Projet livre mouton

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Miracle d’un grand vin aucun produit de la terre, issu d’un si petit espace, n’est connu d’un si grand nombre de gens à travers le monde. De ce miracle, Château Mouton Rothschild offre un saisissant exemple : à peine un point sur la carte de France, quelques dizaines d’hectares à Pauillac, près de Bordeaux, et un Premier Cru Classé dont la notoriété est aujourd’hui universelle. Certes, une telle réussite doit beaucoup à la qualité exceptionnelle d’un terroir. Mais elle est aussi le fruit d’une longue histoire marquée par la continuité familiale, d’une démarche originale associant étroitement le vin et l’art, enfin d’une exigence de qualité qui conjugue le talent des hommes, le respect de la tradition et le sens de l’innovation. La nature, l’histoire, l’art, le vin - y compris ceux et celles qui le font.

C’est le carré magique qui donne à Mouton son incomparable personnalité.

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LE TERROIR Du Médoc...

Château Mouton Rothschild compte 84 hectares de vignes au Nord-Ouest de

Bordeaux, en bordure de la presqu’île du Médoc elle-même située in medio aquae, au milieu des eaux : à l’Ouest l’Océan Atlantique, à l’Est l’estuaire de la Gironde. Le vignoble médocain, qui remonte à l’époque Romaine, possède actuellement une superficie de 16 500 hectares environ. Il est planté sur une étroite bande de terre de 80 km de long pour 5 à 10 de large, proche du fleuve qui l’irrigue en profondeur, et s’adosse à la pointe Nord de la forêt des Landes : celle-ci lui permet de profiter de la douceur du climat océanique tout en étant protégé de ses excès.

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Formé de «graves», galets et graviers qui conservent la chaleur du soleil, mêlés à des sables en partie argileux, le sol du Médoc est pauvre, voire impropre à toute culture - hormis, naturellement, celle des plus grands vins du monde ! Le relief se compose d’une série de «croupes» généralement inférieures à 40 m d’altitude, et séparées par parties basses. Ces légères déclivités favorisent le drainage naturel et l’ensoleillement. Souvent les croupes portent les meilleures vignes, d’où sans doute le nom de certains Châteaux célèbres : Mouton vient en effet de motte ou «mothon», qui signifiait une levée de terre en ancien français, tandis que Lafite évoque le faîte et Cos d’Estournel la côte

– Ciduisi tet eummy nisit venibh ea feuis nos nonsed magnim quat. Tatum inim dolorem ver ad te magna conullaorer sequisl dui et la facinim er sim quisi tie enim ipit autat irit alissed dolore consequi et irit augait aute facillam, quationse eugait.

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A Pauillac...

Comme dans toute grande région viticole, les aléas de la géologie et des

microclimats produisent en Médoc des vins de nature et de qualité fort différentes, certains devant se contenter des appellations génériques du Médoc, Haut-Médoc ou Bordeaux. L’élite se retrouve au sein de quelques appellations communale prestigieuses : Margaux, Saint-Julien, Saint-Estèphe ... Parmi cellesci, l’une des plus renommées est assurément Pauillac, dont les graves maigres et pauvres descendent sur plusieurs mètres de profondeur, reposant sur un socle marno-calcaire. On y récolte des vins rouges élégants et puissants, riches en tanins et de longue garde. Terre d’élection du cépage cabernet-sauvignon, introduit au début du XIX siècle, Pauillac réunit trois Premiers Crus Classés : Lafite, Latour et Mouton. Avec autour de ce glorieux trio, quinze des soixante crus secondaires retenus par le fameux Classement de 1855.

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1812-1870

— Baron Nathaniel de Rothschild

L’ HISTOIRE

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Du marquis aux barons

Propriété, au XVIIIe siècle, du «prince des vignes» le marquis Nicolas-Alexandre de Ségur, puis des Barons de Brane, Château Mouton Rothschild prit son nom actuel après son acquisition en 1853 par le baron Nathaniel de Rothschild, de la branche anglaise de la famille. L’absence de maison de maître, l’état du domaine et peut-être la nationalité de son acheteur l’empêchèrent de figurer parmi les Premiers Crus Classés de 1855, et il dut se contenter du titre honorifique de «Premier des Seconds». Pendant longtemps, malgré une qualité de plus en plus reconnue, Mouton ne suscita guère d’interêt de la part de ses propriétaires : ce fut donc un jour faste lorsqu’en 1922, tout juste agé de vingt ans, le baron Philippe, arrière petit-fils du baron Nathaniel, prit en mains les destinées d’un domaine auquel il allait consacrer sa vie.

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Du baron Philippe ...

Marquées par sa forte personnalité et son génie visionnaire, les

soixante six années de son règne (1922-1988) furent scandées par une série de décisions capitales, dont certaines révolutionneront le monde du vin, et d’où se dégagent quelques grandes lignes de force.

Dès 1924, il voulut affirmer le rôle et la responsabilité des propriétaires de grands crus face à la toutepuissance du négoce bordelais, en pratiquant la mise en bouteilles intégrale au Château - alors que le vin était jusque là livré en barriques aux négociants. Cette décision, qui devait bientôt faire école, imposa d’accroître les capacités de stokage sur place et fut donc à l’orignine de la construction, en 1926, du spectaculaire «Grand Chai» de Mouton.

Dans le même esprit «médocain», il acquit en 1933 une petite société de négoce sise à Pauillac et promise à un bel avenir sous son nom actuel : Baron Philippe de Rothschild SA. Celle-ci allait commercialiser notamment Mouton Cadet, créé en 1930 et aujourd’hui première marque de Bordeaux AOC dans le monde.

Deuxième axe de sa politique : l’accroissement du patrimoine familial autour de Mouton, sur le terroir sacré à Pauillac. C’est ainsi que le baron Philippe y acheta deux Crus Classés : en 1933, Château Mouton d’Armailhacq, devenu en 1989 Château d’Armailhac, et en 1970 Château Clerc Milon.

Troisième axe : associer étroitement Mouton et l’art.

Déjà le Grand Chai, avec ses 100 mètres de long, constituait une sorte de chef d’oeuvre architectural.

En 1945, le baron Philippe eut l’idée d’illustrer chaque

1922-1988

année l’étiquette du millésime par la reproduction

— Baron Philippe de Rothschild

d’une oeuvre d’art originale, spécialement créée par un artiste contemporain. Il restait à transformer le Château lui-même en haut-lieu du Bordelais : ce fut chose faite en 1962 avec l’ouverture du Musée du Vin dans l’art. Conçu par le baron Philippe et sa seconde épouse la baronne Pauline, il réunit à côté du Grand Chai un ensemble d’objets précieux de toutes époques associés à la vigne et au vin.

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LE VIN

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La «fabrique» d’un Premier Cru

Situé pour l’essentiel sur une croupe dite «le Plateau

de Mouton» qui culmine à 27 m d’altitude, le vignoble de Château Mouton Rothschild est planté sur des graves très profondes, en cépages typiques de la région : cabernet-sauvignon (83%), cabernet franc (3%), merlot (14%) . Cette proportion ne se retrouve pas à l’identique dans le vin, car l’assemblage varie selon le caractère de chaque millésime. Cependant le cabernet-sauvignon y reste prédominant : c’est lui qui donne à Mouton sa richesse tannique, l’étendue de sa palette aromatique, sa capacité de vieillissement, tandis que le merlot, inséparable compagnon, lui apporte sa souplesse sa rondeur et son exceptionnelle longueur. Comme dans les autres grands crus du Médoc, le vignoble a une densité de plantation élevée : 10 000 pieds à l’hectare. Son age moyen se situe autours de 44 ans.

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Lors des vendanges, les grappes sont cueillies à la main et placées dans des cagettes qui préservent l’intégrité du raisin. Apres l’egrappage, vient le tri manuel des grains sur table vibrante. Ceux qui ont réussi ce difficile examen de passage sont transférés dans des «cuvons» mobiles qui les déposent dans des cuves de fermentation sur le seul effet de la gravité. Ainsi, de la récolte au cuvier, le fruit ne subit ni pression, ni contrainte autre que naturel.

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L’ART Un grand vin est une oeuvre d’art : le vin doit être associé à l’art, aussi bien sur la bouteille qu’au lieu même ou il est produit.

De cette conviction du Baron Philippe, portée par la Baronne Philippine et ses enfants est né un authentique «style Mouton», raffiné, inventif, épris de rencontres inattendues.

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L’ART & L’ÉTIQUETTE L’APPEL À DE GRANDS ARTISTES POUR ILLUSTRER L’ÉTIQUETTE D’UN VIN, FÛT-CE DU MOUTON ROTHSCHILD, MIT DU TEMPS À ÊTRE ENTENDU ET ACCEPTÉ.

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Après un coup d’essai, trop précoce, avec l’affichiste Jean Carlu en 1924, il fallut attendre en 1945 pour que s’établisse une pratique qui allait constituée depuis lors la signature visuelle du Château - et chaque millésime. D’ou aujourd’hui une passionnante collection qui s’enrichit au fils des ans et réunit autours de Mouton les artistes contemporains les plus célèbres et les plus différents : de Braque à Picasso, de Tapies à

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Francis Baco, de Dali à Balthus, et même au Prince Charles d’Angleterre ! Disposant d’une pleine liberté de création, ils se sont néanmoins souvent retrouvés autours de certains thèmes : la vigne, le plaisir de boire, ou encore le bélier, emblème de Mouton. Les oeuvres sont en résidence dans la salle des Originaux, attenante au cuvier - quand du moins l’exposition «L’Art et l’Etiquette» ne les fait pas voyager à travers le monde ...

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LE ”STYLE MOUTON“ L’ART EST OMNIPRÉSENT SUR LE SITE DU CHÂTEAU AU DEHORS, DANS LA DISPOSITION RAFFINÉE DES ESPACES ET DES VOLUMES, LE RATISSAGE «ZEN» DES ALLÉES, LA SYMÉTRIE PAISIBLE DES DEUX FRONTONS, LE CONTRASTE ENTRE LA VERTICALITÉ DE «PETIT MOUTON», MODESTE MAISON D’HABITATION CONSTRUITE EN 1885, COUVERTE DE LIERRE ET HÉRISSÉE DE MANSARDES, ET L’HORIZONTALITÉ DE «GRAND MOUTON», CONSTAMMENT EMBELLIS ET RÉAMÉNAGÉS DEPUIS LES ANNÉES 1960, DONT LA LONGUE FAÇADE EN PIERRE BLONDES SURPLOMBE L’OCÉAN DES VIGNES.

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