Un nouvel opérateur de livraison fluviale à Paris
Le logisticien Warning+ et sa filiale Box2Home ouvrent le 1er novembre une ligne combinée fleuve-route quotidienne entre Gennevilliers et Paris pour des flux BtoC.
Cette solution de livraison urbaine BtoC, lau réate en juillet 2020 de l’AMI fret et logis tique Région Île-de-France, se distingue par une caisse mobile spécialement développée pour minimiser les ruptures de charge, depuis les pla teformes de préparation des enseignes clientes jusqu’au destinataire en centre-ville, particulier ou magasin. Plus de 200 000 € ont été investis pour mettre au point ces conteneurs brevetés de 18 m3 de volume utile, en aluminium pour limiter leur poids. Box2Home réceptionne des caisses pleines ou conso lide des commandes sur sa plateforme située sur le port de Gennevilliers, avant de les charger sur une barge à l’aide d’une grue intégrée. Ces bateaux, d’une capacité de 40 caisses, permettent de réduire par 4 l’empreinte carbone émise pour chaque livraison.
Multimodal décarbonné
Après une navigation de 3 h 30 jusqu’au port de Bercy, le déchargement et le chargement des véhicules de li vraison sont effectués à quai en huit minutes environ. Cette organisation permet d’assurer une livraison en 24 heures ou 48 heures dans Paris et sa proche banlieue, avec ou sans contrainte horaire et pour des commandes inférieures ou supérieures à 30 kg. Après plusieurs rotations de livraison, les caisses vides ou chargées de flux retour (emballage, colis, etc.), de produits en fin de vie (DEE, DEA, etc.) ou de produits destinés à la seconde vie, sont consolidées et rechar gées sur le bateau à destination de Gennevilliers.
Partenaire du projet, Iveco met à disposition des véhi cules de 3,5 t à 7,2 t, roulant au bioGNC dans un pre mier temps avant de passer aux nouveaux modèles électriques. Le démarrage de la ligne au 1er novembre s’effectue avec un premier client unique qui pourrait être Ikea. Box2Home est en effet déjà partenaire du groupe suédois pour la livraison express depuis ses magasins avec prestation de montage. Un peu moins de 20 véhicules seront mis en service d’ici décembre. Une seconde barge devrait l’être en janvier. À l’hori zon de 6 mois, les capacités atteindront une centaine de caisses. Une escale supplémentaire est prévue dans l’ouest de Paris, et à l’avenir, d’autres liaisons devraient voir le jour, avec le port de Bonneuil-surMarne par exemple.
21 nouveaux lauréats de l’AMI axe Seine
Les 21 lauréats de l’appel à manifestation d’intérêt Logistique urbaine fluviale axe Seine, destiné à favoriser le fret fluvial et les livraisons décarbonées ont été dévoilés.
Organisé par la Métropole du Grand Paris, la mairie de Paris, la Métropole Rouen Normandie, la communauté urbaine Le Havre Seine Métropole, Haropa Port et Voies navigables de France (VNF), l’AMI a sélectionné des entreprises : Coalis (transport de
marchandises par voie fluviale), Fludis (solution décarbonée de logistique urbaine avec un bateau entrepôt), Ikea, TOWT (compagnie maritime française de transport à voile), Transports Duboc, la Société Fluviale de Logistique, Green River Cruises (croisières privées à Paris), Beerlink (solution dédiée à l’approvisionnement de bière en cuve pour les bars et les festivals), Urban Logistic Solutions (combiné fluvial et vélo électrique), matériaux de construction
Cemex, communauté portuaire de Paris, Comptoir dyonisien (coopérative d’épiciers, de vignerons et de producteurs) et Amazon Logistics ; mais aussi des groupements : Cluster Logistique Urbaine, Fluviofeeder–Douvet Logistics, Sogestran–Veolia–Toutenvélo Rouen, Fibois–Arec–Dalkia–Idex–Inoe–NSF2A, Milliet BBC–Diligo–TGW, Providentiel Coquillages–L’Équipage–Love Your Waste–Dem & Terria, Circoé–Neac Industry–Cybleo–Batai-Log.
CMA CGM crée son propre fond vert
L’
armateur et logisticien marseillais crée un fonds spécial énergies doté d’1,5 Md€ sur cinq ans « pour accélérer la transition énergétique du transport et de la logistique ». Objectif prioritaire : « soutenir la production industrielle de nouvelles énergies ». En France, ce plan devrait permettre au groupe de réaliser 10 % d’économie d’énergie durant cet hiver, conformément aux souhaits du gouvernement.
CMA CGM, doté d’une flotte de 583 navires et desservant plus de 420 ports, a déjà investi dans le GNL mais veut explorer les possi bilités autour des carburants alter natifs (biofuel, biométhane, e-mé thane, méthanol décarboné, etc.).
L’objectif est de « sécuriser les
volumes en lien avec les besoins du groupe, en partenariat avec d’autres grands groupes industriels maîtri sant ces technologies, ou avec des fonds d’investissement ou des startup prometteuses ».
Mobilité et terminaux
CMA CGM vise aussi la décarbo nation des plus de 700 entrepôts, de la cinquantaine de terminaux portuaires et des flottes de véhi cules terrestres dans le monde
Bolloré Logistics et Hapag-Lloyd misent sur les biocarburants
Bolloré Logistics a signé un accord avec son partenaire stratégique Hapag-Lloyd, 5e armateur mondial de transport maritime en conteneurs, afin de promouvoir l’usage de biocarbu rant maritime. Cet accord concerne 100 EVP de marchandises par
semaine. Il doit permettre une réduction d’environ 1 500 t de CO2 sur toute la chaîne de valeur d’ici la fin de l’année 2022. « À ce jour, les biocarburants représentent les solutions les plus pertinentes en matière de décarbonation dans le secteur du transport maritime. Ils
qu’il opère. Il souhaite accélérer leur électrification « partout où cela est possible et pertinent », et déve lopper leur autonomie énergétique via la production d’énergies décar bonées (éolien, solaire, biomasse, hydrogène). 1,8 Mm² de panneaux photovoltaïques et la généralisa tion de l’éclairage LED sont prévus. Le fonds devrait également permettre de financer « des solutions de mobilité à faibles émissions dans toutes les activités du groupe, transports maritime, terrestre et aérien, activités portuaires et logistiques, bureaux ». L’argent soutiendra notamment une « une plateforme mondiale d’innovations développée avec de grandes entreprises, des PME, des start-up, des acteurs académiques et scientifiques ».
sont fabriqués à partir de matières premières durables telles que l’huile de cuisson usagée, divers déchets ou encore des lipides résiduels », fait valoir Bolloré Logistics, qui attend des biocarburants une réduction de 85 % des émissions de CO2 par rapport aux carburants fossiles.
DHL Express teste un avion-cargo électrique
DHL Express vient d’effec tuer aux États-Unis le vol inaugural d’un avion de transport régional entièrement électrique. Conçu par Eviation Air craft, l’engin baptisé Alice a volé pendant 8 minutes pour atteindre une altitude de 3 500 pieds. L’ex pressiste annonce avoir comman dé 12 exemplaires. Techniquement, l’avion Alice peut être piloté par
une seule personne et transporter une charge de 1 200 kg. Il aura be soin de 30 minutes de charge par heure de vol et aura une autonomie maximale de 815 km. Le groupe DPDHL (Deutsche Post DHL) a annoncé investir un total de 7 Md€ d’ici 2030 dans des mesures visant à réduire ses émissions de CO2, incluant électrification de la flotte de livraison du dernier kilomètre,
ENTREPRISE
NOMINATIONS
PIL’ES
Julia Celette est la nouvelle déléguée générale du Pôle d’intelligence logistique Europe du Sud, réseau associatif de plus de 800 professionnels de la logistique en région Rhône-Alpes. Dans ses dossiers, un nouveau projet stratégique et le développement de l’offre de services. Julia Celette était auparavant coordinatrice régionale de Cerfrance, réseau associatif de conseil et d’expertise comptable.
UPPLY
Lilian Pichelingat rejoint Upply (groupe Geodis) comme directeur des opérations, afin d’assurer le développement commercial et opérationnel des solutions de la plateforme d’analyse et de mise en relation du fret routier, maritime et aérien. Après 3 ans chez Everoad (plateforme rachetée par Sennder), il avait rejoint Transalliance en tant que responsable de la plateforme digitale, puis Uber au poste de responsable des transports.
PTV GROUP
Directrice commerciale depuis 2016, Laure Flotard a été promue directrice logistique France de l’éditeur de logiciels pour la planification, la simulation et la gestion en temps réel du trafic. Experte des enjeux autour de la mobilité des marchandises, Laure Flotard a commencé sa carrière chez Lidl en tant qu’acheteuse transport, avant de rejoindre la société de conseil en transport bp2r pendant neuf ans.
Les pénalités logistiques empoisonnent l’agroalimentaire
Dans un contexte d’inflation alimentaire avoisinant les 10 % en un an, le gouvernement veut éradiquer les pénalités logistiques injustifiées que certains distributeurs appliquent à leurs fournisseurs industriels.
En juillet, un rapport du Sé nat avait déjà pointé les pratiques de plusieurs en seignes de distribution consistant à maintenir, voire à augmenter, les pénalités de retard de livraison, mal gré les dysfonctionnements mon diaux et alors qu’elles sont désor mais strictement encadrées par la loi EGalim 2. Lors du comité de suivi des relations commerciales face à la crise en Ukraine du 29 septembre, les ministres constataient que « les signalements se sont multipliés ».
en demandant un moratoire aux enseignes, tout en prenant exemple sur les discounters allemands Lidl et Aldi qui « n’appliquent pas de pénali tés logistiques » à leurs fournisseurs, et de Système U qui a mis en place un « moratoire des pénalités sur les PME ». Le ministère de l’Agriculture a clairement annoncé que « faute de prise de conscience, d’autres voies et moyens seraient mis en œuvre », évo quant « un renforcement de la régle mentation », voire une « interdiction de la pratique ».
Pour Système U, interrogé par l’AFP, une interdiction des pénalités pourrait encore renforcer les pro blèmes d’approvisionnement dans les rayons, qui connaissent déjà un taux de rupture anormalement élevé.
Pour Jacques Creyssel, président de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), lobby représen tant près de 50 enseignes, les textes prévoient déjà « un dispositif d’enca drement très précis, et c’est pourquoi on ne voit pas la raison d’un moratoire généralisé ».
Début septembre, l’émission Complé ment d’enquête sur France 2 expliquait que des pénalités étaient systémati quement infligées pour une livraison avec « un quart d’heure de retard » ou parce que le colis était considéré comme « non conforme ». Selon l’Ania (Association nationale des industries alimentaires), ces pénalités auraient même pesé en 2021 en moyenne 0,35 % du chiffre d’affaires des entre prises du secteur.
Interdiction de la pratique ?
Le gouvernement français passe désormais à la vitesse supérieure,
Carrefour quant à lui a signé un nouvel accord sur les pénalités logistiques avec la FEEF (Fédération des entre prises et entrepreneurs de France), afin « d’améliorer les flux logistiques et de faciliter la résolution des litiges, pour une meilleure disponibilité des produits des TPE/PME/ETI en magasin ». Le contrat s’appliquera pendant trois ans à tout type de flux alimentaires et non alimentaires pour les sociétés enre gistrant jusqu’à 200 M€ de chiffre d’affaires.
Une mission d’évaluation a été com mandée à l’inspection générale des finances (IGF) « pour savoir comment les marges des différents acteurs ont été touchées par l’inflation », rapporte l’AFP. Le rapport est attendu pour novembre.
Lidl le bâtisseur
Après avoir inauguré 55 000 m2 à Meaux (Seine-et-Marne), Lidl France poursuit la construction de son plus grand entrepôt en France : 90 000 m² à Ablis dans les Yvelines. La construction est assurée par Idec, via sa filiale Fau bourg Promotion. La livraison est prévue pour l’été 2024, avec une montée en charge au fur et à me sure de l’avancée des travaux dès
l’automne 2023. Cet entrepôt tritempérature, comptant 164 quais de chargement, accueillera des produits secs, frais et surgelés re partis en quinze cellules. En paral
L’immobilier a atteint son pic
BNP Paribas Real Estate annonce un volume re cord de 30 Md€ d’inves tissements dans l’immobilier logistique au premier semestre 2022 en Europe, une demande portée par le commerce et la dis tribution. En repli de 16 % entre le premier et le deuxième trimestre, « le marché pourrait être freiné par la raréfaction des stocks, le risque géopolitique en Europe centrale et orientale et les effets de l’inflation
sur la demande des consomma teurs », analyse Craig Maguire, responsable logistique Europe.
Le marché locatif a quant à lui bien résisté, avec un volume de transactions en hausse de 13 % au premier semestre, soit 14,9 Mm² dans les six principaux pays. Là encore, des signes de ralentis sement ont été observés au deu xième trimestre. La Pologne et l’Allemagne ont réalisé un record de transactions, la France, les
lèle, Lidl investit aussi à Gondre ville, en Meurthe-et-Moselle. Le premier arbre de sa future plate forme logistique de 62 329 m² a été planté (27 900 m² pour les produits secs, 21 900 m² de +14 °C à -28 °C, pour traiter des fruits et légumes, viandes et volailles et surgelés). La livraison de l’entrepôt est prévue en mai 2023 pour remplacer un site existant, qui approvisionnait déjà 58 supermarchés.
Pays-Bas et le Royaume-Uni sont plus timides.
GLS généralise les livraisons géolocalisées
Le spécialiste du colis B to C propose désor mais un suivi géoloca lisé de colis à tous ses clients B to C et e-commerçants par tout en France. Jusqu’à présent, Track & Engage était une option. Cette offre fait évoluer l’expé rience des clients, avec suivi de la progression de la livrai
son depuis leurs smartphones 1 h 30 avant la remise des colis.
La diffusion de communications ciblées choisies par l’expéditeur pendant le suivi est également proposée. Il est en outre possible de modifier les instructions de livraison à la dernière minute, garantissant plus de livraisons au premier passage.
Auchan livre avec Woop
Auchan a fait appel à la start-up Woop (groupe Mulliez) pour orchestrer ses livraisons depuis ses magasins. Depuis cet été, cinq magasins ont déjà commencé à proposer différents parcours de livraison sur l’application Woop. Travaillant déjà avec d’autres enseignes de la sphère Mulliez, Woop gérera aussi bien les commandes ecommerce à livrer à domicile que les courses à venir récupérer en drive et le « laisser caddie ».
Daher lance Log’in, plateforme d’accélération
Lauréat de l’appel à projets gouvernemental Plateformes d’accélération vers l’industrie du futur, le groupe industriel a inauguré un centre d’innovation en logistique près de Toulouse.
Accompagné par la Région Occitanie et par l’État, Daher se fait le porteétendard de la logistique en ma tière de modernisation du tissu industriel français. Son nouveau centre d’innovation Log’in dédié à la logistique du futur à Cor nebarrieu, près de Toulouse, fait partie des 8 lauréats de l’appel à projet Plateformes d’accélération vers l’industrie du futur, lan cé dans le cadre du plan France Relance. Ce plateau technique de 600 m2, installé au sein de son hub logistique Corlog de 18 000 m2, remplira trois missions : accélé rer la mise au point et la commercialisation de technologies innovantes, accompagner des projets de recherche et d’innovation et proposer une offre de formation. Pour Didier Kayat, directeur général de Daher, Log’in « sera le fer de lance de l’innovation logistique au service d’une plus grande effi cacité des chaînes de valeur. Cette vitrine du savoir-faire technologique de Daher permet tra de mieux répondre aux enjeux du secteur, qui doit impérativement s’adapter aux défis climatique et énergétique ».
9 start-up intégrées au projet
Soutenu à hauteur de 2 M€ par l’État, Log’In bénéficie d’un partenariat d’une durée de 5 ans renouvelable avec la Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée pour 7,5 M Log’in accueille notamment 9 start-up qui collaborent avec Daher à différents degrés : expérimentation, utilisation opérationnelle ou codéveloppement. Il s’agit de : Kipsum (gestion énergétique par jumeau numé rique), Pickeos (go-to-light pour la pré paration de commandes), LivingPackets (emballages réutilisables connectés), Ea syMile (véhicules autonomes), Tilkal (tra çabilité à base de blockchain), Ellona (suivi de paramètres de nuisances environne mentales), Zozio (pilotage de flux et stocks en usine ou entrepôt), E-Cobot (fabricant et intégrateur d’AGV et AMR) et Pryntec (solutions vidéo intelligentes). Daher a lancé deux autres centres d’innovation en tant qu’équipementier aéronautique (Shap’in à Nantes) et avionneur (Fly’in à Tarbes).