Vues d'elle

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FACING

NARSISMIK

STOP KIDDING

HOW MUCH CAN YOU CARRY ?

UN AIR DE REPOS

LABOR OF LOVE

Julie Lagier - Marie Preaud Floriane de Lassée - Caroline Deloffre - Stéphanie Lacombe Géraldine Aresteanu

Vues d’elles



Vues d’elles

Julie Lagier - Marie Preaud - Floriane de Lassée - Caroline Deloffre - Stéphanie Lacombe - Géraldine Aresteanu



“ L’intensité du regard d’un enfant, d’un nouveau-né qui téte est vraiment poignante : c’est l’intensité de l’être qui est conscient qu’il contribue au vivre du monde entier. ”

– FRANÇOISE DOLTO


– P40

LABOR OF LOVE

Marie Preaud

NARSISMIK

Julie Lagier – P26

HOW MUCH CAN YOU CARRY ?

Floriane de Lassée

– P10

VUES D’ELLES


– P72

– P56

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STOP KIDDING

Géraldine Aresteanu

UN AIR DE REPOS

Stéphanie Lacombe

FACING

Caroline Deloffre

– P86


VUES

Édito

La photographie agit sur le réel autant qu’elle le décrit. Le regard que le photographe porte sur le monde, sa manière d’articuler son sujet et l’aspect formel que cela implique traduisent son expérience singulière d’une situation. Le cycle d’expositions Vues d’elles présente les photographies de six femmes qui s’emparent de différents territoires de notre réalité, souvent sous l’angle du social. Julie Lagier, Marie Préaud, Floriane Delassée, Stéphanie Lacombe, Géraldine Aresteanu et Caroline Deloffre photographient toutes des hommes, des femmes ou des enfants. Chacune de leurs œuvres fait le portrait d’humains au sein d’un monde-cadre révélant combien la place qu’on y occupe est constitutive d’une identité. Plusieurs de ces travaux affichent une forme de théâtralité qui soulignent les ambivalences qui ballottent ces existences et permettent différents niveaux de lectures, que ce soit à travers le recours à une mise en scène, le déploiement d’un décor ou l’usage plus ou moins ostensible de trucages.

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D’ELLES

Ainsi, par l’autoportrait, décrit ce qu’il advient de René(e), son double, à l’ère du smartphone qui, massifiant à une vitesse inouïe la capacité à prendre des photos d’une part, et à les diffuser largement d’autre part, a démultiplié les modes de la présentation de soi. Elle propose avec son travail Narsismik, de pousser l’autoportrait jusqu’à la zone de fracture où ces pratiques popularisées le conduisent nécessairement. En lieu et place des filtres automatiques qui normalisent les corps à coup d’additions et de soustractions de ce qui le compose, un patient travail d’artisan vient découper, combiner, superposer les images pour créer un corpus d’une beauté lisse et dérangeante. Le titre de sa série tranche avec l’onirisme des photos pour nous ramener dans un sériel prosaïque du type Martine à la plage, autre outil de normalisation dont la généalogie est à interroger.

JULIE LAGIER

MARIE PRÉAUD construit des portraits de travailleurs d’une entreprise de culture et distribution d’asperges et ses compositions mettent l’accent sur leur place indispensable dans cette industrie. La main, outil humain par excellence, qui accueille, porte, expose et manipule est aussi signifiante que le visage pour raconter ces ouvriers. Ainsi la série Labor of Love synthétise les héritages de la photographie vernaculaire sur les traces de Walker Evans et du photomontage des artistes dada et surréalistes. Ici, le photomontage ne sert pas la manifestation d’un inconscient mais capture un réel tangible dont témoignent les mains actives et marquées des travailleurs. Les photographies de Marie Préaud nous rappellent que tout travail, même industrialisé, mondialisé, néolibéralisé, résulte du geste, de la main d’un homme, d’une femme.

L’homme laborieux est aussi sujet des photographies de la série How much can you carry ? de FLORIANE DELASSÉE qui illustrent les conditions de vie de ceux dont le quotidien est rythmé par le port de charges, parfois invraisemblables. L’exagération et le détournement des biens que ces marcheurs transportent, parfois quotidiennement, sur leurs têtes, nous confient ce qui leur est le plus précieux. La précarité de ces vies faites de déplacements forcés et de transactions incertaines est dominée par la force extraordinaire dont font

preuve ces populations. Le poids d’une vie est ici matérialisé et l’aisance avec laquelle ils supportent ces charges leur donne des allures de super-héros qui contraste avec les représentations médiatiques auxquelles nous sommes habituées. Avec une dignité retrouvée, ces Sisyphes nous invitent à nous interroger sur le poids de nos vies et nos capacités à les porter. Sur un autre ton, mais de manière, tout aussi éloquente, STÉPHANIE LACOMBE replace, comme ses deux consœurs, l’activité de subsistance au centre de son portrait. L’anachronisme du métier de routier (le transport par lot disparaît peu à peu au profit de la messagerie) dans une époque qui ne parvient pourtant pas tout à fait à s’en passer, éclate dans les saynètes que la photographe compose dans ces cabines en forme de bulles à part. Le lien entre l’homme et son outil de travail est d’autant plus fort que les mises en scène révèlent une véritable fascination pour leur capacité à se créer un monde à eux dans l’espace réduit de leur cabine. Tout à la fois portraits de chauffeurs au repos et études sur les conditions d’une profession, Un air de repos s’avère avant tout un hommage mélancolique aux oubliés du goudron et à leur mastodonte. Les clichés de GÉRALDINE revisitent le portrait de famille en faisant apparaître ce qui est en jeu dans des foyers recomposés au gré de drames sociaux, politiques, climatiques actuels. Avec sa série Stop KIDding, elle cherche à illustrer la relation entre de jeunes immigrés venus d’Afrique subsaharienne et ceux qui ont fait le choix de les héberger. La mise en scène de l’inclusion des nouveaux arrivants révèle la complexité de cette situation où se rencontrent des parcours de vie éloignés. Le regard dissimulé des migrants ouvre à la dialectique son entourage bienveillant. L’asymétrie des relations se lit dans ces visages qui, sans retour, offrent à l’autre leur vulnérabilité autant que leur devoir moral.

avoir lieu avec l’élément marin. Les dos et fesses singularisent chacune des confrontations à l’azur et c’est cette nudité qui capte d’abord tout le regard. Au romantisme allemand d’un Friedrich qui offrait une allégorie universelle du bouillonnement intérieur de l’homme dans la nature, la photographe française répond par des portraits apaisés et radieux. Elle trouve les gammes d’un nouveau romantisme où l’homme cherche toujours à s’affranchir du civilisé pour s’absorber dans l’entre-deux de l’horizon, cette fois pour y trouver la quiétude. Le cycle d’expositions Vues d’elles qui s’est tenu d’avril à novembre 2019 au sein des vastes espaces de thecamp, souhaitait offrir aux artistes une occasion de donner à voir leur regard sur le monde et c’est avec bonheur que l’on parcourra leurs travaux teintés d’humour, de poésie ou de gravité. Libre au spectateur de traverser ces œuvres à la recherche d’une éventuelle empreinte féminine commune, il nous semble plus frappant de constater que chacune des photographes a su proposer des images personnelles de l’époque et se dévoiler à travers le sujet qu’elles prenaient à bras le corps. En effet, le regard posé sur l’autre contient toujours l’ADN de son émissaire.

ARESTEANU

CAROLINE DELOFFRE n’évoque pas le social, sinon en creux, avec des portraits peut-être plus ouvertement existentiels d’hommes et femmes, nus, face à la mer. Sa série Facing montre plein cadre les dos de ces corps debout et fait passer dans notre angle mort la rencontre que l’on sait pourtant

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C’est donc probablement le regard qui de manière indéniable fait le lien entre ces expositions. Celui avec lequel on embrasse ses semblables dans toute la complexité de leur situation, cherchant à dénouer le mystère insondable de leurs existences. Celui avec lequel l’autre nous répond qui nous astreint à l’humanité et à l’empathie et qui se fait aussi sentir lorsqu’il nous est refusé (en particulier dans Narsismik, Stop KIDding et Facing). Celui, enfin, avec lequel vous vous approprierez ces œuvres, tissant à votre tour un lien avec les uns et les autres. Parce que le regard doit plus que jamais demeurer le véhicule qui nous permet de nous rendre visite, d’aller y voir, de nous déplacer hors de nos frontières, sautons sur l’occasion que nous offrent ces six photographes et laissons-nous porter par leurs ailes.

DJEFF REGOTTAZ COMMISSAIRE D’EXPOSITION


VUES

Julie

NARSISMIK

Lagier 10


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Marie

LABOR OF LOVE

Preaud 26


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D’ELLES

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VUES

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Floriane

HOW MUCH CAN YOU CARRY ?

de Lassée 40


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Caroline

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Stéphanie

UN AIR DE REPOS

Lacombe 72


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VUES

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D’ELLES

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D’ELLES

GINO, 56 ANS, ITALIEN, CONDUC-

Je suis sur les routes depuis 33 ans. Je dors au bord de la route la nuit et le matin, il n’y a ni café ni toilettes avant de repartir travailler. – P73 TEUR DE MARCHANDISES –

CHRISTIAN 50 ANS, TRANSPOR-

Ma housse de couette et mes peluches sont à l’effigie de Mylène Farmer. elle est partout, je ne pourrais pas rouler sans elle. – P74

NATHALIE ET PASCAL, 48 ANS, CONDUCTEUR DE MARCHANDISES – J’ai connu Nathalie sur un site de rencontre il y a 3 mois. Elle est venue à la maison, sa voiture est tombée en panne et elle n’est jamais repartie. On fait la route ensemble. – P78

TEUR DE CÉRÉALES –

CRICRI «LA FLÈCHE» 51 ANS, CONDUCTEUR DE MARCHANDISES –

J’ai passé 15 ans sur un chalutier à pêcher le gros, je ne voyais pas ma famille alors j’ai changé de métier et le week-end dernier j’ai épousé la mère des mes enfants. On m’appelle « La Flèche » car je fonce au boulot. – P76 LA LESSIVE – La circulation des poids lourd est interdite sur le territoire le weekend à l’exception des transports frigorifiques. Les chauffeurs européens passent leur weekend à attendre sur des parkings d’autoroute et font leur lessive à la main. – P76

PATRICE, 50 ANS, CONDUCTEUR

Je me lève tous les matins à 2h pour éviter les embouteillages sur Paris. Je cuisine des petits plats dans mon camion avec mon réchaud. Je parcours 1300 km par semaine alors je prends soin de moi. – P80

DE MARCHANDISES –

BRUNO 54 ANS, CONDUCTEUR

Mon père était «routier d’opérette» c’est à dire qu’il rentrait chez lui le midi et le soir. Moi, je viens de faire 3 000 km en 6 jours et je dors dans mon camion depuis 36 ans. – P80

CITERNE –

PATRICK, 66 ANS, CONDUCTEUR

Je conduits un camion pour être libre. J’ai créé ma société de transport, ma femme est devenue mon chef. Quand j’ai commencé en 1972, le métier rapportait de l’argent. – P81 DE MARCHANDISES –

JEAN-MARC «MICKEY» 50 ANS, CONDUCTEUR CITERNE BITUME –

Je suis né dans le camion de mon père, mes deux grands fils sont chauffeurs et la mécanique est la passion de ma femme. – P77

YANNICK «LA CLOCHETTE» 34

J’ai longtemps hésité entre le métier de grutier ou de chauffeur mais j’ai le vertige, alors je n’ai pas eu le choix.

ANS, CONDUCTEUR CITERNE –

– P81 JEAN-CLAUDE «LA BISCOTTE» 58 ANS, CHAUFFEUR CITERNE PULVÉ

Je me rase rarement, d’où mon surnom. Ce soir c’est mon anniversaire, j’ai 58 ans et je regarde des vidéos de mon fils. – P77

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CHRISTIAN, 51 ANS, CONDUCTEUR

J’ai passé un réveillon du 31 décembre sur un parking de station service. J’étais seul avec mon champagne, j’ai pris deux gobelets et j’ai trinqué avec le caissier de la station. – P82

EN CONVOI EXCEPTIONNEL –


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Géraldine

STOP KIDDING

Aresteanu 84


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Biographie

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JULIE LAGIER vit et travaille à Marseille. La pratique photographique innerve sa famille depuis quatre générations : celle de son arrière-grand-père et grand-père, propriétaire d’une boutique d’appareils en Algérie, puis son père, un amateur passionné, lui mettra un appareil entre les mains. Des visages, des figures, des portraits en continu, sept ans durant, elle shoote à bout de bras, empilant une matière brute, posant ainsi les premiers jalons d’une écriture photographique. “Appréhender et m’inspirer des rêves, recréer mes songes, manipuler cette matière vaporeuse par l’interprétation photographique, voilà ce que je tente ici de faire avec mes images ».

Caroline Deloffre

Julie Lagier

D’ELLES

Floriane de Lassée

MARIEPREAUD-PHOTOGRAPHY.COM

Après un master en direction artistique à l’ESAG (Paris) en 2000 où elle apprend les bases de la couleur et de la construction d’images, FLORIANE DE LASSÉE se spécialise à l’International Center of Photography (NYC) en 2004. Elle y découvre de nombreux médiums et appareils photographiques comme la chambre grand format et devient artiste indépendante. Elle travaille principalement en mettant en scène personnes ou objets. Souvent en voyage, elle aime créer en même temps deux séries distinctes en parallèle pour garder un œil neuf sur chacune. L’une est toujours basée sur une histoire de femmes, l’autre est plus abstraite. Elle part en 2012-2013, sur les routes autour du monde. Elle y réalise deux séries : “Half the sky” complète ses photographies urbaines initiales mais parle de destins féminins très variés; l’autre, “How Much Can You Carry ?” est une réflexion sur “poids de la vie”; un ouvrage du même nom est sorti en 2014 chez Filigranes. FLORIANEDELASSEE.COM

INSTAGRAM.COM/CAROLINE_DELOFFRE

Stéphanie Lacombe

MARIE PRÉAUD a étudié la photographie à Paris et aux USA. Ses portraits et ses photographies culinaires ont fait sa réputation. A l’occasion du Jubilé des 350 ans des asperges en Allemagne, elle a saisi l’opportunité d’étoffer son thème de prédilection basé sur la notion de « Plaisir ». Lors des deux dernières années de récolte, Marie Préaud a photographié les producteurs, les ouvriers agricoles, les travailleurs saisonniers et même la Reine des Asperges. Elle a aussi mis en lumière les plantes et les outils. Ainsi, avec des collages monochromes, elle a développé, sous le titre «Labor of Love», l’amour du travail de la récolte de ce «roi des légumes».

STÉPHANIE LACOMBE est née en 1976 à Figeac, dans le Lot. Elle est diplômée de l’école Nationale supérieure des Arts décoratifs (ENSAD). Ses travaux sont exposés en France, en Argentine, en Finlande et à Hong Kong, et publiés par de nombreux magazines et quotidiens, parmi lesquels la Revue XXI, le journal Le Monde et L’obs. Son expérience de femme photographe est transmise par différents workshops menés auprès d’institutions publiques et privées : la Fondation Cartier, les Ateliers du Carrousel, le pôle photographique Diaphane, en Picardie. Outre le prix Niepce (2009) elle est lauréate de la Fondation Lagardère (2006), a reçu le Grand prix de la photographie documentaire et sociale de Sarcelles (2008). En 2001, Sebastiao Salgado lui remettait le prix spécial du jury Agfa. STEPHANIELACOMBE.COM

Géraldine Aresteanu

Marie Préaud

JULIELAGIERPHOTOGRAPHY.FR

Après des études d’histoire de l’art à la Sorbonne et de photographie à l’Ecole des Gobelins, CAROLINE DELOFFRE voyage à travers le monde avant de s’installer un temps à New-York. Fascinée par la frénésie de la ville et nourrie par la profusion des scènes et des images générées par cette énergie, Caroline apprend à voir et aiguise son regard. Elle appréhende à la fois l’humain et le paysage urbain en collaborant à l’édition d’un guide culturel. Au coeur de sa réflexion, demeure l’être humain. L’homme et ses rapports à la nature, au monde qu’il a construit, et plus intimement, les petits riens du quotidien, l’anonymat, la solitude. Dans une démarche spontanée et instinctive, Caroline saisit des instants de vie en utilisant la lumière ambiante ou naturelle. Depuis 2011, elle mène un travail au long cours sur le thème de l’eau dont fait partie la série de portraits « Facing ».

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GÉRALDINE ARESTEANU est née en 1976 en Roumanie, d’une mère française et d’un père roumain. En 1995, elle part faire ses études en France et fonde en 2003 l’agence Salez/Poivrez avec une amie graphiste. Pendant 11 ans, elles conjuguent leurs talents au service de sujets et de personnes qui leur tiennent à cœur et qu’elles contribuent à rendre visibles. Depuis 2014, elle a entamé le projet « 24 heures » : pendant 24 heures, elle partage et photographie le quotidien d’une personne, anonyme ou célèbre. Portée par sa curiosité pour les autres et son engagement humain, elle alterne photographie documentaire et portraits, projets personnels et travaux de commande pour des entreprises et institutions. GERALDINEARESTEANU.COM


VUES D’ELLES EXPOSITION DU 25 FÉVRIER AU 30 NOVEMBRE 2019 THECAMP AIX-EN-PROVENCE COMMISSARIAT

DJEFF REGOTTAZ PHOTOS

© JULIE LAGIER © MARIE PRÉAUD © FLORIANE DELASSÉE © CAROLINE DELOFFRE © STÉPHANIE LACOMBE © GÉRALDINE ARESTEANU

– JULIEN GERARDOT & JULIEN CHABAS – SANDRINE HONLIASSO PRESSES DE – PIX ART PRINTING, ITALIE

CONCEPTION GRAPHIQUE

CORRECTION ET TEXTES IMPRESSION SUR LES

DÉPÔT LÉGAL ISBN

– OCTOBRE 2019

– 978-2-9564864-1-1

UNITÉ D’ÉDITION 2019 PARIS



9 782956 486411

Vues d’elles


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