NUMÉRO
Octobre/Novembre 2021
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Octobre/Novembre 2021
TRANSPORTEURS Les groupements serrent les rangs
@stratlog strategieslogistique.com
MULTIMODAL Bosch, Kem One et Michelin s’engagent
Numéro 191 - Octobre/Novembre 2021 - ISSN 1249-2965 - Prix du numéro : 22 €
STRATÉGIES LOGISTIQUE - Numéro 191
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GUIDE D’ACHAT Logiciels supply chain
Fret international, au pic de la crise REPORTAGE « Nous sommes ouverts à la mutualisation de nos capacités en logistique urbaine et reverse » Xavier Fiorina, directeur supply chain de France Boissons
Face à la crise de capacité dans l’aérien et le maritime, l’alternative ferroviaire se renforce entre l’UE et l’Asie. Sa part de marché est passée de 0,4 % en valeur en 2011 à 4 % en 2020. À lire pages 46 à 48.
SOMMAIRE
Stratégies Logistique > n° 191 > Octobre/Novembre 2021
3 Édito
PARTAGERCOMPRENDRE 27 Multimodal
Bosch, Kem One et Michelin misent sur le report modal
6 L’évènement
Opérations séduction sur les métiers de la logistique
8 Développement durable
Une stratégie pour relancer le ferroviaire
12 Entreprise
VNF et AUTF veulent convertir les chargeurs
30 Groupements de transporteurs Unis face aux crises
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42 Logistique
52 Panorama logiciels
Crise sans précédent sur les chaînes logistiques internationales La structure des échanges fondée sur une demande en Occident et une production en Orient avec un minimum de stock atteint ses limites en temps de pandémie mondiale. Les chaînes d’approvisionnement entre l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord sont fragilisées et chaotiques, avec au choix des effets papillon, domino ou boule de neige.
56 Logiciels de supply chain
internationale
strategieslogistique.com
EN COUVERTURE
39 Grands enjeux 22 Reportage
France Boissons, un réseau logistique taillé pour l’économie circulaire
les CCI s’y mettent
Stratégies Logistique > n° 191 > Octobre/Novembre 2021
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Fret international, au pic de la crise
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DÉVELOPPEMENT DURABLE
Une stratégie pour relancer le ferroviaire Très attendue, la stratégie nationale pour le développement du fret ferroviaire s’accompagnera d’une rallonge de 172 M€ annuels. Sa mise en œuvre repose sur un nouveau pacte d’engagement.
L’
objectif gouvernemental de doubler la part modale du fret ferroviaire d’ici 2030, acté dans la loi Climat votée en juillet dernier, dispose désormais d’une feuille de route : la stratégie nationale pour le développement du fret ferroviaire. Prévu par la loi d’orientation des mobilités de 2019 (loi LOM), ce programme d’actions a été dévoilé par JeanBaptiste Djebbari lors de l’inauguration de la SITL le 13 septembre. « Je ne suis pas le premier à présenter un projet de relance du fret ferroviaire », a-t-il concédé, mais cette fois, « nous voulons nous assurer de viabiliser cette politique de relance. Ce mode doit en particulier être repensé en articulation avec les autres secteurs, en faisant jouer la complémentarité entre le rail et la route. »
170 M€ d’aides jusqu’en 2024 La stratégie nationale se décline en 72 mesures visant à répondre à quatre enjeux principaux : res-
taurer la viabilité des services et du modèle économique des opérateurs de fret ferroviaire, améliorer la qualité de service de SNCF Réseau, renforcer la coordination avec les ports et le transport fluvial et enfin accentuer l’effort dans les infrastructures. Première traduction budgétaire de ces mesures, le soutien à l’exploitation du fret ferroviaire est prolongé jusqu’en 2024. Cette aide annuelle de 170 M€, accordée pour 2021, a permis notamment de prendre en
Signature du pacte pour le développement du fret ferroviaire. De gauche à droite : Raphaël Doutrebente, porte-parole de l’Alliance 4F ; Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué en charge des Transports ; Luc Lallemand, président de SNCF Réseau ; Denis Choumert, président de l’AUTF.
charge 70 % des péages acquittés par les opérateurs de fret. Les fonds contribuent également au démarrage de trois projets d’autoroutes ferroviaires d’ici 2022 : Calais-Sète, Cherbourg-Bayonne et Perpignan-Rungis. Les infrastructures de fret doivent par ailleurs bénéficier d’un milliard d’euros apportés par l’État, l’Union européenne et les collectivités. « Le détail des investissements sera précisé dans les prochaines semaines », a indiqué le ministre.
Pacte pour le fret ferroviaire Les acteurs publics et privés du fret ferroviaire en France sont à l’unisson pour mettre en œuvre la nouvelle stratégie nationale. À l’initiative de l’Alliance 4F, l’Association des utilisateurs de transport de fret (AUTF), SNCF Réseau et le Gouvernement ont signé un pacte pour le développement du fret. Chaque signataire s’y engage à « faire vivre cette stratégie et lui permettre d’atteindre son objectif : relancer puis développer durablement le fret ferroviaire », tout en veillant « à étendre le nombre d’acteurs impliqués, notamment dans les territoires ». Ces engagements sont assortis d’une obligation de résultat, indicateurs à l’appui. Denis Choumert, président de l’AUTF, a salué « la dynamique actuelle de décarbonation du transport et la stratégie environnementale [qui] font du fret ferroviaire et du transport combiné des atouts pour de nombreuses entreprises. Cette opportunité doit être saisie pour transformer le potentiel qu’apportent l’innovation et la modernisation du réseau afin de répondre à ces nouveaux besoins ».
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ENTREPRISE
NOMINATIONS RAJA FRANCE
Laurence Papeil devient la directrice supply chain de Raja France et également membre du comité de direction. Laurence Papeil pilotera les opérations logistiques des trois centres de distribution de Raja France. Elle totalise plus de 25 ans d’expérience dans la supply chain, notamment chez Ashland Industries France, Energizer ou encore Veepee.
GT LOGISTICS
Éric Sarrat, 73 ans, président de GT Logistics, a confié les rênes de la direction générale à Rodolphe Cavaglieri, afin de « préparer l’intégration de la nouvelle génération familiale qui doit rejoindre les rangs prochainement ». Rodolphe Cavaglieri a travaillé durant 24 ans dans le secteur des services aux entreprises, ayant assuré des fonctions de directeur général chez Atalian et Elior (groupe de restauration).
URBY
Le spécialiste de la logistique du premier et dernier kilomètre a nommé Grégory Lapuente au poste de directeur commercial. Il a 27 ans d’expérience dans l’univers de la supply chain pour de grands groupes comme Renault, Carrefour, La Poste (Viapost et Mediapost) mais aussi au sein de la start-up Canal Toys, spécialisée dans la fabrication et la distribution de jouets.
VNF et AUTF veulent convertir les chargeurs
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ans le cadre de la SITL, Voies navigables de France (VNF) et l’Association des utilisateurs de transport de fret (AUTF) ont signé un accord visant à accélérer l’adhésion des chargeurs dans le cadre du dispositif Fret21. Cette démarche d’engagement volontaire va s’appuyer d’une part sur la valorisation du fluvial auprès des adhérents de l’AUTF, et de l’autre sensibiliser les chargeurs à adhérer à Fret21, tout particulièrement les chargeurs qui bénéficient du plan d’aide au report modal (PARM). VNF s’est engagé avec l’État à augmenter
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le volume du fret fluvial de moitié (par rapport à 2020) sur les dix prochaines années, ce qui concernerait plus de 75 Mt de marchandises transportées par voie fluviale.
Gel des tarifs de fret maritime
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a décision est historique. Face à la hausse constante des prix du transport maritime, la compagnie CMA CGM suspend jusqu’au 1er février toute hausse des taux de fret spot sur l’ensemble de ses lignes, toutes marques comprises
(CMA CGM, CNC, Containerships, Mercosul, ANL, APL). En gelant ses tarifs alors qu’ils sont arrivés à un niveau élevé, CMA CGM, troisième acteur mondial dans le domaine, souhaite ainsi « privilégier une relation de long terme avec ses clients face à une situation inédite pour le transport maritime ». Une autre compagnie maritime, Hapag-Lloyd (cinquième mondial) lui a également emboîté le pas. Une décision qui semble très opportune, puisque selon tous les experts, les tarifs auraient atteint un pic.
Brexit : contrôles douaniers reportés
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n raison des problèmes d’approvisionnement, notamment agroalimentaires, et d’une pénurie de chauffeurs, le gouvernement britannique reporte à 2022 l’introduction de contrôles douaniers pour les marchandises importées de l’Union européenne. « Nous voulons que les entreprises se concentrent sur leur reprise post-pandémie plutôt que d’avoir à faire face à de nouvelles exigences à la frontière. C’est pourquoi nous avons établi un nouveau calendrier pragmatique pour l’introduction de contrôles complets aux frontières »,
a justifié le ministre chargé du Brexit, David Frost. Même si les déclarations et les contrôles douaniers seront bien introduits au 1er janvier 2022 comme prévu, les déclarations en matière de sûreté et de sécurité, tels que les certificats phytosanitaires, ne seront pas requises avant le 1er juillet 2022.
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PLUS D’INFOS SUR strategieslogistique.com
Seb implante un entrepôt XXL près de Lens
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e groupe d’électroménager va installer son centre de distribution à destination des marchés européens à Bully-les-Mines, près de Lens dans le Pas-de-Calais. Seb engagera 80 M€ dans la réalisation de cette plateforme logistique de plus de 100 000 m². Faisant partie d’un programme de Primelog sur le parc d’activités de l’Alouette, la plateforme sera construite par GSE sur une
© Communauté d’agglomération de Lens-Liévin
parcelle de 26 hectares, achetée au promoteur public Territoires SoixanteDeux. Le site devrait être opérationnel au premier semestre 2023. Près de 300 emplois sont prévus à l’ouverture pour atteindre 500 en 2025.
Aigle intègre sa logistique européenne
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igle, qui appartient au groupe suisse MF Brands, avec Lacoste, The Kooples ou Gant, va doter son usine historique d’Ingrandes-sur-Vienne, au nord de Châtellerault, d’une plateforme logistique européenne de 20 000 m² d’ici 2024. Après une année difficile, la marque a vu son carnet de commandes se remplir à nouveau au printemps. Les clients plébiscitent en effet les bottes made in France, ce qui a motivé la marque à rapatrier la production de la gamme Lolly de bottes pour enfants, jusqu’ici fabriquées en Europe de l’Est. Face à cette reprise d’activité, notamment dopée par l’e-commerce (550 000 paires de bottes en caoutchouc produites cette année), Aigle s’était posé la question de rénover le site historique vieillissant, construire un nouveau bâtiment ou externaliser l’activité logistique (occupant une quarantaine de personnes). Finalement, l’enseigne a opté pour une internalisation, avec la construction d’une extension de 8 500 m2 qui permettra de regrouper, d’ici 2024, l’ensemble des flux logistiques sur une surface de 20 000 m2. Pour motiver ce choix, la présence d’une ancienne ligne de fret située derrière l’usine a pesé dans la balance. Le site emploi actuellement 300 salariés.
NOMINATIONS FENWICK
Isabelle Cherrier a été promue directrice générale de l’acteur français de la manutention Fenwick-Linde. Après avoir exercé des responsabilités en marketing et communication dans des grands groupes du secteur agroalimentaire, elle est entrée chez FenwickLinde en 2002. Isabelle Cherrier y a dirigé les ressources humaines pendant plusieurs années, puis les opérations commerciales.
UPPLY
Jusqu’ici directeur data et R&D de l’entreprise, Thomas Larrieu devient directeur général d’Upply, place de marché dédiée aux professionnels du transport et de la supply chain de Geodis. Il succède à Boris Pernet, chargé désormais du pilotage stratégique et opérationnel de la division Supply chain optimisation de Geodis en tant que vice-président exécutif.
XPO LOGISTICS
Ba&sh investit 40 M€
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our accélérer son développement, la marque de mode féminine Ba&sh qui propose du « luxe accessible » se dote d’un entrepôt logistique mondial de 15 700 m² sur deux niveaux certifié HQE, à Roissy près du hub aéroportuaire. L’investissement s’élève à 40 M€, avec beaucoup de mécanisation (dont un réseau de convoyeurs aériens Transitic) et une gestion des flux optimisée par logiciel (développé par Kbrw). À l’étroit dans son ancien site logistique
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d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), elle loue désormais un nouvel entrepôt construit sur mesure par Barjane à Louvres (Val-d’Oise), près de l’aéroport Roissy-Charles-deGaulle. Ba&sh peut désormais stocker 500 000 pièces et traiter jusqu’à 20 000 retours par semaine.
Christine Robinne a été nommée à la tête de l’innovation technologique et de la stratégie digitale de l’entreprise de XPO Logistics Europe. Avant de rejoindre XPO, elle a pris en charge des projets de transformation chez Heineken International, où elle a notamment dirigé la digitalisation des opérations en Europe. Christine Robinne a commencé sa carrière chez Quaker Oats France.
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ENTREPRISE
Les écoles de commerce plébiscitent la supply chain L’explosion de l’e-commerce génère un vivier d’opportunités : outre les instituts spécialisés, les écoles de commerce et de management, voire d’ingénieurs, mettent en place de nouveaux cursus dédiés à la supply chain.
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n cette rentrée 2021, à Bourgoin-Jallieu en Isère, l’Institut supérieur du commerce et de la logistique (ISCL) a ouvert ses portes pour la première fois. Cette école privée propose à une soixantaine d’étudiants des formations post-bac autour de différents métiers du commerce (dont l’international), du transport et de la logistique, en formation initiale ou en alternance. À la tête de cette nouvelle école, Sophie Conte connaît bien le secteur de la logistique : elle a notamment travaillé chez Rhenus Logistics France, Transalliance, Geodis et Stef. ISCL s’ajoute à une longue liste d’établissements dans l’enseignement supérieur. L’EM de Normandie, basée au Havre, s’est notamment fait connaître par son master spécialisé International Logistics and Port Management, aux côtés de deux autres masters (Supply chain management et Supply chain, logistique et innovations). L’EM de Strasbourg propose un master Supply chain management en alternance et la spécialisation d’une année sur le supply chain management et
l’achat international. Audencia a même fondu dans un même parcours achats et supply chain.
Une spécialité courue Les écoles de commerce ne boudent pas non plus la spécialité : Kedge Business School à Bordeaux ; l’ESLSCA Business School Paris (et son MBA Logistique et management de la supply chain) ; Brest Business School (le master spécialisé exigeant un stage d’un minimum de quatre mois à partir de juillet) ; South Champagne Business School (SCBS) avec même un master spécialisé, Manager de la performance et de la transformation industrielle, à bac+6. L’innovation n’est pas laissée de côté dans les cursus. Implantée à Paris, Bordeaux et Lyon, Inseec GE a mis au point un parcours dédié au big data, achats et supply chain. En Occitanie, l’école de commerce Toulouse Business School s’est alliée à l’école d’ingénieurs IMT Mines Albi pour porter un master en science Supply Chain and Lean Management. Depuis Reims, Rouen et Paris, Neoma BS dispense deux mas-
ters, dont un Digital and Innovative Supply Chain. Certains diplômes publics sont également plébiscités par la profession : le master Supply chain internationale de l’université Paris Dauphine-PSL, les formations bac+5 de l’École des Ponts ParisTech et de l’université Paris II-Panthéon Assas, le master Parcours RECLS (Recherche, études conseil en logistique et stratégie) d’AixMarseille Université, adossé à un laboratoire de recherche spécialisé en logistique. Premier organisme de formation en logistique et transport, Aftral n’est pas en reste, avec son réseau de 18 écoles Isteli (Institut supérieur de transport et de la logistique internationale) pour des formations de bac+2 à bac+5. Autre spécialiste du transport et de la logistique, Promotrans forme des futurs managers en opérations logistiques internationales. Le groupement d’intérêt public Esli (École supérieure de logistique industrielle) en Ille-et-Vilaine affiche six formations principales (une licence professionnelle, un titre et quatre masters). GD
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GRANDS ENJEUX
Économie circulaire # 1
CCI et entreprises mutualisent les flux Sur la feuille de route de l’économie circulaire, l’écologie industrielle et territoriale pousse à ce que les déchets des uns deviennent la matière première des autres. Illustration avec le site Actif déployé par les CCI, qui identifie les flux mutualisables et met en relation les entreprises.
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ne palette Europe non retournée peut être facturée en moyenne 17 €. Cela peut vite devenir un gouffre pour les plus petites entreprises qui n’atteindraient pas un volume critique pour que le retour soit rentable. Grâce à la plateforme en ligne Actif, créée par la chambre de commerce et d’industrie d’Occitanie, les chefs d’entreprise peuvent non seulement organiser une collecte mutualisée entre entreprises voisines, mais aussi négocier le prix de rachat de ces palettes, cassées ou abîmées. Ce n’est là qu’un exemple parmi tant d’autres : au lieu d’être jetés, des mandrins en carton, une fois déchiquetés, peuvent servir de chips de calage dans des emballages ; des achats de
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matières ou d’énergies, voire d’équipements, peuvent être organisés à l’échelle d’une zone d’activité ; des transports peuvent être mutualisés pour maximiser les chargements et éviter les retours à vide ; etc. ; jusqu’à l’échange de salariés, via le prêt de main-d’œuvre, pour faire face aux pics d’activité saisonniers.
Gains de mutualisation et de substitution La plateforme Actif se déploie désormais dans chaque région de France. Concrètement, elle permet non seulement aux entreprises de recenser gratuitement leurs flux de matières (dans près de 350 familles différentes), listées à l’aide d’une nomenclature validée par l’Ademe, mais également d’être mises en relation avec d’autres entreprises via une cartographie des flux entrants et sortants, toujours grâce à l’entremise des CCI régionales. Les gains économiques et environnementaux portent aussi bien sur des actions de mutualisation (emplois partagés, achats groupés, etc.) que sur des synergies de substitu-
tion (matières premières, eau et énergies, logistique, équipements, etc.). Une nouvelle version de la plateforme devrait voir le jour cet automne, afin d’être toujours plus intuitive et facile d’utilisation. « Nous avons notamment travaillé le référencement des mots, pour que par exemple “ampoule” soit rattaché à la catégorie “éclairage” », explique Jessica Puech, l’une des conseillères en charge de l’économie circulaire à la CCI Occitanie, qui travaille sur cette thématique depuis 2008. L’outil Actif s’adresse également aux collectivités soucieuses de mettre en place des systèmes vertueux, notamment pour la collecte de déchets ou l’installation d’un réseau de chaleur. Ainsi en Alsace, plusieurs PME ont pu organiser une journée Point d’apport volontaire DEEE pro, pour écouler leurs stocks historiques de déchets d’équipements électriques et électroniques. La collecte ayant atteint 3,5 tonnes, l’éco-organisme a même pu enlever gratuitement ces déchets. GD
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