Exposition Centenaire ACO - Mémoires d'Espérance

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L’Action Chrétienne en Orient a 100 ans


Paul BERRON Un témoin dans la tourmente

L

’Action Chrétienne en Orient est née grâce à l’engagement du pasteur alsacien Paul Berron dans le contexte d’un Moyen-Orient bouleversé suite à la Première Guerre mondiale. Paul Berron, né citoyen allemand en 1887, grandit au sein d’une famille pastorale protestante. Après ses études de théologie, il partage avec sa future épouse, Madeleine Hey, la vocation de témoigner de l’Evangile en Orient auprès des musulmans.

l’éclatement de la Première Guerre mondiale. Paul Berron est d’abord mobilisé comme aumônier militaire dans les hôpitaux de Strasbourg mais en 1916 il reçoit l’autorisation de partir en Orient, en tant que civil, pour créer et animer des foyers du soldat allemand qui seront des lieux d’aumônerie. L’Allemagne et l’Empire turc ottoman sont en effet alliés et font face, sur le front oriental, aux forces britanniques et russes.

Envoyé par une mission allemande, le Deutscher Hilfsbund für christliches Liebeswerk, le couple est sur le point de partir à Alep quand leur projet est stoppé net par Paul Berron au départ d’Alep, 1936

EN 1914 Triple-Entente Triple-Alliance

l’Alsace-Moselle

LUX.

STRASBOURG

FRANCE

AL TUG POR

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AFRIQUE DU NORD France

ARABIE

LIBYE

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FRANCE AUTRICHE

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ROUMANIE

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AFRIQUE DU NORD

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France

TRANSJORDANIE

LIBYE

EGYPTE Royaume Uni

Italie

LUX.

SUISSE

EMPIRE OTTOMAN

Grande Arménie

ALEP

POLOGNE

ALLEMAGNE

STRASBOURG

PERSE

ALB

PA E

BULGARIE

MONTENEGRO

Cilicie

UNION SOVIÉTIQUE

S

BA

IQU

SERBIE

MARACHE

PRUSSE ORIENTALE

LG

ESPAGNE

IE

ROYAUME UNI DE GRANDE BRETAGNE ET D’IRLANDE

BE

ROUMANIE

GRECE

LITUANIE

IRLANDE

YS

EMPIRE AUSTRO-HONGROIS

SUISSE

LETTONIE

l’Alsace-Moselle

E

AL

SUÈDE

République soviétique socialiste d’Arménie

ALLEMAGNE

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ESTONIE

Territoires sous mandat Français Territoires sous mandat du Royaume Uni

LG

FINLANDE

NORVÈGE

Territoires sous mandat de la Société des Nations

BE

EMPIRE RUSSE

S

A -B

YS

PA

Présence Arménienne Importante

Plusieurs de ces camps, aux conditions de vie effroyables, se trouvaient dans la région d’Alep et Paul Berron participa, avec d’autres Occidentaux, à des actions de secours.

EN 1923

ROYAUME UNI DE GRANDE BRETAGNE ET D’IRLANDE

Pays Neutres

IT

Paul Berron restera en Orient jusqu’en 1919 et cette expérience sera décisive pour son action ultérieure. En effet, il sera témoin, à Alep, du processus génocidaire qui frappe la minorité arménienne. Animées par une idéologie nationaliste radicale, les autorités turques avaient déclenché à partir de 1915 un plan d’extermination des importantes minorités chrétiennes, principalement arméniennes et assyriennes, présentes en Anatolie. L’organisation de ce génocide, succession de massacres et de déportations vers des camps dans le désert syrien, aboutit à la mort d’environ 1,5 millions d’Arméniens.

EGYPTE

ARABIE

Royaume Uni

Italie

Les missionnaires européens et les collaborateurs arméniens de l’ACO à Alep en 1926

HEDJAZ

NEDJD

La fin de la guerre amena la recomposition politique du Moyen-Orient. Anglais et Français se partagèrent l’administration des pays arabes autrefois dominés par l’Empire ottoman. La France avait également en charge l’occupation de la Cilicie, en Turquie, où de nombreux Arméniens rescapés seront regroupés. Mais les forces turques se recomposèrent et la France évacua la région en 1921, laissant les Arméniens sans défense. Alors que la Turquie moderne naissait sur la négation de la présence chrétienne pourtant séculaire, un nouvel afflux de réfugiés arméniens arriva à Alep dans une Syrie désormais contrôlée par la France.


Naissance de l’Action Chrétienne en Orient

D

e retour en Alsace, Paul Berron est maintenant citoyen français. Sa vocation missionnaire pour l’Orient reste intacte et il travaille pour la mission allemande du Hilfsbund qui l’envoie en 1922, grâce à son passeport français, évaluer la situation en Syrie.

Lundi de Pentecôte 1922 à Damas : Paul Berron avec des chrétiens arméniens et syriens lors de son voyage exploratoire

Les besoins des réfugiés arméniens à Alep sont immenses mais dans une Syrie contrôlée par la France il n’est plus possible d’agir dans le cadre d’une mission allemande. C’est ainsi que la décision de créer une nouvelle organisation est prise et que le 6 décembre 1922 l’Action Chrétienne en Orient voit le jour. Cette mission est d’emblée originale. Ses statuts sont français et pourtant ses premiers fonds viennent du Hilfsbund allemand. Le directeur, ses membres fondateurs et ses donateurs sont principalement alsaciens tandis que ses premières missionnaires sont une Estonienne, Hedwige Bull, et une Suissesse, Alice Humbert-Droz, et que nombre de collaborateurs sont arméniens.

Distribution de lait concentré dans un des camps d’Alep

Les objectifs de l’ACO sont au nombre de trois : AIDE MATÉRIELLE AUX ARMÉNIENS TRAVAIL SPIRITUEL PARMI LES CHRÉTIENS ORIENTAUX MISSION PARMI LES MUSULMANS

Soins aux enfants souffrant de dénutrition

Alice Humbert-Droz, infirmière missionnaire de l’ACO

La dimension spirituelle sera toujours au cœur de l’engagement de Paul Berron et des premiers missionnaires. Ils vivent une foi ancrée dans la prière et le témoignage alors même que prédominent les questions humanitaires et concrètes affectant les Arméniens des camps d’Alep. L’urgence est en effet de répondre aux conditions de vie déplorables : pauvreté, insalubrité, manque d’hygiène, dénutrition, maladies, veuves et orphelins en nombre, absence de perspectives pour travailler et pour éduquer les enfants.

Distribution de repas

La période de l’entre-deux-guerres voit toute une série de projets concrets se mettre en place à Alep grâce à l’action des missionnaires tandis que l’ACO est dirigée depuis Strasbourg par Paul Berron qui développe les soutiens à la Mission.

Atelier de tissage

Les bâtiments de l’ACO à Alep (Sichar et Elim) connus aujourd’hui sous l’appellation Eglise du Christ

Au début des années 30, des bâtiments sont construits à Alep pour développer la Mission et le siège de l’ACO est établi à Strasbourg-Meinau : ils sont toujours en activité aujourd’hui.


Des partenariats inédits

Une partie des collaborateurs de l’ACO à Alep Suisses, Français, Estonienne, Arméniens, Arabes, Turcs…

P

ar bien des aspects, l’ACO de l’entre-deux-guerres peut être comparée à une société missionnaire classique : un engagement basé sur une foi affirmée, l’envoi de missionnaires sur plusieurs années, une action concrète qui se décline dans plusieurs domaines (humanitaire, sanitaire, social, éducatif), la construction d’une station missionnaire locale et la volonté d’évangéliser.

Par ailleurs, le contexte politique est encore celui d’une France considérée comme une grande puissance possédant un empire colonial. L’ACO va pourtant se développer de manière originale grâce à des partenariats transnationaux. Paul Berron prônera toujours la vision d’un royaume de Dieu qui prime sur les questions nationalistes si prégnantes à l’époque. Après l’impulsion décisive du Hilfsbund à la naissance de l’ACO, la recherche de soutiens aux Pays-Bas et en Suisse romande le sera tout autant pour le développement de la Mission. Très vite le comité ACO des Pays-Bas apportera la part la plus importante des fonds et la direction française de la Mission intègrera des représentants néerlandais et suisses.

En Suisse, l’essentiel des donateurs sont des particuliers habitant en Suisse romande. On compte aussi quelques paroisses romandes et l’Église réformée française de Zürich.

Missionnaires de l’ACO : de gauche à droite Hélène Maurer (Munster, Alsace), Kati Ostermann (Wangen, Alsace), Hedwige Bull (Estonienne), Hilda Saunders (Anglaise)

En Syrie même, l’ACO collabore avec des organismes missionnaires protestants européens et américains. D’autre part, l’ACO travaille étroitement avec les communautés protestantes locales, arméniennes, arabes et assyriennes, nées de l’action des missions occidentales au e 19 siècle. L’ACO s’inscrit donc dans tous ces partenariats sans chercher à créer sa propre Eglise. Les personnes aidées sont libres de fréquenter ou non les rencontres spirituelles proposées et celles qui vivent une expérience de conversion intérieure peuvent tout autant rester dans leur Eglise d’origine que devenir protestantes. Dans ce même esprit, l’action de l’ACO sera décisive pour aider à constituer l’Union des Eglises Evangéliques Arméniennes de France dont les membres sont arrivés en France à partir de 1923 comme tant d’autres réfugiés arméniens. Là aussi, il s’agissait de respecter leur spiritualité et non d’en faire des luthériens ou des réformés français classiques. Parmi ces Arméniens protestants exilés en France, certains seront d’ailleurs envoyés comme collaborateurs des missionnaires européennes à Alep où le travail d’équipe est véritablement ouvert à la diversité !

Lit d’hôpital parrainé par des donateurs d’Alsace-Moselle

Rencontre de l’Eglise Arménienne de Marseille en 1946


Hedwige BULL, une vie au service des Arméniens

N

ée en 1887 en Estonie, dans une famille luthérienne, Hedwige Bull cultive très tôt un don pour les langues et l’enseignement alors que sa vie de foi l’engage au service des plus démunis. Elle se forme dans les domaines de l’éducation, du social et de la foi chrétienne avant d’être envoyée en 1911 par la mission allemande du Hilfsbund à Marache, dans la région de Cilicie en Anatolie. Sa mission est de s’occuper d’orphelins arméniens issus des importants massacres orchestrés par le sultan ottoman de 1895 à 1897. Sur place, elle est accueillie par la missionnaire suisse Béatrice Rohner avec laquelle elle partage une foi profonde et un engagement sans faille : toutes deux vont offrir à ces enfants une éducation et un accompagnement de qualité.

Hedwige Bull à Alep

Lors du génocide, à partir de 1915, Béatrice Rohner sera une personne clé de l’aide humanitaire apportée illégalement par les réseaux de missionnaires protestants aux déportés arméniens. Hedwige sera elle aussi directement témoin de la

brutalité de ces déportations. Affectée à un nouvel orphelinat à partir de 1916, elle réussira, avec ses collaborateurs et à force d’obstination, à sauver les enfants dont elle avait la charge. C’est dans ce contexte que Paul Berron fait la connaissance de Béatrice et d’Hedwige. Éprouvée par ces années difficiles, Hedwige rentre en Estonie en 1919 mais n’hésite pas à répondre à l’appel de Paul Berron qui l’envoie à Alep en 1922, comme missionnaire de l’ACO. Elle dédiera les trente prochaines années de sa vie aux rescapés arméniens dont elle maîtrisera parfaitement la langue !

L’ensemble de ce travail sera toujours accompagné par le partage de temps de prières et de cultes. Dans une seconde phase, « Miss Bull » s’investira pour permettre aux Arméniens de devenir propriétaires et de bâtir des logements plus dignes. Elle participa ainsi à la construction des nouveaux quartiers arméniens d’Alep alors que la ville se modernise.

Distribution d’huile de foie de morue

À Alep les conditions de vie des réfugiés sont désastreuses. Avec ses collaborateurs européens et arméniens, Hedwige, infatigable, œuvre afin d’améliorer leur situation. Elle sillonne les camps pour visiter les rescapés traumatisés, leur offrant une aide d’urgence vitale et un réconfort humain et spirituel. Un centre de soins gratuit voit rapidement le jour. Elle insiste auprès des autorités pour la création d’un système d’eau potable. Elle planifie la construction de nouveaux bâtiments pour abriter divers projets d’entraide, notamment des ateliers de tissage et de broderie permettant d’assurer des moyens de subsistance aux plus démunis. Les productions sont vendues par l’ACO en Europe.

Formation d’institutrices

De sa retraite en 1955 jusqu’à son décès en 1981, elle nourrira une correspondance suivie avec ses anciens protégés et collaborateurs. Elle restera très active et pourra retourner quelques fois en Syrie pour y retrouver ses « enfants » et leurs descendants qui lui exprimaient leur reconnaissance en l’appelant Mayrig, « mère », un surnom à la fois affectif et respectueux.

“Qui veut partir en colonie de vacances ?”

Les situations familiales sont très difficiles : beaucoup de femmes sont des veuves avec enfants. Les plus pauvres sont accueillies dans une maison appelée Sarepta. Grâce à des donateurs européens, un système de parrainage permet à des enfants de bénéficier d’une éducation et d’une aide alimentaire. Un centre de vacances est même créé à la montagne pour remettre en forme les enfants les plus affaiblis durant les mois d’été.

« Ayant fui les massacres, nous nous sommes réfugiés à Alep où, très jeune, je suis devenue orpheline à la mort de mon père. En ces jours-là, par ordre de la Providence, une main charitable est venue à notre secours. Comme un ange terrestre, « Mère » Miss Bull nous a accordé son aide. Grâce à elle, j’ai pu suivre mes études au collège Emmanuel […] Au bout de seize ans de mariage, je me suis retrouvée veuve avec six filles en bas âge. Une fois encore, cette main secourable m’a encouragée pour que je puisse travailler. Ces bienfaits nous ont été prodigués pendant de longues années. C’est avec gratitude et des sentiments chaleureux que nous évoquons le nom de Mademoiselle Bull, celle qui nous a sauvées de bien des malheurs et d’injustices. Je demande à Dieu que nous soyons touchés par la grâce afin que nous puissions, selon nos possibilités, venir en aide aux plus faibles. Que tes os reposent en paix, Mère Miss Bull ». Maria Melkésétian, née à Marache en 1920 Béatrice Rohner, Marie Steyger (infirmière alsacienne) et Hedwige Bull à Alep


Nersès Khachadourian De victime du génocide à surintendant de l’ACO « Mon cœur déborde de reconnaissance quand je me souviens de la bonté de Dieu à mon égard. En 1914, à l’âge de 7 ans, les déportations m’ont cruellement séparé de ma famille et j’ai vécu comme esclave chez des paysans kurdes durant 4 ans. Puis 10 ans de tribulations m’ont amené en Syrie, au Liban, en Turquie et en Grèce pour finalement arriver à Marseille. Tout ce temps, le Seigneur a veillé sur moi et m’a maintes fois délivré d’une mort certaine. Je ne savais pas alors que par cette fournaise, Dieu me forgeait pour son service. » Extrait d’une lettre à Paul Berron en 1961

Nersès Khachadourian à Alep

N

ersès a trouvé soutien et réconfort auprès des organisations chrétiennes qui ont jalonné son périple et c’est tout naturellement qu’il décide de s’engager auprès de l’Eglise arménienne à Marseille. Il y rencontre Paul Berron qui discerne son potentiel et l’encourage à poursuivre des études de théologie pour devenir pasteur. Il l’appelle ensuite à exercer en Syrie où d’après lui, l’évangélisation doit être confiée à des « collaborateurs orientaux ».

Le jeune homme rejoint Alep en 1932. Son ministère est d’abord consacré au travail parmi les musulmans. Il devient colporteur de littérature chrétienne et fait des tournées dans des villages musulmans ainsi qu’au grand bazar du vendredi, à Alep, où sa présence est parfois contestée.

Signature des accords avec le Synode Arabe

Une période agitée suit l’indépendance de la Syrie en 1946 sur fond de nationalisme et de décolonisation. C’est un tournant pour l’ACO car la plupart des étrangers doivent quitter le pays. Les Eglises locales demandent aussi à organiser différemment leurs relations avec les organismes missionnaires. C’est avec confiance que Paul Berron désigne alors Nersès comme son vis-à-vis en Syrie et comme le représentant officiel de l’ACO face aux autorités syriennes. De nouvelles responsabilités lui sont dès lors déléguées. Négocier le transfert des biens et du travail de l’ACO aux Eglises locales en fait partie.

Nersès Khachadourian avec l’évangéliste Djellal

En 1936 Paul Berron lui demande d’initier une nouvelle dynamique dans les communautés chrétiennes de la Djézireh, au nord-est de la Syrie. Il est chargé d’y implanter un centre missionnaire soutenu par l’ACO, avec des écoles et des églises, et d’établir des liens avec l’Eglise protestante arabophone du Synode Arabe. Tout en restant basé à Alep, il effectue jusque dans les années 60 de nombreux voyages dans cette région.

Le centre missionnaire d’Alep sera confié à l’Union des Eglises Evangéliques Arméniennes et prend le nom d’« Eglise du Christ » en 1959. En 1962, un accord est signé avec l’Eglise du Synode Arabe présente en Syrie comme au Liban. C’est dans ce pays que certains des missionnaires expulsés de Syrie vont poursuivre leur ministère et que de nouvelles perspectives s’ouvrent pour l’ACO. En 1966 Nersès quitte Alep pour Téhéran où il se fixe un nouveau défi : aider les chrétiens d’Iran auxquels l’ACO se doit de donner un appui spirituel et matériel. C’est grâce à lui que s’établissent des liens durables entre l’ACO et les communautés protestantes du Synode d’Iran. Il y reste jusqu’en 1981 et prend sa retraite aux Etats-Unis où il décède en 1984. Il résume sa destinée par ces quelques mots : la Vie en Christ, l’Eglise et la Mission.

Colportage au marché d’Afrin, près d’Alep


Visages Visages Visages

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Visages Visagesde l’ACO

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M

issionnaires aux divers métiers, collaborateurs arméniens, arabes et assyriens en Orient, envoyés ou volontaires de la solidarité internationale, membres engagés de l’ACO Fellowship… en un siècle une multitude de personnes se sont engagées avec l’ACO dans un esprit de service au nom de l’Evangile.

Max Muller, missionnaire, années 1920

Famille de Ghazar der Ghazarian, évangéliste auprès des Kurdes dans l’Est de la Syrie, années 1930

Nans Groeneveld, enseignante, formatrice, accompagnement pastoral au Liban de 1956 à 1990

La valaisanne Mirka Sigrist a effectué un stage de découverte au Liban en 2017.

Certains y ont consacré l’essentiel de leur vie, d’autres quelques mois. Certains ont vécu des épreuves personnelles, d’autres ont traversé des périodes dangereuses comme la guerre civile au Liban, d’autres encore ont fondé une famille ! Tous ont donné et reçu dans un esprit de joie et de reconnaissance. Voici quelques-uns de leurs visages.

Famille du pasteur Joseph Barsoumian, d’Alep à Lyon puis Alfortville, de 1923 à 1946

Equipe médicale à Alep, années 1930 : le Dr. Philip Hovnanian, les infirmières Behié et Sarah Aladjadji, l’aide-soignante Nevart, l’infirmière Kati Ostermann

Le pasteur Marc Schöni a enseigné à la NEST, au Liban, de 1994 à 2006.

Anne-Marie Beck, alsacienne, enseignante et évangéliste de 1938 à 1976, avec son mari syrien, l’évangéliste Elias Tartar

Jean-Michel Hornus, pasteur de la paroisse francophone de Beyrouth de 1953 à 1958 et enseignant à la NEST, faculté de théologie protestante

Daniel Couderc, pasteur à Damas de 1937 à 1945, et son épouse Hélène, décédée à la naissance de son troisième enfant

Hélène Hartmann, de 1955 à1982, à Alep puis Saghbine et Zahlé au Liban : centre de formation de jeunes femmes

Djellal Kaloubek, Turc converti, évangéliste, années 1930

Alice Ulmer, de 1956 à 1978, enseignante à Alep puis Beyrouth et Aïnjar au Liban

Sœur Yvonne Favre, de 1961 à 1971, centre de formation de jeunes femmes à Saghbine au Liban

Le pasteur Martin Burkhard et son épouse Claire-Lise, envoyés à la paroisse francophone du Caire de 1992 à 1997

Le pasteur ivoirien Daniel Konan et sa famille, envoyés au Caire de 2008 à 2013.

Le pasteur Christian Mairhofer et sa famille, envoyés vaudois en Égypte de 2001 à 2007.

p i h s w o l l e F O C Figures de l’A

Joseph Kassab, secrétaire général du Synode Arabe

Hadi Ghantous, pasteur et théologien syro-libanais, entouré d’un couple de paroissiens déplacés par la guerre en Syrie

Bchara Moussa Oghli, pasteur de l’Eglise du Christ à Alep

Le pasteur Megrditch Karagoezian, président de l’Union des Eglises Evangéliques Arméniennes du Proche-Orient

Sargez Benyamin, pasteur iranien exilé en Allemagne

Anie Boudjikanian, responsable dans le domaine médico-social à Beyrouth

Hendrik Shanazari, pasteur iranien exilé aux Etats-Unis et Jean-Claude Basset, ancien envoyé en Iran et pasteur engagé dans les relations interreligieuses


L’ACO Fellowship Une communauté de partage

Création du Fellowship, 1995

L’anglais est la langue commune des partenaires de l’ACO. Dans un contexte chrétien le terme de Fellowship évoque l’aspect fraternel des liens qui nous rassemblent.

De manière naturelle l’ACO s’est d’abord construite comme un organisme indépendant, décidant de son propre programme missionnaire. A partir des années 1950 un changement de conception de la Mission pousse à l’intégration du travail des organismes missionnaires au sein même des Églises devenues autonomes. Des conventions sont ainsi signées entre l’ACO et les deux principales Eglises protestantes, arménienne et arabe. Cependant cette première étape reste insatisfaisante : bien que le dialogue soit positif entre l’ACO et les Eglises du Proche-Orient, celles-ci ne sont pas impliquées à égalité au sein de l’association.

U

n rêve se dessine : apprendre davantage les uns des autres, définir ensemble les projets, contribuer financièrement à hauteur des capacités de chacun, avoir le même droit de vote. Il s’agit de se retrouver sur un pied d’égalité. Cette nouvelle vision soulève des questions et provoque de longues discussions pour s’accorder sur les termes des nouveaux statuts.

Une étape cruciale s’engage à partir de 1992. L’ACO prend conscience qu’il faut bien plus de réciprocité dans les relations et la prise de décision.

naissance d’une communauté de partage

Le processus aboutit le 13 octobre 1995, à Kessab en Syrie. L’ACO, organisme de mission occidental, se dote maintenant d’un nouveau visage : l’ACO Fellowship, une communauté de partage fraternel.

Six membres fondateurs la composent Animé par cette nouvelle manière de vivre les relations, le Fellowship met au cœur de son action le témoignage de l’Evangile, le soutien mutuel, les projets de solidarité, la rencontre et la formation. Les échanges de jeunes et d’adultes entre européens et orientaux se développent, permettant de vivre la découverte réciproque entre cultures et expressions de foi différentes. Face aux crises qui secouent le ProcheOrient, le Fellowship se veut un lieu de partage des souffrances vécues et d’affirmation de l’espérance en invitant à la prière et à l’action. Ne doutons pas que cette nouvelle manière de faire communauté gardera toute sa pertinence face aux nombreux défis que l’ACO Fellowship est amené à relever en ce 21e siècle !

National Evangelical Synod of Syria and Lebanon

3 ORGANISMES MISSIONNAIRES EUROPÉENS • Association DM, à Lausanne • GZB, l’Alliance Missionnaire Réformée des Pays-Bas • L’Action Chrétienne en Orient - France

3 EGLISES RÉFORMÉES DU PROCHE-ORIENT • L’Union des Eglises Évangéliques Arméniennes du Proche-Orient • Le Synode National Évangélique de Syrie et du Liban (dit Synode Arabe) • Le Synode des Eglises Évangéliques d’Iran

Les délégués du Fellowship avec une délégation iranienne, en Arménie, 2018

Echange de jeunes franco-libano-syrien, 2016

Partage d’un temps de culte aux Pays-Bas, 2017


Nos projets aujourd’hui Une trentaine de projets sont soutenus chaque année par l’Action Chrétienne en Orient. Ils s’inscrivent tous dans des partenariats construits dans la durée et établis sur des relations de confiance nourries par des visites sur le terrain et des échanges réguliers.

Conférence internationale des partenaires du Synode Arabe pour les actions de solidarité en Syrie

Une part importante des projets est naturellement portée dans le cadre de l’ACO Fellowship où la collaboration sur un pied d’égalité entre les six partenaires permet de soutenir ensemble l’essentiel des actions menées en Syrie, au Liban et en Iran. Ce sont les partenaires orientaux qui présentent les projets et les mettent en œuvre sur le terrain. Dans un esprit de réciprocité, le Fellowship soutient aussi quelques projets vécus en Europe et liés aux trois partenaires occidentaux.

Pasteurs libanais et syriens

En plus de son engagement au sein du Fellowship, l’ACO France soutient d’autres projets notamment en Egypte et en Arménie. Dans le cadre de l’ACO, DM finance et accompagne le poste pastoral de la paroisse protestante francophone du Caire et d’Alexandrie, avec l’ACO France. Plusieurs projets sont également menés en collaboration avec des Eglises et des œuvres protestantes égyptiennes. Le protestantisme égyptien est en effet l’un des plus importants et des plus dynamiques de la région. Chaque année, avec le DEFAP (Service Protestant de Mission), l’ACO envoie des volontaires au Caire pour des missions éducatives.

Paroisse francophone du Caire et d’Alexandrie

En Arménie, l’ACO France s’associe aux engagements humanitaires, sociaux et culturels de Solidarité Protestante France-Arménie et d’Espoir pour l’Arménie.

Une paroisse protestante de l’Eglise du Synode du Nil

L’ACO Suisse entreprend également des actions ponctuelles pour répondre à des situations d’urgence comme lors du conflit syrien, de la pandémie du Covid-19 ou de l’explosion du port de Beyrouth en août 2020.

Distribution de kits sanitaires anti-Covid

L’ACO se veut à l’écoute des Eglises du Proche-Orient, de leur analyse et de leur vision, afin d’être à leurs côtés pour répondre aux nombreux défis. Les domaines d’action sont très divers : l’éducatif, le social, le sanitaire, le médical, l’urgence humanitaire, la formation spirituelle et théologique, le soutien à la vie paroissiale locale, l’aide à la construction…

E

n définitive, la force de l’ACO repose sur des partenariats multiples qui s’inscrivent dans un réseau conséquent de relations où organismes missionnaires, Eglises d’Europe, des Etats-Unis et du Proche-Orient se reconnaissent et s’épaulent.

Le pasteur Hadi Ghantous et le directeur de l’école pour enfants syriens réfugiés, à Miniara au Liban

L’ACO Suisse est active en Suisse romande par le biais du travail de la secrétaire exécutive de DM pour le Moyen Orient Karen Bernoulli et des neuf membres de sa Commission. Cette dernière se réunit tous les deux mois environ et traite de sujets comme les échanges de jeunes Liban – Suisse, l’envoi de personnes dans les pays où l’ACO Fellowship est actif ou encore les situations d’urgence, comme celle de la communauté presbytérienne soudanaise d’Alexandrie. Suite aux conséquences de la Covid (pertes d’emploi et/ou de logement), DM a débloqué une aide d’urgence sur huit moi permettant de distribuer des vivres et de régler les loyers de quelques familles et de veuves. L’ACO Suisse collabore également à un cours sur l’islam pour l’Afrique francophone (Bénin et Cameroun), initié par Jean-Claude Basset, membre de sa Commission. Il se poursuit, avec un programme sur trois ans visant à équiper les futur.e.s ministres qui travailleront dans des régions à forte proportion musulmane.

Enfants réfugiés au Liban


Iran

Syrie

À Alep, l’Eglise du Christ propose soins médicaux et dentaires, écoute psychologique et spirituelle, aide financière et sociale, partage biblique et culte. Ce lieu de dialogue n’a cessé de fonctionner même au plus fort des combats et continue aujourd’hui d’apporter son soutien à tous.

Les quelques communautés protestantes encore tolérées par le régime iranien vivent dans un contexte très difficile marqué par une surveillance étroite, un climat géopolitique tendu et une grave crise économique. Le soutien à la vie paroissiale de ces communautés est essentiel.

Liban

Egypte

Le CEOSS est une des plus grandes ONG d’Egypte dans le domaine du développement et des relations intercommunautaires. Association protestante, elle publie avec l’aide de l’ACO des ouvrages théologiques francophones traduits en arabe et organise des séminaires théologiques.

A Beyrouth, au cœur de la crise qui secoue le pays, le Centre d’Action Sociale des Eglises protestantes arméniennes oriente son action dans trois directions : une écoute et un accompagnement social global pour les individus et les familles en difficulté (aide pour les soins, l’alimentation, le logement, la recherche d’emploi…), une action éducative auprès des enfants et des jeunes, une assistance auprès des réfugiés syriens.

Egypte

Syrie

L’Eglise du Synode Arabe a mis en place un programme de secours pour les personnes affectées par le conflit et les conditions économiques très difficiles. Des soutiens financiers sont accordés pour le logement, le chauffage en hiver, l’alimentaire et l’accès à l’eau potable, les soins médicaux. L’aide médicale est également étendue au Liban suite à l’effondrement économique du pays des Cèdres.

En Djézireh, à l’Est de la Syrie

La paroisse protestante de Hassaké et son école rayonnent dans un environnement très difficile (administration kurde, proximité de l’armée turque, insécurité, pénuries). L’ACO finance la rénovation de la principale salle de rencontre et d’activité qui accueille plus de 400 personnes chaque semaine.

Irak

Chaque année des volontaires sont envoyés au Caire dans un foyer d’accueil de jeunes filles issues de familles défavorisées de la minorité chrétienne copte. Les volontaires apportent une aide éducative importante aux filles qui suivent leur scolarité dans un établissement francophone. Ils participent également à la vie de la maison.

Liban

A partir de 2016 l’Eglise du Synode Arabe a mis en place des écoles pour des enfants syriens réfugiés dans des camps au Liban et ne bénéficiant pas de scolarité. L’ONG « Compassion Protestant Society » supervise actuellement les quatre écoles qui accueillent plus de 400 élèves de 6 à 12 ans. Ceux-ci sont majoritairement musulmans.

Arménie

L’ACO soutient les actions de solidarité (aide alimentaire et médicale) menées par la paroisse protestante arménienne de Bagdad en faveur d’enfants et de familles éprouvés par la dureté des conditions de vie et l’insécurité.

Suite à la guerre au Haut-Karabagh (Artsakh) en 2020, l’ACO a soutenu et relayé les actions humanitaires en faveur des réfugiés menés par Solidarité Protestante France Arménie et Espoir pour l’Arménie.


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