandant qu’ils ont tué par la suite. Je veux parler du ‘’Général’’ IB pour que très vite certains de ses éléments sûrs et efficaces fassent une descente sur l’hôtel et ramène ses hommes à la base qu’on avait formé à ELIBOU sur l’autoroute du nord. Sachez que le ‘’Général’’ IB avait ses hommes dans toute la ville grâce à la complicité de la force Onusienne. Ces hommes sont arrivés rapidement sans être vus par les troupes ONU, de la licorne et même des forces régulières. Une fois à l’hôtel, comme ils avaient les descriptions exactes, ils ont directement pris M. Lambelin et ses compagnons, sans toucher les autres alors qu’ils se trouvaient en compagnie de bon nombre de ressortissants français regroupés dans cet hôtel. Cette opération n’a duré que 10 min, car nous l’avons coordonnée. Le 4ème à été pris juste pour distraire l’opinion sinon, il ne représentait aucun danger. Ceux qui sont venus les prendre étaient au nombre de 12 dont 3 étaient en position dehors pour la garde. Un est resté dans le char à l’effigie de l’ONUCI qui était à notre disposition afin de mener cette guerre. L’ONUCI nous avait donné de nombreux chars. A la base d’ELIBOU où ils ont séjourné un certain moment avant d’être conduits par la troupe du collègue IB vers sa base à ABOBO-ANYAMA. Le pouvoir GBAGBO n’a rien à avoir avec ces enlèvements. En plus des personnes qui étaient venues opérer, seulement deux étaient en uniforme de l’armée régulière. Un était dans le char (le pilote) et l’autre était à l’arrière vers l’autre rue pour la surveillance. Ceux qui sont entrés dans l’hôtel étaient en bigarré et ne s’exprimaient pas correctement en français. La plupart de ses éléments ont périt dans l’affrontement qui a opposé les hommes d’IB aux nôtres. Certains sont bel et bien là, mais en cavale de peur d’être retrouvés et tués pour ce qu’ils savent.” ▉source : abidjandirect.net

Vers 23 heures, il a informé les proches de Gbagbo que l’ONUCI s’apprêtait à dé-


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Massacres en côte d’IvoIre : arrêtons la fausse syMétrIe entre les deux caMps

illages incendiés, habitants brûlés vifs, paysans traqués en brousse par centaines. Et parfois plus  : un millier lors de l’entrée des pro-Ouattara à Duékoué, à l’ouest du pays  : crime de guerre ou crime contre l’humanité  ? Mais aussi des quartiers entiers d’Abidjan pillés, des militants pro-Gbagbo assassinés tous les jours pour leur nom, leur âge, leur ethnie (l’ethnocide au sud concerne en particulier les Bété, Attié et Guéré), par centaines, sans compter les torturés ou les liquidés de l’Hôtel du Golf, siège du nouveau pouvoir et base de ses escadrons de la mort.

n’y a plus que sujétion et humiliation  ! Et voilà qui remet en cause bien des analyses à la mode  : à l’aune du coup d’État franco-onusien, on n’est pas encore en « post-colonie » ni prêt à sortir de la nuit coloniale. Décidément, chaque fois que l’homme africain s’essaie à entrer dans l’histoire, on lui écrase le visage à coup de bottes.

Trois fois plus de morts –de 3 000 à 5 000 cadavres– pour les deux mois d’Alassane Ouattara, ce héros de l’Occident, que pendant les dix ans de la gouvernance de Laurent Gbagbo. Où sont les humanitaires et leurs relais, les dénonciations politiques à Paris et les résolutions de l’ONU  ? Arrêtons la fausse symétrie entre les deux camps  : ces massacres sont bien le fait des pro-Ouattara, cautionnés par l’armée française et onusienne, dans une complicité implicite ou passive. Chacun sait maintenant que les hélicoptères d’assaut de la force « Licorne » et ses supplétifs onusiens ont réalisé la pire intervention coloniale depuis la répression de l’UPC au Cameroun et la guerre d’Algérie. Décapiter l’élite politique et intellectuelle sudiste, proche de Laurent Gbagbo et du Front populaire ivoirien, au profit d’un « mercenaire » des intérêts occidentaux, selon l’expression de Jean Ziegler. Bombarder les lieux de pouvoir d’un pays qui n’a plus de souverain que le nom  : présidence, résidence, camp militaire, télévision… La leçon est terrible  : cinquante ans après les indépendances formelles, il

Malgré un formatage médiatique et une certaine lâcheté chez des analystes patentés qui ont cautionné ces massacres, la vérité se fait jour. Il faut arrêter la fausse symétrie entre les deux camps et la politique d’occultation des « spécialistes des droits de l’homme »  : depuis la prise du pouvoir du camp Ouattara, ce sont bien eux qui massacrent en fonction des cartes d’identité –comme au Rwanda, qui torturent ou embastillent ou déportent les opposants, tandis que les journalistes pro-Gbagbo sont traqués et que l’« État dyoula » s’est mis en place  : tout le reste est révisionnisme. Quel recours à Yopougon, quartier martyr, quand les tueurs font des « patrouilles communes » avec la force « Licorne » et l’Onuci  ? Plus qu’au Rwanda, notre institution militaire est complice ou coupable  : où est la

fameuse « éthique » dont se targuent les philosophes en kaki –notamment l’obligation de désobéir à des ordres illégaux  ? à qui a sillonné le pays depuis vingt ans, suivi les élections sur le terrain et mené de récentes missions en zone rebelle, le doute n’est pas permis  : oui, les élections largement truquées au nord ont bien été « la continuation de la guerre par d’autres moyens » (Bertrand Badie)  ; oui, l’ambassade de France a été et reste une officine anti-Gbagbo  ; et oui, la déportation en terre ennemie et l’incarcération à la Lumumba, dans des conditions ignobles, des res p o n s a b l e s pro-Gbagbo ont été autant planifiées que la désinformation continue ou l’armement des rebelles, jusqu’à la logistique, les pick-up ou les uniformes. C’est pourquoi les res p o n s a b l e s onusiens ou français, donneurs d’ordres illégaux en regard des résolutions onusiennes, risquent la Haute Cour de justice ou les juridict i o n s i n t e rn a t i o n a l e s , tandis que Guillaume Soro et Alassane Ouattara sont passibles de la CPI pour ce qui se passe en Côte d’Ivoire.à propos, comment s’appelle un régime qui massacre sa propre population, qui est arrivé au pouvoir dans les fourgons (pardon, les hélicoptères) de l’étranger, qui n’a de forces que des bandes armées incontrôlables et des délinquants sans foi ni loi  ? Sans Parlement ni Cour constitutionnelle, contrôlé par deux corps expéditionnaires, en train de brader les richesses du pays sans contrôle, et de tuer, comme au Rwanda, sur des bases ethniques  ? Vous avez dit « dictature »  ? ▉MICHEL GALY Auteur de Guerres nomades et sociétés nomades, aux Éditions L’Harmattan. Texte publié par L’Humanité


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les refuGIés IvoIrIens au GHana face aux lenteurs du Hcr: une vIe dIffIcIle

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epuis l’éclatement de la guerre électorale, ils sont très nombreux les Ivoiriens et autres ressortissants de différents pays vivant sur le sol de Côte-d'Ivoire qui, fuyant les persécutions politiques et ethniques, sont livrés à elles-mêmes sur un sol étranger. Comment sont-elles accueillies par les autorités ghanéennes, le HCR,et les populations locales? Comment vivent-elles? L’ACCUEIL DES REFUGIES ET LEUR RAPPORT AVEC LES AUTORITES DU GHANA ET L’UN-HCR Fuyant la guerre en Côte d’Ivoire, les refugiés sont arrivés de différentes manières (routes, pistes de brousse, etc…).Certains sont dans des camps (sous des bâches HCR). D’autres sont dans des villes et villages. Voulant s’éloigner davantage, d’autres encore sont dans la capitale Accra ou dans de grandes villes comme Cape Coast , Takoradi etc. Notons que le 1er camp (petit camp) est à ELUBO, une localité très fréquentée par les hommes en tenue militaire de Côted’Ivoire (FRCI). Quant au grand camp, il est situé à une cinquantaine de kilomètres d’ELUBO et n’est pas à l’abri de l’espionnage des gens que nous avons fuis en Côte d’Ivoire. LE GHANA REFUGEE BOARD ET LE HCR Les réfugiés ivoiriens vivant au GHANA n’ont aucun rapport avec les autorités Ghanéennes, ni avec le HCR depuis leur enregistrement dans les camps comme au sein du “GHANA REFUGEE BOARD”(GRB). Notons qu’après avoir rempli des dossiers avec les logos de l’UN-HCR, au GRB, c’est à notre grande surprise, une attestation ne portant aucune trace UN-HCR que l’on nous a livrée. Nous ne comprenons rien à cette situation car ni dans les camps, ni dans les villes et villages les refugiés n’ont aucun papier officiel du HCR : pas d’interview etc. Qu’en est-il avec la population Ghanéenne? RAPPORT AVEC LA POPULATION DU GHANA Concernant la population Ghanéenne, nos rapports sont mitigés. Si certains vous admirent, la majeure partie vous boude, les gens vous lorgnent. En fait, le constat qui est fait c’est que certains Ghanéens sont heureux de taquiner des francophones que nous sommes en prononçant un “bonjour”, “ça va ”etc. Avouons que très nombreux sont ceux qui détestent le refugié ivoirien. Ils avancent qu’à cause de nous la vie est devenue chère (logement, nourriture, etc..). Car les commerçants ont fait grimper leurs prix face à la demande devenue forte. En réalité, le refugié est détesté pour un fait qui n’est pas sa faute. C’est donc dans un climat de méfiance que nous vivons. En plus de cela, la langue locale nationale est un frein, parce que tout Ghanéen ne parle pas l’anglais. Vous vous efforcez à parler l’anglais, on vous répond en langue locale. Comment vivent alors les refugiés ?

camp. -En ville/ Au village L’on dort dans des maisons inachevées ou chez des amis. D’autres qui ont un peu plus de moyens dorment à l’hôtel, qu’ils quittent dès que leurs poches sont vides. Dans tous les cas, ce n’est pas fameux, c’est même très difficile. LA NOURRITURE En ce qui concerne les repas, cela varie selon qu’on soit dans un camp ou en ville. AUX CAMPS -Dans le petit camp (ELUBO), un seul repas est servi par jour. Quelquefois, l’on vous surprend avec un petit déjeuner (bouillie de riz ou mais). Entre midi et deux vous vous débrouillez pour le déjeuner en achetant chez les petits commerçants ou en cherchant l’aide d’une bonne volonté. Vous devenez ainsi une sorte de mendiant. -Dans le grand camp (AMPAIN), avec votre sticker (ticket), l’on vous sert du riz, un fourneau, des sachets, etc., pour que vousmêmes vous fassiez la cuisine. Vous devez donc veiller à votre manière de manger au risque de voir votre dotation épuisée seulement en quelques jours. Tout cela développe des fléaux comme la mendicité, la prostitution, etc. SECURITE La sécurité est très discrète au Ghana, et sans doute efficace. Cependant, l’on a très peur car les va-et-vient incessants des inconnus ne peuvent pas rassurer le refugié. La présence des hommes en tenue militaire qui règnent en maîtres absolus en Côte-d’Ivoire est très visible au GHANA, surtout à ELUBO (NB: avec les tenues militaires de Côte d’Ivoire). Cela augmente le traumatisme du refugié, car il retrouve avec beaucoup de stupéfaction ceux qu’il croyait avoir fuis. Cela pousse beaucoup de personnes à s’éloigner, conduisant même d’autres au TOGO, au BENIN, au NIGERIA etc. En conclusion, le refugié se sent dans l’impasse, non rassuré. TRANSPORT Le transport est la bête noire du refugié. Car il faut parler le “TWI” langue locale. Si vous ne la parlez pas, le taximètre vous fait promener et vous taxe inutilement. SANTE

Les difficultés se font sentir dans la vie du refugié à plusieurs niveaux (le logement, la nourriture ,le déplacement, la sécurité, la santé, les documents administratifs etc…)

Le refugié fait la queue pour attendre les comprimés qu’on donne presqu’à tout le monde pour différentes maladies. Cela décourage le malade qui se soigne comme il peut avec les médicaments traditionnels. Ceux de la ville sont, dit-on, pris en compte à l’hôpital. Mais il faut se lever pour se rendre à la représentation de l ‘UN HCR. De là, l’on vous transporte à l’hôpital vers 10h -11h et un long rang vous attend. Vous en avez jusqu’ a 17h -18h pour un malade qui s’est levé depuis 4h sans manger.

LE LOGEMENT

CONCLUSION: APPEL (CRI DE CŒUR)

Le logement se fait à deux niveaux: au camp comme en ville ou au village.

Dans l’incertitude totale (pas de rapport avec les autorités du GHANA, ni avec celles de l’UN-HCR), le refugié ne peut que lancer un cri de cœur pour une aide d’urgence pour des raisons de sécurité, de manque de moyens financiers etc.

LES CONDITIONS DE VIE DES REFUGIES (LOGEMENTTRANSPORT-NOURRITURE etc)

-Au camp Dès votre arrivée, vous êtes reçus et l’on vous donne un sticker qui vous donne droit à une place sous les tentes quand il y en a. Dans le cas contraire, vous dormez à la belle étoile ou dans une maison inachevée. Vous êtes une sorte de SDF (Sans Domicile Fixe).Dès qu’une place est obtenue, l’on vous envoie au grand

TEMOIGNAGE D’UN REFUGIE IVOIRIEN VIVANT AU GHANA. ▉Source: Zeka Togui


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lES RATéS D’UNE gUERRE fRANcAISE Alors que l'intervention en Libye entre dans son cinquième mois, voici l'enquête que j'ai publiée dans "le Nouvel Observateur" du 7 juillet.

phe des avions de reconnaissance et des bombardiers, mais la plupart du temps c'étaient de fausses alertes. » Au bout d'un mois et demi, la coalition, excédée, décide de dépêcher des officiers de liaison sur place, à Benghazi. Leur rôle : « Trier les informations des rebelles et ne transmettre que les plus plausibles au QG de l'Otan, à Naples. »

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devait durer ela quelques jours, quelques semaines tout au plus. "Sûrement pas des mois", disait Alain Juppé. Les services de renseignements français assuraient que, dès les premières frappes, des milliers de soldats de Kadhafi feraient défection. Ils prédisaient aussi que les rebelles avanceraient rapidement jusqu'à Syrte, la ville natale du Guide, et que tout cela contraindrait Kadhafi à partir très vite. Mais rien ne s'est passé comme prévu.

La volte-face des Anglais

De surprises en déconvenues Quatre mois et des milliers de frappes plus tard, Kadhafi est toujours là. Certes, Benghazi, la capitale des rebelles, est sous protection. Mais la guerre voulue par Nicolas Sarkozy s'enlise. Cette opération devait restaurer le prestige de sa politique étrangère, ternie par les frasques de « MAM » et son accueil glacial du « printemps arabe ». Mais, malgré ses Rafale, malgré l'Otan dont elle a réintégré le commandement en fanfare, la France apparaît impuissante face au dictateur d'un pays mal armé et dix fois moins peuplé. Cette guerre devait être un passeport pour la gloire. On se contenterait aujourd'hui d'un saufconduit pour en sortir. Que s'est-il passé ? A quelques jours du premier vote parlementaire sur cette guerre, plusieurs responsables français - officiers supérieurs, diplomates et hommes politiques - racontent l'histoire secrète de cette opération : les bévues des services de renseignements, les déchirements au sein de l'Alliance atlantique. Et le jeu ambigu des Etats-Unis...

L'état-major demande à l'Elysée de changer de cible... La guerre commence par un coup d'éclat, non planifié, des forces aériennes françaises. « Le premier jour, samedi 19 mars, nos pilotes devaient seulement préparer le terrain, dit un haut responsable. Leur mission était de détruire des batteries anti-aériennes libyennes. Mais, le matin, les forces de Kadhafi ont avancé beaucoup plus vite que prévu vers Benghazi. Si nous ne faisions rien, la deuxième ville libyenne allait être massacrée. » En catastrophe, l'état-major demande à l'Elysée l'autorisation de changer de cible et de viser les blindés plutôt que les défenses anti-aériennes. Malgré les risques pour les Rafale, qui se feront repérer par les radars ennemis, Nicolas Sarkozy donne son feu vert. « Les pilotes sont partis de la base de Saint-Dizier comme ça, au pif, avec une nouvelle mission : trouver les chars et les détruire, en évitant de se faire abattre... Par chance, ils revenaient d'Afghanistan, ils étaient très entraînés. » Ils repèrent la colonne de blindés, la « tapent » et sauvent Benghazi.

Une déroute pour les services de renseignements

Une victoire éclatante pour l'aviation française. Mais une déroute pour les services de renseignements. « Nous nous sommes rendu compte que leurs informations étaient de mauvaise qualité, dit un haut responsable. Ils s'étaient procuré un rapport de l'armée algérienne qui venait de faire des manoeuvres avec les Libyens. Il y était écrit que les chars de Kadhafi étaient tous rouillés et ne pourraient pas être mis en état de marche en moins de deux mois. Pourtant, ces blindés ont attaqué Benghazi ! » Un officier ajoute : « Plusieurs semaines avant les frappes, nous avons déployé sur zone des moyens de renseignement importants : trois satellites espions passent chaque jour audessus de la Libye, un sous-marin au large de Tripoli intercepte des communications. Des forces spéciales ont été dépêchées et, plus tard, la DGSE a ouvert une antenne à Benghazi. Mais nous avons raté l'essentiel : nous avons sousestimé Kadhafi, qui se préparait depuis quarante et un ans à une invasion. Nous n'avons pas imaginé qu'il s'adapterait aussi vite. » Personne ne prévoit, par exemple, que, pour transporter ses troupes et ses batteries de missiles, le Guide va aller acheter des centaines de pick-up Toyota au Niger et au Mali. C'est un coup de génie : ces camions sont identiques à ceux utilisés par les rebelles. L'Otan est paralysée. Elle retarde ses frappes. Avant de bombarder ces véhicules, les pilotes doivent avoir la certitude qu'ils sont bien ceux des forces de Kadhafi. « Nous avons demandé aux rebelles de mettre un signal particulier sur le toit de leurs pick-up, dit un militaire, mais nous n'étions jamais sûrs. Ils sont tellement désorganisés... »

Des rebelles totalement incompétents Personne n'a prévu, non plus, le degré d'impréparation militaire de l'opposition. Pour le chef d'état-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud, les rebelles sont « pathétiques ». Non seulement ils sont totalement incompétents, mais, pendant plusieurs semaines, ils sèment la panique dans les grandes capitales. « Au moindre bruit suspect, raconte un officiel français, moqueur, ils appelaient BHL, l'Elysée ou Downing Street. Ils juraient que des centaines de chars se précipitaient vers eux, que l'Otan devait agir sur-le-champ. On envoyait en catastro-

Autre terrible déconvenue : la volte-face des Anglais sur le commandement de l'opération. La veille des premières frappes, l'Elysée croit encore que la guerre en Libye sera conduite par Paris et Londres, et non par l'Otan. Sarkozy et Cameron ont évoqué plusieurs fois ce commandement conjoint, conçu comme un prolongement naturel de l'accord militaire franco -britannique signé en novembre. En secret, les chefs se sont mis d'accord sur la répartition des tâches : la guerre sera gérée de Montverdun, près de Lyon, où la France dispose d'un QG d'opérations aériennes flambant neuf ; et de Northwood, dans la banlieue de Londres, siège d'un QG stratégique performant. Tout est donc en place pour une grande première militaire européenne c'est du moins ce que l'on croit à Paris... Vendredi 18 mars, au lendemain du vote de la résolution autorisant les frappes, c'est la douche froide. Le patron des forces aériennes françaises, le général Hendel, se rend à Northwood pour prendre le commandement en second de l'opération qui doit commencer le lendemain. Il s'attend à être accueilli en grande pompe. Mais, humiliation, on le fait attendre plusieurs heures avant de lui dire la vérité : les officiers britanniques qu'il devait commander sont partis la veille. Où ? A Ramstein, QG des forces américaines en Europe. Et le général anglais qui devait s'installer à Montverdun ne viendra pas. Bref, Londres a renoncé à son duo avec Paris et se tourne vers l'Otan. Perfide Albion...

Nicolas Sarkozy se méfie de Berlin Si certains militaires français, qui redoutaient d'être dépassés par la tâche, poussent un « ouf » de soulagement, d'autres sont furieux, les aviateurs surtout. Patron de l'armée de l'air, le général Paloméros déplore que l'opération n'ait pu être menée « en franco-britannique ». Pendant plusieurs jours, la diplomatie française tente de sauver la face. Elle fait le forcing pour qu'au moins l'embargo maritime de la Libye soit assuré par l'Union européenne et non par l'Otan. Mais la Turquie et l'Allemagne refusent : l'Alliance se chargera de tout ou de rien. La France, qui a besoin d'alliés, est coincée et contrainte d'accepter. A une condition : Nicolas Sarkozy exige de mettre sur la touche les officiers turcs et allemands présents dans la structure de commandement de l'Otan, au motif qu'ils pourraient saboter cette guerre à laquelle Berlin et Ankara sont hostiles. Un détail ? Quand le chef suprême de l'Otan, un général américain, et son n° 2, un Britannique, sont en congé, c'est le n° 3, un Allemand, qui assure le commandement militaire de l'Alliance. Trop risqué pour Nicolas Sarkozy, qui se méfie de Berlin et obtient que, pendant toute


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la durée de la guerre contre Kadhafi, ce roulement soit discrètement suspendu... Brutales, les bagarres au sein de l'Otan continueront pendant des semaines. A Bruxelles, des portes claquent, des noms d'oiseaux fusent. Premier sujet de discorde : les règles d'engagement de cette guerre. L'intervention est destinée à protéger la vie des civils. Il faut donc limiter au maximum les bavures. Jusqu'où ? « Au début, nous appliquions les mêmes normes de prudence qu'en Afghanistan », raconte un officier. Mais les moins va-t-en-guerre exigent qu'en Libye les règles soient « trois fois plus strictes », précise un militaire. « Souvent nos pilotes repèrent une cible mouvante, demandent l'autorisation de frapper et l'Otan refuse. » De ce fait, les « dommages collatéraux » seront peu nombreux. Mais l'opération est ralentie. Au fil des semaines, loin des réunions enflammées, le représentant français au QG des opérations, à Naples, obtiendra discrètement des dérogations pour ses pilotes...

d'une nouvelle guerre de l'Amérique contre des Arabes. Mais on n'avait pas compris que ce retrait interviendrait au bout de dix jours. » Paris et Londres ont bien réussi à convaincre Washington d'envoyer des moyens de frappe plus discrets, des drones armés, et de laisser leurs avions antiradars. Mais pour le reste, c'était : « Débrouillez-vous ! » Français et Britanniques décident de pallier ce manque par leurs propres moyens. Début mai, quand l'enlisement devient évident, ils entreprennent d'envoyer des renforts : une vingtaine d'hélicoptères. C'est tout ce qu'ils peuvent fournir. Et encore faudra-t-il un mois pour que le porte-hélicoptères « Tonnerre », une des fertés de l'armée française, arrive sur zone. « Dire que, dans les hangars de l'Otan, il y a 150 hélicoptères américains que Washington refuse d'envoyer en Libye ! », relève un officier français.

"Des plans de frappes sans queue ni tête"

« C'est l'une des grandes leçons de cette guerre à laquelle on ne s'attendait pas, dit un responsable français : Washington a vraiment commencé son repli stratégique. » Seulement voilà : sur le terrain, les Américains sont toujours indispensables. « Rien ne serait possible sans leur soutien. Ils nous tiennent par la barbichette. Ce sont toujours eux les patrons. » Certes, l'armée français fait bonne figure. Elle assure plus du tiers des frappes, certains jours près de la moitié. Ses avions sont les plus nombreux dans le ciel libyen - entre 15 et 20. Elle est la seule à disposer d'un porte-avions nucléaire. La technologie militaire made in France demeure l'une des meilleures. La guerre a permis de tester avec succès le dernier cri de ses productions : le Rafale 3, le missile modulaire AASM, l'hélicoptère Tigre... Mais la supériorité américaine est écrasante : 33 des 41 avions ravitailleurs utilisés dans l'opération sont américains, la plupart des Awacs aussi, tous les drones également, comme 100% des missiles antiradars et des kits de guidage laser des bombes. Et ce n'est pas tout. « L'essentiel des moyens de commandement et de contrôle de l'Otan comme la gigantesque bande passante qui permet de transmettre toutes les données sont américains », dit le spécialiste François Heisbourg. « Quand les pilotes français arrivent au-dessus de la Libye, explique un officier, ce sont des avions américains dotés de radars spéciaux, des JStar, qui les guident jusqu'à leurs cibles. Les Américains ont des moyens de renseignement colossaux : des U2, des capteurs dont nous ne disposerons jamais,

En fait, la machinerie de l'Otan - cet Otan que Sarkozy avait tellement tenu à réintégrer - exaspère les Français. « Cette bureaucratie sort des plans de frappes sans queue ni tête, dit un responsable français. Pour les officiers de l'Otan, il s'agit de faire exécuter un certain nombre de sorties aériennes. Il n'y a aucun objectif stratégique cohérent, seulement des cases à cocher. La guerre comme à la Sécu ! » Un autre officiel est plus indulgent. « Le commandant de l'opération contre la Libye, le général canadien Bouchard, fait ce qu'il peut avec ce qu'il a. Très peu d'alliés de l'Otan ont accepté de participer à l'opération. C'est un grand échec des diplomaties françaises et britanniques. Alors, c'est vrai, vu le manque d'avions à sa disposition, Bouchard est obligé de bricoler. »

Les Américains se retirent... La pénurie est d'autant plus grande que, autre déconvenue magistrale, l'Amérique a retiré très tôt ses dizaines de chasseurs-bombardiers, en particulier les A10 « tueurs de chars » que l'US Air Force est la seule à posséder. « Obama avait prévenu Sarkozy dès le début que les Etats-Unis ne resteraient pas en première ligne, dit un responsable français. Le Congrès était très hostile à cette opération. Et le Pentagone ne voulait pas

... mais restent indispensables sur le terrain

des dizaines de satellites... »

Les Américains dirigent les opérations en coulisse Un chiffre résume tout : devant la délégation parlementaire sur le renseignement, le directeur du renseignement militaire, le général Didier Bolelli, a révélé que plus de 80% des cibles affectées aux pilotes français en Libye étaient désignées par les services américains ! Autrement dit, si Français et Britanniques réalisent la majorité des frappes, les Américains dirigent les opérations en coulisses « from behind », dit le grand magazine « New Yorker ». « Ils nous donnent juste ce qu'il faut pour que nous ne nous cassions pas la figure », assure un diplomate. Comment terminer cette guerre sans un coup de pouce de Washington ? Pour l'armée française, le temps presse. « En mer depuis huit mois, le «Charles-de-Gaulle» est à bout, dit un officier. Certaines réparations ne peuvent pas être faites à bord. Le nombre de sorties du porte-avions chute. » Le « Charles-de-Gaulle » devait rentrer le 30 juin, mais les marins devront attendre. Pour le remplacer, on cherche des bases aériennes proches du théâtre des opérations. On voudrait aussi envoyer un drone français au-dessus du ciel libyen. Mais les négociations avec les pays qui pourraient accueillir ces aéronefs traînent.

L'Elysée décide de livrer du matériel aux rebelles Alors on compte surtout sur l'avancée des rebelles. Ils doivent faire vite. Les chaleurs torrides et le ramadan arrivent, peu propices à de grandes offensives. Il faut régler le problème avant août. Comment ? L'Elysée a décidé d'interpréter à sa façon les résolutions de l'ONU sur la Libye. Certaines capitales, dont Londres, estiment qu'elles interdisent de fournir des armes aux rebelles. Pas Paris. « Le Figaro » vient de révéler que, début juin, la France a parachuté 40 tonnes de matériel militaire aux forces rebelles. Selon d'autres sources, elle enverrait aussi des armes par voie terrestre via des pays frontaliers. L'Elysée pense qu'une progression des rebelles jusqu'à quelques kilomètres de Tripoli devrait susciter une révolte à l'intérieur de la capitale libyenne. Et Kadhafi serait contraint de partir. Si, pour une fois, tout se passait comme prévu... ▉Vincent Jauvert


NE LES oUBLIoNS pAS!


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