Le magazine Pratique des Arts n°103

N° 103

Pratique

ARTS

Une technique à découvrir

www.pratiquedesarts.com

EXTRAIT

DAVID KASSAN

Virtuose du portrait made in USA

PASTEL

Une vision panoramique du paysage

NOTRE COUP DE CŒUR

Eugen

HUILE

GUIDE PRATIQUE p. 43 Ses trésors cachés Pastel : un nouveau papier à l’essai ■

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Les clés d’une nature morte dynamique Aquarelle : atmosphère monochrome Montagne en pleine lumière D. Friedman : leçon de crayon de couleur

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Chisnicean

Contrastes et lumières du crépuscule BIMESTRIEL - 23 MARS/25 MAI 2012 - 6,50 €

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DES

PEINTURE GLYCÉRO

SPÉ CIA L BR UXE LLE S

Pratique

DES

ARTS

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N°103SommaireSomma 32 David Kassan

L’émotion grandeur nature

38 EUGEN CHISNICEAN La jeune génération de l’aquarelle À la rencontre des artistes…

16 Huile 32 Huile Rencontre MARK HARRISON

DAVID KASSAN

Illustrateur, un voyage à Bali a changé son rapport à l’art. Devenu peintre, il se passionne pour la lumière, en particulier crépusculaire, qui nimbe paysages et villes.

Il se refuse au photoréalisme mais peint ses modèles grandeur nature pour y confronter le spectateur. Sa quête : capturer l’émotion.

24 Chef-d’œuvre à l’étude ARTEMISIA GENTILESCHI (1593-1654) Sa vie romanesque a pu occulter son talent immense : une exposition au musée Maillol, à Paris, donne l’occasion de le redécouvrir.

28 Dans l’atelier de…

PIERRE CORNIÈRE Une réflexion dense, mais une pratique spontanée qui a trouvé son médium : la glycéro.

4

Pratique des Arts n° 103 / Avril-Mai 2012

38 Aquarelle EUGEN CHISNICEAN Une solide formation, une passion pour le paysage, de l’enthousiasme et du talent : ce jeune Moldave conquiert l’Europe.

44 L’univers des couleurs CATH READ Enduit, gouache et pastel exaltent sa touche sur fond sombre, tandis que motifs graphiques et points de vue déformants jouent la carte de la fausse naïveté.

Pierre Cornière

Secrets d’atelier

28

aireSommaireSommaireSom 44 PASTEL

Cath Read

Un autre point de vue sur le paysage Ville d’art RENCONTRE

Mark Harrison Sublimes lumières

58

16 ÀD

ÉT AC

HE

R

Le guide pratique Rendez-vous pages 42-43

50 Série à la loupe JOHU THIAM Ces mariages incongrus d’éléments réels et imaginaires fondent un univers poétique d’un genre assez rare dans le monde de l’aquarelle.

54 Huile, pastel SOPHIE PLOEG Robes translucides, plaids précieux, corps drapés… cette jeune artiste se passionne pour les étoffes, leur texture, et le défi qu’elles lancent au peintre.

Découverte 06 La vie des arts

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Ne manquez pas l’actualité culturelle des quatre coins de France.

58 Bruxelles Ville d’artistes En perpétuelle évolution, avec ce mélange d’ancien et de moderne, d’innovation et de tradition qui fait son charme, Bruxelles est le creuset d’une diversité qui la rend dynamique et attrayante pour les artistes et les galeries.

Espace lecteurs 12 Shop’art 68 Courrier des lecteurs 70 Nos lecteurs ont du talent 72 Votre librairie artistique 78 Petites Annonces 82 Au sommaire du prochain numéro

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Pratique des Arts n° 103 / Avril-Mai 2012

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Huile et pastel Sophie Ploeg

L’étoffe du peintre

Sophie Ploeg est passée par la case histoire de l’art avant de s’égarer dans la scénographie puis de se trouver dans la peinture à l’huile et la tempera. Figures et tissus sont aujourd’hui ses terrains de jeu : c’est à travers eux qu’elle définit sa propre idée du beau.

54

Pratique des Arts n° 103 / Avril-Mai 2012

A

u commencement, il y eut pour Sophie Ploeg une boîte de pastel « offerte par ma mère quand j’étais adolescente ».

Puis ce fut l’huile, « plus pratique avec les enfants autour, mais que je travaille selon la même technique, par petits traits et couches fines, sans fondus».

Enfin s’est imposée la figure, « car j’ai toujours aimé dessiner les gens, les visages et les corps.

Je suis passée des danseuses et princesses aux femmes et aux enfants ». Et, à sa suite, l’exploration des textures avec pour défi de « parvenir à différencier chaque matière au moyen de la couleur : la soie du coton, la peau d’un pétale de fleur, la pierre du sable, le brillant du mat, le dur du mou, le transparent de l’opaque ».

Dans cet inépuisable jeu sur les matières, les tissus ont acquis, au fil des œuvres, une place de choix. « De toutes les textures que j’aime travailler, j’ai développé une affection plus particulière pour les tissus, qui sont devenus un élément récurrent dans mes compositions, souvenir peut-être de ces années où je cousais moi-même mes vêtements. Je suis loin d’en avoir fini avec eux. » Il y a ceux qu’elle emprunte autour d’elle, ceux qu’elle récupère à droite à gauche ou trouve dans les boutiques d’occasion. « Mon œil est constamment en alerte : étoffes, dentelles, plumes, rideaux mais aussi bijoux, verreries, élément de mobilier pour les agrémenter, bref tout ce qui titille mon inspiration. Avec toujours cette petite peur de tomber sur un objet sublime que je n’aurais pas les moyens d’acquérir ! »

Flowerbed. Pastel, 45 x 65 cm.

Yellow Scarf. Huile sur toile, 50 x 40 cm.

PORTRAIT Née en 1974 à Schagen, aux Pays-Bas, Sophie Ploeg a étudié la scénographie puis l’histoire de l’art et de l’architecture. En 2001, elle obtient sa thèse puis rencontre son mari et déménage en GrandeBretagne. Après la naissance de ses enfants, elle se remet à la peinture et opte pour l’huile, plus pratique que le pastel. Outre les portraits de commande, elle développe le thème de la figure et des tissus. Elle expose régulièrement aux Mall Galleries de Londres et dans la région de Bristol.

CONTACT : rendez-vous sur notre site www.pratiquedesarts.com

Pratique des Arts n° 103 / Avril-Mai 2012

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Aquarelle Eugen Chisnicean

Un artiste Ă suivre

Ci-dessus : Arcachon.

45 x 60 cm. À droite : Brioude, France III. 65 x 30 cm.

Texte et photos : Stéphanie Portal.

PORTRAIT Né en 1984 en Moldavie, il a débuté son éducation artistique à 11 ans, suivie par des études de design et d’architecture à l’Institut d’art de Chisinau. C’est là qu’il commence à pratiquer l’aquarelle et que rapidement il développe une technique personnelle en s’appuyant sur le style des maîtres anglais du genre. Tiraillé entre architecture et peinture, il choisit finalement en 2007 de s’investir sérieusement dans la seconde.

En 2011, il était l’invité des festivals du Haillan, de Brioude et d’Aiguillon.

Il sera cet été un des invités d’honneur à Saint-Yrieix du 21 juillet au 19 août.

CONTACT : Rendez-vous sur notre site www.pratiquedesarts.com Pratique des Arts n° 103 / Avril-Mai 2012

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guide

Le

N°103

pratique DESGESTES

Testé pour vous

P. II

PASTEL : LE NOUVEAU CANSON MI-TEINTES TOUCH COMPARÉ AU CLAIREFONTAINE PASTELMAT

Huile

P. XI

CHOISIR UN CADRAGE ORIGINAL POUR ACCENTUER LA DYNAMIQUE D’UNE NATURE MORTE.

ETDESASTUCES

Crayons de couleur P. IV

Aquarelle

DES CENTAINES D’HEURES D’UN TRAVAIL MINUTIEUX POUR CE TABLEAU DE L’ARTISTE AMÉRICAINE DEBBI FRIEDMAN.

CETTE AQUARELLE DE DAVID CHAUVIN SERA EXPOSÉE À MONTGERMONT :

Pastel

P. XII

COMMENT RENDRE L’AMBIANCE LUMINEUSE D’UN SOMMET ENNEIGÉ TOUT EN OMBRE ET LUMIÈRE.

P. XII

P. VIII

DÉCOUVREZ LES ÉTAPES DE SA CRÉATION.

Huile au couteau

P. XIV

AFIN DE SAISIR LE CARACTÈRE DE CHAQUE OBJET, STYLISEZ LES FORMES ET JOUEZ SUR LES EFFETS DE MATIÈRE.

HUILE avec la collaboration AQUARELLE avec la collaboration de Sergueï Toutounov de David Chauvin Texte et photos : David Gauduchon.

Monochrome

d’après photo J’AIME LES SUJET SIMPLES : AVEC CETTE SERRE À L’ABANDON, JE SUIS DANS MON UNIVERS. J’AI CHERCHÉ À SIMPLIFIER DAVANTAGE LA SCÈNE POUR ME CONCENTRER SUR L’IDÉE D’UNE NATURE QUI REPRENDRAIT SES DROITS. UN MONOCHROME VERT NIMBÉ D’UNE BELLE LUMIÈRE REND L’IDÉE DE CETTE VICTOIRE SILENCIEUSE.

Ses coordonnées sur www.pratiquedesarts.com

Matériel ■ Arches Fidelis 220 g, 50 x 64 cm ■ Pinceaux : 1 spalter, 1 fin synthétique, 1 Léonard Aquarellys ■ Aquarelle Van Gogh.

Palette J’utilise surtout du jaune citron et du noir d’ivoire en variant les proportions en fonction du résultat que je souhaite obtenir, mais également un peu de bleu et de rouge pour enrichir ma palette.

1 Après avoir tracé au crayon les principaux repères de mon sujet, je place mon papier dans un bac.

Je vide un gobelet d’eau directement sur la feuille.

2 Je répartis l’eau avec un très large pinceau spalter.

Je laisse le papier s’imbiber de manière uniforme avant de vider le surplus d’eau.

Couleurs et valeurs

4 J’incline mon bac

J’insiste énormément sur ce la prééminence des valeurs sur les couleurs lorsque j’enseigne l’aquarelle.

La compréhension des couleurs passe avant tout par celle des valeurs. Bien équilibrées, elles entrent en interaction et se mettent au service les unes des autres.

Il faut donc choisir une couleur en fonction de sa valeur, et en la comparant avec ce qui est déjà présent sur le tableau.

Dans cette aquarelle, j’ai volontairement restreint ma gamme de couleurs afin de conserver une certaine sobriété qui, me semble-t-il, correspond à l’ambiance que je cherchais à retranscrire.

J’ai donc surtout travaillé les valeurs, presque en monochrome.

Je vais travailler par lavis successifs, du clair au foncé.

C’est ainsi que l’atmosphère se révèle. Ensuite, plus le papier sera sec, plus j’entrerai dans les détails.

VIII

pour accentuer la dispersion des pigments sur le papier. J’obtiens un résultat en mouvement, dynamique.

3 Je passe un premier lavis, soit une peinture très diluée à l’eau. Je commence généralement par placer les teintes claires pour aller ensuite vers les foncées.

Je pose les principales couleurs et laisse fuser.

Pratique des Arts n° 103 / Avril-Mai 2012

5 Je prends un pinceau plus fin pour dessiner la végétation.

Comme le papier sèche peu à peu, je peux intervenir avec plus de précision pour suggérer des formes en arrière-plan.

7 J’envoie des gouttelettes d’eau à la brosse à dents pour suggérer des éclats de lumière sur les feuillages.

Une palette précise Je teste chacune de mes couleurs avant de les utiliser. Cela me permet de connaître les réactions des pigments à la fusion avec l’eau et de mesurer leur opacité.

Ainsi, je choisis mes couleurs en sachant quelles vont être leur comportement sur le papier.

Une petite gamme chromatique me permet de garder en mémoire le résultat des peintures que j’ai l’habitude d’utiliser.

6 Je n’hésite pas à utiliser un chiffon pour retirer un peu de pigment déposé sur le papier. J’aspire la peinture avec le tissu en créant des formes qui font vivre mon arrière-plan.

8 Une fois mon fond terminé, je laisse complètement sécher le papier. Je dessine ensuite la structure métallique de la verrière à l’aide d’un spalter et d’une peinture plus soutenue, mais néanmoins très liquide.

9 Je prends soin d’ajouter du rouge à mon

10 Je réalise des effets avec un papier plastifié.

11 Je descends peu à peu sur ma feuille en agrandissant la « flaque » colorée. Mon support, alors légèrement incliné vers le bas, facilite cette migration.

J’aime l’esprit aléatoire du résultat qui évoque une végétation indisciplinée.

mélange vert pour faire vibrer la couleur par la complémentarité. Cela me permet d’éviter un résultat plat ou complètement monochrome.

Esquisses de brouillon Je réalise régulièrement des esquisses petit format pour préparer mes aquarelles.

Cela me permet de partir à la recherche d’ambiances et de couleurs, d’ombres et de lumières intéressantes.

Je m’en inspire plus tard lorsque je réalise des tableaux aboutis.

Ces esquisses me permettent d’éviter des incohérences de tons et de contrastes.

Suite p. X

Pratique des Arts n° 103 / Avril-Mai 2012

IX

Dossier

BRUXELLES

capitale des arts

Bruxelles Ville d’art La capitale belge est une ville qui bouge, à l’effervescence artistique certaine. Petit aperçu de ce que’elle a de meilleur à offrir à qui sait l’apprécier…

g Suite p. 61

Crédit Photo : Office de Tourisme de Bruxelles / Christophe Licoppe

V

ictor Hugo écrivit à propos de Rouen qu’elle était la « ville aux cent clochers ». Aurait-il connu Bruxelles de nos jours qu’il eût sans doute qualifié la métropole de ville aux cent grues ! Il est vrai que Bruxelles semble être en perpétuelle évolution. Mélange d’ancien et de moderne, d’innovation et de tradition, la ville alterne ainsi les grandes avenues et les bâtiments de style néoclassique, fruits des vastes programmes urbains du roi Léopold II (tels que le Mont des Arts et l’avenue Louise), les joyaux Art nouveau et les maisons finement ciselées typiques du gothique brabançon. À l’image de cette diversité, Bruxelles est aujourd’hui une ville dynamique qui attire les artistes et les galeries. Ainsi, plusieurs galeries françaises – et non des moindres! – ont choisi d’ouvrir des espaces bruxellois, Nathalie Obadia et Almine Rech en tête. Le temps où Baudelaire

SOMMAIRE 60 Edwige Fouvry, Pierre Sentjens 62 Deux musées à découvrir, galerie [Image]2, Olivier Coulon 64 Mathieu Weemaels, Éléonore Bernair, le Mont des Arts 66 ArtBrussels 67 Bruxelles pratique

Éléonore Bernair

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Pratique des Arts n° 103 / Avril-Mai 2012

Pierre Sentjens

Edwige Fouvry

Crédit Photo : OPT / JL Flemal

La Grand Place

Musée Wiertz Pratique des Arts n° 103 / Avril-Mai 2012

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