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À quoi sert encore l’Uemoa? par Stéphane Ballong

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L’actu vue par

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MAROC Amal Benaïssa, équilibriste en chef de BOA

Concilier profits confortables et impact environnemental positif. Gageure ? Oxymore ? En aucun cas, selon la responsable finance durable du géant chérifien, trentenaire ambitieuse qui bouscule les habitudes du groupe d’Othman Benjelloun.

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«E n l’espace de quelques années, BankofAfrica (BOA) a réussi à se positionner comme pionnière de la finance durable », indique dans son dernier rapport annuel la banque du milliardaire Othman Benjelloun, qui se targue d’intégrer les risques climatiques aussi bien dans sa gouvernance que dans ses financements. Cette longueurd’avance, c’està Amal Benaïssa, la cheville ouvrière de la finance durable au sein du groupe, que BOA la doit.

Diplômée de l’Université de Boston et de la London School of Economics en relations internationales et en communication politique, Benaïssa a rejoint BOA dès 2007 pour son stage dedoctoratà Londres, «enpleinecrise financière au sein de la City, moment de remise en question des business modèles et du fonctionnement du système financier, et d’émergence de prise de conscience écologique et climatique », se souvient-elle.

Depuis son retour au Maroc, en 2013, elle s’attelle, sous l’égide d’Othman Benjelloun, à « insuffler de la durabilité à travers les métiers bancaires aussi bien au Maroc que dansles filiales du groupe ». Parmi les réalisations de son département : un travaildecoordinationpour« la mise enplacedeplusde100 millionsd’euros de lignes de financementdurable, dont la GreenValueChain (GVC)avec la Berd (Banque européenne pour la reconstruction et le développement) » ou encore une « ligne bleue » de 6 millions d’euros consacrée au secteur de l’eau en partenariat avec l’Agence française de développement(AFD)etlaBanque européenne d’investissement.

Populations vulnérables

« J’échange régulièrementavecdivers bailleurs de fondsetorganismes pour tenter de trouver des opportunités de financement dans les secteurs de l’économie verte », résume-t-elle, citant au passage un projet « inédit » auquel elle a contribué récemment : le premier social bond (obligation à vocation sociale) d’un peu plus de 50 millions d’euros, dont l’émission est prévue au dernier trimestre de 2022.

« Nousavonstravaillédès le second semestre à définir des critères et des cibles à fort impact qui prendront en considération diverses populations vulnérables, aussi bien dans le domaine de la santé que dans celui de l’éducation », nous détaille la manageuse, selon laquelle réconcilier « profits ou dividendes à court terme et impact environnemental positif constitue le véritable graal de [sa] génération ». Selon Amal Benaïssa, il est désormais « de plus en plus évident, dans un monde en mutation, que la finance classique fondée sur le pur gain à court terme a atteint ses limites ». Un constat qui pousse également d’autres banques marocaines à amorcer un virage vers la finance durable. « Aujourd’hui, les banques marocaines, dans leur ensemble, accompagnent les projets verts, notamment l’efficacité énergétiqueetl’optimisationdes ressources, l’eau en particulier,maisaussi lesprojetsd’envergure en matièred’énergies renouvelables ou de dessalement », s’enorgueillit la responsable de Bank of Africa.

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