Magazine Plaisirs de peindre n°43

n° 43 NOV.-JANV. 2012

INDISPENSABLE eau, ciels, lumières Aquarelle, pastel,

acrylique, huile

La couleur mode d’emploi

aquarelle

EXTRAIT huile

Roses et perles de rosée

Paysage avec Serguéï Toutounov

acrylique

Esprit déco en rouge et or

carnet de voyage

Portraits Pastel

Délices d’automne

du monde leçon particulière

Vague à l’aquarelle

avec Claude Lepage-Racine L 19056 - 43 - F: 6,00 € - RD

CH : 13FS - LUX : 7,20 € - CAN : 11 $ CAN - TUN : 7,200 DTU - ESP : 7,20 € PORT. CONT. : 7,20 € - SPM : 7,20 € - GR : 7,20 € - BEL : 7,20 € - ITA : 7,20 € MAR : 55 DH - MAY: 7,80 € - DOM SURFACE : 6,00 € - TOM : 990 CFP CFA Surface : 4200 CFA - CFA AVION : 4700 CFA

reportage autourdumonde PDP : Mais vos carnets sont réalisés intégralement sur place ?

S. L.: En grande partie, oui. Et j’écris aussi un journal de bord tous les soirs. Mais j’avoue qu’à chaque retour de voyage, il y a beaucoup de choses inachevées dans mes carnets. Parfois ça reste en l’état, car je ne suis plus dans l’ambiance pour m’y remettre, et parfois je termine de mémoire. Pour moi, le carnet de voyage n’est pas une fin en soi. C’est juste un beau souvenir, créé dans la spontanéité et l’enthousiasme du voyage. C’est aussi un bel objet à ramener et à chérir toute une vie. Mais il me sert surtout de base de travail pour les tableaux plus aboutis que je réalise en atelier au retour.

Stéphanie Ledoux

Souvenirs

devoyages La Princesse en haillons, Madagascar. Techniques mixtes, 25 x 25 cm.

PDP: Que permet donc le carnet que d’autres moyens d’expression ne peuvent offrir ?

S. L.: Un joyeux pêle-mêle de techniques en toute liberté. C’est mon champ d’expérimentations (plus ou moins réussies) et c’est presque toujours là que j’ai testé des choses qui me plaisent, et que je garde ensuite. Ce que j’aime bien, c’est qu’on n’est pas obligé de tout montrer: je les fais avant tout pour moi ; peu de personnes les feuillettent.

PDP: Quels sont vos sujets favoris ?

S. L.: J’ai une prédilection pour les portraits, car je me suis rendue compte en voyageant que dessiner est un super moyen pour rentrer en contact avec les populations locales, même quand on ne parle pas la langue ! Le dessin attise toujours la curiosité des gens (des attroupements se créent), et souvent leur bienveillance. Il m’est arrivé d’être invitée dans une famille juste parce que j’avais dessiné un des gamins, et de passer de super moments. Et même dans les pays trop touristiques, on arrive à se démarquer par le dessin, et créer le contact.

Et quand je ne croque pas les gens, j’aime bien dessiner la faune et la flore (mon fond naturaliste qui ressort !). J’aime également m’appesantir sur des détails (architecture, vêtements, artisanat), mais j’ai peu d’affinité pour les paysages.

PDP : Vous travaillez également à l’huile, à la mine… Quoi d’autre ?

S. L.: Plus beaucoup à l’huile, car je n’en ai plus la patience ! En revanche, j’adore l’aquarelle, l’acrylique, le crayon, la mine de plomb, l’encre… et mélanger les techniques. J’accorde également une grande importance au support : j’ai un peu la phobie de la toile blanche, et souvent besoin d’un fond constitué de collages

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pour me lancer… comme si c’était moins grave si je me plantais ! J’aime bien donner une seconde vie à des supports qui n’étaient pas faits pour finir sur un tableau: du journal, des papiers de récup…

Côté outils, j’ai pris des habitudes avec des crayons gras noirs (les Derwent Drawing). Je les adore, et j’ai du mal à utiliser autre chose. Je me sens souvent obligée d’intensifier des aquarelles avec.

On peut obtenir des noirs très noirs, et en même temps beaucoup de finesse dans les dégradés.

Plaisirs de peindre n°43 / nov. 2011-janv. 2012

PDP: Vous faites aussi beaucoup de photographie. Dans quel but ?

S. L.: Avant tout pour me constituer des souvenirs personnels, car je n’ai pas le temps de dessiner tout ce que je vois !

Et puis c’est un bon complément à la mémoire et aux croquis.

PDP: Pour finir, quels sont les voyages que vous projetez de faire ?

S. L.: J’adorerais aller en Indonésie, en Éthiopie, en Inde, en Mongolie, ou encore en Ouzbékistan… On verra ! ■

TEXTE : CÉLINE CHEVALLIER. PHOTOS : STÉPHANIE LEDOUX ET CÉLINE CHEVALLIER.

« Le carnet n’est pas une fin en soi.

Il constitue une base pour des tableaux plus aboutis.»

Des pièces uniques

Mes carnets sont un fourre-tout de croquis, d’anecdotes, de petits objets et d’odeurs. J’en ai à ce jour réalisé plus de 60, le premier remontant à mes 13 ans. J’apporte un soin tout particulier au choix du papier, du format, du type de reliure… Préparer les fonds et le matériel, réfléchir aux coloris et aux matières, c’est déjà être dans l’euphorie du départ ! Certains sont reliés à la main, cousus, d’autres spiralés après mon retour. La couverture est réalisée avec un morceau de tissu chiné dans le pays.

Ci-contre, de haut en bas: Zanny ,Madagascar.

Techniques mixtes, 80 x 80 cm.

Lumière, Thaïlande.

Techniques mixtes, 80 x 80 cm.

Les Yeux ambrés, Inde.

Techniques mixtes, 20 x 20 cm.

Actualités

- Biennale du Carnet de Voyage de ClermontFerrand, du 18 au 20 novembre 2011.

- Atelier La Main Gauche, du 6 au 30 avril 2012.

29, grande rue Saint Nicolas 31300 Toulouse.

- Ateliers d’Art de la ville de Blagnac, du 24 avril au 30 mai 2012. 2, rue de la Croix-Blanche.

Actualités En permanence : - Tokade, 9 rue des Paradoux 31000 Toulouse.

- Art Génération, 67 rue de la Verrerie 75004 Paris. ➔ http://stephanieledoux.canalblog.com/ Plaisirs de peindre n°43 / nov. 2011-janv. 2012

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démo acrylique Le feutre pour les détails Le feutre Posca est le complément idéal de l’acrylique dans ce type de composition : il affirme les détails, vient en continuité du trait de la peinture, figure les arabesques, les ornements, tout en donnant un scintillement léger, que l’esprit de mon tableau recherche. Son rendu, proche de celui de l’acrylique, ne vient par en surajout de la couleur mais en renfort. J’utilise surtout les pointes fines, mais ces feutres autorisent différentes épaisseurs de traits, extrafine à extralarge.

Le glacis final L’objectif, avec le glacis (huile de lin + brun Van Dyck) est d’unifier la composition sans éteindre les couleurs. J’utilise une brosse large plate pour le premier passage, et une moyenne pour les détails. Je commence par couvrir les dorures avec le pinceau bien chargé : c’est ici que l’intensité devra être le plus marquée. Sur le fond, je procède par mouvements circulaires.

Je travaille élément par élément, là où la profondeur de la couleur devra être magnifiée.

Le glacis peut aussi donner du bombé à certains éléments, modelés au pinceau ou au doigt.

Il est primordial de tenir compte de la lumière : certaines parties seront donc passées sans couleur, simplement à l’huile de lin pour ne pas assombrir. Veillez à bien doser le passage du glacis pour le rendu des ombres, tantôt mates, tantôt brillantes : le médium ne sera pas absorbé de la même façon partout. Le glacis sèche en quelques jours.

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Le rouge naphtol sera la teinte de base du petit oiseau et des fleurs de ma théière. L’oiseau est travaillé par petits à-coups qui suivent les plumes. Un rose plus soutenu fera contraster la forme de l’aile.

Je passe ensuite une couche diluée de tabac, qui pourra être répétée: cette teinte perd de son intensité en séchant. On pourra également raviver avec la même couleur d’autres éléments déjà ombrés par cette teinte, en gardant l’effet de volume: les contours seront ainsi accentués pour donner de la présence aux différents éléments.

Le rose des fleurs est délicat à travailler car peu opaque: plusieurs passages seront nécessaires, avec l’apport d’autres teintes. En base, le rose Purple, qui sera renforcé de magenta quinacridone, de rouge permanent foncé, de magenta et d’une touche de cadmium écarlate.

Une terre d’ombre permettra de foncer délicatement. Pour éclaircir les surfaces plus larges, j’utiliserai les quatre roses différents. Les pétales et leurs stries requièrent un geste précis « en traces »: je travaille le rose clair dans l’humide en faisant rouler mon pinceau.

Sur la théière, le rose pâle des pétales est travaillé de la même façon ; j’ajoute un soupçon de vermillon. Un léger brossage restitue l’impression de volume dans les zones plus foncées. Les tiges des fleurs seront réalisées au feutre Posca or. Je réserve les roses les plus foncés pour la seconde pivoine ; là encore, je courbe bien mon geste pour suivre le volume des pétales.

Le rose le plus clair apporte la lumièreen petites touches au centre de la fleur, et le turquoise la vibration nécessaire ; ainsi, la couleur ne sera pas bouchée.

Le travail des volumes est une étape cruciale. Le feutre Posca or donnera son éclat à la partie ornementée du coin supérieur droit du tableau, l’un des éléments nouveaux tracés à la craie. Un trait à l’encre tabac, presque transparent, accentuera sans donner trop de matière et d’intensité. Une petite virgule en brun posée sur les sphères leur donne de la rondeur.

J’appuie les arabesques de la théière avant de poser un peu de brun ombré pour le volume.

J’anime le cœur de fleurs avec un passage au feutre Posca or à pointe extrafine conique, qui les « paillette » et les fait joyeusement pétiller. Cet effet me plaît : il est reproduit sur la théière, son couvercle… Le Posca or associé à l’acrylique vert-jaune me permet de jouer avec les codes, de transgresser l’attendu : je forme des cercles ton sur ton. Place à la rêverie et à l’imaginaire !

Lorsque je suis satisfaite de ma composition — un coup d’œil en recul est indispensable : attention au rendu des volumes, aux détails – je procède à la finition de ma scène. C’est ainsi le moment de prolonger la couleur des différents éléments sur l’épaisseur de la toile. J’applique un glacis à l’huile au brun Van Dyck qui apportera un beau modelé à l’ensemble, renforcera les contours, fera vibrer l’or et créera une belle lumière profonde, un petit côté sépia et suavement rétro.

ŒUVRE TERMINÉE

é J’ai structur mon image par t des verticales e des horizontales, s in cassées à certa endroits par s des courbes plu conformes au libre esprit de ce tableau.

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MAÎTRISEZ

la couleur

QUAND VOUS IMAGINEZ UN TABLEAU, QU’AVEZ-VOUS D’ABORD EN TÊTE ? LA COULEUR !

MAIS UNE FOIS VOTRE COMPOSITION EN PLACE, VOUS ACHOPPEZ SUR LES MÊMES DIFFICULTÉS : MÉLANGES TERNES, AMBIANCE DÉSINCARNÉE, ACCORDS MALADROITS… POUR ARRÊTER DE BROYER DU NOIR, VOICI, TECHNIQUE PAR TECHNIQUE, LES CONSEILS DE NOS PÉDAGOGUES POUR RETROUVER ENFIN L’HARMONIE… COLORÉE.

AU SOMMAIRE : Aquarelle

Acrylique

Savoir manier la couleur p. II

La couleur matière

Pastel Huile

10 conseils pour de bons mélanges

Les effets chromatiques p. X

Tirez parti de vos couleurs

Les bons accords p. VI

p. XIV

p. XVI

Comment gérer les reflets colorés ?

La coloration d’un objet en situation est conditionnée par la couleur locale (sa couleur proprement dite), la couleur tonale (les variations de la couleur locale en fonction des ombres et lumières) et la couleur ambiante (les reflets du fond ou d’autres objets environnants).

La contamination du fond Observez dans la réalité comment la couleur du fond et/ou du sol a une incidence directe sur l’objet. Ceci est particulièrement apparent sur un objet blanc (ou clair) qui renvoie les couleurs et sur une matière brillante (céramique) qui les reflète.

Sur un objet lisse Plus les nuances colorées sont subtiles, plus l’objet gagne en réalisme. Ici, la tasse va du blanc dans la lumière (blanc du papier) au gris chaud dans les ombres (gris de Payne et Sienne naturelle). Le bleu (de Paris) du reflet se mélange au gris des ombres mais est posé pur (dilué à l’eau) sur les éclats de lumière.

Sur un objet à facettes Sur ce ramequin rainuré, les nuances sont encore plus subtiles. On y voit des ombres chaudes (gris de Payne et Sienne naturelle) et froides (ajout de violet) sur lesquelles on a superposé sur sec la couleur réfléchie du fond (orangé). Le violet (complémentaire) est aussi présent dans l’ombre portée sur le mur.

Sur un objet coloré

Sur un objet blanc Ici, le reflet sera peint avec la couleur pure, mélangée sur mouillé avec l’ombre propre de l’objet. Tenez toutefois compte de la distance du fond avec l’objet.

Sur cette poire jaune (cadmium nuancé de terre de Sienne ou d’ocre), le reflet du fond (bleu) a été posé sur sec afin que le mélange avec le jaune sous-jacent ne donne pas un vert mais un jaune bleuté.

Plaisirs de peindre Maîtrisez

la couleur ! V

démo pastel

Gourmandises d’hiver

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Plaisirs de peindre n°43 / nov.2011-janv.2012

La saison nous contraint à des travaux d’atelier ? Réjouissons-nous de cette occasion de reprendre quelques fondamentaux. Créez votre propre composition avec toutes les douceurs qui vous tomberont sous la main, puis suivez pas à pas les conseils de Michel pour mener à bien votre travail sur les matières et les couleurs.

LA PALETTE Retrouvez votre esquisse page 66

AVEC LA COLLABORATION DE MICHEL BORDAS. TEXTE ET PHOTOS : CÉLINE CHEVALLIER.

« Cette nature morte gourmande est l’exercice idéal pour réviser, dans la chaleur de votre atelier, les règles de composition, ainsi que les lumières et reflets, les variétés de matières et les contrastes qui mettent en valeur même les sujets les plus modestes. »

Blanc

Brun clair

Brun foncé

Jaune de chrome

Van Dyck violet

Van Dyck violet foncé

Gris souris

Carmin de garance

Carmin de garance foncé

Vert-noir

Carmin

Bleu de Prusse clair

Jaune-orange

Jaune de chrome clair

Jaune de cadmium

Jaune orange foncé

Gris-beige

Pourpre

LE MATÉRIEL

➔ Papier Pastel Card couleur terre de Sienne ➔ Pastels Girault ➔ Crayons Stabilo CarbOthello

Laque violette

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À LA LOUPE

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LE CAHIER CENTRAL THÉMATIQUE Apprenez à peindre à l’aquarelle, au pastel, à l’acrylique ou à l’huile, le tout sur un même thème : déclinaison des techniques et des écritures artistiques, les artistes pédagogues de Plaisirs de peindre vous accompagnent pas à pas et libèrent vos idées créatives.