Dossier de presse / Les Rencontres à l'échelle 2017

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théâtre danse cinéma photographie musique

DOSSIER DE PRESSE 09/2017


CALENDRIER LES RENCONTRES À L'ÉCHELLE 2017 exposition 25 novembre 2017 — 18 février 2018

contact presse : Benoît Paqueteau +33(0)4 91 64 60 00 +33(0)6 66 08 71 37 communication@ lesbancspublics.com

Ouverture de la billetterie : 16 octobre 2017 Réservations : +33(0)4 91 64 60 00 lesrencontresalechelle.com

Toutes les vidéos des spectacles video.lesrencontresalechelle.com Ce dossier sur presse.lesrencontresalechelle.com

Depuis 12 ans, les Rencontres à l’échelle inscrivent dans le paysage marseillais un rendez-vous international et pluridisciplinaire au mois de novembre et se prolongent avec une exposition jusqu’en février 2018. Festival dédié à la création contemporaine internationale, Les Rencontres circulent librement entre les disciplines et les horizons géographiques. Chacune des éditions se compose à partir d'artistes peu connus en Europe et de personnalités confirmées. Pour cette douzième année, la programmation réunit plusieurs créations et premières en France, avec des artistes qui, depuis divers endroits du Monde, convoquent une Europe en mouvement : en Egypte, en Algérie, en Turquie, au Liban et dans différents pays européens. A l’instar de Massimo Furlan, artiste suisse imprévisible, qui retrace dans Hospitalités l’expérience vécue par les habitants d’un village basque devenu terre d’accueil de familles syriennes. Il dresse ainsi le portrait d'une société, de ses acteurs, de ses peurs et de ses désirs. C’est aussi à partir de l’intime que les spectacles d'Ahmed El Attar questionnent le collectif, à partir de la cellule familiale qu’ils envisagent la société et la politique. Pour Before the Revolution, le metteur en scène ravive l'Egypte avant la révolution de 2011 pour mieux évoquer son avènement. Les chorégraphes Malika Djardi et Ali Chahrour bousculent nos représentations sur la tradition et la religion. Présent au festival en 2015, ce dernier revisite les traditions solidement ancrées dans la culture arabe en s’attachant à la figure de la masculinité et ses attributs de supériorité dans un requiem sublime et trangressif.

production : Les Bancs Publics association résidente de la Friche la Belle de Mai 41, rue Jobin - 13003 Marseille contact@lesbancspublics.com www.lesbancspublics.com

Cette édition est marquée par une exposition d’envergure présentée pendant trois mois à la Friche la Belle de Mai. Sous le commissariat de Bruno Boudjelal, Ikbal - Arrivées révéle un panorama de la photographie algérienne, réunissant 400 œuvres réalisées par 20 jeunes artistes algériens qui nous offrent un regard multiple sur leur pays aujourd’hui.

    

Espace de rencontres et de réfléxion, le festival s'attache à ouvrir un dialogue entre les artistes et les publics notamment lors d'une rencontre qui réunira des intervenants autour de la création arabe contemporaine (programmation en cours).

#echelle2017

D'autres spectacles, lectures, projections nourrissent cette édition qui s’ouvre à Montévideo, fait escale au Merlan et s’installe ensuite à la Friche la Belle de Mai et au Gyptis.

IKBAL / ARRIVÉES

Pour une nouvelle photographie algérienne

Friche la Belle de Mai Tour panorama

STILL IN PARADISE

Montévidéo

P. 6

STILL IN PARADISE

Montévidéo

P. 6

P. 28

semaine 1 mercredi 15 nov

20H

jeudi 16 nov

20H30

vendredi 17 nov

20H30

Yan Duyvendak, Omar Ghayatt Yan Duyvendak, Omar Ghayatt

ZIG ZIG

Laila Soliman

SA PRIÈRE

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Le Merlan P. 10

Malika Djardi

samedi 18 nov

19H 21H30

dimanche 19 nov

18H

DE L'AUTRE CÔTÉ DU MUR

Friche la Belle de Mai Petit plateau

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Rayess Bek, La Mirza

LOVE & REVENGE

Friche la Belle de Mai Les Grandes Tables

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LES DERNIERS JOURS D'UNE VILLE

Cinéma Le Gyptis

P. 30

BEFORE THE REVOLUTION

Friche la Belle de Mai Petit plateau

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MAY HE RISE AND SMELL THE FRAGRANCE

Friche la Belle de Mai Grand plateau

P. 18

TITRE PROVISOIRE

Friche la Belle de Mai Salle seita

P. 20

BEFORE THE REVOLUTION

Friche la Belle de Mai Petit plateau

P. 16

TRANSACTION

Friche la Belle de Mai Grand plateau

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TITRE PROVISOIRE

Friche la Belle de Mai Salle seita

P. 20

MIND, THE GAP

Friche la Belle de Mai Petit plateau

P. 26

IKBAL / ARRIVÉES

Friche la Belle de Mai Tour panorama

P. 28

THREE ROOMS

Friche la Belle de Mai Studio

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TRANSACTION

Friche la Belle de Mai Grand plateau

P. 22

L'ALGÉRIE, NOUVEAUX REGARDS

Friche la Belle de Mai Petirama

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CRÉATION POST-MIGRATOIRE EN EUROPE

Friche la Belle de Mai Petirama

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MIND, THE GAP

Friche la Belle de Mai Petit plateau

P. 26

THREE ROOMS

Friche la Belle de Mai Studio

P. 24

HOSPITALITÉS

Friche la Belle de Mai Grand plateau

P. 30

HOSPITALITÉS

Friche la Belle de Mai Grand plateau

P. 30

Gurshad Shaheman

Tamer El Saïd

semaine 2 mardi 21 nov

19H 20H30

mercredi 22 nov

19H30 21H

jeudi 23 nov

19H 20H30

vendredi 24 nov

17H30 18H 19H 20H30

samedi 25 nov

11H 15H 17H30 19H 20H30

dimanche 26 nov

16H

Ahmed El Attar Ali Chahrour

Chrystèle Khodr, Waël Ali Ahmed El Attar

Mithkal Alzghair

Chrystèle Khodr, Waël Ali Hani Sami

Vernissage

Hatem Hadawe, Kathryn Hamilton, Amal Omran Mithkal Alzghair

Rencontre autour de l'expo Ikbal/Arrivées Rencontre publique Hani Sami

Hatem Hadawe, Kathryn Hamilton, Amal Omran Massimo Furlan, Kristof Hiriart Massimo Furlan, Kristof Hiriart


ARTISTES INVITÉS Waël Ali

Chrystèle Khodr [SY/FR]

Mithkal alzghair

[SY/FR]

[LIB]

[FR]

[LIB/FR]

[NL/CH

[EG]

Metteure en scène, comédienne

Chorégraphe, danseuse [EG]

Réalisateur

Performer, metteur en scène

Hani Sami Ahmed El Attar

Vidéaste, photographe

[SY/FR]

Tamer El Said Yan Duyvendak

Compositeur, interprète

Chorégraphe, danseur

Amal Omran Malika Djardi

[LIB]

Chorégraphe, danseur

Randa Mirza

[EG]

Danseur, réalisateur, metteur en scène

Metteur en scène

Gurshad Shaheman Massimo Furlan

[CH]

[EG/CH]

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[IRAN/FR]

Comédien, metteur en scène

Metteur en scène

Laila Soliman Omar Ghayatt

Metteure en scène

Auteur, metteur en scène

Wael Koudaih

Ali Chahrour

[LIB]

[EG]

Auteure, metteure en scène

Metteur en scène, performer

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PERFOR MANCE

Note d'intention Née en réaction au « choc des civilisations », Made in Paradise se poursuit, face à une situation plus complexe encore, dans une version actualisée, rebaptisée Still in Paradise. « Il nous a semblé important, impératif même, de remettre Made in Paradise en selle, de le faire correspondre à l’actualité récente et de le transformer en Still in Paradise. Parce que nous pouvons, nous devons, avec nos petits moyens, contribuer à déjouer les anciens et les nouveaux clichés, les vieux et les jeunes démons. Chercher là où ça fait mal, pour y mettre du baume. C’est nécessaire. C’est urgent. »

STILL IN PARADISE Yan Duyvendak

[NL/CH]

Omar Ghayatt

Yan Duyvendak et Omar Ghayatt

DR

[EG/CH]

 mercredi 15 novembre 20h jeudi 16 novembre 20h30 

Dans un monde tout en tension, est-il encore possible d’aller à la rencontre de l’Autre ? Yan Duyvendak et Omar Ghayatt confrontent leurs points de vue. Prenant pour fil conducteur leur histoire, commune et personnelle, ils tissent une performance qui se réinvente chaque soir. Sur les douze fragments dont ils font préalablement l’article, seuls cinq seront joués : aux spectateurs de voter à main levée. Avec cette forme participative et sans fausse naïveté, ces deux Suisses d’adoption, l’un Hollandais, l’autre Égyptien, s’emploient à déjouer les clichés, à renouer le dialogue, même s’il faut en passer par là où ça fait mal. Occident et Orient sont-ils réconciliables ? En lieu et place de réponses, Still in Paradise génère des questions. À chacun d’éprouver ses idées, l’esprit ouvert à la complexité.

Marseille. Performeur, metteur en scène et plasticien, il crée des projets pluridisciplinaires et à forte connotation politique

Montévidéo 3 impasse Montévidéo 13006 Marseille

où il interroge notre rapport à l’image. Il collabore régulièrement avec d’autres artistes sur des spectacles hybrides, comme ce fut le cas pour Please continue (Hamlet), en 2011 avec

Roger Bernat, et Sound of Music, en 2015 avec Christophe

2h env.

Fiat, Olivier Dubois et Andrea Cerra.

 en arabe et français

www.duyvendak.com

Omar Ghayatt est performeur, metteur en scène et scénog-

Conception et performance Yan Duyvendak Omar Ghayatt

raphe. Né au Caire en 1976, il reçoit en 2003 le premier prix égyptien jamais accordé à la performance. Il se produit par

Traduction et performance Georges Daaboul

la suite dans plusieurs pays et obtient en 2007 la résidence Pro Helvetia qui lui permet de venir travailler à Berne, où il

Scénographie en collaboration avec Sylvie Kleiber

participe à la création de Made in Paradise. En 2009, il obtient son Master of Scenography à la Zürcher Hochschule der Künste (ZHdK). Il crée "If I Weren’t Egyptian,..." en 2011, un projet de théâtre visuel en

production

In a world full of tension, is it still possible to seek out the other? The performance artists Yan Duyvendak, originally from the Netherlands, and Omar Ghayatt, originally from Egypt, stage their meeting, their doubts and their differences in a series of scenes selected by the audience.

D’origine néerlandaise, Yan Duyvendak vit entre Genève et

Dreams Come True, Genève Coproduction Théâtre de l’Arsenic, Lausanne ; Dampfzentrale, Bern ; GRÜ, Genève, La Bâtie-Festival de Genève Co-réalisation

collaboration avec et basé sur le texte d’Alaa Al Aswani ; et en 2014, Violence Lointaine, une performance avec le chorégraphe congolais DeLaVallet Bidiefono et le musicien Maxime Denuc. Aux Rencontres à l’échelle : “If I weren’t Egyptian, …” (2012) Violence lointaine (2014)

Montévidéo –

Marseille Soutiens : Ville de Genève, République et Canton de Genève, Fonds municipal d’art contemporain– Genève, Loterie Romande, Pro Helvetia Le Caire, Pro Helvetia– Fondation suisse pour la culture– Zurich, Valiart

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Bern, Fondation Meyrinoise du Casino, Fondation Leenaards

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Entretien avec Laila Soliman Pourquoi avez-vous choisi de porter ces archives à la scène ?

THÉÂ TRE

Je travaillais sur le centenaire de la guerre de 1914 lorsque j’ai découvert ces témoignages de viols et autres violences commis par l’armée britannique dans un village égyptien. J’ai ensuite consulté les archives anglaises pour avoir accès à l’ensemble du dossier. Ce qui est intéressant, c’est que cet épisode a été utilisé politiquement, puis a été oublié. Souvent les femmes sont poussées hors de l’Histoire. De plus, ces témoignages sur des viols sont étonnants quand on sait combien les femmes ont encore aujourd’hui du mal à témoigner de ces actes. Quelle est la force “artistique“ de ces documents ? On pourrait essayer d’écrire des dialogues de théâtre aussi bien, on n’y arriverait pas. De plus ces documents ont une extraordinaire capacité à parler d’eux-mêmes. Ils en disent long par exemple sur la manière dont on investigue les questions de viol, mais aussi sur les dynamiques de pouvoir. Comment avez-vous choisi de les porter à la scène ? Il ne s’agit pas de rejouer les témoignages. J’ai fait le choix que quatre comédiennes lisent ces documents, rapportant les paroles de ces femmes, des témoins, des juges, des soldats… Chacune se les approprie d’une manière différente, on entendra aussi

ZIG ZIG Laila Soliman

© Ruud Gielens

[EG]

« Zig Zig », l’onomatopée cinglante des soldats britanniques prononcée il y a plus de cent ans dans un petit village égyptien. Zig Zig, ce tout petit mot répété, annonçant le destin funeste de douze femmes, douze Égyptiennes, douze paysannes, un jour sombre de leur vie. C’était en 1919, c’était la guerre d’indépendance, c’était le jour où elles ont été violées par les soldats. Mais, au lendemain et avec une audace incroyable, elles ont eu le courage de poursuivre en justice leurs bourreaux. Aujourd’hui, cent ans plus tard, sur un plateau quasi nu qui ne cédera ni à l’indigne ni au voyeurisme, cinq actrices portent et élèvent les mots que ces femmes, victimes héroïques, ont eus lors du procès. Dans cette pièce signée par Laila Soliman, figure montante de la scène indépendante égyptienne, le violon, le chant et la danse donneront corps à leur courage, à leur détermination de ne pas taire le crime qu’elles et tant d’autres subissent encore. Un acte théâtral qui croise l’Histoire aux histoires. In 1919, several women from an Egyptian village testified against British soldiers who had raped them. In 2017, Laila Soliman, a new voice from the independent Egyptian theatre scene, brings this trial to life, paying tribute to these courageous women. 8

les voix et les chants de l’époque. Porter à la scène ces archives, c’est aussi une véri-

vendredi 17 novembre 20h30  suivi du spectacle Sa Prière 

Le Merlan - Scène Nationale de Marseille avenue Raimu 13014 Marseille

 1h30 en arabe et français  sutitré en français

table expérience physique. Pourquoi avoir fait ce choix pour vos différents spectacles d’un théâtre documentaire ? En fait, chaque matériau génère sa propre forme. Je ne décide pas à l’avance quelle forme aura mon spectacle. Mais c’est vrai que j’aime explorer les frontières de ce qu’on appelle le théâtre documentaire. Je pense par exemple qu’un texte n’est pas plus documentaire qu’un chant, et qu’il y a également du documentaire dans la mémoire des corps. Et puis, en général, je trouve que le réel permet d’aller bien plus loin que l’imagination ne le permettrait. Propos recueillis par Eric Demey, La Terrasse, 10/2017.

mise en scène Laila Soliman

Laila Soliman est auteure, metteuse en scène et dramaturge

avec Mona Hala, Reem Hegab, Zainab Magdy, Sherin Hegazy, Nancy Mounir

égyptienne, née en 1981. Après des études de théâtre à l’Université Américaine du Caire et à Amsterdam, elle se consacre à la fabrication de spectacles explicitement sociaux et

production, direction d’acteurs, lumières Ruud Gielens documentation historique Katharine Halls assitants à la mise en scène Hakeem Abdelnaeem Habiba Makhlouf costumes Lina Aly consultant en décor Nagy Shaker consultant en recherches visuelles Heba Farid production Menna H. Ellaithy régie Sari Chreiteh

politiques, dont la vocation est d’être un outil d’émancipation des peuples. Elle intervient comme dramaturge auprès de Rimini Protokoll en 2008 pour Radio Muezzin, et collabore régulièrement avec Ruud Gielens, avec lequel elle crée Lessons in Revolting en 2011 et Grande Maison en 2015. Son avant-dernière création, Whims of Freedom, mettait également en scène la révolution égyptienne de 1919. production : SHISH (Brussels/Cairo) co-production : Amabassade se Suisse ne Egypte International Cooperation (Cairo), HAU (Berlin), Kaaitheater (Brussels), Forum Freies Theater (Düsseldorf), BIT Teatergarasjen (Bergen), Zürcher Theater Spektakel (Zürich), D-CAF (Cairo) | in cooperation with Mahatat for Contemporary Art (Cairo), 15/3 Studios (Cairo), Goethe-Institut (Cairo) Avec le soutien de l'Onda - Office national de diffusion artistique A House on Fire co-production ; with the support of the Culture Programme of the European Union

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DANSE

© Christophe Louergli

SA PRIÈRE Malika Djardi

[FR]

Solo taillé dans une veine documentaire, Sa prière s’appuie sur une conversation entre Malika Djardi et sa mère. En voix off, MarieBernadette Philippon, devenue Aïcha Djardi, raconte sa conversion à l’Islam et sa pratique quotidienne de la religion. Sur le plateau, le corps de sa fille accueille sa parole, l’illustre, en prend le contre-pied ou s’en extrait tout à fait. Bien que foncièrement différentes, les trajectoires des deux femmes laissent entrevoir de surprenantes correspondances, qui tiennent du rituel, de l’engagement et de la croyance. Loin de vouloir opposer son monde à celui de sa mère, la jeune chorégraphe explore leurs interrogations communes face à ce qui nous transforme. À la prière d’Aïcha, Malika répond par une foi inébranlable en la danse. Faite d’énergie explosive et d’émotion savamment contenue, celle-ci électrise de bout en bout sa première pièce, intense et sensible. Le témoignage dansé d’une relation faite de liberté et d’affinités assumées. Building on the history of her mother, a fervently religious woman who converted to Islam, the talented young choreographer Malika Djardi creates a solo performance based on a dialogue between her mother’s ritual gestures of prayer and her own relationship with dance.

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vendredi 17 novembre 20h30  à la suite du spectacle Zig Zig

Après une formation en arts plastiques, Malika Djardi intègre

Le Merlan Scène Nationale  avenue Raimu 13014 Marseille

Avec le solo Sa prière, crée en avril 2014 dans le cadre du

 35 minutes Conception, chorégraphie, interprétation Malika Djardi Voix-off Marie-Bernadette Philippon Design sonore Benoit Pelé Conseils à la dramaturgie Youness Anzane

des études supérieures en danse contemporaine à l’UQAM de Montréal puis au Centre National de Danse Contemporaine à Angers de 2009 à 2011. festival Danseur à Bruxelles, elle poursuit une recherche sur la question de la performance comme objet de documentation. Sa deuxième création, le duoHorion, a été présentée dans le cadre des Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine Saint-Denis en mai 2016. Depuis 2011, elle a travaillé en tant qu’interprète pour Mélanie Perrier, Pierre Droulers, Joris Lacoste et sur la pièce Bombyx Mori de Ola Maciejewska. Actuellement, elle est interprète sur le projet Des aveugles de la metteure en scène Clyde Chabot, ainsi que pour le chorégraphe Alexandre Roccoli et le projet Longing. Pierre Droulers l’invite à reprendre le solo Les Beaux Jours pour une création au Kunstenfestivaldesarts 2017. 3, sa prochaine création, sera présentée dans le cadre de la Biennale de Charleroi Danses en octobre 2017 à La Raffinerie à Bruxelles. production : Association STAND coproduction : Charleroi Danses, Centre chorégraphique de la Fédération Wallonie­ -Bruxelles résidences & soutiens : Skite Caen et “Afterskite” à l’Atelier de Paris Carolyn Carlson, Rhizome (Lyon), Charleroi Danses, Centre National de la Danse Lyon­ -Rhône Alpes (Lyon) remerciements : Jean­ -Marc Adolphe, Benoît Pelé, Fabienne Aucant texte de présentation : Laurence Perez - Les mots pour le dire

Scénographie Malika Djardi, Florian Leduc Création lumière Florian Leduc

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LEC TURE

Entretien avec Gurshad Shaheman Je suis né en Iran à la révolution et j’ai vécu mon enfance à Téhéran dans les années 80 pendant la guerre Iran/Irak. Durant toute cette période, mon père travaillait pour le ministère de l’aménagement du territoire. Ingénieur en ponts et chaussées, il était responsable de la reconstruction rapide des routes détruites à la frontière irakienne. Pendant les 8 années qu’a durée la guerre, mon père travaillait donc au front, à portée de tire de l’ennemi. Quelques fois, malgré les protestations éplorées de ma mère, il m’emmenait avec lui sur ses chantiers. Lors de mon premier séjour au front, j’avais 4 ans. Il va sans dire que ce voyage m’a fortement marqué. J’en ai fait le sujet de ma première pièce : Touch me. Deux ans après la fin de la guerre, ma mère, désormais divorcée, décide de s’installer en France avec ses deux enfants. Ce départ définitif est le second événement marquant de mon enfance et constitue l’axe autour duquel s’articule mon second spectacle : Taste me. Un troisième volet, Trade me, retrace mes premiers émois de jeune adulte découvrant son attirance pour les hommes et vient compléter le triptyque.

DE L’AUTRE CÔTÉ DU MUR Gurshad Shaheman

Il m’a fallu 5 ans pour finaliser cette pièce qui sous l’aspect d’une quête identitaire

© Jérémy Meysen

[FR/IRAN]

La Hongrie a construit un mur de 175 km le long de sa frontière avec la Serbie. Un mur pour se défendre de qui ? De quoi ? Quelle est cette menace fantôme dont l'Europe citadelle pense devoir se protéger ? La vraie menace, celle qui met en péril la vie, est celle qu'ont dû fuir les hommes et les femmes qui se trouvent de l'autre côté du mur. Quelles histoires portent-ils en eux ? Gurshad Shaheman s’est rendu au Liban, en Grèce et pendant plus d’un mois a mené des entretiens auprès d'artistes et de personnes issus de la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, trans) en exil, pour la plupart originaires d’Iran, de Syrie ou d’Irak. Loin d’avoir une ambition journalistique, la démarche vise à collecter « des récits de l’intérieur ». C’est un travail sensible sur la mémoire. Pendant deux semaines avec les élèves de l’ensemble 26 de l’École Régionale d'Acteurs de Cannes (ÉRAC), Gurshad Shaheman et Lucien Gaudion, musicien, vont travailler à l’entrelacement, à la mise en voix et en musique de textes réécrits à partir des témoignages enregistrés. Ces récits, ajoutés à ceux recueillis en France et en Belgique feront l’objet d’une création scénique en 2018.

raconte mes histoires de guerre, d’amour et d’exil. Mais je n’en ai pas terminé avec

 samedi 18 novembre 19h

ces thèmes. Chaque histoire de vie contient sa part d’universalité et surtout sa singularité. Je me suis donné donc pour mission d’aller à la quête d’autres histoires de guerre, d’amour hors norme et d’exil et d’en rassembler les fragments sous la

 Friche la Belle de Mai Petit plateau 41, rue Jobin 13003 Marseille

forme d’un recueil des Mille et une nuits contemporain. Concrètement, je pars à la rencontre de personnes ayant été contraintes de quitter leur pays d’origine où leur vie était menacée soit à cause d’un conflit soit à cause de leur orientation sexuelle. J’ai commencé mon enquête en France, d’abord à Calais puis à Paris, je l’ai poursuivi à Bruxelles, puis j’ai obtenu le soutien de l’Institut Français pour étendre mes recherches au Liban et à la Grèce. Ces témoignages feront l’objet d’un travail

Conception Gurshad Shaheman

de réécriture et seront présentés au public sous la forme d’une installation sonore

Création sonore Lucien Gaudion

respectivement scénographe et musicien électro-acoustique.

Scénographie Mathieu Lorry Dupuy Avec 14 élèves comédiens de l’Ensemble 26 de l’ERAC : Marco Brissy Ghadout, Flora Chéreau, Sophie Claret, Samuel Diot, Léa Douziech, Juliette Evenard, Ana Maria Haddad Zavadinack, Thibault Kuttler, Tamara Lipszyc, Nans Merieux, Eve Pereur, Robin Redjadj, Lucas Sanchez, Antonin Totot

élaborée avec mes deux collaborateurs : Mathieu Lorry-Dupuy et Lucien Gaudion,

Interview réalisée par Patrick Beaumont.

Né en Iran, Gurshad Shaheman émigre en France à l’âge de douze ans. Après des études de littérature comparée, il intègre l’École Régionale d’Acteur de Cannes. À sa sortie, en 2004, il joue sous la direction de Thierry Bedard au Festival d’Avignon dans Qeskes de Reza Baraheni. Cette rencontre avec l’auteur iranien – dont il deviendra le traducteur – participe sans doute de son désir de revenir à ses origines, à travers un travail d’autofiction qu’il interprète dans la trilogie Pourama Pourama. A partir de septembre 2017, il est artiste associé au Centre Dramatique National de Normandie Rouen. Enfin, il est lauréat de la Villa Médicis Hors les murs 2017. Aux Rencontres à l’échelle : Pourama Pourama (2015) T-Trilogy (2014)

Production : Les Bancs Publics Coproduction : École Régionale d'Ac-

Taste me / Touch me (2013)

teurs de Cannes en coréalisation avec la Friche la Belle de Mai

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MUSIQUE CINÉMA

La Mirza « Quand j’ai commencé à rechercher de l’archive visuelle sur laquelle nous allions nous baser pour la performance, je me suis vite aperçue que la plupart des tubes

entrée libre

arabes provenaient de films et il nous paraissait donc évident qu’il fallait réaliser une performance originale en revisitant des scènes de films arabes cultes présentant les tubes en question, accompagnées des arrangements de Wael, Mehdi et Julien. »

Rayess Bek « Les morceaux des films que nous avons choisi de montrer étaient en quelque sorte des rails sur lesquels je me suis ancré pour apporter un supplément créatif ; l’objectif est de les rendre plus accessible à la jeunesse arabe et française en l’occurrence. Nous revisitons ces morceaux et les mettons dans un contexte actuel et élec-

LOVE AND REVENGE

Electro pop music and cinema from the arab world La Mirza & Rayess Bek

tronique. En fait ma composition est une sorte d’hameçon pour attirer les gens vers

© Celia Bommin

[LIB/FR]

Il fut un temps, il n’y a pas si longtemps, où les pays arabes se passionnaient pour des chanteuses glam et leurs voix sensuelles, un temps où les femmes assumaient plus librement leur pouvoir de séduction et où les hommes pouvaient plus librement les aduler. On connaît encore, bien sûr, l’icône Oum Kalthoum, plus rarement Asmahan, Samia Gamal ou Sabah. Elles ont chanté, elles ont dansé, elles ont disparu. Aujourd’hui, deux artistes libanais leur rendent hommage et ressuscitent leurs talents troublants dans un live qui utilise images d’archives et succès populaires de cet âge d’or des studios du Caire et de la chanson arabe. Rayess Bek, musicien hors pair entre deux rives, et Randa Mirza, vidéaste, s’entourent d’un oud électrique et de claviers électroniques pour donner un ciné-concert réjouissant qui nous emmène loin dans un monde samplé, aussi rétro que psychédélique. Un voyage, comme une dédicace décalée, dans cet immense corpus de comédies musicales égyptiennes, de standards et de stars de la chanson populaire arabe.

les morceaux originaux. »

 samedi 18 novembre 21h30  Friche la Belle de Mai Les Grandes Tables 41, rue Jobin 13003 Marseille

Propos receuilli par Alexandra Jupillat en 2015.

Rayess Bek (alias Wael Koudaih) est l’un des représentants majeurs du hip-hop et de la musique urbaine du monde arabe. Associé à sa compatriote et artiste visuelle libanaise Randa Mirza, il a concocté un hommage au glamour arabe à travers ses

Conception La Mirza Rayess Bek Composition musicale Rayess Bek Mehdi Haddab Julien Perraudeau Machines Rayess Bek (alias Wael Koudaih) Oud Mehdi Haddab

icônes en utilisant notamment la figure sulfureuse de la chanteuse Asmahan (19121944). Les remix de vieux tubes et extraits de films sont soutenus par les basses et nappes hypnotiques de Julien Perraudeau et par l’oud électrique de Mehdi Haddab qui sur des gammes orientales invoque l’esprit de Jimi Hendrix. Love and Revenge fait dialoguer musique et cinéma lors d’un voyage débridé dans l’immense corpus de la comédie musicale égyptienne et dans les standards de la chanson populaire arabe. Une petite dose de nostalgie, d’espoir, d’amour et d’humour où l’on retrouvera aussi Oum Kalthoum et Abdel Halim Hafez… www.randamirza.com www.rayessbek.net

Basse et claviers Julien Perraudeau Composition vidéo Randa Mirza (alias La Mirza) Ingénieur du son Ludovic Joyeux coproduction : La Dynamo de Banlieues Bleues, Paris quartier d’été, Mawred al

This Lebanese duo, formed by the renowned hip-hop artist and rapper Rayess Bek and the videographer Randa Mirza, takes us back to the golden age of Arab cinema and popular music with an elec-

Thaqafy (Caire), AFAC - Arab Fund For Arts and Culture.

tronic performance where retro glamour and dated melodramas become a political and erotic journey. 14

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THÉÂ TRE

« Ahmed el Attar est réputé têtu – comme les gens du Sud de l’Egypte. Il a grandi au Caire, il a très vite compris que dans la ville des klaxons, il fallait créer des poches de silence. Des espaces nouveaux. Créer du

PREMIÈRE

temps. Au théâtre il travaille le langage et ses pièges – il a compris

EN FRANCE

très vite que la langue était dévoyée : on vous ment, on vous manipule, on vous dit le contraire de la vérité. Il a grandi avec des mensonges, des faux discours. Alors sur scène pendant près de quinze ans, il a mis au centre : des conversations de café, des coups de téléphones, des entretiens d’embauche… il a collé des bouts de réalité pour faire entendre l’absurdité. » France Culture, Aurélie Charon, mai 2017.

DR

AVANT LA RÉVOLUTION Ahmed El Attar

 mardi 21 novembre 19h mercredi 22 novembre 21h

[EG]

Le soulèvement de la place Tahrir en Égypte, épicentre médiatisé du Printemps arabe, répond à des années d’oppression, de déception, de violence et de frustration. Ahmed El Attar, chef de file du théâtre indépendant égyptien, revient sur les prémisses de cette révolte pour mieux en saisir l'avènement. Deux acteurs, côte à côte, appellent leur souvenir dans un mouvement croisé pour reconstituer le passé, entre fiction et réalité. S’y emmêlent les préoccupations propres à chacun : l’amour, la famille, l’avenir, l’argent, l’oppression. Par le traitement théâtral minimaliste et fondamental qu’il opère, l’artiste cairote laisse le soin au spectateur d’établir les relations et les parallèles entre ce qui fait mémoire et la mémoire collective qu’il reste à construire. Documentary meets fiction in this performance by the internationally renowned Cairo artist Ahmed El Attar, who takes us back to Egypt before the 2011 revolution. Two actors engage in a series of reflections on a range of themes, including love, family, oppression, money, the future and the other.

Friche la Belle de Mai Petit plateau 41, rue Jobin 13003 Marseille

Dès l’adolescence, Ahmed Al Attar se confronte à la dichotomie qui sépare la réalité de son quotidien en Egypte et la façon dont il est représenté par les médias et les pouvoirs politiques en place. De cet écart, naît pour lui la nécessité de placer la parole au cœur de son travail. Il met d’abord en scène ses propres textes : Le Comité, en 1998, La Vie est Belle et En

 40 minutes en arabe  sutitré en français

Attendant Mon Oncle d’Amérique, en 2000, The Last Supper en 2015, avant de recourir à des matériaux plus atypiques tels que des livres scolaires, des sermons ou encore des discours politiques, concevant ses spectacles comme des performances qui désobéissent aux codes théâtraux classiques. Auteur, performeur et metteur en scène, il participe activement à la dynamisation de la scène culturelle

Texte, mise en scène Ahmed El Attar Avec Nanda Mohammad Ramsi Lehner

cairote. A cet effet, il fonde et dirige les studios de répétition Emad Eddin et le transdisciplinaire Downtown Contemporary Arts Festival, vitrine de l’avant-garde artistique égyptienne. Désormais devenu le metteur en scène égyptien le plus reconnu à l’international, il présentera, lors de la saison 2018-2019, Mama, une fresque féministe questionnant les rapports de pouvoir au sein d’une même famille, et dernier volet de la trilogie débutée avec En Attendant Mon Oncle d’Amérique.

Lumières Charlie Alstrom Scénographie, costumes Hussein Baydoun

Aux Rencontres à l’échelle : The last Supper (2014) La vie est belle ? (2014)

Musique Hassan Khan

On the importance of being an arab (2011)

production Orient Productions, The Temple Independent Theatre Company

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Entretien avec Ali Chahrour Pouvez-vous nous dire quelques mots des deux premiers volets de la trilo-

DANSE

gie dont cette pièce fait partie ? Fatmeh et Leïla se meurt sont les deux premières parties d’une trilogie autour des rituels de deuil dans le monde arabe et plus particulièrement dans la tradition chiite. J’y questionne les relations entre le corps, la religion et la société. Fatmeh est

CRÉATION

construite autour de trois figures féminines – la diva égyptienne Oum Kalthoum, la fille du prophète Mahomet et ma propre mère. Pour Leïla se meurt, j’ai travaillé avec une pleureuse professionnelle et j’interroge sa relation intime avec la mort. Enfin, avec May he rise and smell the fragance, j’interroge les racines des lamentations dans les mythes mésopotamiens, leur esthétique, leur poésie, par rapport à notre société contemporaine où l’intense présence de la mort décompose une partie de la vie quotidienne. Si les deux premiers volets étaient consacrés à des figures féminines,

MAY HE RISE AND SMELL THE FRAGRANCE Ali Chahrour

vous interrogez aujourd’hui la masculinité ?

DR

[LIB]

Dans un requiem sublime et transgressif qui puise dans la lamentation traditionnelle arabe, Ali Chahrour clôt avec ce dernier opus, précédé par les bouleversants Fatmeh et Leïla se meurt, une trilogie dansée sur les larmes. À partir des rites funéraires chiites, le chorégraphe libanais se penche ici sur les attributs et autres injonctions de la masculinité que sont la force, l’héroïsme et la dureté. Dans une version babylonienne du mythe de Perséphone, Ali Chahrour, archéologue du sensible, s’entoure de deux musiciens et d’une actrice, dont la figure divine guide les hommes d’une rive à l’autre. Un voyage inspiré des terres noires de la Mésopotamie, dans un entre-deux mondes où les ténèbres ne cherchent qu’à adoucir les tremblements de la condition humaine. Taking inspiration from Arab culture and collective memory, the young Lebanese choreographer Ali Chahrour transforms Shiite mourning and funeral rituals in this sublime and daring requiem for one dancer, one singer and two musicians.

Dans ce dernier volet, j’aborde la masculinité et sa présence dans les funérailles à

 mardi 21 novembre 20h30

travers le pouvoir qu’ont les femmes d’exprimer la tristesse. C’est un pouvoir que les hommes n’ont pas, pour de nombreuses raisons sociales, religieuses et politiques. Or, je pense qu’il y a une nécessité à pleurer, à extérioriser sa douleur. C’est quelque chose que les hommes ne font pas dans ma société.

 Friche la Belle de Mai Grand plateau 41, rue Jobin 13003 Marseille

Pour quelles raisons vous parait-il important d’ancrer votre travail à Beyrouth ? C’est un choix viscéral. D’abord parce que j’ai besoin de me confronter à ma propre mémoire. De plus j’ai constaté que l’histoire arabe, ses mythes, sa poésie, sa musique

 1h

comme la vie quotidienne, étaient très riches pour mener une recherche en danse, pour trouver une qualité de mouvement locale. Je ne vise pas à présenter ou repré-

Chorégraphie Ali Chahrour Dramaturgie Junaid Sarieddeen

senter cette culture et ces traditions. Mais mon travail est inspiré par le Liban, et tout cela a commencé par un besoin urgent de danser à Beyrouth. Propos recueillis par Delphine Baffour, journal La Terrasse, mai 2017.

Avec Hala Omran, Ali Chahrour

à seulement 27 ans, Ali Chahrour a déjà posé les jalons d’une

Musique Ali Hout, Abed Kobeissy

carrière prometteuse. Après des études théâtrales à l’Université Libanaise, il s’attache plus particulièrement au mouvement et

Lumières Guillaume Tesson

à la danse. Affranchi des diktats de la danse contemporaine occidentale, il puise dans ses racines et décrypte dans la my-

Création sonore Khyam Allami Coproduction : Fabrik Potsdam avec le soutien du Goethe institute, Arab fund for arts and culture

”Afac”

Avec le soutien du Houna Center,

thologie arabo-musulmane les ressorts délicats d’une œuvre sensible dans laquelle les femmes sont à l’honneur. Fatmeh, pièce présentée aux Rencontres à l'Échelle en 2015, fut montrée en dyptique avec Leïla se meurt, au Festival d’Avignon en 2016. Aux Rencontres à l’échelle en 2015 : Fatmeh

Zoukak theatre company, Institut Français Beyrouth, Al Akhbar newspaper, L’orient le jour. Remerciements : Montévideo - atelier de fabrique artistique

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Note d'intention À Beyrouth, dans l’ancienne maison familiale, Chrystèle a trouvé, dans un tas d’ob-

THÉÂ TRE

jets «abandonnés», une vieille cassette audio, qui date de 1976. Les objets abandonnés appartiennent à des personnes qui ne sont plus là. Les propriétaires présumés sont partis, fuyant la guerre civile dans les années 70. Certains sont morts depuis, et personne n’est retourné chercher leurs affaires. La cassette est une « trace » parmi d’autres, une empreinte au milieu de débris qui n’appartiennent à personne (des chemises, livres, documents qui n’ont plus aucune utilité, assiettes

CRÉATION

ou vielles photos). Sur la cassette nous trouvons la voix d’un homme, la voix est rejointe aussitôt par d’autres : l’épouse, qui étendait le linge en bas de l’immeuble ; un fils, il vient de rentrer de l’école – ; un autre fils, le dernier. Sur la cassette il y a une famille qui se forme et se déploie autour de la voix du père. Ces voix envoient un message à ceux qui sont restés à Beyrouth. Les voix des survivants qui viennent d’arriver, depuis peu, dans un pays européen. La lettre est un mélange désordonné, un petit chaos qui se donne une forme : des conseils à l’intention d’immigrés en puissance, des fragments d’une image de l’Europe vue par les nouveaux arrivants, des excuses tardives pour un départ sans adieux, des notes sur l’apprentissage, la nouvelle langue, les femmes, les rues, les démarches

TITRE PROVISOIRE Chrystèle Khodr

[EG]

, Waël Ali

administratives et la découverte de la communauté des immigrés. Dans cette lettre se

© Didier Nadeau

mêlent l’évocation de la guerre avec une digression sur le boulgour ; le pantalon en

 mercredi 22 novembre 19h30 jeudi 23 novembre 20h30

[SY/FR]

velours orange et des explications à propos des cartes de séjour ; le désir de découvrir un nouveau pays avec des phrases courtes et contenues, qui renvoient aux origines lointaines de la famille. Des phrases qui sont comme des fenêtres qui s’ouvrent vers un passé plus lointain, réveillé par la guerre. Se mélangent les coïncidences fortuites aux murmures étranges du destin. Waël Ali, Chrystèle Khodr

Une cassette audio datant de 1976, retrouvée à Beyrouth dans la maison familiale au milieu d’autres objets d’un passé enfoui. On y entend les voix de survivants qui ont fui la guerre civile, ils viennent d’arriver en Europe. Depuis, les conflits en cascade ont provoqué différentes vagues d’émigration et les villes sont devenues fantômes. Sur les pas de son grand-père, qui enfant, fuyait la Turquie pour rejoindre la Syrie en 1915, jusqu’à ceux de son oncle laissant derrière lui la guerre civile au Liban en 1976 pour partir en Suède, Chrystèle Khodr remonte avec Waël Ali une épopée familiale sur trois générations, qui chacune possède l’exil en héritage. Sur le plateau, dans cet espace imaginaire et représenté, ils réunissent des artistes syriens et libanais qui, à l’aune de la guerre syrienne actuelle, partagent « le récit de ces enfants qui entendent leurs villes natales s’évanouir derrière eux et disparaitre doucement ». Dans un monde où tout ou presque est provisoire, le titre le sera aussi, annonçant ainsi l’impossibilité à définir et la nécessité d’imaginer. Production déléguée Festival Sens Interdits — Coproduction Zoukak Theater Company & Cultural Association (Liban), Institut Français de Beyrouth (Liban), Les Subsistances, laboratoire international de création artistique (Lyon), Festival Les Rencontres à l’échelle, Les Bancs Publics (Marseille) — Avec le soutien de la DRAC Auvergne- Rhône-Alpes, de Mophradat, de

Friche la Belle de Mai 41, rue Jobin 13003 Marseille Chrystèle Khodr est diplomée du National Institute of Fine Arts

 en cours 

de Beyrouth puis s’est formée à l’École International de Théâtre LASSAAD de Bruxelles. En 2008, elle crée avec Antoine

en arabe et français sutitré en français

Bouguier Byout Bayt. En 2010, Farah Nehme met en scène son solo intitulé 2007, or how I crushed my bubble envelopes. En 2012, elle crée Beirut Sepia, un travail sur la mémoire au Liban

Texte, mise en scène Chrystèle Khodr Waël Ali

à partir d’histoires de femmes qui ont traversé la guerre civile.

Avec Toni Geitani Hasan Al Balkhi Waël Ali Chrystèle Khodr Khaled Yassine

Waël Ali est né en Syrie en 1979. En 2004, il obtient son diplôme de l’Institut supérieurs des arts de la scène de Damas. Il obtient ensuite son Master en arts du spectacle de l’Université Lumière Lyon II où il rédige actuellement sa thèse de doctorat.

Scénographie Bissane Al Charif Musique Khaled Yassine Lumières Hasan Al Balkhi Vidéo Toni Geitani

Entre 2003 et 2006 Waël travaille comme dramaturge et intervenant dans le cadre du projet du théâtre interactif en Syrie où il codirige et anime des formations dans divers provinces syriennes. En 2014, il crée Je ne m’en souviens plus, piéce présentée aux Rencontres à l’échelle en 2016. Waël Ali travaille sur une création avec Francis Guinle basée sur l’épopée populaire «Sïrat Baybars» sous le titre Baybars, de l’imaginaire des villes, qui a été lue au théâtre l’Echangeur à Paris en janvier 2016. Aux Rencontres à l’échelle 2016 : Je ne m’en souviens plus

l’AFAC (The Arab Fund for Arts et Culture), Ettijahat et le Goethe-Institut du Liban et de l’Institut Français à Beyrouth, l’Office National de Diffusion Artistique, le Tandem Scène Nationale (Douai).

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Performance(s) between two shores

DANSE

Les Bancs Publics sont chefs de file de Performance(s) between two shores, projet soutenu par la Commission européenne dans le cadre du programme Culture Europe Créative. À partir d’un appel à propositions artistiques à l’adresse d’artistes du monde arabe récemment installés en Europe, ce projet se déploie autour de l’accueil en résidence,

PREMIÈRE

la production et la diffusion de ces trois créations. Le spectacle Transaction de Mithkal Alzghair ainsi que les projets Mind The Gap et Three Rooms (voir pages suivantes) ont été séléctionnés et coproduits par six partenaires, tous producteurs de manifestations culturelles emblématiques en lien avec l’espace euro-méditerranéen. Dernière étape après Le Caire, Londres, Cologne, Amsterdam et Bruxelles, Les Rencontres à l'échelle accueillent les trois projets en première nationale et prolongent le dialogue avec une rencontre publique autour de la création arabe contemporaine (programmation en cours).

TRANSACTION Mithkal Alzghair

© Didier Nadeau

[SY]

Des guerres éclatent, les victimes s’accumulent, les images s’empilent. Et paradoxalement, cette profusion d’images, cette hypermédiatisation déshumanise notre émotion, nous éloigne encore davantage. Après Déplacement en 2016, où il explorait les trajectoires d’exil et de migration forcés, Mithkal Alzghair, chorégraphe et danseur syrien installé en France, puise à nouveau dans son héritage fracturé pour Transaction, dans une installation chorégraphique performative. À son tour, il crée « des images qui murmurent pour rendre mieux audibles les cris d’effroi qui se cachent derrière ». Des palettes de bois noires, deux corps, jonchent le plateau dans ce qui s’apparente à un paysage post explosion. Les danseurs harnachés à des poulies sont manipulés à vue dans une danse macabre qui joue sur des rapports de gravité et de poids dans un espace conçu par le plasticien Khaled Dawa, tandis que les râles de la chanteuse syrienne Noma Omran se muent parfois en vocalises. Passifs ou actifs, morts ou vivants, les corps qui s’éloignent et qui convergent sont peut-être un peu des deux.

 jeudi 23 novembre 19h vendredi 24 novembre 20h30 Friche la Belle de Mai Grand Plateau  41, rue Jobin 13003 Marseille Mithkal Alzghair explore par la danse et le mouvement ce qui

 60 min.

constitue désormais une part de son identité, l’exil. Il se forme à l’Institut Supérieur des Arts Dramatiques de Damas puis suit

Chorégraphie Mithkal Alzghair

le master Exerce à l'Institut Chorégraphique International CCN Montpellier.

Avec Mithkal Alzghair Marion Blondeau Olivier Normand Noma Omran

En mars 2016, il créé Déplacement, un solo qui devient trio, dans lequel il questionne sa propre histoire dans un contexte d’exil, et l’héritage corporel dont son corps porte l’empreinte. En juin 2016, il remporte le premier prix du concours Danse élargie initié par le Théâtre de la Ville et le Musée

Scénographie Khaled Dawa

de la danse.

Production : HEK-MA Coproduction : Les Bancs Publics – Festival les Rencontres à l’échelle, ICICentre chorégraphique national de Montpellier Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées as part of a Life Long Burning

project

supported

by

the

European Commission, CND Centre national de la danse, le Vivat – Scène

Mithkal Alzghair, a Syrian choreographer and dancer exiled in France, uses his fractured heritage to create Transaction, a performative choreographic installation that explores the dehumanisation of conflict victims by a media environment that is saturated with images. 22

Projet sélectionné dans le cadre de Performance(s) between two shores soutenu par la Commission Européenne. En partenariat avec Les Bancs Publics – Festival Les Rencontres à l’échelle (FR), BOZAR (BE), Dancing on the edge (NL), Globalize:Cologne platform for dance & theater (DE), SEE Foundation (SE) / D-CAF Festival (EG), Shubbak Festival (UK). With the support of the Creative Europe Programme of The European Union.

conventionnée danse & théâtre d’Armentières, l’Echangeur-CDC de Picardie, Mophradat, Mawred and Shubbak in partnership with the British Council. With the support of the Caisse des depots.

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THÉÂ TRE PREMIÈRE

©

THREE ROOMS Amal Omran

24 novembre à 20h 25 novembre à 19h

Friche la Belle de Mai 41, rue Jobin 13003 Marseille

[SY]

Hatem Hadawe

[TUR]

Kathryn Hamilton

[UK]

Tout est parti d’une réalité : Amal, Hatem et Kathryn veulent créer ensemble Personal Empathy Machine, imaginé à partir du refus de visa de sortie du territoire que le gouvernement turc oppose à Hatem, écrivain syrien. Amal est syrienne aussi, Kathryn est anglaise. Alors, puisqu’ils ne peuvent être physiquement réunis, ils trouvent une autre modalité de représentation : une « performance à distance » qui utilise la technologie pour pallier l’absence, et laisse ainsi les contraintes déterminer la forme de leur œuvre collective. Sur scène, ceux qui ne sont pas là deviennent ainsi le point focal du spectacle qui suit l’aventure épistolaire 2.0 d’un couple d’amoureux que la guerre en Syrie éloigne. Mais il est des distances dont la technologie ne peut pas toujours nous affranchir. Created by Syrian actress Amal Omran, Turkish author and actor Hatem Hadawe, and English performer Kathryn Hamilton, Three Rooms is a “remote performance” which uses technology to compensate for physical absence – originally due to the visa problems preventing the trio from performing together in a single location.

en arabe et anglais sutitré en français

à 20 ans, Amal Omran devient diplômée du département d'interprétation de l'Institut Supérieur des Arts Dramatiques de Damas. Elle joue dans de nombreuses pièces de

Conception, mise en scène Amal Omran Hatem Hadawe Kathryn Hamilton Avec Amal Omran Hatem Hadawe Kathryn Hamilton Vidéo Deniz Buga Kathryn Hamilton

théâtre, séries télévisées et films, et tout récemment dans Pendant que j'attendais d'Omar Abusaada créé au Kunstenfestivaldesarts, présenté au Festival d'Avignon, aux Rencontres à l'échelle puis dans le monde entier. Kathryn Hamilton est une performeuse anglaise au parcours international et atypique. Elle fonde sa compagnie Sister Sylvester et vit aujourd’hui entre New York et Istanbul. Elle enseigne aussi bien à l'Université de Columbia, à l'Université de New York, qu’à Boğaziçi à Istanbul. écrivain, Hatem Hadawe vient de Dair al Zour en Syrie et vit aujourd’hui à Istanbul. Il a couvert en tant que reporter les événements survenus dans sa ville natale lors de la révolution syrienne.

Direction technique Niels Kingma

Coproduction : Dancing on the Edge (NL), Adel-

Project selected as part of Performance(s) between two shores supported by the European Com-

heid&Zina (NL)

mission - Les Bancs Publics / Festival Les Rencontres à l’échelle (FR), BOZAR (BE), Dancing on the edge (NL), Globalize:Cologne platform for dance & theater (DE), SEE Foundation (SE) / D-CAF Festival (EG), Shubbak Festival (UK).

Avec l’aide du Studio Le Regard du

With the support of the Creative Europe Programme of The European Union.

Cygne (FR), Alt Bomontiada (TR)

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THÉÂ TRE

RENCONTRE

WORK IN PROGRESS

24 novembre à 17h30  25 novmebre à 17h30 Friche la Belle de Mai Petit plateau  41, rue Jobin 13003 Marseille 

en arabe et anglais sutitré en français

©

MIND, THE GAP Hani Sami

LIBRE

CRÉATION POST-MIGRATOIRE EN EUROPE

[EG]

 Mind, the Gap est une lecture performative sur la réception et la consommation des images dans le quotidien de chacun, entremêlant rêveries théoriques et projections visuelles. Se focalisant sur des images emblématiques de la dernière décennie, venant

conception, mise en scène Hani Sami

ENTRÉE

principalement du monde arabe, un interprète-conférencier guidera le public dans un voyage de l’intellect, du choc et de la catharsis.

texte Hani Sami Mona Gamil Avec distribution en cours

Diplômé d’une licence de théâtre de l’université américaine du

Production

suel de Toulouse, Hani Sami étudie la danse à l’opéra de danse

samedi 25 novembre à 15h Friche la Belle de Mai Petirama 41, rue Jobin 13003 Marseille

Séance-décryptage modérée par Virginia Pisano, chercheuse. Avec Rolf Hemke, dramaturge (Cologne), Nurkan Erpulat, metteur en scène associé au Maxim Gorki Theater (Berlin), Natasja van't Westende, programmatrice du festival Dancing on the Edge (Amsterdam). Programmation en cours.

PERFORMANCE(S) BETWEEN TWO SHORES

Caire et d’un master réalisateur de l’Ecole Supérieur d’Audiovi-

Studio Emad Eddin Foundation Coproduction: GLOBALIZE:COLOGNE in-

moderne du Caire et joue dans une douzaine de productions en

ternational platform for dance &

tant que danseur et acteur. Hani Sami coécrit en 2016 une ad-

theatre

aptation d’une de ses performances interactives Home Visit

Projet sélectionné dans le cadre de

Cairo.

Performance(s) between two shores soutenu par la Commission Européenne. En partenariat avec Les Bancs Publics – Festival Les Rencontres à l’échelle (FR), BOZAR (BE), Dancing on the edge (NL), Globalize:Cologne platform for dance & theater (DE), SEE Foundation (SE) / D-CAF Festival (EG), Shubbak

Structure de production des Rencontres à l'échelle, Les Bancs Publics sont chefs de file du projet Performance(s) between two shores soutenu par la Commission européenne dans le cadre du programme Europe Créative. À partir d’un appel à propositions artistiques à l’adresse d’artistes du monde arabe récemment installés en Europe, le projet se déploie autour de l’accueil en résidence, la production et la diffusion de trois créations. Il a pour objectifs d’encourager de nouveaux publics à l’accès à l’art, de participer à la professionnalisation d’artistes et de faciliter le partage de connaissances et le développement de compétences entre les six organisations partenaires.

Festival (UK).

Les Bancs Publics, which produces the Rencontres à l’échelle festival, is a lead partner in Performance(s) between Two Shores, a project supported by the European Commission as part of the Europe Creative programme. For this project, a call for proposals was issued for Arab artists who have recently arrived in Europe. Three successful applicants were invited to take part in residencies and their works produced and performed. The project aims to create new international audiences, support the professional development of artists, and facilitate knowledge sharing and skills development between the six partner organisations.

With the support of the Creative Europe Programme of The European Union.

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Entretien avec Massimo Furlan Comment est né Hospitalités ?

THÉÂ TRE

Lorsque Kristof Hiriart m’a invité à La Bastide-Clairence pour y réfléchir à la conception d’une performance, je n’avais aucun projet en tête, aucun a priori. Mais j’ai rapidement été fasciné par l’identité basque, la langue, la culture… et par l’accueil qu’on m’a réservé au village. J’ai rencontré des gens très différents, pas liés au milieu artistique : des citoyens, sans fascination particulière pour mon métier, des gens normaux. En revanche, je n’ai pas vu un seul étranger, pas un Noir ni un Chinois ! Et lorsque j’ai demandé à mes interlocuteurs quelles étaient leurs principales préoccupations, j’ai surtout entendu parler des prix de l’immobilier ! C’est ainsi que l’idée a surgi d’évoquer la question de l’hospitalité de manière fictionnelle. Le « plan » originel était de faire croire à l’arrivée d’une famille de migrants dans le village, afin que les prix de l’immobilier chutent. Aviez-vous mesuré la part de provocation que comportait votre projet ? L’assumiez-vous ?

HOSPITALITÉS Massimo Furlan

© Laure Cellier et Pierre Nydegger

[CH]

Hospitalités est né d'un trait d'humour noir, telle une blague de comptoir. En 2014, le performeur iconoclaste Massimo Furlan est en résidence à La Bastide-Clairence, une commune du Pays basque qui connaît une hausse constante du prix du mètre-carré depuis l’obtention du prestigieux label « Plus Beaux Villages de France ». Histoire de faire chuter les taux immobiliers qui empêcheraient les villageois d’accéder à la propriété, l’artiste, un brin provocant, propose au maire l’ouverture d’un centre d’hébergement pour les migrants. Orchestré par quelques complices, ce qui ne devait être qu’un canular pour susciter la réaction des habitants devient réalité, et une famille syrienne est bel et bien accueillie. Sur scène, neuf habitants, tous acteurs de cet épisode de politique-fiction, mettent en partage leur destin villageois. Hospitalités prend ainsi la forme d’une polyphonie basque, convoquant récits personnels et anecdotes, tant sur les secrets de fabrication de la porcelaine que sur les fondements de l’accueil et du refuge et dresse avec pudeur, le portrait d'une société avec ses acteurs, ses peurs et ses désirs. Nine residents of a Basque country village tell us, in their own words, the story of what was originally an elaborate joke planned by Swiss artist Massimo Furlan: his idea to open a reception centre for migrants in the village in order to bring down housing prices. 28

 samedi 25 novembre 20h30 dimanche 26 novembre 16h Friche la Belle de Mai Grand Plateau  41, rue Jobin 13003 Marseille  1h30 Mise en scène Massimo Furlan Dramaturgie Claire de Ribaupierre Avec les habitants de La Bastide-Clairence : Gabriel Auzi Francis Dagorret Léopold Darritchon Véronique Darritchon Beñat Etcheverry Marie-Joëlle Haramboure Anaïs Le Calvez Kattina Urruty Thérèse Urruty Collaboration artistique, voix et corps Kristof Hiriart

Parce qu’on ne sait jamais comment interpréter ses propos, l’artiste a encore ce pouvoir de dire des conneries et de provoquer. Mais ma provocation n’était pas gratuite, elle allait contraindre à la réflexion : je voulais que ces gens se demandent comment ils allaient agir. Dès le départ, j’espérais secrètement que l’actualité et ses drames feraient bouger ce projet dans le réel. Dans un petit village, où tout le monde se connaît, j’imaginais que c’était possible : certaines personnes sont prêtes à prendre des initiatives et les assumer. Alors, quand Léopold (l’ancien maire de La Bastide-Clairence) a dit : « Il faut qu’on le fasse pour de vrai », j’ai été ravi, mais, dans le fond, pas tant étonné que ça. Avez-vous fait une pièce de théâtre ? Je ne sais pas ! Depuis toujours, je me demande ce qu’on fait sur scène, qui a le droit d’y être, de raconter des histoires, et à quoi servent ces moments de partage. Arrivant des Beaux-Arts, je n’étais pas destiné à faire des projets sur une scène de théâtre, mais quand j’ai eu envie d’expérimenter certaines choses sur scène, je me suis octroyé le droit de danser, de chanter, de parler sur scène, peut-être mal d’ailleurs, mais avec une liberté totale. Je ne viens pas d’une école, d’une académie. Propos recueillis par Télérama, 01/2017.

Né en Suisse au milieu des années 60, Massimo Furlan travaille souvent à partir de ses souvenirs d’enfance : il part de son histoire personnelle pour toucher à la mémoire collective, à celle de toute une génération, en mettant en place des propositions scéniques et visuelles qui mêlent burlesque et philosophie, poétique et esthétique populaire. Il s’engage dans le champ de la performance, comme lorsqu’il rejoue seul et sans ballon des parties mythiques de l’histoire du football dans des stades, dont le Vélodrome, ou lorsqu’il incarne tous les concurrents de l’édition 1973 du concours Eurovision de la chanson. Flirtant avec le kitsch et la nostalgie, Massimo Furlan est assurément inclassable.

Lumières Antoine Friderici

Coproduction : Théâtre de Vidy, Lausanne- Compagnie LagunArte - Mairie de La Bastide-Clai-

Vidéo Jérémie Cuvillier

Soutiens : Ville de Lausanne- Etat de Vaud - Pro-Helvetia, Fondation Suisse pour la Culture -

Régie son Patrick Fischer Régie Lumière Marie Croc

rence - Conseil départemental 64 - Conseil régional Aquitaine Limousin Poitou Charentes.

Loterie Romande - Fondation Ernst Goehner Conseil départemental des Pyrénées Atlantiques - Conseil régional Aquitaine Limousin Poitou Charentes - DRAC Aquitaine Limousin Poitou Charentes - OARA (Office de Diffusion Artistique de la Région Aquitaine) - Commune de La Bastide-Clairence.

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PHO TO

© Youcef Karche

IKBAL / ARRIVÉES

Pour une nouvelle photographie algérienne commissariat : Bruno Boudjelal

 25 novembre 2017 au 18 février 2018 vernissage 24 novembre du mercredi au vendredi de 14h à 19h samedi & dimanche de 13h à 19h

[FR]

© Abdo Shanan

A travers les objectifs de la jeune garde des photographes algériens, Ikbal - Arrivées offre un regard croisé sur l’Algérie contemporaine. Une exposition de grande envergure, regroupant 400 clichés sélectionnés par Bruno Boudjelal, qui avait mené en 2015 un atelier de formation à la villa Abdellatif à Alger, en vue des Rencontres Photographiques de Bamako.

 Friche la Belle de Mai Tour Panorama - étage 4 41, rue Jobin 13003 Marseille

Au final vingt photographes, pour la plupart âgés entre 20 et 30 ans, offrent un témoignage vibrant de la vie du pays et de sa scène photographique, marquée historiquement par l’impact et le quasi monopole du photojournalisme. A l’instar de Fethi Sahraoui, Abdo Shanan, Youcef Krache et Sonia Merabet du Collectif 220, ces flamboyants représentants portent pour certains des noms ayant déjà ostensiblement voyagé. Déterminés à s’affranchir d’un néo-colonialisme artistique qui les assujettit aux standards et aux goûts occidentaux, ces photographes ouvrent et s’emparent d’autres possibles de représentation plus authentique du monde qu’ils côtoient et dans lequel ils vivent. Animés par “une envie forte de montrer, de dire et de raconter leur pays”, leurs regards capturent tour à tour des fragments de vie intime ou sociale, des instantanés de réel citadin ou rural, visitant les thèmes du chômage, des migrants, de l’exil ou de la religion, dans des versions brutes ou poétiques. Des récits photographiques expérimentaux d’une justesse indispensable.

photographes Farouk Abbou, Ahmed Badreddine Debba, Yassin Belahsene, Ramzy Bensaadi, Attef Berradjem, Mehdi Boubekeur, Liasmine Fodil, Yanis Kafiz, Lola Khalfa, Youcef Krache, Sonia Merabet, Abdelhamid Rahiche, Hakim Rezaoui, Nassim Rouchiche, Fethi Sahraoui, Sihem Salhi, Abdo Shanan, Oussama Tabti, Karim Tidafi, et Ramzy Zahoual commissariat Bruno Boudjelal

Rencontre samedi 25 novembre à 11h L’Algérie, nouveaux regards

proposée par Bruno Boudjelal et animée par Fabienne Pavia, directrice des éditions Le Bec en l'air, en présence de sept photographes de l'exposition Friche la Belle de Mai — Petirama entrée libre

C’est lors de son premier voyage en Algérie, à 32 ans, que Bruno Boudjelal découvre la photographie. En elle, il trouve un moyen de saisir la réalité de ce pays d’origine, dont son père ne lui a jamais rien dit ni transmis. Vingt ans plus tard, cette quête identitaire demeure au cœur de son travail. Pris à l’instinct et dans l’instant, ses clichés composent une œuvre impressionniste et polymorphe, oscillant entre l’autobiographie et le documentaire, la couleur et le noir et blanc. Il imagine le projet d'exposition Ikbal / Arrivées lors d’un atelier photographique effectué à Alger en 2015 avec des photographes venant de différentes régions d’Algérie.

production : Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC), Institut français d’Algérie en coréalisation avec la Friche la Belle

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de Mai

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PRINCIPAUX PARTENAIRES

CINÉ MA

Partenaires publics

En coréalisation avec  19 novembre à 18h  Gyptis Cinéma 136, rue loubon 13003 Marseille

DR

LES DERNIERS JOURS D’UNE VILLE Tamer El Said

Égypte/Allemagne, Royaume-Uni, Émirats Arabes Unis, fiction, 2016, 118’

[EG]

Rencontre avec le réalisateur à l'issue de la projection 2009, Le Caire, Egypte. Khalid filme l’âme de sa ville et de ses habi-

Scénario : Tamer El Said, Rasha Salti Image : Bassem Fayad

Partenaires spécifiques exposition Ikbal / Arrivées

tants. Leurs visages et leurs espoirs. Quand la ville s’embrase, dans

ALGÉRIE

Partenaires spécifiques Performance(s) betwween two shores

les prémisses d’une révolution, les images deviennent son combat. Les

Son : Victor Bresse

images du Caire, mais aussi celles de Beyrouth, de Bagdad et de Berlin,

Montage : Mohamed A. Gawad, Vartan Avakian, Barbara Bossuet

que lui envoient ces amis. Il faut trouver la force de continuer à vivre la douloureuse beauté des « derniers jours d’une ville. "

Musique : Amélie Legrand, Victor Moïse

Partenaires médias

Mixage : Mikael Barre Décors : Salah Marei

Né en 1972 au Caire, Tamer El Said étudie la réalisation à l’Institut Supérieur du Ciné-

Costumes : Zeina Kiwan

ma du Caire, ainsi que le journalisme à l’Université du Caire. En 1995, il écrit et réalise

Interprètes : Khalid Abdalla, Mohamed Gaber, Islam Kamal, Zeinab Mostafa, Maryam Saleh et Hanan Yousef

3 courts métrages de fiction : 18 September, Charlie, Like a Feather, suivis de Crisscross en 1998. En 2000, il réalise son premier court métrage documentaire Music of the Nets et en 2004 un long métrage documentaire, Take Me. En 2005, il revient au court métrage de fiction en réalisant On a Monday. Il réalise de nombreux documentaires et courts métrages qui ont reçu de multiples prix nationaux et internationaux. En 2007, il fonde Zero Production, afin de produire des films indépendants. Il fonde également, avec plusieurs personnes, la Cimatheque – Alternative Film Center en Égypte. Les Derniers Jours d’une ville est son premier long métrage.

En 2017-2018, Les Rencontres à l’échelle bénéficient du label EFFE – Europe for Festivals, Festivals for Europe. Lancé par European Festivals Association avec le soutien de la Commission européenne, le label EFFE distingue les festivals pour leur aspect novateur, la promotion de la création artistique et leur influence à l’échelle locale, nationale et internationale.

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#echelle2017

Les Bancs Publics association résidente de La Friche la Belle de Mai 41 rue Jobin - 13003 Marseille - France +33(0)4 91 64 60 00 - lesbancspublics.com - contact@lesbancspublics.com


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