P R AT I Q U E D E S A RT S - H O R S - S É R I E N ° 3
HORS-SÉRIE PAYSAGE CH: 12,30 FS - LUX: 7,25 € - ESP: 7,60 € - CAN: 11,75 $ CAN - TUN: 6,500 DTU - SAINT MARTIN AVION : 9,80 € - DOM : 7,60 € - TOM : 1 125 CFP - PORT. CONT.: 7,95 € - SPM: 7,60 € - GR: 8,50 € - BEL: 8,50 € - MAR: 60 DH - MAY: 8,25 €
HORS-SÉRIE PAYSAGE : UN AN AU FIL DES TERROIRS ET DES SAISONS AVEC LES PLUS GRANDS MAÎTRES DU GENRE – UNE HISTOIRE DU PAYSAGE EN 4 CAHIERS THÉMATIQUES
PRATIQUE
DES ARTS HORS-SÉRIE PAYSAGE
PEINDRE EN PLEIN AIR Une année au fil des saisons et des terroirs
TOUS SUR LE MOTIF !
PRENEZ LA NATURE POUR MODÈLE
200 PHOTOS DÉMO Saisissez sur le vif les secrets des grands maîtres d’aujourd’hui
TOUTES LES TECHNIQUES Aquarelle, huile, acrylique, pastel, fusain… À DÉCOUVRIR 12 SITES à croquer dans les plus belles régions de France
16 PAGIQEUSES
THÉMAT
3 000 ANS DE PEINTURE DE PAYSAGE
de l’Antiquité à nos jours T 01106 - 3 H - F: 7,00 E - RD
HORS-SÉRIE N° 3 - 26 AVRIL-21 JUIN 2005 - 7,00 €
AVRIL
MAI
JUIN
JUILLET
AOÛT
SEPTEMBRE
SOMMAIRE ... Au fil des saisons
AVRIL Jean-Marc Idir en Corse MAI Didier Samson dans les Alpes JUIN Jean-Gabriel Montador en Bretagne JUILLET Olivier Suire Verley dans l’île de Ré AOÛT Jacques Coquillay en Île-de-France SEPTEMBRE Gérard Barthélémy sur les bords de Seine OCTOBRE Serguéï Toutounov au bois de Boulogne NOVEMBRE Bénédicte Dupin dans l’île de Chausey DÉCEMBRE Henry-Pierre Troussicot en Vendée JANVIER Bonnot dans les Alpes FÉVRIER Jean Kilian dans les Garrigues MARS Jean Marie Drouet à Nantes
... Et aussi
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40 48
52 58 66 76 84 90
CARNET D’ADRESSES
4
I
DE L’ANTIQUITÉ À LA RENAISSANCE
I
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I
PRATIQUER
Les associations
Une histoire du paysage en 4 cahiers thématiques
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LIBRAIRIE
Sur le motif
... Au fil des époques
I DU CLASSICISME AU ROMANTISME
SHOPPING
Spécial plein air
6
98 99
Pratique des Arts I Hors-série paysage
XIXe SIÈCLE
PÉRIODE CONTEMPORAINE
16 44 72 94
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OCTOBRE
NOVEMBRE
DÉCEMBRE
JANVIER
FÉVRIER
MARS
84 28
58
20 5
ALPES Samson
La montagne, un dépassement de soi
“
Par Isabelle Kersimon I Photos : Stéphane Grangier
DIDIER SAMSON NE SE CONTENTE PAS DE VIVRE, TRAVAILLER, PEINDRE EN MONTAGNE. TOUT ENTIER VOUÉ À CET ENVIRONNEMENT NATUREL, IL SEMBLE FAIRE CORPS AVEC LUI. IL RÉALISE SES AQUARELLES AU RYTHME SOUTENU DE SES BALADES. IL A CHOISI DE PEINDRE DEVANT NOUS LE GRAND SOM, SOMMET MAJESTUEUX QUI DOMINE LE MONASTÈRE DE LA GRANDE-CHARTREUSE, LIEU DE MYSTÈRES ET DE SÉRÉNITÉ AU CŒUR DU MASSIF DU MÊME NOM.
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Pratique des Arts I Hors-série paysage
Didier Samson Né à Saumur en 1954, il a commencé à étudier les sciences à l’université d’Angers avant de s’engager dans les chasseurs alpins à l’école militaire de Chamonix. Son goût pour l’ascension et les paysages de montagne le poussera à exercer plusieurs métiers de grand air. Il pratique également tous les sports liés à sa passion. Et lorsqu’il décide de se consacrer à l’autre passion de sa vie, la peinture, c’est pour rendre hommage à la montagne. Il est peintre professionnel, surtout aquarelliste paysager.
Le Sapey. 2001. Aquarelle sur papier Sennelier 300 g grain torchon, 31 x 41 cm.
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ALPES Samson
Étant donné que je peins en randonnant, parfois même lors de sorties en ski de fond, j’ai pour habitude de m’installer où je me trouve, sans tabouret ni trépied.
Pontcharra Aquarelle sur papier, 51 x 36 cm.
Le matériel du peintre randonneur
Ce que j’emporte avec moi lors de mes balades : une petite boîte d’aquarelle avec assez peu de couleurs, une petite bouteille d’eau et un gobelet, un pinceau petit-gris à lavis n° 1, un crayon, une gomme. Du papier Sennelier 300 g, format 51 x 36 cm maximum. Et, fournis sur place, un talus, un rocher ou un tronc d’arbre pour me poser. J’aime travailler avec quelques couleurs privilégiées relevées en pigments puissants, de marque Schmincke : ocre-jaune, orange de cadmium, rouge indien, terre d’ombre brûlée, ocre-rouge, brun Van Dyck… tout ce qui tend vers les terres. Un carmin, notamment pour les ombres dans les bleus, un vert clair, un vert olive, un outremer, un bleu de Paris, ainsi qu’un indigo de temps en temps.
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Pratique des Arts I Hors-série paysage
J
e suis amoureux de la nature, et particulièrement de la montagne. J’y vis, j’y travaille, j’y peins. J’ai longtemps exercé des métiers de grand air au contact de cet élément : instructeur, moniteur de ski, accompagnateur de moyenne montagne, secouriste… J’ai également toujours appréhendé la montagne de manière sportive, en faisant beaucoup de randonnées de toutes sortes, de l’escalade, du canyoning… J’aime l’effort permanent et le dépassement de soi qu’elle exige, en maîtresse impérieuse, indomptable, infinie. Et puis il y a la majesté de ses paysages, indescriptibles, toujours changeants, surprenants. Ils offrent des sensations, un vécu, un ressenti extraordinaires en osmose avec le milieu naturel. En peignant sur le motif, j’éprouve une liberté absolue qui ressemble à ce contact avec la montagne,
LE VIF
SUR
Plier la réalité aux choix de composition
Sur le motif, l’essentiel est de sélectionner les éléments que l’on souhaite conserver ou retirer. Réfléchir à la composition prend quelques minutes, pas plus, mais c’est le plus difficile. Quant à l’aquarelle en elle-même, le problème vient du temps qu’il fait : s’il est trop humide, elle met du temps à sécher; trop sec, et il est alors impossible d’obtenir des effets d’humide dans l’humide. Je commence toujours mes aquarelles par un dessin. C’est une étape 1importante pour moi, car il s’agit de la construction du sujet : il faut trouver le paysage qui convient au rythme personnel, au goût des formes et des couleurs. Ensuite, j’aurai plus de liberté pour peindre. C’est cependant un dessin rapide, au trait léger, que je réalise en 5 à 10 minutes.
Les paysages de montagne, toujours changeants, surprenants, offrent un vécu, des sensations, un ressenti extraordinaires en osmose avec le milieu naturel. prolongeant le plus possible ce que j’éprouve sur les plans physique et sensitif. C’est une continuité. Je m’attache à transcrire ce mystère profond et cette forme d’exigence que je peux difficilement exprimer avec les mots. Partout où je marche en montagne, je dessine et je peins, subjugué. Cela dit, quand je vais en Anjou, d’où je suis originaire, je me lève tôt et je peins des paysages de Loire dans la brume du petit matin, avec le même bonheur!
Coloriste avant tout L’aquarelle me donne cette extrême liberté dans le geste dont j’ai besoin pour continuer à être en osmose avec
…
Je commence par poser les couleurs claires, ce qui est une règle assez classique en aquarelle, avant de monter progressivement en puissance. Je pose le clair sur les sommets rocheux, calcaires, une matière qui est à base de jaune. En général, c’est l’ocre-jaune, quoi qu’il en soit, qui me tient lieu de base pour travailler les masses.
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Je pose aussi du jaune sur les maisons, étant donné 3 qu’elles sont construites en pierre de calcaire. En réalité, elles sont grises, mais je préfère la couleur au gris, et je m’accorde avec elle la même liberté qu’avec la composition.
J’utilise le bleu pour la montagne et pour marquer la diagonale du sol en 4la soulignant de sorte qu’elle soit clairement en opposition avec la ligne du sommet et du versant qui le suit.
Cascade de Saint-Même. Aquarelle sur papier, 51 x 36 cm. Pratique des Arts I Hors-série paysage
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De l’Antiquité à la Renaissance
Du classicisme au romantisme
LE
PAY S A G E A U F I L D U T E M P S
Par Emmanuelle Tenailleau
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Le paysage un genre mineur soumis au sujet AU COURS DU GRAND SIÈCLE ET DU SIÈCLE DES LUMIÈRES S’IMPOSE L’ART NOBLE DE LA PEINTURE D’HISTOIRE.
LE PAYSAGE OCCUPE ALORS UNE PLACE MINEURE DANS LA HIÉRARCHIE DES GENRES.
SA REPRÉSENTATION RÉPOND AU BESOIN D’IDÉAL DE L’ÉPOQUE.
uelle importance accordait-on au paysage à une période où scènes religieuses, mythologiques ou historiques étaient l’apanage des artistes les plus en vue ? Par l’institution, en 1648, de l’Académie royale de peinture et sculpture, les genres de la peinture se voient classer selon une hiérarchie stricte qui n’accorde au paysage que la troisième position, entre le portrait et la nature morte, bien en-dessous de la grande peinture d’histoire. Les artistes se spécialisent et les moins ambitieux d’entre eux embrassent la carrière de paysagiste. En réalité, le paysage est un fond, il a pour fonction de planter le décor sur lequel vont pouvoir s’inscrire les glorieux personnages bibliques ou antiques. La plupart des grandes scénographies de la peinture font cependant appel au décor naturel. Pas question de peindre Cérès hors d’un champ de blé ni de louer les batailles de Louis XIV sans indiquer précisément la plaine où eurent lieu les combats. Dans le but de formuler une théorie à l’adresse des peintres, Roger de Piles, dans son Cours de peinture par principes (1708), codifie les attributs du paysage héroïque : « Si la Nature n’est pas exprimée comme le hasard nous la fait voir tous les jours, elle est du moins représentée comme on s’imagine qu’elle devrait être. » Le paysage pour ce registre noble de la peinture se devait d’être idéal, telles les idées véhiculées par les allégories et
Q
Pratique des Arts I Hors-série paysage
NICOLAS POUSSIN (1594-1665), L’ÉTÉ OU RUTH ET BOOZ. 1660-1664. Huile sur toile, 118 x 160 cm. Paris, musée du Louvre.
L’œuvre de Nicolas Poussin est représentative de la grande peinture classique. Ce peintre philosophe conjugue raison et sensibilité. Au début de sa carrière artistique, Poussin trouve dans le paysage un cadre harmonieux pour ses scènes antiques. Mais, en 1660, quand il élabore les Quatre Saisons, il envisage le cycle de la nature comme une allégorie, à fort pouvoir narratif. D’ailleurs, la description des sites prend le pas sur le sujet biblique. L’artiste a vieilli ; son art est plus méditatif. La condition de mortel de l’homme s’exprime dans une nature que sa mort ne troublera pas.
Un arbre Les promenades régulières dans la campagne fournissent au peintre des visions qu’il récolte par le dessin. Aidé de ces annotations, Poussin recompose à l’atelier l’arbre dont il a besoin pour son propos.
récits choisis comme sujets. L’artiste part dessiner sur le motif car il veut connaître les éléments naturels qui le composent mais, de retour à l’atelier, il a toute latitude pour rééquilibrer les éléments à inclure dans la composition. Harmonie, clarté, raison sont les axes majeurs du paysage qu’il élabore. Les modèles circulent, les cours se diffusent et l’on apprend tout de ce que doit être un rocher, une perspective aérienne, un ciel. Et que devaient-ils être, si ce n’est soumis au sujet?
siècle
1880 à nos jours
Des personnages dans les champs Dans la peinture classique, le paysage sert de décor aux histoires humaines. Placées avec netteté dans le site, les figures sont issues de la statuaire antique à laquelle se mêlent subtilement quelques gestes réels emmagasinés dans la mémoire.
Un ciel avec nuages La palette du ciel est composée d’après l’observation de la nature : teintes locales, formes des nuages… Pourtant, Poussin établit des correspondances entre le ciel et l’atmosphère heureuse du sujet. Il en est bien autrement dans l’Hiver ou le Déluge dont le ciel d’orage symbolise la colère divine.
© RMN / D. R.
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