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DOSSIER SPÉCIAL
CONJONCTURE FRIBOURGEOISE LA PRUDENCE DEMEURE POUR 2021
L’année 2020 restera dans les annales comme une année noire pour un grand nombre d’entreprises fribourgeoises. Si les pires scénarios liés à la crise du coronavirus ne se sont pas réalisés, une société membre de la CCIF sur deux porte un regard négatif sur cet exercice, le qualifiant de difficile à très difficile. 2021 marque toutefois un retour prudent à l’optimisme. Et la situation devrait aussi s’améliorer sur le front de l’emploi. Gros bémol, la situation financière de certaines sociétés s’est fragilisée.
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Ces constats sont basés sur les réponses de 321 entreprises membres de la CCIF qui ont participé à l’enquête conjoncturelle de printemps menée entre le 15 février et le 8 mars 2021. Ces sociétés (128 issues de l’industrie/construction et 193 des services) occupent 16’749 collaborateurs dans le canton, dont plus de 10’600 dans le secondaire, ce qui correspond à plus d’un emploi sur quatre dans ce secteur.
Sur le front des chiffres d’affaires et des bénéfices, très exactement 50% de tous les répondants font état de reculs. Plus sombre encore, 59% des entreprises industrielles affichent une baisse des revenus et 60% une diminution de la rentabilité. Une entreprise du secondaire sur cinq a vu tant ses ventes que ses bénéfices plonger de plus de 16%. Parmi les branches les plus touchées se trouvent l’industrie exportatrice, en particulier dans les machines, les appareils électroniques et les équipements. A l’inverse, la construction, tout comme l’industrie alimentaire et la pharma, ont pu traverser soit un exercice stable ou en légère baisse seulement, soit en hausse.
DE GRANDES DIFFÉRENCES ENTRE ENTREPRISES La situation est tout aussi partagée dans les services: 44% des répondants affichent une baisse du chiffre d’affaires et 30% une hausse (26% stables) tandis que le bénéfice a reculé pour 43% des sociétés alors qu’il progressait chez 28% (29% stables). De manière générale, le secteur financier a vécu une bonne année, tout comme les activités immobilières, les fiduciaires ou, dans un tout autre registre, les commerces alimentaires. A l’inverse, l’exercice a été calamiteux pour l’événementiel, l’hôtellerie et la restauration, et très difficile pour de nombreux commerces «non essentiels». Et la situation s’est prolongée au premier trimestre 2021.
L’arrivée – très progressive – des vaccins depuis la fin 2020, ainsi que la perspective d’une normalisation de l’activité permettent de tabler sur une stabilisation de l’économie en général, voire une reprise graduelle pour certaines entreprises. Mais la part des répondants s’attendant à un recul du chiffre d’affaires sur l’ensemble de 2021 s’inscrit tout de même à 32%, celle escomptant une diminution de la rentabilité à 34%. Il n’y a plus de différences notables entre l’industrie/ construction et les services. A noter par Deux membres de la CCIF sur cinq s’attendent à un exercice encore difficile. La situation financière est délicate pour 21% des entreprises qui ont participé à l’enquête de printemps.
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ailleurs que ces comparaisons se font avec un exercice 2020 très faible: il en ressort que 38% des entreprises estiment que l’exercice sera encore «difficile à très difficile» (41% dans l’industrie) alors que 23% le prévoient «bon à très bon».
DES INVESTISSEMENTS TOUJOURS MESURÉS A ce stade, les prévisions d’investissements restent par conséquent sans surprise sur la retenue: seules 21% des entreprises (27% dans l’industrie) investiront davantage cette année qu’en 2020. Un tiers va réduire ses budgets et 45% les maintiendront. Pour comparaison, juste avant l’explosion des cas de Covid-19 il y a un an, la part des entreprises projetant une réduction des investissements n’était que de 22%. Et de 19% au printemps 2019.
L’EMPLOI COMME INDICATEUR LE PLUS POSITIF
100
80
En %
60
40
20 27%
22%
50%
0 Chiffre d'affaires 2020 24%
26%
50%
Bénéfice 2020 29%
39%
32%
Perspectives de chiffre d'affaires 2021 25%
41%
34%
Perspectives de bénéfices 2021 23%
Hausse Stable Recul
65%
12%
Emplois 2021 Enquête CCIF, 321 entreprises participantes Plus de 16’700 emplois représentés
La meilleure nouvelle se situe surtout dans les perspectives d’emplois. Pour l’année en cours, 23% des membres CCIF ont prévu d’augmenter leurs effectifs et 12% pensent les réduire (stabilité pour les deux tiers restants). Ce solde positif s’observe indépendamment de la taille des entreprises, celles occupant entre 30 et 100 collaborateurs étant même 31% à vouloir étoffer leur personnel, contre seulement 12% à envisager de le réduire. L’automne dernier, seuls 15% des membres de la CCIF évoquaient une hausse des emplois en 2021, et 14% une baisse.
LARGE IMPACT FINANCIER Un volet spécial de l’enquête de printemps a été consacré à la situation financière des entreprises, un an après le début de la crise. Il en ressort que 46% des entreprises ont vu leur trésorerie impactée, et même 51% dans l’industrie/ construction. Une majorité de quatre sociétés sur cinq (78%) a toutefois pu traverser cette récession majeure sans s’endetter davantage jusqu’ici. Mais cela a pu être rendu possible surtout grâce au chômage partiel, auquel ont eu recours 58% des entreprises qui ont pu éviter un accroissement des fonds tiers, ainsi que grâce à une utilisation des réserves (41%) et/ou en procédant à un report, abandon ou réduction des investissements (37%). Une entreprise sur quatre a dû se réorganiser et une sur cinq (28% dans l’industrie) a dû réduire ses effectifs.
Pour près d’une entreprise sur quatre, le délai de paiement de la clientèle s’est allongé, pour s’inscrire en moyenne à 41 jours. Le volume de retard de paiement, rapporté au chiffre d’affaires mensuel, était de 11,7% au moment de l’enquête, contre 8,5% avant la crise. La situation est un peu plus critique dans l’industrie où ce volume moyen en retard est de 14,6% contre 10,9% un an auparavant.
En termes de liquidités, 21% des répondants qualifiaient leur situation de fragile et 2% de carrément critique. A l’inverse, 44% la décrivent comme bonne à excellente et 33% la disent satisfaisante. La part des entreprises affirmant avoir des problèmes à obtenir des crédits se monte à 8% et 12% pensent devoir accroître leur endettement cette année.
FREIBURGER KONJUNKTUR VORSICHT IST AUCH 2021 ANGESAGT
2020 wird für einen Grossteil der Freiburger Unternehmen ein schwarzes Jahr bleiben. Obwohl die schlimmsten Szenarien im Zusammenhang mit der Coronakrise nicht eingetroffen sind, bewertet jedes zweite Mitgliedunternehmen der HIKF dieses Geschäftsjahr als negativ und schätzt es als schwierig bis sehr schwierig ein.
Diese Feststellungen gehen aus den Antworten von 321 HIKF-Mitgliedunternehmen hervor, die sich an der zwischen 15. Februar und 8. März 2021 durchgeführten Frühlings-Konjunkturumfrage beteiligt haben. Diese Unternehmen (128 aus Industrie/Bau und 193 aus dem Dienstleistungssektor) beschäftigen 16’749 Mitarbeitende im Kanton.
Was die Umsätze und Erträge betrifft, melden 50% der Antwortenden Rückgänge. Die Maschinen-, Elektro- und Metallindustrie war besonders betroffen. Hingegen verzeichneten Bau, Lebensmittelindustrie und Pharma ein im Grossen und Ganzen positives Jahr. Im Dienstleistungssektor verzeichnen 44% der antwortenden Unternehmen einen Rückgang der Umsätze und 30% eine Erhöhung (26% gleichbleibend), während die Erträge bei 43% der Unternehmen rückläufig und bei 28% steigend waren (29% gleichbleibend). Während der Finanzsektor, die Immobilienbranche und die Lebensmittelläden ein gutes Jahr verzeichneten, war das Geschäftsjahr für die Eventbranche, die Hotellerie und Restauration sowie für zahlreiche « nicht lebensnotwendige Geschäfte » katastrophal.
Nimmt man alle Sektoren zusammen, so beträgt der Anteil von antwortenden Unternehmen, die für 2021 einen Rückgang der Umsätze erwarten, 32%. Der Anteil derjenigen, die einen Rückgang der Rentabilität erwarten, beträgt 34%. 38% der Unternehmen sind der Meinung, das Geschäftsjahr werde noch « schwierig bis sehr schwierig », während 23% ein « gutes bis sehr gutes » Jahr prognostizieren.
DER POSITIVSTE INDIKATOR: DIE BESCHÄFTIGUNG Was die Investitionen betrifft, werden 21% der Unternehmen dieses Jahr mehr Mittel aufwenden als 2020, ein Drittel wird das entsprechende Budget reduzieren und 45% werden dasselbe Niveau beibehalten. Die besten News kommen von den Beschäftigungsaussichten: 23% der HIKF-Mitglieder sehen eine Erhöhung des Personalbestands vor und 12% planen, diesen zu reduzieren (Stabilität für die restlichen zwei Drittel).
Ein spezieller Teil der Frühlingsumfrage war der finanziellen Situation der Unternehmen gewidmet. Aus den Antworten geht hervor, dass bei 46% der Unternehmen eine Beeinträchtigung der Treasury zu verzeichnen war. Trotzdem kam eine Mehrheit (vier von fünf Unternehmen, das entspricht 78%) in dieser grossen Rezession über die Runden, ohne sich
Zwei von fünf HIKFMitglieder erwarten auch 2021 ein schwieriges Geschäftsjahr.
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zusätzlich zu verschulden. Was die Liquidität anbelangt, so schätzen 21% der Unternehmen ihre Situation als fragil ein und 2% sogar als kritisch. Auf der anderen Seite bewerten sie 44% als gut bis sehr gut, und 33% als zufriedenstellend.