Hors-série "Inspiration nature"

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HORS-SÉRIE NATURE

DESARTS HORS-SÉRIE NATURE

cial artiste animaliers s

EXTRAIT

DÉCOUVERTE Les forêts colorées d’Ellen Dittebrandt

PASTEL

MICHEL BELLION retrace l’expédition La Pérouse

GUIDE PRATIQUE • Un carnettiste sur le motif • Peindre les ciels à l’huile • Le secret des reflets réussis • Saisir les plus belles lumières

INSPIRATION

NATURE

ÉLISE BARAT, DENIS CLAVREUL, SOPHIE AMAUGER, BRIN EDWARDS, ANDY ECCLESHALL, VALERIY GRACHOV…

ARTISTES DE L’EXTRÊME Ils parcourent le monde des glaciers à l’Amazonie LES PEINTRES VOYAGEURS À TRAVERS LES SIÈCLES : Orientalistes, naturalistes…

L 14793 - 23 H - F: 8,00 € - RD

La campagne au fil des saisons

HS N° 23 - AVRIL 2011 - 8 €

FRANCE MÉTRO : 8 €- CH : 14 FS - GR : 9,50 €- SPM : 9,50 €- DOM : 8 €- TOM : 1350 CFP - CAN : 14 $ CAN - MAR : 68 DH - PORT. CONT. : 9,50 €- MAY : 10,50€- BEL : 9,50 €- ESP : 9,50 € - LUX : 9,50 €- TUN : 9,500 DTU - CFA SURFACE : 5500 CFA

PRATIQUE

PORTFOLI O Spé


Denis Clavreul dans Paris

22 LES ARTISTES SUR LE MOTIF

44 Michel Bellion sur le littoral

2 Pratique des Arts-Hors-sĂŠrie NATURE

54

Sophie Amauger

36

28 Valeriy Grachov

Portfolio art animalier


Sommaire 4

Portfolio Les peintres de l’extrême

65

Tous les secrets d’artistes

10 Ellen Dittebrandt

4

PORTFOLIO

44

Les peintres de l’extrême

10

ELLEN DITTEBRANDT

50

En quête d’une nature rêvée

18

ÉLISE BARAT DENIS CLAVREUL

54 60

VALERIY GRACHOV

PORTFOLIO Les peintres animaliers

40

ANDY ECCLESHALL Des ciels tourmentés

HISTOIRE Du paysage classique au romantisme, des premiers carnets de voyage à l’impressionnisme…

Voyage spirituel en terres montagneuses

36

SOPHIE AMAUGER Une ode à la lumière

Carnets naturalistes

28

BRIN EDWARDS Le chant de la nature

La passion des reflets

22

MICHEL BELLION Contre vents et marées

65 78 80 83

GUIDE PRATIQUE PETITES ANNONCES LIBRAIRIE CARNET D’ADRESSES

Pratique des Arts-Hors-série NATURE

3


TONY FOSTER, GRANDE-BRETAGNE

Du désert à l’Amazonie CAPTER

LA LUMIÈRE SUR LA GLACE D’UN ICEBERG, ANALYSER L’ARCHITECTURE D’UN

CANYON, PROTÉGER SON PAPIER DES DÉLUGES AMAZONIENS, PEINDRE AU BORD D’UN

PORTFOLIO EXTRÊME

VOLCAN EN ACTIVITÉ, C’EST CE QUE FAIT

TONY FOSTER

DEPUIS PLUS DE VINGT ANS.

Anza Borego. 58,5 x 81 cm. © 1990 Tony Foster

En quête de paysages grandioses, votre passion du motif vous à conduit des glaces de l’Islande à l’aridité des paysages rocheux de l’Arizona, en passant par les forêts amazoniennes et les volcans les plus spectaculaires. Les paysages anglais ne vous satisfont pas ? J’ai fait mienne la phrase de Matisse, qui disait qu’ « un peintre doit être perché au bord d’un volcan ». C’était sans doute sa manière imagée d’inciter l’artiste à prendre des risques, à se mettre artistiquement en danger, à refuser la facilité. J’ai choisi d’en faire une interpération littérale ! Les conditions extrêmes auxquelles je suis confronté m’obligent à voyager léger, et à dire le maximum en un minimum de temps, une gageure pour le peintre lent et minutieux que je suis naturellement. Le froid qui vous saisit face aux icebergs ou l’humidité qui ferait moisir n’importe quel papier en Amazonie oblige de facto à modifier ses habitudes.

4 Pratique des Arts-Hors-série NATURE

Pouvez-vous nous décrire les difficultés techniques que cela implique et comment vous les palliez ? Elles sont multiples… Dans le désert, c’est la difficulté à choisr les teintes sous ce soleil ardent. Et sous cette lumière incomparable, imaginez la couleur des ombres, qui au fond dépend de l’état du ciel, si changeant de surcroît… Ceal implique des choix rapides et sûrs. Dans la forêt amazonienne, c’est l’absence de perspective, la profusion d’éléments dont il faut savoir tirer parti sans tomber dans une confusion informe. Et pourtant, vous n’en avez pas fini avec ses sujets… Le monde m’offre un éventail extraordinaire des teintes, une multitude de lumières, des endroits secrets d’une beauté à couper le souffle. Monet a passé des années à sonder les phénomènes de la lumière dans un coin de son jardin, moi j’ai besoin de parcourir le mode pour combler ma soif de voir ! ■


Série « Rain Forest », Monteverde - from the North Side of the Penas Blancas Looking West. 56 x 78,5 cm. © 1993 Tony Foster.

L’aquarelle en forêt tropicale présente de nombreux défis. La pluie constante et la boue rendent le travail difficile : impossible de garder quoi que ce soit sec et propre.

From the Grand Scenic Divide Looking East South East. 2004. Pencil and watercolour on paper glass test tube / pulverised rock samples map / arrowhead by Homer Etherton. 125 x 35 cm. Artwork copyright © 2004 Tony Foster

Pratique des Arts-Hors-série NATURE

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ARTISTE NÉ EN ARGENTINE, HELMUT DISTCH MAGNIFIE DES PAYSAGES DANS DES PEINTURES DE FORMAT MONUMENTAL.

RENCONTRE

AVEC UN

PEINTRE QUI REND HOMMAGE À LA NATURE

«

LA CHOSE LA PLUS

PRÉCIEUSE QUE NOUS AYONS

»

SELON SES

PORTFOLIO EXTRÊME

PROPRES MOTS.

HELMUT DITSCH, AUTRICHE

Le réalisme extrême

The Ten Commandments II. 2000. Huile et acrylique sur toile, 130 x 210 cm. © Clemens Zachemba

6 Pratique des Arts-Hors-série NATURE


© Studio Ditsch

Point of no Return. 2001. Huile et acrylique sur toile, 150 x 600 cm. © Clemens Zachemba Ce tableau est basé sur mon souvenir de la mer. C’est aussi une métaphore de la vie : dès notre naissance, nous nous mouvons dans une seule direction, l’horizon. La vie est parfois dure, mais tel est notre destin. Pour se dépasser, il faut aller vers l’horizon.

Vous peignez des paysages hostiles à la vie humaine. Quelle perspective cela donne-t-il à la place de l’homme dans la nature ? Les lieux que je choisis de peindre sont en fait des métaphores, des paysages intérieurs qui parlent de nos émotions et de notre condition d’être humain. Ce ne sont pas des paysages pittoresques au sens propre du terme mais plutôt des fenêtres ouvertes sur nos âmes. Et si je choisis un langage réaliste, c’est afin de trouver le dénominateur commun qui parlera à tout un chacun. Vous êtes un sportif de l’extrême, vous voyagez sur les lieux que vous peignez. Votre façon de peindre prolonge-t-elle ces exploits de manière physique ? L’escalade en montagne est beaucoup plus qu’un sport extrême, c’est une manière d’atteindre l’intérieur de nous-même. Ma peinture va aussi dans ce sens : elle est le reflet de ces expériences, elle est une voie vers l’illumination. Travaillez-vous d’après photo ou plutôt de mémoire, selon l’émotion ressentie au contact de ces paysages ? Je dois avoir vu ces paysages avant de les peindre – et non seulement les avoir vus, mais aussi ressentis. Je dois les intérioriser à l’aide de tous mes sens avant de les peindre. Avoir été en contact avec eux est une condition sine qua non pour enregistrer les infor-

Mes formats, allant jusqu’à six mètres de large, sont la dimension minimum avec laquelle un être humain est capable de montrer la grandeur de la nature. mations en trois dimensions. Et le souvenir du lieu sera un peu comme une image mouvante, comme un film, tandis qu’une simple photographie est, elle, une image statique. Il y a aussi un élément terriblement important qui permet le transfert de la nature sur la toile : il faut savoir capturer l’aura du site, et pour cela il faut ouvrir son cœur et être capable d’aimer. Vous formats sont très grands. Quelle est votre limite ? Mes formats, allant jusqu’à six mètres de large, sont la dimension minimum avec laquelle un être humain est capable de montrer la grandeur de la nature. Il y a une relation entre ces formats et l’expérience de ce que j’ai ressenti face au gigantisme de la nature. Vous vous exprimez dans un style hyperréaliste. Où se situe la part d’expression de vos propres émotions dans une telle virtuosité ? Je travaille dans un style que j’appelle le réalisme extrême, un réalisme capable de ravir l’âme. On ne peut ressentir cette émotion que devant une œuvre originale : le spectateur est happé par l’énergie monumentale qui est aussi ma propre énergie. Il arrive parfois que cela soit trop dur à supporter pour certains spectateurs qui pleurent devant mes toiles. Je ne suis pour ma part que le lien entre la nature originelle et les émotions. ■ Pratique des Arts-Hors-série NATURE

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DENIS CLAVREUL

Aquarelle

Un regard naturaliste TITULAIRE D’UN DOCTORAT EN ÉCOLOGIE, DENIS CLAVREUL ALLIE À LA RAISON SCIENTIFIQUE LE SENTIMENT ARTISTIQUE POUR NOUS OFFRIR DES ŒUVRES DANS LESQUELLES POINT UN AMOUR SINCÈRE POUR LA FAUNE ET LA FLORE.

22 Pratique des Arts-Hors-série NATURE


Texte : Laurent Benoist. Photos : Virginie Merle (sauf œuvres).

Denis Clavreul, qu’est-ce qui de prime abord vous a poussé à peindre : l’amour de la nature, ou le sujet? Ce qui dicte ma façon de peindre, c’est avant tout le sujet. Dans la démonstration que j’ai réalisée pour vous [voir page 68-69], j’ai eu envie de retranscrire la masse dense et touffue de la végétation et de ne pas m’apesantir sur les détails. L’idée est de rendre compte d’une impression et ne pas me laisser submerger par une multitude d’informations. On ne peut pas faire l’impasse sur l’expérience mentale et sensorielle ; je crois ainsi que j’ai une approche plus naturaliste que scientifique. Je capte la nature telle que je la perçois. Le travail d’un artiste, avant de prendre son pinceau en main, est de déterminer ce qu’il voit et comment il va le retranscrire. Il est nécessaire de synthétiser. Ce moment de conceptualisation de l’espace, antérieur à la peinture proprement dite, est essentiel. Quand vous peignez, vous voyez la nature dans sa globalité, pourtant certaines de vos œuvres sont augmentées de croquis, de détails sur la faune et la flore… Oui, il m’arrive fréquemment, lorsque je peins en extérieur, de réserver une partie de ma feuille pour des détails que je viendrai dessiner ensuite. Cet espace en marge est fait pour ça, pour recueillir ces impressions et accueillir l’impromptu qui peut survenir en cours de route. Il faut toujours garder l’esprit ouvert,

gérer l’imprévu. C’est aussi pour cela que je conserve une paire de jumelles autour du cou. Étant ornithologue, je ne peux que m’intéresser à la faune qui m’entoure et au monde dont je fais partie. Je me nourris de choses en marge qui vont ensuite se retrouver sur ma feuille, en périphérie de mon sujet principal. D’ailleurs, quand j’ai commencé à peindre les oiseaux il y a une trentaine d’années, je ne dessinais que leur forme. Petit à petit, le regard s’est élargi et les choses se sont diversifiées.

Page de gauche, en haut : Ajoncs, ronces en fleurs, 2 juin. Aquarelle. Page de gauche, en bas : Près de Port-Jean (la pointe de Kerzo au loin), soir du 14 janvier. Aquarelle. Ci-dessus : Prairie en fleur non loin du manoir, 8 mai, Port-Cros. Aquarelle. Ci-dessous : Île d’Houat, 2 août. Aquarelle.


HISTOIRE

LES PEINTRES ET LA NATURE

Un horizon à explorer DU PAYSAGE CLASSIQUE AU ROMANTISME, DE L’IMPRESSIONNISME AUX PREMIERS CARNETS DE VOYAGE, LA NATURE FUT UNE MUSE EXIGEANTE POUR LES ARTISTES, DU XVe JUSQU’AU DÉBUT XXe SIÈCLE.

S

Si la peinture paysagiste fut d’emblée reconnue comme un art majeur au Japon, il n’en fut pas de même en Europe où la nature ne devint une source d’inspiration qu’à partir du XIX e siècle. Entre-temps, les artistes du Quattrocento, comme Roger Campin, intégrèrent des fragments de paysage en arrièreplan de leurs tableaux. En 1430, dans son Paysage de la vallée de l’Arno, Léonard de Vinci représenta les phénomènes naturels comme les minéraux, les plantes et les cours d’eau dans leurs moindres détails. Ce croquis à l’encre de Chine inspira nombre d’artistes florentins et se retrouva dans les tableaux d’Antonio Pollaiuolo. Relégué à son rôle de « fond de scène », le paysage fut d’abord considéré par les peintres italiens et flamands comme une fenêtre travaillée indépendamment des autres éléments du tableau. Peu à peu, cette surface peinte s’organisa, se dota de perspectives inédites (comme les points de vue aériens) et envahit l’espace de la toile. Mais c’est grâce à un Allemand, Joachim Patinir, que le paysage devint un genre pictural autonome au même titre que le portrait ou la nature morte. Sous son pinceau, une nature onirique foisonnait de fleuves, de forêts et de montagnes imaginaires. On commença alors à parler de « paysages du monde » et de « paysages à demi nature ». Un nouvel horizon était né, mais toujours au sein de l’atelier. Plusieurs siècles furent, en effet, nécessaires avant de passer à la création en plein air.

HISTOIRE DU CARNET DE VOYAGE

De Dürer à Gauguin Dürer est l’un des tout premiers peintres occidentaux à œuvrer sur le motif. Rédigé entre 1520 et 1521, son journal de voyage aux Pays-Bas est un modèle du genre. Il y mêle des annotations d’ordre pratique à des esquisses réalisées in situ et offertes à ses hôtes. Indissociable de sa forme narrative, le carnet de voyage se présente sous la forme d’un récit en images qui relève à la fois du journal de bord, du reportage graphique, de l’album souvenir et du bloc-notes. Il témoigne des premiers périples terrestres ou maritimes vers les autres continents et des premières découvertes. Au XIXe siècle, les carnets de voyage connaissent un réel succès auprès des Anglo-Saxons qui mémorisent ainsi leur tour d’Europe. Turner effectue près de 20 000 dessins ou aquarelles lors de ses multiples déplacements et Richard Bonington est l’un des premiers peintres à travailler en plein air, et cela bien avant les impressionnistes. Néanmoins, il faudra attendre l’Album d’Afrique du Nord et d’Espagne (1832) d’Eugène Delacroix, et l’Ancien culte Maori (1892) et Noa Noa (1894) de Gauguin pour que le carnet de voyage devienne une discipline artistique à part entière. D’autres artistes comme Eugène Fromentin, Jean-Léon Gérôme ou David Roberts perpétueront avec talent cette tradition où se sont illustrés beaucoup d’amateurs et de génies méconnus (comme Philibert Commerson).

Albrecht Dürer (1471-1528), Vue du Val d’Arco. Vers 1495. Paris, musée du Louvre, D.A.G. © RMN / Michèle Bellot.

Richard Bonington (1801-1828), l’Odalisque au palmier ; jeune indienne (inca). Paris, musée du Louvre, D.A.G.© RMN / Gérard Blot

CHRONOLOGIE 1494

1630

1826

1832

Dans la Vue du Val d’Arco, Dürer conçoit le paysage comme une œuvre autonome. Cette aquarelle marque les débuts du paysagisme occidental.

Rembrandt introduit le paysage dans son œuvre. Lors de ses randonnées aux alentours d’Amsterdam, il grave ses pointes sèches directement sur le motif.

Les aquarelles de voyage de William Turner sont publiées dans The Keepsake.

Eugène Delacroix accompagne la mission diplomatique du sultan Abd Al-Rahman en Afrique du Nord. Ce voyage lui inspire ses premiers carnets de voyage.

Royaume-Uni, Londres, British Museum. © The British Museum, Londres, Dist. RMN / The Trustees of the British Museum.

60 Pratique des Arts-Hors-série NATURE

Turner Joseph Mallord William (1775-1851), la Grotte de Weathercote remplie à moitié d’eau et ne permettant plus le passage.


Texte : Valère-Marie Marchand. Photos : RMN

L’ŒIL DES NATURALISTES

Un regard d’outre-Atlantique

Botanistes et illustrateurs

Le plus français des Américains, John-James Audubon, réunit avec brio art et nature. En septembre 1928, il débarque à Calais avec 50 kg de peintures et de dessins ornithologiques dans ses bagages. Son projet ? Décrocher des souscriptions pour un livre sur les oiseaux d’Amérique. Muni de lettres de recommandation, il se fait recevoir par le baron Cuvier, secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences. Devant la centaine de planches réalisées par Audubon, l’accueil de Cuvier est très élogieux. Des conférences sont organisées un peu partout en France, mais les souscriptions tardent à venir. Audubon rentre donc bredouille en Amérique. C’est le public anglais qui découvrira en avant-première ses 450 aquarelles, représentant 489 espèces d’oiseaux d’Amérique du Nord. John-James Audubon (1785-1851), le Héron bleu in les Oiseaux d’Amérique. Planche 217. Paris, bibliothèque de l’Institut © RMN (Institut de France) / Agence Bulloz.

Pierre-Joseph Redouté (1759-1840), Bananier à fleurs écarlates / Musa coccinea. Gravé par de Gouy. Source : les Liliacées. Tome 6. Paris, Muséum national d’Histoire naturelle, bibliothèque centrale © Muséum national d’Histoire naturelle.

Botanistes, archéologues, érudits et chercheurs, à commencer par Léonard de Vinci, ont considérablement contribué à l’enrichissement de notre patrimoine visuel. Précurseur de la muséologie, Vivant Denon réalisa, lors de la campagne d’Égypte, près de 400 relevés archéologiques et croquis de voyage. Un siècle plus tard, le frère du graphiste Maximilien Vox, Théodore Monod, mêla à son tour texte et image dans ses carnets du désert. Parmi les illustrateurs de planches botaniques, on retiendra les noms d’Albrecht Meyer, de Nicolas Robert, de Claude Aubriet, de Pierre-Joseph Redouté, de Mark Catesby et du père Charles Plumier, qui dessina plus de 6 000 plantes gravées ensuite au trait et grandeur nature.

Mathurin Méheut

Alphonse Osbert Proche de Puvis de Chavanne, ce peintre symboliste réalisa d’abord des œuvres héritières de l école de Barbizon. Dès les Chants de la nuit (1896), il privilégia les paysages monochromes aux contours brumeux et fantomatiques. Son bleu dit « bleu Osbet » devint une référence picturale au même titre que le « bleu Klein ».

Nommé peintre officiel de la Marine en 1921, ce dessinateur doit à sa collaboration avec la station de biologie marine de Roscoff ses Études de la mer (1913-1914). Grâce à une « Bourse autour du monde » de la fondation Albert Kahn, il voyage à Hawaï puis au Japon. Mobilisé en 1914, il témoigne de la vie des tranchées dans une série de dessins exceptionnelle.

Osbert Alphonse (18571939), Paysage avec le Sphinx (Série Napoléon). Paris, musée d’Orsay © RMN (Musée d’Orsay) / Stéphane Maréchalle

Mathurin Meheut (1882-1958), Poissons et Crustacés. © ADAGP Rennes, musée des BeauxArts. © MBA, Rennes, Dist. RMN / Louis Deschamps.

1858

1863

1873

1885

1913

Avec l’Angelus de Jean-François Millet, les scènes rurales bénéficient d’un regain d’intérêt considérable auprès du grand public.

Le Déjeuner sur l’herbe d’Édouard Manet, qui met en scène un pique-nique champêtre, mélange osé d’ancien et de moderne, déclenche un énorme scandale.

Dans Impression, Soleil levant, Claude Monet inaugure le mouvement impressionniste. Les peintres peignent désormais ce qu’ils voient en plein air.

Paul Cézanne commence à peindre la montagne Sainte-Victoire. Il lui consacrera 44 huiles et 43 aquarelles.

Première exposition personnelle de Mathurin Méheut au musée des Arts décoratifs de Paris : 450 œuvres réalisées à Roscoff sur la faune et la flore marine.

Pratique des Arts-Hors-série NATURE

61


EN PRATIQUE

GUIDE PRATIQUE Peindre la nature 66 MICHEL BELLION La mer en mouvement

72 ANDY ECCLESHALL Un ciel tourmenté

75 BRIN EDWARDS Oiseaux sur la branche

68 DENIS CLAVREUL Feuillage foisonnant

73 ELLEN DITTEBRANDT Jouer avec les contrastes

76 VALERIY GRACHOV Paysage au couteau

70 SOPHIE AMAUGER Un coin de campagne

74 ÉLISE BARAT Réussir ses reflets


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