@stratlog
RÉGION SUD (PACA)
Une vocation réaffirmée
IMMOBILIER
Cap sur le « zéro carbone »
TMS CHARGEURS
Panorama exclusif
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RÉGION SUD (PACA)
Une vocation réaffirmée
IMMOBILIER
Cap sur le « zéro carbone »
TMS CHARGEURS
Panorama exclusif
« Parmi nos priorités RSE, notre sourcing de proximité augmente régulièrement »
Damien Thomas, codirecteur général, chargé de la supply chain du groupe Zolux
Prônant une plus grande transparence sur l’empreinte carbone des livraisons e-commerce, Colissimo livre 100 % de ses colis en mode décarboné ou doux à Paris. À lire en page 10.
3 Édito
6 L’évènement La France au 13e rang mondial : peut mieux faire !
26 Zoom régional Région Sud : une vocation réaffirmée
50 Panorama TMS char
8 Développement durable
Décarbonisation, supply chain, Colissimo, etc.
12 Entreprise
Ikea, Bolloré Logistics, Stokomani, Fives, Leader Price, Lidl, etc.
20 Reportage
• Zolux renforce sa supply intégrée en France et en Europe
• But réaménage son pôle logistique lyonnais
32 Immobilier
Quelle neutralité carbone pour les entrepôts ?
40 (Dé)palettisation
L’automatisation et la cobotique gagnent les opérations de palettisation/ dépalettisation
48 Grands enjeux
Multimodal #6 : PepsiCo France mise sur le rail
56 Solutions de traçabilité et de visibilité
TOUTE L’INFO SUR : strategieslogistique.com
La FNTR, l’Union TLF et l’OTRE ont remis le 24 mai les conclusions de la task force Transition énergétique du transport, commandée il y a 18 mois par le ministère des Transports dans le cadre la loi climat et résilience. Ces travaux, qui ont réuni transporteurs, constructeurs de véhicules et énergéticiens, alimenteront en particulier la troisième édition de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) prévue d’ici 2024. En 2019, les émissions des véhicules lourds s’éle-
vaient à 59 Mt CO2, soit 14 % des émissions nationales, tous secteurs confondus : 31 Mt CO2 pour les poids lourds, 18 Mt CO2 pour les VUL, 3 Mt CO2 pour les bus et cars et 7 Mt CO2 pour les engins de travaux publics.
Postulant que le TRM restera le mode dominant à 75 % en 2050, la neutralité carbone dans les transports de marchandises devra passer par une politique axée sur le camion zéro émission ou faibles émissions. Alors que le diesel devrait rester présent pour la plupart
La seconde main vient en réponse aux préoccupations économiques et environnementales, selon le rapport Panorama des livraisons e-commerce en 2023 réalisé par Auctane, propriétaire entre autres de Packlink. Scannant les habitudes d’achat des consommateurs français, européens, américains et canadiens, l’étude révèle que la consommation de produits d’occasion et la revente en ligne sont en pleine croissance. Les commerçants sont de plus en plus nombreux à développer des offres de revente, de location ou d’achat de biens d’occasion. Le rapport montre que 26 % des consommateurs interrogés indiquent qu’ils achèteront des articles de seconde main plus fréquemment cette année. Ils passent géné-
des usages a minima jusqu’en 2040, notamment pour le transport régional et la longue distance, la décarbonation des camions devra reposer sur un mix d’énergies : le GNV/ bioGNV, l’électrique à batterie, l’hydrogène et les carburants liquides bas carbone. D’autres leviers de décarbonation devront être mobilisés pour atteindre les cibles de la SNBC, notamment le verdissement du fret : augmenter les taux de chargement des poids lourds, réduire les distances parcourues, favoriser la mobilité multimodale, etc..
ralement par des applications mobiles pour les acheter et/ou les vendre.
Alors que le calendrier du projet de loi industrie verte visant à « industrialiser le pays avec des entreprises décarbonées » s’accélère, le cabinet de conseil en management
Citwell et Soroa, conseil en stratégie écologique, ont publié un livre blanc sur la supply chain circulaire à l’intention du monde politique. « Notre
objectif est double: aider les industriels avec la définition d’une méthodologie de transformation vers une supply chain circulaire, tout en accompagnant lespuissancespubliques pour rendre possible ce qui est nécessaire », explique Anaïs Leblanc, directrice associée de Citwell. La tâche s’annonce immense : « Il faut un autre modèle de supply chain et non simplement la tran-
sition des supply chains linéaires. Cette transformation impacte les infrastructures, les systèmes d’information et les systèmes de coopération», développe l’ex-député François-Michel Lambert, fondateur de l’Institut national de l’économie circulaire (Inec). Les auteurs ambitionnent que la circularité logisitique intègre la planification écologique en France et celle de la feuille de route de l’Union européenne. Un deuxième volet sera publié dans les prochains mois à destination des industriels.
DHL SUPPLY CHAIN
Niels Gaillard a été promu au poste de Head of Business Development de DHL Supply Chain France. Recruté en 2021 en tant que Business Development Manager, il était précédemment Gobal Account Manager chez Gefco de 2018 à 2021. Niels Gaillard a commencé sa carrière au sein d’Arvato qu’il avait intégré en 2013.
GXO Logistics a nommé
Vincent Ricci directeur général adjoint en France, un poste nouvellement créé. Il avait rejoint le 3PL en 2017 en tant que directeur du développement en France. Vincent Ricci totalise quinze ans d’expérience, notamment chez Geodis en tant que responsable du bureau d’études AsiePacifique et également comptes e-commerce, PwC (transformation supply chain) et Amazon.
Anne-Loraine Lagrée a été nommée directrice d’une nouvelle direction dédiée à la relation et au service client de Dachser France et Maghreb. Avec dix ans d’expérience dans le transport, Anne-Loraine Lagrée avait rejoint le prestataire de transport et de logistique en 2016 en tant que responsable du service client au sein de la direction commerciale, avant d’intégrer la direction générale Dachser France et Maghreb en 2021.
Àl’occasion du sommet
Choose France dédié à l’attractivité de l’Hexagone, Ikea a annoncé un investissement de 1,2 Md€ en France sur quatre ans, de 2023 à 2026, dont 377 M€ du précédent plan d’investissement qui n’ont pas encore été dépensés. Le géant de l’ameublement souhaite être plus « accessible » et abordable pour ses clients français, tant dans ses magasins qu’en ligne, grâce à une offre omnicanale plus intégrée, tout en réduisant son impact sur l’environnement. Dans cette optique, les magasins existants seront rénovés et de nouveaux magasins ouverts, dont un au sein du centre commercial Italie 2 du 13e arrondissement parisien récemment acheté (85 000 m² d’espaces commerciaux et de bureaux). Pour accompagner sa montée en puissance, Ikea ouvrira deux nouveaux centres de distribution clients
(CDC) en renfort des plateformes existantes situées à Saint-Quentin-Fallavier (Isère), Metz (Moselle), Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), Châtres (Seine-et-Marne) et Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Un premier CDC d’une surface de 72 000 m² à Limay dans les Yvelines avait été déjà annoncé, un investissement de 120 M€. Il desservira à partir de 2026 les clients parisiens par voie fluviale. Dès 2024, un autre CDC ouvrira à Toulouse, projet dévoilé le 15 mai.
Bolloré Logistics, l’entité regroupant les activités de transport et de logistique du groupe Bolloré, a accepté la promesse d’achat de CMA CGM sur la base d’une valeur de 5 Md€. Le groupe de logistique marseillais, troisième armateur mondial, réalise ainsi la plus grosse acquisition de son histoire. Et il en a les moyens puisqu’il a dégagé l’année dernière près de 24 Md€ de bénéfices. Bolloré Logistics est aujourd’hui implanté dans près de 150 pays, dispose de 800 000 m2 d’entrepôts et compte plus de 13 000 salariés. Son activité de gestion des flux logistiques est complémentaire avec le transport et l’activité de containers de CMA CGM. Désormais, le groupe Bolloré va se recentrer sur son activité dans les médias.
CMA CGM souhaite maîtriser toute la
chaîne de transport, en comptant le stockage en entrepôt et la livraison du dernier kilomètre. Parmi ses derniers investissements, le rachat de la compagnie de transport maritime La Méridionale, qui opère quatre navires mixtes ro-pax entre Marseille, la Corse et le Maroc. La branche logistique Ceva, qui comprend notamment Colis Privé et Gefco, pèse désormais 30 % du chiffre d’affaires du groupe, et même 10 % de ses bénéfices opérationnels contre 3 % il y a un an (hors actifs de Bolloré).
L’Union TLF lance deux nouvelles publications destinées aux transporteurs, logisticiens et commissionnaires : un baromètre des transports de fret et de la logistique, semestriel, et une note économique bimestrielle. La plupart des statistiques publiques sur l’activité des transports de fret (transports intérieurs routiers, maritimes et fluviaux ; transports internationaux maritimes et aériens), de l’entreposage et de l’immobilier y sont synthétisées. Ces statistiques sont complétées par la conjoncture internationale et française, le climat des affaires sectoriel, les volumes d’activité, ainsi que les évolutions de prix, de chiffre d’affaires et d’emploi du secteur.
Le premier numéro de juin du baromètre relève que la progression du PIB mondial connaît sa pire performance des vingt dernières années hors crises. Dans ce contexte, l’activité du TRM surprend, avec une hausse de 5 % sur un an au quatrième trimestre 2022. La croissance des transports ferroviaires de marchandises s’est poursuivie au premier semestre 2022. Le transport fluvial de marchandises affiche des volumes particulièrement bas, en baisse de 21 % sur un an au quatrième trimestre 2022 et de 9 % sur l’ensemble de l’année. L’activité de l’entreposage et du stockage se stabilise avec une croissance maintenue en 2022, bien qu’à un rythme moindre : +3,9 % (contre 9,8 % en 2021). Côté immobilier logistique, la demande placée se maintient à un niveau satisfaisant, bien qu’en net retrait relativement à l’année précédente (-21 % sur un an au premier trimestre 2023).
Le spécialiste du déstockage de grandes marques doté de 137 points de vente en France a posé la première pierre d’un nouvel entrepôt logistique de 63 220 m² à Verneuil-en-Halatte (Oise), sur la zone du parc technologique d’Alata. La livraison de cette nouvelle plateforme est prévue pour fin octobre 2023. « La progression constante de nos ventes nécessite une projection et une augmentation de nos capacités logistiques, d’où notre décision de construire cette nouvelleplateformeencomplément denotresitelogistiquedeVenette », explique Damien Defforey, président de Stokomani. L’entrepôt se divisera en six cellules : quatre de 12 000 m² , deux de 6 000 m², ainsi que des espaces de bureaux et de locaux sociaux sur 1 762 m². Cette nouvelle plateforme est dimensionnée pour absorber un trafic journalier de 150 poids lourds.
Ce nouvel ensemble immobilier, soucieux de la préservation de l’environnement et de son efficience énergétique, vise la certification BREEAM excellent. L’entrepôt sera équipé d’une pompe à chaleur qui permettra d’éviter le rejet de 375 t de CO2 chaque année, comparé à des chaudières à gaz. L’isolation thermique totale et l’éclairage full led permettront de maîtriser la consommation d’énergie. Le parc paysager attenant comptera de plus de 1 400 arbres et arbustes, soit près de 34 000 m² d’espaces verts.
Le projet d’hôtel logistique situé en bord de Seine au cœur de Paris se dévoile. Baptisé Les Amarres, ce programme mixte occupera les pavillons 1 et 2 du port d’Austerlitz sur plus de 6 000 m², alliant logistique urbaine fluviale, économie sociale et solidaire, fonctions récréatives et espaces de travail. Il est proposé par un groupement piloté par Sogaris, qui devrait investir une trentaine de millions d’euros pour transformer ce bâtiment sur trois niveaux. En rez-de-quai, 2 080 m² seront consacrés à la logistique pour une exploitation fluviale. En rez-de-ville, le lieu d’accueil de jour, constitutif de l’identité du site, sera pérennisé (1 130 m²). En R+1 et en toiture, une
programmation économique, culturelle et évènementielle (coworking d’activités, café, restaurant, etc.) complétera le projet en élargissant les usages et les publics du lieu (1 730 m² de programmation mixte et 1 240 m² d’espaces communs).
Le projet a été sélectionné par Haropa Port à l’issue d’un appel à projets lancé en 2021, en coordination avec la Métropole du Grand Paris et la Ville de Paris. Le consortium est composé de Sogaris, AREP, Fludis, Barge & Berge, Remix, Yes We Camp et Aurore. Livraison prévue en 2026.
Àl’été 2024, Colissimo sera en mesure de traiter plus de 300 000 colis par jour sur sa plateforme de Rouen grâce à Fives. Le nouveau système sera équipé de deux trieurs cross-belt GENI-Belt superposés, d’une longueur de plus d’un kilomètre, de plusieurs lignes d’induction à grande vitesse GENI-Feed et de centaines de glacis pour alimenter des minivans, des rolls et des camions, afin de livrer les colis au niveau local et international. Fives
a conçu une solution évolutive « qui peut augmenter la capacité du système jusqu’à 116% de son
Auchan Retail Luxembourg a choisi le système de préparation de commandes robotisé Skypod, « afin de mieux servir ses clients, d’être plus efficace et d’améliorer les conditions de travail de ses collaborateurs »
servent trois stations de picking, assurant une préparation de commande de 876 lignes par heure. Le déploiement du système Skypod est une première au Luxembourg, où Auchan possède trois hypermarchés, quatre points de
débit nominal avec un minimum d’effort et d’investissement ».
Depuis 2017, la filiale expressiste du groupe La Poste mène un programme de renouvellement de ses installations logistiques existantes ainsi que la mise en place de nouveaux systèmes de tri. Fives a déjà conçu et installé les systèmes de manutention à Douvrin (Pas-de-Calais) et aux Arcssur-Argens (Var), et participé à la réalisation de la solution de tri à Pontcharra (Isère).
L’objectif zéro artificialisation nette oblige l’immobilier logistique à se réinventer. La solution des entrepôts à étages est une solution mais peine à se développer.
La loi climat et résilience impose de réduire de 50 % l’artificialisation nette des sols d’ici 2030, puis de 100 % à l’horizon 2050. Face à cette réduction des disponibilités foncières, les analystes et conseillers immobiliers EOL et Arthur Loyd Logistique, accompagnés du contractant général GSE, ont débattu des enjeux des entrepôts à étages lors d’un webinaire le 24 mai. Premier enseignement, les bâtiments logistiques à plusieurs niveaux en France ont tous été construits à proximité ou au sein de grands centres urbains. « La pression foncière y est la plus forte, en termesdesurfacescommede prix», a expliqué Didier Terrier, directeur général associé d’Arthur Loyd Logistique. Un foncier urbain rare et cher est considéré comme la principale raison pour aménager des bâtiments à étages, ce qui justifierait leurs loyers pratiqués, estimés entre 150 et 170 €/m2/an à Paris et dans sa proche couronne.
Plusieurs contraintes sont à prendre en compte lors de projets d’entrepôts à étages, a rappelé Guilherme Schweder, directeur des opérations chez GSE : « Ces actifs sont aménagés sur des terrains déjà bâtis ou sur des friches déjàartificialisées.Lestemps et coûts de démolition, ainsi que de dépollution, doivent êtreidentifiésavecprécisionà chaque projet ». Les mesures
Développée par Goodman sur le port de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), la plateforme multimodale à 4 niveaux (R+3) Green Dock développera 90 000 m2
Les trois quarts de sa surface sont déjà réservés par Stef, DB Schenker et Ceva Logistics, pour une ouverture en 2026.
de prévention des risques, spécifiques à l’environnement urbain, ainsi que le dimensionnement et la capacité des accès aux différents étages sont également à anticiper dans les phases de conception, a souligné le responsable. Disposer par exemple d’accès autonomes, au moyen de rampes desservant chaque niveau est présenté comme une configuration idéale. Ces équipements garantiraient la polyvalence du bâtiment et sa reconversion lorsqu’un locataire part. Ce cahier des charges, localisation incluse, élèverait le coût de construction de ces entrepôts jusqu’à 400 €/m2
Besoin de visibilité
Pour Laurent Sabatucci, directeur associé et fondateur d’EOL, ces caractéristiques plaident « pour un cadre réglementaire facilitateur dédié
aux entrepôts à étages » Il a rappelé que chaque projet de ce type devait obtenir des autorisations sur mesure de la part des directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) et des services départementaux d’incendie et de secours (SDIS). « Un cadre réglementaire clarifié faciliteraitetaccéléreraitl’instruction de ces bâtiments », a-t-il défendu. Il serait aussi un moyen d’aborder, voire d’harmoniser, les hauteurs constructibles, se sont accordés les trois intervenants. Au-delà, Laurent Sabatucci a estimé qu’un cadre réglementaire adapté donnerait de la visibilité aux investisseurs. Il permettrait l’émergence de projets en dehors des zones urbaines, seule condition selon lui pour que les entrepôts à étages deviennent un véritable marché en France. ED