DH MAG
AZINE L E M A G A Z I N E D U D E C I D E U R H O S P I TA L I E R
153
2 ème trimestre 2016
François Toujas,
Photo couverture © Marc Guillochon
Président de l’EFS Établissement français du sang LES REPORTAGES DH
CHU : Clermont-Ferrand CH : Bourges, Douai
ICLN
Institut de Cancérologie Lucien Neuwirth
www.dhmagazine.fr
Sang pour sang
DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
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DH MAG
AZINE L E M A G A Z I N E D U D E C I D E U R H O S P I TA L I E R
DH n°153 2 trimestre 2016 e
DH MAGAZINE Tr i m e s t r i e l : 4 0 0 0 e x . INPI : 1716-633 - ISSN : 1277-4383 w w w. d h m a g a z i n e . f r Marc GUILLOCHON, Fondateur de DH Magazine, Directeur d’hôpital EHESP marc.guillochon@dhmagazine.fr
O N T
P A R T I C I P É
À
C E
N U M É R O
:
Didier Alain, Manager, ANAP
Patrice Lemoine, Directeur SI, qualité et usagers, Hôpital Intercommunal
Patrick Aumeras, Associé Exco, Pdt du groupe EPS à la CNCC
Sèvre et Loire
Michaël Benoist, Directeur services techniques CH de Bourges
Dr Abdallah Maakaroun, Pdt CME, CH de Bourges
Bernard Bensadoun, Directeur général délégué PCA - AHO, Nantes
Dr Michel Massot, DIM, CH de Bourges
Solange Berlier, Présidente du conseil de surveillance de l'ICLN
Alain Meunier, Directeur général, CHU Clermont Ferrand
Dr Franck Bernardi, Chef du service laboratoire, CH de Douai
Aurélie Neau, Directrice adjointe, achats, logistique, travaux, CH Saint-Lô et
Me Baptiste Bonnet, Avocat associé, Cabinet BLT Droit Public
Coutances
Laurent Boulesteix, Responsable de projet logistique, environnement et
Yves Normand, Consultant indépendant
développement durable, CHU Limoges
Noëlle Perier, DSI, CH de Bourges
Philippe Burnel, DSSIS, Ministère des affaires sociales et de la santé
Marie-Paule Pfaff, Coordinatrice générale des soins, CH de Bourges
Pr Jean Chazal, Doyen de la faculté de médecine CHU Clermont Ferrand
Stéphane Pic-Pâris, PDG, PG Promotion
Julien Collet, Référent développement durable, Pôle santé Sarthe et Loir
Danielle Portal, Directrice générale, CHU Amiens
Agnès Cornillault, Directrice, CH de Bourges
Yves Praud, Directeur du centre hospitalier Georges Daumézon
Renaud Dogimont, Directeur, CH de Douai
Dr Kevin Raynaud, Chirurgien digestif et médecin coordinateur de l’Unité
Pr Claude Dubray, Pdt de la DRCI et vice-Pdt recherche du territoire
de Chirurgie Ambulatoire, CH de Douai
CHU Clermont Ferrand
Laurent Schott, Directeur, CH de Chauny
Didier Girard, Ingénieur en chef service restauration, CH du Mans
François Toujas, Président de l'Établissement français du sang
Éric Alban Giroux, Directeur de l'ICLN
Élisabeth Toutut Picard, Directrice adjointe, CHU Toulouse
Dr Jean-Philippe Jacquin, Pdt de la commission médicale de l'ICLN
Pierre Traineau, Directeur général, CATEL
Philippe Jouglard, Responsable marketing, BNP Paribas Leasing Solutions
Vincent Trely, Président de l'APSSIS
Pierre Kouam, Directeur économiques et logistiques, CH de Bourges
Hervé Troalic, Directeur de l’activité conseil et sécurité, SODIFRANCE
Franck Laureyns, Directeur stratégie et communication, CH de Douai
Karine Verdin, Cadre de santé de l’Unité de Chirurgie Ambulatoire et de la
Pr Henri Laurichesse, Pdt CME, CHU Clermont Ferrand
cellule de programmation, CH de Douai
Dr Christian Le Teurnier, Gérant, d’Alium Santé
Olivier Zmirou, OrionHealth
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Siège social : 18, rue Danton 83000 TOULON 04 98 01 08 07 administration@dhmagazine.fr
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ÉDITORIAL
Le rituel du mépris ?
*
C’est un titre d’Antoine Volodine. Serait-ce aussi le
Même bienveillant, notre monstre administratif
sort de la Cour des Comptes ? Une sorte de comé-
échappe à tous contrôles. Procédures financières
die à l’usage des bonnes feuilles des journaux :
lourdes et tatillonnes, ratiocinations comptables,
errements, gabegies, absurdités, malhonnêtetés ?
autant de bons motifs pour alourdir et rendre plus
« N’en jetez plus, la… cour est pleine ». Bien que
difficile encore le fonctionnement de la machine.
directement concernés, les citoyens en font des
Chaque simplification aboutit à des complexités
gorges chaudes… Mais personne ne s’y brûle,
supplémentaires et du papier gâché… Pour un
c’est l’essentiel. La Cour ne sert à rien, mais elle
fonctionnaire, s’affranchir des procédures, même
ne gêne personne ! D’ailleurs, quels lecteurs vont
pour une juste cause, est bien plus risqué que de
au delà de l’anecdotique ?
les appliquer, fussent-elles stupides, obsolètes ou coûteuses. Simplicité, plasticité, adaptation ne
Les magistrats de la Cour (et ses Cours régio-
sont, hélas, que des rêves auxquels nous feignons
nales) sont pourtant autant d’experts reconnus
tous de croire.
et incontestables. Leurs travaux sont « solides », documentés et… utilisables. Leurs avis mêlent le
Heureusement, la Cour n’est qu’un organisme
bon sens, le savoir et la compétence. Serait-ce là
consultatif. À l’exécutif, la décision est la mise en
autant d’énergie inutile ? Non, sans doute, mais
œuvre. Et les politiques sont souvent soucieux de
tout ne va pas, et il s’en faut, dans le meilleur des
modération et de mesure. Lui-même homme poli-
mondes administratifs.
tique de premier plan, le président de la Cour des comptes souligne que ses jugements doivent être
Si la théorie est aisée, la pratique l’est moins.
relativisés. Comprendre réalistes ? En résumé, on
Apprécier les situations après coup, dans la séré-
n’est guère avancé. Mais, comme le souligne Lao
nité d’un cabinet est une chose. Une autre en est
Tseu : « Tout est énigme ».
* Le rituel du mépris d'Antoine Volodine Éditions Denoël, 1986
de mettre en œuvre sur le terrain -- souvent sous « hautes pressions » -- des solutions parfois bâtardes. Que choisir ? Le parfait irréel ou les actes critiquables ? Les urgences à l’hôpital sont une
Marc Guillochon
bonne illustration de cette schizophrénie.
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ÉDITORIAL - LE RITUEL DU MÉPRIS ? MARC GUILLOCHON
GRAND DOSSIER DH 10
SANG POUR SANG LE SANG EST UN DON, DOIT-IL DEVENIR UN MARCHÉ ? FRANÇOIS TOUJAS
SOMMAIRE 102
RUBRIQUES DH 18
L’exemple avant-gardiste de ce que peut offrir la future loi de santé - FRANCK LAUREYNS
LA PARIS HEALTHCARE WEEK
Le pari réussi de l’ambulatoire DR KEVIN RAYNAUD & KARINE VERDIN
STÉPHANE PIC-PÂRIS LE SALON HIT 2016 LES SALONS HOPITALEXPO ET GERONTHANDICAPEXPO
34
SI DE SANTÉ L’AVENTURE NE FAIT QUE COMMENCER ! VINCENT TRÉLY, PHILIPPE BURNEL, OLIVIER ZMIROU, PIERRE TRAINEAU
ARTICLES DH 42
L’HÔPITAL ÉCO-RESPONSABLE LAURENT BOULESTEIX, JULIEN COLLET, AURÉLIE NEAU, ÉLISABETH TOUTUT-PICARD, BERNARD BENSADOUN
54 56
CH DE DOUAI
CONSTRUISONS L’HÔPITAL DE DEMAIN RENAUD DOGIMONT
Le laboratoire en marche vers la nouvelle ère DR FRANCK BERNARDI
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CH DE BOURGES
LE NOUVEAU VISAGE DE JACQUES-CŒUR AGNÈS CORNILLAULT Du cœur à l’ouvrage - PIERRE KOUAM & MICHAËL BENOIST Au cœur du parcours de soins MARIE-PAULE PFAFF & DR ABDALLAH MAAKAROUN En marche pour l'hôpital numérique ! NOËLLE PERIER & DR MICHEL MASSOT
L'ÉCLAIRAGE BIODYNAMIQUE AUDIT ET CONSEIL : CHERCHER L’EFFICIENCE POUR TOUS ! DIDIER ALAIN, YVES NORMAND, HERVÉ TROALIC, VINCENT TRÉLY, DR CHRISTIAN LE TEURNIER, DANIELLE PORTAL, PATRICE LEMOINE, YVES PRAUD
64
ICLN UNE VOLONTÉ, UNE RÉUSSITE - MARC GUILLOCHON ÉRIC-ALBAN GIROUX, DR JEAN PHILIPPE JACQUIN, ME BAPTISTE BONNET
76
JE CHOISIS MON CHARIOT DE DISTRIBUTION DES REPAS DIDIER GIRARD
78
FINANCEMENT ET FISCALITÉ : LES NOUVEAUX ATOUTS DES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ MARIE-VALENTINE BELLANGER
CENTRES HOSPITALIERS 84
CHU DE CLERMONT-FERRAND
EN MARCHE VERS LA NOUVELLE MÉDECINE S’adapter et progresser par la coopération et l'innovation - ALAIN MEUNIER
GHT et offre de soins - PR HENRI LAURICHESSE Recherche et innovation - PR CLAUDE DUBRAY Omniprésence du numérique dans le cursus de médecine - PR JEAN CHAZAL
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GRAND DOSSIER DH : L'ÉTABLISSEMENT FRANÇAIS DE SANG
ENTRETIEN AVEC
François Toujas
GRAND DOSSIER DH
Président de l’Établissement français du sang (EFS)
Reportage de Marc Guillochon
SANG pour SANG
Le sang est un don, doit-il devenir un marché ?
DH MAGAZINE – Vous êtes en poste depuis trois ans. Qu’est-ce qui est constant, qu’est-ce
sanguins labiles. Depuis 15 ans -- créé en 2000 -- la France n’a jamais importé aucun produit sanguin. La
qui a évolué ?
disponibilité des produits sanguins a toujours été là...
FRANÇOIS TOUJAS − Ce qui est resté constant, c’est
Néanmoins, y a-t-il un plan B au cas où ?
la demande en produits sanguins qui varie très peu : de l’ordre de 1 %. En revanche, ce qui a fortement marqué la période c’est la requalification en médicament d’un exproduit sanguin labile : le plasma SD. Par ailleurs, il faut souligner le poids de la régulation budgétaire, le poids d’une politique de ressources publiques plus « serrée », plus « compactée ».
Non, il n’y a pas ce que vous appelez un « Plan B ». Même s’agissant des attentats du 13 novembre 2015, l’EFS n’a pas failli à sa mission. Pour le dire autrement, nous avons l’obligation de disposer d’au moins douze jours de stock ; nous sommes donc capables de faire face à des événements importants nécessitant une consommation forte de produits sanguins.
La Croix Rouge a été un des acteurs majeurs en
AUTOSUFFISANCE ou autarcie
matière de transfusion sanguine. Aujourd’hui travaillez-vous avec la Croix-Rouge ? La Croix-Rouge a été un acteur majeur de la transfusion sanguine mais c’était il y a très longtemps. En France, la
L’EFS revendique l’autosuffisance des produits
Croix-Rouge n’a plus aucune mission sur la transfusion
sanguins. Cet objectif est-il toujours atteint ? Si
sanguine. Ce n’est pas le cas en Allemagne ou encore
non, dans quelles proportions et pourquoi ?
aux États-Unis, où une partie des centres de collecte
À l’EFS, chaque matin arrive sur les écrans le tableau
sont gérés par la Croix-Rouge. En France, tout est géré
du niveau des réserves en produits sanguins par
par un opérateur unique, l’EFS.
établissement. Ce tableau quotidien qu’un journaliste a
10
nommé un jour « le Wall Street du sang », témoigne de
Dans le rapport d’activité 2014, vous soulignez
la sensibilité de la mission d’autosuffisance. Le niveau
une baisse de 1,6 % des prélèvements de sang.
des réserves est suivi au jour le jour. L’autosuffisance
Quelles en sont les raisons ?
en produits sanguins n’est pas une « revendication » de
On constate, effectivement, une légère baisse de la
l’EFS, c’est sa mission que nous donne le législateur.
demande en produits sanguins. Elle doit cependant
Cette mission de l’EFS c’est l’autosuffisance en produits
être relativisée au regard des 10 années précédentes
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© EFS / Thomas GOGNY
GRAND DOSSIER DH : L'ÉTABLISSEMENT FRANÇAIS DE SANG
L'Établissement français de sang avec une augmentation de 25 % de la consommation
en fonction des besoins, pas moins, pas plus. Ce qui
en produits sanguins... Les raisons de cette baisse
veut dire que nous nous adaptons à la hausse comme
récente ne sont pas totalement connues même si on
à la baisse ; nous n’avons pas le droit de « gaspiller »
peut citer les contraintes budgétaires des hôpitaux ou le
des produits d’origine humaine. C’est un premier point
développement (même limité) de produits de substitution
important. Le deuxième point à souligner : les produits
au sang. J’ajoute que notre mission de service public,
sanguins ont des durées de vie limitées ; 5 jours pour
n’est pas de collecter absolument des produits mais de
les plaquettes, 42 jours pour les globules rouges, 1 an
collecter le bon niveau de produits. Ce qui explique que
pour le plasma.
notre consommation de produits sanguins soit un peu
Face à ces données, on comprend bien que l’effort de
plus faible que dans les autres pays. Le sujet aujourd’hui
collecte doit être permanent avec, de surcroît, quelques
pour l’EFS n’est pas de collecter pour collecter. Notre
contraintes. L’âge moyen d’un donneur est d’environ
mission est de répondre aux besoins des malades. Il
40 ans. Pour qu’il n’augmente pas, nous devons recruter
ne nous servirait à rien de faire des réserves au-delà
des nouveaux donneurs, jeunes, et les fidéliser. D’où
de celles nécessaires car les produits sanguins ont une
une stratégie de communication particulière vis-à-vis
durée de vie limitée.
des populations jeunes. Aujourd’hui, l’autosuffisance en produits sanguins en France est quantitative. Donc,
Quels sont les nouveaux argumentaires pour
il faut avoir assez de produits sanguins. Mais elle doit
mobiliser les gens et augmenter les dons ?
être aussi qualitative : nous devons avoir le bon produit
Quelles sont les cibles à privilégier ? Quelle est
pour le bon patient. Ceci implique notamment de
votre stratégie ?
pouvoir disposer de ce que les médecins appellent des
Nous sommes dans un système éthique : notre objectif
phénotypes rares.
est de prélever en fonction des besoins. J’insiste bien :
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GRAND DOSSIER DH : L'ÉTABLISSEMENT FRANÇAIS DE SANG
Lors des événements dramatiques du vendredi 13 novembre, les hôpitaux parisiens ont-ils eu suffisamment de sang ? L’EFS a-t-il été impliqué et si oui, de quelle manière ? Les événements dramatiques de la nuit du 13 au 14 novembre ont été, pour l’ensemble du service public de la santé, pour l’hôpital, pour la Sécurité Civile comme pour l’EFS, un moment exceptionnel ne serait-ce que par sa gravité. C’est dans ces moments que se vérifie la solidité de l’organisation. Ce que je peux dire avec force et avec satisfaction – même si cela a été une période très compliquée – c’est que l’ensemble des réserves disponibles en Île-de-France ont permis de répondre, très largement, aux besoins en produits sanguins. Nous disposions de 14 000 produits en stock, on en a utilisé de l’ordre de 800. S’agissant de la logistique, nous avons aussi à faire en sorte que nos stocks puissent être dirigés là où on en a besoin. Ce résultat est rassurant pour nos concitoyens, nous avons pu faire face même à une situation d’une gravité exceptionnelle.
ou juste après. La sécurité transfusionnelle est un des éléments fondamentaux en termes de préoccupations, d’investissements, d’organisation pour l’EFS.
Le drame du sang contaminé (SIDA) pourrait-il se reproduire ? Comment nous assurer que des agents infectieux inconnus aujourd’hui seront détectés à temps ? La question que vous posez relève de l’organisation générale des pouvoirs publics... C’est de la compétence de l’Institut de Veille Sanitaire (INVS). En revanche, dès qu’ils sont détectés, nous avons la charge de nous organiser très rapidement pour lutter contre ces nouvelles infections. Nous pouvons interrompre les collectes, ne pas distribuer des produits sanguins ou encore faire des analyses supplémentaires sur chacun des prélèvements. Cela a été le cas à Montpellier l’année dernière... Dans certaines situations – aux Antilles, toujours l’an dernier – on a mis en place durant l’épidémie de Chikungunya une procédure de dépistage sur la totalité des dons afin de vérifier l’éventuelle présence du virus. Si la présence du virus est avérée, le
Nous disposions de 14 000 produits en stock, on a utilisé de l’ordre de 800 pour les événements du 13 novembre dernier
produit sanguin est évidemment détruit. Nous avons développé la procédure IPD (Information Post-Don). Les donneurs, même plusieurs jours après le don, peuvent signaler des réactions particulières pouvant laisser penser à une suspicion de Chikungunya...
SÉCURITÉ
Comme vous voyez, la sécurité repose sur un ensemble d’éléments qui nous donne la capacité à réagir très rapidement face à des alertes de sécurité sanitaire. Nous
L’EFS garantit les meilleures conditions de sécu-
avons l’agilité organisationnelle nécessaire pour retirer
rité de ses produits sanguins : sur quels éléments
les produits. Le prochain est la traçabilité individuelle
se fonde cette affirmation ? Quelles améliora-
des dons pour tous les produits sanguins que nous
tions ont pu être apportées dans les 3 dernières années ? La sécurité s’organise autour de deux éléments. C’est d’abord la sécurité pour les patients, ce qui signifie la
distribuons.
Aujourd’hui, la seule connaissance de l’histoire médicale du patient est insuffisante. Comment
certitude de recevoir les produits sanguins les plus
détecter la toxicomanie, les pratiques sexuelles,
sécurisés possibles. Mais c’est aussi, aux mêmes
etc. ?
conditions, la sécurité pour les donneurs. Pour ce faire,
Le don du sang n’est que la première étape ; il faut être
l’EFS déploie un ensemble de techniques et d’analyses
certains de la qualité du sang adressé aux receveurs.
extrêmement important.
D’où la mise en place d’un questionnaire pré-don, auquel
Alors, quelles améliorations ? D’abord, chaque don
le candidat donneur va répondre, le plus honnêtement
de sang est analysé : tel est l’objectif du processus
possible sur ses pratiques sexuelles, l’usager de drogue,
de Qualification Biologique des Dons (QBD), maillon
les voyages qu’il a récemment effectués... Il y a, bien
essentiel de la sécurité transfusionnelle. Afin d’avoir
sûr, plus de trois ou quatre items... À partir de ce
les mêmes standards de sécurité partout, nous avons
questionnaire, on va pouvoir tirer des enseignements
réuni ces plateaux de qualification biologique des dons ;
sur sa capacité à donner du sang. Ces entretiens pré-
nous les avons fait passer de 14 à 4 ; resserrement pour
dons sont menés par des médecins. Dans le futur, les
le moins drastique. Cela nous a permis de concentrer
entretiens conduits par des infirmières pour les donneurs
les meilleures technologies de détection d’analyse
connus devraient être généralisés.
biologique de ces dons... Nous avons aussi conduit
12
une étude portant sur des milliers de donneurs et
Existe-t-il toujours des dons de sang dans les
dont l’objectif était de mieux prévenir les malaises
prisons alors même qu’il s’agit d’une population
– rassurez-vous, il y en a réellement très peu – que
« à risque » ?
certains donneurs peuvent ressentir pendant le don
Il n’y a plus de collectes organisées dans les prisons.
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Qui peut donner son sang ? Suivant différents critères médicaux ou comportementaux qui permettent de vérifier si la personne est en mesure de donner son sang. Parmi ces critères : être âgé de plus de 18 ans mais de moins de 70, peser plus de 50 kg, n’avoir pas donné son sang à intervalles trop
© EFS / Gil LEFAUCONNIER
GRAND DOSSIER DH : L'ÉTABLISSEMENT FRANÇAIS DE SANG
rapprochés... Cela peut également dépendre du type de don. Toujours avec cet objectif de protection du donneur et du receveur. Le questionnaire pré-don est national ; il sert de base à l’entretien avec le médecin.
Quel est le pourcentage de péremption des dons de sang par l’EFS ? Très faible. Moins de 1 %.
Comment expliquer à un donneur que son sang est « insuffisant » et qu’il n’est pas utilisable ? On le remercie d’être venu en lui expliquant les raisons médicales de cette décision. On espère qu’il puisse
rapide. La plupart des donneurs donnent leur sang un
revenir ultérieurement en fonction de son état. Les
peu moins de deux fois par an. Donc on est loin des
réactions sont la déception ; le don du sang est un acte
dons maxima possibles.
de générosité et de solidarité. Mais, en même temps, ils ne le font pas pour eux, ils le font pour les autres.
Le rapport d’activité 2014 pointe 22 accidents !
Mais ils comprennent les raisons de ce refus… Il n’y
Sur 1,6 million de donneurs, c’est infime, mais
a jamais de réactions fortes. C’est la déception qui
s’agissant de la vie des gens, ce n’est pas non
domine. Sur 100 personnes qui viennent donner leur
plus négligeable…
sang, on en refuse environ 8 ; ce pourcentage n’est
Oui, bien sûr ! Toutefois, il faut être précis sur les
qu’une moyenne, les taux peuvent varier sensiblement
termes : « accident » n’est pas identique à « effets
en fonction des régions.
indésirables ». Ces derniers sont rares, les premiers rarissimes. Ainsi, l’an dernier, on a enregistré :
La transfusion n’est pas un acte anodin. Elle
2 accidents vasculaires, 7 accidents cardiovasculaires et
exige du corps des ressources physiques non
13 accidents thromboemboliques. Les délais entre les
négligeables. Quelle est la fréquence maximum
dons et les accidents rendent difficile la détermination
de prélèvements autorisés ?
du niveau d’imputabilité...
Pour le don de sang, les femmes peuvent y participer 4 fois par an ; pour les hommes 6 fois. Pour les plaquettes, c’est 12 fois par an. Et pour le plasma, c’est
DÉSHABILLEZ-MOI
24 fois par an. Ce sont les standards médicaux ; au-delà, c’est dangereux pour la santé du donneur.
La décision du Conseil d’État du 2 juillet 2014 ouvre une brèche importante dans le principe
Combien de temps l’organisme met-il à reconsti-
de la gratuité : l’EFS perd son monopole sur le
tuer ses réserves et à rétablir son métabolisme ?
plasma thérapeutique. Vous y attendiez-vous ?
Les médecins expliquent que la perte de sang est
Vous êtes amer ?...
rapidement compensée dans les heures qui suivent.
Non, et je n’ai pas à l’être... C’est une décision de la
La perte en liquide de la circulation est rapidement
Justice, il ne m’appartient pas de la commenter. On
compensée dans l’heure et au maximum dans les
s’attendait à cette requalification. C’est un même type
heures qui suivent ; cette compensation est favorisée
de recours, et exactement sur le même sujet, qui avait
par l’apport de liquide que le donneur ingurgite avant
conduit, il y a quelques années, la Cour européenne de
et après le don comme par exemple un don de sang
justice à souligner à la Belgique cette requalification.
total où sont prélevés environ 450 millilitres de sang. La
Bien sûr, cela pose quand même problème mais,
production de globules rouges nécessite 7 à 10 jours.
contrairement à ce que beaucoup ont pu dire, il ne s’agit
Mais le prélèvement se faisant à la condition d’avoir un
pas pour l’EFS de défendre son monopole. D’ailleurs,
« bon niveau de globules rouges », cette perte, dans
Il faut bien analyser la décision de la Cour européenne
ce cas, n’a pas d’incidence pour la santé du donneur.
de justice. Elle dit simplement : le plasma SD est un
Pour les plaquettes sanguines, la compensation est très
médicament parce qu’il suit un processus industriel.
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GRAND DOSSIER DH : L'ÉTABLISSEMENT FRANÇAIS DE SANG
générosité, de solidarité. Y substituer des mécanismes de marchandisation constituerait, de mon point de vue, des risques importants !
S’agit-il
d’une
décision
ponctuelle
et/ou
limitée ou l’EFS peut-il réellement perdre son monopole ? L’EFS ne risque-t-il pas de se voir déshabiller pièce par pièce ? Je ne le pense pas. Nous allons continuer à produire d’autres plasmas thérapeutiques que nous appelons dans notre jargon des Produits Sanguins Labiles (PSL) ; ce sont tous des produits de très grande qualité. Ces produits ne sont pas des médicaments. Aujourd’hui, seul un unique plasma thérapeutique est devenu un médicament... Ce n’est pas la fin du monde ! Et d’ailleurs, nous entendons bien relever, et correctement, le défi de la concurrence. Au nom de quoi, sur quelles justifications, remettrait-on en cause le monopole d’un service public performant, qui a parfaitement su s’adapter.
Ce n’est tout de même pas aussi simple que cela... Oui, bien sûr car il n’existe pas de définition du
Si nous devons défendre le système, il est encore plus important de le promouvoir. Le modèle français est l’un des exemples à suivre. De nombreux pays ont commencé à nous imiter. De nombreuses actions de coopération
« processus industriel ». En revanche, les conditions de
internationale le montrent clairement. Bon admettons, il
collecte, elles, doivent rester éthiques. Ce point n’a sans
y a un peu de chauvinisme dans mes propos (rires) mais
doute pas été suffisamment souligné. Le « processus
c’est pour la bonne cause !
industriel » va transformer le plasma SD en médicament et donc, de facto, en marchandise qui va faire l’objet
Vous avez déjà prévu de réorganiser la filière
d’appels d’offres, notamment hospitaliers, ce qui n’est
plasma thérapeutique et de vous positionner
pas le cas pour les produits sanguins labiles. L’éthique
face à la concurrence du secteur privé. Mais cela
sera garantie dans les conditions de la collecte.
suffira-t-il ? Comment êtes-vous certain d’être compétitif ? Nous avons des arguments très sérieux à faire valoir,
Le modèle français est l’un des exemples à suivre. De nombreux pays ont commencé à nous imiter. De nombreuses actions de coopération internationale le montrent clairement. Bon admettons, il y a un peu de chauvinisme dans mes propos mais c’est pour la bonne cause !
La Cour européenne de justice exige cependant que les produits sanguins collectés répondent
vous le verrez rapidement. La compétitivité s’appuie sur la qualité du produit, la qualité du service et la qualité de nos liens avec les professionnels de santé. Et, sur ces sujets, nous saurons démontrer que nous sommes compétitifs ; soyez-en assuré.
EFFICIENCE ou rentabilité
aux obligations de la « directive sang » : éthique
14
et non-rémunération entre autres...
Aujourd’hui, le sang gratuit coûte plus cher à
Oui, tout à fait ! Volontariat et non-rémunération sont
l’EFS que le sang rémunéré. Ces données sont-
des éléments essentiels : don et respect du corps
elles irréfutables ?
humain. Cette éthique-là, dont certains pensent parfois
Je ne dispose pas d’éléments de comparaison entre
qu’elle est un peu surannée, est tout au contraire un
le don de sang et son coût rémunéré. Je ne suis pas
élément de sécurité très fort. On ne vend pas son
certain qu’il existe des données de comparaison
sang, on ne vend pas son corps ; le don, c’est l’acte de
irréfutables pour répondre à votre question. Chaque
DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
© EFS / Gil LEFAUCONNIER
GRAND DOSSIER DH : L'ÉTABLISSEMENT FRANÇAIS DE SANG
Journée de Don de sang pays à son système, son organisation et, si j’ose dire, sa philosophie. Est-il possible d’étalonner et de comparer des systèmes philosophiques ? Et, de fait, nous n’avons que peu d’éléments sur l’international. S’agissant des plasmas, on le sait car certains pays s’organisent
de
manière
comparable
à
la
nôtre
reconnaissons-le, nous sommes un peu plus coûteux pour deux raisons. Nous faisons appel au volontariat : les donneurs viennent quand ils veulent et quand ils sont disponibles. Les éléments de sécurité transfusionnelle sont nécessaires mais ont également un coût.
Si oui, pourquoi cette différence de coût ? (l’EFS facture le concentré de globules rouges près de 200 €) Doit-on considérer que c’est, en quelque sorte, le coût de l’éthique ? Ou le surcoût d’une
territoire, et pas seulement en métropole mais aussi aux Antilles, à La Réunion, Mayotte ou encore en Guyane... Tout ceci avec une importante logistique visant à conserver les mêmes enjeux de qualité. De 14 plateaux de qualification biologique des dons, en métropole, on est passé à 4 et à un seul fichier national de donneurs. Nous essayons, vraiment en permanence, d’optimiser les fonds publics qui nous sont confiés et de donner priorité aux choix les plus pertinents. Quelque part, on est, là aussi, au cœur de l’éthique qui nous interdit le plus petit gaspillage.
Passer du don de sang au marché du sang est gros de risques, de grand risques, y compris en termes de sécurité, pour le donneur comme pour le receveur.
grosse structure publique ? Je ne peux que vous renvoyer à ma réponse précédente. Dans la quasi-totalité des pays, les structures chargées
L’IGAS et l’IGF suggèrent de confier la collecte
de collecter du sang sont publiques, parapubliques ou
du plasma à un industriel. Comment l’EFS peut-
encore associatives. Aucune ne cherche à réaliser un
elle réfuter cette proposition ?
profit sur le sang ; il n’y a aucun marché en termes de
Tout le monde sait quelle a été ma position sur ce sujet.
valeur d’échange.
Nous avons l’obligation d’améliorer nos conditions de collecte du plasma, c’est évident. Si on devait un jour
Vous esquivez le débat...
« privatiser » le sang, il faudrait bien indiquer à tous les
Absolument, vous l’avez bien compris depuis le début.
Français combien cette voie est dangereuse et lourde de
(Éclats de rires) Il y a encore quelques années, la
risques. C’est ce que je me suis efforcé de dire lors des
transfusion sanguine française était celle d’un paysage
inspections générales auxquelles j’ai été confronté. Je
très émietté avec beaucoup de petits centres. En 2000,
ne pouvais pas les suivre dans leurs recommandations.
tout a été réorganisé pour permettre une harmonisation
Il faut faire attention. Il faut bien considérer notre
des pratiques et une distribution sur l’ensemble du
système comme une entité globale dont les différents
DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
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GRAND DOSSIER DH : L'ÉTABLISSEMENT FRANÇAIS DE SANG
éléments s’équilibrent harmonieusement. Passer du
élevées. L’EFS peut être en mesure de concurrencer
don de sang au marché du sang est gros de risques, de
n’importe quel laboratoire privé soumis aux mêmes
grand risques, y compris en termes de sécurité, pour le
conditions de sécurité et dans un système comparable...
donneur comme pour le receveur. Vouloir faire évoluer,
Je vous assure que les traitements du sang que nous
à toute force, ce système qui donne entière satisfaction
collectons s’intègrent bien dans des processus très
est-il réellement pertinent ? Cela même au moment où
aboutis. Et dans un système éthique assurant l’anonymat
de nombreux pays considèrent notre système comme
et la gratuité.
un exemple à suivre !!!
Le Marché plutôt que le Don… Peut-on redouter cette évolution ? Jusqu’où
pourra-t-on
mobiliser
des
ressources
publiques ? Au risque de me répéter – j’assume le risque (rires) – en France, comme d’ailleurs dans d’autres pays, le paradigme du don n’est nullement obsolète, bien au contraire, il est une réponse d’avenir en termes de sécurité transfusionnelle. Mais le marché peut aussi nous montrer des exemples d’organisations efficientes à challenger.
AU NIVEAU MONDIAL Au niveau mondial, quelle est la situation des différents pays ? C’est plutôt Marché ou plutôt Don ? Et dans quel sens les choses risquent-elles d’évoluer ? La situation est plus compliquée, moins « binaire ». Vous avez une partie, assez minoritaire, appuyée sur le marché pour le plasma comme les États-Unis par exemple. Une autre – celle de l’essentiel des pays européens – appuyée, globalement, sur le don avec
Dans des sociétés où la fragilité sociale est une réalité, où la pauvreté est à l’extrême, on parvient, à un moment donné, où le don n’est plus un don, mais devient un moyen de subsistance !
un système anonyme, volontaire, gratuit. Mais chaque pays a ses propres spécificités, ses habitudes. Vous avez encore un autre système : le don intrafamilial qu’on appelle aussi le « don compensé ».
Qui décide des prix du sang : plutôt des organismes étatiques, plutôt le marché ? Ce sont plutôt des organismes étatiques aujourd’hui.
Mais ne peut-on pas faire évoluer le système sans le remettre en cause ?
Existe-t-il, en France, des « trafics » liés à la
Mais, concrètement, comment ? Si je suis malade, les
gestion du sang ?
membres de ma famille seront-ils contraints de donner
Sans
leur sang ?... Et s’il y a incompatibilité ? On voit très
jamais entendu parler d’un tel trafic qui aurait été,
vite dans quelle « impasse transfusionnelle » on se
immanquablement connu. D’ailleurs, pourquoi faire ? Le
trouve. Et que faire de ceux qui n’ont ni familles, ni
monopole est aussi une garantie en ce sens : tout est
parent ? Notre système actuel évite toute approche
connu et transparent. En France, on a la chance d’avoir
intrafamiliale. Il évite la marchandisation du corps. Je
un système parfaitement sain, bien organisé... Et très
crois très profondément que notre système actuel a un
contrôlé ! Les Français bénéficient d’un système qui
excellent avenir.
garantit leurs besoins et, dans ces conditions, on ne voit
Imaginons un modèle économique pur. On peut espérer
pas très bien de quels trafics de sang il pourrait s’agir.
ambiguïté,
ma
réponse
est
non.
Nul
n’a
– rien n’est cependant prouvé pour le moment – que le coût des rémunérations serait inférieur aux coûts
Et à l’étranger ?
de « promotion » des dons. Aujourd’hui, je vends mon
Les systèmes fondés sur la rémunération des donneurs
sang, et demain, pourquoi pas un de mes reins ? Dans
me paraissent toujours susceptibles de dérives.
des sociétés où la fragilité sociale est une réalité, où la pauvreté est à l’extrême, on parvient, à un moment
Aujourd’hui, la France est-elle totalement irré-
donné, où le don n’est plus un don, mais devient un
prochable ?
moyen de subsistance ! Est-ce ce que nous souhaitons ?
Oui je pense que la France peut être considérée comme irréprochable s’agissant du sang. Notre système est
16
Des processus industriels pourraient-ils donner
un vrai modèle dont beaucoup de pays s’inspirent. La
une meilleure qualité que les processus actuels ?
communauté transfusionnelle a beaucoup souffert
Parlons clair, la collecte des dons n’est nullement
pendant les années du scandale du sang contaminé, elle
contradictoire avec l’utilisation de processus industriels.
a à cœur que cette situation ne se reproduise jamais. Il
Dans notre système, la production en masse de produits
n’est nullement excessif de dire que nos équipes sont
normalisés assure des normes de sécurité les plus
habitées par leur mission de service public.
DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
© EFS / Jimmy DELPIRE © EFS / Jimmy DELPIRE
© EFS / Jimmy DELPIRE
GRAND DOSSIER DH : L'ÉTABLISSEMENT FRANÇAIS DE SANG
Sauf que vous coûtez trop cher, comme le prétendent vos collègues de l’IGAS.
L'Établissement français du sang est une cause
C’est une bien basse attaque, cher ami, que vous faites. (Rires) D’ailleurs, je ne pense pas que mes collègues de l’IGAS aient exactement écrit cela…. Regardez
LAST BUT NOT LEAST
nos
relations,
par exemple, avec le Liban exemplaire
:
denses
et
constructives. Ainsi avons-nous, avec ce pays, un
Quid de la Recherche ?
plan d’action triennal 2012-2016 : développement des
Pour l’EFS, la recherche est un élément essentiel ; ce
bonnes pratiques, renforcement du cadre réglementaire
n’est pas seulement une clause de style, c’est notre
existant, promotion du don volontaire, développement
« cœur de métier » ! En partenariat avec d’autres
du plan national d’hémovigilance, harmonisation des
structures publiques, universités, Inserm, CHU – ce
systèmes
sont 155 chercheurs qui sont mobilisés. La recherche,
relations les plus anciennes sont celles construites avec
c’est notre capacité à nous projeter dans l’avenir. Nous
des pays de langue Française.
devons anticiper pour voir ce que sera la transfusion de
d’information...
Fort
logiquement,
nos
Autre exemple, nos relations étroites avec l’Iran surtout.
demain et d’après-demain...
Nous recevons aussi, régulièrement, des stagiaires de
Au regard des 82 pages du rapport annuel de
est importante et reconnue.
l’EFS, la partie « International » (2,5 pages) ne vous apparaît-elle pas un peu étique ? Vous exagérez quelque peu ! (Rires) Même limité à 2,5 pages, nous faisons tout de même ressortir nos coopérations avec 9 pays : 5 de langue Française (Liban, Mauritanie, Sénégal, Maroc et Cameroun) et 4 d’autres pays et pas des moindres : Chili, Brésil, Iran et Chine. La présence de l’EFS au niveau international est bien loin
François Toujas, Président de l’EFS
très nombreux pays. L’activité internationale de l’EFS
À la fin de cette longue interview, qu’avez-vous à dire pour votre défense ? Vous m’avez déjà tellement torturé pendant cette interview que je m’en remets à la sagesse du tribunal
!
français
Sauf
à
vous
dire
que
l'Établissement
du sang est une cause magnifique et
je suis très fier d’en être le président.
d’être négligeable !
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RUBRIQUE DH : PARIS HEALTHCARE WEEK
La Paris Healthcare Week
Une nouvelle signature pour de nouvelles ambitions
24 > 26 MAI 2016 PARIS EXPO - PORTE DE VERSAILLES
La Paris Healthcare Week est une nouvelle signature pour le rendez-vous annuel majeur des professionnels de l’écosystème de la santé qui se tiendra du 24 au 26 mai 2016 à Paris Expo Porte de Versailles, Pavillon 1. L’ambition est claire : rassembler dans un esprit d’interdisciplinarité tous les professionnels de la santé dans une unité de temps et de lieu. Cela répond à une attente forte de fédérer tous les événements en santé en une manifestation de qualité. Tout en perpétuant l’histoire des trois salons de l’autonomie et du handicap de la Fédération hospitalière de France (FHF) - HopitalExpo, GerontHandicap Expo et HIT la Paris Healthcare Week, organisée par PG Promotion, permet d’accroître le rayonnement des événements qui la composent. La vocation de cette semaine d’intégrer des événements partenaires (salons spécialisés, rencontres professionnelles, séminaires etc.) se
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DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
concrétise avec la tenue du 1er Salon Intermeditech dédié aux fournisseurs de l’industrie des dispositifs médicaux, et du Salon Infirmier (12 000 visiteurs attendus). Le système de santé français est étudié par de nombreux pays étrangers, friands de retours d’expérience, de bonnes pratiques et d’inspirations organisationnelles. Ainsi, cet événement annuel qui se veut être la vitrine du système de soins français sera l’occasion d’accueillir des délégations étrangères à la recherche de partenaires industriels français de qualité mais également de modèles d’organisation duplicables. Cet événement est aujourd’hui l’unique rendezvous des professionnels et acteurs de santé à la recherche d'innovations et de retours d'expériences et accueillera cette année 700 exposants et 30 000 visiteurs professionnels, dont 15 000 soignants.
© Faust Favart
© Faust Favart
RUBRIQUE DH : PARIS HEALTHCARE WEEK
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© Faust Favart
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LES PROS EN PARLENT 1- DGOS – Les chiffres clés de l’offre de soin – Édition 2015. 2- Lundi 13 octobre 2015, les médecins généralistes du Gard Rhodanien étaient invités à découvrir le nouveau service de Chirurgie ambulatoire du Centre Hospitalier, ainsi que le nouveau process de « marche en avant du patient » mis en œuvre depuis l’emménagement fin août de cette année.
20
DANS
DIRE D’EXPERT
Parcours du patient numérique
TRAÇABILITÉ DU PATIENT EN AMBULATOIRE : UNE NÉCESSITÉ
Entretien avec : Dr Pierre Kovalevsky, Praticien Hospitalier dans le Service d’Information Médicale du CH de Bagnols-sur-Cèze
DH MAGAZINE – En quoi la chirurgie ambulatoire fait-elle évoluer les processus opératoires traditionnels ? PIERRE KOVALEVSKY − C’est une démarche bénéfique pour le patient qui, grâce à une technicité et une rigueur
Le taux global de chirurgie ambulatoire est passé de 32.3 % en 2007 à 44.6 %1 en 2014, soit quasiment une opération sur deux. Priorité nationale en matière d’évolution de l’offre de soins, ce taux devrait encore augmenter car d’ici 2020, deux tiers des interventions chirurgicales devront se faire en ambulatoire. Les établissements de santé doivent donc s’adapter à cette nouvelle pratique qui bouleverse les organisations. Au CH de Bagnols-sur-Cèze, établissement gardois de plus de 500 lits, la dynamique est lancée depuis 2013 et les actions de sensibilisation en faveur de la chirurgie ambulatoire sont nombreuses. Une des dernières en date : la journée « Découverte de la nouvelle chirurgie ambulatoire2 ». Le CH s’est également appuyé sur les solutions SOFTWAY MEDICAL pour optimiser le parcours du patient hospitalisé en ambulatoire. Avec HOPITAL MANAGER Ambulatoire, tous les acteurs impliqués utilisent le même outil qui déclenche automatiquement l’étape suivante de la prise en charge. Ambulatoire une signalétique identifiant le patient dans le lieu qu’il occupe, un logo
dans les étapes de prise en charge, a montré toute son
précisant le motif de
efficacité en termes de qualité des soins et de confort.
l’hospitalisation
Les patients en étant confiés à des professionnels ex-
le nom du médecin
perts dans ce type de prise en charge sont mieux traités
responsable. Par un
et dans un délai plus court. C’est aussi moins onéreux
système de numéro
que des hospitalisations incluant un hébergement de nuit.
d’étape très simple
et
et de codes couleurs
Votre activité ambulatoire est en forte croissance. Cela modifie-t-il vos pratiques ?
très visuels avec la
Notre service de chirurgie ambulatoire est très dynamique
étape (de 1 « arrivé dans le service » à 2 « prêt pour le
et notre activité en croissance annuelle à deux chiffres,
bloc »… jusqu’à 5 « en attente de sortie »), nous pouvons
de facto, conduit à une modification des processus. Ini-
ainsi suivre le parcours des patients en temps réel. Le pro-
tialement, nous avions transposé les pratiques de la
cessus est très performant et la formation a été simple et
chirurgie classique en ambulatoire mais le turn-over était
rapide.
durée
de
chaque
tel que les équipes ont rapidement dû revoir les organisations. Si nous fonctionnions à l’époque avec un grand
Combien de patients opérez-vous ainsi ?
tableau blanc et des post-it magnétiques, l’idée d’avoir
À ce jour, nous prenons en charge 4 200 patients par an.
recours à un logiciel est parti de ce constat : puisque
Dans le cadre d’un partenariat avec la clinique voisine,
dorénavant avec « la marche en avant du patient »
nous nous apprêtons à accueillir 3 500 patients supplé-
aucune chambre ou salon n’est réservé pour un seul
mentaires.
patient, nous avions clairement besoin de les localiser !
Comment les chirurgiens et les personnels de blocs abordent-ils ces nouveaux outils ? Quelles seraient leurs attentes en termes d’évolutions ?
Vous utilisez la solution HOPITAL MANAGER de Softway Medical pour votre DPI. Vous l’avez enrichie depuis quelques mois de la solution HOPITAL MANAGER Ambulatoire. Que vous apporte-t-elle ?
Le processus a révolutionné le paramédical et la gestion
En assistant à une « Journée Clients » en 2015, une pré-
cace. Par exemple, nous souhaiterions que les chambres
sentation sur l’utilisation d’HOPITAL MANAGER Urgences
aient des statuts : « prête », « à nettoyer », « réser-
qui intègre la localisation, m’a semblé très pertinente dans
vée »... Pour les praticiens, le système est intuitif et n’a
un service de médecine ambulatoire. Sur un grand écran,
demandé aucune formation particulière : il permet de géo-
nous avons reproduit le plan du service. Dès l’arrivée du pa-
localiser immédiatement leur patient et, en un clic, d’ac-
tient, on trouve immédiatement dans HOPITAL MANAGER
céder à l’ensemble du dossier médical !
DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
du brancardage. Aujourd’hui, nous cherchons des fonctionnalités nouvelles pour que cela soit encore plus effi-
RUBRIQUE DH : PARIS HEALTHCARE WEEK
24 > 26 MAI 2016
© Denis legentilphotographe.com
PARIS EXPO - PORTE DE VERSAILLES
Stéphane Pic-Pâris, Président Directeur général de PG Promotion
La PARIS HEALTHCARE WEEK est l’occasion pour les visiteurs du monde hospitalier et médico-social public de découvrir les services, solutions, produits et équipements qui vont influer sur leur pratique et améliorer la qualité de débattre des enjeux d’aujourd’hui et demain pour l’hôpital.
DEUX BONNES RAISONS DE VISITER LA PARIS HEALTHCARE WEEK :
Cette édition 2016 sera placée sous le signe de l’innovation
s Être au cœur d’un événement politique : la Paris
et se veut un laboratoire d’idées et de solutions pour le
Healthcare Week accueille les grandes figures du secteur
monde sanitaire et médico-social. En effet, l’hôpital public
des politiques vieillesse, handicap et de la santé ainsi que
est un lieu où l’innovation a toute sa place. Par exemple,
des acteurs politiques de premier plan ;
prise en charge des patients. Elle est aussi l’occasion de
pas moins de 108 premières médicales d’ordre mondial ont été réalisées dans les CHU depuis leur création,
s Vivre un temps fort de la communauté hospitalière
en 1958. L’hôpital public a un rôle de précurseur dans
et médico-sociale : la Paris Healthcare Week est un lieu
l’expérimentation et l’adoption de l’innovation en santé,
d’échanges et de rencontres avec ses pairs grâce aux
le budget consacré à la recherche, à l’enseignement et à
nombreuses manifestations
l’innovation représente 15 % du budget total des Centres
© Faust Favart
Hospitaliers Universitaires (soit 2 milliards d’euros par an).
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L E S P R O S E N PA R L E N T
FIN DE VIE :
Coordinate My Care a choisi la solution InterSystems HealthShare POUR SA PLATEFORME DE GESTION DES PLANS DE SOINS D’URGENCE « » Dr. Julia Riley, Directrice clinique chez Coordinate My Care et consultante en soins palliatifs
L’ENJEU
Donner aux patients le pouvoir de choisir… La question de la fin de vie n’est pas récente, mais continue à faire débat, tant sur le plan politique que médical, Dr. Julia Riley
éthique, social et même culturel.
Comment
accom-
pagner dignement un patient en fin de vie ? Comment connaître, accepter et faire respecter ses choix ? On constate, par exemple, que de plus en plus de patients décèdent à l’hôpital, alors qu’ils souhaitent dans la majorité des cas, pouvoir finir leurs jours chez eux, entourés de leurs proches. Cette problématique pose également la question des coûts de prise en charge médicale, qui s’avèrent souvent moindre dans les cas d’hospitalisation à domicile. C’est dans ce contexte qu’a été créé, en 2012 à
… et aux professionnels de santé de connaître ses choix « Les personnes souffrant de maladies chroniques ou de maladies graves sont suivies par de nombreux professionnels de santé différents, explique Dr. Julia Riley, Directrice clinique chez Coordinate My Care et consultante en soins palliatifs. Or, si des soins d’urgence s’avèrent nécessaires, la réponse médicale peut être adaptée en fonction des souhaits du patient. » La plateforme CMC vise ainsi à mettre en relation les différents organismes de santé (médecins, infirmiers, équipes de soins palliatifs, hôpitaux, hospices, travailleurs sociaux, London Ambulance Service, numéro d’urgences médicales NHS 111 et maisons de retraite), afin de mieux coordonner les soins. L’objectif : faire connaître à n’importe quel professionnel de santé susceptible de prendre en charge un patient en situation d’urgence, à n’importe quel moment, le traitement de fin de vie qu’il a choisi et validé personnellement avec son médecin traitant.
Londres, Coordinate My Care (CMC), division de The Royal Marsden NHS Foundation Trust, le premier hôpital mondial entièrement dédié au diagnostic, aux
LA SOLUTION
domaine de l’oncologie. CMC a pour vocation d’aider
Favoriser le partage d’informations en temps réel
les patients souffrant de maladies chroniques graves
À l’origine, les plans de soins d’urgence étaient créés
ou recevant des soins palliatifs, à établir un plan de
dans les cabinets des médecins ou au domicile des
soins d’urgence personnalisé, en collaboration avec
patients, puis faxés individuellement à chaque service
leur médecin traitant. Ce plan détaille notamment le
d’urgences. « Si bien que si le tableau clinique évoluait
diagnostic et le traitement du patient, et lui permet
ou simplement si le patient changeait d’avis, il fallait
d’enregistrer ses décisions et d’exprimer ses souhaits
reprendre l’ensemble du processus, explique Dr. Julia
quant aux soins qu’il souhaite ou non recevoir en
Riley. Ce qui n’était pas du tout adapté aux contextes
situation d’urgence. Le plan indique par exemple le lieu
d’urgences. » En 2008, la NHS (National Health Service,
où un patient souhaite finir sa vie et peut inclure une
le système de santé publique du Royaume-Uni) a donc
ordonnance de non-réanimation.
apporté son soutien à CMC pour le développement de
traitements, à la recherche et à l’éducation dans le
plans de soins électroniques de première génération.
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DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
DIRE D’EXPERT En 2015, CMC a choisi la plateforme InterSystems HealthShare®, pour améliorer et étendre ses services. L’objectif visait à mettre en place de nouvelles solutions pour les soins d’urgences, afin d’une part de simplifier la création de plans de soin d’urgence, d’autre part de favoriser le partage d’informations et la coordination des soins entre les différents intervenants dans le parcours du soin d’un patient. Il s’agissait notamment de faciliter l’interopérabilité avec les systèmes de NHS et des différents professionnels de santé du secteur privé. « Désormais, dès qu’un plan de soin est créé dans le système, les médecins généralistes et les services d’urgences reçoivent un message automatique autorisant le personnel médical concerné à prendre connaissance de
« Désormais, dès qu’un plan de soin est créé dans le système, les médecins généralistes et les services d’urgences reçoivent un message automatique autorisant le personnel médical concerné à prendre connaissance de ce plan, à toute heure du jour et de la nuit. » cherche automatique et reçoit une alerte si le patient dont il ouvre le dossier, a enregistré un plan de soins d’urgence CMC. »
ce plan, à toute heure du jour et de la nuit », explique
À ce jour, plus de 25 000 plans de soins d’urgence ont
Dr. Julia Riley.
été créés. 79% des patients CMC qui sont décédés, ont pu finir leurs jours dans le lieu qu’ils avaient choisi. Seuls
Interopérabilité et disponibilité 24/7, pour une meilleure prise en charge
17% sont décédés à l’hôpital – alors qu’on évalue généralement à 59% le pourcentage de patients décédant à l’hôpital à Londres. Ce qui, par ailleurs, correspondrait à une économie de plus de 30 millions d’euros pour NHS.
En novembre 2015, CMC a inauguré son nouveau système d’information, basé sur HealthShare, et dont les
« L’un des aspects les plus importants de notre nouveau
spécifications se concentraient sur trois points clés :
système réside dans le fait qu’il permet aux médecins et
accès 24/7, facilité d’utilisation et interopérabilité.
aux infirmières de se focaliser sur leur travail, ajoute Dr.
« L’un des points bloquants de notre ancien système
Julia Riley. Ce n’est jamais facile d’aborder la question
résidait dans son manque d’interopérabilité, précise
de la mort avec les patients. Dès lors que ces derniers
Dr. Julia Riley. Avec notre nouvelle plateforme, les
ont pris leurs dispositions en amont, les discussions
plans de soins sont désormais de plus en plus souvent
autour des dernières volontés s’en trouvent grandement
créés au sein même des unités de soins intensifs. »
facilitées. »
HealthShare a ainsi permis à CMC de déployer une solu-
Vers un usage étendu de la plateforme CMC
tion fonctionnant aussi bien pour le service d’ambulance de Londres, que pour le NHS 111, les médecins de garde, les infirmières, les hôpitaux, et surtout pour les patients. « Les plans de soins sont disponibles et accessibles à tout moment, par n’importe quel professionnel de santé amené à intervenir en urgence auprès des patients, ajoute Dr. Julia Riley. Cela permet de garantir au patient que tout est mis en œuvre pour que les soins dont il bénéficie soient en accord avec ses volontés. »
La prochaine étape pour Coordinate My Care va consister à augmenter l’interopérabilité de sa plateforme avec d’autres établissements, et à créer de nouveaux accès pour les maisons de repos et les hospices. À terme, les patients pourront accéder, créer et modifier des éléments de leur plan de soins personnel depuis leur propre ordinateur. « 25 000 plans de soins à Londres constituent une réus-
LES BÉNÉFICES
Plus de réactivité pour une réponse médicale adaptée Quelques semaines seulement après la mise en production de la nouvelle plateforme CMC, un premier établissement, Hillingdon Hospitals NHS Foundation Trust, s’y est connecté avec succès. « Auparavant, l’hôpital
site formidable qui témoigne de ce besoin non satisfait en faveur de soins centrés sur les patients, qu’ils soient en situation de soins d’urgence ou de fin de vie. Ces soins centrés sur les patients améliorent la qualité de leur prise en charge ainsi que celle de leur famille, durant des moments particulièrement douloureux » conclut John Middleton, directeur général de CMC.
s’appuyait sur des plans de soins transmis par email et
En savoir plus ?
téléchargés manuellement dans le système d’adminis-
Lors du salon HIT 2016, venez écouter le Dr. Riley, le jeudi
tration des patients, explique Dr. Julia Riley. Aujourd’hui,
26 mai 2016 de 11 h 15 à 12 h 00 dans l’espace Agora ou
le personnel d’Hillingdon dispose d’une fonction de re-
échanger avec nous sur notre stand InterSystems.F02
DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
23
RUBRIQUE DH : PARIS HEALTHCARE WEEK
24 > 26 MAI 2016 PARIS EXPO - PORTE DE VERSAILLES
26 MAI 2016
Le salon HIT 2016 au cœur de la Paris Healthcare Week
PO - PORTE DE VERSAILLES
ÉvÊnement majeur des technologies et systèmes d’information appliquÊes à la santÊ, le salon HIT 2016 se dÊroulera du 24 au 26 mai à Paris Expo, porte de Versailles, dans le cadre de la Paris Healthcare Week. Ce salon concernera autant les professionnels du monde hospitalier que ceux du mÊdico-social. Il est organisÊ autour d’un espace d’exposition accueillant 250 exposants. Cette annÊe, la Recherche et l’Innovation sont à l’honneur. Le 24 mai aura lieu la journÊe Recherche & Innovation, avec un programme d’interventions pour mettre en lumière le rôle jouÊ par les hôpitaux français dans la recherche et le dÊveloppement de l’innovation mÊdicale, ainsi que les TrophÊes de l’Hôpital de demain, organisÊ par l’association New Health qui vise à promouvoir les meilleures PME françaises dans le domaine de l’e-santÊ et facilite leur dÊploiement dans le système de santÊ.
DES VILLAGES THÉMATIQUES seront aussi à dÊcouvrir cette annÊe LE VILLAGE E-SANTE CATEL : Espace de rencontres et d’Êchanges qui accueillera plus de 25 sociÊtÊs prÊsentant leurs solutions e-santÊ, tÊlÊsantÊ et tÊlÊmÊdecine. Le village est organisÊ en partenariat avec le CATEL, rÊseau de près de 16 000 acteurs multidisciplinaires de la tÊlÊsantÊ. Ils seront prÊsents sur le Village e-SantÊ CATEL : ACTIMAGE, CARESERVANT, EBSCO, ERARD
L’Agora HIT comprend 3 jours d’Êchanges et de retours
PRO, EXOLIS HEALTH, H2AD, ICANOPEE, LENSYS,
d’expÊriences sur 5 thèmes : Big Data, SÊcuritÊ des
MGDIS, MICROSOFT, MIR - MEDICAL INTERNATIONAL
systèmes d’information, SantÊ connectÊe, Dossier
RESEARCH, PROGRESS, SENIORADOM, SIGMA, SOFT
MĂŠdical PartagĂŠ, TĂŠlĂŠsantĂŠ. Quelques exemples de
SANTE, SOVINTY, TMM GROUPE, UNI-COM, VIRTUAL
sujets qui vous seront proposĂŠ :
CARE, X MEDICAL PICTURE, ZEMBRO.
s 5N 'OOGLE DU CANCER EST CE POSSIBLE s ,ES '(4 CONNECT�S n )NTEROP�RABILIT� FREIN OU levier ? s 4�L�M�DECINE L “IL ET LA MAIN DU M�DECIN AU plus près du patient s 1UELLES SONT LES NOUVELLES EXIGENCES rÊglementaires en matière de sÊcuritÊ des systèmes d’informations. En 2016, oÚ en eston ? s ,ES PARCOURS DE SANT� C EST MAINTENANT
LE VILLAGE START-UP
: Jeunes, dynamiques,
françaises ou internationales, initiatrices d’idÊes novatrices pour rÊpondre aux enjeux liÊs à la transformation des usages par le numÊrique, les Start-up sont les acteurs qui feront la santÊ de demain. RÊservÊ aux sociÊtÊs de moins de 3 ans à l’ouverture du salon, le village Start-Up rassemble 16 jeunes sociÊtÊs innovantes qui feront la santÊ de demain. Ils seront prÊsents sur le Village Startup : APITRAK, APIZEE, DOCTEUR ALPHONSE, DOWINO, EZYGAIN,
FAMILEO,
HONESTICA,
HOSPITALIDEE,
IPACT, MAELA, MAPUI, MONALI, MONDOCTEUR, MY DOC TOOL, NOUVEAL, TRACK – GMAO.
24
DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
RUBRIQUE DH : PARIS HEALTHCARE WEEK
24 > 26 MAI 2016 PARIS EXPO - PORTE DE VERSAILLES
CATEL, centre national de ressources en eSanté, participe depuis 6 ans à cet événement de référence en eSanté, et organise au cœur du salon HIT "le Village eSanté". Cet espace d'exposition thématique accueillera tous les acteurs souhaitant valoriser leurs services et compétences dans ce domaine. Les exposants bénéficieront de services mutualisés (large communication auprès des visiteurs, conférences thématiques, accueil et orientation des visiteurs, rendezvous organisés sur mesure...). L'animation du Village par CATEL sera aussi l'occasion, pour les exposants comme pour les visiteurs, de bénéficier de la dynamique d'un réseau puissant, et d'une expertise pluridisciplinaire pour accélérer le développement des projets de eSanté.
LE VILLAGE DES GCS E-SANTÉ : Véritable structure de mutualisation, les GCS e-Santé travaillent autour
« Le salon est un événement incontournable auquel nous participons depuis la création de notre société. Nous choisissons le village Startup évidemment pour son dynamisme et sa singularité. Nous espérons qu'il attirera encore plus de curieux cette année. Nous vous ferons découvrir cette année notre plateforme innovante de gestion du parcours de soins : sortie d'hospitalisation et suivi des soins à domicile. » Emmanuel Avarello - Monali
de plusieurs axes : la mutualisation des moyens, le développement des coopérations, l’accompagnement au développement des systèmes d’information. Ils facilitent la circulation d’informations entre professionnels de santé pour améliorer la prise en charge du patient et la coordination des soins autour de lui. Le Village des VCS e-Santé accueillera 15 acteurs cette année : ALSACE E-SANTÉ, E-SANTÉ BOURGOGNE, E-SANTÉ BRETAGNE, E-SANTÉ PAYS DE LA LOIRE, GCS EMOSIST, GCS E-SANTÉ PICARDIE, GCS E-SANTÉ POITOU CHARENTES, GCS SESAN, GCS SIMPA / GCS SISRA, GCS TÉLÉSANTÉ BASSE-NORMANDIE, GCS TÉLÉSANTÉ MIDI-PYRÉNÉES, GCS TESIS, GCS RÉUNION/MAYOTTE, GCS AUVERGNE, GCS ÎLE-DEFRANCE.
C’est en 2013 que le GCS e-Santé Picardie a participé pour la 1ère fois au Salon HIT, fort de cette expérience nous avons proposé à nos collègues des autres GCS e-Santé d’y avoir un stand commun lors de la prochaine édition. Et c’est 8 GCS e-Santé qui ont constitué le Village des GCS e-Santé au HIT 2015. Cette année, c’est 15 GCS qui seront au Salon Health It 2016. Riche de cette double expérience, le GCS e-Santé Picardie est coordinateur de l’organisation du village des GCS e-Santé au HIT 2016. Les 14 autres GCS ont eux aussi un rôle bien défini pour organiser au mieux notre participation à cet événement. Cet événement sera l'occasion : s de partager les diverses expériences régionales autour de thématiques identifiées sur un espace de conférences mutualisé, s de détailler les projets régionaux avec les experts de chaque GCS sur des espaces dédiés.
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L’intelligence médicale au service du soin
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L E S P R O S E N PA R L E N T
DANS
DIRE D’EXPERT
Parcours du patient numérique
ARCHITECTE BÂTISSEUR Informatique l’a compris. Il faut ouvrir l’hôpital sur l’extérieur pour permettre le partage des informations, favoriser la coordination des soins et optimiser le parcours du patient autour d’une colonne vertébrale : un dossier patient complet et cohérent. Entretien avec : Pierre Conort, pharmaciens, ainsi que dans plus de 90 % des hôpitaux en France. En quoi est-ce un atout pour vous ?
DH MAGAZINE – Avec bientôt 50 ans d’existence, les métiers de Gfi Informatique sont multiples. Vous êtes à la fois un intégrateur et une SSII avec une division « édition ». PIERRE CONORT − Oui, nous avons un profil multi-spécialiste. Nous comptons plus de 10 000 collaborateurs. 1180 sont dédiés à la branche software. Gfi dans la santé, c’est plus de 17 000 lits en France qui utilisent nos produits, que ce soit dans le secteur public, le secteur privé et les ESPIC. Nous sommes également présents dans le secteur sanitaire, social et médico-social à travers l’infor-
Gfi Informatique s’inscrit dans une démarche similaire en offrant des services à l’ensemble du territoire de santé, à l’instar de VIDAL. Il y a donc une parfaite logique à travailler ensemble.
Pour ouvrir le Dossier Patient vers l’extérieur ? Avec l’arrivée des GHT, il ne s’agit pas de passer d’un hospitalo-centrisme à un GHT centrique. L’objectif de Gfi Informatique est d’inscrire le GHT au sein de son territoire grâce à la mise en place d’outils de communication entre les différents acteurs, notamment dans les relations avec
matisation des MDPH1 et des PMI2.
les EHPAD ou avec les patients chroniques.
Présent dans les établissements de santé, Gfi Informatique accompagne les professionnels dans la prise en charge du patient tout au long de son parcours de soins via le logiciel Gfi-Actipidos DPI qui structure, partage et sécurise les informations du dossier patient. Afin de proposer une offre plus complète, en 2015, ce logiciel est interfacé avec la base de données VIDAL. Pourquoi avoir choisi et intégré les API VIDAL ?
Être un « éditeur » ne suffit plus ?
Deux raisons ont principalement orienté notre choix : l’ex-
tous les outils du marché et VIDAL, acteur incontournable
pertise technique et l’expertise scientifique. La facilité d’in-
du secteur santé, va naturellement accompagner cette
tégration des fonctionnalités et la certification des données
démarche.
En quelque sorte… Gfi Informatique se positionne en tant qu’architecte bâtisseur avec l’objectif de fédérer l’ensemble des intervenants du SI pour leur donner de la cohérence. Dans un projet de GHT, il faut fournir des logiciels, avoir des compétences en conseil, en schéma directeur, en intégration, en sécurité, en pilotage des projets… et nous allons devoir faire face à des projets de grande envergure. La certification LAP va s’étendre à
ont été également déterminantes. En quelques semaines, eVIDAL .
Coordination et intégration « maîtres-mots » ?
Gfi Informatique bénéficie ainsi de l’analyse de la cohé-
Oui, notre objectif est double. Le premier concerne
rence entre les prescriptions et le contenu du dossier
toute la partie parcours de soin au sein d’un territoire,
patient effectuée par VIDAL. L’objectif est d’utiliser ce sa-
à savoir pouvoir suivre toutes les étapes du parcours
voir-faire et d’affiner la codification des actes et sécuriser
patient et présenter l’ensemble des informations aux
encore davantage la prescription.
différents intervenants pour permettre la coordination
nous avons pu intégrer notre logiciel de suivi des PMI avec 3
sont
donc
vos
des équipes. Le deuxième objectif est l’intégration de la
Les solutions VIDAL sont présentes chez la quasi-totalité des médecins libéraux, la majorité des
télémédecine avec une priorité : la mise en place de ces
1- MDHP : Maison Départementale des Personnes Handicapées 2- PMI : Protection Maternelle et Infantile 3- Plus d’infos sur : www.vidalfrance.com
outils dans les maisons de santé et dans les EHPAD.
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RUBRIQUE DH : PARIS HEALTHCARE WEEK
Les salons HopitalExpo et GerontHandicapExpo au cœur de la Paris Healthcare Week Les salons HopitalExpo et GerontHandicapExpo sont organisés en 4 secteurs d’exposition :
s MANAGER : ce périmètre sera dédié aux exposants institutionnels et aux acteurs du conseil et des ressources humaines qui accompagnent les établissements dans leur quête de performance et d’une organisation optimale.
s ACCUEILLIR : les aides techniques, l’hôtellerie et la logistique font l’objet d’améliorations constantes, permettant un accueil adapté à chaque patient ou résident en établissement mais aussi à domicile.
s CONSTRUIRE : peut-on concevoir des architectures, extérieures et intérieures, plus favorables à la qualité et à la sécurité des soins ? Qui contribuent davantage à l’autonomie et au bien-être des personnes ?
s ÉQUIPER : toutes les nouveautés en termes d’équipements et de matériel médical.
L’ANIMATION À L’HONNEUR La Paris Healthcare Week propose cette année encore de nombreuses activités et animations innovantes, telles que :
s Le CHRU de Lille et Clubster Santé présentent le projet Hospihome Concept, sur le parcours de santé des personnes fragilisées. Le but est de favoriser le maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie en proposant un nouveau parcours de santé. Les maîtresmots : une implication plus active du patient mais aussi une meilleure coordination des acteurs. Cela est possible grâce à une série de capteurs et d'objets connectés qui récolte et transmette la donnée pertinente aux acteurs concernés.
s Pétrarque, éditeur du journal Animagine, s’est associé à Music Care pour proposer une solution thérapeutique sous forme d’application numérique. L’application met à disposition des séances musicales construites selon
3 jours pour découvrir les innovations, les dernières tendances technologiques, un contenu riche autour de 100 temps de parole, villages thématiques et animations.
la technique de musicothérapie dite de la séquence en «U» basée sur les principes de l’hypnoanalgésie. Les résultats d’études cliniques mettent en évidence l’efficacité de cette solution dans le cadre des maladies neurodégénératives qui permet une baisse des troubles
Retours d’expériences et échanges de bonnes pratiques sont les maîtres mots de ces prises de parole organisées en collaboration avec des établissements. Quelques exemples des thèmes qui vous seront proposés
psycho-comportementaux et cognitifs ainsi qu’une baisse des consommations médicamenteuses. Un soin par la musique vous sera offert sur le salon pour découvrir cette technique dans un espace très relaxant.
cette année :
s Les solutions innovantes pour l'EHPAD du futur. s Quelles avancées 1 an après la charte inter-fédérations HAD/Ehpad ?
s Parcours des aînés, le dispositif PAERPA « Des acteurs coordonnés pour une autonomie préservée ».
s MAIA : accompagner des parcours patients. s Que la santé fasse partie du débat présidentiel en 2017 ! Débat autour de la recommandation 2016 du Think Tank Économie Santé.
s Le tableau de bord médico-social de la performance : retour d’expériences.
s Ne me dites pas que je dois prescrire de l’HAD, ditesmoi comment !
s Gestion Optimisée du Parc d’Imagerie (GOPI) : une première dans le tissu hospitalier français, un partenariat source d’innovation et d’efficience au bénéfice des patients. DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
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RUBRIQUE DH : PARIS HEALTHCARE WEEK
DES INNOVATIONS AU SERVICE… …DES SOINS L’échographe ultra mini (Mepy Système) qui peut se connecter sur une tablette ou un ordinateur portable. L’application « Efitback » (Nouveal) permettant d’optimiser, de sécuriser et d’automatiser le pré-opératoire et le
LES VILLAGES THÉMATIQUES Les Villages thématiques sont des espaces mutualisés d’exposition, d’animation, et de réflexion organisés autour d’un sujet ou d’une problématique spécifique. Lors de cette édition 2016, 7 villages thématiques vous seront proposés :
suivi post-opératoire à distance en chirurgie ambulatoire.
s Le Village des Architectes : Organisé en partenariat
…de la sécurité des soins
avec Architecture Hospitalière (Le magazine des acteurs
La
nouvelle
génération
de
solution
robotisée
de l’hôpital de demain), le Village des Architectes vous
« Rowadose » (Becton Dickinson) contribue à la sécurité et
propose de rencontrer 30 cabinets spécialisés autour d’un
la qualité de la dispensation nominative en produisant des
espace d’exposition, d’échanges et de conférences.
sachets individuels pour les formes sèches et conformes à la prescription de dispensation pour chaque patient. …de l’information des usagers Les solutions d’accessibilité « Acceo » pour les personnes sourdes et malentendantes : une application téléchargeable et utilisable sur tous supports qui permet
s Le Village Construction / Ingénierie rassemble les entreprises générales du bâtiment, les bureaux d’études et les cabinets d’ingénierie qui seront les partenaires clés de vos projets de construction ou de rénovation de demain.
de géolocaliser et de contacter les établissements
s Le Village Conseil / Formation : parce que les
accessibles.
établissements sanitaires ou médico-sociaux doivent en
…du suivi du patient à distance
permanence évoluer et se former, le village conseil et
Une application mobile (Exolis) pour que le patient puisse
formation vous propose d’échanger avec vos partenaires
répondre à des questionnaires, suivre ses constantes,
de demain. Situé au centre du secteur MANAGER du
recevoir des rappels personnalisés (rendez-vous à venir,
salon, le Village Conseil / Formation accueille 15 cabinets
traitement) et valider ses acquis. Un dispositif de
de conseil et organismes de formation.
rééducation et d'entraînement à la marche connecté à une application de suivi des performances (Ezygait). La montre connectée (Zembro) dédiée aux seniors actifs intégrant une fonction de téléalarme/téléassistance. Le réseau de télé-expertise (Etiam) où chaque établissement médical rejoint des communautés d’intérêt pour résoudre ses problématiques médicales.
s Le Village Animation : vous êtes à la recherche d’animations pour vos patient et résidents ? Venez découvrir les sociétés de services et les associations proposant des solutions d’animation pour les résidents et les patients d’établissements sanitaires et médicauxsociaux.
…de la coordination ville-hôpital
s Le Village Externalisation des services regroupe
La plateforme Lifen (Honestica) permet de dématériali-
les entreprises de services proposant des solutions
ser la communication entre l’hôpital et les professionnels
d’externalisation
de la ville et de créer un espace patient partagé rassem-
nettoyage, hygiène, multiservices, etc.
blant l’ensemble des antécédents de ce dernier. …de l’architecture La maquette numérique BIM (« Building Information Model ») propose la modélisation 3D d’un ouvrage et la visualisation du projet en fonction de l’état d’avancement de sa réalisation. …du management « Ideo Case management » (Maincare) est une plateforme d’e-santé centrée patient qui optimise la coordination de l’équipe de soins en proposant un suivi personnalisé du patient (examens et traitements). Le logiciel de gestion « Capitool » (MiPih) propose une offre globale autour des GHT (Groupements hospitaliers de territoire) visant à accompagner la mise en commun des activités et fonctions.
en
restauration,
blanchisserie,
s Le Village de l’innovation UGAP. Pour accompagner le sujet de l’achat innovant en santé, ou comment aider à l’introduction de l’innovation à l’hôpital, l’UGAP propose un Village de l’innovation. L’UGAP initie avec l’édition 2016 de la Paris Healthcare Week un Village de l'innovation présentant des entreprises et solutions innovantes référencées dans le cadre de l’activité de son pôle innovation. Elles répondent aux nombreux enjeux des établissements de santé dans tous les domaines : performance clinique, accessibilité et handicap, formation des personnels, sécurité des patients et des soignants, traçabilité... et reposent toutes sur une approche optimisée en coût complet.
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SOLUTION ANTI-ERRANCE Éthique Autonome Facile à mettre en place Économique SOL-Secure, système anti-errance pour résidents de maisons de retraite, EHPAD, USLD, Unités psychiatriques Exemple d’un système anti-errance intégré sur site
Simplicité
CONTACTS
Rapidité
Marc COHAS Tél. port. 06.13.72.27.80 / Email : mcohas@chapier.com
Marc BOIVERT Tél. port. : 06.87.94.58.78 / Email : marc-boivert@i3s-solutions.fr
Retrouvez-nous Stand Q55 Du 24 au 26 mai 2016 Paris expo-Porte de Versailles-pavillon 1
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PUBLI-REPORTAGE
L’hÊbergement et confort de vie
des personnes âgÊes
LA TECHNOLOGIE À L’AIDE
DE L’ERRANCE ET DES FUGUES DE RÉSIDENTS
EN ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ
Une solution souple et Êvolutive pour les Êtablissements de santÊ, les centres mÊdicosociaux (EHPAD, Êtablissements pour handicapÊs) des maisons de retraite mÊdicalisÊes ou non, les centres hospitaliers ou cliniques. Chapier I3S Solutions est un outil technologique qui aide le personnel soignant à amÊliorer ses conditions de travail et sa qualitÊ de service. Il est adaptÊ à la technologie radio RFID UHF permettant la traçabilitÊ et la dÊtection à distance pour assurer la sÊcuritÊ des biens et des personnes. Il permet de concilier lecture à distance et traçabilitÊ. La sociÊtÊ Chapier DÊveloppement (SAS SCD), crÊÊe en 1963, s’est rapidement imposÊe auprès des professionnels de la santÊ et d’action sociale de l’Êducation et des organismes publics face aux rÊglementations nouvelles concernant la sÊcuritÊ incendie des ERP, plus spÊcifiquement le dÊsenfumage, la mise en accessibilitÊ des ERP notamment le stationnement, circulation intÊrieure-extÊrieure, portes et SAS et enfin, la sÊcuritÊ des biens et des personnes : le contrôle d’accès, c’est le cœur mÊtier de Chapier. Tout naturellement, ce  savoir-faire  s’est orientÊ sur la technologie des tags textiles RFID proposant des systèmes de surveillance et de suivi des pensionnaires des maisons de retraite, EHPAD‌ DiffÊrents modules sont proposÊs : Sol-Secure : la solution respectueuse de la libertÊ de mouvement et de l’autonomie. Solution Êthique, discrète, non invasive. Sol-Traçable : module de traçabilitÊ du linge en Êtablissement d’accueil. Sol-Accès : module de contrôle d’accès interne. Sol-Active : module de dÊploiement d’activitÊs cognitives s’intÊgrant aux espaces snoezelen (stimulation visant à Êveiller la sensorialitÊ de la personne)
Chapier I3S Solutions c’est une Êquipe d’ingÊnieurs à l’Êcoute de vos besoins, c’est un groupe d’intervenants techniques qui vous assistent, c’est une force de vente commerciale qui rayonne dans toute la France qui Êtudie les besoins spÊcifiques de votre Êtablissement.
Focus sur Sol-Secure Le produit : tags textiles, antennes, lecteurs RFID. Deux interfaces : s 5NE TECHNIQUE CONNECT�E AU SYSTÒME DE T�L�PHONIE ET ou de communication de l’Êtablissement. s 5NE FONCTIONNELLE QUI VISUALISE LES ALERTES D�TECT�ES ET identifie les rÊsidents fugueurs. Le concept de Sol-Secure (anti-errance pour pensionnaire de maison mÊdicalisÊe) est très simple : s $ES �TIQUETTES TEXTILES 2&)$ SONT COUSUES OU THERMOCOLlÊes sur les sous-vêtements des rÊsidents, s !U PASSAGE DE POINTS DE SORTIE �QUIP�S D ANTENNES RFID, elles dÊclenchent un signal au serveur Sol-Secure, s Un message d’alerte (type texte) est alors transmis instantanÊment au personnel mÊdical via leurs bippers, tÊlÊphones internes, s 5N ENREGISTREMENT VID�O PEUT �TRE D�CLENCH� LE CAS ÊchÊant, lors de la dÊtection, s ,A SYNTHÒSE DES ALERTES AINSI QUE LES S�QUENCES VID�O peuvent ensuite être consultÊes via l’application Web SolSecure.
Le principe premier de la solution Sol-Secure est de sĂŠcuriser sans pister. Chapier I3S Solutions souhaite apporter aux ĂŠtablissements de santĂŠ un accueil des seniors plus adaptĂŠ Ă leur pathologie et un confort de vie de ces derniers. Cette solution assure une sĂŠcuritĂŠ accrue au sein de l’Êtablissement selon les spĂŠcificitĂŠs suivantes : s 0AS DE STIGMATISATION DE LA PERSONNE NI PENDENTIF NI bracelet, ce dernier est rĂŠservĂŠ aux non-rĂŠsidents s !SPECT Ă?THIQUE RENFORCĂ? VIS ĂŒ VIS DU RESPECT DE L AUTONOmie du rĂŠsident : pas de gĂŠolocalisation, s %FlCACITĂ? ET SIMPLICITĂ? D UTILISATION NI BATTERIE NI PILE ĂŒ recharger, s 2ESPONSABILISATION DE L Ă?QUIPE MĂ?DICALE MAINTENUE alerte prĂŠventive.
Retrouvez-nous Stand Q55 Du 24 au 26 mai 2016 Paris expo-Porte de Versailles-pavillon 1
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RUBRIQUE DH : E-SANTÉ
SI de Santé
l’aventure ne fait que commencer ! Dans le cadre de notre dossier, Philippe Burnel, Délégué à la Stratégie des Systèmes d’Information de Santé – DSSIS – Ministère de la Santé – répond aux questions de DH sur le programme institutionnel et les priorités 2016-2017. Olivier Zmirou, Expert international en systèmes numériques de santé, Directeur Général France d’OrionHealth, nous propose une CATEL, très actif sur le front de la médecine numérique, nous propose d’intégrer « 4 naïvetés positives » pour aider à débloquer ce qui doit encore l’être.
NOTRE SANTÉ au cœur de l’infosphère
Par Vincent Trély, Président Fondateur de l’APSSIS (www.apssis.com) et C.E.O. Proxima Conseil (www.proxima-conseil.com)
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Aucune évolution n’a bouleversé l’hu-
avec des professionnels de santé recentrés sur la relation
manité comme le digital depuis 30 ans.
et le pilotage du parcours de soin, les diagnostics et les
Nous
toujours
gestes techniques étant assurés par les machines, plus
conscients, parfois spectateurs dubitatifs
puissantes, plus rapides et finalement plus fiables. Notre
des avancées technologiques et de leurs impacts encore
santé évoluera entourée de son « info sphère », concept
si mineurs dans nos vies quotidiennes. De nature opti-
développé par Jérôme Béranger dans son ouvrage Le big-
miste, je crois en la théorie du balancier : on passe de rien
data et l’éthique – volume 2 : le cas de la datasphère mé-
à « tout », trop vite, puis on régule les usages. Il faudra 2 à
dicale, et qui décrit une information massive et diffuse,
3 générations pour trouver l’équilibre.
qui servira à prévoir, à diagnostiquer, à traiter, à superviser
Notre santé nous intéresse. Le développement de l’in-
et à communiquer. Le patient, lui-même, et son proche
ternet, puis des réseaux d’informations spécialisées et
écosystème, seront connectés.
d’échanges médicaux est un succès. En moins de 30 ans,
Avant d’en arriver là, il reste de nombreuses étapes à
le patient s’est radicalement transformé sous l’effet des
franchir. La digitalisation des processus de soins est
technologies numériques : d’individu passif, respectueux
réellement en marche, avec près de 90 % des établisse-
de la blouse blanche et de l’institution Hôpital, il est de-
ments de santé équipés d’un DPI, puis bientôt rattachés à
venu surinformé, documenté, exigeant, et la loi lui donne
un PACS de territoire, à une plate-forme de télémédecine
régulièrement de nouveaux droits de contrôle et d’exi-
régionale et à des services divers aux patients, comme
gences en termes de sécurité et de confidentialité numé-
le DMP, le Dossier Pharmaceutique ou les Dossiers com-
rique. Certains parlent de consumérisme, d’ubérisation
municants de cancérologie (DCC). Les architectures tech-
progressive de la santé, les soins devenant des services
niques et fonctionnelles doivent être musclées et les pro-
comme les autres, avec un coût et une évaluation conti-
cessus d’exploitation et de maintenance documentés et
nue réalisée par les « patients clients ». Il est possible
évalués. La sécurité des composants techniques et logi-
que ce soit l’aboutissement du balancier, avant qu’il ne
ciels du SIH et des SI partagés doit également progresser,
revienne vers l’équilibre.
ainsi que la conscience des bons usages. Le programme
Le Professeur Guy Vallancien, dans La Médecine sans
Hôpital Numérique et ses prérequis sécurité ont large-
Médecin, propose une vision de ce que sera la santé de
ment contribué à la prise de conscience et la formalisation
demain. Celle-ci sera numérique, globalement robotisée,
d’une démarche SSI concertée. Reste le problème des
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n’en
sommes
pas
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DOSSIER MÉDICAL PARTAGÉ, TERRITOIRES DE SOINS NUMÉRIQUES : le programme SI Santé 2016-2018 ! Le DMP, II devient Dossier Médical Partagé – au lieu de Personnel – et ses objectifs de court et moyen termes sont affichés. Il sera le pilier d’une offre de base de services support de la coordination des soins intégrant la messagerie sécurisée. Grâce à sa fonctionnalité « Blue button », il pourra s’enrichir via une application mobile de données issues d’autres applications voire d’objets connectés. Exhaustivité des données, facilité de déploiement et d’usage, intérêt collectif pour l’outil sont les grands enjeux de la réussite. Sécurité et confiance doivent
La digitalisation des processus de soins est réellement en marche, avec près de 90 % des établissements de santé équipés d’un DPI, puis bientôt rattachés à un PACS de territoire, à une plate-forme de télémédecine régionale et à des services divers aux patients, comme le DMP, le Dossier Pharmaceutique ou les Dossiers communicants de cancérologie (DCC).
Entretien avec Philippe Burnel, Délégué à la Stratégie des Systèmes d’Information de Santé (DSSIS) Ministère des Affaires Sociales et de la Santé
être assurées.
Lors d’une récente communication pendant la journée ANAP, vous avez abordé le nouveau schéma directeur du DMP. Pouvez-vous nous le décrire ? PHILIPPE BURNEL − Les évolutions visent à proposer à un certain nombre d’ajustements de court terme, avec deux grandes idées directrices : simplifier les processus d’ouverture et s’assurer de l’existence rapide d’un conte-
moyens, souvent inadaptés aux enjeux. Les Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT) vont constituer un nouveau levier de modernisation des systèmes d’information de santé. L’objectif d’un SI territorial partagé, construit sur un socle technique commun et sur un principe de distribution de services logiciels managés est une priorité. Chaque GHT devra proposer son schéma directeur convergent en 2018. C’est à nouveau le moment de penser l’avenir et de bâtir des systèmes d’information urbanisés, interopérables, supervisés, constitués
nu du dossier utile aux professionnels. La première se traduit notamment par la possibilité d’ouvrir un DMP par le patient lui-même afin de soulager les professionnels de santé du temps d’explication et de recueil du consentement. La seconde évolution est de faire en sorte que dès sa création, le DMP ait de la valeur. Il est frustrant pour un professionnel d’accéder un DMP « vide » et cela crée un cercle vicieux. N’y trouvant rien, il s’en désintéresse et donc ne n’alimente pas. Dorénavant, dès la création, les données de l’historique du remboursement de l’assurance maladie seront intégrées, apportant ainsi
de blocs fonctionnels modernes, tant dans leurs moda-
immédiatement un premier niveau d’information. S’il n’y
lités de développement natif que dans leur adaptation
a pas encore de compte-rendu de consultation, le prati-
aux enjeux futurs, en particulier l’intégration des objets
cien y trouvera néanmoins des indications sur le parcours
communicants et des quantités d’informations qu’ils vont
du patient, sur les examens réalisés et les médicaments
produire.
prescrits. Au-delà des évolutions de l’outil, la CNAMTS
Solidification et sécurité pour assurer la confiance et la
qui assure maintenant la maîtrise d’ouvrage du DMP
disponibilité, urbanisation et ouverture pour assurer des
s’est préoccupée de réfléchir aux modalités optimales
usages réels et massifs et bien entendu ergonomie et
de déploiement. Elles seront testées à partir du mois de
formation sont probablement les 3 enjeux majeurs du
septembre dans 9 départements (au sein de 9 régions
prochain quinquennat numérique !
différentes).
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RUBRIQUE DH : E-SANTÉ
Le DMP pourra-t-il intégrer les données issues d’objets connectés de santé, comme un thermomètre par exemple ? Plusieurs évolutions sont mises en œuvre en ce sens. L’espace personnel dont dispose le patient dans son DMP dans lequel il peut déposer des documents, sera complété
Comment les établissements de santé et les professionnels de santé – médecins généralistes, paramédicaux, infirmières de ville peuvent-ils se préparer efficacement à l’alimenter de façon exhaustive et systématique ? Y seront-ils incités ?
par une zone d’information structurée facilitant la bonne
Il y aura des actions concrètes au niveau réglementaire – le
partie du contenu de son DMP sur une application mobile
décret DMP listera notamment les documents à verser au
(acquise sur un Store) lui permettant ensuite selon les
DMP – et sans doute des incitations introduites dans le
fonctionnalités dont elle dispose de récupérer d’autres
cadre des outils existants de rémunération à l’usage ou
données, issues pourquoi pas d’objets connectés.
exploitation de ces données par les professionnels de santé. Mais l’évolution la plus importante est l’introduction dans le DMP d’une solution de type « Blue button » permettant au patient de télécharger tout ou
à la performance. Mais il convient surtout d’en simplifier l’usage à travers la généralisation de la DMP compatibilité et à la simplification des modalités d’accès au DMP. Dans
Quelles sont les autres orientations 2016-2018 en ce qui concerne les SI de Santé ?
le cadre des préséries lancées par la CNAMTS à partir
L’enjeu principal est d’abord de déployer et de développer
du mois de septembre, nous pourrons ainsi tester des
les usages des outils de base de la coordination des
modèles alternatifs à la carte CPS. L’enjeu de l’amorçage
soins que sont le DMP et les messageries sécurisées.
des usages est essentiel afin d’atteindre rapidement une
Ces systèmes d’information s’inscrivent dans un socle
masse critique d’utilisateurs qui crée la valeur de l’outil.
de base des systèmes d’information de santé à déployer
Plus il y a d’utilisateurs, plus il y a d’intérêt !
au sein de chaque région. Outre le couple DMP/MSS, on peut citer les outils d’aide à l’orientation ou les
On parle du patient au cœur de son parcours de soins, avec un contrôle de son DMP. Pourquoi faire du patient un acteur du système ? Le DMP n’est-il pas avant tout un outil pour les professionnels de santé ? 1- TSN – Territoires de Soins Numérique – Voir Ministères des Affaires Sociales : http://social-sante. gouv.fr/systeme-desante-et-medicosocial/e-sante/article/ investissementsd-avenir-legouvernement-retient5-projets-dans-leprogramme 2-SSI Santé – Voir sur ce sujet les minutes du Congrès National de la SSI Santé organisé par l’APSSIS les 4, 5 et 6 avril 2016 au Mans – www.apssis.com
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services de télémédecine. Au-delà, ce sont les systèmes d’information issus du programme Territoire de soin numérique – TSN1 qui devront fournir de nouveaux outils plus ambitieux dont le déploiement devra accompagner l’évolution des organisations de la coordination des soins.
Certainement, Le DMP est un système d’information au service des professionnels pour les assister dans la prise
Pour conclure ?
en charge des patients. Pour autant, le patient a des droits
Il y a un point sur lequel je souhaite insister : la vitesse
sur son DMP en application de la loi informatique et liberté
supérieure doit être passée concernant la sécurité
mais aussi en application des règles qui régissent l’accès
des systèmes d’information ! La sécurité des SI est
à son dossier médical. Mais aussi, l’accès par le patient
insuffisamment prise en compte par les acteurs du
aux données relatives à la santé constitue un prérequis
système de santé alors que le risque va croissant.
essentiel de son implication dans sa prise en charge, ce
PGSSI, référentiels et guides viennent en soutien aux
que les anglo-saxons appellent « l’empowerment ».
établissements, mais l’enjeu est évidemment leur application concrète et opérationnelle. Les Directeurs
La possibilité offerte au patient de masquer certaines informations est-elle maintenue ?
peuvent parfois se sentir démunis face à la technicité
Ce sujet a été fortement débattu. Le choix qui a été fait
significativement augmenter la sécurité via des mesures
est que le patient peut masquer une information, mais
simples, bien rodées et efficaces. C’est ce qu’ils doivent
que celle-ci reste visible par son médecin traitant et bien
trouver dans les outils mis à leur disposition dans le cadre
sûr par le professionnel de santé qui l’a versée dans le
de la PGSSI-S. Mais, il leur appartient de s’en saisir et de
DMP.
les mettre en œuvre2.
DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
du sujet mais ils doivent savoir qu’ils peuvent très
© Fotolia
RUBRIQUE DH : E-SANTÉ
LA MÉDECINE DE PRÉCISION pour la gestion de la santé des populations La
présent
d'identifier la « sensibilité » d’un patient à la mala-
essentiellement centrée sur le traitement du cancer,
médecine
de
précision,
jusqu’à
die et prédire comment il réagira à une thérapie
s’ouvre vers un nombre beaucoup plus large de
particulière, et d'identifier les meilleures options
pathologies poussée par de grandes initiatives
de traitement pour des résultats optimaux.
nationales dans des pays de plus en plus nombreux.
Les études montrent que seuls 10 % des détermi-
C’est le cas de la Precision Medicine Initiative lancée aux États-Unis par Barack Obama pour regrouper les analyses génétiques d’un million d’Américains. On retrouve la même idée en Angleterre avec le 100 000 Genomes Project ou en Islande avec le Code project ou encore la BioBank au Quatar. Le terme « médecine de précision », également appelée « médecine personnalisée », est apparu en 2011 à l’issue d'un groupe de travail spécial dirigé par l'Institut de Médecine (IOM) de l’Académie des Sciences, de l’Ingé-
nants de santé sont recensés dans les dossiers médicaux actuels, 30 % d’entre eux sont issus des gènes et 60 %
Par Olivier Zmirou, OrionHealth
viennent de sources exogènes (contexte socio-économique, alimentation, activité, environnement,…)3. Aujourd'hui, de nombreux facteurs évoluent rapidement vers un contexte rendant la médecine de précision possible : s ,E NOMBRE CROISSANT DE SOLUTIONS INFORMATIQUES Ì même de s’interconnecter et de couvrir des populations de plus en plus importantes : Dossiers Patients Informati-
nierie et de la Médecine des États-Unis. Cette médecine
sés, portails web ou plateformes de coordination.
représente une nouvelle étape de la gestion de la santé
s , INTÏRÐT GRANDISSANT DES PATIENTS EUX MÐMES POUR
populationnelle. Alors que la gestion de la santé des popu-
une participation active à leur santé et leurs soins, surtout
lations traite du « qui », la médecine de précision traite
quand ils ont accès à leurs propres données.
du « quoi ».
s ,ES PROGRÒS DE LA M(EALTH QUI PERMETTENT DE SAISIR
En regardant les résultats obtenus aux États-Unis au-
facilement les données des patients en utilisant la tech-
jourd'hui, nous pouvons dire que la médecine fondée sur
nologie du téléphone cellulaire et le suivi des patients à
les preuves, « evidence based medicine », fait aujourd’hui
distance avec la télésurveillance, la télémédecine et des
défaut. Nous avons besoin d'anticiper les besoins et
consultations virtuelles.
risques des patients avec des solutions basées sur la
s ,ES PROGRÒS TECHNOLOGIQUES QUI CONDUISENT Ì UNE
connaissance ; alors seulement nous serons en mesure
baisse drastique du coût de l'analyse génomique.
3- Source: Health Aff (Millwood). 2002 Mar-Apr;21(2):78-93. The case for more active policy attention to health promotion. McGinnis JM, Williams-Russo P, Knickman JR.
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RUBRIQUE DH : E-SANTÉ
LE CATEL et les 4 naïvetés positives D’une manière générale, le secteur de la santé doit se
Le 24 mars dernier, ce sont 25 terri-
pencher sur la variabilité de l'individu de la même façon
toires en France et à l’étranger
que d'autres industries, comme la banque, la vente de
qui ont co-organisé la journée
détail ou l’e-commerce.
de la eSanté, avec au pro-
La médecine de précision apporte aux soins de santé de
gramme, un partage d’expé-
la visibilité sur la variabilité et la célérité nécessaires pour
rience et de points de vue
agir en temps opportun sur les résultats afin de prévenir la
multidisciplinaires engagés vers une nouvelle
détérioration de la santé, et de fournir des soins adaptés
conception de la eSanté « pour mieux vivre en-
à l'individu.
semble sur les territoires ». À cette occasion,
Par Pierre Traineau, Directeur Général du CATEL
Pierre Traineau, Directeur Général du CATEL, a proposé
Les médecins, pour se tenir informés des innovations, dans ce nouveau monde de la richesse de l'information, ont besoin d'un nouveau type de plate-forme. Les concepts fondamentaux qui ont permis la construction des systèmes d’information de santé actuels doivent être intégralement revus.
au millier d’acteurs réunis d’intégrer « 4 naïvetés positives » pour un développement efficace des pratiques sur le terrain. Voici un extrait de ce plaidoyer ! « La eSanté pour mieux vivre ensemble sur les territoires » : un peu osé mais délibéré ce choix du comité d’organisation de CATEL Visio pour intituler la 16ème édition, alors que les témoignages, disent certains,
Les médecins, pour se tenir informés des innovations, dans ce nouveau monde de la richesse de l'information, ont besoin d'un nouveau type de plate-forme. Les concepts fondamentaux qui ont permis la construction des systèmes d’information de santé actuels doivent être intégralement revus. Les ERP hospitaliers qui constituent une partie importante de l’offre actuelle ne sont pas conçus pour répondre aux demandes de la médecine de précision. Maintenant que les patients participent à leur santé et peuvent consulter et alimenter leur dossier avec des objets connectés, il faut des plateformes qui peuvent absorber pratiquement en continu les données de millions d’utilisateurs et pratiquement en temps réel, les valoriser de façon utile pour les professionnels de santé. Elles doivent intégrer les composantes sociales, communautaires, génétiques, protéomiques des patients et ne plus s’arrêter qu’aux composantes sanitaires. Enfin, elles doivent être ouvertes, communicantes et flexibles pour intégrer facilement des données et des applications externes spécialisées. Tous les acteurs et le système en bénéficieront. On peut déjà voir quelle variation génétique héritée au sein des familles contribue à la fois directement et indirectement au développement des pathologies. Ces connaissances ajoutées aux facteurs sociaux et environnementaux peuvent rendre la prise en charge et les soins proactifs et ciblés afin de rester dans le premier recours où les coûts sont beaucoup plus bas et où le confort du patient est meilleur.
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auraient pu participer au concert des multiples journées traitant des objets connectés, du Big Data, du numérique en santé. Ce choix n’est pas simplement osé, disent d’autres, c’est carrément un peu naïf de penser que la eSanté a quelque chose à voir avec « le vivre ensemble ». À propos de naïveté, souvenons-nous comment la télémédecine a été accueillie lorsque nous avons commencé à en parler à la fin des années 90. Nous avons entendu : « quelle naïveté de penser que la médecine à distance est possible ! », « Il faut ne rien comprendre à la médecine pour l’imaginer », ou encore, à la sortie d’une réunion dans une agence régionale : « où est-ce que vous avez garé votre soucoupe volante ? ». Souvenons-nous aussi de quelle façon a été accueillie la pluridisciplinarité des réunions que CATEL a organisé depuis des années (médicaux/paramédicaux, public/privé, institutions, entreprises, associations de patients…). Nous avons entendu au début : « quel mélange des genres !», « vous n’allez tout de même pas amener des entreprises dans nos agences régionales ! » En 2016, les choses ont beaucoup changé et nous nous en réjouissons. Pas une semaine sans qu’une conférence, un congrès, un salon ne soit organisé en France ou ailleurs dans le monde sur la eSanté. Pas un acteur de la eSanté qui ne se prononce pour la réunion de tous les acteurs pour réussir la co-construction, le co-développement de l’eSanté. Comme CATEL Visio a pour objectif de faire bouger les lignes, de faire évoluer les façons de penser, les façons de
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dire, les façons de faire, nous voudrions vous soumettre quelques « bonnes naïvetés » ou « naïvetés positives » de 2016 : 1. Encourageons ceux qui pensent l’innovation, en parle et la mette en œuvre, assurant ainsi une cohérence entre leur réflexion, leur discours et leurs actes. Ne soutenons pas/plus les démarches de ceux qui parlent d’innovation tout en conservant des pratiques conventionnelles. 2. Encourageons
l’identification
de l’expertise de chacun des acteurs et cherchons à mettre en place
l’organisation
d’articuler
et
permettant
coordonner
la
complémentarité de chacune de ces expertises. Reconsidérons les expertises de comités d’experts, de sociétés dites « savantes »… L’expertise 3.0 demande beaucoup d’humilité à l’heure où même les patients ont leur association de « patients experts ». Les projets et démarches qui réussissent sont guidés par une intelligence collective, et au final portés par un lobbying d’intérêt collectif, voire général. 3. Reconnaissons et facilitons le fait que chacun des acteurs prenne sa part de décision et sa part de responsabilité. Les décisions, surtout celles suivies d’effet, sont bien plus collectives qu’on ne le pense généralement ! D’ailleurs, aujourd’hui, nous avons davantage besoin de décisions que de décideurs. Surtout de ceux qui ne décident pas, soit parce qu’ils ne le peuvent pas, soit parce qu’ils ne le veulent pas (en particulier les prudents, ceux qui disent souvent : « c’est prématuré, ça n’a rien à voir, c’est trop complexe, c’est risqué, il faut attendre… »).
Pour aller plus loin : Les nombreux témoignages entendus au cours de cette journée prouvent bel et bien que la eSanté devient un levier de développement du territoire, vers : plus de coordination et de coopérations sur les territoires, vers plus de connaissances et de compétences, vers plus d'anticipation et de prévention, vers plus d'innovation économique et méthodologique, vers plus d'équité dans l'accès aux soins et de démocratie sanitaire… Les résumés d’interventions et vidéos sont accessibles en ligne sur : www.journee-telesante.com.
4. Acceptons avec plaisir et pragmatisme que nous
Retrouvez CATEL lors du Salon HIT1 : en partenariat
avons besoin de compétition, certes, mais autant et peut-
avec les organisateurs du salon, CATEL organise et
être davantage de coopération. L’un des intervenants de
anime le Village eSanté de la Paris Healthcare Week.
CATEL Visio parlait même « de bienveillance ». Alors ne
25 exposants proposant des
supportons plus les compétitions stériles : entre les ac-
eSanté sont à rencontrer sur l’espace (applications,
teurs, entre les territoires, voire entre les pays. Il s’agit là
plateformes de services, solutions Big data et SI, objets
sûrement de l’idée la plus naïve !
connectés, technologies de santé...). Vous pourrez
Autant de « bonnes naïvetés » pour la eSanté (voire le
également y rencontrer des experts et formateurs
eBien-être) permettant le mieux vivre ensemble sur les
pour vous orienter et vous accompagner dans le
territoires. »
développement de vos activités dans le domaine.2
outils et services de
1-http:// parishealthcareweek.com 2- Contact & renseignements : catel@telemedecine.org 0033 (0)2 97 68 14 03 www.catel.pro
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le parcours de santé connecté ! Clubster Santé et le CHRU de Lille présentent le projet Hospihome concept, 4ème Opus de la Saga Concept Room, après le succès des Opus 1 (chambre d’hôpital du futur), Opus 2 (service ambulatoire optimisé), et Opus 3 – Silver concept (EPHAD de demain). Le maintien à domicile des personnes en perte d’auto-
- Suzanne,
nomie représente un véritable enjeu sociétal. En effet,
hypertension, fracture du col du
75
90% des Français préfèrent adapter leur logement plu-
fémur
tôt que de vivre en établissement spécialisé. Pourtant,
- Vanessa, 35 ans, sclérose en
6% des logements seulement seraient adaptés à la
plaques
perte d’autonomie des personnes. Hospihome concept
EDSS 3-4)
propose une offre transversale permettant d’améliorer la
- Jean-Pierre, 65 ans, cancer de la
prise en charge et l’accompagnement des personnes en
prostate stade 1 avancé
perte d’autonomie. Le concept, coordonné par Clubster
Les solutions développées par Hospihome concept
Santé et le CHRU de Lille, a été pensé par et pour les ac-
répondent aux objectifs et déterminants prioritaires de
teurs du domicile – patients, soignants, proches – dans
ces 3 parcours types, mais peuvent être déclinées à
une démarche living lab aux côtés d’une cinquantaine
d’autres catégories de patients.
avec
ans,
poussées
diabète,
(échelle
d’entreprises de la région Hauts-de-France.
L’OBJECTIF :
LES INNOVATIONS L’adaptation des logements individuels passe générale-
Le patient connecté au cœur de la coordination de son parcours de santé
ment par un réaménagement global du domicile, contraint
Le projet Hospihome concept a démarré par une
ture (fracture du col du fémur, décès d’un proche, etc.) qui
Commission de travail sur le maintien à domicile organisé
engendrent une perte d’autonomie imprévue. Pour gérer
par Clubster Santé. Cette Commission a permis de
ces situations, Hospihome concept propose des solutions
rencontrer les professionnels du secteur afin de mieux
de première nécessité livrables rapidement au domicile
identifier leurs problématiques. À ce jour, des zones
(moins de 24 heures).
de ruptures persistent dans les parcours de santé :
Les Packs Hospihome concept regroupent à la fois des
absences de prise en charge, retours à domicile sans
solutions d’équipements et des capteurs/objets connec-
accompagnement, etc. Répondre à ces ruptures devient
tés. Trois packs ont été identifiés et co-conçus :
par des budgets et des délais importants. De plus, les situations d’urgence surviennent souvent suite à une rup-
aujourd’hui nécessaire pour permettre aux patients
PACK HYGIÈNE : apporter une espace sanitaire à
d’avoir accès à un parcours de santé construit et aux
-
acteurs de développer une coopération plus efficace.
proximité du lit du patient
Les solutions développées par Hospihome concept
En situation de maintien à domicile, il n’est pas rare de
visent ainsi à mieux anticiper ces ruptures grâce à des
voir le lit installé dans le salon. Pour délimiter clairement
outils permettant de collecter et transférer des données,
les espaces, Hospihome concept a développé une cloison
pour mieux communiquer et coopérer. De même, les
apportant de l’intimité et pouvant être installée rapide-
situations d’urgences telles que les retours à domicile
ment, avec les éléments clé suivants : une chaise garde-
imprévus après une hospitalisation pourront être gérées
robe, une vasque distributrice de gel hydro-alcoolique, un
grâce à des solutions d’équipements installables
miroir connecté.
rapidement au domicile. Parce que le maintien à domicile
Afin de remonter un maximum de données, cet espace
recouvre une pluralité de situations, Hospihome concept
est équipé d’objets connectés permettant de suivre les
a illustré sa démarche à travers 3 parcours de patients
troubles urinaires des patients grâce à un miroir connec-
différents (âges et pathologies).
té recueillant des données participatives, une balance
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© Clubster Santé
L E S P R O S E N PA R L E N T 40
HOSPIHOME CONCEPT :
© Clubster Santé
DIRE D’EXPERT connectée recueillant le poids, et un détecteur de présence comptabilisant la fréquence des passages. -
PACK DATA-SANTÉ :
collecter des données
clés liées au patient, dans un espace astucieusement réaménagé L’idée est d’apporter une cloison amovible, en liège et lin, pouvant séparer le lit de l’espace salon lorsque le patient reçoit des soins. Dans une optique d’optimisation de l’uticontenant du pack une fois ouvert. Dans cet espace, sont également mis à disposition du patient des outils pour lui permettre d’envisager son quotidien de manière plus sereine (verticalisateur pliable, adaptable hôtelier moto-
© Clubster Santé
lité des produits développés, cette cloison est en fait le
risé multi-usages, etc.), ainsi que des objets connectés et capteurs. Ceux-ci permettent par exemple de mesurer la douleur ressentie par un patient, d’évaluer sa force musculaire, etc., afin de transmettre ces données aux professionnels de santé. Ce suivi de données est complété par une coopération effective et permanente des acteurs du maintien à domicile, grâce à un outil spécifique à destination de tous les intervenants du domicile pour dialoguer réalisées. -
PACK INTERACTIF : améliorer la qualité de vie et
maintenir le lien social
© Clubster Santé
entre eux ou encore répertorier les différentes actions
Les patients à domicile n’ont parfois pas la possibilité de se déplacer à l’extérieur, alors que le lien social est un élément clé pour préserver les repères et le moral des patients. Ce pack propose donc des solutions pour évaluer le maintien du lien social et déclencher des alertes si besoin. En complément, des outils pour stimuler ce lien sont également proposés pour permettre aux patients d’interagir plus facilement avec l’extérieur, telle que la « lampe duo » et l’agenda partagé sur la TV interactive. Enfin, pour permettre au patient de s’impliquer et d’être impliqué dans la gestion de son parcours de santé, le pack Interactif a mis en place des outils lui permettant de se saisir de sa situation pour en maîtriser tous les paramètres : fiches pathologies détaillées et sécurisées, logiciel de restitution vocale des documents administratifs et médicaux, etc.
LES BÉNÉFICES
tions et fluidifier les interactions, pour ainsi générer des économies. Enfin, les outils visant à prévenir et détecter la perte d’autonomie engendrent une réduction de l’impact budgétaire des parcours de santé (diminution des taux de ré-hospitalisations, diminution du recours aux services d’aide à domicile, etc.).
Hospihome concept propose une réponse innovante et
Hospihome
transversale aux ruptures des parcours de santé des
déjà été récompensé en
personnes fragilisées, tout en facilitant la coopération
décembre 2015 par le Prix
des professionnels de santé et en optimisant la gestion
du Fonds de dotation Re-
des investissements de la collectivité. Les bénéfices
cherche et Innovation de
médico-économiques potentiels générés par le projet
la FHF. Les innovations du
Hospihome concept ont été étudiés afin d’en mesurer
projet Hospihome concept
les impacts.
seront exposées lors de
Les solutions développées renforcent l’information et
la Paris HealthCare Week.
l’autonomisation du patient, tout en améliorant la qua-
Les
lité de vie globale du patient et de ses aidants. Elles
permettront d’enrichir les
permettent également de transmettre les bonnes infor-
produits présentés en vue
mations aux bons acteurs pour simplifier les interven-
d’une industrialisation.
retours
concept
a
utilisateurs
SAVE THE DATE : Découvrez Hospihome concept en avantpremière à l’occasion de son inauguration le 24 mai, à 12 h 30 sur la Paris Healthcare Week – stand H10
Pour coordonner Hospihome concept : Clubster Santé, réseau des entreprises de santé de la région Hauts de France, regroupe plus de 250 membres et offre un cadre collectif favorisant les échanges et la mutualisation pour innover. mroussel@clubstersante.com / 03 28 55 90 66 Le CHRU de Lille promeut, développe et accompagne les innovations de prise en charge de demain, en lien avec les établissements de santé de la région. philippe.mayjonade@chru-lille.fr / 03 20 44 59 99 Ce projet bénéficie d’un soutien financier des fonds FEDER et du soutien du 1er Groupe de protection sociale, AG2R La Mondiale.
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ARTICLE DH : ÉCO-RESPONSABLE
L’Hôpital Éco-responsable
© Fotolia
les initiales locales et les bonnes pratiques mises en place dans nos établissements de santé. D’une simple plaquette préconisant d’éteindre la lumière en sortant de la pièce à l’installation d’une chaufferie biomasse en passant par une meilleure isolation lors de travaux de rénovation, par un système de GTB ou de recyclage, par l’utilisation de détergents moins polluants ou encore par le recours aux énergies renouvelables, ces actions démontrent l’implication des établissements de santé dans une démarche éco-responsable. L’objectif est louable : promouvoir une meilleure utilisation des énergies. Mais aujourd’hui, qu’en est-il vraiment ?
Dossier réalisé par Marie-Valentine Bellanger
L’hôpital se doit de jouer sur plusieurs fronts : proposer des soins de qualité, tout en respectant les normes environnementales et en maintenant son budget à l’équilibre. Comment réussir ce challenge ? Les établissements de santé ont un rôle à jouer dans l’évolution des pratiques (celle liée à la mobilité ou à une consommation raisonnée Durable est un enjeu majeur pour tous. Entretiens.
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ARTICLE DH : ÉCO-RESPONSABLE
Impact environnemental des Hôpitaux :
prise de conscience et démarche vertueuse ! DH MAGAZINE – Pionner, le CHU de Limoges a investi dès les années 2000 dans des technologies dites « éco-responsables ». Lesquelles ?
Vous avez une double « casquette ». Est-ce com-
LAURENT BOULESTEIX − Je peux vous citer 2 pro-
ils complémentaires ?
jets « phares ». Tout d’abord, la création d‘une unité de banalisation des déchets infectieux via une technique par broyage et désinfection à la vapeur qui permet de prétraiter ces déchets de manière vertueuse. Nous nous affranchissons ainsi du risque d’infection au plus près de nos sites de production sans pour autant avoir un impact sur l’environnement. De plus, nous ne traitons pas uniquement nos déchets mais aussi ceux d’autres établissements de la région. Cela correspond à 3000 tonnes de déchets infectieux produits chaque année qui sont traitées de manière écologique.
pliqué à gérer ? Ou au contraire, ces 2 rôles sontLa logistique, c’est l’optimisation des ressources. L’écologie, c’est la préservation de ces mêmes ressources : ces fonctions peuvent sembler très
Entretien avec Laurent Boulesteix Responsable de Projet logistique, environnement et développement durable au CHU de Limoges
éloignées mais selon moi, il est pertinent de les avoir rapprochées. Le fait d’avoir une vision transversale favorise le déploiement des projets et simplifie leur mise en œuvre opérationnelle. Si je mets en place une nouvelle filière de tri des déchets et que je mets à contribution le service transports logistiques, le fait d’avoir ce dernier dans mon périmètre simplifie cette mise en place.
Ensuite, notre biomasse, en fonction depuis 2008, dessert en chauffage et eau chaude sanitaire le CHU, l'Établissement de Santé Public Esquirol et l’Université. L’intérêt est non seulement économique mais aussi écologique. Cela nous a permis de réduire considérablement nos émissions de gaz à effet de serre. En 2007, nous avions déclaré 15 000 tonnes de CO2. Aujourd’hui, ce chiffre a été divisé par plus de 3. De plus, nous participons à une meilleure gestion de la ressource forestière car nous utilisons de la ressource locale. Le bilan carbone est donc moindre. Ces technologies sont aujourd’hui éprouvées. Mais il est vrai que c’était un pari osé à l’époque. Le bilan est aujourd’hui très positif !
Avez-vous des déploiements en cours ? Nous « verdissons » progressivement notre flotte automobile de près de 140 véhicules via l’acquisition de 2 à 3 véhicules électriques par an. Ils sont utilisés pour les missions porte-à-porte. Pour les usages plus polyvalents, nous allons investir dans des véhicules essence peu énergivores. Nous recourrons (à la marge) aux véhicules diesel uniquement lorsqu'il n'existe aucune alternative sur le marché (poids lourds et autres véhicules utilitaires).
Moteur, le CHU de Limoges impulse une réelle politique de Développement Durable ! Oui, c’est aussi le rôle des CHU. Et je pense que les GHT vont permettre de renforcer cette dynamique sur les territoires. D’autres établissements déploient
Compte.R
une référence dans les chaudières en biomasse Depuis plus d’un siècle, Compte.R accompagne l’efficacité énergétique des établissements de santé en France. Ils ont développé des solutions sur mesure et personnalisées pour la production d’eau chaude, de vapeur ou d’eau surchauffée. De 250 kW à +12 MW et jusqu’à 17 tonnes de vapeur, leurs chaudières biomasse offrent plus de 95 % de rendements. Ils ont aussi développé des solutions complètes incluant une large palette de services : communication machine to machine, hotline 7/7, interlocuteur unique, intervention sur site… Aujourd’hui, à la pointe de la technologie, Compte.R répond aux enjeux économiques et environnementaux auxquels font face les hôpitaux, cliniques, espaces de santé, maisons de retraite… Ce sont 70 sites de santé en France qui fonctionnement avec leurs équipements énergétiques. La production est 100 % française sur 3 sites en Auvergne et en Gironde, Acteur économique régionale majeur à dimension mondiale, leur expertise est reconnu internationalement avec plus de 2000 installations en fonctionnement. Compte.R est résolument inscrit dans la modernité avec le courant de pensées du développement durable qui sollicite les acteurs économiques à exploiter au maximum les combustibles biomasse.
des dispositifs écologiques. La mutualisation des connaissances, des réflexions et des pratiques va ainsi être renforcée.
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ARTICLE DH : ÉCO-RESPONSABLE
Autre exemple, dans le cadre de renouvellements de matériels ou équipements au sein de certaines unités logistiques, nous introduisons plus facilement la notion de Développement Durable, par exemple pour ce qui concerne les consommations électriques.
Et quel est le rôle des industriels ?
Consommer de manière intelligente et raisonnée
Les échanges avec les industriels font partie de notre veille. Ils sont force de propositions, moteurs et sont fortement incités à nous proposer des technologies, des équipements présentant un intérêt environnemental significatif.
Aujourd’hui comment un hôpital « éco » conciliet-il soins de qualité et normes environnementales dans un cadre budgétaire contraint ?
DH MAGAZINE – Vous êtes référent Développement Durable depuis 2007 au Pôle Santé Sarthe et Loir (PSSL), établissement de plus de 700 lits situé en Sarthe. Quelle est votre vision ? A-t-elle évolué depuis 2007 ? JULIEN COLLET − Oui, cela a beaucoup évolué. Au
Bon nombre de projets environnementaux ont un
départ, les agents assimilaient à tort le Développement
retour sur investissement et nous disposons d'un
Durable uniquement à l’environnement. Les premières
levier économique pour convaincre. Le plus souvent,
années, les actions étaient surtout des actions environ-
nous pouvons apporter la preuve que des projets éco-
nementales liées aux économies d’eau, de papier, de tri
responsables peuvent avoir un temps de retour sur
des déchets. Au fur et à mesure, les choses ont changé.
investissement raisonnable.
Aujourd’hui, les projets sont également d’ordre social et
Entretien avec Julien Collet, référent Développement Durable depuis 2007 au Pôle Santé Sarthe et Loir (PSSL)
économique. C’est aussi vers là que l’on tend avec la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE).
Pour conclure ? Nous
portons
sur
l’hôpital
un
regard
relevant
fréquemment de l'angélisme : c’est un lieu de soins et de prouesses médicales. Mais derrière cette image flatteuse, il s'avère que le fonctionnement d'un hôpital induit certains impacts environnementaux : rejets d'eaux usées, déchets, consommations énergétiques importantes, entre autres. Aussi, l’enjeu consiste à maîtriser nos impacts environnementaux. Et aujourd’hui fort heureusement, je remarque qu’il y a une réelle prise de conscience et que l’Hôpital devient un acteur majeur du déploiement de la politique environnementale du pays.
Nous avons fait un investissement de plus d’un million d’euros sur une chaufferie biomasse. Indéniablement, il y a un gain environnemental. Il existe aujourd’hui des technologies qui peuvent nous aider à mieux consommer. Des machines ont des doubles vannes pour récupérer les eaux de rinçage, par exemple. Julien Collet référent Développement Durable depuis 2007 au Pôle Santé Sarthe et Loir (PSSL)
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ARTICLE DH : ÉCO-RESPONSABLE
Durable dans la certification pilotée par la HAS. Mais le Développement Durable est surtout une démarche volontaire.
Passe-t-il forcément par de l’investissement ? Oui et non… Au PSSL, nous avons fait un investissement de plus d’un million d’euros sur une chaufferie biomasse. Indéniablement, il y a un gain environnemental. Il existe aujourd’hui des technologies qui peuvent nous aider à mieux consommer. Des machines ont des doubles vannes pour récupérer les eaux de rinçage, par exemple. Mais le Développement Durable ne se limite pas à cela. On peut faire de grandes choses avec de petits moyens. J’aurais tendance à conseiller les établissements qui veulent se lancer de commencer par cela. C’est valorisant, fédérateur et impulse une dynamique.
Quel est le fait le plus marquant ? Pour moi, c’est le volet « bien-être au travail », avec par exemple la possibilité pour le personnel de suivre des cours gratuits de sophrologie.
Comment concilier soins de qualité et normes environnementales dans un cadre budgétaire contraint ? Vous devez donc travailler sur 2 fronts : promouvoir les aspects d’économies d’énergie et améliorer le bien-être des agents sur leur lieu de travail ?
C’est compliqué… Prenons un exemple : un produit
Sur 3 fronts ! Car on oublie souvent la partie achat,
détruire toute la faune bactérienne. Aussi, il ne faut pas
avec les achats éco-responsables, écolabels et de
être un écolo « pur et dur ». Il faut développer la qualité
produits dont le cycle de vie est respectueux pour
des soins mais se poser la question de l’utilisation et de
l’environnement.
l’après. Peut-on réduire l’utilisation de ce désinfectant ?
nettoyant de surface par définition ne sera jamais écolabel, ce qui est logique car il a pour objectif de
Le substituer à un autre moins polluant ? Autre exemple :
Comment fonctionnez-vous ?
le papier. Nous devons envoyer les factures à nos
Notre comité de pilotage donne la ligne de conduite pour
patients. La dématérialisation existe mais reste un peu
les 4 à 5 ans. Mon rôle est d’accompagner les directions
compliquée, surtout pour les patients âgés. Donc charge
(techniques, logistiques et RH) sur les critères de choix
à nous de trouver du papier éco-responsable, avec des
de produits et d’actions éco-responsables. Je suis un
produits de blanchiment de papier non nocifs. Au PSSL,
peu le rassembleur des idées pour communiquer et
nous sommes dans la démarche suivante : consommer
valoriser les travaux. Nous attachons également une
de manière intelligente et raisonnée.
importance particulière sur le fait d’avoir dans notre comité de pilotage des représentants des soignants et
qui sont en première ligne. Ils peuvent alerter sur la
De plus en plus d’établissements ont intégré des Référents Environnement et Développement Durable au sein de leur organisation. C’est un nouveau métier ?
surconsommation d’essuie-main ou sur les fuites d’eau,
Quand j’ai commencé en 2007, nous étions peu
tout simplement.
nombreux, 15 à 20 en France ! Aujourd’hui encore,
des représentants des usagers. Car le Développement Durable est l’affaire de tous, y compris des soignants
Vous devez faire face à des obligations réglementaires ? Oui, nous avons des obligations sur les rejets, le tri par exemple et nous retrouvons des items Développement
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peu d’entre nous possèdent une réelle formation et malheureusement, les référents missionnés le sont souvent par obligation. C’est pourquoi, nous œuvrons à la formation et à une véritable politique environnementale sur le plan national.
ARTICLE DH : ÉCO-RESPONSABLE
Des idées, de l’inventivité et le goût de l’innovation
DH MAGAZINE – Précurseur, le CH de Saint-
parlé récemment, et qui est encore très
Lô a élaboré dès 2012 un Guide : « le guide de l’hospitalier éco-responsable ». Quel était l’objectif ?
peu développé en Europe de l’ouest.
AURÉLIE NEAU − Je n’occupe mes fonctions sur l’éta-
en compte les aspects d’économies
blissement que depuis 7 mois mais je dois avouer que
d’énergies.
Enfin, au niveau des rénovations, nous prenons systématiquement
la découverte de ce guide a fait partie des éléments qui mais accessible en libre accès sur notre site intranet,
L’établissement est classé aux Monuments Historiques. Est-ce une contrainte ?
l’objectif du guide est d’informer sur tous les petits
Oui, mais c’est aussi une fierté car c’est un bâtiment
gestes du quotidien permettant de contribuer à rendre
magnifique. Datant des années 50, il est très bien conçu
notre hôpital plus éco-responsable. Il vise à montrer à
et assez évolutif, ce qui limite un peu les contraintes
chacun sa responsabilité et comment une somme de
de ce classement. Bien entendu, sur certains aspects, il
petits gestes (éteindre la lumière, alerter en cas de fuite,
nous faut être inventifs. Par exemple, nous ne pouvons
trier les déchets…) peut avoir un impact positif.
pas changer toutes les fenêtres pour mettre du double
m’ont donné envie d’intégrer l’établissement. Désor-
Entretien avec Aurélie Neau, directrice adjointe chargée des achats, de la logistique et des travaux des centres hospitaliers de SaintLô et Coutances
vitrage, sachant que côté sud la façade est entièrement
Auriez-vous des exemples d’actions concrètes déployés sur l’établissement ?
constituée de petites vitres carrées, et ce sur 9 niveaux
La limitation des déchets à leur source. Nous n’avons
trouvées, moins onéreuses, ne modifiant pas la façade
par exemple aucune vaisselle jetable, ni sur les plateaux
mais permettant néanmoins une isolation très efficace.
du sol au plafond ! D’autres solutions ont donc été
des patients, ni au self. Ensuite, nous essayons de
(informatisation du dossier médical et du dossier de
Comment concilier soins de qualité et normes environnementales dans un cadre budgétaire contraint ?
soins infirmier, dématérialisation de plus en plus poussé
On entend souvent dire que le Développement Durable
du processus achats, site intranet très complet…), ayant
coute cher. Certes, il peut y avoir des investissements
recours à l’informatique dès que cela est possible, mais
lourds mais ceux-ci sont censés être rentabilisés à
a également banni les imprimantes individuelles. Sur
moyen/long terme. Pour moi, l’écologie représente une
les dépenses énergétiques, les services techniques
vraie source d’économies dans la mesure où à la base,
sont très actifs. Leurs interventions manuelles et quasi
un des enjeux fort est tout de même celui de la juste
quotidiennes sur les installations de chauffage nous ont
utilisation des ressources ! En-
permis d’obtenir des gains énergétiques considérables.
suite, l’écoresponsabilité touche
Enfin, nous souhaitons mieux exploiter les ressources
aussi aux conditions de travail.
naturelles du centre hospitalier, en installant dès ce
Là aussi ce sont des investisse-
printemps des ruches dans notre grand parc, et en
ments, mais quand les agents
y projetant la mise en place d’un parcours de santé
sont épanouis sur leur lieu de
destiné aux patients.
travail, l’absentéisme diminue,
réduire au maximum l’utilisation du papier. Pour ce faire, le CH de Saint-Lô a massivement investi sur les NTIC
la qualité des soins augmente
Avez-vous investi dans des technologies éco-responsables ? Si oui, lesquelles ?
et les patients en sont les pre-
Des projets sont à l’étude. Nous nous intéressons
et la direction des soins ont pour
en particulier à la biomasse et à l’utilisation du solaire
leur part beaucoup investi sur ce
thermique pour la production d’eau chaude. Pour notre
thème. L’écoresponsabilité est
blanchisserie, nous souhaitons également approfondir
« un tout », une démarche glo-
un procédé innovant de gazéification, dont on nous a
bale et chaque pierre compte.
miers bénéficiaires. Ainsi la DRH
Consultable sur : http://www.ch-stlo.fr/decouvrir-l-hopital/ developpement-durable,451,567.html
DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
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ARTICLE DH : ÉCO-RESPONSABLE
Hippocrate : le premier écologiste
Entretien avec Élisabeth ToututPicard, Directrice adjointe du CHU de Toulouse, Chargée de Mission Développement Durable
DH MAGAZINE – Vous êtes Directrice
essentiellement en transversalité car cette démarche
adjointe du CHU de Toulouse et depuis plus de 2 ans maintenant Chargée de Mission Développement Durable. Quelles sont vos prérogatives ?
ne peut conserver sa pérennité que si elle est portée
ÉLISABETH TOUTUT-PICARD − Ce sont les
up (ascendant). L'accueil à éviter est l'approche trop
prérogatives classiques des chargés de mis-
directive qui fait de la démarche Développement Durable
sion Développement Durable. En transversali-
une nouvelle contrainte administrative. Il est primordial
par tous, avec le soutien de la hiérarchie bien sûr et l'engagement affiché de la Direction Générale, mais aussi avec les agents du terrain et dans le sens bottom
té avec mes collègues, je traite des questions
qu’il y ait un maximum de participation pour renforcer
relatives à la performance énergétique et aux consom-
la prise de conscience des enjeux environnementaux
mations d’énergies et d'eau, ainsi qu'à la mise en place
et l'appropriation de la démarche par les agents,
de filières différenciées de traitement des déchets et
responsabilisés en tant qu’« écocitoyens ».
de leur recyclage. Au travers du Plan de Déplacements Hospitaliers (PDH), j'incite le personnel du CHU à pré-
questions sociales et sociétales relevant de la RSE de
De plus en plus d’établissements ont intégré dans leur organisation des Référents Environnement. Aujourd’hui, le Développement Durable fait partie intégrante des établissements de santé. Quelle en est votre vision ?
l’établissement. L'ensemble de ces démarches a été
Pendant longtemps, le monde de la santé s'est montré
recensé dans un Plan d’actions DD validé par le conseil
(paradoxalement) réfractaire à ces questions, ce qui lui
de surveillance, inscrit dans le Projet d’établissement, et
a fait perdre du temps par rapport aux autres secteurs
actuellement dans sa phase de déploiement.
de la vie économique et sociale. Les directeurs étaient
férer les transports en commun plutôt qu'à recourir aux véhicules à combustion thermique, sources de gaz à effets de serre*. Je participe à la politique des achats éco et socialement responsables et enfin, je m'intéresse aux
réticents par crainte des éventuels impacts financiers
L'accueil à éviter est l'approche trop directive qui fait de la démarche Développement Durable une nouvelle contrainte administrative. Il est primordial qu’il y ait un maximum de participation pour renforcer la prise de conscience des enjeux environnementaux et l'appropriation de la démarche par les agents, responsabilisés en tant qu’« écocitoyens ».
de ces démarches sur des budgets déjà tendus. Le lien entre « santé » et « environnement » ne leur semblait pas évident et encore moins de leur ressort. Sous la poussée de collègues « pionniers » conscients des enjeux et passionnés par le sujet et grâce à la HAS qui a intégré officiellement et pour la première fois la démarche Développement Durable dans le Guide d'accréditation Version 2010, ils se sont peu à peu apprivoisés et ont mieux compris la place stratégique occupée par leurs établissements dans la défense de
Comment ont été accueillies les différentes actions ?
l’écosystème territorial.
Plutôt bien et même parfois très bien ! La caractéristique
performance
principale de la démarche Développement Durable de
d’économies budgétaires parfois conséquentes !
notre CHU est sa réalisation sur un mode participatif et
Après avoir été perçues comme « fantaisistes » et « hors
sur la base du volontariat.
cadre sanitaire », il me semble que ces démarches sont
Une soixantaine d'agents du CHU, qui se sont portés
désormais intégrées dans les objectifs institutionnels
volontaires à la suite d'un appel à candidatures, m’ont,
et considérées comme des évidences managériales à
dans un premier temps, aidée à réaliser le diagnostic de
prendre sérieusement en compte.
* cf article Bernard Bensadoun : « Mobilité la situation de l’établissement au regard d'un panel de critères. Ce diagnostic a débouché sur un Plan d'actions partagée, transport à la demande… » en très détaillé que je « manage » maintenant en relation pages suivantes
avec mes collègues des directions supports. Je travaille
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DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
Ils ont même découvert que les démarches de énergétique
pouvaient
être
factrices
Il n'en demeure pas moins que la motivation toute personnelle
du
significativement
directeur sur
l'engagement collectif !
la
d'établissement qualité
et
impacte
l'intensité
de
ARTICLE DH : ÉCO-RESPONSABLE
Je rappelle que l'une des recommandations du serment d’Hippocrate est : « deinde curare », c'est à dire « ». La COP 21 a cependant beaucoup joué dans le sens
Pour le reste, tout dépend de la volonté
de cette prise de conscience individuelle, collective et
du directeur et des financements
institutionnelle, des enjeux environnementaux et des
internes et externes qu'il peut trouver :
impacts du réchauffement climatique sur l'ensemble du
le recours aux subventions de l'ADEME
monde « vivant ».
et
des
Collectivités
(départements,
Comment concilier soins de qualité et normes environnementales dans un cadre budgétaire contraint ?
territoriales
métropoles,
régions), fonds européens du
FEDER,
Certificats
d'Économies d'Énergies
Il est évident que l’objectif d’équilibre budgétaire annuel
(CEE),
continue à être la priorité légitime et compréhensible
subvention
l'Agence
du gestionnaire. C'est cette nécessaire approche
de
de
l'eau…
peuvent l'aider dans ce
court termiste qui constitue l'obstacle fondamental
sens.
des démarches Développement Durable qui relèvent
A minima et dans une approche plus systémique
souvent d'un raisonnement portant sur le moyen et le
de la question de la qualité de l'environnement et
long terme.
de ses relations avec la santé (air, eau, sol, produits
Dans ce contexte financier souvent tendu, il est en
d'entretien et chimiques, phytosanitaires) il me paraît
effet souvent difficile d'envisager d'investir dans des
indispensable de prendre d'abord le temps d'observer
équipements dont les ROI ne sont pas rapides.
nos propres pratiques internes et d'identifier comment
L'objectif premier est donc de répondre d'abord aux contraintes réglementaires officielles, notamment dans
elles participent, souvent involontairement, à la mise
les constructions et rénovations de bâtiments avec les
en danger de notre environnement commun. Parfois de
Réglementations Thermiques et l'intégration de critères
simples réajustements de procédures ou d'organisation
HQE, mais aussi dans la gestion des ICPE et également
ont un impact immédiat et… gratuit sur notre qualité de
avec la réalisation du BEGES (Bilan des Émissions de
vie.
© Fotolia
Gaz à Effets de Serre).
Quel message souhaiteriez-vous faire passer ? Mon souhait serait que ces démarches soient davantage valorisées par les autorités de tutelles. L'attention reste focalisée sur les pratiques soignantes alors que certaines de nos activités hospitalières contribuent, paradoxalement, à détériorer cette santé que nous avons pour mission de rétablir, voire de protéger. Je rappelle que l'une des recommandations du serment d’Hippocrate est : « primum non nocere, deinde curare », c'est à dire « d'abord ne pas nuire, ensuite soigner ». La préservation de l’environnement des citoyens et des ressources de la planète doit faire partie intégrante de la mission des établissements de santé. Cela passe par une véritable politique environnementale en santé et une valorisation des actions de pré-
Ensuite des démarches de simple bon sens, telles que
vention, d’éducation et de sensibilisation aux enjeux
celle de « Negawatt », permettent de moins consommer
environnementaux. Nous pourrons ainsi contribuer à
les ressources énergétiques, sans frais ou à peu de frais.
préserver un environnement sain et réduire le nombre
La mise en place de nouvelles filières de déchets peut
des pathologies sanitaires liées à la détérioration de
également être réalisée à coûts constants.
notre fragile écosystème, territorial et planétaire.
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ARTICLE DH : ÉCO-RESPONSABLE
Mobilité partagée, transport à la demande : Et si l’accès des professionnels de santé à leur lieu de travail s’en trouvait chamboulé ? Autopartage, covoiturage, VTC (Véhicule de Tourisme avec Chauffeur), les alternatives à la voiture particulière ont le vent en poupe dans tous les secteurs d’activité. Car en ville, les usages évoluent et la diminution de la part modale de la voiture personnelle est réelle. S'appuyant sur l'essor du numérique, ces modes de transport cherchent à s'intégrer dans le paysage urbain et par rebond dans le domaine de la santé. Prestataires historiques, collectivités, grands acteurs de la mobilité, tous se mettent à envisager ce type de services et cherchent à se positionner sur la voiture partagée et à la demande. État de la situation. Par Bernard Bensadoun, Directeur Général Délégué PCA - AHO Nantes
L'USAGE
de la voiture évolue Depuis plusieurs décennies, la voiture est le moyen de transport privilégié des français. Cependant, alors que les déplacements effectués en voiture augmentaient encore fortement pendant les années 90, une stagnation voire une baisse de l'utilisation de ce mode de transport est observée depuis une dizaine d'années, notamment en ville. Plus qu'une tendance à la baisse, c'est surtout les usages de la voiture en ville qui évoluent notablement.
VOITURES PARTICULIÈRES : des indicateurs en baisse
Ce n'est plus un scoop, l'âge d'or de la voiture particulière est bel et bien révolu. En France – comme sur d'autres marchés développés arrivés « à maturité » –, la stagnation du parc automobile est réelle et l'usage de la voiture individuelle diminue petit à petit au profit de modes alternatifs, surtout en milieu urbain. Le début des années 2000 marque le début d'un
Ce constat s'applique surtout dans les zones les plus urbanisées : au cours des dix dernières années, l'usage de la voiture personnelle dans les centres villes a fortement diminué au profit d'un usage croissant de modes alternatifs tels que les modes doux, les transports en commun ou encore l'autopartage. L'usage de la voiture individuelle aurait ainsi atteint un plafond. Cette modification des usages s'explique par divers facteurs, tant économiques que publics ou encore sociaux.
ralentissement dans le rythme de croissance du parc automobile français. En effet, les 0,2 % de croissance en 2012 tranchent avec les 2 % dix années auparavant. Par ailleurs, la diminution de la part modale de la voiture
POURQUOI CETTE ÉVOLUTION des usages ?
–c'est-à-dire la proportion du trafic effectuée par ce mode
50
de transport – est palpable. Aujourd'hui en France, 83 %
Si des facteurs économiques tels que la crise ou le niveau
des déplacements en distance parcourue s'effectuent
relativement élevé des prix des carburants expliquent en
en automobile. Cependant, ce pourcentage qui était en
partie ces évolutions d'usage, ils ne sont pas les seuls.
hausse depuis des décennies diminue depuis le début
L'intervention des pouvoirs publics en ville est également
du XXIe siècle : -2 points en dix ans. (Graphique).
à l'origine de ces changements. Que ce soit dans le
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ARTICLE DH : ÉCO-RESPONSABLE
but de décongestionner la circulation urbaine ou encore de répondre à des objectifs nationaux de diminution © Fotolia
des émissions de CO2 par habitant, les aménagements urbains impactent les habitudes : le nombre de places de stationnement a fortement diminué ces dernières années (en dix ans, Nantes a perdu 18% de ses places en surface), les zones piétonnes en centre-ville deviennent de plus en plus nombreuses, les transports en commun se développent toujours plus. Tout est fait pour favoriser le report modal. Enfin, les changements de comportements (possession vs. utilisation d'un véhicule), l'évolution des mentalités
perdent leur gratuité historique, obligent patients et les
et des styles de vie sont également à l'origine de cette
professionnels à trouver des solutions innovantes pour
évolution des usages. L'offre accrue de solutions
leurs trajets ou les condamne à errer en attendant que la
alternatives à l'utilisation de la voiture pour mener
place miraculeuse se libère…
des activités en est un bon exemple : il est possible
L’hôpital employeur est donc confronté à ce dilemme :
d'effectuer ses achats sur internet, il est dans l'air du
accueillir correctement ses salariés sans consommer
temps de se déplacer en vélo lorsque la distance le
pour autant sa capacité de stationnement dédiée aux
permet, ...
patients. Seul un effort de projection permet de se sortir
L'évolution de l'usage de la voiture particulière favorise
de ce casse-tête, il faut penser la mobilité de 2020 à
le développement de nouvelles mobilités en ville
la lumière d’une alchimie nouvelle qui saura conjuguer
portées par le numérique : on passe de la possession
numérique, mutualisation et déplacements.
d'un véhicule à l'utilisation d'un service de transport.
Le principal frein à l’autopartage était jusque-là la nécessité de planifier et/ou d’organiser les déplacements
LES NOUVELLES MOBILITÉS portées par le numérique
Alors que le secteur automobile est engagé dans une crise profonde, de nouveaux usages de la voiture se développent en ville, où la notion de service se substitue à la notion de bien. Certains services existent déjà depuis plusieurs années, tout l'enjeu résidant aujourd'hui dans l'adaptation de ces derniers au milieu urbain (courte durée / courte distance) et au numérique. Autopartage, covoiturage, et/ou transport à la demande (UBER).
groupés et de les faire coller avec les plannings des agents hospitaliers concernés, or, le co-voiturage, grâce au numérique, devient désormais dynamique et donc plus flexible. Par ailleurs, l’évolution des modes de prises en charges (virage ambulatoire) modifient qualitativement et quantitativement les besoins en personnels, au point que l’idée de travailler sur de plus grandes amplitudes, moins de jours dans la semaine fait son chemin, réduisant du même coup le nombre de salariés présents simultanément sur un même site et diminuant significativement le nombre de trajets « domicilietravail » effectués dans une semaine. Il nous appartient de rentrer dans ce mouvement sans a priori et sans
POUR LES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ, l’accessibilité et le
stationnement aux abords des sites de soins est devenu un véritable casse-tête
dogme, l’ère de la possession automobile et derrière nous, celui du partage et de l’usage s’ouvre, servi à la fois par le digital et par une évolution réglementaire du travail (projet de loi El Khomry). Faut-il s’émouvoir de voir un modèle s’épuiser pour laisser place à un autre dont on peut penser qu’il sera plus respectueux de l’homme, de l’environnement et enclin à favoriser le lien social ?
Dans un contexte où l’hôpital ne sait plus financer que ce
La mobilité entre dans la dimension de la RSE* et
qui a rapport aux soins (T2A), les parkings se raréfient,
l’Hôpital sera un formidable laboratoire expérimental.
* (RSE = Responsabilité Sociale de l’entreprise)
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L E S P R O S E N PA R L E N T
DANS
DIRE D’EXPERT
l’hygiène et la sécurité
ROBINET ET CONTRÔLE DES RÉSEAUX D’EAU : DU PLUS POUR LA SÉCURITÉ ET LA QUALITÉ !
En 2013, SANIFIRST® intègre le groupe PRESTO, entreprise française leader dans la conception et la fabrication de robinetteries de collectivités. SANIFIRST® est la marque du Groupe dédiée au milieu de la santé, là où les exigences en plus fortes. la rétention d’eau dans le corps du produit ainsi que les mélanges eau chaude - eau froide. Le robinet devient tech-
Entretien avec : Stéphane Chaillaud,
nique. Il peut supprimer ou éviter certains problèmes.
Dites-nous-en plus sur la « sécurité anti-brûlure » ? La réglementation nous impose une température maxi-
DH MAGAZINE – L’eau est un enjeu majeur pour les établissements de santé. Ils rencontrent des problématiques liées aux équipements et aux typologie de patients. Quelles sont-elles ? STÉPHANE CHAILLAUD − Elles sont de plusieurs natures. Tout d’abord, il faut composer avec le « passif », à savoir l’antériorité de la construction et des équipements de l’établissement. Ensuite, il faut prendre en compte les typologies de patients : séjour ambulatoire, séjour de patients immuno-dépendants à facteurs de risques importants ou accueil de patients âgés dépendants. Nous sommes sur un segment de marché qui englobe de nombreux cas particuliers, d’où la difficulté de répondre tant aux normes qu’aux fonctionnalités requises. Toutefois, deux fils rouges concernent tous ces catégories d’établissements : la sécurité des patients et la fiabilité de l’eau qui circule pour éviter la prolifération des microbes, celle-ci pouvant altérer en bout de chaîne la qualité de l’eau ainsi que les risques de brûlures. Il est donc primordial de respecter les normes en vigueur pour protéger les patients des brûlures tout en respectant une certaine température pour assainir et sécuriser les réseaux d’eau.
Qu’appelez-vous « sécurité des réseaux d’eau » ? L’arrêté du 30 novembre 2005 nous impose des distribu-
mum de 50°C au point de puisage dans les chambres mais les établissements demandent souvent de pouvoir bloquer une douche à 38°C. Cela est techniquement possible via deux solutions. La première, est une butée de température, système qui n’est pas efficace à 100 %. Une autre technologie, basée sur des cartouches thermostatiques de norme EN1 111, permet la mise en sécurité et l’arrêt du mitigeur en cas de rupture ou de baisse de débit sur l’eau froide. Mais, avec le temps, un risque de mélange entre le chaud et le froid persistait.
Quelle est la réponse pour palier au risque de brûlure tout en assurant la sécurité des réseaux d’eau ? Quelles sont vos autres évolutions technologiques majeures ? Nous avons élaboré un produit, le MasterMix, breveté en 2013. C’est le seul produit sur le marché qui permet d’assurer à la fois la sécurité anti-brûlure et la sécurité des réseaux. Plusieurs milliers de produits sont déjà installés dans les établissements, avec une maintenance très simple permettant de démonter et de nettoyer la cartouche en quelques minutes, sans couper le circuit d‘eau. ModulMix est une autre gamme intelligente qui permet à un établissement de santé de configurer ses robinets pour s’adapter à tous les cas de figure. Nous avons industrialisé le sur-mesure !
tions au point de puisage au maximum de 50°C. Une distribution de l’eau froide qui ne doit pas dépasser 25°C. Au-
sement. L’eau doit être la plus propre possible. Tous les
Vous êtes le seul fabricant français de robinetterie à pouvoir équiper entièrement un établissement de santé, de la chambre d’hébergement aux blocs opératoires, en passant par les cuisines et laboratoires ? Votre analyse ?
points de puisage sont concernés par la vigilance.
Nous sommes capables de concevoir des produits
delà, elle peut être déclarée impropre à la consommation. La notion de sécurité des réseaux est fondamentale car la moindre faille peut contaminer le réseau d’eau de l’établis-
adaptés à la demande des établissements. Nous n’im-
En bout de chaîne, la robinetterie est parfois le parent pauvre des investissements ?
posons pas nos solutions mais nous nous adaptons.
Oui et à tort ! Le robinet doit concourir à la saine circula-
mandes de terrain pour proposer le meilleur produit
tion de l’eau et ne pas entraîner une contamination de fin
et s’il n’existe pas, nous avons la capacité de le fabri-
de chaîne. Les robinets doivent être réfléchis pour éviter
quer ! C’est notre atout majeur.
Nos ingénieurs d’affaires prennent en compte les de-
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ARTICLE DH : ÉCLAIRAGE BIODYNAMIQUE
L'éclairage biodynamique, ce nouveau remède ?
organisme. L'idée que l'éclairage peut nous aider à nous sentir mieux et à être en meilleure santé circule depuis plusieurs années maintenant. Les grands acteurs du monde de l'éclairage ont beaucoup travaillé sur le sujet et ont récemment commencé à commercialiser des solutions qui répondent à nos besoins en lumière en fonction du moment de la journée et de notre activité. On parle d'éclairage « biodynamique ». Une révolution de l'éclairage qui intéresse forcément le milieu hospitalier.
L'ÉCLAIRAGE BIODYNAMIQUE,
la nouvelle révolution de l'éclairage Ces dernières années le monde de l'éclairage a beaucoup évolué avec notamment l'arrivée des LED. Au-delà d'une solution d'éclairage ultra économique, l'arrivée de cette technologie a bouleversé le monde de l'éclairage en ouvrant le champ des possibles aux ampoules. Elle a fait passer les ampoules de simples sources d'éclairage à de réelles solutions intelligentes prêtes à améliorer notre quotidien et surtout, à nous rendre en meilleur santé.
regarder quelconque écran avant de se coucher car cela éveille notre corps et donc, rallonge le temps que l'on met à s'endormir. Cela permet entre autres un meilleur respect de notre rythme circadien. Avec un cerveau qui a pour habitude de régler son activité en suivant la lumière du jour, la lumière artificielle peut alors jouer le rôle de perturbateur. Un éclairage qui s'adapte à nos besoins en lumière en fonction du moment de la journée et de notre activité permet donc de résoudre ce décalage entre lumière artificielle et lumière naturelle tout en nous aidant à nous sentir mieux et surtout, à être en meilleur santé.
C'est le cas notamment de l'éclairage biodynamique. L'une des principales problématiques à l'origine de cette solution est le fait que notre cerveau est réglé pour
QUELLE UTILITÉ
pour les hôpitaux ?
suivre et adapter son activité en fonction de la lumière du jour. Pour se faire, il obtient des indications de temps en
Par un meilleur respect de notre rythme circadien et
fonction de l'intensité de la lumière du soleil. Ainsi, tout
de nos besoins en lumière, l'éclairage biodynamique a
au long de la journée, notre cerveau interprète la lumière
un impact plus que positif sur l'Homme. Un bénéfice
du soleil pour nous situer dans le temps et envoyer des
non négligeable dans le milieu hospitalier car il peut
messages à notre corps en fonction du moment de la
alors faciliter l'épreuve du processus de guérison. Cela
journée. Au moment du couché du soleil par exemple,
explique l'intérêt grandissant des hôpitaux pour de telles
notre cerveau nous fait comprendre qu'il est bientôt
solutions d'éclairage.
temps pour nous de nous reposer. La pénombre est en
54
effet interprétée par notre cerveau comme un moment
Certains hôpitaux ont d'ailleurs déjà sauté le pas. C'est
de repos. Par ailleurs, c'est pour cette raison qu'il est
le cas de l'hôpital Maria-Hilf situé dans la région de
conseillé de dormir dans la pénombre pour bénéficier
Sauerland en Allemagne. Et, autant dire que les résultats
d'une bonne nuit de sommeil ou encore d'éviter de
suite à l'installation de l'éclairage biodynamique sont, pour
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ARTICLE DH : ÉCLAIRAGE BIODYNAMIQUE
le moment, plus que satisfaisants. On observe d'ores et déjà une accélération du processus de guérison avec des patients plus calmes et mieux reposés. L'éclairage de
son, et plus spécialement la lumière, ont un effet positif
l'hôpital Maria-Hilf ajuste automatiquement sa couleur et
sur les femmes pendant l'accouchement ». Depuis
son intensité en respectant le rythme circadien. Autre
l'installation de ce dispositif en 2013, 73 % des femmes
particularité, il s'adapte aux besoins des personnes
affirment qu'il a eu un impact positif sur elles pendant
âgées en offrant une lumière plus intense en tenant
l'accouchement. Et, 94 % des couples ont affirmé qu'il
compte du fait que plus on vieillit plus on a besoin de
leur a permis de ressentir des sensations de bien-être
lumière ; une personne de 75 ans a besoin d'une lumière
et de sécurité.
20 fois plus lumineuse qu'une personne d’une vingtaine d’année. Une grande attention a aussi été portée sur les contrastes en évitant qu'ils soient trop importants de sorte à réduire les risques de chute ou d'accident dus à trop ou peu de luminosité.
EST-CE LE BON MOMENT POUR PASSER à l'éclairage biodynamique ?
Autre expérimentation, cette fois-ci dans une maternité au Danemark à Hillerød. L'éclairage a été revu de
Malgré ces deux exemples très encourageants, les
sorte à aider les femmes pendant l'accouchement
hôpitaux sont encore peu nombreux à adopter des
en favorisant relaxation et calme grâce à un éclairage
solutions d'éclairage biodynamique. Deux raisons a
à couleur changeante. Ce dispositif d'éclairage est
cela ; il n'y a pas suffisamment de cas d'école pour
complété par un dispositif sonore qui diffuse lui aussi
prouver avec certitude les bénéfices de l'éclairage
des sons relaxants. Jusqu'à maintenant, l'expérience
biodynamique et revoir l'éclairage dans un hôpital
est entièrement satisfaisante selon Janni Lysgaard
pour installer un éclairage biodynamique a un coût Source :
Bladt, sage-femme, « Nous avons remarqué que les
non négligeable. Et, la tendance aujourd'hui est
couples étaient plus calmes durant les contractions. Le
malheureusement plutôt à faire des économies.
www.monde-ampoule.com
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ARTICLE DH : AUDIT ET CONSEIL
Audit et conseil :
chercher l’efficience pour tous ! Le besoin d’expertise est présent dans tous les secteurs d’un Établissement de Santé. En support aux professionnels, les consultants sont amenés à intervenir sur les processus des soins, sur la mise en conformité avec les référentiels nationaux, sur la logistique, les réorganisations médicales et souvent, sur la stratégie de l’Établissement. Qu’en attendent les médecins et les directions générales ? Qu’en pense l’ANAP, qui accompagne les Établissements sur des missions transversales ou ciblées ? Et les consultants, comment voient-ils leur métier ? Entretiens et témoignages.
LA VALEUR AJOUTÉE DU CONSULTANT :
sa qualité intrinsèque multipliée par la valeur ajoutée du Maître d’Ouvrage Par Didier Alain , Manager ANAP
l’intérêt d’un SESI réside dans la démarche qui vise à élaborer une stratégie, le livrable n’en étant que la formalisation. Mais si l’établissement ne maîtrise pas la méthode, comment la prescrire ? Tout simplement en décrivant, aussi finement que possible, les objectifs à atteindre. Dans notre exemple, il s’agit schématiquement : - De comprendre les enjeux de l’établissement dans son
Les décideurs le savent bien, il est attendu d’une société de conseil des apports de trois types : - un regard externe neutre et objectif, essentiel-
contexte : sa situation dans le territoire et dans l’offre de soins, sa situation financière… - D’identifier les objectifs de l’établissement (généra-
lement dans le cadre de mission d’audit,
lement documentés dans le projet médical et le projet
- un apport en expertise méthodologique,
d’établissement), à un niveau de détail suffisamment
- une démultiplication des ressources internes.
fin pour disposer d’objectifs opérationnels, donc mesu-
Si le premier type de prestation est généralement connu
rables.
des décideurs, les deux types de prestations suivants sont parfois mal pilotés. En effet, à première vue,
Sur ces deux premiers objectifs de la prestation, la
piloter une prestation semble en contradiction avec les
contribution du Maître d’Ouvrage est déterminante,
attentes vis-à-vis d’un consultant : comment piloter une
même si la méthode proposée par le consultant est une
activité que je ne maîtrise pas et/ou si je ne dispose pas
aide précieuse.
du temps pour la réaliser moi-même ?
- Parmi l’ensemble des objectifs opérationnels de l’établissement, d’identifier ceux sur lesquels le SI peut
56
Prenons un exemple concret. L’établissement souhaite
avoir un impact majeur : sur ce point, l’expérience du
établir sa stratégie de développement du système
consultant spécialisé est déterminante.
d’information. La première attitude consisterait à
- De composer, puis de hiérarchiser un portefeuille de
demander à un cabinet conseil de « rédiger le schéma
projets, tenant compte de l’existant pour pouvoir évoluer
d’évolution du SI » (SESI), en spécifiant plus ou moins
dans le cadre de moyens disponibles. Sur ce point, c’est
le plan du livrable. La qualité de la prestation ne pourra
essentiellement les qualités de méthode du consultant
donc s’apprécier qu’aux vues du livrable final. Hors,
qui feront la différence.
DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
ARTICLE DH : AUDIT ET CONSEIL
Connaître (et non maîtriser) la démarche dans les
Valeur ajoutée mais aussi expérience du terrain. Pour
grandes lignes est un plus. Cela permet de mieux
Hervé Troalic2, « être consultant, c‘est d’abord ressentir
apprécier la réponse du consultant qualitativement et
au fond de soi le désir de partager son expérience.
quantitativement. Sur la question du temps, il faut être
Être consultant c’est donc avoir de l’expérience.
réaliste : piloter la prestation, c’est-à-dire définir en
Une expérience riche et longue de préférence. Une
amont les objectifs de façon détaillée et vérifier leur
expérience faite de succès, d’échecs, de retours
atteinte au décours de la réalisation nécessite un temps,
aux fondamentaux, de remises en questions fortes
limité, mais efficace. De même, dans l’exemple cité,
et toujours alimentée par une curiosité dévorante !
contribuer à la démarche mobilise des ressources. Mais,
Être consultant : ce n’est pas resservir indéfiniment la
au total, une démarche bien organisée et des activités
même réponse à toutes les questions. Trop de cabinets
déléguées permettent un gain de temps certain.
pratiquent le recyclage. Apporter des réponses, c’est donc utiliser notre expérience, nos outils propres, notre
Nous aurions pu prendre d’autres exemples : la politique
bon sens, notre intelligence émotionnelle pour produire
de sécurité du SI, une étude d’opportunité, l’aide aux choix
un résultat inédit en ligne avec les attentes de notre
d’un logiciel… Il est possible de trouver, en particulier
client ».
sur le site h t t p : / / w w w. M o n H o p i t a l N u m e r i q u e . f r, des documents qui permettent à un décideur, même sans ressource spécialisée en SI, d’utiliser efficacement des prestations de conseil. Faire faire, dans les bonnes conditions de pilotage, est indéniablement un chemin gagnant !
Sans oublier que se maintenir informé et se former est crucial. « Le consultant ne peut pas avoir 4 ans de retard. Il est même préférable qu’il ait 2 ans d’avance... » souligne Vincent Trély3 qui poursuit : « analyser le contexte, écouter les métiers, comprendre leurs attentes, les traduire en réalités opérationnelles, leur apporter un conseil équilibré et adapté constituent une
LE CONSEIL :
avant tout une vision du terrain
bonne partie du rôle de consultant mais cela ne suffit pas. De la pédagogie et une bonne méthodologie sont primordiales ».
Ils sont 3 consultants, aux parcours professionnels différents et donnent, pour DH magazine, leur vision
Yves Normand souligne sa volonté de transmettre du
du conseil.
savoir-faire et du savoir-être. « Dans mes missions,
Le rôle premier d’un consultant est d’apporter de la valeur
j’apporte mes connaissances en termes de méthodologies
pour son client, dans la réussite de ses projets mais
SSI, de connaissances techniques et juridiques, de
aussi par une forme de transfert de compétences. « Le
partage sur mes retours d’expérience. Selon les missions,
conseil apporte toute sa valeur ajoutée dans des projets
un accompagnement sur la posture, le savoir-être, du
stratégiques, structurants, pour un organisme, comme
RSSI ou du Chef de projet, va apporter une dynamique
l’atteinte et le maintien en condition opérationnelle
et une maîtrise plus forte, et visible, de la personne
des indicateurs Hôpital Numérique, le choix de devenir
dans la réussite de ses missions. C’est un aspect très
hébergeur agréé de données de santé ou de retenir un
enrichissant pour tous. On peut appeler cela du coaching.
hébergeur agréé, l’intégration de la SSI dans un projet
Pour moi, c’est cela le plus motivant, cette capacité à
DPI, et demain la gouvernance SI et SSI au sein des
transmettre et à faire émerger de nouvelles maîtrises, de
GHT » précise Yves Normand1.
nouvelles postures » dont dépendent en grande partie
1 Yves Normand Yves intervient dans le domaine de la sécurité des SI depuis le début de sa carrière. Cocréateur et DGA, de Softools-Infogold Security, il a travaillé pour des banques et des assurances en France, en Suisse et au Luxembourg. Consultant chez AQL-Silicomp, il réalise des missions de conseil en SSI pour des collectivités et des ministères (Intérieur, La Défense, Éducation, DCSSI,…) et de grandes institutions (RTE, ERDF). Il est alors habilité Confidentiel Défense. Pendant 9 ans, il est RSSI et CIL pour le GIP SIB, et consultant SSI pour ses adhérents et clients. Il a notamment élaboré plusieurs dossiers d’agréments HDSCP. En 2015, il a créé son entreprise de conseil et de formation en SSI et en organisation pour des organismes du domaine de la santé. Il est certifié ISO27001 Lead Auditor, ISO27005 Risk manager, maître praticien PNL et formé au TeamBuilding. Il est également maître de conférence associé à l’ISSBA-Université d’Angers, et est responsable pédagogique du DU MOASIS et du DU SSIS.
2 Hervé Troalic Avec plus de 20 ans d’expérience dans le domaine de la Sécurité des SI, Hervé Troalic a commencé sa carrière comme expert en Sécurité des SI pour la DGA, puis comme expert en tests d’intrusions. Par la suite, il a piloté les activités de sécurité chez un « pure player », avant de diriger l’activité de conseil sécurité d’Orange. Aujourd’hui, Directeur de l’activité conseil et sécurité chez SODIFRANCE, il intervient comme expert sur divers domaines comme les analyses de risques, les politiques de sécurité ou la réponse à incident. Il exerce régulièrement dans la santé pour y apporter son expertise dans le domaine des SIH sur des projets comme Hôpital Numérique ou l’agrément d’Hébergeur de Données de Santé à Caractère Personnel.
3 Vincent Trély Après avoir fait « ses armes » au sein des Groupes MMA et AXA, Vincent TRELY devient RSSI de la DEUTSCHE BANK France, puis Directeur SI et Sûreté Numérique pour LANGLEY HOLDINGS et en 2007, DSIO, RSSI et Directeur des Pôles Médicotechniques du CH du Mans. Fort de ces expériences, il crée en 2012 PROXIMA CONSEIL, et accompagne une cinquantaine d’Établissements de Santé dans leurs projets de transitions numériques. Conférencier, enseignant et rédacteur d’articles et de dossiers sur la SSI Santé, il est également le fondateur et le président de l’APSSIS, l’Association pour la Promotion de la SSI Santé. DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
57
la réussite des projets car ajoute-t-il : « La réussite de
© Fotolia
ARTICLE DH : AUDIT ET CONSEIL
ces missions de conseil, de formation/coaching adaptées, repose, bien entendu, sur l’implication des personnes concernées, et leur volonté d’apprendre, de changer, d’être dans une démarche ouverte d’amélioration, de construction, permanente. Il y a toujours des événements à gérer, qui sont plus ou moins agréables, et nous pouvons toujours apprendre et progresser grâce à ces événements. Le conseil est là pour aussi transmettre cette posture : Osez ! » Une touche d’empathie est également nécessaire. « Vouloir aller vers l’autre, l’écouter mais aussi le comprendre sans préjuger d’un contexte à appréhender et en prenant la place de son interlocuteur pour mieux visualiser sa situation, lui apporter un regard neuf puis proposer des solutions spécifiques »
ajoute Hervé
Troalic. Plus qu’un rôle, les 3 consultants s’accordent sur le fait qu’être consultant ne s’improvise pas. « Il faut être un passionné », concluent-ils !
QUAND LES DOCTEURS parlent aux Docteurs
consiste à faire une mesure exacte de l’activité du bloc et à observer les modes de fonctionnement pour mo-
Dr Christian Le Teurnier
Alium Santé est un cabinet indépendant créé il
déliser nos observations des processus. Parallèlement,
y a 10 ans par des médecins hospitaliers. Ses
nous menons des actions d’observation « en situation ».
consultants possèdent une double expertise alliant
Nous sommes dans le bloc et regardons comment se
un cursus hospitalier avec une formation de gestion,
passe une journée type : accueil des patients, entrée au
de management et de GRH. Aux hôpitaux publics,
bloc, gestion des salles, traçabilité, modes de sortie…
aux ESPIC et aux structures privés, les consultants
Enfin, nous organisons une série d’entretiens individuels
d’Alium Santé apportent leur expertise sur des projets
avec des acteurs du bloc. En fin d’audit, nous effectuons
à dimension stratégique et sur des missions plus
toujours un rendu confidentiel au bureau du bloc, et un
techniques tels que le circuit du médicament ou la
autre à l’ensemble du personnel du bloc. Puis, nous leur
réorganisation des blocs opératoires. Entretien avec
soumettons des axes de réflexions, d’améliorations et
le Dr Christian Le Teurnier – Gérant d’Alium Santé.
de transformations de pratiques et d’organisation.
DH MAGAZINE – Pourquoi réorganiser son
Avez-vous quelques exemples ?
bloc opératoire ?
Imaginons un bloc dont toutes les salles ouvrent théori-
CHRISTIAN LE TEURNIER − Il y a une première impul-
quement à 8 heures. On sait que dans un grand bloc, on
sion qui vient de la montée en puissance de l’ambula-
ne peut pas ouvrir toutes les salles à la même heure car
toire et celle-ci ne peut se faire que par une réorgani-
il est impossible d’organiser l’arrivée des patients et les
sation. La deuxième est économique. L’optimisation et
démarrages de chantiers en même temps ! Nous allons
l’efficience font désormais partie du vocabulaire des
donc proposer des arrivées décalées du personnel en
hôpitaux. On s’intéresse donc à la performance par le
fonction de la montée en charge du bloc.
bloc opératoire qui est très consommateur de moyens. Le dernier cas est humain et souvent lié à des conflits
Oui, c’est logique…
en interne nécessitant l’intervention de tiers. Le fait qu’il
Mais c’est compliqué à mettre en place car on touche
y ait un médecin dans l’équipe facilite le contact et la
aux horaires de travail. D’où l’intérêt d’expliquer et de
compréhension des enjeux.
communiquer. Autre exemple : les entrants et les sortants peuvent être « mélangés » en salle de réveil, ce qui
58
Comment fonctionne un audit ?
crée inévitablement des dysfonctionnements. Enfin, on
Les personnels passent beaucoup de temps au bloc
peut observer un décalage entre le temps de salle offert
mais n’ont pas de vision globale du processus. Il s’y dit
et les besoins réels des opérateurs. Dans ce cas, nous
beaucoup de choses mais on manque de données ob-
proposons des règles de fonctionnement d’attribution
jectives. Avec l’audit, le débat est alimenté par des don-
de vacations et, le cas échéant, nous aidons à redonner
nées objectivées et visibles par tous. Notre rôle premier
de l’autorité au cadre de bloc.
DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
ARTICLE DH : AUDIT ET CONSEIL
sein de l’établissement. Dans certains contextes, l’introduction d’un regard extérieur tiers peut être utile.
Les audits peuvent parfois être vécus comme intrusifs ?
PATRICE LEMOINE − En effet, plusieurs raisons amènent
Au début, il peut y avoir quelques réticences. Puis les
un domaine particulier, pour lequel l’établissement ne
personnels en perçoivent rapidement l’intérêt. Quelques
dispose pas des compétences requises, porté par une
mois après notre venue, nous effectuons un suivi de la
personne extérieure susceptible d’apporter un regard
mise en œuvre et les retours sont le plus souvent très
neuf et son expérience.
positifs : meilleure fluidité, organisation mieux maîtrisée
En
et meilleure ambiance au sein du bloc. Mais, il faut gar-
réglementaire
der à l’esprit que c’est une organisation humaine, avec
l’établissement. Parfois, en l’absence de ressources
ses nombreux paramètres, et qui dépend beaucoup de l’autorité du cadre de bloc, celle-ci n’étant légitime que si le pouvoir médical la soutient.
à recourir à un consultant : un besoin d’expertise, dans
complément, et
cet
expert
assure
une
veille
très
utile
pour
technologique
disponibles et pour faire face à un besoin ponctuel, le recours au consultant spécialisé nous permet de bénéficier d’une personne disponible, opérationnelle rapidement.
LES ATTENTES DES DG Pourquoi faire appel à un cabinet de conseil et d’audit ? Quelles sont les attentes des DG ? Danielle Portal, Directrice Générale du CHU Amiens-Picardie, Patrice Lemoine, Directeur Adjoint – Direction du Système d’Information de la Qualité et des Usagers – Hôpital Intercommunal Sèvre et Loire et Yves Praud, Directeur Général du CH Georges Daumézon et du
Danielle Portal
Patrice Lemoine
Yves Praud
CH de Corcoué sur Logne ont accepté de répondre aux questions de DH Magazine.
YVES PRAUD − Pour ma part, la décision de faire appel à une prestation d'assistance à la maîtrise d'ouvrage a
Pourquoi faire appel à un consultant ?
relevé pour les deux établissements dont j’ai la charge :
DANIELLE PORTAL − Le recours à des cabinets de
- soit d’une absence ou insuffisance de compétences
conseil ou d’audit peut s’avérer utile dans certains cas.
dans un domaine particulier au sein de la maîtrise
Nous les avons ainsi récemment utilisés dans le cadre
d'ouvrage,
de problématiques dont le niveau de technicité et de
- soit d'un besoin fonctionnel ponctuel en compétences
spécificité dépasse les compétences disponibles au sein
spécifiques pour assurer la maîtrise d’ouvrage,
de l’établissement, ainsi que dans une logique d’évaluation d’une situation et de facilitation des échanges au
- soit d’une aide en matière de conduite de projets informatiques et/ou de téléphonie. DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
59
© Fotolia
ARTICLE DH : AUDIT ET CONSEIL
Les audits et missions réalisés dans le champ des
Y.P. − Parmi
systèmes d'information ont couvert des domaines aussi
confiées à un consultant extérieur, j’en citerai trois :
différents que ceux liés aux processus, à la sécurité du
- Mission relative à la fourniture, l’installation, la
système d'information, ou aux applicatifs métiers.
formation et la maintenance d’un nouveau réseau de
les missions réalisées récemment et
téléphonie sur IP et d’un dispositif anti-fugue (CH de Corcoué sur Logne)
L'expert assure une veille réglementaire et technologique très utile pour l’établissement.
- Mission relative à la fourniture et mise en place d’une nouvelle plateforme de publication d’applications et de virtualisation de postes de travail (CH Georges Daumézon) - Mission relative à la fourniture des équipements actifs
Avez-vous fait récemment appel à des cabinets d’audit et de conseil ? Et pour quel type de grandes opérations avez-vous recours à des auditeurs ou à des consultants spécialisés ?
associés au réseau filaire, Wifi, à la téléphonie IP fixe,
P.L. − Dans le domaine du Système d’Information et en
nouveau site de Bouguenais (CH Georges Daumézon)
lien avec le programme Hôpital Numérique, nous avons
J’ai eu recours à des auditeurs ou à des consultants
fait appel à un consultant pour la définition de notre
spécialisés pour définir des orientations en matière
Politique de Sécurité du Système d’Information et la
de système d’information. Ce travail s’est traduit par
rédaction de notre Plan de Reprise d’Activité et Plans de
la rédaction d’un Schéma Directeur des Systèmes
Continuité Métiers.
d'Information (définition des besoins à court terme et
Cette assistance nous a permis d’atteindre les prérequis
moyen terme : personnel, encadrement, directions) et
fixés dans le cadre de ce programme. Toujours au titre
des moyens actuels et futurs (ressources humaines,
de notre SI, nous avons été accompagnés dans l’élabo-
financières).
ration de notre Schéma Directeur du Système d’Infor-
J’ai surtout sollicité les sociétés d’audits pour des
mation 2016/2020 (déclinaison des projets, évaluation
missions d’AMO, sur des sujets techniques tels que
des coûts d’investissements et d’exploitation…..) et
la convergence IP, les infrastructures réseaux (câblage,
pour la création de notre site internet :
définition des architectures), le remplacement d’un
(www.hopital-sevre-loire.fr).
autocommutateur, la mise en place d'un réseau
Dans le domaine de l’amélioration de la Qualité de Vie au
WIFI ou la mise en concurrence des opérateurs et
Travail, un cabinet a réalisé un audit portant sur une dé-
l'interconnexion des sites.
à la téléphonie mobile et DATI, ainsi que la fourniture de nouvelles plateformes serveurs, dans le cadre du déménagement complet de l’établissement sur le
marche de prévention des déséquilibres dans la relation
60
Homme(s) – Travail, diagnostic ciblé sur quelques unités
D.P. − Le CHU d’Amiens-Picardie a récemment eu
d’hébergement, alimenté par des entretiens avec les
recours à ce type de missions dans le cadre de sa
professionnels, des représentants des personnels et le
réorganisation, pour des questions d’accompagnement
médecin du service de santé au travail. Cet audit a trou-
d’équipes et d’évaluation des nouvelles organisations,
vé son prolongement dans la constitution de groupes de
ainsi que pour un accompagnement du corps médical
réflexion internes de composition pluri disciplinaire.
dans ses réflexions pour la préparation du projet médical.
Enfin, en lien avec le projet de reconstruction de l’un de
Par ailleurs, la direction du CHU a aussi sollicité ce type
nos sites hospitaliers, un consultant nous accompagne
de sociétés pour des évaluations de fonctionnement
pour l’organisation des futurs circuits logistiques.
d’installations techniques dans le nouveau CHU.
DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
ARTICLE DH : AUDIT ET CONSEIL
Quelles sont vos principales attentes lorsque vous « louez » un consultant ? P.L. − Nous attendons d’un consultant un regard extérieur, indépendant et non empreint de « l’histoire » de l’établissement. Il doit également enrichir la réflexion interne par l’apport d’un point de vue différent en participant à la recherche de solutions au vu de la problématique de départ. De façon plus opérationnelle, nous recherchons un accompagnement dans la définition et l’atteinte de nouveaux objectifs selon des modalités prenant en compte les caractéristiques de l’établissement (qualifications, ressources….). Nous portons une attention particulière à la qualité de l’échange et à la confrontation des idées avec les professionnels partie prenante dans le projet.
Choisir les solutions adaptées pour votre avenir est devenu un formidable enjeu stratégique.
Enfin, les solutions proposées doivent être nécessairement adaptées aux caractéristiques de notre établissement et ne pas obéir à des « standards ». Y.P. − En tant que chef d’établissement, j’attends que plusieurs paramètres soient pris en compte par les auditeurs et consultants spécialisés : Tout d’abord, la fiabilité des solutions proposées. Le SI
D.P. − J’ajoute qu’il est extrêmement important que le cabinet soit choisi sur la base d’un cahier des charges précis, décrivant bien les attendus institutionnels, l’exigence de robustesse de la méthodologie employée
est indispensable et critique pour le bon fonctionnement
pour bâtir leurs travaux et de rendus de travaux
de nos organisations hospitalières, qui fonctionnent
argumentés et étayés.
24 h / 24. Les professionnels ont besoin d’accéder,
Par ailleurs, le cabinet doit avoir intégré pleinement
en temps utile, aux données relatives au patient afin
les enjeux et contraintes de l’institution dans laquelle
d’assurer la continuité des soins. Un choix mal mesuré
il intervient, de façon à pouvoir rendre des conclusions
ou une mise en œuvre incomplète peuvent avoir des
réalistes dans un environnement donné et utilisables tant
conséquences sur plusieurs années et sont facteurs de
par l’institution que par ses professionnels. Ces cabinets, par
risques et de coûts élevés.
leurs interventions et leur expérience dans des structures
Ensuite, la prise en compte de l’évolutivité rapide des
externes, doivent pouvoir apporter des connaissances
besoins. L’activité et les besoins d’un Établissement
comparatives pour apporter un regard neuf, proposer
de santé évoluent, ainsi que la technologie aussi. Il
des solutions non envisagées en interne et enrichir des
est important pour un chef d’établissement de vérifier
réflexions internes par un apport de benchmark.
la bonne adéquation entre le parc informatique et les
Sans cet apport externe d’une part, et sans cette intégration
besoins émis par les utilisateurs. Cette réflexion doit
du contexte institutionnel, le risque est grand d’aboutir à
être régulièrement remise en cause tant l'informatique
des missions inexploitables par l’établissement, car non
évolue vite et a une place stratégique dans l'activité de
réalistes, voire même d’aboutir à un effet contreproductif,
l'entreprise. Choisir les solutions adaptées pour votre
car l’attente des professionnels à l’égard de ce type
avenir est devenu un formidable enjeu stratégique.
d’actions est souvent grande et leur déception est alors
Puis, la sécurité et la confidentialité. L’activité même
à la mesure de l’attente suscitée quand l’exploitation des
d’un Centre Hospitalier nécessite que les données
conclusions est faible ou impossible.
enregistrées sur les serveurs soient bien sauvegardées
C’est donc la raison pour laquelle, si ces cabinets
er répondent aux normes en termes de confidentialité,
peuvent être un apport certain, il faut définir avec
que l'énergie soit bien sécurisée et que les contrats de
précision le besoin de l’institution, les attendus à leur
maintenance soient bien adaptés au parc informatique.
égard, pour bien mesurer le rapport bénéfice/risque
Enfin, la maîtrise des coûts d’investissement et d’exploi-
de leur intervention et ainsi en avoir une utilisation
tation des solutions proposées sur la durée.
raisonnée. Car les établissements de santé sont
Pour conclure, je dirai que les audits ou missions réalisés
riches
ont permis, dans la majorité des cas, de déterminer les
d’énergies pouvant être mobilisées utilement et la
solutions les plus efficaces et surtout les plus adaptées
réponse aux questions posées peut aussi souvent
à nos besoins actuels et futurs.
se trouver au sein même des établissements !
de
nombreuses
compétences
internes
et
DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
61
L E S P R O S E N PA R L E N T 62
YVELIN
Les lignes bougent
DANS LA GESTION EN LIGNE Les établissements de santé poursuivent leur modernisation. Ils louent leur matériel médical, utilisent les systèmes de téléconférences, proposent des formations e-learning aux équipes soignantes ou recourent à des prestations de service personnalisées pour gagner en temps et en productivité en externalisant la gestion des recours ou du tiers payant. Angel Sancho-Calvo – Directeur du département Ysatis Gestion – détaille les prestations conçues et proposées par son Département pour accompagner et décharger les DH MAGAZINE – Le département Ysatis Gestion
à la disposition de ces derniers pour les accompagner à
existe depuis plus de 14 ans au sein de la société
toutes les étapes de la procédure. Cette gestion par nos
YVELIN. Initialement, le département proposait des
services permet aux établissements-adhérents de récu-
prestations de formations et des missions d’audit
pérer toutes leurs créances quel qu’en soit le montant et
axées sur la Gestion des Risques, l’Absentéisme et
le temps que nous avons à y consacrer.
le Droit du Patient. Aujourd’hui, l’offre a dû évoluer
Enfin, depuis ses débuts, le département YSATIS a conçu
pour s’adapter à la demande des établissements de
et souscrit, en collaboration avec CFDP (assureur spécia-
santé ?
liste de la Protection Juridique), un partenariat qui permet
ANGEL SANCHO-CALVO − En effet, il y a quelques
à nos clients de bénéficier de la prise en charge des dos-
années, les établissements se sont retrouvés face à de
siers de recours contentieux. Les frais d’avocat et de pro-
nouvelles problématiques. À leur écoute, nous avons
cédure sont pris en charge par YSATIS.
élaboré les prestations de « gestion du tiers » payant et de « recours contre Tiers ». Il s’agissait d’un réel besoin.
Votre expertise vous permet de faire ressortir des dossiers de recours auquel on ne pense pas forcé-
Plus de 1000 établissements ont adhéré à la presta-
ment !
tion « recours contre Tiers ». En quoi consiste-t-elle ?
Un agent qui chute dans un bus suite à un arrêt brusque
Nous expliquons aux services de la DRH la façon dont on
ou qui se fait mordre par un chien, une hotte de cuisine
peut identifier les accidents causés par un tiers. Souvent, ils ne savent pas comment reconnaître ces accidents ou peuvent rencontrer des freins administratifs, juridiques ou organisationnels. Il existe des réglementations particulières sur ce type de dossiers et l’établissement ne dispose pas toujours des ressources formées. Ainsi, nous les accompagnons dans l’identification des accidents de la vie privée causés par un tiers, tout en respectant scrupuleusement la confidentialité et le secret médical, avec des outils (alertes, note de services…) pour optimiser l’identification du plus grand nombre d’accidents causés par un tiers. Ensuite, nous prenons en charge toute la correspondance et toutes les négociations auprès des compagnies d’assurance. Nous centralisons toutes nos connaissances et l’acquisition de ce savoir-faire sur la multiplicité des cas
qui tombe sur un agent, un arrêt de travail suite à une erreur médicale, un surcoût parfois très important du remplacement d’un médecin victime d’un accident causé par un tiers sont des exemples de dossiers de recours moins habituels auxquels les établissements ne pensent pas toujours. C’est là notre valeur ajoutée ! Nous faisons ressortir les responsabilités pour recouvrer les sommes auprès de l’assurance du tiers responsable. Les postes à recouvrer sont les traitements, charges patronales, primes, frais de soins, frais futurs, surcoût de remplacement… Le Marché UNI HA en Recours contre Tiers, attribué à votre Département en 2011 pour 4 ans, vient d’être
recensés. Ce service est simple à mettre en œuvre et il
renouvelé en novembre 2015 pour la même durée.
permet la récupération de montants significatifs.
Continuez-vous à fonctionner sur une prestation
Nos gestionnaires-experts s’appliquent à obtenir un
gagnant / gagnant ?
recouvrement rapide des créances et à limiter l’impact
Oui. Si le dossier n’aboutit pas, l’établissement n’a pas
sur la charge de travail des services concernés. Ils sont
de frais. Il n’y a donc aucun risque financier pour l’éta-
DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
DIRE D’EXPERT
pérées.
Sur les 5 dernières années, au sein du Département Ysatis Gestion :
Vous proposez également une prestation sur la ges-
d’un mandat de recours a été multiplié par 2
blissement : pas de facturation à la souscription et des honoraires qui ne sont dus que sur les sommes récu-
tion du tiers payant ? Dans le cadre d’un contexte concurrentiel sur l’assurance statutaire peu favorable aux établissements de santé (diminution du nombre d’assureurs, exigences de ceux-ci en termes de souscription et/ou des garanties, prix globalement à la hausse…), nous avons décidé de proposer une prestation spécialement dédiée aux établissements ayant fait le choix de la Propre Assurance sur le risque statutaire. Nous mettons à la disposition des établissements nos compétences et les déchargeons au quotidien de la liquidation des factures des prestataires de soins dans le cadre des accidents du travail et maladies professionnelles
Entre 2 000 et 2 500 dossiers de recours sont traités chaque année Sur le nombre total des dossiers de recours, le pourcentage des dossiers consécutifs à un accident de la vie privée est passé de 20% à presque 30% Le nombre d’établissements ayant souscrit une convention de Gestion de Tiers Payant a plus que doublé
des agents. Le gestionnaire référent dédié à l’établissement est chargé d’apporter un conseil personnalisé mais aussi de défendre les intérêts de l’établissement (vérification systématique de la présence de toutes les pièces nécessaires au traitement et demandes de productions
Désignation d’un gestionnaire référent dédié à l’établissement, structure stable, conseil personnalisé, mise à disposition d’une interface de déclaration
des pièces manquantes, vérification de la non réitération
simplifiée : vous avez en quelque sorte basé votre
d’une même facture, vérification de la cohérence des fac-
relation sur la proximité, la personnalisation du ser-
tures reçues et des déclarations télétransmises par l’éta-
vice, la pérennité et la simplicité ?
blissement, contrôle de la pertinence des dépenses par
Tout à fait ! Sur la gestion du tiers payant, 99% des établis-
rapport à la pathologie, identification des demandes de
sements qui ont souscrit la prestation en 2005 continuent
règlement dont le montant est non conforme au respect
de nous faire confiance aujourd’hui et la majorité des CHU
du plafonnement des bases de la Sécurité Sociale…).
et de nombreux CH nous confient leur recours.
DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
63
ARTICLE DH
ARTICLE DH
Reportage de Marc Guillochon
Une volonté,
une réussite
L’Institut de Cancérologie de la Loire Lucien Neuwirth est né d’une volonté commune. La volonté de rassembler en un seul point les compétences, les énergies, les talents autour des soins, de la recherche et de la prévention pour l’ensemble du département de la Loire et pour une cause : la lutte contre le cancer. Cette volonté, originale, innovante, puissante, qui aura réussi à transcender les différences de statut, de philosophie et parfois d’intérêts financiers, a montré, aujourd’hui, toutes ses qualités, ses vertus, et son efficacité pour continuer, ensemble, la lutte contre ce fléau. Bien sûr, il aura fallu convaincre, s’adapter, faire des concessions, gérer les craintes du changement. Bien sûr, il aura fallu adapter cette volonté à nos possibilités réglementaires et administratives. Mais cela est derrière nous maintenant. Quant à l’avenir, nous devrons encore innover, encore nous adapter, dépasser nos organisations pour continuer à répondre aux besoins, continuer à participer au maintien en bonne santé de nos populations ligériennes... Aujourd’hui, l’ICLN est la réponse de demain !
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DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
ARTICLE DH
Solange Berlier Présidente du Conseil de Surveillance de l’Institut de Cancérologie de la Loire Lucien Neuwirth
Photos du reportage fournies par l"ICLN
DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
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ARTICLE DH
Une rencontre à Saint-Étienne
L’Institut de Cancérologie de la Loire, un hôpital atypique
DH MAGAZINE – Vous venez de prendre la direction de l’Institut de Cancérologie de la Loire, quelle est votre première impression ? ÉRIC-ALBAN GIROUX − Celle d’être impressionné. Impressionné par le côté atypique de cette belle maison. Entretien avec Éric-Alban Giroux, directeur de l’ICLN
Oui, tous les établissements sont atypiques… Vous avez raison, tous nos établissements sont particuliers avec des identités très fortes malgré un code génétique à 95% identique. Mais, pour le coup, cet établissement est dépourvu d’un bon nombre de chromosomes hospitaliers et a hypertrophié les rares qu’il possède. C’est, sur certains points, une structure « bio-hasard » ou « le chaînon manquant »…
Alors allons-y pour le chaînon manquant… L’Institut de Cancérologie Lucien Neuwirth est atypique car c’est, à ma connaissance, le seul établissement
2- PUI : Pharmacie à Usage Intérieur.
66
Elles sont toujours atypique (rires). Elles le sont par le nombre de ses activités en « monopole » sur son territoire de santé. Monopole avec son pôle universitaire de
radiothérapie
(traditionnelle,
métabolique,
et
curiethérapie), son pôle universitaire d’hématologie, son pôle universitaire de santé publique et son centre de reconstitution des cytostatiques.
contre le cancer. En général, ces types d’établissements
D’autres atypies encore plus « rock n’roll » à nous trouver ?
sont des CLCC et sont affiliés à UNICANCER.
Certainement (sourire). L’ICLN est atypique par son
L’ICLN est atypique par son mode de constitution : il
absence totale de chirurgie (réalisée dans tous les autres
PUBLIC de santé en France centré uniquement sur la lutte 1- La loi HPST supprime le statut d’établissement participant au service public hospitalier (PSPH) et crée, en remplacement, le statut d'Établissement de Santé Privé d’Intérêt Collectif (ESPIC) afin de prendre en compte le secteur privé non lucratif.
Quelles sont ses activités ?
a été créé, en 2003, conjointement par la Mutualité de
établissements ligériens publics, ESPIC1 et privés), la
la Loire et le CHU de Saint-Étienne qui ont souhaité
sous-traitance totale de sa biologie, son énorme pôle de
regrouper leurs activités de cancérologie, hématologie
recherche, sa délégation forte en matière de logistique
et radiothérapie. Au moment de l’évolution statutaire de
hôtelière et générale (très fort partenariat avec son
l’établissement, l’Université Jean Monnet de St-Étienne
grand voisin le CHU), sa PUI2 partielle centrée sur la
a rejoint les deux fondateurs historiques, confirmant les
reconstitution des cytostatiques pour l’ensemble du
missions hospitalo-universitaires de l’ICLN.
territoire.
Enfin, l’ICLN est atypique par l’étendue de sa zone d’attractivité équivalente au CHU et couvrant le sud
Est-ce bien tout cette fois ?
Loire et le nord Haute Loire, soit un bassin de population
Oui, sauf à remarquer, incidemment, son surendettement
de 650 000 personnes pour cette toute petite structure
avec une dette constituée à 95% d’emprunts dits
de 60 M€ seulement.
« toxiques » ou hors charte Gissler, obtenus « grâce »
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ARTICLE DH
aux bons conseils de deux banques dont je ne citerai que les initiales D et CE. Parfois, moi aussi je rêve d’une banque...
Bref, un établissement anormal ? Cette fois, c’est peut-être un peu excessif. L’ICLN a aussi des aspects « traditionnels » : des personnalités médicales fortes, des syndicats présents et force propositions (propositions de tracts aussi), des gros soucis financiers (la santé, « ça eu payé ») et l’assurance de mes « recruteurs » que j’allais vivre une aventure passionnante (hard à tendance Scientifique et Médicale) avec la possibilité de mettre des fessées au cancer à volonté.
Le patchwork est assez étonnant ? Initialement (janvier 2003), l’établissement était un Syndicat
InterHospitalier
(SIH)
bénéficiant
d’une
autorisation de soins (encore une originalité) dénommé « Institut de Cancérologie de la Loire ». Au 1er janvier 2012, conformément aux dispositions de la loi HPST, il se transforme en Groupement de Coopération Sanitaire érigé en Établissement de Santé (GCS-ES) sous le nom de l’Institut de Cancérologie de la Loire Lucien Neuwirth (ICLN).
Comment s’est structuré ce GCS-ES ? L’ICLN s’organise autour d’une gouvernance originale qui permet d’associer les institutions fondatrices à son fonctionnement tout en respectant les règles applicables aux hôpitaux publics. Par exemple, les deux directeurs du CHU et de la clinique Mutualiste sont membres du Directoire comme le doyen de la faculté de médecine de Saint-Étienne. Les trois présidents de l’université, du CHU et de la Clinique Mutualiste sont membres ou représentés au Conseil de Surveillance. Le regroupement des activités de l’ICLN dans son bâtiment actuel s’est effectué entre octobre 2004 et juin 2005 avec pour missions : Prévenir, Dépister, Comprendre, Soigner, Accompagner, Découvrir, Enseigner. Derrière ces sept mots se cachent des organisations
Le journaliste que je suis refusera (sauf sous la torture) de dévoiler ses sources, et donc cette conversation restera entre nous et les lecteurs. Alors, l’ICLN est-il une bonne idée à développer ? Oh que oui, n’en doutez pas un instant ! En s’évitant la mise en place des activités de chirurgies au sein de l’ICLN (les fondateurs de l’ICLN ont en effet conservé leurs autorisations en la matière), l’établissement s’est épargné les inévitables guerres de tranchées et « mercato » (AS Saint-Étienne oblige) médicaux que les autres établissements du territoire se livrent du fait même de la T2A. En regroupant les activités de radiothérapie en un seul site, ce sont cinq accélérateurs qui concentrent en ce lieu l’ensemble des activités de radiothérapie du territoire et forment une arme de guerre contre le cancer d’une efficacité redoutable.
En regroupant les activités de radiothérapie en un seul site, ce sont cinq accélérateurs qui concentrent en ce lieu l’ensemble des activités de radiothérapie du territoire et forment une arme de guerre contre le cancer d’une efficacité redoutable.
hospitalières pour la plupart traditionnelles quant elles sont prises isolément mais qui deviennent une véritable
En industrialisant la production de chimiothérapie à l’ICLN,
innovation et une force dans ce type de regroupement.
l’ensemble du territoire a ainsi réalisé de substantielles économies tout en augmentant la qualité de réalisation
Cette structure est la seule en France. Sera-t-elle appelée à se développer ou l’ICLN en restera-t-il le précurseur ?
des produits et l’expertise pharmaceutique.
Le trésorier a refusé de valider ma commande de boules
charge holistique du patient qui gagne en dépassant les
de cristal pour le bureau de « ma » DRH, « mon » DAF
spécialités d’organe ou chirurgicale.
ainsi que le mien. Par ailleurs, les expérimentations et
En positionnant un très important département de
remous permanents infligés à nos organisations (sans
recherche et d’innovation au côté des départements
étude préalable, sans expérimentation « animale ») ne
cliniques, c’est l’assurance pour les patients de pouvoirs
me permettront pas de vous répondre sans risquer de
bénéficier des nouveaux protocoles thérapeutiques
rompre mon devoir de réserve.
nationaux et internationaux. C’est aussi l’assurance de
En se situant, au centre du dispositif, l’action du médecin oncologue ou hématologue, c’est la prise en
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pouvoir attirer de jeunes médecins qui permet, encore aujourd’hui, de ne pas trop souffrir de pénurie médicale sur nos différentes activités. En mettant en place une structure transversale (non directement
rémunératrice)
DISSPO
(Département
Interdisciplinaire de Soins de Supports pour le Patient en Oncologie) dans lequel interviennent, outre des médecins bien sûr, des psychologues, kinésithérapeutes, diététiciennes, assistantes sociales (etc…), l’ICLN a intégré très vite la nécessité de veille tout au long du parcours du patient et de coordination de son parcours en cancérologie.
Le plaidoyer est impressionnant...
Projection de la population de la Loire entre 2015 et 2020
Nous le pensons aussi (rires) ! En réalisant cette structure de petite taille (60 M€ de produits pour
surtout sur son efficience « à la place » (nous accueillons
400 professionnels « seulement » dont 50 médecins
chaque jour 2,5 à 3 patients par place) et sur son activité
PUPH, MCUPH, PH…) l’ICLN a parié et gagné sur les
de consultations très forte par praticien (30% supérieure
capacités de l’établissement à bouger, réagir, s’adapter,
à la médiane des établissements publics de santé).
changer de cap et de braquet, innover et aller de
L’ancien financier que je suis n’aime pas nécessairement
l’avant. Après 10 ans d’activité, l’ICLN est identifié par
les consultations, mais elles sont le pendant d’un très
la population comme l’acteur principal de la prise en
bon turnover en HDJ et donc… On ne peut pas gagner
charge du cancer dans la Loire. Comme le pensait mon premier Patron Danièle Lacroix : « Tout le reste n’est que littérature ».
sur tous les tableaux.
Alors … Heureux ? Bien sûr mon ami, le directeur que je suis est particulièrement satisfait de se conformer au souhait ministériel, donc sociétal, de virage ambulatoire. Mais, le vieillissement annoncé de la population et le fait que, depuis sa création, l’ICLN refuse tous les jours des patients nécessitant une hospitalisation complète faute de lits, me font penser que, après notre virage ambulatoire, il faudra penser à en refaire un nouveau, cette fois en hospitalisation complète. Aujourd’hui, il nous est difficile d’assurer convenablement nos obligations en matière de gestion des patients nécessitant une hospitalisation, faute d’une organisation architecturale pensée dès sa construction. J’espère, probablement avec quelque naïveté, que les collègues plus favorisés en matière d’hospitalisation complète, ne succomberont pas tous aux chants des sirènes (le chant des sirènes n’est-il pas plus joli que les directives ministérielles ? Notre réveil collectif risquerait d’être
Équipe d'encadrement de l'ICLN
68
assez stressant.
On ne peut pas parler avec un EPS aujourd’hui sans lui demander où il en est de son « virage ambulatoire » ?
Mais, comment vivre sans chirurgie ?
L’établissement a fait son virage ambulatoire dès sa
Pour nous, c’est un avantage de ne pas avoir de
constitution... il y a donc 10 ans. Il a parié sur une bonne
chirurgie et donc de pouvoir se positionner comme
capacité d’accueil en hospitalisation de jour (25 places
experts dans la prise en charge globale du cancer. L’acte
initiales que nous sommes en train de doubler), mais
chirurgical est toujours concentré dans le temps à un
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Vous vous inquiétez bien à tort. Le traitement d’un cancer ne se réduit pas, loin s’en faut, à la chirurgie.
ARTICLE DH
court moment de la maladie. Mais avant et après, c’est
Notre PUI 4 est donc constitué, à 99% en montant, de molécules onéreuse pour un coût annuel de 22 M€ ; c’est notre premier poste de dépenses. Pour une fois, ce ne sont pas les personnels qui « coûtent » le plus cher.
la compétence médicale qui permet au patient d’être stabilisé, « chronicisé » dans sa maladie, voire guéri, ou dignement accompagné vers sa fin...
Et, pourtant, certains optimistes pensent que, bientôt, l’homme va devenir immortel... J’espère bien que l’humanité sera préservée de ma propre éternité… Mais il est vrai que l’innovation court à vitesse grand V en matière médicale. La thérapie génique est là, les anticorps monoclonaux et les vecteurs viraux désactivés en matière de chimiothérapie ciblée arrivent. L’indispensable chirurgie coupe et enlève de mieux en mieux, avec des abords de plus en plus minimalistes, avec des traces de plus en plus microscopiques, avec des résultats de plus en plus esthétiques. La médecine traite : le moyen et le long terme, avant et après chirurgie, avant et après radiothérapie. Ainsi, L’ICLN assure plus de 60% des séances de chimiothérapie sur son grand
différentes techniques sont, à leur manière, des formes de « chirurgie nucléaire » sans incision de peau. Avec près de 40 000 séances de radiothérapie externe chaque année, l’ICLN se positionne parmi les 10 structures françaises les plus productives.
Il ne vous manque que l’obstétrique… Oui, bien sûr... Quoique, quand on y réfléchi... (rires) Le département de santé publique et le gros pôle de recherche clinique sont porteurs d’innovation et donnent naissance à bon nombre d’avancées et d’essais
territoire de santé. Voilà pour l’oncologie médicale.
promoteurs dans le secteur de la cancérologie. En
Tout ne se réduit pas à la médecine, du moins y a-t-il d’autres spécialités...
politique sanitaire menée par le planificateur ligérien
quelque sorte, sur ce thème particulier du cancer, la
Oui. En l’occurrence, l’hématologie dont la « chirurgie » est intégrée dans l’acte médical. Ce sont les greffes 1
2
de moelle, les aphérèses dont les cytaphérèses , les prélèvements de moelle osseuse et leurs réutilisations
aura conduit à un résultat très efficace.
Avec une telle activité de chimiothérapie, le rôle de la pharmacie doit être essentiel ? Oui, d’autant que la pharmacie de l’ICLN possède une
par injection de ces différents types de greffons sur le
unité de reconstitution qui réalise la préparation des
patient. Tout ceci est réalisé en médecine et pas en
chimiothérapies non seulement pour ses patients mais
chirurgie, au sein du service d’hématologie de l’ICLN.
aussi pour ceux du CHU de Saint-Étienne ainsi que
L’ICLN est le seul hôpital du bassin ligérien disposant
pour la plupart des établissements de la région, publics
de chambres stériles d’hématologie. Il assure des prises
comme privés. Notre PUI4 est donc constitué, à 99% en
en charge médicales lourdes, en particulier dans le
montant, de molécules onéreuse pour un coût annuel
domaine de la greffe de moelle. L’ICLN fait ainsi partie
de 22 M€ ; c’est notre premier poste de dépenses. Pour
des 33 établissements (29 CHU, 3 CLCC, et lui-même)
une fois, ce ne sont pas les personnels qui « coûtent »
qui réalisent des allogreffes de moelle.
le plus cher mais bien le produit à manufacturer. SaintÉtienne oblige ! (rires) Avec près de 45 000 poches de chimiothérapies réalisées par an, l’ICLN assure sur ce
Et le département de radiothérapie ? Le
département
comporte
la
de
radiothérapie
radiothérapie
secteur une activité du même ordre que les HCL.
externe,
accélérateurs dont un « true beam3 » de
Vous avez évoqué la prévention. Concrètement, comment se traduit l’implication de l’établissement dans ce domaine ?
dernière génération. La seconde compte
Tant
deux
thérapeutique,
la
radiothérapie
métabolique
et
la
curiethérapie. La première compte cinq
chambres
plombées
;
cette
en
matière
de
l'ICLN
prévention s’est
que
affirmé
d’éducation comme
une
technique repose sur l'administration
référence régionale et nationale au travers de son pôle
d'un radiopharmaceutique marqué par
de santé publique qui héberge la plateforme régionale
un radioélément pour traiter certaines
Hygée et développe des programmes reconnus de soins
pathologies. Enfin, ne l’oublions pas, la
de support et d’éducation thérapeutique. Son Centre
curiethérapie à haut débit de dose avec
Hygée travaille en étroite collaboration avec le CLARA
projecteur dédié. En effet, la curiethérapie implique le
(Cancéropôle Lyon Auvergne Rhône-Alpes) et a tissé
positionnement précis des sources de rayonnements
des partenariats avec Saint-Etienne Métropole ainsi que
directement sur le site de la tumeur cancéreuse. Ces
les écoles, les entreprises, les associations.
1- En médecine, l'aphérèse est une technique de prélèvement de certains composants sanguins par circulation extracorporelle du sang. (Sources Wikipédia) 2- Le terme générique cytaphérèse indique le prélèvement par aphérèse de cellules, quelle que soit leur nature, plaquettes, globules blancs dont les cellules souches hématopoïétiques. Ces dernières prélevées à partir du sang, constituent un greffon utilisé lors de la greffe de cellules souches hématopoïétiques ou greffe de moelle osseuse. Une autre façon de disposer d'un greffon, est le prélèvement de moelle osseuse. (Sources Wikipédia) 3- True-beam : Les doses de rayonnement sont délivrées de manière plus précise mais surtout dans un délai 2 à 8 fois plus court qu’avec une IMRT classique. Les traitements sont plus rapides grâce à une multitude d’innovations technologiques intégrées qui permettent de synchroniser l’imagerie, le positionnement du patient, la gestion des différents mouvements et la délivrance du traitement. 4- PUI : Pharmacie à Usage Intérieur
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Plateau de radiophysique
L’acronyme « HYGÉE » m’est resté incompréhensible...? la mythologie grecque, la fille d’Aesclapios (Esculape
Et son rôle de CLARA est « d’organiser et développer... ». Mais, le rôle d’une entreprise, quelle qu’elle soit, c’est de s’organiser ! On enfonce des portes ouvertes, non ?
en latin), dieu de la médecine. Par opposition à sa
Le CLARA1 est une structure indépendante de l’ICLN,
sœur Panacée, déesse de la médecine curative, Hygée
un réseau dont le but n’est pas de s’organiser soi-même,
symbolisait la bonne santé et la propreté, l’hygiène et
mais d’organiser la lutte contre le cancer et en particulier
par extension la prévention.
la recherche sur différents thèmes dans la région AURA.
Parce qu’il ne s’agit pas d’un acronyme. Hygée était, dans
Il a pour rôle de mettre en relation des structures de
Merci de me faire passer pour un ignare...
soins, de recherche, mais aussi des entreprises. L’ICLN
Mais non, mais non. Il y a longtemps qu’il n’y a plus de
participe aux programmes du Cancéropôle CLARA :
Pic de la Mirandole... (rires)
axes « ciblage thérapeutique, recherche clinique et modélisation » ou encore « épidémiologie, sciences
Passons... Plate-forme pétrolière, je vois... Mais, « plateforme de santé publique », comme l’aurait dit Coluche, « j’vois pas »...
humaines et sociales, éducation et organisation des
Le but de cette plateforme est de développer des
Pouvez-vous nous parler de l’avenir de l’ICLN ?
programmes de prévention primaire (action sur les
Que doit devenir cet établissement public de santé à
facteurs de risques), secondaire (dépistage) et tertiaire
mission hospitalo-universitaire, le seul institut spécialisé
(éducation thérapeutique) pas seulement pour l’ICLN
en cancérologie de notre département ? Que devons-
mais pour l’ensemble de la grande région Auvergne
nous aux patients, à leurs familles et plus généralement
Rhône Alpes (AURA). Puis de coordonner la recherche en
aux populations ligériennes ? Nous leur devons :
prévention sur le territoire grâce à des partenariats avec
organisation
d’autres équipes de recherche. On peut aussi remplacer
empathie,
plateforme par pépinière de recherche et d’innovation
protection, innovation technologique et thérapeutique,
comme il existe des pépinières d’entreprises dans nos
maîtrise et coordination de leur processus de soin de
villes.
l’annonce à la rémission, éducation et prévention. Pour
soins ».
efficace sécurité,
et
efficiente,
refuge,
force
compétence, et
confiance,
ce faire, nous travaillons collectivement sur 4 axes
1- Cancéropôle Lyon Auvergne Rhône-Alpes
« Développer la recherche en prévention... », c’est du Pierre Dac ? ? ?
principaux : le soin, la recherche, la formation et la
Non, ni du Francis Blanche ! Il s’agit effectivement
tous les hospitaliers ! Mais comme toujours, et parfois,
de programmes de recherche basés sur les mêmes
il est bon de se souvenirs des bases de notre métier.
méthodologies que la recherche clinique. Mais dans ce
Dans cette époque hyperactive, hyper-connectée, hyper-
cas, l’essai ne porte pas sur un médicament, mais sur
médiatique et trop souvent UBER-informé, dire la vérité
des techniques de prévention. Par exemple, des outils
et réafficher les fondamentaux sont devenus des actes
de prévention, comme le parcours exposition du Centre
quasi révolutionnaires.
Hygée, sont élaborés et évalués dans le but d’être à terme diffusés et généralisés.
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prévention. Oui, je sais que ce sont des évidences pour
ARTICLE DH
qui nous assure de rester à la pointe de l’innovation thérapeutique pour nos patients. C’est elle qui attire la jeunesse et donc l’avenir de notre établissement.
La nécessité de la formation, 3ème axe, est une évidence pour tous mais encore faut-il en avoir les moyens... En tout cas à l’ICLN, les demandes sont nombreuses et nous permettent de trier sur dossier les candidats. On sait tous que cette partie a été, par le passé, difficile à réaliser : manque de professionnels soignants, manque d’internes, manque de médecins et, souvent, la nécessité de se recentrer, de s’isoler, de penser à soi plus qu’au territoire. Les plus grands CHU « se la sont
Alors, commençons par le commencement, parlez-nous du premier axe ? Le 1er axe sera de continuer à centrer nos préoccupations sur les soins et le patient. C’est la force de cet institut depuis sa création. C’est la force de toutes les structures de soins qui préfèrent s’occuper en priorité de leurs activités sanitaires avant de s’adapter – l’impossible n’est pas français – aux nombreux textes officiels qui nous submergent ! Face au vieillissement annoncé des populations, je pense que le virage de l’hospitalisation continue
sera
inéluctable
et
devra
privilégier
l’hospitalisation polyvalente oncogériatrique. De la même façon, il nous faudra regarder de près les
joués perso. » J’ai connu un DRH pour qui la limitation des internes permettait de réaliser des économies… Quand les contraintes sont trop fortes, tout le monde déraisonne. Économiser sur l’avenir c’est accepter de ne pas en avoir. À la différence des contraintes liées au mandat politique qui favorise bien trop souvent une vision de court terme, le directeur d’hôpital doit regarder de près pour voir loin, très loin et encore plus loin. Aujourd’hui, cet établissement fait donc le choix de parier sur les générations futures et ainsi notre département continuera à bénéficier d’une prise en charge de qualité en oncologie pour l’ensemble de sa population au plus près de son lieu de résidence.
avancées en matière pharmaceutiques comme de radiothérapie afin d’adapter notre outil de production, de traitement et de délivrance. Toujours axé sur le patient, la coordination de son parcours de santé est devenue une nécessité, tant de sécurisation, que d’efficacité et d’efficience. Ici, à l’ICLN, nous avons la capacité
Quand les contraintes sont trop fortes, tout le monde déraisonne. Économiser sur l’avenir c’est accepter de ne pas en avoir. Le directeur d’hôpital doit regarder de près pour voir loin, très loin et encore plus loin.
opérationnelle, de réaliser une plateforme centralisée de parcours du patient atteint de cancer. Il faut anticiper les difficultés sociales et sanitaires liées à sa maladie, participer à leur résolution, anticiper les modes de prise en charge, anticiper les rendez-vous donc raccourcir les délais, augmenter les chances de guérison et réduire les coûts.
Jusque là, tout est assez traditionnel. Mais la prévention en 4ème axe… On sait tous que cela ressemble à une tarte à la crème dans nos hôpitaux ? Raison de plus ! Dans le modèle économique actuel, presque uniquement curatif, la prévention et l’éducation thérapeutique n’apparaissent pas spontanément dans
La recherche est votre deuxième axe, en niveau de priorité aussi ?
les priorités du dirigeant. C’est un fait. Mais, nous savons
Oui. Ce 2ème axe est fondamental pour l’avenir. Renforcer
une part prépondérante des solutions pour améliorer le
le pari de la recherche, c’est se donner les moyens de
« Vivre Mieux Longtemps ». Il n’est pas sujet d’échapper
maintenir le niveau de compétence, de connaissance
à la mort. Non, il est sujet de la rejoindre debout et en
et d’excellence des professionnels soignants. Nous
bonne santé le plus longtemps possible.
sommes déjà dotés d’une unité de recherche clinique
Et donc voilà, j’ai aussi des rêves qui rejoignent ceux
en cancérologie et l’ICLN anime le module « Cancer » du
de cette structure. Je crois en l’éducation. Je crois que
Centre d’Investigation Clinique-Epidémiologie de Saint-
l’apprentissage permet de savoir écrire et compter mais
Étienne. Nous pouvons encore avancer notamment
aussi de savoir se comporter en société, dire bonjour à la
en optimisant nos organisations. C’est la recherche
dame et manger cinq fruits et légumes par jour. Je crois
tous que la prévention et l’éducation sont aujourd’hui
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Bâtiment de recherche
privé. Ils reviennent au sein d’une institution publique
Il n’est pas sujet d’échapper à la mort. Non, il est sujet de la rejoindre debout et en bonne santé le plus longtemps possible.
pour l’ensemble de leur traitement médical ou radiothérapeutique. Cette complémentarité forte dépasse les statuts. C’est aujourd’hui une solution qui permet de
qu’une certaine hygiène de vie permet de vivre mieux plus longtemps et que cela doit s’apprendre comme une poésie. Je crois enfin que, pour le patient en cours de traitement, l’éducation thérapeutique qui lui est donnée ici peut aussi lui permettre de mieux tolérer son traitement, mieux tolérer ses douleurs tant physiques que métaphysiques, mieux tolérer son regard dans le miroir du soir et son visage dans celui du matin.
très restrictif des GHT.
Qu’avez-vous encore à dire pour votre défense ? Que je plaiderai coupable le plus longtemps possible, votre honneur. Coupable d’être confiant avec raison dans cet établissement et dans ses professionnels. Je suis en phase avec sa constitution et sa philosophie. C’est un institut à taille humaine permettant d’avoir la réactivité
Enfin, comment ne pas parler de GHT et de coopération ? Alors allons-y… Naturellement, ici, le GHT est centré sur notre CHU et couvre l’ensemble des établissements publics du département voire un peu plus. Mais audelà de son contour physique et statutaire arrêté par
72
parler de coopération bien au-delà du caractère encore
nécessaire à l’innovation. Il est un trait d’union entre les différents professionnels de son territoire et notamment entre ses trois fondateurs que sont l’Université, le CHU et la Mutualité. Il soutient ses voisins de la grande région AURA allant du CH de Roanne à celui du Puy en Velay, tant en oncologie médicale qu’en radiothérapie. Il travaille activement avec la région qui a développé un
le législateur, la problématique du cancer touche tout
dispositif de partage sécurisé des données des patients
le monde. Notre structure a été construite sur des
(SISRA) accessible à tous les porteurs de cartes de
autorisations venant des secteurs public et mutualiste
professionnel de santé. Eh oui, le DMP existe en région
(ou
des
Auvergne Rhône Alpes. Il est enfin et surtout soutenu par
coopérations élargies, y compris avec les acteurs du
la population et ses patients, ses villes, son département,
privé lucratif.
sa région, sa tutelle sanitaire et bon nombre d’industriels
Vous vous rappelez que nous n’avons pas de chirurgie.
partenaires et d’associations qui contribuent chaque jour,
Mais nous accueillons et nous traitons bon nombre de
en y consacrant leur temps et leurs émotions, à améliorer
patients dont les tumeurs ont été opérées en secteur
nos prestations en les rendant plus humaines.
ESPIC).
Notre
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positionnement
implique
ARTICLE DH
Un jour,
vaincre le cancer ! L’Institut de Cancérologie de la Loire Lucien Neuwirth résulte du regroupement des activités de cancérologie du CHU de Saint-Étienne et de la Mutualité de la Loire
Entretien avec Dr Jean Philippe Jacquin, Président de la Commission Médicale de l’Institut de Cancérologie de la Loire Lucien Neuwirth
dans le but de répondre aux besoins de la population, de constituer un pôle de référence et le pivot de l’organisation de l’offre de soins en cancérologie pour le bassin stéphanois. En 2015, Véronique Wallon, directrice de l’ARS, a réaffirmé sa place en nommant un nouveau
L’ICLN
directeur de plein exercice.
en quelques chiffres
En dix ans, l’Institut de cancérologie de la Loire Lucien Neuwirth est effectivement devenu un acteur majeur de la prise en charge du cancer dans la Loire, offrant aux patients une prise en charge globale en dehors de la
EN 2015
chirurgie : chimiothérapie anti-cancéreuse, radiothérapie
s
Plus de 5 500 patients pris en charge par an
de haute technicité, hématologie incluant des allogreffes
s
2 500 nouveaux cancers traités par an
médullaires, éducation thérapeutique par l’intermédiaire
s
Plus de 43 000 préparations de chimiothérapie réalisées pour l’ensemble du territoire
personnel de 400 collaborateurs et son budget d’environ
s
Près de 40 000 séances en radiothérapie
60 millions d’euros, il prend en charge 5 500 patients par
s
Près de 15 000 séances de chimiothérapie
an, dont 2 500 nouveaux cas de cancer.
s
Plus de 10 000 dossiers examinés au cours des 13 types de réunions de concertation pluridisciplinaire
s
Plus de 500 nouveaux patients inclus dans des essais thérapeutiques innovants
de la cancérologie dans la Loire. Il garde bien sûr des
s
Près de 100 publications
liens privilégiés avec ses établissements fondateurs : le
s
100 lits et places
s
5 accélérateurs, 1 scanner de dosimétrie
s
2 chambres de radiothérapie métabolique
et garantit des soins de qualité et l’accès à l’innovation
s
2 chambres de curiethérapie
à tous les patients, quel que soit le lieu de leur prise
s
400 collaborateurs (médecins, soignants, personnels administratifs…)
des établissements publics.
s
Budget : près de 60 M€
Nous espérons, dans les années qui suivent, continuer
s
7 départements dont 4 hospitalo-universitaires : › L’oncologie › L’hématologie › la radiothérapie › La santé publique › Les soins de support › L’imagerie › La pharmacie
du Centre Hygée, et soins de support. Avec son
Par son positionnement original neutre et indépendant, cet établissement hospitalo-universitaire est parvenu à devenir l’interlocuteur de référence pour les acteurs
CHU de Saint-Étienne et la Mutualité de la Loire, mais, en accueillant et en gérant le Centre de Coordination en Cancérologie, il organise la concertation pluridisciplinaire
en charge initiale, qu’il s’agisse des cliniques privées ou
à être à la hauteur de la mission qui nous a été confiée et conforter les collaborations locales, régionales, voire nationales, nécessaires pour offrir à tous les patients du bassin stéphanois un accès égal à des soins de qualité et aux importantes innovations thérapeutiques qui permettront un jour de vaincre le cancer.
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73
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Trouver des solutions opportunes !
Pour l’avocat, le contentieux, c’est la partie émergée de l’iceberg ; en réalité, le travail se fait bien plus avant, dans la « vrai vie » : le conseil ! Entretien avec Me Baptiste Bonnet, Agrégé de droit public, Avocat associé, Cabinet BLT Droit Public
DH MAGAZINE – Bonjour Maître Bonnet,
et réglementaire mais cela ne peut pas être son seul
accepteriez-vous de nous éclairer sur votre activité ?
prisme de décision et nous devons l’accompagner dans son processus décisionnel.
BAPTISTE BONNET − Avocat spécialisé en droit public, agrégé de droit public, je suis l’un des trois associés du
Du décisionnel au contentieux ?
cabinet stéphanois BLT Droit Public qui contient trois
Non, précisément non ! Notre rôle de conseil est donc
pôles, un pôle Ressources humaines publiques que je di-
fondamental et notre but doit être d’éviter les contentieux,
rige, un pôle contrats publics-marchés publics dirigé par
de permettre au décideur que nous conseillons d’éviter
M Lalanne et un pôle urbanisme et aménagement dirigé
les pièges, de sécuriser les « process » et d’établir des
par Me Thiry. Le cabinet couvre ainsi tout le domaine
visions stratégiques prenant en compte la problématique
du droit public. Le cabinet gère également les grands
juridique. Notre efficacité passe par notre capacité
projets de restructuration et de réimplantation de grands
d’adaptabilité et par le caractère opérationnel de nos
établissements publics, type CHU ou EPCI.
préconisations, c’est ce que j’appelle un partenariat de
e
confiance et d’intelligence et c’est, je crois, ce que nous
Depuis combien de temps êtes-vous l’avocat de l’Institut Cancérologique Lucien Neuwirth ? Quelle est l’importance de votre mission de conseil ?
sommes parfaitement parvenus à mettre ne place avec la direction de l’ICLN.
Cela fait cinq ans ! Cinq ans de grande confiance
Quelle est la part des affaires de l‘ICLN dans votre cabinet ?
mutuelle, cinq ans à rechercher ensemble les meilleures
Je conseille et gère les contentieux, avec mes trois
solutions pour l’établissement, cinq ans avec un objectif
collaborateurs, de 25 centres hospitaliers, 40 EHPAD et
permanent : efficacité et opérationnalité. Car le juriste
maisons spécialisées et un CHU.
ne doit pas être un empêcheur de tourner en rond, il est là pour trouver des solutions pour ses clients.
C’est considérable ! Oui, effectivement. Nous avons une grosse charge
Que voulez-vous dire ?
de travail et ce d’autant plus que nous avons conclu
Un bon avocat ne doit pas toujours dire : le cadre
des conventions d’assistance juridique avec nombre
légal et réglementaire est celui-là et il n’existe aucune
desdits établissements et qu’il convient toujours d’être
alternative. Au contraire, la conception de mon métier
extrêmement réactif. Mais nous avons une expérience
est de chercher des solutions correctes sur le plan
de ces questions et une équipe de quatre avocats
juridique, pas nécessairement toujours parfaites mais
spécialisés.
qui correspondent aux besoins de l’établissement et qui,
74
surtout, sont opportunes.
Reprenons sur l’ICLN... Que pouvez-vous nous en dire ?
Vous avec dit : opportunes...
L’ICLN, est une structure qui fonctionne bien, qui n’est
Oui, absolument. Il faut trouver un bon équilibre entre
pas paralysée par ses contentieux ou des difficultés
les intérêts (financiers, en termes d’organisation, en
particulières. Par conséquent, les affaires de l’ICLN
termes politiques également, vis-à-vis des syndicats…)
correspondent à 1 ou 2% des affaires que nous traitons,
de l’établissement et la bonne épure juridique. Le droit
mais certains dossiers ont été particulièrement épineux
n’est qu’un paramètre parmi d’autres, c’est ce que
à gérer. Nous avons un partenariat privilégié avec l’ICLN,
j’essaie d’inculquer à mes jeunes collaborateurs. Le
du fait de notre proximité géographique et, disons-le,
décideur public doit prendre des décisions, en bonne
d’un excellent relationnel avec nos interlocuteurs qui
connaissance de cause, en fonction du cadre légal
sont des professionnels de grande qualité.
DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
ARTICLE DH
Quelle est la nature des contentieux que vous gérez ? Essentiellement des contentieux de ressources humaines, ce qui est d’ailleurs habituel pour ce type d’établissement. L’importance du personnel (agents titulaires ou contractuels) met en lumière en permanence (parfois à tort) le risque psychosocial ; les contentieux en RH sont nombreux. Dans une société française qui s’est judiciarisée, dans laquelle la hiérarchie est moins acceptée qu’autrefois, on a parfois l’impression que demander à un agent de se mettre au travail confine au harcèlement moral ! J’exagère, mais à peine.
Les contentieux les plus complexes sont ceux liés aux risques psychosociaux et notamment les accusations de harcèlement moral, dont on oublie parfois de rappeler qu’elles conduisent à une procédure administrative mais aussi à une procédure pénale.
Et alors ? Et alors, j’ai actuellement sur mon bureau 30 dossiers ouverts liés à une accusation de harcèlement moral (aucun de ces dossiers ne concerne l’ICLN) ! Et je ne parle pas du nombre de contentieux liés à un refus, souvent justifié, de l’établissement de reconnaître un accident du travail.
Quid de vos contentieux passés ? Lesquels sont les plus délicats et les plus difficiles ? Les contentieux les plus complexes sont ceux liés aux risques psychosociaux et notamment les accusations de harcèlement moral, dont on oublie parfois de rappeler qu’elles conduisent à une procédure administrative mais aussi à une procédure pénale. Au plan humain, ces dossiers sont très difficiles à gérer pour le décideur hospitalier et ils sont de plus en plus nombreux.
Certains de ces contentieux peuvent-ils avoir valeur de jurisprudence ? Oui, en matière de ressources humaines publiques, nous gagnons beaucoup de procès dans l’intérêt des établissements hospitaliers qui peuvent avoir un impact jurisprudentiel fort, par exemple sur des décisions de réorganisation de l’établissement ou d’un service et les suppressions de postes qui en découlent. Nous avons obtenu de beaux résultats qui mettent en exergue l’intérêt général et l’intérêt du service avant les intérêts
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particuliers des agents dont le poste est supprimé.
Quid de la psychologie de ceux qui suscitent et créent des contentieux ? C’est rarement un hasard, certaines personnes ont une mentalité contentieuse (usagers et agents) générant le conflit. À titre personnel, au sein de mon cabinet, j’ai établi quelques catégories, quelques caryotypes
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psychologiques que je ne peux révéler…
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Qu’avez-vous encore à dire pour votre défense ? Prenez un bon avocat ! Et n’attendez pas les contentieux. Un avocat en droit public est un conseil, une personne de confiance qui vous accompagnera et vous aidera dans les difficultés du management public qui sont de plus en plus grandes aujourd’hui. Et, sans flagornerie, je suis souvent admiratif devant la ténacité et le professionnalisme des chefs d’établissements confrontés à ces difficultés permanentes et multiples.
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CHRONIQUE DH
Je choisis mon chariot de distribution des repas Dans un avenir très proche, le patient commandera de son lit son déjeuner depuis une tablette tactile. Le repas sera livré et débarrassé devant la chambre du patient par des Véhicules à Guidage Automatique (AGV) et la main humaine n’interviendra que rarement. En attendant, le personnel soignant doit effectuer la distribution et le débarrassage des plateaux-repas rapidement, en tenant compte de strictes normes d’hygiènes, avec un savoir-être et un savoir-faire d’hôtellerie. Heureusement, la technologie peut venir en renfort des besoins de traçabilité et du respect des règles d’hygiène de la restauration collective.
Les industriels ne cessent d’innover pour apporter à nos chariots de distribution des fonctionnalités toujours plus performantes. Mais comment bien choisir son chariot ? Et selon quels critères ? Dans le cadre d’un travail pluridisciplinaire pour l’organisation d’un appel d’offre, DiDidier Girard, Ingénieur en chef du service restauration au Centre Hospitalier du Mans (72) Dossier réalisé par Marie-Valentine Bellanger
dier Girard - Ingénieur en chef du service restauration au Centre Hospitalier du Mans (72), a coordonné sur 4 ans la mise en place des nouveaux chariots repas dans 80 services, avec bornes à l’office, qui permettent la distribution journalière aux 1 350 patients. Le choix s’est fait sur le prix mais aussi sur des critères objectifs prenant en compte la valeur technique (performance des équipements, ergonomie et maniabilité, facilité pour le nettoyage et facilité d’accès pour la maintenance) et l’environnement. Les chariots et leurs systèmes de remise en température ont été passés au crible. Il nous donne quelques recommandations pour bien choisir.
Équipe en chariot du CH Le Mans - Electro calorique
température l’ensemble intérieur de la navette tandis
PERFORMANCE DES ÉQUIPEMENTS et technologie embarquée Composés de 2 compartiments, l’un pour les plats chauds et l’autre pour les préparations froides, les chariots disposent d’une gestion de la température centrale. Sur la partie froide, le « froid ventilé » est le système le plus perfectionné. Il diffuse uniformément le froid et apporte une meilleure conservation des aliments qu’un système classique. Pour le maintien et la remise en température des plats chauds, on pourra choisir entre la « technologie air pulsé » ou la « technologie thermo-
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que les plaques détectent les plateaux et sollicitent la mise en chauffe ». Le choix devra se faire en fonction du besoin : la technologie air pulsé est une technologie éprouvée qui permet l’utilisation de toutes les formes de vaisselle et avec la technologie thermo-contact, chaque plateau bénéficie d’une plaque de remise en température de l’assiette régulée individuellement. Remise en température programmée, surveillance en temps réel de la température des aliments dans chaque compartiment et des événements éventuels survenus lors de la distribution, traçabilité (heures de départ, lieux de passage, alertes…), la technologie embarquée sur
contact ». Selon Didier Girard, la remise en température
certains chariots vient en appui à la sécurité alimentaire
avec la technologie air pulsé est peut-être un peu moins
mais il faudra rester vigilant car, prévient Didier Girard,
performante que les systèmes équipés de plaques ther-
« les chocs éventuels occasionnées par les transports
mo-contact car « ce système de ventilation remet en
peuvent endommager ces systèmes » et de ce fait,
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CHRONIQUE DH
entraîner des coûts de maintenance supplémentaires ! Le prix sera quant à lui variable entre une offre de base ou une offre avec options : timon de tractage, qualité des roues, signalétique sur le chariot, traçabilité, porte aluminium et imagée…
ERGONOMIE et maniabilité
« Les aides hôtelier(e)s des services de soin ont été conviées à l’essai des chariots. C’est une phase primordiale à ne surtout pas négliger car les personnels sont les principaux utilisateurs et leur avis compte énormément notamment sur l’organisation à l’office, le contrôle du plateau, le respect de la commande du patient et des temps de remise en température »
Une fois passée les portes de la cuisine, le chariot transite entre plusieurs mains et prend un chemin qui n’est pas rectiligne. Il peut voyager dans un camion, monter dans un ascenseur, traverser des couloirs ou être tracté pour éviter les troubles musculo-squelettiques. Qualités des roues, écran de commande protégé, choix de matériaux résistants, le chariot doit être robuste, maniable, ergonomique et de couleur agréable. Didier Girard précise qu’un « bon chariot est un chariot qui n’est ni trop lourd à manipuler, ni trop haut car cela occasionne une
LES UTILISATEURS La phase de test et de découverte par les futurs utilisateurs est un élément incontournable avant tout investissement. « Les aides hôtelier(e)s des services de soin ont été conviées à l’essai des chariots. C’est une phase primordiale à ne surtout pas négliger car les personnels sont
mauvaise visibilité pour le personnel qui le manœuvre
les principaux utilisateurs et leur avis compte énormé-
ainsi que des difficultés physiques. De même, un cha-
ment notamment sur l’organisation à l’office, le contrôle
riot qui n’offre pas la possibilité d’utiliser le haut de la
du plateau, le respect de la commande du patient et des
navette comme plan de travail entraînera des difficultés
temps de remise en température » ajoute l’ingénieur en
supplémentaires. L’aide hôtelière doit en effet pouvoir
chef. Dans certains cas, une formation pourra leur être
y poser des pichets, un panier d’épices, d’aromates ou
proposée afin de maîtriser la manipulation des chariots
de la vaisselle sans avoir à recourir à un chariot multi-
et assurer une distribution efficace et contrôlée. Un pro-
fonctions ! Ensuite, une attention particulière devra être
gramme de formation pourra également être proposé
portée au freinage centralisé, au blocage permettant la
aux autres utilisateurs, notamment au personnel de cui-
vérification par les aides hôtelières et aux portes anti-
sine mais aussi au personnel des services techniques
pincements ». Le diable est souvent dans les détails…
afin qu’ils puissent, par exemple, réaliser les premières
Rentrerons également en ligne de compte l’impact envi-
interventions de maintenance. Didier Girard conclut en
ronnemental (consommation électrique, gestion des Dé-
précisant que « c’est un investissement important pour
chets d'Équipement Électriques et Électroniques) et la
un établissement de santé. Au Mans, cela a représenté
facilité de nettoyage. Enfin, pour une maintenance sim-
1,3 million d’euros. Acquisition de l’équipement et orga-
plifiée, on privilégiera les chariots aux pièces détachées
nisation de l’hôtellerie doivent être menées en parallèle
standard et au démontage facile.
dans une vision globale de conduite de projet. »
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ARTICLE DH : FINANCEMENT ET FISCALITÉ
Financement et fiscalité : les nouveaux atouts des établissements de santé
sujets sensibles au sein des établissements de santé. Les l’indispensable nécessité de maintenir un budget à l’équilibre tout en acquérant des équipements médicaux performants. apparition. Crédit-bail, location avec ou sans option d’achat, en partenariat avec les banques, les établissements de Dossier réalisé par Marie-Valentine Bellanger
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avantageuse. Exemples et analyses.
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ARTICLE DH : FINANCEMENT ET FISCALITĂ&#x2030;
FiscalitĂŠ des ĂŠtablissements de santĂŠ :
on fait le point !
3 questions Ă Patrick Aumeras â&#x20AC;&#x201C; AssociĂŠ Exco â&#x20AC;&#x201C; PrĂŠsident du groupe EPS Ă la CNCC â&#x20AC;&#x201C; Membre du CNoCP DH MAGAZINE â&#x20AC;&#x201C; Quelles sont les obligations des hĂ´pitaux en matière fiscale ? PATRICK AUMERAS â&#x2C6;&#x2019; En pratique, le seul impĂ´t significatif auquel peuvent ĂŞtre assujettis les hĂ´pitaux est la
fiscale veillant plus quâ&#x20AC;&#x2122;avant Ă ce que les hĂ´pitaux res-
TVA (Taxe sur la Valeur AjoutĂŠe). Celle-ci nâ&#x20AC;&#x2122;est pas liĂŠe
pectent les règles de droit commun et, dâ&#x20AC;&#x2122;autre part, le
aux statuts juridiques des organisations mais est fonc-
dĂŠveloppement des ĂŠtudes et actions des hĂ´pitaux eux-
tion des activitĂŠs quâ&#x20AC;&#x2122;elles rĂŠalisent. De ce fait, les enti-
mĂŞmes, souvent Ă lâ&#x20AC;&#x2122;aide de conseils extĂŠrieurs, visant Ă
tĂŠs du secteur public sont placĂŠes sur un pied dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠgalitĂŠ
optimiser leur fiscalitÊ en matière de TVA, avec des im-
avec les structures privĂŠes.
pacts collatĂŠraux dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠconomies sur la taxe sur les salaires.
Patrick Aumeras, AssociĂŠ Exco PrĂŠsident du groupe EPS Ă la CNCC Membre du CNoCP
Il convient de rappeler quâ&#x20AC;&#x2122;en vertu de lâ&#x20AC;&#x2122;article 256 B du CGI, les hĂ´pitaux publics (comme les autres acteurs de Ă la TVA pour leurs activitĂŠs de soins et les activitĂŠs
Les regroupements dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠtablissements, de types GHT, entraĂŽnent-ils de nouvelles complexitĂŠs en matière fiscale ?
accessoires Ă ceux-ci (frais dâ&#x20AC;&#x2122;hĂŠbergement du patient
LĂ encore, ce nâ&#x20AC;&#x2122;est pas la rĂŠglementation qui est plus
dont les chambres individuelles, les repas dâ&#x20AC;&#x2122;un accom-
complexe. Ce sont les opĂŠrations qui se multiplient hors
pagnant dont la prĂŠsence est nĂŠcessaire pour les soins
des activitĂŠs de soins stricto-sensu par la dĂŠlivrance de
par exemple). Les activitĂŠs de prĂŠvention / dĂŠtection,
prestations de services qui rendent nĂŠcessaire dâ&#x20AC;&#x2122;avoir
notamment les consultations, sont aussi exonĂŠrĂŠes.
une analyse prĂŠcise des consĂŠquences fiscales de
Par contre, les ĂŠtablissements sont souvent amenĂŠs Ă
celles-ci.
rĂŠaliser des opĂŠrations taxables Ă la TVA, dont certaines
Bien entendu, la constitution de groupement nâ&#x20AC;&#x2122;a pas
peuvent bĂŠnĂŠficier dâ&#x20AC;&#x2122;exonĂŠrations :
pour objectif dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠluder la taxation des activitĂŠs qui
s 6ENTES RĂ?TROCESSIONS DE MĂ?DICAMENTS
doivent lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŞtre. Par contre, elles peuvent permettre de
s 2ESTAURATION COLLECTIVE
sĂŠcuriser les participants au groupement sur leur situa-
s -ISE Ă&#x152; DISPOSITION DE TĂ?LĂ?PHONES ET DE TĂ?LĂ?VISIONS
tion Ă lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠgard de lâ&#x20AC;&#x2122;administration fiscale en ĂŠvitant de
s Toutes les redevances liĂŠes Ă des mises Ă disposition de
soumettre Ă TVA des prestations rendues entre entitĂŠs
plate-forme techniques ou administratives Ă des tiers libĂŠraux ;
qui sont normalement exonĂŠrĂŠes lorsquâ&#x20AC;&#x2122;elles sont effec-
s 6ENTES D Ă?LECTRICITĂ? DE CHALEUR DE REPAS DE BLANCHISSERIE
tuĂŠes au sein dâ&#x20AC;&#x2122;une seule entitĂŠ (par exemple la refactu-
s ,IVRAISON Ă&#x152; SOI MĂ?ME D IMMEUBLES ,!3-
ration de personnels).
La mise en Ĺ&#x201C;uvre de cet assujettissement partiel Ă la
Lâ&#x20AC;&#x2122;article 261 B du CGI prĂŠvoit que les prestations four-
TVA est toujours une opĂŠration dĂŠlicate voire complexe
nies par les groupements Ă leurs membres peuvent ĂŞtre
pour les hĂ´pitaux, souvent peu habituĂŠs Ă cela, avec
exonĂŠrĂŠes de TVA et permet en mĂŞme temps, sous
diffĂŠrentes mĂŠthodes que nous ne dĂŠvelopperons pas
certaines conditions, de ne pas assujettir Ă la TVA les
dans le prĂŠsent article.
prestations fournies par les membres au groupement.
santĂŠ) sont placĂŠs hors du champ dâ&#x20AC;&#x2122;assujettissement
Par contre, cette exonĂŠration est soumise Ă des condiUn des aspects positifs non nĂŠgligeables de lâ&#x20AC;&#x2122;assujettis-
tions quâ&#x20AC;&#x2122;il convient de respecter scrupuleusement :
sement Ă la TVA est donc la possibilitĂŠ :
s Ă?TRE EXCLUSIVEMENT UTILISĂ?ES POUR LES BESOINS DE
s $E FAIRE BAISSER LA TAXE SUR LES SALAIRES PAR APPLICATION
leurs opĂŠrations qui ne sont pas soumises Ă la TVA
dâ&#x20AC;&#x2122;un ÂŤ contre-prorata Âť
s FAIRE L OBJET D UN REMBOURSEMENT CORRESPONDANT
s $E RĂ?CUPĂ?RER UNE PARTIE DE LA 46! SUR LES IMMOBILISA-
exactement Ă la part leur incombant dans les dĂŠpenses
tions (et bien entendu sur les biens et services)
communes
Le solde net de toutes ces opĂŠrations peut ĂŞtre largement positif pour lâ&#x20AC;&#x2122;hĂ´pital.
En conclusion, les ĂŠtablissements ne doivent pas ĂŞtre rebutĂŠs par la dimension technique de ces opĂŠrations
La rĂŠglementation est-elle de plus en plus contraignante ?
qui peuvent, si elles sont correctement traitĂŠes, leur per-
Non, pas vraiment. Ce qui a pu changer ces dernières
dâ&#x20AC;&#x2122;autant plus dans les cas frĂŠquemment rencontrĂŠs oĂš la
annĂŠes, ce nâ&#x20AC;&#x2122;est pas tant une fiscalitĂŠ plus contraignante
TVA exigible est effectivement payĂŠe mais oĂš les dĂŠduc-
en matière de TVA mais, dâ&#x20AC;&#x2122;une part une administration
tions correspondantes non rĂŠalisĂŠes ou mal calculĂŠes.
mettre ĂŠventuellement de baisser leurs charges. Et ce,
Bibliographie : Fiche n°9  fiabilisation des comptes  DGOS/ DGFiP : La TVA dans les Êtablissements publics de santÊ Fiche n°6 DGOS/ DGFiP : La fiscalitÊ des groupements de coopÊration sanitaire de moyens
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ARTICLE DH : FINANCEMENT ET FISCALITÉ
Diversifier ses sources de financement :
une démarche vitale Déjà en 2014, les résultats de l’enquête Rising the Chal-
DU COTÉ DES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ
lenge de la division Financial Services de Siemens (SFS)
Le rapport Champions of Change publié au premier
réalisée auprès des 40 principaux fabricants mondiaux
semestre 2015 par SFS examine cette fois la façon
d’équipements médicaux démontrent l’intérêt croissant
dont les établissements de santé mondiaux relèvent les
des établissements de santé pour les nouveaux modes
nouveaux challenges financiers et technologiques qui
de financement, tels que la location et le crédit-bail, lors
se posent à eux. Cette étude qualitative indépendante
de l’acquisition ou du renouvellement de leurs équipe-
a recueilli et analysé les avis et témoignages de
DU COTÉ DES INDUSTRIELS
ments de pointe. Selon cette étude, près de 70% des fabricants ont constaté au cours des deux dernières années une hausse de la demande de leurs clients pour des solutions de financement locatives et 57% une hausse de la demande pour des plans de financement sur mesure. De même, toujours selon l’étude SFS, 64% d’entre eux ont observé que leurs clients appliquent de plus en plus des modèles TCO (Coût Total de Possession) dans leurs processus de décisions d’investissements, reflet d’un besoin pour les établissements de propositions de financement qui, au-delà du coût d’achat, englobent les coûts annexes tels que l’installation ou la maintenance de l’équipement. Enfin, la pression budgétaire, le manque de ressources auxquels sont confrontés les établissements de santé
Directeurs Financiers de 13 pays. Les résultats ont permis de mettre en exergue 4 enjeux : la gestion de l’investissement dans un environnement sous pression budgétaire, l’adéquation entre l’offre de soin et la demande, l’innovation numérique et l’évolution technologique et le respect de la réglementation et les enjeux de la mise en conformité. Des problématiques assez similaires pour ces Directeurs Financiers issus d’horizons pourtant différents : trouver des modes de financements souples et adaptés pour répondre à la fois aux avancées technologiques et à la concurrence dans un contexte financier difficile. Les contraintes budgétaires impactent la capacité des établissements de santé à réaliser des investissements médicaux onéreux mais indispensables. Ces difficultés peuvent pénaliser la qualité des soins et des traitements délivrés aux patients et nuire à l’attractivité de
et la complexification de leur gestion financière risquent
l’établissement dans un contexte de forte compétitivité.
de donner raison aux 60% des sondés qui déclarent que
Cette réalité incite naturellement les établissements à
le « taux de pénétration » de la location et du crédit-bail
diversifier leurs sources de financement, donc à faire
est appelé à progresser significativement dans les pro-
appel aux crédits-bails, à la location et à des formules dites
chaines années.
de « coût à l’acte ». Dans cette enquête, les Directeurs
Lien enquête : http://finance.siemens.com/financialser-
Financiers ont souligné que le leasing, la location et ces
vices/global/en/press/studies/pages/whitepaper_2014_
techniques de paiement à l’acte étaient très utiles car
rising-to-the-challenge.aspx
elles élargissaient l’éventail de financement possible et répondaient à un réel besoin : acquérir du matériel de pointe, offrir un service de qualité et un haut niveau de sécurité, améliorer la capacité financière, favoriser l’investissement par exemple. Echéances lissées sur plusieurs mois et basées sur les revenus que génère l’équipement, durée des loyers déterminée en fonction des cycles d’évolution technologique,
échéance
mensuelle
regroupant
l’ensemble des frais liés à l’exploitation de l’équipement (installation,
maintenance,
assurance)
sont
autant
d’alternatives flexibles et transparentes permettant d’avoir un meilleur pilotage budgétaire, une meilleure visibilité sur le moyen/long terme et de pouvoir réagir rapidement face aux changements et aux évolutions des technologies numériques. Lien enquête : http://finance.siemens.com/ financialservices/global/en/press/studies/pages/ whitepaper_2015_champions-of-change.aspx
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ARTICLE DH : FINANCEMENT ET FISCALITÉ
« Être propriétaire d’un IRM n’a pas vraiment de sens ! » 1990, un premier scanner avait été installé sur le site de l’hôpital par le biais d’une convention de co-utilisation avec des praticiens libéraux. En 2005, lors du renouvellement de ce scanner, un Groupement d’Intérêt Économique a été mis d’une autorisation pour scanner et depuis 2007 pour IRM. DH MAGAZINE – Le CH d’Épernay a acquis son scanner et son IRM via la location dans le cadre d’un groupement d’intérêt économique. Pourquoi ? LAURENT SCHOTT − Un GIE fonctionne comme une société de droit privé. Mais comme l’essentiel du financement provient de l’assurance maladie, que l’hôpital utilise 55 % des plages du scanner et 60 % des plages de l’IRM et que les deux appareils sont installés sur le site de l’hôpital, il respecte certaines contraintes du
et l’établissement rencontrerait certainement des diffi-
code des marchés publics, avec un mécanisme de mise
cultés à emprunter pour acquitter le coût d’acquisition.
en concurrence. Pour louer à de bonnes conditions, et
Enfin, pour les décideurs, le schéma locatif avec inté-
notamment dans le cadre d’un partenariat public / pri-
gration des coûts des aménagements spécifiques et de
vé, la structure GIE offre plus de poids lors des négo-
la maintenance évolutive et corrective est plus souple.
ciations avec les fabricants. La compétition qui met en concurrence les fournisseurs se joue sur des critères très précis – techniques, juridiques, économiques – et
Certes mais l’établissement n’est pas propriétaire de ses appareils ?
la souplesse qu’offre la location à travers le GIE est très
Selon moi, être propriétaire d’un IRM n’a pas vraiment
intéressante.
de sens ! L’équipement a vocation à être renouvelé, au
Entretien avec Laurent Schott ancien Directeur Général du Centre Hospitalier d’Épernay, actuellement en poste au Centre Hospitalier de Chauny
moins tous les sept ans. En cas d’évolution des besoins,
En quoi est-ce plus intéressant de louer ?
une discussion pourrait s’engager avec le fournisseur
L’avantage de la location est qu’elle propose des for-
pour substituer une nouvelle machine, plus en adéquation
mules clé en main. Elle intègre les dimensions « remise à
avec les besoins du moment. Ensuite, avec la démarche
niveau des logiciels » et « maintenance des matériels »,
locative, à l’issue de la période de location, le constructeur
avec une prévision financière sur plusieurs années et
devra reprendre sa machine et l’établissement sera libre
des temps de réactivité contractualisés. Si l’établisse-
d’en installer une nouvelle et pourra changer facilement
ment était propriétaire, il devrait quand même payer
de fournisseur. Être propriétaire implique de pouvoir la
une maintenance régulière, préventive et curative pour
revendre ! Les établissements de santé français n’ont
faire face aux risques de pannes. Les temps de réacti-
pas cette aptitude ! Dans le cadre de la location, on sait
vité sont définis contractuellement et donc opposables.
que le prix de l’abonnement tient compte de la valeur
Surtout, au lieu de recourir à une capacité d’autofinan-
de la reprise.
cement (CAF) ou à l’emprunt, les coûts sont lissés sur
L’établissement sait qu’il s’engage pour une période
le cycle d’exploitation, ce qui est très appréciable. Un
donnée avec une démarche d’amortissement révisable
IRM, en fonction de ses performances, coûte très cher
et plusieurs axes de flexibilité.
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ARTICLE DH : FINANCEMENT ET FISCALITÉ
Faire le deuil de la propriété
Ce contexte a des impacts sur les modèles financiers utilisés par les établissements de santé ? Clairement ! Pendant des années, le chef d’un service pilotait son activité en toute autonomie : il construisait son SI, achetait ses technologies médicales avec souvent des incompatibilités de technologies entre les services,
Entretien avec Philippe Jouglard, responsable Marketing et Offres pour la Business Unit Technology Solutions – BNP Paribas Leasing Solutions DH MAGAZINE – Avez-vous détecté des Entretien avec Philippe Jouglard responsable Marketing et Offres pour la Business Unit Technology Solutions – BNP Paribas Leasing Solutions
modifications de pratique d’achats et de financement au sein des établissements de santé ? Et pour quelles raisons ?
voire une concurrence où chacun avait sa propre vision. Aujourd’hui, les établissements cherchent à rationaliser. Il y a donc une nécessité de connaître ses coûts et de mieux gérer le cycle de vie des actifs technologiques déployés dans l’établissement. Ainsi, on voit apparaître la raréfaction de l’utilisation des fonds propres pour investir dans de la technologie au sens large et l’émergence de deux produits : le crédit-bail, autrement dénommée location avec option d’achat, et la location ou leasing.
PHILIPPE JOUGLARD − Quand on parle d’actifs technologiques au sens large dans les établissements de
Qu’est-ce qui les différencie ?
santé, par exemple les systèmes d’information et les
Trois points les différencient : la flexibilité, les impacts
équipements médicaux, ils sont de plus en plus pilo-
au niveau du bilan et le pilotage des coûts. En crédit-
tés par de l’informatique. On constate plusieurs chan-
bail, la flexibilité est faible, à savoir : j’ai pris un actif, je
gements fondamentaux depuis les années 2010. Les
paie un loyer pendant X mois, à la fin, je lève l’option
contraintes réglementaires liées aux autorités de tutelle
d’achat et je garde l’actif. Il est difficile en cas de rupture
ne cessent de bouger, de se durcir, et cela entraîne des changements de pratiques très forts dans le milieu hospitalier. D’un schéma où chaque service dans l’hôpital fonctionnait de façon autonome, avec ses outils, son SI, nous sommes passés à un système où aujourd’hui, les tutelles challengent les hôpitaux sur le nombre d’actes, sur leur politique ou leurs coûts d’exploitation. L’environnement évolue donc très vite. Quand on regarde
technologique, d’apparition d’une nouvelle technologie ou de réorganisation d’un service de pouvoir changer l’équipement qui est en cours de financement. A contrario, la location aligne la durée d’usage avec le paiement des loyers. En cours de contrat, l’établissement qui souhaite renouveler de façon anticipée un équipement (agrandissement, augmentation ou diminution des actes) peut le faire. Il y a plus de souplesse. En termes d’impacts financiers, ils ne se traitent pas de la même façon. Un crédit-bail, c’est de l’endettement au sens propre alors qu’une location impacte le compte de
On parle beaucoup de l’ubérisation, du service à la demande. Aujourd’hui, de plus en plus, nous fonctionnons sur le mode de l’usage. Nous devons faire le deuil de la propriété pour rentrer dans un schéma où vous pouvez à l’instant T disposer du meilleur actif dont vous avez besoin !
résultat. C’est une charge d’exploitation et cette charge est plus facile à affecter à un compte d’exploitation. Pour les actifs à cycle de rotation court de 2 à 5 ans, la location est adaptée. Il y a des paramètres d’innovation forts et basculer sur un modèle locatif est plus intéressant et permet de mieux affecter ses coûts par service, par acte, dans le cadre d’une démarche analytique. Pour des actifs lourds, comme une pharmacie centrale
l’environnement technologique, nous sommes dans
automatisée, par exemple, dont la durée de vie est
un écosystème très complexe, car l’établissement
longue, ce sont les crédits-bails qui seront privilégiés.
de santé, caractérisé jusqu’ici par un fonctionnement natif autonome et isolé, est en train d’être totalement
Quelle serait votre recommandation ?
intégré au sein du parcours du patient (médecine de
On voit sur le marché un mix de ces deux stratégies
ville et réseaux de soins en sont 2 exemples). On voit
qui émerge. Notre recommandation est que l’établis-
apparaître une bascule progressive : la technologie se
sement utilise les 2 produits en regardant la nature de
déconcentre, devient collaborative et le travail se fait en
l’actif. L’analyse doit se faire sur la durée de l’actif, sur
réseau. L’objectif de connaître les coûts et de les maî-
son poids financier et sur son usage.
triser, celui de libérer de la ressource humaine sur les tâches à valeur ajoutée et in fine, de favoriser les bons améliorer la prise en charge du patient, avec en toile de
Ces solutions sont nées suite à la demande des établissements de santé ou ce sont les établissements financiers qui les ont anticipées ?
fond, le vieillissement de la population et la baisse des
C’est le résultat de la convergence des deux. Les éta-
fonds alloués, sont des priorités clairement identifiées.
blissements financiers ont mis en place des équipes
actes au bon moment en évitant leur redondance pour
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ARTICLE DH : FINANCEMENT ET FISCALITÉ
spécialisées qui ont compris l’évolution de la technologie au sein de l’hôpital. Parallèlement, le monde de la santé fait appel de plus en plus souvent à des managers provenant de l’entreprise qui ont cette culture de la location ou du crédit-bail.
L’intérêt est-il purement financier ? Il y a surtout un intérêt de bonne gestion, de pilotage des actifs, de maîtrise de leur cycle de vie pour ne plus se retrouver avec de vieux actifs obsolètes. On entre dans des cycles maîtrisés d’amélioration continue des outils permettant à l’hôpital de fonctionner. Attention, il ne s’agit pas non plus d’avoir tout le temps le nec plus ultra, ce n’est pas forcément l’objectif ! Le but est d’avoir le bon outil au bon moment, adapté au besoin de l’établissement, avec une maîtrise et une visibilité de ses coûts.
N’y a-t-il que des avantages ? Vous répondre « oui » serait un mensonge ! Il faut choisir le bon produit financier en face du bon actif. Les chefs de service doivent travailler avec les organes de gestion de leur établissement pour choisir ensemble le bon outil financier. Si un établissement se trompe de produit, cela peut le mettre en difficulté. Ensuite, utiliser ces produits signifie mettre en place des organes de gestion et un pilotage des investissements dans l’établissement, ce qui est assez nouveau.
Peut-on imaginer demain des établissements de santé où tout serait loué ? Cela leur permettrait-il de retrouver un équilibre budgétaire ? Pourquoi pas ! Mais attention, ce n’est pas le produit financier qui permet l’équilibre, c’est le pilotage. Mais cela leur permettrait de se mettre à piloter leur charge et d’accroître la visibilité sur l’avenir.
Nous avons encore l’impression qu’avec la location, le matériel ne nous appartient pas ! Nous vivons une évolution des pratiques. Pourquoi être propriétaire d’un IRM ou d’un scanner ? On parle beaucoup de l’ubérisation, du service à la demande. Aujourd’hui, de plus en plus, nous fonctionnons sur le mode de l’usage. Nous devons faire le deuil de la propriété pour rentrer dans un schéma où vous pouvez à l’instant T disposer du meilleur actif dont vous avez
« Tout est inclus » Le CH Sud Gironde a également choisi cette solution. Témoignage de Pierre Paluch – DGA de l’établissement. DH MAGAZINE – Vous avez choisi de recourir à la location pour l’acquisition d’équipements médicaux de type IRM et Scanner : quel est le montage et quels ont été vos critères de choix ? PIERRE PALUCH − La consultation pour le scanner et l’IRM a été lancé sous forme d’un appel d’offre restreint sous forme d’une location avec prix ferme sur 7 ans. Il y a eu une première sélection de sociétés en nombre limité, puis un dossier complet administratif technique et financier leur a été envoyé avec des critères de choix précis : la valeur technique pour 60%, ce chapitre comportant de nombreux sous-critères, coûts pour 30% et un critère développement durable pour 10%.
Auparavant, vous aviez acquis vos équipements médicaux via l’achat. Qu’est-ce qui vous a convaincu de passer par la location ? Quels sont les avantages ? Le choix s’est porté sur la location car l’établissement avait déjà engagé des investissements importants dans ses projets de constructions et travaux et les possibilités d’emprunts devenaient limitées. Le second argument est l’avantage d’une solution globale, incluant l’investissement du matériel, la maintenance et la mise en place de la cage de Faraday pour l’IRM. Enfin, l’opération traitée en loyer ferme sur 7 ans permet à l’établissement d’avoir une vue à long terme au niveau budgétaire.
besoin ! Dans l’absolu, j’aurais tendance à dire que tout actif immobilisable à durée de vie de 2 à 8 ans, peut être
Verriez-vous des inconvénients ?
pris en charge dans le cadre de la location.
L’inconvénient : pas d’amortissement pour un matériel assez onéreux.
Ces solutions peuvent-elles être une réponse au déficit des hôpitaux ? par les établissements de santé comme étant une
Quels conseils pourriez-vous apporter à vos confrères qui souhaiteraient louer des équipements médicaux ?
mesure conjoncturelle pour couvrir des déficits. Cela y
Le conseil principal serait de traiter ce
contribue, certes, mais la démarche doit être liée à la
type d’acquisition en loyer ferme non révi-
mise en place d’une vraie politique de gestion.
sable et sans révision de prix.
L’utilisation de ce type de produit ne doit pas être vue
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Š CHU de Clermont-Ferrand - Montage B. Courcot
Centre Hospitalier Universitaire de Clermont-Ferrand
Photos du reportage fournies par le CHU de Clermont-Ferrand
Les chiffres clĂŠs s PERSONNELS NON MĂ?DICAUX s MĂ?DECINS s INTERNES s Ă?TUDIANTS s LITS PLACES ET POSTES RĂ?PARTIS SUR TROIS SITES 3AINT *ACQUES #Ă?BAZAT Estaing s SĂ?JOURS EN -#/ DONT SĂ?JOURS AMBULATOIRES SĂ?ANCES INCLUSES s CONSULTATIONS s PASSAGES AUX URGENCES s INSTITUTS DE FORMATION ET Ă?COLES RentrĂŠe 2014-2015 : 946 ĂŠlèves-ĂŠtudiants ont ĂŠtĂŠ diplĂ´mĂŠs s /PĂ?RATION DE DĂ?SAMIANTAGE RECONSTRUCTION HĂ&#x2122;PITAL 'ABRIEL -ONTPIED s MILLIONS D EUROS DONT MILLIONS POUR LA CONSTRUCTION DU BĂ&#x160;TIMENT '-
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En marche vers la nouvelle médecine Le CHU, par sa triple mission de soins, d’enseignement et de recherche, joue un rôle majeur dans l’offre de soins de proximité pour l’agglomération clermontoise et se pose comme établissement de référence pour les activités de recours en Auvergne. ClermontFerrand est le pôle hospitalo-universitaire ouest d’une nouvelle région Auvergne-RhôneAlpes qui compte 4 CHU. Le CHU regroupe plus de 7 500 agents au service du patient. L’établissement s’oriente vers la « nouvelle médecine », en s’appuyant sur les technologies du numérique pour améliorer son mode organisationnel, les diagnostics et la prise en charge des patients. DH Magazine fait le point sur l’actualité et les projets de ce CHU d’envergure, dans un contexte régional transformé.
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© Aurelie Miquel - CHU Clermont-Ferrand
REPORTAGE DH : CHU DE CLERMONT-FERRAND (AUVERGNE-RHÔNE-ALPES)
Nouveau périmètre
géographique :
S’adapter et progresser par la coopération et l’innovation DH MAGAZINE – Quelle est aujourd'hui la place du CHU et de son pôle hospitalo-universitaire au sein de la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes ?
Alain Meunier,
Directeur général
ALAIN MEUNIER − Avec la réforme territoriale de ce début d’année, le CHU rejoint ceux de Lyon, Grenoble et Saint-Étienne au rang des grands établissements de la région, ce qui est nouveau. Il reste cependant LE pôle hospitalo-universitaire de l’ouest AuvergneRhône-Alpes, s’appuyant sur la faculté de médecine implantée avec le centre de soins dentaires sur le site de l’hôpital Estaing, au rayonnement important, et la faculté dentaire toute récente de l’hôpital Estaing. Nous bénéficions par conséquent d’une position forte dans le
Jouer collectif au CHU, avec nos partenaires établissements et professionnels de santé.
domaine de la médecine et de la pharmacie, et d’une position renforcée par l'existence d'une faculté dentaire.
Quelles sont vos priorités ? Qu’en est-il de votre projet d'établissement, quels seront les changements ? Nous réfléchissons d’ores et déjà, avec le Président de la CME, à notre prochain projet médical pour la période 2016-2020, l’actuel arrivant à terme en cette fin d’année. Il sera mis en place en 2017. Il s’agit non seulement d’un
crira dans la continuité de l'actuel mais sera novateur, notamment en matière de développement et d’organisation des activités médicales, pour ainsi répondre aux besoins à la fois d'innovation et d’efficience. Notre autre priorité est de mener à bien un projet immobilier important sur le site Gabriel Montpied, lié aux
projet hospitalo-universitaire, mais également d’un pro-
opérations de désamiantage ; ce site du CHU est en
jet de coopération avec les autres établissements dans
effet particulièrement touché par l’amiante. Les travaux
le cadre du futur groupement hospitalier de territoire –
de désamiantage, qui ont débuté en 2000, approchent
GHT. Mais pas seulement, puisque les responsabilités
aujourd’hui de leur phase finale, mais leur achèvement
d'un CHU dans le domaine de la coopération hospitalière
est subordonné à la construction nécessaire d’un nou-
vont au-delà des limites d'un groupement hospitalier de
veau bâtiment d’hospitalisation d’environ 250 lits. Elle
territoire. Il s’agira d’un projet d’établissement qui s’ins-
sera lancée cette année, puisque nous avons passé la
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REPORTAGE DH : CHU DE CLERMONT-FERRAND (AUVERGNE-RHÔNE-ALPES)
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© CHU Clermont-Ferrand
REPORTAGE DH : CHU DE CLERMONT-FERRAND (AUVERGNE-RHÔNE-ALPES)
première étape du concours de maîtrise d’œuvre, qui
économies nécessaires ne peuvent être aveugles ou
consiste à sélectionner trois équipes d'architecture pour
résulter d’une approche arithmétique. Dans ce cas, elles
concourir réellement sur ce projet. Le lauréat sera dési-
mettraient en jeu la qualité des soins aux patients alors
gné en fin d’année et, après études et travaux, le nou-
qu’elles ne peuvent la servir si elles sont fondées sur
veau bâtiment devrait entrer en service fin 2020.
des organisations plus efficientes.
Donc projet médical, projet immobilier, puis consolidation de nos collaborations dans le cadre du futur GHT et de l'ex-région Auvergne.
Quel est le positionnement du CHU dans le partenariat avec les établissements du nouveau GHT ?
Comment envisagez-vous l'efficience du CHU à l’occasion de son développement et, surtout, comment arrivez-vous à évoluer dans le cadre budgétaire et ses contraintes ?
Le périmètre du futur GHT est en cours de finalisation
Notre mission est de maintenir un haut niveau de qua-
projet médical commun à tous les établissements qui en
lité malgré un contexte financier contraint, comme pour
feront partie. Le CHU exercera les compétences de l'éta-
tous les établissements de santé. Nous avons mis en
blissement-support que la loi lui transfère. La convention
place une « démarche performance » visant à maintenir
constitutive devrait être adoptée avant le 1er juillet.
notre efficience, avec, entre autres, une réorganisation
En outre, il faut retenir que le CHU a pour objectif de
des services, une diminution des capacités d'hospitalisa-
conclure des contrats de partenariat avec les établis-
tion complète au profit d’hôpitaux de jour et de regrou-
sements hors GHT relevant de la même subdivision
pements d’activités existantes, comme par exemple la
d’internat que Clermont-Ferrand, c’est-à-dire ceux du
chirurgie maxillo-faciale et la dermatologie unies au sein
Puy-de-Dôme, de l'Allier, de la Haute-Loire et du Cantal.
d’un centre de référence « plaie et cicatrisation », ainsi
Nous souhaitons également associer à nos coopérations
que prochainement l'ORL et l'ophtalmologie ; chaque
le Centre de Lutte Contre le Cancer et le centre hos-
discipline garde son identité mais l’organisation et les
pitalier spécialisé Sainte-Marie, travaillant l'un dans le
locaux sont partagés. Cette démarche implique égale-
domaine du cancer et l'autre dans celui de la psychiatrie,
ment l’optimisation des blocs opératoires, passant par
mais également d’autres établissements intervenant
la fermeture de 6 salles sur 36 en l’espace de 2 années,
dans le domaine des Soins de Suite et de Réadaptation
ainsi que par l’intégration de l’activité ambulatoire dans
en particulier.
le bloc opératoire central. Ce changement – qui est dif-
Des accords de partenariat avec les principaux établis-
ficile – suppose une bonne adhésion des équipes et
sements médico-sociaux sont également à prévoir par la
une certaine discipline dans l’organisation chirurgicale.
prise en charge des personnes âgées et le bon fonction-
Aujourd’hui, c’est par ce type d’évolution que les éta-
nement de la filière gériatrique.
et sera normalement définitif en mai. Une organisation regroupant les 9 hôpitaux du Puy-de-Dôme se dessine. Il s’agira d’un GHT participatif, reposant sur un socle de
blissements importants devront passer. En effet, les
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© CHU Clermont-Ferrand
REPORTAGE DH : CHU DE CLERMONT-FERRAND (AUVERGNE-RHÔNE-ALPES)
Au vu des enjeux, comment le CHU va-t-il innover sur les plans de l'organisation et des techniques médicales ?
Nous sommes donc engagés dans une dynamique que
La situation financière du CHU est proche de l’équilibre
qui devrait nous offrir à terme les moyens de recouvrer
en matière de résultat budgétaire, mais elle s’avère plus
des marges de financements, et de fait nous autoriser
fragile s’agissant de notre capacité d’investissement.
plus d’investissements.
Un de nos objectifs est de maintenir une capacité d'in-
Il s’agit là d’un challenge à relever avec l’ensemble de la
novation. Aussi, nous devons continuer à œuvrer pour
communauté médicale. Nous travaillons étroitement en
restaurer notre capacité d’investissement, puisqu’elle
ce sens avec, au premier chef, le Président de la CME,
est la condition indispensable de l’innovation et de la
le Doyen pour le pan universitaire et les membres du
qualité. Deux domaines sont prioritairement concernés
directoire – qui est l’organe exécutif de l’établissement
par notre volonté d’innovation : ce sont les équipements
et une instance fortement médicalisée –, et enfin les
médicaux et les systèmes d’information. Les systèmes
chefs de pôle et l’encadrement. Des contrats de pôle
d’information hospitaliers revêtent aujourd’hui une im-
fixent des objectifs en matière de qualité, de volumes
portance qui s’est accrue et que l’on se doit d’harmoni-
d’activité de trajectoire financière, assortis par ailleurs à
ser afin d’obtenir une gestion optimale de l’information
des clauses d’intéressement. Notre démarche est donc
médicale. En effet, de plus en plus de médecins exer-
à la fois collective et institutionnelle, clé de la réussite.
nous stimulons et intensifions. Les organisations mises en place vont nous conduire vers davantage d’efficience,
cent à temps partagé entre plusieurs établissements, mais le dossier du patient doit être un projet unique.
Dans un contexte où les tarifs diminuent, en raison du déficit de l’Assurance maladie, et où les coûts de personnel augmentent, le financement ne peut se faire que par des nouvelles recettes ou des réorganisations nécessitant moins de moyen en personnels.
Comment allier qualité des soins, maîtrise des coûts de gestion du personnel tout en assurant le suivi du patient ? Il s’agit finalement de la même problématique, avec des focus un peu plus précis. Notre objectif est de maîtriser l’évolution de la masse salariale à 1,5 % en moyenne par an, maximum. Le coût de la masse salariale est une question centrale à nos yeux, dont le financement est vraiment la priorité absolue. Dans un contexte où
90
L'innovation occupe une place prépondérante dans
les tarifs diminuent, en raison du déficit de l’Assurance
l'organisation d’un établissement de santé. Nous allons
maladie, et où les coûts de personnel augmentent, le
vers davantage d’ambulatoire, déjà en forte progression
financement ne peut se faire que par des nouvelles
au CHU de Clermont-Ferrand – environ 4 à 6 % par an
recettes ou des réorganisations nécessitant moins de
depuis plusieurs années –, alors que notre activité d'hos-
moyens en personnels ; ce qui n'est de toute façon pas
pitalisation complète était en légère régression pour la
possible à organisation constante car un manque de per-
première fois en 2015.
sonnel mettrait en péril la sécurité des soins. C’est pour
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© CHU Clermont-Ferrand
REPORTAGE DH : CHU DE CLERMONT-FERRAND (AUVERGNE-RHÔNE-ALPES)
cela que nous devons rechercher les organisations qui soient les plus efficientes possible, y compris s’agissant des ressources humaines. Il ne s’agit pas là d’un défi à relever uniquement pour le CHU de Clermont-Ferrand, c'est une nécessité pour l'ensemble des CHU et des hôpitaux publics.
En consolidant la coopération hospitalière, vous avez trouvé un équilibre qui donne une dimension nouvelle au CHU en préservant son identité. Pourriez-vous nous en dire davantage ? La coopération hospitalière apporte une nouvelle dimension au rayonnement et à l’identité d’un CHU. Aujourd’hui, les spécificités et les hauts niveaux de spécialisation ne suffisent plus à faire la renommée d’un établissement d’envergure. Je pense que la force et la reconnaissance d’un CHU dépendent de 3 facteurs essentiels : tout d’abord, la qualité de ses équipes médicales et soignantes, ainsi que la qualité de la coopération avec l'université – et notamment sa faculté de médecine, sa faculté dentaire et sa faculté de pharmacie ; et, enfin, la coopération avec les partenaires de l'ex-région Auvergne ou du territoire, des GHT dans le cadre de nos accords de coopération. Les autres établissements ont besoin de nous pour avoir des médecins et nous
travailler ensemble pour résoudre les problèmes.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose au sujet de vos futurs projets ? Le CHU de Clermont-Ferrand doit être conscient de ses forces et, en même temps, continuer à réfléchir à de nouvelles solutions pour améliorer ses organisations et la qualité de sa réponse aux patients. Il constitue le pôle hospitalo-universitaire d’équilibre à l’ouest de la région Auvergne-Rhône-Alpes, entre le Cantal et Lyon. Nous nous appuyons en cela sur des équipes médicales et soignantes engagées et compétentes, ainsi que sur notre activité soutenue et reconnue de recherche. Nous nous situons d’ailleurs à la 6e place nationale dans le domaine des essais cliniques, et plusieurs PHRC nationaux nous ont été confiés. La recherche est un des éléments essentiels de la carte d'identité du CHU.
Il faut aller dans le sens des coopérations, il faut réussir le GHT, il faut parvenir à coopérer avec les établissements ne faisant pas partie du GHT. Tous ces défis doivent être relevés, nous en avons la volonté et les moyens…
avons besoin d'eux pour consolider les filières de soins des parcours patients, qui sont la clé de notre activité de demain. Il ne faut d'ailleurs pas perdre de vue que
Il faut aller dans le sens des coopérations, il faut réussir le
le CHU est d’abord et principalement ce que sont tous
GHT, il faut parvenir à coopérer avec les établissements
les autres hôpitaux, c'est à dire une activité de proxi-
ne faisant pas partie du GHT. Tous ces défis doivent être
mité. Cette dernière représente 80 % de l'activité du
relevés, nous en avons la volonté et les moyens, tout
CHU, comme pour un hôpital de département non uni-
en restant dans une dynamique exigeante, qui conjugue
versitaire ; 20 % seulement concernent des activités
efficience et innovation, rigueur budgétaire et effort
de recours. Mais ces activités font l’identité des CHU.
d'investissement, autant d'éléments pouvant paraître
L’intérêt de notre établissement est donc de maintenir
contradictoires mais qui ne le sont pas car on ne construit
un dialogue renforcé avec les hôpitaux de notre ex-ré-
pas la qualité sur le déficit. Nous réussirons aussi en
gion subdivision d'internat. Finalement, la crise de la
nous appuyant sur la bonne entente et la cohésion entre
démographie médicale, qui correspond pour tous à des
la communauté hospitalo-universitaire des fonctions
difficultés, a aussi renforcé ces nécessités de coopéra-
supports (services logistiques, services gestionnaires,
tion. Quand tout va bien, on est individualistes. Quand
système d’information) les professionnels et la direction
le contexte est difficile, on fait en sorte de s'allier et de
du CHU. Il faut continuer à œuvrer en ce sens.
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REPORTAGE DH : CHU DE CLERMONT-FERRAND (AUVERGNE-RHÔNE-ALPES)
GHT
ET OFFRE DE SOINS
Structurer l’offre hospitalière pour répondre aux besoins de la population
Entretien avec Pr Henri Laurichesse, Président de la CME
DH MAGAZINE – Quels vont être les grands
contrepartie est que nous bénéficions d’un hôpital neuf à
changements du projet d'établissement 20162020 ?
Estaing et d’une extension moderne à Gabriel-Montpied.
HENRI LAURICHESSE − Nous allons réaffirmer les
GM3, lié à la destruction de structures de soins encore
orientations qui tiennent compte de l’évolution du
amiantées du site Gabriel-Montpied.
contexte. Le premier élément tient à la transformation
Notre activité de soins reste soutenue et notre attractivité
de la région et au fait que nous avons rejoint la région
régionale certaine. Nous ne cherchons pas de nouvelles
Auvergne-Rhône-Alpes, qui possède 4 CHU, d’où pro-
parts de marché, même si le développement de notre
bablement des comparaisons à venir. Le projet médical
activité est toujours d’actualité, notamment en chirurgie
devra donc s’inscrire dans une nouvelle géographie – le
ambulatoire. La restructuration des blocs afin de promou-
bassin occidental de la région – et il en sera obligatoire-
voir la chirurgie ambulatoire, la révision du programme
ment impacté.
capacitaire du nombre de lits – notamment en chirurgie –,
Le nouveau contexte législatif concernant les GHT va
un effort sur des lignes de dépenses et le haut niveau
également influencer le projet médical. Ce sera pour
d’activité ont permis ce redressement.
nous l’occasion de promouvoir les activités de recours,
Mais le modèle de croissance a été modifié. En 2015,
de mieux les identifier afin que nous restions au rang de
nous avons observé une stabilisation des séjours d’hos-
CHU ; là réside l’enjeu. Second élément, il faudra créer
pitalisation complète, comme dans beaucoup d’établisse-
et probablement faciliter un certain nombre de filières
ments, et une augmentation des séjours ambulatoires.
de soins. Autre retombée sur le projet médical, la loi de
Des réorganisations seront inévitables dans la décennie à
santé, qui promeut les activités ambulatoires et la pré-
venir afin de s’adapter à cette situation nouvelle.
vention, avec un renforcement structurel des activités
L’autre raison ayant conduit à un ré-équilibre financier est
de prévention. Enfin, quatrième et dernier changement,
le travail réalisé avec le DIM aux fins d’amélioration du
l’intégration nécessaire d’une double révolution : celle
recueil de l’activité et de sa valorisation. Des techniciens
de la génétique moléculaire et celle du numérique, avec
d’infirmation médicale (TIM) sont à présent dédiés à diffé-
l’informatisation des dossiers et le développement de
rents secteurs, et nous constatons que les recettes sont
l’image.
plus en regard avec nos activités qu'auparavant.
Il reste à finaliser notre troisième projet architectural,
Enfin, nous avons agi sur d’autres leviers : la pharmacie a
92
Comment faire évoluer le CHU tout en maintenant l'équilibre budgétaire ?
mené le déploiement du système plein-vide.
Comme de nombreux CHU, nous sommes aujourd’hui
tarifs et du gel prudentiel, et du nouveau modèle de déve-
tenus à un contrat de retour à l'équilibre financier – ou
loppement basé sur les activités ambulatoires nettement
CREF. L’équilibre est quasi atteint puisque nous avons for-
moins génératrices de recettes. Nos capacités d’hospi-
tement réduit le déficit courant. Le CHU est cependant
talisation complètes ont été contraintes par l’ANAP et le
encore endetté par des investissements architecturaux
COPERMO, et ce malgré le vieillissement de la popula-
conséquents, le soutien de l’état ayant été insuffisant. La
tion, notamment en Auvergne. Le défi à relever est donc
DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
L’année 2016 sera difficile compte tenu de la baisse des
REPORTAGE DH : CHU DE CLERMONT-FERRAND (AUVERGNE-RHÔNE-ALPES)
d’imaginer un modèle de croissance sur des activités
intervention de gériatres. À mon sens, il est préférable
ambulatoires qui ne génèrent pas du tout les mêmes re-
d’avoir des services accueillant des personnes âgées
cettes et ne font pas du tout appel aux mêmes médecins.
avec un soutien, car, si nous enfermons la gériatrie dans un service, leur accueil hors de ce service sera conflic-
Quels sont les piliers de soins dans le cadre de la mise en place du GHT et du partenariat avec les CHU ?
tuel. La réflexion devra être commune avec les hôpitaux
Nous avons fait appel à un prestataire de services, qui
du GHT 63-03.
du GHT qui nous entourent – Riom au nord, Thiers à l'est, Issoire au sud, les CH de l’Allier au nord et les SSR
nous aide à identifier les filières de soins. Le périmètre du GHT devrait associer les départements du Puy-deDôme et de l’Allier 63-03. Les filières de soins sur lesquelles nous allons mettre l’accent sont la gériatrie, insuffisante aujourd’hui, qui correspond aux nécessités démographiques de notre
Le défi à relever est donc d’imaginer un modèle de croissance sur des activités ambulatoires qui ne génèrent pas du tout les mêmes recettes et ne font pas du tout appel aux mêmes médecines.
région. Elle doit s’organiser au moins autant en amont qu’en aval des hospitalisations. Aujourd’hui, nous subissons finalement le vieillissement de la population et
Nous souhaitons également développer les filières de
les admissions non programmées des patients dépen-
soins en oncologie. La demande de soins est très forte,
dants. Le nombre de personnes âgées de plus de 75 ans
même si nous disposons d’un Centre de Lutte Contre le
admises aux urgences s’amplifie et ces patients sont
Cancer tout proche. Cet état de fait va nous amener à
difficilement réorientables vers leur domicile. La filière
devoir restructurer et travailler plus en coordination avec
est actuellement localisée à l’hôpital nord, à Riom, dans
les autres hôpitaux, qui n’ont pas toujours l’agrément
l’unité de soins MCO de 75 lits. Nous bénéficions déjà
pour l’activité d’oncologie.
du réseau COGERT – coordination gériatrique aidée par
Il sera aussi indispensable de repenser la filière d’accueil
la télémédecine –, qui permet des téléconsultations par
des urgences et des unités de soins critiques car les
le géronto-pôle interhospitalier clermontois depuis des
patients affluent vers notre CHU.
structures médico-sociales. Il faudra aussi déterminer
Les activités avec actes – c’est tout l’enjeu de l'angio-
quel modèle nous déciderons de mettre en place : soit
plastie coronaire, de l'endoscopie, de l'imagerie inter-
l’ouverture d’une unité de gériatrie par reconversion de
ventionnelle, etc. – sont peu développées dans les
lits de médecine, soit la gériatrie devient un domaine
hôpitaux autour de Clermont-Ferrand en raison d’une
partagé entre différentes disciplines médicales, avec
carence en praticiens. Les disciplines comme la pneu-
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REPORTAGE DH : CHU DE CLERMONT-FERRAND (AUVERGNE-RHÔNE-ALPES)
mologie, la gastro-entérologie, la radiologie devront donc
cette prise en charge ambulatoire. Il faut développer des
être renforcées au fil du temps car elles manquent cruel-
consultations de prévention et d'addictologie, les insti-
lement aux hôpitaux en périphérie du nôtre. L’affaiblis-
tutionnaliser, afin qu’elles deviennent de vraies entités
sement de ces établissements ne nous renforce pas,
hospitalières dans un projet médical au sein d’un éta-
bien au contraire. En quelque sorte, nous subissons la
blissement de santé. Nous avons, enfin, mis en œuvre
pression de la proximité, contrairement aux hôpitaux en
le plateau technique d’imagerie avec une salle hybride
Rhône-Alpes.
– IMABLOC – pour la réalisation d’activités qui étaient effectuées au bloc. La radiologie est très ouverte sur
L’année 2016 sera difficile compte tenu de la baisse des tarifs et du gel prudentiel, et du nouveau modèle de développement basé sur les activités ambulatoires nettement moins génératrices de recettes.
l'externe et à tous les patients hospitalisés. Un autre projet majeur qui vient de démarrer, dans sa réalisation, est la création d'une plate-forme de génétique moléculaire ; celle-ci est mutualisée avec le Centre Régional de Lutte Contre le Cancer Jean Perrin. Sa vocation est de développer tout ce que la biologie molécu-
Pour créer ce GHT, nous procédons à des entretiens
laire va pouvoir changer dans les pratiques grâce à des
avec tous les responsables des disciplines concernées,
séquenceurs de type NGS. Cela implique les diagnostics
de manière à faire émerger des éléments consensuels
prénataux, les prises en charge postnatales et les re-
lors d’un séminaire qui se tiendra en avril, de manière
cherches de mutation en cancérologie. L’enjeu de la bio-
à construire un socle de projet médical, préalable à la
logie moléculaire concernant les tumeurs, est important
convention constitutive de notre GHT à soumettre avant
car les activités en oncologie vont continuer à croître et
le 1er juillet. Ces analyses viendront nourrir le projet mé-
la recherche d'ADN circulant va être essentielle dans la
dical au sujet de la promotion des activités de recours,
prise en charge patients. La recherche génétique inté-
des filières de soins, qui vont forcément devoir être
resse également la pharmacogénétique. Les demandes
réfléchies dans le cadre du GHT, des activités ambula-
en recherches génétiques avant la prescription de médi-
toires et de prévention, ainsi que ce qui est propre à
caments vont être de plus en plus nombreuses.
notre CHU, c’est-à-dire l'enseignement, avec à la fois le
Notre savoir-faire se situe aussi au niveau technique
développement du e-learning et de la simulation, et les
dans le traitement de l'image. Nous disposons d’une
activités de recherche. Nous avons été évalués au prin-
équipe de recherche nommée Technologies Médi-
temps par l’HCERES – Haut conseil de l’évaluation de la
cales, qui fédère des chirurgiens, des radiologues et
recherche et de l’enseignement supérieur –, à la fois au
des universitaires – physiciens pour la majorité d’entre
niveau des équipes de recherche, du CHU et de notre
eux –, dont les travaux sont centrés sur le traitement
Centre d’Investigation Clinique. Nous aurons ainsi une
de l’image. La réalité augmentée et la réalité virtuelle
vision globale et complète de ce qui fonctionne et de ce
sont à la fois une aide diagnostique pour le chirurgien et
qui est moins efficace, avec des suggestions. Ces élé-
une aide au diagnostic et à l'évolution en cancérologie
ments alimenteront naturellement notre projet médical
pour les mesures tumorales. Nous menons une action
et sera arrêté fin juin 2016.
forte de recherche à travers cette unité car ce thème rassemble les personnels.
Quels vont être les grands changements pour le plateau technique mais aussi pour la plate-forme numérique ?
Le dernier point à évoquer dans les plateaux techniques
Au niveau du plateau technique, nous venons d'ouvrir
demain, nous disposerons des moyens pour faire arriver
une plate-forme de chirurgie ambulatoire de 18 lits sur
les comprimés dans la chambre des patients avec un
Gabriel Montpied, que nous avons créée à la faveur du
gentil petit robot.
est la pharmacie, avec des projets de robotisation. Il faudra encore quelques années mais il est probable que,
désamiantage. La deuxième action menée concerne regroupant deux à trois activités d'oncologie. Enfin, au
Pourriez-vous nous parler de la mission AURA, l’Association pour l’Utilisation du Rein Artificiel ?
sein de la structure qui va être construite et qui sera
L'AURA est une association très active dans la région.
le troisième pilier de l'hôpital Gabriel Montpied sans
Le projet de son installation à proximité de notre équipe
amiante, nous disposerons d’un hôpital de jour multidis-
de néphrologie et de notre centre de dialyse se concré-
ciplinaire non oncologique, et ce volontairement, de ma-
tise. Le financement de la construction de ce bâtiment
nière à prendre en charge tous les patients qui relèvent
sera assuré par l’AURA, lequel prendra place sur un ter-
de la médecine interne, des maladies infectieuses, de
rain que nous avons vendu à l’association. Cette proxi-
la pneumologie, de la neurologie notamment. Ce sera
mité permettra une collaboration entre notre équipe et
une plate-forme hôpital de jour avec les consultations en
leur staff de néphrologie.
les plates-formes d'oncologie médicale, déjà évoquées,
sus de ce qui existe aujourd'hui, dans le but d’accroître
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DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
REPORTAGE DH : CHU DE CLERMONT-FERRAND (AUVERGNE-RHÔNE-ALPES)
Souhaitez-vous aborder d'autres points ? La psychiatrie est un dossier difficile. D'abord, parce que cette spécialité est assez mal logée en raison d’un problème de qualité architecturale, car nous n’avons pas obtenu le financement escompté. L'état nous avait pro-
Il faut développer des consultations de prévention et d'addictologie, les institutionnaliser, afin qu’elles deviennent de vraies entités hospitalières dans un projet médical au sein d’un établissement de santé.
mis une aide, qui n'est jamais arrivée. Au sein du GHT va se poser le problème du positionnement des hôpitaux psychiatriques hors CHU. Nous
de multiples raisons. Parce que demain on va l'imposer
disposons d’un hôpital psychiatrique – Sainte-Marie –,
pour la chirurgie, il en sera de même pour la psychiatrie.
mais qui ne dépend pas de nous. Un autre établisse-
Le travail à mener est difficile car nous manquons de por-
ment psychiatrique, celui de Thiers, sera intégré au GHT.
teurs de projet dans ce domaine. La psychiatrie reste en-
Là encore, une réflexion va être nécessaire quant à la
core cloisonnée, elle n'a pas encore rejoint le corps des
structure de la spécialité. J’aurais aimé scinder l’activité
spécialités médicales alors qu'elle le devrait. Au nom de
en deux en gardant la psychiatrie adulte d’un côté et en
quoi différencierait-on l'orthopédie de la psychiatrie, de
créant une unité enfant à Estaing, les urgences pédia-
la médecine interne ou de la réanimation. En 2016, on ne
triques arrivant à Estaing. Nous n'avons pas de recours,
peut plus considérer la psychiatrie comme une discipline
ne serait-ce qu'une sorte d'UHCD psychiatrique pour, au
à part alors que les neurologues s'occupent du cerveau.
moins, faire la transition et orienter les enfants qui re-
Le GHT est peut être l'occasion d’ajouter la psychiatrie
lèvent de la psychiatrie. Les enfants ou les ados relevant
dans les filières de priorité. Il s’agit quand même d’une
de la psychiatrie, ayant par exemple fait une tentative
spécialité qui traite un grand nombre de patients.
de suicide, seraient mieux pris en charge si on arrivait
Je pense qu'à terme nous allons être assez boulever-
à adosser une unité de 10-12 lits de psychiatrie dédiés
sés par la nouvelle région, car la comparaison entre
dans un univers pédiatrique. Il existe une vraie demande
les CHU sera inévitable. Mais, au final, ce sera un
pour un environnement pédiatrique de soins, et ce pour
bon challenge à relever.
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REPORTAGE DH : CHU DE CLERMONT-FERRAND (AUVERGNE-RHÔNE-ALPES)
RECHERCHE ET INNOVATION
Accompagner les projets dans un environnement favorable
Entretien avec Pr Claude Dubray, Président de la DRCI et Vice-président recherche du directoire
DH MAGAZINE – Pourriez-vous vous pré-
concrète lors de la récente évaluation de l’établisse-
senter et expliquer votre mission au sein du CHU ? Comment valoriser la recherche et l'innovation dans un établissement tel que le vôtre ?
ment par l’HCERES qui a souhaité que nous affichions
CLAUDE DUBRAY − Je suis professeur de pharma-
cer, s’appuyant sur un partenariat étroit entre le CHU et
cologie clinique. À côté de mes activités au sein de la
le Centre Jean Perrin ; la nutrition qui bénéficie de l’im-
DRCI et du Directoire, je coordonne le Centre d'Investi-
portant potentiel de recherche du centre INRA installé
gation Clinique, qui est la plate-forme de recherche cli-
à Theix, au sud-ouest de Clermont-Ferrand et s'affiche
nique du CHU.
depuis longtemps comme un domaine d’excellence ;
Au cours de ces dix dernières années, la politique de
les technologies de la santé, ces différents domaines
recherche du CHU et le fonctionnement de la DRCI
de savoir-faire en robotique, imagerie, modélisations
se sont adaptés à un contexte qui a beaucoup évolué.
mathématiques…. Et puis, en lien direct avec le volet
Aujourd’hui, il est en effet primordial d’être en totale
biologie-santé du projet I-SITE, nous avons fait émerger
synergie avec les autres équipes de recherche du site
une thématique centrée sur la mobilité, en lien étroit
clermontois, qu’il s’agisse des équipes labellisées par
avec la nutrition.
ces axes prioritaires de façon explicite. Ainsi, pour notre CHU, nous avons retenu : les neurosciences, avec une importante thématique focalisée sur la douleur ; le can-
l'Université d’Auvergne et des EPST implantées localement telles que l'INSERM, l'INRA, le CNRS... Nous sommes donc très attachés aux collaborations entre les équipes cliniques et les chercheurs qui travaillent dans les laboratoires, dans approche translationnelle dite « bidirectionnelle » qui va du lit du malade à la paillasse et vise versa. L’objectif de cette démarche vise à transférer le plus rapidement possible les résultats obtenus dans
Nous sommes très attachés aux collaborations entre les équipes cliniques et les chercheurs qui travaillent dans les laboratoires, dans approche translationnelle dite « bidirectionnelle » qui va du lit du malade à la paillasse et vise versa.
les laboratoires vers des applications cliniques. Cela implique que les cliniciens soient pleinement acteurs de la vie scientifique des équipes dans lesquelles ils se
En recherche, la motivation des équipes est essentielle.
trouvent et y développent leur thématiques en parfaite
Cette motivation repose sur deux éléments : (I) une poli-
synergie avec les chercheurs du laboratoire. Cette poli-
tique d’établissement parfaitement lisible et soutenue
tique, menée en liens étroit avec l’Université, a produit
dans le temps ; (II) la prise en compte, avec des règles
des résultats puisque moins de 65 % des PU-PH étaient
précises, des efforts fournis par les différentes équipes
rattachés à des équipes de recherche il y a encore 6
pour déterminer l’affectation des ressources humaines
ou 7 ans alors qu’ils sont 87 % dans cette situation au-
et budgétaires ou pour ouvrir l'accessibilité aux plates-
jourd’hui.
formes dédiées à la recherche. C’est dans cet esprit que depuis quelques années le CHU s’attache à redistribuer
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Les ressources dédiées à la recherche n’étant pas ex-
sur les pôles (avec identification de l’apport de chaque
tensibles à l’infini, l’excellence ne peut être maintenue
service) la part modulable de l'enveloppe MERRI en
que si l’on parvient à fédérer le maximum de cliniciens
fonction des performances de chaque équipe en matière
autour de quelques thématiques de recherche qui, sur
de recherche ou d’innovation. Cette rétribution s'appuie
le site, apparaissent prioritaires. Cette démarche qui
sur leurs scores SIGREC (pour le volume d'essais cli-
est engagée depuis longtemps a trouvé une expression
niques) et leurs scores SIGAPS (pour les publications).
DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
REPORTAGE DH : CHU DE CLERMONT-FERRAND (AUVERGNE-RHÔNE-ALPES)
UFR Odontologie de Clermont Ferrand
Pour un CHU comme le nôtre, le maintien d’une forte dynamique en matière de recherche et d’innovation est un élément clé en termes d’attractivité aussi bien pour attirer des chercheurs et des cliniciens de haut niveau que pour retenir les meilleurs éléments qui ont été formés localement. Comme nous l’avons dit précédemment, cette attractivité repose à la fois sur quelques domaines d’excellence clairement identifiés qui contribuent à une bonne visibilité nationale et internationale et sur un environnement facilitant le travail des cliniciens chercheurs. Les plates-formes participent très directement à cet objectif par les soutiens logistiques, méthodologiques et techniques qu’elles leur apportent. Nous avons la chance à Clermont-Ferrand de disposer de plates-formes performantes qui, rapportées à la taille de l'établissement, offrent une bonne capacité. Ainsi, le Centre d'Investigation Clinique (Inserm CIC 1405) qui dispose de 18 lits de recherche et de plateaux techniques bien équipés, notamment pour les explorations sur la douleur, sur les fonctions endothéliales ou sur
La faculté de chirurgie dentaire de Clermont-Ferrand, l’une des 16 facultés françaises, accueille 450 étudiants, soit environ 75 par promotion, principalement issus de la PACES de Clermont-Ferrand, mais aussi de celles de Dijon, Tours et Limoges. L’objectif pédagogique de l’établissement est de former des chirurgiens-dentistes pouvant dispenser des soins de qualité, basés sur l’évidence scientifique, adaptés aux besoins de santé des patients et capables de faire évoluer leurs pratiques avec les acquis scientifiques. Les enseignements sont ainsi réalisés en lien avec l’activité hospitalière de soins et en s’appuyant sur la recherche. La cohérence entre les 3 missions d’enseignement, de recherche et de soins est facilitée par la présence de la faculté de chirurgie dentaire et du service d’odontologie dans un même bâtiment sur le site de l’hôpital Estaing. De plus, ces activités sont solidement adossées à deux laboratoires de recherche qui renforcent cette dynamique ; l’équipe EA4847 étudie les liens entre santé orale, mastication et nutrition et l’équipe UMR1107 s’intéresse aux douleurs de la bouche, de la face et de la tête. L’assimilation des connaissances, compétences et attitudes professionnelles conduisant à une approche médicale globale, centrée sur le patient, est privilégiée tout en assurant une formation pratique et clinique autour de l’appropriation des gestes techniques. En 2e et 3e années, les étudiants s’entraînent notamment sur des simulateurs, de façon à maîtriser progressivement la gestuelle et l’usage des matériels et biomatériaux de la dentisterie moderne. La faculté s’est tournée vers l’avenir en suivant les évolutions du numérique avec le développement de logiciels d’aide à la décision thérapeutique, l’usage de systèmes de CFAO ou la fabrication de modèles pédagogiques. De la 4e à la 6e année, les étudiants progressent dans l’acquisition des compétences professionnelles en prenant en charge des patients et en réalisant des soins sous la supervision de praticiens/enseignants dans le service d’odontologie. La formation est complétée par un stage actif de 2 mois en cabinet dentaire, ce qui donne aux étudiants l’occasion de découvrir le contexte de la pratique professionnelle et les besoins de santé dans les territoires. L’équipe médicale du service, principalement hospitalouniversitaire, regroupe environ 45 enseignants/praticiens, 220 étudiants hospitaliers et 15 internes (3 spécialités : chirurgie orale, orthopédie dento-faciale, médecine buccodentaire), qui assurent des missions de soins variées. Quarante fauteuils sur 65 sont réservés à la clinique étudiante, tandis que l’activité de soins directs permet la prise en charge de patients avec des pôles d’excellence, autour notamment de la prise en charge des patients présentant des douleurs chroniques oro-faciales, nécessitant des reconstitutions implanto-prothétiques complexes ou à besoins spécifiques pour lesquels la continuité des soins implique une hospitalisation de jour au CH de Riom. Holbrook WP, Brodin P, Balciuniene I, Brukiene V, Bucur MV, Corbet E, Dillenberg J, Djukanovic D, Ekanayake K, Eriksen H, Fisher J, Goffin G, Hull P, Kumchai T, Lumley P, Lund J, Mathur V, Novaes A Jr, Puriene A, RogerLeroi V, Saito I, Turner S, Mabelya L. Balancing the role of the dental school in teaching, research and patient care; including care for underserved areas. Eur J Dent Educ. 2008;12 Suppl 1:161-6.
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REPORTAGE DH : CHU DE CLERMONT-FERRAND (AUVERGNE-RHÔNE-ALPES)
serve 50 % du temps d’accès à l'IRMf 3T à la recherche, fournit aux chercheurs et aux cliniciens du site (grâce nola physiopathologie de l’audition, nous permet de me-
tamment à la plate-forme IVIA en pré labélisation IBISA)
ner de front et dans de bonnes conditions des études
un ensemble d’outils très performants qui permettent
académiques et des projets conduits avec des par-
de développer des programmes de recherche transla-
tenaires industriels du secteur de la santé. Grâce au
tionnelle du petit animal à l’Homme.
Centre de Recherche en Nutrition Humaine (CRNH),
98
nous disposons d’une expertise et d’outils d’explora-
Et au niveau de la faculté dentaire de Clermont-
tions, telles que les chambres métaboliques, qui sont
Ferrand ?
uniques en France. Pour les collections biologiques, le
Parmi les UFR d’odontologie, la Faculté de Clermont-
Centre de Ressources Biologiques (CRB), qui bénéficie
Ferrand figure parmi celles qui revendiquent la plus
d’une certification NF S 96-900 depuis avril 2013, est un
forte activité de recherche. Elle s’appuie pour cela sur
atout majeur pour valoriser les échantillons recueillis au
plusieurs équipes labélisées et sur le Centre d'Inves-
cours des essais cliniques réalisés au CHU. Le CRB est
tigation Clinique. Comme mentionné précédemment
également un élément important dans la politique enga-
la douleur est identifiée comme une thématique prio-
gée par le CHU pour de développer les études obser-
ritaire au sein de notre CHU et les odontologistes y
vationnelles s’appuyant sur des registres de patients.
occupent une place importante. L’Unité Mixte de Re-
Cette valorisation des collections biologiques se décline
cherche NeuroDol Inserm 1107 inclut des enseignants-
en termes scientifiques et économiques grâce à divers
chercheurs et des cliniciens qui travaillent à la fois
partenariats publics ou privés. Enfin l'imagerie, qui ré-
à la Faculté de Médecine et à la Faculté Dentaire.
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REPORTAGE DH : CHU DE CLERMONT-FERRAND (AUVERGNE-RHÔNE-ALPES)
OMNIPRÉSENCE DU NUMÉRIQUE DANS LE CURSUS DE MÉDECINE
Cours, documentation, examens… des méthodes qui changent DH MAGAZINE – Quel est le rôle du numérique
diants, des cours commençaient
dans le contrôle des connaissances ?
à 8 h 00 et terminaient à 9 h 00.
JEAN CHAZAL − Il est de plus en plus important. Le
Si l’on avait une bonne place pour
numérique est très présent dans l'enseignement, dans
bien lire au tableau, s’il n'y avait pas
la pédagogie, puisqu’il existe maintenant des espaces
de chahut, on assistait au cours dans de bonnes
numériques de travail, des MOOC sur lesquels les étu-
conditions. Sinon, on prenait le cours avec difficulté. Là
diants prennent toutes sortes de renseignements. Puis
aussi, il y avait une rupture dans l'égalité des chances.
ils rendent compte de tout ce qu'ils ont pu apprendre
Aujourd'hui, tous les étudiants, avec un simple code,
ou, en tout cas, relever sur ces espaces numériques.
peuvent suivre le cours depuis chez eux ou aller sur
L’enseignant reste indispensable et doit s'adapter. Il est
l'espace numérique de travail où l'enseignant a déposé
là pour vérifier que l'étudiant a bien fait le tri de ce qu'il
son cours avec des références bibliographiques. Le pré-
faut retenir et l'a bien hiérarchisé. Concernant le contrôle
sentiel reste nécessaire au moment des enseignements
des connaissances au sens strict du terme, en deuxième
dirigés de la classe inversée et dans les amphithéâtres
cycle de médecine et aussi à la fin de ce deuxième cycle
cela doit être remis à sa place car la relation entre étu-
pour les épreuves classantes nationales – ou ECN,
diant et enseignant doit garder toute sa dimension en
ex-internat –, on ne distribue plus de copies mais des
raison de la bonne influence qu’elle peut représenter
tablettes. C'est une révolution car la dimension de l'écri-
dans le parcours. Il faut maintenant trouver le système
ture et des fautes d'orthographe disparaît, l’approche
qui permette de donner une place à chacun.
Entretien avec Pr Jean Chazal, Doyen de la Faculté de médecine
dans l’interprétation par exemple d’une image ou d’une radio est totalement modifiée par les possibilités de la tablette, ou encore l’étudiant peut visionner la vidéo d’un entretien psychiatrique pour poser un diagnostic. La correction est quasi instantanée : on ramasse les tablettes, on les range dans leurs armoires, un logiciel de correction intervient immédiatement et, en 20 minutes, la correction est faite pour des centaines de tablettes. Ainsi, le gain de temps est considérable et l’égalité des chances est rétablie, aucun paramètre ne venant para-
La correction est quasi instantanée : on ramasse les tablettes, on les range dans leurs armoires, un logiciel de correction intervient immédiatement et, en 20 minutes, la correction est faite pour des centaines de tablettes. Ainsi, le gain de temps est considérable et l’égalité des chances est rétablie, aucun paramètre ne venant parasiter le travail d’un jury.
siter le travail d’un jury. La correction est la même pour tous, et je pense que tout le monde y gagne, ensei-
Le numérique est une révolution sociétale. C'est un
gnants comme étudiants. Le numérique est une voie de
moteur d'évolution du cerveau. Le cerveau de la géné-
communication, c'est le dernier aspect. Aujourd'hui, on
ration du numérique est en train de changer. Je crois
parle beaucoup de pédagogie inversée. J’ai personnelle-
que nos étudiants sont plus savants que nous ne l'étions
ment connu l'époque des grands amphis de 1 000 étu-
parce que la masse de connaissances à assimiler étant
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REPORTAGE DH : CHU DE CLERMONT-FERRAND (AUVERGNE-RHÔNE-ALPES)
très vite surchargé les réseaux. Connecter 8 000 ou 9 000 étudiants en même temps, le même jour, a posé des problèmes techniques énormes, qui avaient été sous-estimés. Mais des améliorations technologiques ont été apportées, des budgets ont été consacrés, des épreuves tests ont eu lieu, et, finalement, on fait le constat que la technologie est sans limite aujourd'hui. Il n'y a plus que l'épreuve de lecture critique d'article qui pose un problème car nous avons découvert que les étudiants pouvaient commencer leur travail sur un article puis changer d’avis et, en définitive, opter pour le deuxième article. Les connexions ont pu alors quasi doubler, ce qui n’avait pu être anticipé. Il s’agit là du dernier dysfonctionnement à lever, qui devrait l’être par le travail concerté des sociétés de sécurité, des entreprises spécialisées dans la technologie du numérique, du conseil scientifique, du jury, du CNG, des deux ministères qui supervisent, des doyens, des syndicats étudiants, etc. J’ai la certitude que tous les problèmes techniques auront été solutionnés d’ici juin. beaucoup plus importante qu’il y a une cinquantaine d’années. On peut estimer qu'aujourd'hui, en médecine,
Chaque grande innovation nécessite une période de transition, avec certaines difficultés à la clé.
ce sont 40 à 50 % de connaissances en plus à acquérir qu’à cette époque. La sélection était différente, en particulier pour l'internat avec 1 à 3 % d’admis ; aujourd'hui, tout le monde est interne et tout le monde accède à ces épreuves classantes nationales. C'est toujours en fonction du classement que l'on choisit sa spécialité, mais les concours ont une signification différente. On parle du concours de première année avec le numerus clausus ; à Clermont-Ferrand, 17 à 20 % des étudiants sont sélec-
La phase de correction requiert 300 correcteurs, qui sont logés, nourris, dédommagés, etc. Toute cette « machine » avait un coût formidable. Les tablettes ont bien entendu un coût, mais nous utilisons les mêmes depuis 4 ans à présent et elles sont toujours opérationnelles…
tionnés en médecine. De mon temps, je parle comme un vieux, nous étions 1 000 candidats en première année, et 200 en deuxième année, ce qui donnait un taux de réussite de 20 %. Il fallait avoir 10 de moyenne, avec des épreuves assez difficiles.
Quelles garanties avez-vous pour les ECN concernant leur bon déroulement puisqu’elles sont informatisées à partir de 2016 et que les étudiants composeront sur tablettes ? Quid de la technologie axée sur le wifi et du risque de lenteur du débit ?
100
L'utilisation du numérique va-t-elle diminuer les coûts engendrés ? Prenons un exemple. Le CNG (Centre National de Gestion) a distribué des copies à 9 000 candidats, ce qui représente une quantité de papier et de tirages considérable. Ensuite, il faut transporter les copies, faire appel à des sociétés spécialisées de type transferts de fonds, avec du personnel, des camions. Il faut louer des salles, engager des surveillants, ramasser les copies, les transporter de façon sécurisée et assurer toute une logistique. La phase de correction requiert 300 correcteurs, géné-
C’est un système qui est testé depuis 3 ou 4 ans, avec,
ralement installés dans un hôtel du sud parisien durant
reconnaissons-le, quelques dysfonctionnements lors
une semaine, qui sont logés, nourris, dédommagés pour
de certaines ECN. Il a pu arriver que les très nombreux
les déplacements, etc. Toute cette « machine » avait un
accès aux plates-formes, à la banque de données aient
coût formidable. Les tablettes ont bien entendu un coût,
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REPORTAGE DH : CHU DE CLERMONT-FERRAND (AUVERGNE-RHÔNE-ALPES)
elles aussi, mais entre leur durée de vie – nous utilisons
qu’elle va générer des coûts dans un premier temps.
les mêmes depuis 4 ans à présent et elles sont toujours
D'un autre côté, en toile de fond, il y a la prévention. On
opérationnelles – et leurs prix qui diminuent au fil des
sait comment on va pouvoir éviter certaines maladies, les
années, leur emploi représente un budget bien moindre
maladies chroniques comme le cancer, l'hypertension, le
que la masse de papiers photocopiés durant 4 ans et
diabète, le surpoids. Vous savez qu'aujourd'hui 20 à 30 %
que le fait de devoir recourir à des correcteurs. Un autre exemple, celui des visioconférences. Les économies en frais divers liés aux déplacements sont extrêmement appréciables grâce à ces réunions à distance. Le contact
des cancers pourraient être prévenus par une hygiène de vie adaptée. C'est énorme. Le déficit de l’Assurance maladie n’est rien comparé à 30 % de cancers évités.
humain est néanmoins essentiel ; c’est pourquoi nous nous organisons sur le rythme moyen d’1 présentiel pour 3 visioconférences. L’utilisation du numérique engendre une vraie économie.
Avez-vous quelque chose à ajouter ? Le numérique nous invite à préparer l’enseignement du futur. Les avantages sont nombreux, par exemple financiers, mais les inconvénients ne doivent pas être négligés, ceux qui sont notamment liés à l’emploi. Ce
Le service de Biochimie Médicale et Biologie Moléculaire
nouveau mode de travail implique moins de secrétaires, peut-être moins d’enseignants ou des enseignants formés autrement, etc. Je crains que la mesure de la situation future n’ait pas été totalement prise, dans un contexte français où le taux de chômage est déjà très élevé. J'ai peur que le numérique, au moins temporairement, l'aggrave. Et puis la médecine est en train de changer. Les spécialités comme la rhumatologie, l'orthopédie, la neurologie, la cardiologie, etc. évoluent vers une médecine nouvelle, qui est celle de la biologie moléculaire, du génome, du métabolisme, de l’imagerie moderne. La pharmacologie nouvelle va prendre de plus en plus de place, c'est-à-dire la sensibilité de chacun d’entre nous aux médicaments déterminée génétiquement. Chaque être est unique et ne réagit pas comme son voisin au même traitement, en fonction de sa sensibilité et de son métabolisme. La médecine nouvelle aura une dimension particulière en devenant personnalisée, individuelle. On a un socle génétique qui est le même, celui de l'homo sapiens sapiens. Au départ, on est tous identiques sur le plan génomique, puis l'expression des gènes fait que, en fonction de l'environnement et de toutes les influences que l'on peut subir, les gènes se modifient et sont exprimés différemment. On pourra être 9 milliards d'individus sur la Terre, il y aura 9 milliards de cerveaux différents, 9 milliards de foies différents, etc. C'est
Le service de Biochimie Médicale et Biologie Moléculaire est une des disciplines biologiques du pôle Biologie Médicale et Anatomopathologie du CHU de Clermont-Ferrand. Dirigé par le Pr Vincent Sapin, ce service comporte différentes unités fonctionnelles permettant la réalisation d’un large panel d’actes, allant de ceux de routine à la biologie spécialisée de recours. Dans ce cadre, une politique d’innovation biochimique est menée en se concentrant sur le développement et la validation de nouveaux biomarqueurs protéiques. C’est actuellement le cas des différents travaux effectués sur la protéine S100B et son caractère diagnostique et pronostique lors de traumatismes crâniens. Cette recherche à visée d’application pédiatrique vient récemment de bénéficier d’un financement via un projet hospitalier de recherche clinique (PHRC) national, dont le coordinateur est le Dr Damien Bouvier (médecinbiologiste, AHU au sein du service). Il s’agira de montrer via une étude multicentrique (9 CHU) que la S100B peut être utilisée pour le diagnostic du traumatisme crânien modéré de l’enfant et remplacer l’hospitalisation de courte durée et/ou le scanner. Par ailleurs, le versant biologie moléculaire du service (dirigé par le Pr Isabelle Creveaux) s’inscrit comme l’un des utilisateurs de la nouvelle plate-forme de séquençage haut débit (installée au Centre de Biologie fin 2015) ; et ce, dans le cadre de ses missions diagnostiques des maladies rares (leucodystrophie, retards intellectuels, par exemple).
une médecine nouvelle qui s’annonce et qu'il va falloir apprendre à enseigner. Il va falloir aussi la gérer parce
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Photos fournies par le centre hospitalier de Douai
Les chiffres clés s LITS ET PLACES s SPÏCIALITÏS ET SURSPÏCIALITÏS s -€ de budget s PROFESSIONNELS s EN ANS AGENTS TITULARISÏS #$)SATIONS AVANCEMENTS DE GRADE s UN TERRITOIRE DE HABITANTS s UNE MORTALITÏ PRÏMATURÏE SUPÏRIEURE Ì LA MOYENNE NATIONALE
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REPORTAGE
Centre Hospitalier
Photos © F. Roulin - CH de Douai
Le
de
Douai
Construisons l’hôpital de demain Fort de ses 2 600 professionnels, le Centre Hospitalier de Douai anticipe les orientations de la nouvelle loi de santé et renouvelle le concept de service public hospitalier sur son bassin de vie d'1,2 million d’habitants. Il rompt avec l’hospitalo-centrisme en s’inscrivant comme un acteur essentiel de l’aménagement du territoire en santé. Il se montre présent sur tous les fronts en redynamisant les relations villehôpital et en s’associant aux collectivités territoriales pour réduire les inégalités sociales en santé, prégnantes sur le Douaisis. DH Magazine vous présente sa démarche innovante.
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REPORTAGE DH : CH DE DOUAI (NORD)
LE FUTUR DE L’HÔPITAL EN ACTIONS
Bilan et perspectives du Centre Hospitalier de Douai
ENTRETIEN AVEC
Renaud Dogimont Directeur Général
DH MAGAZINE – Vous avez pris vos fonctions
ciers. Parallèlement, un plan d’économies quinquennal
au Centre Hospitalier de Douai il y a trois ans. C’est l’heure de tirer un premier bilan et de dresser les nouvelles perspectives de développement.
a été mis en œuvre pour permettre à la fois un retour à
RENAUD DOGIMONT − Disposant d’un outil de travail
projets structurants, tels que l’ouverture de l’Unité de
moderne et récent, le Centre Hospitalier de Douai devait
Chirurgie Ambulatoire. Grâce à cette stratégie, le Centre
se doter en interne de fondations organisationnelles,
Hospitalier de Douai dispose aujourd’hui d’une situation
financières et managériales solides afin de lui garantir un
financière qui s’améliore. Il clôture l’exercice 2015 sur
avenir pérenne et offrir la meilleure qualité de soins à ses
un résultat proche de l’équilibre.
l’équilibre gradué et la préservation de la dynamique interne de l’hôpital. Nous avons ainsi pu mener à bien des
usagers. Les deux premières années ont donc été mises à profit afin d’analyser les organisations, de détecter le potentiel de développement et de fixer le cap pour les cinq prochaines années. Cette étape était indispensable afin de mobiliser les ressources internes nécessaires au déploiement d’une nouvelle stratégie d’ancrage ter-
Grâce à la stratégie de désendettement, le Centre Hospitalier de Douai dispose aujourd’hui d’une situation financière qui s’améliore. Il clôture l’exercice 2015 sur un résultat proche de l’équilibre.
ritorial du CHD et à la préparation des orientations de la nouvelle loi de santé, c’est-à-dire faire de l’hôpital un
été accompli afin de garantir la sincérité budgétaire et
Le Centre Hospitalier de Douai est entré en 2014 dans la démarche de dialogue de gestion mise en place par l’Agence Régionale de Santé. Quels ont été les grands chantiers menés ?
de renouer avec l’équilibre budgétaire. Les conclusions
Le dialogue de gestion consiste en une évaluation glo-
du rapport de la chambre régionale des comptes met-
bale de la performance d’un établissement à travers
taient en effet en avant une situation financière assez
l’adéquation de son activité avec les besoins et l’offre
contrastée. L’établissement connaissait un endettement
de soins du territoire, ses modalités de gouvernance
élevé en dépit d’un fonds de roulement et d’une trésore-
et de management, la qualité et la sécurité des soins
rie suffisants. Une politique de désendettement a donc
délivrés, son système d’information hospitalier et sa
été conduite depuis 2013. Elle a donné lieu au rembour-
situation financière. Cette démarche a réellement
sement d’un capital de 5 000 000 €, générant une éco-
été vécue comme une opportunité pour questionner
nomie substantielle de 300 000 € annuels en frais finan-
nos organisations afin de les rendre plus efficientes.
acteur de prévention, d’aménagement du territoire en santé et un partenaire privilégié des professionnels de santé de premier recours. Un travail important a donc
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REPORTAGE DH : CH DE DOUAI (NORD)
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Cinq grands chantiers ont été menés en collaboration avec la communauté médicale et les équipes, qui ont co-construit la feuille de route entérinée par l’ARS. Le
© CH de Douai
REPORTAGE DH : CH DE DOUAI (NORD)
premier chantier a porté sur l’optimisation du capacitaire et la réorganisation des unités de soins. Il a conduit à la mise en sommeil de 28 lits inoccupés, qui pourront être réalloués au développement de nouvelles activités. Les autres objectifs fixés ont concerné l’optimisation de la gestion des lits d’aval, l’amélioration du codage et de sa valorisation, la construction d’outils de pilotage RH en lien avec l’activité, ainsi que la poursuite de la stratégie médicale interne et territoriale.
En matière de stratégie médicale territoriale, des Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT) verront le jour en 2016. Quelles sont vos relations avec les autres établissements du territoire ? Depuis octobre 2010, le Centre Hospitalier de Douai est membre de la Communauté Hospitalière de Territoire de l’Artois-Douaisis, avec les Centres Hospitaliers de Lens, d’Arras et de Béthune, représentant, par sa dimension, l’une des plus grandes CHT de France. La recherche de complémentarités et de mutualisations entre quatre établissements de taille conséquente et de gouvernance comparable s’est révélée longue et fastidieuse. Après quatre années de mise en œuvre et en dépit d’échanges riches entre les communautés médicales des établissements membres, la CHT de l’Artois-Douaisis n’a engendré que peu de réalisations concrètes. La mise en place des Groupements Hospitaliers de Territoire sera l’occa-
Notre politique sociale s’articule autour d’un management participatif. En 2013, pour bâtir le nouveau projet d’établissement, un appel à idées a été lancé auprès de l’ensemble des personnels. Nous avons ainsi recueilli 1 500 attentes formulées par nos professionnels pour construire le Centre Hospitalier de Douai de demain.
sion de rebattre les cartes et de tirer les enseignements du fonctionnement des CHT. En outre, le Centre Hospitalier de Douai a noué de longue date, une relation privilégiée avec le Centre Hospitalier de Somain, avec lequel
lité des repas, questions éthiques, accueil du patient et
a été signé un projet médical commun en 2012. Sa mise
de sa famille, adaptation face au handicap sont autant de
en application est actuellement à l’œuvre : depuis le
sujets qui leur tiennent à cœur. Parallèlement, le Direc-
23 novembre 2015, une équipe pneumologique de terri-
toire de l’établissement soutient la créativité des équipes
toire a ainsi vu le jour. Depuis le début de l'année 2016,
en organisant pour la seconde année consécutive un ap-
les consultations avancées réalisées par des spécialistes
pel à projets. Il fait émerger des initiatives aussi diverses
du Centre Hospitalier renforcent l'offre de soins pour la
que le jardinage thérapeutique ou le renforcement de la
population somainoise.
prise en charge sociale des patients fragilisés. Parce que
Des consultations en gastro-entérologie, en nutrition et
la réussite de ce nouveau projet d’établissement dépend
en dermatologie viennent compléter celles d'imagerie,
de l’implication de chacun, un nouveau mode de mana-
ORL, gynécologie et néphrologie.
gement par objectifs a été impulsé. Il responsabilise et valorise davantage les succès individuels. Un accompa-
La mise en œuvre d’une politique des ressources humaines durable et responsable est une orientation majeure du projet d’établissement. Comment se traduit-elle pour les personnels ?
gnement au changement auprès de l’encadrement lui
Notre politique sociale s’articule autour d’un manage-
tout au long de la vie professionnelle et la mise en œuvre
ment participatif. En 2013, pour bâtir le nouveau projet
de dispositifs de promotion professionnelle et sociale
d’établissement, un appel à idées a été lancé auprès de
sont des leviers indispensables à la réussite d’une poli-
l’ensemble des personnels. Nous avons ainsi recueilli
tique des ressources humaines durable et responsable.
1 500 attentes formulées par nos professionnels pour
Le Centre Hospitalier de Douai développe également la
construire le Centre Hospitalier de Douai de demain. Qua-
création de viviers aides-soignants, infirmiers et cadres.
a permis de maîtriser cette nouvelle approche et de la décliner dans un entretien annuel d’évaluation profondément renouvelé. Le développement des compétences
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© F. Roulin - CH de Douai
REPORTAGE DH : CH DE DOUAI (NORD)
national l’ont été au Centre Hospitalier de Douai. De surcroît, le Centre Hospitalier de Douai est le premier employeur public du territoire. Il mène à ce titre une politique volontariste d’insertion professionnelle des publics les plus éloignés du marché du travail. Il a ainsi recruté, pour la période 2014-2015, 17 jeunes peu ou pas qualifiés et confrontés à des difficultés particulières d’accès à l’emploi grâce au dispositif des emplois d’avenir. Leur intégration professionnelle repose d’une part, sur la proposition à l’expiration du dispositif d’un poste permanent vacant permettant d’envisager un recrutement en CDI, et d’autre part, sur un accompagnement spécifique basé sur un système de tutorat et d’actions de formation adaptées au poste occupé.
Le Centre Hospitalier de Douai est porteur d’une stratégie de décloisonnement de l’hôpital sur son territoire. Quels en sont les principaux fondements ? L’organisation hospitalière actuelle se concentre sur le
La stratégie du Centre Hospitalier de Douai bouleverse le modèle d’hôpital vitrine technologique, qui s’est construit depuis les années 1950 sur les progrès de la médecine et des techniques, au profit d’un modèle de développement où l’indicateur de performance est la capacité à faciliter l’accès aux soins pour les populations les plus vulnérables.
curatif et construit essentiellement ses relations avec les partenaires hospitaliers en délaissant les professionnels de santé libéraux. La stratégie du Centre Hospitalier de Douai remet en cause ce paradigme. Elle postule que le préventif est la clé d’une baisse durable et soutenable des dépenses en santé, à rebours de la course à la tarification à l’activité. Elle bouleverse le modèle d’hôpital vitrine technologique, qui s’est construit de-
Ce sont ces actions concrètes qui fédèrent nos profes-
puis les années 1950 sur les progrès de la médecine
sionnels et fondent notre spécificité, une identité collec-
et des techniques, au profit d’un modèle de développe-
tive forte et la fierté d’appartenir à un Centre Hospitalier
ment où l’indicateur de performance est la capacité à
humain et ancré dans sa ville.
faciliter l’accès aux soins pour les populations les plus vulnérables. La stratégie des établissements de santé
Le Centre Hospitalier de Douai a recruté, en 2015, 17 jeunes en contrat avenir. Quel est la politique d’emploi appliquée actuellement par l’hôpital ?
repose essentiellement sur la hausse de leur activité par
Dès 2013, le Centre Hospitalier de Douai a lancé un
cès aux soins de ceux qui n’ont aucune possibilité d’être
plan quinquennal pour ses salariés les plus précaires
hospitalisés et sont des laissés-pour-compte. Le Centre
en raison d’une situation sociale préoccupante : 25 %
Hospitalier de Douai se tourne donc vers les élus et les
d’agents contractuels contre 15 % à l’échelle nationale. Par ailleurs, la politique salariale était jusqu’alors nivelée par le bas, avec peu d’avancements de grade accordés chaque année. Une enveloppe de 100 000 € par an pendant cinq ans a donc été instituée afin d’engager une campagne de titularisation des agents contractuels et d’avancement de grade pour les agents titulaires. En trois ans, 155 agents ont été intégrés dans la fonction publique hospitalière, 92 ont obtenu un CDI et 99 ont bénéficié d’un avancement de grade. En matière de résorption de l’emploi précaire, l’établissement se montre exemplaire puisque selon l’étude menée en novembre
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une réduction de leur taux de fuite. Nous croyons, au contraire, que le véritable sens de notre action est l’ac-
structures sociales présentes sur son territoire pour toucher les 25 % des habitants des quartiers sensibles qui renoncent actuellement à se soigner. Notre établissement met donc ses compétences cliniques, techniques et soignantes au service des professionnels de ville, des acteurs sociaux, ainsi que des élus de son bassin de vie. Il conduit cette démarche d’aménagement du territoire en santé avec le souci de s’adapter aux spécificités du Douaisis, aux conditions d’exercice des professionnels de ville et à l’action sociale préexistante sur ce territoire. Il y a aujourd’hui une convergence évidente
2014 par la DGOS, 9,1% des mises en stage d’agents
entre les actions à mener sur le Douaisis et les orien-
de catégorie C réalisées sur l’ensemble du territoire
tations préconisées par la nouvelle loi de santé.
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REPORTAGE DH : CH DE DOUAI (NORD)
L’EXEMPLE AVANT-GARDISTE DE CE QUE PEUT OFFRIR LA FUTURE LOI DE SANTÉ La stratégie de décloisonnement du CHD DH MAGAZINE – Quelles sont les différentes problématiques que vous rencontrez dans le Douaisis ?
hôpital flambant neuf, 11 salles de bloc, 2 600 agents
FRANCK LAUREYNS − Nous devons faire face à deux
compétents et plus de 35 spécialités et surspécialités
problématiques parallèles. D’une part, la démographie
représentées. Pourtant, malgré l’investissement et
médicale des professionnels de premier recours est in-
le professionnalisme de tous les acteurs de santé du
suffisante, avec 1 000 praticiens pour 100 000 habitants,
territoire, les inégalités sociales en santé demeurent,
soit 200 professionnels de moins que la moyenne natio-
pire même, s’accroissent. Nous avons donc cherché
nale. D’autre part, une situation sanitaire préoccupante.
à rompre avec l’hospitalo-centrisme pour repenser, en
Le douaisis connaît des difficultés socio-économiques
partenariat avec les professionnels de premier recours
prégnantes. Avec une concentration de communes au
et les élus du Douaisis, un nouvel aménagement du ter-
passé industriel ou minier et présentant un taux de pau-
ritoire en santé.
Entretien avec Franck Laureyns, Directeur de la stratégie et de la communication
vreté élevé, notre territoire se caractérise par des indicateurs de santé fortement dégradés. Lorsqu’ils tombent malades, certains publics subissent plutôt que d’être
Partant de ces constats, quels ont été les grands axes de la stratégie que vous avez mise en place ?
acteurs de leur santé, ce qui engendre un retard ou un
Le Centre Hospitalier de Douai conduit une politique ac-
renoncement aux soins. Dans les quartiers prioritaires
tive de décloisonnement articulée autour de trois axes.
définis par la politique de la ville, 25 % des usagers inter-
D’abord, établir des liens plus solides avec les profes-
rogés déclarent avoir renoncé à se soigner au cours des
sionnels de santé de premier recours pour diminuer les
six derniers mois.
ruptures dans le parcours de soins, notamment les plus vulnérables – accès aux soins, coordination du parcours
portants d’accès aux soins spécialisés. Les publics les plus vulnérables vivent dans l’immédiateté ; on note un taux d’absentéisme important lorsque les rendez-vous sont donnés plusieurs mois plus tard. Nous devons nous efforcer de créer des circuits courts pour ces usagers.
Le Centre Hospitalier de Douai s’engage pleinement à réduire les inégalités sociales et territoriales en santé en organisant des opérations de dépistage et des ateliers d’éducation à la santé au sein et en partenariat avec les associations et structures sociales du Douaisis.
Qu’en est-il de la prévention ?
le Centre Hospitalier de Douai
Le recours aux dépistages reste trop faible. Malgré les
s’engage pleinement à réduire
courriers incitatifs adressés à nos concitoyens par l’ARS
les inégalités sociales et terri-
et les opérations de sensibilisation menées par les asso-
toriales en santé en organisant
ciations du territoire, il est établi, par exemple, que seuls
des opérations de dépistage
13,7 % des hommes se rendent au dépistage du cancer
et des ateliers d’éducation à la
colorectal – base Erasme –, soit deux fois moins que
santé au sein et en partenariat
la moyenne nationale. Les statistiques tombent à 9 %
avec les associations et struc-
lorsqu’il s’agit des quartiers prioritaires. Nous avons un
tures sociales du Douaisis.
D O U A I
le manque de mobilité et les délais d’attente parfois im-
en amont et en aval de l’hospitalisation. Parallèlement,
D E
Ils évoquent plusieurs motifs : la peur du reste à charge,
C H
Pour quelles raisons renoncent-ils aux soins ?
25 % de renoncement aux soins chez les personnes des quartiers prioritaires
54 médecins généralistes visités à leur cabinet
40 élus rencontrés 20 structures sociales partenaires du projet
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REPORTAGE DH : CH DE DOUAI (NORD)
grammée. Un annuaire croisé qui reprend les numéros de téléphone des lignes directes des médecins généralistes et des spécialistes de l’hôpital a été diffusé sur le mois de décembre. De plus, un tapis de souris avec les lignes directes des spécialités auxquelles la ville a le plus fréquemment recours a été envoyé aux généralistes. Cela permet en effet un accès immédiat à un avis spécialisé pour le médecin généraliste. L’enjeu est de Pour les populations fragiles, la prévention de masse ne
conforter le médecin traitant au sein de son cabinet et
peut pas se substituer aux actions individualisées. Cette
de lui faciliter son exercice professionnel. Nous pensons
démarche innovante d’hôpital hors les murs renouvelle
que ces outils simples contribueront à de grandes avan-
le concept de service public hospitalier. Il ne faut pas
cées s’ils sont généralisés :
oublier que nous sommes les seuls garants de l’accès
- adapter la circulation et le contenu de l’information aux
à une médecine spécialisée sans reste à charge. Enfin,
mouvements des patients. Nous souhaitons développer
miser sur l’innovation en coopérant avec les maisons de
un système de SMS générés de façon automatique sur
santé pluriprofessionnelles.
les smartphones des médecins traitants, pour les avertir des différentes étapes du parcours de leurs patients
Commençons par le volet « professionnels » de votre stratégie. Quelle méthode avez-vous utilisée pour ouvrir l’hôpital vers la ville ?
à l’hôpital. Nous travaillons également sur un courrier
Depuis janvier 2015, direction générale et praticiens ont
rier sur son patient à l’hôpital, il est bien souvent rappelé
rencontré 54 médecins généralistes au sein de leur ca-
par les internes dans les 72 heures car des informations
binet. Pour tenter de comprendre tous les attendus de
peuvent manquer. Le médecin peut alors avoir l’impres-
la médecine de ville, un questionnaire a été transmis à
sion que son courrier n’a même pas été lu. L’idée, c’est
l’ensemble de la profession, avec le soutien de l’Union
de pouvoir créer un support avec des chapitres prédéfi-
Régionale des Professionnels de Santé Médecins Libé-
nis qui répondra aux besoins des praticiens hospitaliers
raux 59/62. De même, un autre questionnaire a été dis-
tout en facilitant la rédaction du médecin de ville.
standardisé pour l’entrée des patients en hospitalisation. Enfin, lorsque le médecin fait l’effort d’envoyer un cour-
tribué aux praticiens de notre hôpital. Objectif : réussir à mieux concrétiser le « soigner ensemble ». Une nouvelle instance a ainsi vu le jour : le comité mixte de pilotage des relations ville-hôpital. Composé d’une dizaine de généralistes et d’une dizaine de praticiens hospitaliers, ce comité a travaillé sur la coordination des soins et sur une prise en charge centrée sur la proximité et la continuité. Un Plan d’Action Qualité (PAQ) a rapidement abouti. Celui-ci a d’ailleurs été présenté lors d’une soirée
La prévention, c’est de la dentelle, ce n’est pas de l’assistanat. Pour les populations fragiles, la prévention de masse ne peut pas se substituer aux actions individualisées. Cette démarche innovante d’hôpital hors les murs renouvelle le concept de service public hospitalier
dédiée, le 29 septembre 2015. - associer le généraliste pendant l’hospitalisation en lui
110
Pouvez-vous nous détailler ses orientations et les mesures concrètes mises en application dès lors ?
fournissant la date prévisionnelle de sortie de son pa-
Il y a quatre axes principaux :
sortie effective, et ainsi mieux anticiper le retour à domi-
- faciliter l’accès à l’offre hospitalière pour les profes-
cile car, d’expérience, nous constatons qu’un maintien à
sionnels de premier recours, notamment pour la consul-
domicile non préparé peut poser problème et engendrer
tation d’avis clinique ou l’organisation d’une entrée pro-
un retour aux Urgences.
DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
tient. Le généraliste pourra être alerté 48 heures avant la
© CH de Douai
REPORTAGE DH : CH DE DOUAI (NORD)
- exploiter les supports d’information à destination de
plus vulnérables. Chaque fois, un de nos praticiens
la ville. La périodicité de notre journal Pépite Med, sup-
intervient sur un thème généralement plébiscité par la
port à destination des professionnels de ville qui était
structure d’accueil pour sensibiliser le public aux bonnes
envoyé deux fois par an, ser bimestrielle en 2016. Nous
pratiques. Les thèmes sont très variés : de la nutrition
envisageons par ailleurs de proposer à nos praticiens de
jusqu’au fonctionnement des Urgences. Puis, une infir-
rencontrer leurs confrères de ville de manière à créer un
mière se met à disposition pour des dépistages gratuits
échange naturel.
de pathologies à forte prévalence, comme le diabète, l’hypertension artérielle ou encore les maladies respira-
Vous avez dû effectuer un travail similaire pour le volet santé publique. Comment s’est-il déroulé ?
toires. L’accueil est très bon. La participation également.
Notre méthode : se saisir des préoccupations de nos cela, nous sommes allés à la rencontre des élus de notre
Enfin, vous coopérez étroitement avec les trois maisons de santé pluriprofessionnelles. Sur quels segments ?
territoire. Sur 64 communes, 40 ont été visitées. Ils nous
Nous travaillons sur l’interopérabilité. Plus concrète-
ont livré des inquiétudes, confirmé les comportements
ment, nous cherchons à développer un système d’infor-
de renoncement aux soins. Parallèlement, en juillet
mation partagé et à systématiser les protocoles de soins
2015, le Centre Hospitalier de Douai s’est fait signataire
en amont et en aval de l’hospitalisation. Nous avons
des contrats de ville 2015-2020 des deux intercommuna-
aussi ouvert dans ces structures des consultations avan-
lités du Douaisis. C’est la première fois qu’un tel enga-
cées de spécialistes en gériatrie, nutrition et gynécolo-
gement est pris par une structure hospitalière. La pre-
gie.
concitoyens, avec, pour principe moteur, l’échange. Pour
mière fois aussi que collectivités territoriales et hôpital de renoncement aux soins dans les quartiers prioritaires
Toutes ces mesures avant-gardistes préfigurent les orientations de la nouvelle loi de santé.
d’ici cinq ans. C’est dans ce cadre que l’hôpital, financé
Aujourd’hui, nous avons déjà identifié que 27 axes de
par ces collectivités, a pu construire son projet de santé
la loi de santé faisaient écho à ce que nous mettons en
publique. Ainsi, depuis août 2015, des opérations de
place. C’est un gros chantier pour un hôpital car cela
prévention sont organisées dans les structures sociales.
induit que les professionnels – qu’ils soient hospitaliers
L’initiative sera portée par le Centre Hospitalier de Douai
ou de ville – acceptent de changer leurs habitudes de
pendant cinq ans.
travail pour anticiper ensemble la médecine publique de
partagent un objectif commun : réduire de 10 % le taux
demain. C’est ce qui rend possible une telle démarche.
Des actions et des dépistages ont déjà été organisés. Quel accueil avez-vous reçu ?
Nous serons à moyen terme capable de mesurer les
Nous avons décidé de nous rendre dans les CCAS, les
concrets, tels qu’une augmentation du nombre d’entrées
épiceries solidaires et les diverses associations des
programmées, une diminution des passages aux Ur-
quartiers pour aller à la rencontre des populations les
gences ou le recul du taux de renoncement aux soins.
conséquences de cette stratégie avec des indicateurs
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REPORTAGE DH : CH DE DOUAI (NORD)
LE PARI RÉUSSI DE L’AMBULATOIRE
L’ouverture d’une Unité de Chirurgie Ambulatoire de l’activité au quotidien et une amélioration de la qualité de prise en charge des patients opérés. K.V. − Avant, tout était mélangé dans un même lieu, ce qui engendrait une perte d’efficience car nous n’arrivions pas à optimiser les lits. Actuellement, nous disposons de 13 à 16 lits de chirurgie ambulatoire – 3 chambres peuvent accueillir 2 lits-brancards – et de 13 lits de médecine ambulatoire, soit 3 à 6 lits supplémentaires.
Y a-t-il eu des changements importants dans le fonctionnement du service ? Entretien avec Dr Kevin Raynaud, chirurgien digestif et médecin coordinateur de l’Unité de Chirurgie Ambulatoire & Karine Verdin, cadre de santé de l’Unité de Chirurgie Ambulatoire et de la cellule de programmation
DH MAGAZINE – Le ministère de la Santé et la Caisse Nationale d’Assurance Maladie encouragent le développement de la chirurgie ambulatoire pour des raisons évidentes de coût. Au Centre Hospitalier de Douai, l’activité chirurgicale ambulatoire ne représentait que 20 % de l’activité chirurgicale globale en 2011. Cinq ans plus tard, elle a plus que doublé. Quelles sont vos raisons d’avoir mis l’accent sur cette forme de prise en charge ? KEVIN RAYNAUD − Selon les derniers chiffres de la DGOS, l’objectif est d’atteindre 66 % de chirurgie ambulatoire en 2020 sur le plan national. En août 2015, nous sommes à 47,6 % de notre activité chirurgicale en ambulatoire – au-dessus des préconisations de l’ARS – et nous visons 58 % en 2018. La chirurgie ambulatoire ne se développe pas que pour une question de coût car les économies générées ne sont que de l’ordre de 600 millions d’€ par an au plan national. Il s’agit surtout d’améliorer la qualité de prise en charge des patients. KARINE VERDIN − Le but n’est pas d’augmenter artifi-
K.R. − L’Unité Chirurgicale Ambulatoire a été installée au 2e étage, à la place de l’orthogénie, transférée au 3e étage. L’UCA se trouve à proximité des blocs opératoires, du plateau technique et de l’unité médicale ambulatoire. Il n’y a pas eu de gros pôles de dépense : l’acte chirurgical est le même, le bloc est commun et il n’y a pas de pôle dédié à l’ambulatoire. Cependant, les travaux ont permis la création de deux salles de soins distinctes. K.V. − L’équipe a été maintenue sans évolution d’effectif et avait déjà bénéficié d’une formation au score de Chung – score d’aptitude à la rue, utilisé pour autoriser le retour à domicile. Tous les mercredis, le programme ambulatoire est revu pour éviter que tous les patients arrivent à la même heure, ce qui serait anxiogène pour eux et l’équipe soignante.
Avez-vous mis en place de nouvelles pratiques ? K.V. − Nous avons investi dans des lits-brancards motorisés pour de meilleures conditions de travail et pour gagner en espace et en qualité. Nous utilisons à présent des draps et du linge personnel à usage unique. Ils
ciellement les chiffres. Le report de coût ne doit pas être
coûtent moins cher et contribuent à accélérer le lance-
transféré sur la médecine de ville. Le patient doit rentrer
ment du bio-nettoyage. Des repas-collations sont servis,
chez lui autonome.
ce qui est plus adapté à une sortie d’intervention et permet un gain financier.
Le 14 septembre 2015, le service d’hôpital de jour est devenu une Unité de Chirurgie Ambulatoire. Il n’y a pas que le nom qui a changé…
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K.R. − L’hôpital de jour médico-chirurgical de 23 lits
Quel est le rôle de la Cellule pré-interventionnelle – CPI – dans la préparation du patient à l’acte ambulatoire ?
mixtes existait depuis 2008. Cette Unité unique était
K.V. − La CPI ne prenait que les programmations du
née d’une unité d’HPDD – Hospitalisation Programmée
bloc pour le bloc. Composée d’un duo infirmière-secré-
à Durée Déterminée. Nous avions la volonté de séparer
taire, elle devient une cellule d’ordonnancement. Avant,
le chirurgical du médical avec la création d’une véritable
c’était le chirurgien qui donnait la date et la cadre jouait
Unité de Chirurgie Ambulatoire, pour un meilleur lissage
avec les lits ; maintenant, ce rôle est dévolu à la CPI. Elle
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REPORTAGE DH : CH DE DOUAI (NORD)
possède un accès aux différents logiciels – anesthésie, plages du bloc, lits, etc. Le patient la rencontre directement après la consultation avec le spécialiste. La CPI assure aussi l’éventuelle prise de rendez-vous pour les examens complémentaires et dialogue avec le patient autour des inquiétudes liées à l’intervention. Une infirmière de la CPI revoit le patient à la sortie de sa consultation avec l’anesthésiste. Enfin, il est rappelé la veille de son passage au bloc par l’infirmière coordinatrice de la chirurgie ambulatoire.
Comment se passent le retour au domicile et la surveillance post-opératoire ? K.V. − Nous avons de bons retours car les patients sont bien préparés en amont. Pour tous les types de chirurgie, l’infirmière est formée à l’heure prévisionnelle de sortie. Elle s’efforce de réautomatiser le patient. Dès lors que le patient atteint un score de Chung supérieur ou égal à 9, il peut médicalement sortir. Il libère le lit et
Nous avons investi dans des lits-brancards motorisés pour de meilleures conditions de travail et pour gagner en espace et en qualité. Nous utilisons à présent des draps et du linge personnel à usage unique. Ils coûtent moins cher et contribuent à accélérer le lancement du bio-nettoyage.
regagne le salon de pré-sortie, où il patiente en habits civils, en attendant que l’on vienne le chercher. Il est surveillé par l’équipe infirmière grâce à une caméra.
Envisagez-vous, à terme, un circuit court depuis les Urgences ?
K.R. − Le patient est rappelé par l’infirmière coordina-
K.R. − Nous aimerions mettre en place un circuit court
trice le lendemain de l’intervention – ou le lundi si celle-ci
depuis les Urgences. Au lieu de garder le patient une
a eu lieu le vendredi, car le service est ouvert en se-
nuit aux Urgences, il pourrait revenir le lendemain pour
maine de 7 h 00 à 19 h 30. Elle revoit les conditions de
des soins en ambulatoire. Mais c’est très complexe à
retour à domicile et évalue la douleur. Tous les appels
mettre en œuvre car il faut avoir un rendez-vous rapide
sont tracés pour un bon suivi du patient.
le soir-même avec le spécialiste, l’anesthésiste et une visite à la CPI pour voir si un lit est disponible… Le tout
Grâce à cette nouvelle organisation, souhaitezvous développer la demi-activité ?
en un temps record !
K.R. − En ambulatoire, le séjour ne peut pas excéder 12 heures. La demi-activité est le stade suivant, avec
Quels sont les avantages de l’UCA pour les patients ?
des séjours à la matinée ou l’après-midi pour des gestes
K.R. − La situation socio-économique de certains pa-
courts, notamment en ORL, ophtalmologie, stomatolo-
tients vulnérables les amène à redouter une hospitalisa-
gie ou gastro-entérologie.
tion de nuit pour ne pas laisser le conjoint ou les enfants seuls à la maison… Nous gagnons en attractivité grâce
C’était l’un de vos objectifs : l’UCA est-elle optimisée ?
à une unité dédiée, c’est un facteur qualité. Les objec-
K.V. − Nous travaillons avec un capacitaire virtuel de
réalisées en hospitalisation conventionnelle en ambu-
19 lits, mais nous arrivons quand même à absorber toute
latoire, de prendre en charge des pathologies de plus
l’activité. Nous préférons garder une marge pour ne pas
en plus lourdes et d’inclure les personnes âgées, pour
refuser des patients pour rien. Du fait de son expertise,
lesquelles il est recommandé une hospitalisation la plus
la CPI a récemment hérité de la gestion des reports et
courte possible. C’est aux médecins et aux chirurgiens
des annulations de toute la chirurgie, qui représentent
de penser à diriger vers l’ambulatoire. Il faut changer les
en moyenne trois appels supplémentaires par jour.
mentalités.
Les prérogatives de la CPI sont-elles encore amenées à évoluer ?
Quel est votre bilan de cette UCA ?
K.V. − Demain, l’ensemble de la programmation passera
d’abord réticent car il pensait perdre en mutualisa-
par la CPI. Le secrétariat ne fera que du secrétariat. Cela
tion, est ravi. À la fin, il avait hâte de mieux s’organi-
fait beaucoup de travail supplémentaire, mais l’équipe
ser et de travailler dans de meilleures conditions. Nous
est reconnue pour ses efforts de programmation et son
gagnons en efficience, en qualité de prise en charge.
efficacité.
Nous avons donné du sens au parcours patient.
tifs sont de passer certaines interventions actuellement
K.V. − Nous avons gagné en sérénité. Le personnel,
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REPORTAGE DH : CH DE DOUAI (NORD)
LE LABORATOIRE EN MARCHE VERS LA NOUVELLE ÈRE
L’accréditation Cofrac du laboratoire Avez-vous dû investir dans du matériel et du personnel qualifié pour entrer dans la démarche d’accréditation ? Accréditer un laboratoire est une démarche coûteuse et qui nécessite un fort investissement humain. Nous avons un contrat avec un consultant qui nous accompagne en réalisant, par exemple, des audits à blanc. Concernant le matériel, nous avons investi dans un logiciel qualité, notamment pour la gestion documentaire, des non-conformités, du matériel, du personnel, du stock. En métrologie, le matériel est très coûteux, mais Entretien avec Dr Franck Bernardi, chef du service laboratoire
DH MAGAZINE – Depuis le 16 janvier 2010, la législation française impose la mise en place de l’accréditation de tous les laboratoires de biologie médicale par le Comité français d’accréditation – Cofrac. Comment avez-vous anticipé l’échéance du 31 octobre 2020 ? FRANCK BERNARDI − Les évaluateurs du Cofrac viennent tous les ans. Lors de notre évaluation initiale, en avril 2014, nous leur avons montré que nous étions
nous avions anticipé depuis de nombreuses années en nous équipant d’un logiciel de suivi centralisé des températures et de qualification des enceintes thermostatées. Par ailleurs, nous sommes amenés à passer beaucoup de contrôles qualité internes et externes, ce qui a également un coût. Concernant le Cofrac, nous avons des frais d’instruction de dossier, d’évaluation et de redevance annuelle.
profité pour étendre à hauteur de 30 % nos examens
Face à ces obligations, certains laboratoires choisissent de se regrouper pour mutualiser les coûts autour d’un plateau technique. Ces débats ont-ils lieu d’être sur votre territoire ?
accrédités – hémostase, biochimie générale et spécia-
Actuellement, tous les laboratoires hospitaliers de l’Ar-
lisée, immuno-hématologie, sérologie infectieuse. Au
tois-Douaisis proposent la même expertise à peu de
1er décembre 2015, 169 laboratoires hospitaliers étaient
choses près. Nous entendons régulièrement parler de
accrédités. Précisons que l’accréditation va plus loin
coopération et de mutualisation autour d’un plateau tech-
qu’une certification en apportant la reconnaissance for-
nique commun, ce que les laboratoires privés ont d’ail-
melle des compétences du personnel.
leurs déjà fait. À ce jour, les laboratoires se concentrent
entrés dans le processus d’accréditation. Nous avons reçu une deuxième visite en mai 2015 et en avons
sur leur accréditation et, à ce titre, nous avons mutualisé
La prochaine visite est en mai, avec l’obligation d’atteindre 50 % des examens accrédités au 31 octobre 2016. Vous pouvez donc envisager la suite de façon plutôt sereine.
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un appel d’offres entre trois hôpitaux – Arras, Béthune, Douai – pour choisir un consultant en commun.
Nous nous attendons à une année 2016 difficile, mais
Comment avez-vous organisé le travail pour l’accréditation au sein du laboratoire ?
pas seulement pour notre accréditation. En effet, nous
Une cellule qualité a été constituée avec les biologistes
serons dotés d’une nouvelle chaîne analytique, qu’il
– dont un responsable qualité –, le cadre médico-tech-
faudra intégrer tout en respectant les exigences liées à
nique et des techniciens référents en qualité. Des
l’accréditation. Nous avions anticipé en choisissant les
groupes de travail correspondant aux différents proces-
examens à accréditer en priorité par rapport au matériel
sus de la biologie médicale planchent sur la mise aux
qui allait être gardé, mais un sacré challenge nous attend
normes. L’ensemble du personnel est inclus et cela
pour l’accréditation liée à nos nouveaux automates !
participe à la bonne dynamique d’équipe. Par exemple,
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© T. Thorel - CH de Douai
© T. Thorel - CH de Douai
© T. Thorel - CH de Douai
REPORTAGE DH : CH DE DOUAI (NORD)
Accréditer un laboratoire est une démarche coûteuse et qui nécessite un fort investissement humain. biochimie/immunologie,
qui
représentent
près
de
80 % de l’activité de notre laboratoire. Pour répondre à l’urgence qui devient de plus en plus organisationnelle et optimiser le service rendu aux cliniciens et aux patients, le process sera encore plus rationalisé, avec des améliorations sur la prise en charge des prélèvements issus de notre système pneumatique – tapis roulant avec notre ASH réfléchit sur l’hygiène des locaux au sein du
chargement en vrac. Une armoire réfrigérée connectée
groupe Environnement, hygiène, sécurité et prévention
sur notre future chaîne permettra aussi de gérer des
des risques, notre secrétaire apporte son expertise sur
séries d’analyses et de stocker les tubes avant de les
les règles d’identito-vigilance au sein du groupe accueil
éliminer sans intervention du technicien, pour plus de
du patient, etc. Parallèlement, nous établissons des
sécurité. Pour notre secteur bactériologie, nous sommes
chartes de fonctionnement avec les services supports
équipés d’un ensemenceur automatique depuis 2012.
– direction des ressources humaines, direction des af-
La bactériologie reste encore très manuelle, mais on
faires médicales, bureau des marchés, service biomédi-
peut penser qu’elle va être automatisée de plus en plus.
cal, etc. – et les services de soins.
Nous allons aussi investir en 2016 dans un nouveau système informatique de gestion de laboratoire ; ce
Vous avez négocié le cap de l’automatisation et de la robotisation depuis de nombreuses années, ce qui n’est pas le cas de tous les hôpitaux publics. Quelles sont les étapes suivantes pour optimiser davantage la prise en charge ?
sera également une étape majeure dans notre évolution.
Nous allons donc installer une nouvelle chaîne analytique
des visites découverte lors des Journées du Patrimoine.
au cours de l’année 2016 pour les secteurs hématologie/
Elles connaissent toujours un franc succès !
Notre laboratoire doit ainsi toujours rester évolutif et notre personnel doit maintenir et développer ses compétences. Afin de mieux faire connaître notre activité et notre façon de travailler, nous organisons pour le public
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Le
Centre Hospitalier
de
Bourges
Photos fournies par le centre hospitalier de Bourges
Reportage rĂŠalisĂŠ en septembre 2015
Les chiffres clĂŠs s e employeur du dĂŠpartement du Cher avec 1 961 salariĂŠs s CHANTIERS POUR UN COĂ&#x;T TOTAL DE MILLIONS D EUROS s #LASSĂ? AU e rang pour la chirurgie de la cataracte s OPĂ?RATIONS DE LA CATARACTE EFFECTUĂ?ES EN s #APACITĂ? DU BĂ&#x160;TIMENT 332 CARDIOLOGIE LITS 332 CARDIOLOGIE (crĂŠation de 11 lits), 50 lits SSR gĂŠriatrique (crĂŠation de 6 lits), 12 lits dâ&#x20AC;&#x2122;USIC (crĂŠation de 2 lits) et 8 lits de soins continus
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REPORTAGE
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Le nouveau visage de Jacques-Cœur Pour répondre aux besoins en santé de son territoire, Jacques-Cœur évolue et se modernise. Deux nouveaux bâtiments ont ouvert en mars et en octobre 2015 pour les soins de suite et réadaptation gériatriques, la cardiologie et l’ophtalmologie. Le centre hospitalier, qui a reçu la visite des experts de la Haute Autorité de Santé en mars, est résolument tourné vers l’avenir. Il poursuit sa transition numérique tout en développant des alternatives à l’hospitalisation. Au cœur du futur projet médical d’établissement, il sera également question de la coordination du parcours des patients avec la structuration des filières au sein du futur GHT. De bien belles perspectives pour les années à venir… DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
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REPORTAGE DH : CH DE BOURGES (CHER)
L’HÔPITAL
À CŒUR OUVERT Une mutation pour répondre
ENTRETIEN AVEC
Agnès Cornillault Directrice
DH MAGAZINE – Quelles sont les spécificités
des centres de référence de la région pour que l’accès
de votre territoire ?
aux soins soit garanti mais pas suffisamment loin non
AGNÈS CORNILLAUT − Notre territoire présente l’une
plus pour éviter la fuite vers d’autres départements.
des plus faibles densité médicale de toute la métropole
Enfin, notre population est vieillissante et un rapport de
(83 médecins généralistes pour 100 000 habitants au 1 janvier 2012) et les études de la DREES montrent er
que la situation est susceptible de se dégrader dans les années à venir dans le Cher, compte tenu des nombreux départs à la retraite. Concernant le Centre hospitalier, 20% des postes de PH sont vacants, ce qui met certaines spécialités en souffrance (urgences, anesthésie, imagerie…) avec un fort impact sur l’activité de l’hôpital et l’obligation de recourir à des agences d’intérim. Par ailleurs, nous sommes situés au centre du département et au centre de la France, à équidistance entre Tours et Clermont-Ferrand, à 2 h 30 de Paris et 1 h 30 d’Orléans en voiture. Nous ne sommes pas suffisamment proches
l’INSEE d’août 2013 a montré que l’offre en soins ne permet pas toujours de répondre à la demande. Pour les personnes âgées, les enjeux portent surtout sur les distances et les temps d’accès aux médecins. Autour de nous, il faut bien reconnaître qu’il y a un cercle dans lequel l’offre de soins n’est pas surdimensionnée : notre rôle de proximité est donc essentiel.
Pourtant, dans ce contexte délicat, vos filières ophtalmologie et cardiologie sont particulièrement développées. Vous avez ouvert en 2015 deux nouveaux bâtiments, malgré les retards inhérents à tout chantier. Dans un récent classement national, Jacques-Cœur est positionné au 3e rang pour la cataracte avec une note de 18,14 / 20, ce qui est assez exceptionnel pour un établissement non universitaire de cette taille. Cela s’explique car nous avons un bon niveau d’équipement et de bonnes compétences en ophtalmologie. Il y a également très peu d’ophtalmologues libéraux. Le nouveau bâtiment, ouvert tout récemment en octobre, regroupe l’activité de consultation très importante qui se faisait jusqu’à présent au sein même du service d’hospitalisation et des salles d’interventions dédiées à la cataracte, conformément aux recommandations de la Haute Autorité de Santé. L’activité réalisée dans ce nouveau bâtiment se fera exclusivement en ambulatoire. Les opérations les plus lourdes continueront d’être réalisées au bloc opératoire central, mais cette nouvelle organisation rendra les salles du bloc central davantage disponibles pour les autres types de chirurgie. DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
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REPORTAGE DH : CH DE BOURGES (CHER)
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REPORTAGE DH : CH DE BOURGES (CHER)
Nouveau bâtiment chirurgie de la cataracte
Le bâtiment Soins de Suite et Réadaptation de cardiologie est également opérationnel, avec une capacité de 100 lits, dont 19 supplémentaires. Comment cela a-t-il été rendu possible ? Nous avons à Jacques-Cœur presque toute la filière de cardiologie, avec notamment un service de Soins de Suite
Dans un récent classement national, Jacques-Cœur est positionné au 3e rang pour la cataracte avec une note de 18,14 / 20, ce qui est assez exceptionnel pour un établissement non universitaire de cette taille.
et Réadaptation, ce qui est plutôt rare, la réadaptation cardiaque étant souvent réalisée dans des centres spécialisés dédiés. Cette offre de proximité évite au patient de parcourir de longues distances pour bénéficier d’une rééducation cardiaque. Il était par ailleurs nécessaire de rénover l’Unité de Soins continus pour améliorer le confort hôtelier des patients hospitalisés. Très tôt dans le projet, au regard de nos données d’activité, nous avons décidé qu’il fallait inclure des chambres pour les personnes à forte corpulence dans chacun des nouveaux services. Enfin, grâce à l’opération Hôpital 2012, des locaux ont été libérés dans le bâtiment principal. Nous allons en réaménager une partie pour repenser la qualité hôtelière de nos services d’hospitalisation et nous utiliserons certaines
mais il semblerait que nous puissions travailler sur de nombreux sujets à partir d’un projet médical commun : formation, politique d’achat, système informatique, etc. Le GHT impliquera aussi un travail concerté avec le secteur privé et les acteurs médico-sociaux. La problématique du système d’information apparaît aux différents établissements du territoire comme essentielle à traiter dans un proche avenir : l’harmonisation des SI visant à les rendre communicants prendra du temps ; pourtant, cette évolution sera essentielle pour encourager les coopérations médicales, indispensables à l’amélioration du parcours patient.
surfaces libérées pour héberger temporairement des ser-
Que vous apportera la coordination entre établissements et le développement des filières ?
vices où des travaux seront initiés.
La coordination entre les différents acteurs permettra de conforter chaque acteur dans son rôle, dans sa mission.
Sur le territoire, vous êtes en ordre de marche pour le Groupement Hospitalier de Territoire (GHT). Pourtant, vous n’êtes pas passé par la case Communauté Hospitalière de Territoire (CHT). Comment cela se fait ?
L’hôpital Jacques-Cœur doit se positionner tout autant
Les réflexions sur la modification de la permanence des
cialité et potentiel de développement de l’offre en soins.
soins n’ont pas constitué un contexte favorable pour la
Nous voulons éviter la rupture dans la prise en charge
création d’une CHT en 2011-2012. Les discussions sur
des patients, les examens redondants et commencer à
le projet de loi de modernisation de notre système de
faire travailler les équipes ensemble.
dans sa mission de proximité que dans son rôle de recours, afin de mieux graduer le parcours patient. Nous avons déjà commencé à travailler sur les projets des établissements : analyse des raisons des fuites par spé-
santé prospérant, nous nous sommes mis en ordre de marche pour créer un GHT. La CHT est un modèle coo-
Vous parlez d’équipes médicales de territoire ?
pératif peu intégratif, qui permet difficilement de mobi-
Je n’ose pas encore utiliser cette expression… Des coo-
liser les acteurs pour la mise en œuvre effective des
pérations existent aujourd’hui mais la notion d’équipe
projets. Concernant le GHT, nous attendons le texte final
médicale ira vraisemblablement bien au-delà. Elle renvoie DH MAGAZINE 153 / 2E TRIMESTRE 2016
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REPORTAGE DH : CH DE BOURGES (CHER)
Passerelle du nouveau bâtiment SSR cardiologie
afin de proposer une offre de soins correspondant aux besoins de la population. Notre ambition est de devenir un hôpital choisi, aussi bien par les patients que par les professionnels. L’enjeu est aussi de « garder » les compétences médicales : on a envie que nos médecins restent. Concernant le personnel non médical, nous rencontrons moins de difficultés de recrutement, si ce n’est concernant les métiers sensibles comme les masseurs-kinésithérapeutes et les orthoptistes. L’établissement fait un effort important en matière de promotion professionnelle pour permettre aux professionnels une mobilité interne et des évolutions de carrière. Suite à une récente enquête réalisée auprès du personnel médical et non médical, le projet social mettra l’accent sur la conciliation de la vie professionnelle avec la vie privée. Nous avons également la volonté d’axer nos efforts sur l’importance de bien travailler ensemble. On parle du GHT dans l’actualité mais au sein des équipes et avec les équipes des autres établissements, il faut vraiment arriver au bon positionnement de chaque professionnel dans le parcours patient.
également à certaines questions à mettre en perspective avec le contexte démographique évoqué précédemment : comment concilier équipe médicale de territoire et sous-effectif médical ?
La problématique de l’engorgement des Urgences propre à tous les hôpitaux doit être particulièrement préoccupante vu les spécificités de votre territoire. Du fait de la démographie médicale, comme dans d’autres territoires, notre bassin de population a un recours important aux Urgences. Notre service d’accueil des urgences a évolué (création d’une unité d’hospitalisation de très courte durée, informatisation mise en
Notre ambition est de devenir un hôpital choisi, aussi bien par les patients que par les professionnels. L’enjeu est aussi de « garder » les compétences médicales : on a envie que nos médecins restent.
place d’un circuit court sept jours sur sept, renforcement des effectifs, travail sur la gestion des lits…) mais l’augmentation continue de la demande implique de nouvelles adaptations. L’augmentation des hospitalisations non programmées et le taux d’occupation très élevé dans les services de médecine met parfois l’hôpital sous tension, ce qui implique l’hébergement temporaire
Avez-vous déjà des filières organisées pour fluidifier le parcours patient ? Selon la spécialité, la filière compte plus ou moins d’acteurs. Pour la cardiologie, globalement, le recours est organisé avec les autres centres hospitaliers et les professionnels libéraux. Si on prend une filière beaucoup plus complexe comme la gériatrie, il y a beaucoup de modes et de structures de prise en charge différents.
de patients dans d’autres spécialités que celles dont ils relèvent. Le problème d’accès aux lits de médecine est également lié à l’accès en aval aux lits SSR. Les 19 lits supplémentaires vont donner un peu de souffle.
Quelles mesures avez-vous privilégiées pour la gestion des lits ? Nous avons demandé à faire partie du programme de l’Anap sur la gestion des lits. On n’a pas voulu créer un
La filière est complète mais beaucoup plus compliquée
poste de bed manager car dans notre raisonnement,
à organiser.
la fonction gestion des lits doit reposer sur plusieurs personnes et permettre d’économiser du temps d’ur-
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L’hôpital s’adapte au contexte et aux besoins de
gentiste, la gestion des lits doit reposer sur plusieurs
la population mais prend également en compte
personnes et impliquer les cadres des services d’hos-
les attentes des professionnels.
pitalisation. Nous avons également écrit une procédure
Concernant le personnel médical, l’objectif est effec-
qui structure l’organisation à mettre en œuvre en cas de
tivement de surmonter nos difficultés de recrutement
difficulté d’accès aux lits de médecine.
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REPORTAGE DH : CH DE BOURGES (CHER)
Souhaiteriez-vous mettre en place une Unité d’Aval des Urgences ou son équivalent ? Sur notre secteur, il faut être réaliste, ce n’est pas possible. Nous avons déjà une problématique de recrutement médical. Comment monter une Unité ? Avec quels praticiens ?
Et du côté des mesures de moindre occupation, qu’avez-vous mis en route ? Nous avons remis en place des salons de sortie pour les patients partants ; cela permet d’anticiper le nettoyage de la chambre et d’admettre un nouveau patient plus tôt. Nous avons travaillé avec le Département d’Information Médicale à la fois sur les séjours longs et les séjours courts afin d’optimiser la disponibilité en lits d’hospitalisation complète. Sur les séjours longs, dans chaque spécialité, nous avons analysé les raisons des séjours prolongés. La notion « d’hébergement » (dans l’attente d’une autre solution) demeure fortement ancrée sur notre territoire. Pour les séjours courts, nous essayons de réorienter les patients en relevant vers les structures d’hôpital de jour. Toujours en lien avec le DIM et en analysant précisément notre activité, nous envisageons des évolutions capacitaires pour permettre de mieux prendre en charge les patients venant des Urgences dans chaque spécialité. Enfin, il faut commencer à préparer la sortie dès l’entrée du patient et anticiper les situations les plus
Nous avons 22 places hors les murs ; la capacité pourrait encore augmenter. Notre Service de Soins Infirmiers A Domicile (SSIAD) compte 26 places et il existe une équipe d’appui départementale en soins palliatifs. Elle se compose d’un médecin, un infirmier et un psychologue. 26 places et il existe une équipe d’appui départementale en soins palliatifs. Elle se compose d’un médecin, un infirmier et un psychologue. Ils exercent une fonction support auprès des médecins, vont dans les Ehpad et rendent possibles l’accompagnement de la personne et son maintien à domicile ou en institution. Il n’y a aujourd’hui pas d’Unité de soins palliatifs dans le département, et la plus proche unité de ce type est localisée près de Tours. Toujours dans un souci de proximité, nous avons demandé et obtenu en 2015 l’autorisation de créer une Unité de soins dédiée de 11 lits.
On entend aussi de plus en plus parler de télémédecine comme alternative à l’hospitalisation. Des projets de télémédecine ont été mis en place grâce à l’ARS qui a financé les équipements, dont l’un avec l’Unité sanitaire de la Maison d’arrêt de Bourges mais aussi avec Georges Sand, établissement intercommunal de santé mentale. Nous avons aussi des projets sur différentes disciplines, comme le suivi des patients greffés hépatiques au plus près de leur domicile.
complexes sur le plan social.
Pour libérer de l’hébergement, quelles sont les perspectives d’alternatives à l’hospitalisation ?
Beaucoup de projets en perspective ! Pour terminer, avez-vous déjà reçu le rapport après la visite des experts de l’HAS en mars dernier ?
Notre service HAD couvre la moitié du département.
Nous avons reçu un pré-rapport et nous attendons le rap-
Les médecins libéraux le saisissent pour les soins au
port complet qui tiendra une place importante dans l’éla-
domicile des patients, notamment des personnes âgées
boration en cours du projet d’établissement. De nom-
et parfois des enfants. Nous avons 22 places hors les
breuses actions ont été engagées pour développer une
murs ; la capacité pourrait encore augmenter. Notre
culture de la qualité et de la gestion des risques dans l’éta-
Service de Soins Infirmiers À Domicile (SSIAD) compte
blissement, mais il y a toujours des points à améliorer.
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REPORTAGE DH : CH DE BOURGES (CHER)
DU CŒUR À L’OUVRAGE
Évolutions architecturales et technologiques des bâtiments DH MAGAZINE – Le nouveau bâtiment de Jacques-Cœur, dédié aux Soins de Suite et Réadaptation de cardiologie, a ouvert le 23 mars dernier. Il s’intègre parfaitement bien dans le paysage de l’hôpital. Quelles sont ses caractéristiques ? PIERRE KOUAM − Le nouveau bâtiment SSR de cardiologie
de
5 520 m2 présente 4 niveaux, reliés par une passerelle de 25 m à l’ancien bâtiment de Jacques-Cœur. Le Entretien avec Pierre Kouam, Directeur des affaires économiques et logistiques & Michaël Benoist, Directeur des services techniques
nouveau bâtiment abrite 4 services : un service de soins de suite et réadaptation de cardiologie de 30 lits, 2 unités de soins de suite gériatrique avec 25 lits chacun, dont une plus orientée pour les malades de type Alzheimer, et un étage pour les soins
L’architecture privilégie le confort hôtelier avec deux tiers de chambres individuelles toutes équipées d’une salle d’eau, et l’accessibilité en rendant 100% des chambres accessibles aux personnes souffrant de handicap.
8 lits de surveillance continue de cardiologie. L’architecture
Y a-t-il d’autres améliorations technologiques sur ce bâtiment ?
est en harmonie avec celle du bâtiment existant. À l’extérieur,
M.B. − Un ascenseur est relié directement à la voierie
les lignes respectent celles du bâtiment original, et guident le
pour le transfert urgent de patients relevant de la cardio-
regard vers celui-ci. Toutes les chambres, ainsi que les bureaux
logie et qui arrivent par le SAMU ou en hélicoptère. Au ni-
de service, sont éclairés de manière naturelle.
veau de l’USIC, là où il y avait auparavant 3 personnes par
de cardiologie avec 12 lits de soins intensifs de cardiologie et
box, il y a maintenant des chambres individuelles vitrées
Quels ont été les aménagements spécifiques dans les Unités de soins ?
permettant la surveillance depuis le poste de soins, sans
MICHAËL BENOIST − L’architecture privilégie le confort
P.K. − Les chambres d’USIC bénéficient d’un équipement
hôtelier avec deux tiers de chambres individuelles toutes
en bras plafonnier, ce qui est encore rare en France, et
équipées d’une salle d’eau, et l’accessibilité en rendant
principalement installé dans les services de réanimation.
100% des chambres accessibles aux personnes souffrant de handicap. Nous avons opté pour des couleurs chaudes, qui changent de celles que l’on voit habituellement dans les hôpitaux, en tenant compte de l’influence de la couleur sur les malades. En gériatrie, des couleurs sombres au sol délimitent par exemple les espaces pour les patients atteints d’Alzheimer, tandis que le bleu des salles de bains rappelle l’eau. Une psychologue et l’équipe médicale ont été associées dans nos choix.
Quatre chambres sont par ailleurs destinées aux personnes obèses… M.B. − Dès le début du projet, nous avons fait le constat d’une population qui va être de plus en plus en surpoids. Dans ces chambres, les proportions de la porte, de la salle d’eau et du mobilier sont généreuses. Le lit et les accessoires de la salle d’eau sont adaptés.
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que les autres patients puissent regarder.
Pour les soignants, l’accès au malade d’un côté ou de l’autre est facilité.
Ce n’est pas tout puisqu’un autre bâtiment, dédié à l’ophtalmologie, est opérationnel depuis début octobre. Quelles sont ses spécificités ? P.K. − D’une surface de 1 560 m2, il accueillera les consultations, les explorations et la chirurgie de la cataracte, en ambulatoire. La partie hospitalisation reste dans le bâti existant. Toutes les technologies ophtalmiques sont présentes : OCT, angiographe, contractomètre, kératomètre avec le principal avantage d’avoir une salle pour chaque appareil, sans oublier les salles laser. M.B. − La salle d’opération de la cataracte (sous anesthésie topique) fait 41 m2 avec un plafond soufflant norme ISO 5 qui répond à la qualité de filtration de l’air demandée pour ce type d’activité.
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des ascenseurs. Les poignées de porte des chambres répondent aux contraintes d’accessibilité pour les personnes qui ont un problème de préhension. Nous avons également pensé aux personnes malentendantes appareillées.
Vous avez aussi profité des travaux d’ampleur pour développer votre manutention lourde. P.K. − Nous avons mis en place dans tout l’établissement un système de transports automatisés que nous appelons « girafes », mieux connus sous l’appellation AGV ou « tortues » dans le jargon des hôpitaux. Ces girafes transportent le linge, la restauration, la pharmacie, les déchets et les produits du magasin. Nous avions un équipement moins innovant. Certains services ont leur propre gare où arrivent les produits comme le bloc opératoire ; d’autres sont mutualisées.
Vous avez également installé un nouveau système pneumatique. Quels sont ses avantages par rapport à l’existant ? P.K. − Un système pneumatique tout nouveau est venu habiller nos faux plafonds. Il permet d’envoyer des tubes
Ce bâtiment a été pensé pour « fluidifier » le parcours patient. Qu’entendez-vous par là ?
de prélèvement sanguins depuis le service de soins
P.K. − En consultation ophtalmologique, nous avons
aiguillent le tube en fonction des commandes de l’utili-
5 couples salle de consultation/salle de réfraction. Le
sateur.
patient n’a qu’à traverser d’une pièce à l’autre. Il n’a pas
M.B. − Notre système pneumatique dessert le labora-
à effectuer de long déplacement pour effectuer ses exa-
toire, la pharmacie mais également l'Établissement fran-
mens complémentaires après avoir vu le médecin et cela
çais du sang. Les tubes peuvent transiter 24 h / 24. Notre
lui évite d’avoir à attendre. Pendant ce temps, le méde-
ancien réseau nécessitait une surveillance humaine et
cin peut prendre un autre malade. Toujours dans un souci
ne fonctionnait que de 7 h à 20 h. Les transferts étaient
de fluidité, nous avons également construit deux entrées
plus longs. Il faut à présent moins d’une minute trente
dans ce bâtiment dédié à l’ophtalmologie : l’une propre aux
pour traverser tout un bâtiment ! Pour l’instant, 10 sta-
consultations et l’autre pour la chirurgie de la cataracte.
tions, propres aux services concernés ont été installées
M.B. − La chirurgie ambulatoire a été étudiée pour une
et les deux systèmes cohabitent, mais tout l’établisse-
marche en avant complète, avec des circuits patients,
ment sera intégré dans le futur.
vers le laboratoire via des tuyaux pourvus de valves qui
des professionnels et du matériel différenciés.
Selon l’expression consacrée, les deux nouveaux bâtiments sont « à forte dimension durable ». Quels travaux ont été effectués dans ce sens ? M.B. − Le bâtiment de SSR de cardiologie répond à la norme RT 2005, en allant 30 à 40% plus loin, tandis que celui d’ophtalmologie répond à la norme RT 2012. Il y avait une forte volonté d’avoir des bâtiments économes. En cardiologie, les panneaux solaires produisent 80% de l’eau chaude sanitaire par journée ensoleillée et les pompes à chaleur 70% du chauffage.
Et pour l’accès aux personnes handicapées, de nouveaux efforts ont-ils été consentis ? M.B. − Nous avons effectué un gros travail de prise en compte de tous les handicaps. L’accessibilité depuis les parkings et les locaux est facilitée avec des dalles podotactiles au niveau des escaliers pour les personnes malvoyantes. Nous avons également repris toute la signalétique et mis en place un système de sonorisation au niveau
Avec la rénovation des installations électriques et la production de l’eau froide par des groupes froids, vous contribuez aussi à la sécurisation des soins. Pouvez-vous nous en dire plus ? P.K. − Au niveau électrique, la sécurité existante ne prenait pas en compte l’ensemble de l’établissement. Si on avait un problème au niveau d’EDF, tous les services ne pouvaient pas fonctionner en même temps sur les groupes électrogènes. Aujourd’hui, les groupes électrogènes reprennent l’alimentation et les fonctions annexes (cuisine, ascenseurs, etc.) peuvent être maintenues. Il n’y a plus aucun désagrément logistique ! Le système répond aux nouvelles réglementations et va même au-delà sur certaines fonctions. Concernant la production de l’eau froide par des groupes froids, l’installation, plus économique, répond au besoin de climatisation – la création d’une zone climatisée a été encouragée depuis la canicule de 2003, mais sans mettre en péril l’installation électrique. Ces travaux ont été réceptionnés fin 2014 et consolidés en 2015.
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REPORTAGE DH : CH DE BOURGES (CHER)
AU CŒUR
DU PARCOURS DE SOINS
Une priorité commune : la coordination du parcours des patients
Entretien avec Marie-Paule Pfaff, Coordinatrice générale des soins & Dr Abdallah Maakaroun, Président de la CME, PH, Chef de service médecine interne
DH MAGAZINE – Quels sont les facteurs indispensables à une bonne coordination du parcours des patients ?
Les hôpitaux raisonnent de plus en plus selon la logique des filières pour fluidifier le parcours du patient. Où en êtes-vous sur ce point ?
MARIE-PAULE PFAFF − Dans la coordination du parcours
M-P.P. − Nous sommes face à un double défi sur le terri-
patient, le travail en concertation entre tous les acteurs
toire : une population vieillissante et un problème de démo-
est nécessaire. C’est une volonté politique de la direction.
graphie médicale. Il y a de plus en plus de besoins avec une
Avec le Dr Maakaroun, nous encourageons cette dyna-
population polypathologique et dépendante et de plus en
mique, mais nous ne souhaitons pas être seuls à donner
plus de difficultés médicales pour y répondre. Cette limita-
le « la ». Nous coordonnons les acteurs et nous devons
tion de ressources nous oblige à nous concentrer sur le cir-
faire en sorte qu’ils se coordonnent entre eux. Ce n’est
cuit du patient avec des coopérations efficientes avec l’en-
pas un discours mais une attitude quotidienne.
semble des professionnels et établissements de santé. Ce
ABDALLAH MAAKAROUN − Avant de se coordonner, il
rôle d’établissement pivot n’est pas un poste d’honneur,
faut se connaître en tant qu’individus, en tant que professionnels et en tant qu’équipes. Ceci est valable à l’extérieur mais aussi à l’intérieur de l’établissement.
Pouvez-vous nous donner des exemples de politique commune et d’actions coordonnées ? M-P.P. − Nous nous rejoignons le plus possible sur le projet médical d’établissement, nous sommes présents tous les deux dans beaucoup de commissions institutionnelles et, sur le territoire, nous participons au comité de pilotage du GHT. Nous développons aussi des actions à destination des professionnels en interne et en externe. Une fois par an, depuis plusieurs années, nous invitons l’ensemble des structures sanitaires et médico-sociales du Cher au
c’est une réalité car l’offre de soins nous permet de nous organiser. Nous développons des filières pour répondre aux besoins de la population du territoire. L’objectif n’est pas d’avoir l’ensemble de la filière au sein du Centre-Hospitalier quelle que soit la discipline, mais d’intégrer des articulations entre les professionnels de la filière en amont et en aval. La filière est la concrétisation du travailler ensemble. Elle permet de baliser le parcours patient grâce à des outils pour que chacun trouve sa place. Nous devons identifier les freins et les difficultés dans le parcours du patient puis mettre en lien. A.M. − Les médecins sont sollicités pour admettre les patients mais éprouvent des difficultés à les faire circuler
forum des soins infirmiers organisé au centre hospitalier
dans la filière. Les soignants savent mieux faire en général,
Jacques-Cœur. Au cours de cette journée, les profession-
d’où la nécessaire coordination avec les cadres de proxi-
nels paramédicaux présentent leurs activités et démarches
mité et les assistantes sociales.
innovantes en matière de prise en charge. (RMCC), organisées par une association hospitalière, réu-
Pouvez-vous nous donner quelques exemples de filières mises en place selon ces principes ?
nissent des professionnels médicaux et paramédicaux du
M-P.P. − Nous souhaitons harmoniser les pratiques
public et du privé sur un thème comme récemment le trai-
mais sans dupliquer une organisation sur une autre. Par
tement innovant de la douleur ou encore la filière géria-
exemple, il n’y a pas d’autorisation pour la coronographie
trique.
dans l’Indre. Nous avons donc signé une convention avec
A.M. − Les Rencontres médico-chirurgicales du Cher
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REPORTAGE DH : CH DE BOURGES (CHER)
Châteauroux. Leurs patients arrivent à Jacques-Cœur, ils
exemple. En octobre, nous avons ouvert le bloc opératoire
sont pris en charge sur une période donnée puis trans-
en chirurgie ambulatoire de la cataracte sous anesthésie
férés de nouveau dans l’Indre. Le dossier suit le patient
topique. Cette offre de prise en charge spécifique libère
dans un objectif de qualité et de sécurité des soins. En
des places à l’hôpital de jour en chirurgie ambulatoire.
cardiologie, nous avons une infirmière de coordination de-
se rencontrer l’ensemble des soignants, médecins, SSR,
La politique sécurité / qualité des soins est justement au cœur du projet médical de l’établissement. Qu’avez-vous mis en place récemment pour sécuriser les soins ?
SSIAD, etc… afin d’encourager une meilleure fluidité et
A.M. − Nous avons organisé la semaine de la sécurité des
également de mener des actions d’information et de for-
patients en novembre 2014 sur le thème de la prise en
mation.
charge médicamenteuse. Au cours de cette manifesta-
puis 3 ans ; c’est l’interlocuteur unique pour coordonner le parcours patient. Sur la filière AVC, une infirmière-animatrice de la filière AVC a également la mission de faire
tion ludique, nous avions mis en place une chambre des
Qu’en est-il de la filière gériatrique ?
erreurs où les différents corps de métiers étaient invités à
M-P.P. − La caractéristique de cette filière est qu’elle est
entrer et à identifier ce qui n’allait pas. En analysant leurs
quasiment complète dans l’établissement : médecine,
réponses, oublis ou leurs erreurs, nous avons pu mettre
SSR, USLD, évaluation gériatrique, consultation mémoire,
en place un plan d’action. Nous avons également travaillé
hôpital de jour, accueil de jour, Ehpad, etc. Nous avons
sur la gestion des risques dans les secteurs dits à risques
des conventions avec les établissements médico-sociaux
comme la salle de naissance, l’endoscopie, la radiologie
du territoire qui nous adressent des personnes âgées
interventionnelle ou le bloc opératoire afin d’établir une
pouvant être hospitalisées. La volonté est d’éviter aux
cartographie, en y associant étroitement les profession-
patients la rupture avec leur environnement et le maintien
nels. Pour accroître la sécurité des patients pris en charge
d’une proximité.
en chirurgie et anesthésie ambulatoire, le « passeport à l’hôpital de jour », propre à l’établissement, a aussi été mis
Vous cherchez aussi à développer l’ambulatoire, comme le Ministère le préconise. Les deux nouveaux bâtiments vont dans ce sens.
en place. Enfin, en mars 2015, l’établissement a reçu les
M-P.P. − Il y a eu une augmentation de la capacité du ser-
mobilisation de tous les professionnels, notamment pour
vice de chirurgie ambulatoire de 10 à 14 places et de l’hôpi-
répondre à la méthode du patient traceur.
tal de jour médical de 10 à 15 places. Dans le nouveau
M-P.P. − Ce sont des moments importants dans les établis-
bâtiment nous avons augmenté nos capacités en SSR pour
sements, mais il faut une mobilisation constante. Cette poli-
personnes âgées et en SSR cardiologique de semaine et
tique sécurité / qualité des soins ne doit pas être théorique.
de jour. Des lits de SSR ambulatoires existaient mais en
Elle s’appuie sur les cadres de proximité dans les Unités
moins grand nombre. Cela a été rendu possible par l’or-
pour assurer le relais de l’information et la mise en œuvre.
ganisation architecturale et la recherche d’efficience ; on
Nous souhaitons que cette culture de la sécurité fasse
ne convoque plus tous les patients à la même heure par
partie intégrante du quotidien de chaque professionnel.
experts visiteurs de la HAS dans le cadre de la visite de certification V2014. Cela a constitué un moment fort de
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REPORTAGE DH : CH DE BOURGES (CHER)
EN MARCHE
POUR L'HÔPITAL NUMÉRIQUE ! Des objectifs qui tiennent à cœur : l’informatisation et la sécurisation de la production de soins pancarte, dossier de spécialités, etc.). À partir de fin 2014, la dictée numérique a été déployée dans les services. À présent, les médecins ne dictent plus sur une cassette avec magnétophone mais utilisent des dictaphones numériques connectés à leur PC et sélectionnent leur patient sur Entretien avec Noëlle Perier, Directrice du Système d’Information (DSI) & Dr Michel Massot, Chef de service du Département d’Information Médicale (DIM)
DH MAGAZINE – Pour déterminer les grands axes du schéma directeur 2015-2019, il a d’abord fallu faire le bilan de vos actions 2010-2014. Pou-
le planning du DPI, ce qui permet de limiter les problèmes d’identito-vigilance. Leurs dictées sont enregistrées sur un serveur informatique. L’outil permet d’évaluer le nombre et la taille des courriers à taper ; la responsable des secré-
vez-vous nous présenter les grandes avancées sur
taires a ainsi la possibilité de dispatcher les dictées entre
cette période ?
les différents services, en fonction de la charge de travail
NOËLLE PERIER − L’informatisation de la production de
des secrétariats.
soins et la sécurité du système d’information sont des priorités pour le Centre Hospitalier Jacques-Cœur. Une étroite collaboration entre le Département d’Information
Pourquoi avoir fait le choix de ne pas passer directement à la reconnaissance vocale ?
Médicale (DIM) et la Direction du Système d’Information
N.P. − Nous avons validé fin 2014 le fonctionnement de la
(DSI) s’est organisée pour à la fois informatiser la produc-
reconnaissance vocale dans le service pilote de médecine
tion de soins et sécuriser le système d’information. Notre
interne. Mais nous avons souhaité procéder par étape en
schéma directeur 2010-2014, ambitieux, était construit
généralisant d’abord la dictée numérique dans les autres
autour des 3 axes du projet médical : l’amélioration de la
services pour que les médecins maîtrisent les nouveaux
prise en charge du patient, la structuration des activités
outils et signent électroniquement leurs courriers, prére-
transversales et le renforcement de l’attractivité pour les
quis indispensables pour le déploiement futur de la Messa-
professionnels de santé, en améliorant la communication
gerie Sécurisée de Santé. La responsable des secrétariats
en interne et en externe. Parallèlement à ces 3 axes, le
médicaux et le chef de projet informatique se sont ren-
SDSI a intégré un volet « modernisation des infrastruc-
dus très disponibles pour accompagner ce changement.
tures et sécurisation du SI ».
Quand la MSSanté sera opérationnelle, nous poursuivrons
La dictée numérique a été déployée dans les services. À présent, les médecins ne dictent plus sur une cassette avec magnétophone mais utilisent des dictaphones numériques connectés à leur PC et sélectionnent leur patient sur le planning du DPI, ce qui permet de limiter les problèmes d’identito-vigilance.
le déploiement de la reconnaissance vocale selon un planning qui reste encore à définir. À terme, cet outil permettra un véritable gain de temps que les secrétaires pourront consacrer à d’autres tâches.
Où en êtes-vous au niveau de l’informatisation des plateaux techniques ? Avez-vous pu mutualiser avec d’autres établissements de votre territoire ? N.P. − L’imagerie médicale a été informatisée depuis 2006
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Comment se positionne le Centre Hospitalier
mais des compléments ont été réalisés en 2014 avec notre
Jacques-Cœur au regard de l’informatisation de la
adhésion au programme de Mutualisation des Images en
production de soins ?
Région Centre (MIRC) qui nous a permis d’une part d’ex-
N.P. − Le Dossier Patient Informatisé (DPI) a été généralisé
ternaliser notre archivage et qui permettra, d’autre part,
sur l’ensemble de l’établissement (rendez-vous, courriers,
le partage d’images d’IRM, de scanners, etc… entre les
comptes rendus, prescriptions d’actes et médicaments,
médecins de la région. En 2011, nous avons renouvelé
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notre logiciel de biologie polyvalente. Avec l’hôpital de
de façon participative, en
Vierzon, nous avons acquis le même outil. Nous avons
associant les chefs de
ainsi mutualisé les paramétrages et les formations. Quant
pôles et directions fonc-
au Centre Hospitalier spécialisé George-Sand, il ne dispose
tionnelles puis validé par la
pas de service biologie et nous adresse l’intégralité de ses
Commission du Système
analyses, nous lui renvoyons les résultats de façon déma-
d’Information – opération-
térialisée. D’autres plateaux techniques ont été informati-
nelle dans notre établis-
sés : le bloc opératoire en 2010, les Urgences en 2011,
sement depuis 1999. Il va
l’anesthésie en 2012 et la stérilisation en 2013. Nous avons
partir du bilan 2010-2014
attaché une grande importance à l’interopérabilité entre
du précédent SDSI et
nos différents logiciels métiers et le Dossier Patient Infor-
va intégrer les directives
matisé.
réglementaires nationales figurant dans « Hôpital
LE NUMÉRIQUE AU CH DE BOURGES
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REPORTAGE DH : CH DE BOURGES (CHER)
1 100 PC 400 imprimantes 60 serveurs physiques 80 serveurs virtuels WIFI sur tout l’établissement 90 logiciels 10 300 appels sur la hotline
(demandes d'assistance, formations, signalements de dysfonctionnement)
Qu’en est-il du Dossier Médical Personnalisé (DMP), qui n’existait pas encore lors de l’écriture de votre précédent schéma directeur puisqu’il a été mis en place en 2011. Avez-vous reçu beaucoup de demandes ?
numérique », qui fait par-
N.P. − L’établissement s’est engagé dès 2011 dans le
pilotage médico-économique, les prescriptions des actes
programme national « DMP en établissement de san-
de soins et les prescriptions connectées des examens de
té ». Depuis sa mise en œuvre, 5 400 personnes se sont
laboratoire.
présentées à l’accueil du CHB pour ouvrir leur dossier ;
Sur le plan régional et départemental, nous poursuivrons
3 700 DMP ont été alimentés, les DMP non renseignés
le programme MIRC et les projets de télémédecine. Nous
correspondant à des patients n’ayant pas été hospitalisés.
développerons des projets transversaux au sein du Grou-
On y renseigne les comptes rendus d’hospitalisation, les
pement Hospitalier de Territoire (GHT) en fonction du futur
comptes rendus opératoire, les comptes rendus d’image-
projet médical de territoire. Une réunion des DSI des CH
rie et les ordonnances de sorties. Les patients peuvent les
du département (CH Jacques-Cœur et George-Sand de
consulter de chez eux. Le professionnel de santé libéral
Bourges, CH de Vierzon, CH de St Amand, CH de Sancerre)
également, avec sa carte professionnelle et la carte vitale
a été planifiée afin de réaliser l’état des lieux des applica-
du patient, ainsi que le Samu et les Urgences.
tions informatiques déployées et de définir la trajectoire qui
tie de la feuille de route donnée par
la Direction
880 000 ¤ : budget d’exploitation
Générale de l’Offre de Soins (DGOS) pour les 5 prochaines années, notamment le
permettra d’avoir un système d’information convergent.
Nous en venons aux perspectives 2015-2019. Quelles en sont les grandes lignes ?
En interne, il nous reste encore à informatiser la réanima-
N.P. − Ce schéma directeur est un des volets du projet
cartographie permettant la géolocalisation des véhicules
d’établissement, en cours d’élaboration, qui sera présen-
SMUR. Nous devrons aussi poursuivre le déploiement de
té en fin d’année aux instances. Le SDSI va être élaboré
la reconnaissance vocale dont nous parlions tout à l’heure.
tion, l’obstétrique, le brancardage et à déployer un outil de
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REPORTAGE DH : CH DE BOURGES (CHER)
Avez-vous d’autres projets au niveau des échanges et de la communication interne/externe ? En externe, il y a bien sûr le projet de MSSanté. L’hôpital, aidé dans un premier temps par l’ASIP Santé, va se charger de la communication auprès des professionnels de santé libéraux qui doivent adhérer pour que cela présente un in-
L’hôpital possède un système informatique conséquent avec un noyau central d’identité qui se propage vers les logiciels tiers selon une structure pyramidale.
térêt. Cette messagerie permettra notamment d’envoyer très rapidement au médecin traitant, et aux professionnels de santé des autres établissements, de manière électroEn interne, nous allons déployer dans tous les services
Quels efforts avez-vous engagé pour améliorer l’identitovigilance au sein du système d’information hospitalier ?
l’authentification unique (ou SSO pour Single Sign On en
MICHEL MASSOT − Une commission d’identitovigilance
anglais), un dispositif actuellement validé au DIM et à la
a été créée en 2008 comme dans beaucoup d’établisse-
nique et sécurisée, le compte-rendu d’hospitalisation.
DSI qui permet aux professionnels de santé munis de leur carte de se connecter simultanément à tous les logiciels pour lesquels ils détiennent des droits. Enfin, nous souhaitons permettre l’accès au dossier pharmaceutique par les urgentistes, les réanimateurs et gériatres.
Le schéma directeur intégrera également la sécurité du système d’information. Cela a toujours tenu à cœur du Centre Hospitalier, n’est-ce pas ? N.P. − La Commission du Système d’Information existe depuis 1999 à Jacques-Cœur. Elle se réunit 4 fois par an pour suivre le déploiement du schéma directeur et fixer les priorités et les reports y compris depuis 2013 pour les projets liés à la Sécurité du Système d’Information. La première démarche de sécurité a été initiée en 2009 avec la réalisation d’un audit sur la sécurisation du système d’information. L’analyse des risques a conduit à un plan d’action et à la rédaction de la politique de sécurité. Ce corpus a évolué en 2014 suite aux différents travaux menés en interne pour se mettre en conformité avec les prérequis Hôpital numérique ainsi que sur le plan régional, avec des travaux menés en lien avec le GCS télésanté Centre.
À quelles évolutions cela a-t-il donné lieu ? N.P. − Cela a donné lieu à beaucoup de communication en interne sur les enjeux de cette sécurité du système d’information, avec notamment le rappel des bonnes pratiques
tion des soins mais aussi le chef de service du bureau des entrées, intégré au plus haut niveau de cette commission car son service est la porte d’entrée opérationnelle de tout le système. La principale mission de la commission a été d’effectuer une cartographie des risques liés à l’identité. À raison d’une heure par semaine pendant un an, elle s’est réunie autour d’intervenants répondant à chaque thématique pour identifier et préciser ces risques. Cela a permis de dégager des axes d’amélioration comme la systématisation des bracelets d’identification des patients.
Comment sécuriser les identités au sein du système informatique de l’hôpital ? M.M. − L’hôpital possède un système informatique conséquent avec un noyau central d’identité qui se propage vers les logiciels tiers selon une structure pyramidale. En 2013, nous avons réalisé un audit des bases de données. Il en a résulté que nous nous devions les épurer et dégager les doublons qui peuvent bloquer le système, afin de rendre ses bases cohérentes pour l'ensemble des utilisateurs. Par ailleurs, nous avons limité la possibilité de créer ou de modifier les identités des patients aux agents du bureau des entrées. Jusqu’à présent, les médecins et infirmiers pouvaient le faire.
les mails dont on ne connaît pas la source. Nos différentes
Quelle a été l’influence du projet d’Hôpital numérique sur ces bonnes pratiques ?
chartes ont été revues et adaptées. Nous avons aussi établi
N.P. − Le projet d’Hôpital numérique nous a permis
une cartographie détaillée du système d’information, validé
de programmer et de structurer nos démarches Nous
des matrices d’habilitations aux logiciels, élaboré un plan
avons progressé sur la sécurisation de notre système
de continuité d’activités et de reprise d’activités pour per-
d’information et atteint les trois prérequis exigés. Nous
mettre aux professionnels de santé de savoir réagir en cas
avons candidaté pour le domaine 5 « pilotage médico-
d’arrêt du système informatique. Enfin, une Commission
économique ». Notre dossier a été retenu par l’ARS et la
des habilitations a été créée en 2015 pour statuer sur les
DGOS, nous avons obtenu le financement associé. Il nous
demandes de droits d’accès spécifiques des différentes
reste maintenant à déployer ce projet inscrit au SDSI.
comme garder ses idexntifiants secrets ou être vigilant sur
catégories professionnelles aux outils informatiques.
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ments, pilotée conjointement par le DIM, la DSI, la direc-
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De la région Lilloise
Suite à l’incendie de la quasi-totalité de leur parc de véhicules (12 camions et camionnettes, dont 4 véhicules frigorifiques) et pour assurer l’approvisionnement alimentaire de 85 centres d’activités, soit à 12 000 familles - 33 000 personnes,
recherchent de l’aide
principalement dans les domaines suivants (sous forme de prêts ou de dons)
s s s s
6ÏHICULES DE TRANSPORT – notamment frigorifiques "ACS réfrigérés 2OLLS de manutention 0EINTURES ET MATÏRIAUX pour réfection de bâtiments et revêtement
de sols extérieurs (matériaux et/ou prestations de services) s ³LECTRICITÏ ET 3ÏCURITÏ (matériaux et/ou prestations de services)
POUR TOUTE INFORMATION OU CONTACT T. 03 20 26 47 01 Email : ad59a.siege@restosducoeur.org 101, rue Charles Castermant 59150 WATTRELOS
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14 JUIN 2016